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La Responsabilite Dellictuelle PDF
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L’article 77 dispose que: « Tout fait quelconque de l'homme qui, sans l'autorité de la loi, cause
sciemment et volontairement à autrui un dommage matériel ou moral, oblige son auteur à réparer ledit
dommage, lorsqu'il est établi que ce fait en est la cause directe. »
La responsabilité délictuelle ou quasi délictuelle est celle qui a lieu hors de tout contrats, entre
la victime du dommage et son auteur, il n’a pas de lien contractuel. On parle également de lien extra
contractuel. Cette responsabilité provient non pas d’un acte juridique mais d’un fait juridique,
l’événement qui est à l’origine du dommage est un fait contractuel et non pas un acte contractuel.
Les délits sont les faits dommageables illicites qui sont marqués par l’intention de leur auteur.
Au contraire les quasi-délits sont les faits dommageables illicites qui surviennent sans l’intention de
leur auteur. Article 78 du DOC déclare que: « Chacun est responsable du dommage moral ou matériel
qu'il a causé, non seulement par son fait, mais par sa faute, lorsqu'il est établi que cette faute en est la
cause directe. »
Pour qu’une responsabilité civile délictuelle soit engagée il faut caractériser trois éléments
cumulatifs. Tout d’abord il faut un fait générateur (SECTION 1), un dommage réparable (SECTION 2),
et un lien de causalité entre le fait générateur et le dommage réparable (SECTION 3).
SECTION I : LE FAIT GENERATEUR
On distingue trois catégories du fait générateur : Le fait personnel (I), le fait des choses (II) et
le fait d’autrui (III).
I : LE FAIT PERSONNEL
On est responsable, de son fait personnel et de sa faute. La responsabilité du fait personnel est
prévue dans les articles 77 et 78 du DOC. Dans l’article 77 on ne fait référence qu’ au fait . L’article
78 prévoit en outre que l’on est aussi responsable de sa négligence et de son imprudence.
A : L'élément objectif
L’élément objectif de la faute demeure encore actuellement, on relève alors deux éléments, un
élément matériel et un élément d’illicéité.
Elément matériel : « tout fait quelconque de l’homme ». Il n’y a aucune limite. Ce peuvent
être des actes positifs, des gestes, des paroles, mais également une abstention, une omission
Elément d’illicéité : il faut que l’acte soit illicite. A priori, l’acte doit être prohibé par le droit.
C’est au juge qu’échoue le pouvoir d’apprécier les faits en référence à un standard de conduite. Ainsi
le cas de force majeure permet de justifier une illicéité.
B : L'élément subjectif
La faute était marquée par plusieurs degrés dans la subjectivité. Il n’a jamais été nécessaire en
droit marocain que l’acte ait été intentionnel ; on se contentait qu’il fut volontaire. La différence entre
les deux termes est que l’acte volontaire recouvre les cas où la personne qui le commet à conscience
de cet acte, elle sait qu’elle le commet. Cela se distingue de l’acte intentionnel dans lequel l’auteur a
non seulement voulu l’acte mais en a également souhaité ses conséquences.
II : LE FAIT DES CHOSES
A côté du principe général de responsabilité du fait personnel le DOC prévoie une
responsabilité du fait des choses. Il en existait alors deux types, la responsabilité du fait des animaux
(article 86) et du fait des bâtiments en ruine (article 89).
* L’acceptation des risques : La notion d’acceptation des risques repose sur la question du
consentement de la victime. L’idée d’acceptation des risques va exonérer le responsable. On utilise
principalement cette théorie en matière sportive, lorsque la victime accepte de participer à une
discipline risquée. Dès lors, en vertu de cette thèse, la victime ne peut demander d’indemnité au
gardien si le risque envisageable et accepté se réalise effectivement.
* Les faits justificatifs : Cette cause d’exonération est apparue plus lentement. Ainsi, un arrêt
récent a accepté que la légitime défense, reconnue au pénal, puisse être considérée comme une cause
exonératoire de responsabilité. Dès lors, la victime ne pouvait se retourner contre la personne ayant
riposté à son attaque illégitime.
C- LE FAIT D'AUTRUI
L’article 85 dispose que: « On est responsable non seulement du dommage que l'on cause par
son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre ».
Cela ne peut se comprendre que lorsqu’il existe un lien particulier entre autrui et celui qui est
responsable pour lui. Ces cas sont principalement la responsabilité des père et mère du fait de leur
enfant mineur, la responsabilité des maitres et commettants du fait des domestiques et préposés et la
responsabilité des instituteurs et commerçants du fait de leurs élèves et apprentis.
Le DOC ne prévoyait la responsabilité du fait d’autrui que dans les cas limitativement prévus
par le législateur. Il existe trois régimes juridiques possibles ; la faute prouvée (instituteurs), la faute
présumée (artisan) et la responsabilité de plein droit (parents et commettant).
