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1, No 2 (2018)
ISSN: 2458-7095
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DIRECT EUR DE LA REVUE
El Mostafa ABOUHASSANI
COMITÉ DE RÉDACTION
COMITÉ ÉDITORIAL
COMITÉ SCIENTIFIQUE
ISSN: 2458-7095
Sciences, Langage et Communication
Vol. 1, No 2 (2018)
SOMMAIRE
Articles
« Analyse du discours et didactique des textes : l’approche des textes littéraires par les
stratégies discursives »
Demba Thilel Diallo
« Portée argumentative et pragmatique des proverbes dans Monné, outrages et défis (1990)
d’Amadou Kourouma ».
Moussa COULIBALY
La dérivation en likwála
Régina Patience Ikemou
ISSN: 2458-7095
Revue Sciences, Langage et Communication Vol 1, N° 2 (2018)
Par :
Abstract : Aesthetics intervenes in the creation of literature and contributes to the elaboration
of a writing that highlights the specificity of the author to transcribe his innovation and style. In
this, there would be that Aesthetics offers an artistic possibility that it gives to the writer who
through it, comes to expose his ideas as well as his perception and vision of the world. Thus,
precisely in order to achieve this objective, the author often summons and combines in his
works the contribution of Exemplarity, Multidimensionality and Mystery.
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Revue Sciences, Langage et Communication Vol 1, N° 2 (2018)
INTRODUCTION
Qu’à cela ne tienne, il arrive qu’à ce niveau, elle rassemble de plus, l’assentiment des uns et
des autres, sur la qualité qu’elle exprime. Se dégage en outre, une effective intemporalité de
l’Esthétique qui persiste dans sa valeur, au fil du temps. Tout devrait donc s’accomplir comme
de juste, selon ce cheminement esthétique de l’expression littéraire, car fort bien, « On dit que
l’art est un langage et c’est vrai, c’est même le seul langage artificiel qui puisse d’emblée être
compris par tout le monde ». (Nédoncelle, 1967 : 34). Ne s’agit-il pas aussi là d’un processus
qui implique que l’art littéraire est un intermédiaire d’expression qui se laisse également saisir
par le lecteur appréciatif ? Tenu par cette logique qui reste tout à fait envisageable, l’art n’est-il
pas sous-tendu par l’Esthétique est sans surprises, un moyen de communication entre l’auteur et
le récepteur du message ?
1. L’Exemplarité
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l’Exemplarité. Mais si tant est que la figure du héros est un exemple exclusif à suivre, la
pratique des théories qu’il véhicule s’expérimente difficilement pour le commun des mortels.
En effet, le héros se présente comme un être à part, qui assume un rôle déterminant dans le sort
d’un monde.
Pour cette raison, il ne reste plus qu’au personnage de se montrer et de se présenter digne de
foi et sympathique aux yeux du lecteur, pour revêtir conséquemment, le qualificatif
d’exemplaire. Même si ces figurations ressortissent au principe de modèles exemplaires, il reste
pourtant que les personnages se différencient des humains. Dès lors, la relation et la frontière
avec la réalité sont suffisamment explicites, « Mais les êtres fictifs que le génie artistique a
créés semblent connaître toutes choses et se mouvoir dans une harmonie préétablie. Ils nous
interrogent, ils nous jugent, ils ne se confondent pas avec nous ». (Nédoncelle, 1967 : 32). Face
à cette situation, la question de l’exemplum illustre bien cet état d’esprit qui a tendance à
présenter les choses axiologiquement, sous leur aspect le plus attractif.
2. La Multidimensionnalité
Cette marque trouve un effort d’animation chez Maurice Nédoncelle pour qui « En revanche
les individus que sont les œuvres d’art déclarent à tout venant l’immanence de l’infini dans le
fini ». (Nédoncelle, 1967 : 34). Très rapidement, il se dégage que la perfection de l’œuvre
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Mais l’œuvre d’art semble avoir déjà parcouru les intermédiaires qui nous séparent
de notre réalisation. Elle se présente comme une victoire sur les travaux et les jours.
L’infini de ses profondeurs a rejoint celui des horizons : tous deux se rencontrent
pour ainsi dire à sa surface, dans sa détermination sensible. (Nédoncelle, 1967 : 35).
