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Chimie expérimentale

CHEETAMAN Noushrina | L1CH1 CHA| 30 avril 2018


Durant la période d’été, nous aimons boire du sirop dilué. Quel que soit le goût,
nous le préparons souvent avec de l’eau mais chacun à sa guise. Certains préfèrent avec
peu de sirop et beaucoup d’eau pour un aspect rafraichissant et d’autres mettent plus de
sirop pour une saveur plus gourmande. Selon la quantité de sirop, l’intensité de la boisson
change et la couleur ne change pas réellement. Or, il existe une molécule qui a la capacité
de changer non seulement d’intensité mais aussi de nuance, il s’agit du Vert de
Bromocrésol [1].
Il peut être intéressant de comprendre de quelle manière le Vert de Bromocrésol
peut changer son intensité et sa nuance avec une dilution. Cette solution étant un diacide
[1]
, nous allons étudier l’équilibre entre les espèces acides et basiques grâce à la
comparaison de plusieurs solutions de concentrations différentes obtenue par la méthode
de la spectrométrie UV-visible et de la pH-métrie.
Un spectromètre UV-visible permet de « réaliser les spectres d’absorption dans le
visible des six solutions » [1], tandis qu’un pH-mètre permet de mesurer le pH d’une
solution à l’aide de la différence de potentiel mesuré entre deux électrodes [2].

Tout d’abord, le 3’,3’’,5’,5’’-tétrabromo-m-crésol-sulfonephtaléine [8]


communément appelé le Vert de Bromocrésol appartient à la catégorie des
sulfonephtaléines [1]. Cette famille, tout comme les sulfones (ex : Rouge de paraméthyl) ou
les triphénylméthanes (ex : Vert de méthyle) [3] sont des indicateurs acido-basiques [4], à
savoir des « colorants organiques » [4] qui ont la capacité de changer de couleur en
fonction de leurs pH [4]. En effet, les indicateurs acido-basiques sont des acides faibles [4],
possédants une couleur spécifique pour leurs formes acides HA et une autre couleur pour
leurs formes basiques [4] A-. Ce changement de couleur provient du proton qui bouleverse
le squelette de la molécule (par délocalisation d’électrons), au point où l’absorption de la
lumière de la forme acide HA est différente de la forme basique A-.

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Acide H2A, solide Base HA-, aqueux

Acide HA-, aqueux Base A2-, aqueux

Figure 1 : molécules de Vert de Bromocrésol tirées de l'énoncé du TP

La molécule de Vert de Bromocrésol est un diacide [1] (= molécule ayant la


capacité de libérer deux protons au contact de l’eau [4]), possédant ainsi trois espèces
acido-basiques : H2A, la molécule située en haut à gauche ; HA- la base de H2A situé à
droite et enfin A2- la base de HA- en dessous de cette-dernière.
HA- et A2- présents en solution, absorbent la lumière du visible, c’est
pourquoi HA est « jaune canari » [1] tandis que A2- est « cyan » [1]. Lorsque la concentration
-

de la forme acide HA- dominera en solution, nous percevrons donc une couleur proche du
jaune alors que nous verrons du cyan dans le cas inverse. Le mélange des deux couleurs
par synthèse soustractive donne du vert [8], d’où son nom.

Figure 2 : Synthèse soustractive des couleurs provenant du poster[8]

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De plus, le Vert de Bromocrésol étant un diacide faible, nous pouvons
écrire l’équilibre suivant :

HA-(aq) + H2O(l) ⇌ A2-(aq) + H3O+ (aq)

A l’équilibre, lorsque la solution est verte, la concentration de [HA-] et [A2-]


sont égaux, donc :
[A2−][H3O+]
Ka = [HA−]

Ka = [H3O+]

pKa = pH

La couleur de la solution change alors dès que le pH est supérieur ou


inférieur au pKa.
D’autre part, le Principe de Le Chatelier stipule que lorsqu’ « on applique
une contrainte à un système en équilibre dynamique, l’équilibre a tendance à évoluer pour
minimiser les effets de cette contrainte » [4]. Cela signifie que l’ajout de solvant pour la
dilution poussera notre réaction à produire plus de base A2-. Ainsi, plus la solution sera
diluée et plus le pH augmentera [2] :
[A2−]
pH = pKa + log [HA−] avec pKa = 4,7 [1]

La dilution est une technique utilisée au quotidien permettant d’abaisser la


concentration des solutés (substance non prédominant [4]) d’une solution en y rajoutant
du solvant (corps en excès [4]). Dans le cas de notre TP, le Vert de Bromocrésol est le soluté
qui sera dilué par l’eau, notre solvant.

