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Cours d’Amazigh

Leçon 1
c se prononce comme le ch français. Exemple : ackid (venir).

← gh se prononce comme un r grasseyé. Exemple : amazigh.


← Les lettres tendues sont doublées.

← x se prononce se prononce comme dans xdem (travail), afrux (garçon).

← q se prononce comme dans aqdim (vieux).

← L'Ayn arabe se note à. Exemple : àrab (arabe).

← g se prononce comme dans agadir.

← u se prononce comme le ou français. Exemples : asafu (flambeau), afus


(main).

← h se prononce comme dans Moh'ammed.

Les consonnes emphatiques sont signalées par un ^ sur la voyelle voisine.

← Exemple : adû (vent).

Les noms
Les noms masculins et féminins. La quasi totalité des noms communs amazighs
masculins commencent par les lettres a, i ou u, seuls font exception des mots
empruntés à d'autres langues.

← Exemples:
← En a : agmar (cheval), azru (pierre), agadir (grenier fortifier).

← En i : izem (lion), ifri (grotte), isk (corne).

← En u : udem (visage), ul (coeur), urti (jardin).

Exemples d'emprunts non berbérisés : lkas (verre), skwila (école).

Exemples d'emprunts berbérisés : afellah' (paysan), abeqqal (épicier).


Pour obtenir le féminin d'un mot, il faut ajouter la lettre t au début et à la fin du mot, il
existe aussi des mots qui n'ont pas d'équivalent masculin et pouvant être privé de t
à la fin. Ce procédé sert également à exprimer un diminutif.


← Exemples.

Féminin de mots masculins : tagmart (jument), tizemt (lionne).

← Mots sans équivalent masculin : tafukt (soleil), tifawt (lumière), tisent (sel).
← Mots sans équivalent masculin et sans t final : taghawsa (chose), tasa
(foie).

← Diminutifs : tazrût (petite pierre), tifrit (petite grotte).

Dans une phrase, les noms ont un état construit : le a initial devient u et le i peut
devenir y (moins systématique). Nous verrons des exemples plus loin.

Leçon 2 Le pluriel
Il n'existe pas vraiment de règle générale pour former le pluriel, nous pouvons
néanmoins essayer d'en tirer plusieurs familles.

A. Le masculin
1. La famille la plus fréquente consiste à remplacer la première lettre par i et à
rajouter -en, -an ou -in à la fin du mot, la structure du mot restant la même. Si il y a
une voyelle avant -en, -an ou -in, elle disparait (voir itri, izi).

← Exemples:
← amazigh (le Berbère) --> a-mazigh --> i-mazigh-en --> imazighen (les
Berbères).

← azerg (le moulin) --> a-zerg --> i-zerg-an --> izergan (les moulins).

← argaz (l'homme) --> a-rgaz --> i-rgaz-en --> irgazen (les hommes).

← agudi (le tas) --> a-gudi --> i-gudi-in --> i-gud-in --> igudin (les tas).

← itri (l'étoile) --> i-tri --> i-tri-an --> i-tr-an --> itran (les étoiles).

← izi (la mouche) --> i-zi --> i-zi-an --> i-z-an --> izan (les mouches).
← azrû(la pierre) --> a-zrû --> i-zru-an --> i-zr-an --> izran (les pierres).

2. Dans la deuxième famille, les mots suivent la même règle mais ont leur structure
modifiée.

← Exemples:
← afrux (le garçon) --> a-frux --> i-ferx-an --> iferxan (les garçons).

← afus (la main) --> a-fus --> i-fass-en --> ifassen (les mains).

3. Une troisième famille contient toujours le i du début mais termine par -awen ou
-iwen.

← Exemples:

imi (la bouche) --> i-mi --> i-mi-awen --> i-m-awen --> imawen (les bouches).

← isem (le nom) --> i-sem --> i-sm-awen --> ismawen (les noms).
← awal (la parole) --> a-wal --> i-wal-iwen --> iwaliwen (les paroles).

4. Une quatrième famille ne contient plus le i du début mais un a ou u et termine par


-en, -an ou -in. La structure peut être modifiée ou pas.

← Exemples:
← umlil (blanc) --> u-mlil --> u-mlil-en --> umlilen(blancs).

← arra (un écrit) --> a-rra --> a-rrat-en --> arraten (les écrits).

← anaw (une espèce) --> a-naw --> a-naw-en --> anawen (les espèces).

← aqqa (le grain) --> a-qqa --> a-qqay-en --> aqqayen (les grains).

← iggig (le tonnerre) --> i-ggig --> a-ggag-en --> aggaggen (les tonnerres).

← Autres variante Tachelhit du même mot iggig (le tonnerre) --> i-ggig --> i-
ggig-en --> iggiggen (les tonnerres).

