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gie

Groupement d’intérêt
économique

Epl : mutualisez vos forces !


Sommaire
Introduction page 5

Principales caractéristiques du GIE page 6

1. Une activité économique page 7


2. Une absence de but lucratif page 7

3. Un objet auxiliaire page 7

4. Deux membres minimum page 8

5. Des membres de droit privé ou de droit public page 8

6. Une personnalité morale page 8

7. Un financement des activités avec ou sans capital page 9

8. Des obligations aux dettes sociales à l’égard des tiers page 9

9. Une dénomination page 9

10. Une durée indéterminée page 9

11 Un contrat constitutif page 9

Gouvernance et gestion du GIE page 10

1. Organes de gestions : les administrateurs page 11


1.1. Composition
1.2 Nomination et fin de mandat des administrateurs
1.3 Pouvoirs et responsabilités des administrateurs

2. L’assemblée du groupement page 12


2.1 Pouvoirs
2.2 Modalités de fonctionnement
2.3 Quorum et majorité

3. Obligations comptables et contrôle de gestion page 12


3.1 Contrôle de la gestion
3.2 Contrôle des comptes
Personnel du GIE page 14

1. Le personnel propre page 15


2. Le transfert de personnel page 15
2.1 Le transfert au regard du Code du travail
2.2 Le transfert conventionnel

3. La mise à disposition de personnel page 16


3.1 Statut des salariés
3.2 Conditions du prêt de main d’oeuvre
3.2.1 Absence de but exclusif de prêt de main-d’oeuvre
3.2.2 Absence de but lucratif
3.3 P
 rocédure de mise à disposition : accord exprès du salarié
par la conclusion d’un avenant au contrat de travail

Formalités liées à la création page 18

1. Procédure de création page 19


2. Les actes de la création page 19
2.1 Contrat constitutif
2.2 Règlement intérieur
2.3 Démarches administratives
2.3.1 Domiciliation
2.3.2 Dépôt au greffe du tribunal de commerce
2.3.3 Numéro d’identification
2.3.4 Publicité

Relations contractuelles page 22

1. Relations contractuelles entre le GIE et ses membres page 23


2. Nature du GIE page 24

p. 2 | 3
Introduction  

Le développement de la gamme des Entreprises Les raisons ayant amené les Entreprises publiques
publiques locales a conduit leurs actionnaires et leurs locales à créer des GIE ou y participer sont :
dirigeants à s’interroger sur les modes de coopération • l a souplesse de la formule juridique, le GIE étant
entre les différentes composantes de cette gamme qui créé par convention et géré selon les dispositions du
peuvent être associées sur un même territoire. contrat ;
• l a mise en commun des moyens pour l’exploitation de
La recherche de synergies pour acquérir une meilleure services, par exemple, l’informatique, la comptabilité, le
efficacité favorise également un rapprochement de ces juridique… ;
structures.
• le lancement d’actions communes de commercialisation ;
Dans une grande majorité des cas, cette mutualisation • l a possibilité de mener, avec efficacité et souplesse,
se concrétise par la constitution d’un groupement d’in- des actions en matière de développement durable.
térêt économique (GIE) dont l’objectif principal est de
faciliter ou de développer l’activité économique de ses Ces différents avantages expliquent le succès des GIE,
membres. mais ils ne doivent pas masquer les inconvénients de ce
type de structure, comme le fait que les membres soient
Il permet à ces derniers, tout en conservant leur individua- indéfiniment et solidairement responsables de ses
lité et leur autonomie, de mettre en commun certaines dettes.
activités et de regrouper leurs moyens. Chacun pourra
ainsi poursuivre plus efficacement le développement de La première démarche à engager avant d’envisager la
sa propre activité. création d’un groupement sera de réaliser des études
préliminaires. Il est essentiel de vérifier la faisabilité du
Un des avantages du GIE réside dans sa grande souplesse. projet préalablement à sa mise en œuvre. Les fondateurs
Celle-ci s’exprime à travers la très grande liberté dans devront s’accorder sur le contenu du projet commun (fi-
l’organisation et le fonctionnement du groupement nalité, objectifs, définition de la politique du GIE, mise en
accordée par les textes, sous réserve du respect de place du in house…) dont la faisabilité, tant technique
quelques règles. que financière, aura été confirmée.

p. 4 | 5
Principales
caractéristiques
du GIE
1

Le groupement d’intérêt économique (GIE) trouve sa source dans l’ordonnance n° 67-821 du 23


septembre 1967, codifiée aux articles L.251-1 à L.251-23 du Code de commerce. Il se situe entre la
société civile ou commerciale et l’association permettant le rapprochement de deux ou plusieurs
personnes physiques ou morales exerçant des activités similaires ou complémentaires.

