Vous êtes sur la page 1sur 36

Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Chapitre 3:
Conversion thermique basse
température
1. Introduction

L'énergie solaire thermique est utilisée depuis des siècles par les populations

anciennes qui utilisent l'énergie solaire pour le chauffage et le séchage. Plus

récemment, dans une grande variété de procédés thermiques, l'énergie solaire a

été développée pour la production d'électricité, le chauffage de l'eau, le séchage

mécanique des cultures et la purification de l'eau, et autres. Compte tenu de la

plage de températures de fonctionnement des procédés solaires thermiques, les

applications les plus importantes sont les suivantes

 Pour moins de 100°C : chauffage de l'eau chaude sanitaire à usage

domestique et pour les piscines, chauffage des bâtiments, Procédés

d'évaporation (distillation et séchage) ;

 Pour moins de 150°C : conditionnement d'air, refroidissement et

chauffage de l'eau, de l'huile ou de l'air à usage industriel ;

 Pour des températures comprises entre 200 et 2000°C : production

d'énergie électrique et mécanique ;

 Pour moins de 5000°C : fours solaires pour le traitement des

matériaux.

On parle d’énergie solaire basse température si la gamme de température de

fonctionnement est inférieure à 100°C dans le cas contraire nous sommes dans le

cadre d’énergie solaire moyenne et haute température. Ce chapitre est dédié au

chauffage de l’eau chaude sanitaire à basse température.

29 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

2. Systèmes de chauffage de l’eau chaude sanitaire

Un chauffe-eau solaire comporte obligatoirement les composantes suivantes :

 Un capteur solaire plan

 Un ballon de stockage bien calorifugé

 Un système d’appoint

 Des tuyaux de raccord

Selon la configuration on peut trouver également

 Un échangeur de chaleur

 Une pompe de circulation

 Un système de régulation

 Un vase d’expansion

Ces systèmes peuvent être classés selon le type de circulation et le circuit

capteur – ballon comme le montre la figure suivante :

Tableau 1: différents types des chauffe-eau solaires.

Circuit
Schéma capteurs- Circulation
ballon

Forcé, 1
(1) Direct
pompe

Echangeur Forcé, 1
(2)
interne pompe

30 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Echangeur Forcé, 2
(3)
externe pompes

(4) Direct Thermosiphon

Echangeur
(5) Thermosiphon
interne

Pour un fonctionnement individuel, les montages (1), (4) et (5) sont privilégier

(simplicité de montage, très bonne fiabilité, peu d’entretien, bon marché). Pour

les installations collectives seules, les montages (2) et (3) sont employés car les

contraintes du thermosiphon en termes d’installation (position des capteurs et

du ballon) limitent son utilisation à des petits modules.

Il faut aussi noter qu’on distingue en générale trois catégories de chauffe-eau

solaires : monoblocs, à éléments séparés et à éléments séparés avec pompe et

régulation.

2.1. Chauffe-eau solaire à "thermosiphon"

Dans une installation thermosiphon la chaleur capturée passe au ballon de

stockage naturellement sans l’utilisation d’une pompe. Ceci est rendu possible en

mettant le ballon de stockage au-dessus du capteur. Le moteur de la circulation

31 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

thermosiphon est la différence de température donc de la masse volumique donc

des forces de flottabilités thermiques.

En effet, les forces de flottabilité thermique de l’eau réchauffée sont beaucoup

plus importantes que celles de l’eau froide. Ces forces fond pousser

naturellement l’eau chaude jusqu’au ballon sans l’intervention d’une pompe tandis

que l’eau froide en bas du ballon descend au moyen des forces de gravité vers le

capteur. Ainsi, un mouvement est produit dans le circuit hydraulique entre le

ballon et le capteur. Ce mouvement se poursuit jusqu’à ce que le gradient

thermique entre le capteur et le ballon soit nul c'est-à-dire que toute l’eau a

récupéré le maximum d’énergie du capteur solaire.

a. Chauffe-eau solaire monobloc

Dans ce type de chauffe-eau, le ballon et le capteur sont raccordés dans un seul

élément. Son fonctionnement est indépendant et son montage très facile. En

effet, il suffit de brancher la sortie de l'eau chaude vers l’utilisation et de

connecter l'alimentation au réseau d’eau froide.

