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Cours de Tachelhit
Cours de Tachelhit
Leçon 1
c se prononce comme le ch français. Exemple : ackid (venir).
Les noms
Les noms masculins et féminins. La quasi totalité des noms communs amazighs
masculins commencent par les lettres a, i ou u, seuls font exception des mots
empruntés à d'autres langues.
← Exemples:
← En a : agmar (cheval), azru (pierre), agadir (grenier fortifier).
←
← Exemples.
← Mots sans équivalent masculin : tafukt (soleil), tifawt (lumière), tisent (sel).
← Mots sans équivalent masculin et sans t final : taghawsa (chose), tasa
(foie).
Dans une phrase, les noms ont un état construit : le a initial devient u et le i peut
devenir y (moins systématique). Nous verrons des exemples plus loin.
Leçon 2 Le pluriel
Il n'existe pas vraiment de règle générale pour former le pluriel, nous pouvons
néanmoins essayer d'en tirer plusieurs familles.
A. Le masculin
1. La famille la plus fréquente consiste à remplacer la première lettre par i et à
rajouter -en, -an ou -in à la fin du mot, la structure du mot restant la même. Si il y a
une voyelle avant -en, -an ou -in, elle disparait (voir itri, izi).
← Exemples:
← amazigh (le Berbère) --> a-mazigh --> i-mazigh-en --> imazighen (les
Berbères).
← azerg (le moulin) --> a-zerg --> i-zerg-an --> izergan (les moulins).
← argaz (l'homme) --> a-rgaz --> i-rgaz-en --> irgazen (les hommes).
← agudi (le tas) --> a-gudi --> i-gudi-in --> i-gud-in --> igudin (les tas).
← itri (l'étoile) --> i-tri --> i-tri-an --> i-tr-an --> itran (les étoiles).
← izi (la mouche) --> i-zi --> i-zi-an --> i-z-an --> izan (les mouches).
← azrû(la pierre) --> a-zrû --> i-zru-an --> i-zr-an --> izran (les pierres).
2. Dans la deuxième famille, les mots suivent la même règle mais ont leur structure
modifiée.
← Exemples:
← afrux (le garçon) --> a-frux --> i-ferx-an --> iferxan (les garçons).
← afus (la main) --> a-fus --> i-fass-en --> ifassen (les mains).
3. Une troisième famille contient toujours le i du début mais termine par -awen ou
-iwen.
← Exemples:
imi (la bouche) --> i-mi --> i-mi-awen --> i-m-awen --> imawen (les bouches).
← isem (le nom) --> i-sem --> i-sm-awen --> ismawen (les noms).
← awal (la parole) --> a-wal --> i-wal-iwen --> iwaliwen (les paroles).
← Exemples:
← umlil (blanc) --> u-mlil --> u-mlil-en --> umlilen(blancs).
← arra (un écrit) --> a-rra --> a-rrat-en --> arraten (les écrits).
← anaw (une espèce) --> a-naw --> a-naw-en --> anawen (les espèces).
← aqqa (le grain) --> a-qqa --> a-qqay-en --> aqqayen (les grains).
← iggig (le tonnerre) --> i-ggig --> a-ggag-en --> aggaggen (les tonnerres).
← Autres variante Tachelhit du même mot iggig (le tonnerre) --> i-ggig --> i-
ggig-en --> iggiggen (les tonnerres).
← Exemples:
← isk (la corne) --> i-sk --> a-sk-iwen --> askiwen (les cornes).
← ils (la langue) --> i-ls --> a-ls-iwen --> alsiwen (les langues).
← Exemples:
← agdîd (l'oiseau) --> a-gdîd --> i-gdâd --> igdâd (les oiseaux).
← agadir (le grenier fortifié) --> a-gadir --> i-gudar --> igudar (les greniers
fortifiés).
Les -en, -iwen, ... se prononcent court, c'est-à-dire comme si c'était écrit -n, -iwn.
← Exemples:
← taqdimt (la vieille) --> ta-qdim-t --> ti-qdim-in --> tiqdimin (les vieilles).