5. Une cinquième famille ne contient plus le i du début mais un a et termine par


-awen ou -iwen.

← Exemples:
← isk (la corne) --> i-sk --> a-sk-iwen --> askiwen (les cornes).
← ils (la langue) --> i-ls --> a-ls-iwen --> alsiwen (les langues).

6. Une sixième famille contient le i au début et ne modifie que la structure.

← Exemples:
← agdîd (l'oiseau) --> a-gdîd --> i-gdâd --> igdâd (les oiseaux).

← ameddakkwel (l'ami) --> a-meddakkwel --> i-meddukkal --> imdukkal (les


amis).

← agadir (le grenier fortifié) --> a-gadir --> i-gudar --> igudar (les greniers
fortifiés).

Remarques : La première famille est, de loin, la plus fréquente.

Les -en, -iwen, ... se prononcent court, c'est-à-dire comme si c'était écrit -n, -iwn.

← Exemple : iwaliwn, irgazn.

Leçon 3 Le pluriel conjugué au féminin


1. La première famille consiste à remplacer le ta ou ti du début par ti et à éliminer le
t final pour le remplacer par -in (prononcer ine). La structure du mot reste la même.

← Exemples:
← taqdimt (la vieille) --> ta-qdim-t --> ti-qdim-in --> tiqdimin (les vieilles).

← tabrat (la lettre) --> ta-bra-t --> ti-bra-tin --> tibratin''' (les lettres).

← tamghart (la femme) --> ta-mghar-t --> ti-mghar-in --> timgharin (les
femmes).

← Remarque: Dans un autre variante Tachelhit (Sud-Est) du même mot


tamghart devient:

← Tamtut (la femme) --> ta-mtu-t --> ti-mtut-in --> timtutin (les femmes).

2. Dans la deuxième famille, la règle est la même mais la structure est changée.

← Exemples:
← tafruxt (la fille) --> ta-frux-t --> ti-ferx-in --> tiferxin (les filles).

← tizkert (la corde) --> ti-zker-t --> ti-zakar-in --> tizakarin (les cordes).

Reamrque : Dans une autre variante de Tachelhit, tizkert, se prononce tizikert

3. La troisième famille garde le ti du début mais finit par -iwin.

← Exemples:

tamghra (le mariage) --> ta-mghr-a --> ti-mghr-iwin --> timghriwin (les mariages).

← taghawsa (la chose) --> ta-ghaws-a --> ti-ghaws-iwin --> tighawsiwin (les
choses).
← tighri (l'étude) --> ti-ghr-i --> ti-ghr-iwin --> tighriwin (les études).

← timzgida (la mosquée) --> ti-mzgid-a --> ti-mzgad-iwin --> timzgadiwin


(mosquées).

Remarque : Pour le mot timzgida (mosquée) dans certains parlé, surtout en contact
avec les centres urbains, le mot d'origine arabe Jamaï à remplacé le mot amazigh.

4. La quatrième famille garde le ti du début mais finit par -a. La structure peut
changer ou pas.

← Exemples:
← tazwit (l'abeille) --> ta-zw-it --> ti-zw-a --> tizwa (les abeilles).

← tasarut (la clef) --> ta-sar-ut --> ti-sur-a --> tisura (les clefs).

5. La cinquième famille garde le ti du début et change la structure.

← Exemples:
← talluh't (la planche) --> ta-lluh'-t --> ti-lwah --> tilwaH' (les planches).

← tamazirt (le pays) --> ta-mazir-t --> ti-mizar --> timizar (les pays).

← tameddakkwelt (l'amie) --> ta-meddakkwel-t --> ti-meddukkal --> timdukkal


(les amies).

6. La sixième famille a un ta au début et finit par -in ou -iwin.

← Exemples:
← tasa (le foie) --> ta-sa --> ta-sa-win --> tasawin (les foies).

← tazart (le figuier) --> ta-zar-t --> ta-zar-in --> tazarin (les figuiers).

← tadjart (la voisine) --> ta-djar-t --> ta-djar-in --> tadjarin (les voisines).

7. Une septième, très rare, garde le ti du début et finit par -an.

← Exemple:
← taserdunt (la mule) --> ta-serdun-t --> ti-serd-an --> tiserdan (les mules).

Un exemple de différence des parlés Tachelhit, quelques mots d'animaux de la


région de Ouarzazate
Mot
Tachelhit de Ouarzazate
Tachelhit

Leçon 4 Noms sans singulier


Il existe des noms masculins et féminins qui ne s'emploient qu'au pluriel ou n'en ont
pas.

← Exemples:
← Masculin : aman (eau), ibzdan (urine), idamen (sang), irden (blé), ilefzan
(salive), midden (gens), adfel (neige), anzar (pluie), addo (vent).

