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LA RESPONSABILITE CIVILE DELICTUELLE

L’article 77 dispose que: « Tout fait quelconque de l'homme qui, sans l'autorité de la loi, cause
sciemment et volontairement à autrui un dommage matériel ou moral, oblige son auteur à réparer ledit
dommage, lorsqu'il est établi que ce fait en est la cause directe. »

La responsabilité délictuelle ou quasi délictuelle est celle qui a lieu hors de tout contrats, entre
la victime du dommage et son auteur, il n’a pas de lien contractuel. On parle également de lien extra
contractuel. Cette responsabilité provient non pas d’un acte juridique mais d’un fait juridique,
l’événement qui est à l’origine du dommage est un fait contractuel et non pas un acte contractuel.

Les délits sont les faits dommageables illicites qui sont marqués par l’intention de leur auteur.
Au contraire les quasi-délits sont les faits dommageables illicites qui surviennent sans l’intention de
leur auteur. Article 78 du DOC déclare que: « Chacun est responsable du dommage moral ou matériel
qu'il a causé, non seulement par son fait, mais par sa faute, lorsqu'il est établi que cette faute en est la
cause directe. »

CHAPITRE I : LES CONDITIONS DE LA RESPONSABILITE CIVILE


DELICTUELLE

Pour qu’une responsabilité civile délictuelle soit engagée il faut caractériser trois éléments
cumulatifs. Tout d’abord il faut un fait générateur (SECTION 1), un dommage réparable (SECTION 2),
et un lien de causalité entre le fait générateur et le dommage réparable (SECTION 3).
SECTION I : LE FAIT GENERATEUR

On distingue trois catégories du fait générateur : Le fait personnel (I), le fait des choses (II) et
le fait d’autrui (III).

I : LE FAIT PERSONNEL
On est responsable, de son fait personnel et de sa faute. La responsabilité du fait personnel est
prévue dans les articles 77 et 78 du DOC. Dans l’article 77 on ne fait référence qu’ au fait . L’article
78 prévoit en outre que l’on est aussi responsable de sa négligence et de son imprudence.

A : L'élément objectif
L’élément objectif de la faute demeure encore actuellement, on relève alors deux éléments, un
élément matériel et un élément d’illicéité.
Elément matériel : « tout fait quelconque de l’homme ». Il n’y a aucune limite. Ce peuvent
être des actes positifs, des gestes, des paroles, mais également une abstention, une omission
Elément d’illicéité : il faut que l’acte soit illicite. A priori, l’acte doit être prohibé par le droit.
C’est au juge qu’échoue le pouvoir d’apprécier les faits en référence à un standard de conduite. Ainsi
le cas de force majeure permet de justifier une illicéité.

B : L'élément subjectif
La faute était marquée par plusieurs degrés dans la subjectivité. Il n’a jamais été nécessaire en
droit marocain que l’acte ait été intentionnel ; on se contentait qu’il fut volontaire. La différence entre
les deux termes est que l’acte volontaire recouvre les cas où la personne qui le commet à conscience
de cet acte, elle sait qu’elle le commet. Cela se distingue de l’acte intentionnel dans lequel l’auteur a
non seulement voulu l’acte mais en a également souhaité ses conséquences.
II : LE FAIT DES CHOSES
A côté du principe général de responsabilité du fait personnel le DOC prévoie une
responsabilité du fait des choses. Il en existait alors deux types, la responsabilité du fait des animaux
(article 86) et du fait des bâtiments en ruine (article 89).

