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INTRODUCTION
La fidélisation qu’est ce que c’est ? On en parle partout. Dans les supermarchés, dans les
compagnies aériennes, dans les banques,… L’évolution du commerce dans le monde et en
Afrique, et la profusion des produits pour des clients de moins en moins nombreux pousse les
entreprises à chercher à enregistrer des achats importants de la part de leurs clients.
La question qu’on pourrait se poser est la suivante : « Comment faire pour que le client achète
régulièrement ? Comment garder un client que l’on s’épuise à recruter ? C'est-à-dire comment
le fidéliser ? »
L’objet de cet article est de contribuer à une meilleure connaissance de tout ce qui entoure la
fidélisation des clients, puisqu’elle se situe en plein cœur de la problématique de l’orientation
client, qui est une préoccupation majeure des entreprises aujourd’hui.
L’APPROCHE CONCEPTUELLE
La fidélisation des clients comme on l’a dit figure au 1er rang des préoccupations des
entreprises. Cette prise de conscience de l’importance de la fidélisation s’inscrit dans le
contexte d’une concurrence mondiale de plus en plus ouverte, qui rend la conquête de
nouveaux clients difficile et coûteuse.
A partir de 1978, la fidélité à la marque est définie comme une réponse comportementale,
partiale (non aléatoire), exprimée à travers le temps, par une unité de prise décision, par
rapport à une ou plusieurs marques alternatives et qui incluent une attitude fortement positive
envers cette marque.
Dès le début des années 1990, pour récupérer de la crise économique, les entreprises ont opté
pour le relationnel afin de satisfaire un nouveau type de client : le client multi attitudes
(mieux informé et plus exigeant). Pour le satisfaire, les entreprises essaient d’agir sur sa
fidélisation. Celle-ci s’exprime par les comportements de consommation et s’explique par les
attitudes favorables des consommateurs à l’égard des produits ou de la marque.
Enfin, en 1995 pour Mowen, « la fidélité à la marque est le degré d’attitude positive du
consommateur vis-à-vis d’une marque, l’engagement envers elle, et l’intention de continuer à
l’acheter. »
Plusieurs auteurs ont essayé depuis quelques années de présenter les différentes étapes de
mise en œuvre d’un programme de fidélisation. Voici celle présentée par Jean-Marc LEHU
dans son ouvrage La fidélisation client. Elle peut être résumée en 5 étapes :
a. Audit des clients : Il faut cerner leurs attentes, leurs besoins et les appréciations qu’ils
portent sur les services et produits qui leur sont fournis.
b. Audit des partenaires : Il faut identifier les différents partenaires de l’entreprise ainsi que
les services échangés.
4. Vérifier et contrôler
La qualité du service et des produits ainsi que l’efficacité des techniques de fidélisation
doivent impérativement être contrôlées.
1. Le modèle micro-économique
• Le consommateur est sensé avoir une connaissance parfaite de ses besoins et des
moyens disponibles pour les satisfaire ;
• Les préférences exprimées par le consommateur sont indépendantes de
l’environnement dans lequel intervient son choix ;
• La décision de choix se fait essentiellement sous contrainte budgétaire avec pour
objectif la maximisation de ce choix ;
• Le consommateur est présumé se comporter rationnellement en évaluant chaque
possibilité qui s’offre à lui selon un principe rationnel.
Prix
P2
P1
Q2 Q1 Quantités
L’élasticité est le rapport entre 2 variations ; elle permet de mesurer la sensibilité d’une
grandeur à la variation d’une autre. Par exemple comment réagit la consommation quand le
revenu augmente (élasticité - revenu) ou bien comment réagit la demande suite à une variation
de prix (élasticité – prix). Partant de là, 3 cas se présentent :
Cela suppose que le consommateur est sensible au prix et que pour gagner des parts de
marché, il faut être capable de proposer des produits aux prix les plus bas. Cette réalité
concerne surtout les produits dits banaux ou de consommation courante (sucre, sel, huile,
savon,…).
La demande est inélastique, et dans ce cas le consommateur n’est pas sensible aux différentes
variations de prix. Ce cas concerne les produits tels que la cigarette, l’alcool, etc.
L’apprentissage peut être défini comme étant l’ensemble des changements qui affectent la
tendance des réponses d’un consommateur à différents stimuli, et qui sont dus à l’expérience.
