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PHOTOGRAPHIÉ PAR

BRUCE WEBER
DIOR.COM - 01 40 73 73 73
ARMANI.COM
5 3 AV E N U E M O N TA I G N E PA R I S
P R I N T E M P S HAU S SM A N N G A L E R I E S L A FAY E T T E HAU S S M A N N
DAV I D Y U R M A N . C O M
251 PRÉFACE 282 CHARLOTTE GAINSBOURG :
«JE SUIS TRÈS IMPUDIQUE»
Mode À 45 ans, l’actrice-chanteuse livre un 5e album très
personnel dont elle signe les textes parfois crus. Elle y
256 ROOM SERVICE
assume son côté sombre, son goût pour les films d’horreur,
Rendez-vous sensuel entre le rouge et le noir.
son rapport à la beauté, à l’intimité, à la mort.
Photographe David Sims, réalisation Emmanuelle Alt
Par Clovis Goux, photographe Lachlan Bailey, réalisation Clare Richardson
266 VENICE BEACH
300 LES FANTÔMES DE CARLA B.
Overdressed le strass et les paillettes à la plage ? Too
À l’occasion de la sortie d’un album de reprises en anglais,
much le serpent autour du cou ? C’est la Californie, baby !
qui mêle les Rolling Stones et AC/DC, Carla Bruni
Photographe Glen Luchford, réalisation Aleksandra Woroniecka
parle librement avec l’écrivain Simon Liberati de musique,
288 COWBOY DREAMS d’amis communs et d’obsessions partagées.
Franges, santiags et bolo ties, l’hiver à la conquête de l’Ouest. Par Simon Liberati, photographe Mario Sorrenti
Photographe David Sims, réalisation Emmanuelle Alt
326 QUEEN KATHRYN
318 DIORAMA Seule réalisatrice oscarisée, Kathryn Bigelow trône au
En 2017, Dior fête (déjà) ses 70 ans. Du New Look de sommet d’Hollywood avec des films coup de poing. Après
Christian Dior aux cowgirls couture de Maria Grazia la guerre en Irak et la traque de Ben Laden, elle s’empare
Chiuri, la maison aura vu défiler en sept décennies sept de la question raciale dans Detroit. Rencontre exclusive avec
créateurs et autant de styles. En témoigne la rétrospective une femme téméraire et libre. Par Clémentine Goldszal
géante que lui consacrent aujourd’hui les Arts Décoratifs
330 DÎNER DE GALA
de Paris. Et qu’a visitée Loïc Prigent.
Le 4e dîner de la Vogue Paris Foundation, donné en faveur
Par Loïc Prigent, photographe Lachlan Bailey, réalisation Géraldine Saglio
des collections contemporaines du musée a réuni en juillet
des personnalités de la mode au Palais Galliera.
Bijoux Photographe natures mortes Romain Laprade, photoreportage Mehdi Lacoste

304 ENVOLÉE DE CARATS


338 L’ŒIL
Créativité, chic et audace propulsent les nouvelles
Photographe Andreea Macri
collections de haute joaillerie vers les sommets.
Sky is the limit ! Par Frédérique Verley, photographe Lachlan Bailey, 344 L’HOROSCOPE
réalisation Géraldine Saglio, sélection bijoux Marie Pasquier Par Shelley von Strunckel

L’ÉMOI DU MOIS
Magazine
346
Photographe Philippe Jarrigeon, réalisation Claire Dhelens

252 L’OISEAU RARE


It-girl un peu bad girl, Cara Delevingne n’en finit pas de En couverture, CARA DELEVINGNE, photographiée par DAVID SIMS, porte un pull
s’envoler. À l’affiche de Valérian, le dernier film de Luc en cachemire, BARRIE, un sautoir en perles, CHANEL, et un chapeau en feutre, gros-grain
et dentelle, MAISON MICHEL. Maquillage Rimmel avec la BB Cream Légère Light, le Brow
Besson, l’idole des jeunes filles aux 40 millions de followers Shake Filling Powder Medium Brown, la Palette Magnif’Eyes Contouring Grunge Glamour,
sur Instagram publie aujourd’hui son premier roman. le Mascara Volume Shake Black, et sur les lèvres, l’Hydra Renew Sheer & Shine Woke Up Live
This. Coiffure Pierpaolo Lai. Mise en beauté Hiromi Ueda. Manucure Adam Slee. Réalisation
Par Théodora Aspart, photographe David Sims, réalisation Emmanuelle Alt Emmanuelle Alt, assistée de Talia Collins.

octobre 2017
Haute Joaillerie, place Vendôme depuis 1906

Boutique en ligne www.vancleefarpels.com - +33 1 70 70 02 63


Collection Perlée
Or blanc, or rose et diamants.
© 2017 CHLOE. ALL RIGHTS RESERVED.

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76 LE POINT DE VUE DE VOGUE 146 VOGUE FASHION FESTIVAL, SAVE THE DATE
Les 24 et 25 novembre prochains se tiendra la seconde
92 LE COMPLICE : LACHLAN BAILEY édition du Vogue Fashion Festival, session de conférences
Aparté avec le photographe australien qui travaille et de masterclass permettant non seulement de débattre
la lumière de ses portraits et de ses images de mode de la mode d’aujourd’hui, mais aussi de prédire son avenir.
à la manière léchée d’un cinéaste. Ce qu’il démontre Par Sonia Rachline
brillamment dans ce numéro. Par Théodora Aspart
214 MISS VOGUE : À PLEIN VOLUME

Mode 226
Photographe Christian MacDonald, réalisation Géraldine Saglio

MISS VOGUE : LA MODE AUX TROUSSES


97 MOOD : AS DE CARREAUX Photographe Charlotte Wales, réalisation Charlotte Collet
Focus sur les tendances de la saison.

117
Par Théodora Aspart, photographe Philippe Jarrigeon, réalisation Claire Dhelens

C’EST VOGUE
Bijouþ
159 ÉMOTIONS INTIMES
Photographe Philippe Jarrigeon, réalisation Claire Dhelens
Quand la haute joaillerie décuple le plaisir de celle qui la
135 “HI, IT’S CALVIN !” porte… Moments d’intimité pour en profiter en privé.
Il aura converti les Américains au minimalisme, rendu Par Frédérique Verley, photographe Cédric Buchet, réalisation Tony Irvine,
bankable l’androgynie, réinventé le business du jean et du sélection Marie Pasquier
slip logotypé, et créé une flopée de scandales à coups de
174 EN VUE
pubs frisant l’attentat à la pudeur et «gender fluid» avant
Par Frédérique Verley et Mélanie Nauche
tout le monde. Calvin Klein compile dans un livre inédit
ces trois décennies de chic et d’outrances. Par Théodora Aspart 202 BREAKFAST AT F.D. GALLERY
Diamants sur canapé et un assortiment de bijoux signés
144 LE FUTUR, MAINTENANT Cartier, Van Cleef & Arpels, Tiffany, Boucheron,
Chaque année, le prix de l’Andam distingue de jeunes Bulgari… À New York, la discrète Fiona Druckenmiller
créateurs pleins d’avenir, dont le travail est généralement nous fait les honneurs de sa galerie, un écrin de rêve
un indice des tendances de demain. Conclusion du pour des pièces de haute joaillerie qui racontent l’histoire
palmarès 2017 : le mélange des genres gagne encore de leurs heureuses propriétaires.
du terrain. Par Sonia Rachline Par Francis Dorléans, photographe Clément Pascal

octobre 2017
AND YOU, WHAT WOULD YOU DO FOR LOVE?

L A N O U V E L L E E A U D E PA R F U M
BOUTIQUE EN LIGNE DIOR.COM
E T V O U S , Q U E F E R I E Z- V O U S PA R A M O U R ?
Magazine 208 LIVRES : LAWRENCE ANYWAYS
150 ÉVÉNEMENT : ABSOLUMENT MODERNE Ils étaient faits pour s’aimer. Phénomène littéraire avec
C’est l’exposition monstre de cet automne, un événement La Vie sexuelle de Catherine M., autofiction parue au début
unique comme la fondation Louis Vuitton en a le secret. des années 2000, Catherine Millet, la directrice de la très
De Cézanne à Walker Evans, de Picasso aux émojis select revue Art Press, déclare sa flamme à D.H. Lawrence,
de Kurita, 200 chefs-d’œuvre du MoMA seront exposés le sulfureux auteur anglais de L’Amant de Lady Chatterley,
à Paris. L’occasion d’une discussion transatlantique dans un essai où il est question de liberté, de plaisir,
sur l’art, la modernité, ses avatars, avec son commissaire, d’orgasme et de littérature. Par Anne-Laure Sugier
le Français Quentin Bajac, conservateur en chef de la
photographie du musée new-yorkais. Par Alexis Jakubowicz
Beauté
179 RENDEZ-VOUS
237 ANTI-ÂGE PRÉDICTIF
Par Olivier Lalanne, avec Sonia Rachline et Olivier Granoux
Scan cellulaire, Pilates du visage, auto-guérison
192 ICÔNE : DAHO, PSYCHÉDÉLICES cosmétique : le point sur les dernières techniques pour
Un livre, une exposition et un nouvel album. Pour son paraître toujours plus fraîche demain qu’aujourd’hui.
grand retour, l’éternel dandy de la pop est sur tous les Par Frédérique Verley, Christelle Baillet et Carole Sabas, photographe Alique,
fronts. Avec toujours la même passion. réalisation Célia Azoulay
Par Olivier Granoux 242 COULEURS SPONTANÉES
196 ART : LE BAL DES OBJETS Appliqués au doigt les nouveaux pigments organiques
Pour l’Américain William Forsythe, les installations prônent une beauté spontanée, presque primitive.
d’art contemporain qu’il a créées sont le prolongement Par Mélanie Defouilloy, photographe Charlotte Wales, réalisation Célia Azoulay
de son travail de chorégraphe. Des massifs robots à une 244 CHECK-LIST
installation autour d’un plumeau aérien, une exposition Par Christelle Baillet et Mélanie Defouilloy
de ses œuvres à la galerie Gagosian du Bourget célèbre
le mouvement des corps. Rencontre avec un maître
de l’avant-garde. Par Gia Kourlas, photographe Geordie Wood Vogue (ISSN 0750-3628) is published 10 times a year (except in January and July) by Conde Nast
France and distributed in the USA by UKP Worldwide, 1637 Stelton Road, Ste B2, Piscataway,
204 LIVRES : LA VRAIE VIE DES ENFANTS SAGES NJ 08854. Pending Periodicals postage paid at Piscataway, NJ. POSTMASTER: Send address
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Dès 1970, les Carpenters s’envolent au sommet des charts On poursuivra conformément aux lois la reproduction ou la contrefaçon des modèles, dessins et
du monde entier. Incarnant une jeunesse blanche et réac textes publiés dans la publicité et la rédaction de Vogue © 2017. Les Publications Condé Nast
S.A. Tous droits réservés. La Rédaction décline toute responsabilité pour tous les documents,
en plein bouleversement hippy, Richard et Karen finiront quel qu’en soit le support, qui lui seraient spontanément confiés. Droits réservés ADAGP pour
par sombrer avec le rêve américain. Dans le passionnant les œuvres de ses membres. Ce numéro comporte deux encarts abonnements jetés dans les ventes
kiosques France, un encart abonnement Suisse, jeté dans les ventes kiosques Suisse, un encart
La Disparition de Karen Carpenter, Clovis Goux raconte Vogue Fashion Festival jeté dans les abonnements France, un encart de 4 pages HERMÈS ,
la lente descente aux enfers d’une jeune chanteuse sacrifiée sur la diffusion France totale, un collage Dior Parfums (enveloppe intégrant une carte Scentseal )
sur la diffusion France totale, une couverture C4 à rabat sur la totalité du tirage. Avec ce numéro,
sur l’autel du succès. Par Nelly Kaprièlian un catalogue LE PRINTEMPS mis sous film, pour les exemplaires kiosques 75, 78 et 92.

octobre 2017
76
le point de vue de vogue

david sims
cara delevingne n’est pas un top model comme les autres. Au-delà de sa photogénie indiscutable,
la blonde anglaise assume un caractère en acier qui se traduit par une liberté d’action admirable.
Et lui confère l’aura des très grandes. Libre dans sa vie privée, libre dans ses paroles, libre de dire non
quand le oui s’imposerait, libre de se raser le crâne quand ça lui chante, libre de sauter d’une discipline
à l’autre sans vertige, comme aujourd’hui au cinéma alors qu’elle est à couper le souffle dans Valérian,
le blockbuster de Luc Besson. Une femme de tête ultra-moderne qui s’illustre pour la première fois en
couverture de Vogue Paris. À ses côtés, d’autres femmes de tête trustent l’affiche de ce numéro.
Kathryn Bigelow, reine d’Hollywood, six oscars dans la manche pour Démineurs, qui ose en pleine ère
Trump s’emparer de la question raciale à travers son nouveau film Detroit. Charlotte Gainsbourg, exilée
à New York, qui dégaine un cinquième album très personnel pour lequel elle signe des textes sans
filtre, une mise à nu toute crue qui éclaire cette timide à l’extrême d’une lumière inédite. Carla Bruni
enfin, l’esprit affûté, douée pour jouer avec les mots, qui s’offre un opus de reprises classieux, volutes
des Stones et autres Depeche Mode. Charlotte, Cara, Carla ont beau avoir des turbos dans le cerveau,
elles n’en aiment pas moins la mode et la légèreté. Et ne s’en cachent pas. Rafales de lamé, de paillettes,
de tissus or et argent et cascades de diamants… le tempérament mode de ce numéro est à leur image,
fort en caractère. Un coup d’éclat, et le coup d’envoi de l’automne.

OCTOBRE 2017
L’ I N S P I R AT I O N V I E N T T O U J O U R S D E Q U E L Q U E PA RT .
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LE NOUVEAU PARFUM

Photographie retouchée #pradaintense


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MODE
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Coordination mode SAMIA BRAHMI
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JOAILLERIE, HORLOGERIE
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MAGAZINE
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DÉPARTEMENT ARTISTIQUE
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Éditeur DELPHINE ROYANT
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T H E H A R M O N I ST.CO M
92
le complice

Aparté avec le photographe


australien qui travaille la lumière
de ses portraits et de ses images
de mode à la manière léchée
d’un cinéaste. Ce qu’il démontre
BRILLAMMENT dans ce numéro. Votre approche, en quelques mots ?
Par Théodora Aspart. Naturaliste, en un sens. J’aime la lumière naturelle, la beauté
naturelle, et le sujet est tout pour moi. Je ne suis pas dans le
Comment êtes-vous tombé dans la photo de mode ? documentaire froid, plutôt dans la capture d’une émotion.
Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé prendre des J’ai tendance à toujours booker les mêmes mannequins, avec
images, faire des petits films à la maison… Mon père nous filmait lesquels je me sens à l’aise. Ils comprennent mon univers, mes
constamment en Super 8 et organisait des séances de visionnage indications, mes marmonnements… Je n’aime pas l’idée
tous les dimanches soir. C’est là que j’ai commencé à regarder de shooter quelqu’un de transformé ; je préfère révéler quelque
le monde à travers un objectif. Ma passion pour le film et la photo chose d’intime chez les gens que je photographie.
est née très tôt. Celle pour la photo de mode est venue plus tard,
Votre premier shooting pour Vogue Paris ?
lorsque j’ai emménagé à Londres.
C’était en 2012. Une séance d’une journée sur Harbour Island
Ce n’est donc pas le seul registre que vous ayez eu envie d’explorer ? avec la top Magdalena Frackowiak. Je me rappelle avoir
Non, j’aime faire toutes sortes d’images. Mais j’ai constaté atteint un niveau de stress assez élevé à l’idée de rater mon coup.
que la photo de mode permettait une grande liberté créative
Vous avez signé deux séries pour ce numéro. Un mot sur chacune
– et, pour être honnête, les moyens qui sont ceux de ce milieu,
d’entre elles ?
les «beautiful people» et le style de vie qui va avec n’ont pas
Elles sont très différentes : pour la série haute joaillerie «Envolée
été étrangers à mon choix…
de carats», on a imaginé des close-up sur une femme ultra-
Vos influences ? chic, sur les toits de Paris – et je précise qu’il faisait extrêmement
Quand j’étais étudiant, j’étais obsédé par le photographe australien chaud, ce jour-là ; pour l’histoire Dior, tournée autour
Bill Henson, son regard singulier, très cinématographique. J’ai d’une collection croisière qui fait vraiment voyager, j’ai préféré
aussi toujours adoré le travail de Sven Nykvist, un réalisateur travailler en plans plus larges, en grand angle, pour étirer
et directeur de la photo suédois qui a œuvré sur plusieurs films le cadre et créer une ambiance très couture, mais pas classique.
d’Ingmar Bergman. Et je suis un fan absolu de Lee Friedlander,
Vos obsessions ?
qui m’influence sans doute aujourd’hui plus que jamais.
La maîtrise cinématographique de la lumière. Et aussi la peau,
la texture du corps féminin.
Une bonne photo de mode, c’est…
Une photo qui résiste au temps. Une image que vous avez envie
d’afficher chez vous, plutôt que de la laisser passer sur Instagram.

OCTOBRE 2017
mood 97

As de
CARREAUX Par Théodora Aspart.
Photographe Philippe Jarrigeon. Réalisation Claire Dhelens.

Maxi-cabas réversible en coton et cuir, pochettes zippées en coton et cuir, manteau en coton, casquette, sandale en laine et cuir, et chaussette en
laine, le tout, Burberry. Coiffure Christian Eberhard. Mise en beauté Kathy Le Sant. Assistante réalisation Loan Albert.
mood
98

Balenciaga Louis Vuitton Stella McCartney Mulberry

Junya Watanabe

Maison Margiela Chloé


Loewe

Serait-ce l’humeur d’automne


et les réminiscences de rentrée des classes ?
Toujours est-il que les créateurs ont été légion à
convoquer le tartan sur les podiums, cette saison.
Focussurquelquesinterprétationsmarquantes,
de la plus PREPPY à la plus PUNKY.

Maison Margiela Fenty × Puma Sacai Off-White

octobre 2017
mood
100

Le sac :
Prada Étiquette
À VOIR :
Ainsi nommé ainsi parce que l’étiquette bleue habituellement
réservée à l’intérieur des sacs de la marque se retrouve ici
à l’extérieur, bien visible. Une invitation à philosopher
sur le sens de l’étiquette et du logo, ou plutôt de l’étiquette
comme logo, ce détail modeste pour une fois montré, Marciano Art
pour ne pas dire starifié.
Foundation
Des frères Paul et Maurice Marciano on connaît
évidemment le goût du jean, pilier de leur marque Guess.
Ce qu’on sait moins, c’est que le duo collectionne
des pièces d’art contemporain depuis toujours.
Ils viennent donc d’ouvrir une fondation à Los Angeles
(dans un ancien temple maçonnique de 10 000 m2, tout
de même), dont l’expo inaugurale dévoile une partie des
œuvres qui leur appartiennent. Quelques noms ?
Takashi Murakami, Cyprien Gaillard, Cindy Sherman…

presse ; louis canadas


Exposition «Unpacking : the Marciano Collection», Marciano Art
Foundation, 4357 Wilshire Boulevard, Los Angeles.

L’INSIDER : Alexandre de Betak


Le producteur de défilés qui affiche 1 000 shows au compteur raconte aujourd’hui
ses 25 ans de carrière dans un livre inédit, Betak : Fashion Show Revolution (éditions
Phaidon). Avec la contribution de têtes d’affiche telles que Raf Simons, Mario Testino
ou Alber Elbaz. Noter que la sortie de cette monographie va de pair avec le lancement
d’une série d’objets conçus par Alexandre de Betak (aussi designer, il faut le savoir).
Le tout, baptisé «Fashion Show Tools and Survival Gear», inclut casque et micro
indispensables à tout bon organisateur de shows, mais aussi T-shirts exclusifs taillés
avec A.P.C. ou bougie «Betak Front of House» concoctée par Byredo… Chez colette.

octobre 2017
mood
102

L’AUDACE :
La bottine bandana
Une excentricité en
denim blanc qu’on doit à
Stella Luna, dont
l’inspiration se situe, en
l’occurrence, quelque part
entre Palm Springs et
la vallée de la Mort.

La maison revisite cette saison ce grand classique des soirées chics


en version fleurie. Un temps d’avance sur le printemps.

presse ; clémence le vert


CHEZ SOI :
Gucci Décor
Tel est le nom de la première ligne d’objets
décoratifs créés par Alessandro Michele. Rien qui
ne dépare avec sa mode romantique et extra-
ornementée : le motif Gucci Flora devient un papier
peint en soie, les coussins reprennent les broderies
de serpent, de roses, de chat (et aussi le motto
«Blind for love») des vêtements, des imprimés
de jardin ou d’ananas rhabillent des paravents…
Le créateur est allé jusqu’à superviser la
composition de quatre parfums déclinés en bougies
et encens, évocations olfactives de l’effervescence
botanique qui anime ses collections.

octobre 2017
mood
104

SIGLÉS :
L’ADRESSE : Claus
On ne présente plus le hot spot du petit-déjeuner
ouvert par Claus Estermann (ex-pro de la mode)
rue Jean-Jacques Rousseau en 2011, ni ses granolas
bios et autres breakfast bowls bien frais,
servis 7 jours/7. Breaking news : l’institution
traverse la Seine pour venir se nicher en plein
Saint-Germain-des-Prés – et l’intérieur est signé
Fabrizio Casiraghi, ce qui ne gâche rien.
Claus Saint-Germain-des-Prés, 2, rue Clément, 75006 Paris.

les mocassins
Giorgio
Armani
Un modèle en velours monogrammé «GA»,
La rencontre :
JW Anderson +Uniqlo
Une collaboration façon «acte
grand classique de la maison qui ne s’était
démocratique», dixit Jonathan
plus montré depuis plusieurs saisons. Bonne
Anderson, qui a pris le parti de
nouvelle, il est de retour et pas seulement
jouer à fond la carte de l’héritage
en noir, mais dans toute une palette de
british. Trenchs réversibles,
coloris flashy, du bleu cobalt au rouge rubis.
manteaux en tweed à chevrons
et chemises à jabot, entre autres
éléments très anglais revenant
constamment dans les collections

presse ; studio vogue ; sonia sieff


JW Anderson, sont revus
et corrigés à l’aune de la
technologie et de la praticité
qu’affectionne Uniqlo, de mailles
thermorégulatrices en Zip bien
placés. Finement joué.

La carte
blanche :
Sonia Sieff
pour Eric
Bompard
Le résultat ? Une capsule
de huit pièces qui sont
un peu le dressing 100 %
cachemire idéal de la
photographe. Gilet à
La coquetterie : torsades, sweat à capuche,

les boucles pull bicolore réversible…


Inutile de préciser que
BALENCIAGA Sonia Sieff a elle-même
shooté les images de la
Des vraies sculptures repérées sur le catwalk, ornements collection, qui sont autant
géométriques format XL, tendance néo-bourge azimutée. d’autoportraits. À partir du
À porter de préférence dépareillées, comme sur le show. 15 octobre. eric-bompard.com
HUGO BOSS FRANCE SAS Téléphone + 33 1 44 17 16 70

HUGOBOSS.COM
mood
106

L’INTÉGRALE :
Dries Van Noten
En mars, le designer présentait sa
100e collection, show aux allures de
rétrospective, reprenant pièces cultes
et imprimés mythiques. Mais le
passage de la centaine méritait aussi
un livre, ou plutôt deux : ce mois-ci sort une intégrale en deux
tomes (50 collections chacun), documentant chaque défilé dans
ses moindres détails, de la scéno aux backstages via les cartons
d’invitation, à travers plus de 2 000 photos. Commentaire de
l’intéressé : «J’aime l’idée que ces livres commémorent mon passé,
afin que je puisse désormais me concentrer sur le futur, sur mon
évolution en tant que créateur à partir de maintenant.»
Dries Van Noten 1-50 et 51-100, Lannoo Publishers.

marcus ohlsson/trunk archive/photosenso ; in digital image ; presse


L’invitée :
ARIZONA
MUSE
chez Majestic
Filatures
Pour ceux qui se poseraient la
question, oui, la top Arizona
Muse est bien originaire de
l’Arizona. Et c’est là qu’elle a
puisé l’inspiration de la capsule
qu’elle signe cette saison pour
la marque Majestic Filatures,
experte ès maille. Cactus, soleil,
étoile du drapeau de l’État… Les
symboles de l’Ouest américain
sont là, disséminés dans une
collection de pulls, cardigans et
combinaisons au luxe douillet.

AU BRAS : Sacai
Parce que quand Sacai lance des sacs, il y en a peu
(6 modèles), mais que des hits, tous issus de ce processus
d’hybridation que pratique en permanence Chitose Abe,
la créatrice de la marque : bourse combinée à un sac marin,
tote bag flirtant avec le sac militaire, porte-monnaie
fer à cheval agrandi jusqu’à être porté en bandoulière ou,
comme ici, mallette devenue it-bag à part entière.
Paris. 15, rue de la Paix - 66, av. des Champs Elysées
Information points de vente : 01 80 18 15 90 - Liste complète des points de vente sur www.mauboussin.fr/boutiques
mood
108

L’OBSESSION :
le «Big Bag»
de Céline, ce néo-
cabas en cuir au
minimalisme
essentiel, spotté sur
le dernier défilé
automne-hiver.
Indémodable,
à coup sûr.
Photographe Philippe Jarrigeon. Réalisation Claire Dhelens. Pull en velours brodé de pierres, pantalon en laine et soie, et mules «Pirate» en cuir, le tout Céline.
Collants Wolford. Coiffure Christian Eberhard. Mise en beauté Kathy Le Sant. Assistante réalisation Loan Albert.

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* Disponible sans RDV sur les stands Clinique des Grands Magasins.
Dans la limite des stocks disponibles. © Clinique Laboratories, LLC

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Photographe Philippe Jarrigeon. Réalisation Claire Dhelens. Escarpins en cuir entièrement pailletés, Isabel Marant, 490 €. Collants Tabio.

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118
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De gauche à droite : bottines en cuir mat et doré, 1 350 €, en cuir et peau façon poulain zébré noir et blanc, 1 250 €,
et en cuir bicolore, 1 350 €, et pantalons en toile enduite, Louis Vuitton.
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Bottes plates en cuir, veau velours, laine, rubans et broderies, de 1 095 € à 1 750 €,
et robes courtes volantées en soie imprimée, Etro. Collants, Falke.
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Bottines en veau velours et satin, Chanel, 1 250 €. Collants, Wolford.
Mise en beauté Kathy Le Sant. Coiffure Christian Eberhard. Pédicure Charlène Coquard. Assistante réalisation Loan Albert.

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mode 135

Calvin Klein et ses mannequins en 1983.


ci-dessus, Kate Moss par David Sims, en 1993.

Le téléphone sonne pile à l’heure. 11 heures exactement,


heure de New York, ou plutôt de Southampton, d’où
il appelle. «J’y passe beaucoup de temps l’été. L’hiver,
je suis plutôt à New York ou à Los Angeles, où j’ai
aussi des résidences. Enfin voilà, si vous voulez me
trouver, cherchez dans ces trois endroits-là.» L’icône
du minimalisme à l’américaine, 75 ans en novembre,

«Hi,it’s
a vendu en 2002 (et pour 450 millions de dollars tout
de même) un empire regroupant pêle-mêle collections
d’un luxe épuré, slips «brandés», jeans sexy et parfums
androgynes à l’image sulfureuse. L’image, justement,
fait tout l’objet du livre qui sort cet automne (Calvin
Klein, éditions Rizzoli New York). On y feuillette moins

Calvin!»
de photos sagement policées à destination des élégantes
New-Yorkaises que de campagnes à scandales, tout en
thomas iannaccone/wwd/shutterstock

seins, fesses et plus encore, corps nus enlacés et mains…


où vous savez. Première du genre : celle shootée par
Richard Avedon en 1980, où Brooke Shields demande
si on veut savoir ce qu’il y a entre elle et «son Calvin» et
répond évidemment «nothing» dans le texte. Censure
En trente ans, il aura converti les AMÉRICAINS immédiate de diverses chaînes de télévision n’appréciant
AU MINIMALISME, rendu bankable l’androgynie, pas l’éventualité que Brooke ait fait l’impasse sur la
réinventé le business du jean et du slip logotypé, culotte. Ce qui n’aura pas été l’unique controverse liée à
CK, loin de là…
et créé une flopée de scandales à coups de pubs frisant Pour construire ce livre rétrospectif, le designer aura
l’attentat à la pudeur et/ou ouvertement «gender fluid» passé deux ans à faire le tri parmi 15 000 photos. Content
– avant que tout le monde ne s’y mette. Ce qui l’a du résultat ? «Très. Ce qui m’a conforté dans l’idée de
souvent étonné, lui qui ne pensait parler que d’amour et l’éditer, c’est que j’ai trouvé extrêmement modernes
de tolérance… CALVIN KLEIN compile aujourd’hui dans la plupart de ces images. Si je dirigeais toujours la
un livre inédit ces trois décennies de chic et d’outrances. compagnie, je pourrais les refaire.» Peut-être pas en
Par Théodora Aspart. suscitant les mêmes polémiques. Encore que.

octobre 2017
136
mode

Kate Moss par Mario Sorrenti, en 1993.

Diriez-vous que vous avez mis l’androgynie à la mode ?


En tout cas, personne n’avait parié sur des physiques
comme ceux-ci pour une pub avant le lancement de CK One. Par
ailleurs, j’ai aussi beaucoup shooté Kate Moss. Elle était hyper
sexy, tout en ayant un corps de garçon. Je me souviens d’une
fashion week de Paris, où je regardais les mannequins avec leurs
seins, leurs fesses… Que du voluptueux – et, à mon avis, un peu
Dans l’intro du livre, vous écrivez que vous avez toujours aimé de chirurgie. Rien d’attirant, selon moi. C’est à cette époque que
prendre des risques, que le monde soit prêt ou non. Est-il arrivé que le j’ai rencontré Kate, et une bande de filles au look androgyne qui
monde ne soit effectivement pas prêt du tout ? tombaient à pic.
Oui, on m’a parfois répondu d’emblée qu’on ne pouvait La campagne de CK One n’est pas la seule à avoir suscité
pas passer mes campagnes, trop érotiques. Il y a aussi eu de une controverse. Bien avant ça, on vous a traité de misogyne
drôles de réactions quand on a lancé CK One, en 1994. On avait et de pornographe pour vos pubs sexy. Le groupe Women Against
clairement la volonté de rompre avec les codes de la parfumerie Pornography vous a décerné le prix du «Pig of the Year», en 1982…
et, à l’époque, mon ex-femme Kelly me demandait tout le temps si Certains de ces scandales vous ont-ils plus surpris que d’autres ?
elle pouvait emprunter mes chemises : voilà comment m’est venue Oui, un en particulier. Nous étions déjà très forts sur
l’idée du «sharing», du parfum à partager. C’était une option les sous-vêtements féminins et masculins quand nous avons lancé
marketing que personne n’avait encore exploitée. Surtout avec ceux pour enfants. Mario Testino a shooté la campagne à Paris.
ce flacon assez à part, en forme de flasque… Ça a désarçonné tout J’étais sur le set. L’ambiance était excellente, les enfants étaient
le monde. C’était très nouveau. Un antiparfum. évidemment accompagnés de leurs parents, pour la plupart des
La campagne mélangeait des gens d’âges et d’ethnies différents, connaissances de Mario. Ils sautaient sur des matelas, ça donnait
les Américains ont apparemment été un peu bousculés... des images charmantes à nos yeux. On a affiché la pub sur Times
J’étais tellement occupé à travailler que je ne me suis Square. Connaissez-vous la présentatrice Rosie O’Donnell ?
pas préoccupé de cette polémique. Mon propos, c’était de lancer À l’époque, elle avait un talk-show quotidien, diffusé d’un bout à
une fragrance cool, pour tout le monde, sans considération d’âge, l’autre des États-Unis. Ma fille, qui travaillait à la télé, m’a appelé
de race, de sexe. Je ne voulais pas faire une pub lambda, avec un matin pour me dire : «Dad, Rosie vient de te démonter.»
une fille qui marche toute seule dans la rue, comme les autres. Pourquoi ? Parce que les enfants ne portaient pas de T-shirts,
Quel intérêt ? Alors, j’ai formé un gang avec, en effet, des gens ils étaient torse nu et elle jugeait ça choquant au point de dire
d’origines différentes, des filles un peu tomboy et des garçons en direct que jamais elle n’achèterait la moindre pièce siglée
dont on sentait qu’ils pouvaient porter des jupes. Calvin Klein. C’était une bataille qu’on ne pouvait pas gagner.

octobre 2017
138
mode

Votre campagne la plus emblématique ?


Sans doute celle de 1981, avec Brooke Shields. Et, si j’en
juge par les réactions déclenchées, il y en a une autre : un jour, je
m’arrête en voiture sur Sunset Boulevard, à Los Angeles, devant
un jeune homme sublime, très athlétique. Je l’aborde, lui fais
le topo et lui présente Bruce Weber. Bruce le shoote en sous-
vêtements, en extérieur, devant une structure assez phallique.
Résultat : les femmes ouvraient les panneaux des arrêts de bus
pour voler les affiches.
Pourquoi tant de vos pubs sont-elles érotiques ?
Elles ne le sont pas toutes. Pour beaucoup d’entre elles, Quel lien entre votre vie et Obsession ?
je préfère parler de sensualité plutôt que d’érotisme. Surtout pour Un jour, j’ai réalisé que j’étais obsédé par tout un tas
celles des vêtements, souvent voluptueuses, sans que ça aille trop de choses : l’amour, l’amitié, la réussite… Je ne trouvais pas ça
loin. Si vous prenez le parfum Eternity, c’est carrément l’opposé : négatif, c’était juste la définition de qui j’étais, dans le monde qui
Christy Turlington shootée par Bruce Weber sur une plage, avec était le mien. Il n’y avait rien de sexy, au départ. J’ai simplement
mari et enfant… Rien d’érotique là-dedans, car la fragrance est été interpellé par le mot.
romantique. Par contre, pour Obsession, là oui, évidemment, on Certaines polémiques ont-elles été intentionnelles ? Vous est-il arrivé
a un peu poussé le bouchon… Entre parenthèses, les histoires des de choquer sciemment ?
parfums ont souvent commencé par un nom. Un lien avec ma vie. Jamais. J’ai essayé de faire des images fraîches,
nouvelles, sur lesquelles les gens s’arrêtent en feuilletant les
magazines. Qu’ils s’interrogent, se demandent ce que j’avais

«Je ne voulais pas dans la tête au moment M, pourquoi pas, mais qu’ils se sentent
offensés, non. J’ai voulu surprendre, pas choquer.

faireunepublambda, Vous n’êtes pas anticonformiste par calcul ?


