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Ebauche de cours de la
mécanique des milieux continus
déformables pour SMP-S6
Galilée : (1564-1642)
La philosophie est écrite dans ce grand livre, l'univers, qui ne cesse pas d'être ouvert devant nos yeux. Mais ce livre ne peut se lire si on ne
comprends pas le langage et on ne connaît pas les caractères avec lesquels il est écrit. Or, la langue est celle des mathématiques, et les caractères sont
triangles, cercles et d'autres figures géométriques. Si on ne les connaît pas, c'est humainement impossible d'en comprendre même pas un seul mot. Sans eux,
on ne peut qu'aller à la dérive dans un labyrinthe obscur et inextricable". G. Galilei, "Il Saggiatore", Rome, 1623
1. Vecteurs
Vecteur : 𝑣 = 𝑣𝑖 𝑒𝑖
Application linéaire : 𝑤 = 𝐴𝑣 ⟹ 𝑤𝑖 = 𝐴𝑖𝑗 𝑣𝑖
Produit matriciel : 𝐶 = 𝐴𝐵 ⟹ 𝑐𝑖𝑗 = 𝐴𝑖𝑘 𝐵𝑘𝑗 et 𝐶 = 𝐴𝑡 𝐵 ⟹ 𝑐𝑖𝑗 = 𝐴𝑖𝑘 𝐵𝑗𝑘
Produit scalaire : 𝑤 . 𝑣 = 𝑤𝑖 𝑣𝑖 = 𝑤𝑖 ′ 𝑣𝑖 ′ il est indépendant par changement de base.
1 𝑠𝑖 𝑖 = 𝑗
Symbole de Kronecker : 𝛿𝑖𝑗 =
0 𝑠𝑖 𝑖 ≠ 𝑗
Pour alléger l’écriture, au lieu d’écrire 𝑑𝑖𝑗 = 𝑚𝑙 𝑎𝑖𝑚 𝑏𝑚𝑙 𝑐𝑙𝑗 pour symboliser la sommation
sur les monômes, on omet le symbole sigma et on écrit 𝑑𝑖𝑗 = 𝑎𝑖𝑚 𝑏𝑚𝑙 𝑐𝑙𝑗 .
1 𝑠𝑖 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑢𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑝𝑎𝑖𝑟𝑒
𝑒𝑖𝑗𝑘 = 𝑒𝑖 . 𝑒𝑗 × 𝑒𝑘 = −1 𝑠𝑖 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑢𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑖𝑚𝑝𝑎𝑖𝑟𝑒
0 𝑠𝑖 𝑝𝑒𝑟𝑚𝑢𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑐𝑜𝑛𝑞𝑢𝑒
a. Invariants fondamentaux
𝐼1 = 𝑇𝑟(𝐴)
1
𝐼2 = 2 (𝑇𝑟 2 𝐴 − 𝑇𝑟 𝐴2 )
𝐼3 = 𝑑𝑒𝑡(𝐴)
Dans une base de vecteurs propres dits vecteurs principaux correspondants à des valeurs
principales 𝜆𝑖 on a :
Mécanique des Milieux Continus A. RTIBI 2
𝐼1 = 𝜆1 + 𝜆2 + 𝜆3
𝐼2 = 𝜆1 . 𝜆2 + 𝜆3 . 𝜆2 + 𝜆1 . 𝜆3
𝐼3 = 𝜆1 . 𝜆2 . 𝜆3
𝜆3 + 𝐼1 𝜆2 + 𝐼2 𝜆 + 𝐼3 = 0
c. Tenseur orthogonal
5. Analyse vectorielle
a- Outils d’analyse
b- Théorème de la divergence
I- Introduction
L’idée que l’on se fait communément sur un solide indéformable est intuitive, elle est liée à
l’idée de forme. Un crayon reste un crayon quelle que soit sa position par rapport au repère
du laboratoire au cours d’un mouvement éventuel.
Un état de milieu déformable ne permet pas ce genre de réflexion. Il peut se caractériser
intuitivement par une aptitude plus ou moins grande à la déformation. Une tige métallique
peut être déformée, fléchie par exemple. Ce type de déformation est très différent de celle
de l’eau d’un bassin déformée par un nageur. La limite entre les différentes aptitudes à la
déformation peut paraître floue, il est nécessaire de préciser ces limites par un traitement
mathématique approprié : mécanique des milieux continus déformables.
2. Point matériel
Soit 𝑀 ∈ ℰ3 , il est dit point géométrique. 𝑀 ∈ 𝐷 (domaine matériel) est dit point matériel.