← Féminin : tumzin (orge), tisent (sel), tudit (beurre), tamment (miel), tillas
(obscurité), tirra (écriture), tuzlin (ciseaux), tiyghrad (salaire). Les deux derniers
mots sont déjà des pluriels :respectivement de uzzal(fer) et aghrûd(épaule).

(Cette liste n'est pas exhaustive).

Les nombres

Les nombres changent selon qu'ils se rapportent à un nom féminin ou masculin.

Nombres de 1 à 10

Nombre masculin féminin.


← 1 = yan ou ya yat
← 2 = sin snat

← 3 = krâd krât

← 4 = kûz kûzt

← 5 = semmûs semmûst

← 6 = sdîs sdîst

← 7 = sa sat

← 8 = tam tamt

← 9 = tza tzat

← 10 = mraw mrawt

← Exemples:

yan urgaz : un homme (dans une phrase, le a initial devient u). sin irgazen : deux
hommes (le nom est au pluriel). krad iferxan : trois garçons yat tamghart : une
femme mrawt tigumma : dix maisons

Nombres de 11 à 19

La règle est d'ajouter à partir de dix : 14=10 + 4

← Nombre masculin féminin


← 11 = yan d-mraw yat d-mraw

← 12 = sin d-mraw snat d-mraw

← 13 = krâd d-mraw krât d-mraw

← 14 = kûz d-mraw kûzt d-mraw

← 15 = semmûs d-mraw semmûst d-mraw

← 16 = sdîs d-mraw sdîst d-mraw

← 17 = sa d-mraw sat d-mraw

← 18 = tam d-mraw tamt d-mraw


← 19 = tza d-mraw tzat d-mraw

← 20 se dit en arabe dans la pratique : àchrin(t)

← 21..30 : àchrin d-yan, àchrin d-sin,..., àchrin d-tza, àchrin d-mraw

← 31 : àchrin d-yan d-mraw,... (20 +11)

← 40 : sin id àchrin (2 x 20)

← 41 : sin id àchrin d-yan (2 x 20 + 1)

← 50 : sin id àchrin d-mraw (2 x 20 +10)

← 60 : krâd id àchrin (3 x 20)

← 70 : krâd id àchrin d-mraw (3 x 20 + 10)

etc. ''

← 100 : tamîd (sg.),'' timâd (pl.).


← 1000 : agim (sg.), igonan (pl.) (Non utilisé dans le Souss, arabe employé :
alf).

← 2000 : sin id alf

Dans la vie pratique, tous les nombres à partir de vingt sont dis en arabe. Depuis
quelques années des néologismes sont mis en place. Exemple. 20 : sin id mraw -->
simraw

Les archéologues et les linguistes ont montré qu'aussi bien l'amazigh ( berbère) que
l'égyptien ancien et la langue des Guanches des îles Canaries (berbère aussi)
étaient basés sur la dizaine. Ce qui expliquerait que tous les nombres soient formés
à partir des dix premiers chiffres. Par exemple à l'origine, 20 se disait sin id mraw (2
x 10).

Opérations arithmétiques

← Addition : f 4 + 2 : koz f sin


← Soustraction : kes 4 - 2 : koz kes sin

← Multiplication : id 4 x 2 : koz id sin


← Division : bdânin 4 / 2 : koz bdânin sin

Leçon 5 Les verbes et conjugaisons


Il n'existe pas de catégorie de verbes comme en français, du moins ce travail reste
encore à faire. Nous allons seulement en présenter les principales règles et des
exemples.

Introduction

Les personnes et les genres sont exprimés par des suffixes et préfixes ajoutés à la
racine de base du verbe qui peut être modifiée ou non. Représentons cette structure
par °

← je = ° gh
← tu = t ° t

← il = i ° a

← elle = t ° a

← nous = n ° a

← vous (masculin) = t ° am

← vous (féminin) = t ° amt

← ils =° an

← elles = ° ant

Le présent

Pour exprimer le présent, il faut rajouter la particule ar devant le verbe conjugué


sinon, c'est le passé qui est exprimé. Dans ce qui suit, on suppose le ar mis devant
tous les verbes.

