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TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE de MULHOUSE

CONTRADICTOIRE - DELIBERE

JUGEMENT CORRECTIONNEL DU : 28 JANVIER 2007


COLLEGIALE
N° de Jugement : 274/2008
N° de Parquet : 0225511

A l'audience publique du TRIBUNAL CORRECTIONNEL, au


Palais de Justice de MULHOUSE le VINGT HUIT JANVIER DEUX
MILLE SEPT

composé de Madame SCHLUMBERGER, Vice Président, faisant fonction


de Président,
conformément aux dispositions de l'article 485 2° alinéa du code de
procédure pénale,

assisté de Monsieur ZIMMERMANN, Greffier,


Délivré :
en présence de Monsieur DEFER,Procureur de la République Adjoint a été
Copie exécutoire le : appelée l'affaire
a
Copie conforme le :
Le Tribunal vidant son délibéré après débats ayant eu lieu du 19 au 22
à novembre 2007 alors qu'il était composé de :
"y
Madame SCHLUMBERGER, Vice-Président, faisant fonction de Président,
Madame FERMAUT, Juge assesseur, Monsieur BOEHRER, Juge
assesseur,

assisté de Monsieur ZIMMERMANN, Greffier,

en présence de Monsieur DEFER, Procureur de la République Adjoint,

ENTRE :

Monsieur le PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE, près ce Tribunal,


demandeur et poursuivant,
-10-

ET :

NOM : SA STOCAMINE représentée par WASMER Bernard


Présidentdu Conseil d'administration
ADRESSE : Mine Joseph Else
VILLE : 68310 WITTELSHEIM

Jamais condamné, libre ,

Comparant et assisté de Maître G.WETTERER, avocat au barreau de


Mulhouse,

Prévenu de :

MISE EN DANGER D'AUTRUI PAR PERSONNE MORALE (RISQUE


IMMEDIAT DE MORT OU D'INFIRMITE) PAR VIOLATION
MANIFESTEMENT DELIBEREE D'UNE OBLIGATION
REGLEMENTAIRE DE SECURITE OU DE PRUDENCE

MISE EN DANGER D'AUTRUI PAR PERSONNE MORALE (RISQUE


IMMEDIAT DE MORT OU D'INFIRMITE) PAR VIOLATION
MANIFESTEMENT DELIBEREE D'UNE OBLIGATION
REGLEMENTAIRE DE SECURITE OU DE PRUDENCE

BLESSURES INVOLONTAIRES PAR PERSONNE MORALE SUIVIES


D'INCAPACITE N'EXCEDANT PAS 3 MOIS CAUSE PAR LA
VIOLATION MANIFESTEMENT DELIBEREE D'UNE OBLIGATION
DE SECURITE OU DE PRUDENCE

BLESSURES INVOLONTAIRES SANS INCAPACITE PAR


MANQUEMENT DELIBERE A UNE OBLIGATION DE SECURITE OU
DE PRUDENCE

NOM : D. Patrice

DATE DE NAISSANCE : 17/02/1959


LIEU DE NAISSANCE : 39300 LONS LE SAUNLER
FILIATION : de D. Michel et de P. Cécile
NATIONALITE : FRANCAISE
ADRESSE :
VILLE :
SITUATION FAMILIALE :
PROFESSION :
-11-

Jamais condamné, libre ,

Comparant et assisté de Maître MOSER et Maître SCHULTZ, avocats au


barreau de Mulhouse,

Prévenu de :

MISE EN DANGER D'AUTRUI (RISQUE IMMEDIAT DE MORT OU


D'INFIRMITE) PAR VIOLATION MANIFESTEMENT' DELIBEREE
D'UNE OBLIGATION REGLEMENTAIRE DE SECURITE OU DE
PRUDENCE

MISE EN DANGER D'AUTRUI (RISQUE IMMEDIAT DE MORT OU


D'INFIRMITE) PAR VIOLATION MANIFESTEMENT DELIBEREE
D'UNE OBLIGATION REGLEMENTAIRE DE SECURITE OU DE
PRUDENCE

BLESSURES INVOLONTAIRES AVEC INCAPACITE I.T'EXCEDANT


PAS 3 MOIS PAR VIOLATION MANIFESTEMENT DELIBEREE
D'UNE OBLIGATION DE SECURITE OU DE PRUDENCE

BLESSURES INVOLONTAIRES SANS INCAP.ACITE PAR


MANQUEMENT DELIBERE A UNE OBLIGATION DE SECURITE OU
DE PRUDENCE

A l'appel de la cause, le Président a constaté la présence, l'identité de la SA


STOCAMINE représentée par WASMER Bernard et D. Patrice , a donné
connaissance de l'acte qui a saisi le Tribunal et a interrogé les prévenus ;

Maître CHAMY, a déclaré se constituer partie civile pour le compte du


Syndicat CFDT MDPA, M. Marc LOYSON, M.Huberl HAEGELIN,
M.Patrick SKRABER, M.René HICKENBICH, M.Gilles BERNARD,
M.Jean-Claude OGORZELES et M.Etienne OGORZELEC ,ct a été entendu
en ses conclusions ;

Maître MARTINEZ a déclaré se constituer partie civile pour le compte de


M.KINGERSTUTH Yann et a été entendu en ses conclusions ;

Maître COLOMB a déclaré se constituer partie civile pour les compte de


Messieurs LOSTUZZO Jean-Claude, ANDREOLLI ASSENJEE Idriss,
BARTH Christophe, BECK Jean-Jacques, BEDNARSKI François,
BENOIN Michel, BLACHOWICZ Jean-Marie, BOFF Robert, BRUCKERT
Patrice, DANNER Françis, DUBLER Daniel, FIMBEL Pascal, FINCK
Gilbert, FRIESS Marius, FUCHS Philippe, GASSER Jean-Marie,
GIACUZZO Paul, GIRARDEY Gérard, GIRNY Eric, GIROLT Daniel,
- 12 -

GRISCHKO Pierre, GUTHLEBEN Françis, HABY Jean-Jacques,


HAMERLA Françis, HASSENFORDER Jean-Pierre, HERMANN Vincent,
HOLDER Jacques, ISELIN Jeannot, KELCHLIN Raymond, KHIAT
Abdeljamel, KINDERSTUTH Alain, KORB Gilbert, KREITTNER Jean-
Luc, KULESZA Gilbert, LAPP Thierry, LOUZI François, LUX Guy,
MATHIS Françis, MAYER Michel, MERTZ Jean-Pierre, MEYER
François, MULLER Philippe, MUTH Edmond, NIED:)OSIK Alain,
OSTERMANN Alain, OTTAVIANI Raphaël, PONCET Serge, PRENNEZ
Jean-Pierre, RANIERI Dominique, RUBRECHT Christian, RUST Claude,
SABRIAN Joseph, SCHNEBELEN Didier, SCHOLLE:IZ Dominique,
SCHROEDER Rémy, SESTER François-Xavier, SOLER Christian,
SPAETER Jackie, THUET Françis, WACHBAR Yves, WAI.,TOSZ Patrick,
WEINZAEPFLEN Armand, WINCKELMULLER Jean Christophe,
WINTERHALTER Patrick, WISS Christian, ZAJAC Françis, ZINCK
Philippe, KUTERMAK Richard, CZARNEKI Pascal, DENIER Jean-Paul,
FISCHER Jacky, HAAG Hervé, HAAS Pierre-Paul, RUBRECHT Christian
et a été entendu en ses conclusions ;

Maître COLOMB a déclaré se constituer partie civile au nom du Syndicat


des Mineurs CGT représenté par M.EIDENSCHENK Michel et a été
entendu en ses conclusions ;

Maître BELZUNG substituant Maître RENAUD a déclaré se constituer


partie civile pour le compte de la Société Mines de Potasse d'Alsace et a été
entendu en ses conclusions ;

Maître STAHL a déclaré se constituer partie civile pour le compte de la


commune de Wittelsheim représentée par Mr RIESMANN Denis et a été
entendu en ses conclusions ;

Le Ministère Public a été entendu en ses réquisitions ;

Les prévenus et leurs conseils ont présenté leurs moyens de défense et les
prévenus ont eu la parole en dernier ;

Le Greffier a tenu note du déroulement des débats ;

Après débats à l'audience publique qui s'est déroulé du 19 au 22 novembre


2007 le Président a informé les parties présentes ou régulièrement
représentées que le jugement serait prononcé à l'audience du 28 janvier
2008, conformément aux dispositions de l'article 485 du code de procédure
pénale ;
- 13 -

LE TRIBUNAL

Attendu que la SA STOCAMINE représentée par Mr WASMER Bernard


Président du Conseil d'administration a été renvoyée devant lé Tribunal
Correctionnel de ce siège par ordonnance en date du 6 juillet 2007 rendue
par Mr BONDUELLE Juge d'Instruction de ce siège ;

Attendu qu'elle a été citée à domicile par exploit de Maître AULLEN ,


Huissier de justice à CERNAY en date du 24/10/2007, accusé de réception
signé le 29/10/2007, pour comparaître à l'audience de ce jour ; que la
citation est régulière en la forme ;

Attendu que le prévenu comparaît ; qu'il convient de statuer


contradictoirement à son encontre en application de l'article 410 du code de
procédure pénale ;

