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Résumé du cours de détection

nucléaire

Cours de David Strivay

BASTOGNE Louis
Bloc 3 du bachelier en sciences physiques
Université de Liège, 2016-2017
Détection Nucléaire

Table des matières

1 Les sources radioactives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3


1.1 Atomes et noyaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Loi statistiques et quantitatives de la radioactivité . . . 3
1.3 Diagrammes de niveaux . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 Désintégration nucléaires . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.5 Sources de neutron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.6 Systèmes d’unités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.7 Bilan d’énergie de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.8 Energie totale et quantité de mouvement . . . . . . . . 8
2 Interaction radiations-matière . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.1 Description qualitative . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.2 Interaction des particules alpha . . . . . . . . . . . . . 10
2.3 Interaction des particules bêta (électrons et positons) . 13
2.4 Interaction des positons, ou anti électrons . . . . . . . 15
2.5 Dénomination des photons . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.6 Interaction du rayonnement gamma . . . . . . . . . . . 16
2.7 Atténuation des photons et section efficace . . . . . . . 19
2.8 Origine des électrons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.9 Cascade d’interactions dans la matière . . . . . . . . . 23
2.10 Atténuation des neutron . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.11 Courbes de transmission . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3 Propriétés générales des
détecteurs de radiation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.1 Dispositif classique de détection-comptage d’impulsion 25
3.2 Détecteur simplifié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.3 Temps mort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.4 Mesure du temps mort . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4 Analyseurs multi-canaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.1 Analyse spectrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.2 Analyseur mono-canal . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
4.3 Suite d’analyseurs mono-canal . . . . . . . . . . . . . . 37

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TABLE DES MATIÈRES Détection Nucléaire

4.4 Analyseur multi-canaux (MCA) . . . . . . . . . . . . . 38


4.5 Détecteur de radiations . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
5 Les chambres d’ionisations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
5.1 Chambre d’ionisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
5.2 Post-ionisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
5.3 Détecteurs à gaz - Geiger-Müller . . . . . . . . . . . . 41
5.4 Détecteurs proportionnels . . . . . . . . . . . . . . . . 47
6 Détection des neutrons lents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
6.1 Matériaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
6.2 Détecteur proportionnel au BF3 . . . . . . . . . . . . . 50
7 Principe des détecteurs à scintillation des photomultiplicateurs 52
7.1 Matériau de scintillation . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
7.2 Scintillateurs inorganiques . . . . . . . . . . . . . . . . 52
7.3 Scintillateurs en verre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
7.4 Détection de la lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
7.5 Collecte de la lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
7.6 Tubes Photomultiplicateurs . . . . . . . . . . . . . . . 53
8 Spectrométrie gamma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
8.1 Effet photoélectrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
8.2 Diffusion de Compton . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
8.3 Productions de paire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
8.4 Très grands détecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
8.5 Petit détecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
8.6 Détecteur intermédiare . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
8.7 Spectrométrie à base de NaI . . . . . . . . . . . . . . . 61
8.8 Spectrométrie à base de Germanium . . . . . . . . . . 62
9 Analyse par activation neutronique . . . . . . . . . . . . . . . 63
9.1 NAA (Neutron Activation Analysis) . . . . . . . . . . . 63
10 Les détecteurs état-solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
10.1 Les diodes au silicium . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
11 Radioprotection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
11.1 Caractérisation du rayonnement . . . . . . . . . . . . . 69
11.2 Protection contre l’irradiation . . . . . . . . . . . . . . 71
11.3 Estimation de l’irradiation . . . . . . . . . . . . . . . . 72
11.4 Protection contre les contaminations . . . . . . . . . . 72

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1. LES SOURCES RADIOACTIVES Détection Nucléaire

1 Les sources radioactives


1.1 Atomes et noyaux
Les atomes et les noyaux sont des entités physique extrêmement petites.
Afin de les décrire, il faut utiliser la physique quantique. La taille d’un atome
est de l’ordre de 10−10 m (Angström) tandis que la taille d’un noyau est
de l’ordre de 10−15 (fermi). La quasi totalité de la masse d’un atome est
concentrée dans le noyau. Si on compare les énergies en jeu au sein des atomes
et des noyaux d’atomes, on observe que l’énergie de liaison des électons au
noyau est environ un million de fois plus petite que l’énergie de liaison qui
assure la cohésion des protons et des neutrons au sein du noyau. Un noyau
comportant Z protons et N neutrons est noté sous la forme A Z XN avec A
le nombres nucléons (nombre de neutrons et de protons). Afin de définir le
noyau on donne souvent le nom de l’élément chimique (qui fixe le nombre de
protons) et le nombre de nucléons (qui fixe la somme du nombre de protons
et de neutrons).
— Isotopes : Noyaux ayant le même nombre Z de protons ;
— Isotones : Noyaux ayant le même nombre N de neutrons ;
— Isobares : Noyaux ayant le même nombre A de nucléons.

1.2 Loi statistiques et quantitatives de la radioactivité


Décroissance radioative
Un noyau radioactif A 1
Z XN a une probabilité λ de se désintégrer par unité
de temps caractéristique du noyau constante dans le temps. Si le caractère
aléatoire de la désintégration ne permet pas de définir l’instant de la désin-
tégration d’un noyau, on peut statistiquement décrire le comportement d’un
grand nombre de noyaux par la loi :

N (t) = N0 e−λt
1. La désintégration d’un noyau se fait par effet tunnel, la probabilité que cela arrive
est proportionnel à λ

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1. LES SOURCES RADIOACTIVES Détection Nucléaire

Période radioactive ou demi vie


La période radioactive est par définition la temps nécessaire pour que la
moitié de la population de noyaux initialement présents se soit désintégrée
N0 ln 2
N (T ) = ⇔T =
2 λ

Activité d’une source radioactive


L’activité est le nombre de désintégrations par seconde d’une population
de noyaux radioactifs. L’activité s’exprime de s−1

a(t) = λ N (t) = a0 e−λt

1.3 Diagrammes de niveaux

Figure 1 – Diagrammes de niveau

Le rapport de branchement est défini comme la probabilité de passer d’un


état nucléaire à un autre, il y a souvent plusieurs modes de désintégration pos-
sibles pour un noyau radioactif. On peut ainsi déterminer le nombre moyen de
particules de chaque types (α, β, γ,neutron,...) émis lors de la désintégration
du noyau

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1. LES SOURCES RADIOACTIVES Détection Nucléaire

Figure 2 – schéma de désintégration du césium 137

1.4 Désintégration nucléaires


Désintégration alpha
Le noyau expulse une particule alpha (noyau d’hélium).
A
Z XN →A−4 4
Z−2 YN −2 +2 He2

Désintégration β + et capture électronique


Le noyau expulse un positon (particule de charge +e et de même masse
que l’électron). Un proton du noyau se transforme en neutron et l’émisson du
positon s’accompagne de l’émission d’un neutrino (particule de masse nulle).
La transformation s’écrit :
A
Z XN →A +
Z−1 YN +1 + e + ν

Le processus de désintégration β + apparaît presque toujours en compétition


avec le processus de capture électronique dans lequel un e− atomique (en gé-
néral, proche du noyau) est capturé par le noyau. Cette capture, tout comme
le processus de désintégration β + , conduit à la transformation d’un proton
du noyau en neutron
A
Z XN + e− →A
Z−1 YN +1 + ν

Désintégrations β −
Le noyau expulse un électron. Un neutron du noyau se transforme en pro-
ton et l’émission de l’électron s’accompagne de l’émission d’un anti-neutrino
A −
Z XN →A
Z+1 YN +1 + e + ν̄

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1. LES SOURCES RADIOACTIVES Détection Nucléaire

Désintégration gamma
Au même titre que les atomes, les noyaux peuvent se trouver dans un
état excité. La désexcitation d’un noyau vers son état fondamental se fait de
deux manuères
1. Par émission d’un gamma,
— Par transition direct si l’énergie du photon γ émis est égal à l’éner-
gie d’excitation du noyau ;
A ∗
Z XN →A
Z XN + γ

— Par cascade de rayonnement γ dont la somme des énergies est


égale à l’énergie d’excitation.
A ∗
Z XN →A
Z XN + γ1 + γ2 + · · ·

2. Par conversion interne : transfert direct de l’énergie d’excitation à un


électron du cortège électronique.

1.5 Sources de neutron


— Fission spontanée : éléments transuraniens font la source de neutrons
la plus courante de ce type est le 252 Cf 2 qui a une demi-vie de 256 ans.
Le spectre en énergie des neutrons est continu jusqu’à environ 10M eV
et montre une distribution Maxwellienne ;

Figure 3 –
2. Californium 252

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1. LES SOURCES RADIOACTIVES Détection Nucléaire

— Réactions nucléaires : réactions alpha ou gamma frabriquées en mélan-


geant le matériau cible avec un émetteur alpha ou gamma assez intense.
Le matériau cible le plus fréquent est le béryllium. Quand le béryl-
lium est bombardé par des alphas, plusieurs réactions se produisent
qui mènent à la production de neutrons libres.

 12 C (∗) + n
9 1 ∗ 8
α + Be → 3C → Be + α + n
3α + n

9
Be + α →8 Be + n

1.6 Systèmes d’unités


Pour d’écrire l’énergie des particules subatomiques, on utilise souvent
l’électron volt qui décrit l’énergie cinétique acquise par un électron soumis à
une différence de potentiel de 1 volt.

