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SAMEDI 04 NOVEMBRE 2017 - 15 HECHVAN 5778

MAYAN HAIM
MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM

LE SENS DE L’ÉPREUVE
Rav Elie LELLOUCHE
Nous savons, comme nous l’enseigne la Michna du traité Avot (chapitre 5, 3ème
michna), que notre père Avraham a du faire face à dix épreuves déterminantes tout
au long de son cheminement spirituel. Pour nos Maîtres, ces épreuves ne relevaient
pas essentiellement d’un test quant à la sincérité de la foi d’Avraham et sa fidélité
aryv tsrp au Créateur. Hachem connaît l’intimité du cœur de l’homme et il ne Lui est point
nécessaire de se rassurer quant à la réalité de son engagement et de ses convictions.
Si épreuve il y a, celle-ci vise avant tout à interpeller la conscience de l’homme en
Le sens de l’épreuve l’amenant à réfléchir sur ses propres choix et la direction qu’il entend donner à sa
Page 1 vie.
L’épreuve est le lot des justes Le Maharal de Prague développe dans son commentaire sur les Pirké Avot cette
notion. Les patriarches, et plus particulièrement Avraham, étaient détenteurs d’un
Page 2 potentiel absolument prodigieux en matière de piété et d’adhésion au projet divin.
hbrhehsiv uim rvma Encore fallait-il qu’ils puissent en mesurer toute l’ampleur. En les éprouvant Ha-
Page 3 chem leur permettait de traduire dans les actes la puissance de leur engagement. En
Le rempart à ttes les dérives passant du potentiel au réel nos Avot étaient alors à même d’inscrire cette dimen-
sion réalisée de leur être dans leur existence quotidienne.
Page 4 Ainsi, Avraham, Yts’hak et Yaacov étaient capables de conférer aux gestes les plus
simples, de par les épreuves qu’ils avaient surmontées, une grandeur inégalable.
C’est ce qui explique, selon l’enseignement de nos Sages, que le mérite de la manne,
du puits et des nuées de gloire dont ont bénéficié nos ancêtres dans le désert, ait pu
s’ancrer dans l’hospitalité dont fit preuve Avraham Avinou lorsqu’il reçut les trois
anges divins venus lui rendre visite. Chaque mouvement, chaque attitude était in-
vesti et imprégné d’une dimension de sainteté traversant le temps et l’espace.
Vu sous cet angle l’épreuve ne répond plus à une logique de sanction voire même
ENTRÉE: 17H08 à une nécessité expiatoire venant laver l’homme de ses fautes. Tout au contraire,
en démontrant sa capacité à la surmonter, l’homme se trouve grandi par l’épreuve.
C’est le sens du verset des Téhilim rapporté par le Midrach Rabba pour introduire
son commentaire du récit du sacrifice d’Yts’hak:»Tu as remis à ce qui te craignent un
SORTIE: 18H15 étendard afin de s’élever au nom de la vérité à jamais»(Téhilim 60,verset 6).Comme
l’explique le Maharal, l’épreuve (Nissayon en hébreu) devient pour celui qui sait
l’interpréter comme un appel divin à l’introspection, un instrument de grandeur lui
servant par là-même d’étendard (Ness en hébreu).
Plus encore, selon le Méssilat Yécharim, la résistance à l’épreuve est l’un des
deux objectifs assignés à l’homme dans ce monde. L’essentiel de la raison d’être
de l’homme dans ce monde, écrit, au premier chapitre de son œuvre maîtresse, le

aim Vec
précurseur de l’école du Moussar moderne fondée par Rav Israël Salanter, tient
dans l’accomplissement des Mitsvot et la capacité à surmonter les épreuves. Ainsi
H non seulement l’épreuve sert la construction spirituelle de l’homme mais elle en
ha l

constitue un fondement indispensable au même titre que l’observance des Mitsvot.


Torat

Mais comme l’explique le Tossfot Yom Tov son impact va encore plus loin. En effet
om

la Michna du traité Avot que nous avons cité en introduction présente Avraham
en le qualifiant de père; «Dix épreuves ont été surmontées par Avraham Avinou,
Beth Hamidrach
Avraham notre père». Si nous, les Béné Israël, pouvons nous prévaloir de bienfaits
divins au titre de notre filiation à Avraham, ceux-ci tiennent presque exclusivement
aux mérites relatifs à toutes les épreuves qu’a réussi à surmonter le premier de nos
pères.

