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Commandant JUSTINARD

MANUEL
DE

BERBÈRE MAROCAIN
(DIALECTE R.IPAIN)

LIBRAIRIE ORIENTALISTE
PAUL GEUTHNER
13. RUE JACOB. PARIS - 1926
2 MANUEL DE BERBÈRE MAROCAIN

R~:PARTITION DY. LA LANGUE BERBÈRE AU MARC

On peut distinguer trois groupes:


10 Groupe du Nord: nif, Beni-Suassen, Beni-Ouarain ;
2') Groupe du Centre ou du Moyen-Atlas;
3" Groupe de l'Ouest, du Grand-Atlas et du Sous.

DÉFINITION DU DIALECTE RIFAIN.

Le dialecte étudié ici est celui du groupe du Nord. Il


est parlé dans la plus grande partie de la région mon-
tagneuse au Nord et au Sud du couloir de Taza. Aux abords
de ce couloir et dans celui-ci ont réussi il. se fixer des
-éléments arabes ou berbères arabisés, tous de langue
arabe. Ce sont les Haoual'a, Branes, Tsoul, Ghiata.
Les tribus de langue berbère sont:
Au Nord du couloir de Taza: les six tribus rifaines:
Boqqouia, Beni-Omiaghel, Temsaman, Beni-Touzin, Beni-
Oulichek, Beni-Said ; les Guelaïa, Kebdana, Beni-Snas-
sen; les Beni-Amret, Gzennaia et Mtalsa ; les Beni Bou
Yahi et Beni Bou Zeggou.
Enfin au Sud du couloir de Taza les tribus Beni-Ouarain.
A l'Ouest des tribus rifaines, les Djebala parlent arabe,
sauf la confédération importante des Senhadja de Sreil'.
1. Une carte indiquant la répartition des parlers berbère et arahe,
due à l'obligeance du lieutenant de vaisseau Montagne et du lieute·
nant aviateur Pennès, est annexée au présent travail.
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MANUEL DE BERBÈRE MAROOAIN

ajar~il, la natte; ijar!al, les nattes; le grand'père, djeddi, mon grand'père ;


;ghser, le fleuve; ighe.:ran, les fleuves. la grand'mère, imma ~nnou (la bonne maman);
l'oncle paternel, 'asisi; mon oncle paternel; 'andi, ma
Il Y a aussi la forme: tante paternelle;
l'oncle maternel, kkari ; mon oncle paternel; khatchi,
agrar, la montagne; igpurar, les montagnes. ma tante maternelle ;
Voici quelques formes de pluriel féminin: le cousin, mi-mmis n 'asisi, idjis n 'asisi, !aroua n 'asisi;
le frère, ouma ,. mon frère; achtma, mes frères;
ghioutch, l'ânesse; tighial, les ânesses ; les frères, ouma!en ;
Irbat, la jeune fille ; !arbatin, les jeunes filles; la sœur, oulchma ; ma sœur ; istma, mes sœurs ;
IOürt, la porte; tiOuara, les portes; les sœurs, taoumatin.
.ra, la source; tariof-lin, les sources ;
-.skourl, la perdrix; tischrin, les perdrix. Po-ur nommer les gens d'un pays.
Suivant que la tribu s'appelle Ait Flan ou non:
Les noms de parenté:
10 Par exemple la tribu des Gzennaia,
le père, baba, mon père 1 ;
la mère, imma, ma mère; les Gzennaia (hommes) Igsennaiin, ij n Ot'gsennai, un
Gzenllaia;
le fils, mimmi, mon fils; au pluriel: larouanou, mes fils;
les Gzennaia (femmes) .'!.'igzennain, ijt n TagzennacJ&t.
la fille, idji, ma fille; au pluriel: issi, mes filles;

l
le petit-fils, aiaouinou, mon petit-fils; 2 0 Par exemple la tribu des Ait OUl'iaghel,
la petite-fille, taiaouktinou, ma petite-fille;
a~ninou les Ait Ouriaghel : Acht Ouriaghel, ijt Taouriaghetch,
~aroua n mimmi mes petits-enfants;. il Ouriagltel ,.
taroua n id}i les Ait Ouriaghel (femmes) Soucht Ouriaghel;
1. D'où bab n taddert, pl. id bab n taddert:
le maltre de la maison,' les maltres de la maison.
lUN11EL DElIDlIÈBB MABOCAIN GJU.lflfAmE

