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LE- Français Secondaire: Semestre 3

La stylistique
COURS DU PR. SOUAD REGRAGUI
Références bibliographiques

 - AQUIEN, M et MOLIWIE, G., 1996: Dictionnaire de rhétorique et de poétique,


France: La Pochothèque (librairie générale française).

 - BACERY, P., 1992: Les figures de styles, Paris: Berlin.

 - BENVENISTE, E., 1996: « Euphémismes anciens et modernes » in Problèmes


de linguistique générale, T: 1, France: Gallimard.

 - CRESSOT, M., 1991: Le style et ses techniques, Paris: PUF.


Références bibliographiques

 - FONTAINIER, P.,1977: Les figures du discours, Paris: Flammarion.

 - LE GUERN, M., 1987: « Parabole, allégorie et métaphore » in Parole- Figure-


Parabole, Lyon: P.U.L.

 - MOUNIN, G., 1981: Dictionnaire de poétique et de rhétorique, Suisse.

 - MEYER, B., 1985: « La partie pour le tout » in Langages et Littératures, Vol IV


( publication de FLSH- Rabat)
Références bibliographiques

 -MEYER, B., 1995: Synecdoques: Etude d’une figure de rhétorique I, Paris:


Harmattan.

 - RUWET, N., 1975: « Synecdoques et métonymies » in poétique N°23, paris:


Seuil.

 - RICOEUR, P., 1975: La métaphore vive, Paris: Seuil.

 - ROBRIEUX, J.J., 1993: Eléments de rhétorique et d’argumentation, Paris:


Dunod.
Références bibliographiques

 - REBOUL, O., 1984: La rhétorique, Paris: PUF.

 - REBOUL, O., 1984: Introduction à la rhétorique, Paris: PUF.

 - TODOROV, T., 1979: « Synecdoques » in sémantique de la poésie, Paris: Seuil,


coll, Point.
Plan du cours

 Introduction
 - Qu’est ce que la stylistique?
 - Tendances et courants de la stylistique
 - Interaction de la stylistique avec les domaines proches: ( rhétorique,
philologie, « grammaire des textes », herméneutique, critique littéraire
Plan du cous

 1. Analyse des procédés stylistiques:

 - Tropes et figures de style: métaphore, métonymie, synecdoque, oxymore


 - Les effets phoniques: allitérations, assonances, cadence, paronomases
 - Les faits d’expression: répétition ( anaphore, tautologie, polyptote…)


Plan du cours

- La construction des phrases dans un texte ( syntaxe et parataxe)


 - Le lexique: jeu sur la répétition et la variation, niveaux de langue

 2. Applications en particulier à des textes du XIX -ème siècle autour d’axes


comme l’incipit, l’autobiographie, la publicité, la poésie…
Qu’est-ce que la stylistique?
 Selon le dictionnaire le Nouveau Petit Robert,1993.

 La stylistique: n. f et adj 1872. all. Stylistik (fin XVII)1. Vieil. Connaissances


pratiques des particularités de style ( figures, idiotismes, etc.) propres à une langue.
La stylistique latine (1902) Etude scientifique du style de ces procédés, de ses
effets. Stylistique comparée 2. adj Relatif au style et à la stylistique. Etude, analyse
stylistique – Qui appartient à l’expressivité à l’aspect non logique de l’expression.
Procédés stylistiques. Emplois stylistique et emplois grammaticaux. P: 1412
 Historiquement, la stylistique est liée à la rhétorique. Le père fondateur
des études qui intéressent ici est Aristote, notamment dans ses deux
œuvres fondamentales, La Rhétorique et La Poétique ; les titres sont
emblématiques, et gros de presque tous les développements futurs,
successivement les plus novateurs. Mais il existe, au moins, trois
rhétoriques.
 Le courant le plus récurrent est celui de l'art de persuader. Un locuteur
(l'orateur) entraîne ses auditeurs à faire ou à penser ce qu'ils n'ont a priori
aucune raison ou aucune envie de faire ou de penser ; on aboutit à isoler
trois grands types d'éloquence, selon qu'on veut persuader sur le vrai ou
le faux, sur l'opportun ou l'inopportun, sur le bien ou le mal.
 On voit que sont de la sorte engagées non seulement les pratiques
oratoires, mais aussi l'ensemble des procédures des discours idéologique,
politique et publicitaire.
 Dans La Rhétorique, Aristote explore notamment les « lieux », les topoi,
analysables pour nous comme figures macrostructurales de second
niveau, qui sont des modèles logico-discursifs propres à nourrir les
stratégies argumentatives.
 Cette orientation, exemplairement illustrée de nos jours dans les travaux
d'Oswald Ducrot, est évidemment solidaire des recherches actuelles en
pragmatique.