𝐷 est en mouvement et à chaque instant il coïncide avec un domaine géométrique, 𝐷𝑔 et
ainsi un point matériel coïncide avec un point géométrique.
1. Description de Lagrange
Soit 𝛀0 la configuration géométrique à 𝐭 0 choisit arbitrairement dite de référence.
La description de Lagrange consiste à donner la position à tout instant de toutes les
particules identifiées par leurs positions à 𝐭 0
𝑀 = 𝑓𝐭 0 ,𝑡 𝐌0 , 𝑡 ; : 𝐌0 ∈ 𝛀0 ; 𝑡 ∈ ℝ+
Toute grandeur physique 𝓐 définie pour une particule, sa description de Lagrange est
donnée par la fonction 𝓐𝑳 𝐌𝟎 , 𝒕 .
2. Description d’Euler
Soit 𝛀 un domaine géométrique fixe traversé par un milieu matériel continu en
mouvement. Chaque point 𝑀 de 𝛀 est un point d’observation.
En un point d’observation 𝑀 donné, les vitesses qu’on observe au cours du temps sont des
vitesses de particules différentes mais qui passent par 𝑀 à des instants différents.
𝐕 = 𝐕𝐄 𝐌, 𝐭 ; 𝑀 ∈ 𝛀 ; 𝑡 ∈ ℝ+
Toute grandeur physique 𝓐 définie pour une particule, sa description d’Euler est donnée
par la fonction 𝓐𝑬 𝑴, 𝒕 .
3. Dérivée particulaire
On appelle dérivée particulaire d’une grandeur physique 𝓐 la dérivée par rapport au temps
𝒅𝓐
de cette grandeur quand on suit la particule dans son mouvement, 𝒅𝒕
- Dans la description de Lagrange
𝑑𝒜 𝜕𝒜𝐿 M0 , 𝑡
=
𝑑𝑡 𝜕𝑡
- Dans la description d’Euler
𝑑𝒜 𝒜𝐸 𝑀′ , 𝑡 ′ − 𝒜𝐸 𝑀, 𝑡
= lim
𝑑𝑡 𝑡 ′ →𝑡 𝑡′ − 𝑡
𝑑𝒜 𝒜𝐸 𝑀′ , 𝑡 ′ − 𝒜𝐸 𝑀, 𝑡 ′ + 𝒜𝐸 𝑀, 𝑡 ′ − 𝒜𝐸 𝑀, 𝑡
= lim
𝑑𝑡 𝑡 ′ →𝑡 𝑡′ − 𝑡
𝑑𝒜 𝒜𝐸 𝑀′ , 𝑡 ′ − 𝒜𝐸 𝑀, 𝑡 ′ 𝒜𝐸 𝑀, 𝑡 ′ − 𝒜𝐸 𝑀, 𝑡
= lim + lim
𝑑𝑡 𝑡 ′ →𝑡 𝑡′ − 𝑡 𝑡 ′ →𝑡 𝑡′ − 𝑡
𝑑𝒜 𝑔𝑟𝑎𝑑𝒜𝐸 . 𝑑𝑀 𝜕𝒜𝐸 𝑀, 𝑡
= lim +
𝑑𝑡 ′
𝑡 →𝑡 𝑡′ − 𝑡 𝜕𝑡
𝒅𝓐 𝝏𝓐𝑬 𝑴, 𝒕
= 𝒈𝒓𝒂𝒅𝓐𝑬 . 𝑽 𝑴, 𝒕 +
𝒅𝒕 𝝏𝒕
𝜕𝒜𝐸 𝑀,𝑡
, ce terme est dit dérivée propre ou dérivée eulérienne.
𝜕𝑡
𝑔𝑟𝑎𝑑𝒜𝐸 . 𝑉 𝑀, 𝑡 , ce terme est dit dérivée convective.
4. Accélération
- Description de Lagrange
𝝏𝑽𝑳 𝐌𝟎 , 𝒕
𝚪𝑳 =
𝝏𝒕
- Description d’Euler :
𝝏𝑽𝑬 𝑴, 𝒕
𝚪𝑬 = 𝑽𝑬 𝑴, 𝒕 . 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑽𝑬 . +
𝝏𝒕
I- Tenseur de déformation
1. Variation des longueurs et des angles
Considérant un domaine matériel en mouvement 𝐷 tel que 𝐷 = 𝛀0 à l’instant 𝑡 = 𝑡0 avant
déformation et 𝐷 = 𝛀𝑡 à l’instant 𝑡 aprés déformation.