1eV = 1.6 × 10−19 J

On utilise aussi l’unité de masse atomique (u.m.a), qui vaut par définition
1
1/12 de la masse d’un atome de carbone 12 : 1u.m.a = N b Avogadro grammes

Figure 4 – Résumé des types de radiation

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

1.7 Bilan d’énergie de masse


La masse de l’état initial est toujours supérieure à la masse de l’état
final (condition pour qu’une désintégration soit spontanée). La différence
entre la somme des masses des constituants dans l’état initial et dans l’état
final est restituée sous fomme d’énergie cinétique et/ou d’excitation qui est
communiquée aux produits de désintégration.
X X 
Q = ∆m c2 = mi − mf c2

Cette quantité est positive si la réaction est spontanée. De plus, la masse de


l’atome est donnée par la somme entre la masse du noyau, la masse des Z
électrons qu’on soustrait avec la somme des énergies de liaison des électrons
au noyau.
X
M A
 2 A
 2 2
X
Z N c = m X
Z N c + Z × m e− c − El
e−
A 2 2

'm Z XN c + Z × me− c

1.8 Energie totale et quantité de mouvement


En relativité, on a
ν 1
β= &γ=p
c 1 − β2

De plus, pour une particule de masse m,

E 2 = p2 c2 + m2 c4 ⇔ E = T + mc2
pc E
β= &γ=
E mc2
Avec E l’énergie de masse, p la quantité de mouvement, T l’énergie cinétique.
Notons que T = 12 mv 2 seulement losque v << c

2 Interaction radiations-matière
2.1 Description qualitative
Les interactions particules-matière sont liées au transfert d’énergie de la
particule vers les atomes de la matière :

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

— Pour une particule massive, par la perte d’énergie cinétique et éven-


tuellement l’absorption ou l’annihilation ;
— Pour les photons, par la diffusion ou l’absorption ;
— Pour la matière, par l’absorption d’énergie qui conduit à l’excitation
ou l’ionisation des atomes.
La perte d’énergie locale de la matière dépend de la nature de la particule.
On définit le transfert d’énergie linéique comme l’énergie transférée par une
particule à la matière, par unité de longueur de matière traversée. Ce transfert
d’énergie sera exprimé en keV /µm. On définit également la densité linéique
d’ionisation comme le nombre d’ionisation produit par une particule massive,
par unité de longueur de matière tranversée. On l’exprime en général en
nombre d’ionisation par µm. 3

Perte d’énergie des particules chargées lourdes par collisions ato-


miques
En général, deux propriétés principales permettent de caractériser le pas-
sage des particules chargés à travers la matière :
1. La perte d’énergie par la particule ;
2. La déviation de la particule de sa trajectoire initiale.
Ces effets sont principalement le résultat de deux processus :
1. Les collisions inélastiques avec les électrons du matériau ;
2. La diffusion élastique avec le noyau.
Ces réactions ont lieu de nombreuses fois par unité de longueur et c’est leur
accumulation qui donne les deux principaux effets observés. Ils ne sont tou-
tefois pas les seuls réactions qui se passent. D’autres processus peuvent être
observés :
— L’émission de radiation Cherekov 4 ;
— Les réactions nucléaires ;
— Le rayonnement de freinage (bremsstralhung).
3. L’interaction électromagnétique -ou coulombienne- ne nécessite pas de contact direct
entre particule chargées et s’effectue à distance (l’électron par exemple est une particule
ponctuelle sans extension spatiale, il ne peut pas subir de choc à proprement parler.
4. Phénomène similaire à une onde de choc, produisant un flash de lumière lorsqu’une
particule chargée se déplace dans un milieu diélectrique avec une vitesse supérieure à la
vitesse de la lumière dans ce milieu (la vitesse de la lumière dans le vide étant toujours
supérieure à celle de la particule).

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

2.2 Interaction des particules alpha


Perte d’énergie essentiellement par interaction coulombienne avec les éle-
trons atomiques. Dès lors, il y a une important création de paires électrons-
ions dans la matière : le rayonnement alpha est fortement ionisant. A cause
de sa grande masse, la particule alpha est peu déviée. La trajectoire des alpha
dans la matière est donc rectiligne

Figure 5 – Interaction des particules alpha

Pouvoir d’arrêt-HCP
En traversant la matière, les particules chargées et énergétiques ionisent
les atomes ou molécules sur leur parcours. Par conséquent, les particules
perdent peu à peu leur énergie. Le pouvoir d’arrêt caractérise la perte moyenne
d’énergie de la particule par distance parcourue, mesurée par exemple en
MeV/cm. Le pouvoir d’arrêt dépend du type de particule, de son énergie et
des propriétés de la matière traversée. Car la production d’une paire d’ions
(typiquement un ion positif et un électron) requiert une quantité fixe d’éner-
gie 5 , la densité d’ionisation est proportionnelle au pouvoir d’arrêt du maté-
riau.
Les électrons, les ions atomiques, les mésons etc· · · perdent tous de l’éner-
gie en traversant la matière. Ici, nous considérons surtout des ions atomiques.
Le pouvoir d’arrêt mesure une propriété du matériau, tandis que la perte
d’énergie par cm considère la situation du point de vue de la particule. Mais
la valeur et les unités sont les mêmes et cette valeur est normalement positive,
à cause du signe moins devant la définition suivante :
dE
S=−
dx
5. Par exemple, à peu près 33 eV pour l’air

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

Pour les particules chargées lourdes (valide pour les hautes énergie), le pou-
voir d’arrêt linéaire est donné par la formule de Bethe :

−dE 4πe4 z 2
= NB
dx m0 v 2

Avec, 6

2m0 v 2 v2 v2
     
B = Z ln − ln 1 − 2 − 2
I c c

v la vitesse de la particule incidente, ze la charge de la particule incidente,


N la densité de l’absorbeur, Z le numéro atomique de l’absorbeur, m0 la
masse de l’électron au repos, I le potentiel moyen d’excitation et d’ionisation
de l’absorbeur (déterminer expérimentalement). On a aussi la formule de
Bethe-Bloch :
2
2me γ 2 v 2 Wmax
   
dE 2 2 Z z 2 C
− = 2πNa re me c ρ ln − 2β − δ − 2
dx A β2 I2 Z

avec, re le rayon classique de l’électron (1.817 10−13 cm),me la masse de l’élec-


tron, Na le nombre d’avogadro, I le potentiel moyen d’excitation, Z le numéro
atomique du matériau cible, A la masse atomique du matériau cible, Wmax le
transfert d’énergie maximal pour une seule collision, ρ la densité du matériau
cible, zpla charge de la particule incidente, β v/c de la particule incidente,
γ = 1/ 1 − β 2 , δ une correction de densité et C une correction de couche.
De plus on a

12 + Z7 eV

I Z < 13
= −1.19
Z 9.76 + 58.8Z eV Z ≥ 13

On a également,

2me c2 η 2
Wmax = p
1 + 2s 1 + η 2 + s2

avec, s = me /M et η = βγ et si M >> me , on a

Wmax = 2me c2 η 2
6. Les deux derniers termes sont importants seulement pour les vitesses relativistes

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

Perte d’énergie des particules chargées, dE/dx


Lors du passage dans la matière, une particule chargée perd une partie
plus ou moins importante de son énergie. La perte d’énergie par unité de
longueur dans la matière est décrite par la formule de Bethe Bloch (dE/dX)
représentée graphiquement ci dessous.

Figure 6 – Formule de Bethe-Bloch représentée via la variation d’énergie en


fonction de βγ. Le minimum d’ionisation, qui correspond à la perte d’énergie
minimale, est compris entre 1 et 4 M eV g −1 cm2 . Quand une particule est
au minimum d’ionisation, cela correspond à environ 2M eV g −1 cm2 d’énergie
déposée.

Figure 7 – −dE/dx augmente quand la vitesse de la particule incidente


diminue jusqu’à ce que la particule prenne des électron et devienne neutre.
La dispersion en énergie donne une distribution de parcours pour un faisceau
de particules. Les produits de fission prennent des charges directement, ce qui
entraîne que dE/dx diminue avec le parcours.

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

Perte d’énergie
Atténuation qui a lieu quand l’épaisseur du matériau cible approche le
parcours le plus court dans le matériau
Z 0
dE
R= dE
⇔ R = aE b
E0 − dx

Figure 8 – Atténuation de l’intensité du courant dans le détecteur. Rm étant


le parcours moyen et Re le parcours extrapolé (à partir de la portion linéaire
de l’intensité).

La pertde d’énergie dans une feuille mince est donnée par


 
dE
∆E = − t
dx moy

2.3 Interaction des particules bêta (électrons et posi-


tons)

Figure 9 – Schéma de l’interaction des particules β. A grande vitesses, le


mécanisme de perte d’énergie est similaire pour les électrons et les positrons.

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

La perte d’énergie peut être dûe par plusieurs phénomènes :


— Par interaction coulombienne avec des électrons atomiques provoquant
l’excitation ou l’ionisation de la matière (< 2M eV ) ;
— Par interaction avec les noyaux des atomes du milieu très massifs, qui
devient fortement la trajectoire des électrons. Lors du changement de
trajectoire, un photon de Bremsstrahlung est émis (> 2M eV ) ;
— Par diffusion élastique sur les électrons atomiques (légère modification
de la trajectoire), faible transfert dénergie, peut donner naissance à
l’effet Cerenkov.

Parcours des électrons rapides


L’intensité chute quand l’électron traverse la matière par un processus
de diffusion. Les électrons rétrodiffusés ne seront pas nécessairement absor-
bés par le matériau. De plus, la rétrodiffusion est plus prononcée pour les
électrons de faible énergie et pour des matériaux de Z élevés.

Figure 10 – Le parcours est plus long que pour les particules lourdes chargées
(environ 2mm par M eV pour des matériaux de faible densité).

Notons quelques points importants :


— La distance d’arrêt est inversement proportionnelle au Z du matériau ;
— La production de photons de fluorescence (réarrangement du cortège
électronique) est proportionnelle au Z du matériau ;
— La production de photons de Bremsstrahlung est proportionnelle au
carré de Z du matériau
Le parcours dans la matière est extrêmement chaotique (straggling en angle
ou parcours en forme de ligne brisée) et la distance maximale parcourue dans
la matière varie comme l’énergie initiale de la particule β :
0.35 × E
Rpenetration(cm) '
ρ

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

Les particules β sont 8000 fois plus légères que les particules α et elles sont
facilement déviées par le champ électromagnétique des noyaux. Leur trajec-
toire est en forme de ligne brisée. Elles sont nettement moins ionisantes que
les particules alpha.

2.4 Interaction des positons, ou anti électrons


Un traitement spécial est réservé au positon, ou anti-électron, lorsqu’ils
se retrouvent au repos dans la matière après avoir cédé la quasi-totalité de
son énergie cinétique. Une fois au repos, cette particule d’antimatière va
s’annihiler avec un électron en donnant naissance à deux photons de 511keV
qui partent dos à dos.

Figure 11 – Annihilation d’un électron et d’un positon.

2.5 Dénomination des photons


En fonction de leur origine, on appelle :
— Bremsstralung (rayon X, spectre continue) les photons issus de la dé-
viation d’un électron par un noyau ;
— Rayon X (spectre de raies) les photons émis lors du réarrangement du
cortège électronique d’un atome excité ou ionisé ;
— Rayon gamma (spectre de raies) les photons émis lors des transitions
nucléaires 7 ;
— Photons d’annihilation les photons issus de l’annihilation d’un positon
avec un électron.
7. Noyau excité retournant vers son état fondamental par exemple

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

Ces photons ont tous une masse nulle et se propagent à la vitesse de la


lumière.

2.6 Interaction du rayonnement gamma


Du point de vue microscopique, l’interaction des photons de haute énergie
est pour l’essentiel une interaction avec les électrons atomiques. En fonction
de l’énergie du photon, l’interaction donnera lieu à l’effet photoélectrique, la
diffusion Compton ou la création de paire e+ e− .