 Ceci est dû au fait que soit on essaie de scruter les procédés


argumentatifs et efficients dus à la prononciation fictionnelle de paroles à
l'intérieur d'un univers littéraire donné, soit on tente de mesurer la portée
culturelle des productions littéraires considérées comme actes de langage
particuliers.
 Ces deux interrogations font partie intégrante de toute stylistique moderne.
 La stylistique est une discipline qui étudie les particularités d’écriture d’un texte.
 Issue de la rhétorique et de la linguistique, la stylistique a des origines lointaines
et la rhétorique ancienne avait déjà instauré un dispositif d’analyse des spécificités
du langage d’un écrivain, notamment les figures de style.
Introduction

 À l’origine, la stylistique renvoie à la notion de style, ce terme vient


du latin stilus qui, en ancien français et à l’Antiquité, désignait le
pinçon de fer ou d’os utilisé pour écrire sur de la cire. C’est
également l’ancêtre du stylo et c’est à partir de cet instrument que le
style désigne la manière d’écrire.
 La discipline s’est développée plus particulièrement à partir du
XIXe siècle avec deux approches différentes : la stylistique de la
langue et la stylistique littéraire, la première s’intéresse à la langue,
à l’état et aux faits du langage, quant à la seconde, elle se penche
plutôt sur les particularités du style d’un auteur.
Qu’est ce que la stylistique?
 Plusieurs critiques s’accordent pour voir dans la stylistique littéraire
un processus subjectif et rhétorique.
 En effet, il s’agit de l’étude des messages portant l’empreinte de la
personne du locuteur, donc une communication dont le but est d’agir
sur le destinataire.

 En d’autres termes c’est de l’étude des procédés de style d’un écrivain


et des modes de compositions qu’il utilise.
Qu’est ce que la stylistique?

 L’analyse stylistique d’un texte repose sur l’étude du vocabulaire,


des figures de rhétorique, de la syntaxe, du ton tout en conciliant
forme et fond. Une approche méthodique en stylistique permet donc
de s’interroger sur l’esthétique, la poétique et les lieux de sens qui
caractérisent le texte littéraire afin de saisir sa structure, sa
construction et de dégager sa vision du monde.
1. Tropes et figures de
style
 Toute étude d’un texte littéraire consiste à interroger son contenu à
travers ses thèmes et son message, mais aussi son style. Si le texte
met en œuvre une culture commune, la manière d’écrire est propre à
son auteur. Cette manière d’écrire constitue son style à travers le
vocabulaire, la grammaire et les figures de rhétorique qu’il utilise.
 Héritées de l’art du discours, les figures de style ornementent le texte en lui
donnant plus de force. Ainsi le texte littéraire devient non seulement un message
mais aussi un bel objet.

 Dans l’Antiquité, la rhétorique désigne l’art de bien parler. Elle emploie des
figures de style pour fasciner et toucher l’auditoire par plusieurs types de figures
de style.
 1. 1 Les figures d’analogie

 Les figures d’analogie rapprochent deux éléments qui, ainsi mis en


contact, rendent d’analogie l’expression plus concrète, plus visuelle.