A- Les conditions de la responsabilité du fait des choses


Ces conditions sont très souples et aisément réunies, elles sont de surcroîts cumulatifs.
a. Une chose : Celle-ci peut être de toute nature. Les animaux et les bâtiments en ruine sont
régis par des dispositions particulières, (art 86 et 89)
b. Un fait de la chose : C’est la prise en compte du rôle causal de la chose dans la survenance
du dommage ; il est nécessaire de prouver que la chose a été l’instrument du dommage. Ainsi,
lorsqu’une personne monte dans un arbre et chute, il n’y a pas fait de la chose car l’arbre n’a pas eu de
rôle actif dans cette chute.
c. La garde de la chose : La garde apparaît alors comme l’usage, la direction et le contrôle
d’une chose. Le propriétaire est présumé gardien, mais il s'agit d’une présomption simple qui peut être
renversée par l’apport d’une preuve contraire.
Il peut exister un transfert volontaire de la garde si la personne qui était gardienne a de son
plein gré remis la chose à une autre personne. Une présomption de garde étant attachée à la propriété,
quand on transfère une chose on en transfère la garde.

B- Le régime juridique de la responsabilité du fait des choses


a- Une présomption de responsabilité : Le principe de la responsabilité du fait des choses
est issu de l’alinéa premier de l’article 89, qui a établi l’existence d’une présomption de
responsabilité. Il ne s’agit pas d’une simple présomption de faute, l’absence de faute du gardien
n’étant pas exonératoire.

b- Les causes d’exonération du gardien


* La cause étrangère : Le gardien ne peut être exonéré que par la preuve d’une cause
étrangère, qui s’analyse soit en un cas de force majeure (exonération totale), soit en une faute de la
victime de nature à engager sa propre responsabilité (exonération partielle), soit en une faute d’un
tiers, qui a contribué au dommage (exonération partielle dans les rapports entre les codébiteurs entre
eux et non vis-à-vis de la victime).

* L’acceptation des risques : La notion d’acceptation des risques repose sur la question du
consentement de la victime. L’idée d’acceptation des risques va exonérer le responsable. On utilise
principalement cette théorie en matière sportive, lorsque la victime accepte de participer à une
discipline risquée. Dès lors, en vertu de cette thèse, la victime ne peut demander d’indemnité au
gardien si le risque envisageable et accepté se réalise effectivement.

* Les faits justificatifs : Cette cause d’exonération est apparue plus lentement. Ainsi, un arrêt
récent a accepté que la légitime défense, reconnue au pénal, puisse être considérée comme une cause
exonératoire de responsabilité. Dès lors, la victime ne pouvait se retourner contre la personne ayant
riposté à son attaque illégitime.

C- LE FAIT D'AUTRUI

L’article 85 dispose que: « On est responsable non seulement du dommage que l'on cause par
son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre ».
Cela ne peut se comprendre que lorsqu’il existe un lien particulier entre autrui et celui qui est
responsable pour lui. Ces cas sont principalement la responsabilité des père et mère du fait de leur
enfant mineur, la responsabilité des maitres et commettants du fait des domestiques et préposés et la
responsabilité des instituteurs et commerçants du fait de leurs élèves et apprentis.

Le DOC ne prévoyait la responsabilité du fait d’autrui que dans les cas limitativement prévus
par le législateur. Il existe trois régimes juridiques possibles ; la faute prouvée (instituteurs), la faute
présumée (artisan) et la responsabilité de plein droit (parents et commettant).
Une hésitation a d’abord porté quant à savoir s’il s'agissait d’une faute présumée ou d’une
responsabilité de plein droit.

a- La responsabilité des père et mère du fait de leur enfant mineur

L’article 85 DOC prévoit cette responsabilité, « Le père et la mère, après le décès du mari,
sont responsables du dommage causé par leurs enfants mineurs habitant avec eux »

1- Les conditions de la responsabilité des père et mère du fait de leur enfant mineur

Ces conditions sont cumulatives et s’il en manque une seule la responsabilité des père et mère
ne peut être mise en œuvre.

- Le lien de filiation : Il faut qu’il existe un lien de filiation. Elle doit être juridiquement
établie, c'est-à-dire que l’enfant doit être issu du mariage (présomption de paternité), ou reconnu par
son père.