taria • . la rigole;
DE L'AR'rICLE. tsa, le foie;
!'addist, le ventre.
Il n'y a pas d'article. Quelques rares mots arabe~. sont
~ssés en rifain avec leur article. Et encore celui-ci subit- FORMATION DU FÉKININ.
des transformations du l en r ou du II en dj :
le maître ouvrier, r m'adjem, (de e lm'allen); Se forme souvent en ajoutant Un ~ au commencement et.
la planchette, jjoul" (deel101'~). un t à la fin du masculin cOl'1'espondant :
aghioul, l'âne; !aghioutch, l'ânesse;
arba, le garçon; 1arbat, la jeune fille.
DU NOM
PLURIEL DES NOMS.
Le nom a deux genres: masculin ou féminin j deux.
ombres : le singulier et le pluriel. Il ne s'apprend complètement qu'à l'usage. Il y a
pourtant des règles assez générales pour la fOl'mation du
NOMS :MASCULINS EN a, i, ou. pluriel. Les principales sont les suivantes:

arias, l'homme; 1° Transformation de l'a initial en i.


anra,., l'aire à battre; arias, l'homme; iriazen, les hommes;
ouchchai, le chien (le lévrier) ; afous, la main; ifassen, les mains;
ouk.ham, la maison. akham, la chambre; ikhamen, les chambres;
asedjif, la tête; isedjifen, les têtes.
NOliS FÉMININS ~ INITIAL ET SOUVENT! FINAL.
2° Transformation de la deuxième voyelle en a
~aziri, la lune j avec ou sans addition de n.
~me#ou~, la femme j
!aàdar!, la maison; aserdoutl, le mulet; iserdan, . les mulets;
JUNUBL DB BBRBÈBB IlABOC,uN GBurVAmB 11
lO

la natte; ijfJrf!J1, les nattes j le grand'père, djeddi, mon grand'père j


fJjfJrtil,
ighser, le fleuve; ighesran, les fleuves. la grand'mère, imma ~nnou (la bonne maman);
l'oncle paternel, 'asisi; tnon oncle paternel; 'andi, ma
Il Y a aussi la forme : tante paternelle;
l'oncle maternel, khari ; mon oncle paternel; khatchi,
tJ4rfJr, la montagne j i40urar, les montagnes. ma tante maternelle;
le cousin, mimmia n 'asisi, idjis n 'asizi, fat'oua n 'azizi;
Voici quelques formes de pluriel féminin: le frère, ouma .. mon frère j achtma, mes frères j
les frères, ouma~ j
taghioutch, l'ânesse j #ghial, les ânesses ;
la sœur, outchma j ma sœur ; istma, mes sœurs j
tarbal, la jeune fille j tarbatin, les jeunes filles;
les sœurs, ~aoumatin.
taOûr', la porte j tiOüara, les portes j
. tara, la source; tariouin, les sources j Pour nommer les gens d'un pays.
~.sk()Urt, la perdrix; ,ischrin, les perdrix.
Suivant que la tribu s'appelle Ait Flan ou 110n :
Les noms de parenté : 10 Par exemple la tribu des Gzennaia,
le père, baba, mon père t ; les Gzennaia (hommes) Igzennaiin, ij n Oz'gzlmnai, uu
la mère, imma, ma mère j Gzennaia;
le fils mimmi, mon fils j au pluriel: larouanou, mes fils; les Gzennaia (femmes) l'igzennain, ijt n Tagzennacht.
la fill~, idji, ma fille; au pluriel: isai, mes filles j
le petit-fils, aiaouinou, mon petit-fi~s ; 20 Par exemple la tribu des Ait OUl'iaghel,
la petite-fille, taiaouktinou, ma petite-fille;
les Ait Ouria.'4he1 : Acht Ouriaghel, ijt Taouriaghetck,
aiaouninou ) ij Ouriaghel ;
taroua n mimmi mes petits-enfants j.
les Ait Ouriagbel (femmes) Soucht Ouriaghel;
taroufJ n idji

1. D'où bab n taddflf't, pl. id bab n taddert :


le maître de la maison, les maUres de la maison.
l'tIAlroEL DE BJmBÈBE XABOCAlN GRAMMA.lRÈ 13

PASSÉ.
DUVElU3E
Du RADICAL. Le tableau ci-dessous en donne la: conjugaison.

