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Fiche 01-DSCG7:Carré du DCG 4 Droit fiscal 29/11/10 15:11 Page 7

Avant le stage F ICHE


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1 o QUELLES SONT LES CARACTÉRISTIQUES DU STAGE ?


La durée du stage de DSCG est d'au moins 12 semaines mais il peut être remplacé par une expé-
rience professionnelle d’une durée au moins équivalente (notice consultable sur le site
http://www.siec.fr).
Il doit être accompli dans un cabinet d'expertise comptable, de commissariat aux comptes ou
dans les services comptables et financiers d'une entreprise, d'une collectivité publique ou
d'une association.
Le stage de DSCG doit permettre au candidat de montrer sa maîtrise :
– des techniques de communication professionnelle écrites et orales ;
– des techniques de collecte et de traitement de l’information (sources documentaires, enquêtes,
sondages) ;
– des grandes questions épistémologiques et des principales méthodologies applicables à la
recherche en gestion.
Il devra lui permettre :
– de prendre en charge une mission ou de participer de façon significative à une étude ou à une
réalisation, au sein d’une organisation ;
– de mettre en application les notions, concepts et méthodes des autres unités d’enseignement et
de faire le lien entre théorie et pratique ;
– de tester ses capacités d’adaptation personnelle ;
– de développer ses compétences en matière de communication écrite et orale ;
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– de montrer son aptitude à rédiger un mémoire faisant le lien entre théorie et pratique profes-
sionnelle et faisant ressortir une problématique ;
– de montrer son aptitude à présenter oralement et à soutenir les résultats d’un travail de réflexion.

2 o PRÉPARER SON CURRICULUM VITAE


La rédaction du curriculum vitae est une étape importante car il constitue le premier contact avec
l’entreprise qui vous accueillera en stage. Il faut savoir que moins d’une minute sera généralement
accordée à la lecture de votre CV. Cela implique qu’il doit être particulièrement clair et concis : il
doit tenir, dans la mesure du possible, sur une seule page. Ne mettez que les informations intéres-
santes pour votre futur employeur. Attention à l'orthographe, une orthographe défectueuse est,
pour beaucoup de responsables, un défaut impardonnable qui justifie le rejet d’un CV.
Le CV doit comporter, en premier lieu, votre état civil : Nom, Prénom, adresse postale, téléphones,
âge. Il est de plus en plus indispensable d’indiquer une adresse e-mail. Nous vous conseillons de
créer une adresse « professionnelle » avec « prenom.nom ». Une photographie n’est pas obliga-
toire.
Ensuite, dans le cadre d’un stage, précisez la formation en cours, puis vos études antérieures.
Pour une candidature à un emploi, on mettra plutôt en avant les expériences professionnelles. Vous
devez inscrire vos diplômes du plus récent au plus ancien. Ne laissez pas de « blanc » dans votre
CV. Aucune expérience, si elle est correctement présentée, ne sera considérée comme un
échec qui pourrait déprécier votre CV.
Vous devez également indiquer vos expériences professionnelles, en priorité celles liées à la pro-
fession comptable (stages, travaux, missions, activité professionnelle temporaire). Vous pouvez
ensuite présenter sommairement d’autres activités, mais sans entrer dans le détail.
Précisez enfin vos compétences comme un permis de conduire ou la connaissance de langues
étrangères. Le mieux est de passer des tests de niveau de langue comme BULATS (Business
Language Testing), TOIC (Test Of English for International Communication) ou TOEFL (Test of
English as a Foreign Language).
Enfin, vous pouvez indiquer des diplômes qui n'ont aucun lien avec le domaine recherché (exem-
ple : titulaire du brevet de secouriste), vos loisirs et activités extra-professionnels pour autant qu’ils
valorisent votre CV par rapport au stage demandé.
Au niveau d’un master, il est possible de présenter son CV sous une forme rédigée plutôt que sous
la forme classique. On présentera alors ses objectifs, les points forts et ses expériences dans un
argumentaire structuré.
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FICHE 1 o Avant le stage 9

Exemple de curriculum vitae rédigé

Mathieu C.
Route de Bozancieu
38122 Montseveroux
04 xx xx xx xx
06 xx xx xx xx
c.mathieu@orange.fr
Né le 18 septembre 1990

Mon parcours en quelques mots :

J’ai effectué mes études supérieures au lycée X de Grenoble en classes préparatoires au Diplôme de
Comptabilité et Gestion (DCG – ex-DECF), diplôme que j’ai entièrement validé lors de la session de juin
2009. Au cours de cette formation, j’ai pu perfectionner mon niveau en Anglais des affaires (CFE/ALT Level :
B1/2, ESOL Examinations, University of Cambridge). J’ai également des notions scolaires d’espagnol, de
niveau Baccalauréat.
Au cours de cette formation, j’ai effectué deux stages de 4 semaines chacun. Le premier s’est déroulé dans
l’entreprise S dans laquelle j’étais plus particulièrement chargé du suivi et de la relance des impayés. Ce
stage m’a permis de rédiger le rapport de stage que j’ai soutenu à l’examen sur le thème « Le suivi des
règlements clients ». J’ai effectué le second stage au cabinet Z dans lequel j’ai été associé à un audit de
l’entreprise SA S. Mon rôle était plus particulièrement de mettre en forme les tableaux de synthèse. Bien
qu’ayant choisi de ne pas le soutenir à l’examen, j’ai rédigé à cette occasion un rapport de stage sur
« Quelle est l’utilité d’un audit externe volontaire pour une entreprise ».
Parallèlement, je suis titulaire d’un BAFA, ce qui m’a permis pendant plusieurs années d’être animateur dans
des centres aérés pendant les vacances scolaires d’été. En 2009, et cette année encore, j’ai en plus comme
fonction principale la gestion comptable du centre. J’ai par la suite effectué des remplacements en 2009 et
2010 dans le service comptable de l’association Nxxx qui gère ce centre. Ces activités m’ont permis de me
familiariser avec la gestion associative que je n’avais pas vraiment approfondie jusqu’alors.
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Exemple de curriculum vitae classique

Mathieu C.
Route de Bozancieu
38122 Montseveroux
04 xx xx xx xx
06 xx xx xx xx
c.mathieu@orange.fr
Né le 18 septembre 1990
Cursus de Formations

2007/2009 Classes préparatoires au Diplôme de Comptabilité et de Gestion (DCG – ex-


DECF), Lycée X, Grenoble
2009 Baccalauréat Sciences et Technologies de Gestion (STG) option Comptabilité et
Finances des Entreprises (CFE)

Compétences

Diplôme de Comptabilité et gestion (session 2009)


Anglais : CFE/ALT Level B1/2, ESOL Examinations, University of Cambridge.
Espagnol : scolaire (Niveau Baccalauréat)
Informatique : suites bureautiques Microsoft Office et Open Office, Logiciel Comptable SAGE

Expérience professionnelle

Juin 2008 : Stage, Entreprise S : opérations de saisie, suivie et relance des impayés. Mémoire de stage sur
« Le suivi des règlements clients ».
Juin 2009 : Stage, Cabinet Z, Audit de l’entreprise SA S. Rapport de stage : « Quelle est l’utilité d’un audit
externe volontaire pour une entreprise ».
Novembre 2009 à février 2010 : Comptable, Association N.