1.être : g noté eg ( être, exister, faire )

← je suis = gigh
← tu es = tgit

← il est = iga

← elle est = tga

← nous sommes = nga

← vous êtes (m) = tgam

← vous êtes (f) = tgamt

← ils sont = gan

← elles sont = gant

Dans la plaine le gh devient H. gigh --> giH

2.être : illi (se trouver)

← je suis = lligh
← tu es = tllit

← il est = illa

← elle est = tlla

← nous sommes = nlla

← vous êtes (m) = tllam

← vous êtes (f) = tllamt

← ils sont = llan

← elles sont = llant

3. boire : su

← je bois =(ar) swigh


← tu bois =tswit

← il boit = iswa

← elle boit = tswa

← nous buvons = nswa


← vous buvez (m) = tswam

← vous buvez (f) = tswamt

← ils boivent = swan

← elles boivent = swant

4. partir : ddu, ftu

← je pars = (ar) ddigh, ftigh


← tu pars = ddtit, tftit

← il part = idda, ifta

← elle part = tdda, tfta

← nous partons = ndda, nfta

← vous partez (m) = tddtam, tftam

← vous partez (f) = tddamt, tftamt

← ils partent = ddan, ftan

← elles partent = ddant, ftant

Leçon 6 Les adjectifs démonstratifs


L'adjectif démonstratif se place après le nom et est fonction de l'éloignement de la
chose désignée. Ces adjectifs sont :

← ci : ad
← là : nna

← là-bas : ann

← Exemples.

Ce chien est parti : aydi ad ida ou aydi ad ifta

← Ce jour-ci : ass ad (a donné assad, assa : aujourd'hui)


← Ce chien là est parti : aydi nna ida ou aydi nna ifta
← Ces enfants là-bas : iferxan ann

Vocabulaire du corps humain

Leçon 7 Les pronoms

Les pronoms personnels sujets

← moi : nekki
← toi :(masculin) kiyi

← toi :(féminin) kemmi

← lui : nettan

← elle : nettat

← nous :(masc.) nekni

← nous :(fém.) nekkenti

← vous :(masc.) kunni

← vous :(fém.) konimti, kunninti

← eux : netni

← elles : nettenti

Les pronoms réfléchis

Pour les pronoms réfléchis, on emploie le mot tête : agayu ou ixf.

Exemple. moi-même : nekki s ixf ou nekki s ugayu nu (moi avec ma tête). Remarque
Nekki est prononcé Nkki dans certaines régions du Tachelhit.

Ci-dessous le tableau avec ixf

← moi-même : nekki s ixf inu


← toi-même : (masc.) kiyi s ixf nnek

← toi-même : (fém.) kemmi s ixf nnem


← lui-même : netta s ixf nnes

← elle-même : nettat s ixf nnes

← nous-même : nekni s ixfawen nnegh

← vous même (masc.) : kunni s ixfawen nnun

← vous-même (fém.) : kunninti s ixfawen nnunt

← eux-même : netni s ixfawen nsen

← elles-même : nettenti s ixfawen nsen

Vocabulaire les couleurs:

Tachelhit
Awragh
Azeraki
Amlhanna
Achibe
Azguagh
Abelbagh
Azgzaw
Aseggan
Umlil

Lecon 8 Les pronoms affixes


La théorie voudrait que pour exprimer la phrase : Moi, je t'ai accompagné, on dise :
nekki mungh d kyi (moi j'ai accompagné avec toi). En pratique, cela ne se dit pas; le
deuxième pronom va devenir affixe:

← nekki mungh did-k : moi, je t'ai accompagné


← nekki mungh did-s : moi, je l'ai accompagné

← nekki mungh did-sen : moi, je les ai accompagné

← nekki mungh did-un : moi, je vous ai accompagné

← kiyi tmunt did-negh : toi, tu nous a accompagné

Les pronoms possessifs


← le mien, les miens : wi-nu
← la mienne, les miennes : ti-nu

← le tien, les tiens : wi-nnek

← la tienne, les tiennes : ti-nnek

← le sien, les siens : wi-nnes

← la sienne, les tiennes : ti-nnes

← le nôtre, les nôtres : wi-nnegh

← la nôtre, les nôtres : ti-nnegh

← le vôtre, les nôtres : wi-nnun

← la vôtre, les vôtres : ti-nnun

On remarque que les mêmes expressions existent au singulier et au pluriel, la


nuance est exprimée par le verbe.

← Exemples
← Cette maison est la mienne : tigemmi ad tga tinu

← Ce garçon est le nôtre : afrux ad iga winnegh

← C'est le mien : iga winu

← Ce sont les miens : gan winu

Les pronoms démonstratifs

Les adjectifs démonstratifs (ad, nna, ann) interviennent dans la constitution de ces
pronoms mais en exprimant aussi le nombre. Pour désigner ce qui est proche par
rapport à la personne qui parle.