- L’autorité parentale : La responsabilité des père et mère ne peut être engagée que
lorsqu’ils disposent de l’autorité parentale sur l’enfant. Lorsque le lien de filiation est établi, l’autorité
parentale est présumée.

- La minorité de l’enfant : L’enfant doit donc avoir moins de dix-huit ans au moment des
faits. Un mineur émancipé est néanmoins assimilé à un majeur et l’on ne peut retenir la responsabilité
de ses parents.

- La cohabitation : La cohabitation, a priori, est le fait que l’enfant habite effectivement avec
ses père et mère. Cela a posé de nombreux problèmes dans les cas où le dommage survenait alors que
l’enfant ne demeurait pas chez ses père et mère (vacances, etc.). Au départ, la cohabitation était
interprétée à la lumière de la « faute » des parents dans le cadre de leur devoir d’éducation ou de
surveillance de l’enfant. Malgré une fugue on pouvait alors considérer qu’il y avait une faute dans
l’éducation et la responsabilité des père et mère pouvait être retenue.
La notion de cohabitation a évolué ces derniers temps avec l’alourdissement de la responsabilité des
père et mère. Celle-ci ne repose plus sur l’idée de la faute des père et mère. Il s'agit aujourd’hui d’une
responsabilité de plein droit, objective.

- L’exigence d’un fait dommageable de l’enfant : Il fallait alors un fait « objectivement


illicite de l’enfant » afin de retenir la responsabilité des parents. Ici, seul est attendu le lien de
causalité entre le fait de l’enfant et le dommage subi par la victime.

2- Le régime de la responsabilité des père et mère du fait de leur enfant mineur

Il existe différents types de régimes en matière de responsabilité faute prouvée, ou faute


présumée. Depuis toujours en réalité, le régime de responsabilité des père et mère était une
présomption simple de faute. Dès lors que les cinq conditions étaient cumulativement réunies, les père
et mère sont responsables. Les juges retenaient que les parents pouvaient s’exonérer en démontrant
l’absence de faute. On présumait que quand l’enfant avait commis une faute dommageable, il y avait
soit une faute dans son éducation soit une faute dans sa surveillance. Les parents devaient alors
prouver qu’ils n’avaient commis ni une faute de surveillance ni une faute d’éducation.

b- La responsabilité des maîtres et commettants du fait de leurs domestiques et préposés

La responsabilité des commettants du fait de leurs préposés et la responsabilité des maitres du


fait des domestiques sont placées sur le même plan et bénéficient du même régime.

1- Le régime de la responsabilité du commettant

- Les conditions de la responsabilité des commettants : Il existe trois conditions, là aussi


cumulatives. Sans celles-ci le commettant n’et pas exonéré, il est tout bonnement irresponsable

– L’existence d’un lien de préposition.

– La faute du préposé

– Un lien entre le fait dommageable et les fonctions du préposé

2- Les causes d’exonération du commettant

La responsabilité du commettant repose sur une présomption de responsabilité et le fait qu’il


n’ait pas commis de faute n’est donc pas exonératoire (responsabilité objective, de plein droit). La
seule possibilité d’exonération pour le commettant dans ses rapports avec la victime est la
démonstration d’une cause étrangère (faute de la victime ou force majeure).

3- Le régime de la responsabilité du préposé

Comme toutes les responsabilités du fait d’autrui, la responsabilité du commettant avait


toujours été conçue comme une garantie posée en faveur de la victime et qui ne profitait qu’à elle.
Celle-ci bénéficiait alors d’une seconde garantie en sus de celle personnelle de l’auteur direct du
dommage. Une fois que le commettant avait désintéressé la victime, il pouvait se retourner contre son
préposé par la voie de l’action récursoire. En revanche, en présence d’un abus de fonction du préposé
ne permettant pas d’engager la responsabilité du commettant, la responsabilité personnelle du préposé
pourrait toujours être recherchée car il aurait alors nécessairement, a fortiori, excédé les limites de la
mission qui lui avait été impartie.