Expérience professionnelle

Titulaire du BAFA, animateur de centre aéré


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FICHE 1 o Avant le stage 11

3 o PRÉPARER UNE LETTRE DE MOTIVATION


La lettre de motivation est une lettre professionnelle (cf. Fiche 30), mais elle doit en principe être
manuscrite. En France, la lettre de motivation est en général limitée à une page. C’est un docu-
ment qui doit être mûrement réfléchi, vous devrez donc soigner son style.
Pour une candidature dans une entreprise française, la lettre jointe au curriculum vitae est bien plus
qu’une simple lettre d’accompagnement. Elle a pour rôle de convaincre votre interlocuteur que
votre demande vaut la peine d’être prise en considération. Tout comme le CV, la lettre de motiva-
tion nécessite de réfléchir à une stratégie de communication. Ainsi, elle ne doit pas retracer tout
votre parcours, cela sera fait éventuellement par le CV. Il est nécessaire de sélectionner les éléments
les plus adéquats pour les développer à la manière d’un argumentaire.
Elle permet également de montrer que le postulant est opérationnel dans une activité profession-
nelle. Pour cela, elle doit être concise, précise, avec des phrases courtes, sobres et incisives.
Présentez des faits précis, des exemples en évitant les affirmations floues.
Il est important de montrer dans votre lettre que vous connaissez le milieu professionnel que vous
visez, en particulier en utilisant les termes techniques adéquats et en indiquant clairement votre
niveau de compétence. Il est important de bien préciser dans le cadre de quelle formation vous pos-
tulez à ce stage, dans l’optique de quel diplôme et en précisant bien son grade (master).
De la même manière, il convient de montrer que vous connaissez l’entreprise ou l’organisme auprès
duquel vous postulez. Le minimum de conscience professionnelle implique que vous vous rensei-
gniez sur le lieu de stage demandé avant de faire votre demande : activité, statut social, effectif,
fait-elle partie d’un groupe, a-t-elle des caractéristiques particulières ?
Si l’entreprise est d’une certaine taille, vous pouvez en général consulter son site internet. Si elle
n’en a pas, vous pouvez obtenir ces renseignements auprès de la CCI (Chambre de commerce et
d’industrie).
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12 L ES C ARRÉS DU DSCG 7 – R ELATIONS PROFESSIONNELLES

Exemple de lettre possible

Cxxxxxxx Zxxxx
24, rue Franz Liszt
26000 VALENCE
À Valence, le……….
Monsieur X
Société X

Objet : Demande de stage de Comptabilité et Finance niveau DSCG (Master)


Monsieur,
Actuellement en première année de préparation au Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion
(DSCG – ex-DESCF) au Centre de Préparation à l'Expertise Comptable de l’IUT de X, je souhaiterais réaliser
dans votre entreprise un stage de 3 mois à partir du 4 janvier 2011, obligatoire pour la validation de
l'épreuve de Relations professionnelles de ce diplôme.
Précédemment, j’ai eu l’occasion d’effectuer plusieurs stages en comptabilité dans des structures diverses.
Ces différentes expériences m’ont permis de compléter les compétences de gestion et juridiques de base
acquises lors de la préparation au DCG (Diplôme de comptabilité et gestion – ex-DECF), que j’ai entière-
ment validé lors de la session de juin 2010. À cette occasion, j’ai soutenu un rapport de stage sur le thème
« Quelle est l’utilité d’un audit externe volontaire pour une entreprise » à la suite de ma participation à l’au-
dit de l’entreprise SA pendant le stage que j’ai effectué dans le Cabinet Z.
Je souhaite effectuer mon stage au sein d'une société qui, par son envergure, me permettra de mieux
appréhender la gestion comptable, et de mettre en pratique mes connaissances en gestion financière et
contrôle de gestion dans la mesure où je désire m’orienter vers les métiers de directeur financier ou de
contrôleur de gestion. Lors de ce stage, je devrai participer de façon notable à une mission me permettant
de développer un sujet de mémoire qui sera soutenu à l’examen.
Vous trouverez ci-joint mon curriculum vitae qui vous permettra d’apprécier mes compétences et ma for-
mation.
Je me permettrai de prendre contact sous peu avec votre secrétariat dans le cas où vous désireriez me ren-
contrer ou demander des informations supplémentaires.
Dans cette attente, veuillez agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.
Cxxxxxxx Zxxxx
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FICHE 1 o Avant le stage 13

4 o COMMENT TROUVER UN STAGE ?