Une hésitation a d’abord porté quant à savoir s’il s'agissait d’une faute présumée ou d’une
responsabilité de plein droit.
L’article 85 DOC prévoit cette responsabilité, « Le père et la mère, après le décès du mari,
sont responsables du dommage causé par leurs enfants mineurs habitant avec eux »
1- Les conditions de la responsabilité des père et mère du fait de leur enfant mineur
Ces conditions sont cumulatives et s’il en manque une seule la responsabilité des père et mère
ne peut être mise en œuvre.
- Le lien de filiation : Il faut qu’il existe un lien de filiation. Elle doit être juridiquement
établie, c'est-à-dire que l’enfant doit être issu du mariage (présomption de paternité), ou reconnu par
son père.
- L’autorité parentale : La responsabilité des père et mère ne peut être engagée que
lorsqu’ils disposent de l’autorité parentale sur l’enfant. Lorsque le lien de filiation est établi, l’autorité
parentale est présumée.
- La minorité de l’enfant : L’enfant doit donc avoir moins de dix-huit ans au moment des
faits. Un mineur émancipé est néanmoins assimilé à un majeur et l’on ne peut retenir la responsabilité
de ses parents.
- La cohabitation : La cohabitation, a priori, est le fait que l’enfant habite effectivement avec
ses père et mère. Cela a posé de nombreux problèmes dans les cas où le dommage survenait alors que
l’enfant ne demeurait pas chez ses père et mère (vacances, etc.). Au départ, la cohabitation était
interprétée à la lumière de la « faute » des parents dans le cadre de leur devoir d’éducation ou de
surveillance de l’enfant. Malgré une fugue on pouvait alors considérer qu’il y avait une faute dans
l’éducation et la responsabilité des père et mère pouvait être retenue.
La notion de cohabitation a évolué ces derniers temps avec l’alourdissement de la responsabilité des
père et mère. Celle-ci ne repose plus sur l’idée de la faute des père et mère. Il s'agit aujourd’hui d’une
responsabilité de plein droit, objective.
– La faute du préposé
En vertu de l’article 85 du DOC, il faut qu’il existe une relation d’artisan à apprenti. C’est le
cas lorsqu’il existe un contrat de travail d’apprentissage. Si le contrat de travail est nul, l’artisan peut
tout de même être reconnu responsable. On estime en général que cette responsabilité de l’artisan du
fait de son apprenti n’est qu’une présomption simple de faute, l’artisan peut alors s’exonérer en
démontrant qu’il n’a pas commis de faute.
En application de 85 bis, les instituteurs sont responsables du fait de leurs élèves pendant leur
temps de travail. Un régime de responsabilité pour faute pèse donc désormais sur les instituteurs : leur
responsabilité du fait de leurs élèves ne peut être engagée qu’à la condition de démontrer à leur charge
une faute qui a rendu possible le dommage causé par l’élève (surveillance, etc.). Mais, comme toute
responsabilité du fait d’autrui, il faut également démontrer une faute dans le comportement de l’élève,
ou tout au moins un fait d’une chose dont il était gardien et de nature à engager sa propre
responsabilité.
Les trois conditions sont cumulatives, dès lors en l’absence d’un dommage, et bien que l’on
retienne l’existence d’une faute, il ne sera pas possible de retenir la responsabilité civile.
Un dommage est une atteinte portée à autrui dans sa personne ou dans ses biens.
Le type de dommage fait toujours évoluer le droit de la responsabilité civile. Il y a eu tout
d’abord l’apparition des « dommages de masse », c'est-à-dire les dommages causés à une catégorie
entière de personnes ou d’animaux. Dans le même mouvement on a découvert des dommages s’étalant
dans le temps. Au regard du droit marocain, toute souffrance est a priori réparable.
On les appelle également les dommages moraux. Les dommages extrapatrimoniaux sont des
atteintes à des valeurs autres que le patrimoine de la victime. Ce sont toujours des atteintes à la
personne. Ce sont des souffrances, des douleurs, physiques ou morales. Ils sont néanmoins
difficilement chiffrables, il est en effet difficile d’estimer en argent la souffrance humaine par
exemple.
La réparation d’un préjudice moral a longtemps été rejetée mais l’art 77 dispose que cette
réparation soit admise par les juges. En matière de préjudice moral il semble tout de même préférable
de parler d’indemnisation.
Le dommage doit tout d’abord être certain, c'est-à-dire qu’il ne doit pas être simplement
éventuel, que la victime pourrait encore éviter. Le dommage doit être tenu pour acquis et être évalué.