On peut distinguer dans tout verbe un radical ou racine EXElIPLE


PERSOl'mE 1 CONIUGAœON 1
i en est la forme la plus simple et qu'exprime généra- (ari - monter)
Dent la deuxième personne du singulier de l'impératif.
C'est sous cette forme qu'on indiquera ici l'idée expri- 1e pers'onne · ... . gh ourigh, j'ai monté
~e par le verbe, idée indiquée en français par l'infinitif.
S. 2" id. 1 .... G !ourid.. tu aS 'monté
ur simplifier et par analogie on le traduira ici par l'in- mg. )
3e pers. masc. i . iouri, il a monté
itif. Par exemple : '
3° pers. fém. 1 .. louri, elle a monté
Uaf, prendre (littéralement : prends)
tou , oublier ( id. oublie) 1" personne n . . . . .. nouri, nous avons
ari, montel' ( id. monte) 2- pers. masc. ,t • •••• m lourim, vous avez
Plur. 2" pers. féro. 1 ..... nt ~ourint, vous avez
CONJUGAISON.
3" pers. mase. · ..... n " ourin. ils ont
La conjugaison est très simple et identique à celle du '3 e pers. fém. · .• : . nt ourint, elles ont
lleuh. Un temps unique sert à. exprimer le présent, le
\Ssé et le futur.
bσRATIF. Note. Le suffixe est gh ou kh suivant les tribus.
Acht Ouriaghel sa.ouaren sel ghin, noulni, q Igznain,
Le radical exprimant la deuxième personne du singu-
el' masculin et féminin, la deuxième pel'sonne du pluriel
4. Ibrjarsen.
Acht Ouzin, q acht Temsaman, Gacht Oulichek, d acht
:l forme en ajoutant t au masculin et nt au féminin, et
S'aid saou"en sel kha. -
uelquefois en intercalant un a entre radical et suffixe_
(Trad.) Les Ait Ouriaghel parlent en gh, eux, les Gze-
~r ex. : ari, monte, pl. ariit, ariint j naia et les Mtalsa. Les Ait Touzin, Temsaman, Ait Ouli-
t#f, prends, pl. Ufat, t#fant ; chek et les Ait Said parlent en kh.
qen, ferme, pl. qnat, qnant.
M.UfUEL DE BERlIÈRE JUROCAIN GRAM'MAIB'B 11)

PRÉSENT ET FUTUR. qui prépare les repas? mani'ana ouig isoujaden naacha ?
qui frappe à la porte? oui 9 iouktin di 1.Qfiarl ?
~ table~u ci-dessous donne la conjugaison. l'homme qui est entré, arias enni ÏQuiJfen.
Monter A,.. j'ai vu l'homme qui l'a tué, srign arias enni t ingkin.

ADJECTIF.
je monterai ad a,.igk
tu monteras attarid C'est le plus souvent le radical du verbe qui s'accorde
il montera adwri en genre et en nombre avec le nom qu'il qualifie.
elle montera attari
EXemples:
nous monterons anar.
vous monterez attarim un homme beau, aritu il a/!bi~ ;
vous monterez (fém.) attarint une femme belle, #ameUout tasbil# ;
ils monteront a.dwrin des hommes beaux, iriaeen il isbiJJ,an ;
elles monteront atiarint des femmes belles, #mgharin tisbilJint.
Exemples: L'adjectif beau (iJelfen) est invariable:
~main 'Vous verrez la ville, tÏQucha atzarem ~n.dint ; un pigeon blanc, adbir il achemrar ;
faut vous taire, -laboud at segkàem (atstousmen); fém. ~dbirt taclte1nratck ;
~ veux aller il. Adjir, kkisagk ad rahegk g'har Oujdir. des pigeons blancs, iiJbiren il ichemrarin.