La transformation pour passer de 𝑀0 à 𝑀 est une application différentiable presque partout:
𝑓𝑡0 ,𝑡 : 𝑀0 ∈ 𝛀0 → 𝑀 ∈ 𝛀𝑡
Soit un point matériel 𝑃0 qui avoisine le point matériel 𝑀, on pose 𝑑𝑂𝑀0 = 𝑂𝑃0 − 𝑂𝑀0 et
𝑑𝑂𝑀 = 𝑂𝑃 − 𝑂𝑀 dites segments matériels initial et final.
𝑑𝑂𝑀 = 𝑓 𝑂𝑃0 − 𝑓 𝑂𝑀0 𝛀0 𝑓𝑡,𝑡 ′ 𝛀
𝑡
𝑑𝑂𝑀 = 𝑓 𝑂𝑀0 + 𝑑𝑂𝑀0 − 𝑓 𝑂𝑀0 𝑃0 ∗
𝑢(𝑀0 ) ∗𝑃
𝑑𝑂𝑀0
𝑑𝑂𝑀 = grad 𝑓. 𝑑𝑂𝑀0 𝑀0 ∗ 𝑑𝑂𝑀
𝑢(𝑃0 ) ∗ 𝑀
On pose 𝐹 = grad 𝑓 , tenseur d’ordre 2 dit opérateur
linéaire tangent de l’application 𝑓 ou gradient de 𝑂 𝑒𝑖
transformation. Il représente la description locale de la
transformation 𝑓 autour du point 𝑀. Il est aussi appelé matrice jacobienne puisqu’il s’agit
de la matrice de changement de variable initiales en variables actuelles.
𝑑𝑂𝑀 = 𝐹 . 𝑑𝑂𝑀0 de même 𝑑𝑂𝑃 = 𝐹 . 𝑑𝑂𝑃0 .
Calculons maintenant la différence du carré des longueurs de 𝑑𝑂𝑀 et 𝑑𝑂𝑀0
2
𝑑𝑂𝑀 = 𝑑𝑂𝑀. 𝑑𝑂𝑀
= 𝐹. 𝑑𝑂𝑀0 . 𝐹. 𝑑𝑂𝑀0
= 𝑑𝑂𝑀0 . 𝐹 𝑡 . 𝐹. 𝑑𝑂𝑀0
2 2 2
𝑑𝑂𝑀 − 𝑑𝑂𝑀0 = 𝑑𝑂𝑀0 . 𝐹 𝑡 . 𝐹. 𝑑𝑂𝑀0 − 𝑑𝑂𝑀0
= 𝑑𝑂𝑀0 . 𝐹 𝑡 . 𝐹 − 𝟙 𝑑𝑂𝑀0
1 1
Si on pose 𝐿 = 2 𝐹 𝑡 . 𝐹 − 𝟙 = 2 𝐶 − 𝟙
2 2
Alors 𝑑𝑂𝑀 − 𝑑𝑂𝑀0 = 2𝑑𝑂𝑀0 . 𝐿. 𝑑𝑂𝑀0
𝐿 est un tenseur symétrique du second ordre appelé tenseur des déformations de Green
Lagrange.
𝐶 = 𝐹 𝑡 . 𝐹 est appelé tenseur des dilatations ou tenseur de déformation de Cauchy-Green
droit.
𝐶 et 𝐿 sont dits tenseurs lagrangiens puisqu’ils actent sur des variables lagrangiennes.
On peut récrire la différence en fonction de 𝑑𝑂𝑀 sachant que 𝑑𝑂𝑀0 = 𝐹 −1 . 𝑑𝑂𝑀
2 2 2
𝑑𝑂𝑀 − 𝑑𝑂𝑀0 = 𝑑𝑂𝑀 − 𝑑𝑂𝑀. 𝐹 −𝑡 . 𝐹 −1 . 𝑑𝑂𝑀
= 𝑑𝑂𝑀. 𝟙 − 𝐹 −𝑡 . 𝐹 −1 𝑑𝑂𝑀
= 𝑑𝑂𝑀. 𝟙 − 𝐵 −1 𝑑𝑂𝑀
1 1
Si on pose 𝐴 = 2 𝟙 − 𝐹 −𝑡 . 𝐹 −1 = 2 𝟙 − 𝐵 −1
2 2
𝑑𝑂𝑀 − 𝑑𝑂𝑀0 = 2𝑑𝑂𝑀0 . 𝐴. 𝑑𝑂𝑀0
Remarque :
𝐿 = 𝐹 𝑡 . 𝐴. 𝐹 𝑒𝑡 𝐴 = 𝐹 −𝑡 . 𝐿. 𝐹 −1
2. Interprétation des tenseurs de déformations
Allongement ou dilatation carré
Soient 𝑒𝑖 les éléments de la base, 𝑑𝑋 = 𝑑𝑋𝑁 un élément de la configuration initiale et
𝑑𝑥 = 𝑑𝑥𝑛 un élément de la configuration actuelle.