Non. Je sais que je ne vis pas la même vie que la plupart
avec une fille qui marche des gens, que je ne pense pas toujours pareil, c’est un fait.
Prenez ma mode : j’ai toujours préféré le minimalisme et, pendant
toute seule dans la rue. Alors un temps, j’ai pratiquement été seul dans ce registre. J’aimais ça,

j’ai formé un gang


point, ce n’était pas une volonté de me démarquer à tout prix.
Vous vous considérez comme le pionnier du minimalisme américain ?

avecdesgens d’origines
Je ne me suis jamais envisagé comme tel. Je vais vous dire
la vraie raison de mon amour pour le minimalisme : ma mère avait

différentes, des filles un


une passion pour la décoration et les vêtements. Quand j’étais
enfant, nous vivions dans une maison hyper ornementée.

peu tomboy et des garçons Pas un centimètre carré qui ne soit occupé par un motif, un dessin,
un objet. Ça me sortait par les yeux, vraiment, je détestais ça !

dont on sentait qu’ils ci-dessus, l’athlète Tom Hintnaus à Santorin, en 1982,

pouvaient porter des jupes.» shooté par Bruce Weber. à gauche, Kristen McMenamy
par Patrick Demarchelier, 1993.

octobre 2017
140
mode
«J’ai essayé de
faire des images
fraîchessur lesquelles
les gens s’arrêtent
en feuilletant les
magazines. J’ai voulu
surprendre, pas
choquer.»
Est-ce que vous assumez tout, de A à Z ? Y a-t-il des choses
que vous referiez différemment ?
Bonne question. J’ai travaillé sur des projets excitants
avec des gens que j’adorais et que je respectais ; j’ai
eu l’impression de faire de mon mieux. On a souvent
provoqué malgré nous, OK. Mais on a créé des choses
très cool, que je n’ai pas envie de renier. Surtout qu’arrivé
à un certain point, j’ai eu le sentiment d’avoir dit tout ce
que j’avais à dire et j’ai arrêté, tout simplement. J’avais
envie d’architecture et de voyages.
Justement, vous avez vendu la marque il y a quinze ans.
Plus tard, étudiant en art, j’ai découvert d’autres styles, d’autres Comment occupez-vous vos journées depuis ?
façons de vivre, et je me suis arrêté sur l’esthétique japonaise. Au départ, j’ai continué à travailler comme consultant
En noir et blanc. Apaisante comme tout. Voilà comment j’ai compris pour le groupe afin d’assurer la transition. Je me suis ensuite
que j’étais un minimaliste dans l’âme. J’ai toujours collé à ce style-là, consacré à la décoration de mon appartement de New York et de
remarquez, je n’en ai pas dévié d’un iota, qu’il soit à la mode ou non. ma maison de Southampton, dont j’ai conçu le moindre détail.
Ceci étant, je n’étais pas dans quelque chose de simpliste non plus : Je n’ai pas exploité «commercialement» ma passion pour
les coupes et les matières étaient extrêmement sophistiquées. l’architecture d’intérieur, même s’il y a eu quelques discussions
Comment expliquez-vous que le minimalisme ait été exactement autour de projets d’hôtels – et il n’est pas exclu que les choses se
ce dont les Américaines avaient besoin dans les années 80 et 90 ? concrétisent un jour. Avec Kelly, j’ai travaillé bénévolement pour
C’est simple : elles avaient des jobs, des enfants, elles une école de Harlem, dessiné les uniformes, amélioré le site web…
étaient «on-the-go» et à peu près personne ne leur avait encore J’ai aussi beaucoup voyagé. Ce week-end, je vais à un salon
proposé de vêtements qui puissent passer l’air de rien de salle de à Santa Fe avec Donna Karan, par exemple. Je ne me déplace plus
réunion en salle de cinéma. La bonne idée, selon moi, c’était de leur pour visiter des usines mais pour voir la beauté du monde.
dessiner une garde-robe qu’elles puissent porter toute la journée. Et ça change tout, croyez-moi...
Parmi toutes les tops avec lesquelles vous avez travaillé, laquelle est
par excellence l’incarnation de la marque ? ci-dessous et en haut, Christy Turlington
Peut-être Christy Turlington, que j’ai rencontrée par Bruce Weber en 1992 et 1989.
quand elle avait 17 ans ; elle faisait des études, elle était
brillante. Brooke Shields, aussi. Natalia Vodianova. Kate Moss,
évidemment. Globalement, que des filles intelligentes,
et ça se voyait sur les photos.
Votre cible, c’était les jeunes ou les gens qui pensaient jeune ?
Les deux. Quand ma fille a eu son diplôme d’université,
elle a obtenu son premier stage au «Saturday Night Live» et m’a
dit qu’elle avait besoin de vêtements pour aller travailler. Je lui ai
répondu qu’elle pouvait piocher dans la collection, mais elle m’a
rétorqué que tout était trop cher, que ça se voyait, et que ce n’était
pas l’idéal pour servir le café à des célébrités. À côté de ça, mon
amie Donna Karan avait conçu sa ligne bis DKNY pour sa fille
Gabby. Voilà comment sont nées les collections CK et CK Jeans,
plus faciles, plus abordables.
144
mode Le prix du label créatif :
Bastien Laurent
et Laura Do, Avoc

Le grand prix : Glenn Martens, Y/Project.

Le futur, c’est un pari sur l’avenir, mais qui ne doit rien au hasard :
chaque année, le prix de l’Andam (Association nationale
pour le Développement des Arts de la Mode) récompense

maintenant
une jeune génération de créateurs, non seulement en leur offrant
une dotation, mais en leur assurant un parrainage d’un an par une
griffe établie du secteur. C’est dire l’importance de ce tremplin
particulièrement prisé, dont les lauréats donnent toujours
un bon aperçu de ce qui se dessine à l’horizon des tendances.
Millésime 2017 : le grand prix a été décerné à Glenn
Chaque année, le prix de l’ANDAM

arnaud lajeunie ; presse


Martens pour le label Y/Project qu’il pilote depuis 2013 et
distingue de jeunes créateurs dont l’univers, fait de contrastes et d’alliances, de rock et de
Renaissance, d’underground et d’upper chic, de décontraction et
pleins d’avenir, dont le travail est de grands classiques, a déjà été fort remarqué. C’est Francesca
généralement un indice des tendances Bellettini, PDG de Saint Laurent, qui se chargera de
l’accompagner. Le prix du label créatif revient quant à lui
de demain. Conclusion du palmarès à la marque Avoc (née en 2013), emmenée par le duo Laura Do
2017 : le mélange des genres gagne et Bastien Laurent : sa mode résolument unisexe, sportswear pur
et architecturé, sera désormais parrainée par Ruth Chapman,
encore du terrain. Par Sonia Rachline. coprésidente de matchesfashion.com. Côté accessoires, la lauréate
n’est autre qu’Ana Khouri, Brésilienne virtuose dont les bijoux
sculpturaux ont la stature de vraies œuvres d’art… Enfin, un prix
de l’innovation revient cette année à Audrey-Laure Bergenthal,
présidente d’Euveka, entreprise à laquelle on doit l’invention
d’un mannequin connecté, capable de se mettre à la taille exacte
d’une personne pour un sur-mesure démocratisé…
Dans tous les cas ce qui, cette année, remporte
incontestablement la mise, ce sont le melting des vestiaires féminin
et masculin, l’abolition de la hiérarchie entre le sophistiqué et le
casual et la montée en puissance d’une invitation à l’individualisme,
avec des pièces easy, à mixer soi-même. Voilà ce sur quoi les
membres du jury, aussi différents soient-ils (venus du ministère
de la Culture, des grands musées de mode, de groupes de luxe,
de la presse…) sont tombés d’accord. Il doit y avoir une raison…

Le prix de
l’innovation :
Audrey-Laure
Bergenthal,
Euveka.

Le prix accessoires de mode : Ana Khouri.

OCTOBRE 2017
gerarddarel.com

WITH
CHARLOTTE
146

David Sims

Emmanuelle Alt

Demna Gvasalia
François-Henri Pinault

Simon Porte
Gigi Hadid Alber Elbaz Michael Burke Jacquemus

Save the date :


baptiste giroudon/divergence ; david sims (2) ; katja rahlwes ; johnny dufort ; nick knight ; instagram (dr) ;
mario sorrenti/art partner ; laurent benhamou/sipa ; pascal le segretain/getty images/afp
Nadja Swarovski

Vogue Fashion Festival


Les 24 et 25 novembre prochains se tiendra, en partenariat avec Swarovski, la seconde édition
du Vogue Fashion Festival, session de conférences et de masterclass permettant non seulement
de débattre de la mode d’aujourd’hui, mais aussi de prédire son avenir. Par Sonia Rachline.
L’an dernier, débats et masterclass ont fait salle comble au sein models à réinventer ; l’influence des millenials, cette génération
du (magnifique) Palais Potocki à Paris. Mais le succès n’est connectée dont le profil peut parfois sembler insaisissable…
pas l’unique raison pour laquelle Vogue a tenu à récidiver cette Et ne parlons pas de l’évolution du métier de créateur proprement
année : depuis toujours, la vocation du magazine est non dit, entre haute technologie et tradition (duo moins antinomique
seulement de rendre compte des tendances, mais aussi de qu’il n’y paraît), dans un constant souci de prise avec la réalité…
réfléchir la mode et d’anticiper son futur. Dans cette optique, Conférences et masterclass donnant la parole à des experts de
l’idée de deux jours de rencontres ouvertes au public s’est renom devraient permettre de questionner la mode d’aujourd’hui
imposée tout naturellement. Il faut dire que les sujets de débat et de cerner les enjeux du futur. À vos agendas, donc…
ne manquent pas, dans un business en pleine évolution.
Vogue Fashion Festival, en partenariat avec Swarovski, Place Vendôme
Au programme de ce deuxième rendez-vous : la nouvelle
Qatar, Google, The Woolmark Company, Defi (chambre syndicale
cartographie du luxe, entre grands magasins, e-commerce, de la haute couture) et la CCI, les 24 et 25 novembre au Palais Potocki,
concept stores réels ou online, start-up ; les voies de 27 avenue de Friedland, 75008 Paris. Vente des billets et programme sur :
communication 2.0, de blogs en comptes Instagram ; les business vogue.fr/voguefashionfestival. Places limitées.

octobre 2017
PARIS

8 RUE DU PRE AUX CLERCS


75007 PARIS
WWW.IRIEWASH.COM
150
événement

© ellsworth kelly
Colors for a Large Wall, 1951, par Ellsworth Kelly

Absolument moderne
C’estl’expositionmonstredecetautomne,unévénementuniquecommelafondation
LOUIS VUITTON en a le secret. De Cézanne à Walker Evans, de Picasso
aux emojis de Kurita, 200 chefs-d’œuvre du MoMA seront exposés à Paris, dont
certains pour la première fois. L’occasion d’une discussion transatlantique
sur l’art, la modernité, ses avatars, avec son commissaire, le Français Quentin Bajac,
conservateur en chef de la photographie du musée new-yorkais.
Par Alexis Jakubowicz.

octobre 2017
jbrandjeans.com
152
événement
ci-contre, Start, 1966, par George
Brecht. à gauche, Untitled Film
Still #21, 1978, par Cindy Sherman.
ci-dessous, Untitled (The Days
of this Society is Numbered,
December 7, 2012), 2014, par
Rirkrit Tiravanija.
en bas, Double Elvis, 1963,
par Andy Warhol.

© 2017 cindy sherman ; 2017 rirkrit tiravanija ; adagp, paris 2017 ; the andy warhol foundation for the visuel arts, inc
«Être moderne», c’est d’abord
une histoire de cœur ; celle de l’art occidental qui, de la fin du
xixe siècle à la moitié du xxe, balance entre Paris et New York.
Tandis que l’avant-garde est florissante de ce côté de l’Atlantique
jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, l’ouverture du Museum
of Modern Art dans le Midtown des années 30 favorise
l’émergence d’une nouvelle géographie culturelle. Le célèbre
musée new-yorkais prospère dès l’origine sur une histoire de
l’art transatlantique. Aux toiles de Cézanne, Gauguin, Seurat et
Van Gogh exposées dès 1929, succèdent celles de Max Weber,
Edward Hopper et Georgia O’Keeffe. Dix ans plus tard, dans le
sillage de la mythique rétrospective des œuvres de Picasso
donnée en 1939 par le tout aussi mythique directeur du musée,
Alfred H. Barr, l’art semble changer de rive. Le MoMA, plus
qu’un lieu d’exposition, devient un lieu de conquête, un canon. depuis son ouverture les canons de l’institution culturelle tels que
Riche de l’héritage européen mais immédiatement ouvert sur nous les envisagions en France jusqu’alors. Entre l’exposition des
l’Amérique contemporaine, il invente une muséographie collections Chtchoukine en 2016 et Morozov en 2020, Louis
décloisonnée qui marque durablement toutes les institutions Vuitton fait valider avec les honneurs son brevet d’art moderne
du monde. par la plus grande autorité critique en la matière. Le commissaire
Ainsi, à Paris, à la fondation Louis Vuitton, le MoMA ne Quentin Bajac, transfuge du Centre Pompidou arrivé au MoMA
montre pas seulement deux cents chefs-d’œuvre et pièces en 2013, revient sur les enjeux de cette exposition hors normes.
maîtresses issues de six départements de conservation, il consacre
son modèle. Sur les quatre niveaux du bâtiment de Frank Gehry, «La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié
le postimpressionnisme, le futurisme, le dadaïsme, le surréalisme, de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable.» Que reste-t-il
l’abstraction, le pop art, le de cette définition de Charles Baudelaire ?
minimalisme et l’art Le propre de la modernité est d’échapper à toute tentative de
conceptuel, la danse et la définition. Pour mieux désarmer les critiques, Alfred H. Barr,
photographie, la vidéo, le premier directeur du MoMA, écrivait en 1934 que «l’art
l’architecture et l’informatique moderne ne peut se définir de manière un tant soit peu définitive
sondent l’histoire de la ni par sa temporalité ni par son caractère ; chaque tentative de le
modernité comme un mélange faire dénote une foi aveugle, un savoir lacunaire ou une absence,
des genres, des disciplines et très théorique du sens des réalités.» Baudelaire, ou Stendhal
des vocations. Cela vaut pour avant lui, ont tenté de concilier un certain classicisme ou une
les œuvres exposées bien sûr, certaine tradition avec la part changeante et fluctuante de
mais aussi pour la fondation chaque époque – que Baudelaire reliait d’ailleurs explicitement à
elle-même, qui interroge la mode. Cette contradiction inhérente au moderne demeure : au
moment où il se signale, il prend justement le risque d’apparaître
comme déjà dépassé. L’expression «être moderne» traduit à la
fois un état, une injonction et une indétermination. Ce charme,
malheureusement, se perd en anglais. C’est pour ces raisons que
nous avons choisi de donner à l’exposition un titre en français.

octobre 2017
@ i k k s o ff i c i a l
154
événement

salvador dali, fundacio gala-salvador dali ; edward hopper ; man ray trust/adagp, paris 2017 ; 2017, rem koolhaas
ci-contre, House by the
Railroad, 1925, par Edward
Hopper. à gauche,
Persistance de la mémoire,
Salvador Dalí, 1931.

Quel point commun y a-t-il entre Le Baigneur de Cézanne, les images


de Walker Evans, les emojis de Kurita ou le LGBT Flag de Gilbert
Baker que vous présentez dans l’exposition ?
Ces œuvres incarnent justement la volonté d’aller de l’avant
et d’«être de leur temps», c’est-à-dire qu’elles sont toutes
l’expression d’une sensibilité et d’une perception contemporaines :
Le Baigneur de Paul Cézanne marchant résolument vers le
La modernité est donc essentiellement française ?
spectateur, dans son habit de bain qui convoque et réfute en
Le moderne et la modernité pour un esprit français curieux
même temps le nu traditionnel paraît, à ce titre, comme une
appelleront Baudelaire et sa relation finalement difficile au monde
métaphore de l’exposition. Cézanne lui-même voulait faire un art
moderne et à son corollaire, le progrès, ce qui n’est bien
«durable et solide comme l’art des musées» mais ouvert à une
évidemment pas le cas d’un américain. En sachant qu’on force
nouvelle sensibilité contemporaine.
sans doute le trait, on dira que la modernité française est le plus
souvent ambiguë et partagée, voire ironique. La modernité
«Être moderne : le MoMA à Paris», à la fondation Louis-Vuitton,
américaine, quant à elle, est sans doute plus confiante à l’égard du 8, avenue du Mahatma Gandhi, 75116 Paris. Du 11 octobre au 5 mars 2018.
présent et de l’idée de progrès, plus sensible aux formes fondationlouisvuitton.fr
populaires aussi et donc, par extension, moins travaillée
par l’attachement aux formes artistiques traditionnelles.

En tant que conservateur en chef pour la photographie


du MoMA, quelle place donnez-vous à la photographie
dans l’histoire de la modernité que vous dessinez ?
La dimension de rupture de la photographie a été perçue
très tôt et est peut-être, à l’époque où elle est
omniprésente dans nos vies, difficile à appréhender. La
photographie a été l’un des rejetons de la révolution
industrielle. Elle participe, avec d’autres, d’une mutation
des perceptions et des valeurs. Répétition, sérialité, rôle de
la machine, absence de choix, rapport au temps présent :
nombre de ces aspects, qui expliquent pourquoi, à ses
débuts, la photographie s’est vue refuser le statut de forme
artistique, ont par la suite nourri les démarches artistiques
de l’art dit «moderne», de la sérialité des toiles de Monet à
l’exaltation de la dimension mécanique chère à nombre de
mouvements du début du xxe siècle. La première grande
exposition de design et d’architecture du MoMA s’appelait
d’ailleurs «Machine Art». C’est en revendiquant fièrement
cette identité distincte de la peinture et des autres formes
artistiques que la photographie a pu s’affirmer comme une
discipline artistique pleine et entière, avant,
heureusement, de dépasser cette seule problématique.

ci-contre, Anatomies, 1929, par


Man Ray. à droite, OMA (Office for
Metropolitan Architecture),
Welfare Palace Hotel Project,
Roosevelt Island, New York, New
York 1976, par Rem Koolhaas.

octobre 2017
Mode Pull bleu marine

Trouvé sur amazon.fr/mode


collection Pulse dinh van - dinhvan.com
bijouþ 159

Force intérieure
C’est à une femme magnétique et charismatique que
Louis Vuitton dédie sa collection de haute joaillerie
«Conquêtes». Justement, pour accroître
son rayonnement, cette tourmaline bleu azur de
54 carats, suspendue façon médaillon au bout d’une
longue chaîne de perles et de diamants, invite à
une quête plus spirituelle. Bracelet assorti sur or gris
serti de diamants (19 carats) et d’une tourmaline de
12 carats. Chemise, Louis Vuitton Homme.

Par Frédérique Verley. Photographe Cédric Buchet. Réalisation Tony Irvine. Sélection bijoux Marie Pasquier.

octobre 2017
160
bijouþ

Mosaïques aquatiques
Scandée par la course
du soleil, la collection
«Sunlight Journey» de
Piaget s’inspire des jeux
de lumière sur les eaux
turquoise de la côte
amalfitaine. Ici,
une merveille de collier,
baptisé Azzurro Bisazza,
en or blanc serti de
saphirs, d’opales noires
et de diamants, avec, en
son centre, un étonnant
saphir de Ceylan taille
émeraude de 20 carats.
Manchette assortie
sertie, cette fois, d’une
aigue-marine taille
émeraude de 29 carats.
Top, Ellery.

octobre 2017
BAGUES ARMURE / DESSINÉES ET MANUFACTURÉES EN FRANCE
332 RUE SAINT-HONORÉ PARIS +33 1 42 96 47 20
162
bijouþ

Lignes hypnotiques
Inspiré par les lignes de fuite et la géométrie de l’Amérique
des Années folles, Alexandre Corrot, fondateur de Djula,
casse une nouvelle fois les codes pour se recréer une
grammaire toute personnelle de la haute joaillerie. En scène,
la manchette Royalty entièrement articulée, en or noir serti
de diamants, saphirs (70 carats) et émeraudes (40 carats) façon
mosaïque. Et les pendants d’oreilles Divine Royalty associés,
formés d’une cascade d’émeraudes taille ovale (24 carats)
d’une souplesse inouïe. Combi-pantalon, Alexander Wang.

octobre 2017
164
bijouþ

Plastron rutilant
Subtil équilibre entre opulence et sobriété, design antique et
modernité, le collier Ode en or jaune de Repossi déploie sur
le décolleté ses délicates lignes de diamants blancs et fancy yellow,
tailles ovale, coussin et poire. Le tout avec, en point d’orgue,
un étonnant spécimen taille coussin de 13 carats (pour un total
de 39 carats). Boucles d’oreilles assorties (6 carats). Robe, Joseph.
Maquillage Dior avec le Diorskin Forever Perfect Mousse 030,
la Palette 5 couleurs Fascinate, le Mascara Diorshow Pump’ N’Volume
Black Pump, le Diorshow Bold Brow Dark et, sur les lèvres,
le Dior Addict Lip Glow 001.

octobre 2017
w w w. t a s a k i . c o . j p
166
bijouþ

Lumière polaire
D’un côté, le collier Arctic Tango d’Adler en or blanc serti de
556 diamants (62 carats) et de 111 saphirs taille ovale (100 carats)
qui rend hommage aux paysages cristallins du Grand Nord.
De l’autre, les boucles d’oreilles Dôme Graphique de la collection
«Hiver Impérial» de Boucheron en or blanc serti de perles
d’Akoya, diamants, calcédoine bleue et de 2 tanzanites (3 carats
chacune) qui s’inspirent des villes impériales du Grand Est.
Pour avoir l’éclat d’une princesse slave. Blouse, Dries Van Noten.
#M e s sika by GigiH a did

COLLECTION MOVE ADDICTION


M ESSI K A .COM
168
bijouþ

Pluie d’émeraudes
Star du moment, l’émeraude diffuse son énergie bienveillante
sur les parures les plus exigeantes. Ici, elle twiste les pendants
d’oreilles Jacob & Co sur or blanc serti d’émeraudes taille
baguette de 8 carats et de diamants blancs taille shield, sur un
mode dynamique. Idem pour ce bracelet Pirouette, jonc flexible
en or blanc qui accueille 11 émeraudes de Colombie (28 carats)
entourées de diamants taille poire (25 carats), et pour cette bague
en or blanc, avec une émeraude de Colombie taille coussin
(9 carats) entourée d’une double rangée de diamants taille
marquise (3 carats), le tout David Morris. Robe, Jacquemus.

octobre 2017
www.georgeshobeika.com
170
bijouþ

Bouquet final
Festival de pierres chatoyantes et de designs exubérants,
la collection «Chaumet est une fête» célèbre les réceptions
mondaines, les soirées folles et la joie de vivre. En tête,
ce collier Rhapsodie Transatlantique en or blanc et
jaune, éclatant comme un bouquet, avec ses fulgurances
serties d’une morganite taille coussin de 30 carats,
d’un chrysobéryl ovale de 23 carats, d’une topaze impériale
ovale de 13 carats, d’une tourmaline rose ovale de 12 carats,
d’une tanzanite taille coussin de 11 carats et d’un diamant
taille poire de 2 carats. Chemise, Ellery.
172
bijouþ

Rayonnement solaire
Parce que toutes les pièces
de haute joaillerie David
Yurman combinent l’amour
des pierres à l’art de
la sculpture, ce pendentif
Enhancer, en maillons d’or
blanc serti de diamants
(10 carats), révèle un
étonnant béryl jaune de
57 carats à porter comme
une œuvre, pile sur le
plexus solaire, pour gagner
en confiance et mieux gérer
ses émotions. Tunique, Dior.
Mise en beauté Pep Gay.
Coiffure Marc Lopez.
Manucure Charlène Coquard.
Décor Carol Gregoris.
Assistants réalisation Andy
Polanco et Sarah Guermouche.
174
bijoux

2.
Dans l’air du temps
Avec ses allures futuristes, la montre Code Coco
tout acier réinterprète pourtant chacun des symboles
Chanel : 1. Un bracelet souple, entièrement articulé,
en écho à la vocation première du motif matelassé.
2. Le fermoir emblématique du sac 2.55 au centre
du cadran. 3. La bichromie, jouée avec un diamant
blanc taille princesse juste posé sur le fond noir.
Tout simplement la nouvelle mascotte ultra-désirable

en vue
de la saison, ici au poignet d’Alma Jodorowsky.
Mouvement quartz, lunette sertie de 52 diamants taille brillant.

florent tanet ; leïla smara ; mert & marcus


3.
Par Frédérique Verley et Mélanie Nauche.

Les bijouþ de Gigi


Pour célébrer les 10 ans de sa collection iconique «Move»,
Valérie Messika crée une capsule avec Gigi Hadid.
Le choix de Gigi «Gigi est une jeune femme à la fois moderne
et naturelle, fidèle et audacieuse. Par sa présence magnétique,
elle attire le regard et étonne. De plus, nous avons le même
attachement aux valeurs familiales. Nous avons donc travaillé

1.
main dans la main, durant cinq mois, pour créer cette collection.»
Son input créatif «Sous
l’influence de Gigi, le Move
prend des allures rock et
fashion matérialisées par son
Règne végétal
Inspirés par la beauté organique de la nature, les
design fendu à vif.
Les diamants en mouvement,
plus forts que jamais,
créateurs revisitent le végétal au plus proche s’amusent dans leur cage d’or
de la réalité. Comme trempées dans un bain d’or, pavée sans jamais s’échapper.»
les feuilles de ginkgo, vigne ou lotus se portent
désormais en sautoir ou en pendants d’oreilles. L’esprit de la collection
Nos préférés, de gauche à droite et de haut en bas : «Nous l’avons voulue
boucles d’oreilles en métal doré, Valois Vintage Paris. Pendentif dynamique et actuelle, alliant
Leaves en or rose, charms Lotus en corail rose, et chaîne en or jaune, force et finesse. Gigi est à
Ole Lynggaard Copenhagen. Boucle d’oreille plaquée en or mat, l’image des femmes qui
Rokus London chez Lago 54. Boucle d’oreille en métal doré,
Valois Vintage Paris. Boucles d’oreilles Ginkgo en or jaune, Aurélie
m’inspirent pour créer mes
Bidermann. Boucles d’oreilles dormeuses feuille de vigne et pendentif bijoux : affirmée, libre et
en laiton doré à l’or fin, Dear Charlotte. pleine de vie.»

octobre 2017
WWW.VANITYFAIR-LINGERIE.COM - 20 RUE DE LA PAIX 75002 PARIS
Lingerie & Swimwear
Kiki
180
rendez-vous
L’opéra :
Passion, pouvoir et politique
C’est une plongée passionnante et lyrique que nous
propose le V & A Museum de Londres au sein de son
tout nouveau et immense espace, la Sainsbury Gallery.
Là sont révélés les plus inoubliables secrets de l’opéra

bernardo strozzi, photo scala, florence/bpk, bildagentur fur kunst, kultur und geschichte, berlin ; takashi murakami/kaikai kiki co, tous droits réservés/courtesy perrotin ; presse
au fil de ses 400 ans d’existence, avec enregistrements
mythiques, coulisses historiques, vidéos rares et
centaines d’objets exceptionnels, tels le costume
réalisé par Salvador Dalí pour un Salomé mis en scène
par Peter Brook en 1949, la partition originale de
Nabucco de Verdi, le tableau de Manet, La Musique
aux Tuileries, ou encore des annotations et indications
scéniques de la main de Chostakovitch… (sr)
«L’opéra : passion, pouvoir et politique», du 30 septembre
au 25 février 2018 au V & A Museum, Londres. vam.ac.uk

Si vous êtes à Moscou : Takashi Murakami


Il faut passer au Garage, musée d’art contemporain conçu par l’architecte
Rem Koolhaas au cœur du parc Gorki. S’y tient une exposition consacrée
au Japonais Takashi Murakami au long de laquelle découvrir une œuvre
qui ne cesse de détourner l’univers manga. Sculptures, peintures, objets…
Place ici à un néo-pop nippon internationalement salué, héritage très
warholien ouvertement revendiqué par l’artiste. (sr) «Under the Radiation
Falls», jusqu’au 4 février 2018 au Garage de Moscou. garagemca.org

La vente :
lespetitesrobesnoiresdeDidierLudot
Didier Ludot a passé une bonne partie de sa vie à collectionner
les «petites robes noires», pièce la mieux partagée de la garde-
robe féminine. Reste que son vestiaire, très personnel, est, lui,
hors du commun, comme le prouvent ses quelque 140 modèles
haute couture mis en vente par Sotheby’s. Chefs-d’œuvre signés
PRIX MEURICE Poiret, Patou, Jeanne
POUR L’ART Lanvin, Balenciaga,
CONTEMPORAIN Lucien Lelong, mais
aussi créations Comme
10e édition du prix Meurice pour des Garçons ou
l’Art contemporain, mécénat loin Alexander McQueen,
de la seule anecdote puisque il y en a là pour tous les
chaque année l’hôtel verse 20 000 euros au lauréat et à sa goûts, même si les prix,
galerie. Présidé par Jean-Charles de Castelbajac, le jury a eux, risquent de
retenu six finalistes, à découvrir dans le cadre du parcours s’envoler. À noter par
de la Fiac : Morgan Courtois, Cédric Fargues, Théo ailleurs : une dizaine
Mercier, Kapwani Kiwanga, Eva Nielsen et Mel de paires d’escarpins
O’Callaghan. Performance, parfum d’ambiance, sculpture, Roger Vivier, aux
chapelle…. Leurs ambitions sont aussi variées que leurs enchères eux aussi. (sr)
personnalités, mais tous sont incontestablement inspirés. «Les petites robes noires de
Qui sera le gagnant ? Réponse le 9 octobre. (sr) Didier Ludot, 1920-2010»,
Exposition du 10 au 22 octobre à l’hôtel Meurice, dans le cadre du le 3 octobre chez Sotheby’s.
parcours de la Fiac. sothebys.com

octobre 2017
182
rendez-vous Le créateur :
Fortuny
Marcel Proust l’évoque
dans sa Recherche, et ses
virtuosités textiles sont
autant de chefs-d’œuvre.
Espagnol installé à Venise, Mariano Fortuny
a inventé le plissé qui porte son nom, mais pas
seulement : dès les premières années du xxe siècle,
sa passion pour le tissu l’entraîne vers des
créations d’une extrême délicatesse, robes fluides
aux lignes droites dont les toiles de fond sont
autant de pièces uniques, comme par exemple ses
impressions à base de poudre métallique, motifs
aux airs byzantins, persans ou japonisants sur
velours de soie… Un luxe absolu de raffinement
installé pour quelques mois au Palais Galliera. (sr)

camille henrot/adagp, paris 2017 ; stephane piera/galliera/roger-viollet ; peter lindbergh ; antoine carlier
«Fortuny, un Espagnol à Venise» du 4 octobre au 7 janvier
2018 au Palais Galliera. palaisgalliera.paris.fr

La carte blanche : Camille Henrot


C’est au tour de Camille Henrot d’avoir carte blanche au Palais
de Tokyo. Déjà multi-récompensée, la jeune artiste française
est connue pour ses compositions variées – dessins, sculptures,
installations, vidéos… – et une ouverture d’esprit qu’en 2011
elle commentait ainsi aux Inrocks : «Ce qui domine ma pratique,
c’est la curiosité. J’aime assez l’idée d’être toujours étranger à son
propre domaine de spécialisation.» Et même si elle a choisi, pour
fil conducteur, le déroulé familier des jours de la semaine, on peut
être certain qu’elle saura nous surprendre. Et nous faire apprécier,
outre son propre travail, ceux d’artistes dont elle se sent proche,
Jacob Bromberg, David Horvitz, Nancy Lupo entre autres… (sr)
«Days are dogs», 18 octobre-7 janvier au Palais de Tokyo. palaisdetokyo.com

La révélation :
CalypsoValois
Quand on est la fille d’Elli et Jacno, couple mythique de la pop
française eighties, l’atavisme musical finit fatalement par vous
rattraper. Alors, après des rôles chez Michel Gondry ou Olivier
Assayas, Calypso Valois revient à sa passion originelle. Tendre
et effronté comme le rock, son premier album alterne coups
de griffe et coups de hanche, mélancolie rétro et mélodies
synthétiques. Mis en son par le producteur électro Yan Wagner,
le disque étale les états d’âme d’une fille de son temps,
romantique mais pas résignée, avec en guise de bande-son le Sur la plage : PETER LINDBERGH
rendez-vous manqué entre Françoise Hardy, Michel Legrand Rien de plus légitime que ce lieu pour redécouvrir certaines
et la Motown. des images emblématiques de Peter Lindbergh, adepte d’un
Sa participation au glamour sans âge et d’une modernité sans fard : dans le cadre
prochain disque du festival Planche(s) Contact, une vingtaine d’entre elles,
d’Étienne Daho, fan en format monumental, vont en effet s’afficher en plein air, sur
avoué de la demoiselle, la plage de Deauville, là-même où, depuis 1980, le photographe
ne gâche rien à l’affaire, revient réaliser séries de mode et portraits de femmes… (sr)
bien au contraire. (og) «Le Deauville de Peter Lindbergh, 1980-2015», 21 oct.-26 nov.,
Cannibale (PIAS) sur la plage de Deauville.

octobre 2017
184
rendez-vous

LA STAR : Romy Schneider


De Sissi à La Piscine, de César et Rosalie à Clair de femme
en passant par L’Enfer ou Le Procès : la journaliste
Isabelle Giordano, passionnée par Romy Schneider,
revient sur le choix, le déroulement et les secrets de
tournage de chacun de ses films, dressant en creux le
portrait d’une icône du cinéma autant que celui d’une
femme fragile. Un livre à dévorer comme un roman,
où chacun retrouvera le film culte grâce auquel
l’actrice est entrée au panthéon des inoubliables. (sr)

obsession, untitled, 1970, courtesy delmes & zander, cologne ; succession picasso, 2017; paul klee ;
Romy Schneider film par film, d’Isabelle Giordano,
éditions Gallimard, en librairie le 5 octobre.