← celui-ci, ce = ghw-ad
← ceux-ci, ces = ghw-id

← celle-ci, cette = xt-ad

← celles-ci, ces = xt-id


Pour désigner ce qui est à proximité par rapport à la personne qui parle

← celui-là = ghw-anna
← ceux-là = ghw-inna

← celle-là = xt-anna

← celles-là = xt-inna

Pour désigner ce qui est loin par rapport à la personne qui parle

← celui-là = ghw-ann
← ceux-là = ghw-in

← celle-là = xt-ann

← celles-là = ''xt-in

''

← Exemples
← Je veux celui-ci pas celui-là : righ ghwad urd ghwan

← donnez-moi ceux-là : fkyyi ghwinna

Equivalents de ceci, cela, ça

← ceci, cela, ça = gha-ya(d)


← cela = ghay-nna

← cela = ghay-ann

← ce qui = ghay-lli

← Exemples

← Qu'est-ce que c'est que ça ? : mad iga ghayad ?

← Que vas-tu faire de cela ? : ma ra tskert s ghaynna ?

Leçon 9 Les pronoms relatifs


On emploie les pronoms a(d), lli Le verbe qui suit change de forme et prend un -n à
la fin. a(d) est employé pour insister sur un élément X de la phrase : c'est X qui ...

← Exemples
← C'est moi qui ai ouvert la porte : nekki a yrzemen tiflut ou taghult.

← C'est toi qui es parti chez lui : kiyi a yftan s dars.

← C'est la pluie qui tombe : anzar ad iddarn.

← C'est celle-ci qui est belle : xtad a yfulkin.

On remarque la forme construite : ifulkin devient yfulkin.

lli est employé lorsque l'antécédent est connu ou déterminé.

← Exemples

Il est parti l'enfant qui a cassé la casserole : idda (ou ifta) ufrux lli irzan tirkmin La
fille qui est partie, c'est ma fille : tafruxt lli iddan tga illi ou tafruxt lli iftan tga illi

Lecon 10 L'interrogation par l'intonation

← Exemples:
← La maison, elle est la tienne ? : tigemmi, tga ti nnek?

← C'est ton garçon ? : afrux nnek ?

La négation

La négation s'exprime par les particules ur placée devant le verbe et urd (ce n'est
pas) placée devant un nom ou pronom.

← Exemples:
← Je n'ai pas mangé : ur cigh

← Je ne suis pas à la maison : ur lligh gh tigemmi

← Je ne veux rien : ur righ yat


← Ce n'est pas mon garçon : urd afrux inu

← Ce n'est pas le pain que j'ai mangé : urd ughrum ad cigh

Expressions négatives

← ni : ula
← ne...jamais : ur...sat (futur), ur...jjun

← ne...plus : ur sul

← ne pas encore : ur ta

← ne...rien : ur...yat, ur...amya

← Exemples:

← Je n'ai ni argent ni enfants : ur dari iqardên ula tarwa

← Il n'a pas encore bu : ur ta d iswa

← Je ne viendrai plus : ur sul rad ckigh

← Je ne viendrai jamais : ur sar rad ckigh

← Il ne sait rien : ur issin yat

La négation appliquée au subjonctif, la particule ur se place après la particule ad.

← Exemples:
← Il ne faut pas que tu partes : ad ur tftut

← Qu'il ne fasse pas : ad ur isker

La négation appliquée à l'impératif

← Exemples.
← Ne parles pas : ad ur tsawlt

← Ne parlons plus : ad ur nsawl

← Ne parlez plus : ad ur tsawlem

La négation appliquée au futur


← Exemples.
← Je ne mangerai rien : ur rad cigh yat

← Nous ne partirons pas : ur rad ndu ou ur rad nfta

Les locutions et adverbes

Les locutions de temps

← alors, donc : inemma


← alors, à ce moment : gha kudan, gha kudelli

← à ce moment-ci : gh luqt ad (luqt : arabe)

← à ce moment-là : gh luqt an

← à l'instant, à peine : ghar ghilad, bh'ra

← avant (+ verbe) : urta

← après (+ verbe) : yad

← autrefois, jadis : gh zman, yad lli (zman : arabe)

← à l'époque de... : gh zman n ...

← à temps : gh luqt

← au moment où : gh luqt lligh

← aujourd'hui : ghassa, ghassad

← hier : idgam, ndiwass

← avant-hier : nif idgam, asfan

← demain : azekka

← la semaine : imalass

← cette semaine : imalass ad

← la semaine prochaine : imalass ad yuckan

← après-demain : nif uzzeka, nafazen

← la semaine passée : imalass ad izrin


← mois : ayyur

← ce moi-ci : ayyur ad

← le mois prochain : ayyur ad yuckan

← le mois passé : ayyur ad izrin

← l'année : aseggwas

← cette année : gh aseggwas ad

← l'année prochaine : aseggwas ad yuckan

← l'année dernière : asuggwas ad izrin

← tôt : zik

← bientôt : àlayn (arabe)

← encore : sul

← pas encore : urta

← déjà : yad

← puis, ensuite : ilemma

← tout à coup : slligh

← depuis longtemps : kigan ayad, menck ayad

← au matin : gh sbah (arabe)

← à midi : luqt n imkli

← au soir : gh tdeggwat

← l'après-midi : gh tezwit

← jamais : abadan (arabe. Employé seul)

← jamais : aurjut (dans une phrase)

← Exemples.