On a :
1
𝑑𝑥. 𝑑𝑥 − 𝑑𝑋. 𝑑𝑋 = 𝑑𝑋. 𝐿. 𝑑𝑋
2
1 𝑑𝑥 2 − 𝑑𝑋 2
= 𝑁. 𝐿. 𝑁
2 𝑑𝑋 2
Ce terme représente la variation relative par rapport à la configuration initiale du carré de la
longueur dans la direction 𝑁
Si on prend 𝑁 = 𝑒1 élément de la base alors:
𝐸2
𝑓 𝐹 −1 . 𝑒2 𝑒2
𝐹. 𝐸2
𝜋 𝜋 𝜋 𝜋
−𝛾 + 𝛾′
2 2 𝐹. 𝐸1 2 2
𝐹 −1 . 𝑒1
𝐸1 𝑒1
𝑓 −1
Dilatation volumique
𝑑𝑣
= 𝐽 = 𝑑𝑒𝑡𝐹 = 𝑑𝑒𝑡𝐶 = 𝑑𝑒𝑡(2𝐿 + 𝟙)
𝑑𝑣0
Exemple : mouvement rigide
Soit 𝑂𝑀 𝑂𝑀0 , 𝑡 = 𝑅 𝑡 . 𝑂𝑀0 + 𝐶 , description lagrangienne
𝑅 est un tenseur orthogonal 𝑅 𝑡 = 𝑅 −1 , représente la rotation rigide et 𝐶 , la translation
rigide.
Alors 𝐹 = 𝑅 et 𝐶 = 𝐹 𝑡 . 𝐹 = 𝑅 𝑡 𝑅 = 1
Donc pour un tel mouvement ni le tenseur 𝐹 qui est égale au tenseur rotation 𝑅 ni le
tenseur 𝐶 égale à l’identité ne sont nuls.
En conséquence ni 𝐹 ni 𝐶 ne donne la bonne mesure de déformation puisqu’ils ne sont pas
nuls.
1 1 1 1 1
𝐿 = 2 𝐹𝑡 . 𝐹 − 𝟙 = 2 𝐶 − 𝟙 = 2 𝑅𝑡 𝑅 − 𝟙 = 𝟘 et 𝐴 = 2 𝟙 − 𝐹 −𝑡 . 𝐹 −1 = 2 𝟙 −
𝐵−1=12𝟙−𝑅−𝑡𝑅−1=𝟘
Les tenseurs de Green-Lagrange et d’Euler-Almansi sont de bonnes mesures de
déformation car ils sont nuls pour des transformations rigides.
3. Décomposition polaire
𝐹 est un tenseur d’ordre 2, il peut s’écrire :
𝐹 = 𝑅. 𝑈 , décomposition droite ou 𝐹 = 𝑉. 𝑅 , décomposition gauche
𝑅, tenseur orthogonal et 𝑈, 𝑉, tenseurs symétriques
En général ces tenseurs sont des champs de tenseurs i.e. ils dépendent de 𝑀0 , 𝑡 .