c- La responsabilité des artisans du fait de leurs apprentis

En vertu de l’article 85 du DOC, il faut qu’il existe une relation d’artisan à apprenti. C’est le
cas lorsqu’il existe un contrat de travail d’apprentissage. Si le contrat de travail est nul, l’artisan peut
tout de même être reconnu responsable. On estime en général que cette responsabilité de l’artisan du
fait de son apprenti n’est qu’une présomption simple de faute, l’artisan peut alors s’exonérer en
démontrant qu’il n’a pas commis de faute.

d- La responsabilité des professeurs du fait de leurs élèves

En application de 85 bis, les instituteurs sont responsables du fait de leurs élèves pendant leur
temps de travail. Un régime de responsabilité pour faute pèse donc désormais sur les instituteurs : leur
responsabilité du fait de leurs élèves ne peut être engagée qu’à la condition de démontrer à leur charge
une faute qui a rendu possible le dommage causé par l’élève (surveillance, etc.). Mais, comme toute
responsabilité du fait d’autrui, il faut également démontrer une faute dans le comportement de l’élève,
ou tout au moins un fait d’une chose dont il était gardien et de nature à engager sa propre
responsabilité.

SECTION II : LE DOMMAGE REPERABLE

Les trois conditions sont cumulatives, dès lors en l’absence d’un dommage, et bien que l’on
retienne l’existence d’une faute, il ne sera pas possible de retenir la responsabilité civile.
Un dommage est une atteinte portée à autrui dans sa personne ou dans ses biens.
Le type de dommage fait toujours évoluer le droit de la responsabilité civile. Il y a eu tout
d’abord l’apparition des « dommages de masse », c'est-à-dire les dommages causés à une catégorie
entière de personnes ou d’animaux. Dans le même mouvement on a découvert des dommages s’étalant
dans le temps. Au regard du droit marocain, toute souffrance est a priori réparable.

I : LES CATEGORIES DE DOMMAGES REPARABLES


En réalité, ce sont des catégories purement pédagogiques, n’ayant aucune conséquence sur le
droit de la responsabilité civile puisque, quel que soit le dommage, le régime de réparation est le
même. On peut souvent distinguer trois types de dommages : matériel, corporel et moral. Lorsqu’il y a
une atteinte à un bien il s'agit d’un dommage matériel, lorsqu’il y a atteinte à la personne on parle de
dommage corporel et quand il s'agit d’une souffrance psychique on parle de dommage moral.
Certains auteurs établissent une distinction entre les dommages patrimoniaux et les dommages
extrapatrimoniaux.

A – Les dommages patrimoniaux


Un dommage patrimonial est une atteinte qui se matérialise notamment par une perte
patrimoniale. Dès lors, il est aisément chiffrable puisqu’il dispose d’une valeur patrimoniale, pouvant
s’exprimer en argent. On peut alors distinguer plusieurs types de dommages patrimoniaux, (dommage
matériel et dommage pécuniaire)

B- Les dommages extrapatrimoniaux

On les appelle également les dommages moraux. Les dommages extrapatrimoniaux sont des
atteintes à des valeurs autres que le patrimoine de la victime. Ce sont toujours des atteintes à la
personne. Ce sont des souffrances, des douleurs, physiques ou morales. Ils sont néanmoins
difficilement chiffrables, il est en effet difficile d’estimer en argent la souffrance humaine par
exemple.
La réparation d’un préjudice moral a longtemps été rejetée mais l’art 77 dispose que cette
réparation soit admise par les juges. En matière de préjudice moral il semble tout de même préférable
de parler d’indemnisation.