PARTICIPE. - Forme i . ... n COMPARATIF. - Exemples:

C'est le radical avec préfixe i et suffixe n. il est plus grand que moi, netta il amqran khaf. (ÏQujraii)
elle id. nettat tamqrant khafi (toujraii)
Exemples: je suis plus grand que toi, oujregk acn (mgharegk khafek)
lui a bâti la maison ? ou;g ibnan ~addarl ? mon cheval est meilleur itif iisinou ouin ineck
lui prépare les repas ? mani'ana ounni isnannan ? que le tien, [fek)
je suis plus petit que toi,toujard aii (neck il amsian kka-
16 MANUEL DE :BElLlJÈl1E HA.BOCAIN GRAJOIAIBE 17

2° FORME EN m, n ou mn.
Formes dérivées du Verbe.
Elle indique la réciprocité.

Ily a des formes dérivées du verbe qui expriment une achar, volel', miacliar, se voler;
idée différente de la forme simple. ngh, tuer, mngha, se battre.
ils se sont volés, mracharen jarasen ;
ils se sont battus, mroukt.an jarasén ;
Ils se sont entretués, msenghan .
. Elle i~dique l'idée de faire ou de causer l'action expri- i
mée par la forme simple. . 1 3° FORME PASSIVE. - Exemples:

cherf, attacher, tOt~acherf, être attaché ;


Exemples:
rrz, briser, tarrz, être cassé.
ad.ef, entrer, Sa4pf, faire entrer; un fusil a été volé cette nuit, ij n k7ala tiouachar djirta;
ou4, arriver, SlOÜf/" faire alTiver ; la mehalla du Sultan a été Rmahadjet n oujedjid t.arrez
ari, monter, siri, faire monter; battue à Bouguerba, au zi Boug61"ba, !li t.amorl.
ghar, lire, sghar, enseigner. pays des Ghiata, Ghiata.

apprends à lire à ce petit sgha.r arba ~ amzian ; 4° FORME D'HABITUDE.


enfant,
fais-le monter du puit.s, siri! 9 ouanou (zgouanou); Il Y a une forme dérivée, d'emploi très fréquent, qu'on
qui te fait pleurer? male issroun ? appelle la forme d'habitude. Elle sert à traduire le verbe
cette femme-là nouS a fait tamt/ot.l.~ enni !sw'ii4 anagh avec l'idée d'habitnde, d'actualité, de continuité. Elle sert
arriver à la rivière, ghar ighzer; aussi souvent à tl-aduire la forme négative du verbe. Elle
'Cet enfant nous a fait ren- arba enni isi# anagh ghfJ se forme généralement pal' une accentuation ou une pro-
trer dans la maison de !addarl n babas. longation de la forme simple. On en donnera de nombreux
sQn pèl'e, exemples dans le vocabulaire à la fin du présent travail.
2
llAN'Q'EL DE BERBÈRE llABOCAlN GRAMMAmE
19
Exemples:
d'habitude dont on a parlé plus haut et elle sera indiquée
passe toute la nuit àjouer, iaens koul djirt ittirar j comme elle dans le vocabulaire à la fin.
. ne passe pas la nuit dans ouar itnous di ~ader~ ines ; Exemples :
sa maison, je suis entl'é, ou4fegh;
'ious autres, Gzennaia, nous nechchin d Igsenna~ je ne suis pas entré, ouarQUdife.qh cha ;
ne portons que des san- ntqqan gnir #8ira n QUa- il vole, itachar;
dales ~'alfa, ri; il ne vole pas, QUar itichar cha ;
Jette année on arrête les toua#fen ichoualen aseggou- je monterai, ad arigh;
moissonneurs en Oranie, assa 9 Ou~rn. je ne monterai pas, oua ttirigh cha ;
j'ai peur de lui, a(Jg4egh pgis ;
NÉGATION je n'ai pas peur de lui, QUar zaia tigdegh cha;
je ne demeure pas en ville, oua sdigkegh di t.ndint ;
La négation a généralement la forme our ... cha, our je veux, je ne veux pas, khsagh, oua khisegh.
pouvant devenir oua, ouar, et cha pouvant disparaître.
Exemples: INTERROGATION
il y a, idja; il n'y a pas, ouaidji cha ;
ma, mi, quoi, forme la base de l'interrogation.
j'ai, ghari ; je n'ai pas, oua ghari cha;
il est dans la maison, aqa~ di laddert ; quel est ton nom? mis minneck fi
il n'est pas dans la maison, oua cldin idji di~adert ; qui t'amène chez nous? mach idiouin gkarnagh fi
ils n'ont pas de marché, QUa gharsen bou ssouq ; que m'as-tu dit hier? man ii tennit idenna~ fi
(remarquer le boupropre à la négation) dis-moi ce que tu sais, inai main tsned.
La. négation est souvent caractérisée par une déforma-
mani, où ?
;ion de la forme régulière du verbe qui accentue cette
'orme, transformant en i sa deuxième voyelle ou interca- où est ton frère ? mani ikka oumack ?
.ant un i entre les deux pl'emières consonnes. où est allé ton fl'ère ? mani ira/f, oumach ?
Cette déformation est analogue à celle de la forme où habites-tu ? matli Y!sedghed ?
où y a-t-il de l'eau? mani djan ou aman?
MANUEL DE BERBÈRE MAROCA.IN 2'1