Avant de commercer la recherche, il faut constituer une liste d’entreprises susceptibles de vous
accueillir en stage. Cette liste doit tenir compte du projet professionnel et des contraintes du
diplôme.
Les organismes de formation disposent souvent d’un fichier des entreprises avec lesquelles ils sont
déjà en contact (taxe d’apprentissage, stages antérieurs). Si vous l’utilisez, il est toutefois nécessaire
de faire un tri car toutes les adresses ne correspondent pas forcément à vos objectifs et à votre pro-
jet. Vous pouvez compléter cette liste d’adresse en contactant l’ordre des experts comptables de
votre région ou la Chambre de commerce et d’industrie ou tout simplement en consultant les
pages professionnelles d’un annuaire.
Même s’il est nécessaire de rédiger et d’envoyer une lettre de motivation et un CV, cela n’est pas
suffisant. La recherche d’un stage ne se limite pas à un publipostage. Rien ne remplace le
contact personnel. Nous conseillerons la visite systématique des prospects immédiatement après
l’envoi d’un courrier. Vous risquerez au pire d’essuyer un refus, peut-être d’obtenir un rendez-vous,
au mieux de bénéficier de l’opportunité de rencontrer directement un responsable pour préciser
votre demande. Dans tous les cas, l’entretien en face à face expose plus rarement à un refus que
par voie épistolaire, par courriel ou par téléphone.
La simple lettre et le téléphone sont les médias pour lesquels il est le plus probable d’essuyer un
refus.
Nous vous conseillons d’avoir recours à la correspondance télématique s’il est possible d’avoir
l’adresse e-mail d’un responsable. L’expérience montre que le destinataire répond plus spontané-
ment à un mail qu’à un appel téléphonique ou à une lettre. Cela ne dispense pas de l’envoi plus
formel par courrier d’une lettre de motivation et d’un CV qui devront être rappelés dans le cour-
riel.
Les offres de stage, que l’on trouve habituellement sur Internet, ne sont généralement pas adap-
tées pour les étudiants en expertise comptable ; elles sont souvent de 3 à 6 mois, trop longs pour
les étudiants en formation initiale et avec un statut moins intéressant que les contrats de forma-
tion en alternance pour les autres.
Vous devez également avoir commencé à vous constituer un petit réseau professionnel, en parti-
culier au cours de vos stages. Vous pouvez, par exemple, contacter vos anciens maîtres de stage
avec qui vous avec bien entendu maintenu le contact, qui, même s’ils n’ont pas la possibilité de
vous accueillir à nouveau, pourront vous recommander à des confrères.
Pour démultiplier votre réseau, il peut être utile de vous inscrire sur des réseaux sociaux profes-
sionnels comme Linkedin ou Viadeo, d’y présenter un profil valorisant, à élaborer à partir de
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votre CV mais de façon moins formelle, et d’y faire paraître des annonces ou de participer à des
forums (appelés « hubs » sur Viadeo). Linkedin est le réseau le plus étendu avec une bonne ouver-
ture à l’international alors que Viadeo est plus actif en France : les deux sont complémentaires.
L’intérêt de ces réseaux est aussi de vous permettre de mieux contrôler votre e-réputation, votre
« profil télématique ». En effet, rares sont ceux aujourd’hui qui ne figurent pas d’une manière ou
d’une autre sur Internet et de plus en plus de responsables s’y renseignent au préalable sur les per-
sonnes qu’ils doivent rencontrer.
Ces réseaux sociaux professionnels sont en général très bien référencés sur les moteurs de
recherche et, pour autant que votre profil public soit suffisamment ouvert et documenté, ils vous
permettront de présenter une image valorisante, ce qui n’est pas toujours le cas sur Facebook, par
exemple. Cela vous permettra de bien séparer vos réseaux privés de votre réseau professionnel.
Toutefois, il faut aussi gérer avec précaution toutes les traces qu’on laisse sur Internet. En effet,
nous serions plutôt favorables à limiter les informations personnelles, que ce soit sur les réseaux
sociaux professionnels ou les réseaux grand public. Comme nous l’avons déjà signalé, de plus en
plus de responsables consultent ces traces pour se renseigner sur leurs collaborateurs, leurs
contacts et surtout sur les candidats à un poste.
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Pendant le stage F ICHE


2

1 o FAUT-IL DÉFINIR LE THÈME DU MÉMOIRE AVANT DE COMMENCER LE


STAGE OU DÈS SON DÉBUT ?
Pour le DSCG, le sujet de mémoire doit faire l'objet d'un agrément préalable délivré par
un enseignant-chercheur.
Pour cela, le candidat doit élaborer une notice présentant le sujet, la problématique, la méthodo-
logie, un projet de plan détaillé et les principales sources bibliographiques.
Ces conditions laissent une assez grande marge de manœuvre au candidat qui peut :
– définir au préalable avec le maître de stage le thème et la mission sur lequel il va travailler ;
– déterminer un thème avec une problématique pendant le stage ;
– à la rigueur définir le thème après le stage en fonction des missions effectuées.
Cependant, il nous semble que la dernière option n’est à la rigueur possible que pour un candidat
appuyant son mémoire sur une expérience professionnelle car il faut disposer de suffisamment
d’éléments pour traiter le sujet, ce qui semble irréaliste lorsque l’on choisit le thème une fois le
stage achevé. De même, dans le second cas, il semble nécessaire, pour les mêmes raisons, de faire
un choix assez tôt.
Dans tous les cas, il est prudent de bien définir à l’avance avec le maître de stage les
conditions de stage qui permettent la rédaction du mémoire.
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16 L ES C ARRÉS DU DSCG 7 – R ELATIONS PROFESSIONNELLES

2 o COMMENT TROUVER UN THÈME DE MÉMOIRE DE STAGE ?


Le mémoire doit permettre de développer un sujet directement en rapport avec la ou les missions
effectuées par le candidat et qui doit répondre à une problématique précise.
La mission doit correspondre à un besoin effectif de l’entreprise de sorte que le stagiaire fasse un
réel travail de consultant. Il est indispensable de préciser avant le stage le contour de la mission et
les objectifs avec le maître de stage. La difficulté sera bien entendu d’apprécier si la mission peut
fournir un thème de mémoire. Cela implique un travail important de réflexion préalable et
pratiquement d’avoir élaboré un premier jet de notice d’agrément (cf. Fiche 3) avec si pos-
sible l’avis d’une personne compétente, par exemple un enseignant-chercheur qui connaît bien les
conditions de l’épreuve. La rédaction du mémoire sera l’occasion de personnaliser votre formation
et de mettre en évidence vos caractéristiques distinctives et votre projet professionnel, c’est pour-
quoi le choix du sujet de mémoire doit être bien réfléchi.
Une bonne connaissance de la méthodologie de recherche et de la démarche épistémologique per-
mettant d’identifier le caractère scientifique de la mission et du sujet est alors indispensable (cf.
Fiche 3).
Si la mission n’a pas été définie à l’avance, elle devra tout de même l’être assez rapidement, au
plus tard au bout de 3 ou 4 semaines de stage qui auront permis de mieux appréhender le contexte
de l’entreprise et d’identifier les missions susceptibles de déboucher sur un sujet de mémoire.
La problématique du mémoire peut correspondre à un problème de gestion spécifique lié à la mis-
sion ou une question de synthèse correspondant à plusieurs missions. Il est préférable d'opter pour
un sujet portant sur un thème d'actualité en gestion. Il doit être lié aux préoccupations des milieux
de la gestion académiques ou professionnels. Dans un premier temps, la problématique compor-
tera un ensemble d'hypothèses de travail et des orientations provisoires de réponses aux questions
soulevées.
Plusieurs pistes sont ouvertes pour définir le sujet :
– utiliser des théories ou des techniques pour analyser une situation concrète ou un problème ren-
contré pendant le stage ;
– faire une interprétation personnelle d’une situation à partir de recherches antérieures portant sur
le même sujet ;
– proposer de nouvelles argumentations, de nouvelles techniques d'analyse ou des utilisations nou-
velles à partir de théories ou d'instruments d'analyse connus ;
– faire une proposition personnelle totalement originale. Cette option doit cependant être utilisée
avec précaution car elle peut « passer » difficilement auprès du jury.
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FICHE 2 o Pendant le stage 17

Il est prudent avant de faire définitivement le choix d’un sujet de vérifier qu'un minimum de docu-
mentation théorique, technique et pratique est disponible sur celui-ci.