II : LES VICTIMES DU DOMMAGE REPARABLE


Afin de limiter les possibilités de recours face à l’extension des catégories de dommages
réparables, on a voulu restreindre l’acception du terme « victime ». Seule la victime ou celui qui est
subrogé dans ses droits peut demander réparation.
Cela suppose évidemment que la victime soit distincte de l’auteur. Il faut également avoir la
personnalité juridique, c'est-à-dire être né vivant et viable. Il n’y a pas besoin d’avoir la capacité
juridique pour être victime puisqu’un mineur peut être victime.
Cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas subir un dommage avant sa naissance, et la victime
pourra demander réparation lorsque le dommage sera visible (cas de l’enfant né handicapé du fait
d’une extraction au forceps ratée). Certains dommages ne peuvent être subis que par des personnes
physiques.
On distingue en droit marocain les victimes directes ou immédiates et les victimes par
ricochet. Les victimes directes ont subi le dommage (atteinte à leur intégrité physique, à leur
patrimoine, etc.). Une victime par ricochet subi une atteinte par contrecoup d’un autre dommage. Le
préjudice par ricochet peut être matériel ou moral. On ne répare néanmoins pas dans n’importe quelles
circonstances, il faut démontrer l’existence d’un lien étroit entre la victime et la victime par ricochet.
Pendant un certain temps on avait exigé qu’il y ait entre les deux victimes un lien de droit.
Pendant longtemps on avait exigé que le préjudice direct ou immédiat soit très grave. Cela a
depuis été abandonné et même lorsqu’il n’y a que de simples blessures on peut demander réparation
du préjudice par ricochet.

III : LES CONDITIONS DU DOMMAGE REPARABLE


Il faut tout de même certaines conditions, non pas sur le type de préjudice, mais sur les
conditions que doit remplir le type de préjudice pouvant être réparable. Il faut que le dommage
satisfasse à trois conditions.

Le dommage doit tout d’abord être certain, c'est-à-dire qu’il ne doit pas être simplement
éventuel, que la victime pourrait encore éviter. Le dommage doit être tenu pour acquis et être évalué.
Il s'agit principalement des dommages déjà réalisés. Ceci étant dit, on peut indemniser parfois des
dommages non encore réalisés, que l’on appelle des dommages futurs, si l’on est d’ores et déjà certain
de sa survenance future. Il en va ainsi par exemple d’une personne dont les médecins disent qu’elle
sera handicapée à vie, qui se verra octroyer une indemnisation à vie. Le dommage doit également être
direct. Les dommages réparables doivent être la conséquence directe du fait générateur. La principale
difficulté en la matière sera de distinguer lien de causalité et nécessité du caractère direct du
dommage, domaines techniquement différents. Cela ne présente pas de difficulté particulière, sauf
dans deux hypothèses. Tout d’abord cela pose problème dans le cadre des préjudices en cascade. Dans
un préjudice en cascade, un préjudice découle d’un autre.
Enfin, l’intérêt lésé doit être légitime. Certains dommages peuvent paraître irréparables. (Ex :
enfant demande la réparation du préjudice d’être né handicapé).

SECTION III: LE LIEN DE CAUSALITE

Il s'agit de la condition de réparation du dommage. Le lien ne jouera pas de la même façon


selon le type de fait générateur. Pour le fait des choses, il ne faut pas mettre lien de causalité à part, car
lien de causalité est un des critères de l’engagement du fait de la chose : il faut un rôle causal de la
chose : chose ait été instrument du dommage. Le fait d’autrui : pour parents, lien de causalité réside
dans le fait dommageable de l’enfant : fait de l’enfant qui a causé un dommage.
Un seul régime où responsabilité sans besoin de faute ni causalité quand dommage : les accidents de la
circulation.

I – La définition du lien de causalité


Entre la faute et le dommage, c’est un lien qui unit une cause à son effet. Concomitance : n’est
pas suffisant. Il faut un vrai lien de cause à effet. Parfois définition intuitive, mais parfois pas.