S’il s’agit d’une transformation rigide alors le tenseur rotation 𝑅 est le même pour tout les
points matériel et𝑈 = 𝟙 donc 𝐹 𝑀0 , 𝑡 = 𝑅(𝑡)
Cherchons dans le cas général 𝑈 et 𝑉
On a 𝐶 = 𝐹 𝑡 𝐹 = 𝑈 𝑡 𝑅 𝑡 𝑅𝑈 = 𝑈 𝑡 𝑈 = 𝑈 2 et 𝐵 = 𝐹𝐹 𝑡 = 𝑉𝑅𝑅 𝑡 𝑉 𝑡 = 𝑉𝑉 𝑡 = 𝑉 2
1 1
Or 𝐿 = 2 𝑈 2 − 𝟙 et 𝐴 = 2 𝟙 − 𝑉 −2
Remarque
Dans une base de vecteurs propres 𝑁𝑖
𝑂𝑀0 = 𝑑𝑋𝑖 𝑁𝑖
𝐶 = 𝜆2𝑖 𝑁𝑖 ⨂𝑁𝑖
𝐹𝑁𝑖 = 𝑅. 𝑈 𝑁𝑖 = 𝜆𝑖 𝑅. 𝑁𝑖 = 𝜆𝑖 𝑛𝑖
𝑁𝑖 et 𝑛𝑖 forment des trièdres propres respectivement matériel et spatial
𝑈 = 𝜆𝑖 𝑁𝑖 ⨂𝑁𝑖 𝑉 = 𝜆𝑖 𝑛𝑖 ⨂𝑛𝑖
𝑈𝑑𝑋 = 𝑑𝑋𝑖 . 𝑈 𝑁𝑖 = 𝑑𝑋𝑖 𝜆𝑖 𝑁𝑖
1
𝐿 = 𝜆2𝑖 − 1 𝑁𝑖 ⨂𝑁𝑖
2
1
𝐴 = 1 − 𝜆2𝑖 𝑛𝑖 ⨂𝑛𝑖
2
II- Déformations en petites perturbations
D’après la figure 1, on a :
𝑂𝑀 = 𝑂𝑀0 + 𝑢
𝑢 est dit champ de vecteur déplacement.
𝑑𝑂𝑀 = 𝑑𝑂𝑀0 + 𝑑𝑢
𝐹. 𝑑𝑂𝑀0 = 𝑑𝑂𝑀0 + 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑢. 𝑑𝑂𝑀0 = 𝟙 + 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑢 𝑑𝑂𝑀0
𝐹 = 𝟙 + 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑢
𝑔𝑟𝑎𝑑𝑢 est dit gradient du vecteur déplacement.
1 1
Or 𝐿 = 2 𝐹 𝑡 . 𝐹 − 𝟙 = 2 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑢 + 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑡 𝑢 + 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑢. 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑡 𝑢
1 1
Dans le cas des petites déformations, 𝐿 ≈ ℰ = 2 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑢 + 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑡 𝑢 = 2 𝐹 𝑡 + 𝐹 − 𝟙
On montre que pour le tenseur de déformation d’Euler-Almansi, 𝐴 ≈ 𝒜 = ℰ
𝐿≈ℰ=𝒜
Pour interpréter les composantes du tenseur de déformation ℰ il faut développer les
expressions suivantes au premier ordre en remplaçant 𝐿𝑖𝑗 par ℰ𝑖𝑗
1 𝑑𝑥1 𝑑𝑥2
sin(𝛾) = 𝑁1 . 𝐿. 𝑁2
2 𝑑𝑋1 𝑑𝑋2
1 𝑑𝑥 2 − 𝑑𝑋 2
= 𝑁. 𝐿. 𝑁
2 𝑑𝑋 2
𝑑𝑥1 − 𝑑𝑋1 𝛾
= ℰ11 = ℰ12
𝑑𝑋1 2
Décomposition polaire :
𝐹 = 𝑅𝑈 𝑒𝑡 𝐹 = 𝑉𝑅
On a
1 1
𝐹 = 𝟙 + 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑢 = 𝟙 + 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑢 + 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑡 𝑢 + 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑢 − 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑡 𝑢
2 2
𝐹 =𝟙+ℰ+𝜔 ≈ 𝟙+ℰ . 𝟙+𝜔
Donc
𝑈 ≈ 𝑉 ≈1+ℰ 𝑒𝑡 𝑅 = 1+𝜔
III- Tenseur taux de déformation
Le taux de déformation est la vitesse de déformation soit en état actuel ou initial i.e. en
description lagrangienne (matériel) ou Eulerienne (spatial).