 La comparaison: elle met en relation deux éléments : le comparé


(ce qui est comparé) et le comparant (ce à quoi on compare) grâce à un
outil grammatical (comme, identique à, tel, ressembler à…) : « Je suis
belle, ô mortels, comme un rêve de pierre », Charles Baudelaire.
Dans cette comparaison il est question de la femme que le poète
rapproche à une sculpture « rêve de pierre », elle apparaît froide et
intimidante. « Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie », Alphonse
de Lamartine décrit l’existence du poète qui ressemble à une feuille qui
se dessèche.
 La métaphore
 La métaphore est une image qui met en parallèle deux termes
possédant la même caractéristique mais, à la différence de la
comparaison, elle unit comparant et comparé sans outil grammatical
comme :
 « Chaque fleur est une âme à la Nature éclose », Gérard de Nerval
décrit la fleur tel un nouvel individu dans la Nature,
 « Tes mains feuilles de l’automne », pour Apollinaire la forme et le
mouvement des mains ressemblent à ceux des feuilles.
 La métaphore peut ne pas mettre en évidence la relation qui les unit : le terme
comparé peut être sous-entendu :
 « Le temps saura faner vos roses », Pierre de Corneille. Dans cette figure, le mot
rose est un comparant auquel les poètes recourent pour caractériser la femme
connotant la jeunesse et la fraîcheur, il s’agit d’une métaphore très répandue dans
l’imaginaire masculin. Le comparé ici est absent (métaphore in absentia) : l’image
est à comprendre en fonction du contexte.
La métaphore

 Il existe également un cas particulier celui de la métaphore filée, celle-ci


développe l’analogie à l’échelle d’une strophe comme le montre l’exemple
suivant :
 « La nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses
paroles », Charles Baudelaire
 L’image de la nature-temple se développe dans celle des piliers puis dans les
échos du vers suivant.
 Le symbole ou l’allégorie est aussi un cas de la métaphore, il évoque une réalité
absente ou abstraite à l’aide d’une réalité présente ou concrète donnant une
dimension symbolique reconnaissable par tous : il est admis que la balance est
symbole de la justice, que la colombe symbolise la paix, l’oiseau la liberté, la
couleur rouge la violence…
La métonymie

 La métonymie remplace un mot par un autre qui lui est lié logiquement : le
contenant pour le contenu : « boire un verre », on ne peut pas boire le verre mais
plutôt ce qu’il contient.

 La synecdoque est un cas particulier de la métonymie, elle rapproche deux mots


dans un rapport d’inclusion, la partie pour le tout, la matière pour l’objet : « J’ai
reconnu le fer, instrument de sa rage », Jean Racine. Ici le fer désigne l’épée
entière, pas seulement la partie en fer.
La personnification

 La personnification attribue les comportements d’un être humain à un objet, une


idée, un animal…l’alambic dans l’Assommoir de Zola a une sueur d’alcool qui le
rapproche à un homme ivre.
1.2-Les figures d’insistance : jeux sur les répétitions
 Ces figures donnent plus de force à l’énoncé en jouant sur la structure de l’énoncé.
On peut distinguer : Le parallélisme, l’anaphore, le chiasme,…
 Le parallélisme
 Le parallélisme reproduit la même structure syntaxique à l’échelle de la phrase, du
vers, du paragraphe :
 « Quand je vois les Césars, quand je vois leur fortune,
 Quand je vois le soleil, et quand je vois la lune », Jean Racine : ici les empereurs
deviennent des astres.
 L’anaphore
 L’anaphore répète un mot ou un groupe de mots en tête, d’hémistiche de phrase
ou de vers :
 « J’aime, et je veux pâlir ; j’aime, et je veux souffrir ;
 J’aime, et pour un baiser, je donne mon génie », Alfred de Musset.
 Ici le poète insiste sur le verbe « aimer » pour exprimer son lyrisme amoureux.
 Le chiasme
 Le chiasme est une structure symétrique du type (ABBA) qui permet d’unir ou
alors d’opposer des éléments :
 « Il succomba vivant, et mort, il m’assassine » Pierre Corneille.
 Verbe, adjectif, adjectif verbe. Même mort, le personnage continue à semer le
trouble
1.3 - Les figures d’opposition

 Elles rapprochent de manière saisissante des termes opposés de façon à marquer


le lecteur.
 L’antithèse
 L’antithèse oppose deux mots de sens contraires à l’intérieur d’une phrase ou d’un
paragraphe pour produire un effet de contraste :
 « J’aimerais mieux une laide bien sotte
 Qu’une femme fort belle avec beaucoup d’esprit », Molière.
 L’oxymore
 L’oxymore est un cas particulier de l’antithèse, il réunit à l’intérieur de la même
expression deux mots dont les significations sont apparemment incompatibles :
 « une belle horreur », « le soleil noir de la mélancolie », Gérard de Nerval.
1.4- Les figures d’amplification et d’atténuation

 Ces figures recourent à un vocabulaire qui accentue ou amoindrit ce qui est décrit
et évoqué.