Attendu que la SA STOCAMINE représentée par WASMER Bernard


Président du Conseil d'administration est prévenue :

d'avoir à Wittelsheim et sur le territoire national, entre le mois de juillet et le


mois de décembre 2002 et depuis temps n'emportant pas prescription, par
violation manifestement délibérée d'obligations particulières de sécurité et de
prudence définies par la loi ou le règlement, en l'espèce notamment les
dispositions de l'arrêté préfectoral d'autorisation du 03 février 1997 et les
textes en application desquels cet arrêté a été pris, exposé directement
autrui, en l'espèce les salariés de STOCAMINE et des M.D.P.A intervenus
sur l'incendie et/ou exposés aux fumées, à un risque immédiat de mort ou
d'infirmité permanente, en l'espèce un incendie aux fumées toxiques et
mortelles ;

faits prévus par ART. 223-1, ART. 223-2, 121-2 C. PENAL eet réprimés par
ART. 223-2, ART. 131-38, ART. 223-1, ART. 131-39 2", 3°, 8°, 9° C.
PENAL ;

d'avoir à Wittelsheim et sur le territoire national, entre le mois de juillet et le


mois de décembre 2002 et depuis temps n'emportant pas prescription, par
violation manifestement délibérée d'obligations particulière de sécurité et
de prudence définies par la loi ou le règlement, en l'espèce notamment les
dispositions des articles L231-8, R233-1, R233-1-3 du Code du Travail et
l'article 29 du décret 96-98 du 08 février 1996, exposé directement autrui,
en l'espèce les salariés de STOCAMINE intervenus sur l'incendie et/ou
exposés aux fumées, à un risque immédiat de mort eu d'infimité
permanente, en l'espèce un incendie aux fumées toxiques et mortelles et
susceptibles de libérer des poussières d'amiante ;
-14-

faits prévus par ART. 223-1, ART. 223-2,121-2 C. PENAL.: et réprimés par
ART. 223-2, ART. 131-38, ART. 223-1, ART. 131-39 2°, 3°, 8°, 9° C.
PENAL ;

d'avoir à Wittelsheim et sur le territoire national, entre le mois de juillet et


le mois de décembre 2002 et depuis temps n'emportant pas prescription, par
violation manifestement délibérée d'obligations particulières de sécurité et
de prudence définies par la loi ou le règlement, en l'espèce notamment les
dispositions de l'arrêté préfectoral d'autorisation du 03 février 1997 et les
textes en application desquels cet arrêté a été pris, involontairement causé
des blessures ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure ou
égale à trois mois sur la personne de Jackie SPAETER ;

faits prévus par ART. 222-21 AL. 1, ART. 121-2, ART. 222-20 C. PENAL et
réprimés par ART. 222-21 AL. 2, AL. 3, ART. 222-20, ART. 131-38, ART.
131-39 2°, 3°, 8°, 9° C. PENAL

d'avoir à Wittelsheim et sur le territoire national, entre le mois de juillet et


le mois de décembre 2002 et depuis temps n'emportant pas prescription, par
violation manifestement délibérée d'obligations particulières de sécurité et
de prudence définies par la loi ou le règlement, en l'espèce notamment les
dispositions de l'arrêté préfectoral d'autorisation du 03 février 1997 et les
textes en application desquels cet arrêté a été pris, involontairement causé
des blessures n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail sur la
personne de Francis HAMERLA ;

faits prévus par ART. R. 625-3 C. PENAL et réprimés par ART. R. 625-3,
ART. R. 625-4 C. PENAL ;

Attendu que D. Patrice a été renvoyé devant le Tribunal Correctionnel de ce


siège par ordonnance en date du 6 juillet 2007 rendue par Mr
BONDUELLE Juge d'Instruction de ce siège ;

Attendu qu'il a été cité à Mairie par exploit de Maître HARDY-BOSSE ,


Huissier de justice en date du 8/10/2007, accusé de réception signé le
11/10/2007 pour comparaître à l'audience de ce jour ; que la citation est
régulière en la forme ;

Attendu que le prévenu comparaît ; qu'il convient: de statuer


contradictoirement à son encontre en application de l' article 4 10 du code de
procédure pénale ;
- 15 -

Attendu que D. Patrice est prévenu :

d'avoir à Wittelsheim et sur le territoire national, entre le mois de juillet et le


mois de décembre 2002 et depuis temps n'emportant pas prescription, par
violation manifestement délibérée d'obligations particulières de sécurité et de
prudence définies par la loi ou le règlement, en l'espèce notamment les
dispositions de l'arrêté préfectoral d'autorisation du 03 février 1997 et les
textes en application desquels cet arrêté a été pris, exposé directement
autrui, en l'espèce les salariés de STOCAMINE et des M.D.P.A intervenus
sur l'incendie et/ou exposés aux fumées, à un risque immédiat de mort ou
d'infirmité permanente, en l'espèce un incendie aux fumées toxiques et
mortelles ;

faits prévus par ART. 223-1 C. PENAL et réprimés par ART. 223-1, ART.
223-18, ART. 223-20 C. PENAL ;

d'avoir à Wittelsheim et sur le territoire national, entre le mois de juillet et le


mois de décembre 2002 et depuis temps n'emportant pas prescription, par
violation manifestement délibérée d'obligations particulières de sécurité et de
prudence définies par la loi ou le règlement, en l'espèce notamment les
dispositions des articles L231-8, R233-1, R233-1-3 du Code du Travail et
l'article 29 du décret 96-98 du 08 février 1996, exposé directement autrui, en
l'espèce les salariés de STOCAMINE intervenus sur l'incendie et/ou
exposés aux fumées, à un risque immédiat de mort ou d'infirmité
permanente, en l'espèce un incendie aux fumées toxiques et mortelles et
susceptibles de libérer des poussières d'amiante ;

faits prévus par ART. 223-1 C. PENAL et réprimés par ART. 223-1, ART.
223-18, ART. 223-20 C. PENAL ;

d'avoir à Wittelsheim et sur le territoire national, entre le mois de juillet et le


mois de décembre 2002 et depuis temps n'emportant pas prescription, par
violation manifestement délibérée d'obligations particulières de sécurité et de
prudence définies par la loi ou le règlement, en l'espèce notamment les
dispositions de l'arrêté préfectoral d'autorisation du 03 février 1997 et les
textes en application desquels cet arrêté a été pris, involontairement causé
des blessures ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure ou
égale à trois mois sur la personne de Jackie SPAETER ;

faits prévus par ART. 222-20 C. PENAL et réprimés par ART. 222-20,
ART. 222-44, ART. 222-46 C. PENAL ;
-16-

d'avoir à Wittelsheim et sur le territoire national, entre le alois de juillet et le


mois de décembre 2002 et depuis temps n'emportant pas prescription, par
violation manifestement délibérée d'obligations particulières de sécurité et
de prudence définies par la loi ou le règlement, en l'espèce notamment les
dispositions de l'arrêté préfectoral d'autorisation du 03 février 1997 et les
textes en application desquels cet arrêté a été pris, involontairement causé
des blessures n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail sur la
personne de Francis HAMERLA ;

faits prévus par ART. R. 625-3 C. PENAL et réprimés par ART. R. 625-3,
ART. R. 625-4 C. PENAL ;

LES FAITS

Le 10 septembre 2002, vers 5 heures du matin, des mineurs constataient


l'existence d'un incendie dans les galeries de stockage de la Société
STOCAMINE, société constituée en 1991 et ayant pour vocation le
stockage de déchets industriels dans les puits des Mines :[domaniales de
Potasse d'Alsace, incendie localisé à environ 500 mètres de fond dans le
bloc 15 allée 3 recoupe 7 qui ne sera éteint que 2 mois et 10 jours plus tard,
soit le 21 décembre.

Le bloc 15 était composé de 3 allées et 8 recoupes représenta rit 1100 mètres


de galerie. 350 mètres de ces galeries étaient occupés par des déchets
répartis en 5 grandes familles:

- des résidus de traitement des fumées des ordures ménagères


(REFIOM) et des résidus de traitement des fumées d'incinération
des déchets industriels (REFIDI) pour 854 tonnes réparties en 1824
big bags ( produits incombustibles)

− des plaques d'accumulateurs pour 153 tonnes réparties en 287 big


bags

− des déchets amiantés sous diverses formes pour 76 tonnes dans


282 big bags (contenu majoritairement incombustible)

− des, produits phytosanitaires et poussières de combustion


conditionnés en fûts pour 12 tonnes de terres souillées à l'arsenic et métaux
divers

− des résidus provenant de l'incendie du 23 mars 2002 ayant affecté


les entrepôts de la société SOLUPACK pour 405 tonnes reparties en 472 big
bags.( produits phytosanitaires et engrais agricoles)
-17-

La localisation et le point de départ de l'incendie étaient établis sans


conteste tant par les témoignages des mineurs que par les constatations des
experts en incendie:

* les témoignages du personnel présent sur place: au moment de


la constatation de l'incendie permettaient d' établir que deux
foyers étaient précisément localisés le 10 septembre au carrefour
entre l'allée 3 et la recoupe 7 et au carrefour entre l'allée 3 et la
recoupe 6.

* les experts en incendie relevaient que les zones les plus


dégradées se situaient dans l'allée 3 et les recoupes 6,7 et 8 et
que le foyer le plus actif se situait au carrefour A3R6 avec des
températures de l'ordre de 370°

Au carrefour A3R6, où était constaté le degré de combustion maximum de


même que les températures les plus élevées, étaient stockés des colis
SOLUPACK, immédiatement suivis de fats métalliques contenant des
REFIOM et des REFIDI, puis d'autres colis SOLUPACK dans le
prolongement de l'allée 3 en direction de la recoupe 7.

Les salariés de STOCAMINE comme des MDPA étaient appelés à


combattre directement les différents foyers ou à faciliter le travail des
équipes de secours en dégageant les produits stockés pour leur permettre
d'agir au plus près des différents foyers.