En pratique, le GIE a pour but de faciliter ou de développer


l’activité économique de ses membres, d’améliorer ou
3. Un objet auxiliaire
d’accroître les résultats de cette activité, et non de réa- L’activité d’un GIE doit se rattacher à l’activité économique
liser des bénéfices pour lui-même. Son activité doit de ses membres. Toutefois, son caractère auxiliaire emporte
se rattacher à l’activité économique de ses membres et plusieurs conséquences :
ne peut avoir qu’un caractère auxiliaire1. • Le groupement ne peut se substituer à ses membres
pour accomplir leurs missions statutaires principales.
Le GIE présente les caractéristiques suivantes : • L’objet du GIE doit avoir un rapport direct avec l’activité
de ses membres. Il ne saurait lui être étranger ou incom-
1. Une activité économique patible. Autrement dit, des activités nouvelles sans
rapport avec celles de ses membres ne peuvent être
Il doit favoriser ou développer une activité économique. confiées à un GIE.
• L’activité du GIE ne doit pas devenir autonome par rap-
port à celle de ses membres, sous peine d’être requali-
fiée en société créée de fait2. 2
2. Une absence de but lucratif • Seules des activités accessoires ou complémentaires
à celles de ses membres peuvent être confiées à un
En principe, le but du GIE n’est pas de réaliser des bénéfices GIE. La mise en commun de ces activités, accessoires
pour lui-même, mais il ne lui est pas interdit d’en faire et, ou complémentaires, doit ainsi faciliter l’accomplisse-
dans cette hypothèse, de les partager entre ses membres. ment, par les membres du groupement, de leurs acti-
vités principales.
! Attention
En pratique, pour apprécier les activités qui pourraient
Un groupement constitué dans le but de réaliser être confiées à un GIE constitué entre pouvoirs adju-
et de partager des bénéfices peut être requalifié en dicateurs ou entités adjudicatrices (entre une Société
société créée de fait. publique locale ou une Société publique locale d’amé-
nagement et une Société d’économie mixte, entre Socié-
tés d’économie mixte ou entre bailleurs sociaux, etc.),

1. Article L.251-1 du Code de commerce 2. CA Paris, 30 mai 2008 : JurisData n° 2008-365399 ; RJDA 12/08, n° 1285
p. 6 | 7
il conviendra d’examiner les missions dévolues statu-
tairement à ces sociétés afin de distinguer les activités ! Attention
relevant de leur « cœur de métier » de celles qui auront Lorsqu’il ne comprend plus qu’un seul membre, le
un caractère plus accessoire. groupement doit être dissous. En revanche, aucun
maximum n’est prévu.
Exemples

Dans le domaine du logement social, les organismes


HLM, ainsi que les Sociétés d’économie mixte de 5. D
 es membres de droit privé
construction ou de gestion de logements sociaux,
ne sauraient confier à un GIE leurs compétences ou de droit public
essentielles en matière de maîtrise d’ouvrage ou
de gestion locative, dans la mesure où ces missions Les membres du GIE peuvent être des personnes physi-
constituent leur « cœur de métier3 » . ques ou des personnes morales de droit privé (Sem, Spl,
Spla, société, association dont l’activité est économique,
Un bailleur social peut cependant participer à un syndicat, autre GIE etc.) ou de droit public (État, collecti-
GIE qui a pour objet « d’assurer à ses seuls adhérents vité locale et entreprise publique).
le fonctionnement et la maintenance d’un système
d’information, la mise au point de logiciels, le conseil
en organisation et des prestations de formation
! Attention

pour toutes les missions qui concernent la réalisation Afin que les prestations du GIE ne soient pas
de leurs missions4 ». soumises à des obligations de mise en concurrence
et de publicité, le GIE ne pourra être créé qu’entre
On peut penser qu’un GIE puisse être créé pour lui pouvoirs adjudicateurs ou entités adjudicatrices
confier notamment des missions dans les domaines (Cf. Relations contractuelles p. 22).
juridique, de la démarche qualité, des ressources Cela exclut par exemple la participation d’une filiale
humaines (préparation des fiches de paie, organi- de Sem.
sation des formations délivrées aux personnels de
ses membres, etc.), de la communication auprès des
tiers sur l’activité de ses membres, de l’expertise et Les bailleurs sociaux peuvent également créer entre eux
de l’assistance technique, dès lors que ces missions un GIE6. Cependant, seuls les organismes HLM, les Socié-
ne constitueraient pas les compétences statutaires tés d’économie mixte de construction et de gestion de
essentielles des membres du groupement, du logements locatifs sociaux, les organismes collecteurs
contrôle interne, de la finance, la comptabilité et de du 1 %, et les organismes agréés à la maîtrise d’ouvrage
la prospection foncière. ou à l’ingénierie sociale, financière et technique, ou en-
core à l’intermédiation locative et à la gestion locative
sociale peuvent être membres du groupement.6
Enfin, l’objet du GIE peut être civil, commercial. Le GIE
n’est commercial que s’il effectue des actes de commerce
au sens du Code5.3
! Attention

Le groupement doit avoir pour finalité la mise en


commun de moyens au profit de ses membres, et
4. Deux membres minimum assurer une répartition des coûts entre membres
en fonction de l’utilisation des services par
Le GIE doit comprendre au minimum deux membres, chacun d’entre eux. Une convention organise le
qui peuvent être des personnes physiques ou morales fonctionnement et la répartition des coûts.
de droit privé.45

3. Rapport du conseiller d’Etat Loloum du 25 juillet 2005 sur les modalités de


coopération entre organismes HLM ; voir également en ce sens les rapports
publics 2005, 2006 et 2008 de la Miilos
4. CAA Paris, 24 févier 2004, Préfet des Yvelines, n° 99PA04030
5. Article 110-1 du Code de commerce 6. Article L.423-6 du Code de la construction et de l’habitation
6. Une personnalité morale 9. Une dénomination
Le GIE jouit de la personnalité morale et de la pleine Elle est librement choisie par ses membres. Tous les actes
capacité à compter de son immatriculation au registre et documents du groupement destinés aux membres
du commerce et des sociétés7.7 doivent mentionner les mots « groupement d’intérêt
économique » ou le sigle « GIE ».

