Devoir de spécialité n° 1 - Weber - 11-10-2009

Max Weber (1864-1920) est allemand. Il fait des études de droit, d’économie,
d’histoire, de philosophie, de théologie, disciplines qu’il enseigna dans différentes
universités allemandes. Il est considéré comme l’un des fondateurs de la sociologie
contemporaine, au même titre que Durkheim. Cependant, tous deux adoptent des
méthodes différentes: alors que Durkheim considère que l'individu est déterminé par
le groupe, Weber est le tenant de l'individualisme méthodologique qui soutient que les
phénomènes sociaux résultent des cations individuelles.

1. Weber définit le concept de rationalisation intellectualiste d'une manière

spécifique. Il commence par expliquer ce qu'elle n'est pas : ce n'est pas une
meilleure connaissance du monde qui nous entoure et des instruments que l'on
utilise. En effet, « le sauvage connaît incomparablement mieux ses outils »,
puisque dans une société peu développée , les techniques sont rudimentaires.
La population utilise peu d'outils, mais elle connaît leur mode de
fonctionnement.
En revanche, dans les sociétés modernes, les individus utilisent des outils très
perfectionnés exigeant des techniques élaborés et demandant d'importantes
connaissances scientifiques pour comprendre leur mode de fonctionnement.
Très peu de personnes possèdent les notions nécessaires comme le dit Max
Weber: « celui d'entre nous qui prend le tramway n' a aucune notion du
mécanisme qui permet à la voiture de se mettre en marche ». Cependant,
chacun sait, que s'il le souhaitait, il pourrait rechercher les éléments
scientifiques de tous les instruments et outils qu'il utilise et comprendre ainsi le
mode de fonctionnement. Autrement dit, les individus des sociétés modernes
savent qu'ils peuvent tout expliquer de manière rationnelle et scientifique et
qu'ils n'ont donc pas besoin de la magie.

2. Weber, sociologue allemand du début du XX° siècle, considère que le processus

de rationalisation des activités sociales est la caractéristique la plus significative
des société modernes et en particulier de l’Occident moderne. C’est un
processus qui touche tous les domaines de l’activité humaine (économiques,
politiques et sociaux).
La rationalisation des activités sociales caractérise le fait que les actions
rationnelles en finalité prennent le pas sur les actions traditionnelles. En
utilisant la méthode de l'idéal-type qui est une construction théorique obtenue
en accentuant les traits caractéristiques d’un phénomène social et en
supprimant tout ce qui peut paraître accessoire, Weber distingue 4 types
d'actions. La première est l’action traditionnelle qui est un comportement guidé
par la coutume ou une croyance de longue date. La deuxième s'appelle l’action
affective qui correspond à des réactions instinctives. Les deux dernières
correspondent à des actions rationnelles, c'est-à-dire réfléchies : l’action
rationnelle « en valeur » , fondée sur des valeurs et qui ne tient pas compte des
avantages ou des inconvénients qu’elle peut procurer; l’action rationnelle « en
finalité », motivée par un calcul coûts / avantages. Dans ce cas,l'individu se fixe
un objectif et détermine les moyens les plus efficaces pour y parvenir. Les
moyens mis en oeuvre sont adaptés aux buts recherchés.
Cette rationalisation est particulièrement présente dans les domaines
 scientifique, technologique et économique. Toutefois, elle s’étend
progressivement à l’ensemble des activités sociales. C’est une tendance de
fond des sociétés modernes .Elle bouleverse les formes de pensées à travers
l’essor des sciences et des techniques qui permettent de mieux comprendre et
mieux maîtriser le monde qui entoure l’homme mettant ainsi progressivement
fin aux mythes et croyances religieuses. Le processus de rationalisation conduit
petit à petit au « désenchantement du monde ».Cela signifie concrètement que
la magie et le surnaturel disparaissent progressivement comme moyens
d’explication du monde. Peu à peu, la science remplace la religion sous ses
différentes formes comme moyen d’expliquer des phénomènes dont les
hommes sont les témoins. Ce processus est toutefois facteur d’insatisfactions :
d’une part, l’explication scientifique est toujours incomplète dans la mesure où
toute découverte ouvre de nouvelles perspectives de recherches et peut réduire
à néant celles qui l’ont précédée et d’autre part, la science ne peut pas donner
un sens à la vie en «disant » aux hommes selon quels principes ils doivent
vivre, ce que font les religions.

3. Selon Weber, l'économie était une activité où l'esprit rationnel dominait. On

peut prendre pour exemple l'idéal-type de l'homo oeconomicus, développé par
les auteurs néo-classiques: l'individu fait un calcul coût-bénéfice pour trouver le
moyen qui lui permettra d'obtenir le profit matériel maximum.
Or, le document 2 montre que l'esprit rationnel ne domine pas toujours dans le
domaine économique. Ainsi, les économistes ont constaté que les années qui
finissent par le chiffre 3 sont des années économiquement difficiles: premier
choc pétrolier en 73, 83 dévaluation du franc, 93 récession importante.
Les économistes ont donc cherché les raisons de cette corrélation. Or, au lieu de
chercher dans les mécanismes ou les théories économiques , ils sont allés
chercher une explication tirée d'anciens livres d'économie: les tâches solaires
qui reviennent chaque 10 ans .
Cette explication pouvait être pertinente et rationnelle au XVIII° siècle, quand la
création de richesses par l'agriculture représentait 80% des richesses créées. En
effet, « ces tâches magnétiques exercent une influence sur les récoltes
agricoles ». Cette analyse ne paraît plus rationnelle aujourd'hui dans une
économie où le secteur agricole ne représente plus que 10 % des actifs et où le
progrès technique permet de réduire la dépendance des récoltes vis-à-vis des
facteurs naturels.
La thèse du désenchantement n'est donc pas vérifiée dans ce texte: même
dans des activités où l'esprit rationnel devrait dominer, des explications basées
sur la magie ou la religion perdurent. On peut donc parler de réenchantement
du monde.