← tabrat (la lettre) --> ta-bra-t --> ti-bra-tin --> tibratin''' (les lettres).
← tamghart (la femme) --> ta-mghar-t --> ti-mghar-in --> timgharin (les
femmes).
← Tamtut (la femme) --> ta-mtu-t --> ti-mtut-in --> timtutin (les femmes).
2. Dans la deuxième famille, la règle est la même mais la structure est changée.
← Exemples:
← tafruxt (la fille) --> ta-frux-t --> ti-ferx-in --> tiferxin (les filles).
← tizkert (la corde) --> ti-zker-t --> ti-zakar-in --> tizakarin (les cordes).
← Exemples:
tamghra (le mariage) --> ta-mghr-a --> ti-mghr-iwin --> timghriwin (les mariages).
← taghawsa (la chose) --> ta-ghaws-a --> ti-ghaws-iwin --> tighawsiwin (les
choses).
← tighri (l'étude) --> ti-ghr-i --> ti-ghr-iwin --> tighriwin (les études).
Remarque : Pour le mot timzgida (mosquée) dans certains parlé, surtout en contact
avec les centres urbains, le mot d'origine arabe Jamaï à remplacé le mot amazigh.
4. La quatrième famille garde le ti du début mais finit par -a. La structure peut
changer ou pas.
← Exemples:
← tazwit (l'abeille) --> ta-zw-it --> ti-zw-a --> tizwa (les abeilles).
← tasarut (la clef) --> ta-sar-ut --> ti-sur-a --> tisura (les clefs).
← Exemples:
← talluh't (la planche) --> ta-lluh'-t --> ti-lwah --> tilwaH' (les planches).
← tamazirt (le pays) --> ta-mazir-t --> ti-mizar --> timizar (les pays).
← Exemples:
← tasa (le foie) --> ta-sa --> ta-sa-win --> tasawin (les foies).
← tazart (le figuier) --> ta-zar-t --> ta-zar-in --> tazarin (les figuiers).
← tadjart (la voisine) --> ta-djar-t --> ta-djar-in --> tadjarin (les voisines).
← Exemple:
← taserdunt (la mule) --> ta-serdun-t --> ti-serd-an --> tiserdan (les mules).
← Exemples:
← Masculin : aman (eau), ibzdan (urine), idamen (sang), irden (blé), ilefzan
(salive), midden (gens), adfel (neige), anzar (pluie), addo (vent).
← Féminin : tumzin (orge), tisent (sel), tudit (beurre), tamment (miel), tillas
(obscurité), tirra (écriture), tuzlin (ciseaux), tiyghrad (salaire). Les deux derniers
mots sont déjà des pluriels :respectivement de uzzal(fer) et aghrûd(épaule).
Les nombres
Nombres de 1 à 10
← 3 = krâd krât
← 4 = kûz kûzt
← 5 = semmûs semmûst
← 6 = sdîs sdîst
← 7 = sa sat
← 8 = tam tamt
← 9 = tza tzat
← 10 = mraw mrawt
← Exemples:
yan urgaz : un homme (dans une phrase, le a initial devient u). sin irgazen : deux
hommes (le nom est au pluriel). krad iferxan : trois garçons yat tamghart : une
femme mrawt tigumma : dix maisons
Nombres de 11 à 19
etc. ''
Dans la vie pratique, tous les nombres à partir de vingt sont dis en arabe. Depuis
quelques années des néologismes sont mis en place. Exemple. 20 : sin id mraw -->
simraw
Les archéologues et les linguistes ont montré qu'aussi bien l'amazigh ( berbère) que
l'égyptien ancien et la langue des Guanches des îles Canaries (berbère aussi)
étaient basés sur la dizaine. Ce qui expliquerait que tous les nombres soient formés
à partir des dix premiers chiffres. Par exemple à l'origine, 20 se disait sin id mraw (2
x 10).