7. U
 n financement des activités ! Attention

avec ou sans capital Le ministère public ou toute personne intéressée


peut demander au président du tribunal compétent,
Un GIE peut être constitué : statuant en référé, d’enjoindre, le cas échéant sous
• s ans capital. Dans ce cas, il n’y a pas d’apport sauf des astreinte, au représentant légal du GIE de porter sur
apports en industrie. Pour autant, cela ne signifie pas tous les actes et documents émanant de ce groupe-
que le groupement n’a pas de patrimoine ; un droit ment la dénomination de celui-ci, suivie immédia-
d’entrée peut être versé par les membres. tement et lisiblement de la mention ou des initiales
« Groupement d’intérêt économique » ou « GIE »9.
 vec un capital8. Plusieurs types d’apports peuvent être
•a
effectués ; les plus fréquents sont ceux en numéraire.8

Dans les deux cas, le GIE est financé par les cotisations 91011

de ses membres, selon des échéances préétablies, ou


abondées suite à des appels de fonds qui seraient effectués 10. Une durée déterminée
selon les besoins de fonctionnement du groupement.
En outre, il peut être prévu que chaque prestation du Le GIE doit être constitué pour une durée déterminée10.
GIE fasse l’objet d’un paiement par le membre bénéfi-
ciaire. La liberté la plus absolue est, là encore, laissée aux
fondateurs du groupement pour fixer le montant des 11. Un contrat constitutif
cotisations et leurs règles de perception.
L’acte fondateur du GIE est d’ordre contractuel. Le
contrat constitutif du GIE ou contrat de groupement, qui
8. D
 es obligations aux dettes constitue ainsi ses statuts, détermine l’organisation du
groupement11 (Cf. Formalités liées à la création du GIE
sociales à l’égard des tiers p. 18). Le contrat doit être écrit, soit sous la forme d’acte
sous seing privé, soit sous forme notariée.
Les membres du GIE sont indéfiniment et solidairement
responsables de ses dettes. En effet, l’obligation aux dettes
sociales est indéfinie, de sorte que chaque membre est tenu
de la totalité des dettes impayées par le groupement sur
la totalité de ses biens. Les membres sont donc solidaires,
sauf convention contraire avec le tiers cocontractant. C’est
une obligation légale, et toute clause du contrat constitutif
limitative ou exclusive de responsabilité est inopposable
aux tiers.

Par ailleurs, les créanciers du GIE ne peuvent poursuivre


le paiement de leur dette contre un membre qu’après
avoir vainement mis en demeure le GIE par acte extra-
judiciaire.
9. Article L.238-3 du Code de commerce
7. Article L.251-4 du Code de commerce 10. Article L.251-1 du Code de commerce
8. Article L.251-3 du Code de commerce 11. Article L.251-8 du Code de commerce

p. 8 | 9
Gouvernance
et gestion du GIE
2

Si le contrat de groupement d’intérêt économique détermine librement l’organisation du groupement,


certaines règles s’imposent quant à l’existence d’une administration du GIE, d’une assemblée réunissant
les membres du groupement et de deux organes de contrôle de la gestion et des comptes.

En pratique, une réflexion sur le fonctionnement du GIE est Sous ces réserves, le contrat de groupement ou, à
souhaitable et devra donc être engagée en amont pour défaut, l’assemblée des membres organise librement
pouvoir intégrer certaines considérations dans les statuts. l’administration du groupement12. Un GIE peut ainsi être
administré par un ou plusieurs administrateurs réunis au
sein d’une instance collégiale.1
! Attention

Afin de pouvoir justifier de la théorie des relations in


house, il sera nécessaire d’appliquer le contrôle réputé 1.2 N
 omination et fin de mandat
analogue (Cf. Relations contractuelles p. 22). des administrateurs

Les administrateurs peuvent être des personnes physiques


ou morales. Ils peuvent être des membres du groupement
ou des tiers. Le contrat de groupement peut poser des
1. O
 rganes de gestion : conditions supplémentaires (âge, compétence, partici-
les administrateurs pation minimale, durée de présence, etc.).

Le contrat constitutif ou, à défaut, l’assemblée des membres


précise le mode de désignation, la durée du mandat, ainsi
1.1 Composition que les modalités de son renouvellement, s’il y a lieu.

Le groupement est administré par une ou plusieurs La désignation fait l’objet d’une mesure de publicité
personnes. Le contrat de groupement ou, à défaut, de droit commun (dépôt au greffe, inscription au RCS
l’assemblée des membres nomme les administrateurs et avis au BODACC). Le nombre d’administrateurs
dont il détermine les attributions, les pouvoirs et les est également librement déterminé par le contrat
conditions de révocation. constitutif.

12. Article L.251-11 du Code de commerce

p. 10 | 11
Les fonctions d’administrateur prennent fin en cas de décès, 2.2 Modalités de fonctionnement
d’incapacité, d’incompatibilité, de démission, d’arrivée
du terme sans renouvellement ou de révocation. La La réunion d’une assemblée est de la compétence
cessation des fonctions d’un administrateur fait l’objet des administrateurs. Ils y procèdent quand ils la jugent
d’une inscription modificative au registre du commerce opportune, même si le contrat constitutif peut en
et des sociétés dans le délai d’un mois. prévoir la périodicité et indiquer des hypothèses de
tenue obligatoire.