Le taux de déformation en description Lagrangienne :
ou explicitement :
𝜕 2 𝜀 11 𝜕 2 𝜀 13 𝜕 2 𝜀 12 𝜕 2 𝜀 23 𝜕 2 𝜀 22 𝜕 2 𝜀 21 𝜕 2 𝜀 23 𝜕 2 𝜀 31
* − = − * − = −
𝜕𝑥 2 𝜕𝑥 3 𝜕𝑥 2 𝜕𝑥 1 𝜕𝑥 1 𝜕𝑥 3 𝜕𝑥 1 2 𝜕𝑥 3 𝜕𝑥 1 𝜕𝑥 3 𝜕𝑥 2 𝜕𝑥 2 𝜕𝑥 1 𝜕𝑥 2 2
∂ 2 ε 33 ∂ 2 ε 32 ∂ 2 ε 13 ∂ 2 ε 12 ∂ 2 ε 23 ∂ 2 ε 33 ∂ 2 ε 22
* − = − * 2 = +
∂x 2 ∂x 1 ∂x 3 ∂x 1 ∂x 2 ∂x 3 ∂x 3 2 ∂x 2 ∂x 3 ∂x 2 2 ∂x 3 2
∂ 2 ε 12 ∂ 2 ε 22 ∂ 2 ε 11 ∂ 2 ε 31 ∂ 2 ε 11 ∂ 2 ε 33
* 2 = + * 2 = +
∂x 1 ∂x 2 ∂x 1 2 ∂x 2 2 ∂x 3 ∂x 1 ∂x 3 2 ∂x 1 2
I- Généralités
Un système matériel, au cours de son mouvement, est soumis à des efforts qui déterminent
son mouvement. Ces efforts sont divisés en deux catégories :
1. Efforts extérieurs :
Ils sont dus à des causes externes au système et il peuvent être volumiques ou surfaciques.
a- Les efforts extérieurs volumiques agissent sur chaque particule 𝑀 du système
matériel 𝐷 de masse : 𝑑𝑚 = 𝜌𝑑𝑣.
L’effort élémentaire est noté : 𝑑𝐹𝑣𝑒𝑥𝑡 (𝑀). On associe à ces efforts des champs de vecteurs
densités volumiques𝑓 définis par : 𝑑𝐹𝑣𝑒𝑥𝑡 = 𝑓 𝑑𝑣.
Exemple : Pour la force de pesanteur 𝑑𝐹𝑣𝑒𝑥𝑡 = 𝜌𝑔𝑑𝑣 ⇒ 𝑓 = 𝜌𝑔
La résultante de ces forces et leur moment par rapport à un point fixe 𝑂 sont :
𝐹𝑣𝑒𝑥𝑡 = 𝑓 𝑑𝑣 𝑀0 = 𝑂𝑀 ∧ 𝑓 𝑑𝑣
b- Les efforts extérieurs surfaciques, ou efforts de contact qui représentent l’action
qu’exerce l’extérieur sur le système 𝐷 à travers sa surface 𝑆 de contact. L’effort
élémentaire sur un point 𝑀 de la surface est noté : 𝑑𝐹𝑠𝑒𝑥𝑡 . On associe à ces efforts des
champs de vecteurs densités surfacique𝑇définis par 𝐹𝑠𝑒𝑥𝑡 = 𝑇𝑑𝑆.
La résultante de ces forces et leur moment par rapport à un point fixe O sont :
𝐹𝑠𝑒𝑥𝑡 = 𝑇 𝑑𝑆 𝑀0 = 𝑂𝑀 ∧ 𝑇𝑑𝑆
2. Efforts intérieurs :
ce sont des efforts internes entre particules prises deux à deux. Ils sont dus à des
phénomènes tel que l’attraction Newtonienne ou coulombienne. Leur résultante est nulle.
On ne s’intéresse pas à ces actions.
3. Equations du mouvement
Loi fondamentale :
Dans un référentiel galiléen, le torseur dynamique d’un système
S est égal au torseur des forces extérieures s’exerçant sur S.
Le P.F.D. conduit à deux égalités : 𝑆
Σ
É𝒈𝒂𝒍𝒊𝒕é 𝒅𝒆𝒔 𝒓é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒏𝒕𝒆𝒔 𝒆𝒕 é𝒈𝒂𝒍𝒊𝒕é 𝒅𝒆𝒔 𝒎𝒐𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔.