Il n’est donc plus à démontrer cette qualité multidimensionnelle qui se rapporte à l’œuvre
littéraire. Désormais, il va de soi que
C’est ainsi que se construit une seule nature qui est l’œuvre en question, cependant pouvant
être multiforme selon la représentation qui en est faite, telle que peut laisser également
entrevoir la variabilité de facettes. Dans le domaine artistique existe notamment, cette liberté
d’expression qui tout en animant l’écrivain, entretient la possibilité de constitution d’un
particularisme. Selon que l’on considère l’entendement de Maurice Nédoncelle, « Toute
expression artistique se suffit ainsi parce qu’elle est un organisme privilégié, une autonomie
vivante dans un royaume possible d’autres organismes autonomes ». (Nédoncelle, 1967 : 26).
Comme il se doit, les écrivains parviennent encore, à dépasser la condition habituelle de
l’homme qui se combine au manque d’attention à l’égard de ses propres présence et existence.
Pour ce faire, l’écrivain en vient à séparer les limites pour les identifier, à les confondre afin de
créer une magie par l’usage des mots.
Mais, sur les assises d’une compréhension à élaborer, Bachelard dans le sillage d’une
réflexion à poursuivre indique dans la dynamique de la variation des possibilités, par ailleurs
qu’« On ne peut montrer plus nettement le caractère discursif de la clarté, la synonymie de
l’évidence et de l’application variée ». (Bachelard, 2015 : 149). Paradoxalement, ce qui est
supposé à tout venant dans une clarté parfaite, n’est pas pour autant établi pour tous, du fait de
la fluctuation des alternatives. Mention est alors faite pour qu’« En effet, on nous conseille de
toujours relire le simple sous le multiple, de toujours dénombrer les éléments de la
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composition. Jamais une idée composée ne sera saisie dans sa valeur de synthèse. On n’aura
jamais égard au réalisme de la composition, à la force de l’émergence ». (Bachelard, 2015 :
147). Cela dit, avec Roland Barthes, en retour, il se trouve que le domaine d’application de la
Multidimensionnalité de l’exemplum s’établit particulièrement et fort bien, par le biais de la
variabilité de son champ d’action. C’est ce qu’il entend effectivement, quand il avance
notamment, l’idée selon laquelle
L’exemplum peut avoir n’importe quelle dimension, ce peut être un mot, un fait, un
ensemble de faits et le récit de ces faits. C’est une similitude persuasive, un
argument par analogie : on trouve de bons exempla, si l’on a le don de voir les
analogies – et aussi, bien entendu, les contraires ; comme son nom grec l’indique, il
est du côté du paradigmatique, du métaphorique. Dès Aristote, l’exemplum se
subdivise en réel et fictif. (Barthes, 1985 : 128).
3. L’Extrémité
À y regarder d’un peu près, l’Extrémité comporte l’idée d’arrêt, d’aboutissement d’une
chose, d'une orientation ou d'une apparence. Pour dire plus amplement, Marie-Line Piccione
qui se penche sur l’éclairage de la notion, développe que :
S’il fallait une illustration, le procédé tel que réalisé en l’occurrence, concourt en ce lieu, à
afficher que l’Extrémité s’explique comme un prolongement de la Superficialité vers la
Profondeur. Il va sans dire, qu’en ce qui concerne le domaine littéraire, l’Extrémité se perçoit
précisément, à partir des liens qu’elle entretient avec la Superficialité et la Profondeur. Entre
ces dernières, existe notamment l’écart qui est comblé par l’extrémité. En même temps, en
littérature, il est bien connu que l’écart d’avec la norme conduit à des agrammaticalités
syntaxique et sémantique qui traduisent des effets de style à décortiquer. Pour ce faire, il
devient primordial de considérer la question de l’Extrémité qui en s’écartant de la Superficialité
débouche vers la Profondeur où elle s’achève.
Justement, le texte littéraire recèle d’une Profondeur qui va au-delà de ce qui est exprimé.
Mais pour l’atteindre, il n’est pas toujours aisé, de ne se laisser entraîner que par la seule
constance du sens lexical. Afin de faciliter l’accès au sens idéalisé et sublimé du texte, nous
proposons la conception de l’Extrémité dans une mise en rapport médiatique, comme un moyen
permettant d’établir une relation directe entre la Superficialité et la Profondeur, susceptible de
rendre à la compréhension du texte, tout son enjeu et sa quintessence. Dans tous les cas, jusqu’à
ses moyens d’expression, à la mesure d’un dépassement de l’ignorance, l’intelligence se
rapprochant de l’Extrémité, a cette possibilité de montrer dans les moindres détails, les limites
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d’un entendement, lorsque survient spécifiquement, l’hypothétique écart entre le lexique et son
sens usuel. C’est pourquoi, dans cet aperçu de l’Extrémité qui se dessine, il se trouve qu’il est
question avec lui, d’une effervescence de déferlement et de dérivement vers une possibilité.