Outre le fait d'exposer les personnes qui sont confrontées au danger même de
l'incendie, s'est ajouté le risque à l'exposition de fumées nocives. Les
dispositifs de collecte et d'analyse des fumées dans le bloc 1 ' ont révélé des
teneurs en dioxyde de soufre, monoxyde de carbone et dioxyde de carbone
supérieure aux valeurs limites d'exposition en milieu professionnel (enquête
administrative de la DRIRE)

De même des concentrations en dioxines bien supérieures aux valeurs


admissibles étaient constatées dans une autre analyse (D 488 et D 489). Les
conclusions du rapport final de la Commission Locale d' Information et de
Surveillance (CLIS) abondent en ce sens. (D513). Ainsi il était relevé (p 61)
que la zone de retour d'air du bloc 15 et les poussières présentaient un
risque sanitaire inacceptable par inhalation et contact cutané en raison d'un
indice de risque supérieur aux valeurs admissibles concernant trois
substances: dioxine, acide chlorhydrique et acide cyanhydrique. Il a été
relevé parmi le personnel (STOCAMINE et MPDA) amené à intervenir un
- 18 -

nombre important de personnes ayant eu des manifestations d'irritation


respiratoire, un nombre élevé de personnes ayant eu des manifestations
cutanées ainsi que des manifestations digestives.

Deux salariés des MDPA, Madame SPATER, infirmière intérimaire, était


victime de difficultés respiratoires avec spasme bronchique compatible avec
un syndrome d'irritation bronchique liées très vraisemblablement à
l'inhalation de fumées d'incendie. Les experts commis fixaient son
incapacité totale de travail à 14 jours. Monsieur HAMERLA était victime
d'une dermite d'irritation n'entraînant pas d'incapacité totale de travail, le
lien entre la pathologie et l'exposition aux fumées n'étant, selon les experts,
non sérieusement contestable.

Une information judiciaire était ouverte afin de:

∗ déterminer les causes de l'incendie. Plusieurs hypothèses


étaient examinées par les différents experts nominés par le Juge
d'Instruction et l'une d'entre elles, particulièrement plausible,
était retenue par le magistrat instructeur à savoir l'auto-ignition
des déchets provenant de l'incendie de la Société SOLUPACK.
Dès lors le magistrat s'attachait à rechercher si les conditions
d'acceptation et de stockage de ce type de déchets répondaient
aux exigences légales auxquelles la SA STOCAMINE était
soumise.

∗ déterminer les conditions de gestion de l'incendie et ses


conséquences et rechercher si des manquements à la
réglementation avaient été commis.

Au terme de l'information, Monsieur D., Directeur de la SA STOCAMINE


et la SA STOCAMINE personne morale prise en la personne de son
représentant légal Monsieur WASMER se voient reprocher les infractions
suivantes:

∗ exposition à un risque de mort ou d'infirmité permanente , en


l'espèce un incendie aux fumées toxiques, des salariés de
STOCAMINE et des MDPA intervenus sur :!'incendie ou
exposés aux fumées , par la violation manifestement délibérée
d'obligations particulières de sécurité ou de prudence définies
par la loi ou le règlement, en l'espèce les dispositions de l'arrêté
préfectoral d'autorisation en date du 3 février 1997 et les textes
en application desquels cet arrêté a été pris.
-19-

∗ exposition à un risque de mort ou d'infirmité permanente, en


l'espèce un incendie aux fumées toxiques et mortelles et
susceptibles de libérer des poussières d'amiante, des salariés de
STOCAMINE intervenus sur l'incendie ou exposés aux fumées,
par la violation manifestement délibérée d'obligations
particulières de sécurité ou de prudence définie,, par la loi ou le
règlement , en l'espèce les dispositions des articles L 231-8, R
233-1, R 233-1-3 du Code du Travail et l'article 29 du décret
96-98 du 8 février 1996

∗ blessures involontaires ayant entraîné une IT'T inférieure ou


égale à 3 mois sur la personne de Madame SPATER par la
violation manifestement délibérée d'obligations particulières de
sécurité ou de prudence définies par la loi ou le règlement , en
l'espèce les dispositions de l'arrêté préfectoral d'autorisation en
date du 3 février 1997 et les textes en application desquels cet
arrêté a été pris.

∗ blessures involontaires n'ayant pas entraîné d'ITT sur la


personne de Monsieur HAMERLA par la violation
manifestement délibérée d'obligations particulières de sécurité
ou de prudence définies par la loi ou le règlement , en l'espèce
les dispositions de l'arrêté préfectoral d'autorisation en date du 3
février 1997 et les textes en application desquels cet arrêté a été
pris.

Monsieur WASMER, représentant légal de la personne morale SA


STOCAMINE, reconnaissait durant l'instruction judiciaire la matérialité de
violations à l'arrêté préfectoral d'autorisation en date du 3 :Février 1997 et
mettait en avant une défaillance des services de l'Etat et notamment de la
DRIRE pour échapper à toute responsabilité pénale. En outre, il faisait
valoir que la gestion de l'incendie incombait aux MDPA. Il sollicitait la
relaxe.

Monsieur D., s'il reconnaissait à l'audience des erreurs d'appréciation quant


à l'acceptation et au stockage des déchets SOLUPACK, contestait avoir de
manière manifestement délibérée exposé le personnel à un risque de mort
ou d'infirmité permanente faisant valoir que les conditions légales des
infractions n'étaient pas réunies. Il mettait en cause la responsabilité du
producteur de déchets et sollicitait la relaxe.
- 20 -

DISCUSSION

Au regard des infractions reprochées aux prévenus, deux questions


essentielles sont posées au Tribunal:

I)- Y a t-i 1 eu manquement de la Société STOCAMINE et de


Monsieur D. dans les conditions de stockage des déchets et le cas
échéant ces manquements sont ils constitutifs de violation
manifestement délibérée d'obligations particulières de sécurité ou de
prudence définies par la loi ou le règlement , en l'espèce les
dispositions de l'arrêté préfectoral d'autorisation en date du 3 février
1997 et les textes en application desquels cet arrêté a été pris
exposant autrui une mise en danger

II) – Y-a t-il eu manquement de la Société STOCAMINE et de


Monsieur D. dans la gestion de l'incendie exposant les salariés de
STOCAMINE aux fumées toxiques et mortelles.

I: les manquements de la SA STOCAMINE et de Monsieur D.


dans le stockage des déchets

Pour répondre à la première question et même si l'instruction et les débats


ont fait apparaître que l'hypothèse d'une auto-ignition des déchets
SOLUPACK était majoritairement retenue par les experts, il ne peut être
fait l'économie d'un examen des causes de l'incendie.

L 'origine de l 'incendie

Ainsi que le relèvent les experts de la CLIS (D513 pages 10 et 11), le


déclenchement d'un incendie suppose 3 éléments: un matériel combustible,
de l'oxygène et une source d'ignition.

Si les deux premiers éléments étaient présents dans le bloc 15 (aérage du


site assurant un apport en oxygène, palettes de bois et contenu de big bags
combustibles), la recherche d'une source d'ignition s'avérait plus délicate.
Les experts déterminaient 4 sources possibles d'ignition : les étincelles
électriques, les étincelles mécaniques, l'auto-ignition, les flammes ou
braises.

Les deux premières hypothèses étaient rapidement mises hors de cause du


fait de l'absence d'installations techniques dans la zone de stockage ou de
travaux susceptibles de générer des étincelles mécaniques.
-2 1 -

Quant aux flammes ou braises, aucun incendie d'engin ou travaux de


soudure n'était signalé dans la zone de stockage.

L'hypothèse d'une cigarette mal éteinte envisagée par certains experts


semblait cependant peu réaliste (interdiction de fumer da::is cette zone et
apport calorifique dégagé par un mégot de cigarette susceptible d'enflammer
des éléments particuliers : paille sèche, papier, et en l'absence d'humidité)

L'hypothèse d'un acte criminel était hautement improbable : en effet, il


apparaît tout d'abord que l'endroit où les premières flammes ont été
aperçues et le point de départ de l'incendie déterminé par les experts en
incendie était particulièrement inaccessible. (cf. plan de stockage D 439)

Au surplus, les constatations des experts permettaient de relever que la


hauteur libre sous plafond dans les zones les moins atteintes par l'incendie
était inférieure à 1 mètre et aucun espace ne subsistait entre le stockage et
les parois.

Par ailleurs si un incendiaire avait déversé un produit inflammable en tête


de recoupe pour que celui-ci atteigne la zone A3R6 et A'A.3R7 l'incendie
aurait connu un développement complètement différent.

Aucun élément matériel ne permettait donc de retenir cette: hypothèse.

Dès lors, l'hypothèse d'une auto-ignition de certains déchets paraissait la


plus plausible et compte tenu de la nature des déchets entreposés dans le
bloc 15, les experts s'intéressaient tout particulièrement aux déchets
SOLUPACK seuls susceptibles d'auto-ignition à l'inverse des autres
déchets. Ces déchets provenaient de l'incendie le 23 mars 2002 des
bâtiments de la Société SOLUPACK dont l'activité était le conditionnement
en flacons, bidons, sacs, étuis, sachets doses, tubes de nombreux produits
(produits de bricolage, lessiviels, ménagers, engrais, phytosanitaires,
insecticides...). La Société STOCAMINE, après une procédure d'acceptation
qui sera examinée plus en avant , recevait au 2 septembre 2002 , 407 big
bags sur 580 , représentant un poids de 417 tonnes de produits brûlés (
produits disparus dans l'incendie et destinés à l'enfouissement en mine de
sel en raison de leur contamination par des fibres d'amiante provenant de
l'effondrement du toit en fibrociment des établissements SOLUPACK et
ayant de ce fait subis un conditionnement en big bags sous voie humide
pour éviter la dispersion des fibres) . Ces produits brûlés 61 aient composés
de plusieurs tonnes d'engrais, de thiovit, de plusieurs tonnes de bouillie
bordelaise, de répulsifs et de nitrate de potasse. (D159-48). L'expert
PIQUET déterminait que les engrais organiques et minéraux constituaient
des composés essentiels des big bags stockés chez STOCAMINE.
-22-

Différentes expertises se sont attachées à déterminer la réactivité des


déchets SOLUPACK.

