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Etudier la production littéraire prend plusieurs aspects ; certains
prennent comme point de départ le texte lui-même, d’autre s’intéressent
à l’auteur et son milieu. Un nouveau point de vue s’est produit pour
étudier le lien entre plusieurs textes, plusieurs auteurs ou littératures,
c’est la littérature comparée, sujet de notre étude. Ce travail fait la
présentation de la littérature comparée, de son histoire, ses buts, et ses
écoles, puis discute le problème de sa désignation « la littérature
comparée » que beaucoup de chercheurs trouvent lapsus.
La réflexion naît des idées comparées, et c’est la pluralité des idées qui
porte à les comparer. Celui qui ne voit qu’un seul objet n’a point de
comparaison à faire. Celui qui n’en voit qu’un petit nombre, et toujours
les mêmes dès son enfance, ne les compare point encore, parce que
l’habitude de les voir lui ôte l’attention nécessaire pour les examiner:
mais à mesure qu’un objet nouveau nous frappe nous voulons le
connaître; dans ceux qui nous sont connus nous lui cherchons des
rapports. C’est ainsi que nous apprenons à considérer ce qui est sous
nos yeux, et que ce qui nous est étranger nous porte à l’examen de ce
qui nous touche.1
En tant que méthode, la comparaison n’est pas nouvelle, elle était déjà
utilisée pour expliquer ou pour distinguer certains états ;
la comparaison simple (comparatio), qui n'est pas une image, mais qui
met en rapport deux éléments appartenant au même système
référentiel ("Jean est aussi grand que Paul");
la comparaison par analogie (similitudo), qui, elle, est une image, et qui
fait appel à un univers référentiel différent de celui de l'élément
comparé (La terre est bleue comme une orange, Eluard, L'Amour, la
poésie, "Premièrement")
1
J.-J. ROUSSEAU, Essai sur l’origine des langues, C. Kintzler, éd. Flammarion, GF, 1993, p84.
2
Dans ces deux cas, la ressemblance syntaxique est totale, puisque
la comparaison comporte trois éléments : le comparé, le comparant et
l'outil de comparaison : comme, aussi… que, tel, plus…que, moins…
que, semblable à, etc. 1
Lexique des Termes Littéraires. Sous la direction de Michel Jarrety. Librairie Générale Française. 2001. p. 91
2
http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=f1ARTf0001820
3
- cité par Etiemble, Comparaison n'est pas raison, La crise de la littérature comparée. Les essais cix. Nrf.
Gallimard. Paris. 1963.P.73.
4
- Encyclopaedia universalis. V 13. p. 909
5
- Ibid.
3
domaine, comme Claude Fauriel que l’on considère comme le premier
comparatiste officiel en France ;
Paris n’était pas le champ unique pour les études comparatives en XIXe
siècle, Jean-Jacques Ampère, à Marseille, voulait se consacrer à la
littérature comparée. Il estime que l’histoire littéraire n’est jamais
complète sans l’accomplissement des travaux comparatifs
1
Pierre Brunel et Yves Chevrel, Introduction In Précis de Littérature comparée, sous la direction de Pierre
Brunel et Yves Chevrel. PUF. Paris. 1989. P11
2
- P. Brunel, Cl. Pichois, A.-M. Rousseau. Qu'est-ce que La Littérature comparée? Paris. 1983. P.18.
4
Après Paris,-Marseille, où, à la fin de la Restauration, se fonde un
Athénée, à l'imitation de celui qui dans la capitale avait pris la
succession du vieux Lycée de la Harpe,- c'est-à-dire une sorte de
faculté libre, une chaire à prêcher les idées libérales, sous le couvert
des lettres et des sciences. Jean-Jacques Ampère (…) dès 1826,
voulait se consacrer à la "littérature comparée de toutes les poésie.1
1
- Ibid. pp. 18/19.
2
-Ibid. pp. 23/24.
3
Daniel-Henri Pageaux, Avant-propos. In La Recherche en littérature générale et comparée en France, Aspects
et problèmes. S.F.L.G.C. 1983. Paris. Pp.3/4.
