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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la


Recherche Scientifique

Ecole Nationale Polytechnique


Département de Génie Industriel

Exposé sur

Les échangeurs de chaleur

Elaboré par : Proposé par :

Mr. Med El Amine BOUDELLA Mr. Hocine BENNOUR

Mlle. Selma BRAHAM-CHAOUCHE

Mr. Nassim GACEM

Mr. Mourad Tewfik HAMLAOUI

Année universitaire 2010/2011


Les échangeurs de chaleur

Introduction :
L’échange de chaleur qui se produit entre 2 corps qui sont à des
températures différentes peut se faire selon 3 modes:
- Conduction : La chaleur se propage de proche en proche à travers la
matière sans qu’il n’ait de transfert de cette dernière. La conduction assure
Un bon transfert de chaleur à travers les solides.
- Convection: dans un fluide les différences de température produisent
des différences de densité pouvant amener à des mouvements de la matière
dits mouvements de convection
- Rayonnement : Les corps émettent de l’énergie par leur surface sous
forme des radiations. C’est un moyen qui n’a pas besoin de support matériel,
on le rencontre donc dans le vide. Tous les corps transparents permettent à la
chaleur de se propager ainsi.
Dans les installations industrielles, il est souvent nécessaire d’apporter une
quantité de chaleur importante à une partie du système. Dans la majorité des
cas, la chaleur est transmise à travers un échangeur de chaleur. On estime à
90% la part des transferts d’énergie réalisée par les échangeurs de chaleur
dans l’industrie.

Principe général :
Le principe le plus général consiste à faire circuler deux fluides à travers des
conduits qui les mettent en contact thermique. De manière générale, les deux
fluides sont mis en contact thermique à travers une paroi qui est le plus
souvent métallique ce qui favorise les échanges de chaleur. On a en général
un fluide chaud qui cède de la chaleur à un fluide froid. Les deux fluides
échangent de la chaleur à travers la paroi d’où le nom de l’appareil. Le
principal problème consiste à définir une surface d’échange suffisante entre
les deux fluides pour transférer la quantité de chaleur nécessaire dans une
configuration donnée. On vient de le dire, la quantité de chaleur transférée
dépend de la surface d’échange entre les deux fluides mais aussi de
nombreux autres paramètres ce qui rend une étude précise de ces appareils
assez complexe.
Les flux de chaleurs transférées vont aussi dépendre :
- des températures d’entrée
- et des caractéristiques thermiques des fluides (chaleurs spécifiques,
conductivité thermique) des fluides
- des coefficients d’échange par convection.

I. Echangeurs tubulaires simples :


1. Définitions:
a) Description :

Un échangeur tubulaire simple est constitué de deux tubes cylindriques


coaxiaux. Un fluide (généralement le chaud) circule dans le tube
intérieur, l’autre dans l’espace compris entre les deux tubes. Le transfert
de chaleur du fluide chaud au fluide froid s’effectue à travers la paroi que
constitue le tube intérieur :

Figure1 : Schéma d’un échangeur tubulaire simple

b) Hypothèses :
Dans les calculs qui suivent, nous avons retenu les hypothèses
suivantes :
• Pas de pertes thermiques : La surface de séparation est la
seule surface d’échange.
• Pas de changement de phase au cours du transfert
c) Conventions :
Le fluide entre dans l’échangeur à la température T1e et en sort à
T1s ,le fluide froid entre à T2e et en sort à T2s.
Deux modes de fonctionnement sont réalisables :
Co-courant Contre-courant

Figure2 : Schématisation des fonctionnements à co-courant et à contre-courant

2. Expression du flux échangé:


a) Coefficient global de transfert:

Une première expression du flux de chaleur transféré dans un échangeur


peut être déterminée en écrivant qu’il est égal au flux de chaleur perdu par le
fluide chaud et au flux de chaleur gagné par le fluide froid pendant leur
traversée dans l’échangeur :

φ=ṁ1cp1 (T1e-T1s)= ṁ2cp2 (T2s-T2e).

Les produits qc1= ṁ1cp1 et qc2= ṁ2cp2 sont appelés les débits de capacité
thermique des deux fluides.

Le flux de chaleur peut donc finalement s’écrire :

φ= qc1 (T1e-T1s)= qc2 (T2s-T2e).