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La concentration molaire d’unité mol.L-1 [4] constitue le rapport de la
quantité de matière du soluté n (en mol), sur le volume V (en Litre) [4].

𝑛
C=𝑉 ⇔ n=C*V

Le volume étant inversement proportionnel à la concentration, nous en


déduisons que ces derniers varient de manière contraire. En effet, lors d’une dilution, plus
le volume augmente dû à l’ajout de solvant et moins la solution est concentrée.

De plus, la quantité de matière du soluté est conservée lors d’une dilution


[5]
. Effectivement, lors de la modification du volume de la solution par le solvant, la
quantité de soluté initialement introduit n’est pas altérée, il emplira cependant un plus
grand espace [4]. De ce fait, « un même volume contiendra moins de molécule que la
solution concentrée » [4].
En vue de préparer nos diverses solutions de concentrations différentes,
nous devons connaître le volume de solution mère à extraire. La quantité de matière se
conservant durant une dilution, nous pouvons en isoler le volume mère.

nmère = nfille

Cmère * Vmère = Cfille * Vfille

𝐶
Vmère = 𝐶 𝑓𝑖𝑙𝑙𝑒 ∗ 𝑉𝑓𝑖𝑙𝑙𝑒
𝑚è𝑟𝑒

Le volume de la solution fille étant la capacité de la fiole, c’est-à-dire 100


mL [1] et les concentrations mère (10-4 mol.L-1) / filles fixées dans l’énoncé, nous n’avons
aucune difficulté à calculer les volumes à prélever.

Le facteur de dilution se compose du rapport des concentrations ou des


volumes mères/filles [5], il permet de constater la dilution de la solution fille par rapport à
la solution mère (le nombre de fois que la solution a été diluée [5]).

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Cmère * Vmère = Cfille * Vfille
𝐶𝑚è𝑟𝑒 𝑉
= 𝑉 𝑓𝑖𝑙𝑙𝑒 = Fd
𝐶𝑓𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑚è𝑟𝑒

La dilution impacte sur les propriétés « physico-chimiques » [6] de la


solution. En ce qui concerne le Vert de Bromocrésol, deux conséquences vont nous
intéresser. La première concerne l’intensité : elle diminue après avoir été diluée ; tandis
que la seconde porte sur la couleur. En effet, l’acidité et/ou la basicité d’une solution
diminue lors d’une dilution [6]. Le Vert de Bromocrésol étant un diacide [1], son acidité va
diminuer et son pH va augmenter. Cela est intéressant de par le comportement de
sulfonephtaléine qu’est cette molécule.

Un spectromètre UV-visible, est un appareil permettant de mesurer


l’absorbance d’une solution [4]. Cela est rendu possible par le passage d’une lumière
blanche sur un échantillon, qui annihilera une longueur d’onde de
la lumière blanche. Par ailleurs, la couleur de la lumière absorbé
sera la couleur complémentaire de celle perçue. Elles sont placées
de manière opposées dans un cercle de couleurs, par exemple une
solution de couleur bleue absorbera les longueurs d’onde situées
dans l’orange.
Pour chaque longueur d’onde, une absorbance A
peut être décrite de telle sorte qu’elle soit égale à :
𝐼0
A = log
𝐼

Sachant qu’I0 correspond à l’intensité lumineuse Figure 3 : cercle de couleurs **


[8]
incidente et que I est l’intensité lumineuse qui a traversée
l’échantillon [8].

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Figure 4 : Principe d'un spectrophotomètre tiré du poster [8]

De plus, l’absorbance A peut aussi être calculé à partir de la largeur L de la


cuve en cm, de la concentration en mol.L-1 et d’un coefficient d’absorption molaire [4] en
cm-1.L.mol-1.