L’événement : la Fiac
44e édition de la Fiac, avec ses 192 galeries installées au
Grand Palais, parmi lesquelles des spécialistes du design
et, toujours, le secteur Lafayette (en partenariat
avec les Galeries) dédié aux artistes émergents. Côté
hors les murs, à noter en particulier «On Side», soit une
quarantaine de sculptures signées Sheila Hicks, Tàpies,
Claude Closky, Joel Shapiro… à découvrir au sein
du Petit Palais et avenue Winston Churchill, piétonnière
pour l’occasion. Mais aussi des installations et projets
place Vendôme, dans les jardins des Tuileries ou encore
au musée Eugène Delacroix. (sr)
Fiac, du 19 au 22 octobre au Grand Palais et hors les murs. fiac.com

C’est l’un des artistes majeurs du xxe siècle, célébré dès


1917, professeur très apprécié du Bauhaus avant d’être
chassé d’Allemagne par les nazis : Paul Klee et ses puzzles
de couleurs enchanteurs ont toujours survolé les genres
établis et les idées reçues, passant de la figuration à…
l’abstraction. Cette dernière, plus méconnue chez lui, fait
l’objet d’une exposition à la formidable fondation Beyeler
de Bâle, toiles de jeunesse ou plus tardives, compositions
d’une inestimable modernité et toujours pleines d’un
supplément d’humanité. Réfugié en Suisse où il décède en
1940, le peintre n’avait pas
seulement du génie mais aussi
l’art de la formule. «Je suis
peintre abstrait avec des L’année : Picasso 1932
souvenirs», disait-il. (sr) Cette année-là, il a 51 ans, et son art atteint alors un sommet.
«Paul Klee», du 1er octobre au En 1932, Picasso est fasciné par Marie-Thérèse Walter,
21 janvier à la fondation Beyeler de rencontrée quelques années plus tôt, une première grande
Bâle. fondationbeyeler.ch
rétrospective lui est consacrée, il est au meilleur de sa

Lepeintre :
confiance, conscient de la dimension exceptionnelle de ses déjà
trente années de travail. D’où le choix du musée Picasso, en

Paul Klee
collaboration avec la Tate de Londres, de se concentrer sur 1932
au long d’une exposition chronologique avec archives et œuvres
réalisées par le maître de mois en mois. Et quelles œuvres ! (sr)
10 octobre-11 février, au musée Picasso. museepicasso.fr

octobre 2017
186
rendez-vous

L’homme : Harmony Korine


À 18 ans, dans les années 90, l’Américain Harmony
Korine est propulsé sur la scène underground grâce
à Larry Clark pour lequel il écrit le scénario de Kids.
Depuis, ses propres films (Gummo, Mister Lonely, Spring
Breakers…), mais aussi ses peintures, dessins, photos

giacobetti ; presse ; jack pierson


ont confirmé son goût pour un style narratif et plastique
Le regard : FRANCIS GIACOBETTI fait de collages et fragments et son choix de sujets
Parfois, une image trop célèbre peut en cacher bien d’autres, toujours à la marge. Personnalité libre, inclassable, le
injustement restées dans l’ombre… L’occasion de (re)découvrir voilà à l’honneur au Centre Pompidou, en chair et en
le photographe Francis Giacobetti, souvent réduit à sa mythique œuvres, puisqu’il sera lui-même souvent présent pour
affiche du film Emmanuelle, en 1974. Pourtant, du magazine commenter l’exposition qui lui est consacrée, comme ses
Lui qu’il crée avec Daniel Filipacchi à ses campagnes pour longs-métrages projetés lors de séances particulières. (sr)
Issey Miyake ou ses nombreux portraits, son œuvre renferme Harmony Korine, du 6 octobre au 5 novembre au Centre Pompidou.
des trésors, parmi lesquels 33 clichés vendus cet automne aux www.centrepompidou.fr
enchères par Artcurial : Gainsbourg et Birkin, Jane Fonda nue,
Ray Charles en noir et blanc… Les amateurs devraient être
comblés par ce mélange de charme et de sensationnel. D’autant que
sortent deux livres consacrés à l’artiste : son autobiographie ainsi
qu’un ouvrage riche de 200 de ses photos les plus marquantes. (sr) Le livre :
«Francis Giacobetti», du 14 au 16 octobre chez Artcurial, vente le 17 octobre, JACK PIERSON
artcurial.com. Giacobetti, éditions Assouline, et Instantanés, éditions First.
Teintées de
mélancolie, les

Le film :L’Atelier
photos de l’Américain
Jack Pierson
relèvent du journal
introspectif, images
Alors que la notion de «France d’en haut ou d’en bas» a occupé les autobiographiques où
débats de l’année électorale, Laurent Cantet achevait L’Atelier, l’on croise ses amis et
son 8e long-métrage présenté à Cannes. Une célèbre auteure ses amours, quotidien
de polars (Marina Foïs) y anime, à La Ciotat et le temps d’un été, mêlé de douceur et
un atelier d’écriture auquel assiste un groupe de jeunes plus de drame, d’érotisme
ou (surtout) moins motivés. Le marquage social, la classe… Si l’on et d’humour.
retrouve là les thèmes abordés dans Entre les murs, L’Atelier frappe Le nouvel ouvrage
plus fort : pas de bienveillance ici, mais un fossé sans fond, où que les éditions
l’ennui peut mener aux pires accointances identitaires. Cantet Damiani consacrent
observe. Et le à l’artiste, aujourd’hui
spectateur, lui, reste mondialement
désemparé par ce que reconnu, s’attache
lui donne à voir ce à ses clichés
grand film politique. (sr) des années 80, images émouvantes qui témoignent d’une
L’Atelier, de Laurent Cantet époque où l’émergence et la crainte du sida chassaient
(sortie le 11 octobre). l’insouciance. (sr) Jack Pierson: The Hungry Years, éditions Damiani.

octobre 2017
yudashkin.com
188
rendez-vous
Le corps à corps :
METTE INGVARTSEN
La danseuse et chorégraphe danoise Mette
Ingvartsen poursuit son exploration des corps
en tant qu’objets de désirs et sujets sexuels….
Pour preuve, son spectacle de 2005, To Come
(extended), repris cet automne avec non plus cinq
interprètes, mais bien quinze personnages sur
scène, indiscernables les uns des autres à la faveur
de combinaisons intégrales, inextricable mêlée
formant un corpus troublant, alliance de gestes
et de postures intimes pour un spectacle
d’une beauté charnelle, à la puissance érotique
mystérieuse, mais jamais impudique. (sr)
To Come (extended), du 5 au 8 octobre au Centre Pompidou. Le disque : les voix d’Ibeyi
centrepompidou.fr Filles d’un musicien cubain du Buena Vista Social Club, les jumelles
Ibeyi avaient joliment marqué les esprits en 2015 avec un premier
album de soul tribale et sophistiquée. Des mélopées sensuelles qui ont
vite envoûté Beyoncé, qui les a officiellement adoubées dans son clip
Lemonade ; ou Chanel, qui les a embarquées dans son défilé à Cuba.
À 24 ans, Naomi et Lisa-Kaindé Diaz ont su garder la tête froide
et reviennent avec un second album qui assume fièrement son style.

amber mahoney ; jens sethzman ; dave heath


Une griffe unique, aux harmonies vocales chatoyantes. Et quelques
invités de choix qui résument parfaitement l’état d’esprit aventurier de
ce R & B d’un nouveau genre : Chilly Gonzales, KamasiWashington
ou Meshell Ndegeocello. Belle confirmation. (og) LP2 (Beggars)

La collection
Marin Karmitz
:
Cela fait une trentaine d’années que le cinéaste et producteur Marin
Karmitz collectionne des œuvres d’art qu’il dévoile pour la première
fois cet hiver à la Maison Rouge. Au programme, une scénographie aux
airs de mise en scène cinématographique et un formidable éclectisme
de pièces rares du xxe siècle signées Baselitz, Chris Marker, Christian
Boltanski, Brancusi, Walker Evans, Martial Raysse, Gisèle Freund,
Douglas Gordon, Robert Frank, Man Ray, Abbas Kiarostami,
Gao Bo, Anders Petersen… Leur point commun ? Avoir su, un jour,
capter l’attention et l’émotion d’une personnalité reconnue pour son
indépendance de vue, d’esprit, et de passion. (sr)
«Étranger résident», du 15 octobre au 21 janvier 2018 à la Maison Rouge.
lamaisonrouge.org

Le concert : Phoenix à Bercy


Au début de l’été, Phoenix publiait son 6e album studio en mode dolce vita, mélangeant à sa
pop FM de suaves effluves italiens hérités des années 80. Si les noms des chansons s’en ressentaient
(Tutti Frutti, Telefono, Via Veneto…), la base musicale restait identique à celle ayant fait le succès des
Versaillais depuis vingt ans : un vent d’insouciance gorgé de synthés sautillants, de guitares légères et
de mélodies romantiques. Après avoir rodé les nouveaux titres sur scène cet été à Rome (forcément),
le quatuor fêtera son retour au pays par un concert parisien qui devrait vite se transformer en best-of
des ambassadeurs français de la pop hédoniste. (og) Ti Amo (Warner). Le 29 septembre à Paris (Bercy).

octobre 2017
190
rendez-vous

L’expérience :
Steffani Jemison
Déjà très connue aux États-Unis, la jeune artiste Steffani Jemison
se dévoile au Jeu de Paume à travers une série de dispositifs
photographiques et vidéos comme autant d’interrogations sur
les relations entre culture afro-américaine et modernisme…
Le spectacle : Kata Mises en perspective traversées d’histoire et de littérature au
C’est la rencontre improbable et hautement
profit d’une œuvre conceptuelle. (sr)
acrobatique du hip-hop le plus inspiré et de katas
Sensus Plenior, du 17 octobre au 21 janvier 2018 au jeu de Paume. jeudepaume.org
d’arts martiaux ultra-codifiés, chorégraphie
orchestrée par une passionnée des deux genres,
l’artiste Anne Nguyen, associée à Chaillot. Sur
scène : huit interprètes emportés par un ballet
aux airs de rituel, gestes puissants, maîtrisés,
étreintes et combats étonnamment sensuels dont
le spectacle est aussi impressionnant de technique

yoann lelong ; malick sidibé ; véronique ellena


qu’enthousiasmant d’énergie. (sr)
Kata, d’Anne Nguyen, du 11 au 20 octobre à Chaillot.
theatre-chaillot.fr

La danse :
Jérôme Bel et Cédric Andrieux
Repris cet automne, le spectacle créé en 2009
par le chorégraphe Jérôme Bel pour le danseur
Cédric Andrieux part d’une idée qui fonctionne à
merveille. Sur scène et en solo, Cédric Andrieux
raconte sa vie, sa vocation et ses expériences
auprès de Merce Cunningham notamment, ou
encore au sein du Ballet de l’Opéra de Lyon. Le
récit, entrecoupé de séquences chorégraphiques,
est vivant de bout en bout, portrait live et ludique
au profit d’une
réjouissante mise en
abîme accessible au
grand public. (sr)
Jérôme Bel, Cédric
Andrieux, du 20 au 22
oct., Théâtre de la Ville/
Espace Cardin, dans
le cadre du Festival Le photographe : Malick Sidibé
d’automne. Il ne faut surtout pas manquer la rétrospective consacrée cet hiver à Malick
Sidibé, photographe malien disparu l’an dernier et qui laisse derrière lui
des pépites d’images, témoignages d’un Bamako en pleine effervescence
culturelle et festive. En 1962, l’homme, déjà remarqué pour ses talents de
dessinateur, ouvre son propre studio photo, là où des années durant il réalise
des portraits d’une bonne humeur complice… En parallèle, de nombreux
reportages de proximité, clichés d’une folle énergie saisis sur le vif, pour
beaucoup inédits, tirages vintage développés par lui-même…. L’ensemble
prouve une fois encore combien l’Afrique recèle de trésors artistiques. (sr)
«Malick Sidibé, Mali Twist», du 20 octobre au 20 février à la fondation Cartier.
fondation.cartier.com
Retrouvez plus de sélections sur vogue.fr

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192
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Étienne Daho sur le tournage du clip Épaule tattoo, réalisé par Philippe Gaultier en 1987.

denis darzacq/agence vu
Un LIVRE, une EXPOSITION et un NOUVEL ALBUM.
Daho, psychédélices
Pour son grand retour, l’éternel DANDY de la pop est sur tous
les fronts. Avec toujours la même passion. Par Olivier Granoux.

D
ans le salon de son appartement de la butte Montmartre, C’est pour cela que vous êtes parti à Londres ?
une ribambelle de grandes photos forme une étrange J’ai toujours été dingue de l’Angleterre. Londres, c’est la ville de
chenille colorée sur le sol. Étienne Daho est en pleine la musique, il y a une excitation permanente. J’aime m’imprégner
préparation de son exposition de décembre, à la de cette vitalité. Je loue une garçonnière du côté d’Earl’s Court.
Philharmonie de Paris. Il y racontera l’histoire de la pop C’est une bulle de travail, où je me consacre exclusivement à
française, au travers de 200 portraits d’artistes qui y ont contribué. la musique. Je suis immergé, en totale écoute de ce qui m’entoure.
«C’est une vision subjective, avec des coupes franches parfois, mais J’absorbe l’air du temps, et j’adore ça.
j’ai essayé de réunir tous ceux qui incarnent pour moi l’évolution de
Vous êtes à l’affût, comme un chasseur ?
cette musique dans le temps.» Édith Piaf, Bashung, Marquis de
Complètement. Même quand je ne sais pas trop quelle direction
Sade, Patrick Juvet, les Rita Mitsouko ou NTM… Ils sont tous
emprunter, j’ai une confiance totale en mon destin, et en
pour l’instant allongés dans le salon, attendant sagement d’être
mon instinct. Je savais que la chanson déclic finirait par se faufiler
positionnés dans le parcours imaginé par celui qui, plus jeune, rêvait
jusqu’à moi. Et c’est arrivé le jour où j’ai entendu le groupe
d’être photographe. Daho a finalement choisi la chanson. Personne
Unloved à la radio. J’étais sous le choc, c’était un condensé de tout
ne s’en plaindra ; les disques d’or alignés au fond du salon l’attestent.
ce que j’aime : Phil Spector et les Ronettes, avec un côté actuel,
À 61 ans, l’inoxydable dandy revient aujourd’hui avec un onzième
très David Lynch, inquiétant et intrigant… J’ai su qu’avec eux,
album, «Blitz», aux inattendus soubresauts psychédéliques.
j’avais trouvé la couleur de mes prochaines chansons.
Une extravagance mûrement réfléchie. «C’était compliqué de donner
une suite au disque précédent : “Les Chansons de l’innocence Encore une fois, ce disque est donc un album de rencontres ?
retrouvée” était d’une grande perfection formelle, presque C’est ma méthode : ramener du sang neuf, pour continuer à me
classique. J’y ai atteint une vraie maturité d’écriture, L’homme qui réinventer. On écrit toujours sur les mêmes obsessions,
marche est pour moi l’une de mes plus belles chansons. Je ne voulais ad vitam aeternam. Mes invités sont là pour apporter une couleur
pas surenchérir, mais plutôt casser cet académisme, aller ailleurs.» différente et dissimuler ainsi le fait que je tourne en rond !

octobre 2017
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Chaque album est une


tentative. Cette fois,
j’ai eu envie de retravailler
avec le producteur Fabien
Waltmann, avec qui j’avais
collaboré en 1996 sur

denis darzacq/agence vu ; richard dumas/agence vu ; pierre rené-worms ; richard schroeder/getty images


«Éden». Je savais qu’avec lui,
il y aurait un peu d’étrangeté
dans le son. On habite
le même quartier à Londres.
Je n’ai pas pris ça pour une
coïncidence…
Autre voisin surprise : le fantôme de Syd Barrett…
Je suis un inconditionnel du chanteur de Pink Floyd. Avec Lou
Reed, ce sont mes dieux. J’ai découvert en lisant un article que
son mythique appartement était en fait à deux pas de chez moi.
J’avais la grippe, mais je suis sorti et j’ai trouvé l’adresse. Je n’en
revenais pas, j’étais fiévreux, hypnotisé. La dernière maison
de Marilyn, la villa Malaparte… Les lieux mythiques sont très
inspirants pour moi. Ce que les murs ont pu absorber du passé
me trouble intensément.
Vous êtes entré ?
Bien sûr ! J’ai appris que le peintre Duggie Fields, le colocataire de
Barrett à l’époque, habitait toujours sur place. Je l’ai rencontré, c’est
un type exceptionnel, vraiment différent. Nous sommes devenus
très amis, je l’ai même présenté à Bertrand Burgalat qui va lui faire Leur fille, Calypso Valois, est présente sur votre disque. Une évidence ?
enregistrer un disque. Il m’a autorisé à entrer dans la chambre de Avec Elli et Jacno, on est amoureux pour la vie, ce sont eux qui
Syd Barrett ; j’y suis resté un quart d’heure seul, pour m’imprégner m’ont donné le courage de me lancer, ils sont depuis présents
de l’atmosphère… Plus que sa musique, c’est le personnage par la pensée dans tous mes enregistrements. Calypso, je la
de roman et son destin unique qui ont ensuite nourri le disque. promenais quand elle était bébé, et maintenant c’est une femme
avec un talent et une personnalité aussi forte et singulière que
Malgré ses effluves psychédéliques, ce nouvel album n’est pourtant
celle de ses parents. C’est avant tout pour cela qu’elle est sur
pas un simple exercice de style…
le disque. Et puis je commence à avoir l’habitude de cette drôle
J’ai fui toute ma vie mes grandes influences pour éviter de
de situation, où je connais autant les parents que les enfants :
les singer. C’est pour ça que j’ai choisi la pop comme identité,
Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon, Thomas Dutronc…
car c’est un format musical très libre. Le rock a des codes trop
précis et cloisonnants. L’écrivain Hubert Artus a dit que Aujourd’hui, avec le livre, le disque et l’exposition qui se termine par
«la pop est un élan, un mouvement de la marge vers le centre» : un panorama de cette nouvelle génération de chanteurs, vous incarnez
c’est mon ambition artistique depuis toujours. autant le passé, le présent, et l’avenir de la pop. C’est un bel exploit…
Je n’ai plus du tout de notion du temps. J’ai tout absorbé,
Vos débuts sont au cœur d’un livre qui vient de paraître,
tout mélangé. Vieillir ne me fait pas peur, je trouve ma vie mieux
Avant la vague. De quoi s’agit-il ?
maintenant. Même si je ne la vois pas si différente d’autrefois :
C’est un beau texte et un recueil de photos de mes débuts à
je suis toujours autant fou de musique, et j’ai toujours autant
Rennes, avant que tout ne s’emballe. À l’époque, Pierre René-
envie que ça ne s’arrête jamais !
Worms me photographiait sans relâche alors que je n’avais encore
rien fait. Il était là tout le temps. Ce n’était d’ailleurs pas très «Blitz» (Virgin/Mercury). Avant la vague, Daho 78-81, de Pierre René-Worms
et Sylvie Coma (éd. RVB Books). «Daho l’aime pop», du 5 décembre au 29 avril,
agréable, j’ai toujours eu un rapport compliqué avec l’objectif.
à la Philharmonie de Paris.
Mais aujourd’hui, ses archives sont un trésor magnifique.
Ça commence avec une photo de moi au lycée, en 1978, et ça ci-dessus, Étienne Daho à Londres en 2013.
se termine en 1981, au moment où va sortir mon premier disque, en haut, à gauche, en 1984 ; sur le tournage d’Épaule tattoo en 1987,
en compagnie d’Elli et Jacno. dans un taxi à New York en 1988, et avec Jacno, au centre.

octobre 2017
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196
art
Le bal
des objets
Pour l’Américain
WILLIAM FORSYTHE,
les installations d’art
contemporain qu’il a créées
sont le prolongement de
son travail de chorégraphe.
Des massifs robots à
une installation autour
d’un plumeau aérien, une
exposition de ses œuvres
à la galerie Gagosian
du Bourget célèbre
le mouvement des corps.
Rencontre avec un maître
de l’avant-garde.
Par Gia Kourlas. Photographe Geordie Wood.

a renoué avec le ballet, en travaillant notamment


avec l’Opéra de Paris, le Ballet de Boston et celui
de San Francisco. Conseiller artistique de l’USC
Choreographic Institute, il supervise en parallèle la
construction d’un studio de danse dans le Vermont
où il réside. Et continue à travailler sur un ambitieux projet qui
l’occupe depuis le début des années 90 : une passionnante série
d’installations qu’il a intitulées «Choreographic Objects». Cet
automne, la galerie Gagosian du Bourget la dévoile pour la
illiam forsythe le sait bien, quand un artiste se première fois. Dans ces pièces envoûtantes, Forsythe repousse
lance, il ignore où cela le mènera. «Je crois que encore les limites ; malgré l’absence de danseurs, les œuvres ont
l’art ne connaît pas de limites, nous confie-t-il toutes trait au corps. Au nôtre. Au vôtre.
lorsque nous le rencontrons à la galerie Gagosian L’installation Nowhere and Everywhere at the Same Time invite les
de New York. À mes tout débuts, Glen Tetley, spectateurs à se faufiler entre des centaines de fils à plomb oscillant
un magnifique chorégraphe, est venu vers moi comme des pendules. Dans Scattered Crowd, des ballons blancs
avec une mine de conspirateur et m’a dit (il se met à chuchoter) : se déplacent avec lenteur : splendide et troublante, cette installation
“Il n’y a pas de règles.”» Manifestement, pour le chorégraphe, évoque une sorte de blizzard à la fois paisible et angoissant.
toujours mince et juvénile à 67 ans, le conseil s’est transformé en Dans The Fact of Matter, le spectateur se voit investi d’une mission :
mantra. «Aujourd’hui, je dirais plutôt qu’il y a trente-six mille imaginer une chorégraphie, suspendu à des anneaux
règles, et que la question est de savoir lesquelles on décide de de gymnastique. Comme l’a constaté Louise Neri, la directrice
suivre. À chacun de le découvrir. On procède par tâtonnements, de la galerie Gagosian, la tâche est plus difficile qu’elle n’y paraît.
quitte à faire des erreurs.» «Je suis plutôt en forme et, face aux anneaux, je me suis dit :
William Forsythe a passé sa vie à s’efforcer de ne jamais faire la facile ! Nous avons tous fait, enfant, ce genre d’exercice, mais là,
même chose. En tant que directeur du Ballet de Francfort (1984- l’environnement est terriblement déstabilisant et épuisant. Cette
2004), il a exploré jusqu’aux extrêmes l’aspect purement physique expérience vous fait tout de suite prendre conscience de votre
de la danse, avant de former la compagnie Forsythe, laboratoire corps. C’est une leçon d’humilité. Ça a l’air tellement simple à
visant à élaborer une œuvre théâtrale plus expérimentale. première vue…» Pour Forsythe, c’est en partie le but : «On mesure
«Au fond, par là, je réalisais mon rêve de faire des comédies à quel point nous pesons lourd, à quel point nous manquons
musicales, dit-il en riant. Des comédies musicales avant- de coordination et de force. Soudain, le corps sort de sa zone
gardistes.» Il s’est éloigné de sa compagnie en 2015, mais n’a de confort. Par l’expérience physique, ces objets changent votre
pas ralenti la cadence pour autant. Ces derniers mois, Forsythe image, qui est souvent le fruit d’une construction mentale.»

octobre 2017
198
art

Ces Objets Chorégraphiques sont


aussi des spectacles, tel l’impressionnant
et imposant Black Flags, pièce maîtresse
de l’exposition. Deux robots industriels y
agitent des drapeaux noirs et leur va-et-
vient contradictoire compose un ballet
sombre. Si de nombreuses installations de
Forsythe ont un côté ludique et offrent
une interaction directe avec le spectateur,
celle-ci sous-entend un danger et
fonctionne comme un miroir de l’époque.
«Ces robots sont comme Cendrillon.

artwork © william forsythe/david brandt


On les a sortis de leur cadre habituel pour
les emmener au bal, mais à la fin du bal
ils retourneront à l’usine. Nous ne les
possédons pas ; nous les louons. Donc,
dans un certain sens, on leur accorde ici
un statut spécial, puis ils disparaîtront.»
En tout cas, l’espace d’un instant,
explique Forsythe, ils déploient leur
beauté. «Non seulement leur précision,
non seulement leur caractère
indestructible, mais dans ce décor, nous
pouvons admirer leur raffinement.
Ils bougent selon des angles parfaitement
calibrés dénués de toute fluctuation.
C’est passionnant, comme chorégraphe,
de travailler dans un environnement purement géométrique. Installations Black Flags, 2014

Ces objets-là ne sont jamais utilisés de manière sophistiquée et


organisée. Or, quand on se retrouve dans la salle avec eux,
on a l’impression de regarder des orques dans un aquarium.
C’est beau et en même temps terrifiant.» Towards the Diagnostic Gaze. Un plumeau est posé sur un bloc
Est-ce qu’ils sont inoffensifs ? Est-ce qu’on peut s’approcher de pierre. La tâche consiste à s’en emparer et à réussir à le tenir
un peu plus ? Développer des stratégies pour observer sans le faire bouger d’un iota. Comme en attestent les plumes
ces objets massifs fait intrinsèquement partie de l’expérience. qui frémissent, c’est impossible. Là encore, Forsythe interroge
Pour Forsythe, l’œuvre fait écho à la menace terroriste et à le corps : «Nous nous concevons soit comme au repos, soit
son influence sur nos vies. Récemment, le chorégraphe était à comme en mouvement, explique-t-il. Quand, en réalité, nous
Paris avec un ami ; ils marchaient dans un centre commercial : sommes constamment en mouvement. Je ne m’en étais même
«C’était peu de temps après la dernière attaque, je me suis pas aperçu moi-même. Les plumeaux enregistrent le moindre
tourné vers mon ami et je lui ai dit : “Tu ne crois pas que c’était tremblement.»

«La peur fait désormais


une mauvaise idée d’entrer là ?” Et il a répondu : “Tu as raison.”»
En d’autres termes, poursuit Forsythe, la peur fait désormais

partiedenotrequotidien
partie de notre quotidien et, que cela nous plaise ou non, nous
devons développer des stratégies de survie. Les robots de Black
Flags affectent physiquement le spectateur et suscitent chez
lui une réaction viscérale : «On se positionne littéralement en et, que cela nous plaise ou non,
fonction de ce qui serait le plus à même d’assurer notre survie
face à la menace de ces robots.» nous devons développer
L’exposition fait dialoguer, comme en miroir, Black Flags avec
une installation plus petite d’une indéniable délicatesse intitulée des stratégies de survie.»
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ONLINE
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26.09.17
21H 0 0
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art
Malgré l’absence
de danseurs, ces œuvres
ont toutes trait au corps.
Au nôtre. Au vôtre.
John Cage comme des influences majeures ? «Je ne pourrais
pas être assis dans cette pièce avec vous s’il n’y avait pas
eu John Cage et Marcel Duchamp. Le fait de mélanger
les genres artistiques n’est pas nouveau.» Il poursuit,
après avoir marqué une pause : «J’ai, d’une certaine façon,
participé à l’évolution de la danse. J’aimerais apporter ma
pierre dans le domaine des arts visuels. Peut-être cette
exposition contribue-t-elle à développer une autre façon de
voir le corps… C’est une approche que personne n’a jamais
eue, me semble-t-il…» Avant de conclure, en souriant :
«Rester à la pointe. Ça doit être ça, mon truc.»
«Choreographic Objects», galerie Gagosian Le Bourget, du 15 octobre
au 22 décembre. www.gagosian.com. William Forsythe x Ryoji Ikeda
«Nowhere and Everywhere at the Same Time No 2», festival d’Automne,
Paris La Villette/Grande Halle, du 1er au 31 décembre.

Forsythe a fait cette découverte un jour où, dans son


atelier, il utilisait un plumeau pour épousseter le charbon sur
un dessin au fusain. L’ustensile tremblait et une terreur l’a
soudain envahi : est-ce que, comme son père, il souffrait de
la maladie de Parkinson ? «J’ai constaté que je pouvais rester
parfaitement immobile, mais que je ne pouvais pas contrôler
les micro-mouvements de mon corps, dus à la simple réaction
des muscles à la gravité, dit-il. Est-ce pathologique ? Ce
tremblement est-il excessif ? Est-il contrôlable ?» Les stratégies
que chacun met en place entrent en jeu ici encore. Certains
spectateurs retiennent leur souffle, d’autres ajustent leur
position du bras. Or le frémissement persiste. «Le tremblement
est associé à la faiblesse, à la vulnérabilité ou à l’échec, mais
d’après moi, il indique avant tout que nous faisons partie d’une
même communauté.» La communauté des vivants. Si Towards
the Diagnostic Gaze est une miniature par rapport à Black
Flags, ces deux installations partagent une même intention
chorégraphique : isoler des états du corps et permettre ainsi au
spectateur de vivre le geste chorégraphique comme pourrait le
faire un danseur. Et, plus important encore, les œuvres génèrent
une réaction authentique. Rien, dans la série des «Objets
chorégraphiques», ne va de soi. Malgré son époustouflante
beauté, le geste artistique que représente cette installation n’est
pas censé être admiré mais vécu.
Le monde de l’art contemporain est obsédé par la performance,
donc fasciné par la danse. Qui, mieux que Forsythe, pour faire
le lien entre les deux domaines, lui qui cite Marcel Duchamp et

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Breakfast
Jeanne Toussaint, Jean Schlumberger, Fulco di Verdura, Pierre
Sterlé, voire de Tony Duquette… Fiona Druckenmiller, qui
préside aux destinées de cette galerie qu’elle a créée en 2010 (et
qui porte d’ailleurs ses initiales), sélectionne chaque nouvelle
acquisition sur des critères extrêmement pointus. La recherche

at F.D.
de la perfection semble être le but qu’elle s’est fixé, même si elle
est trop bien élevée pour le formuler de la sorte et préfère parler
de grands classiques. Grands classiques, mais alors au sens de
quintessence. La quintessence de chaque marque comme de
chaque période de l’histoire de ces marques : Tutti Frutti et
Panthère de Cartier, Art Déco et sertis invisibles de Van Cleef, les

Gallery
années 40 de Boucheron, le mélange des matières de Boivin, etc.
En déménageant récemment au 26 East 80th Street, la galerie
a trouvé l’adresse idéale pour présenter ses collections. Entre
Madison et la 5e avenue (Central Park), cette petite rue bordée
d’hôtels particuliers présente toutes les garanties de discrétion
pour un commerce où la confidentialité s’impose. La preuve en
est que Fiona Druckenmiller se refuse à nous dévoiler le nom
Diamants sur canapé et un assortiment de ses clientes. Tout juste consent-elle à en brosser un portrait-
de bijoux signés Cartier, Van Cleef robot : plus policées, plus expertes, plus exigeantes que la
& Arpels, Tiffany, Boucheron, Bulgari… moyenne et enclines à collectionner (collectionner ne voulant pas
À New York, la discrète FIONA dire accumuler). Pour les noms propres, on devra se contenter
DRUCKENMILLER nous fait les honneurs du pedigree et de la provenance des bijoux (à quelques exceptions
près, la galerie ne propose que des bijoux anciens, dont beaucoup
de sa galerie, un écrin de rêve pour des ont appartenu à des célébrités). Un véritable Bottin mondain
pièces de haute joaillerie qui racontent où le gotha côtoie des divas, des stars de cinéma, des icônes de
l’histoire de leurs heureuses propriétaires. la mode, des maharadjahs et des femmes de mauvaise vie comme
Par Francis Dorléans. Photographe Clément Pascal. s’il en pleuvait. De Vanderbilt en Rockefeller, de Patiala au
Kapurthala, notre attention est mise à l’épreuve d’un matraquage
les bijoux sont au monde du luxe ce que la poésie est à la aussi époustouflant qu’évocateur : une bague en corail, émeraude
littérature : de même nature, ils ne s’adressent pas exactement au et diamants, créée par David Webb pour Liz Taylor, un diamant
même public. Un cran au-dessus. Au cœur de New York, la F.D. de 10 carats, d’une taille ovale extrêmement rare (et qui devait
Gallery peaufine encore cette hypothèse en ne présentant que des faire partie d’une parure ancienne), monté en bague pour Helena
pièces d’exception. Le meilleur de Cartier, Van Cleef & Arpels, Rubinstein, le fameux collier baroque s’articulant comme une
Tiffany, Boucheron, Boivin, Bulgari, Repossi, Harry Winston… guirlande de feuilles rehaussée de citrines, de tourmalines et de
Les créations les plus caractéristiques de Suzanne Belperron, quartz fumés, imaginé par Tony Duquette pour la duchesse de
ci-dessus, de gauche à droite, bracelet-montre en or Cartier,
mouvement horloger Jaeger-Lecoultre, vers 1945 ; ouvre-lettres
en tourmaline Van Cleef & Arpels, 1960 ; collier en corail, onyx et
diamants, bague et paires de boucles d’oreilles, Van Cleef &
Arpels. En dessous, broche en diamants, XIX e ; et bagues en
émeraudes et diamants, et en saphir et diamants, Baghat. page de
gauche, Fiona Druckenmiller dans sa galerie new-yorkaise.

des bijoux, cette fée Clochette a d’abord travaillé dans la


finance. De son passage à Wall Street, elle a conservé une
idée précise de ce que doit être un bon investissement (déjà
ne pas perdre de sa valeur !). Critère qu’elle applique
aujourd’hui aux bijoux, mais sans négliger pour autant leur
portée sentimentale. Quand on lui demande quel est, de
tous les bijoux qui lui sont passés entre les mains, celui qui
l’a le plus marquée, c’est le souvenir de sa bague de
fiançailles qui lui vient en premier à l’esprit. «Quel autre
objet de luxe est capable de mesurer les mouvements du
Windsor, un coupe-papier de Van Cleef & Arpels ayant servi cœur et la profondeur des sentiments ?», nous fait-elle finement
à Brooke Astor, un sautoir également signé Van Cleef en corail remarquer au passage. On touche là un point crucial de l’amour que
gravé, jade et diamant qui brillait au cou de Betsey Cushing certaines femmes portent aux bijoux et dont les hommes sont
Roosevelt Whitney, une des fameuses sœurs Cushing, dont souvent incapables. (Les hommes, d’ailleurs peu nombreux, qui
Babe Paley est la plus connue (il est amusant de le noter si l’on s’intéressent aux bijoux les associent davantage au pouvoir et autres
croit au hasard, mais en partant pour New York, j’avais acheté symboles de puissance hérités des temps anciens.)
à l’aéroport le roman de Melanie Benjamin, Les Cygnes de la
Les bijoux seraient-ils le dernier refuge d’une certaine idée du
Cinquième Avenue, qui retrace l’amitié compliquée de Babe Paley
féminin ? S’ils ne s’affichent plus avec la même ostentation que lors
et Truman Capote, auquel j’ai emprunté le titre de l’article.
des siècles passés, il y a mille manières de les porter autrement. Sur
Comme quoi tout se tient).
un pull, avec un chemisier et même en jean. Tel est le raffinement
Bref, des pièces de musée. Mais des pièces de musée qui sont à aujourd’hui et Fiona ne trouve rien à y redire. Chez elle, la
vendre. Ce qui ne fait pas une mince différence. Dans les musées, nostalgie pour les bijoux anciens ne s’encombre ni de regrets ni de
les bijoux perdent de leur éclat. Ils ne brillent pas de la même remords ni même de fantasmes. Elle s’adapte à l’air du temps. De
manière. Il leur manque cette chose qui fait saliver : la convoitise. toute façon, calculée en carats, la frivolité gagne en sérieux et en
La F.D. Gallery ressemble d’ailleurs à tout sauf à un musée. À tout, respectabilité. Cette plaisanterie amuse Fiona qui rebondit en
mais plus précisément à une demeure particulière, luxueuse et attirant notre attention sur les quelques créateurs contemporains
confortable, où l’on trouve tout de suite ses marques. On nous qu’elle expose également dans sa galerie. Principalement
accusera de facilité si on dit que les trois étages de l’hôtel particulier Alessandro Sabbatini (Sabba) et Viren Bhagat. En raison de la
se referment comme un écrin sur les trésors qu’il contient, mais la confidentialité de leur production, on les a tous les deux présentés
douceur qui se dégage de la décoration nous y invite : des coloris comme les héritiers de JAR. On peut en discuter, mais c’est vrai
soyeux, entre champagne et marqueterie de paille, avec des tapis de qu’ils ont des points communs. À commencer par une dextérité et
soie dans les mêmes tonalités, des fauteuils profonds et des divans une maîtrise technique parfaites. Viren Baghat était le seul Indien
moelleux. Cette palette de couleurs convient à la blondeur de Fiona contemporain qui figurait dans l’exposition des joyaux de la
Druckenmiller. Assez petite et toujours en mouvement, elle serait collection Al Thani, «Des grands Moghols aux maharajahs», que
parfaite pour interpréter la fée Clochette dans Peter Pan. l’on vient de voir au Grand Palais. La haute joaillerie n’est pas un
À la différence qu’avant d’investir son énergie dans le commerce art révolutionnaire, elle a des comptes à rendre aux dieux.

septembre 2017
204
livres
Ce sera même la clé de leur succès inouï (des millions de disques
vendus). Des mélodies sucrées composées par Richard, la voix
angélique de Karen, des paroles romantiques voire niaises, et un
sens parfait des reprises – leur version du (They Long To Be) Close
To You de Burt Bacharach restera premier des charts pendant
quatre semaines. Pour les remercier, le réac Richard Nixon les
invitera deux fois à la Maison blanche. Et le rêve aurait pu
se poursuivre ainsi, porté par le sourire éclatant de Richard et les
robes virginales de Karen. Mais ce que vont traverser ces enfants
trop sages va s’avérer cruel jusqu’au tragique. Si le journaliste
Clovis Goux a choisi d’intituler son premier livre La Disparition
de Karen Carpenter, ce n’est pas seulement parce que le succès du
groupe va aller en s’amenuisant. C’est surtout parce que le
processus de disparition de Karen s’est amorcé bien avant,
à même son corps. Dans ce texte passionnant, Clovis Goux
expose toutes les étapes morbides et les mécanismes au travail
derrière les apparences trop proprettes des Carpenters. Karen
souffre d’anorexie mentale : très jeune et rondelette, elle se met à
enchaîner les régimes, à se gaver de laxatifs jusqu’à ne plus peser
que 36 kilos pour 1,60 mètre. Pendant que son frère s’enfonce
dans la dépendance aux barbituriques. Le corps de Karen semble
se réduire à mesure que les idéaux de l’Amérique s’évaporent (le
coup fatal sera la démission de Nixon en 1973 après l’affaire du
Watergate). Le pays a définitivement perdu son innocence.
L’écrivain dope son texte de ses recherches maniaques pour
dresser le double portrait d’une jeunesse désabusée et d’une jeune
fille déçue, raconter toutes les mythologies d’une époque pour
mieux brader celle d’un continent. Karen n’a peut-être pas eu la

La vraie vie
vie qu’elle aurait souhaitée. D’abord, elle abandonne la batterie,
qu’elle adore, quand son frère lui impose de chanter et d’occuper
le devant de la scène ; alors qu’elle tente de s’émanciper en

des enfants sages


enregistrant un disque solo, la maison de disques refuse de le
sortir ; elle rêve d’avoir des enfants, mais son second mari lui
avoue, après leur mariage, qu’il a subi une vasectomie. Elle qui
rêve d’une vie de famille tranquille s’épuise en tournées
pharaoniques. Elle mourra le 4 février 1983 d’un arrêt cardiaque
Dès 1970, les Carpenters s’envolent au – elle avait 33 ans.
sommet des charts du monde entier. Incarnant La Disparition de Karen Carpenter, de Clovis Goux, éditions Actes Sud

une jeunesse blanche et réac en plein


bouleversement hippy, Richard et Karen
finiront par sombrer avec le rêve américain. Richard et Karen Carpenter sur
Dans le passionnant La Disparition de Karen le lac Tahoe en 1970. ci-contre,
concert à Londres en 1976.
Carpenter, Clovis Goux raconte la lente en haut, les Carpenter en 1974.
getty images

descente aux enfers d’une jeune chanteuse


sacrifiée sur l’autel du succès. Par Nelly Kaprièlian.