Par ailleurs, le flux de chaleur φ transmis d’un fluide 1 à un fluide 2 à travers


la paroi d’un tube cylindrique s’écrit :

𝛥𝑇
φ= r2
1 𝑙𝑛(r1) 1
+ +
2𝜋h1r1L 2𝜋𝜆L 2𝜋h2r2L
Dans les échangeurs de chaleur, on choisit de rapporter le flux de chaleur
échangé à la surface S2=2πr2L, soit d’écrire φ=h S2𝛥𝑇 .

Le coefficient global de transfert h s’un échangeur de chaleur s’écrit donc :

r2 −1
r2 ln( ) 1
h= ( + + ℎ2 + Ren)
r1
h1r1 𝜆

Ren est une résistance thermique due à l’encrassement des surfaces


d’échange dont il faut tenir compte après quelques mois de fonctionnement
(entartrage, dépôts, corrosion…).

On trouvera dans le tableau ci-dessous les ordres de grandeurs de h pour


des échangeurs tubulaires en verre et métallique.

Ordre de grandeur du coefficient global de transfert h de divers types d’échangeurs

b) Cas ou h est constant :

Fonctionnement à co-courant :

Il faut d’abord établir la relation liant le flux de chaleur transmis dans


l’échangeur au coefficient global de transfert h et à la surface extérieure S 2
d’échange. Cette relation est fondamentale car elle permet de dimensionner
un échangeur, c’est-à-dire calculer la surface d’échange nécessaire pour
transférer un flux imposé.

Pour cela on effectue un bilan thermique de la partie d’échangeur comprise


entre les distances x et x+dx de l’entrée de l’échangeur :
Figure 3 : schéma des flux élémentaires dans un échangeur tubulaire simple

Le bilan thermique consiste à écrire que le flux de chaleur perdu par le fluide
chaud lors de son passage entre les plans d’abscisse x et x+dx est passé
intégralement la paroi de séparation des deux fluides soit :

− qc1 dT1 = h dS2 (T1 – T2)

L’équation du bilan thermique s’écrit :

dT1 h dS2
=−
T1 – T2 qc1

T2 dépend de T1 donc avant d’intégrer, il faut établir la relation liant ces deux
grandeurs. Pour cela, on effectue le bilan thermique de l’échangeur entre
l’entrée de l’échangeur et l’abscisse x en écrivant que le flux de chaleur perdu
par le fluide chaud a été intégralement récupéré par le fluide froid soit :

qc1
qc1(T1e – T1) = qc2 (T2s-T2e) d’où T2 = T2e+ (T1e – T1)
qc2

Nous pouvons alors écrire en intégrant sur la surface totale S2 :

𝑆2 T1s
h dS2 dT1
∫ = ∫
qc1 qc1
0 T1e T1 – qc2 (T1e – T1) − T2e

T1s
dT1
= ∫
qc1 qc1
T1e (1 + qc2 ) T1 − (qc2 T1e) − T2e
D’où

h S2 1 qc1 qc1 𝑇1𝑠


− = qc1 𝑙𝑛 [(1 + qc2 ) 𝑇1 − (qc2 T1e − T2e)]
qc1 (1+ ) 𝑇1𝑒
qc2

Soit :

h S2 1 qc1 qc1 qc1


− qc1
= qc1 {𝑙𝑛 [(1 + qc2 ) 𝑇1𝑠 − (qc2 T1e − T2e)] − 𝑙𝑛 [(1 + qc2 ) 𝑇1𝑒 −
(1+ )
qc2

qc1
(qc2 T1e − T2e)]}

qc1 qc1
𝑇1𝑒 − 𝑇2𝑒 = [(1 + ) 𝑇1𝑒 − ( T1e − T2e)]
qc2 qc2

L’écriture du bilan thermique globale entre l’entrée et la sortie de l’échangeur :

φ= qc1 (T1e-T1s)= qc2 (T2s-T2e).

permet d’écrire :

qc1 qc1
𝑇1𝑒 + T2e = 𝑇1𝑠 + T2s
qc2 qc2

En reportant dans l’équation intégrée, il vient :

h S2 1 𝑇1𝑠−𝑇2𝑠
− = qc1 𝑙𝑛 ( )
qc1 (1+qc2 ) 𝑇1𝑒−𝑇2𝑒

1
On peut également exprimer qc1 en fonction des températures des
(1+qc2 )

fluides :