Opérations arithmétiques
Introduction
Les personnes et les genres sont exprimés par des suffixes et préfixes ajoutés à la
racine de base du verbe qui peut être modifiée ou non. Représentons cette structure
par °
← je = ° gh
← tu = t ° t
← il = i ° a
← elle = t ° a
← nous = n ° a
← vous (masculin) = t ° am
← ils =° an
← elles = ° ant
Le présent
← je suis = gigh
← tu es = tgit
← il est = iga
← je suis = lligh
← tu es = tllit
← il est = illa
3. boire : su
← il boit = iswa
← ci : ad
← là : nna
← là-bas : ann
← Exemples.
← moi : nekki
← toi :(masculin) kiyi
← lui : nettan
← elle : nettat
← eux : netni
← elles : nettenti
Exemple. moi-même : nekki s ixf ou nekki s ugayu nu (moi avec ma tête). Remarque
Nekki est prononcé Nkki dans certaines régions du Tachelhit.
Tachelhit
Awragh
Azeraki
Amlhanna
Achibe
Azguagh
Abelbagh
Azgzaw
Aseggan
Umlil
← Exemples
← Cette maison est la mienne : tigemmi ad tga tinu
Les adjectifs démonstratifs (ad, nna, ann) interviennent dans la constitution de ces
pronoms mais en exprimant aussi le nombre. Pour désigner ce qui est proche par
rapport à la personne qui parle.
← celui-ci, ce = ghw-ad
← ceux-ci, ces = ghw-id
← celui-là = ghw-anna
← ceux-là = ghw-inna
← celle-là = xt-anna
← celles-là = xt-inna
Pour désigner ce qui est loin par rapport à la personne qui parle
← celui-là = ghw-ann
← ceux-là = ghw-in
← celle-là = xt-ann
← celles-là = ''xt-in
''
← Exemples
← Je veux celui-ci pas celui-là : righ ghwad urd ghwan
← cela = ghay-ann
← ce qui = ghay-lli
← Exemples
← Exemples
← C'est moi qui ai ouvert la porte : nekki a yrzemen tiflut ou taghult.
← Exemples
Il est parti l'enfant qui a cassé la casserole : idda (ou ifta) ufrux lli irzan tirkmin La
fille qui est partie, c'est ma fille : tafruxt lli iddan tga illi ou tafruxt lli iftan tga illi
← Exemples:
← La maison, elle est la tienne ? : tigemmi, tga ti nnek?
La négation
La négation s'exprime par les particules ur placée devant le verbe et urd (ce n'est
pas) placée devant un nom ou pronom.
← Exemples:
← Je n'ai pas mangé : ur cigh
Expressions négatives
← ni : ula
← ne...jamais : ur...sat (futur), ur...jjun
← ne...plus : ur sul
← ne pas encore : ur ta
← Exemples:
← Exemples:
← Il ne faut pas que tu partes : ad ur tftut
← Exemples.
← Ne parles pas : ad ur tsawlt
← à ce moment-là : gh luqt an
← à temps : gh luqt
← demain : azekka
← la semaine : imalass
← ce moi-ci : ayyur ad
← l'année : aseggwas
← tôt : zik
← encore : sul
← déjà : yad
← au soir : gh tdeggwat
← l'après-midi : gh tezwit
← Exemples.
← Exemples.
← Où est-il ? : manza t ?
← encore : dagh
← impossible : urimken
← sans : bla
← comment ? : manik, mamenk ?
← Exemples.
← Exemples.
← Exemple :
← mener, porter : awiy, yiwiy
Ces deux particules situent la direction de l’action par rapport au locuteur qui donne
les ordres, comme le montre la figure. La particule n permet d’éloigner l’action de lui
awiy-n (emporter), alors que la particule d permet de rapprocher l’action de lui awiy-
d (rapporter). Ces deux particules suffixent pratiquement tous les verbes de la
langue amazighe. Nous donnons ci-dessous une liste de ce genre. Nous donnons
les verbes dans le cadre d’une phrase afin de faciliter leur compréhension.
Remarque : En général, la particule n est utilisée pour montrer quelque chose qui
est loin du locuteur. En plus de son utilisation comme suffixe des verbes et de
certaines prépositions (ar, ar-d, jusqu’à), elle est également utilisée pour construire
les pronoms.