mamech, comment? ACCORD DU NOM: ET PRÉPOSITION


comment t'appelle-t-on ? (fém.) mamech dam qaren ?
Le nom complément d'un autre nom, qu'il soit ou non
mainmi, maghar, pourquoi? réuni au premier par une préposition, peut subir un chan-
gement (prolongation, transformation ou redoublement de
pourquoi vous battez-vous? mainmi tmengham ?
sa forme initiale qu'on appelle forme d'annexion.
marmi, manjouaqt, quaud ? Les noms en a changent cet a en ou, ou font précéder
quand est-il arrivé à Taza? manjouaqt di 0ü4 ghar Taza? cet a de ou.
quand êtes-vous alTivé àmarmi twii4em ghar Tasa '1 Les noms en i ou en ou redoublent cet initiale. On en
verra des exemples au chapitre des prépositions.
Taza?
ming;, mainsi, avec quoi? PRÉPOSITIONS.
avec quoi l'a-t-il tué? min:i ~ ingha ?
de
pOlrquoi pleures-tu? mainsi ~roud? (machem
issroun '1) il vient de là, ioused s enni ;
il vient de notre pays, ioused si ~amourl entUJ,g," ;
mani'ana, mint'ana ? quelle? quel? quels? un pot de telTe, aqdoul1 ou ouchal ;
qœl est le meilleur d'entre mani'ana oua kheir gaioun ? le sommet de la montagne, azedjif ou out1rar ;
vous ? la porte de la maison, ~aouar~ n ououkham ;
qlelle est la meilleure de mint'ana ta kheir gailœnt ? la fille du roi, idjis n oujedjid.
vous? avec
su' quelle mûle es-tu monté? man ~erdou.nt khaf ~n-
nyd? j'ai éCl'it avec de bonne encre, adarigh s lmdad t1elfen;
qlels sont vos voisins? man i'anan jouarenoun ? dis-lui de venir avec moi, inas aki4i dias.
<.Ce quelle maison sort-il ? man #:ader~ siffough ? dans
chez quels hommes a-t-il man iriasen ghar icha ?
mangé? Se traduit pal' 9 quand il n'y a pas mouvement et par
ghar avec mouvement.
22 lUNU'EL DE BERBÈRE KAllOCAIN GRAlOlAŒE 23
je dis dans ma tête, ennigh 9 ou6djifinou ; il dit une parole au roi, innas ij n jmal1t i oujedjid ;
entre dans la maison. agef gOOr ~rl ; n demeure à Adjdir, isàegh 9 Oujdir ;
il se cache dans le trou, aqat 9 ifri innoufer ; je vais à Taza, ad,.allagh gOO,. Ta,a ;
les mouches entrent dans la ou4{en iisan glr,ar oukham ; lui, il est à Taza, netta aqat di Tasa.
chambre, entre,jar.
il Y a des mouches dans la djan iizan 9 oukOOm.
chambre, entre nous, jaranagh.
chez, gw. sur, ennij.
je veux qu'il passe la nuit khisagh agoori isens ; sur toi, sennig ineeh.
chez moi,
sous, ouddai.
mon frère est chez moi, ouma aqa~ gOOri.
1 sous lui, souaddai ines.
sur, kh et kOOf.
à cOté de, tarf.
saute sur lui et empoigne-le, nrjou khoua !fi~ ;
il ne veut pas sauter sur lui, iougoui kht;zfes inljou ; à côté de nous, tarf ennagh.
je vais vous poser une con- akOOfoun eharrjegh;
devant, Zf!a~,
dition (sur vous),
ils sont tombés sur lui, ou,4{en khafes, kha74en devant toi, z4a~ eeh.
khafes;
derrière, ,tjfer.
aujourd'hui à moi, demain à nn~ra khafi, tioueha khot-
toi, fek; derrière lui, stjfares.
tu vas bien? vous allez bien? ZOOas kkafek.2 (khafem,
afin de, al.louma.
khafkount ?)
parle fort afin que je t'en- siol"r sjjhaà a/.louma aen
à
tende, tsrigh ;
Se traduit par i avec mouvement et pal' 9 sans mouve- approche afin que je te voie, qarebd gkari ~"ma k ach
ment, par gOOr avec mouvement et pal' d sans mouvement. zaregh.
24 ll.ANUEL DE BEB.BÈRE MAROCAIN 21>