 L’hyperbole
 L’hyperbole emploie des mots qui créent un effet d’exagération :
 « À peine avait-il dit que, prenant son trident, et rassemblant les nues, Neptune
démontait la mer, et des vents de toute aire, déchaînait les rafales », Homère.
 Très présente dans le registre épique, cette figure d’amplification exprime
l’acharnement du dieu Neptune à faire naufrager Ulysse.
 La gradation
 La gradation fait suivre des termes de même nature qui, accumulés, insistent sur
ce qui est exprimé de façon croissante ou décroissante et elle peut être
hyperbolique :
 « je me meurs, je suis mort, je suis enterré », Molière.
 L’euphémisme
 L’euphémisme est une formulation indirecte qui atténue une réalité douloureuse
ou choquante :
 « Va, je ne te hais point », Corneille.
 Cette figure est une révélation indirecte (par bienséance) de l’amour de Chimène
pour le meurtrier de son père.
1.5 Exercices Pratiques ( phrases tirées de la littérature
https://francais.lingolia.com/fr/atelier-decriture/figures-de-style/exercices

Choisis la figure de style convenable, et explique ta réponse.

 1. « Cette sombre clarté qui tombe des étoiles. » (Pierre Corneille, Le


Cid)
 Comparaison, synecdoque , oxymore

2. « Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant » (Paul Verlaine, « Mon


rêve familier », Poèmes saturniens)
Assonance, allitération, litote
Exercices

3« ;« Des trains sifflaient de temps à autre et des


chiens hurlaient de temps en temps. » (Raymond
Queneau, Le Chiendent)

antithèse, répétition, parallélisme

4. « Des trains sifflaient de temps à autre et des chiens


hurlaient de temps en temps. » (Raymond Queneau, Le
Chiendent)Métaphore, comparaison, parallélisme
 5.«Le crépuscule ami s’endort dans la vallée » (Alfred de
Vigny, « La maison du berger », Les Destinées)
Personnification, euphémisme, anaphore.

6.« Paris est tout petit / c’est là sa vraie grandeur » (Jacques


Prévert, Paris est tout petit)
Euphémisme, antithèse, anaphore.
 7.« J’ai mille choses à vous dire! »
 Onomatopée, allitération, hyperbole.

 8.Lorsque Jean a plongé, ça a fait « plouf » et tous les


gens assis autour de la piscine étaient trempés.
 Métonymie, parenthèse, onomatopée.
 9. Cet homme a une force herculéenne! (= une force incroyable,
immense, comme Hercule dans la mythologie gréco-romaine)
 Allusion, métaphore, litote.

 10. « Les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches ou


archisèches ? » (virelangue)
Oxymore, répétition, allitération.
 Réponses

 1. Oxymore; 2. assonance; 3. parallélisme; 4. comparaison; 5. personnification; 6.


Antithèse; 7. Hyperbole; 8. onomatopée; 9. allusion; 10. allitération.
1.6 Exercices Pratiques sur l’incipit

 On appelle « incipit » les premières lignes d’un récit, roman


ou nouvelle. Le mot vient de la formule latine « incipit liber »,
« ici commence le livre ». L’incipit, dont la longueur est
variable (on peut parler de la première phrase d’un récit, ou
alors d’un ou plusieurs paragraphes) constitue un enjeu
majeur.
 Il doit donner envie de lire la suite, mettre mal à l’aise,
dépayser, questionner, renseigner. Certains incipit sont restés
particulièrement célèbres dans la littérature. Petit tour
d’horizon des célèbres premières phrases de romans.
Exercices Pratiques sur l’incipit