1.3 Pouvoirs et responsabilités Une assemblée doit cependant obligatoirement se tenir


des administrateurs lorsque plus du quart des membres le demande14, ou en
cas d’exercice de la procédure d’alerte du commissaire
Les pouvoirs des administrateurs sont déterminés libre- aux comptes15. Il reste que la tenue d’une assemblée est
ment dans le contrat constitutif. Toutefois les limitations souhaitable pour l’approbation des comptes de l’exercice
de pouvoirs n’ont d’effet qu’à l’égard des membres du et toutes les fois qu’une décision excède les pouvoirs du
groupement. Vis-à-vis des tiers, les administrateurs en- ou des administrateurs.
gagent le groupement par tout acte entrant dans l’objet
social. En l’absence de disposition légale, le contrat constitutif
fixe l’organe compétent pour convoquer l’assemblée (en
À défaut de limitation statutaire, les administrateurs sont général un administrateur), ainsi que les modalités de
tenus d’agir dans les limites de l’objet social (principe de convocation (forme, date). La convocation, adressée à
spécialité) et dans l’intérêt du groupement. Les adminis- tous les membres, doit contenir, outre l’ordre du jour, les
trateurs sont responsables, individuellement ou solidai- date et lieu de la réunion.34
rement, selon le cas, envers le groupement ou envers les
tiers des infractions aux dispositions législatives et régle-
mentaires applicables au GIE, de la violation des statuts 2.3 Quorum et majorité
du groupement ainsi que de leurs fautes de gestion.
Les membres du groupement pourront prévoir les condi-
Le représentant permanent de la personne morale tions de quorum et de majorité dans le contrat constitutif.
administrateur encourt les mêmes responsabilités, civile
et pénale, que s’il était administrateur en son nom propre. Dans le silence du contrat, les décisions se prennent à
l’unanimité16. L’unanimité s’entend de celle des membres,
et non celle des présents ou représentés.
2. L’assemblée du groupement Le contrat constitutif peut déroger à la règle de l’una-
nimité en prévoyant que toutes les décisions ou certaines
2.1 Pouvoirs d’entre elles sont prises à une majorité qu’il fixe. La sup-
pression de la règle de l’unanimité ne peut être prise
L’assemblée d’un GIE dispose des plus larges pouvoirs. qu’à l’unanimité.5
Elle est habilitée à prendre toute décision, y compris de
dissolution anticipée ou de prorogation, dans les conditions
déterminées par le contrat13. Les fondateurs du GIE dispo- 3. L es obligations comptables
sent d’une liberté pour fixer la compétence de l’assemblée.
et le contrôle de gestion
Néanmoins, un certain nombre de décisions relèvent en
principe de l’assemblée telles que la modification des Le contrôle de gestion d’un GIE doit être confié à des
statuts, la désignation et la révocation des administra- personnes physiques et le contrôle des comptes doit
teurs, des personnes chargées du contrôle de la gestion être exercé dans les conditions prévues par le contrat
et des comptes, lorsque ces désignations n’ont pas été constitutif du groupement17.6
faites par le contrat constitutif, ainsi que la fixation de
leur rémunération ou encore l’approbation des comptes 14. Article L.251-10, al. 3 du Code de commerce
de l’exercice.2 15. Article L.251-15 du Code de commerce
16. Article L.251-10, al. 1er du Code de commerce
13. Article L.251-10 du Code de commerce 17. Article L.251-12 du Code de commerce
Le fonctionnement du GIE est soumis à un double
contrôle destiné à protéger les membres sur lesquels
pèse une obligation solidaire et indéfinie aux dettes du
groupement.

Comme toute personne morale de droit privé, même


non commerçante, ayant une activité économique, le
GIE peut également nommer un commissaire aux comptes
titulaire et un commissaire aux comptes suppléant dans
les conditions de droit commun.

3.1 Contrôle de la gestion

Il revient au contrat constitutif du GIE de préciser les mo-


dalités de ce contrôle obligatoire sous réserve que les
contrôleurs soient des personnes physiques et qu’ils ne
soient pas nommés administrateurs du groupement18.
Les contrôleurs sont choisis parmi les membres du GIE
ou en dehors d’eux.

Le contrat constitutif détermine librement leurs attribu-


tions, leurs pouvoirs d’investigation, leur rémunération,
la durée de leurs fonctions, les conditions de leur révo-
cation. La nomination et la cessation des fonctions des
contrôleurs de gestion doivent faire l’objet de mesures
de publicité légale.7

3.2 Contrôle des comptes

Le contrat constitutif du groupement est libre d’orga-


niser à sa guise le contrôle des comptes (conditions et
mode de nomination des contrôleurs, mission, durée de
leurs fonctions, etc.) sauf lorsque le GIE compte au moins
cent salariés à la clôture d’un exercice.

Dans ce cas, le contrôle doit être exercé par un ou plu-


sieurs commissaires aux comptes inscrits et nommés par
l’assemblée pour une durée de six exercices.