Soit 𝐷 un domaine d’un milieu continu 𝑆 et soit Σ la surface
𝐷
délimitant le domaine 𝐷. L’application du P.F.D au domaine 𝐷
donne :
𝑅é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑢 𝑚𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑦𝑛𝑎𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 =
𝑟é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒⨁𝑟é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 (𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑎𝑐𝑡)
𝛾 𝑑𝑚 = 𝑓 𝑑𝑣 + 𝑇 𝑑𝑆
𝐷 𝐷 Σ
𝑀𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑦𝑛𝑎𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒
= 𝑚𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒⨁𝑚𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒
𝑂𝑀 ∧ 𝛾 𝑑𝑚 = 𝑂𝑀 ∧ 𝑓 𝑑𝑣 + 𝑂𝑀 ∧ 𝑇 𝑑𝑆
𝐷 𝐷 Σ
L’égalité des résultantes conduit à :
𝛾 𝜌𝑑𝑣 = 𝑓 𝑑𝑣 + 𝑇 𝑑𝑆
𝐷 𝐷 Σ
En projetant cette équation sur l’axe 𝑖 :
3
𝜌𝛾𝑖 − 𝑓𝑖 − 𝑑𝑖𝑣𝐴𝑖 𝑑𝑣 = 0
𝐷
ceci quelque soit le domaine 𝐷 ce qui entraîne que :
3
𝑥1 𝑇2 − 𝑥2 𝑇1 𝑑𝑆
Σ
𝑥1 𝑇2 − 𝑥2 𝑇1 𝑑𝑆
Σ
𝜕𝜍21 𝜕𝜍22 𝜕𝜍23 𝜕𝜍11 𝜕𝜍12 𝜕𝜍13
= 𝜍21 − 𝜍12 + 𝑥1 + + − 𝑥2 + + 𝑑𝑣
D 𝜕𝑥1 𝜕𝑥2 𝜕𝑥3 𝜕𝑥1 𝜕𝑥2 𝜕𝑥3
+ 𝑥1 𝜌𝛾2 − 𝑓2 − 𝑥2 𝜌𝛾1 − 𝑓1 𝑑𝑣
D
Ceci entraîne que :
D
𝜍21 − 𝜍12 𝑑𝑣 = 0 et ceci quelque soit le domaine 𝐷. ce qui montre que 𝜍21 = 𝜍12 .
On peut refaire les mêmes calculs en projetant sur 𝑒1 𝑒𝑡 𝑒2 et on obtiendra finalement :
𝜍𝑖𝑗 = 𝜍𝑗𝑖 pour tout 𝑖 et 𝑗 variant de 1 à 3. Le tenseur 𝜍𝑖𝑗 est donc symétrique.
2
𝑇𝑡 2 + 𝑇𝑛 − 𝜍3 𝑇𝑛 − 𝜍1 2
𝑇𝑡 2 + 𝑇𝑛 − 𝜍2 𝑇𝑛 − 𝜍3
𝑛2 = 𝑛1 =
𝜍2 − 𝜍3 𝜍2 − 𝜍1 𝜍1 − 𝜍2 𝜍1 − 𝜍3
2
𝑇𝑡 + 𝑇𝑛 − 𝜍1 𝑇𝑛 − 𝜍2
𝑛3 2 =
𝜍3 − 𝜍1 𝜍3 − 𝜍2
Ce système admet une solution si les membres de droite sont positifs. En supposant que
𝜍1 < 𝜍2 < 𝜍3 , il suffit pour que le système admette une solution que :
𝑇𝑡 2 + 𝑇𝑛 − 𝜍3 𝑇𝑛 − 𝜍1 ≤ 0
𝑇𝑡 2 + 𝑇𝑛 − 𝜍2 𝑇𝑛 − 𝜍3 ≥ 0
𝑇𝑡 2 + 𝑇𝑛 − 𝜍1 𝑇𝑛 − 𝜍2 ≥ 0
Ces équations sont à la limite (quand c’est égale à 0), des équations de cercles appelés :
cercles de Möhr.
Le point de coordonnées (𝑇𝑛 , 𝑇𝑡 ) doit se trouver
dans la région hachurée limitée par les trois cercles. 𝑇𝑡
Ces cercles sont tangents deux à deux ; les
abscisses de leurs points d’intersection avec l’axe
des Tn sont précisément les valeurs des contraintes 𝜍1 𝜍2 𝜍3 𝑇
𝑛
normales principales. Le lieu de l’extrémité du
vecteur contrainte est dans la zone hachurée. ce
résultat montre que toute contrainte normale est
comprise entre les deux contraintes normales principales extrêmes (ici 𝜍1 𝑒𝑡𝜍3 ). De plus la
1
valeur absolue de la scission (contrainte tangentielle) est au plus égale à 𝜍1 − 𝜍3 .