Aucun des experts commis n'a retenu la thèse d'une altération des déchets
par voie chimique, les expériences en laboratoire sur des échantillons du
contenu des big bags ayant démontré l'absence de réaction exothermique
même en présence d'oxygène pur et à une température élevée.

L'altération des déchets par voie biologique a été retenue par plusieurs
experts et synthétisée dans l'expertise de Monsieur PIQUET: le stockage et la
nature même des déchets SOLUPACK généraient des conditions
particulièrement favorables au développement d'un processus de
fermentation des engrais organiques et de décomposition des engrais
minéraux, ayant conduit à une élévation importante de température et à
l'inflammation du méthane crée par la fermentation des produits
combustibles et inflammables présents dans ces déchets.

L'expert notait que la nature de ces déchets ainsi que leur teneur en eau
induite par le mode de dépollution ont pu favoriser le développement de
micro-organismes, ces développements s' accompagnant systématiquement
de dégagements de chaleur .Les conditions de stockage ont induit les
processus de décomposition thermique grâce à la température élevée du
bloc de stockage, à la présence de matières organiques facilement oxydables
par les composés azotés, à l'existence de phénomènes fermentaires
apportant l'énergie thermique externe nécessaire à "a réaction de
décomposition et à la présence massive d'ions chlorure ( par le sel de la
mine) , puissants catalyseurs de la réaction de décomposition et qui
représente une incompatibilité majeure de stockage.

Cette analyse des causes du sinistre paraissait non seulement la plus


plausible mais comme l'a écrit Monsieur PIQUET, la présence massive de
catalyseurs puissants (sel) ou de produit oxydable (matière organique) ont
rendu l'incendie inéluctable. Les conditions de stockage n'étaient
absolument pas adaptées à la sensibilité des produits contenus dans les
big bags SOLUPACK.

Dès lors se pose la question de savoir si les conditions légales de stockage de


ces déchets ont été respectées par la SA STOCAMINE.

Le respect de la réglementation par la SA STOCAMINE

La SA STOCAMINE a été constituée en 1991 dans un contexte de


reconversion économique du bassin potassique, l'année 2003 marquant la
fin de l'extraction de potasse par les MDPA du fait de l'épuisement du
gisement.
- 23 -

Le projet de stockage de déchets ultimes en milieu souterrain a vu le jour en


1999 après plusieurs tentatives dont la première eut lieu au début des années
1970. En 1991 est né le premier projet de stockage pour le carreau Joseph
Else. Il se présentait comme un élément de reconversion (les mineurs des
MDPA. Ce projet ne pouvait aboutir du fait notamment de la loi Masson
imposant le principe de réversibilité des déchets. En 1996, une seconde
demande de la création de STOCAMINE était déposée, prenant en compte
ce principe de réversibilité. En 1999, la société débutait soi activité et le 3
février 1997 l'arrêté préfectoral portant autorisation d'exploiter au titre des
installations classées intervenait.

La société STOCAMINE, conformément à sa demande du 1.9 février 1996,


était autorisée à exploiter sous les réserves fixées par ledit arrêté, un
stockage souterrain réversible de déchets industriels sur le territoire de la
commune de Wittelsheim. Les critères d'exclusion et les déchets
admissibles étaient définis aux articles 11 et 12.

Par l'article 11, il était interdit à STOCAMINE d'accepter dans la procédure


d'admission préalable :

* tout déchet non ultime , un déchet ultime , défini par la loi du


15 juillet 1975 , étant un déchet résultant ou non du traitement
d'un déchet qui n'est plus susceptible d'être traité dans les
conditions techniques et économiques du moment , notamment
par extraction de la part valorisable ou par réduction de son
caractère polluant ou dangereux
* tout déchet présentant l'une au moins des caractéristiques
suivantes: produits radioactifs, produits toxiques biologiques,
produits volatils, produits explosifs, produits inflammables,
produits gazeux et liquides, produits volumétriquement
instables, déchets provenant de collectes , sous faune de
mélanges indéfinissables, , les produits réagissant avec l'eau en
donnant des produits explosibles ou inflammables ou des gaz,
les produits réagissant avec le sel gemme en donnant des
produits explosibles ou inflammables ou des gaz, les produits
thermiquement instables, les produits à caractère comburant ou
oxydant forts susceptibles de réagir avec le sel gemme.

L'article 12 détaille les déchets admissibles dans le stockage: déchets


ultimes, solides stables, et convenablement conditionnés. Suit la liste des
différents déchets dont notamment les produits phytosanitaires non
organiques.
-24-

En ce sens ces dispositions s'inspirent du dossier de demande d'autorisation


de la société STOCAMINE qui reprend les recommandations issues de
l'étude de sécurité chimique diligentée à la demande des MDPA sur le
projet de stockage profond des déchets industriels. Les experts de l'Ecole
Nationale Supérieure de Chimie de Mulhouse précisent que les produits
phytosanitaires organiques ou les terres polluées si la pollution est le fait de
produits organiques doivent être exclus en raison de leur instabilité dans le
temps et indiquent qu'il est nécessaire d'envisager une décomposition lente
du contenu d'un fût stocké , cette décomposition pouvant être à l'origine
d'une élévation de température qui elle-même génère un doublement , voire
un triplement de la vitesse de réaction et donc de la puissance thermique de
la décomposition jusqu'au stade d'un bilan de chaleur qualifié de «sur
critique» conduisant inévitablement à une explosion thermique.(D512 pages
5,6, 13 à29)
Pour garantir l'exécution de ces prescriptions, l'arrêté préfectoral précise la
procédure d'acceptation des déchets qui comporte trois phases (article 13): la
fourniture d'un dossier d'identification par le producteur de déchets,
l'établissement par l'exploitant du site d'un certificat d'acceptation
technique, la mise en oeuvre in situ de contrôles administratifs, techniques et
visuels à la réception des déchets. Ce n'est qu'à l'issue de cette procédure que
les déchets sont acceptés ou refusés.

Le 26 septembre 2002, l'Inspecteur des Installations Classées, dressait


procès-verbal et relevait à l'encontre de la Société ST0CAMINE deux
contraventions à l'arrêté préfectoral, une contravention à la procédure
d'acceptation des déchets SOLUPACK ( article 13 .2) (la fiche
d'identification des déchets n'apportant aucune information ni sur le
caractère ultime, ni sur les caractéristiques physiques et composition
chimique , ni sur les réactions dangereuses qu'ils pourraient engendrer) et
une contravention à l'article 11.1.2 ( acceptation de déchets liquides, non
ultimes, en mélange indéfinissable )

Il a longuement été débattu pendant l'instruction judiciaire du caractère


inflammable, liquide, et de mélange indéfinissable des déchets
SOLUPACK.
Les expertises réalisées ont démontré la présence dans des quantités
importantes de produits phytosanitaires organiques dans ces déchets et leur
rôle dans la survenue de l'incendie.

La Société STOCAMINE en acceptant des déchets phytosanitaires brûlés


(cf certificat d'acceptation préalable D 28.5 à D 28.12) sans vérifier par des
analyses s'ils avaient le caractère organique ou non a contrevenu à l'arrêté
préfectoral.
-25-

Ces manquements, qui ont été reconnus par la SA STOCAMINE tant durant
l'information judiciaire que pendants les débats oraux et qui n'ont pas été
sérieusement contestés par Monsieur D., sont-ils constitutifs d'une violation
manifestement délibérée d'obligations de prudence ou de sécurité définies
par la loi ou le règlement? Plusieurs questions se posent: L'arrêté
préfectoral constitue t-il un règlement, y-a-t-il eu violation manifestement
délibérée d'obligations de prudence ou de sécurité?

L 'arrêté préfectoral

Si l'arrêté préfectoral en date du 3 février 1997 a pour objet d'autoriser la


Société STOCAMINE à exploiter au titre des installations classées, il ne
saurait être considéré comme un texte personnel n'ayant aucune portée
générale ou réglementaire.

En effet l'arrêté vise expressément la loi du 19 juillet 1976 relative aux


installations classées pour la Protection de l'Environnement ainsi que le
décret du 21 septembre 1977 modifié pris pour l'application de cette loi. En
son article 17, ce décret précise que l'arrêté d'autorisation, et le cas
échéant les arrêtés complémentaires fixent les prescriptions nécessaires
à la protection des intérêts mentionnés aux articles L211-1, L220-1 et
L511-1 du Code de l'Environnement. L'article 1er de la loi du 19 juillet
1976 a été codifié à l'article L511-1 du Code de l'Environnement.

L'arrêté préfectoral, posant les règles particulières, les obligations de


sécurité et de prudence de nature à préserver les intérêts définis à L511-1
du Code de l'Environnement, a dès lors un caractère général et
impersonnel.

Tout manquement, toute contravention à l'arrêté préfectoral portant


autorisation d'exploiter au titre des Installations Classées constitue un
manquement à une obligation particulière de sécurité ou de prudence.