A
vec pour toile de fond le rock suave des Beach
Boys et les meurtres sauvages de la famille
Manson, l’Amérique des premiers jours de 1970
ne va pas tarder à basculer : la révolution hippy est
lancée et la guerre du Vietnam met du plomb dans l’aile du rêve
américain. Au milieu de ce chaos, les Américains vont s’accrocher
aux disques des Carpenters comme aux refrains nostalgiques
de temps sécurisants. Car le groupe chante la joie de vivre et les
flirts bon enfant. Issus de la middle-class pavillonnaire, un
frère et une sœur au look de premiers de la classe vont incarner
les bonnes vieilles valeurs d’une époque en train de sombrer.

OCTOBRE 2017
Irving Penn, Girl with Tobacco on Tongue (Mary Jane Russell), New York, 1951. The Metropolitan Museum of Art, New York, Promised Gift of The Irving Penn Foundation © Condé Nast design c-album . adaptation Virginie Langlais

29 janvier 2018
21 septembre 2017
Grand Palais
206
livres
Au fil des pages de…
Joyce Carol OATES
Après avoir sondé pendant près d’un demi-siècle les entrailles de
l’Amérique, l’incontournable et prolifique romancière américaine
revient sur ses années d’enfance dans Paysage perdu, son dernier
livre. L’occasion de découvrir son univers littéraire et personnel.

Le livre qui a changé votre vie ? Alice au Pays des Merveilles


et À travers le miroir, de Lewis Carroll.
Le livre que vous n’avez jamais réussi à finir ? Finnegans Wake
de James Joyce.
Un beau livre à laisser sur sa table basse ?
Outside Inside, du grand photographe américain
Bruce Davidson (ci-contre), trois volumes
magnifiques et poignants.
La biographie que vous aimeriez voir

fred kihn/adoc photos ; bruce davidson/magnum photos ; eric ryan anderson


publier ? Une biographie de Barack Obama,
inédite et impartiale.
L’écrivain que vous auriez pu épouser ?
Si les rêves se réalisaient, si, par le sacrifice,
on pouvait aider son prochain à échapper
à une vie misérable, j’aurais pu épouser
Herman Melville, Edgar Poe ou Franz Kakfa…
Sauf que c’est impossible…
Le dernier livre que vous avez dévoré ?
Une biographie de Shirley Jackson, A Rather
Haunted Life, écrite par Ruth Franklin.
Votre héros ou héroïne de fiction préféré ?
Jane Eyre.
Le plus beau titre de roman ? Light Years de James Salter
(Un bonheur parfait).
Le dernier livre que vous avez offert à l’homme
ou à la femme que vous aimez ? Le tout dernier que j’ai offert
à mon mari, Charlie Gross, est mon propre roman A Book
of American Martyrs (dédicacé, bien sûr), qu’il avait lu au stade
de manuscrit et qu’il m’avait encouragée à terminer.
Paysage perdu, éditions Philippe Rey, traduit de l’anglais par Claude Seban.

Jonathan Safran Foer : Me voici (L’Olivier)


Star des lettres américaines à 25 ans avec Tout est illuminé (2002), visionnaire avec son essai
Faut-il manger les animaux ?, Jonathan Safran Foer n’avait pas publié de roman depuis onze
ans. Me voici nous plonge dans une famille juive américaine, ordinaire en apparence : Julia
et Jacob vivent à Washington DC avec leurs trois enfants. Peu à peu, les secrets de chacun
vont être révélés et le couple se déliter. Des dialogues hilarants, des situations absurdes,
Me Voici pourrait n’être qu’une satire de la vie de famille made in USA. Mais Foer
en profite pour distiller des questionnements humains essentiels : comment préserver
son individualité au sein d’une famille ? Comment rester présent aux êtres qui nous sont
proches quand le quotidien est submergé d’infos, de technologie, d’objets ? Et est-ce que la
vie ne se réduit qu’aux gestes les plus infimes, aux détails les plus triviaux, menant à notre
insu à un cataclysme ? Sous le rire, Foer signe le roman de la maturité, en écho, peut-être,
à son divorce avec l’écrivain Nicole Krauss. Traduit de l’américain par Stéphane Roques.

octobre 2017
PARIS NEUILLY BOULOGNE CANNES DEAUVILLE LE TOUQUET LILLE COURCHEVEL MÉRIBEL MEGÈVE LAUSANNE KNOKKE
208
livres

Lawrence
anywaysIls étaient faits pour s’aimer.
Phénomène littéraire avec La Vie
sexuelle de Catherine M., autofiction
sexuelle parue au début des
années 2000, Catherine MILLET,
la directrice de la très select revue
Art Press, déclare sa flamme
à D.H. Lawrence, le sulfureux ue l’auteur de La Vie sexuelle de Catherine M.
auteur anglais de L’Amant de Lady s’intéresse à l’auteur de L’Amant de Lady Chatterley
semble si évident !
Chatterley et de Femmes amoureuses, Oui, presque trop. C’est sans doute ce qui explique
dans un essai passionnant où il que je l’ai lu très tard, par hasard, à l’occasion d’un
est question de liberté, de plaisir, article que l’on m’avait commandé. Quand un livre
est précédé de multiples commentaires, que toute une
d’orgasme et de littérature. mythologie l’entoure, ça peut vous en écarter. Vous vous méfiez.
Propos recueillis par Anne-Laure Sugier. C’est, d’ailleurs, ce que beaucoup de gens ont dit à propos de La Vie
sexuelle de Catherine M. Et c’est exactement ce qui s’est passé, dans
mon cas, pour L’Amant de Lady Chatterley.
«Comme il arrive dans les histoires d’amour, je n’aimais d’abord pas»,
écrivez-vous…
C’est souvent le cas, n’est-ce pas ? Comme Swann n’aime d’abord
pas Odette qui va pourtant devenir sa maîtresse et le rendra fou.
Lawrence ne m’a pas rendue folle, mais enfin… Il y a beaucoup
d’écrivains que j’aime énormément. Melville, Bernanos, Proust
évidemment, mais je n’ai jamais ressenti ce sentiment quasiment
amoureux, exclusif, qui m’a poussée à m’enfermer avec Lawrence
pendant plus de deux ans pour écrire ce livre.
Amoureuse au point d’avoir, comme une groupie, son portrait
en fond d’écran ?
Oui. Comme d’autres ont la photo de leurs enfants ou de leur
amoureux. C’est une très jolie photo. Il semble un peu sur la
défensive. Je suis persuadée que l’image des artistes ou des
écrivains que nous aimons participe à l’intérêt qu’on leur porte.
Il y a quelques années, on a consacré un numéro d’Art Press à ce
thème : «L’image de l’artiste».

octobre 2017
PHOTO : EMMA SUMMERTON

EXPOSITION DU 5 JUILLET 2017 AU 7 JANVIER 2018


MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS - 107, RUE DE RIVOLI - PARIS 1ER

RÉSERVATION : LESARTSDECORATIFS.FR - FNAC.COM


210
livres L’écrivain et critique d’art
Catherine Millet.

Lawrence. Cela tient à des détails, à la précision avec laquelle il


se risque à décrire l’orgasme féminin. Je n’ai jamais rien lu d’aussi
juste, d’aussi exact. Sans parler de tous les petits gestes, les regards.
Par rapport à votre milieu social principalement composé d’artistes
et d’intellectuels, en quoi la lecture de Lawrence vous fait-elle
l’effet d’une «bienfaisante purge» ?
J’ai écrit ça ? Sur la question de la liberté sexuelle, par rapport
aux années de ma jeunesse, je constate effectivement une forme
de régression. Mais puisque vous m’interrogez sur mon milieu,
je pense aussi que les intellectuels ont tendance à envisager
cette liberté d’une façon perverse car cérébrale : c’est parce que
certaines pratiques sexuelles sont considérées comme déviantes
qu’ils les trouvent excitantes. Or il n’y a pas du tout cette
philosophie chez Lawrence. Il est l’opposé de Georges Bataille
pour qui le plaisir est lié à la fange, au mal.
Je ne serais pas tombée amoureuse de Lawrence de la même
L’œuvre de Lawrence propose un des plus vastes inventaires de figures
façon s’il n’avait pas eu ce visage un peu renfrogné que je trouve
féminines de la littérature, mais vous notez qu’on n’y trouve aucune
très séduisant.
femme soumise, aucune nymphette, aucune vamp, contrairement à
Ce qui est amusant, c’est que ça n’est pas le père de la révolution la mode de l’époque post-victorienne.
sexuelle qui vous a plu mais son côté puritain… La première chose qui a suscité mon intérêt, c’est qu’elles sont
C’est parce qu’elle est contradictoire que la personnalité comme vous et moi. Des femmes très actuelles et surtout des
de Lawrence est intéressante. Il était très pudique, au point de femmes bien. Certaines sont artistes, d’autres écrivains…
refuser de se déshabiller devant ses amis à l’occasion d’une Les héroïnes de Femmes amoureuses font ce qu’elles ont envie

philippe matsas/opale/leemage
baignade. Je suis tombée amoureuse de Lawrence, mais je pense de faire, sans se soucier du qu’en-dira-t-on, sans se demander
qu’il n’aurait jamais pu tomber amoureux de Catherine M. (rires) si les hommes qu’elles choisissent seront un bon outil
de représentation sociale. Elles s’assument et sont très libres.
De la même façon que certains journalistes, au moment de la parution
de La Vie sexuelle de Catherine M., s’étonnaient de votre look très Conseilleriez-vous aux femmes, comme le fait Lawrence par la voix d’un
sage, Lawrence n’a pas la tête de l’emploi. de ses personnages, de «glisser votre corps dans les bras d’un beau gars» ?
Oui, c’est possible. Certes, on peut difficilement parler de moi Il ne faudrait pas réduire son message à cette injonction. Il dit aussi
comme d’une puritaine. Mais je pense que j’ai une certaine forme aux femmes : restez telles que vous êtes, gardez votre liberté. Mais
de pudeur. Bien qu’ayant la vie que j’ai racontée dans La Vie «glissez votre corps dans les bras d’un beau gars», oui bien sûr.
sexuelle…, je ne suis pas quelqu’un de provocant avec les hommes. C’est formidable d’être avec un homme intelligent et qui fait bien la
Je ne partage pas la pruderie de Lawrence mais sa pudeur, oui. conversation, mais se glisser dans les bras d’un type très beau, très
excitant, qui fait moins bien la conversation, c’est pas mal aussi.
Les personnages de Lawrence ne voient pas le mal dans le sexe.
Est-ce aussi votre cas ? Vous expliquez, dans votre livre, à propos de votre éducation sexuelle,
Je me suis lancée dans la vie avec candeur, légèreté. Ce sont que la lecture de L’Amant de Lady Chatterley vous aurait fait gagner
les autres qui m’ont dit, plus tard, que ça pouvait être grave (rires). du temps… Pensez-vous que cela vaut pour nous toutes ?
Lawrence a reçu une éducation très religieuse et cette question Les femmes que je peux observer continuent à être partagées
l’a préoccupé toute sa vie. On trouve en permanence dans ses entre leur désir d’avoir une relation avec un homme qui ne soit
essais des références à la Bible. Un de ses derniers livres, pas exclusivement sexuelle, d’égal à égal, et leur désir pour des
L’Homme qui était mort, raconte l’histoire invraisemblable de la hommes avec lesquels elles n’ont aucune affinité intellectuelle.
rencontre du Christ ressuscité avec une déesse égyptienne qui va
éveiller son corps, revenu à la vie, au désir. Mais en dépit de cette
éducation très religieuse, il avait je crois d’emblée – comment
l’expliquer ? – la certitude qu’il n’y a pas de mal dans le rapport «Lawrence a la certitude
sexuel. Au contraire, il y voit une façon de rendre grâce, sinon
à Dieu, en tout cas à la nature. Cette idée très belle traverse toute qu’il n’y a pas de mal
son œuvre. Ses personnages ont pour seule règle de ne pas faire
de mal autour d’eux. Ils ne culpabilisent pas. Lorsque Lady
dans le rapport seþuel. Au
contraire, il y voit une
Chatterley trompe son mari, sa première préoccupation est qu’il
ne le sache pas pour ne pas le blesser. La notion de faute, de péché
est absente. C’est quelque chose que je partage avec Lawrence.
Alors que le sexe, dans sa représentation la plus crue, est partout,
façon de rendre grâce,
sinon à Dieu, en tout
à portée de clics. En quoi les scènes érotiques de Lawrence gardent-elles
de l’intérêt ?

cas à la nature.»
C’est sûr que si l’on cherche une simple stimulation érotique,
il vaut mieux aller voir des films pornos ! Mais si vous voulez
retrouver des effets de vérité sur ce qu’est un rapport sexuel, lisez

octobre 2017
212
livres
J’ai presque envie de dire que passer outre cette contradiction
est encore plus important pour les femmes d’aujourd’hui que pour
les contemporaines de Lawrence. Elles travaillent, sont libres
de jouir de leur corps et restent, pourtant, encore prises dans les
filets de la culpabilité. Elles se retiennent de se comporter comme
certains hommes qui assument très bien leurs «amours sexuelles».
Lawrence est le seul écrivain homme dont le thème majeur est le plaisir
sexuel des femmes, y compris dans son insatisfaction, dans ses ratages.
En quoi est-ce si particulier à vos yeux ?
L’insatisfaction sexuelle… c’est sans doute le premier constat
qu’il a fait. Lawrence a beaucoup aimé sa mère et il s’est un jour
rendu compte qu’elle – et les femmes de sa génération – avaient
eu une vie, notamment sexuelle, saccagée par les hommes. Il s’est
attaché à cette question et a été très attentif à la façon dont les
femmes qu’il observait autour de lui usaient de leur liberté pour
trouver du plaisir. C’est la recommandation de la tante Eva à sa
nièce, Constance Chatterley, que vous releviez tout à l’heure :
ne faites pas comme moi, ne sacrifiez pas votre vie à un homme
qui ne vous rend pas heureuse sexuellement. Je vous parlais des
descriptions de l’orgasme dans les romans de Lawrence, mais
il y a des scènes très justes de ratages notamment dans L’Amant
de Lady Chatterley : le garde-chasse a trouvé du plaisir mais il a été

jacques henric ; lea crespi/pasco ; getty images


un peu trop rapide et Constance lui en veut. C’est quand même
un problème que les femmes connaissent bien, non ? D.H. Lawrence en 1922, à Santa Fe.
Anaïs Nin et Henry Miller le qualifiaient d’androgyne, de «moitié
féminin», expliquant qu’il écrivait comme une femme. On a beaucoup
dit de vous que vous écriviez comme un homme…
Mais je crois que c’était pour d’autres raisons. Pour Catherine M., je Vous prenez votre propre exemple : «Je considère avoir eu de la chance,
ne suis pas allée chercher des témoignages d’hommes pour rendre à 18 ans, de vivre ma première expérience sexuelle avec
compte de ce qu’ils ressentaient au moment du rapport sexuel. un autre homme que celui dont j’étais amoureuse», écrivez-vous.
J’ai raconté mon intériorité, au contraire. On trouvait surtout (Rires) Oui, et ça m’a permis de comprendre, très tôt, que l’on
étonnant qu’une femme écrive tout un livre sur le sexe alors que ce pouvait dissocier les deux. Je n’ai pas d’enfant, c’est peut-être mieux
sont les hommes qui s’étaient chargés du boulot jusqu’à présent ! pour observer les gens qui vous entourent, et j’ai l’impression
que beaucoup sont encore pris dans les filets d’une vision très
Vous reprenez les mots d’Henry Miller à propos de Lawrence
sentimentale du couple, replié sur lui-même. Vous ne trouvez pas ?
en soulignant qu’il se bat contre «un monde malade d’amour idéal».
Cette absence de sentimentalisme que vous semblez partager ? Vous soulignez l’importance de la tendresse chez Lawrence (ce mot
Absolument. On est encore prisonniers d’une forme d’idéologie a failli donner son titre à son roman le plus célèbre). Le sexe dans
sentimentale, romantique, qui tient absolument à associer ce qu’il a de plus cru et la tendresse, ça pourrait paraître contradictoire ?
l’amour et la sexualité. Je crois qu’on peut avoir des «amours Quand on lit Lawrence, on voit que ça ne l’est pas. Dans une
sexuelles» qui n’engagent pas autre chose que vos zones érogènes. même page, le garde-chasse peut dire à Constance Chatterley
«qu’elle a le plus beau cul du monde» et lui remettre, dans
un geste très tendre, une mèche de cheveux en place. À la fin

«On est prisonniers d’une de sa vie, Lawrence était très malade. L’Amant de Lady Chatterley
me semble être comme un rêve, le rêve d’une histoire d’amour

idéologie romantique à la fois sexuelle et tendre.

qui tient à associer


Lawrence écrit comme un peintre, notez-vous. La plupart des femmes
de Lawrence sont guidées par leur regard. La peinture, le regard, vous
en avez fait votre métier. Il est là, le vrai point commun entre vous ?

l’amour et la seþualité. Vous avez raison. Lawrence avait décidément tout pour me
plaire ! J’ai eu beaucoup de mal à arrêter d’écrire ce livre. J’aurais

Je crois qu’on peut avoir pu faire tout un chapitre sur la couleur. Lawrence a été peintre.
Il a même exposé ses toiles sur la fin de sa vie. Elles ont fait

des “amours sexuelles” scandale car il avait choisi des sujets très osés. Je ne les ai jamais
vues mais j’ai cru comprendre qu’il était bien meilleur écrivain. Il

qui n’engagent que vos rejoint Proust dans ses descriptions des toilettes des femmes, des
couleurs qu’elles portent, la manière dont elles les assortissent,

zones érogènes.»
la façon dont est porté un chapeau, les bas… C’est magnifique.
Aimer Lawrence, de Catherine Millet, éditions Flammarion.

octobre 2017
COMMUNIQUÉ VOGUE

1 2

L’ESSENCE
DU BIEN-ÊTRE
De Paris à Melbourne, il suffit de pousser
la porte d’un hôtel Sofitel pour se sentir
énergisée instantanément… À l’origine de
cette sensation ? Une fragrance qui,
photos : 2) ©serge detalle 3) © michael su; 4) © abaca corporate/vangelis paterakis; 5) © sylvie becquet; 6) © abaca corporate/didier delmas

en réveillant nos sens, nous plonge dans


un état de quiétude absolue. 3

Élégance, joie de vivre, excellence… On ne séjourne pas par hasard dans confie Lucien Ferrero. Dès la première pulvérisation, un bouquet fusant
l’un des hôtels et resorts de la collection Sofitel. Globe-trotteuses ou de bergamote, de citron et de basilic rappelle la joie de vivre dans les
voyageuses occasionnelles, les femmes aiment aussi bien l’atmosphère grandes propriétés françaises. Puis l’élégance du muguet, de la rose
dynamisante qui y règne que le service plus que parfait… Literie MyBed™ blanche et de la cardamome nous enveloppe de douceur. Enfin, la touche
plébiscitée dans le monde entier pour son confort inouï, services de boisée du santal et du patchouli apporte une dose d’énergie positive. Une
restauration healthy bien pensés, mais encore espaces lounge élégants, senteur à l’effet yin, omniprésente dans les lobbies et jusque dans les
à l’image de celui du Sofitel Shanghai Hongqiao (3), où il fait bon reprendre ascenseurs. Toujours soucieuses du détail et de l’élégance, les adresses
son souffle et recharger son niveau d’énergie avant de partir en visite pour Sofitel Paris Arc de Triomphe et Sofitel Strasbourg Grande Ile proposent
la journée… Sofitel met tout en œuvre pour baigner le corps et l’esprit même à leur clientèle un coffret en nacre exclusif leur permettant de
dans un état de plénitude totale. Une quête du bien-être déclinée jusque découvrir trois notes qui composent cet élixir. Bonne nouvelle : il est
dans la signature olfactive des lieux : Essence de Sofitel. Imaginée par possible de prolonger cette expérience chez soi puisque Essence de
Lucien Ferrero (1), maître-parfumeur mondialement reconnu pour avoir Sofitel est déclinée aussi bien en fragrance d’intérieur qu’en bougie (2),
donné naissance à des fragrances incontournables de la parfumerie toutes deux disponibles dans les hôtels et sur soboutique.com.
française, il a pensé Essence de Sofitel avec le même sens du détail qu’un
grand parfum. Ambiance loft contemporain dans le salon du Sofitel Frankfurt Opera (4),
minimalisme chic au Sofitel Paris Arc de Triomphe (5) et esprit appartement
«Je souhaitais créer un parfum original et unique. Il fallait en prime qu’il haussmannien au Sofitel Paris Baltimore Tour Eiffel (6) où l’on se sent
ait une senteur identifiable, à effet feel good, et qu’il éradique le stress. comme chez soi… Trois hôtels mythiques aux styles qui ne se ressemblent
Pour ce faire, j’ai travaillé Essence de Sofitel à la manière d’un triptyque pas et dont la note unique, Essence de Sofitel, se rappelle avec bonheur
réunissant le naturel, l’élégance à la française et la noblesse», à notre mémoire olfactive…

4 5 6
214

miss vogue

Veste courte en Nylon matelassé, Kenzo, 590 €. Pantalon en cuir végétal, Philosophy di Lorenzo Serafini, 340 €.

octobre 2017
Manteau oversized
en Nylon brillant
matelassé, Philipp
Plein, 8 500 €.
Casquette en feutre,
miss vogue 215

Maison Michel,
520 €. Cuissardes-
collants en Spandex,
Balenciaga, 795 €.

Photographe Christian MacDonald. Réalisation Géraldine Saglio.

xxxxx 2017
216
miss vogue Pull en laine mélangée,
Zadig & Voltaire, 595 €.
Pantalon en velours côtelé,
Pringle of Scotland,
890 €. Longue jupe plissée en
damas ciré imprimé 3D,
RVDK Ronald Van Der
Kemp, 2 850 €. Casquette
en feutre, Clyde, 200 €.
Bottines en velours, passepoil
argent et semelles en gomme,
Pierre Hardy, 680 €.

xxxxx 2017
miss vogue 217

Veste-cape en toile satinée avec broderies en Lurex dans le dos, Shiatzy Chen, 1 700 €. Body Norma Kamali. Pantalon taille haute
en cuir verni, Drome, 870 €. Maquillage Estée Lauder avec le Double Wear Nude Water Fresh Shell Beige, la Sumptuous Knockout Palette Smokey
Nights, le Double Wear Little Black Liner Black, le Sumptuous Knockout Mascara Black et, sur les lèvres, le Pure Color Envy Nude Cult.

octobre 2017
218
miss vogue

Longue cape en satin matelassé, Sonia Rykiel, 1 690 €.

octobre 2017
Pull en maille de laine
tricotée main,
Paul & Joe, 680 €.
Pantalon en vinyle et
détails d’œillets en métal,
miss vogue 219

Mango, 50 €.
À la taille, veste doudoune,
CH Carolina Herrera.
Chapeau en feutre,
Clyde, 283 €. Bottines
en velours, passepoil argent
et semelles en gomme,
Pierre Hardy, 680  €.

xxxxx 2017
220
miss vogue Blouson en viscose
matelassée, Guess,
165 €. Pantalon en
plissé technique,
Pleats Please
Issey Miyake,
460 €. Bottines en
velours, passepoil
argent et semelles en
gomme, Pierre
Hardy, 680 €.

octobre 2017
miss vogue 221

Veste en Nylon léger, Moncler, 950 €. Ceinture en vinyle, Wanda Nylon. Pantalon taille haute en plissé technique, Pleats Please Issey Miyake, 445 €.

octobre 2017
222
miss vogue Manteau zébré bleu
et gris et Nylon matelassé,
Sacaï, 4 710 €. Chapeau
en feutre, Clyde, 200 €.

xxxxx 2017
Manteau court en
Nylon matelassé,
Salvatore
Ferragamo, 490 €.
Robe poncho à capuche
miss vogue 223

en tissu technique
matelassé, Gareth
Pugh, 790 €.
Cuissardes-collants
en Spandex,
Balenciaga, 795 €.
Cape matelassée en toile
technique, Emporio
Armani EA7, 3 780 €.
Chapeau en feutre,
Maison Michel, 190 €.
miss vogue 225

Cape matelassée en toile technique, Emporio Armani EA7, 3 780 €. Maxi-cabas en Nylon jaune matelassé, Kenzo, 650 €.
Mise en beauté Petros Petrohilos. Coiffure Shon. Manucure Aurélie Le Bihan. Production North Six. Assistante réalisation Manon Latil.

octobre 2017
Micro-parka en coton
technique et mouton,
Hermès, 6 700 €.
Veste coupe-vent en toile
technique à capuche
intégrée au col, Loro
Piana, 2 400 €.
Chemise en laine, DA/
DA Diane Ducasse.
Pantalon de tailleur
en toile technique,
Maje, 185 €. Autour du
cou, cagoule en maille
mérinos dorée, Vanessa
Seward. Lunettes
de soleil, Julbo, 120 €.
Blouson en cuir doublé
de fourrure mérinos,
J. Brand, 2 580 €.
Pantalon en coton mélangé,
Zadig & Voltaire, 320 €.
Chapka d’homme en cuir,
Hermès, 590 €. Lunettes
d’aviateur, Surplus
Doursoux. Bottes en cuir
miss vogue 227

et résille, Mulberry.
Montre, Rolex.
Maquillage Lancôme avec
le Teint Idole Ultra Cushion
Beige Miel, le Crayon Khôl
Bronze, le Mascara
Grandiôse Noir Mirifique
et, sur les lèvres, le Matte
Shaker Energy Peach.

Photographe Charlotte Wales. Réalisation Charlotte Collet.

octobre 2017
228
rubrique

Manteau d’homme
en laine et
cachemire, Paul
Smith, 1 490 €.
Blouson en cuir,
Claudie Pierlot,
445 €. Pantacourt
en laine, Gérard
Darel, 165 €.
Chaussettes en
laine, Falke. Boots
en cuir, Julien
David, 853 €.

crédits photo

octobre 2017
Veste double
boutonnage en laine,
Massimo Dutti,
miss vogue 229

169 €. Pull sans


manches en jacquard
de laine, APC,
180 €. Pantacourt en
laine et coton, Tara
Jarmon, 250 €.
Chaussettes en
laine, Falke. Boots
en cuir, Julien
David, 853 €.
230
miss vogue

Long manteau en
cachemire double
face, Akris, 5 410 €.
Veste en cachemire,
Loro Piana,
6 000 €. Blouson en
cuir clouté, The
Kooples, 695 €.
Pantalon en velours
côtelé, DA/DA
Diane Ducasse,
335 €. Cagoule en
velours côtelé, et
boots en cuir, Julien
David, 853 €.
Long trench en coton,
American Vintage,
250 €. Veste de
tailleur en laine,
The Kooples,
445 €. Gilet en laine
vierge, Véronique
Branquinho, 767 €.
Chemise en crêpe
de Chine, Vanessa
Seward. Jupe-culotte
en cuir nappa,
Maison Ullens,
1 750 €. Cagoule
en cuir vintage,
Surplus Doursoux.
Mitaines en cuir et
peau façon poulain,
Causse, 320 €.
Chaussettes en laine,
Falke. Boots en cuir,
Julien David, 853 €.
232
rubrique
miss vogue Longue cape en drap
de laine vierge
à fermoirs
brandebourgs, Forte
Forte, 618 €.
Combi-pantalon en
crêpe de laine,
Joseph, 995 €. Veste
cintrée en denim,
Guess. T-shirt en
coton, Majestic
Filatures. Ceinture
vintage en cuir,
Surplus Doursoux.
Boots en cuir,
APC, 350 €.

octobre 2017
Manteau en drap
de laine, 2 730 €, veste
deux boutons, 1 930 €,
et pantalon oversized
assortis, 700 €,
Ermanno Scervino.
Blouse à lavallière en
coton rayé, MSGM,
295 €. Ceinture en
cuir, Hermès, 665 €.
Lunettes de soleil,
Julbo, 120 €. Mise
en beauté Petros
Petrohilos. Coiffure
Christian Eberhard.
Production locale
Kitten. Assistante
réalisation Marjorie 
Chanut.
Des chercheurs de renom* ont découvert
que le Resvératrol de Vigne, breveté par Caudalie,
relance la production naturelle d’acide hyaluronique.

UNE EFFICACITÉ PROUVÉE :

91%
DES FEMMES
85%
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TROUVENT LEUR PEAU TROUVENT LEURS RIDES TROUVENT LEUR PEAU
RAFFERMIE (1) LISSÉES (2) PLUS DENSE DÈS 7 JOURS (1)

N°1 DE L’ANTI-ÂGE
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beauté 237

Par Frédérique Verley, Christelle Baillet et Carole Sabas. Photographe Alique. Réalisation Célia Azoulay.

OCTOBRE 2017
238
beauté
Détecteràlaseconde Optimisme anti-âge
près ce qui nous fait Être optimiste retarderait le vieillissement ! C’est ce que
viennent de mettre en évidence Elizabeth Blackburn, biologiste
vieillir. Anticiper les moléculaire, et Elie Puterman, membre du département
de l’université de psychiatrie de Californie. Leur étude, menée
dérèglements minutieux sur 250 cas, démontre que «les télomères nous écoutent,

du corps. Aider la peau sont conscients de notre activité sportive, notre alimentation…».


En clair : être cynique, ressasser des idées sombres ou râler

à s’autoguérir. Les données pour un rien aurait une incidence négative sur ces
chaînes moléculaires situées à l’extrémité des chromosomes.

changent. Et notre Du coup, l’ADN n’est plus parfaitement répliqué lors


des divisions cellulaires et le vieillissement s’accélère. Être

riposte aussi. Voici les bienveillant envers soi, les autres et s’adonner aux activités
de yoga, de méditation ou au running pour évacuer les
dernièrestechniques idées noires et vieillir moins vite ? Une sérieuse piste à suivre…

pour paraître toujours Injections en prévention


plus fraîche demain Les filles qui commencent les injections tôt avancent que

qu’aujourd’hui. c’est pour retarder l’apparition des rides. Bonne idée ou pas ?