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Association reconnue d’utilité générale habilitée à recevoir les DONS et les LEGS. Directeur : Rav Elie LELLOUCHE
L’ÉPREUVE EST LE LOT DES JUSTES
Michael SOSKIN
La Torah évoque explicitement le fait descendance d’Avraham. haite labourer son champ, choisira
qu’Hachem envoie des épreuves à -Enfin, une autre explication est pro- en principe celle qui est la plus ro-
l’homme. L’exemple par excellence posée notamment par Rav Chimchon buste pour lui faire porter le joug, car
de l’épreuve est celle de la Ake- Rephael Hirsch : l’épreuve est ce qui c’est celle qui est la plus à même de
dat Itshak, où Hachem demande à permet à l’homme, au Tsadik en tout mener cette tâche à sa fin. De même,
Avraham de sacrifier son propre fils cas, de se parfaire. C’est à travers Hachem choisit toujours de confier
Itshak. Cette épreuve est désignée en l’épreuve, à condition de savoir bien l’épreuve au Tsadik car c’est lui qui
ces termes (Bérechit 22,1) : la prendre, que l’on se forge et que peut le mieux l’accomplir. Ici, l’image
« Et D-ieu mis Avraham à l’épreuve» l’on devient meilleur et plus fort. Il correspond à la notion de NISSAÏONE
(NISSA) faut alors comprendre le mot NIS- comme important surtout pour le ré-
Ce n’est qu’au dernier moment, SAÏONE comme venant également sultat qu’il imprime dans la réalité :
qu’Hachem exempte Avraham de de la racine NESS, l’étendard, cette ce qui est important ici c’est le pas-
mettre fin à la vie de son fils. fois pas tant pour ce qu’il affiche sage de ce qui est en puissance (la
mais parce qu’on le lève bien haut. robustesse de la vache, ou bien chez
Les commentateurs se demandent De même l’épreuve permet d’élever Avraham sa Emouna) à ce qui est en
quel est l’intérêt pour Hachem de l’homme et de l’amener à un niveau acte (un champ bien labouré, ou bien
mettre l’homme à l’épreuve. Quand supérieur. chez Avraham le mérite qui ressort
un professeur donne un examen à pour nous de l’accomplissement de
ses élèves, c’est parce qu’il ne sait Le Midrach (Berechit Rabba 55,2) fait la Akéda).
pas s’ils ont bien compris le cours, et remarquer que l’épreuve est le lot
qu’il veut à travers ce test les évaluer. du Juste, du Tsadik, en l’occurrence -Le tisserand qui travaille le lin doit,
Mais Hachem sait pertinemment où Avraham. Pour cela, il s’appuie sur pour le parfaire, le frapper à plusieurs
Avraham en est, et de quoi il est ca- un passouk des Tehilim (11,5) : reprises. Il devient alors plus ferme
pable. Il sait aussi d’avance quel sera C’est le Tsadik qu’Hachem met à et plus beau. Mais c’est seulement le
le résultat de l’épreuve. Pourquoi l’épreuve. lin de bonne qualité qui peut se prêter
dans ce cas le mettre à l’épreuve ? nxby qydo 'h à cet exercice, car celui qui est plus
fragile s’abime quand on le frappe.
A travers les commentateurs sur le Dans la suite, le Midrach donne trois Ainsi, Hachem met à l’épreuve seu-
Houmach, on peut trouver au moins paraboles pour expliquer pourquoi lement le Tsadik, celui qui pourra
trois types de réponse à cette ques- ce ne sont que les justes qui sont mis utiliser l’épreuve pour se parfaire et
tion : à l’épreuve. Rav Pielet fait remarquer se renforcer. Cette image correspond
qu’elles coïncident très précisément à la dernière façon de comprendre le
-Certains commentateurs, tels que avec les trois approches du NIS- NISSAÏONE : celle d’un outil donné à
le Hizkouni, expliquent que le but de SAÏONE parmi les commentateurs l’homme pour s’élever.
l’épreuve est de montrer à la face du du Houmach et que l’on vient de
monde ce dont est capable celui qui mentionner. Les voici, paraphrasées Sachons nous aussi prendre toutes
est testé. Ceci permet en particulier et dans le désordre : les épreuves de la vie, même les
de faire taire les forces accusatrices. plus petites, comme des occasions
Il faudra alors comprendre le terme -Le potier qui veut faire la démons- de nous surpasser. Que chaque pe-
NISSAÏONE comme venant de la ra- tration à ses clients de la solidité de tit évènement qui nous bouscule soit
cine NESS qui veut dire un étendard, ses pots en terre cuite, sélectionne un moyen de nous faire « sortir » de
comme une bannière qui serait affi- celui qu’il sait être le mieux réus- nous-même pour devenir encore
chée et levée bien haut pour que tout si, et le fait tomber par terre devant meilleurs, encore plus forts.
le monde sache de quoi Avraham ses clients pour leur montrer que
était capable. ses pots sont de bonne qualité. Il D’après un cours de Rav Eli Pielet
est évident que pour cet exercice,
-D’autres, comme le Ramban, ex- mieux vaut utiliser le pot le plus so-
pliquent qu’il y a une différence entre lide. Ainsi c’est le Tsadik qu’Hachem
ce qui est en puissance chez la per- choisit pour le mettre à l’épreuve.
sonne, à l’état de potentiel, et ce qui Cette image correspond à la notion
est exprimé dans les actes, dans la de NISSAÏONE comme un étendard,
réalité. Dans le cas d’Avraham, le dont le but est de montrer à la face du
NISSAÏONE de la Akéda lui a permis monde (dans le Machal, aux clients
de réaliser ce potentiel, qui, une fois du potier) la qualité de celui qui est
mis en pratique, laisse un trace : il testé.
donne un mérite à tout le peuple juif
jusqu’à aujourd’hui. Le seul potentiel -Un paysan qui a deux vaches, l’une
n’aurait pas eu un tel impact sur la frêle et l’autre robuste, et qui sou-