La violation manifestement délibérée d'obligation de


sécurité ou de prudence

II convient de revenir plus en détail sur la chronologie et le déroulement des


faits ayant conduit Monsieur D. et la SA STOCAMINE à accepter les
déchets en provenance de l'entreprise SOLUPACK dévastée le 23 mars 2002
par un incendie d'origine indéterminée.
- 26 -

A la suite de l'incendie, les établissements SOLUPACK se si )nt vus imposer


par arrêté préfectoral en date du 28 mars 2002 une série de mesure s visant à
procéder à un inventaire des déchets ainsi qu'à leur élimination par une
société spécialisée. C'est ainsi que la Société BREZILLON
ENVIRONNEMENT établissait un plan de retrait. Trois catégories de
déchets devaient être spécifiquement traitées: les déchets solides situés au
droit de la zone sinistrée (matières premières, conditionnement, éclats de
tôle d'amiante-ciment), les tôles amiante-ciment et d'autres part les déchets
métalliques, séparés des autres par un tri manuel et mécanique. Il était prévu
que les deux premières catégories de déchets fassent l'objet: d'une mise en
big bags et d'un double ensachage. Le directeur technique de BREZILLON
indiquait que durant la procédure de conditionnement des déchets, avaient
été consultées la majorité des entreprises susceptibles de les accueillir et
précisait que durant cette phase des prélèvements d' échantillons avaient été
réalisés et transmis, accompagnés de fiche d'identification mentionnant la
présence de produits phytosanitaires et d'amiante. Ces consultations,
lancées sous la forme d'appels d'offre voyaient intervenir un certain nombre
de sociétés dont la SA DELVERT.

Par l'intermédiaire de cette société, un échantillon était présenté début mai


2002 à SECHE ENVIRONNEMENT. En raison du caractère hétérogène des
déchets et des analyses établissant la présence d'amiante, SECHE
ENVIRONNEMENT refusait.

Dans un second temps la Société FERS, exploitant un centre


d'enfouissement ne pouvant accepter que de l'amiante, refusait les déchets
SOLUPACK et orientait BREZILLON vers SECHE ENVIE ONNEMENT,
la SA DELVERT ayant été mise hors du marché à ce moment là.

Madame MARECAUX, chargée d'affaires- pour la Société SECHE,


expliquait. avoir pensé à la Société STOCAMINE après les différents refus
essuyés par les déchets. Elle remplissait ainsi la fiche d'identification des
déchets (FID) et demandait à FERS d'envoyer un échantillon à
STOCAMINE. Cette FID était incomplètement remplie par Madame
MARECAUX: les éléments d'information sur le caractère ultime ou non du
déchet, sur les réactions possibles avec son environnement n'étaient pas
remplis. Madame MARECAUX s'en expliquait déclarant qu'elle n'avait
porté que les éléments qu'elle connaissait. Il est toutefois établi que dès le
15 mai SECHE ENVIRONNEMENT connaissait la composition exacte des
produits brûlés, les établissements DELVERT ayant adressé cette liste par
fax à l'attention de Monsieur DUVACHER. (D28/9).

Suite à l'envoi d'un échantillon et de la FID, Madame LE.ROY, chimiste


chez STOCAMINE, secondée de Monsieur ELO procédaient à l'analyse de
l'échantillon. La fiche de réception de l'échantillon ne comporte aucune
mention sur les analyses à effectuer et supporte la menti on « le produit
-27-

phytosanitaire est inflammable» que Madame LEROY reconnaîtra avoir


ajouté après avoir eu connaissance des analyses de gaz de combustion
auxquelles elle a procédé postérieurement à l'incendie.

Madame LEROY indiquait que l'échantillon s'était immédiatement


enflammé.

Le rapport d'analyse sur acceptation préalable reprenait les mêmes données


avec cette différence qu'à la mention inflammable était ajoutée la précision
«car présence de papier».

Madame CAPELLE, responsable commerciale chez STOCAMINE,


indiquait que Monsieur S CHOTT, adjoint de Monsieur D. avait eu des
doutes sur l'acceptabilité du déchet au regard des critères de l'arrêté
préfectoral et notamment quant au caractère de mélange indéfinissable du
déchet.

Monsieur SCHOTT confirmait ce point et précisait qu'il avait sollicité de


Monsieur D. l'autorisation de se rendre sur le site SOLUPACK pour
constater la nature des déchets, ce qui lui avait été refusé tant avant
qu'après l'émission du certificat d'acceptation préalable.

Monsieur D. reconnaissait avoir refusé à son directeur d'exploitation


l'autorisation de se rendre sur le site.

Le CAP était émis , accompagné de conditions particulières rédigées par


Monsieur SCHOTT lesquelles prévoyaient que les produits devaient être
secs et exempts de dégazage et que les palettes et les emballages ne devaient
pas être souillés par les déchets.

Les premiers camions arrivaient sur le site de STOCAMINE le 20 août


2002. Un contrôle de conformité était effectué avec des analyses de
dégazages qui ne détectaient aucune anomalie.

Cependant le 22 août, le 27 août puis du 28 août au 3 septembre, 167 big


bags sur les 372 reçus pendant cette période devaient faire l'objet d'un
reconditionnement. Les contrôles de conformité étaient effectués le 3
septembre et concluaient s'agissant des analyses de dégazage à une teneur
en CO2 de 0,5 % en volume. -

Les témoignages des chauffeurs de poids lourds et des employés et cadres de


STOCAMINE étaient éloquents quant à l'état des big bags. Ils décrivaient
des odeurs pestilentielles, des écoulements liquides multicolores, certains
précisant même qu'ils n'avaient jamais vu un arrivage de déchets dans un tel
état.
-28-

Monsieur D. était informé de la situation par Monsieur NOYON, chef


d'équipe ainsi que par Madame SCHWARTZ, responsable sécurité
environnement.

Il envoyait un courriel à Madame MARECAUX lui faisant part de l'état très


humide des big bags.

Le ter septembre, des membres des associations de défense de


l'environnement se rendaient sur le site et faisaient part à Monsieur D. de
leurs propres constatations.

Parallèlement, tant la DRIRE que l'Inspection du Travail étaient saisis de


plainte de salariés relatives aux opérations de reconditionnement, de
déchargement et de mise en mine des big bags.

L'Inspecteur du travail se rendait sur le site le 3 septembre et écrivait le


lendemain à Monsieur D. lui demandant de procéder à une évaluation des
risques chimiques en application de l'article R231-54-1 du Code du Travail
et de prendre les mesures de nature à éviter les odeurs désagréables.

L'Inspecteur des Installations classées constatait pour sa par. le 4 septembre


de légers suintements de liquide à la base de certains colis ainsi qu'une
faible émanation d'odeurs d'entre eux et demandait le certificat
d'acceptation préalable et le résultat des contrôles de conformité des
échantillons.

Monsieur D. lui répondait le 5 septembre indiquant que des mesures allaient


être prises pour éviter les odeurs et assurer la propreté des colis et joignait la
liste des produits brûlés précisant que la corne torréfiée et le purin d'ortie
étaient probablement à l'origine des odeurs.

Le même jour la CFDT sollicitait de Monsieur D. la tenue d'un CHSCT


extraordinaire.

Le 6 septembre Monsieur SCHOTT, par message électronique, indiquait à


SECHE ENVIRONNEMENT que les big bags restant ni seraient plus
acceptés sur le site si les dispositions concernant leur conditionnement
n'étaient pas renforcées.

Les lots arrivaient jusqu'au 9 septembre et seul ce dernier lot et celui du 3


septembre n'étaient pas descendus à fond de mine.
-29-

L'information judiciaire, les expertises, le contrôle de la DRIRE et les


débats ont établi que les critères d'exclusion des déchets fixés à l'article l 1
de l'arrêté préfectoral n'ont pas été respectés: les déchets SOLUPACK sont
apparus thermiquement instables, inflammables, sous forme de mélange
indéfinissable, contenant des produits phytosanitaires organiques.

La procédure d'acceptation des déchets, dont le respect est destiné à garantir


l'application des critères d'exclusion a fait apparaître de nombreuses
anomalies: Dès le mois de juillet , la Société STOCAMINE va se contenter
de la FID transmise par SECHE ENVIRONNEMENT remplie de manière
manifestement incomplète , le certificat d'acceptation est délivré alors
même que STOCAMINE ne dispose d'aucune information détaillée sur la
société productrice de déchets, STOCAMINE n'exige aucun justificatif
démontrant du caractère ultime des déchets .

Monsieur D. se montrera particulièrement peu exigeant durant toute cette


phase d'acceptation, refusant même à Monsieur SCHOTT un déplacement
sur le site de SOLUPACK. Monsieur SCHOTT dans la déposition faite au
Juge d'Instruction apportera deux précisions importantes:«si je m'étais
rendu sur le site, les déchets ale seraient pas rentrés (D821 page 8)» et «si
ça pue, c'est qu'il y a de l'organique et donc on ne peut pas prendre» (D821
page 6), résumant pal: là même les défaillances les plus caractéristiques et
lourdes de conséquences.

Alors même que la réception des déchets débutait, Monsieur D. était alerté
de toute part (salariés, cadres, associations de protection de
l'environnement), il ne prendra aucune mesure afin de suspendre la mise à
fonds de mine des big bags, se contentant d'envoyer un courriel à Madame
MARECAUX lui faisant part de l'état très humide des big.; bags. C'est au
final Monsieur SCHOTT qui indiquera à SECHE ENVIRONNEMENT que
les big bags restant ne seront plus acceptés sur le site si les dispositions
concernant leur conditionnement n'étaient pas renforcées.