Fig. 1: Chauffe-eau solaire monobloc.

C'est le chauffe-eau solaire le plus vendu à travers le monde. Son point faible

est essentiellement au niveau de l’isolation, en effet le fait de placer le ballon de

stockage à l’extérieur va engendrer des pertes thermiques supplémentaires.

32 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

b. Chauffe-eau solaire à "thermosiphon" à éléments séparés

Ce chauffe-eau fonctionne exactement comme le chauffe-eau monobloc à

l’exception que le réservoir de stockage et la surface de captation sont dissociés

et espacé. L’objectif est d’éviter les inconvénients du monobloc et dans ce cas le

ballon doit donc être placé à l’intérieur du bâtiment.

Comme pour le monobloc, les avantages de ce système sont :

 Fonctionne sans électricité.

 Fonctionnement très simple : peu d'entretien et pas de panne.

 Aussi performant qu'un chauffe-eau à circulation forcée.

 Moins cher qu'un système avec pompe de circulation.

Fig. 2: Chauffe-eau solaire à éléments séparés.

 Remarque

Les installations avec échangeur de chaleur et un fluide caloporteur sont

pratiquement les plus utilisés, en effet, les circuits directs ne sont pas

compatibles avec les risques de gel et la réglementation sanitaire.

Dans ce type d’installation (monobloc et thermosiphon) on favorise l’utilisation

(schéma 5, tableau 1). Ce type de montage est certes plus cher, mais il a

33 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

l’avantage de pouvoir choisir le fluide caloporteur avec des caractéristiques

spécifiques bien étudié comme:

 Une importante conductivité thermique.


 Une basse viscosité (minimiser les pertes de charge et donc la
consommation électrique des pompes)
 Une bonne résistance contre le gel (tableau 2).
 Une bonne résistance contre la corrosion.
 Une faible dilatation (expansion)
 Une bonne stabilité à haute température
 Un faible impact environnemental faible (Non toxique)
 Une bonne résistance contre la prolifération des bactéries.
 Un Prix faible et grande disponibilité
 eau glycolée est le fluide caloporteur le plus utilisé

Tableau 2: différents types des chauffe-eau solaires.

Température de Fraction volumique


congélation Glycol Eau
-7°C 20% 80%
-15°C 30% 70%
-23°C 40% 60%
-34°C 50% 50%
-48°C 60% 40%
-51°C 70% 30%
-46°C 80% 20%
-12°C 94% 6%

2.2. Chauffe-eau solaire à éléments séparés avec pompe et régulation

Ce type de chauffe-eau solaire "à circulation forcée" est essentiellement utilisé

pour les grandes productions d’eau chaude. Dans ce cas, le ballon peut être

disposé dans une cave et bien distant des capteurs. Ce chauffe-eau est assez

coûteux par rapport aux installations thermosiphon, suite aux équipements

supplémentaires tel que les pompes, le câblage, les capteurs de température, le

régulateur, etc.

34 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Le principe de fonctionnement du régulateur est le suivant (figure 3) :

 Pour le circuit primaire (solaire)

 Si T1  T2  DD  différentiel de démarrage alors P2=marche

 Si T1  T2  DA  différentiel d'arrêt alors P2=arrêt

 Pour le circuit secondaire (Appoint)

P1=arrêt
 Si F0 alors
CH=arrêt

P1=arrêt
 Si F 0  et  T3  55C  alors
CH=arrêt

P1= marche
 Si F 0  et  T3  50C  alors
CH= marche

Fig. 3: Chauffe-eau solaire à éléments séparés avec pompes et régulation.

35 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

NB 1:
La régulation fonctionne moyennant une fourchette de température allant de

différentiel d’arrêt (DA) jusqu’au différentiel de démarrage (DD) et se base

ainsi sur le principe de l’hystérésis. L’objectif est de réduire le nombre de

démarrage et d’arrêt de la pompe, certains fabricants proposent des pompes à

débit variable (figure 4).