L’effet photoélectrique
Processus par lequel le photon incident, cède toute son énergie à un élec-
tron des couches profondes qui est alors éjecté de l’atome : il y a absorption
totale du photon et ionisation de l’atome. L’énergie de l’électron est égale à
l’énergie du photon incident, moins l’énergie de liaison de l’électron qui a été
éjecté :

Ee− = hν − We

L’atome réorganise ensuite son cortège électronique provoquant l’émission de


rayonnement X secondaire ou de fluorescence ou encore de rayonnement ca-
ractéristique. La direction du photoélectron dépendra de l’énergie du photon
incident. Elle sera d’autant plus allignée avec la direction du photon initial
que celui-ci est énergétique. 8

Diffusion de Compton (ou diffusion incohérente)


Le photon incident cède une partie de son énergie à un électron des
couches périphériques de l’atome, qui est éjecté. Il apparaît un nouveau pho-
ton diffusé, d’énergie inférieure. Il y a donc diffusion du photon incident et
ionisation de l’atome
8. Typiquement, des photoélectrons de 20keV ont une probabilité maximale d’être émis
à 70◦ alors que des photoélectrons de 500keV seront préférentiellement émis à 25◦ .

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

Figure 12 – Schéma de l’effet Compton.

h
λf − λi = ∆λ = (1 − cos θ)
m0 c
L’énergie du photon incident est répartie sous la forme d’énergie cinétique
apportée à l’électron et d’énergie du photon diffusé 9

hν = Ee− + hν 0

L’énergie du photon diffsué en fonction de l’angle de diffusion θ et d’énergie


intiale du photon et sonnée par

hν 0 =
1 + (1 − cos θ)hν/me c2

avec me c2 = 511keV .

La création de paires
La création de paires est un processus par lequel le photon incident dispa-
raît, son énergie se matérialisant au voisinage du champ électromagnétique
d’un noyau pour donner naissance à une paire e+ e−
9. On néglige ici l’énergie de liaison de l’électron des couches périphériques

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

Figure 13 – Schéma de la création de paires positon/électron

Pour que ce processus ait lieu, le photon doit avoir une énergie supérieur
au seuil de création e+ e− , i.e. hν > 2 × 0.511M eV

Les réactions de photoproduction nucléaire


En marge des trois processus précédents, un photon de grande énergie
(> 10M eV ) peut être absorbé par un noyau, et conduire à l’émission d’un
neutron (γ, n) ou d’un proton (γ, p). Si la probabilité d’absorption est très en
deçà de la création de paires, elle conduit cependant à l’activation du milieu
environnant (air, équipement sur la ligne de faisceau,...).

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

Importance raltive des trois processus dominants

Figure 14 – Schéma de la création de paires positon/électron

2.7 Atténuation des photons et section efficace

Figure 15 –

à l’échelle macroscopique, l’interaction de rayonnement gamma avec la


matière se traduit par l’atténuation du faisceau incident. On va alors dé-
crire l’interaction d’un faisceau de N photons traversant une épaisseur dx de
matière. Soit N (x) le nombre de photons avant la plaque d’épaisseur dx et

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

N (x + dx) le nombre de photons émergeant de la plaque. Après la traversée


d’une épaisseur dx de matière, le nombre de photons N du faiseau a varié
d’une quatité dN (x) = N (x + dx) − N (x) proportionelle au nombre N (x)
de photons incidents, à l’épaisseur de matière traversée dx et au nombre
de noyaux du matériau. La variation du nombre de photons après traversée
d’une petite épaisseur dx est ainsi dN (x) = −σnN (x) dx avec n le nombre
de noyaux par unité de volume en cm−3 , σ un coefficient de proportionna-
lité, qui va dépendre de la nature du matériau et de l’énergie du photon.
Ce coefficient représente la probabilité d’interaction et s’appelle la section
efficace. Elle a la dimension d’une aire et s’exprime en cm2 . On définit alors
le coefficient d’atténuation linéique µ par la relation µ = σn. µ s’exprimant
en cm−1 . L’intégration de la relation dN (x) = −µN (x) dx conduit à la loi
donnant le nombre moyen de photons après la traversée d’une épaisseur x de
matière.
dN (x)
= −µ dx ⇔ ln N (xmax ) − ln N (xmin ) = −µ(xmax − xmin )
N (x)

Si on pose xmax = x et xmin = 0, on trouve :

N (x)
ln = −µx ⇔ N (x) = N0 exp(−µx)
N0
Où N0 est le nombre initial de photons et x l’épaisseur de matière traversée.
L’atténuation des photons dans la matière est exponentielle. On définit la
longueur de demi atténuation x1/2 par l’épaisseur de matière utiliser pour
atténuer le rayonnement de moitié N (x1/2 ) = N0 /2. On peut aussi définir le
coefficient massique µ/ρ qui s’exprime en cm/g et on a
µ
N (x) = N0 exp(− ρx)
ρ
Les coefficients d’atténuation massique sont des quantités plus fondamentale
que les coefficients linéaires, parcequ’ils sont quasi indépendants de la densité
et de l’état physique (gaz,liquide,solide) de l’absorbant.

σtotal = σRayleigh + σphotoelectrique + σCompton + σpaires


µtotal = µRayleigh + µphotoelectrique + µCompton + µpaires
         
µ µ µ µ µ
= + + +
ρ total ρ Rayleigh ρ photoelectrique ρ Compton ρ paires

Les coefficients d’atténuation massique pour deux états de la matière sont


quasi identiques alors que la densité varie d’une facteur mille.

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2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

Coefficient d’atténuation et d’absorption


Le coefficient d’atténuation massique (ou linéique) décrit la probabilité
d’interaction des photons dans la matière. Il permet de calculer la fraction
de photons transmis sans changement de direction (i.e. n’ayant pas subi d’in-
teraction) après traversée de la matière.
Ntransmis (x) = N0 exp(−µatt x)
De façon complémentaire, les photons manquants ont pu être absorbés ou
diffusés :
Natt (x) = N0 (1 − exp(−µatt n))
Lorsqu’un photon interagit dans la matière, une partie plus ou moins impor-
tante de son énergie se trouve communiquée à des électrons, qui vont à leur
tour céder toute ou un partie de leur énergie à la matière environnante.
Le coefficient d’absorption massique quantifie cette fraction de l’énergie ini-
tiale du photon déposée dans le milieu.

Exemple d’application au dépot d’énergie dans un NaI


Importance relative des trois processus dominants
La probabilité d’interaction d’un photon dans la matière va dépendre de
la nature du matériau stoppant (nombre d’électrons, charge du noyau) et de
l’énergie du photon (contributions de l’effet photoélectrique, de la diffucion
et de la création de paires).

Figure 16 – Importance du processus en fonction de Z et de l’énergie.

Page 21/73
2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

2.8 Origine des électrons


— Apparition d’une paire d’électron - antiélectron dans le champ elm du
noyau ;
— Désintégration beta des noyaux ;
— Ejection d’un électron du cortège électronique (effet photoélectrique ou
diffusion de Compton) ;
— Electron Auger : une transition atomique de réarrangement conduit
habituellement à l’émission d’un photon. Cette énergie peut aussi être
transférée à un électron lié, qui se trouve éjecté du noyau avec une éner-
gie égale à celle de la transition, moins l’énergie de liaison de l’électron
sur sa couche ;
— Electron de conversion : processus similaire à l’électron Auger mais
l’énergie provient cette fois du noyau. L’énergie de l’électron est alors
égale à l’énergie du gamme moins l’énergie de liaison de l’électron.

Figure 17 – Origine des électrons

Page 22/73
2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

2.9 Cascade d’interactions dans la matière

Figure 18 –

2.10 Atténuation des neutron


Dans la matière, les neutrons perdent leur énergie par collision avec les
noyaux. Il existe deux types d’interactions
1. La diffusion (élastique ou inélastique si excitation du noyau), au cours
de laquelle le neutron perd de l’énergie cinétique et change de direction :
ce processus est dominant pour les neutrons rapides (∼ M eV ). Le
ralentissement des neutrons rapides est d’autant plus efficace que les
noyaux cibles ont une masse proche de celle du neutron : matériaux
riches en protons (eau ou paraffine) et surtout pas le plomb ;
2. L’absorption par réaction nucléaire, au cours de laquelle le neutron dis-
paraît : ce processus est dominant pour les neutrons lents ou thermiques
(< 0.5eV ). L’absorption des neutrons lents se fait essentiellement par
capture radiative (n, γ).

Page 23/73
2. INTERACTION RADIATIONS-MATIÈRE Détection Nucléaire

Parcours des neutrons


On ne peut pas définir précisement le parcours d’un neutron donné car
sa probabilité d’interaction dans la matière est relativement faible, ce qui
entraine une grande dispersion des longueurs parcourues. on défini comme
pour les photons un coefficient d’atténuation linéique µ qui décrit de manière
statistique le comportement moyen d’un grand nombre de neutrons :

N (x) = N0 exp(−µx)

2.11 Courbes de transmission

Figure 19 – Comparaison de l’allure des courbes de transmission, pour un


matériau donné, d’un faisceau de particules chargées lourdes (noyaux d’hé-
lium), d’un faisceau de particules chargées légères (électrons) et d’un faisceau
de particules neutres (neutrons ou photons). Le parcours des α est noté Rα, le
parcours extrapolé des électrons est noté Re et l’épaisseur de demi-atténuation
pour des gammas (ou des neutrons) est notée x1/2 . L’axe horizontal -épaisseur
de matière traversée - est en échelle logarithmique

On voit donc l’utilité de ne pas générer trop de gammas quand on cherche


à arrêter des bêta : préférer les matériaux à petit Z comme le plexiglas au
plomb par exemple.

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3. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES
DÉTECTEURS DE RADIATION Détection Nucléaire

3 Propriétés générales des


détecteurs de radiation
3.1 Dispositif classique de détection-comptage d’impul-
sion

Figure 20 – Dispositif classique de détection-comptage d’impulsion

1. Détecteur qui convertit l’énergie de la radiation (neutron, gamma, beta,


alpha) en une charge électrique :
— Compteur Geiger-Müller ;
— Compteurs proportionnels ;
— Compteurs à scintillation ;
— Détecteur semi-conducteurs.
2. Pré amplificateur : couple la sortie du détecteur au sysème d’analyse ;
3. Voltage du détecteur : Voltage requis pour que le détecteur convertisse
l’énergie de la radiation en une charge mesurable ;
4. SCA/Discriminateur : Convertit les impulsions analogiques en impul-
sions logiques ;
5. Scaler ou compteur : Compte les impulsions

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3. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES
DÉTECTEURS DE RADIATION Détection Nucléaire

3.2 Détecteur simplifié


On cherche à convertir l’énergie en une charge via l’interaction de la
radiation avec le matériau du détceteur. Selon les particules à détecter on
utlise des procédés différents :
— Particules lourdes chargées (i.e. fragment de fission) ou électrons (β) :
Les interactions coulombiennes produisent des ionisations (paires électron-
ion) si une énergie suffisante est transférée aux électrons liés ;
— Rayons gamma : Les rayons γ interagiseent avec les électrons via :
— Effet photoélectrique ;
— Diffusion de Compton ;
— Production de paires.
— Neutrons : Les neutrons étant neutres, il faut transférer l’énergie du
neutron à une particule secondaire qui va créer une charge (capture
neutronique et émisson alpha.