18. Article L.251-12, al. 1er du Code de commerce

p. 12 | 13
Personnel du GIE
3

Le GIE peut disposer de son propre personnel ou d’un personnel mis à disposition par ses membres,
dans le respect des règles fixées par le Code du travail. Le personnel du GIE est de droit privé. Les
règles qui lui sont applicables sont définies par le Code du travail.

Le GIE dispose d’un personnel propre soit par : 2.2 Le transfert conventionnel
• la voie du recrutement ;
• la voie d’un transfert conventionnel des contrats de Les contrats de travail des salariés des membres du
travail de certains salariés par les sociétés membres du groupement peuvent être transférés au groupement
groupement ; de manière conventionnelle. Ce transfert conventionnel
• la mise à disposition de salariés de la Sem. impliquera toutefois de recueillir l’accord exprès et non
équivoque des trois parties concernées, c’est-à-dire du
salarié, du premier et du second employeur.
1. Le personnel propre Le salarié doit être renseigné sur le fait qu’il s’agit d’une ap-
plication volontaire du transfert, qu’il a le droit de refuser et
Le GIE dispose de son propre personnel. Cette solution
de donner son accord exprès après avoir disposé d’un délai
est juridiquement sécurisée.
de réflexion suffisamment long pour faire son choix.

Lorsqu’il existe un comité d’entreprise ou, à défaut, des


2. Le transfert de personnel délégués du personnel, celui-ci doit obligatoirement
être consulté.
2.1 Le transfert au regard du Code du travail

La création d’un GIE n’est pas de nature à emporter


! Attention

l’application de l’article L.1224-1 du Code du travail, Le refus du salarié n’est pas en lui-même une cause de
c’est-à-dire un transfert automatique des contrats de licenciement (Cass. soc. 9 novembre 2005, n° 03-45483,
travail des salariés employés par ses membres pour BC V n° 315). Les salariés, dont le contrat de travail se-
l’accomplissement des missions qui seront confiées au rait transféré, deviendraient salariés du GIE. Par prin-
groupement. cipe, le contrat de travail est maintenu dans les mê-
mes conditions. Par exemple, l’ancienneté des salariés
acquise chez leur employeur d’origine est reprise dans
leurs nouvelles relations contractuelles avec le GIE. Ce
dernier exercera sur eux le pouvoir hiérarchique.

p. 14 | 15
3.2.1 Absence de but exclusif de prêt
! Attention de main-d’œuvre
Le transfert peut avoir un impact sur le statut Une mise à disposition de salariés sera légale si elle n’a
collectif des salariés (les conventions et accords pas pour but exclusif le prêt de main-d’œuvre, c’est-à-
collectifs, les usages, les engagements unilatéraux, dire si elle « n’est que la conséquence nécessaire de la
les accords atypiques, le dispositif de l’épargne sala- transmission d’un savoir-faire ou de la mise en œuvre
riale, la protection sociale complémentaire, etc.). d’une technicité qui relève de la spécificité propre de
l’entreprise prêteuse »20.2
Ce transfert pourrait également être envisagé
à temps partiel dans le cadre d’un multisalariat Une mise à disposition sera ainsi licite si elle correspond
entre les différentes structures. à une tâche clairement définie, qui fait notamment
appel à une spécificité propre à l’entreprise prestataire.

Au contraire, si les salariés sont mis à la disposition d’une


société pour réaliser une mission qui relève de « l’acti-
3. L a mise à disposition vité normale et permanente » de cette dernière, ou de
son « domaine de compétence », les juges estiment que
de personnel cette mise à disposition a pour « objet exclusif un prêt de
main-d’œuvre »21.3
La mise à disposition de personnel au bénéfice du GIE
est très encadrée par la loi, ce qui implique d’être vigilant Dès lors que des salariés sont mis à disposition d’un GIE
sur sa mise en œuvre. Les risques juridiques ne sont pas pour lui permettre d’accomplir des activités qui relèvent
neutres (délit pénal) et indépendamment de sa licéité de son domaine de compétence, tel qu’il est défini par
au regard du Code de travail, la question de savoir si ses statuts, il existe un risque réel que cette mise à dispo-
une mise à disposition de personnel au profit du GIE est sition soit considérée comme ayant pour « but exclusif le
conforme aux règles de la commande publique se pose. prêt de main-d’œuvre ».
C’est la raison pour laquelle, le recrutement de person-
nel propre ou le transfert conventionnel de contrat de 3.2.2 Absence de but lucratif
travail est à privilégier. Un prêt de main-d’œuvre n’est illicite que s’il a éga-
lement un « but lucratif » qui, selon la jurisprudence,
« peut consister, au profit de l’utilisateur ou du prêteur
3.1 Statut des salariés de main-d’œuvre, en un bénéfice, un profit ou un gain
pécuniaire »22.4
Dans le cas d’une mise à disposition de salariés auprès
du GIE, les salariés concernés resteraient soumis au sta- Une mise à disposition poursuit ainsi un but lucratif si
tut propre à leur entreprise d’origine et conserveraient l’entreprise prestataire tire un bénéfice de l’opération ré-
avec elle un lien de subordination. Ces salariés conti- sultant de la différence entre le prix perçu de l’entreprise
nueraient donc à disposer des avantages issus des utilisatrice et le coût de la main-d’œuvre.
conventions collectives et des accords d’entreprise
conclus avec leur employeur d’origine. Le juge recherche cependant si le but poursuivi par
l’opération est réellement la recherche d’un profit. Ainsi,
une mise à disposition est légale si le but de l’opération
3.2 Conditions du prêt de main-d’œuvre n’est pas la recherche d’un profit mais bien la volonté de
réaliser des économies en rationnalisant les moyens de
Pour être licite, une mise à disposition ne doit pas avoir fonctionnement de différents services23.5
pour « but exclusif le prêt de main-d’œuvre » et ne doit
pas avoir « un but lucratif »19. Ces deux conditions étant Par ailleurs, le remboursement au prix coûtant d’une
toutefois cumulatives, leur réunion est nécessaire pour mise à disposition par le bénéficiaire auprès de l’entre-
que le délit de prêt illégal de main-d’œuvre ou délit de
marchandage soit constitué (art L.8231-1).1 20. Cass. crim., 9 juin 1993 : RJS 93, n° 815
21. Cass. crim., 15 février 2005, Société Carrefour France, n° 04-80.806 et CA Paris,
24 février 2009, SAS Broadcasting Network, n° S 07/00569
22. Cass. crim., 20 mars 2007, n° 05-85.253
19. Article L.8241-1 du Code du travail 23. Cass. soc., 1er avril 2003, La Croix rouge française, n° 02-14680
prise prêteuse constitue un élément supplémentaire de lorsque le poste occupé dans l’entreprise utilisatrice
nature à conforter la légalité de cette opération. figure sur la liste de ceux présentant des risques particu-
liers pour la santé ou la sécurité des salariés mentionnés
En pratique à l’article L.4154-2, alinéa 2 du Code du travail.