← Tu veux encore manger ? : trit sul a tect ?

← Tu es déjà là : tellit yad ghi


← Il n'est pas encore venu : urta d yucki

← Je viendrai la semaine prochaine : rad ackigh imalass ad yuckan

← Il est sorti à l'instant : iffugh ghar ghilad

← Tu es venu à temps : tuckid gh luqt

Lecon 11 Les locutions de lieu


← où : mani, manza
← d'où : zmanigh

← là, là-bas : ghi, ghin

← ici : ghi, ghid

← partout : kra igan mani

← ailleurs : mani yâdnin

← Exemples.

← Où vas-tu ? : mani trit ?

← Où est-il ? : manza t ?

← D'où viens-tu ? : zmanigh tuckit ?

← Où sont les enfants ? : manza tarwa?

← Ils sont là : llan ghi

← Je pars ailleurs : dih s mani yâdanin ou ftigh s mani yâdnin

Les locutions de manière

← comme : zud, zund


← comme ceci : zund ghikad

← encore : dagh

← presque, environ : àlayn (arabe)

← impossible : urimken

← sans : bla
← comment ? : manik, mamenk ?

← peut-être : h'aqan (arabe)

← Exemples.

← Tu oublies encore de fermer la porte : ttut dagh a tqent imi

← Tu es comme ta sœur: tgit zound ultmak

← Comment tu vas ? : manik a tgit, mamenk a tgit ?

Les locutions de quantité

← Combien ? : menck, ghanck ?


← Autant : ghanck

← beaucoup : bahra, gigan

← trop : uggar, iggut

← rien : walu (arabe)

← un peu : imik, idruss

← Exemples.

← Combien de jours tu es là ? : Menck ussan a tellit ghi ?

← Il y a beaucoup de gens : llan gigan n midden

← Je mange un peu : cigh imik

Les locutions démonstratives

← comme ça, comme ceci : ghi-kad, ghem-kad


← comme cela : ghi-kenna, ghem-kenna

← comme cela : ghem-kan

← comme cela (autrefois) : ghi-kelli, ghem-kelli

Lecon 12 Les particules de direction


Les particules de direction qui sont la particule de rapprochement d et la particule
d’éloignement n. Avec ces deux simples particules qui suffixent les verbes, Tachelhit
ajoute à son patrimoine de verbes, deux verbes supplémentaires à partir d’un verbe
pris comme référence (base, racine.)

← Exemple :
← mener, porter : awiy, yiwiy

← ramener, rapporter : awiy-d, yiwiy-d

← emmener, emporter : awiy-n, yiwiy-n

Ces deux particules situent la direction de l’action par rapport au locuteur qui donne
les ordres, comme le montre la figure. La particule n permet d’éloigner l’action de lui
awiy-n (emporter), alors que la particule d permet de rapprocher l’action de lui awiy-
d (rapporter). Ces deux particules suffixent pratiquement tous les verbes de la
langue amazighe. Nous donnons ci-dessous une liste de ce genre. Nous donnons
les verbes dans le cadre d’une phrase afin de faciliter leur compréhension.

← pose le pain : sers agherum, isers agherum


← pose le pain là-bas : sers-n agherum, isers-n agherum

← pose le pain de ce côté-ci : sers-d agherum, sers-d agherum

← chevaucher le cheval : niy iyyis, iniy iyyis

← chevaucher le cheval [pour y aller] : niy-n iyyis, iniy-d iyyis

← chevaucher le cheval [pour revenir] : niy-d iyyis, iniy-n iyyis

← tiens l’eau : amezv aman, yumezv aman

← tiens l’eau : amezv-n aman, yumezv-n

← rapporte: amezv-d aman, yumezv-d

Remarque : En général, la particule n est utilisée pour montrer quelque chose qui
est loin du locuteur. En plus de son utilisation comme suffixe des verbes et de
certaines prépositions (ar, ar-d, jusqu’à), elle est également utilisée pour construire
les pronoms.

← Exemple:
← Celui-là : gh-wann

← Celle-là : x-tann
← Ceux-là : gh-winn

← Celles-là : x-tinn

La particule d quant à elle est utilisée dans la direction de l’interlocuteur pour


construire d’autres pronoms démonstratifs.

← Exemple:
← Celui-ci : gh-wad

← Celle-ci : x-tad

← Ceux-ci : gh-wid

← Celles-ci x-tid

Les particules n et d peuvent être doublées selon le contexte dans lequel elles
interviennent, mais l’idée reste la même, le d ramène l’idée vers le sujet et n
l’éloigne de lui. Le phonème gh est souvent prononcé en tachelhit comme un x.