5
Ajoutons que l’enseignement des méthodes comparatistes est un
bénéfice intellectuel non seulement dans les recherches littéraires mais
dans tous les domaines du savoir ;
1
Ibid.
2
- Etiemble. Comparaison n'est pas raison. p.20.
3
- P. Brunel, Cl. Pichois, A.-M. Rousseau. Qu'est-ce que La Littérature comparée? Armand Colin. Paris. 1983.
P.12.
6
différences. Cette étude essaie de trouver des liens possibles entre les
différentes littératures ; faire des comparaisons techniques ou
thématiques. Les études comparatives présente l’image d’un certain
peuple connu à travers sa littérature, reconnaître et suivre certain
phénomène ou mouvement dans la littérature de plusieurs pays. Elle
recherche également des traits d’influence et préciser les gens qui sont
responsable de cette transmission entre les deux littératures que se soit
des livres traduits ou des agents ; des missionnaires, des voyageurs
volontaires ou malgré eux comme les guerriers et les exilés. L’étude
comparée nous aide à mieux comprendre non seulement la littérature
étrangère mais aussi notre littérature. Elle nous permet de défendre
cette littérature qui, grâce à la connaissance des traits de l’autre, sera
plus claire et mieux appréciée
1
Etiemble, Comparaison n'est pas raison, La crise de la littérature comparée. P.88.
7
comparaisons littéraires et à la détection des éléments d'accord et de
désaccord entre les phénomènes de la littérature, puis il s’est terminé
par la mise au point d'être «un moyen simple de l'histoire des sources". 1
Elle n’allait pas plus loin en Angleterre ou en Allemagne. Mais la
littérature comparée a trouvé son succès grâce aux activités de
l’Association internationale de la littérature comparée (AILC) qui était
fondée en 1955. Depuis lors, cette association été confinée à des
conférences et des réunions dans les capitales occidentales. La
treizième conférence en 1991 qui a eu lieu à Tokyo, marque une
ouverture vers le monde au-delà les pays occidentaux ainsi qu’une
indication de la contribution croissante du Japon dans la littérature
comparée.
1
- http://ibrawa.coconia.net/ cite consulté le 13.05.2008 à 12H00.
2
P. Brunel, Cl. Pichois, A.-M. Rousseau. Qu'est-ce que La Littérature comparée? P.28.
3
Etiemble, Comparaison n'est pas raison, La crise de la littérature comparée. P.65.
8
réclament l’étude des relations entre la littérature et les autres domaines
de la connaissance comme l’art (peinture, sculpture, architecture et
musique), la philosophie, l’histoire ainsi que les sciences humaines
comme la politique, la gestion, la sociologie, etc. c’est de comparer la
littérature avec d’autres champs de l’expression humaine.
9
nouveaux domaines de la connaissance, comme l’esthétique de la
réception, la traductologie, la stylistique comparée 1 et La narratologie
comparée qui
Ces deux activités sont bien distinctes : l'une est créatrice, et par là un
art; l'autre, sans être à proprement parler une science, est une branche
de la connaissance ou du savoir.4
1
Etiemble, Comparaison n'est pas raison, La crise de la littérature comparée.P.89.
2
Florence Godeau. Narratologie comparée. In La Recherche en littérature générale et comparée en France en
200. p.254.
3
Dictionnaire étymologique & historique du français. Jean Dubois, Henri Mitterand, Albert Dauzat. Larousse.
2007.
4
René Wellek, Austin Warren. La théorie littéraire. Traduit de l'anglais par Jean-Pierre Audigier et Jean
Gattégno. Poétique. Seuil. Paris. 1971. P. 17.
10
l’histoire et à la biographie, ainsi que sa particularité par rapport à la
psychologie et à la sociologie ;
Ce que dit que la littérature en tant que texte est plus général que les
études qu’on fait sur lui. Notons que ce mot n'est pas nouveau : il est
une création du XIXe siècle. 2 Un mot qui reste toujours, comme l'écrit M.