Son mouvement s’oriente donc au-delà de la Superficialité pour tendre vers un extérieur, un
éloignement de la source, afin d’atteindre une Profondeur.
C’est ainsi que l’Extrémité atteint une barrière qui se présente à son tour, comme un terme.
Elle se montre de surcroît, par le jaillissement et le glissement en destination finale vers une
réalité nouvelle. En commençant par la Superficialité, on cherchera donc à établir le
prolongement qui permet en fin de compte, de parvenir à un stade d’intellection de la réalité
exprimée autrement que dans un langage simplement utilitaire. À ce titre, rechercher des pans
de l’Extrémité, revient à déceler les effets de style produits et induits, puis à les expliciter, au
point de rendre compte de la Profondeur du sens caché. Tout part, bien entendu, de l’analyse
des moyens mis en œuvre par l’artiste pour susciter l’effet souhaité. Il revient alors, à la pointe
de l’Extrémité, de chercher le bout à résoudre ou à élucider, en tant que point saillant,
nécessaire à l’intelligibilité. Nous retrouvons ici, par le biais de l’analyse, qu’en déchirant à
l’occasion, les voiles de l’invisible et de l’opacité, comme inéluctable, l’atteinte vers
l’Extrémité tend pour ainsi dire, à faire craquer tous les cadres d’une forme contenue et
équilibrée.
Toujours est-il, qu’en s’ouvrant dans un processus de continuité ainsi, à l’infini et à la libre
pensée, on atteint de la sorte, selon les niveaux de degrés relatifs, des modifications de
perceptions. Il s’ensuit, par ailleurs et en particulier, une justification qu’avec l’exemple que
donne la catachrèse. En effet, la catachrèse en tant que figure de style, détourne le mot ou
l’expression, de son sens propre, à travers l’étendu de sa signification. Cependant, avec l’usage
répété qui en est fait, elle est adoptée du fait de l’époque, comme faisant partie du sens
commun. C’est ainsi qu’en guise d’illustration, de telles expressions comme : « le pied d'une
table », « être à cheval sur une chaise », constituent des exemples probant de catachrèses. Tout
compte fait, on s’oriente vers ce qui s’expérimente extrême en un temps donné et, qui peut
également devenir superficiel en un autre, selon l’évolution de l’intelligibilité. Partant de là,
qu’elles qu’en soient les circonstances, si l’Extrémité englobe le prolongement de la
Superficialité vers la Profondeur, il n’en demeure pas moins, que l’indétermination de cette
première, s’érige avant tout, lorsque le Mystère vient naturellement l’entourer.
4. Le Mystère
On pourrait avec le Mystère, déduire qu’il excite l’homme à reconnaître ce qui est méconnu
par l’entendement, c’est-à-dire l’essence des choses qui ne se donnent qu’à travers leur
apparence. En l’occurrence, s’il ne permet pas l’expérience vivante du regard et de la
conscience de l’objet, il s’achemine préférentiellement, vers ce qui relève du prodigieux, du
nébuleux, du dissimulé, de l’incertain ou de l’énigmatique. De l’avis d’Élodie Meunier et de
Pierre-Albert Jourdan,
Il s’agit alors moins, visiblement, d’approcher le monde en son mystère, que d’en
révéler une structure saisissable par l’esprit : l’écriture unit des éléments à travers la
distance, note des alternances, des contrastes parmi les phénomènes, et plus encore,
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À ce titre, la représentation de l’auteur peut tenir lieu d’entretenir des points obscurs ou des
imprécisions. Tout devrait donc s’accomplir de cet effet de brouillage pour appeler
nécessairement l’attention, car les hommes sont en majorité attirés par le Mystère.
Parallèlement, ce dernier laisse le loisir de pouvoir l’explorer afin d’en percer les contours.
C’est ainsi que pourra s’éclaircir les zones d’ombre, du fait de s’être approché du Mystère pour
en déceler le champ d’action. Selon ce principe, nous tentons de distinguer le Mystère par ce
qui pourrait s’apparenter justement, à des zones d’ombre. Le Mystère met ainsi en question une
sélection d’indications fragmentaires, qui par-là même, constituent des parties incomplètes ; ce
qui n’est pas sans produire ces zones d’ombre. En effet, l’écrivain qui construit son texte, selon
le style désiré, a le loisir de faire planer le Mystère en dissimulant des informations au lecteur.