A = ε*L*C
𝐼0
ε*L*C = log 𝐼

I = I0 10^-ε*L*C

Loi de Beer-Lambert

Tout d’abord, la cuve étant en plastique nous allons la conserver tout le


long de la mesure spectrométrique. Du fait de leur matière plastique, toutes les cuves ne
sont pas de la même largeur. De plus, il faudra impérativement nettoyer et sécher
correctement cette-dernière pour ne pas modifier la concentration des solutions suivantes.
La cuve possède deux faces lisses et deux faces grillées, il convient d’insérer celle-ci de
manière à ce que la lumière du spectrophotomètre passe par les deux faces lisses.
Il est important de ne pas oublier de faire des mesures de l’absorbance
d’une cuve remplie d’eau distillée. En effet, les solutions contenant de l’eau, nous allons
devoir soustraire à chacune des solutions l’absorbance de l’eau afin qu’il nous reste
uniquement l’absorbance de la solution.
Enfin, il ne faut pas omettre de faire le blanc du spectrophotomètre à vide
après avoir changé la valeur de λ.

Un pH-mètre rend possible la mesure d’un pH à l’aide de la différence de


potentiel entre deux sondes [7].

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D’une part, nous avons une électrode de référence [2]. Cette-dernière
possède un potentiel précis et ne varie pas en fonction de la solution dont le pH est à
mesurer. En revanche, dans le but d’estimer un pH, ces deux solutions sont en contact
avec la contribution d’ « un pont conducteur » [2], qui ne permet par ailleurs aucun
échange entre ces-derniers. En ce qui concerne l’appareil Mettler Toledo Fe20/EL20,
l’électrode de référence était au calomel, la « chaîne » [2] était donc composée
d’Hg/Hg2Cl2/KCl.
D’autre part, nous avons une électrode en verre [2]. Cette-dernière permet
l’échange de cations aboutissant à une différence de potentielle [2].
Dans le but d’obtenir un pH, l’appareil utilise « des méthodes
comparatives » [2], c’est pourquoi nous devons calibrer les sondes avec des solutions
tampons de pH connus avant chaque utilisation.

- Support pour burette graduée


- Conditionner une burette graduée de 50 mL avec une solution de Vert
de Bromocrésol de concentration 10-4 mol.L-1 puis la remplir de cette
même solution
- Six fioles de 100 mL avec bouchons
- Bécher de 100 mL avec un petit diamètre
- Bécher de 250 mL
- Sept pipettes Pasteur
- Une cuve en plastique
- Un spectromètre UV-visible (MiltonRoy Spectronic 401)
- Un pH-mètre (Mettler Toledo Fe20/EL20)
- Deux solutions tampons de pH=4 et pH=7
- Papier Joseph
- Eau distillée

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L’énoncé nous propose de préparer six solutions dont les concentrations
sont les suivantes :

• C1 = 4*10-5 mol.L-1
• C2 = 3*10-5 mol.L-1
• C3 = 2*10-5 mol.L-1
• C4 = 10-5 mol.L-1
• C5 = 0.5*10-5 mol.L-1
• C6 = 0.25*10-5 mol.L-1

Par ailleurs, nous connaissons la concentration de la solution mère qui est


de 10-4 mol.L-1 [1] ainsi que le volume de la solution fille qui équivaut au volume de la fiole,
c’est-à-dire 100 mL. La quantité de matière se conservant lors d’une dilution nous
obtenons :

Concentrations C1 C2 C3 C4 C5 C6
Volume à 4 ∗ 10−5 3 ∗ 10−5 2 ∗ 10−5 10−5 0.5 ∗ 10−5 0.25 ∗ 10−5
prélever 10−4 10−4 10−4 10−4 10−4 10−4
∗ 100 ∗ 100 ∗ 100 ∗ 100 ∗ 100 ∗ 100

= 40 mL = 30 mL = 20 mL = 10 mL = 5 mL = 2.5 mL

Facteur de 10−4 10−4 10−4 10−4 10−4 10−4


dilution 4 ∗ 10−5 3 ∗ 10−5 2 ∗ 10−5 10−5 0.5 ∗ 10−5 0.25 ∗ 10−5

= 5/2 = 10/3 =5 = 10 = 20 = 40

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Afin de ne pas confondre les fioles, elles ont été numérotées de 1 à 6, de
manière à ce qu’elles correspondent à une concentration.
Après avoir correctement conditionné une burette graduée et enlevé toutes
bulles sous le robinet ; 40 mL ont été inséré dans la fiole 1, 30 mL dans la fiole 2, 20 mL
dans la fiole 3, 10 mL dans la fiole 4, 5 mL dans la fiole 5 et enfin 2.5 mL dans la fiole 6.