jusqu'au moment où. maàjarami.


Le verbe :!TRE
,
1

l
alors, g"Murdenni.
'e suis, aqaii djigh l, je ne suis pas, oua djigh ;
au moment où, ckekhmini, djekhmini. tu es, aqach tdjid, tu n'es pas, oua tdjid ;
il est, aqat idja, il n'est pas, ouaidji;
quand elle est mûre, tckekkmini tnenna.
noUS sommes, aqanagh ndja, oua ndji ;
quand, ouimi. [VOUS êtes, aqakem tdjam, ouatedjim;
[vous êtes, aqakent tdjant, oua tedjint;
quand je t'ai rencontré, ouimi akidech merqigh. lUs sont, aqaten djan, ils ne sont pas, oua djin;
le11es sont, aqatent djant, elles ne sont p., oua djint~
si, madja.
s'il n'a pas volé, madja oua iouchir cha. ! Exemples:
il est comme nous, idja amn nechehi,. ;
au temps que, s'at enni, ouimi~ "étais da.ns la maison, dja djigh 4i !ader! ;
tu étais, dja tjid;
au temps que nous avons été s'at enni nkhra.
il idja;
pillées,
nous étions, dja ndja;
sur le champ, dini. 'Vous étiez, dja tdjan;
vous étiez (fém.) dja tdjant ;
on vend sur le champ la peau ilm d ouzedjif znouzen dini. ils étaient, dja djan di Ylder!.
et la tête

1. littér. : voici que moi je suis,


plus simplement: djigh, tdj.à, ete...
".,~
'.
." "

26 JUlfU'EL DE BERBÈRE MAROCAIN 1 GRAlKlK4m:s 27

LBS PRONOMS 1vous autres (~ém.), il faut que kenninti laboudda algint
, vous poussIez des you-yous ~arouriou~ nn~,r nj A 'id ;
Les pronoms sont de deux sortes: isolés ou afixes.
1 le jour de rAid,
moi, nech; ' 1 eux, ils ont démoli la maison ne~i khran tadderl ndj qaid
toi, chek; du caïd Mohamed, MJ,.and;
toi (f.), chem ; elles, elles font paître les n#;enti arouksent rbaym r!i
lui, netta; troupeaux dans la fOl'èt, rgkabt.
elle, nettat;
nous, nchchin;
vous, l:enniou;
vous (f.), kenninti;
Le verbe A.VOIR
eux, ni~ni ;
elles, nilnti. j'ai (litt. chez moi), ghari;
tu as, gharek;
Exemples: tu as (fém.), gharem ;
moi, j'ai mal à la tête,
toi, tu n'as pas encore mangé,
toi (f.), tu n'a pas puisé de
chek 'ad oua tchi4 ;
chem oua ttouitne4 aman s
1
nech itqsai o'Uzedjif inou ; il a ou elle a,
nous avons,
,ous avez (masc.)
ghares;
gharnagh;
gharoun;
l'eau à la rivière; igheer; , vous avez (fém.), gharkent ;

j
lui, il sait monter à cheval, nelta issen adini, Il amenai ils ont, gharsen ;
c'est un cavalier, elles ont, gharsent.
elle sait faire le couscous, nettat tsm atsnen seksou ,-
nous autres, nous avons sa- nchchin nghars gh lmaghz Exemples:
r!i Tisi Ousli ; 11., .
crifié au Maghzen à Tizi
Ousli ,
vous autres, il faut que vous
.
J al un cheval, ghari ij n ouiis ;
keniou laboudda adgha,.. les Ait Ouiriaghel, ils ont AcM Ouiriaghel gharsetf, (l~