En général nous avons : 5C DD 8C et 2C DA 4C

(a)

(b)
Fig. 4: Régulation d’un chauffe-eau solaire (a) tout ou rien (b) progressive

36 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Pour pouvoir assurer une grande quantité d’eau chaude sanitaire le système de

captation doit contenir une série de batteries de capteur solaire avec un

raccordement en série, en parallèle, en boucle de Tickelman (Fig. 5)

Fig. 5: Différents raccordements des batteries

3. Composition d’un capteur solaire plan

Comme montre la figure 6, un capteur solaire plan est composé des éléments

suivants:

 Coffre: permets le soutien, la fixation et le maintien du capteur contre

les conditions climatiques difficiles (tempête, vent,..).

 Vitrage: il représente la façade du capteur, il a une double fonction:

accumuler la chaleur par effet de serre et protéger le capteur contre les

pertes thermiques convectif.

Le verre généralement d’épaisseur de 3 à 4mm est trempé thermique

(5 fois plus de résistance).

Le verre doit être traité (en minimisant son teneur en oxyde de fer)

pour avoir un coefficient de transmission le plus élevé possible

(τ>92%)

37 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

 Joints d'étanchéité: Ils empêchent la pénétration de l'eau, de la

poussière et des insectes. Les joints sont placés entre le vitrage et le

coffre. Les plus utilisés sont en EPDM (éthylène-propylène-diène

monomère) ou en caoutchouc de silicone. Ils peuvent supporter des

températures jusqu'à 200°C.

 Plaque absorbante ou absorbeur : c’est une surface noire peinte avec un

revêtement sélectif (Figure 7), il a pour rôle est d’absorber la chaleur a sa

surface.

La couche sélective doit avoir idéalement une absorptivité de 100% pour

les petites longueurs d’onde (<2µm) et une émissivité nulle

pour les grandes longueurs d’onde (>2µm) (Figure 7).

Tableau 3: différents types des revêtements sélectifs.

Matériau de revêtement Taux taux


Efficacité
sélectif d'absorption d'émission
Nickel noir 92% 11% 81%
Chrome noir 93% 10% 83%
Acktar Nano Noir 98% 11% 87%
Titanimum bleu 95% 5% 90%

 Tubes de circulations: ils sont placés sur ou a l’intérieur de l’absorbeur il

permette le transfert de la chaleur vers le fluide caloporteur.

En général l’écartement des tubes est de 100 à 120 mm

 Isolant: d’épaisseur de l’ordre de 40 à 70 mm il se trouve au dos et sur les

bords de l’absorbeur pour minimiser les pertes thermiques latérales et

38 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

inférieures. Le choix doit tenir compte des fortes contraintes thermiques

(T~150°C) de l’humidité et de la stabilité de l’isolant.

Parmi les principales matières utilisées pour l’isolation nous trouvons la

laine de verre et de roche, des mousses de polyuréthane ou encore de la

résine de mélamine.

Coté façade pour minimiser les pertes frontales on a recourt au double

vitrage, en effet l’air (ou le vide, l'argon, le xénon) piégé entre le vitrage

est un très bon isolant.

Fig. 6: Élément constitutif d’un capteur solaire plan.

Fig. 7: Emissivité et absorption

39 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Dans un capteur plan le rayonnement solaire dont la longueur d’onde est dans la

gamme du visible traverse le vitrage du capteur et frappe l’absorbeur, ce dernier

en se chauffant émet de la chaleur dans l’infra rouge, le rayonnement solaire va

être donc piégé, car la vitre est cette fois opaque aux longueurs d’onde de

l’infrarouge (c’est le phénomène de l’effet de serre) il y aura donc conversion de

rayonnement lumineux du soleil en énergie thermique sur la surface de

l’absorbeur. Un fluide caloporteur (eau, huile thermique, air ...) qui circule dans

ce dernier conduit la chaleur vers l’utilisateur. Les différents flux thermiques

mis en jeu sont représentés dans la Fig. 8:

Fig. 8: Différents flux thermiques mis en jeu.

a : Rayonnement solaire direct.

b : Rayonnement réfléchi par le vitrage (vers l’atmosphère).

c : Rayonnement thermique émis par l’absorbeur.

d : Rayonnement thermique réfléchi par le vitrage (vers l’absorbeur, par

effet de serre).

e : Rayonnement thermique absorbé par le vitrage.

f : Rayonnement thermique émis par le vitrage.

g, h : Pertes thermiques latérales et inférieures.