Enfin, aucune décision de retrait des déchets n'était prise par


STOCAMINE.

Ces manquements graves et répétés ne sauraient, comme le soutient


Monsieur D., constituer de simples erreurs d'appréciation.

Ils traduisent la volonté d'accepter à tout prix les déchets adressés à


STOCAMINE par l'un des actionnaires principaux de la Société (SECHE
ENVIRONNEMENT détenant plus de 30% du capital de STOCAMINE)
dans un contexte économique peu favorable, même si le marché des déchets
SOLUPACK n'était pas financièrement conséquent, et alors même que
certains refus de déchets provenant de SECHE étaient contemporains de la
période pendant laquelle les déchets SOLUPACK ont été -traités.
-30-

C'est donc de manière manifestement délibérée que Monsieur D. n'a pas


respecté les obligations de sécurité qui lui étaient imposées par l'arrêté
préfectoral en date du 2 février 1997 en acceptant des déchets non
admissibles. Monsieur D., de part sa formation et ses responsabilités,
disposait de l'expérience et des compétences nécessaires à son activité et
connaissait les risques du stockage de déchets non ultimes .11 s'est affranchi
volontairement des contraintes de la réglementation dans un souci qui
semble être purement économique.

La question s'est posée de rechercher l'éventuelle responsabilité , tant du


producteur de déchets que des services de l'Etat ,susceptible d'exonérer
Monsieur D. et la SA STOCAMINE.

L'enquête en ce qui concerne la situation des autorités administratives de


contrôle faisait apparaître que deux jours après avoir reçu les informations
des salariés , l'Inspecteur des installations classées répondait à leurs
doléances en se rendant sur le site, constatait que les éléments sur l'odeur et
les écoulements que présentaient les déchets étaient moins prégnants que
ceux constatés par les salariés les jours précédents sur des colis différents .
Face à cette situation , il demandait logiquement des informations
supplémentaires à STOCAMINE qu'il obtenait deux jours plus tard. Ces
informations devaient faire l'objet d'une analyse approfondie qui ne pouvait
être menée en raison du déclenchement de l'incendie.

Force est donc de constater qu'il avait fait preuve d'une diligence normale
en rapport avec la nature de sa mission . Aucune faute ne pouvait lui être
reprochée.

Quant au producteur de déchets, les établissements SOLUPACK se sont vus


imposer par arrêté préfectoral du 28 mars 2002 une série de mesures visant
principalement à procéder à un inventaire des déchets ainsi qu'à leur
élimination par une société spécialisée. L'examen des conditions concrètes
dans lesquelles la société SOLUPACK s'est acquittée de ses obligations ne
permet pas d'établir une quelconque volonté de s'y soustraire . Il ne peut être
considéré que SOLUPACK devait se substituer à STOCAMINE dans le
respect de l'arrêté préfectoral d'autorisation. Nonobstant les lacunes de la
FID , la nature des obligations de l'arrêté préfectoral d'autorisation donnait à
STOCAMINE l'ensemble des moyens pour refuser ces déchets . En
application de l'article L 541-2 du Code de l'Environnement: et ès qualité de
producteur de déchets , les établissements SOLUPACK auraient assumés
les conséquences financières liées au refus ou au destockage par
STOCAMINE.
-31-

Quant aux intermédiaires , la Société BREZILLON et la société SECHE


ENVIRONNEMENT , il apparaît que chacune d'elle s'est acquittée de ses
obligations même si les lacunes de la FID sont regrettables . Encore faut-il
remarquer que SECHE ENVIRONNEMENT n'a pas la qualité de
producteur de déchets et n'était donc pas tenu de remplir la FID.
STOCAMINE bénéficiait d'une autonomie décisionnelle à telle enseigne
que certains des déchets adressés par SECHE ENVIRONNEMENT avaient
été refusés par STOCAMINE.

Dans un contexte de sous-traitance en cascade pour le traitement des


déchets SOLUPACK, avec la déperdition d'information que cela entraîne,
STOCAMINE disposait des moyens pour obtenir des renseignements
complémentaires , ce qui n'a pas été fait.

Dès lors Monsieur D. sera déclaré coupable du délit de mise en danger


d'autrui par la violation manifestement délibérée d'une obligation de
sécurité ou de prudence imposée par la loi sans qu'aucune. autre
responsabilité ne puisse l'exonérer de sa propre responsabilité pénale.

Monsieur WASMER, représentant légal de la SA STOCAMINE,


reconnaissait la matérialité des violations de l'arrêté préfectoral
d'autorisation.

Le marché des déchets SOLUPACK contribuant à l'augmentation du chiffre


d'affaire de la SA STOCAMINE, l'infraction commise: par Monsieur D.,
organe de la Société, permet de retenir sa responsabilité pénale au sens de
l'article 121-2 du Code Pénal.

II: les manquements de Monsieur D. et de la SA


STOCAMINE dans la gestion de l'incendie

L'information judiciaire s'est attachée à déterminer les conditions de gestion


de l'incendie et ses conséquences et à rechercher si des manquements à la
réglementation avaient été commis.

Sur la chronologie de l'incendie , il est établi que l'odeur suspecte


découverte par des mineurs des MDPA en fin de nuit entraînait l'évacuation
de l'ensemble des personnels présents au fond. Des reconnaissances
effectuées par des techniciens miniers permettaient de :vocaliser dès 8
heures, l'incendie au coeur du bloc de stockage N°15.

Les premières actions visaient à ralentir l'évolution de:: l'incendie, la


fermeture des portes d'aérage .
-32-

Des actions étaient entreprises dans la journée, par des sauveteurs des
MDPA conjointement avec le personnel des DICAMINES de Lorraine .

L'extinction ne pouvant être menée à son tenue , le confinement était mis en


place en entrée d'air des trois allées à la fin de la première journée puis
renforcé les jours suivants pour arriver à un confinement quasi parfait .

Le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) du Haut Rhin


envoyait sur place des moyens bien que son intervention ne soit pas
prescrite au fond de la mine, ce domaine étant réservé aux mineurs
sauveteurs.

A la fin du mois d'octobre et début novembre , les sapeurs pompiers du


SDIS , associés aux personnels des MDPA et de STOCAMINE achevaient
l'extinction des foyers au cours de plusieurs descentes .L'incendie était
considéré comme définitivement éteint le 21 novembre 2002.

Les témoignages recueillis établissaient de manière indiscutable que les


salariés de STOCAMINE étaient intervenus pour combattre l'incendie dans
des conditions inadmissibles en terme de sécurité.

Non seulement ils ne bénéficiaient d'aucune protection corporelle


particulière , alors même que le risque amiante était bien présent et connu,
mais au surplus leur équipement de protection individuelle était
particulièrement inadapté au regard des tâches qu'il leur était demandé
d'effectuer.

Les salariés de STOCAMINE étaient dotés d'un appareil de type MSA ,


d'une faible autonomie pour le sauvetage . Les salariés MDPA étaient pour
leur part équipés d'appareils de type DRAGER permettant d'évoluer de
manière autonome dans une atmosphère toxique ou irrespirable.

Le partage des responsabilités sur la zone de stockage entre STOCAMINE et


les MDPA est pour le moins complexe en raison de l'existence de deux
cadres règlementaires différents , le règlement des industries extractives ,
s'agissant des MDPA , et la réglementation en matière d'hygiène et de
sécurité du travail codifiée par le Code du Travail s'agissant de
STOCAMINE;

Monsieur D. a toujours affirmé que s'agissant de l'incendie , l'organisation


des secours s'était faite entièrement sous la responsabilité des MDPA, la
logistique étant assurée depuis la mine Amélie. Ce point n'a pas été contesté
par Monsieur WASMER , qui au moment de l'incendie avait la qualité de
directeur de production des MDPA. Monsieur WASMER précisait que
l'incendie ne pouvait être combattu que par des sauveteurs des MDPA ,
considérés comme des secours externes.
- 33 -

A la question de savoir si ayant recours à une entreprise extérieure et se


trouvant donc dans la position d'une entreprise utilisatrice, la Société
STOCAMINE n'avait pas une mission de coordination ou d'information, il
était répondu par Monsieur WASMER par l'affirmative dans; la théorie mais
il précisait que dans la pratique les MDPA connaissaient mieux le problème
(D1582 page 9)

De fait une différence importante est apparue entre la théorie et la pratique.

En théorie et aux termes du Plan d'Urgence d'Interne , le Directeur de


Stocamine avait pour mission de diriger les secours internes avant l'arrivée
des secours externes.

Cependant l'examen des faits , l'audition des mineurs et les explications


fournies tant par Monsieur D. que par la SA STOCAMINE ont démontré
que si les salariés de STOCAMINE sont intervenus dans des conditions de
sécurité déplorables et totalement inadaptée:, à la situation , y compris par
rapport au risque de l'amiante, la SA STOCAMINE et Monsieur D.
n'avaient à ce moment précis aucun pouvoir décisionnel , Monsieur D.
ayant clairement expliqué que son rôle avait été de composer des équipes
susceptibles de descendre à fond de mine en assistance aux mineurs
sauveteurs des MDPA qui elles .disposaient des moyens techniques adaptés
à la gestion du risque incendie .

D'ailleurs , il est important de relever que parmi les différentes cellules de


crise mises en place pour gérer l'incendie , la SA STOCAMINE était peu
voire pas du tout associée.