«Bonne idée», répond d’emblée Anne Grand-Vincent, médecin
esthétique : «De micro-interventions peuvent effectivement
retarder l’alourdissement du bas du visage et la perte des volumes
Anticipation physiologique sur la partie supérieure. Renforcé, restructuré, il vieillira moins
vite et mieux.» Comment ?
Si 15 % de notre ADN abrite notre patrimoine génétique (sur
7 générations), les 85 % restants se modulent en fonction de notre Avec du botox dans les rides du lion et du front, pour
mode de vie. Des études récentes ont effectivement prouvé que diminuer les contractions. À quel moment ? Quand elles
5 paramètres intervenaient dans le processus : l’alimentation, ne sont pas encore visibles au repos, mais seulement lors
l’activité sportive, la gestion du stress, le plaisir ressenti dans son du froncement. «Agir à ce moment clé permet de retarder
travail et la qualité de son réseau social. D’où l’importance d’agir le cassement de la ride et de garder un regard plus doux, plus
ensuite sur ces paramètres pour améliorer sa santé en général, joyeux» (à partir de 300 €).
et sa santé cutanée en particulier. «Justement, concernant la
Avec de l’acide hyaluronique au niveau du sillon
peau, en plus d’optimiser son ADN, on peut désormais anticiper
nasogénien. «Piquer la peau provoque une fibrose qui stimule
la façon dont elle va vieillir en détectant, bien en amont, ses
la production de collagène. Ce qui se traduit par un
carences et ses faiblesses. L’objectif étant évidemment de prévenir
comblement naturel qui diminue la profondeur de la ride,
tout dérèglement (souvent sournois et invisible) et de la faire
même une fois l’acide hyaluronique injecté disparu.»
fonctionner le mieux possible, le plus longtemps, pour qu’elle
À combiner idéalement avec une goutte d’acide hyaluronique
vieillisse moins vite», explique le Dr Valérie Leduc, qui vient
au niveau de l’encoche mentonnière, à effet tuteur pour
d’ouvrir un nouveau cabinet dédié à la «Médecine de la beauté»
maintenir l’apparence d’un ovale parfait plus longtemps
(rue Chambiges, 75008 Paris).
(à partir de 350 €).
Du Skinbooster Light sur les lèvres. Au niveau de la lèvre
Scan cutané minute
Dans son cabinet, le Dr Leduc pratique notamment le bilan
blanche quand celle-ci est très déshydratée, pour lui redonner
de la substance, et sur le contour afin de le fortifier et de
Oligo-Scan, qui analyse, en direct, notre fonctionnement interne retarder l’arrivée des micro-rides verticales (à partir de 350 €).
et cutané. Après un questionnaire ultra-détaillé portant sur nos
habitudes de vie, un appareil qui ressemble à une souris
d’ordinateur vient mesurer, par spectrométrie, dans la paume de
la main, nos réserves tissulaires en 20 oligo-éléments et minéraux
Machine à remonter le temps
Aussi relaxant qu’un massage aux pierres chaudes, et aussi
+ 14 métaux lourds. «On sait aujourd’hui que les oligo-éléments efficace qu’une séance d’injection, le Legacy de Valérie Leduc
et les minéraux régissent le bon fonctionnement des cellules. rafraîchit la peau, retend les traits et ravive l’éclat. Ici,
Et que le stress oxydatif les abîme, précise Valérie Leduc. Cet la radiofréquence est combinée, pour la première fois, à des
appareil me donne donc une bonne idée de l’état de l’organisme à champs électromagnétiques, pour faire monter la température
un instant T et m’indique ce qu’il faut corriger pour que la peau de la peau jusqu’à 42° en surface et 50° au niveau de l’hypoderme.
fonctionne de manière optimisée.» On y découvre que certains L’intérêt ? «Pendant que la radiofréquence active la formation
métaux lourds (comme le cadmium) nous empoisonnent, qu’il de collagène et d’élastine, les champs électromagnétiques, eux,
nous manque pas mal de magnésium et de zinc, que nos intestins stimulent le réseau vasculaire situé sous la peau pour drainer
sont fragilisés et que nous sommes en acidose. Autant de facteurs les déchets et oxygéner les cellules. À raison d’une séance par
qui font vieillir la peau plus vite et qu’il nous est possible de semaine, c’est l’assurance d’un teint ultra-pur, de joues rebondies
corriger, le bon protocole à la clé (alimentaire et esthétique). et d’un éclat inouï qui ne faiblit pas.» (à partir de 240 €)

octobre 2017
crédits photo

beauté 239

Peau satinée avec la Lotion Revitalisante


à la Rose Absolue Precious Cells de Lancôme.
Pull col roulé, Wolford. Mise en beauté
Benjamin Puckey. Coiffure Diego
Da Silva. Manucure Géraldine Holford.
Assistante réalisation Tanya Ortega.

xxxxx 2017
«La cosméto de demain se veut bienveillante avec l’épiderme.
Comment ? Grâce au concept du “self healing”, à savoir remettre
la peau en parfait état de marche, pour qu’elle se répare toute seule
Autoguérison cosmétique et qu’elle retrouve sa santé optimale. Les femmes ne souhaitent
plus être dans l’anxiété des rides. À la place, elles cherchent des
«Décimer l’écosystème cutané à formules qui redonnent au visage sa fraîcheur initiale, synonyme
coupsdepeelingsoud’actifshautement de pleine santé, de jeunesse. D’ailleurs, aujourd’hui, un soin
intrusifs est une hérésie !» cosmétique qui se respecte devrait leur permettre de zapper
— Sue Y. Nabi, fondatrice d’Orveda, après vingt années chez L’Oréal. l’étape fond de teint, parce que leur peau rayonne naturellement.»

octobre 2017
beauté 241

Dans cet esprit,


voici 9 soins guérisseurs :
Le Sérum Duo Revitalisant Confort Suprême de Galénic
Sa formule liquide thermosensible fond avec la chaleur
Docteur miracle
Dans la Silicon Valley, le Dr Molly Maloof aide investisseuses et
de la peau pour mieux l’abreuver de ses actifs hydratants chefs d’entreprises surmenées à vieillir moins vite. En combinant
et relancer ses fonctions réparatrices de l’intérieur (60 €). médecine et technologie d’avant-garde, elle leur concocte
des protocoles 100 % personnalisés, avec tarifs à la hauteur de
La Crème Resilience Lift Night d’Estée Lauder qui, pour
ses ambitions. L’objectif étant de les aider à manager leur stress
la première fois, booste en simultané, et non pas séparément,
et à stabiliser leurs performances au plus haut niveau, sans avoir
la production naturelle de collagène et de fibronectine.
recours aux médicaments dont elles ont tendance à abuser.
Pour que la peau renforce sa structure toute seule (116 €).
Sa batterie de tests révèle des milliers d’indices pour lui permettre
Le Sérum One Essential Skin Boosting Super de Dior accélère ensuite de prescrire régime et lifestyle optimisés. «Cette approche
le processus d’autophagie de la peau, processus essentiel de personnalisée est le futur des cabinets médicaux, explique-t-elle
recyclage des déchets. Purifié de tout polluant, son mécanisme en substance. Demain, les spécialistes de l’anti-âge se baseront non
d’autoréparation peut fonctionner à plein régime (120 €). seulement sur les analyses sanguines, mais aussi sur les facteurs
génétiques, physiologiques et psychologiques.» C’est déjà
La Crème Sisleÿa L’Intégral Anti-Âge Contour des Yeux
son cas, puisqu’elle analyse 170 bio-marqueurs essentiels qui
et des Lèvres de Sisley En profondeur, le complexe protéique
dessinent un portrait général de la personne, à travers sa
de levure et de soja permet aux télomères de mieux gérer
composition chimique, son métabolisme, son génome, son
le stress comportemental. En surface, l’outil massant active
microbiome, ses hormones, ses marqueurs immunologiques…
la microcirculation (155 €).
Ils lui permettent de définir avec précision un protocole complet
La Crème Protection Totale Jour Future Solution LX (nutrition, acupuncture, ostéopathie, sport) pour faire en sorte que
de Shiseido Développée avec un chasseur de plantes, la personne vieillisse le moins vite possible. mollymaloofmd.com
elle abrite un végétal capable de favoriser l’expression
de la sirtuine 1*1, à l’origine du pouvoir de guérison
originel de la peau (325 €).
La Sève primordiale d’Orveda, dont le duo enzyme
marine + pré-biotique naturel aide la barrière de la peau
à se réparer en continu. En bonus, le kombucha, thé noir
sucré fermenté, lui assure un éclat maximal (125 €).
LeMasqueGlobalHautePerformanced’OlivierClaire
Au fil du temps, les cellules natives de criste marine
augmentent la vitalité des cellules souches épidermiques.
D’où un épiderme qui retrouve une forme olympique
pour se passer de maquillage (130 €).
La Crème Techni Liss Cica Expert de Payot De la
centella asiatica cicatrisante, de la malachite absorbeuse
de mauvaises ondes et de l’acide hyaluronique
repulpant : une crème miracle après une séance chez
le médecin esthétique (28,50 €).
L’EGF + 2A Daily Treatment de Bio Effect Un mix
d’acides férulique et azélaïque qui protège tellement
bien la peau de l’oxydation qu’elle peut se régénérer
pleinement, et donc vieillir moins vite (195 €).

Pilates du visage
Jocelyne Rolland, la kiné connue pour redessiner la silhouette
de ses patientes via des cours de Pilates rajeunissant, vient
de décliner sa méthode pour le visage avec Payot. «À l’instar
du corps, le visage est constitué de muscles forts et faibles,
les premiers étant souvent trop crispés, les seconds,
trop lâches. Un déséquilibre qui s’accentue avec l’apesanteur
et nos mauvaises habitudes : mâcher et dormir toujours du
même côté, par exemple.» Posture de la tortue, du serpent,
de la chouette : la Gym Beauté Payot propose
un enchaînement de 11 exercices ludiques. En un mois,
la pression entre les muscles est harmonisée, les asymétries
corrigées et les traits reposés. À télécharger sur payot.com
242
beauté
Couleursspontanées
Les nouveaux pigments organiques, portés par des textures
évolutives, s’appliquent désormais au doigt, de façon intuitive, pour
une beauté spontanée, presque primitive.
Par Mélanie Defouilloy. Photographe Charlotte Wales. Réalisation Célia Azoulay.

octobre 2017
TEINT LUMINEUX.
RÉGÉNÉRATION. HYDRATATION.
Skincolor de la MerTM

L’art d’une belle peau.


Réinventez à l’infini vos rituels beauté avec Skincolor de la Mer.
Cette collection luxueuse allie avec harmonie couleurs éclatantes
et formules soin aux pouvoirs régénérants, pour un teint parfait.
Se fondant délicatement à votre peau, elle l’illumine d’une nouvelle vitalité.

NOUVEAU
La Poudre Pressée Transparente

CremedelaMer.fr
Retrouvez-nous sur : LaMerFrance LaMer La Mer France
244
beauté

florent tanet
Et si, après avoir testé les différentes
formes de pinceaux, tous les types
de blenders et diverses matières
d’éponges, on revenait tout simplement
à l’application des fards au doigt ? Coloriage Aussi régressifs qu’addictifs, les rouges mats
d’Axiology aux allures de pastels XXL colorent toutes les bouches
«Back to basics !» C’est en ce moment même le cri de guerre au premier passage. Natural Lip Crayon, Axiology, 29 € (sur bazar-bio.fr).
de Peter Philips, directeur de la création et du maquillage Dior.
Marqueur à yeux Pour un aplat XL ou un trait XS, leur mine
«Appliquée avec la pulpe du doigt, la matière réchauffée
crémeuse glisse sur la paupière avec une facilité déconcertante.
à la température corporelle est plus vivante, moins figée, pour
Modulées au doigt, les couleurs jouent le mix and match pour un
un résultat forcément plus réaliste.» Beaucoup plus intuitives,
smoky chargé d’audace. Les Ombres Hypnôse Stylo, Lancôme, 28,75 €.
les nouvelles formules autorisent aussi plus facilement les
retouches, comme l’explique Nicolas Degennes, directeur Tap-tap de glow Tapoter une feuille de papier sur le visage
artistique maquillage et couleur Givenchy : «On peut presque pour déposer les pigments de blush, de bronzer ou d’highlighter :
parler de beauté évolutive. Suivant la courbe du soleil, un nouveau geste plutôt ludique, qui va, en prime, un cran plus
l’évolution de la lumière, l’heure de la journée, l’envie loin dans l’application de pigments à l’instinct.
du moment, on rajoute par touches, du bout des doigts, les Glow-Geous Trio, Mai Couture, 20 € (en exclusivité chez Sephora).
pigments, pour une progression intéressante du maquillage.»
Métal en fusion Fard nomade inspiré des backstages, ce mini-
tube à canule renferme une crème de métal à la texture
Pigment tattoo Une fois les pigments déposés sur les lèvres à
évanescente vraiment bluffante. Appliquée au doigt, elle laisse
l’aide de l’applicateur, il est conseillé de prélever un peu de matière
sur la paupière un fini chromé inédit. Metalizer, Dior, 24 €.
et de l’étirer au doigt sur les pommettes, à l’instinct. Flush de
fraîcheur assuré. Tatouage Couture Matte Stain, Yves Saint Laurent, 34,60 €. Blush évolutif «Travaillées de manière intuitive, les textures à
transformation sont magiques», dixit Nicolas Degennes. Comme
Palette intuitive Correcteur + blush + highlighter = un trio
cette formule noire à l’éosine qui réagit au pH de la peau, pour
de textures fondantes et crémeuses à moduler du bout du
une teinte rosée sur mesure. Blush Noir Révélateur, Givenchy, 36,50 €.
doigt, à tout moment de la journée. Bref, le compagnon de voyage
le plus chic du moment. Palette Essentielle, Chanel, 60 €. Mise en beauté Lisa Eldridge pour Lancôme. Coiffure Christian Eberhard.

octobre 2017
L’EAU MICELLAIRE
DERMATOLOGIQUE

LA BIOLOGIE AU SERVICE DE LA DERMATOLOGIE


NAOS FRANCE, SAS au capital de 10 091 400 €, RCS Lyon 817 485 725, 75 Cours Albert Thomas – 69003 LYON. - SC-AF (0218 - Mai 2017)
246
beauté
Néo-colognes
2.
Non pas une, ni deux, mais cinq
colognes qui, pour la première fois,
combinent leur fraîcheur au sillage
rémanent d’un parfum. Derrière
ce quintette : Anne Flipo, Alberto Morillas,
Fabrice Pellegrin, Élise Bénat et Juliette
Karagueuzoglou, cinq grands nez donc, qui
ont reçu pour unique brief de se focaliser sur la
naturalité. À l’arrivée, Tubéreuse Hédonie, Thé
Fantaisie, Néroli Facétie, Cassis Frénésie et
Verveine Utopie prouvent, s’il le fallait encore,
que la cologne n’a pas fini de se réinventer.
Collection Les Extraits de Cologne, Roger & Gallet,
30 ml, 29 €.

3.
Par Christelle Baillet et Mélanie Defouilloy.

Lifestyle
cosmétique

david sims ; presse


1.
Une vie en connexion avec la nature. Une
alimentation bio, végétale, la plus saine
possible. Des mantras bienveillants à
répétition… À défaut de pouvoir mener la
green life de Susanne Kaufmann, on peut
adopter son duo de soins Advanced Anti-
Aging System jour et nuit. Son credo :

Dressing à lèvres
Quand Olivier Rousteing, creative director Balmain,
aider la peau à se remettre d’équerre, via
un concentré de plantes provenant de la flore
alpine de la forêt autrichienne de Bregenz, pour
repense l’univers coloriel de Color Riche, le rouge à lèvres qu’elle puisse relancer tous ses processus de
best-seller de L’Oréal Paris, cela donne 12 teintes au diapason production : collagène, lipides, antioxydants.
de sa mode très axée sur la diversité. «Une notion qui Advanced Anti-Aging System Day (310 €) et Night (360 €),
m’est chère puisque, via mes collections et ma Balmain army, Susanne Kaufmann.
je mets en lumière une grande mixité de femmes, venues
d’univers différents.» À l’arrivée, des couleurs wild, urbaines
ou disco, qui matchent avec toutes les carnations.

4.
Rouge Color Riche L’Oréal Paris x Balmain, 16,90 €.

Les couleurs de Victoria


Après le succès de sa première collection maquillage pour Estée
Lauder, Victoria Beckham imagine la saison 2 de cette série déjà
collector. Au programme, 10 best-sellers réédités et 18 nouvelles
pépites, comme l’Eye Ink Mascara pour une frange de cils
en 3 dimensions, le Matte Lipstick Black Cassis pour des lèvres
burgundy ou la poudre Skin Perfecting à effet Photoshop.
Collection Victoria Beckham x Estée Lauder en édition limitée, de 30 à 80 €.

octobre 2017
Créaline
H2O
L’EAU MICELLAIRE DERMATOLOGIQUE
BIODERMA a révolutionné l’hygiène du visage et le démaquillage
des peaux sensibles en créant la 1ère eau micellaire*

CULTE
Son flacon iconique
reconnaissable entre tous est vendu toutes
les 2 secondes dans le monde**.

DERMATOLOGIQUE
BIOLOGIQUE Créée avec et pour les dermatologues,
Les micelles de Créaline H2O dont sa formule minimaliste nettoie et
la structure est très proche de la démaquille les peaux sensibles en
composition naturelle de la peau, respectant leur équilibre naturel.
répondent au concept de N°1 des prescriptions***.
formulation BIODERMA :
le mimétisme biologique. PURE
Une eau hautement purifiée,
de qualité pharmaceutique.
EFFICACE
Ses micelles capturent les impuretés APAISANTE
en un seul geste pour un nettoyage Les actifs apaisants et
sain et profond. décongestionnants de Créaline
H2O préviennent les sensations
d’irritation. La peau est
confortable et apaisée.
RÉVOLUTIONNAIRE
Une technologie micellaire inventée
par les biologistes du
HAUTEMENT TOLÉRÉE
Laboratoire BIODERMA dès 1991. Son complexe naturel breveté
augmente le seuil de tolérance
cutané. Son pH physiologique
similaire à celui de la peau assure
MINIMALISTE une excellente tolérance.
Un minimum d’ingrédients pour
une efficacité maximale.

*Dès 1991
** Ventes sell-in Créaline / Sensibio H2O tous formats confondus Monde, en cumul fixe annuel à fin décembre 2016 (données internes Laboratoire BIODERMA)
***Source Xponent 2016 – N°1 en quantités prescrites sur le marché des peaux sensibles – Formats 250 ml et 500 ml
NAOS FRANCE, SAS au capital de 10 091 400 €, RCS Lyon 817 485 725, 75 Cours Albert Thomas – 69003 LYON. - SC-AF (0218 - Mai 2017)
248
beauté
Teint au
6.
pigment près
Avec ses 72 000 possibilités, le
teint Lancôme va un cran
plus loin dans le maquillage
sur mesure. Après un scan
du front, de la joue et du cou,
on choisit son niveau de couvrance et
son degré d’hydratation. Puis la machine
effectue le mélange en live devant
nous. À l’application, le résultat est
bluffant de réalité, car la teinte correspond
au pigment près à sa propre carnation,
l’effet peau parfaite en plus. Une merveille !
Le Teint Particulier, Lancôme, 89 €
(à l’espace beauté des Galeries Lafayette).

david sims ; presse


5. Velours cutané

8.
L’iconique Crème de la Mer en version totalement mate, c’est la bonne idée
du moment. Ici, pour velouter la peau tout en scellant son hydratation,
une poudre microfine d’argile, algues et minéraux marins, abrite une myriade
de sphères désaltérantes enrobées d’une membrane gel à effet frisson. Parenthèse
Le tout, doublé d’une infusion de Miracle Broth et d’un concentré Lime Tea
anti-radicalaire. Bref, l’assurance d’un teint à la fois mat et éclatant.
L’Émulsion Régénération Intense Matifiante, La Mer, 250 €.
orientale
Surplombant la Méditerranée, le spa

7.
Clarins du palace La Badira à Hammamet
offre une vue panoramique à couper
le souffle. Après quelques brasses dans la
piscine mi- intérieure mi-extérieure,
on lâche prise dès que le protocole exclusif

La bouche de Pat
«Lorsqu’un produit vient du cœur, il ne faut pas deux ans pour
débute : hammam, gommage traditionnel,
enveloppement au rhassoul puis modelage
avec les huiles bienveillantes Clarins.
le développer, annonce d’emblée Pat McGrath. Il n’a fallu L’esprit ailleurs et le corps en flottaison,
que huit semaines à mes équipes pour sortir ces rouges à lèvres ! contempler la mer en sirotant un thé
Heureusement, car en backstage, où on est pressurisés pour à la menthe devient purement méditatif.
innover en très peu de temps, ils me sont indispensables.» Soin Signature Clarins à La Badira, 2 heures, 91 €.
Signe distinctif ? Leur teneur en actifs réparateurs. Appliqués labadira.com
à l’instinct, ils allument n’importe quelle bouche, laissant
à sa surface un effet surhydraté. «Parce qu’aujourd’hui,
un produit de maquillage qui ne soigne pas n’a plus lieu d’être.»
À partir de 55 £, en exclusivité sur netaporter.com

octobre 2017
C’EST DANS
LA PEAU
QUE BIODERMA A TROUVÉ
L’INSPIRATION POUR
DIMINUER SA SENSIBILITÉ.
DURABLEMENT

Créaline
H2O
L’EAU MICELLAIRE DERMATOLOGIQUE
NETTOIE, DÉMAQUILLE, APAISE
Les micelles de Créaline H2O,
dont la structure est très proche de la
composition naturelle de la peau,
agissent en parfaite osmose avec elle.
Formulées dans une eau hautement purifiée,
elles capturent les impuretés en un seul geste,
pour un nettoyage sain et profond qui
respecte l’équilibre naturel de la peau,
même sensible.
La peau est confortable et apaisée.
Durablement.

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251
Par THÉODORA ASPART. Photographe DAVID SIMS. Réalisation EMMANUELLE ALT.
Pull col roulé en cachemire, Barrie. Sautoir en perles, Chanel.

252 cover girl


253
254
as loin de dix ans que le monde regarde de Vos acteurs et actrices modèles ?
près Cara Delevingne, Londonnienne bien née, S’il faut choisir, je dirais Meryl Streep, Helen Mirren,
biberonnée aux bonnes manières de l’upper class avec Morgan Freeman, Tilda Swinton et Cate Blanchett.
lesquelles elle prend souvent des libertés, reconnaissable Avez-vous des craintes, quant au monde du cinéma ? Hollywood peut
à «son petit visage, ses sourcils épais et sa silhouette être un endroit cruel…
d’oiseau gracile», dixit Karl Lagerfeld, fidèle entre Jouer est quelque chose de très personnel, et tous les métiers
les fidèles, et l’un des premiers à l’avoir fait défiler. qui vous rendent vulnérable sont effrayants, surtout s’ils
D’autant plus it-girl qu’elle est un peu bad girl, tatouée sont votre plus grande passion. La peur va forcément de pair
et nouvellement rasée, l’idole des réseaux sociaux n’est avec le fait de vivre son rêve. La peur d’échouer, de ne pas être
certainement pas à un dérapage ni à une photo de french apprécié, de ne pas durer. J’essaie de me concentrer sur les
kiss près. Pas prude et à 99 % défiltrée, elle se plaît aspects positifs de ma carrière et de ne pas me laisser dévorer
à donner des explications circonstanciées sur sa par mes inquiétudes.
«sexual fluidity» (i.e. naviguer de filles en garçons sans Vous êtes une star des réseaux sociaux et ne semblez vous censurer
s’embarrasser des étiquettes), quand elle n’arpente sur rien de ce que vous partagez avec vos followers – 40 millions
ni podium ni plateau ciné. Car après avoir affolé les sur Instagram, tout de même. Important, cet échange ?
créateurs, Cara Delevingne intéresse aujourd’hui Extrêmement ! Pourquoi me retenir ? Je suis
les réalisateurs. Dernier en date : Luc Besson, qui lui expressive et j’ai des opinions. Je ne vais pas lisser
a confié le rôle de Laureline dans Valérian et la Cité mon image pour les réseaux sociaux, je déteste
des Mille Planètes, sorti cet été. faire semblant. C’est très libérateur pour moi
Encore plus inattendu, elle signe cet automne son de me livrer honnêtement sur ce qui m’arrive et
premier roman, tenu secret à l’heure où l’on écrit, mais ce que je ressens.
dont on connaît le postulat de départ : la mort d’une Ça fait quoi, d’être un modèle pour des millions de jeunes filles ?
ado, laissant un message posthume à son groupe d’amis. L’idée d’avoir de l’influence m’honore et me terrifie. Je ne suis
Oiseau gracile, mais drôle d’oiseau, tout de même… pas parfaite. Je suis jeune, j’apprends encore à me connaître.
C’est pour ça que je suis tellement transparente sur les
réseaux : je me dis qu’il vaut mieux montrer à ces filles que
la confusion et le doute sont des choses normales, quand on
Comment partagez-vous votre temps entre mannequinat et cinéma, grandit. J’aime l’idée qu’on grandisse ensemble, d’ailleurs.
aujourd’hui ? Ce mois-ci sort Mirror Mirror, votre premier roman. Pourquoi cette
C’est sur le cinéma que je me concentre en ce moment, envie d’écrire, en plus de tout ce que vous faites déjà ?
je consacre toute mon énergie à réussir en tant qu’actrice. Parce que mes lectures m’ont toujours aidée et
Je continue à collaborer avec quelques marques, mais de guidée. J’avais envie de rédiger quelque chose
manière beaucoup plus sélective qu’avant – et j’ai la chance qui ait un impact positif sur la jeune génération
que toutes comprennent mes nouvelles contraintes de à mon tour. Je ne me suis pas pressée, j’ai pris
planning. le temps de construire une trame percutante et,
À quoi attribuez-vous votre profond désir de jouer ? je l’espère, inspirante.
À ma curiosité permanente. Je trouve fascinant de voir Ce qu’aborde le livre ?
comment se construit un film, comment s’élabore une La découverte de soi. Les challenges que vous rencontrez
narration. Ça m’a toujours intriguée. Quand j’étais petite, quand vous êtes jeune et en pleine quête de vous-même.
je passais mon temps à faire des spectacles à l’école ou L’importance des amitiés et de l’amour – y compris de soi.
à la maison, avec mes sœurs. Ça exerçait mon imagination, On est dans l’autobiographie ?
m’apprenait déjà à explorer différentes émotions… Absolument pas. J’ai tenu à être libre dans
Qu’est-ce que chaque nouveau rôle vous apporte, sur le plan personnel ? la création de ce récit. Il ne faut y voir aucune
Tous les personnages que je joue m’enseignent corrélation avec les événement de ma vie.
quelque chose. J’essaie de voir à travers leurs yeux, Après quoi courez-vous, au fond ?
de changer de perspective... Il y a du bon et du Je ne dirais pas que je cours après quoi que ce soit. J’ai des
mauvais. En tout cas, j’en retiens toujours une leçon. passions – beaucoup, d’accord – que j’essaie simplement
Le rôle dont vous rêvez ? d’assouvir. Tout ce que je veux, c’est être fière de ce que je fais.
J’adorerais interpréter la féministe américaine Et éprouver de la satisfaction à la fin de la journée.
Gloria Steinem, ou bien une femme
présidente. J’aimerais aussi avoir l’occasion de Mirror Mirror (Hachette Romans), sortie le 4 octobre.
jouer un personnage «gender fluid», peut-être
même un rôle masculin.
Que retirez-vous de votre expérience avec Luc Besson ?
De mes expériences, plutôt… Luc est un visionnaire,
Pull col roulé en cachemire, Barrie. Sautoir en perles, Chanel.
ce que j’ai fait pour ce film marquera sans doute ma carrière
Maquillage Rimmel avec la BB Cream légère Light, le Brow
à jamais. Il m’a inculqué la confiance en moi, pour Shake Filling Powder Medium Brown, le Mascara Volume Shake Black
commencer. Sa manière de diriger est à la fois si précise et, sur les lèvres, l’Hydra Renew Sheer & Shine Woke Up Live This.
et pleine de considération pour vous que vous vous sentez Mise en beauté Hiromi Ueda. Coiffure Pierpaolo Lai. Manucure
immédiatement assurée et valorisée. Adam Slee. Assistante réalisation Talia Collins.

cover girl 255


Photographe DAVID SIMS. Réalisation EMMANUELLE ALT.

Robe lingerie en satin, collier «Rose» en cuir verni (porté à la taille), boucle d’oreille «Smoking» en cristal argent, et sandales «Freja»
en cuir verni, Saint Laurent par Anthony Vaccarello. Collants Tabio.
Trench en cuir, Ralph Lauren Collection. Jupe en jersey de coton, SportMax. Boucles d’oreilles «Reef» en laiton et perles de verre, Céline. Collants, Tabio.
Boots en gomme et dentelle, Philosophy di Lorenzo Serafini. page de droite, bustier corseté et jupe tube en bandes d’élastique, Dolce & Gabbana. Boucle d’oreille «Smoking»
en cristal argent, Saint Laurent par Anthony Vaccarello. Chaussettes, Wolford. Escarpins en cuir entièrement pailleté, Isabel Marant.
Robe en velours enduit rebrodé de dentelle de soie, Louis Vuitton. page de gauche, robe «Cœur» en velours, Chloé. Gants en cuir, Causse. Boucle d’oreille «Smoking»
en cristal argent, Saint Laurent par Anthony Vaccarello. Tour de cou en métal et strass, Isabel Marant.
Chemise en crêpe de Chine, et jupe en cuir verni, Fendi. Boots en gomme et dentelle, Philosophy di Lorenzo Serafini. page de droite, trench en PVC translucide,
Burberry. Boucles d’oreilles «Reef» en laiton et perles de verre, Céline. Boots en gomme et dentelle, Philosophy di Lorenzo Serafini.
Manteau en tissu technique façon astrakan, et boucle d’oreille «Wart Buckle» en laiton, Balenciaga. page de gauche, robe courte en tulle brodé de pastilles
à encolure bijou, Miu Miu. Boucle d’oreille «Smoking» en cristal argent, Saint Laurent par Anthony Vaccarello. Mise en beauté Hiromi Ueda. Coiffure Dufy.
Manucure Brenda Abrial. Production locale Laura Holmes. Post-production SKN Lab. Assistante réalisation Jade Günthardt. Remerciements à l’hôtel Meurice.
Photographe GLEN LUCHFORD.
Réalisation ALEKSANDRA WORONIECKA.

Robe en lacets de cuir, et cuissardes


en agneau velours, Balmain.
Boucles d’oreilles en cristaux Swarovski,
Jeremy Scott.
Robe en tulle rebrodé de paillettes et métal, Miu Miu. Ceinture en cuir et métal, Alexandre Vauthier. Boucle d’oreille en métal doré, Margi Darika.
Robe en soie entièrement brodée de cristaux, et bottes en cuir entièrement recouvertes de
cristaux, Saint Laurent par Anthony Vaccarello. Boucle d’oreille en métal argenté et
strass, Mulberry. page de gauche, manteau en chèvre, Bottega Veneta. Ceinture
en cuir, Elisabetta Franchi. Boucles d’oreilles en strass, Racil. Bottes en cuir entièrement
recouvertes de cristaux, Saint Laurent par Anthony Vaccarello.
Robe en jersey doré et Lurex imprimé, et boucles d’oreilles en
cristaux Swarovski, Isabel Marant. Chocker en perles et
chaînes entrelacées de cuir, Chanel. page de gauche, top en
satin brodé de sequins, et pantalon en laine technique stretch,
Emporio Armani. Ceinture en fils de métal doré et 
veau velours, Balmain. Boucles d’oreilles en laiton et strass,
Saint Laurent par Anthony Vaccarello.
Maquillage Dior avec le Diorskin Nude Air Luminizer Serum
003, le Diorblush Amber Show, la Palette 5 Couleurs
Magnify, le Mascara Diorshow Pump’N’Volume Black Pump,
et sur les lèvres, le Dior Addict Care & Dare Gentle Red.
Ongles laqués avec le Vernis à Ongles Dior 996 Poison.
Manteau court en shearling blanc, Wanda Nylon. Robe en maille cristal à col montant et
manches bouffantes, Dolce & Gabbana. Boucles d’oreilles en laiton et strass, Saint Laurent par Anthony Vaccarello.
Robe en cachemire côtelé et fine maille dorée, Alexander McQueen.
Chocker en perles et chaînes entrelacées de cuir, Chanel.
Boucles d’oreilles en strass, Racil. page de droite, blouse en satin de soie,
jupe en tweed irisé ; et chocker en perles, strass et métal, Chanel.
Boucles d’oreilles en cristaux Swarovski, Isabel Marant.
Chemise à épaulettes et pantalon oversized en soie lamée plissée, Mugler. Collier Ligia Dias.
Robe plissée en soie et Lurex, Loewe. Ceinture en cuir et métal, Alexandre Vauthier. Boucles d’oreilles
en strass, Racil. page de droite, pull en maille de laine brodée logo en strass, Blumarine. Ceinture
vintage, Valois Vintage Paris. Leggings en dentelle façon léopard, Alexander Wang. Boucles d’oreilles
en métal et cristaux Swarovski, Isabel Marant. Mise en beauté Yadim. Coiffure Didier Malige.
Manucure Betina Goldstein. Production GE Project. Assistantes réalisation Aline de Beauclaire et
Samantha Rhodes. Remerciements à Rafael Shore et Jared Strugala chez Venice Dynamics.
Par CLOVIS GOUX. Photographe LACHLAN BAILEY. Réalisation CLARE RICHARDSON.
Top en crêpe noir à manches oversized froncées, et bermuda en cuir, Saint Laurent par Anthony Vaccarello.

entretien 283
charlotte gainsbourg a grandi dans un très chic hôtel nécessaire et je me suis plongée dans les émotions
particulier du 7e arrondissement de Paris. Fruit des amours que je ressentais pour ne pas en sortir. C’était une mémoire
passionnées, et très médiatiques, du couple le plus sulfureux de que je faisais fonctionner et un état que j’entretenais.
la France des années 70, ses petits déjeuners, rue de Verneuil,
Il y a une forme d’impudeur dans ce disque. Est-ce que vous vous êtes
se déroulaient souvent face à l’objectif d’un photographe de
fixé des limites ?
Paris Match. Jane Birkin et Serge Gainsbourg carburaient alors
Je me suis toujours considérée comme très impudique malgré
à un savant mélange de provocations et de tubes incendiaires.
ma réserve et ma timidité. Pour faire le métier d’actrice, il faut
Un peu paumée dans cette twilight zone où les murs étaient
être très impudique. C’est ce qui me plaît d’ailleurs, et qui guide
peints en noir comme dans la tanière de Dracula et où les
mes choix : j’ai accepté de travailler avec Lars Von Trier pour
frontières entre l’ombre et la lumière avaient méthodiquement qu’il m’embarque dans des sphères que je ne m’autorise pas.
été effacées, Charlotte Gainsbourg a réussi très tôt, comme Ce qui a toujours caractérisé mon père, contrairement à l’image
par miracle, à trouver sa place : celle de L’Effrontée. Le film de qu’on a souvent de lui, c’est la pudeur, c’était quelqu’un de très
Claude Miller crée ainsi dès sa sortie, en 1985, un lien unique pudique et je suis tout le contraire (rires). Ça ne me fait pas peur,
entre son interprète et sa génération : les filles rêvaient de lui il n’y a que comme ça que je peux m’exprimer. Ma seule limite
ressembler, les garçons de l’embrasser. Trente-deux ans plus tard, serait l’excès de sentimentalisme, la mièvrerie. Ma pudeur est là.
ces adolescents sont devenus des hommes et femmes et Charlotte
Gainsbourg une grande actrice. Elle vit aujourd’hui à New York. Tout au long de ce disque, il est beaucoup question des premières fois.
Mais c’est dans le 7e arrondissement, à quelques pas de la rue de C’est quelque chose qui vous obsède ?
Verneuil, qu’elle nous attend. En jean et T-shirt noirs, Charlotte Oui et je le comprends aujourd’hui. Je veille, presque
a fui le soleil de midi. Cheveux courts coupés en bataille, teint amoureusement, sur mes souvenirs de L’Effrontée qui est ma
pâle, elle a les allures d’une héroïne tragique portant le deuil d’un première fois d’actrice avec un premier rôle. Je suis une grande
passé compliqué. Une façade qui s’effrite dès qu’elle vous claque nostalgique. Il y a une magie autour des premières fois. J’adore
la bise dans un grand sourire. Il y a quelque chose d’éternellement quand les choses arrivent d’elles-mêmes, je ne crois pas au hasard
juvénile dans la gravité de sa beauté. À 45 ans, elle est devant nous et j’aime bien trouver un sens aux choses, aux événements. J’ai
pour défendre «Rest», son meilleur album à ce jour. Celui où l’impression que ces premières fois, que l’on partage tous, sont
elle nous révèle enfin qui elle est. En compagnie de SebastiAn, plus fortes que nous. Je ne suis ni mystique ni croyante, mais dans
Paul McCartney et Guy-Manuel de Homem-Christo (de Daft les premières fois il y a quelque chose de religieux qui s’opère.
Punk), elle est parvenue, entre électro, disco, BO horrifiques Vous avez l’impression que cet album est une première fois ?
et réminiscences de l’épique passé paternel, à nous confier pour Oui, c’est évident. Je suis tellement fière d’avoir écrit tous
la première fois sa propre version des faits, avec ses mots, en les morceaux. Certains avaient été écrits par d’autres, mais on ne
français. Dans ce disque en forme d’autopsie, l’éclairage est cru, les a pas retenus, à part celui de Paul McCartney, mais bon,
parfois brutal : Charlotte Gainsbourg n’y a oublié aucun détail. là je suis quand même hyper fière de l’avoir sur l’album (rires).
Quel rapport entretenez-vous avec vos albums ? Vous vous exposez Est-ce que ça été difficile pour vous d’écrire en français ?
beaucoup plus avec «Rest» qu’avec les précédents, en livrant une vision À l’origine du projet, je pensais écrire en anglais, mais tout
très intime de vous… ce qui avait du sens, qui venait de Kate, me venait en français.
Je ne me suis pas dit : là, je vais parler de moi sans filtre. Mes Il y a quelque chose de moins naturel pour moi en anglais, ce
albums ont toujours été beaucoup plus personnels que mes films, qui rend les chansons un peu plus fabriquées, plus empruntées.
mis à part le premier qui était celui de mon père («Charlotte
for Ever» sorti en 1986) : c’était sa vision de moi. L’album avec Le disque exhale un parfum de romantisme sombre, parfois assez
Air, c’est moi qui donnais les thèmes, mais pas plus. Celui de proche de certaines ambiances de films d’horreur. C’était une direction
Beck était plus personnel car j’avais eu un accident très grave et que vous vouliez prendre ?
la mort m’obsédait. Mais pour «Rest», comme ce sont mes mots, Oui c’était mon idée de départ, j’avais envie de retrouver
du début à la fin, je n’avais pas le choix. Je ne suis pas un auteur- des thèmes enfantins, ces berceuses, ces ritournelles que l’on
compositeur professionnel, je ne sais pas comment écrire une entend dans certains films d’horreur mélangées à des références
chanson sans plonger dans mon intimité. musicales et cinématographiques des années 70 et 80.