Exemple de sujet Contexte de mission possible


à l’origine du sujet
La cotation boursière représente-t-elle toujours une Assistance à l’introduction en bourse d’un client du
opportunité pour l’entreprise ? cabinet
Les risques liés au microcrédit ?
Le statut de l’auto-entrepreneur : une révolution Assistance à la création de micro-entreprise
pour la création d’entreprise ?
L’approche ABC-ABM est-elle une alternative aux
insuffisances des méthodes classiques de la compta- Mission de contrôle de gestion d’une entreprise
bilité analytique ?

Le choix du sujet dépend toutefois étroitement de la mission ou des missions effectuées et il n’est
par conséquent pas possible de donner une recette universelle pour le définir.
Par ailleurs, il faut résister à la solution de facilité de présenter un mémoire de stage que vous
n’avez pas fait vous-même. Le jury risque de se rendre compte rapidement que vous ne maîtrisez
pas le sujet et c'est le meilleur moyen de risquer l’exclusion de l'examen pour plagiat.

3 o COMMENT SE FAIRE ACCEPTER DANS LE SERVICE D’ACCUEIL ?


Même si le stage de DSCG implique que vous participiez de façon notable à une mission spécifique
qui sera à la source de votre mémoire, on peut vous demander de participer à des tâches moins
intéressantes afin d’aider à l’activité de l’entreprise qui vous accueille. Il est bien évident que c’est
un service que vous devez et qui vous permettra de mieux vous intégrer dans l’entreprise. Bien
entendu, il ne faut pas que cela se fasse trop aux dépens de la mission qui sera à l’origine de votre
mémoire. Le stagiaire ne doit en aucun cas être assimilé à un employé intérimaire qui remplacerait
à peu de frais un salarié absent par exemple.

4 o PRÉVOIR LA SOUTENANCE ORALE


Votre mémoire de stage devra être soutenu à l’oral. Pensez à prendre des notes, des exemples, des
remarques, des anecdotes, de la documentation que vous ne mettrez peut-être pas dans votre
mémoire mais que vous pourrez utiliser à l’oral. Ne comptez pas seulement sur vos souvenirs car la
soutenance se fera bien après la fin de votre stage. La documentation que vous aurez réunie pourra
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18 L ES C ARRÉS DU DSCG 7 – R ELATIONS PROFESSIONNELLES

vous servir également pour élaborer un support de présentation orale original qui ne reprenne pas
servilement le rapport.
Attention toutefois à ne pas tomber dans l’excès en amassant une documentation brute trop
importante et que vous n’aurez pas la possibilité de traiter par la suite.
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Préparer la notice d’agrément du F ICHE


sujet de mémoire de stage 3

1 o QUEL DOIT ÊTRE LE CONTENU DE LA NOTICE D’AGRÉMENT ?


Le sujet de mémoire soutenu doit faire l'objet d'un agrément préalable délivré par un
enseignant-chercheur.
La demande d’agrément doit être faite sur le formulaire disponible sur le site Internet :
www.siec.education.fr, rubrique « DCG/DSCG » avant le 31 décembre précédant la session de sou-
tenance. Le candidat doit renseigner les informations suivantes : .
– le sujet (titre + brève explication en 5 lignes maximum) ;
– les mots-clés relatifs au sujet (5 maximum) ;
– le champ disciplinaire (2 au maximum à cocher dans une liste de 11) ;
– la problématique soutenue (en 5 lignes maximum) ;
– la méthodologie mise en œuvre (en 5 lignes maximum) ;
– la bibliographie (5 références majeures au maximum) ;
– le plan détaillé d’un thème d’étude (3 niveaux) avec une présentation en une phrase ou deux de
chaque niveau.
Cela implique que le projet soit déjà bien avancé avant de demander l’agrément. Il est donc exclu
de le demander avant le début du stage. Par contre, il serait pertinent de le faire assez tôt avant la
fin du stage dans le cas où le thème proposé ne serait pas accepté.
La notice d’agrément doit faire ressortir une réelle capacité du candidat à mener une
recherche en sciences de gestion, soit à avoir une connaissance minimum de l’épistémo-
logie et de la méthodologie de recherche.
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20 L ES C ARRÉS DU DSCG 7 – R ELATIONS PROFESSIONNELLES

- SESSION 2011 -
Épreuve n° 7 du DSCG « relations professionnelles »
DEMANDE D’AGRÉMENT DU SUJET DE MÉMOIRE
Matrice téléchargeable sur le site internet du SIEC à l’adresse www.siec.education.fr ; rubrique DCG/DSCG –
onglet épreuves
À adresser uniquement en format électronique word 97 (pas de pdf) au rectorat de rattachement du
candidat
Nom du candidat Prénom N° de candidat

Sujet1 (titre + brève explication - 5 lignes maximum)

Mots-clés (5 maximum) :
Champ disciplinaire (à cocher, maximum 2) R Finance
R Audit R Gestion de projet / Organisation
R Comptabilité R Gestion des ressources humaines
R Contrôle de gestion R Gouvernance
R Droit des affaires R Stratégie
R Droit fiscal R Système d’information
Problématique (5 lignes maximum)

Méthodologie (5 lignes maximum)

Bibliographie (5 références majeures maximales)

Plan détaillé du thème d’étude2 (3 niveaux) avec une présentation en une phrase ou deux de chaque
niveau.

1.2. Voir texte de ces renvois page suivante.


Fiche 03-DSCG7:Carré du DCG 4 Droit fiscal 29/11/10 15:11 Page 21

FICHE 3 o Préparer la notice d’agrément du sujet de mémoire de stage 21

NOM et prénom du tuteur (entreprise ou cabinet où Entreprise de rattache-


Adresse e-mail
a lieu le stage) ment + coordonnées

Qualité du tuteur
Lien avec le stagiaire
Avis circonstancié du tuteur entreprise/cabinet

Partie réservée à l’examinateur


NOM et prénom de l’examina- Qualité Adresse e-mail
teur3

R Accepté sans modification R Accepté avec modifications4 R Refusé5


Commentaires (obligatoires en cas d’acceptation avec modifications ou de refus)

Les références bibliographiques peuvent être composées d’articles, ouvrages, sites Internet1, réfé-
rences juridiques (lois, décrets…). Si les données ne sont disponibles que sur Internet, il faut que
l’adresse soit suffisamment précise afin de pouvoir retrouver la source citée. La bibliographie devra
respecter les normes de présentation suivantes (ces normes sont présentées page 57).