Le processus d’apprentissage agit sur les attitudes, les émotions, les critères ‘évaluation, la
personnalité, en un mot la quasi-totalité des variables et des mécanismes qui composent le
comportement du consommateur.
En comportement du consommateur, les stimuli peuvent être les produits, les publicités, les
prix, les emballages,… Les réponses peuvent être l’achat, l’intérêt, la mémorisation, la
compréhension, le changement d’attitude, la fidélité à la marque,…
• L’école behavioriste
• L’école cognitive
Elle peut, alternativement différencier son offre de façon à faciliter une certaine
discrimination (elle prend place lorsque le consommateur apprend à répondre d’une façon
donnée à un stimulus, mais évite de répondre de la même façon, à un stimulus semblable au
premier). Les domaines de la publicité, de la promotion des ventes, du lancement et de la
diffusion de nouveaux produits, de la fidélité aux marques profitent énormément de ces
notions.
Selon Katz et Scotland, une attitude peut être définie comme une tendance ou une
prédisposition de l’individu à évaluer d’une certaine manière un objet et de réagir devant lui.
Elle est le résultat de l’évaluation portée par un consommateur quant à la capacité d’une
possibilité (d’un produit) à satisfaire ses exigences d’achat et de consommation telles qu’elles
sont exprimées par ses critères d’évaluation.
Des attitudes sont développées à l’égard d’à peu près tout : la religion, la politique, les
vêtements, la musique, etc. Elles donnent naissance à des prédispositions plus ou moins
favorables, à l’origine d’un mouvement d’attirance ou au contraire de répulsion. Une
entreprise a toujours avantage à étudier les attitudes que le marché développe vis-à-vis de ses
produits et de ses marques.
Ils sont liés à l’action proprement dite et se mesurent selon l’intention d’achat, mais peuvent
l’être également selon l’intention d’autres comportements : le rachat, la prescription, le
boycott, etc. L’intention d’achat est considérée comme le meilleur substitut à l’achat, objectif
final que doit atteindre le marketing.
La stabilité des attitudes peut s’analyser au niveau de ses composantes. Il est généralement
plus facile de changer les croyances que les sentiments ; les sentiments que les
comportements. C’est à ce 3ème stade que toute entreprise voudrait amener ses clients dans le
but de les fidéliser.
Comportement
Par l’acte lui-même
d’achat
Se différencier des
concurrents :
agir sur le choix
1. La fidélisation offensive
Une des finalités des programmes de fidélisation consiste à agir et à modifier les
comportements des clients de manière à accroître leur valeur actualisée. Les moyens pour
atteindre ce but général passent par le développement du chiffre d’affaires espéré ou
l’accroissement de la survie des clients. 2 niveaux d’actions sont possibles :
Dans le cadre de cette démarche, l’entreprise cherche à instaurer une approche relationnelle
qui revient à l’élaboration d’une relation d’apprentissage privilégiée entre l’entreprise et son
client ; et qui se nourrit d’une remontée d’informations régulière pour réactualiser leurs
Les distributeurs d’automobiles et les compagnies aériennes sont celles qui adoptent le plus
cette démarche. En effet, elles disposent de fiches individuelles pour chaque client dès le 1er
achat réalisé ; quels sont ses goûts ? Sur quelles lignes a-t-il l’habitude de voyager ? Quels
types de véhicules ou d’options veut-il le plus souvent ?... Tout cela permet de lui faire à
différents moments (même à des moments où il n’a peut-être pas besoin d’un véhicule ou de
voyager), des offres personnalisées qui l’amèneront à se sentir important puisqu’il bénéficie
de services « sur-mesure ».
On peut lui remettre des cadeaux en fin d’année (voyages, porte-clés, invitation à un
banquet,…) ou pour son anniversaire, ou encore lui faire parvenir régulièrement toutes les
dernières informations sur les produits ou les services proposés.
Créer une satisfaction à chaque expérience et au-delà ; ce qui est supposé créer une
attitude positive. Cependant, le lien entre satisfaction et fidélisation est loin d’être prouvé et
fait l’objet d’un débat récurrent en recherche marketing. Mais ici on retiendra qu’à défaut
d’être une condition nécessaire et suffisante de la fidélisation, la satisfaction est nécessaire car
la non satisfaction peut être source d’attrition de la clientèle.