2
2. Critère de Tresca :
Selon ce critère, pour que le matériau reste élastique (pas de rupture du matériau) en un
point 𝑀 il faut et il suffit que toutes les contraintes tangentielles en ce point restent
inférieures en module à une valeur donnée 𝝉. Or le maximum du module de la contrainte
1
tangentielle est égal à 2 𝜍𝑖 − 𝜍𝑗 ce qui entraîne que.𝑚𝑎𝑥 𝜍𝑖 − 𝜍𝑗 − 2𝝉 ≤ 0
Remarque importante :
Si le vecteur normal 𝑛 est contenu dans le plan principal, celui des directions 1,2 par
exemple alors dans la base principale:
𝑠 0 0
𝜍𝑖𝑗 = 0 𝑠 0
0 0 𝑠
Le vecteur contrainte en 𝑀 pour la direction 𝑛 est toujours colinéaire à 𝑛 . Il s’ écrit donc
𝑇 𝑀, 𝑛 = 𝑠𝑛
b- Tenseur des contraintes uni axial :(traction simple ou compression simple)
Le tenseur est uni axial dans la direction 1 si au point 𝑀 considéré toutes les composantes
du tenseur des contraintes sont nulles sauf 𝜍11 .
𝜍11 0 0
𝜍𝑖𝑗 = 0 0 0
0 0 0
𝜍11 𝑛1
Ainsi : 𝑇 𝑀, 𝑛 = 0
0
Si 𝜍11 > 0 le tenseur est dit : tenseur de traction simple.
Si 𝜍11 < 0 le tenseur est dit : tenseur de compression simple.
c- Tenseur de cisaillement simple dans deux directions orthogonales (ou scission
simple).
𝜍𝑖𝑗 est un tenseur de cisaillement simple dans les directions 𝑂𝑥1 et 𝑂𝑥2 , si tous les 𝜍𝑖𝑗
sont nulles sauf 𝜍12 = 𝜍21 . Dans ce cas on a :
0 𝜍12 0
𝜍𝑖𝑗 = 𝜍21 0 0
0 0 0
d- Tenseur des contraintes planes :
𝜍𝑖𝑗 est un tenseur de contraintes planes dans le plan 𝑥3 = 0 si 𝜍13 = 𝜍23 = 𝜍33 = 0. Le
tenseur s’écrit alors :
𝜍11 𝜍12 0
𝜍𝑖𝑗 = 𝜍21 𝜍22 0
0 0 0
THEORIE DE L’ELASTICITE
𝑓𝑖 + 𝜍𝑖𝑗 ,𝑗 = 0
𝑗 =1
Le problème consiste à déterminer le tenseur 𝜍𝑖𝑗 en tout point de 𝐷 et le champ de
déplacement 𝑢(𝑀)à partir de l’état naturel (état avant la charge). Les équations qu’on
possède pour résoudre ce problème sont :
i. les trois équations de la statique
ii. les six équations exprimant les lois de comportement
iii. les six équations exprimant les 𝜀𝑖𝑗 en fonction des 𝑢𝑖 .
On a donc au total 15 équations à 15 inconnues (les 𝑢𝑖 , les 𝜍𝑖𝑗 et les 𝜀𝑖𝑗 ).
Remarque importante :
Le tenseur des contraintes doit vérifier les conditions aux limites sur la surface 𝛴 délimitant
le domaine 𝐷. c'est-à-dire :
3
𝑑𝑖𝑣𝑓 + 𝜆 + 2𝜇 Δ𝜀𝐼 = 0
2eme forme :
Si les forces de volume dérivent d’un potentiel, alors il existe une fonction 𝐹 telle que :
𝑓 = 𝑔𝑟𝑎𝑑𝐹 𝑒𝑡 𝑑𝑖𝑣𝑓 = ΔF
Δ 𝜆 + 2𝜇 𝜀𝐼 + 𝐹 = 0
Δ 𝜆 + 2𝜇 𝜀𝐼 + 𝐹 = 0
2- Equation aux contraintes :
Dans de nombreux problèmes, il sera bon de faire appel à des équations ne faisant
intervenir que les 𝜍𝑖𝑗 . La résolution de ces équations nous permettent donc de connaître les
𝜍𝑖𝑗 . On calcul ensuite les 𝜀𝑖𝑗 grâce aux lois de comportement. Pour calculer les 𝑢𝑖 à partir
des 𝜀𝑖𝑗 il est nécessaire et suffisant que les 𝜀𝑖𝑗 vérifient les équations de compatibilité déjà
établies.
Un champ de tenseur 𝜍𝑖𝑗 ne peut être solution d’un problème d’élasticité que si les 𝜍𝑖𝑗
j 3
vérifient les équations d’équilibre ( ij , j f i 0) et les équations obtenues en combinant
j 1