Impulsion de radiation

Figure 21 – 1. L’intégration du courant sortant du détecteur doit être égal à


la charge totale crée par la radiation. 2. Les impulsions peuvent varier selon
le type et l’énergie de la radiation. 3. L’impulsion de courant du détecteur est
connectée à un préampli caractérisé par une résistance et une capacité.

Page 26/73
3. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES
DÉTECTEURS DE RADIATION Détection Nucléaire

Collection de la charge

Figure 22 – 1. Q = RCtc avec RC la constante de temps du préampli et tc


temps de collection de la charge du détecteur. 2. Si RC << tc le circuit répond
rapidement en comparaison du temps de collection de la charge. Le voltage
aux bornes du circuit ressemble à l’impulsion du détecteur. 3. Si RC >> tc le
circuit répond lentement en comparaison du temps de collection de la charge.
Un petit courant s’écoule dans le circuit pendant la collection de la charge.
L’amplitude du signal est proportionnel à la charge créée.

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3. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES
DÉTECTEURS DE RADIATION Détection Nucléaire

Spectre des impulsions

Figure 23 – 1. Le spectre differentiel est la surface sous la courbe de la


dérivée du nombre de d’impulsion en fonction de l’intensité de l’impulsion et
représente le nombre d’impulsions avec une amplitude entre H et H + dH.
H5 est la hauteur maximale d’impulsion observée. 2. On observe des plateaux
de comptage qui apparaisent sur la courbe d’intégrale dans les intervalles avec
peu de coups. L’intégrale du spectre est toujours une fonction décroissante.

Courbe de comptage

Figure 24 –

Hd est le niveau de discrimination, il défini la hauteur de pulse requis


pour être compté en tant que pulse. Cette hauteur peut être changée via le
gain de l’ampli. Faire varier le gain revient à derterminer le nombre de coups
comptés, si on l’augmente on comptera plus de coups. Lorsq’uon condidère
des courbes continues, le plateau est localisé à l’endroit avec le plus petit
nombre total de coup.

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3. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES
DÉTECTEURS DE RADIATION Détection Nucléaire

Courbe de comptage

Figure 25 – Pour des raisons de stabilité, le gain à peu d’influence sur le


plateau

Résolution de l’énergie

Figure 26 – Résolution de l’énergie

La réponse pour une source de radiation monoénergétique dépend de sa


résolution, elle tendra vers une distribution de Dirac pour une résolution
parfait et le spectre et le pic en hauteur et augmentera en largeur plus la
résolution diminuera. Plusieurs facteurs peuvent diminuer la résolution :
— Drift du détecteur ;
— Bruit aléatoire dans le détecteur ;
— Fluctuataion du signal (donne la résolution minimale théorique) : Un
même dépôt d’énergie peut créer une légère différence de charge dans
le détceteur.

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3. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES
DÉTECTEURS DE RADIATION Détection Nucléaire

La résolution est donnée par la formule suivante :


F W HM 2.35
R= =√
H0 N
Pour des statistiques de Poisson qui donne un pic de forme gausienne (fluc-
tuation du signal comme seul source de bruit. La résolution peut cependant
être améliorée en augmentant le nombre de porteurs de charges N . Pour les
détecteurs réels, la formation de chaque porteurs de charge individuels n’est
pas indépendant :

F
R = 2.35 √
N
avec F le facteur de Fano. On a de plus,

(F W HM )2overall = (F W HM )2statistical + (F W HM )2noise + (F W HM )2drif t + · · ·

Efficacité
On définit l’éficacité absolue comme :
N ombres P ulses detecte
abs =
N ombres Radiation de quanta emis par la source
Elle dépend des propriétés du détceteur et de la géométrie de la détection.
On définit également l’éfficacité intrinsèque :
N ombres P ulses enregistre
int =
N ombres Radiation de quanta incident sur le detecteur
On a ensuite,

abs = int

avec Ω un angle solide. Cependant, certains évenements ne déposent pas
toute leur énergie dans le détécteur. On peut alors choisir de ne compter les
énenements appelés "full-energy (r étant le rapport entre les coups sous le
pic et le nombre total de coups).

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3. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES
DÉTECTEURS DE RADIATION Détection Nucléaire

Figure 27 – Efficacité d’un detecteur

3.3 Temps mort


Dans presque tous les systèmes de détection, il y a un temps minimum qui
sépare deux évènements qui peuvent produire des coups séparés. Ce temps
minimum de séparation est appelé "temps mort". Dans certains cas, il est
défini par les propriétés du détecteur, dans d’autres, par les propriétés du
système de traitement du signal. Les pertes dûes au temps mort peuvent être
importantes pour les grands taux de comptage. Un système de détection aura
un temps mort caractéristique τ . Pendant ce temps τ aucune impulsion ne
peut être enregistrée.

Modèles du temps mort


Il existe deux types de temps morts :
— Le temps mort paralysable : le temps mort est étendu par l’arrivée de
nouvelles impulsions ;
— Temps morts non paralysable : Les évenements qui apparaissent pen-
dant le temps mort sont perdus.
Les systèmes réels opèrent dans un mode entre ces deux explications.

Page 31/73
3. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES
DÉTECTEURS DE RADIATION Détection Nucléaire

Figure 28 – Types de temps morts

Temps mort non paralysable


La fraction de temps où le détecteur est en temps mort : mτ . Le taux
auquel les évenements sont perdus : nmτ = n − m :
m
n=
1 − mτ
avec n le taux réel d’interaction, m le taux d’interaction et τ le temps mort
du système.

Temps mort paralysable


La distribution des intervalles entres des évenement aléatoires qui ont un
taux d’occurence moyen n est
P1 (t)dt = ne−nt dt
avec n le taux réel d’interaction, m le taux enregistré d’interaction c’est-
à-dire le taux d’occurences d’intevalles de temps entres des évènement qui
dépassent τ et τ le temps mort du système. La probabilité d’intervalles plus
grande que τ est donc
Z ∞
P2 (τ )dt = ne−nt dt = e−nτ
τ
Le taux d’occurence d’intervalles plus grand que τ est
m = ne−nτ
Cette équation doit être résolue de façon itérative selon les valeurs de m et τ

Page 32/73
3. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES
DÉTECTEURS DE RADIATION Détection Nucléaire

Comparaison
Les résultats sont similaires pour des taux de comptage faibles. Pour des
taux de comptages plus élevés, le temps mort non paralysable s’approche
d’une asymptote (le compteur finit à peine une période de temps mort avant
de commencer une autre). Le temps mort paralysable possède quant à lui
deux solutions :
— Taux de comptage faible ;
— Taux de comptage élevé masqué par le temps mort.

Figure 29 – Comparaison des temps morts

3.4 Mesure du temps mort


Méthode des deux sources
La méthode des deux sources est basée sur les mesures du taux de comp-
tage pour les deux sources séparément puis ensemble. On définit :
— n1 , m1 : Taux de comptage de la source 1 ;
— n2 , m2 : Taux de comptage de la source 2 ;
— n12 , m12 : Taux de comptage des sources 1 + 2 ;
— nb , mb : Taux de comptage du bruit de fond.
On a les équations suivantes :

n12 − nb = (n1 − nb ) + (n2 − nb )


n12 + nb = n1 + n2

Pour le modèle non paralysable, on a la relation suivante :


m12 mb m1 m2
+ = +
1 − m12 τ 1 − mb τ 1 − m1 τ 1 − m2 τ

Page 33/73
3. PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES
DÉTECTEURS DE RADIATION Détection Nucléaire

La résolution nous donne :


√ 
X 1− 1−Z
τ=
Y
X = m1 m2 − mb m12
Y = m1 m2 (m1 + mb ) − mb m12 (m1 + m2 )
Y (m1 + m2 − m12 − mb
Z=
X2
Le temps mort peut être calculé à partir des taux de comptages mesurés.

Méthode de la source décroissante


Pour calculer le temps mort par cette méthode, on a besoin d’un isotope
de courte de durée de vie (i.e 116m In qui a une durée de vie de 54 minutes)
On a la loi de décroissance :

n = n0 e−λt+nb
n ' n0 e−λt

Si nb , qui représente le bruit de fond est faible. Pour le modèle non-paralysable,


on a :

me−λt = n0 τ m + n0

Pour le modèle paralysable, on a

λt + ln(m) = −n0 τ eλt + ln(n0 )

Comparons ces deux modèles :

Page 34/73
4. ANALYSEURS MULTI-CANAUX Détection Nucléaire

Figure 30 – Comparaison des temps morts par la méthode de la source


décroissnate

4 Analyseurs multi-canaux
4.1 Analyse spectrale
En regardant de petis intervalles d’amplitude ∆H tout en connaissant
l’amplification du système de détection, on peut extraire l’information sur
l’énergie des radiations

Page 35/73
4. ANALYSEURS MULTI-CANAUX Détection Nucléaire

Figure 31 – Analyse spectrale des radiations d’une source

L’analyseur représenter à la figure20 doit convertir une hauteur de pulse


en une impulsion logique qui nous dit si on a dépassé une hauteur donnée
de pulse (niveau de discrimination). Si c’est le cas, le système incrémente le
compteur d’une impulsion dans un certain intervale ∆H. Passons en revue
quelques analyseurs :

4.2 Analyseur mono-canal


L’analyseur mono-canal change séquentielement le niveau de discrimina-
tion et compte les impulsions dans un intervalle spécifique ∆H. Si tous les
intevalles ∆H sont de la même taille, alors ∆N est suffisant pour déterminer
la distribution. On utilise typisquement des fenêtres contigües. 10
10. Enregistrer l’inforamtion comme une série de mesures mono-canal séquentielles de-
mande un long temps d’acquisition et ne prend pas en compte beaucoup d’information
(toutes les impulsions qui arrivent en dehros de la fenêtre de comptage.