1. Le sujet doit être en rapport direct avec la ou les missions effectuées par le candidat et la formation
théorique découlant du programme du DSCG.
2. La partie présentation de l’organisation n’est pas demandée au niveau de la notice d’agrément.
3. Le choix de l’examinateur sera fait en fonction des champs disciplinaires cochés par le candidat.
L’examinateur sera un enseignant-chercheur choisi prioritairement parmi les correcteurs des épreuves
du DSCG.
4. L’acceptation vaut agrément, la fiche n’est pas à retourner, le candidat présentera les modifications
dans son mémoire.
5. Un nouveau dépôt est autorisé pour la session en cours.
6. Pour les références internet, il faut que la référence soit précise et permette de pointer sur une page.
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22 L ES C ARRÉS DU DSCG 7 – R ELATIONS PROFESSIONNELLES

2 o COMMENT DÉFINIR L’ÉPISTÉMOLOGIE ?


La recherche en gestion suppose une double référence : d’une part à la science, à une vérité, au
Savoir et d’autre part une référence à l’action, à l’utilité, au savoir-faire mis en œuvre. Il sera ainsi

témologie, littéralement, la science du connaître, en grec épistèmê (ε̉̉ιστήµη).


nécessaire de s’interroger sur le caractère scientifique de l’un et de l’autre. Ce sera le rôle de l'épis-

On pourra définir l’épistémologie comme le domaine de la philosophie qui s’interroge sur


le caractère scientifique d’un énoncé, d’une connaissance ou d’une méthode.
L’intérêt d’un enseignement sur les fondements de l’épistémologie de la gestion pour un étudiant
de DSCG ou de master en gestion sera de lui permettre de se rendre compte du caractère scienti-
fique de son travail, en particulier lors de la rédaction du mémoire de stage (arrêté du 8 mars 2010,
Enseignement Supérieur et recherche, annexe : programme des épreuves, BO n°11 du 18 mars
2010).
Si l’on considère que l'épistémologie a pour objet l'étude analytique et réflexive de la science, elle
constituera une démarche au second degré qui examine une activité première, c'est-à-dire qu’elle
ne vise pas à faire progresser les connaissances ou à explorer des champs empiriques inédits mais
qu’elle a pour but d’étudier les conditions de la formation et la structure des concepts et des théo-
ries scientifiques.
En simplifiant, l'épistémologie couvre quatre types de questionnements :
– les problèmes de validité : Quelle est la pertinence de la logique de la science ? L’épistémologie
consistera à identifier et analyser les problèmes logiques soulevés par la science. Quelle est la struc-
ture des théories scientifiques ?
– les problèmes de signification et de vérité : l’épistémologie vise à étudier la sémantique de
la science, à analyser et évaluer les concepts de représentation, les références et les interprétations
appliquées aux outils théoriques de la recherche scientifique ;
– les problèmes de méthode : quelle doit être la méthodologie de la science ? Il s’agira de s’in-
terroger sur l’existence éventuelle de méthodes spécifiques à certaines sciences ;
– les problèmes des limites et de la valeur de l’entreprise scientifique : s’interroger sur la
théorie de la connaissance scientifique : Quel est le statut de ce type de connaissance ? Où est la
démarcation entre science et non-science ?
L’approche de l’épistémologie en sciences de gestion implique de considérer que les divers
domaines de la gestion relèvent des sciences sociales appliquées.
Les sciences sociales correspondent à l’ensemble de disciplines scientifiques qui étudient les aspects
sociaux des diverses réalités humaines : sociologie, économie, ethnologie, anthropologie, psycho-
logie, histoire, géographie, démographie, sciences politiques, archéologie, linguistique, mais aussi
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FICHE 3 o Préparer la notice d’agrément du sujet de mémoire de stage 23

les sciences administratives dans lesquelles on inclura les sciences de gestion. On les oppose aux
sciences « exactes » dans lesquelles les questions épistémologiques seraient moins cruciales.
La question de la scientificité de la recherche en gestion dépend ainsi des critères de scientificité
des sciences sociales mais aussi en considérant la façon dont celles-ci sont appliquées au problème
de gestion considéré. Cette vision correspond à une approche « positiviste » (cf. supra §3) qui
considère que les champs techniques sont subordonnés aux domaines de la science correspon-
dants. Cela est vrai dans de nombreux cas mais ne saurait suffire car la subordination des domaines
de l’action au domaine de la science tend à être remise en cause du fait du développement des
techno-sciences ou des méthodes de la « recherche-action » (cf. supra Fiche 4, §3).
La gestion est une science finalisée, c'est-à-dire qu’elle ne vise pas seulement l'analyse des organi-
sations, mais également l'amélioration de leurs performances. C’est pourquoi elle a non seulement
une dimension cognitive mais aussi une dimension conative, c’est-à-dire orientée vers l’action, et
même professionnelle car elle débouche sur un ensemble spécifique de techniques et de savoir-
faire. Ainsi, on peut définir que « le champ de la gestion englobe un ensemble de pratiques, de
discours et de connaissances théoriques ou techniques relatifs à la conduite des organisations en
général et des entreprises en particulier »7, ce qui lui permet de revendiquer une épistémologie spé-
cifique.
Nous pouvons traduire cela par le schéma suivant inspiré d’Elie Cohen qui distingue et caractérise
les différents niveaux d’intervention en matière de gestion et leurs caractéristiques.

7. E. Cohen, « Épistémologie de la gestion », article 59, p. 1165, in Encyclopédie de Gestion, (1989), in


Joffre P., Simon Y. (dir.), Encyclopédie de la gestion, Économica, T. 1, Paris, 1997.
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24 L ES C ARRÉS DU DSCG 7 – R ELATIONS PROFESSIONNELLES

Ce schéma permet de distinguer les pratiques (effet conatif au niveau local), qui sont du domaine
des professionnels de la gestion sur le plan de la mise en œuvre, des énoncés généraux, que la
recherche en gestion peut élaborer et qui sont du domaine de la connaissance (aspect cognitif).
Les « managers » – nous pouvons y associer les experts-comptables et les responsables comptable
et financier – auront pour fonctions d’intégrer cette connaissance pour la transcrire en action.
Il est à noter que la gestion est une discipline où la pratique précède la science. La forma-
lisation de la comptabilité en partie double en est un exemple historique probant. En 1494, à
Venise, Luca Bartolomes Pacioli, plus connu sous le nom de Fra Luca di Borgo, codifie la comp-
tabilité en partie double8 inventée par les banquiers et commerçants Lombards dès le XIIe siècle
(en fait une redécouverte, car elle était déjà connue dans l'Antiquité). Nous voyons bien ici que la
pratique comptable a bien anticipé de plusieurs siècles sa théorisation.
La gestion est une science appliquée de plusieurs disciplines fondamentales qui se consa-
crent au fonctionnement et au gouvernement des organisations : l’économie, le droit, la sociolo-
gie, la psychologie et la psychologie sociale, les mathématiques, l’informatique.
On distingue les sciences fondamentales, qui cherchent à expliquer le réel sans viser à une appli-
cation pratique, des sciences appliquées, qui ont pour objectif une application pratique concrète
de leurs recherches.
La gestion serait donc « une science dont l’objet ne serait ni un type d’organisations, ni un type de
phénomènes, ni un ensemble de faits, mais plutôt une classe de problématiques constitutives de
toute action collective : la décision, la rationalisation, la représentation, la légitimité, la coopéra-
tion, la prescription… »9.
Considérer la gestion comme une science appliquée revient d'abord à opposer sciences fonda-
mentales et sciences appliquées, ce qui conduit à distinguer savoirs théoriques et savoirs pra-
tiques : « la théorie, c'est ce qui appartient à l'ordre de l'universel, de l'abstrait, des « hautes
terres », du déductif, de l'applicable, du transposable dans la pratique. À l'inverse, la pratique c'est
ce qui appartient à l'ordre du contingent, du local, de l'éphémère, du complexe, de l'incertain, des
« basses terres », de l'inductif, de ce qui nourrit la théorie »10.