hbrhehsiv uim rvma
Judith GEIGER HASSID
La Parachat Vayéra commence par peuple gratuitement « Je t’ai donné c’est lorsque les mots cessent que
l’histoire de l’hospitalité qu’Avraham le champ, quant au caveau qui s’y commencent les actions.
Avinou réserve à ses trois hôtes. trouve, je te l’ai donné, aux yeux de
C’est le troisième jour après sa cir- mon peuple…(Béréchit 23,11) pour - La troisième, est de recevoir les
concision (à l’âge de 99 ans !) réputé ensuite dans le tête à tête avec Avra- invités avec un visage accueillant,
pour être le jour où la douleur est à ham, le lui vendre à un prix exorbi- bienveillant. Il ne suffit pas de nourrir
son paroxysme, mais Avraham n’hé- tant « Une terre de quatre cents ché- nos invités mais leur montrer avec
site pas à rompre la visite de ha- kels en argent… » (Béréchite 23,15). enthousiasme que nous sommes
chem qui venait lui rendre visite à ce heureux de les recevoir avec sourire
moment là, pour accomplir la mitsva Chammaï de la génération des « et empathie.
de Hahnassat Orhime (L’Hospitalité). Zougots » (« les Binômes ») était Av N’importe quelle occupation, aus-
Sans s’aménager, il court vers les bet-Din au Sanhédrine formant un si exigeante qu’elle soit, ne peut
trois passants pour les inviter chez binôme avec Hillel, le Nassi) disait : exempter quelqu’un de son devoir
lui et leur propose de se laver les « Fait de l’étude de la Torah ton occu- de renvoyer un visage souriant, Le-
pieds, de se reposer et de se restau- pation constante, haïr Panim (un visage éclairé) à
rer. -Parle peu, mais agis beaucoup, l’autre !
Au départ il n’évoque qu’un repas -Et reçois chacun d’un visage ac-
frugal, « J’irai chercher un morceau cueillant » Ainsi nous pouvons trouver un lien
de pain… » (Béréchit 18,5) et ensuite, entre ces trois principes prodigués
avec beaucoup d’enthousiasme et Chammaï nous enseigne dans le « par Chammaï : l’homme qui s’inspire
d’empressement, il mobilise Sarah Traité des Pères » (1,15) trois façons de l’exemple de Avraham Avinou
sa femme pour préparer des gâ- de se conduire : tend à faire des mitsvot et ne cherche
teaux, Ishmaël son fils pour prépa- pas à les fuir. Il essaie de les accom-
rer la viande et son serviteur, Eliézer - La première est celle de fixer des plir à toute occasion qui se présente
pour apporter de l’eau, « il prit de la moments pour l’étude de la Torah à lui, et les réalise avec empresse-
crème et du lait ainsi que le veau qu’il tous les jours, même quelques mi- ment et enthousiasme.
avait préparé… » (Béréchit 18,8). nutes par jour, du moment que le Il ne parle pas trop, accomplit d’une
Rachi notre commentateur français temps que nous avions fixé se main- façon constante ce qu’il s’est fixé,
au palais raffiné cite le traité Baba tient régulièrement. dans la sim’ha.
Métsia (p. 96b), qui nous précise qu’il Il n’est pas écrit « Étudie la Torah »
s’agissait de « trois langues de bœuf : l’accent est porté sur la constance, Comment se priver d’un tel ensei-
à la moutarde ». l’étude doit être au centre de notre gnement qui traverse les époques et
vie. les effets de mode changeantes et
Que s’est il passé pour qu’un repas Il ne s’agit pas de fixer un temps pour capricieuses sans asseoir la péren-
simple se transforme en banquet étudier et pour se sentir ensuite libé- nité de notre Torah?
aux plats alléchants de premier ré d’un devoir, d’une contrainte, mais
choix? plutôt fixer ce temps comme l’essen- Car à bien y réfléchir, nous pouvons
Rabbi Eleazar, un Amora (Amora, tiel, le moment culminant de sa jour- saisir sans trop de difficulté le paral-
c’est à dire un sage du temps du née tandis que les autres préoccupa- lèle avec la parentalité qui se trouve
Talmud) rapporte à ce sujet : «Mikan tions ne sont que secondaires. gagnante en s’appuyant sur ses trois
chétsadikim omrim méat véossim piliers :
harbé» (Talmud Bavli, Traité Baba - La deuxième, à l’instar de Avra- -Enseigner aux enfants la valeur de
Métsia p.97a) ham Avinou est de parler peu et faire la constance malgré les difficultés
Le Talmud observe le comportement beaucoup, accomplir des mitsvot, qu’ils puissent rencontrer
de Avraham et tire l’enseignement faire du Hessed autour de nous, etc. -Parler peu, évitant ainsi d’énoncer
qu’il faut parler peu et privilégier A notre époque où l’homme est de fausses promesses (pour avoir
d’avantage les actions. branché en permanence aux écrans la « paix ») ou des oppositions sys-
Avraham a dit peu, minimisant le re- au travers desquels il partage son tématiques, et encore moins de cri-
pas qu’il avait l’attention de servir à vécu, ses états d’âme dans un bavar- tiques
ses hôtes et pourtant, avait servi un dage incessant sur les réseaux, cet -et surtout veiller à être bienveil-
repas gourmet et copieux. enseignement nous rappelle que si lant et accueillant, se rendre dispo-
…Et les mécréants disent beaucoup on parlait moins on arriverait à agir nible pour écouter et soutenir notre
et même le peu, ne font pas ». d’avantage. conjoint(e) et nos enfants.
A l’image d’Efron , qui avait vendu Et au lieu de se préoccuper de notre
le Caveau des Makhpéla à Avraham image, recentrons notre intérêt sur
(ce que nous verrons dans la pa- notre intérieur pour parfaire nos Mi-
racha suivante, Hayé Sarah) en le dots, réfléchissons comment amé-
proposant initialement, devant son liorer nos relations avec autrui, car
LE REMPART À TOUTES LES DÉRIVES
Y.K