Page 36/73
4. ANALYSEURS MULTI-CANAUX Détection Nucléaire

Figure 32 – Méthode d’acquisition du spectre d’énergie dans un analyseur


mono-canal

4.3 Suite d’analyseurs mono-canal


Une alternative à l’analyseur mono-canal est d’utiliser une série d’ana-
lyseurs mono-canaux ayant chacun une fenêtre de discrimination différente.
Cette technique pourrait être utilisée pour fabriquer un spectre multi-canaux.
Cependant, ce procédé possède quelques inconvénients :
— Déplacement instrumental de chaque SCA rend difficile l’obtention
d’une largeur de canal stable ;
— Demande un grand nombre d’instruments performants.

Page 37/73
4. ANALYSEURS MULTI-CANAUX Détection Nucléaire

Figure 33 – Suite d’analyseurs mono-canal

4.4 Analyseur multi-canaux (MCA)


Un ADC convertit les amplitudes des impulsions analogiques en un nombre
digital équivalent qui est enregistré dans une mémoire appropriée. Le SCA
permet de ne laisser passer que des impulsions entre les limites inférieures
et supérieurs, ce qui augmente le temps d’acquisition pour les impulsions
qui nous interessent. Le nombre des impulsions bloquées proveninent d’une
horloge qui nous donnera le temps mort.

Figure 34 – Schéma électronique de l’analyseur multi-canaux

Pour utilisé un analyseur multicanaux, il a besoin des propriétés sui-


vantes :
1. Vitesse de conversion élevée ;

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4. ANALYSEURS MULTI-CANAUX Détection Nucléaire

2. Linéarité de convertion ;
3. Résolution de conversion élevée (i.e nombres de canaux).
Le nombre de canaux est un compromis entre l’optimisation de la résolution
en énergie et la minimisation de l’incertitude 11 sur le comptage pour un
temps fixé.

Figure 35 –

Calibration
Il faut faire des réglages du système de détection : un MCA est générale-
ment hautement linéaire mais une calibration précise précise peut demander
une relation quadratique sur l’énergie.

Figure 36 – Calibration du système de détection (choix du gain). 1. Un


offset peut être utilisé pour éliminer les petites impulsions venant du bruit
ou pour examiner seulement une partie du spectre. 2. L’amplification peut
être réglée en utilisant une source avec un minimum de deux pics d’énergie
connue ou un générateur d’impulsion

11. L’incertitude de comptage est donnée par N

Page 39/73
5. LES CHAMBRES D’IONISATIONS Détection Nucléaire

4.5 Détecteur de radiations


Un détecteur de particules ne permet pas de voir une particule. En pra-
tique, on mesure seulement les effets du passage d’une particule dans la
matière sous la forme d’une excitation ou d’ionisation, principalement par
interaction électromagnétique : le rôle d’un détecteur est de transformer une
perturbation microscopique en un phénomène macroscopique.

5 Les chambres d’ionisations


5.1 Chambre d’ionisation
Une chambre d’ionisation est un détecteurdans lequelles paires de parti-
cules chargées (ion positif + électron) crées par l’interaction entre la radiation
et un gaz sont collectées. On définit la valeur W par l’énergie moyenne perdue
par une particule incidente par une paire formée :
— Substantiellement plus grande que l’énergie d’ionisation ;
— Fonction faible du gaz, du type de radiation et de son énergie ;
— Relativement constante en pratique ;
— Peut être utilisée pour calculer le nombre de paires formées

5.2 Post-ionisation
Quand une paire ion-électron est formée, les phénomènes suivants peuvent
se produire :
— Recombinaison ;
— Collision avec transfert de charge (ion positif et molécule de gaz neutre) ;
— Capture d’un électron par une particule neutre pour former un ion
négatif.
La recombinaison peut être minimisée en appliquant un champ électrique
externe au gaz, ce qui sépare les composants de la paire ion-électron.

Page 40/73
5. LES CHAMBRES D’IONISATIONS Détection Nucléaire

Figure 37 –

Mobilité des charges


Soit la vitesse de déplacement :
E
v=µ
p
avec µ la mobilité, E le champ électrique et p la pression du gaz. 12

5.3 Détecteurs à gaz - Geiger-Müller


Un Geiger-Müller est un détecteur rempli de gaz auqel on applique une
très haute tension.

Figure 38 – Courbe collectée par un GM.


12. La mobilité des électrons libres est typiquement 1000 fois plus grande que celle des
ions à cause de leur plus petite masse.

Page 41/73
5. LES CHAMBRES D’IONISATIONS Détection Nucléaire

La tension externe, de l’ordre de ∼ 100V permet de mesurer les carac-


téristiques des faisceaux gamma intenses (on mesure un courant). D’autres
types de détecteurs utilisent des tensions plus élevées.
— La région proportionnelle est plus adaptée aux faibles intensités (dé-
tecteur en régime impulsionnel, on compte les particules ;
— A plus haute tension, on atteint le régime Geiger caractérisé par un
très fort gain mais aussi un temps mort important, de l’ordre de la
milliseconde.

Utilisation
Le Geiger-Müller est simple, peu cher et facile à utiliser. Il utilise un
compteur qui compte le nombre de radiations. Cependant, toute l’information
sur l’énergie est perdue. On ne peut donc pas faire de la spectroscopie. De
plus, le temps mort est beaucoup plus grand que pour les autres détecteurs
de radiation.

Formation de la charge
Le GM emploi le gaz afin de multiplier la paire ion-électron initiale créée
par la radiation. Pour un champ électrique élevé, une avalanche de charge
crée une seconde paire, ce qui mène à une chaîne qui se propage d’elle-même.
Pour des champs encore plus élevés, le nombre d’avalanches augmente expo-
nentiellement jusqu’à ce que les interactions entre les avalanches terminent
la réaction en chaîne. 13

Figure 39 – Formation de paire dans le condensateur

L’accumulation de charges positives lentes autour de l’anode chargée posi-


tivement met fin à la décharge en diminuant le champ électrique. La décharge
13. Toutes les impulsions d’un tube Geiger ont la même amplitude, quelque soit le
nombre de paires créées.

Page 42/73
5. LES CHAMBRES D’IONISATIONS Détection Nucléaire

reprend quand les ions positifs touchent la cathode et reprennent des élecrons.
Un gaz auto-coupeur est ajouté au détecteur qui se dissocie au lieu de libérer
un électron de la cathode (la durée de vie du GM est fonction de la durée
de vie du gaz auto-coupeur). La forme de l’impulsion de sortie varie selon le
design du circuit de comptage :
— Pour RC ' ∞ : Toutes les charges sont collectées. La pente du début
de la courbe correspond à la collecte des ions positifs.
Les constantes de temps réels sont choisies assez petites pour ignorer la contri-
bution des ions positifs. Comme toutes les décharges Geiger sont approxi-
mativement uniformes en grandeur et en forme, toutes les impulsions sont
atténuées par la même fraction dans le processus de mise en forme et les
impulsions de sortie resteront de la même amplitude.

Figure 40 – Forme de l’impulsion de sortie

Temps mort
La charge positive lente requiet un temps considérable pendant lequel
aucune nouvelle impulsion n’est détectée à cause des charges positives près de
l’anode. La taille des impulsions secondaires dépend de l’état de la décharge
initiale car elle dépend de la taille de l’espace positif à ce moment. La taille
des impulsions acceptée pour la considérer comme un coup est déterminée
par le circuit.

Page 43/73
5. LES CHAMBRES D’IONISATIONS Détection Nucléaire

Figure 41 – Schémas des décharges du GM et analyse du temps mort.

Le temps mort est défini comme le temps avant d’accepter une deuxième
impulsion, sans considération de sa taille. Le temps de rétablissement est
l’intervalle de temps nécessaire pour que la taille de l’impulsion revienne à
son niveau normal.

Planteau de Comptage
A basse tension, la hauteur d’impulsion est en dessous du niveau de discri-
mination et le coup n’est donc pas détecté. Pour les hauts voltages, les coups
sont enregistés, ce qui donne un plateau. Ce plateau n’est pas réellement
plat :
— Il y a des impulsions pendant le rétablissment ;
— La coupure peut être inadéquate ;
— Il peut exister des espaces où le champ électrique est réduit (coins,
extrémintés du tube).

Page 44/73
5. LES CHAMBRES D’IONISATIONS Détection Nucléaire

Figure 42 – Plateau de comptage

Design typique
A la sortie d’un GM, on obtient le taux de comptage. Une fenêtre d’entrée
est nécessaire pour compter les alphas. Celle-ci doit maintenir une pression
différentielle afin de laisse l’air en dehors. Le design typique d’un GM res-
semble à la figure suivante :

Figure 43 – Design d’un GM

Efficacité
Décrivons l’eficacité d’un GM pour différentes particules :
— Particules chargées (alpha,beta) : Toutes les particules qui entrent dans
le volume actif du détecteur déclenchent une décharge complète. L’effi-

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5. LES CHAMBRES D’IONISATIONS Détection Nucléaire

cacité est déterminée par la probabilité qu’une particule incidente tra-


verse la fenêtre sans être absorbée ou rétrodiffusée ;
— Neutrons : Il y a une faible probabilité d’interaction avec le gaz. On
utilise donc un gaz qui a une grande section efficace d’absorption. Les
détecteurs de neutrons sont généralement des compteur proportionnels ;
— Gamma : Interactions avec la cathode (mur de comptage). Les electrons
secondaires émis déclenchent l’impulsion. L’éfficacité est déterminée par
la probabilité d’interaction avec la paroi et la probabilité que les élec-
trons s’échappent de la paroi métallique et atteignent le gaz.

Choix du gaz du tube


Le gaz dans la chambre ne doit pas produire facilement des ions négatif
car cela réduirait le gain :
— Pas d’oxygène, pas d’air ;
— Détecteur étanche ou avec un flux constant de gaz.
On utilise des gaz noble comme l’Argon ou l’hélium.

Gaz de coupure
Les ions positif se déplacent vers la cathode et son neutralisés à la surface.
Ce processus libère une énergie ∆E ∼ Igaz − W où Igaz est le potentiel
d’ionisation du gaz et W le travail qui dépend du matériau de la cathode.
Si la libération d’énergie est plus grande que la travail, Igaz > 2W . On en
déduit que la cathode peut émettre un électron et recommence un processus
d’avalanche (Le détecteur est tout le temps sur ON). Afin d’éviter cela, on
insère un gaz de coupure dans le dispositif. Généralement, on utilise des
molécules organique lourde avec un faible potentiel d’ionisation :
— Les ions positifs du gaz de remplissage sont neutralisés par un transfert
de charge par le gaz de coupure ;
— Tous les ions qui arrivent à la cathode sont des molécules du gaz de
coupure ;
— Comme Igaz est faible et la dissipation d’énergie par dissociation/vibration
des molécules empêchent la production d’électrons secondaires ;
— Les pertes par dissociation impliquent que le détecteur a une durée de
vie limitée.