40 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

3. Ballon de stockage

3.1. Rôle et critère de choix du ballon de stockage

Les cuves (ou réservoir, ou ballon) de stockage sont employées pour emmagasiner

la chaleur générée par le rayonnement solaire (figure 9). Puisque le temps

d’insolation ne coïncide que rarement avec le temps de consommation, le stockage

et l’accumulation de l’énergie est capitale pour tous les chauffe-eau solaires.

Donc le rôle principal d’un ballon réside au niveau de sa capacité de sauvegarder

au maximum l’énergie lorsqu’il n’y a pas de demande et le fournir pour la fournir

ultérieurement en cas de besoin.

Le choix du ballon de stockage dépend des caractéristiques suivantes :

 Un volume qui satisfait le besoin d’eau chaude sanitaire généralement

entre 100 l et 500l (pour l’individuel)

 Un rendement thermique satisfaisant (bonne isolation avec une épaisseur

d’isolant entre 7 et 15cm de mousse de polyuréthane, perte thermique

moins de 3°C/jours, etc.)

 Une excellente stratification thermique.

 Une durée de vie qui dépasse au minimum 15 ans.

 Un bon comportement face aux variations de températures et de pression.

 Une bonne robustesse faces aux conditions climatiques (pour les ballons

externes)

41 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Fig. 9: Ballon de stockage solaire avec échangeur de chaleur d’appoint

Plusieurs types de ballon sont offerts dans les secteurs industriels la figure 10

résume certains d’entre eux.

Fig. 10: Différents modèles (vertical) de réservoir solaire industriels

42 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

3.2. Matériaux de fabrication des ballons de stockage

Parmi les matériaux de fabrication des ballons de stockage il y a :

 Réservoirs de stockage galvanisés : Revêtu en Zinc, ils ne sont pas

recommandés dans le cas d’une installation solaire, en effet pour des

températures supérieures à 75 °C le zinc perd sa stabilité et le processus

de corrosion prend place

 Réservoirs de stockage émaillé : assez efficace contre la corrosion

intérieure. On note que l’émail est une patte composée de plusieurs

minéraux (silice, oxydes métalliques,…) qui se vérifie sous l’effet de la

température (suite à une cuisson)

 Réservoir de stockage en plastique : composé de résines thermoplastiques

et thermodurcissables (caoutchouc), ils sont conseillés pour une

protection contre la corrosion, leur coût n’est pas cher comparé au

réservoir galvanisé. Leurs inconvénients est que pour des températures

supérieures à 85°C, en cas de surchauffe par exemple leur résistance peut

être altéré

 Réservoir de stockage en Ballons en acier inoxydable : les meilleurs

réservoirs par excellence, leurs durées de vie est illimités et sont

quasiment inaltérables. Leurs inconvénients est que leurs prix assez chers

et qu’au niveau des raccordements en acier inoxydable soudés quelque

trace de corrosion peuvent apparaître essentiellement avec de l’eau riche

en chlore.

3.3. Protection des ballons de stockage

Mise à part les réservoirs en acier inoxydable et en plastique tous les autres

systèmes de stockage nécessitent une protection contre la corrosion et le dépôt

de tartre. Dans ce type de protection qui s’appelle la protection cathodique, nous

43 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

avons généralement recours à l’utilisation des anodes. L’objectif est que ces

anodes s’abîment à la place du ballon de stockage.