 1.Relevez les figures de rhétoriques investies dans ces passages,

 2. Expliquer les valeurs stylistiques de chaque figure,

 3. D’après la définition de l’incipit explicitée ci-haut, que pensez


vous des choix des auteurs?
 L’incipit des beaux quartiers d’Aragon :

 « Dans une petite ville française, une rivière se meurt de


chaud au-dessus d’un boulevard, où, vers le soir, des hommes
jouent aux boules, et le cochonnet valse aux coups habiles
d’un conscrit portant à sa casquette le diplôme illustré, plié en
triangle, que vendaient à la porte de la mairie des forains
bruns et autoritaires. » ( poétique)
 L’incipit de Lolita de Nabokov :

 « Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. » (poétique)

 L’incipit de Salammbô de Flaubert :

 « C’était à M'égara, faubourg de Carthage, dans les


jardins d’Hamilcar. » ( poétique)
Contrôle N° 1 DU 28/11/2021

 QUESTIONS
 1.Relevez les figures de rhétoriques investies dans ces passages,

 2. Expliquer les valeurs stylistiques de chaque figure,

 3. D’après la définition de l’incipit explicitée ci-haut, que pensez vous des


choix des auteurs?
 L’incipit de L’Etranger de Camus :

 « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier,


je ne sais pas. » ( incipit qui déstabilise)
 Jane Austen , Orgueil et préjugés

 « C’est une vérité universellement reconnue qu’un


célibataire pourvu d’ une belle fortune doit avoir
envie de se marier. »
 ( ironie)
L’incipit de Germinal de Zola :
« Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles,
d’une obscurité et d’une épaisseur d’encre, un
homme suivait seul la grande route de
Marchiennes à Montsou dix kilomètres de pavé
coupant tout droit, à travers les champs de
betteraves. »
 L’incipit d’aurélien d’Anna Karénine de Tolstoï:

 « Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque


famille malheureuse l’est à sa façon. »
 (morale)
Correction de l’Evaluation
1.7 Exercices Pratiques sur la publicité

 Déterminer les figures de styles investies dans ces slogans publicitaires, expliquer ensuite
l’utilité de leurs utilisations

 1. « Peau douce comme une peau de bébé » Cadum


 2. « Peugeot 106: sensations maximum, encombrement minimum » Peugeot


 3. « Faire du ciel le bel endroit de la terre » Air France



 4. La nouvelle SAAB 900. Très robuste. Très sûre. Très SAAB » SAAB

5. « Regardez, publiez, partagez » Dailymotion


 6. « Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes » Lindt



 7.« A fond la forme » Décathlon

 8. Les plus grands des petits déjeuners » Kellogs


9. « les jambes ont la parole » Collant well

 10. « La douce violence d’un parfum d’homme » Volkswagen



 11. « Elle est bonne et en plus elle est bonne » Huile Lesieur

 12. « Un portable- un Siemens »

 13. « Craquotte: je craque »


Exercices pratiques hors classe
 Questions

 1. Nommez et définissez les figures de styles employées dans ces extraits,

 2. Trouvez d’autres exemples tirés de la littérature ou de la publicité


 1. Extrait de l’Oraison funèbre de Henriette-Anne d’Angleterre
 (1670), de Jacques-Bénigne Bossuet

 « Tu t’honores toi-même
 Et celui qui t’honore
 L’honore que tu lui
 Fais par ta docte
 Chanson »
 Le polyptote: répétition de plrs mots de même racine. Cette figure joue sur les
variations morphosyntaxique
2. Construction d’une phrase dans un texte: syntaxe
et Parataxe
 2.1 Définitions du mot « parataxe »

 LING. Juxtaposition de deux propositions entre lesquelles


le lien de dépendance n'est qu'implicite, la courbe
mélodique commune dispensant de l'usage d'un outil de
coordination ou de subordination. Anton. hypotaxe.
( syntaxe et parataxe)