Lorsqu’Avraham Avinou répondit à Avi- leur mauvais penchant, lorsque brûlera Seul un homme de l’envergure de Rav
mele’h, roi des Philistins, pour justifier en eux le feu d’une envie soudaine, ils El’hanan Wasserman qui étudiait la to-
son omission au sujet de sa femme, Sa- n’auront aucune retenue et seront prêts rah avec intensité, intégrant en lui les
rah, il s’exprima en ces termes: à tout pour arriver à leurs fins. Toute bases de la émouna comme un guide
« car je me suis dit, pour peu que la leur politesse et leurs bonnes habitudes pour son mode de vie, a eu la possibilité
crainte de D… ne règne pas dans cet en- apparentes ne pourront les sauver à cet de comprendre de nombreuses choses
droit ils m’auraient tué pour ma femme» instant. qui seraient inconcevables pour la plu-
(Béréchit chap XX v11). part des gens démunis de foi.
Il existe une seul force au monde per-
Quelques années avant la seconde mettant d’empêcher les hommes de se Ainsi est la grandeur des maîtres d’Is-
guerre mondiale, le Rav El’hanan Was- laisser aller à leur envie les plus basses raël ; par leur attachement pur et noble à
serman donna une conférence lors d’un : la crainte d’Hachem ancrée dans l’âme la torah, ils sont capables de prévenir le
séminaire organisé en Allemagne, et cita humaine. peuple des malheurs à venir et du che-
spécialement ce passouk de la paracha Seul l’homme, rempli de crainte divine min à prendre pour les éviter.
Vayéra. qui est conscient qu’à chaque instant le
Il s’étonna de la formulation de ce verset: Roi du monde l’observe et scrute ses ac- Inspiré librement du Lekah Tov