Deux types d’anodes se présentent sur le marché :

 Anode au magnésium sacrificielle (figure 11): cette anode devra être

remplacée lorsque son usure dépasse les 60%, et une visite préventive de

l’anode est obligatoire tous les deux ans

Fig. 11: Anode de sacrifice en magnésium

Anode électronique en titane : Cette anode a besoin d’une alimentation

électrique pour son fonctionnement. Elle est conçue pour protéger le ballon

pendant toute la durée de vie du chauffe-eau solaire et ne nécessite aucun

entretien.

4. Vase d’expansion

Dans un chauffe-eau solaire, le vase d’expansion (Fig. 12) doit permettre :

 D’absorber l’expansion du fluide caloporteur suite à une augmentation de

la température et ainsi de maintenir une pression de fonctionnement

acceptable.

 D'absorber les poches de gaz en cas de vaporisation de fluide caloporteur

suite à une surchauffe.

44 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Fig. 12 : vase d’expansion

Un vase d’expansion est un récipient séparé en deux compartiments au moyen

d’une membrane élastique (figure 13). Un compartiment de cette membrane est

en contact avec le liquide caloporteur, et l’autre avec un gaz inerte (azote par

exemple) ou simplement de l’air pressurisé à la pression de service. La pression

initiale est fixée par le fabricant, mais une fois le vase installé la pression peut

être ajustée ultérieurement.

Fig. 13 : vase d’expansion

45 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

5. Purgeur

Puisque les installations solaire fonctionnement en circuit fermé des purgeurs

d’air doivent être installées. L’objectif est d’évacué l’air qui s’infiltre avec le

fluide caloporteur lors des phases de remplissage et de démarrage. Aussi

l’oxygène naturellement dissout dans l’eau peut se convertir sous certaines

circonstances en bulles d’air qui, rassemblé en point haut de l’installation gène la

circulation de l’eau et fait en sorte de boucher dans le circuit (figure 14).

Il faut donc prévoir l’évacuation d’air par l’intermédiaire d’un purgeur. Dans les

installations solaires le purgeur est placé dans la conduite chaude reliant le

capteur et le ballon.

Fig. 14 : accumulation d’air dans une conduite

Il existe deux types de purgeurs manuel et automatique (figure 15). Dans ce

dernier la chambre du purgeur (1) rassemble les bulles d’air. Dans ce cas l’air

va exercer une pression sur le flotteur (2) et provoque sa descente. Le flotteur

à son tour déclenche l’ouverture de l’obturateur (3).

Une fois que tout l'air a été dégazé, le fluide caloporteur occupe encore une fois

la chambre du purgeur, le flotteur, se soulève et reprend sa place, provoquant la

fermeture de l'obturateur.

46 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Fig. 15 : purgeurs automatique

6. Appoint

L’un des inconvénients de l’énergie solaire c’est que sa production peut être

aléatoire et dépend des conditions climatiques. Un système d’appoint est donc

primordial pour d’une part prendre la relève en cas de mauvais temps et d’autre

part pour alléger les dimensions des chauffe-eau solaires moyennant une

couverture solaire entre 60 et 70%. En effet, une telle couverture s’avère très

intéressante de point de vue rapport gain énergétique/prix d’investissement.

On distingue plusieurs types d’appoints dans les chauffe-eau solaires :

 Appoint par une chaudière (figure 16): dans le tiers supérieur du

ballon solaire, l'appoint se fait à travers un échangeur de chaleur

alimenté par une chaudière. Il s’agit d’un système d'appoint interne par

accumulation. Il faut prévoir l’ajout d'un circulateur supplémentaire

pour le circuit d’appoint.

47 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Fig. 16 : Système d’appoint avec chaudière et échangeur thermique auxiliaire

 Appoint électrique (figure 17): une résistance électrique est placée

dans le tiers supérieur du ballon solaire. Ici aussi, il s’agit d’un système

d'appoint interne par accumulation. Si la température de l'ECS en haut

du réservoir est en dessous de la température de consigne, la

résistance électrique prend la relève et commence à chauffer.

Fig. 17 : Système d’appoint électrique

 Appoint instantané par d'une chaudière (figure 18): situé à la sortie

du ballon solaire. Il s’agit d'appoint externe, car l’énergie fournie est à

l'extérieur du ballon de stockage solaire. L'eau est préchauffée par le

les capteurs solaires puis passe par la chaudière qui mesure sa

température et fournit si c’est nécessaire le complément d'énergie

permettant d’atteindre la température de consigne.