Trésor de la Langue Française informatisé
2.2 La syntaxe au service de l’analyse
grammaticale
 L’analyse grammaticale de la langue française repose sur plusieurs
critères qui s’appuient à la fois sur les constituants eux-mêmes (les mots,
les combinaisons syntaxiques) et leur contenu (le sens, aussi bien
grammatical que communicatif).
Parmi ces critères, on repère notamment la composante
phonologique, du grec phonê, « son » (prononciation,
intonation, articulation…) ou encore la composante
morphologique, du grec morphê, « aspect, forme » (ce qui
relève de la structure interne des mots : comment le mot est
formé, les préfixes, la dérivation, les désinences…).
 La composante sémantique, du grec sèmainein, « signifier », étudie
pour sa part le sens véhiculé par les différentes formes linguistiques
identifiées et permet au lecteur de comprendre l’énoncé, et
d’apprécier les relations de sens qui peuvent s’établir entre
la grammaire et la signification d’un énoncé.
 La composante syntaxique, du grec syntaxis, « mise en ordre,
disposition, assemblage », s’attache, elle, à la manière dont les mots
vont se combiner pour former des groupes de mots et des phrases.

 Il va sans dire que l’analyse n’exige pas les mêmes procédures


lorsqu’il s’agit d’étudier des phrases simples et des phrases
complexes.
2. 3 Phrases complexes : identification de la parataxe et de
l’hypotaxe
 Définir la phrase nécessite la prise en compte de plusieurs
critères : on prend en compte le
critère mélodique (cadence ascendante / descendante), le
critère typographique (majuscule et ponctuation finale) et
le critère sémantique (une unité de sens).
 Les phrases peuvent avoir des structures syntaxiques très
différentes : elles peuvent ainsi être sans verbe et
appelées phrases non verbales (du type : « Grève dans les
transports parisiens », ou « Quel idiot, cet enfant ! »…) ,
ou bien n’être constituées que d’un mot (on parle alors
de mots- phrases, comme « Non », « Peut-être »…).
 Mais la phrase canonique telle qu’on nous l’enseigne
traditionnellement depuis notre enfance est munie d’un verbe. Il
convient alors d’identifier si elle est simple (une seule proposition =
une seule phrase), ou si elle est composée de plusieurs phrases ou
propositions (reposant chacune sur un sujet propre et un pivot
verbal), ce qui fait d’elle une phrase composée.
 a. Le principe de réunion : la parataxe

 Des propositions peuvent être autonomes, et placées sur le même


plan syntaxique (aucune ne dépend de l’autre et chacune peut être
supprimée), donc sans qu’un lien de dépendance ne se dessine entre
elles :
 -parLes propositions peuvent êtres réunies
puis, un mot de liaison
ou, (comme : mais, et,
car) ;
 Exemple : Ils avaient dit qu’ils
viendraient au réveillon mais ils ont
finalement annulé.
 -unou signe
elles peuvent être juxtaposées par
la virgule, le de ponctuation
point-virgule ou comme
les deux

points.
Exemple : L’heure
partir maintenant. tourne : il faut
 Ces phénomènes de réunion constituent
ce que l’on appelle la parataxe.
 b. Le principe de subordination : l’hypotaxe

 En revanche, toute autre est la relation de subordination,


comme son nom l’indique.
La relation entre les propositions est une relation de
dépendance : la subordonnée a besoin de la principale pour
survivre (« Quand il entra » ne signifie rien sans proposition
principale).
 Cette relation est souvent marquée par la présence d’un mot
subordonnant, mais ce n’est pas non plus systématique :

 Pronom relatif (Le chocolat que tu m’as offert est


délicieux.) ;

 Conjonction de subordination (Il lui semblait alors que rien


ne serait plus jamais comme avant.);

 Locution (Je lui ai préparé ses valises pour qu’il n’ait plus
qu’à partir prendre son train.), etc.
 2.4. Parataxe/ hypotaxe question de rythme

Notamment dans une description, la parataxe ou l’hypotaxe
permettront de multiplier les indications sur la situation, les
personnages, tout en alourdissant considérablement le rythme du
texte.
 Le temps peut alors sembler se suspendre et le narrateur
cherche à attirer l’attention de son lecteur sur
une atmosphère, un détail, une attitude qui auront leur
importance dans la suite de la narration.