8. Luca Bartolomes Pacioli, Summa de arithmetica, geometria, de proportioni e de proportionalita,


Venise, 1494.
9. Albert David, Armand Hatchuel, Romain Laufer, Les nouvelles fondations des sciences de ges-
tion, 2e édition, collection Fnege, Vuibert édition, 2008.
10. Jean Marie Barbier, in Savoirs théoriques et savoirs d'action, PUF, 1996.
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FICHE 3 o Préparer la notice d’agrément du sujet de mémoire de stage 25

3 o QUELS SONT LES PRINCIPAUX COURANTS DE LA PENSÉE SCIENTIFIQUE ?


Le programme du DSCG n’impose la connaissance que de trois courants d’analyse épistémolo-
gique : le positivisme, le constructivisme et l’interprétativisme. Il semble toutefois difficile de
les étudier sans les situer par rapport aux principales écoles des sciences sociales que nous présen-
terons tout d’abord sommairement.

École Pensée et méthodes Auteurs


Le rationalisme est basé sur la Ce mode de pensée remonte aux
raison et la logique. C'est l'univers Grecs et, en particulier, à Platon…
Le rationalisme du raisonnement formel et abstrait, On l’associe également à la pensée
et de la démonstration. de Descartes à Leibniz ou Kant.
Il s'agissait à l’origine d'une prati-
La connaissance s'acquiert d'abord que de la médecine qui se fonde
à partir d'observations ; les hypo- uniquement sur l'expérience. Ses
L’empirisme thèses s'en inspirent et s'appuient représentants les plus connus sont
sur elles et leur vérification conduit Francis Bacon, Thomas Hobbes,
à établir des lois. John Locke, George Berkeley et
David Hume.
Le matérialisme est un mouve-
ment de pensée sur la nature de Il tire aussi ses origines de la Grèce
l'être qui considère qu'il n'existe pas antique avec Héraclite. Mais il est
Le matérialisme d'autre substance que la matière. surtout connu par le matérialisme
Il est surtout connu par le matéria- historique de Hegel et Marx.
lisme historique.
Il est fondé sur l’idée selon laquelle
la nature et l’existence des faits
Le représentant le plus marquant de
sociaux et culturels tiennent à la
ce courant est l’ethnologue britan-
fonction qu’ils remplissent dans leur
Le fonctionnalisme contexte. Une technique essentielle
nique Malinowski mais il a surtout
influencé la démarche scientifique
du fonctionnalisme est l’observa-
en sciences sociales, aux États-Unis.
tion participante développée par
Malinowski (cf. supra fiche 4).
Il est fondé sur l’étude du compor- Il a été fondé en 1913 par l’améri-
tement observable. La démarche cain Watson, cette approche a été
Le béhaviorisme béhavioriste associe la vie sociale à utilisée principalement en psycho-
un réseau d’interactions qui déter- logie et en éducation avec E. L.
mine les attitudes des partenaires. Thorndike et B. F. Skinner.
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26 L ES C ARRÉS DU DSCG 7 – R ELATIONS PROFESSIONNELLES

École Pensée et méthodes Auteurs


La structure possède une organi-
sation logique mais implicite, un Le structuralisme trouve son origine
fondement objectif en deçà de la dans les travaux du linguiste Ferdi-
Le structuralisme conscience et de la pensée, une nand de Saussure, mais ce cadre
structure inconsciente. Le struc- d'analyse est surtout connu par
turalisme vise à mettre en évidence l’ethnologue Claude Lévi-Strauss.
ces structures inconscientes.

4 o QUELS SONT LES PRINCIPAUX PARADIGMES DÉVELOPPÉS PAR L’ÉPISTÉ-


MOLOGIE ?
Paradigme : en matière d’épistémologie, « conception théorique dominante ayant cours à une
certaine époque dans une communauté scientifique donnée, qui fonde les types d'explication envi-
sageables, et les types de faits à découvrir dans une science donnée » (TLF).
A – Le positivisme
Le positivisme correspond à un ensemble de courants de pensée plus ou moins rattaché aux idées
d’Auguste Compte.
1) Les auteurs de références
Auguste Comte (1798-1857) est le fondateur du positivisme dont il est à l’origine du nom. Selon
lui, la pensée humaine est passée par trois « états » : l'état théologique, l'état métaphysique et
l'état positif.
Dans l’optique positiviste, il faut se tourner vers l'étude positive des faits qui est la seule démarche
satisfaisante pour l'homme moderne. Il faut renoncer à chercher l'origine et la destination de l'uni-
vers, pour s'attacher uniquement à découvrir les lois qui régissent les phénomènes.
Parmi les auteurs marquants des autres courants du positivisme, nous distinguerons Émile
Durkheim (1858-1917), fondateur de la sociologie moderne, très influencé par le positivisme. Son
but était d'instituer une sociologie positive en abandonnant toute philosophie de l'histoire et toute
théorie générale de l'essence de la société. Il cherche à découvrir, par les méthodes d'observation
et d'induction, les lois qui relient tels phénomènes sociaux à tels autres.
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FICHE 3 o Préparer la notice d’agrément du sujet de mémoire de stage 27

2) Quel est le statut de la connaissance ?