Ce qui a pour corollaire de susciter la curiosité de ce dernier. Mais plus profondément, pour
l’écrivain dans ce cas, ce ne sera pas tant ce qui peut se montrer ou être appréhendé par
l’intellect, qui importera, mais l’aspect caché derrière la chose. Dans cet élan, l’auteur a la
possibilité de relier entre eux, des éléments par le biais de la littérature, en mettant l’accent sur
des suggestions ou des suppositions, à propos de sujets apparemment camouflés au niveau des
informations portées au lecteur.
L’écrivain arrive de la sorte, à exposer des événements dont il n’en parle pratiquement pas, à
partir de l’imagination laissée au soin des lecteurs. Quelles qu’en soient la singularité et
l’inspiration de l’auteur, il existe ce fond de Mystère qui obscurci quelquefois, le contour des
actions. Ainsi, le Mystère entretenu de la sorte, concourt à laisser une place nette aux multiples
interprétations. À ce titre, l’auteur montre par-là les limites intrinsèques à sa nature qui ne
parvient pas dans un sens, à viser la compréhension totale et parfaite du monde, dans son
ensemble. Un tel épanchement sous-tendu par le Mystère, va également dans la direction que
lui accorde Nédoncelle, selon laquelle,
Si original soit-il, l’artiste dépose donc sur son œuvre une opacité qui trahit son
impuissance : il ne lui imprime jamais tout à fait l’élan autonome qu’il souhaite.
Ainsi son œuvre le laisse-t-elle à sa faiblesse et à sa demi-solitude, c’est-à-dire à la
condition humaine qu’il a failli dépasser. (Nédoncelle, 1967 : 38).
CONCLUSION
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À partir de l’étude de l’Esthétique, il s’est agi d’un processus qui implique que l’art littéraire
est un intermédiaire d’expression qui se laisse notamment saisir par le lecteur appréciatif. Tenu
par cette logique qui reste tout à fait envisageable, la littérature est sous-tendue par l’Esthétique
et est sans surprises, un moyen de communication entre l’auteur et le récepteur du message.
C’est selon ce principe qu’il s’en est suivi l’Exemplarité qui s’est présentée à la croisée des
exigences théorique et pratique. En effet, elle peut être théorisée de sorte qu’on en arrive à
l’élaboration de règles d’usage à adopter. Cependant, la théorie à elle-seule ne suffit pas, car il
faut lui associer sa pratique, afin de juger de sa pertinence. Tout se passe ici, dans une limite,
où il y a lieu d’unir la parole à l’action. Une telle perspective s’oriente vers une attitude de
sincérité qui conforme les principes aux actes. Par ailleurs, en ce qui concerne la
Multidimensionalité, elle a fait cas justement, du point en rapport avec l’activité intellectuelle
qui est exprimée dans l’ouvrage de l’auteur. Partant de là, elle ne se manifeste pas sans l’usage
de la parole et peut pareillement, s’appréhender à travers des représentations qui pourront être
recomposées par les hypothétiques lecteurs, de multiples façons. Par l’inattendu qui reste tout à
fait envisageable et du même coup réunissant les opposés du fini et de l’infini, la
Multidimensionnalité, de par son étendue, touche ainsi, à la question de l’Esthétique littéraire.
En outre, avec l’implication de l’Extrémité, le procédé tel qu’acheminé, a permis de réaliser
qu’en l’occurrence, le concourt en ce lieu laisse afficher un prolongement de la Superficialité
vers la Profondeur. Il va sans dire, qu’en ce qui concerne le domaine littéraire, l’Extrémité se
perçoit précisément, à partir des liens qu’elle entretient avec ces données que sont la
Superficialité et la Profondeur. Il s’est dégagé par ailleurs, du fonctionnement de l’Esthétique
littéraire, un canevas où s’est inscrit le Mystère. Il s’est déduit à travers sa faculté d’exciter
l’homme à reconnaître ce qui est méconnu par l’entendement, c’est-à-dire l’essence des choses
qui ne se donnent qu’à travers leur apparence. En l’instance, s’il ne permet pas l’expérience
vivante du regard et de la conscience de l’objet, il se dirige préférentiellement, vers ce qui
relève du prodigieux, du nébuleux, du dissimulé, de l’incertain ou de l’énigmatique des
situations et des mots mis en présence.
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