Lecon 13 Les préfixes


Les préfixes sont également utilisés en Tachelhit pour réutiliser un seul verbe-racine
et en fabriquer de nouveaux.

Le préfixe s ou ss

Le préfixe s ou ss ajouté au verbe a pour fonction de changer la direction de l’action.


Son absence signifie que cette action est relative au sujet du verbe et sa présence
signifie qu’elle est dirigée vers un objet extérieur au sujet.

← Exemples:
← accompagner, rejoindre : mun, iman

← faire accompagner, joindre, lier, relier, coller : s-mun, i-s-man

← monter soi-même sur quelque chose : niy, iniy

← faire monter quelqu’un sur quelque chose : s-niy, i-s-niy

← descendre soi-même : ggez, iggez

← faire descendre, baisser : su-ggez, i-su-ggez

← être lavé soi-même : irid, yarud


← laver, se laver : ss-ired, i-ssu-red

← accoucher : arew, yirew

← faire accoucher (sage femme) :ss-irew, i-ss-irew

← tenir : amezv, yumezv

← faire tenir, accrocher, coller : ss-imezv, i-ss-umezv

Les suffixes mis en jeu dans les exemples ci-dessus sont basés sur la lettre s. Dans
certains cas, il suffit d’un seul s et dans d’autres cas, il en faut deux ss. Comme
dans le cas des particules d et n, les suffixes s et ss sont ajoutés pour préciser la
direction de l’action par rapport à l’interlocuteur. L’absence du préfixe signifie que
l’action est éloignée du locuteur et sa présence au début du verbe signifie que
l’action se rapporte au locuteur. Ce s ou ss ajouté aux verbes dans la langue
amazighe est semblable aux verbes pronominaux en langue française, comme dans
(se rappeler, se laver, se coucher, s’amuser)… Néanmoins, l’action des verbes en
français se reporte à l’interlocuteur lorsque la particule s est présente et elle se
reporte à autre chose que l’interlocuteur lorsque la particule se est absente. En
Tachelhit, c’est le contraire qui se passe, la présence de s ou ss éloigne l’action et
son absence la rapproche.

Lecon 14 Les adjectifs possessifs


← ma, mes, mon =inu
← ton, tes, ta (masculin) =nnek

← ton, tes, ta (féminin) =nnem

← son, ses, sa =nnes

← notre, nos =nnegh

← votre, vos (masc.) =nnun

← votre, vos (fém.) =nnunt

← leur, leurs (masc.) =nsen

← leur, leurs (fém.) =nsent

← Exemples:

← mon visage : udem inu


← ma voisine : tadjart inu

← ta maison : tigemmi nnek

← ton ami : ameddakkwel nnek

← ses garçons : iferxan nnes

← sa lettre : tabrat nnes

← nos enfants : tarwa nnegh

← votre fils : iwi nnun

← leur maison: tigemmi nsen

Remarque : Lorsque le nom finit par une voyelle, le i de inu tombe. Exemple. ma
tête : agayu nu

Les noms de parenté

Pour les noms de parenté, la règle est un peu modifiée. Remarque, le terme Baba
est un emprunt typique à l'arabe qui lui même l'a emprunté au Turc et au Persan, de
la racine indo-européenne Papa.

← mon père = baba


← ton père = babak

← son père = babas

← notre père = baba nnegh

← votre père (masc.) = babatun

← votre père (fém.) = babatunt

← leur père (masc.) = babatsen

← leur père (fém.) = babatsent

Il en est de même pour les autres noms de parenté.

← mon frère = gma


← mon fils = iwi
← ma fille = illi

← ma mère = imma,immi

← ma sœur = ultma (prononcé le U comme Ou)

← ma tante = xalti (prononcé le X comme R roullé )

← mon oncle = xali ((prononcé le X comme R roullé )

← mon oncle paternel = àmi

Lecon 15 L'interrogation
On doit distinguer l’interrogation totale de l’interrogation partielle.

L’interrogation totale
Une interrogation est dite totale lorsque la question porte sur l’ensemble de
l’énoncé. L’interrogation peut-être exprimée oralement par la simple intonation ou
par l’emploi des morphèmes interrogatifs is ou iz'd.

← Exemples :
← Tu es amazigh ? :Tgit amazigh ?

← Cette voiture est à toi ? : Tamobil ad, tinnek a tga ?

Dans ces 2 exemples, l’interrogation est exprimée oralement par une simple
intonation.

← Es-tu amazigh ? :Is tgit amazigh ?


← Cette voiture est-elle à toi ? : Tamobil ad, is tga tinnek ?