Le positivisme postule une hypothèse ontologique11, c'est-à-dire l'existence d'une réalité qu'on
peut, plus ou moins facilement, dissocier de l'observateur mais qui lui est extérieure. L'existence de
cette réalité donne à la science positive à la fois un critère de vérité et un but. Une proposition sera
considérée comme vraie si elle décrit effectivement la réalité et la science aura donc pour projet de
découvrir la vérité, c'est-à-dire le monde tel qu'il est.
3) Quelle est la nature de la « réalité » ?
Comme nous venons de le noter dans l’optique positiviste, le sujet et l’objet sont indépendants.
Dans une hypothèse déterministe, la Réalité a ses propres lois, immuables. Il existe un ordre uni-
versel qui s’impose à tous. Comme l’homme est soumis à cet ordre, il est le produit de son envi-
ronnement qui le conditionne. Cela conduit à rechercher les lois causales qui gouvernent la réalité.
Pour Durkheim, le fait social correspond aux manières d’agir, de penser, de sentir, les croyances et
les institutions qui s’imposent à l’individu. Ce sont des contraintes extérieures. Il n’est pas matériel
mais contraint malgré tout l’individu. Il a dit qu’il faut « considérer les faits sociaux comme des
choses ».
4) Comment la connaissance est-elle engendrée ?
Le positivisme est le système philosophique fondé sur l'expérience et la connaissance empirique des
phénomènes naturels. Du point de vue positif, expliquer un phénomène consiste à relier un fait
particulier à un fait général, une loi n'étant pas autre chose qu'un fait général.
5) Quelle est la valeur de la connaissance ? Quels sont ses critères de validité ?
Les hypothèses doivent être mises à l’épreuve par :
– la vérifiabilité, c’est-à-dire que seules les propositions, soit analytiques soit empiriquement véri-
fiables, ont un sens pour la connaissance ;
– le principe de confirmabilité qui remet en cause le caractère certain de la vérité ; une proposi-
tion ne peut être que probable ;
– le principe de réfutabilité, défini par Popper qui pose qu’on ne peut jamais affirmer qu’une
théorie est vraie mais qu’il est par contre possible d’affirmer qu’elle n’est pas vraie : elle est réfu-
tée.

11. Ontologie : partie de la philosophie qui a pour objet l'étude des propriétés les plus générales
de l'être, telles que l'existence, la possibilité, la durée, le devenir, TLF.
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28 L ES C ARRÉS DU DSCG 7 – R ELATIONS PROFESSIONNELLES

B – Le constructivisme
1) Les auteurs de références
En opposition au positivisme le subjectivisme considère qu’il n’y a pas de réalité absolue. Un de
ses principaux courants est le constructivisme, théorie de l'apprentissage fondée sur l'idée que la
connaissance est construite par l'apprenant lui-même. Il est fondé sur l'hypothèse que nous
construisons notre propre vision du monde à partir de nos expériences.
Le constructivisme est issu en grande partie des travaux de Jean Piaget (1896-1980) qui a déve-
loppé une théorie du développement de l'intelligence dans laquelle il place le sujet au cœur du pro-
cessus.
Dans le domaine du management, Henri Savall et Véronique Zardet pourraient être également
rattachés au cadre épistémologique du constructivisme générique. Selon eux, on peut distinguer
dans les savoirs eux-mêmes une partie stable et une partie conjoncturelle. Ils définissent ces savoirs
comme des connaissances organisées. Cette approche permet d’intégrer la dimension cognitive
des systèmes de transformations, pour faire émerger la notion de création de potentiel humain
qu’ils définissent comme « toutes les actions qui auront des effets positifs différés sur les résultats
immédiats. Elle se compose d’investissements matériels et d’investissements immatériels… »12. Le
concept de contingence générique est le fondement du constructivisme générique. Il désigne la
combinaison possible entre contingence et universalisme.
2) Quel est le statut de la connaissance ?
La base du constructivisme est une hypothèse phénoménologique qui avance que les interactions
entre l’objet et le sujet sont à la base de la connaissance : l’essence de l’objet ne peut être
atteinte ou n’existe pas.
« Du point de vue épistémologique, on peut tirer les conclusions suivantes : tout d'abord en ce qui
concerne la méthode, on peut concevoir une épistémologie génétique, qui serait l'étude non
pas de la connaissance en soi, de la connaissance considérée statiquement, mais de l'accroissement
des connaissances. L'épistémologie génétique se poserait donc ce problème plus restreint que
l'épistémologie philosophique : comment s'effectue le passage d'une moindre connaissance
à une connaissance jugée plus grande, jugée plus grande par le sujet lui-même bien
entendu ? »13.
Il n’y a pas dans l’approche constructiviste une connaissance en général mais plusieurs formes de
connaissances qui soulèvent chacune des questions particulières.
12. Henri Savall et Véronique Zardet, Ingénierie Stratégique du Roseau, Économica, 1995.
13. Causerie 13 : Conclusions logiques et épistémologiques, Fondation Jean Piaget,
http://www.fondationjeanpiaget.ch, consultation août 2010.
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FICHE 3 o Préparer la notice d’agrément du sujet de mémoire de stage 29

3) Quelle est la nature de la « réalité » ?


Le constructivisme part d’une hypothèse intentionnaliste qui tient compte des finalités du
sujet par rapport à l’objet : le monde est fait de possibilités qui ne sont pas toutes souhaitées
par le sujet.
L’empirisme ne suffit pas à rendre compte de l’accroissement de la connaissance car elle n’est pas
une copie du réel. La connaissance de la réalité passe par sa transformation et l’action du sujet. Par
exemple, je m’approprie mieux des connaissances en gestion ou juridiques lorsque je rédige mon
mémoire alors que je participe moi-même à enrichir les connaissances sur ces domaines.
4) Comment la connaissance est-elle engendrée ?
L’apprentissage des schèmes opératoires, sortes d’organes d’assimilation et de transformation de
la réalité composés d’un savoir-faire et d’un savoir, se fait à travers deux processus complémen-
taires :
– l’assimilation qui consiste en l’incorporation des informations de l’environnement dans la struc-
ture cognitive de l’individu. L’individu ne transforme pas sa structure cognitive mais y ajoute des
éléments provenant de son environnement ;
– l’accommodation qui modifie la structure cognitive de l’individu afin d’y incorporer les nou-
veaux éléments de l’expérience lorsqu’intervient une résistance avec un objet ou une situation de
son environnement.
5) Quelle est la valeur de la connaissance ? Quels sont ses critères de validité ?
Dans l’optique constructiviste, la distinction entre science et non-science n'est pas pertinente car
elle rejette l’existence d'une norme de rationalité universelle.
Les seuls critères de validité pris en compte sont les critères d'adéquation et d'enseignabilité. Seule
la valeur pragmatique de la connaissance permet d'affirmer son caractère scientifique. Nous défi-
nirons donc ces deux critères :
– il y a adéquation lorsque la connaissance convient à une situation donnée ;
– il y a enseignabilité lorsque les connaissances peuvent être argumentées et reproductibles pour
être compréhensibles.
C – L’interprétativisme
1) Les auteurs de références
L'interprétativisme et le constructivisme sont parfois indifférenciés dans la mesure où ils adoptent
tous deux une stratégie subjective de la recherche. L'approche interprétative se retrouve déjà dans
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30 L ES C ARRÉS DU DSCG 7 – R ELATIONS PROFESSIONNELLES