S'il apparaît que Monsieur D. a manqué à l'obligation de mise à disposition


du personnel de protections incendie dans les conditions des articles L 231-
8, R 233-1 et R 233-1-3 du Code du Travail , il ne saurait lui être reproché
ainsi qu'à la SA STOCAMINE une violation manifestement délibérée des
ces obligations de sécurité dès lors que la gestion de l'incendie lui échappait
totalement, n'ayant pas les moyens ou l'autonomie nécessaires lui permettant
d'exercer sa délégation de pouvoir.

Dès lors il y a lieu de relaxer de ce chef.

De la même manière et à plus forte raison , Monsieur D. et la SA


STOCAMINE ne sauraient être tenus pour responsables jar la violation
manifestement délibérée d'obligations de sécurité ou de prudence prévues
par l'arrêté préfectoral d'autorisation d'avoir involontairement causé des
blessures à Madame SPAETER et Monsieur HAMERLA , salariés des
MDPA.
- 34 -

Dès lors il y a lieu de relaxer de ces chefs.

LES PEINES

Monsieur D. n'a jamais été condamné.

Compte tenu de la gravité des faits qui lui sont reprochés , il y a lieu
d'envisager une peine d'emprisonnement de 4 mois assortis du sursis
simple.

La SA STOCAMINE n'a jamais été condamnée.

Il y a lieu de la condamner à la peine de 50 000 € d'amende.

Les constitutions de parties civiles

En ce qui concerne les parties civiles personnes physiques :

Il résulte des dispositions de l'article 2 du Code de Procédure Pénale que


l'action civile en réparation du dommage causé par un crime , un délit ou
une contravention appartient à tous ceux qui ont personnellement souffert
du dommage directement causé par l'infraction.

L'article L 451-1 du Code de le Sécurité Sociale interdit l'action en


réparation devant les juridictions de droit commun en cas> d'accident du
travail , seul le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale étant compétent
pour assurer la mise en oeuvre des mécanismes de prise en charge par les
organismes sociaux dont le financement est assuré par des cotisations
spécifiques, ce qui suppose soit le décès de la victime soit des blessures
ayant entraîné une ITT. Au cas d'espèce les salariés de STOCAMINE et des
MDPA ont été exposés à un risque de blessures ou de mort. Dès lors leur
constitution de partie civile doit être déclarée régulière et recevable

Sauf en ce qui concerne Mme SPAETER et Mr HAMERLA, déclare leur


constitution de partie civile irrecevable au titre des blessures involontaires
en raison de la relaxe de Mr D. et de la SA STOCAMINE. Déclare leur
constitution recevable au titre du délit de mise en danger.

- Maître CHAMY se constitue partie civile pour :


le Syndicat CFDT MDPA , M.Marc LOYSON, M.Hubei:t HAEGELIN,
M.Patrick SKRABER, M.René HICKENBICH , M.Gillcs BERNARD,
M.Jean-Claude OGORZELES , M.Etienne OGORZELEC, lv I.HECHT Jean-
Pierre se constitue partie civile et sollicite la somme de 5000 euros à titre de
dommages et intérêts et celle de 2000 euros sur le fondement de l'article
-35-

475-1 du code de procédure Pénale ainsi que la publication aux frais des
condamnés dans les journaux locaux et nationaux;

- en ce qui concerne le Syndicat CFDT des MDPA


Sa constitution de partie civile est recevable et régulière erg la forme ;

Il convient de déclarer les prévenus entièrement responsables du préjudice


subi par la partie civile ;

Le Tribunal dispose d'éléments d'appréciation suffisants pour fixer la


somme à allouer au Syndicat CFDT des MDPA à 3000 euros en réparation
du préjudice subi et à 500 euros au titre de l'article 475-1 du code de
procédure pénales ;

- en ce qui concerne M.Marc LOYSON, M.Hubert HAEGELIN, M.Patrick


SKRABER, M.René HICKENBICH, M.Gilles BERNARD. M.Jean-Claude
OGORZELES, M.Etienne OGORZELEC, M.Jean-Pierre HECHT leur
constitution de partie civile est recevable et régulière en la forme ;

Il convient de déclarer les prévenus entièrement responsables du préjudice


subi par les parties civiles ;

Le Tribunal dispose d'éléments d'appréciation suffisant; pour fixer la


somme à allouer à chacune des parties civiles à 1500 euros en réparation du
préjudice subi et à 500 euros au titre de l'article 475-1 du code de procédure
pénale ;

- Maître MARTINEZ se constitue partie civile pour M.KINDERSTUTH


Yann et sollicite la somme de 4500 euros à titre de dommages et intérêts
tout chef de préjudices confondus et celle de 1500 euros au titre de l'article
475-1 du code de procédure pénale ;

Sa constitution de partie civile est recevable et régulière eu la forme ;

Il convient de déclarer les prévenus entièrement responsable du préjudice


subi par la partie civile ;

Le Tribunal dispose d'éléments d'appréciation suffisants pour fixer la


somme à allouer à la partie civile à 1500 euros en réparation du préjudice
subi et à 500 euros au titre de l'article 475-1 du code de procédure pénale;

- Maître COLOMB se constitue partie civile pour :


Messieurs LOSTUZZO Jean-Claude, ANDREOLLI Silvio, ASSENJEE
Idriss, BARTH Christophe, BECK Jean-Jacques, BEDNARSKI François,
BENOIN Michel, BLACHOWICZ Jean-Marie, BOFF Robert BRUCKERT
-36-

Patrice, DANNER Françis, DUBLER Daniel, FIMBEL Pascal, FINCK


Gilbert, FRIESS Marius, FUCHS Philippe, GASSER Jean-Marie,
GIACUZZO Paul, GIRARDEY Gérard, GIRNY Eric, G ROLT Daniel,
GRISCHKO Pierre, GUTHLEBEN Françis, HABY Jean-Jacques,
HAMERLA Françis, HASSENFORDER Jean-Pierre, HERMANN Vincent,
HOLDER Jacques, ISELIN Jeannot, KELCHLIN Raymond, KHIAT
Abdeljamel, KINDERSTUTH Alain, KORB Gilbert, KREITTNER Jean-
Luc, KULESZA Gilbert, LAPP Thierry, LOUZI François, LUX Guy,
MATHIS Françis, MAYER Michel, MERTZ Jean-Pierre, MEYER
François, MULLER Philippe, MUTH Edmond, NIEI:)OSIK Alain,
OSTERMANN Alain, OTTAVIANI Raphaël, PONCET Serge, PRENNEZ
Jean-Pierre, RANIERI Dominique, RUBRECHT Christian, RUST Claude,
SABRIAN Joseph, SCHNEBELEN Didier, SCHOLLER Dominique,
SCHROEDER Rémy, SESTER François-Xavier, SOLER Christian,
SPAETER Jackie, THUET Françis, WACHBAR Yves, WALTOSZ Patrick,
WEINZAEPFLEN Armand, WINCKELMULLER Jean Christophe,
WINTERHALTER Patrick, WISS Christian, ZAJAC Françis, ZINCK
Philippe, KUTERMAK Richard, CZARNEKI Pascal, DEN [ER Jean-Paul,
FISCHER Jacky, HAAG Hervé, HAAS Pierre-Paul, RUBRECHT Christian
et sollicite pour chacun la somme de 2000 euros à titre d, dommages et
intérêts et celle de 500 euros au titre de l'article 475-1 du code de procédure
pénale ;

Le Tribunal dispose d'éléments d'appréciation suffisants pour fixer la


somme à allouer à chacune des parties civiles la somme de 1500 euros en
réparation du préjudice subi et à 500 euros au titre de l'article 475-1 du code
de procédure pénale ;

- Maître COLOMB se constitue partie civile pour le Syndicat des Mineurs


CGT représenté par M.EIDENSCHENK Michel et sollicite ] a réserve de ses
droits ;

Sa constitution de partie civile est recevable et régulière en la forme ;

Il convient de déclarer les prévenus entièrement responsable du préjudice


subi par la partie civile ;

Le Tribunal dispose d'éléments d'appréciation suffisants pour fixer la


somme à allouer au Syndicat des mineurs CGT à 3000 euros à titre de
dommages et intérêts et celle de 500 euros au titre de l'article 475-1 du code
de procédure pénale ;

- Maître BELZUNG substituant Maître RENAUD se constitue partie civile


pour la Société des Mines de Potasse d'Alsace (MDPA) et sollicite la
réserve des droits ;
-37-

Sa constitution de partie civile est régulière mais irrecevable le préjudice


invoqué par la partie civile n'étant pas directement causé par l'infraction
pour laquelle la SA STOCAMINE et Monsieur D. ont été déclarés
coupable.

− Maître STAHL se constitue partie civile pour la Commune de


Wittelsheim représentée par M.RIESEMANN Denis et sollicite la réserve
de ses droits et la somme de 5000 euros au titre de l'article 475-1 du code de
procédure pénale ;

La constitution doit être déclarée régulière et recevable, .la commune de


WITTELSHEIM ayant vu son image altérée par les faits et alors même que
des déchets non ultimes se trouvent toujours enfouis dans le sous-sol .