Qu’est-ce qui vous a poussée à écrire ? C’était une manière de replonger dans votre enfance ?
J’en ai toujours eu envie mais c’est Beck qui, le premier, m’a Oui parce que l’enfance pour moi, ça n’a été que des films
suggéré de le faire, comme un exercice, pour me dégager d’horreur. J’ai été élevée à ça. Ma mère m’a quand même amenée
de mes peurs. Il avait senti à quel point j’étais cadenassée et voir Les Dents de la mer avec ma sœur quand j’avais 4 ans (rires),
effrayée à l’idée de livrer quoi que ce soit de trop personnel. elle ne s’est pas rendu compte car il n’y avait pas d’interdiction en
En tout cas, ça a commencé à me travailler. Lorsque j’ai rencontré Angleterre. Quand mes parents se sont séparés, j’avais mon père
pour moi toute seule le week-end. C’était le début des cassettes
SebastiAn, le travail est devenu concret : il me livrait des
vidéo et il faisait des razzias dans une boutique des Champs-
musiques sur lesquelles je devais écrire. L’inverse ne fonctionnait
Élysées qui vendait des imports. C’est comme ça qu’à 9 ans j’ai vu
pas. Je n’ai pas de méthode mais j’aime bien le côté scolaire.
Carrie, Shining, Massacre à la tronçonneuse… Musicalement,
Pour ce disque, vous vous confrontez à des thèmes très douloureux. par l’atmosphère qu’ils dégagent, ces films sont plus forts que tout.
Est- ce que la mort de votre sœur Kate a été un déclencheur ? En plus je les voyais chez mon père, dans son appartement de la rue
Quand j’ai perdu ma sœur, j’avais déjà commencé à travailler sur de Verneuil qui avait quand même un côté très terrifiant avec ses
l’album et il y a eu une espèce d’évidence : je ne pouvais écrire murs noirs. Notre nounou nous racontait qu’il y avait un écorché
sur rien d’autre. Tout tournait autour d’elle désormais. Ça a
cristallisé l’écriture, ça l’a rendue possible. J’espère que je ne me Veste courte épaules carrées en gabardine noire, jupe asymétrique
suis pas servie d’elle, que je ne me suis pas servie de ma peine, en gabardine noire et volants de tulle, body en dentelle noire, et boots Niki en cuir,
mais c’est ça qui m’a permis d’écrire. J’avais besoin d’écrire, c’était Saint Laurent par Anthony Vaccarello.

284 entretien
xxxxxxxxxxxxxxx 285
qui se réveillait dans la nuit. Je faisais énormément de cauchemars avait un simple mortel et que ce mortel, vous l’aimiez par-dessus tout ?
qui empêchaient ma sœur de dormir. Le titre Les Crocodiles J’ai un amour trop fort pour mon père, beaucoup trop fort.
sur l’album parle de ça. Aujourd’hui, ça me fait marrer et c’est ça Un amour que j’ai entretenu. J’avais 19 ans quand il est mort mais
qui m’a construite, mais je vis avec des images terrifiantes. j’étais tellement jeune dans ma tête. Je venais de vivre un drame
amoureux et je n’avais pas les armes. Ça m’a bouleversée et j’ai
Dans cet univers étrange, est-ce que vous avez l’impression
mis des années à me remettre sur pied… grâce à Yvan qui entre
de vous en être mieux sortie que votre sœur Kate ?
dans le tableau un mois après… Mais j’ai longtemps été hantée
Oui, d’abord parce que j’avais mes deux parents (Kate Barry
par la mort de mon père, le corps sans vie de mon père. J’étais
est la fille de Jane Birkin et du compositeur John Barry, ndlr) qui
allongée à ses côtés et je ne voulais pas le lâcher, il y avait quelque
s’aimaient, ce qui fait une grande différence et t’assoit dans
chose de très animal dans ce que je ressentais. L’impression que
quelque chose de très réconfortant. J’étais suffisamment petite
ce corps m’appartenait. Tous les gens qui étaient très proches de
pour ne pas être heurtée par leur côté sulfureux, alors que Kate
lui, comme Bambou, ma mère et Kate, ont vécu la même chose :
était plus grande et qu’elle l’a subi. À 7 ans, les couvertures
un amour inconditionnel, des émotions puissantes qui nous
de magazine, je m’en foutais complètement tandis que Kate, qui
ont toutes submergées. Chaque mort est un drame et je m’en
avait 11 ans, était déjà une jeune fille. Je me suis construit un
accommode très mal. Avec cet album, j’avais besoin de décrire
bouclier. J’entendais constamment : «Ton père est un drogué,
cet amour-là, le déchirement que j’ai ressenti, la solitude dans
ta mère est une pute», mais ça ne m’atteignait pas car il y avait
la douleur.
un tel décalage avec la réalité… Bien sûr, mon père buvait, mais
ça restait très loin de ce que les gens imaginaient. Dans un précédent entretien, vous m’aviez confié cette phrase
surprenante : «Je suis moins belle que ma mère, j’écris moins bien
L’une de vos grandes chances, c’est d’avoir trouvé votre voie très vite ?
que mon père et… j’en ai rien à foutre.»
Oui. À 12 ans, je suis partie à Montréal pour le tournage de
Exactement ! (rires) Et je vais la redire. Il faut bien comprendre :
Paroles et Musiques et Bambou (la nouvelle compagne de son père,
j’ai eu envie d’être plus belle que ma mère, j’ai eu envie d’écrire
ndlr) est venue me chercher pour m’emmener à New York
mieux que mon père, j’ai eu envie d’être encore plus géniale.
enregistrer Lemon Incest. Cette année-là, même si je ne m’en suis
J’ai eu beaucoup d’ambition, sinon je n’aurais pas fait ce métier.
pas rendu compte sur le moment, il s’est passé des choses très
Et aujourd’hui, je suis face à qui je suis.
importantes pour moi, professionnellement. Ça m’a vraiment
aidée à me construire ailleurs que dans le cercle familial. Ensuite, La vie ne vous a pas rassurée ?
il y a eu L’Effrontée et une voie s’est ouverte. Non et je pense que je suis très lucide sur moi-même, mais ce que
je veux vous dire, c’est que ça n’est pas si grave de faire ce constat.
Lemon Incest, c’est quand même un baptême musical assez particulier.
Certaines personnes cherchent à me consoler : comme s’il fallait
Vous réalisiez ce que vous faisiez à ce moment-là ?
me consoler ! Je ne dis pas que je suis affreuse. Si j’ai un problème
Je pense que je savais très très bien ce que je faisais (rires) et ça
avec la beauté physique, c’est que dans ma famille ça comptait
ne me gênait absolument pas. Je ne sais plus si mon père
énormément. Pour mon père c’était un critère essentiel. Le fait
m’a fait une explication de texte mais il a mis les points sur les i.
d’être moins belle que ma mère, moins belle que Bambou,
La phrase «l’amour que nous ne ferons jamais ensemble» m’est
d’être un peu une fille ingrate a été difficile. Ma grand-mère était
restée pour ce qu’elle disait, sans sous-texte. Mon père ne jouait
sublime et je viens d’une famille où il y a des canons de beauté
pas sur les mots, il n’y avait pas à être gêné parce qu’on exprimait
que je ne suivais pas. On m’a toujours dit, quand j’étais petite, que
quelque chose de clair. Et puis ce n’était pas un morceau qui
j’étais marrante mais on ne m’a jamais dit que j’étais jolie. C’est des
m’était destiné mais un titre sur son album «Love on the Beat»,
trucs que j’ai acceptés mais il m’a fallu du temps. C’est compliqué.
donc ça ne me concernait pas. Je n’ai pas subi le scandale car
j’étais en pension à l’époque de la sortie. Ce qui est rigolo, Pourtant, quand L’Effrontée est sorti, toutes les filles
c’est que j’ai enregistré ce titre près de New York, dans un studio de votre génération se sont identifiées à vous…
avec une piscine : j’ai fait trois prises et j’ai replongé dans la Mais pas physiquement ! C’est simplement parce que le film
piscine. J’étais une enfant et je m’en foutais. Mais j’étais quand exprimait un malaise : celui de l’adolescence. C’était écrit dans
même très heureuse de voir mon père ému que j’aille loin le scénario, ça m’a marquée, les premières lignes sur le personnage
dans les aigus et j’ai compris ce jour-là que ce qui l’intéressait, et qui, en plus, s’appelait Charlotte : «Elle était par moments
qui a articulé toute ma vie, c’étaient les accidents, que je chante très ingrate et par moments plutôt jolie.» C’est exactement
faux : ce qui le faisait vibrer, c’était le moment où ça casse. comme cela que je me vois : il y a des moments où je suis plutôt
jolie et des moments où je suis plutôt moche, mais on s’en fout !
Adolescente, qu’est-ce que vous écoutiez comme musique ?
Tout en regrettant que ça ait eu autant d’importance dans ma vie.
J’écoutais beaucoup mes parents. Car mon père s’écoutait lui-
Quant à mon père, son intelligence et sa musicalité, ça m’a
même beaucoup. Quand il travaillait sur un album, il s’écoutait
pendant longtemps empêchée d’écrire. Mais aujourd’hui les choses
non-stop et très fort. J’avais donc les albums de mes parents,
ont changé.
ceux de ma sœur aînée qui était dans le disco à fond, Brassens,
les Beatles et Elvis du côté de ma mère, Chopin, Bach et Dylan
du côté de mon père. Après, je suis partie toute seule dans
un goût musical très éclectique avec de la variété française que
je ne revendiquerais pas aujourd’hui, mais également Aznavour
et là, mon père était vraiment jaloux (sourire). Mais quand
il est mort, j’ai arrêté d’écouter de la musique. Avant d’y revenir
progressivement avec Yvan (Attal, son compagnon et père de
ses trois enfants, ndlr).
«Rest», de Charlotte Gainsbourg (Because).
Sur «Rest», vous parlez de la mort de votre père de manière frontale, Top en crêpe noir à manches oversized froncées, Saint Laurent par
en décrivant son cadavre dans son cercueil. Est-ce que pour vous, c’était Anthony Vaccarello. Mise en beauté Kanako Takase. Coiffure Shingo Shibata.
une manière de montrer que derrière le mythe un peu encombrant, il y Manucure Elisa Ferri. Assistante réalisation Annestine Bae.

entretien 287
Photographe DAVID SIMS. Réalisation EMMANUELLE ALT.
Chemise en laine, sur chemise en coton et soie noire brodée, et pantalon en cuir plissé frangé, Dsquared2. Bolo tie, ceinture mosaïque en pierres dures et, au poignet gauche,
manchette en onyx et argent, Harpo. Au poignet droit, manchette en cuir, argent et turquoises, Jessie Western.
Chemise en laine et
soie brodée, et ceinture-
sac en cuir et métal,
Gucci. Pantalon en
coton denim, Isabel
Marant. Bolo tie en
turquoises et argent,
Harpo. Manchette en
argent et pierres dures,
Room Service.
Bracelets en argent, et
santiags en cuir,
Jessie Western.
page de gauche,
blouson oversized en
velours côtelé doublé
de peau lainée, et
pantalon évasé en
velours côtelé, Marc
Jacobs. Débardeur en
fil d’Écosse, Faith
Connexion. Colliers
en turquoises, bracelet
en cuir et turquoises,
et ceinture en cuir
et argent, Jessie
Western. Au poignet
gauche, bracelet en cuir
et argent, Harpo.
Maquillage Lancôme
avec le Teint Idole
Ultra Cushion Beige
Miel, la Palette
Midnight In Paris
By Caroline de
Maigret, le Mascara
Monsieur Big Big Is
The New Black et, sur
les lèvres, le Matte
Shaker Energy Peach.
Chapeau en paille
peint à la main,
et chemise en cuir,
Dior. Pantalon en
coton denim, et
santiags en cuir gaufré,
Isabel Marant.
Boucle d’oreille, et bolo
tie en argent, Harpo.
Manchette et ceinture
en cuir et argent,
et bracelets en argent,
Jessie Western.
Au poignet,
bandana, Levi’s.
page de droite,
manteau en laine,
Chloé. Autour du
cou, capuche amovible
en cuir, Céline.
Pantalon en coton
imprimé camouflage à
franges et strass,
Faith Connexion.
Boucles d’oreilles en
pierres dures, Harpo.
Bras en haut,
manchette en argent et
pierres dures, Room
Service. Ceinture
en cuir et argent,
bracelet en cuir et
turquoises, et santiags en
cuir, Jessie Western.
Chapeau en
feutre brodé de
turquoises, jaspe et
verre, veste en
lin et soie, et jupe
frangée en peau,
Dior. Bras en
haut, bracelet en
turquoises et
argent, Harpo.
Bracelets, ceinture
en cuir et argent,
et bracelets en
argent, Jessie
Western.
Santiags en cuir
gaufré, Isabel
Marant.
page de gauche,
boléro en perles et
franges de soie,
gilet en velours de
soie, chemise en
coton, et pantalon
en coton à bandes
de cristaux sur
les côtés, Giorgio
Armani.
Boucle d’oreille,
bolo tie et bracelets
en argent, en onyx
et argent, et en
cuir et argent,
le tout Harpo.
Au poignet,
bandana, Levi’s.
Veste en laine
pied-de-poule
frangée de cuir,
et pantalon en
velours côtelé,
Prada. Bolo tie,
bracelets, ceinture
en argent et
turquoises, Jessie
Western.
Boucle d’oreille en
argent et bracelets
en perles, Harpo.
Santiags en cuir
gaufré, Isabel
Marant.
page de droite,
veste oversized
en peau lainée,
Saint Laurent
par Anthony
Vaccarello.
Pantalon
en denim gris,
Isabel Marant.
Chapeau en
feutre, Nick
Fouquet.
Bracelets et
ceinture en cuir
et argent, Jessie
Western.
Bandana, Levi’s.
Veste en laine, et
pantalon jodhpur
en laine
et soie, Ralph
Lauren
Collection.
Autour du cou,
capuche amovible
en cuir, Céline.
Ceinture en cuir
et santiags en cuir
gaufré, Isabel
Marant. Boucle
d’oreille et bout de
col en argent ; aux
poignets, bracelets
en cuir et argent
et, à gauche,
bracelets en perles,
Harpo.
Manchette en cuir
et argent
et bracelets
en argent,
Jessie Western.
Au poignet,
bandana, Levi’s.
page de gauche,
manteau en
mouton retourné,
Coach 1941.
Chemise en coton,
Burberry.
Pantalon en coton,
et ceinture en
coton tressé,
Isabel Marant.
Chapeau en
feutre, Nick
Fouquet. Boucle
d’oreille et plume
à la taille, bolo
tie en émail
et bracelet
en turquoises,
Harpo.
Manchette aigle
en argent et
bracelet en cuir
et turquoises,
Jessie Western.
Coiffure Duffy.
Mise en beauté
Hiromi Ueda.
Manucure
Megumi
Yamamoto.
Production Laura
Holmes.
Assistantes
réalisation
Jade Günthardt
et Tanya
Jean-Baptiste.
300 xxxxxxxxxxxxxxx
«FRENCH TOUCH», le nouveau disque de Carla Bruni,
sort le 6 octobre. Il comprend une dizaine de reprises en anglais
dont Miss You des Rolling Stones, Enjoy the Silence de Depeche
Mode ou Highway to Hell d’AC/DC. J’ai passé, voici une semaine,
une soirée entière à écouter Highway To Hell. La reprise de Carla
Bruni m’a fait découvrir des paroles très innocentes…
Satan est à peine évoqué. Il s’agit de liberté et d’excès de vitesse,
un truc d’étudiant.
Going down
Party time
My friends are gonna be there too
Je m’imagine (à tort) qu’elle a dû écouter cela quand elle était
jeune. Je pense à Richard Ramirez, surnommé «Night Stalker»,
tueur en série chicano, né la même année que moi (21 mai 1960),
d’une foudroyante beauté, qui a passé des nuits surchauffées
à écouter en boucle le même album, enfermé dans sa vieille
voiture où il veillait des nuits entières bourré d’amphétamines,
couvert du sang de ses victimes.
Hey mama,
Look at me
I’m on the way to the promised land
Soudain les paroles s’éclairent d’un feu nouveau. C’est avec lui,
Richard Ramirez, que je m’endors. Je n’ai préparé évidemment
aucune question et, comme à l’accoutumée, j’irai voir le
lendemain Carla les mains vides ou presque, prêt à cueillir tout
ce qui pousse à ses pieds comme une déesse dans son temple
tranquille du 16e arrondissement.
J’écris ce portrait huit jours plus tard en Inde à Calcutta,
après avoir visité le Marble Palace, demeure délabrée au cœur
de la ville. Un vieux zoo privé achève de mourir dans le parc.
Il y a un pélican borgne, quelques antilopes, deux perroquets,
une statue de King Kong, un Rubens et une salle de bal aux
gigantesques miroirs vénitiens.
D’un temple à l’autre. Depuis une semaine que je suis à Calcutta,
je ne cesse de penser à ce portrait de Carla. Je fais décanter
mes souvenirs. Une vieille femme brise des fruits sur le sol du
sanctuaire de Kali… Avec l’âge, mes obsessions se concentrent et
le portrait à faire occupe mon esprit comme une pièce,
une chapelle provisoire, un ossuaire… J’essaye de rassembler
mes souvenirs. Dans la chaleur de la mousson, je songe à la
tranquille maison d’Auteuil et à cette visite… la seconde en deux
ans. La précédente avait eu lieu le 13 novembre 2015, deux heures
Photographe avant l’attentat du Bataclan. J’avais parlé de l’odeur de cuir de
MARIO SORRENTI. Russie et de la paix qui régnait autour d’elle.

rencontre 301
Il se dirige vers le salon pour un rendez-vous. Elle revient
à la musique. Elle me montre sur YouTube une vidéo de Tammy
Wynette et Dolly Parton qui chantent Stand By Your Man.
Je lui dis que j’adore la voix de Dolly Parton, surtout dans
ses enregistrements de jeunesse, mais elle n’écoute pas, elle me
Elle m’accueille dans une robe d’intérieur bleu pâle. Son studio, parle de Tammy Wynette. Puis elle me raconte je ne sais plus
inchangé, toujours tapissé de souvenirs, les deux chaises pourquoi, à cause de la chaleur, une histoire de robe Alaïa.
recouvertes de cuir sont là mais une petite porte est ouverte Un gros-grain très serré qui la faisait souffrir pendant un concert
sur le jardin. Il n’y a plus d’odeur de cuir de Russie… de violon à Londres.
Assis sur les marches usées du temple de Kali, j’essaye de me – Dans la voiture, j’ai demandé à mon mec de me dégrafer.
rappeler l’ordre des événements. D’abord, très vite, elle m’a fait On a eu un fou rire.
écouter avec un ordinateur, posé en déséquilibre sur son bureau, La conversation est décousue, elle évoque Eva [Ionesco, l’épouse
des maquettes de chansons non retenues pour l’album. J’aime les de l’écrivain], qui était aux Amandiers à Nanterre avec sa sœur
maquettes, enregistrées à la diable : You Got the Silver des Rolling Valeria.
Stones puis Ruby’s Arms de Tom Waits. Sa voix brisée ressort – Nous avons la même voix Vale et moi… On nous
davantage, c’est elle qui fait les chœurs. L’air est plein de petites confondait au téléphone. Qu’est-ce qu’on a pu s’amuser.
Carla qui font l’écho, comme un collier de petits démons annexes. C’était une jeunesse dorée. Pas comme mon mec ;
– Carla c’est un prénom allemand… Il est dur… Moi, lui, il a détesté sa jeunesse.
j’aime bien Françoise… les Françoise ont du caractère… Puis elle m’affirme qu’elle a très bonne mémoire. Pour me
Regardez Françoise Sagan, Françoise Dorléac. le prouver, elle me récite en italien le numéro de téléphone de
Comment en sommes-nous arrivés aux prénoms ? Impossible de son premier appartement à Paris : 551-72-93. Puis suit l’adresse :
me le rappeler. Ensuite elle me parle de son fils, Highway to Hell, 7, rue Las Cases.
c’est pour lui faire plaisir. Pas sa génération à l’en croire. J’avais Je n’ose pas le lui dire, mais elle me rappelle soudain une
déjà remarqué la dernière fois qu’elle avait tendance à se vieillir. Française de Los Angeles. Elle avait presque oublié le français,
Une adolescente (ou un très jeune homme) qui joue à la personne elle aussi avait une voix rauque et s’acharnait à me démontrer
adulte. qu’elle savait encore compter dans sa langue natale, hurlant
– Moi, en matière de hard rock, je me suis arrêtée «1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8»… dans le parking de son immeuble du
à Led Zeppelin, comme vous sûrement ? quartier de Los Feliz.
J’entends du bruit derrière moi. Une heure s’est passée, je prends congé. Elle m’entraîne dans
– Oui mon amour ? Je fais mon entretien avec Simon… le salon pour dire au revoir à son mari. Je repense à ce très beau
Je croyais que c’était son fils, mais c’est son mari. Il déboule manuscrit de Verlaine, un poème de la fin où il est question de la
dans le salon de musique… Je me lève pour le saluer, il me fait mort, que j’ai vu la dernière fois accroché dans l’entrée parmi sa
signe avec la main de me rasseoir. On dirait un personnage de collection d’autographes. Je lui dis que c’est un très bon poème…
théâtre italien. Son torse a l’air d’être en bois. Un entrain hostile, Il me jette un coup d’œil bref :
sans majesté mais avec du tempérament, il crée une tension – Vous voulez dire que nous avons bon goût ?
immédiate. Il ne me croit pas. Mais qui pourrait-il croire ? Je prends congé
– Vous voulez du café, du chocolat ? Ma femme ne vous dans le jardin. Elle m’embrasse sur la joue.
a rien offert… Elle n’ose pas offrir. À Calcutta, la nuit tombe sur le temple de Kali, j’observe les
Le même personnage revient avec un ballotin de chocolats, chiens du Bengale. Ils ont l’air sans âge et sans destin. Étape finale
j’en prends un, puis deux, je n’ai pas le choix. Il tend la boîte à de multiples réincarnations. Kali la noire veille sur tout cela. Est-
sa femme. elle bonne ou mauvaise ? Les déités sont incertaines. Je repense
– Tu crois qu’ils sont encore bons ? à Carla l’Italienne au prénom allemand, belle statue solitaire
– Attends, je t’en choisis un. dans son jardin d’Auteuil, gardée par son étrange président…
Il fouille dans la boîte et en pioche un pour elle. Son dernier avatar ? Un jour, quelqu’un qui la connaissait m’a
Puis il l’enlace. dit d’elle : «C’est le diable.» Mais celui-là a toujours tendance
– Regarde, Simon nous a apporté son livre. à exagérer. Je m’aperçois que j’ai oublié de lui parler d’Anita
Il regarde mon livre. Il dit qu’il est beau mais que, sans vouloir me Pallenberg qui vient de mourir et de Mick Jagger qui lui a envoyé
blesser, il n’aurait pas mis ma photo dessus. Je suis d’accord. Carla un message d’encouragement pour sa reprise de Miss You. Dans
aussi… Personne dans cette pièce ne trouve intéressante la photo le clip, elle danse avec un garçon, mais ce garçon c’est elle-même,
de l’écrivain sur le livre. Consensus. Carla me dit que Nicolas fait et c’est donc à soi-même que Carla adresse en français cette
semblant de rien comme ça, mais que lui aussi a écrit six livres, supplique éteinte, variante rajoutée au texte de Jagger & Richards :
et même des fictions. Je me souviens d’une biographie de Georges «Mon amour tu me manques, tu me manques.»
Mandel… Ou peut-être s’adresse-t-elle à quelqu’un d’autre… À un
– La dernière fois que Simon est venu nous voir, c’était des fantômes qu’elle cache en elle. Ce frère dont elle m’a dit
le jour du Bataclan… que nous avions le même âge.
– Ah oui ? C’était l’anniversaire de notre rencontre,
j’ai invité ma femme au Plaza parce qu’il n’y a que des
touristes, on n’est pas dérangés toutes les deux minutes
pour… clic-clac (il mime un selfie en imitant une tête
souriante de badaud, presque inquiétante). On a dîné tôt,
ensuite on est rentrés regarder le foot. Ils n’ont pas arrêté Simon Liberati, derniers livres parus : Les Violettes de l’avenue Foch
le match, c’est par des textos qu’on a appris les attentats… et Les Rameaux noirs, éditions Stock. Carla Bruni, «French Touch», Barclay.

302 rencontre
xxxxxxxxxxxxxxx 303
Par FRÉDÉRIQUE VERLEY. Photographe LACHLAN BAILEY.
Réalisation GÉRALDINE SAGLIO. Sélection bijoux MARIE PASQUIER.

Si les 60 pièces de la collection «Love on the Rocks» de De Grisogono célèbrent les plus belles pierres du monde,
ce collier en or blanc serti de 180 diamants blancs, de 43 navettes diamants blancs (24 cts) et de 1 706 diamants noirs (198 cts)
fait converger la lumière, et toute l’attention, vers un époustouflant diamant rond de 53 carats.
Parce qu’elle plonge ses racines dans
les archives maison (qui abritent
100 000 designs uniques), la collection
«The Incredibles» d’Harry Winston
marie design intemporel et techniques
de sertissage actuelles. Au final, on obtient
ce collier Lariat Flower en platine
serti de 261 diamants tailles brillant,
marquise, ovale et poire (92 cts),
assez imposant mais d’une fluidité
sur peau étonnante. Boucle d’oreille
assortie en platine serti de 30 diamants
(9 cts). Veste, Alexandre Vauthier.
Entièrement basée sur l’évolution de la fleur de lotus, en fonction
de l’ensoleillement, la nouvelle collection haute joaillerie De Beers
reprend les quatre stades de son développement : Awakening, Blooming,
Flourishing, Radiating. Un cycle de vie poétique, représenté ici
par le collier Radiating Lotus en or blanc et ses fleurs composées de
140 diamants tailles brillant, marquise et princesse (30 cts) qui diffusent
leur énergie solaire tout autour du cou. Boucles d’oreilles assorties
en or blanc serti de 8 diamants tailles brillant, marquise et princesse.
Pull col roulé, Mugler.
Mystérieuses et hypnotiques,
les 110 pièces de la collection
«Le Secret» de Van Cleef
& Arpels révèlent, à qui saura
les trouver, leurs messages
cachés, rébus à déchiffrer et
métamorphoses inattendues.
Sur ce collier Pégase en or
blanc, serti de diamants (82 cts),
émeraudes (8 cts), saphirs
(42 cts) et d’un saphir taille
émeraude de 45 carats,
le pompon central du clip
détachable pivote pour révéler
justement le cheval ailé de
la mythologie.
Maquillage Guerlain avec
le fond de teint Lingerie de Peau
Aqua Nude Naturel Doré, le Rose
Aux Joues Crazy Bouquet,
l’Écrin 1 Couleur Brownie
& Clyde, le Mascara La Petite
Robe Noire, et sur les lèvres,
La Petite Robe Noire Beige
Lingerie. Manteau, Marni.
Inspirée par la créativité débridée des années 20, la collection «Paris est une fête»
de Messika bouscule une nouvelle fois les codes de la haute joaillerie. La preuve,
avec cette bague Concorde en or blanc serti d’un diamant poire de 6 carats, totalement
ergonomique, et cette earcuff en or blanc ponctuée d’un diamant taille poire de
17 carats, qui semble épouser l’oreille tout en la traversant façon piercing.
Robe, Saint Laurent par Anthony Vaccarello.
Comme une ondée au creux du décolleté, ce collier en platine serti de
diamants taille brillant, de la collection «Résonances» de Cartier, libère
ses 5 spinelles taille poire (29 cts) pour qu’elles diffusent leur puissante
énergie sur le plexus solaire. Boucles d’oreilles en or blanc serti de diamants
roses et de diamants blancs taille brillant, avec 2 rubellites (80 cts).
Robe, Saint Laurent par Anthony Vaccarello.
En référence au yacht du duc
de Westminster, sur lequel
Gabrielle a beaucoup navigué,
la collection «Flying Cloud»
de Chanel Joaillerie twiste
tous les codes marins (bouée,
voile, ancre, marinière,
tatouage, nœud) sur un mode
luxe extrême. Ici, collier
Sparkling Lines, fluide et
souple comme un cordage d’or
blanc serti de 49 diamants
taille rond et de 2 823 diamants
taille brillant (49 cts), grâce au
travail virtuose des sertisseurs.
Boucles d’oreilles Azurean
Braid en or blanc serti de
176 diamants taille brillant
et de 2 saphirs taille coussin
(14 cts). La beauté à l’état pur.
Chez Graff, les dessins de chaque pièce visent une
mise en scintillation optimale, apportée ensuite par la qualité
des pierres et la délicatesse du sertissage. C’est le cas
de ce collier serti de 262 diamants façon dentelle, laissant
perler une goutte en diamant (97 cts), et de cette boucle
d’oreille sertie de 148 diamants blancs positionnés de façon
concentrique pour un effet énergétique (32 cts).
Veste, Giorgio Armani.
Fruit d’une collaboration à quatre mains entre Caroline Scheufele et la créatrice chinoise Guo Pei,
toute la «Silk Road Collection» de Chopard rend hommage à la fluidité du vêtement. Au final,
ce collier Col Claudine en dentelle de diamants (tailles brillant 85 cts, marquise 39 cts et ovale 10 cts),
sertie d’une émeraude taille poire détachable de 36 carats, épouse les courbes du cou et du décolleté
comme une guipure de lumière. Paire de boucles d’oreilles en or blanc serti de diamants et de deux
émeraudes taille poire de 30 et 34 carats. Pull, Alexander Wang.
Pour transcender les codes classiques du diamant, HRH lance une ligne qui marie contraires et contrastes, ordre et désordre,
comme un miroir de la vie. Ici, le collier Mirror Mirror, pointillés de diamants carrés, ronds et baguettes, chahutés par une ribambelle
de diamants tailles marquise et brillant (total 27 cts), libère un diamant poire de 3 carats au port asymétrique. Manchette (39 cts)
et boucles d’oreilles (5 cts) assorties en or blanc et diamants. Top, Alexandre Vauthier.
Portée par les fastes des festivités
italiennes, toute la collection
«Festa» de Bulgari célèbre la
joie et l’exubérance. Pour preuve,
Il Magnifico, cet incroyable ras-de-cou
en maillons de platine intégralement
sertis de diamants taille brillant
(28 cts) et orné d’un étonnant saphir
birman taille cabochon de 181 carats,
arboré à plusieurs occasions par
Bella Hadid herself. Une pièce
créée pour célébrer les 160 ans de la
naissance de Sotirio Bulgari.
Combi-pantalon, Bottega Veneta.
Un jet d’eau de diamants et des fleurs de
saphirs, au détour d’une allée d’émeraudes…
Pour sa collection «Dior à Versailles
Côté Jardins», Victoire de Castellane,
directrice artistique de Dior Joaillerie,
célèbre, au-delà de l’art de vivre à la française,
cette association de nature et de culture
propre au travail de Le Nôtre. Ici, collier
Bosquet des Dômes Saphir, en or jaune serti
de diamants (18 cts), saphirs (11 cts),
émeraudes (10 cts) et rubis. Boucles d’oreilles
Grandes Eaux Saphir en or blanc avec diamants
et saphirs. Béret et pull col roulé, Dior.
Finement ciselée et entièrement articulée, la parure Fiamma célèbre
la quintessence du style Buccellati. Les flammèches du collier
en or blanc se déploient autour de  diamants centraux (1 448 diamants
pour un total de 27 carats) pour rayonner de mille feux sur la peau.
Boucles d’oreilles associées avec une partie pendante amovible en or
blanc serti de 336 diamants (5 cts). Manteau, Max Mara.
Mise en beauté Petros Petrohilos. Coiffure Shon. Manucure Charlène
Coquard. Set design Carole Gregoris. Assistante réalisation Manon Latil.
Remerciements au Printemps Haussmann et à l’hôtel Raphaël.
Long manteau en angora noir, sur
chemise en coton blanc, ceinture
en cuir, et chapeau en feutre brodé,
Dior. page de droite, trench
en toile de coton, Dior.

Photographe LACHLAN BAILEY. Réalisation GÉRALDINE SAGLIO.