48 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Fig. 18: Système d’appoint instantané par d'une chaudière

 Appoint en série (figure 19): un ballon solaire va préchauffer l’eau puis

l’injecter à un deuxième ballon d’appoint connecté en série et équipé

par un échangeur de chaleur en partie basse. L’échangeur du ballon

d’appoint est alimenter au moyen d’un circulateur par de l’eau chaude

produite par d’une chaudière dont le rôle est de fournir le complément

d’énergie nécessaire.

Fig. 19: Système d’appoint en série

7. Calcul de rendement d’un capteur solaire plan

 Rayonnement solaire global ou aussi Irradiation : G [W/m2]

 La puissance fournie au fluide caloporteur : Qu [W/m2]

mCpfluide  Tfluide _sortie  Tfluide _ entree 


Qu 
S
Qu
 Rendement global instantané du capteur C 
G

49 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

 Q dt u

 Rendement global moyen du capteur C  0


t

 Gdt
0

 La puissance solaire absorbée : Q* [W/m2]

Q*  G.Vitre .absorbeur

αabsorbeur : absorptivité de l’absorbeur

τvitre : transmissivité de vitrage

 La puissance échangée avec l’extérieur Qp [W/m2]

Qp  K  Tmoy _ fluide  Textérieur 

 Si le bilan d’énergie dans le capteur s’écrit

Q*  Qu  Qp

Alors le rendement

Qu Q  Qp G.Vitre .absorbeur  K  Tmoy _ fluide  Textérieur 


*

C   
G G G

C  Vitre .absorbeur  K
T
moy _ fluide  Textérieur 
G

C    K
T moy _ fluide  Textérieur 
G

Avec β le rendement optique ou facteur optique [-]

Et K la conductance globale [W/(m2.K)]

 Le Rendement du capteur selon la norme européenne (EN 12975) est défini

sur la base de trois paramètres: Son rendement optique η0 et deux

coefficients de déperdition thermique a1 et a2.

T  Textérieur  T  Textérieur 
2

C  0  a1  a2
moy _ fluide moy _ fluide

G G

0  Vitre .absorbeur C’est le rendement optique

50 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

a1 [W/m².K] : coefficient linéaire de transfert thermique, généralement

compris entre 1et 4.

a2 [W/m².K²] : coefficient quadratique de transfert thermique,

généralement compris entre 0,005 et 0,015.

6. Dimensionnement d’un capteur solaire plan

Le dimensionnement d’un chauffe-eau solaire revient à dimensionner

essentiellement la surface de captation du capteur solaire plan et le volume de

ballon de stockage.

En Tunisie pour des raisons de rentabilité économique ce dimensionnement se

base sur un taux de couverture solaire de 70%. En effet choisir une couverture

solaire de 100% n’est pas réaliste puisqu’il engendra au choix des surfaces de

captations énormes ce qui va influencer le coût d’investissement. Par contre

choisir un taux de couverture solaire de 40% ne va pas donner des gains

significatifs au niveau de la facture énergétique.

Etape 1

Estimation de la consommation journalière en eau chaude sanitaire Vj:

La consommation journalière est estimée comme suit :

 Dans le secteur résidentiel: Vj = 35 litres par jour et par personne.

 Dans les hôtels: la consommation journalière dépend de la catégorie de

ce dernier (Tableau 4).

51 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Tableau 4: Consommation journalière suivant le type d'établissement.