Les compagnies de téléphonie mettent sur pied des forfaits accompagnés de services précis
qui incitent les clients à appeler plus que de coutume (numéros préférés, heures pleines et
heures creuses, share prices…) tout en ayant l’impression d’appeler à moindre coût.
Les enseignes de la grande distribution optent plutôt pour des actions promotionnelles et des
ventes croisées. La promotion a pour but d’accélérer les fréquences d’achat et de faire revenir
les consommateurs assez souvent dans le point de vente en espérant à terme qu’ils reviennent
même après les promotions.
La course aux alliances peut être une résultante de cette approche. En effet, les entreprises se
mettent ensemble afin de proposer aux consommateurs (actuels et potentiels) le plus grand
choix de produits qui soit. Les entreprises créent des alliances stratégiques soit en s’associant
avec des entreprises d’un même groupe concurrentiel (cas de Star Alliance : Lufthansa,
Singapore Airlines, US Airways,… ; cas de Sky Team : Air France, Delta Airlines,
2. La fidélisation défensive
Dans un environnement aussi concurrentiel que celui-ci, les entreprises essaient avant de
recruter de nouveaux clients, de maintenir d’abord les consommateurs actuels. Cela consiste à
verrouiller les clients et de créer des marchés internes, captifs ou domestiqués. Cette idée
n’est pas nouvelle. Dans le domaine du marketing elle trouve une place certaine. Il sera ainsi
de plus en plus tentant d’engager des actions sur des segments étroits mais domestiqués car
l’ampleur de ces actions restant limitée, les risques de réaction de la concurrence seront
d’autant moins importants. Dans le centre de cette relation, se trouve la relation individualisée
fournisseur – client. Nous pouvons identifier 4 idées relatives à la construction des marchés
captifs :
Le constructeur de motos crée des clubs dans différentes régions des Etats-Unis ou du monde
et incite ses clients à y adhérer en accordant beaucoup de privilèges aux membres de ces clubs
et la possibilité d’agir sur la création de nouveaux modèles en faisant des propositions
directement à l’équipe managériale de Harley Davidson.
Comme par exemple la date de la dernière visite ; la fréquence de ses visites ; le montant de
ses achats ; les produits achetés ;… ces informations laissent la place à un grand nombre de
possibilités de discrimination et d’individualisation du marketing-mix. L’argument principal
est que dans la mesure où l’on peut personnaliser les produits et les services, il devient
possible de pratiquer à grande échelle la discrimination par les prix. En effet, selon la
théorie économique, les entreprises gagnent plus d’argent en n’offrant pas le même prix à
tous les consommateurs. Ainsi, une discrimination par les prix permet à la fois d’attirer
un grand nombre de consommateurs et de faire payer à chacun le prix le plus élevé
possible sans perdre trop de marge.
Les clients diffèrent de 2 manières : soit par leur valeur pour l’entreprise, soit par leurs
besoins. Nous ne nous intéresserons qu’à leur valeur car un des enjeux de la fidélisation est la
reconnaissance des différentes catégories de consommateurs afin de trouver quels sont ceux
qui méritent le plus d’attention. La valeur d’un client comparée à celle d’autres clients
conduit l’entreprise à doser ses investissements en concentrant ses efforts sur les meilleurs
afin qu’ils restent fidèles et que leur valeur progresse.
La valeur actualisée d’un client est égale à la somme actualisée au sens financier du terme, de
tous les profits futurs que l’entreprise va réaliser avec ce client. Dans ces profits futurs, on
tient compte de la marge sur les produits ou services. Il faut également tenir compte du
prosélytisme de ses clients fidèles, de leur aide quand on les sollicite pour avoir leur avis à
propos d’un nouveau produit ou service, de leur pouvoir de prescription auprès des prospects
qui leurs ressemblent…
Le total de tous ces chiffres constitue la valeur actualisée du client ou « Life Time Value »
(LTV). Elle correspond en quelque sorte au classement du client dans l’entreprise
Ils ont la plus grande LTV et sont le fonds de commerce de l’entreprise et le cœur de son
activité. L’objectif numéro 1 est de les garder ; c'est-à-dire les reconnaître, améliorer la qualité
de ce qu’on leur offre, leur proposer des programmes de fidélité et les faire entrer dans une
relation d’apprentissage.