A- Théorie de l’équivalence des conditions


On applique quand le dommage est la conséquence de plusieurs faits. Retient un événement
comme cause d’un dommage lorsque, sans l’événement, le dommage ne se serait pas produit. On
reconstitue concrètement le cours des événements. En général on dit que c’est ce qui conduit à la
définition la plus large du lien de causalité, on différenciant lien de causalité et préjudice direct : il
peut y avoir lien de causalité indirect.

B- Théorie de la causalité adéquate


Raisonnement abstrait : on regarde si en théorie, selon le cours normal des choses, ce genre
d’événement cause ce type de dommage. Beaucoup plus abstrait. Parfois, comme le premier est trop
large, les juges retiennent cette théorie. Selon les cas elle utilise une ou autre des théories en fonction
de ce qui lui paraît juste.

II – La question de la preuve du lien de causalité


Le lien de causalité est une condition de la mise en œuvre de la responsabilité et le demandeur,
donc la victime, doit prouver le lien de causalité. Parfois, il demeure une petite incertitude. En principe
il faut démontrer, mais dans certains domaines, la jurisprudence est plus souple, comme dans les cas
de contamination par transfusion sanguine la victime ne doit pas prouver le lien de causalité.

III : LA RUPTURE DU LIEN DE CAUSALITE


L’auteur de la faute est exonéré totalement ou partiellement, en cas de force majeure ou en cas
de la faute de le victime.
A - Force majeure

On parle de force majeure ou cas fortuit, mais on parle plus volontiers de force majeure.
Evénement de force majeure rompt la causalité et exonère de la responsabilité. Traditionnellement un
événement de force majeure c’est un événement qui rempli trois condition : irrésistibilité,
imprévisibilité et extériorité.
* Imprévisibilité : La date d’appréciation de l’imprévisibilité est la date de survenance du
dommage.
* Irrésistible : insurmontable, impossible d’éviter le dommage. On ne peut empêcher la
survenance du dommage.
* Extérieur : en matière délictuelle : à la personne qui l’invoque.

B - La faute de la victime

Deux hypothèses se présentent: la faute de la victime et la faute du tiers. Dans les deux cas
l’exonération est partielle pour l’auteur du dommage.

a– Fait de la victime de nature à engager la responsabilité

Si le fait de la victime constitue un cas de force majeure, il exonère totalement l’auteur. Par
contre, si la victime a au moins contribué, par son fait, à la constitution du dommage, l’exonération
est partielle à condition de la réunion de ces deux conditions :

- Faute de la victime ou fait de la chose dont la victime avait la garde qui a causé le
dommage.
- contribution au dommage dont la victime demande la réparation.

Comment se fait le partage ? En général on compare la gravité des comportements de l’auteur


et de la victime. Si la faute de chacun ayant contribué au dommage, on fait partage selon la gravité de
la faute. Si l’un des deux est fautif et que l’autre a contribué au dommage avec chose (sans faute), en
général, la responsabilité reste intégralement sur le fautif. Quand aucun n’a commis de faute, on dit
qu’on fait un partage par tête ou par force virile.
b – Le fait d'un tiers

Si le fait d'un tiers a un caractère de force majeure, l’exonération de l’auteur est totale.
Si le fait a contribué au dommage, à cause de la faute ou du fait de la chose dont le tiers était
gardien. Il est coresponsable, co-auteur du dommage. Donc il s’agit d’une responsabilité
solidaire -in solidum-. La Faute du tiers n’est pas exonératoire à l’égard de la victime : elle
peut demander réparation à n’importe lequel des ces auteurs solidaires.

CHAPITRE II : LES CONSEQUENCES DE LA RESPONSABILITE


CIVILE DELICTUELLE

Une fois les conditions de la responsabilité civile délictuelle sont réunies, l’obligation de la
réparation du dommage s’impose (section I), l’action en réparation est le moyen indispensable pour la
victime qui veut agir pour demander la réparation du dommage (section II) .