Les membres du GIE devront particulièrement veiller De même, l’entreprise utilisatrice, lorsqu’elle en est dotée,
à mettre à disposition le personnel concerné à titre informe et consulte son comité d’entreprise ou, à défaut,
gratuit, c’est-à-dire sans marge. ses délégués du personnel, de même que son CHSCT
La refacturation devra donc se faire à l’euro du préalablement à l’accueil de salariés mis à disposition
salaire toutes charges comprises, à savoir le salaire dans le cadre d’un prêt de main-d’œuvre.
plus les charges et les éventuels remboursements de
frais.

! Attention
Il importe de respecter les règles définies par le Code
du travail sous peine de risquer une condamnation
pour délit de marchandage24. Ce délit est passible
de sanctions pénales : deux ans de prison, 30 000 €
d’amende pour les personnes physiques et 50 000 €
pour les personnes morales.
Sont alors coupables tant celui qui met à disposition
du personnel que celui qui bénéficie de la mise à
disposition.

3.3 Procédure de mise à disposition :


accord exprès du salarié par la conclusion
d’un avenant au contrat de travail

L’opération de prêt de main-d’œuvre à but non lucratif


requiert l’accord du salarié concerné. Un avenant au
contrat de travail devra être signé par le salarié précisant
le travail confié dans l’entreprise utilisatrice, les horaires
et le lieu d’exécution du travail ainsi que les caractéristiques
particulières du poste de travail.

Le cas échéant, les représentants du personnel doivent


être consultés. Le comité d’entreprise (CE) ou, à défaut,
les délégués du personnel de l’entreprise prêteuse sont
informés et consultés préalablement à la décision de
procéder à des prêts de main-d’œuvre. Le CE est informé
des différentes conventions de prêt de main-d’œuvre
signées.

Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de


travail (CHSCT) de l’entreprise prêteuse est informé

24. Article L.8231-1 du Code de travail

p. 16 | 17
Formalités
liées à la création
4

La constitution du groupement d’intérêt économique suppose qu’il respecte des conditions de fond,
de forme et, enfin, de publicité afin de devenir une personne morale.

1. Procédure de création ! Attention

Toute création d’un GIE par des Sem, des Spl et des Spla La rédaction du contrat de groupement est une étape
devrait faire, simultanément, l’objet d’une double auto- importante qu’il ne faut pas négliger. Le contrat
risation : constitutif doit contenir notamment les indications
suivantes :
•U
 ne délibération préalable de la ou des collectivités • la dénomination du groupement ;
territoriales et de leurs groupements actionnaires • les nom, raison sociale ou dénomination sociale,
disposant d’un siège au conseil d’administration ; la forme juridique, l’adresse du domicile ou du siège
social et, s’il y a lieu, le numéro d’immatriculation
•U
 ne délibération du conseil d’administration. au registre du commerce ou au répertoire des mé-
tiers, de chacun des membres du groupement ;
• la durée pour laquelle le groupement est constitué ;
• l’objet du groupement ;
2. Les actes de la création du GIE • l’adresse du siège du groupement ;
• toutes les dispositions relatives au fonctionnement
2.1 Contrat constitutif (administration, contrôle, assemblées, décisions
collectives, répartition des bénéfices et des pertes,
Le groupement d’intérêt économique est constitué admission, exclusion des membres, ...), à la disso-
par un contrat écrit qui détermine très librement l’orga- lution, à la prorogation et à la liquidation du grou-
nisation du groupement, sous réserve cependant des pement ;
dispositions du Code de commerce25 et des clauses rela- • et toutes les dispositions relatives au in house.
tives au in house26 (Cf. Relations contractuelles p. 22).12