veniez à nos marchés, nagh tsouqem ; plus d'eau que nous. man ktar einagh.
!
1 GBAMlIAIBE 29
28 MANUEL DE BERBÈBE lIIIABOCAlli
1
1 Exemples des pronoms affixes :.
PRONOMS COMPLÉMENTS DU VERBE.
1regarde ma maison, kham i tadde11 inou;
lis sont donnés par le tableau ci-après: t iln tre ta tête dans la cruche, Mar ajedjif inech 9 oU<]-

moi, i ,.
! 40u11 ;
combien as-tu acheté ton cMal zi tsghi4 iis inech ?
toi, ech; cheval?
toi (fém.), CMm ; prends ton fuseau (fém.) dans If az4inem 9 oufoua inem ;
lui, t. ,. la main,
elle, -t ,. -il m'a frappé avec son baton, iouktai s 1.qabout ines ;
nous, nagh; venez vous reposer dans no- ouiour~ atsinfam 9 ourwu
vous, koun; tre jardin, nnagh;
vous (fém.), kent, kount; laissez-nous à nos métiers à ajt anagh gouzt!annagh ;
eux, elles, sen, sent. tisser,
labourez vos champs, cherzat iyran ennoun ;
Exemples : bercez vos enfants (fém.), sernent ~roua n kounit ;
laissez-leur leur part de ajt asen tisqarensen ~n Jou.
donnes-moi du pain, j'ai oukchai aghroum, djousegh "
l'ouzi'a f, si'at.
faim,
ouachem khisegh (oua khafi les bergers jouent entre eux initchan tiraren jœrasen,
je ne t'aine pas, (fém.)
et ne gardent pas les mou- ouatqibiren oudji; madja
~'aiesed') ;
tons j vienne le chacal, il iouse(j ouchchen, atent
je l'ai porté sur mon <los, ksigM sennij iou'arotJ." inouï
les mangera, ich.
je l'ai vue dans la rivière, zrigM 9 igheer ;
les Ait Mhamed nous ont Acht Mlland ghdern anauÀ ;
trahis 1
les Ait AI'bain ont fait la Acht Arb'ain~dj11an ~mourl!
paix dans votre pays, ennoun. ! 1. L'ouzi'a est une bête achetée en commun pour être mangée.
Les parts sont tirées au sort, (a peau vendue aux enchères.
30 lUlfUEL DE BERBÈRE )(ABOCAm GRAMKAffiE 31
a femme qui m'a volé de w,meUout enni <laii ioucham
PRONOMS DÉXONSTRATD'S l'argent, tin'achin;
ce, in. es marabouts que j'ai visités, imroh4en enni souregh ;
es femmes que j'ai épou-, #mgharin enni mffchegh qa-
cet homme est mon ami, arias in d amdouker inou ; sées, on les appelle des ren asent !icknoua ,.
cette femme-là est mon w,me~1()Utin tamdouketch i- co-épouses,
amie, nou ,. pportez ces affaires dans la aouit wu rrlJaouij enni di-
ces moutons sont au caid oudji in nj gaid Mhand,. maison, !adder~.
Mohamed,
les mules portent le repas !ighialin ksint r'aouin i. MANIÈRE DE TRADUffiE autre.

aux laboureurs, fedjaJ"en. autre, ne4ni.


celui-ci, celle-ci, celui-là, celle-là, oua, ta, enez-moi un autre cheval, aoui aiid iis ne4ni j
ceux-ci, celles-ci, ceux-là, celles-là, ma, !ina. enez-moi une autre mule, (l,oui aiid tase'rdount ne4ni ;
menez-moi d'autres hom- aoui aiid iriazen ne4ni ;
cette maison-ci est à moi, akhaminou oua; mes,
id. w,dder#nou W, ; "ai d'autres objets dans la ghari di taddart rlJ,aouaij
ces enfants-Ià. sont à. moi, tarouainou ina ; maison, ne4ni;
ces filles-ci sont à moi, tirbatiti inot' #na. e n'ai pas d'autre cheval, oua ghari bou iis ne4ni.
l'un, l'autre
PRONOMS RELATIFS 'un veut, l'autre ne veut pas, ij ikhis, ij ouar ikhis.
quelqu'un
ce qui, celui qui, celle, ceux, celles qui ..
enni, man, mait•. uelqu'un est venu chez moi, ioused ghari ijjen.
je t'ai donné ce que tu veux, adam oukchegk main ~khiser! un tel, (ran ouifrani ;
l'homme que je t'ai dit ariaz enni idack ennigk ,. chacun, koul ij j
chaque jour, koul nnkar.
32 MANUEL DE BERBÈRE MAROCAIN· GRAMMAmE 33

je ne te dois rien, ouar ai tarserl cha ;