Pourquoi notre patriarche, Avraham, tions, est capable de dominer son mau-
employa le mot « rak » (pour peu) en vais penchant et d’éteindre le feu de l’en-
s’adressant au roi des Philistins ? Ce mot vie avant qu’il ne dévore son cœur. Participez
semble superflu dans cette phrase. En ef- Ainsi, c’était l’intention d’Avraham en au
fet, Avraham aurait pu tout simplement disant « Car je me suis dit pour peu que journal
dire que la crainte d’Hachem ne régnant la crainte de D… ne règne pas dans cet de la
pas dans cet endroit, il craignait pour sa endroit, ils me tueraient à cause de ma
vie ? femme ». En effet, il voulait dire « Je vois communauté
bien que les gens ici sont civilisés et
Rav El’hanan Wasserman expli- plein de bonnes intentions. Cependant
qua l’intention d’Avraham Avinou la seule chose qui ne se trouve pas dans
en employant le mot « Rak » : cet endroit est la crainte de D… c’est MAYAN HAIM
Lorsque l’on se trouve dans un endroit pour cela que je redoute qu’ils ne me
où cohabitent des personnes cultivées, tuent pour prendre ma femme. En effet,
réfléchies ou tout simplement au sein s’ils leur venaient à l’esprit de vouloir la en offrant un tirage
d’une nation civilisée, nous avons, à prendre, les bonnes manières et la civi- de la revue
priori, toutes les raisons de penser que lisation ne pourront être suffisants pour
nous pourrions y vivre en toute tran- les arrêter ». Mémoire
quillité, en toute sécurité. De fait, il y Réussite
Anniversaire
a tout lieu de penser que fort de cette Par cette interprétation, Rav El’hanan
conception, ces gens se sont efforcés de Wasserman voulait faire allusion aux Mariage Chidoukh
créer un savoir-vivre et se sont habitués pensées qui commençaient à germer
à avoir de bons traits de caractère. De dans l’esprit allemand. Etant donné qu’à Naissance
Bar Mitsva
plus, il semble évident qu’un tel endroit cette époque, la nation allemande était
doit être pourvu d’une justice équitable considérée comme la plus évoluée et ci-
comme le voudrait tout esprit logique et vilisée au monde, les jeunes gens venus
droit. assister à ce séminaire furent très surpris
Avec une
En dépit de toutes ces certitudes, Avra- d’entendre des paroles tellement dures à participation
ham affirma au roi des Philistins que l’égard de leur pays et eurent du mal à de
pressentant un grand danger, il était sur croire en la menace du Rav qu’ils pen-
ses gardes parce qu’en un instant ces sèrent exagérée. 36 €
mêmes personnes se montrant civilisées
pouvaient changer du tout au tout et
Hélas, pas longtemps après cette confé-
rence, chose incroyable ; les paroles du par tirage
devenir les personnes les plus cruelles Rav El’hanan Wasserman se vérifièrent
qu’il soit, prêtes à commettre les crimes : cette nation, si cultivée et raffinée, fit
les plus abominables. naître la bête immonde que fut le ré-
gime nazi qui extermina sans pitié des
En effet, sans aucun moyen de dominer millions de juifs innocents.

Ce feuillet d’étude est dédié à la mémoire de Elicha Ben Yaacov DAIAN

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