Support à burette
1
0

2
Burette graduée avec une solution
0 de Vert de Bromocrésol de
3 concentration 10-4 mol.L-1
0

4
0

5
0

Fiole jaugée de 100 mL

Figure 5 : Schéma du remplissage d'une fiole selon le volume calculé réalisé avec ChemSketch

La fiole a été une première fois remplie à mi volume avec de l’eau distillée, nous
avions par la suite fermée la fiole et homogénéisée la solution en agitant lentement, de
manière souple.
La fiole a été complétée avec de l’eau distillée jusqu’au trait de jauge. Pour plus de
précision concernant le trait de jauge, l’eau distillé a été rajoutée goutte à goutte avec une
pipette Pasteur. Le bas du ménisque se doit de toucher le trait de jauge. Enfin, la fiole
bouchonnée, a été une nouvelle fois homogénéisée.

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Ménisque

Figure 7 : Schéma d'une fiole avec ménisque Figure 6 : Photo de 3 fioles


réalisé avec macros* et ChemSketch (concentrations : 0.25*10-5 mol.L-1 ;
0.5*10-5 mol.L-1 et 10-5 mol.L-1) réalisée
par Noushrina CHEETAMAN

Figure 8 : Photo des 6 fioles réalisée par Iris DELEON

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Nous avions utilisé le pH-mètre de la marque Mettler Toledo Fe20/EL20.
Une fois le pH-mètre correctement branché, il a été calibré à l’aide de deux solutions
tampons de pH=4 et pH=7.
Tout d’abord, les deux électrodes ont été retirées de leurs solutions de
conservation et la protection de l’électrode de référence a été enlevée. Nous avions nettoyé
les deux électrodes à l’aide de la pissette d’eau distillé, tout en faisant couler l’eau dans le
bécher de 250 mL. Ces-dernières ont été séchées avec du papier Joseph puis immergées
dans la solution tampon de pH = 4. L’appareil procèdera au calibrage automatiquement
une fois que l’on aura appuyé sur le bouton prévu à cet effet. Une icône semblable à
√𝐴 s’est affiché sur l’écran du pH-mètre nous indiquant qu’il a été calibré. Par la suite,
nous avions procédé à un deuxième calibrage, avec la solution tampon de pH = 7, en
pensant évidemment à nettoyer et sécher au préalable les deux électrodes au-dessus du
bécher de 250 mL.
Ensuite, les pH des différentes solutions ont été mesurés. Pour ce faire, les
deux sondes doivent être impérativement nettoyées et séchées entre chaque mesure de pH
au-dessus du bécher de 250 mL. Le contenu de la première fiole a été versé dans un bécher
de 100 mL de petit diamètre, afin que les électrodes puissent y plonger correctement. La
lecture s’est faite en appuyant sur le bouton
présentant √𝐴. Lorsque le même symbole s’affiche à
l’écran, cela signifie que le pH-mètre a fini sa mesure. Par
la suite, le bécher de 100 mL doit être nettoyé à l’eau 4.21
distillée mais aussi séché au papier, pour qu’il n’y ait pas
de modification de la concentration des solutions pH
suivantes.
Enfin, les mesures terminées, les sondes
ont été nettoyées et séchées une dernière fois avec l’eau
distillé et le papier Joseph au-dessus du bécher de 250 mL
et replacées dans la solution de conservation.
Les deux béchers ne servant plus dans la suite Figure 9 : Schémas d'une mesure d'un pH
du TP, ils ont été rincés et essuyés. réalisé avec macros*

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Le spectrophotomètre de la marque MiltonRoy Spectronic 401 a été mis en
marche 33 minutes avant son utilisation afin que l’ampoule préchauffe.
Les mesures des absorbances ont débuté par l’estimation de l’intensité
lumineuse reçue par le spectrophotomètre UV-visible d’une cuve rempli d’eau distillée.
Afin d’obtenir les absorbances, une cuve en plastique propre et sèche a été rempli d’eau
distillé par la pipette Pasteur utilisée précédemment pour le ménisque des fioles. L’énoncé
nous a conseillé de débuter nos mesures à partir de la valeur λ = 350 nm jusqu’à λ = 700
nm [1]. La réalisation de ces approximations a été produite en cinq temps :