les travaux de Max Weber14 qui souligne l'importance de la compréhension (Verstehen), c'est-à-
dire que le chercheur ne peut comprendre les activités sociales que s'il tient compte du sens assi-
gné par les acteurs. Par la suite, cette approche se répandra dans toutes les branches des sciences
sociales. Nous pourrons citer Clifford Geertz, anthropologue américain, qui la développe comme
alternative au fonctionnalisme. Paul Watzlawick ou Kurt Lewin (cf. supra, deuxième partie) peu-
vent être rattachés à ce courant, ou encore Crozier et Friedberg, ainsi que les tenants de l’ana-
lyse institutionnelle comme Georges Lapassade et René Loureau qui insistent sur l’implication
de l’analyste.
2) Quel est le statut de la connaissance ?
Pour les interprétativistes, la connaissance scientifique doit être obtenue à travers la compréhen-
sion de l’interaction sociale et humaine dans laquelle se construit la réalité : hypothèse phénomé-
nologique qui avance que les interactions entre l’objet et le sujet sont à la base de la connaissance.
L’interprétativisme ne cherche pas à objectiver les comportements sociaux mais au contraire à met-
tre en relief la subjectivité intrinsèque. L'objectif de la recherche n'y est pas de lier des causes à des
conséquences, mais de saisir les schèmes d'interprétation des individus et ainsi comprendre le sens
assigné aux faits par les acteurs.
3) Quelle est la nature de la « réalité » ?
L’interprétativisme, comme le constructivisme, pense que la « réalité » n’est jamais indépendante
de la perception de celui qui l’observe (intentions, motivations, attentes, croyances). Selon ce para-
digme, le monde est fait d’interprétations que les individus construisent grâce à leurs interactions
avec les autres acteurs.
Comme pour Crozier et Friedberg, qui considèrent l’organisation comme un construit social), l’hy-
pothèse phénoménologique est centrale : la réalité est construite et reconstruite à travers le pro-
cessus d’interaction social et humain. Il y a dépendance du sujet et de l’objet.
L’hypothèse intentionnaliste de son côté tient compte des finalités du sujet par rapport à l’objet :
le monde est fait de possibilités qui ne sont pas toutes souhaitées par le sujet. L'interprétativisme
refuse la vision d'un monde réifié et univoque et le considère comme interactionnel et plurivoque.
4) Comment la connaissance est-elle engendrée ?
La recherche formulée en termes d’interprétation des motivations des acteurs, par une approche
herméneutique, cherche à comprendre par empathie : l’expérience doit être partagée par les
acteurs. L’approche interprétative insiste sur la situation dans laquelle se produisent les faits. La

14. Max Weber, Économie et société, T1 Les catégories de la sociologie, T2 L’organisation et les
puissances de la société dans leur rapport avec l’économie, éditions Plon, 1956, 1971.
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FICHE 3 o Préparer la notice d’agrément du sujet de mémoire de stage 31

compréhension du sens est plutôt encastrée dans l’interaction sociale et les études de cas, qui se
trouvent plus appropriées pour la génération d’une connaissance interprétative.
5) Quelle est la valeur de la connaissance ? Quels sont ses critères de validité ?
La connaissance produite sera subjective et contextuelle. Les critères de validité sont tout d’abord
le caractère idéographique de la recherche. Une recherche présente un caractère idéographique si
les phénomènes sont étudiés en situation. En effet, il s’agit d’une approche idiosyncrasique qui fait
que chaque individu réagit d'une façon qui lui est propre aux influences des divers agents exté-
rieurs. La compréhension dérive alors du contexte.
D’autre part, les capacités et la validité de l’analyse dépendront de la capacité d’empathie15 que
développera le chercheur.
Ainsi, le chercheur ne peut apporter de preuve scientifique de ce qu’il avance, il doit bâtir un récit
de qualités pour convaincre son public.

5 o UNE PERSPECTIVE ENRICHISSANTE POUR LA RECHERCHE


Bien que le courant interprétativiste soit polymorphe, on peut y distinguer cinq constantes :
1. « Les êtres humains construisent des réalités multiples qui ne sont compréhensibles que comme
des touts (Gestalts ou théorie de la forme). La réalité n'est pas univoque et ne peut être appré-
hendée directement. Il est néanmoins possible d'en reconstruire une image par le biais de sa réfrac-
tion dans les comportements et les discours des acteurs. »
2. « Le chercheur est l'instrument principal de la recherche. Le phénomène étudié ne peut être
appréhendé sans une implication personnelle du chercheur qui ne peut s'en distancier. »
3. « La réalité est en perpétuelle création, il est donc vain de distinguer des "causes" et des "consé-
quences". Toute distinction de cet ordre constituerait un artefact introduit par le chercheur et
menaçant l'intégrité de l'interprétation. »
4. « Le but de la recherche n'est pas la production de connaissances testables et généralisables
mais le développement de connaissances enracinées dans le phénomène étudié. Le chercheur doit
s'attacher à rendre compte de la complexité et de la logique interne du contexte étudié. »
5. « La recherche est une activité humaine. Elle est donc socialement construite et nécessairement
chargée de valeurs, qui se traduisent dans le choix d'un objet, d'une méthode et d'un type de don-
nées La connaissance est subjective, fruit d'une construction et non d'une découverte. »

15. Faculté de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’ils ressentent.


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32 L ES C ARRÉS DU DSCG 7 – R ELATIONS PROFESSIONNELLES

En cela, il se démarque nettement du positivisme qui fut pendant longtemps la référence de la


scientificité, ce que nous résumerons dans le tableau ci-après (d’après Lionel Sitz in « Communauté
de marque : Rôle des membres centraux dans son émergence, sa structuration et les liens avec son
environnement », Institut de Recherche en Gestion, Université Paris XII, 2006).

Paradigme (post-)positiviste Paradigme interprétatif


Il existe une réalité unique, directement perceptible Il n’existe pas de réalité unique, les individus
ou au moyen d’outils construisent des réalités multiples
¤ une vérité ¤ des vérités
Le chercheur est indépendant du phénomène Le chercheur et le phénomène étudié sont en
étudié. Il ne doit pas le modifier et vise à l’expliquer interaction. La compréhension émerge de cette
ou le prédire. interaction.
¤ indépendance du chercheur ¤ interaction chercheur/contexte
Les mêmes causes ont toujours les mêmes consé- Il n’est pas possible de distinguer des « causes » et
quences. des « conséquences »
¤ causalité ¤ système
La connaissance est généralisable partout et tout le La connaissance est nécessairement enracinée dans
temps, sous certaines conditions. le contexte.
¤ généralisibilité ¤ idiosyncrasie
La recherche est objective et n’est pas influencée par La recherche ne peut être détachée du système de
des valeurs individuelles ou sociales valeurs dans lequel elle a été produite
¤ objectivité ¤ subjectivité

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