Type Consommation
Observation
d’établissement d’eau à 60°C
Douche collective 70 L / jour
Hôtel 1 *
(1 pour 4 chambres) /chambre
100 -140 L / jour
Hôtellerie Hôtel 2-3 * Baignoire
/chambre
160 L / jour
Hôtel 4-5 * Baignoire + douche
/chambre
Hôpital et Hors restauration et
60 L / jour /lit
Etablissement de clinique Buanderies
santé Maison de Hors restauration et
60 L / jour /lit
retraite Buanderies
Foyers Lavabo + douche +WC
60 L / jour
(Chambres collectif
/chambre
individuelles) Cuisine collective
Majorité d’élèves en ½
École 5 L / jour /élève
pension
30 L / jour
Caserne et Hors restauration et
/personne
internat buanderie

20 L / jour
Usine Vestiaire
/personne
Autres 5 L / jour
Bureaux
établissement /personne
Vérifier la nature des
sports pratiqués
Gymnases 30 L / utilisateur
(Football ou rugby : +
50 %)
Repas ordinaire 8 L / repas
Restaurant
Repas luxe 12 à 20 L / repas
Petit déjeuner 2 L / repas
Cuisine de
3 L / repas
Cantine réchauffage
Repas normal 5 L / repas
** On note également que pour les hôtels qu’il faut ajouter à cette consommation

les besoins de cuisine (8 à 15 litres par repas) et ceux des buanderies (6 litres

par kg de linge).

52 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Etape 2

Pré-dimensionnement de la surface de captation Sc

La surface de captation des capteurs Sc est la grandeur la plus importante, car

elle conditionne le coût et la production utile de l’installation. Le pré-

dimensionnement de la surface de captation Sc se fait sur la base de la quantité

d’eau chaude journalière consommée Vj. En Tunisie la valeur centrale de la

surface Sc0 de captation est définie de façon à avoir une ration Vj/Sc0 égale à

100 litres/m2.

Exemple

pour une consommation de 2000 litres/jours, la valeur centrale Sc0 est égale à

20 m2 et la plage de variation est dans l’intervalle [10 m2 , 30 m2]. La plage de

variation de la surface de captation est donc [Sc0-50%, Sc0+50%]

Etape 3

Pré-dimensionnement du volume de stockage Vs:

La méthode la plus simple pour définir la plage de variation du volume de

stockage est basée sur l’expérience:

 Pour le chauffe-eau individuel: la plage de variation du volume du ballon

de stockage est de [40% Vj , 300% Vj]

 Pour le chauffe-eau collectif la plage de variation du volume du ballon de

stockage est de [35% Vj , 200% Vj]

On tendance a s'approcher des valeurs supérieure de l’intervalle quand la

consommation journalière est concentrée dans une durée de temps bien courte,

et contrairement si la consommation est répartie sur toute la longueur de la

journée on a tendance a prendre des valeurs qui s’approche de la borne

inférieure de l’intervalle.

53 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Etape 4:

Vérification du taux de couverture solaire:

Une fois on a pré-dimensionné le couple ''Surface de capteurs/Volume de

stockage'', on doit vérifier le taux de couverture solaire, pour cela on doit

calculer l’énergie récupérable et l’énergie récupérable corrigée en utilisant les

abaques (Figure 20/21) :

Pour le chauffe-eau individuel

Fig. 20: Abaque de vérification du taux de couverture solaire (Installation


individuelle)
À partir de cet abaque, on peut déterminer selon le couple ''Surface de

capteurs/Volume de stockage'' l’énergie récupérable Ф. Cet abaque est réalisé

dans des conditions bien particulières (orientation plein sud, inclinaison 45°,

soutirage 120 l/J et surface de 1,5m2).

54 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Pour le chauffe-eau collectif

Fig. 21: Abaque de vérification du taux de couverture solaire (Installation


collective)
À partir de cet abaque, on peut déterminer selon le couple ''Surface de

capteurs/Volume de stockage'' l’énergie récupérable Ф. Cet abaque est réalisé

dans des conditions bien particulières (orientation plein sud, inclinaison 45°,

soutirage 110 l/J et surface de 1,5m2).