1. On indique à l’appareil le λ en nm souhaité


2. On fait la mise à zéro de l’appareil vide
3. On insère la cuve
4. On note l’absorbance
5. On enlève la cuve

Une fois ces cinq étapes ci-dessus réalisées, la cuve a été vidée, séchée et
remplie par la solution de la fiole 1 à l’aide d’une pipette Pasteur propre. Les mesures ont
été conçues avec le même protocole que précédemment (cinq étapes). En ce qui concerne
les autres solutions, la cuve en plastique a été rincée et séchée avant d’être remplie par la
solution suivante grâce à une pipette Pasteur propre avant l’exécution des mesures
d’absorbances.

Lors de la préparation de la solution de Vert de Bromocrésol, nous étions divisés


en deux binômes. Un binôme préparant les trois premières solutions (C1, C2, C3) et le
second les trois dernières (C4, C5, C6). Afin de gagner du temps, chaque binôme s’est
concentré sur les trois solutions attribuées, puis nous avions mis en commun nos
résultats.

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Concentrations en mol.L-1 pH mesuré

4*10-5 mol.L-1 4.41


-5 -1
3*10 mol.L 4.66
2*10-5 mol.L-1 4.6
10-5 mol.L-1 5.25
0.5*10-5 mol.L-1 5.69
0.25*10-5 mol.L-1 6.63

Ayant fait deux groupes de binômes, nous avons recueilli deux absorbances
différentes pour l’eau car deux cuves différentes ont été utilisées. Une fois avoir recueilli
l’absorbance de la totalité des solutions, nous avons soustrait leurs A0 correspondant. En
l’occurrence, nous avons soustrait les valeurs de la colonne B aux colonnes D, E et F et les
valeurs de la colonne C aux colonnes G, H, I.
Nous avons tracé une courbe exposant l’évolution des absorbances en
fonction des longueurs d’ondes :

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L’absorbance maximale étant à λ = 620 nm d’après l’énoncé [1], nous avions
utilisé les valeurs des absorbances en λ = 620 nm pour trouver la concentration de [A2-] via
la loi de Beer-Lambert[1], cela nous a permis d’obtenir « la valeur du coefficient de
dissociation du Vert de Bromocrésol » [1]. De plus, les concentrations totales étant
connues, il nous a été possible de calculer la concentration de [HA-] [1]. Enfin pour
percevoir le pH de la solution, nous nous sommes appuyés sur le pKa ainsi que sur le
[𝐴2− ]
rapport [1] .
[𝐻𝐴− ]

La colonne C :
𝐴 (620 𝑛𝑚)
[A2-] = 1∗𝜀
avec 𝜀 = 42970 mol-1.L.cm-1

𝐴 (620 𝑛𝑚)
[A2-] = 1∗42970

La colonne D :

[𝐴2− ]
α = 𝐶𝑜𝑛𝑐𝑒𝑛𝑡𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠

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La colonne E :

[HA-] = Concentrations - [A2-]

La colonne G :

[𝐴2− ]
pH calculé = 4,7 + log [𝐻𝐴−]

Les solutions présentent dans les six fioles sont de couleurs


vertes (490 nm à 560 nm [4]) et bleues (430 nm à 490 nm [4]). L’absorbance
devrait être concentrée dans les tons orangés à rouges (580 nm à 700 nm
[4]
), or, pour toutes les courbes, nous remarquons que nous obtenons un
deuxième maximum entre 400 nm et 450 nm, ce qui signifie que nous
devrions percevoir une couleur jaune. En ce qui concerne les solutions
vertes, cela semble pertinent car l’addition du bleu (forme basique A2-) et
du jaune (forme basique HA-) nous donne du vert. Au sujet des solutions Figure 10 : cercle des couleurs**
bleues, nous pouvons imaginer que la forme acide HA- n’a tout
simplement pas totalement disparue. C’est pour cela que nous retrouvons des résidus
jaunes. Si l’on creuse pour les courbes A4, A5 et A6 nous remarquons qu’il y a très peu de
forme acide car l’absorbance du premier pic ne dépasse pas 0,112. Tandis que pour les
courbes A2 et A3 le premier pic est beaucoup plus imposant. Le pic relatif à l’acide pour la
courbe A1 dépasse celui à 620 nm indiquant que l’acide est prédominant dans cette
solution.