Marcel Bataillon "un nom qui dit très mal ce qu'il veut dire, littérature
comparée."3
1
- Ibid. p.45.
2
P. Brunel, Cl. Pichois, A.-M. Rousseau. Qu'est-ce que La Littérature comparée? P. 7.
3
- cité par Etiemble, Comparaison n'est pas raison, La crise de la littérature comparée. P.73.
4
Marius-François Guyard. La littérature comparée. Que sais-je? P.5
5
ETIEMBLE. Essais de littérature (vraiment) générale. 3e Editions. Nfr. Gallimard. Paris. 1975. P.21.
6
Cité en http://www.revuerectoverso.com/spip.php?article47.
7
- René Wellek. Op.cit. p. 17.
11
différence sans ressemblance et inversement, et puisque Etiemble
trouve que "L'homme est partout le même"1, l'étude comparée reste
toujours, en étudiant des textes nationaux ou internationaux, à la
recherche de certaines différences ou bien de certaines ressemblances.
Pour A. Peyronie "La Littérature comparée est l'étude du fait littéraire par
sa mise en question à travers une frontière linguistique ou culturelle." 2
Cette étude qui cherche les différences et les ressemblances dans la
littérature nationale et à l'étranger devient selon Etiemble "la littérature
générale". C'est l'histoire de relations littéraires internationales. 3
L'essentiel dans l'investigation de cette étude est de se tenir aux
frontières, linguistiques ou nationales.
1
-ETIEMBLE. Essais de littérature (vraiment) générale. 3e Editions. P.10.
2
- Yves Chevrel. La littérature comparée et la quête d'un territoire. In Comparer L'Etranger, Enjeux du
comparatisme en littérature. Sous la direction d'Emilienne Baneth-Nouailhetas et Claire Joubert. Presses
universitaires de Rennes. 2006. France. P. 52.
3
- Marius-François Guyard. La littérature comparée. P. 10.
4
- Ibid. p.7.
12
dans l'espace, pourvu qu'ils appartiennent à plusieurs langues ou
plusieurs cultures, fissent-elles partie d'une même tradition, afin de
mieux les décrire, les comprendre et les goûter.1
Les termes utilisés pour désigner cette étude, plus ou moins précis sont
sujets à discussions vives. Etiemble hésite même devant deux termes :
la littérature comparée ou les littératures comparées. Il se demande :
1
- P. Brunel, Cl. Pichois, A.-M. Rousseau. Qu'est-ce que La Littérature comparée? P. 150.
2
- Encyclopaedia universalis. V 13. p. 908.
13
Conclusion
La littérature comparée occupe une place considérable dans les
recherches littéraires dès le début de XXe siècle. Elle élargie son
domaine de travail pour comprendre non seulement les relations entre
les textes littéraires, mais aussi la relation de la littérature avec les autres
domaine de l’art et de la connaissance. La France était le point de départ
de cette étude qui dépasserait son pays d’origine pour réunir les
littératures de tous les pays.
Le fait que ce terme est déjà répandu dans le monde entier ne nous
empêche pas de proposer un autre terme « l’étude comparée » qui est, à
nos yeux plus convenable.
14
Bibliographie
- P. BRUNEL, Cl. Pichois, A.-M. Rousseau. Qu'est-ce que La Littérature comparée?
Armand Colin. Paris. 1983.
- Etiemble, Comparaison n'est pas raison, La crise de la littérature comparée. Les essais cix.
Nrf. Gallimard. Paris. 1963.
15
- Marius-François GUYARD. La littérature comparée. Que sais-je? PUF.1er édition
1951. 6e édition: 1er trimestre 1978. Paris.
J.-J. ROUSSEAU, Essai sur l’origine des langues, C. Kintzler, éd. Flammarion, GF,
1993.
- René WELLEK, Austin Warren. La théorie littéraire. Traduit de l'anglais par Jean-
Pierre Audigier et Jean Gattégno. Poétique. Seuil. Paris. 1971.
- http://www.revuerectoverso.com/spip.php?article47.
http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=f1ARTf00
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