Détermination du facteur de correction K:

Pour le chauffe-eau individuel

Fig. 22: Coefficient correcteur pour l’orientation par rapport au sud


(Installation individuelle)

55 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Fig. 23: Coefficient correcteur pour l’inclinaison par rapport à 45°


(Installation individuelle)

Fig. 24: Coefficient correcteur pour débit de soutirage par rapport à 120L/jour
(Installation individuelle)
Pour le chauffe-eau collectif

À partir de cet abaque, on peut déterminer selon le couple (volume du réservoir,

surface de captation) l’énergie récupérable Ф. Cet abaque est réalisé dans des

56 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

conditions bien particulières (orientation plein sud, inclinaison 45°, soutirage 110

l/J et surface de 1,5m2)

Fig. 25: Coefficient correcteur pour l’orientation par rapport au sud

(Installation collective)

Fig. 26: Coefficient correcteur pour l’inclinaison par rapport à 45°

(Installation collective)

57 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Fig. 27: Coefficient correcteur pour débit de soutirage par rapport à 120L/jour

(Installation collective)

Le facteur de correction K est calculé par la relation suivante :

i 
K= F- n-1 
i

Avec n est le nombre de ces facteurs de correction. L’énergie effectivement

récupérable est donc:

ΦC = K×Φ

On peut ainsi d’après les abaques (Fig. 20 et 21) trouver le taux de couverture

solaire.

Application: Dimensionnement d'un chauffe-eau solaire individuelle

Enoncé

On désire dimensionner un chauffe-eau solaire individuel. On suppose qu'on a un

besoin journalier Vj=200l/j et la consommation est répartie sur toute la

longueur de la journée. L'orientation du capteure est de 45ᴼ, l'inclinaison est de

30ᴼ et le volume de soutirage 100l.

Solution

58 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Etape 1:

pré-dimensionnement de la surface de captation Sc et du volume de

stockage Vs

*Le besoin journalier est de Vj=200l/j, puisque le chauffe-eau à dimensionner

est un chauffe-eau individuel donc le volume de stockage Vs appartient à

l'intervalle [40%Vj , 300% Vj] donc on obtient:

Vs ϵ [80 , 600]

*Puisque la consommation est répartie sur toute la longueur de la journée on a

tendance a prendre des valeurs qui s’approche de la borne inférieure de

l’intervalle. Soit alors

Vs=200 l/J

* En Tunisie la valeur centrale de la surface Sc0 de captation est définie de

façon à avoir une ration Vj/Sc0 égale à 100 litres/m2, on obtient alors

Sc=2m²

et la plage de variation de la surface de captation est donc [Sc0-50%, Sc0+50%]

donc:

Sc ϵ [1m² ,3 m²]

Etape 2:

Détermination de l'énergie récupérable et vérification du taux de couverture

solaire:

Le volume de stockage Vs=200 l/J et la surface de captation est Sc=2m².

D'après l'abaque l'énergie récupérable est:

ϕ=1300 kwh/ans

Tc=63%

59 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Etape 3:

Détermination l'énergie récupérable corrigée et vérification du taux de

couverture solaire

Les caractéristiques du capteur sont les suivantes:

 Orientation 45

 Inclinaison 30

 Volume de soutirage 100l

Le facteur de correction K est calculé par la relation suivante :

i 
K= F- n-1 
i

Facteur de correction pour l'orientation

60 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Facteur de correction pour l'inclinaison

Facteur de correction pour le volume de soutirage

61 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Le facteur de correction K est le suivant:

i 
K= F- n-1  =F1 +F2 +F3 -(3-1)=0.95+0.98+0.98-(2)=0.91
i

Etape 4:

Détermination de l'énergie récupérable corrigée

L’énergie effectivement récupérable est donc:

ΦC =K×Φ=0.91×1300=1183kwh/ans

62 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

On remarque que le taux de couverture Tc=54%<70% donc on doit augmenter la

surface de captation en gardant Sc ϵ [1m² ,3 m²], on choisit Sc=3m².

63 W. HASSEN
Chapitre 3: Conversion thermique basse température 2016-2019

Le facteur de correction reste le même on obtient donc

ΦC =K×Φ=0.91×1620=1474kwh/ans

Le taux de couverture solaire Tc=72%

proche de 70% donc notre chauffe-eau

solaire individuel possède les

caractéristiques suivantes:

 Volume de stockage: Vs=200l

 Surface de captation: 3 m²

64 W. HASSEN

Vous aimerez peut-être aussi