25. Article 251-8 du Code de commerce.


26. Article 23 de l’ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005

p. 18 | 19
Le contrat peut également prévoir d’autres éléments déposer le dossier directement auprès du greffe du
facultatifs et non limitatifs que les membres peuvent tribunal de commerce, dans le ressort duquel est situé le
librement ajouter  : les conditions de quorum et de siège du groupement, soit passer par l’intermédiaire du
majorité, la cooptation de nouveaux membres, la ré- centre des formalité des entreprises (CFE) au greffe du
partition des bénéfices, les conditions de liquidation, tribunal de commerce.
etc. Toute modification du contrat doit être établie et
publiée dans les mêmes conditions que le contrat lui- Le dossier devra indiquer divers éléments.
même.
Actes et pièces à produire en annexe au RCS :
Le contrat constitutif doit être rédigé par écrit, par acte • deux contrats de groupement s’ils sont établis par acte
notarié ou sous seing privé (établi dans ce cas en autant authentique, ou deux originaux timbrés et enregistrés
d’exemplaires qu’il y a de signataires, plus quatre originaux du contrat par la recette des impôts, datés et signés par
supplémentaires pour les formalités d’enregistrement et tous les membres ou leur mandataire, s’ils sont établis
de dépôt au greffe). par acte sous seing privé. Les pouvoirs pour la signa-
ture du contrat sont déposés en deux exemplaires ori-
ginaux ;
En pratique

Les membres devront : • deux copies, certifiées conformes par le représentant


• établir le contrat de groupement ; légal, des actes de nomination des organes d’adminis-
• procéder à la nomination de ou des administra- tration et de contrôle, si l’administrateur, le contrôleur
teurs, du contrôleur de gestion et du contrôleur des de gestion et le contrôleur des comptes ne sont pas
comptes (ils sont nommés dans le contrat constitutif nommés dans le contrat constitutif ;
ou par acte séparé) ;
• enregistrer le contrat de groupement auprès de la • deux copies certifiées conformes de l’acte conférant la
recette des impôts du siège social du groupement qualité de représentant permanent d’une société nom-
(préalablement à la demande d’immatriculation mée administrateur.
au registre du commerce et des sociétés).
Pièces justificatives à joindre au dossier :
• un formulaire de déclaration de GIE (formulaire « G0 »)
dûment rempli et signé ;

2.2 Règlement intérieur


! Attention
Le contrat constitutif est généralement accompagné Sur le formulaire G0, il doit être déclaré, l’existence
d’un règlement intérieur qui le complète et précise cer- ou non d’une clause d’exonération des dettes so-
taines de ses modalités d’application ainsi que les droits ciales nées antérieurement à l’entrée des membres
et obligations des membres. Le règlement intérieur dans le groupement ainsi que la nature civile ou
oblige tous les membres au même titre que le contrat commerciale de l’activité.
constitutif, mais il n’est pas soumis à publicité.

• un pouvoir en original de l’administrateur s’il n’a pas signé


2.3 Démarches administratives lui-même le formulaire G0 ;

2.3.1 Domiciliation • une pièce justifiant de l’occupation régulière des locaux


Le représentant du GIE doit justifier auprès du greffe du siège (par tous moyens : bail, contrat de domicilia-
de l’occupation régulière des locaux du siège du grou- tion, quittance EDF ou téléphone…).
pement par tous moyens (copie du bail commercial, du
contrat de domiciliation, quittance EDF ou de téléphone Pour le contrôleur de gestion (obligatoirement une
récente…). personne physique), le contrôleur des comptes (n’ayant
pas la qualité de commissaire aux comptes), les admi-
2.3.2 Dépôt au greffe du tribunal de commerce nistrateurs personnes physiques :
Le GIE doit être immatriculé au registre du commerce • une copie de la pièce d’identité : passeport ou de la
et des sociétés (RCS). Le représentant du GIE peut soit carte nationale d’identité, ou copie recto-verso du titre
de séjour en cours de validité, le cas échéant. Le sta-
tut porté sur le titre de séjour de son titulaire doit lui
permettre de s’inscrire au RCS ;

•u
 ne déclaration sur l’honneur de non-condamnation,
datée et signée en original par l’intéressé, qui fera l’objet
d’une vérification par le juge commis à la surveillance du
registre du commerce et des sociétés auprès du casier
judiciaire ;

•u
 ne attestation de filiation (nom et prénoms des
parents), sauf si la filiation figure dans un document
déjà produit.

Pour les membres personnes physiques :


•u
 ne copie de la pièce d’identité : passeport ou de la
carte nationale d’identité, ou copie recto-verso du titre
de séjour en cours de validité, le cas échéant.

Pour les administrateurs personnes morales, les mem-


bres personnes morales, le contrôleur des comptes
personne morale :
• un extrait original du registre du commerce et des socié-
tés datant de moins de trois mois si la personne morale
est immatriculée, ou tout document officiel justifiant de
l’existence légale de la personne morale si elle n’est pas
immatriculée au registre du commerce et des sociétés ;

• pour le représentant permanent de l’administrateur,


produire les mêmes pièces que celles prévues pour les
administrateurs personnes physiques, ainsi que deux
copies certifiées conformes de l’acte lui conférant la
qualité de représentant permanent.