Ce sont ceux qui ont le plus fort potentiel non réalisé. D’habitude, leur LTV est inférieure à
celle des CPP, mais leur potentiel de développement est supérieur. Ils peuvent être encore
plus rentables, et l’objectif est de les faire progresser.
Ce sont ceux qui probablement ne dégageront jamais assez d’argent pour justifier qu’on en
dépense pour les satisfaire. De tels clients existent dans toutes les entreprises et l’objectif est
de les encourager à aller voir ailleurs afin de devenir les CNR des concurrents.
L’émergence du concept de gestion de la relation client est le résultat d’une lente évolution de
la mentalité des entreprises et des réflexions académiques et surtout d’une transformation des
systèmes marketing. Dans l’optique du concept de marketing, puis de l’orientation marché, les
doctrines et les techniques élaborées dès les années 50 correspondaient à une optique de
commercialisation s’appuyant sur une double médiatisation de l’activité commerciale :
distribution et communication de masse. Paradoxalement, cette organisation a éloigné
l’entreprise de son client. Cet éloignement a été parallèlement accompagné par une
banalisation des produits et un accroissement des exigences des consommateurs combiné à
une baisse logique de la fidélité. A force de se consacrer à l’amélioration de leurs produits et
de leur fonctionnement interne, les entreprises avaient fini par perdre de vue la composante
primordiale de leur fonds de commerce : leurs clients.
Certaines entreprises proposent un magazine qu’elles offrent à leurs clients fidèles. D’autres
moyens de communication sont les mailings personnalisés ou les newsletters qui informent
généralement sur les offres spéciales, les nouveaux produits, ou qui sont envoyés à l’occasion
des anniversaires des membres.
La hot line téléphonique est un moyen de communication privilégié qui encourage un contact
spontané et actif de la part des membres. Cet outil a vu un essor spectaculaire et toutes les
entreprises de téléphonie mobile aujourd’hui en disposent.
D’autres moyens de communication sont des événements organisés pour les membres. Ainsi,
certaines entreprises organisent pour leurs membres régulièrement inscrits des projections
cinématographiques en exclusivité dans des salles de cinéma.
CRITIQUES
• La fidélisation est un concept multiforme qui fait référence à des univers aussi varié
que la qualité, le prix, la rentabilité,… Dans la pratique, elle demeure peu appliquée,
ou de manière incomplète. Il s’agit plus souvent d’actions ponctuelles menées auprès
des clients actifs et non d’un programme structuré adressé à des clients fidèles et
réalisé de manière durable. Une des raisons de ce décalage provient des difficultés
liées à l’environnement de l’entreprise (le produit, le marché, le client, le distributeur).
En fonction des caractéristiques de cet environnement, la mise en œuvre d’une
politique de fidélisation est en effet plus ou moins complexe, voire inadaptée. La
plupart du temps les freins majeurs sont internes : l’investissement financier et humain
(réorganisation et mobilisation des Hommes) est important et fait hésiter les
entreprises.
• Le manque d’initiative des entreprises qui allouent une petite partie de leur budget au
marketing et à la fidélisation des consommateurs alors que la mise en place d’un
programme de fidélisation est un investissement lourd pour être supporté par un
département marketing ou par un seul produit. elle nécessite le recours à plusieurs
types de compétences : Marketing (pour la conception du programme), Commercial
(pour sa diffusion auprès des distributeurs et clients), Contrôle de gestion (pour le
suivi, le contrôle et l’analyse des résultats).
RECOMMANDATIONS
• Les entreprises gagneraient lorsqu’elles lancent un produit à lui associer dès le départ
une dimension « fidélisation ». cela apparaît comme une stratégie payante d’autant
plus qu’elle valorise l’image de marque de l’entreprise.
• Il faudrait mettre en place et utiliser de manière optimale certains outils qui favorisent
la fidélisation des consommateurs comme : les cartes de fidélité, les sites Internet, les
hot lines, les courriers privés, les « consumers magazines », les enquêtes de
satisfaction,…
• L’utilisation des informations données par les consommateurs lors de leur inscription à
un programme de fidélisation permettrait à l’entreprise d’anticiper certains de leurs
comportements et d’en tirer le maximum.
Au-delà des actions classiques de marketing direct, les entreprises doivent développer des
opérations plus interactives et plus proches de leurs clients. 4 différentes générations sont
identifiables :
BIBLIOGRAPHIE