Il y a lieu de surseoir à statuer et de renvoyer l'affaire ;À une audience


d'intérêts civils ultérieure ;

PAR CES MOTIFS

SUR L'ACTION PUBLIQUE

Statuant publiquement, en premier ressort,

Par jugement contradictoire, à l'égard de la SA STOCAMINE représentée


par Mr WASMER Bernard Président du Conseil d'administration ;

Renvoie la SA STOCAMINE représentée par Mr WASMER Bernard


Président du Conseil d'Administration des fins de la pou:suite en ce qui
concerne :
− l'infraction de MISE EN DANGER D'AUTRUI PAR PERSONNE
MORALE (RISQUE IMMEDIAT DE MORT OU D'INFIRMITE) PAR
VIOLATION MANIFESTEMENT DELIBEREE D'UNE OBLIGATION
REGLEMENTAIRE DE SECURITE OU DE PRUDENCE
− l'infraction de BLESSURES INVOLONTAIRES PAZ PERSONNE
MORALE SUIVIES D'INCAPACITE N'EXCEDANT PAS 3 MOIS
CAUSE PAR LA VIOLATION MANIFESTEMENT DELIBEREE D'UNE
OBLIGATION DE SECURITE OU DE PRUDENCE,
- l'infraction de BLESSURES INVOLONTAIRES SANS INCAPACITE
PAR MANQUEMENT DELIBERE A UNE OBLIGATION DE
SECURITE OU DE PRUDENCE,

Déclare la SA STOCAMINE représentée par WASMER Bernard


Président du Conseil d'administration coupable du surplus.
-38-

Condamne la SA STOCAMINE représentée par WASMER Bernard


Président du Conseil d'administration :

− à une amende délictuelle de 50000,00 Euros .

pour l'infraction de MISE EN DANGER D'AUTRUI PAR PERSONNE


MORALE (RISQUE IMMEDIAT DE MORT OU D'INFIRMITE) PAR
VIOLATION MANIFESTEMENT DELIBEREE D'UNE OBLIGATION
REGLEMENTAIRE DE SECURITE OU DE PRUDENCE

Statuant publiquement, en premier ressort,

Par jugement contradictoire, à l'égard de D. Patrice ;

Renvoie D. Patrice des fins de la poursuite en ce qui concerne :


− l'infraction de MISE EN DANGER D'AUTRUI (RISQUE IMMEDIAT
DE MORT OU D'INFIRMITE) PAR VIOLATION MANIFESTEMENT
DELIBEREE D'UNE OBLIGATION REGLEMENTAIRE DE SECURITE
OU DE PRUDENCE,
- l'infraction de BLESSURES INVOLONTAIRES AVEC INCAPACITE
N'EXCEDANT PAS 3 MOIS PAR VIOLATION MANIFESTEMENT
DELIBEREE D'UNE OBLIGATION DE SECURI TE OU DE
PRUDENCE,
− l'infraction de BLESSURES INVOLONTAIRES SANS INCAPACITE
PAR MANQUEMENT DELIBERE A UNE OBLIGATION DE
SECURITE OU DE PRUDENCE,

Déclare D. Patrice coupable du surplus.

Condamne D. Patrice : - à 4 mois

d'emprisonnement .

Dit qu'il sera sursis à l'exécution de la peine d'emprisonnement qui vient


d'être prononcée à son encontre ;

Le Président a averti le condamné que s'il commet une nouvelle infraction, il


pourra faire l'objet d'une nouvelle condamnation qui sera susceptible
d'entraîner l'exécution de la première condamnation sans confusion avec la
seconde et qu'il encourra les peines de la récidive dans les termes des
articles 132-8 à 132-16 du Code Pénal ;
- 39 -

pour l'infraction de MISE EN DANGER D'AUTRUI (RISQUE


IMMEDIAT DE MORT OU D'INFIRMITE) PAR VIOLATION
MANIFESTEMENT DELIBEREE D'UNE OBLIGATION
REGLEMENTAIRE DE SECURITE OU DE PRUDENCE,

SUR L'ACTION CIVILE

Statuant publiquement, en premier ressort,

Par jugement contradictoire, à l'égard du Syndicat CFDT des MDPA,

Déclare la constitution de partie civile du Syndicat CFDT des MDPA


recevable et régulière en la forme ;

Déclare la SA STOCAMINE représentée par WASMER Bernard et D.


Patrice entièrement responsable du préjudice subi par la partie civile ;

Condamne solidairement la SA STOCAMINE représentée par WASMER


Bernard Président du Conseil d'administration , D. Patrice à payer à la partie
civile :

− la somme de 3000 euros à titre de dommages- intérêts ;


− la somme de 500 euros en application de l'article 475-1 du Code de
Procédure Pénale ;

Statuant publiquement, en premier ressort,

Par jugement contradictoire, à l'égard du syndicat CGT des. MDPA ;

Déclare la constitution de partie civile du syndicat CGT des MDPA


recevable et régulière en la forme ;

Déclare la SA STOCAMINE représentée par WASMER Bernard et D.


Patrice entièrement responsables du préjudice subi par la partie civile ;

Condamne solidairement la SA STOCAMINE représentée par WASMER


Bernard Président du Conseil d'administration et D. Patrice à payer à la
partie civile :

- la somme de 3000,00 Euros à titre de dommages- intérêts ;


− la somme de 500,00 Euros en application de l'article 475-1 du Code de
Procédure Pénale ;
-40-

Statuant publiquement, en premier ressort,

Par jugement contradictoire, à l'égard de la Société clics MINES DE


POTASSE D'ALSACE ;

Déclare la constitution de partie civile de la société des MINES DE


POTASSE D'ALSACE régulière en la forme, mais irrecevable le préjudice
invoqué par la partie civile n'étant pas directement causé par l'infraction
pour laquelle la SA STOCAMINE et Mr D. ont été déclarés coupable ;

Statuant publiquement, en premier ressort,

Par jugement contradictoire, à l'égard de la commune de WITTELSHEIM


représentée par Mr RIESEMANN Denis

Déclare la constitution de partie civile de la Commune de WITTELSHEIM


représentée par Mr RIESEMANN Denis recevable et régulière en la forme ;

Déclare la SA STOCAMINE représentée par Mr WASMER et D. Patrice


entièrement responsables du préjudice subi par la commune de Wittelsheim
;

Surseoit à statuer et réserve les droits de la partie civile ;

Fixe la continuation des débats sur intérêts civils à l'audience du

05 MAI 2008 à 8 H 30
BIBLIOTHEQUE - 2EME ETAGE
T.G.I MULHOUSE

Statuant publiquement en premier ressort,

Par jugement contradictoire à l'égard de toutes les parties civiles ;

Déclare les constitutions de parties civiles de :


- M.Marce LOYSON, M.Hubert HAEGELIN, M.Patrick SKRABER,
M.René HICKENBICH, M.Gilles BERNARD, M.Jean-Claude
OGORZELES, M.Etienne OGORZELEC, M.HECHT Jean-Pierre,

- Messieurs LOSTUZZO Jean-Claude, ANDREOLLI Silvo, ASSENJEE


Idriss, BARTH Christophe, BECK Jean-Jacques, BEDNARSKI François,
BENOIN Michel, BLACHOWICZ Jean-Marie, BOFF Rober t, BRUCKERT
-4 1 -

Patrice, DANNER Françis, DUBLER Daniel, FIMBEL Pascal, FINCK


Gilbert, FRIESS Marius, FUCHS Philippe, GASSER Jean-Marie,
GIACUZZO Paul, GIRARDEY Gérard, GIRNY Eric, GEROLT Daniel,
GRISCHKO Pierre, GUTHLEBEN Françis, HABY Jean-Jacques,
HAMERLA Françis, HASSENFORDER Jean-Pierre, HERMANN Vincent,
HOLDER Jacques, ISELIN Jeannot, KELCHLIN Raymond, KHIAT
Abdeljamel, KINDERSTUTH Alain, KORB Gilbert, KREITTNER Jean-
Luc, KULESZA Gilbert, LAPP Thierry, LOUZI François, LUX Guy,
MATHIS Françis, MAYER Michel, MERTZ Jean-Pierre, MEYER
François, MULLER Philippe, MUTH Edmond, NIEI)OSIK Alain,
OSTERMANN Alain, OTTAVIANI Raphaël, PONCET Se:•ge, PRENNEZ
Jean-Pierre, RANIERI Dominique, RUBRECHT Christian,, RUST Claude,
SABRIAN Joseph, SCHNEBELEN Didier, SCHOLLER Dominique,
SCHROEDER Rémy, SESTER François-Xavier, SOLER Christian,
SPAETER Jackie, THUET Françis, WACHBAR Yves, WA.I:,TOSZ Patrick,
WEINZAEPFLEN Armand, WINCKELMULLER Jean Christophe,
WINTERHALTER Patrick, WISS Christian, ZAJAC Françis, ZINCK
Philippe, KUTERMAK Richard, CZARNEKI Pascal, DEN IER Jean-Paul,
FISCHER Jacky, HAAG Hervé, HAAS Pierre-Paul, RUBRI';CHT Christian
et
− M.KINDERSTURH Yann,
recevables et régulières en la forme,

sauf en ce qui concerne Mr HAMERLA et Mme SPAETER. irrecevable au


titre des blessures involontaires en raison de la relaxe de Mr D. et de
STOCAMINE, recevable au titre de l'infraction de mise en danger d'autrui
;

Déclare la SA STOCAMINE représentée par WASMER Bernard et D.


Patrice entièrement responsables du préjudice subi par les parties civiles ;

Condamne solidairement la SA STOCAMINE représentée par WASMER


Bernard Président du Conseil d'administration et D. Patrice à payer à
chaque partie civile :

− la somme de 1500,00 Euros à titre de dommages- intérêts ;


− la somme de 500,00 Euros en application de l'article 475-1 du Code de
Procédure Pénale ;

La présente décision est assujettie à un droit fixe de procédure d'un montant


de quatre vingt dix euros (90 €) dont est redevable chaque condamné ;

Le tout en application des articles 406 et suivants et 485 du Code de


Procédure Pénale ;
- 42 -

LE GREFFIER,

Et le présent jugement a été signé par le Président et le Greffier.

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