318 événement
Veste frangée en veau
velours noir, et
ceinture en cuir, Dior.
page de droite,
veste en jacquard motif
carreaux, chemise en
coton, jupe frangée
en veau velours, chapeau
en feutre brodé, et bottines
lacées en cuir brillant
et détails en métal
«antique gold», Dior.
Longue robe en soie plumetis,
chapeau en feutre brodé de
perles de verre, pierres en résine
de turquoise, et jaspe ; et bottines
lacées en cuir brillant et détails
en métal «antique gold», Dior.
page de gauche, veste
en cuir à motifs floraux, chemise
en coton, ceinture en cuir,
pantalon en velours, et chapeau
en feutre, Dior.
Mise en beauté Petros Petrohilos.
Coiffure Shon. Manucure
Charlène Coquard. Production
locale Octopix. Assistante
réalisation Manon Latil.
à
lui succède à 21 ans. Saint Laurent fait parfois du Dior copié-
collé, mais très vite, il s’affranchit, les robes dômes s’allègent, les
lignes se simplifient, il laisse la modernité des années 60 souffler
dans la maison. Dès 1958, Dior avait donc évolué.
Dior c’est aussi le moins connu Marc Bohan et son sens
des couleurs vives pour une bourgeoisie française parfois
chabrolienne. Dior c’est aussi (côté homme) le belge Kris Van
Assche et l’aristocrate Victoire de Castellane, dont la haute
joaillerie continue de surprendre par sa folie joyeuse. C’est
le T-shirt «J’adore Dior» de Carrie Bradshaw dans un épisode
de Sex and the City. C’est le déhanché contrôlé de l’actrice
Charlize Theron et sa façon si particulière de susurrer «J’adore»
chaque fois que la maison Dior se met en quête des millions de fois sur les écrans du monde entier. Parce
d’un nouveau créateur, le monde de la mode s’arrête. Le New York que Dior, c’est une écurie de stars enrôlées pour vanter les sacs,
Times se met à débiter des papiers à la douzaine, remplis de les rouges, les parfums, l’esprit Dior.
suppositions, de rumeurs, d’analyses, avec un sérieux absurde Dior c’est aussi Gianfranco Ferre, premier Italien de
comme s’il s’agissait d’un pays en quête d’un nouveau président. la maison. Ce sont les chapeaux de l’Anglais Stephen Jones qui
Travailler à la tête de Dior en a tétanisé plus d’un. Jean Paul coiffe en personne chaque année les catherinettes des différents
Gaultier avait commencé les négociations il y a vingt ans, et c’est départements. C’est John Galliano, dont le règne se termine
l’immense frustration de n’avoir pas décroché le poste qui l’a dans un fracas insensé, déraillement de train majeur, et le P.-D.G.
poussé à se lancer dans la haute couture. Certains ont carrément de la maison contraint de devoir monter sur le podium avant un
refusé Dior (les fous !) par peur de ne pas être à la hauteur. Mais défilé pour poser avec force les valeurs de la maison, rappeler que
c’est vrai que ne pas être à la hauteur d’un job pareil, on le paie la sœur de Dior, Catherine, résistante, avait connu la déportation.
d’une oubliette éternelle. Aujourd’hui, le temps a passé, la plaie n’est sans doute pas
Quand elle reprend les rênes de la maison il y a quelques mois, complètement refermée, ne le sera d’ailleurs peut-être jamais,
Maria Grazia Chiuri envisage Dior comme une histoire. Elle ne mais le travail extraordinaire de John Galliano fait partie de la
s’arrête pas à 1947, au New Look, au tailleur Bar cintré à basque, grande histoire de Dior. La très impressionnante exposition des
à Miss Dior, aux pétales de la robe Junon, au gris Dior, à la chaise Arts Décoratifs pour les 70 ans de la maison embrasse tout cela.
médaillon. Elle prend la maison comme un tout, fait étaler dans Raf Simons, qui n’a pas renouvelé son contrat après trois ans, est
les couloirs de l’avenue Montaigne des classeurs et des classeurs représenté. Serge Ruffieux et Lucie Meier, qui ont assuré l’intérim
avec les collections de ses prédécesseurs. L’air de rien, ce geste avant l’arrivée de Maria Grazia Chiuri, voient leur travail honoré.
change totalement la perception de Dior. Dior ce n’est pas que Le perfecto «Chicago» en fourrure et autruche d’Yves Saint
Christian de 1947 à 1957, mais c’est aussi Yves Saint Laurent qui Laurent qui avait secoué la maison, y est. Même deux des tenues

324 événement
ci-dessus, Carla Bruni et Gianfranco Ferre en coulisses du défilé Dior
en 1995. à gauche, Marc Bohan félicité par ses mannequins après la
collection en juillet 1965. en dessous, John Galliano et Carla Bruni en
janvier 1997, quelques heures avant le défilé printemps-été. au centre,
Raf Simons en préparation de son premier show haute couture chez Dior
et, à droite, Maria Grazia Chiuri pendant la fashion week automne-
hiver 2018, en mars dernier. page de gauche, Christian Dior en 1948,
lors d’un essayage. Yves Saint Laurent et la danseuse française Tessa
Beaumont chez Dior en 1959.

de la collection de haute couture Clochards de Galliano sont là, lui le patron. Dior a revendiqué deux milliards d’euros de
toujours aussi redoutablement abrasives, violentes, insolentes. chiffre d’affaires en 2016. La marque s’étale sur un nombre
Parce qu’une maison de mode aujourd’hui, ce n’est pas qu’une impressionnant de mètres carrés de l’avenue Montaigne, et il
seule histoire lissée, c’est aussi les accidents, les triomphes, les semble qu’elle annexe chaque année plus d’immeubles à son siège
scandales, les succès commerciaux, les fureurs, les emballements, historique. L’ambiance dans les ateliers couture, sous les combles,
les passades, les déceptions, les trésors oubliés. Autant de strates ressemble étrangement à celle que l’on voit sur un documentaire
irrégulières qui dessinent un patrimoine complexe. de 1949, même si une nouvelle génération de premières mains
Dans l’exposition, moment d’émotion inouï, on peut voir a renouvelé le métier, atmosphère plus légère mais maniaquerie
les deux dernières pages de l’agenda de Christian Dior. inchangée. C’est un monde Dior. Les boutiques sont d’un certain
getty images ; boris lipnitzki:roger-viollet ; sophie carre

On est en 1957. Sur l’avant-dernière page, il a un rendez-vous au type (français, voire normand), les vendeuses et vendeurs font
9, rue des Beaux-Arts, il va déjeuner avec un certain Jacques. certains gestes, une chorégraphie du service apprise dans la très
Il doit aussi voir Raymonde et Jean-Claude. Sur la dernière sérieuse Dior Académie. Le musée des Arts Décoratifs n’avait
page, il y a seulement les mots «Départ Italie». Il part en cure jamais consacré une exposition si importante à une maison.
et n’en reviendra pas, il a été épuisé par le travail et a pris trop Jamais autant de robes, jamais autant de mises en scène, jamais
tardivement en compte sa santé. Crise cardiaque. Le carnet est autant de lumières, jamais autant de budget. Il faut voir les mines
ensuite vide, les pages toutes blanches. Et c’est sur ces pages des visiteurs qui vont de surprise en surprise. C’est un périple.
terriblement blanches que d’autres ont écrit, que Hedi Slimane Quand je l’ai visitée, mes voisins ont littéralement poussé des cris
a pensé Dior Homme à l’aube des années 2000 et profondément pendant tout le parcours. Par moments, j’avais l’impression qu’ils
révolutionné le prêt-à-porter masculin. étaient saouls, mais non, c’était le matin et ils passaient clairement
Au fil des salles des Arts Décoratifs, on remarque un tailleur le meilleur moment de leur séjour parisien.
rouge de 1952 qui s’appelle Poivron. Il y a des robes de bal
impériales irréelles et plus brodées que de raison qui datent de «Christian Dior, couturier du rêve», au musée des Arts Décoratifs,
Monsieur Dior et rappellent que, malgré tout, c’est toujours du 5 juillet au 7 janvier 2018. lesartsdecoratifs.fr

événement 325
326 exclusif
Par Clémentine Goldszal.
christophe l.

kathryn bigelow est la seule. La seule femme à avoir vu son film Michael Cimino ou Oliver Stone, produisant des films grand
récompensé par six Oscars, dont celui de la meilleure réalisatrice public et politiques, assez engagés pour créer la polémique,
(en 2010 pour Démineurs, l’année où l’Avatar de James Cameron, assez spectaculaires pour remplir les salles. En 2012, les scènes
qui fut son compagnon il y a vingt ans, promettait de tout de torture de Zero Dark Thirty choquent et interrogent. Montrer
emporter), mais aussi – et surtout – l’une des seules réalisatrices la torture, ce n’est pas la valider, répond-elle fermement.
en activité à oser faire entrer l’actualité la plus violente dans ses Cinq ans plus tard, Bigelow, femme blanche de 65 ans, rouvre
films, à prendre à bras-le-corps le contemporain pour en arracher un sombre dossier de l’histoire américaine, tombé dans l’oubli
la matière cinématographique, tout en ne reniant jamais la puissance depuis cinquante ans. Detroit raconte les émeutes raciales de
de l’industrie du divertissement. Depuis Démineurs, qui marqua sa 1967 dans la bouillante Motor Town et revient sur le scandale
première collaboration avec le scénariste et journaliste Mark Boal, étouffé de l’Algiers Motel. Suite à une descente des policiers
chacun de ses films plonge dans l’histoire immédiate de l’Amérique. municipaux, dix Africains-Américains et deux jeunes femmes
Après la guerre en Irak, elle a raconté, en 2012, la traque d’Oussama blanches sont, le temps d’une nuit, séquestrés, battus, terrorisés.
Ben Laden par la CIA dans Zero Dark Thirty. Avec Detroit, son Trois d’entre eux sont abattus de sang-froid. Cinquante ans
nouveau film, elle s’empare de la question raciale. plus tard, alors que l’Amérique suffoque toujours sous ses
tensions raciales, Bigelow jette un pavé dans la mare et signe un
Au début des années 80, Bigelow est une artiste contemporaine
film complexe, sublime, bouleversant, et pour la première fois
d’une trentaine d’années, qui fréquente à New York Andy Warhol
frontalement militant.
et Susan Sontag. Mais elle le sent : elle a plus à dire, et surtout envie
de le dire à plus de monde. Elle se tourne donc vers Hollywood. Pour la rencontrer à Los Angeles, il a fallu montrer patte
Dans son premier film, The Loveless, en 1982, elle fait tourner blanche. Elle sait qu’elle est une reine à Hollywood. Elle sait qu’elle
Willem Dafoe, alors inconnu, dans une histoire de bikers arty, sexy, est la seule de cette trempe et ne s’inflige plus depuis longtemps
crue. Elle s’engage ensuite rapidement dans le cinéma d’action : des entretiens sans que les termes n’en soient préalablement
en 1991, Point Break la place sur la cartographie des metteurs en établis – par elle. On ne parlera donc que politique et cinéma. Rien
scène qui comptent. Suivent trois longs-métrages qui ne font pas d’autre. Tous les journalistes qui ont tenté des sorties de route plus
beaucoup de vagues, jusqu’à la consécration, dix-huit ans plus tard. personnelles s’y sont cassé les dents. Ses films parlent pour elle.
Bigelow est belle, grande, élancée, ses cheveux sont parfaitement
Leçon : Kathryn Bigelow est téméraire, tenace, obstinée,
peignés mais elle s’excuse d’avoir enfilé une chemise en coton
puissante. Arrivée au firmament hollywoodien, elle occupe
légère et un jean, confessant avoir abandonné à la dernière minute
aujourd’hui la place laissée semi-vacante par John Huston,
le vieux T-shirt qu’elle portait pour une mise plus adaptée à notre
Kathryn Bigelow sur le tournage entretien. Il fait très chaud ce jour d’été à Los Angeles. Pourtant,
d’Aux frontières de l’aube, en 1987. pas une goutte de sueur ne perle sur son front.

exclusif 327
«KB», comme
l’appellent ses
collaborateurs, est
née en Californie
du Nord, dans une bonne famille. Son expression est précise,
son attention obstinément tournée vers son film et sa «mission».
«J’ai fait ce film pour susciter des réactions, commence-t-elle.
L’histoire de l’Algiers Motel m’a profondément touchée, elle est
très importante mais méconnue, et j’ai eu le sentiment qu’elle
devait être racontée. Parce qu’un film peut ouvrir des espaces de
dialogue, libérer la parole. En Afrique du Sud, on parle beaucoup
de réconciliation, mais ici, en Amérique, ça n’est pas le cas.»
Pour arriver à cette expérience de cinéma exceptionnelle,
à ces deux heures intenses, dont quarante-cinq minutes de huis
clos d’une rare violence et d’une impressionnante virtuosité,
Formellement, Bigelow semble avoir trouvé sa manière de faire
Bigelow a passé des mois à mâcher et remâcher dans sa tête,
pour aborder ces sujets brûlants. Étrangement, alors que Detroit,
puis dans des salles de réunion, et enfin sur son plateau et
comme Démineurs et Zero Dark Thirty, se regarde comme
en salle de montage, cette terrifiante histoire. «J’ai rencontré
un sommet de maîtrise cinématographique, elle revendique
tous les protagonistes survivants que j’ai pu. Et ressenti
l’effacement. Quand on la questionne sur la plus grande réussite
profondément, en parlant avec eux, que leur vie avait changé
du film : le dépassement du paradoxe entre la beauté des images
à jamais, irrévocablement. C’est cette tristesse qui m’a portée
et l’horreur de ce qui se déroule à l’écran, elle opine, marque
pendant la production du film.» Une croyance fondamentale
une pause. «C’est une bonne question… Je me demande si les

chistophe l. ; mars film, getty images ; afp


en la puissance politique du cinéma, qui remonte peut-être à
images sont belles…» Et poursuit, dans une réponse qui sonne
son adolescence, en pleine guerre du Vietnam : «Je me souviens
comme une interrogation : «Nous avons utilisé une patine très
d’avoir manifesté contre la guerre, et puis tout d’un coup, elle a
naturaliste. Je ne voulais pas d’une image stylisée, cela aurait été
cessé. J’ai donc la conviction que la voix de la dissidence est là, à
très problématique pour ce film. La question, c’est : comment
notre disposition, et que nous pouvons faire le choix de l’utiliser.
neutraliser une image ? Je ne sais pas. Chaque objet visuel a
Le rôle d’un artiste, sa fonction sociale, c’est de faire campagne
une intention, une attitude. Ce film a un style rigoureux, pas
pour le changement. Le mélange de l’art et de la politique est
glamour. Cette rigueur, pour moi, est honnête. Mais si Detroit
très puissant. Ce film est une invitation à parler, à ce que d’autres
n’est pas stylisé, ça n’est pas non plus un documentaire. Et quand
s’emparent du sujet pour le porter plus loin.»
bien même, même pour un documentaire, on est condamné à
Les autres, Kathryn Bigelow compte sur eux, et ne s’en cache faire des choix esthétiques : où place-t-on la caméra, quel plan
pas. Sur la scène des Oscars où elle recevait son prix, en 2010, choisit-on au montage ? On peut user du ralenti, changer les
elle a passé la quasi-totalité du temps imparti à remercier lumières… Mais nous voulions que l’image ait l’air aussi vraie
ses collaborateurs. Pour mettre des mots sur sa passion pour que possible. L’objectif était de raconter cette histoire de la
le cinéma, elle qui a quitté à 30 ans passés les arts plastiques manière la plus propre, la plus claire, et de m’effacer, de la laisser
pour Hollywood en appelle là aussi au collectif : «J’adore l’art, se dérouler toute seule. Bien sûr, ma touche est partout, mais avec
j’aimerai toujours la peinture… Mais ce sont des formes artistiques une distance intentionnelle.» Tout en refusant de faire l’exégèse
qui existent dans un monde très réduit. Ce qui est passionnant de son propre cinéma, Bigelow admet avoir visé une expérience
avec les films, c’est qu’ils traversent les classes. Ils proposent «très directe, comme si tout cela se déroulait en temps réel, et que
une expérience collective qui peut transporter, faire la lumière, l’on était là, avec eux». Elle poursuit : «C’est un peu ce que j’ai
peut-être même forcer à penser. C’est la beauté du cinéma, cette fait avec Démineurs : le film vous emmenait en Irak à un moment
capacité à pénétrer le subconscient.» où il y avait très peu de reportages sur l’engagement militaire.
Plus l’expérience semble réelle, mieux l’information peut passer,
Si elle dit ne s’autoriser à analyser son film qu’une fois bouclé
car on a un ressenti presque journalistique.»
(«Pendant la production à proprement parler, je me concentre
sur la logistique, l’aspect pratique. À trop analyser, le film risque Kathryn Bigelow semble avoir affiné, en trente-cinq ans
de perdre en immédiateté, en spontanéité»), Bigelow n’est jamais à Hollywood et dix films, le sens de son art : infiltrer le
dupe. Une femme blanche qui réalise un film sur un épisode divertissement pour éveiller les consciences. Finalement une
tragique de l’histoire des Noirs, dans un moment de très grande manière de rendre l’art à sa fonction première, ou de refuser
tension aux États-Unis autour de «l’appropriation culturelle» que le cinéma devienne une machine à entertainment hors du
et de la légitimité des Blancs à rendre compte de la souffrance monde et de ses problématiques : «Cette histoire pourrait se
des Africains-Américains, cela appelle la controverse. Elle le passer aujourd’hui. Elle se passe aujourd’hui. Tristement, elle
sait, et l’assume : «Je suis très consciente d’être une réalisatrice indique la gravité de la situation en Amérique et le chemin qui reste
blanche qui fait ce film sur une question noire. Suis-je la bonne à parcourir. Je fais ce film, vous faites cet article, ça n’est pas rien.
personne pour cela ? Pas du tout. Le projet de Detroit m’est arrivé Les gens vont le lire, peut-être iront-ils voir le film. On ne peut pas
au moment de l’acquittement du policier qui a tué Michael Brown changer les choses sans une prise de conscience préalable.» Son
à Ferguson, Missouri. J’étais très en colère, car je nous trouve très ambition a la générosité de tirer tout le monde avec elle vers le haut.
silencieux sur la question raciale dans ce pays. Démineurs avait «Je crois que savoir, c’est pouvoir.» Ce seront ses derniers mots.
déjà un fort potentiel polémique. L’engagement en Irak était très
contesté, le pays et le monde étaient divisés…» Detroit, de Kathryn Bigelow, sortie le 11 octobre.

328 exclusif
de haut en bas et de gauche à droite,
John Boyega, un des héros de Detroit, qui
relate un épisode tragique des émeutes raciales
de 1967. Une scène d’explosion dans
Démineurs (2009) pour lequel Kathryn
Bigelow fut oscarisée en 2010 (à droite) ;
un vampire des Frontières de l’aube (1987),
Keanu Reeves et Patrick Swayze en parachute
dans Point Break (1991), le thriller
historique Le Poids de l’eau (2001).
ci-contre, à gauche, avec l’acteur Jeremy
Renner au festival de Venise en 2008 ;
à droite, sur le tournage de Zero Dark
Thirty, cinq fois nommé aux Oscars en 2013.

exclusif 329
Photographe natures mortes ROMAIN LAPRADE. Photographe reportage MEHDI LACOSTE.
de haut en bas et de gauche à droite : Arizona Muse et Emmanuelle Alt. La nuque tatouée
de Cara Delevingne ; Olivier Lalanne et Charles Aznavour ; Karlie Kloss ; Mica Argañaraz ;
Xavier Romatet ; Kendall Jenner et Bella Hadid ; Béatrice Dalle et Kate Moss ; Pamela Golbin,
Olivier Saillard entre Michèle Lamy et Rick Owens ; Isabelle Adjani et sa nièce Zoé.
Quelques pièces emblématiques de Maison Martin Margiela, issues des collections du printemps 1989 au printemps 2009.
Mini-robe en agneau plongé, ceinture harnais, Saint Laurent par Anthony Vaccarello, prêt-à-porter printemps-été 2017.
de haut en bas et de gauche à droite : Kirsten Dunst ;
Tilda Swinton ; Lewis Hamilton et Emmanuelle Alt ;
Christopher Kane ; Emmanuelle Alt, Marina Foïs, Victoire de
Castellane, Olivier Lalanne et Isabelle Adjani ; Sidney Toledano ;
Alexandre de Bétak ; Emmanuelle Alt et Olivier Saillard.
de haut en bas et de gauche à droite : acrobaties dans les escaliers de Galliera ; Bruno Pavlovsky
et Francesca Bellettini ; Marina Foïs ; Aleksandra Woroniecka et Elie Top ; Valérie Lemercier ; Olivier
Rousteing et Lara Stone ; Soko et Elsa Lefebvre ; Doutzen Kroes et Lily Donaldson ; Valérie Lebérichel,
Stefano Cantino et Maria Cristina Lomanto ; Benjamin Clementine ; David Sims ; Charlotte Le Bon.
Robe en soie et viscose brodée de perles de verre sur une base de velours, Balmain, prêt-à-porter automne-hiver 2015.
338
l’œil de vogue

1 2 3

The party
Rien de tel pour célébrer l’été que le gala
annuel de la Vogue Paris Foundation,
son parterre de stars, son dîner et
4 son dancefloor enflammé sous les ors du
Palais Galliera. Photographe Andreea Macri. 5

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1. Emmanuelle Alt et Olivier Saillard. 2. Jon Kortajarena sur le dancefloor entouré de Lara Stone, Olivier Rousteing et Olivier Saillard. 3. Doutzen Kroes.
4. Lewis Hamilton. 5. Sidney Toledano et Monica Bellucci. 6. Geoffroy de la Bourdonnaye et Luna Picoli-Truffaut. 7. Mica Argañaraz. 8. David Sims et Aymeline
Valade. 9. Anja Rubik. 10. Julie de Libran. 11. Kendall Jenner, Lily Donaldson et Cara Delevingne. 12. Les DJ Disco Smack et Kate Moss. 13. Clare Waight Keller.
14. Kirsten Dunst, Mathilde Agostinelli et Eva Herzigova. 15. Un selfie entre Anja Rubik et Anthony Vaccarello. 16. Laetitia Casta. 17. Bella Hadid et Barbara Palvin.
18. Le dancefloor. 19. Adwoa Aboah. 20. Mathilde Agostinelli, Victoire de Castellane, Pamela Golbin, Elie Top et Mathias Kiss sur la piste. 21. Christopher Kane.
22. Claire Chazal. 23. Arizona Muse, Alexandre de Betak et sa femme Sofia, Karolina Kurkova. 24. Olivier Rousteing. 25. Larrissa Hofmann. 26. Derek Blasberg et
Bianca Brandolini. 27. Grace Hartzel. 28. Clémence Poésy. 29. Géraldine Saglio et Sarah Lavoine. 30. Melissa George.

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1. Kate Moss. 2. Nadège Vanhee-Cybulski, Hannelore Knuts et Bali Barret. 3. Kate Moss. 4. Gala Gordon et Nathan Mitchell.
5. Valérie Lemercier. 6. Olivier Saillard et Delphine Royant. 7. Clare Waight Keller sur le dancefloor. 8. Elie Top. 9. Lara Stone et
Lily Donaldson. 10. Victoire de Castellane. 11. Laurent Lafitte et Sandrine Kiberlain. 12. Pom Klementieff. 13. Tilda Swinton.
12 14. Veronika Heilbrunner et Caroline Issa. 15. Stefano Cantino et Aleksandra Woroniecka. 16. Valery Kaufman et Sasha Luss.

octobre 2017
PHOTO : MAXIMILIEN FRANCO / ESTÉE LAUDER PINK RIBBON PHOTO AWARD

cancerdusein.org

MEMBRES FONDATEURS : ESTÉE LAUDER COMPANIES - MARIE CLAIRE


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1. Lily Aldridge. 2. Christopher Kane et une amie. 3. Olivier Rousteing et Jon Kortajarena. 4. Jérôme Pulis et Eva Herzigova. 5. Sofia de Betak.
6. Kendall Jenner, Bella Hadid, Max Sokolinski et Soko. 7. Virginie Viard. 8. Bruno Pavlovsky et sa femme. 9. Frédérique Verley et Ana Girardot.
10. Maria Grazzia Chiuri. 11. Les Disco Smack et Kate Moss. 12. Elie Top et Mathias Kiss. 13. Gaspard Ulliel, Aleksandra Woroniecka et Elie Top.

octobre 2017
344
l’horoscope Vos interlocuteurs ont beau être éventuellement pressés, vous vous

Balance:
devez de poser des questions sérieuses. Évaluez soigneusement
votre investissement en termes de temps, d’argent, voire
de sentiments et les bénéfices que vous escomptez en retour.
BÉLIER 20 mars – 18 avril
22 septembre – 22 octobre Résistez à la tentation du long terme, même si les événements
déclenchés par la Pleine Lune en Bélier du 5 octobre semblent
Abordez chaque jour comme une nouvelle spectaculaires. Ils donnent le coup d’envoi au questionnement
et passionnante aventure. En octobre, des d’arrangements déjà anciens et à l’exploration des passionnants
événements quasi quotidiens, la plupart bienvenus, restructurent rebondissements d’octobre. Peu à peu des offres captivantes
les circonstances et par conséquent vos projets. De même, vous parviendront, certaines venues de vos interlocuteurs.
des propositions inattendues pourraient donner lieu à Ce qui oblige à leur laisser la décision. Ils sont mieux informés
des opportunités surprenantes. Explorez tout, discutez des idées que vous, vous pouvez donc le faire en toute sécurité.
qui vous intriguent mais ne vous engagez pas avant la Nouvelle TAUREAU 19 avril – 19 mai
Lune en Balance du 19 octobre, qui vous apporte un regard neuf. Quand vous aurez compris qu’octobre est placé sous le signe de
Ensuite, vos priorités seront claires. Faites preuve d’audace. la croissance, les changements paraîtront logiques. Ils restructurent
Vous commencez un nouveau chapitre de votre vie. le monde qui vous entoure mais influent aussi sur différents
Par Shelley von Strunckel. aspects de vos arrangements. Le grand défi est peut-être
de reconnaître qu’il faudra s’armer de patience. Pour l’instant,
SCORPION 23 octobre – 21 novembre regardez et apprenez. D’ici la cruciale Pleine Lune en Taureau
Quand vous aurez saisi que la situation a peu de chances de se du 4 novembre, vous en saurez assez pour commencer à repenser
débloquer avant la Nouvelle Lune en Scorpion du 18 novembre, vos plans et vos alliances.
vous ne vous battrez plus pour mettre de l’ordre dans vos projets.
GÉMEAUX 20 juin – 20 juillet
Vous vous demanderez quels éléments nécessitent un changement
Après des mois passés à vous passionner pour vos rencontres,
et chercherez peut-être le moyen d’en prolonger certains.
vous disposez de nombreuses options mais manquez de clarté.
Éclairée par vos rencontres et les idées que vous découvrez, vous
Dans la seconde moitié d’octobre, votre compréhension des
comprendrez que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Renoncer
circonstances et de vos priorités s’améliorera peu à peu. Et si
ne sera pas facile mais vous en sortirez plus optimiste que jamais.
rien n’est vraiment réglé (ça n’arrivera que plus tard dans
SAGITTAIRE 22 novembre – 20 décembre l’année), des développements bienvenus liés à des questions
Votre maître Jupiter a mis l’accent sur un large éventail de relations pratiques aideront à vous éclaircir les idées, encourageant
durant l’année écoulée. Vous avez beau apprécier les idées des explorations d’ordre relationnel et transformant votre vie.
et la compagnie des autres, vous adapter à leurs besoins et à leur
CANCER 21 juin – 21 juillet
caractère et, souvent, organiser vos projets autour d’eux vous a
Depuis fin 2016, des situations d’ordre domestique ou
énervée. Vous serez donc soulagée quand Jupiter changera
professionnel n’ont pas donné grand-chose malgré vos efforts.
de position, le 10 octobre. En effet, les changements conduisent
La Pleine Lune du 5 octobre déclenche enfin des échanges
à repenser de nombreux arrangements. Prenez votre temps.
positifs. C’est excitant, mais considérez tous vos projets comme
Vos rencontres et les enseignements de cette période pourraient
provisoires. Bientôt, de nouvelles offres apparaîtront à un
transformer votre vie.
rythme régulier – la plupart étonnamment intéressantes, vous
CAPRICORNE 21 décembre – 18 janvier aurez donc plaisir à les étudier. Prenez votre temps. Vos plans
Vous êtes douée pour organiser des changements complexes, mais seront finalisés mais il faudra probablement attendre novembre.
l’idéal serait d’avoir le temps nécessaire pour les planifier. En
LION 22 juillet – 21 août
octobre, les circonstances évolueront souvent. C’est déstabilisant,
Vous savez être prudente, en particulier dans les situations
mais vous comprenez vite que l’important n’est pas de prendre des
concernant votre maison, vos intimes ou votre travail. Les
décisions à long terme mais d’en apprendre le maximum sur vos
événements d’octobre amènent inévitablement des changements.
options. Ainsi, vous commencerez à explorer de nouvelles activités,
Explorez-les. Malgré un rythme soutenu, vous avez le temps
dont certaines pourraient durablement s’inscrire dans votre vie.
d’explorer vos possibilités, élargissant ainsi votre horizon.
VERSEAU 19 janvier – 17 février Ce que vous apprenez vous mettra à l’aise même vis-à-vis
Explorer de nouvelles idées ou rencontres, c’est formidable, de changements qui actuellement semblent inquiétants.
mais il faudra les concrétiser par des arrangements cohérents. Avant tout, reconnaissez que, loin d’être permanents, ils sont
La dernière année n’a pas été facile. Vous serez donc soulagée liés à une expansion opportune bien que souvent inattendue.
quand surgiront des événements dont les promesses paraissent
VIERGE 22 août – 21 septembre
aussi solides que positives. Vous ne demandez qu’à vous
Les gens qui changent d’idée ou reviennent sur leurs décisions
engager mais, devant des circonstances toujours en évolution,
sont exaspérants, mais les vrais responsables de cette situation sont
il est urgent d’attendre, regarder et apprendre. Ce que vous
les circonstances instables. Concernant vos projets, les solutions
considérez comme idéal est aussi susceptible de changer que
de compromis sont la meilleure façon d’explorer les options
les situations mêmes que vous explorez.
déclenchées par les changements actuels. Ces dernières peuvent
POISSONS 18 février – 19 mars être intrigantes ou prometteuses, mais aucune n’inclut
Les planètes ont récemment mis l’accent sur les questions pratiques l’information solide que vous, Vierge, souhaiteriez. Cela vous laisse
et financières. Vous avez appris et accompli plus que prévu. libre de prendre des risques que vous vous autorisez rarement.
Ce savoir vous sera utile quand de nouveaux projets conduiront
à organiser des engagements passionnants mais exigeants. Retrouvez votre horoscope sur vogue.fr

octobre 2017
david sims

FAITES DÉFILER
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346

l’émoi du mois

assistante réalisation loan albert

Bottines en cuir brodé et cristaux Swarovski, Gucci.


Photographe Philippe Jarrigeon. Réalisation Claire Dhelens.

octobre 2017
Supplément du n° 981 Vogue octobre 2017. Ne peut être vendu séparément. N° commission paritaire 1017k82514
FRANCE 3 AVENUE HOCHE, 75008 PARIS.
TÉL 01 53 43 60 00. FAX 01 53 43 60 60. VOGUE.FR

EMMANUELLE ALT
Rédactrice en chef
OHLMAN CONSORTI
Direction artistique
ÉDOUARD MINÉO,
MARTIN HUGER
uand elle n’est pas au Plaza,

q
Graphistes

Eloïse se promène dans


ANNE-LAURE SUGIER
Rédactrice en chef magazine
THÉODORA ASPART
Chef des informations mode et style Vogue… Espiègle, délurée,
ALEKSANDRA WORONIECKA
Rédactrice en chef mode l’héroïne de Kay
JENNIFER NEYT
Fashion & market editor
Thompson, 6 ans pour
SOPHIE HAZARD toujours, reste une source
Secrétaire générale de la rédaction
ISABELLE GLASBERG
d’inlassable inspiration.
Secrétaire de rédaction
Ses irrésistibles traits
d’humour et d’esprit aidant,
PAULINE AUZOU
Responsable photo
CHARLOTTE SÉLIGNAN
Rédactrice photo (mode-beauté) on lui pardonne toutes ses bêtises, elle qui, née
et casting assistée d’ ÉMILIE ZONINO
SAMIA BRAHMI
en 1955 avec la sortie de l’album éponyme, ne tarit
Coordination mode
pas d’énergie. Nous avons donc eu envie de faire,
ici, la part belle et pimpante à ses héritiers et
KEREN ZENATI
Administrateur de la rédaction
FRANCIS DUFOUR
Directeur de la fabrication copines joliment chipies. Leurs caractéristiques :
CÉCILE REVENU
Chef de fabrication
adorer la mode tout chic, tout charme, se prendre
ANNA GRAINDORGE pour une star, imiter les parents, mais aussi rire
de tout, surtout de la vie. Au programme, donc :
Assistante de fabrication
DELPHINE ROYANT
Éditeur
MURIELLE MUCHA,
une garde-robe palace, des ateliers de cuisine
CÉLINE DELACQUIS,
SOPHIE MAAREK,
étoilés concoctés par les plus grands chefs, des jeux
CÉCILE BOUTILLIER,
Publicité et jouets sans compter et, en prime, un entretien
LAURENCE BERNHEIM
Marketing
avec l’auteure jeunesse Marie Desplechin,
FABIEN MIONT, dont les best-sellers Verte, Pome, Mauve et autre
BRIGITTE JUNCKER
Diffusion Bon Antoine sont eux aussi d’indispensables livres
VIOLAINE DEGAS
Directrice générale adjointe de chevet de toute cette génération. Enfin,
XAVIER ROMATET
Directeur de la publication
Anne-Sophie Lapix, nouvelle dame du 20 heures,
a accepté de nous livrer ses souvenirs de petite
fille. Et ça non plus, ce n’est pas triste !

En couverture, ALICE, photographiée par


BENOÎT PEVERELLI, porte une robe
couture en soie plissée, CHLOÉ, des socquettes LES PUBLICATIONS CONDÉ NAST S.A. SOCIÉTÉ ANONYME. PRINCIPAL ASSOCIÉ : THE CONDÉ NAST PUBLICATIONS
en coton, DD, et des ballerines «Cendrillon» en LTD. IMPRIMÉ EN FRANCE PAR IMAYE GRAPHIC. DÉPÔT LÉGAL OCTOBRE 2017. DIFFUSION PRESSTALIS. ON
cuir verni, REPETTO. Coiffure et maquillage POURSUIVRA CONFORMÉMENT AUX LOIS LA REPRODUCTION OU LA CONTREFAÇON DES MODÈLES, DESSINS ET
TEXTES PUBLIÉS DANS LA PUBLICITÉ ET LA RÉDACTION DE VOGUE © 2017. LES PUBLICATIONS CONDÉ NAST S.A.
Corinne. Remerciements à l’hôtel Meurice. TOUS DROITS RÉSERVÉS. LA RÉDACTION DÉCLINE TOUTE RESPONSABILITÉ POUR TOUS LES DOCUMENTS, QUEL
Réalisation Claire Dhelens assistée de Loan QU’EN SOIT LE SUPPORT, QUI LUI SERAIENT SPONTANÉMENT CONFIÉS. DROITS RÉSERVÉS ADAGP POUR LES
Albert et Camille Rossi. ŒUVRES DE SES MEMBRES.

octobre 2017
ilgufo.it

PARIS –183, BOULEVARD SAINT– GERMAIN


pixar

Par Sonia Rachline


et Sophie Rosemont. rendez-vous 7

Rock, COCO! ’est au très brillant Lee Unkrich (Toy Story 2 et 3, Le Monde de Nemo, Monstres & Cie…) que l’on doit la réalisation

C
du nouveau Pixar, on a nommé Coco, film dont Miguel est le héros, petit garçon rêvant de devenir grand guitariste
à l’instar de son idole, le virtuose Ernesto de la Cruz. Une histoire de cordes très sensibles, qui mènera l’enfant
au cœur du mystérieux royaume des Morts, à la rencontre de ses ancêtres et de secrets de famille transmis
de génération en génération. Où l’on croise Dante, le chien à la langue pendante, Hector le camarade un peu filou
et une ribambelle de squelettes hauts en couleur plus malicieux que ténébreux, dans une succession de péripéties
pleines d’esprit, d’émotions et de jolie musique. Un conte d’hiver comme on les aime.
Coco, de Lee Unkrich, en salle le 29 novembre.

OCTOBRE 2017
8
rendez-vous

ROULE jeunesse !
Ni pédale, ni chaîne mais une ergonomie parfaite pour apprendre
à se tenir en selle et trouver le bon équilibre : le vélo First Go !
de Banwood, élégant comme un classique avec son petit panier
avant, est entièrement pensé pour stimuler l’autonomie des plus
jeunes. Un bon départ en perspective. banwood.com.

Ciné-livre

presse ; studio vogue


péciale dédicace

S
aux cinéphiles en herbe,
voilà un livre-jeu dont
le scénario, ludique
et facile à appréhender,
permet de se familiariser
avec l’univers des grands
noms du cinéma. Où l’on croise
Spielberg, Almodóvar, Hitchcock,
Scorsese et d’autres… bien cachés
au fil de pages fourmillantes conçues
comme autant de quiz visuels.
Alfred, Quentin et Pedro sont sur un plateau,

Bleu
d’Alex Clarisse, éditions Milan et demi.

TÊTES EN L’AIR DE
RÉCRÉATION
Mini-classiques, maxi-effet : Bonton lance une collection
capsule en collaboration avec la légendaire maison
Laulhère, championne incontestée du béret conçu dans les
règles de l’art. Qualité irréprochable et couleurs vives
pour couvre-chefs grand style. Fabriquée avec des chutes de jeans, inspirée des bleus de travail
bonton.fr des workers américains, droite et simple, voilà une veste qui
ne craint rien. Complice de toutes les circonstances, elle passe
facilement du cours de maths à la cour de récré.
Veste bleue en denim, Rive Droite. rivedroite-paris.com

octobre 2017
10
rendez-vous

DIOR
v
Ensemble, c’est tout !
oilà les ours Bob et Marley
de retour pour une nouvelle
aventure moins anodine qu’il
EN SEINE

presse ; studio vogue ; fanny latour-lambert


n’y paraît : où, sous prétexte
de récupérer une ruche en Le chic parisien en héritage : à l’occasion de son
haut d’un arbre pour assouvir cinquantenaire, Baby Dior crée une collection entièrement
leur envie de miel, il est surtout question inspirée par les lieux parisiens fétiches de monsieur Dior.
pour eux d’aborder la crainte d’être séparés, Clin d’œil au Pré Catelan, à Saint-Germain-des-Prés,
sujet traité ici avec humour et bonne humeur. à Bagatelle, au Moulin Rouge, à l’avenue Montaigne…
Bob et Marley, La Séparation, de Marais-Dedieu, Le nouveau vestiaire pour filles et garçons signé Cordelia
éditions Seuil Jeunesse. de Castellane joue partout les premiers de la classe.

Tout chat,
SI CHOU!
Des chaussettes en coton câlinées par de petits
chats pas si perchés… C’est la ravissante édition
limitée que signe Chat-Malo en collaboration
avec Royalties, créateur de chaussettes made in
France. Version écru pailleté et marine ou bleu
pailleté et bordeaux… Tout pour plaire aux plus
petits, de la naissance à 4 ans.
Chaussettes Chat-Malo x Royalties, 4 modèles en
édition limitée. chat-malo.com.

SUNDAY, happy sunday


Le repas familial du dimanche midi en version pas ennuyeuse du tout :
c’est ce que propose le Polpo, délicieuse barge des bords de Seine avec
terrasse dépaysante et brunch kids-friendly. À volonté : animations
autour de la table de ping-pong et buffet transgénérationnel, avec fruits
de mer d’un côté, gaufres et crêpes à gogo de l’autre.
Polpo, 47 quai Charles-Pasqua, 92300 Levallois-Perret. 01 41 34 32 86.
12
rendez-vous

Melijoe fait sa DÉCO


On ne présente plus le concept store de mode online fondé il y a dix ans par
Nathalie Genty, mère de cinq enfants à l’œil avisé, dont on connaissait déjà le
penchant pour le design. Excellente nouvelle, Melijoe dispose désormais d’un
corner déco. On y trouve objets rares, affiches, mugs, linge de maison,
horloges, lampes ou encore papiers peints… De quoi avoir envie de tout
refaire chez soi ! melijoe.com

Moi, moche et méchant ?