1 1 𝑇1𝑒 − 𝑇1𝑠
= =
qc1 𝑇2𝑠 − 𝑇2𝑒
(1 + qc2 ) 1 + 𝑇1𝑒 − 𝑇1𝑠 𝑇1𝑒 − 𝑇1𝑠 − 𝑇2𝑠 − 𝑇2𝑒

D’où la relation :

h S2 𝑇1𝑒−𝑇1𝑠 𝑇1𝑠−𝑇2𝑠
− = 𝑙𝑛 ( )
qc1 𝑇1𝑒−𝑇1𝑠−𝑇2𝑠−𝑇2𝑒 𝑇1𝑒−𝑇2𝑒
Τ1e – Τ2e qui représente l’écart de température entre le fluide chaud et le
fluide froid à l’entrée de l’échangeur peut être noté : ΔΤe= Τ1e – Τ2e, on écrira
de même à la sortie de l’échangeur : ΔΤs = Τ1s – Τ2s.

L’expression précédente peut alors se mettre sous la forme :

ΔΤs−ΔΤe
qc1 (T1e-T1s)=h S2 ΔΤs
𝑙𝑛( )
ΔΤe

Le premier membre de cette équation représente le flux de chaleur total φ


transféré dans l’échangeur.

ΔΤs−ΔΤe
Le rapport : ΔΤs est la différence de température moyenne
𝑙𝑛(ΔΤe)

logarithmique(DTML) de la fonction ΔΤ entre l’entrée et la sortie de


l’échangeur.

Le flux de chaleur échanger se met donc finalement sous la forme :

φ = h S2 ΔΤm

ΔΤs−ΔΤe
avec: ΔΤm= ΔΤs
𝑙𝑛( )
ΔΤe

La distribution des températures des fluides le long de l’échangeur présente


l’allure suivante :
Figure4 : Evolution des températures dans un échangeur tubulaire fonctionnant à co-courant

Remarques :
- En aucun cas on ne peut avoir Τ2s > Τ1s car à partir de l’abscisse où les
deux fluides seraient à la même température il n’y aurait plus d’échange de
chaleur possible.
- Les deux fluides voient leurs températures se rapprocher d’une température
limite TLim, cette température est donnée par :

qc1 T1e+qc2 T2e


TLim =
qc1+qc2

Fonctionnement à contre-courant

La relation (6.3) s'applique aussi bien à un échangeur à contre courant qu'à


échangeur à co-courant mais les expressions de et de ne sont pas identiques
dans les deux cas:
Co-courant Contre-courant

∆𝑻𝒆 = 𝑻𝟏𝒆 − 𝑻𝟐𝒆 ∆𝑻𝒆 = 𝑻𝟏𝒆 − 𝑻𝟐𝒔

∆𝑻𝒔 = 𝑻𝟏𝒔 − 𝑻𝟐𝒔 ∆𝑻𝒆 = 𝑻𝟏𝒔 − 𝑻𝟐𝒆

La distribution des températures dans un échangeur à contre-courant


présente l’une des allures suivantes:

-𝑞𝑐1 < 𝑞𝑐2: On dit que le fluide chaud commande le transfert. Si 𝑆 → ∞ alors

𝑇1𝑆 → 𝑇2𝑒 𝑇2𝑠 ≠ 𝑇1𝑒


-𝑞𝑐1 > 𝑞𝑐2: On dit que le fluide froid commande le transfert. Si 𝐿 → ∞ alors 𝑇2𝑠
→ 𝑇1𝑒 𝑇1𝑠 ≠ 𝑇2𝑒

Remarque:

-Dans un fonctionnement à contre-courant il est possible d’obtenir 𝑇2𝑠 > 𝑇1𝑠


-Il est par contre impossible d’obtenir 𝑇2𝑠 > 𝑇1𝑒 ou𝑇1𝑒 < 𝑇2𝑠 .

Comparaison des deux modes de fonctionnement:

Dans un échangeur tubulaire simple le flux de chaleur transféré est toujours


plus élevé avec un fonctionnement à contre-courant car ∆𝑇𝑚 est plus élevé.

Exemple: 𝑇1𝑒 = 90℃ T1s = 35℃


T2e = 20℃ T2s = 30℃

Co-courant:
(90 − 20) − (35 − 30)
∆𝑇𝑚 = = 24℃
90 − 30
ln ( )
35 − 30

Contre-courant
(90 − 30) − (35 − 30)
∆𝑇𝑚 = = 32,5℃
90 − 30
ln ( )
35 − 30

A chaque fois que cela sera possible on choisira donc un fonctionnement à


contre-courant.
Plus généralement, un échangeur de chaleur de configuration quelconque
aura des performances toujours supérieures à celles de l’échangeur tubulaire
simple en Co-courant et inférieures à celles d’un échangeur tubulaire simple
en contre-courant.