← Est-il arrivé ? : Is’d ilkem ?

Le morphème interrogatif is s’emploie avec le verbe au prétérit, sur lequel il exerce


une attraction.

← Est-ce que tu es amazigh ?: Iz’d amazigh a tgit ?


← Est-elle à toi, cette voiture ? :Iz’d tinnek a tga tmobil ad ?

On peut dire aussi :

← Est-ce que cette voiture est à toi ? :Iz’d tamobil ad tinnek a tga ?
iz’d est un composé de is et du d prédicatif ( comme le d de ur’d amazigh ad gigh (je
ne suis pas amazigh) ), il s’emploie devant un nom, une préposition ou un pronom et
le plus souvent au début de la phrase interrogative.

L’interrogation partielle
Une interrogation est dite partielle lorsque la question porte sur une partie de
l’énoncé. Elle est exprimée par le biais des morphèmes interrogatifs suivants :

Les pronoms interrogatifs sujets

1. que, qui, quoi : ma ou mad.

← Exemples.
← Qui est allé au pays ? : ma iddan s tamazirt ?

← Qui a cassé la porte ? : ma irzan taghult ?

← Quel est ton nom ? : mad ak isem ?

← Qu'as-tu dis : ma tennit ?

← Que fait-il ? : mad iskar ?

← Qu’ai-je fait ? :mad skregh?

← Qu’a-t-il vu ? : ma izrâ ?

2. quel, quelle, quels, quelles : man ou ma (mot commençant par i)

← Exemples.
← Quel est le nom de ton père ? : ma isem babak ?

← Quel pain tu vas apporter ? : man aghrum a rad tawit ?

3. lequel, laquelle, lesquels, lesquelles : man + particule de genre et de nombre

Particules de genre et de nombre :

← masculin singulier : wa
← pluriel : wi

← féminin singulier : ta

← pluriel : ti
← lequel ? quel est celui qui ? : manwa ?

← lesquels ? quels sont ceux qui ? : manwi ?

← laquelle ? quelle est celle qui ? : manta ?

← lesquelles ? quelles sont-celles qui ? : manti ?

← Exemples.

← Lequel veux-tu ? : manwa trit ?

← Qui est parti ? : man wa iddan ?

man ou matta = quel, quelle.

← Exemple:
← Quel chemin as-tu pris ? : man agharas a tomzet?

← Quelle maison as-tu achetée ? : man tigemmi a tesghit ?

← Quel est ce pays ? : matta tamazirt ad ?

← Quelle est celle qui a ouvert la porte ? : manta irzem taghult ?

Note: tiflut (porte) se dit dans d'autres régions de l'air du tachelhit: Taghult.

Les locutions interrogatives basées sur ma.

← à qui, à quoi ? : mami ?


← dans quoi, où ? : magh ?

← avec quoi, où ?: mas ?

← avec qui ? : mad ?

← chez qui ? : madar ?

← Exemples.

← A qui as-tu donné la lettre ? : mami tfkit tabrat ?

← Avec quoi as-tu ouvert la porte ? : mas trzemt tiflut, mas trzemt taghult ?

← Sur quoi a-t-il posé le pain ? : maf isers ughrum ?


Les adverbes interrogatifs basés sur ma

← comment ? : mamenk, manik ?


← quand ? : managu, man luqt ?

← pourquoi ? : maf, max ?

← pourquoi donc ? : maxza ?

← où ? (situation) : manza ?

← où ? (situation) : manigh ? + verbe illi (être)

← où ? (direction) : manis ?

← Exemples.

← Comment es-tu ? (Comment vas-tu ?) : manik a tgit ?, mamenk a tgit ?

← Comment fait-il ? : manik a iskar ?

← Quand veux-tu que je vienne ? : managu trit an ackigh ?

← Pourquoi as-tu fais ça ? : max tskert ghayad ? ?

← Où est la porte ? : manza tiflut, manza taghult ?

← Où est le pain ? : manigh illa aghrum ?

← Où est parti le garçon ? : manis li da afrux, manis ifta afrux'' ?

← Où vas-tu ? : mani trit ?

Il est possible aussi d'utiliser ces adverbes dans des phrases affirmatives.

← Exemple.

Je sais quand il est parti : snegh managu a li da, snegh managu a ifta

Lecon 16 L’orientation et les expressions spatiales


L’orientation est une opération créée dans le but d’organiser le déplacement ou le
mouvement. Le terme orient indique déjà la notion de repérage à L’Est par rapport
au soleil.
Quant le mouvement est vertical, on parle soit d’un mouvement vers le haut soit
d’un mouvement vers le bas. aflla (haut) ou Izdar (bas).

Exemples:

← azlmad: gauche
← afasi : droite

← lgwddam : devant

← tigira : derrière

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