Compte-tenu du principe de Le Chatelier, l’acide contenu dans la fiole de


concentration 0,25*10-5 mol.L-1 (solution 6) sera beaucoup plus dissocié que dans la fiole de

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4*10-5 mol.L-1 (solution 1) car la modification de la concentration a déplacé l’équilibre dans
le sens de la dissociation. Les coefficients de dissociation rejoignent cette même idée, en
effet α ≈ 1 pour les deux dernières solutions donc l’acide est quasiment complètement
dissocié [9]. Alors que α < 1 pour les quatre premières fioles, ce qui signifie que l’acide est
encore considéré comme faible [9].
D’après la couleur des solutions, nous pouvions appréhender le fait que la
base serait plus présente dans les fioles contenant des solutions bleues (solution 4, 5 et 6).
En effet, l’acide étant le plus dilué dans ces solutions, nous pouvions en déduire que la
base prendrait le dessus en terme de concentration. Cependant, cela devient plus
compliqué dans les premières solutions. Effectivement, les solutions avoisinent le vert, on
peut donc identifier cela à l’égalité des concentrations de la base et de l’acide, mais nous
ne pouvons pas être plus précis. Les coefficients de dissociation est donc utile dans ces cas,
puisque nous témoignent de la dissociation de l’acide.

La concentration totale de la solution de Vert de Bromocrésol est


constituée de la concentration de la base [A2-] et de la concentration de l’acide [AH-]. Ceci
induit que [HA-] = Concentrations - [A2-]. Or nous observons une concentration négative
pour la solution 6. Cela peut s’expliquer dû fait de la prédominance de l’espèce basique,
ainsi concentration totale ≈ [A2-]. De ce fait, [HA-] ≈ 0.

Tout d’abord, les pH varient de la même manière qu’ils soient calculés ou


mesurés : le pH augmente lorsque la solution est diluée. Cependant, nous constatons des
différences entre ces derniers. Cela peut provenir de la concentration calculée au départ
grâce à la loi de Beer-Lambert. En effet, elle dépend de la largeur de la cuve (en cm), mais
disposant de cuve en plastique, cette largeur peut varier. De plus, les différences entre les
pH peuvent provenir des précisions plus ou moins bonnes des appareils (spectromètre et
pH-mètre). Effectivement, le spectromètre doit être précis non seulement lorsque l’on
entre une longueur d’onde mais aussi au moment où il nous donne une valeur
d’absorption. L’addition d’erreur est donc probable vis-à-vis du spectromètre. Le pH-
mètre peut aussi avoir des erreurs de précision si les sondes n’ont pas été correctement
calibrées mais encore lorsque les sondes n’ont pas été conservées de la bonne façon, ce qui
a pu abimer ces dernières. Dans notre situation, nos sondes ont pu être abîmées car nous
n’avions pas de solution de conservation, nous l’avions remplacé par de l’eau distillée.

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Pour conclure, les méthodes de spectrométrie UV-visible et de pH-métrie ont
permis de mesurer des valeurs de pH semblable. La comparaison des valeurs de pH au sein
d’une solution composée d’un indicateur acide-base, a indiqué qu’une espèce est
prédominante pour une valeur de pH supérieur à celle du pKa (forme basique), tandis que
l’autre espèce prédomine pour une valeur de pH inférieur à celle du pKa (forme acide).
C’est pourquoi nous pouvons admettre que nos solutions de concentrations : 4*10-5 mol.L-
1
; 3*10-5 mol.L-1 et 2*10-5 mol.L-1 ont une tendance à être verte (HA- est majoritaire et
impose sa couleur jaune à sa base de couleur bleue, d’où la couleur verte) tandis que nos
solutions de concentrations : 10-5 mol.L-1 ; 0.5*10-5 mol.L-1 ; 0.25*10-5 mol.L-1 sont bleue (A2-
est largement majoritaire et impose sa couleur bleue face à son acide jaune qui est en très
petite quantité). Dans nos conditions d’expérimentation, nous avons pu constater
quelques différences entre les pH mesurés et calculés, cela peut provenir d’erreur
d’appareillage ou d’un mauvais nettoyage/séchage des cuves avant de remplir et d’insérer
dans le spectrophotomètre.
Durant cette manipulation, nous avons exploité le point de virage d’une solution, il
peut être intéressant de procéder à un titrage afin de pouvoir mettre en relation le point
d’équivalence et un point de virage.