Page 46/73
5. LES CHAMBRES D’IONISATIONS Détection Nucléaire

5.4 Détecteurs proportionnels


Les détecteurs proportionnels sont utilisé pour la détection et la spectro-
scopie des photons de basse énergie ainsi qu’a la détection de neutrons. Ces
détecteurs fonctionnent à plus bas voltage que le GM. La post ionisation se
fait de la même façon que pour le GM(fig. 37) et le detecteur à gaz se fait à
régime sous le regime GM (fig. 38).

Géométrie
On utilise une géométrie cylindrique afin d’appliquer un grand champ
électrique. E près de l’anode (r = a) où les électrons sont collectés. Il est
impossible d’avoir des champs similaires avec une géométrie avec des plaques
parallèles. Le champ électrique est donné par :
V
E(r) =
r ln ab


avec E le champ électrique, V la différence de potentielle appliqué, r la


distance par rapport à l’anode, a l’anode et b la cathode

Figure 44 – Géométrie du compteur proportionnel. La plupart des multipli-


cations de charge se passent près du fil de l’anode et n’est pas fonction de
l’endroit où la paire initiale est créée.

La source se trouve directement dans la chambre (angle solide proche de


2π. Cela est pratique pour les particules de faible énergie. L’air est purgé et
le gaz est renouvelé

Forme d’impulsion
La plupart des ions et des électrons sont formés près de l’anode. Le dé-
placement des ions est rapide près de l’anode.

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5. LES CHAMBRES D’IONISATIONS Détection Nucléaire

Figure 45 – La progression de l’impulsion ralentit tout en restant positive.


Les ions se déplacent dans un champ de plus en plus petit (zone de détection).
Les impulsions de sortie rapides sont favorisées par l’utilisation d’une faible
pression de gaz, une tension élevée appliquée et les petits fils anodaux (plus
grand champ appliqué).

Comptage alpha et beta


A cause de la différence de parcours, seule une fraction de l’énergie des β
est déposée dans le gaz alors que les alphas perdent toute leur énergie. On a
donc deux plateaux quand on génère une courbe de comptage. Cette courbe
peut être utilisée pour éliminer les β dans le circuit de comptage.

Figure 46 – Courbe de comptage des alphas et des betas. Les graphiques


assument une énergie égale pour les deux particules.

Multiplication
Le facteur de multiplication dépend de V et de la géométrie.

Résolution en énergie
La limite statistique de la résolution en énergie d’un compteur propor-
tionnel varie inversement avec la racine carrée de l’énergie déposée par la

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6. DÉTECTION DES NEUTRONS LENTS Détection Nucléaire

radiation incidente.
 1/2
σQ W (F + b)
=
Q E

6 Détection des neutrons lents


On prend un matériau qui va réagir avec les neutrons incidents pour
former une particule chargée dont l’énergie va être convertie en une charge
par le détecteur proportionnel et qui a les propriétés suivantes :
— Section efficace élevée, de préférence sous forme gazeuse ;
— Q élevée ;
— Le volume du détecteur est optimale si toute l’énergie des produits de
la réaction peut être convertie ;
— Le plateau de comptage sera plat si toute l’énergie est convertie.

6.1 Matériaux
Bore

 7
10 3 Li +42 α Q = 2.792M eV (EF )
5 B +10 n→ 7 ∗
3 Li +42 α Q = 2.310M eV (EE)

Lithium

6
3F +10 n →31 H +42 α Q = 4.78M eV

Helium

3
2H +10 n →31 H +11 p Q = 0.765M eV

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6. DÉTECTION DES NEUTRONS LENTS Détection Nucléaire

Fission
L’uranium 233, 235 et le plutonium 239 vont subir une fission si ils sont
exposés à des neutons thermiques (Q ∼ 200M eV ). Les nucléides vont aussi
se désintégrer par émission alpha. L’énergie des alphas étant extrêmement
inférieure à 200M eV est facilement discriminée. 14

6.2 Détecteur proportionnel au BF3


Le BF3 est le gaz le plus utilisé pour les détecteurs de neutrons ther-
miques.

Figure 47 –

Effet de paroi "idéal"


Le Bore emet des Li. Comme Li et α vont dans des directions opposées,
si un rentre dans la paroi, l’autre a peu de chance de rentrer en collision avec
la paroi.
14. 2 37N p ou 2 38U peuvent être utilisés pour détecter les neutrons rapides.

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6. DÉTECTION DES NEUTRONS LENTS Détection Nucléaire

Figure 48 –

Figure 49 – 1 et 2.La particule α percute la paroi après avoir déposé un peu


ou toute son énergie. 3. Le spectre dépend de la géométrie du détecteur et pas
de l’énergie de la particule incidente.

Propriétés du détecteur BF3


— De petits détecteurs peuvent être fabriqués tout en minimisant tout de
même les effets de parois en augmentant la pression du gaz ;
— Les cathodes en aluminium son généralement les impulsions provenant
des γ pulses de basse tension et peuvent être facilement éliminés. Pour
des flux de gamma élevés, des impulsions successives en un temps court
peuvent donner une impulsion nette assez grande pour être prise pour
un neutron ;
— L’efficacité de détection diminue avec l’énergie des neutrons (compor-
tement en 1/eV de la section efficace).

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7. PRINCIPE DES DÉTECTEURS À SCINTILLATION DES
PHOTOMULTIPLICATEURS Détection Nucléaire

7 Principe des détecteurs à scintillation des pho-


tomultiplicateurs
7.1 Matériau de scintillation
La scintillation est la détection des radiations ionisantes par de la lu-
mière de scintillation produite pendant l’interaction. Pour qu’un matériau
soit scintillant, il doit :
— Convertir l’énergie cinétique des particules chargées en une lumière
détectable avec une grande efficacité ;
— Le rendement de la lumière doit être proportionnel à l’énergie déposée ;
— Le temps de décroissance de la luminescence induite doit être petit
pour pouvoir générer des impulsions rapides ;
— Le matériau doit avoir de bonnes qualités optiques et pouvoir être fa-
briqué en taille raisonnable afin de servir de détecteur ;
— L’indice de réfraction doit être proche de celui du verre pour permettre
le couplage efficace de la lumière de scintillation avec un tube photo-
multiplicateur.
La fluorescence est l’émission de radiation dans la gamme du visible à partir
d’une substance après excitation de façon immédiate ou retardée. La phos-
phorescence est l’émission de longueur d’onde plus grande avec des temps
caractéristaiques plus lents. Pour les détecteurs, on veut produire des fluo-
rescences immédiates.

7.2 Scintillateurs inorganiques


Les largeurs de bande typique donnent des photons qui ne sont pas dans
le domaine du visible. Les atomes d’impuretés (activateurs) créent des états
d’énergie dans les bandes interdites qui donnent des photons visible. Comme
il n’y a qu’un petit nombre de sites pour les activateurs, le photon émis n’a
que peu de chances d’être absorbé et peut donc atteindre le tube photomul-
tiplicateur. Le spectre d’émission doit chuter près de la sensibilité maximum
du tube de la photocathode qui va collecter la lumière. Il existe plusieurs
types de scintilateurs inorganiques :
— Iodide de sodium activé par du thallium NaI(Tl) (matériau standard
pour la détection des gamma ayant un excellent rendement de lumière) ;
— iodide de césium CsI(Tl) ou CsI(Na) (Haut coefficient d’obsorption
des rayons gamma robuste aux chocs dont le temps de croissance est
variable selon le type de particules incidentes) ;

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7. PRINCIPE DES DÉTECTEURS À SCINTILLATION DES
PHOTOMULTIPLICATEURS Détection Nucléaire

— Lithium Iodide LiI(Eu) (Détection de neutrons 6 Li(n, α)3 H).

7.3 Scintillateurs en verre


Les verres contenant du lithium activés avec du cesium sont utilisés
comme détecteurs de neutrons :
— Bas rendement de lumière ;
— Peut résister à des conditions environnementales bien plus extrêmes
(haute température ou produits chimiques corrosifs) que les scintilla-
teurs conventionnels.

7.4 Détection de la lumière


Comme la plupart des scintillateurs absorbent très peu leur lumière émise,
la détection uniforme de la lumière dépend principalement de l’interface entre
le scintillateur et le conteneur dans lequel il est monté :
n1
θc = arcsin
n2
Sur chaque mur (à l’exception de l’interface PM), on veut une réflection
interne totale pour s’assurer que toute la lumière émise est capturée. On
utilise des revêtemens de diffusion sur les parois. A l’interface PM, on veut une
transmission totale. On couple donc le scintillateur au PM avec un matériau
de même indice de réfraction que le scintillateur. L’huile de scilicium est
généralement utilisée.

7.5 Collecte de la lumière


Les compteurs par scintillation doivent être protégés de la lumière du jour
pendant la détection. Des fibres optiques peuvent être coupleés au scintilla-
teur dans le cas où le tube PM ne peut être à proximité du scintillateur (i.e
champ magnétique intense).

7.6 Tubes Photomultiplicateurs


Un tube photomultiplicateur convertit le faible output de lumière du scin-
tillateur en un signal électrique. Les photons lumineux arrachent, par effet
photoélectrique, des électrons à la photocathode. Ces électrons sont accélérés

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7. PRINCIPE DES DÉTECTEURS À SCINTILLATION DES
PHOTOMULTIPLICATEURS Détection Nucléaire

et focalisés sur une première dynode 15 d’où plusieurs électrons secondaires


sont arrachés sous l’impact d’un électron primaire ; ces électrons secondaires
sont eux-mêmes accélérés vers une deuxième dynode, et ainsi de suite 10 à
15 fois selon le type de PM jusqu’à l’anode où toute cette avalanche élec-
tronique est collectée. Le courant électrique entrant est proportionnel à la
lumière émise par le TLD.

Figure 50 – Schéma simplifié d’un photomultiplicateur

Photocathode
Processus :
1. Absorbe les photons incidents et transfert l’énergie à un électron ;
2. Migration de l’électron vers la surface de la photocathode (maximum
quelques nanomètres dans les métaux et environ 25 nm dans les semi-
conducteurs de distance parcourue pour que les électrons perdent trop
d’énergie pour s’échapper). Les photocathodes doivent être minces et
donc ne peuvent pas capturer toute l’énergie incidente ;
3. Emission de l’électron de la surface de la photocathode (W ∼ 3 − 4eV
pour les métaux et 1.5 − 2eV pour les semi-conducteurs pour libérer un
électron de la surface qui correspond à l’énergie minimale du photon
pour être détecté.
15. Une dynode consiste en une électrode servant de substrat à un film de matériau sé-
lectionné pour ses capacités d’émission secondaire : l’électron incident transfère son énergie
à d’autres électrons du film émissif, qui est en contact avec le vide.