Exemple : Ses yeux, qui avaient en eux toutes les
couleurs d’une forêt d’automne, pouvaient vous apaiser
en un clignement.
 Le ralentissement ou l’accélération rythmique sont des
conséquences notables aussi : la parataxe peut ainsi exprimer
une succession d’événements, d’actions rapides, enchaînés, peut-être
saccadés qu’il faudra analyser dans un commentaire de texte. La
phrase devient parfois mimétique des mouvements évoqués.

Exemple : Il court, se rapproche, tend les bras, trébuche, s’effondre.
 L’hypotaxe permet aussi de hiérarchiser les
informations pour attirer l’attention du lecteur sur
certaines plus que sur d’autres : la grammaire trouve alors
là toute sa saveur dans la situation d’énonciation propre à
l’énoncé concerné.
 NB: L'essentiel Il ne faut pas se laisser dérouter par l’apparente
complexité de ces termes : syntaxe, parataxe et hypotaxe.

 La syntaxe offre une approche grammaticale et analytique du


texte, et des relations entre les mots, les groupes de mots, les
phrases.
 La parataxe réunit des propositions sur un plan hiérarchique
identique.
 l’hypotaxe affirme des liens de dépendance. Mais la
grammaire seule ne saurait vraiment servir si elle n’était
mise au service de la compréhension du texte.

 N’oubliez pas qu’un choix de construction grammaticale


est avant tout un choix stylistique fait par un auteur, à un
moment d’un texte. Il ne faut donc pas hésiter à le traiter
comme une image, un champ lexical, nécessaires à une
bonne lecture analytique ou méthodique.

A titre de rappel la parataxe est un procédé qui consiste à juxtaposer des
propositions ou des phrases entre lesquelles le rapport de subordination ou
d’enchaînement est implicite.

Exemples :

 - L'orage éclatait. La pluie tombait en rayons blancs. Les carreaux


pleuraient comme des yeux. De petites gouttes jaillissaient par les fentes
des croisées. Dehors le cheval courbait la tête. (Jules Renard)


 Dans cet extrait, il y un enchaînement logique des différentes
phrases. La deuxième est une conséquence logique de la
première, etc. Mais il n’est composé que de propositions
principales car il est dépourvu de coordonnants et de
subordonnants.

En savoir plus sur


https://www.laculturegenerale.com/parataxe-definition-simple-e
xemples/
| La culture générale
Si La parataxe est la figure contraire de l’hypotaxe, elle donc consiste à
multiplier les liens de subordinations entre plusieurs propositions qui se
suivent.

L’hypotaxe est caractéristique du texte écrit, dans lequel une pensée


plus complexe s’étend en de longues phrases.

 https://www.laculturegenerale.com/parataxe-definition-simple-exemples/
 Exemple :

 Entre la couleur grise et douce d’une campagne matinale et le goût d’une


tasse de chocolat, je faisais tenir toute l’originalité de la vie physique,
intellectuelle et morale que j’avais apportée, environ une année auparavant, à
Doncières, et qui, blasonnée de la forme oblongue d’une colline pelée –
toujours présente même quand elle était invisible – formait en moi une série
de plaisirs entièrement distincte de tous autres, indicibles à des amis en ce
sens que les impressions tissées les unes dans les autres qui les
orchestraient, les caractérisaient bien plus pour moi et à mon insu que les
faits que j’aurais pu raconter.

 Proust, Le Côté de Guermantes


Exercices sur la parataxe

 - « Vous n’êtes point gentilhomme, vous n’aurez pas ma


fille. » Molière, Le Bourgeois gentilhomme, III, 12, M.Jourdain

 - « Madame se meurt ! Madame est morte ! »


 Bossuet, Oraison funèbre de Henriette-Anne d’Angleterre

 - « Néron m’aimait tantôt, il jurait votre perte ; Il me fuit, il


vous cherche : un si grand changement Peut-il être Seigneur,
l’ouvrage d’un moment ? »
 Racine, Britannicus, V, 1, Junie

 - « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; Un trouble
s’éleva dans mon âme éperdue ; Mes yeux ne voyaient
plus, je ne pouvais parler ; Je sentis tout mon corps et
transir et brûler ; Je reconnus Vénus et ses feux
redoutables, D’un sang qu’elle poursuit, tourments
inévitables. »

 Racine,Phèdre,I,3,Phèdre

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