SECTION I : L’OBLIGATION DE REPARER LE DOMMAGE

La conséquence essentielle est l’obligation de réparer le dommage. C’est le principe de la


réparation intégrale du préjudice c'est-à-dire que la responsabilité est calquée sur le dommage et est à
hauteur du dommage (art 98 du DOC). Le responsable doit réparer tout le dommage qui a été causé,
c'est-à-dire compenser tous les préjudices qui en ont résulté.

Il faut évaluer les réparations pour connaitre le montant des dommages et intérêts. Pour cela,
tout dépend du type de dommages. L’idée générale est que les dommages et intérêts doivent réparer
le préjudice subi sans qu’il en résulte ni perte, ni profit. Il y a eu des arrêts où par exemple il y a eu un
dommage causé par un responsable et un tiers a aidé à diminuer le dommage. Le responsable doit
rémunérer l’assistance de la tierce personne. La jurisprudence s’est intéressée à la question selon
laquelle dans certains droits étrangers, la victime a l’obligation de minimiser son dommage.

La victime doit se retrouver exactement dans la même situation dans laquelle était avant le fait
dommageable. Il n’est pas question que la victime s’enrichisse, ce qui pose une difficulté avec
l’hypothèse des fautes lucratives c'est-à-dire une faute qui enrichi celui qui la commet même si on
considère qu’il va devoir réparer le dommage qu’il a causé car le profit qu’il tire de la faute est
supérieur au préjudice qu’il doit réparer. Le montant des dommages et intérêts relève du pouvoir
souverain des juges du fond en évaluant le dommage subi par la victime. Ils n’ont même pas à
motiver leur décision.

Ils ont ensuite un pouvoir souverain pour choisir le mode de réparation. Le choix dont dispose
les juges se divise entre la réparation en nature et la réparation par équivalent c'est-à-dire par des
dommages et intérêts. La réparation en nature concerne des mesures non pécuniaires. Il y a une série :
délit de presse, diffamation Ex : publication du jugement dans une revue. Le plus souvent c’est par
l’attribution de dommages et intérêts. Cela pose le problème de l’appréciation du montant. La règle
est que la somme est déterminée au jour où le juge statue. La dette de réparation est une dette de
valeur c'est-à-dire quand on doit non pas une somme dont le montant est fixé mais on doit quelque
chose qui est exprimé dans les termes d’une valeur. Les dommages et intérêts peuvent être versés
sous forme d’une rente souvent par les assurances.

SECTION II : LA QUESTION DE L’ACTION EN REPARATION


C’est a priori la victime qui va agir pour demander réparation, et l’auteur du dommage qui sera
défendeur. Lorsqu’il s'agit d’incapables ce sont leurs représentants qui agissent en justice. Il s'agit
bien de distinguer l’action des parents en leur nom propre et au nom de leur enfant mineur.
La question se pose pour les actions collectives. La possibilité d’agir en justice pour un intérêt
collectif est limitée. Souvent l’action est autorisée pour les associations en vertu de la loi. La règle
générale dégagée par la jurisprudence est d’autoriser l’action lorsqu’il est dans son objet social la
défense des intérêts en justice.

Les juges sont réticents à l’admission des actions des associations de défense. Alors que ce
qui concerne La transmission de l’action, Le plus souvent, les héritiers de la victime pourront agir en
tant que victime par ricochet. Se pose néanmoins la question de l’action après décès de la victime.
Les préjudices patrimoniaux peuvent être transmis. La réparation des préjudices moraux, bien que
plus personnels, a pu également être transmise.

La question se pose de La subrogation personnelle. Il s'agit d’un mode de transmission entre


vifs. On est alors subrogé dans les droits de quelqu’un vis-à-vis de quelqu’un d’autre.
Elle existe pour les tiers payeurs. Ils sont alors subrogés dans les droits de la victime vis-à-vis de
l’auteur du dommage (la sécurité sociale, l’un des tiers payeurs envisageables).

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