PAGE 17
* : GACHASSIN Jean Pierre et GRENIER Denis. Verrerie-2. In Macros permettant de dessiner
montages et verrerie de Chimie, [en ligne]. [Consulté le 01/03/2018]. Disponible à l’adresse :
http://spc.ac-amiens.fr/177-macros-permettant-de-dessiner-montages-et-verrerie-de.html

** : L’atelier CANSON. Les bases de la couleur, [en ligne]. [Consulté le 22/04/2018]. Disponible à
l’adresse : http://www.lateliercanson.com/les-bases-de-la-couleur

[1]
: Université de Strasbourg. Acides et bases en solution aqueuse. In THEME III Acides et bases en
solution aqueuse, [en ligne]. [Consulté le 22/04/2018]. Disponible à l’adresse :
https://moodle3.unistra.fr/pluginfile.php/1094877/mod_resource/content/0/acides%20et%20bases
%20%C3%A9nonc%C3%A9.pdf
[2]
: GUERNET, HAMON. Chimie analytique. 2e edition. Paris : MASSON, 1976,1981. Abrégés de
pharmacie.
[3]
: Bruno Sebastien. Liste des indicateurs colorés. In Chimie, [en ligne]. [Consulté le 22/04/2018].
Disponible à l’adresse :
http://sbeccompany.fr/sciences/chimie/documents/Liste%20des%20indicateurs%20color%C3%A9s
%20v3.0.pdf

[4]
: ATKINS, JONES, LAVERMAN. Principes de chimie. 4e édition. Louvain-la-Neuve : deBoeck
Supérieur, 2017.

[5]
: e-profs. DILUTION – conservation de la quantité de matière, [en ligne]. [Consulté le 22/04/2018].
Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=X-1sUc8wy34

[6]
: Prof. WebPhysique. La dilution, [en ligne]. [Consulté le 22/04/2018]. Disponible l’adresse :
http://webphysique.fr/dilution/

[7]
: CHOI Midam, ARNONE Aurélia. Le vert de bromocrésol. In diaporamas pour exposé CHA, [en
ligne]. [Consulté le 22/04/2018]. Disponible à l’adresse :
https://moodle3.unistra.fr/mod/assign/view.php?id=17092

[8]
: HUGUENARD Clarisse. Le vert de bromocrésol spectrométrie UV-visible. In THEME III Acides et
bases en solution aqueuse, [en ligne]. [Consulté le 22/04/2018]. Disponible à l’adresse :
https://moodle3.unistra.fr/pluginfile.php/114985/mod_resource/content/0/acide_base/poster_vert_
de_bromocresol.pdf

[9]
: J.LARCHER. Chapitre 3 – réactions acidobasiques. In Transparents de cours, [en ligne].
[Consulté le 22/04/2018]. Disponible à l’adresse :
https://moodle3.unistra.fr/course/view.php?id=1533

Informations ayant servies pour l’annexe :

PAGE 18
HUGUENARD Clarisse. Le vert de bromocrésol spectrométrie UV-visible. In Thème III Acides et
bases en solution aqueuse, [en ligne]. [Consulté le 22/04/2018]. Disponible à l’adresse :
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CHIMIE-PLUS Laboratoire. VERT DE BROMOCRESOL indicateur. In Fiches techniques et fiches de


sécurité, [en ligne]. [Consulté le 22/04/2018]. Disponible à l’adresse :
http://www.chimieplus.com/base/fichepdf/fds81124.pdf

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(3’,3’’,5’,5’’-tétrabromo-m-crésol-sulfonephtaléine C21H14Br4O5S
ou Vert de Bromocrésol

Le Vert de Bromocrésol de formule brute C21H14Br4O5S est inflammable. Il est


conseillé de porter les équipements de protection individuelle tels que des gants, des
lunettes, une blouse de protection lors de l’utilisation de ce produit.

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