D
ifficile de résister au dessin de

crédits photo
l’illustratrice italienne Ilaria
Guarducci. Et encore moins à
l’histoire de son personnage Kipik.
Très méchant, il n’arrive plus à faire
peur aux autres lorsqu’il perd ses épines, devenant
aussi rose que doux. Mais il gagne un ami : le lapin
Bernard, grâce auquel il comprend qu’avoir
des amis rend heureux… Un conte qui fait grandir.
Kipik, d’Ilaria Guarducci, Talents Hauts éditions.

YUMMY
Stoney Clove Bakery est le nouveau hot spot parisien des
amateurs de pâtisserie US. Derrière apple pies à tomber,
s’mores régressifs et gâteaux d’anniversaire ornementés,
deux Américains
pure souche : la
pâtissière Beth Beji

J’ai dix ans


et le réalisateur
Philip Andelman
– accessoirement
mari de Sarah
Andelman (Colette)
à la ville. Noter que
le monde de la mode,
régalé de cookies La ligne enfant de Chloé fête déjà sa première décennie.
maison au dernier Pour l’événement, la marque propose une collection capsule
show Rodarte, en de cinq pièces iconiques, parmi lesquelles la robe en soie
redemande… à plissé soleil, la blouse en popeline, la cape en shearling
71, rue Greneta,
bordée de cuir et, en guise d’accessoire indispensable, le sac
75002 Paris. Marcie en version miniature, couleur rose poudré. De beaux
stoneyclovebakery.com cadeaux d’anniversaire…
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rendez-vous
SOULIERS
Désormais classiques
de nos dressings,
les slippers de Chatelle
chics
s’offrent régulièrement
des collaborations
ultra-séduisantes.
Celle avec Tartine et
Chocolat ne fait pas
exception à la règle,
avec ses trois modèles
d’un chic fou, en cuir
verni bleu marine, cuir noir façon galuchat (avec pampille
personnalisable) et en velours pour la version slip-on
ornée d’un nœud XXL. mychatelles.com

seroussi/musée d’orsay
nataliephoto
presse ; jean arp/galeriecrédits
Un hiver en douceur elours jersey, maille naturelle, chapeaux et

v
gants douillets… L’automne-hiver 2017-2018
d’Il Gufo est le reflet du savoir-faire de la marque
italienne, qui propose également une collection
capsule pour les grandes occasions, Silver Label,
et des pièces exclusives en alpaga réalisées avec
la manufacture Bonotto. Et parce que l’élégance
est aussi celle du cœur, Il Gufo vend des pains de savon (10 €)
dont les bénéfices sont reversés à l’ONG Oxfam pour la prévention
des épidémies en Afrique. ilgufo.it

Voir les choses


EN GRAND
À 60 ans passés, l’auteure et illustratrice

L’enfance de L’ART
américaine Lizi Boyd n’a pas perdu
son âme d’enfant. En témoigne son
travail sur la gouache, qu’elle marie
à des papiers découpés pour des livres Toujours bienvenus au musée d’Orsay, les enfants auront de
multidimensionnels. Avec Grand Ours, quoi s’y occuper cet hiver. Au programme, des ateliers et visites
petite chaise, elle raconte à quel point en famille autour de thématiques comme l’impressionnisme,
les différences de taille n’ont aucune la mythologie ou les couleurs, ainsi que des sessions liées
importance, aussi impressionnantes à l’actualité du musée, comme l’expo très attendue «Degas
soient-elles. À partir de 3 ans. Danse Dessin», du 15 novembre au 5 mars 2018. Sans oublier
Albin Michel Jeunesse. ciné-concerts et spectacles musicaux… musee-orsay.fr

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rendez-vous
PREMIER festival
Pour sa troisième édition, le festival musical familial créé par Pedro
Winter investit toujours la Cigale avec une programmation 5 étoiles :
des concerts de Pépite, Chassol et 10Lec6 ainsi que des DJ sets de
Little Mike et Justice. Entre deux performances, pas le temps de
s’ennuyer avec les ateliers photo, maquillage ou tatouages (éphémères).
Et, en guise de ravitaillement, barbe à papa, pop-corn et chocolats.
Stéréo Kids, dimanche 8 octobre après-midi à La Cigale, 75018 Paris. sterokids.fr

L
COOL KIDS e défilé Balenciaga homme
de juin dernier a été
l’occasion pour la maison
(et son très hype directeur
artistique, le Géorgien
Demna Gvasalia) de
présenter ses premières
pièces pour enfants. Un vestiaire
ultra-sporty (hoodies XL, jogging, sweats

presse ; in digital images


à message…) bien en ligne avec la mode
adulte de la marque, et dont on parie qu’il
ne restera pas longtemps sur les présentoirs
des boutiques. Disponible en novembre.

PASSION
puzzle
Fabriqués avec des matériaux
naturels et recyclés,
les jouets de la marque
espagnole Londji sont aussi
beaux qu’écolos. Difficile
de choisir entre les théâtres
de marionnettes, les
LET kaléidoscopes, les dominos
ou les puzzles – pour tous
THE MUSIC PLAY les goûts et tous les âges.
Clown, pirate, chef indien
Depuis 2003, la marque australienne
Sunnylife propose des jeux et ou dinosaure T-Rex… Notre
accessoires outdoor esthétiques et cœur balance. londji.com
ludiques. Matelas gonflables, ballons,
lampes néon, gobelets, enceintes et
cette radio aux couleurs de l’arc-
en-ciel qui, même sans le son, est
garante de joie et de bonne humeur.
Ou comment rester en vacances
même par -10°. smallable.com

octobre 2017
Grâce à l’engagement des bénévoles de l’Association, Lucie, 8 ans,
a vu son rêve se réaliser. Pour que d’autres enfants et adolescents
puissent vivre leurs rêves, l’Association Petits Princes a besoin de vous.

Pour FAIRE UN DON ou DEVENIR BÉNÉVOLE, contactez-nous.


c e’ st vogue
Twist CLASSIQUE
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Vestiaire pour enfants sages… mais MALICIEUX. Photographe Fabrice Fouillet. Réalisation Loan Albert.
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1. Baguette de fée pailletée, Chocolat Show, 17 €. 2. Col amovible en coton et dentelle avec pin’s «abeilles» en métal doré (vendu avec un pull en coton et cachemire), Tartine et Chocolat,
à partir de 100 €. 3. Babies en cuir verni nacré, Pom d’Api, 109 €. 4. Baskets «oursons» en fausse fourrure, Dolce & Gabbana, à partir de 345 €. 5. Sac «Nano Lady Dior» en cuir
argenté matelassé et patch brodé main, Dior, 2 000 €. 6. Col amovible en lapin, Bonpoint, 225 €. 7. Diadème «cœurs» en PVC et strass, Chocolat Show, 20 €. 8. Cygne en peluche,
Chocolat Show, 55 €. 9. Mobile de landau en coton biologique, Cam Cam sur smallable.com, 35 €. 10. Robe de cérémonie en coton, tulle irisé et dentelle, Tartine et Chocolat,
à partir de 470 €. 11. Cardigan en laine brodée, Bonpoint, à partir de 225 €. 12. Sortie de bain en éponge velours, Cam Cam sur smallable.com, 27 €. 13. Chaussettes à pompons
en coton, Condor sur melijoe.com, 10 €. 14. Sac «cheval» en cuir, Bonpoint, 95 €. 15. Babies en cuir et glitter, Bonpoint, à partir de 130 €. 16. Barrette en velours, Bonton, 13 €.
17. Gobelet en argent massif, Ovale, 360 €. 18. Clochette en argent massif, Ovale, 375 €. 19. Fourchette en argent massif, 195 €, et cuillère assortie, 195 €, Ovale. 20. Babies en soie,
Ovale, 85 €. 21. Brosse de bébé, La Châtelaine, 45 €. 22. Serre-tête nœud en coton et Lurex or, La Châtelaine, 15 €. 23. Eau de toilette, Gabriel et Valentin, à partir de 89 €
les 100 ml. 24. Mini-slippers en toile rayée blanche et or, Chatelles, 100 €. 25. Blouse en coton et dentelle de Calais, Ovale, 180 €. 26. Sac en lapin blanc et cuir doré, Bonpoint, 145 €.

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1. Mocassins en cuir verni, Six Pieds Trois Pouces, à partir de 111 €. 2. Sac look vintage en PVC verni, Jacadi, 35 €. 3. Cornemuse miniature, Thomann France, 30 €.
4. Derbies à franges en cuir verni, Jacadi, 79 €. 5. Bretelles en coton bicolore, Sergent Major, 8 €. 6. Serre-tête en satin, Jacadi, 16 €. 7. Barrettes nœuds en satin, Bonton, 13 €.
8. Cardigan en laine, Dolce & Gabbana, à partir de 995 €. 9 et 11. Bloomers en coton, Polo Ralph Lauren, 75 € (vendu avec une robe ou une blouse). 10. Chaussons
en maille de coton, La Châtelaine, 55 €. 12. Béret à pompon en laine, Jacadi, 45 €. 13. Sac en velours matelassé et bandoulière chaîne en métal doré, Monnalisa sur melijoe.com,
68 €. 14. Babies en velours de coton, Bonton, de 52 € à 56 €. 15. Foulard en coton, Louis Louise, 23 €. 16. Veste en jersey et broderie écusson, Polo Ralph Lauren, 139 €.
17. Bottines en cuir avec bande web, Gucci, 380 €. 18. Nœud papillon en soie, Dolce & Gabbana, 85 €.

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1. Carnet «Portrait d’une ville», Collection Be Poles sur smallable.com, 20 €. 2. Béguin en velours doublé de coton imprimé fleurs, Louis Louise, 33 €. 3. Babies en cuir verni,
Six Pieds Trois Pouces, à partir de 80 €. 4. Bavoir en coton brodé, La Châtelaine, 35 €. 5. Chien en peluche, Jellycat, à partir de 24,50 €. 6. Sac en lapin à anse de cuir argenté,
Bonpoint, 145 €. 7. Robe en jacquard métallisé et dentelle, Baby Dior, 3 800 €. 8. Sac en cuir rouge et or brodé, Dolce & Gabbana, 545 €. 9. Robe cygne en satin de coton et coton,
Stella McCartney Kids, 95 €. 10. Élastiques en velours de coton, Bonton, 12 € l’un. 11. Lunettes de soleil «œil-de-chat» avec cristaux, Gucci, 600 €. 12. Mocassins en cuir pailleté,
Repetto, 135 €. 13. Slippers entièrement pailletés multicolores, Chatelles, 120 €. 14. Chaussons en maille cachemire, Louis Louise, 45 €. 15. Barrette nœud en velours, Bonton, 13 €.
16. Plaid en laine tricotée, Bonton, 135 €. 17. Cardigan en alpaga, Bonton, à partir de 65 €. 18 et 19. Boots et sac «cygne» en cuir végétal et paillettes, Stella McCartney Kids,
150 € et 90 €. 20. Bloomer en velours, Ovale, 160 €. 21. Collerette en tulle, Mouche sur smallable.com, 35 €. 22. Slippers en cuir entièrement pailleté argent, Minimy by Mellow
Yellow, à partir de 69 €.

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1. Veste en cachemire et broderies or, Dolce & Gabbana, 495 €. 2. Chapeau haut de forme en feutrine, À la poupée Merveilleuse, 15 €. 3. Huile hydratante et calmante pour bébé,
Alma sur smallable.com, 68 €. 4. Mini-slippers en cuir verni et nœud en gros-grain, Chatelles x Tartine et Chocolat, 120 €. 5. Galet de parfum «Ptisenbon», Tartine
et Chocolat, à partir de 20 €. 6. Babies en velours, Bonpoint, à partir de 155 €. 7. Lunettes de vue en or jaune et acétate, John Dalia, 530 €. 8. Chaussons en velours, Bonpoint,
à partir de 80 €. 9. Sac «Nano Lady Dior» en cuir imprimé, Dior, 2 300 €. 10. Blouse en coton et dentelle, Tartine et Chocolat, à partir de 85 €. 11. Nœud papillon en gros-grain,
Dolce & Gabbana, 75 €. 12. Chaussettes en laine, La Châtelaine, 30 €. 13. Salomés en cuir verni, Il Gufo, à partir de 171 €. 14. Bretelles en coton et cuir, Bertelles, 35 €.
15. Serre-tête nœud en Nylon, Claire’s, 8 €. 16. Robe en maille tricot et tulle plissé, Dior, 890 €. 17. Élastique pour cheveux en velours, Jacadi, 8 €. 18. Blouse en popeline de coton
et dentelle, Chloé, 259 €. Nœud papillon en soie, Gucci, 70 €. 19. Ballerines en cuir verni, Six Pieds Trois Pouces, à partir de 80 €. 20. Richelieus «Zizi» en cuir verni, Repetto,
185 €. 21. Short en coton mélangé, Tartine et Chocolat, à partir de 65 €. 22. Barrette «nœud» en Nylon, Claire’s, 3,50 €. 23. Bavoir en coton et dentelle, 40 €,
et nœud en coton, 10 €, La Châtelaine. 24. Sac en cuir imprimé «cerises», Bonpoint, 95 €.

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POMDAPI.FR
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rubrique

benoît peverelli ; presse ; benjamin schmuck ; martine, un personnage créé par gilbert delahaye et marcel marlier / leaucourt création © casterman

Comme un chef Gâteaux de palace et goûters cinq étoiles…


Où apprendre la pâtisserie grand luxe, quand on n’a que
10 ans ? Six adresses chics et de bon goût. Par Mathilde Bulteau.
loisirs 27

Bluff au menu
Direction le Médoc, en plein milieu des vignes. L’idée
des ateliers P’tit Gourmand du château ? Que chaque
enfant (de 6 à 12 ans) fasse le choix d’un plat et d’un
dessert, qu’il réalise en live avec le chef. Et, avantage non
négligeable, qu’il puisse le reproduire ensuite facilement
à la maison… Respect de la saisonnalité et dressage
expert garantis. En bonus, le cours peut s’achever sur un
petit plongeon dans la piscine extérieure de l’hôtel.
Château Cordeillan-Bages, Relais & Châteaux,
route des Châteaux, 33250 Pauillac.

Goûter de star
On ne présente plus Alain Ducasse, star mondiale
de la gastronomie dont l’école, située dans le
16e arrondissement de Paris, est un peu La Mecque de
tout cuisinier amateur qui se respecte. Fût-il junior, car
toute une pléiade de formules s’adressent aux enfants
(dès 6 ans pour les plus accessibles) : cours ciblés sur
la pâtisserie, ateliers permettant d’élaborer des menus
complets (et ultra-sains), sessions thématiques dédiées
à Noël ou Halloween… Mention spéciale à la leçon de
goûter, qui garantit d’épater les copains.
École de cuisine Alain Ducasse, 64, rue du Ranelagh, 75016 Paris.

Cake party
L’hôtel Saint-James, à Bouliac, connu pour sa sublime vue
panoramique sur Bordeaux, est aussi réputé pour Côté Cours,
son école de cuisine toujours plus prisée. Le mercredi, bienvenue
aux 7-17 ans : la session «Drôles de chefs» révèle aux kids
les astuces et secrets de la pâtisserie grand luxe. Autre option :
privatiser l’atelier à l’occasion d’un anniversaire pour préparer
entre amis un goûter princier (avec supplément bonbons et
gâteau de fête à la clé).
Le Saint-James, Relais & Châteaux, 3 place Camille Hostein, 33270 Bouliac.

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loisirs

presse ; éditions casterman


Classiques révisés Véritable institution parisienne,
Lenôtre redouble d’imagination pour familiariser les enfants
(alias «petites toques», de 8 à 11 ans, et «grandes toques»,
de 12 à 17 ans) avec la pâtisserie de haut vol. Et ce, en
annonçant d’emblée ce qu’il y a au menu : la plupart des cours
se concentrent sur un grand classique précis, du paris-brest
à la tarte amandine aux poires en passant par le millefeuille à
la framboise. Autre bon point : plutôt que de se contenter d’un
seul lieu, la maison enseigne au sein de différentes adresses
dans Paris. Atelier Lenôtre. lenotre.com.

Madeleines de Proust Save the date : le 2 décembre,


c’est un atelier sur le thème des desserts d’enfance qu’orchestrera
Philippe Augé, le chef (étoilé, s’il vous plaît) de l’Hostellerie de
Levernois, sise au cœur des vignobles bourguignons. Tours de
main et tips experts au programme d’une session à suivre en
famille, histoire d’initier les plus petits à la poésie du pain d’épices
et autres sucreries indémodables. Et de convoquer, chez les adultes,
les souvenirs exquis portés par cette comfort food à redécouvrir…
L’Hostellerie de Levernois, Relais & Châteaux, 21200 Levernois.

Délices du palace
Quoi de plus chic que d’aller suivre un cours «crêpes party», «petits
choux» ou «tour du monde» au cœur du mythique Ritz récemment rénové ?
Car au-delà de ses nombreux ateliers pour adultes, l’école Ritz Escoffier
invite désormais les plus jeunes aux fourneaux. Trois propositions : Ritz
Kids, des ateliers thématiques pour les 6-11 ans, Ritz Teens, un éveil aux
techniques de pro pour les 12-15 ans, ou encore la formule «parent-enfant»
où il se pourrait que celui qui apprendra le plus ne soit pas celui qu’on
croit… École Ritz Escoffier, 15 place Vendôme, 75001 Paris.

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© Ferm L i vi n g

© Yo ung So l e s

© Mu u to © Pape r m i nt

Le Family Concept Store


Une sélection unique de créateurs venus des quatre coins du monde et de nombreuses exclusivités.
Plus de 600 marques en mode & design pour toute la famille.
Smallable, 81, rue du Cherche Midi, Paris 6ème
www.smallable.com
Les aventures
minuscules Verte, Pome, Mauve, Aurore, Adèle, Séraphine et aujourd’hui
Fanta, l’héroïne de votre dernier livre à L’École des loisirs.
Comment décririez-vous vos héroïnes ? Qu’ont-elles en commun ?
Difficile à dire pour moi. Je vois bien qu’elles se
ressemblent, et que leur ressemblance tient à moi, à
celle donc que je m’imagine avoir été, et celle que je suis
aujourd’hui. Je crois qu’elles sont portées par un fort élan
vital. Elles vivent leur vie comme une aventure, minuscule
sans doute mais très excitante. Elles se construisent sans
cesse, dans l’expérience et l’apprentissage. Elles peuplent
leur monde avec les ressources de leur imagination.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Tellement diverses que j’aurais du mal à les recenser et à
les classer toutes. Une partie vient de moi, une partie de
ma fille, de mes fils, d’autres enfants que j’ai rencontrés.
Une partie de mes lectures, y compris des classiques

glen chapron ; l’école des loisirs ; rue de sèvres


pour la jeunesse, Sophie et ses malheurs, Petite Princesse,
Les Quatre Filles du docteur March, etc. Le personnage de
Fanta fait un peu exception parce qu’il est inspiré d’une
petite fille que je connais dans la vraie vie, et qui s’appelle
Matiagué. Il est bien sûr aussi probable que j’ai aimé
dans Matiagué ce que je pouvais aussi projeter de moi
(élan vital, protestation).
Enfant, quels étaient vos héros ou héroïnes littéraires ?
Une quantité sans doute, je lisais beaucoup, et n’importe
Auteure culte de littérature jeunesse, quoi. Mais celles dont j’ai gardé le souvenir le plus marquant
sont les héroïnes des trois livres pour enfants que Françoise
MARIE DESPLECHIN a une d’Eaubonne a écrits pour la Bibliothèque verte au début des
prédilection pour les jeunes héroïnes années 60. Elle a écrit ces romans jeunesse presque par hasard et
au caractère trempé. Après Verte, parce qu’elle avait besoin d’argent. Mais Françoise d’Eaubonne
était une femme exceptionnelle, une aventurière de la vie et de la
Aurore ou Adèle, elle met en scène pensée, et une grande théoricienne féministe. Si ses petits romans
dans L’École de ma vie, Fanta, une peuvent sembler conventionnels et même dépassés aujourd’hui, ils
portaient une vision tout à fait héroïque des femmes qui m’a fait
jeune fille aux préoccupations très un effet extraordinaire quand j’avais une dizaine d’années.
contemporaines. Avec humour Pensez-vous au genre de vos lecteurs, lorsque vous écrivez ? Comment
et tendresse, elle évoque ses sources se noue la question du genre, dans la littérature jeunesse, d’après vous ?
Oh non, je ne pense pas au genre. Est-ce que les hommes pensent
d’inspiration et le rapport parfois au genre quand ils écrivent ? Je ne crois pas. Je me suis tellement
compliqué des enfants à la lecture. identifiée à des garçons, puis à des
hommes, en lisant. Je ne peux pas
Propos recueillis par Anne-Laure Sugier. imaginer que les jeunes garçons,
puis les hommes, ne s’identifient pas
«J’écris avec une gamine de 10 ans dans la tête», disiez-vous dans aux héroïnes. C’est très subtil, cette
une récente interview. À quoi ressemble cette gamine ? question du genre dans l’écriture, et
Sans doute un peu à celle que j’étais (ou à celle que je m’imagine c’est encore différent dans la lecture.
avoir été). Elle est curieuse, bricoleuse, désordonnée,
exploratrice, très enthousiaste, et râleuse. Elle est heureuse de
vivre, et souvent consciente de son bonheur. Elle se confronte
honnêtement aux questions de cet âge, quitter l’enfance, vivre
avec des parents, lier des liens d’amitié, apprivoiser le sentiment
amoureux, supporter la vie scolaire. Elle a besoin à la fois
d’indépendance et d’affection. Elle est très normale, en fait.

octobre 2017
Dès que je commence à y réfléchir, ça s’explose dans tous les
livres 31

sens et je me dis qu’il faudrait des thèses… Parce que bien sûr,
c’est fondamental, on ne peut pas faire comme si le genre ne
comptait pas, quand on écrit et quand on lit. C’est partout Fanta, le personnage principal de L’École
et tout le temps. Et en même temps, une grande partie de de ma vie, est une petite fille d’immigrés,
l’expérience existentielle transcende le genre, on peut même musulmane. Quelle place, d’après vous,
penser qu’elle l’annule. Pour savoir vivre, il faut pouvoir être peut ou doit tenir l’actualité dans un livre
femme, et homme de temps en temps, et en avoir conscience. pour enfants ?
Même chose pour tout ce qui constitue, comme identité, Le souci que j’avais était de donner
l’assignation raciale, sociale, l’identité sexuelle, etc. C’est une le portrait d’une petite fille qu’on puisse aimer et à laquelle on
des puissances formatrices de la lecture, celle de vous apprendre puisse s’identifier, avant de penser qu’elle est de famille africaine
dans l’empathie à être tout le vivant. Pour répondre simplement, et musulmane. C’est toujours cette question de l’identité,
j’ai vu mon benjamin lire avec passion tous les tomes du Journal ce qui nous unit est plus puissant que ce qui nous distingue.
intime de Georgia Nicolson, vers l’âge de 13 ans. Sa grande sœur Pour cette raison, j’ai été très attentive au travail de l’illustration,
les avait lus avant lui. Il était Georgia, elle l’a drôlement aidé qui pouvait influer dans un sens ou dans l’autre, et je suis très
à entrer dans l’adolescence, et c’était très joli à voir. Maintenant, reconnaissante à Glen Chapiron de son interprétation. Cette
quand j’écris, je n’ai pas de vision militante des choses. petite fille appartient au monde dans lequel nous vivons,
D’ailleurs, si on voulait vraiment voir les choses sous un point et auquel nous appartenons. Une bonne partie des romans
de vue militant pointilleux, on pourrait me faire des reproches. racontent ce monde. Voilà pourquoi cette petite fille est
Mes personnages sont souvent assez conventionnels. Ils ont l’héroïne, parce qu’elle appartient à ce monde. Je ne dirai pas que
un petit côté normé qui me ressemble aussi. c’est de «l’actualité», mais plutôt que c’est une réalité. Et là,
je parle (presque) comme Fanta.
«Chez nous, les Latins, l’enfance comme la féminité est considérée
comme un sous-monde», dites-vous. Et paradoxalement, la production «Dommage que lire ne soit pas comme danser», s’exclame la petite
aussi bien littéraire que cinématographique destinée à la jeunesse Fanta qui a tant de mal à apprendre à lire. C’est une si jolie
n’a jamais été aussi importante… exclamation. Quels conseils donneriez-vous à des parents qui
Oui bien sûr. Parce qu’il y a un énorme marché. La production désespèrent de voir leur enfant aimer lire ?
l’alimente. Mais ce n’est pas pour autant que le regard porté Je ne sais pas… La majorité des enfants que je rencontre et
par la société change. Ce qui s’adresse à la jeunesse reste peu et qui sont fâchés avec la lecture ont d’abord un gros problème
mal évalué. Je suis souvent stupéfaite de constater à quel point technique. Ils n’aiment pas lire parce qu’ils doivent consentir un
les amateurs de littérature n’ont aucun regard construit sur les effort tellement important pour déchiffrer que l’histoire leur
grands livres pour la jeunesse, et sur leur histoire. La comtesse de échappe. Je suis vraiment inquiète, et triste, de constater combien
Ségur bien sûr, mais aussi Mark Twain, James Matthew Barrie, ces enfants sont nombreux, et combien le milieu social joue dans
Frances Burnett, on peut penser à Dickens aussi… Là, je cite des cette situation. Lire, c’est une question d’entraînement. Il faut lire
auteurs dont les noms sont très connus, même si les œuvres sont tôt, le plus tôt possible, et beaucoup, le plus possible. On en est
peu lues (sauf Dickens). Mais d’excellents bouquins disparaissent loin aujourd’hui et c’est une catastrophe. Ensuite, quand l’enfant
aussi parce qu’ils sont effacés de la mémoire collective faute de maîtrise cet exercice, au point de ne plus se battre avec le texte,
reconnaissance sociale. Par ailleurs, une chose me frappe : pour se pose le problème d’aimer ou pas. Et là, je n’ai pas de recette.
estimer un livre pour la jeunesse, on parlera souvent de son sujet Bien sûr, je crois que les écrans sont un obstacle (il suffit de voir
ou de son intention éducatrice, et pas de sa qualité littéraire tous ces gosses collés à des tablettes dans les trains pendant des
ou narrative, ce qu’on ne fait pas, ou presque pas, pour les livres heures pour avoir le cafard), qu’il n’est pas mauvais de s’ennuyer
de littérature générale. un peu pour rencontrer un livre, que les parents qui ne lisent pas
eux-mêmes sont gonflés d’attendre de leurs enfants qu’ils lisent…
Mais au-delà de ça, il est possible que certaines intelligences et
certaines sensibilités soient plus disposées au plaisir de la lecture,
et d’autres plus portées à d’autres types de représentations
créatives. Il ne faut pas en faire une fixation, d’autant
qu’on peut découvrir la lecture à tous les âges de la vie,
que les lecteurs ne se ressemblent pas (on a tous une
histoire unique avec les livres et la lecture). En revanche,
je pense qu’il est beau et formateur de partager des livres
qu’on a aimés en lisant à haute voix pour ou avec les
enfants. Ils apprennent à se représenter les choses et à
s’émouvoir par le récit et les mots. Ils sont très sensibles
au caractère affectueux de la lecture partagée. Et ils
garderont les histoires, les romans, les poésies qu’on leur
aura lus dans le trésor de leur mémoire.

L’École de ma vie, illustrations de Glenn Chapron


(L’École des loisirs). Le journal d’Aurore tome 2 – Rien ne va plus !
dessiné par Agnès Maupré (Rue de Sèvres).

octobre 2017
LA VIE DE PALACE
Quand les petites filles modèles font les 400 coups dans les couloirs
de l’hôtel Meurice. En mode chipies chics.
Photographe BENOÎT PEVERELLI. Réalisation CLAIRE DHELENS.
Robe en dentelle de coton, Burberry sur Melijoe.com. À la taille, ruban Mokuba. Chaussettes en coton, Falke. Babies en velours, Bonpoint.
Chemise de nuit en voile de coton
imprimé et dentelle, My Little
Shop. Barrette nœud en tissu, Jacadi.
page de gauche, jupe à
bretelles en toile de coton, sur blouse
en popeline de coton, Bonpoint.
Chaussettes en coton, Tabio. Babies
en cuir verni, Repetto.
Robe en organza de soie, et babies
en cuir doré, Fendi, sur blouse en
voile de coton, La Châtelaine.
page de gauche, robe plissée
en toile technique, Tartine et
Chocolat sur melijoe.com.
Chaussettes en coton, Tabio.
Babies en velours, Bonpoint.
Robe en laine vierge imprimée
tartan, sur blouse en coton,
et nœud papillon en gros-grain,
Dolce & Gabbana sur
melijoe.com. Petit sac en
velours matelassé à
bandoulière chaine dorée,
Monnalisa sur melijoe.com.
Socquettes volantées, DD.
Salomés en cuir verni,
Il Gufo. Talkie-walkie,
La Grande Récré.
À gauche, robe en laine vierge
imprimée tartan, Dolce &
Gabbana sur melijoe.com,
sur blouse en coton,
et nœud papillon en gros-grain,
Dolce & Gabbana.
À gauche, blouse volantée en viscose, Mango.
Jupe à bretelles en coton, Bonpoint.
À droite, robe sans manches en laine, Polo
Ralph Lauren, sur blouse en voile de coton,
La Châtelaine. Voiture, La Grande
Récré. page de gauche, à gauche, veste
et robe en cachemire et broderies or, chemise
en voile de coton et dentelle, et sac à dos
«léopard» en fausse fourrure, Dolce &
Gabbana. Socquettes en coton, Condor sur
melijoe.com. À droite, veste et pantalon en
drap de laine, chemise en coton fil à fil,
et derbies en cuir, Boss. Cravate en coton
et soie, Burberry sur melijoe.com. Lunettes
de vue, Jean François Rey Kids.
Robe sans manches en coton mélangé,
et béret en laine à pompon de fausse
fourrure, Jacadi. Pull en laine mérinos,
Tartine et Chocolat. Bottines en
cuir à lacets fleuris, Pepe Children
Shoes. Valise, Louis Vuitton.
page de droite, robe en velours de soie,
et babies en velours, Bonpoint.
Chaussettes en coton, Tabio. La nurse
porte une veste en laine, Dior, une jupe
droite en toile technique, Polo Ralph
Lauren. Un canotier en paille
italienne, Mademoiselle Chapeau,
et des chaussures en cuir verni, Carel.
Pièce montée, Angelina.
Sweat-shirt et pantalon de jogging
en jersey de coton, Fendi.
page de gauche, robe en crêpe de soie,
Gucci sur melijoe.com.
Parka en cuir métallisé à capuche en renard,
Yves Salomon. Collants en coton d’Égypte,
Collégien. Lapin en peluche, Bonpoint.
page de gauche, robe volantée en voile
de coton et Lurex, Louis Louise
sur smallable.com. Sac en cuir doré clouté et
broderies patchs, Dolce & Gabbana.
Barrette nœud en tissu, Jacadi.
À gauche, robe en velours et tulle, Polo
Ralph Lauren. Salomés en cuir verni,
Il Gufo. Dans les cheveux, rubans
Mokuba. À droite, robe en velours brodé
de strass et tulle, Il Gufo. Babies en cuir
et paillettes, Jacadi.
Gilet en velours, Polo Ralph
Lauren. Pull en maille de laine
côtelée, Ketiketa. Jupe kilt en
laine, John Galliano Kids.
Ceinture en cuir, Boss. Chaussettes
à pompons en coton, Condor sur
melijoe.com. Boots en cuir,
Kickers. page de gauche, Pull à
collerette en laine, et short en
denim, Chloé. Bretelles, Sergent
Major. Bottines en cuir à lacets
fleuris, Pepe Children Shoes.
Veste en velours à revers de col en satin,
et pantalon en velours, Marciano Kids.
Chemise en popeline de coron, Il Gufo.
Nœud papillon en soie, Gucci sur
melijoe.com. Chapeau haut de forme en
feutrine, À La Poupée Merveilleuse.
Chaussures en cuir, Boss.
Manteau en laine, et robe en dentelle,
Armani Junior. Chaussettes en coton,
Tabio. Ballerines «Cendrillon» en cuir,
Repetto. Valises Louis Vuitton.
page de gauche, pull marin en coton
mélangé, et short à bretelles en toile
technique, IKKS Junior. Chaussettes
en coton, Tabio. Chaussures «Zizi»
en cuir verni, Repetto.
Robe ceinturée en jersey Milano imprimé, Monnalisa
sur melijoe.com. Socquettes volantées, DD. Babies en velours,
Bonpoint. La nurse porte une veste en laine, Dior, une jupe
droite en toile technique, Polo Ralph Lauren. Un canotier
en paille italienne, Mademoiselle Chapeau. Et des
chaussures en cuir verni, Carel. Animaux en peluche, Jelly
Cat. Sur toutes les photos, barrette nœud en tissu, Jacadi. page de
gauche, robe en velours et organza de soie, et slippers en velours
brodés, Dior. Au mur, robes Ovale, Bonpoint, Jacadi,
et Dior. Maison de poupée, Pain d’Épices. À terre, escarpins
Dior. Coiffure et maquillage Corinne. Remerciements à l’hôtel
Meurice. Assistantes réalisation Loan Albert et Camille Rossi.
58
album

Retour
en enfance
Votre coquetterie de petite fille ?
Les petites robes de plage.

collection personnelle
Votre plus beau cadeau d’anniversaire ? Un lecteur
cassettes-radio-enregistreur avec micro. Nous avons
enregistré des tonnes de chansons et de sketchs.
Ce qui fait qu’on pouvait devenir votre copine ?
Aimer grimper aux arbres.
Votre premier baiser ? Sur une petite terrasse,
Petite plongée dans les souvenirs de la à l’abri des regards, allongée sur un banc. Totalement
journaliste et présentatrice du 20 heures expérimental. J’avais 6 ans.
de France 2 Anne-Sophie Lapix. Votre plus grosse bêtise ? Une fugue orchestrée par
ma sœur. J’avais 2 ans. Elle, 3. Elle tenait le porte-
Le pays de votre enfance ? Le Pays basque… côté Océan. monnaie. Moi les croissants.
Le métier que vous vouliez exercer, petite ? Journaliste. La personne qui vous fascinait le plus, à l’époque ? Ma mère.
La meilleure chose que vous aient transmise vos parents ? Votre madeleine de Proust ? Les glaces Lopez, au bord
Le démon de la danse (c’est ma mère). de la plage.
Votre matière préférée à l’école ? Celle de La journée de votre enfance
mon professeur préféré. que vous aimeriez revivre ?
Mon premier mariage en tant
Votre plus mauvaise note ? En dessin,
que demoiselle d’honneur. J’avais
forcément.
5 ans et nous avons dansé jusqu’à
Votre livre de chevet de petite fille ? 3 heures du matin.
Jane Eyre. Pif Gadget aussi.
Ce que vous reconnaissez de vous,
Le jouet que vous ne lâchiez pas ? Mes outils. petite, dans vos enfants ?
Des vrais. Mais j’étais surtout le jouet La joie de vivre. L’envie de faire
de ma sœur d’un an mon aînée. la fête.
Le film que vous regardiez en boucle ?
Tarzan, avec Johnny Weissmuller.
Le lieu de vacances que vous préfériez ?
Saint-Jean-de-Luz. Je ne voulais Trois photos d’Anne-Sophie Lapix extraites
pas partir l’été. de son album personnel.

octobre 2017
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