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7. PRINCIPE DES DÉTECTEURS À SCINTILLATION DES
PHOTOMULTIPLICATEURS Détection Nucléaire

Une emission thermoionique est le bruit dans le signal traité :


— A température ambiante (0.025eV ) quelques électrons de plus haute
énergie peuvent s’échapper de la surface de la photocathode (∼ 100/m2 s
pour les métaux , ∼ 106 − 108 /m2 s pour les semi-conducteurs ;
— Balance entre énergie d’extraction basse et haute émission thermoio-
nique pour les semi-conducteurs.
Définissons à présent l’efficacité quantique QE :
no.photoelectrons produits
QE =
no. photons incidents

Tube photomultiplicateur
Les électrons sont accélérés et vont frapper la surface d’une électrode
(dynode). définissons le facteur de multiplication d’une seule dynode :

no.electrons secondaires emis


δ=
electrons primaire incident
δ varie d’un évenement à l’autre car c’est un processus statistique. Le gain
total est donné par :

Gaintot = αδ N

avec N le nombre d’étages et α la fraction de tous les photoélectrons col-


lectés par la structure multiplicatrice. Le PM est très sensible au champ
magnétique. Même dans le faible champ magnétique terrestre, le change-
ment d’orientationdu PM fait varier son gain. On utilise donc un blindage
en µ−métal.

Design
La source de bruit la plus importante est l’émission d’électrons thermio-
niques 16
— dû à l’émission d’un seul électron dont l’amplitude est petite comparée
à l’émission des photoélectrons. Il peut être séparé par discrimination
de l’amplitude.
— Certains PM sont refroidis pour limiter le bruit thermionique
16. Les tubes doivent être entreposés dans le noir quand ils ne sont pas utilisés. En effet,
l’exposition à la lumière ambiante quand le voltage est appliqué va donner des courants à
l’anode qui excèdent le maximum autorisé.

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8. SPECTROMÉTRIE GAMMA Détection Nucléaire

Timing des impulsions d’un PM


La constante de temps (RC) du circuit de comptage comparée au temps
de décroissance de la scintillation détermine la forme de l’impulsion

Figure 51 – Timing des impulsions d’un PM. Lorsque RC est grand, toute la
charge est collectée (pas très utile pour les taux élevés) Lorsque RC est petit,
toute la charge n’est pas collectée (plus utile pour les taux de comptages).

8 Spectrométrie gamma
Pour faire de la spectrométrie gamma, il est important d’étalonner le
détecteur, ce qui permet de déterminer l’activité et l’énergie des photons par
la mesure de la réponse du détecteur. Pour détecter un gamma, le photon
doit transférer son énergie à un électron du matériau par effet photoélecrique,
diffusion de Compton ou production de paires. Pour se faire, le détecteur
doit :
— Convertir l’énergie du photon en électrons énergétiques ;
— Détecter ces électrons secondaire : des détecteurs suffisamment larges
(∼ 1cm) capturent tous les électrons exceptés ceux créés près de la
surface.

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8. SPECTROMÉTRIE GAMMA Détection Nucléaire

8.1 Effet photoélectrique


L’énergie du photon produit un photoélectron d’énergie E = hν − Eb .
L’énergie du photoélectron est capturée par le détecteur. Un rayon X de
faible énergie ou un électron Auger est aussi émis. Comme la section efficace
augmente avec Z, les bons détecteurs incorporent donc des matériaux de Z
élevés. Cela donne un pic simple si toute l’énergie est capturée par le détecteur

8.2 Diffusion de Compton


L’électron est diffusé et le photon est diffusé avec une énergie plus faible.
Les énergies dépendent de l’angle de diffusion. Cela donne un continuum

8.3 Productions de paire


Paire électron positon formée et le photon disparaît. Cela donne un pic
simple si l’énergie cinétique de l’électron et du positron est capturée par le
détecteur.

8.4 Très grands détecteur


Toutes les radiations secondaire comme les photons de diffusion Compton,
de Bremsstralhung et d’annihilation sont capturés dans le volume du détce-
teur ce qui donne un pic d’énergie total aussi appelé pic photoélectrique car
il correspond au pic détecté lors de l’absorption photoélectrique.

8.5 Petit détecteur


Toutes les radiations secondaires comme les photons de diffusion compton,
Bremsstralhung et d’annihilaion, ne sont pas capturées dans le volume du
détecteur.

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8. SPECTROMÉTRIE GAMMA Détection Nucléaire

Figure 52 –

8.6 Détecteur intermédiare


Si le rayon X caractéristique associé à l’effet photoélectrique n’est pas cap-
turé, un pic en dessous du pic photoélectrique apparaît ("pic d’échappement
X")

Figure 53 –

Matériau de l’environnement
Les détecteurs sont généralement blindés pour éviter le comptage des
radiations de bruit de fond.

Page 58/73
8. SPECTROMÉTRIE GAMMA Détection Nucléaire

Figure 54 – 1. Pic de rayon X caractéristique suite à un événement pho-


toélectrique. Les matériaux de Z élevé doivent être évités près du détecteur
(mais sont parfois nécessaire pour éviter les radiations de bruit de fond).
2. Gamma (Compton) rétrodiffusés apparaissent comme un pic autour de
0.2 − 0.25 M eV . 3. Pic d’annihilation à 0.511M eV suite à PP.

Gammas rétrodiffusés

Figure 55 – Aux grands angles de diffusion, l’énergie des gammas rétrodif-


fusés est relativement indépendantede l’énergie des gamma incident



hν 0 =

1 + m2hν

2
c

0 θ=π

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8. SPECTROMÉTRIE GAMMA Détection Nucléaire

Pic somme
Si un isotope émet des gammas en cascade dans une courte période de
temps en comparaison du temps de collection, un pic apparaît à l’énergie
égale à la sommes de énergies des deux gammas. Les pics sommes sont plus
probables pour les taux de compatge élevés. Généralement, vu comme une
queue à des énergies suppérieures que le pic photoélectrique entre Ep et 2Ep .

Détermination de la surface du pic


Pour des mesures quantitatives d’intensité (i.e la mesure de la composi-
tion d’un métal basé sur les photons émis quand l’échantillon est bombardé
d’électrons), le nombre de coups dans le pic doit être mesuré. Le bruit de fond
continu doit être soustrait du nombre de coups total sous le pic. La méthode
la plus simple est une extrapolation linéaires. Des méthodes plus complexes
existent.

Résolution

F W HM 1
R= ∝√
Ep E

Probabilité d’interaction
Pour les gammas, la probabilité d’interaction dépend du Z de l’absorbeur
et de l’énergie du gamma. Les matériaux de Z faible ont une probabilité plus
faible d’effet photoélectrique pour les gammas (donc pas de pic d’énergie
totale).

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8. SPECTROMÉTRIE GAMMA Détection Nucléaire

8.7 Spectrométrie à base de NaI

Figure 56 – Dispositif de spectrométrie à base de NaI.

Les différentres interactions du photon avec le cristal de NaI sont :


— Effet photoélectrique ;
— Diffusion de Compton ;
— Création de paire ;
— Dans une moindre mesure l’interaction des électrons secondaires

Figure 57 – Graphique d’énergie.

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8. SPECTROMÉTRIE GAMMA Détection Nucléaire

8.8 Spectrométrie à base de Germanium


Le germanium très pur est utilisé pour faire de la spectrométrie à haute
résolution. Cependant, un inconvénient majeur est qu’il coûte cher et il né-
cessite un refroidissement à l’azote liquide pour éviter la migration du dopant
lorsque la diode est sous tension. Notons également qu’il faut étalonnés les
sources afin de faire des mesures.

Mesure d’éfficacité à partir de sources étalonnées

Figure 58 –

Mesure de linéarité à partir de sources étalonées


La méthode des moindre carrés permet de déterminer les deux coefficients
d’une dépendance linéaire y = ax + b lorsque le système est surdimensionné.
En pratique, il existe une seule droite passant par deux points (x1 , y1 ) et
(x2 , y2 ). Dès lors qu’on dépasse deux points (on parle de système surdimen-
sionné puisqu’il y a plus de points expérimentaux que de coefficients à mesu-
rer), la perte de la "meilleure" droite peut-être déterminée par une méthode
matricielle.

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9. ANALYSE PAR ACTIVATION NEUTRONIQUE Détection Nucléaire

9 Analyse par activation neutronique


9.1 NAA (Neutron Activation Analysis)
Technique très sensible utile pour une détection multi-élémentaire des
éléments majeurs, mineurs et en traces.
A A+1
Z X (n, γprompt )Z X
A+1 ∗ A+1 −
Z X Z+1 X + β + γ

Figure 59 – 1. Prompt gamma-ray neutron activation (PGNAA), ou les


mesures se réalisent durant l’irradiation. 2. Delayend gamma-ray neutron
activation analysis (DGNAA), où les mesures se font après irradiation (lors
de la décroissance radioactive). DGNAA est la technique la plus utilisée.

Spectre énegétique des neutrons


Les neutrons sont des neutrons de réacteurs ou de sources par spalla-
tion 17 . Selon l’énergie des neutrons, différentes réactions se produisent. Les
metériaux avec une grande section efficace d’absoption thermique (i.e Cd)
peuvent être utilisé pour filtrer les neutrons thermiques
17. La spallation nucléaire (de l’anglais to spall, produire des éclats) est une réaction
nucléaire au cours de laquelle un noyau atomique est frappé par une particule incidente
(neutron, proton, ...) ou une onde électromagnétique de grande énergie (à partir de 50
MeV et jusqu’à quelques GeV).

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9. ANALYSE PAR ACTIVATION NEUTRONIQUE Détection Nucléaire

Figure 60 –

Spectre énergétique des gammas


Le spectre dépend du spectre des neutrons, du temps d’irradiation, du
temps de décroissance des échantillons. Les séparations chimiques peuvent
être faites sur les échantillons après irradiation pour enlever les éléments qui
pourraient interférer ou pour concentrer les radioisotopes d’intérêt.

Figure 61 – Le spectre gamma de 0 à 1600KeV montrant les éléments de


durées de vie moyenne et longues mesurés dans un échantillon de poterie
irradié pendant 24 heures, laissé refroidir pendant 9 jours et mesuré pendant
30 minutes avec un détecteur HPGe. Les éléments émettent une combinaison
unique d’énergies gamma qui peuvent être utilisés pour donner une empreinte
de chaque contituant. L’intensité relative des différents pics dépend de chaque
espèce.