← Exemple:
← Celui-là : gh-wann
← Celle-là : x-tann
← Ceux-là : gh-winn
← Celles-là : x-tinn
← Exemple:
← Celui-ci : gh-wad
← Celle-ci : x-tad
← Ceux-ci : gh-wid
← Celles-ci x-tid
Les particules n et d peuvent être doublées selon le contexte dans lequel elles
interviennent, mais l’idée reste la même, le d ramène l’idée vers le sujet et n
l’éloigne de lui. Le phonème gh est souvent prononcé en tachelhit comme un x.
Le préfixe s ou ss
← Exemples:
← accompagner, rejoindre : mun, iman
Les suffixes mis en jeu dans les exemples ci-dessus sont basés sur la lettre s. Dans
certains cas, il suffit d’un seul s et dans d’autres cas, il en faut deux ss. Comme
dans le cas des particules d et n, les suffixes s et ss sont ajoutés pour préciser la
direction de l’action par rapport à l’interlocuteur. L’absence du préfixe signifie que
l’action est éloignée du locuteur et sa présence au début du verbe signifie que
l’action se rapporte au locuteur. Ce s ou ss ajouté aux verbes dans la langue
amazighe est semblable aux verbes pronominaux en langue française, comme dans
(se rappeler, se laver, se coucher, s’amuser)… Néanmoins, l’action des verbes en
français se reporte à l’interlocuteur lorsque la particule s est présente et elle se
reporte à autre chose que l’interlocuteur lorsque la particule se est absente. En
Tachelhit, c’est le contraire qui se passe, la présence de s ou ss éloigne l’action et
son absence la rapproche.
← Exemples:
Remarque : Lorsque le nom finit par une voyelle, le i de inu tombe. Exemple. ma
tête : agayu nu
Pour les noms de parenté, la règle est un peu modifiée. Remarque, le terme Baba
est un emprunt typique à l'arabe qui lui même l'a emprunté au Turc et au Persan, de
la racine indo-européenne Papa.
← ma mère = imma,immi
Lecon 15 L'interrogation
On doit distinguer l’interrogation totale de l’interrogation partielle.
L’interrogation totale
Une interrogation est dite totale lorsque la question porte sur l’ensemble de
l’énoncé. L’interrogation peut-être exprimée oralement par la simple intonation ou
par l’emploi des morphèmes interrogatifs is ou iz'd.
← Exemples :
← Tu es amazigh ? :Tgit amazigh ?
Dans ces 2 exemples, l’interrogation est exprimée oralement par une simple
intonation.
← Est-ce que cette voiture est à toi ? :Iz’d tamobil ad tinnek a tga ?
iz’d est un composé de is et du d prédicatif ( comme le d de ur’d amazigh ad gigh (je
ne suis pas amazigh) ), il s’emploie devant un nom, une préposition ou un pronom et
le plus souvent au début de la phrase interrogative.
L’interrogation partielle
Une interrogation est dite partielle lorsque la question porte sur une partie de
l’énoncé. Elle est exprimée par le biais des morphèmes interrogatifs suivants :
← Exemples.
← Qui est allé au pays ? : ma iddan s tamazirt ?
← Qu’a-t-il vu ? : ma izrâ ?
← Exemples.
← Quel est le nom de ton père ? : ma isem babak ?
← masculin singulier : wa
← pluriel : wi
← féminin singulier : ta
← pluriel : ti
← lequel ? quel est celui qui ? : manwa ?
← Exemples.
← Exemple:
← Quel chemin as-tu pris ? : man agharas a tomzet?
Note: tiflut (porte) se dit dans d'autres régions de l'air du tachelhit: Taghult.
← Exemples.
← Avec quoi as-tu ouvert la porte ? : mas trzemt tiflut, mas trzemt taghult ?
← où ? (situation) : manza ?
← où ? (direction) : manis ?
← Exemples.
Il est possible aussi d'utiliser ces adverbes dans des phrases affirmatives.
← Exemple.
Je sais quand il est parti : snegh managu a li da, snegh managu a ifta
Exemples:
← azlmad: gauche
← afasi : droite
← lgwddam : devant
← tigira : derrière