Pour les commissaires aux comptes (s’il en a été désignés) :


• fournir un justificatif de leur inscription sur la liste offi-
cielle des commissaires aux comptes si celle-ci n’est pas
encore publiée ;

• fournir la lettre d’acceptation de leur désignation.

2.3.3 Numéro d’indentification


Le numéro d’identification du GIE, attribué par l’Insee,
est le numéro Siren à neuf chiffres. Les documents com-
merciaux établis par le GIE doivent comporter ce numé-
ro avec la mention RCS et le nom de la ville où se trouve
le greffe auprès duquel le GIE est immatriculé.

2.3.4 Publicité
Un avis d’immatriculation est établi et inséré au Bulletin
officiel des annonces civiles et commerciales (Bodacc)
par le greffier, dans les huit jours de la notification du
numéro d’identification Insee du GIE.

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Relations
contractuelles
5

Les Sociétés publiques locales, les Sociétés publiques locales d’aménagement, ainsi que les Sociétés
d’économie mixte étant en principe soumises, pour la passation de leurs propres marchés, aux
dispositions de l’ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005, les prestations que pourrait leur fournir
un GIE devraient en principe être attribuées au terme d’une mise en concurrence.

1. R
 elations contractuelles entre Les conditions tenant à l’activité du GIE :
• les statuts du GIE doivent prévoir que le groupement
le GIE et ses membres fournira exclusivement des prestations à ses membres ;

Pour que la création d’un GIE entre ces sociétés ait un • l’adhésion au GIE doit être réservée, statutairement,
intérêt, il est nécessaire qu’il puisse être considéré que à des personnes morales ayant la qualité de pouvoir
la théorie des relations in house est applicable entre le adjudicateur ;
groupement et chacun de ses membres.
• l’activité du GIE doit être limitée, statutairement, à la
L’article 23 de l’ordonnance du 6 juin 2005 transpose mutualisation de services communs à ses membres ;
cette théorie en droit interne en indiquant que cette
ordonnance n’est pas applicable : • les services fournis par le GIE à ses membres doivent
• « aux marchés conclus entre un pouvoir adjudicateur être refacturés au prix coûtant.
et un cocontractant sur lequel il exerce un contrôle
comparable à celui qu’il exerce sur ses propres servi- Les conditions concernant l’administration du GIE :
ces et qui réalise l’essentiel de ses activités pour lui à • le GIE doit être administré par un organe collégial com-
condition que, même si ce cocontractant n’est pas un posé uniquement de représentants de ses membres ;
pouvoir adjudicateur, il applique, pour répondre à ses
besoins propres, les règles de passation des marchés • chaque membre du groupement doit disposer au sein
prévues par la présente ordonnance ou par le Code des de cet organe collégial du même nombre de voix et de
marchés publics ». représentants ;

Afin de satisfaire les conditions du in house tels que • les décisions les plus importantes du GIE doivent être
définies par l’ordonnance, des conditions doivent être prises à l’unanimité (notamment  : décisions ayant
respectées. des répercussions financières pour le groupement,

p. 22 | 23
approbation des contrats passés par le GIE avec ses
membres, désignation d’un contrôleur de gestion,
fixation des frais de gestion du GIE et du prix de ses
prestations).

Les conditions tenant aux marchés du GIE :


• le GIE doit respecter, pour la passation de ses marchés,
les dispositions de l’ordonnance du 6 juin 2005.

2. Nature du GIE
Les GIE, dont les Sem, les Spl et les Spla sont membres,
sont a priori des pouvoirs adjudicateurs. On entend par
pouvoir adjudicateur : les organismes de droit privé
dotés de la personnalité juridique constitués en vue de
réaliser certaines activités en commun :
• s oit par des pouvoirs adjudicateurs soumis au Code des
marchés publics ;

• s oit par des pouvoirs adjudicateurs soumis à l’ordon-


nance du 6 juin 2005 ;

• s oit par des pouvoirs adjudicateurs soumis au Code des


marchés publics et des pouvoirs adjudicateurs soumis
à l’ordonnance précitée.

Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre du in house


entre les membres du groupement et le GIE, il y a lieu
d’appliquer les règles de l’ordonnance du 6 juin 2005.

En conclusion, des obligations de mise en concurrence


s’imposent aux GIE en leur qualité de pouvoir adjudica-
teur soumis à l’ordonnance du 6 juin 2005 relative aux
marchés passés par certaines personnes publiques ou
privées non soumises au Code des marchés publics.

En pratique, le GIE devra mettre ses marchés en


concurrence.
L’appui aux projets d’Epl,
un service dédié aux Vous souhaitez créer une Epl ?
collectivités locales La Fédération vous guide
La Fédération des Epl accompagne
les élus qui souhaitent créer une Epl en
alimentant leur réflexion stratégique et en
les guidant dans la conduite de leur projet.

Objectif partagé : créer une société sur


des bases solides, afin d’en garantir la
pérennité et le développement.

Contact
Sem

Laurence Nègre – Pôle collectivités locales


Spla
Spl

Tél. : 01 53 32 22 39 – Fax : 01 53 32 22 22 – l.negre@lesepl.fr


Conception : O tempora
www.otempora.com
Mars 2013

Fédération des Epl


95, rue d’Amsterdam
75008 Paris
Tél. : 01 53 32 22 00
Fax : 01 53 32 22 22
contact@lesepl.fr

www.lesepl.fr

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