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9. ANALYSE PAR ACTIVATION NEUTRONIQUE Détection Nucléaire

Pendant l’irradiation, on a
dn
= φN σ − λn
dt
avec n le nombre de radioisotopes, φ le flux de n(s−1 cm−2 , N le nombre
densité de la cible en cm−3 , σ la section efficace de capture neutronique cm−2
et λ le taux de décroissance en s−1 . Si on intègre la relation précédente, on
a:
φN σ
1 − e−λt

n(t) =
λ
De plus, l’activité (par unité de temps) est définie par :

A(t) = λn(t) = φN σ 1 − e−λt




A(∞) = φN σ

Plus le flux est important, plus il produit un large A, ce qui est plus facile
pour identifier l’élément, mais plus cher. Après irradiation, on a :
dn
= −λn
dt
A(t) = λn(t) = φN σe−λt

Si λ est très grand, le taux de comptage est grand mais l’élément décroît
très vite (on doit compter très vite après l’arrêt du flux de neutrons). Au
contraire, si λ est très petit, le taux de comptage est faible mais l’élément
ne décroît pas vite (on doit compter longtemps). Généralement, on laisse
"refroidir" un certain temps après l’irradiation pour éviter la décroissance
d’isotopes non désirés qui contaminent le spectre.

Concentration élémentaire
On irradie l’échantillon de composition inconnue avec un standard de
composition connue.

msam e−λTd sam



Asam
=
Astd mstd (e−λTd )std

avec A l’activité de l’échantillon (sam) et du standard (std), m la masse de


l’élément, λ la constante de décroissance de l’isotope et Td le temps de dé-
croissance. Quand on réalise des irradiations courtes, le temps d’irradiation,

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10. LES DÉTECTEURS ÉTAT-SOLIDE Détection Nucléaire

de décroissance et de comptages sont fixes pour tous les échantillons et les


standards pour que le facteur "temps" puisse être supprimé.
Asam Wstd
csam = cstd
Astd Wsam
avec c la concentration de l’élément et W le poids de l’échantillon et du
standard. La procédure est similaire quand on utilise les tables de rendement
(gamma/mg) pour les éléments.

Avantages
— Technique non destructive ;
— Mesure la concentration élémentaire indépendemment de la forme chi-
mique de l’échantillon ;
— Mesure multi-élémentaire ;
— Irradiation d’un grand nombre d’échantillon à la fois ;
— Très sensible aux éléments entraces ;
— Possible d’analyser de très petits échantillons.

Détecteur
Les détecteurs gammas peuvent être des scintillateurs ou des détecteurs à
semi-conducteurs. Les détecteurs semi-conducteurs ont une meilleure résolu-
tion car l’énergie pour former un porteur de charge (paire électron-trou) est
faible, de l’ordre de 3eV par rapport à ∼ 30eV pour les scintillateurs . 18 19

10 Les détecteurs état-solide


10.1 Les diodes au silicium
Le silicium, un isolant
Le déplacement des porteurs de charges est à l’origine de la conduction du
courant. Le silicium pur (4e− sur la couche externe) est un (mauvais) isolant
à causes des liaisons de covalence qui permettent d’avoir 8 électrons sur sa
couche périphérique. Ainsi, les électrons sont dans un état lié et se retrouvent
18. La résolution est liée aux nombres d’impulsion que chaque radiation produit dans le
détecteur et donc est liée à la statistique de comptage.
19. La calibration est très important pour identifier des raies γ

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10. LES DÉTECTEURS ÉTAT-SOLIDE Détection Nucléaire

tous dans la bande de valence (BV). Pour que le silicium devienne conduc-
teur, un électron de la BV doit franchir la bande interdite (Eg = 1.1eV )
pour atteindre la bande de conduction. La probabilité est proportionelle à
exp(−Eg /kb T ). La probabilité d’un tel saut par agitaion thermique est très
faible. 20

Atomes liés et bandes d’énergie


Il existe plusieurs façons d’approcher le problème. L’une d’entre elles est
de considérer le solide comme un réseau d’ions chargés positivment qui est en
interaction avec un gaz d’électron libre de conduction. Lorsque les ions sont
très espacés, on peut considérer les niveaux d’énergie des électrons comme les
niveaux atomiques, tels que les décrit la mécanique quantique, caractérisés
par les nombres quantiques n, l, m, s. Rapprochons maintenant les ions entre
eux, et formons un réseau. Par application du principe de Pauli, les niveaux
atomiques doivent se subdiviser selon le schéma de la figure ci dessous, et
si on rappcohe n ions entre eux, chaque niveau d’énergie atomique donne
naissance à n niveaux distincts, regroupés de manière à former une bande
d’énergie. Dans un solide, étant donné que n ' 1023 , et la séparation entre
les niveaux diminue au point de former pratiquement un continuum.

Figure 62 –

Le dopage
On peut modifier les propriétés de conduction électrique du silicium en
lui ajoutant en faible quantité des éléments chimiques ou dopants, de type
20. A 20◦ C, kb T ∼ 1/40eV

Page 67/73
10. LES DÉTECTEURS ÉTAT-SOLIDE Détection Nucléaire

"donneur" (5 électrons de la couche externe) ou "accepteur" (3 électrons sur


la couche externe). Le niveau de fermi est alors modifié et le gap d’énergie
à franchier n’est plus que de 0.05eV . Les électrons peuvent facilement mon-
trer dans la bande de conduction. Dans le cas d’un donneur de type P, le
raisonnement est identique pour les trous et le gar est aussi égal à 0.05eV .

Jonction : deux SC dopés en contact


Une diode, ou jonction p-n, est la juxtaposition d’un semi-conducteur de
type p avec un semi-conducteur de type n. Il se crée une zone spéciale à
l’interface des deux matériaux.

Figure 63 – De par la différence de concentration d’électrons et de trous


dans les deux matériaux il y a diffusion des trous vers la région n et diffusion
des électrons vers la région p. Les trous et les électrons se recombinent. Ini-
tialement, les zones n et p sont neutres : la diffusion des électrons va laisser
des ions positifs dans la zone n et le déplacement des trous va laisser des
ions négatifs du côté p. Apparition d’un champ électrique, qui va s’opposer à
la diffusion : on atteint un équilibre. Le potentiel de contact est de l’ordre de
0.7V .

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11. RADIOPROTECTION Détection Nucléaire

Deux jonctions dopées en contact


La région où le potentiel varie est connue sous le nom de zone de déplétion
et a la particularité de n’avoir aucune charge libre en déplacement. Une radia-
tion ionisante qui pénetre dans cette zone va libérer des paires électron-trou.
Ces charges libres vont se déplacer sous l’influence du champ électrique. Si on
installe des contacts électriques de chaque côté de la jonction, on détectera
un courant proportionnel à l’ionisation.

Figure 64 – La largeur de la zone de déplétion est en général relativement


petite, de l’ordre de 100µm et dépend de la concentration des impuretés n et p.
On peut éventuellement augmenter la taille de la zone déplétée en appliquant
une tension inverse, qui aura pour effet d’augmenter le champ E : la zone
déplétée peut alors atteindre 300µm.

11 Radioprotection
11.1 Caractérisation du rayonnement
Pour caractériser correctement un rayonnement et son effet, il faut connaître :
— La dose
— Reçue (dose absorbée) ;
— L’effet (Equivalent de dose) ;
— Le débit d’équivalent de dose.
— La source
— L’activité ;

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11. RADIOPROTECTION Détection Nucléaire

— La demi-vie de la source ;
— L’énergie du rayonnement émis.

Dose absorbée
Le rayonnement ionisant est porteur d’énergie qui est transmise à la ma-
tière et qui provoque des ionisations. Le risque est d’autant plus important
que la quantité d’énergie transmise par unité de masse du tissu est impor-
tante. L’énergie tramise par unité de masse defini la dose absorbée :
1Gray = 1J/kg
1Gray = 100rad

Equivalent de dose
L’équivalent de dose permet de déterminer l’effet biologique pour une
même dose absorbée. Par exemple, pour une même dose absorbée, l’effet bio-
logique de rayonnement alpha est 20 fois plus important que la dose gamma.
Sievert = H = Gy
défini le facteur de qualité :
Xγ − e 1
α, n 20
p 20

Débit de dose

Sv/h
Permet d’estimer l’équivalent de dose obtenu après un certain temps dans un
champ d’irradiation constant
10µSv/h = 1mrem/h

La dose efficace (Effictive dose)


Tient compte de la sensibité différente des tissus et organes
Poumons 0.12 Moelle osseuse 0.12
Poitrine 0.05 Estomac 0.12
Peau 0.01 gonades 0.2

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11.2 Protection contre l’irradiation


Distance
Le débit de dose est inversément proportionnel au carré de la distance.
Le calcul se fait via l’estimation de la distance par rapport à une référence.

Le blindage
Pour les particules α il faut utiliser du papier, pour les paticules β de
l’aluminium, acier, plomb et pour les radiations γ du béton lourd. Parcours
des β et α dans la matière :

Figure 65 –

Il faut faire attention aux effets non désirés des écrans de protection.
Par exemple les écrans de protection en plexiglasse au γ ne doivent pas être
utilisés en présence de rayonnement beta car il y a production de rayons X
(Brennstrahlung). On peut également déterminer l’épaisseur d’atténuation
des rayons X et γ de moitié :

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11. RADIOPROTECTION Détection Nucléaire

Figure 66 –

Le temps
La dose est proportionnelle au temps d’exposition. Les réflexions, discus-
sions, doivent se passer à l’écart de toute source de radiation.

11.3 Estimation de l’irradiation


Il faut utiliser le détecteur adéquat
— Comprendre les unités (Rem, Sv) et son fonctionnement ;
— Vérifier son état de fonctionnement (batterie) ;
— Mettre sur la plus petite échelle ;
— Evaluer le débit de dose à bout de bras ;
— Si le signal est saturé, changer l’échelle ;
— Noter et améliorer la protection le cas échéant.

11.4 Protection contre les contaminations


— Porter des vêtements de protection ;
— Protéger au préalable les table et remplacer fréquemment ;
— Délimiter les surfaces de travail ;
— Signaler via étiquetage
— Eviter la dissémination :
— Eponger produits renversés ;

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11. RADIOPROTECTION Détection Nucléaire

— Changer papier de protection ;


— Eliminer comme déchet radioactif.
— Ne pas pipeter par la bouche ;
— Ne pas fumer, boire, manger, se maquiller ;
— Ne pas répondre au téléphone, toucher des objets ;
— Se laver les mains ;
— Ne pas mélanger le contenu portemanteaux ;
— Tester le local, le matériel et soi-même avant de quitter.

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