NOK DE NOllllBRE
les gens ont des dettes chez tarsegh amarouas imiden;
premier, amsouarou, fém. !Qmsouarout, pl. tmsouara' moi,
timsouara; on doit de l'argent à cet a1fJ,rrasa itars amarouas i
les anciens nous ont dit, ennan agh imsouara j homme .. miden;
deuxième, o1'is snin, fém. tisnin, pl. deux frères combien te dois-je, baqal t, cMal daii tarsed, ai abqqOJ.,
tnin aoumaten j je vais te paye!', ach khadjl!egh ;
troisième, ouis ~lata, fém. !istlata ; tu me dois encore un douro, 'ad tarsegh ach douro;
dernier, aneggarou, fém. taneggarou!, pl. !ineggour maintenant, je ne te dois roukha ouar aU tarsed cha,
une fois, ij n s'at, ij nnoubet ; plus rien, nous sommes nmkhoudjoul! '
deux fois, !nin s'atin ; quittes,
à nous deux, lnin idnagh ;
un homme, une femme. ij Ot.4arias, ijt tamtout, CONJONCTIONS
deux hommes, deux femmes, !nin n iriasen,
tnin n timgharin ; et,
la moitié, le tiers, le quart, le cinquième, le dixième,
asyn, touwu!,. arba, 1fJ,khammast, r'achouf' j moi et toi, neck d ckek ;
nous donnons l'achoul', ntich r'achour ; l'homme et la femme, arias ttame~lout ;
les quatre saisons, arb'a n njmfaser : le cheval et la jument, iis d r'aouga.
l'hiver, !aje1's~;
ou, negk.
le printemps, Jifsa ou !ifsiouin;
l'été, anebdou; que veux-tu, le cheval ou la main tkhised, iis negh r'a-
l'automne, rkhrif. jument? ouda?
veux-tu oui ou non ? main !khised negh Ua ?
MANIÈRE DE TRADumE devoir,
1. baqqal, épicier chleuh, dans toutes les villes du Maroc, géné.
je te dois de l'argent, tarsed aii lin'achin ; ralement originaire de l'Anti.Atlas et particulièrement de la tribu
tu me dois de l'argent, tarsegh ach !in'achin; des Ait·Isi.
34 MANUEL DE BERBÈRE MAROCAIN GBU'MUBE 35

toujours, ,.bda;
si, ma, maàja. jamaJs, 'amr.

si tu veux nous irons à Fez, mad.ia lkhise~, an,.aIJ ghar Exemples:


Fas;
je n'ai jamais été à Fez, 'am,'ou oua ri1J,eghghar Fas.
regarde si un tel est dans la khem flan, ma qad di bUl-
maison, derl. aujourd'hui, nnlJa,.a ; nnharennitja j
cette nuit, djrt enni i'a4an ;
toutes les fois que, !wu,. ~as'at.
de nuit, sdjirt.
toutes les fois que tu viens kour las'at ad ghari t.aseg, Exemples:
chez moi frappe à la porte, oUt gi !ouart.. 1il faut venir chez moi cette ù,bouda ad ghari laseg
nuit, sdjirt.
je voudrais bien, medji oufigh.
de jour, 8ousi,. ;
je voudrais bien aller dans maàji oufigh adra1J,egh ghar
!amour#nou.
de bonne heure, sieh j
mon pays,
ce matin, ~sbaIJ enni4a ;
quand, mrmi; demain, après demain, t.ioucha, far ~ioucha ;
autrefois, ssman n sieh ; hier, avant hier, i4enna;!, i4fritjennat.
une ~ois, ij n s'at;
maintenant, roukha ;
pas encore, 'ad ;
encore, 'ad.

Exemples:
il n'est pas encore venu, 'ad ouad iousi ;
l'este encore ici avec moi, qim aki4i 'ad da.

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