Il s'agit principalement des dommages déjà réalisés. Ceci étant dit, on peut indemniser parfois des
dommages non encore réalisés, que l’on appelle des dommages futurs, si l’on est d’ores et déjà certain
de sa survenance future. Il en va ainsi par exemple d’une personne dont les médecins disent qu’elle
sera handicapée à vie, qui se verra octroyer une indemnisation à vie. Le dommage doit également être
direct. Les dommages réparables doivent être la conséquence directe du fait générateur. La principale
difficulté en la matière sera de distinguer lien de causalité et nécessité du caractère direct du
dommage, domaines techniquement différents. Cela ne présente pas de difficulté particulière, sauf
dans deux hypothèses. Tout d’abord cela pose problème dans le cadre des préjudices en cascade. Dans
un préjudice en cascade, un préjudice découle d’un autre.
Enfin, l’intérêt lésé doit être légitime. Certains dommages peuvent paraître irréparables. (Ex :
enfant demande la réparation du préjudice d’être né handicapé).
On parle de force majeure ou cas fortuit, mais on parle plus volontiers de force majeure.
Evénement de force majeure rompt la causalité et exonère de la responsabilité. Traditionnellement un
événement de force majeure c’est un événement qui rempli trois condition : irrésistibilité,
imprévisibilité et extériorité.
* Imprévisibilité : La date d’appréciation de l’imprévisibilité est la date de survenance du
dommage.
* Irrésistible : insurmontable, impossible d’éviter le dommage. On ne peut empêcher la
survenance du dommage.
* Extérieur : en matière délictuelle : à la personne qui l’invoque.
B - La faute de la victime
Deux hypothèses se présentent: la faute de la victime et la faute du tiers. Dans les deux cas
l’exonération est partielle pour l’auteur du dommage.
Si le fait de la victime constitue un cas de force majeure, il exonère totalement l’auteur. Par
contre, si la victime a au moins contribué, par son fait, à la constitution du dommage, l’exonération
est partielle à condition de la réunion de ces deux conditions :
- Faute de la victime ou fait de la chose dont la victime avait la garde qui a causé le
dommage.
- contribution au dommage dont la victime demande la réparation.
Si le fait d'un tiers a un caractère de force majeure, l’exonération de l’auteur est totale.
Si le fait a contribué au dommage, à cause de la faute ou du fait de la chose dont le tiers était
gardien. Il est coresponsable, co-auteur du dommage. Donc il s’agit d’une responsabilité
solidaire -in solidum-. La Faute du tiers n’est pas exonératoire à l’égard de la victime : elle
peut demander réparation à n’importe lequel des ces auteurs solidaires.
Une fois les conditions de la responsabilité civile délictuelle sont réunies, l’obligation de la
réparation du dommage s’impose (section I), l’action en réparation est le moyen indispensable pour la
victime qui veut agir pour demander la réparation du dommage (section II) .
Il faut évaluer les réparations pour connaitre le montant des dommages et intérêts. Pour cela,
tout dépend du type de dommages. L’idée générale est que les dommages et intérêts doivent réparer
le préjudice subi sans qu’il en résulte ni perte, ni profit. Il y a eu des arrêts où par exemple il y a eu un
dommage causé par un responsable et un tiers a aidé à diminuer le dommage. Le responsable doit
rémunérer l’assistance de la tierce personne. La jurisprudence s’est intéressée à la question selon
laquelle dans certains droits étrangers, la victime a l’obligation de minimiser son dommage.
La victime doit se retrouver exactement dans la même situation dans laquelle était avant le fait
dommageable. Il n’est pas question que la victime s’enrichisse, ce qui pose une difficulté avec
l’hypothèse des fautes lucratives c'est-à-dire une faute qui enrichi celui qui la commet même si on
considère qu’il va devoir réparer le dommage qu’il a causé car le profit qu’il tire de la faute est
supérieur au préjudice qu’il doit réparer. Le montant des dommages et intérêts relève du pouvoir
souverain des juges du fond en évaluant le dommage subi par la victime. Ils n’ont même pas à
motiver leur décision.
Ils ont ensuite un pouvoir souverain pour choisir le mode de réparation. Le choix dont dispose
les juges se divise entre la réparation en nature et la réparation par équivalent c'est-à-dire par des
dommages et intérêts. La réparation en nature concerne des mesures non pécuniaires. Il y a une série :
délit de presse, diffamation Ex : publication du jugement dans une revue. Le plus souvent c’est par
l’attribution de dommages et intérêts. Cela pose le problème de l’appréciation du montant. La règle
est que la somme est déterminée au jour où le juge statue. La dette de réparation est une dette de
valeur c'est-à-dire quand on doit non pas une somme dont le montant est fixé mais on doit quelque
chose qui est exprimé dans les termes d’une valeur. Les dommages et intérêts peuvent être versés
sous forme d’une rente souvent par les assurances.
Les juges sont réticents à l’admission des actions des associations de défense. Alors que ce
qui concerne La transmission de l’action, Le plus souvent, les héritiers de la victime pourront agir en
tant que victime par ricochet. Se pose néanmoins la question de l’action après décès de la victime.
Les préjudices patrimoniaux peuvent être transmis. La réparation des préjudices moraux, bien que
plus personnels, a pu également être transmise.