Cas ou h n’est pas constant:

On utilise dans ce cas la méthode de Colburn qui fait l’hypothèse que le


coefficient global de transfert h varie linéairement en fonction de ∆𝑇 : ℎ = 𝑎 +
𝑏𝑇 .

Nous pouvons écrire :

- A l’entrée de l’échangeur: ℎ𝑒 = 𝑎 + 𝑏 ∆𝑇𝑒


- A la sortie de l’échangeur: ℎ𝑠 = 𝑎 + 𝑏 ∆𝑇𝑠
Les coefficients a et b s’expriment par
ℎ𝑒 − ℎ𝑠 ℎ𝑒 − ℎ𝑠
𝑎= 𝑒𝑡 𝑏 = ℎ𝑒 − ∆𝑇
∆𝑇𝑒 − ∆𝑇𝑠 ∆𝑇𝑒 − ∆𝑇𝑠 𝑒

Le bilan thermique de l’échangeur entre les abscisses x et x+dx s’écrit


toujours par:

𝑑𝑇1
−𝑞𝑐1 𝑑𝑇1 = ℎ 𝑑𝑆2 (𝑇1 − 𝑇2 ) 𝑠𝑜𝑖𝑡
𝑇1 − 𝑇2

𝑇1𝑠 𝑑𝑇1
Le calcul de ∫𝑇 ℎ(𝑇1 −𝑇2 )
après avoir exprimé h et T2 en fonction de T1
1𝑒

conduit au résultat final suivant:

ℎ𝑒 ∆𝑇𝑠 − ℎ𝑠 ∆𝑇𝑒
𝜑= 𝑆2
ℎ𝑒 ∆𝑇𝑠
𝑙𝑛( )
ℎ𝑠 ∆𝑇𝑒

Remarque: Dans le cas ou h ne varie pas linéairement sur tout l’échangeur,


on découpera celui-ci en autant de morceaux sur lesquels on pourra faire
l’hypothèse d’une variation linéaire de h.

Efficacité d’un échangeur

Définition et calcul :

On définit l’efficacité d’un échangeur comme le rapport du flux de chaleur


effectivement transféré dans l’échangeur au flux de chaleur maximal qui serait
transféré dans les même conditions de températures d’entrée des deux
fluides dans un échangeur tubulaire de longueur infinie fonctionnant à contre-
courant:

𝜑
𝜂=
𝜑𝑚𝑎𝑥

Cas où q c1 < q c2, le fluide chaud commande le transfert :


Si 𝐿 → ∞ alors 𝑇1𝑆 → 𝑇2𝑒 d’où : 𝜑𝑚𝑎𝑥 = 𝑞𝑐1 (𝑇1𝑒 −𝑇2𝑒 ) et 𝜑 = 𝑞𝑐1 (𝑇1𝑒 − 𝑇1𝑠)

On définit alors une efficacité de refroidissement :

𝑇1𝑒 − 𝑇1𝑠
𝜂=
𝑇1𝑒 − 𝑇2𝑒

Cas où 𝑞𝑐2 < 𝑞𝑐1, le fluide froid commande le transfert :


Si 𝐿 → ∞ alors 𝑇2𝑠 → 𝑇1𝑒 d’où : 𝜑𝑚𝑎𝑥 = 𝑞𝑐2 (𝑇1𝑒 −𝑇2𝑒 ) et 𝜑 = 𝑞𝑐2 (𝑇2𝑠 − 𝑇2𝑒)

𝑇2𝑠 −𝑇2𝑒
𝜂=
𝑇1𝑒 − 𝑇2𝑒
Signification du rendement :

Lorsque le but recherché par l’installation d’un échangeur de chaleur est de


récupérer de la chaleur, la notion de rendement pend toute sa justification du
point de vue économique
Appelons P le prix en DA du mètre carré d’échangeur (supposé constant) et C
le gain en DA par W récupéré sur le fluide chaud.

Le gain total engendré par l’échangeur est : 𝐺 = 𝐶. 𝜑 = 𝐶 𝑞𝑐1 (𝑇1𝑒− 𝑇1𝑠 )


Le cout de l’échangeur est supposé proportionnel à sa surface : 𝐷 = 𝑆. 𝑃 où
S est la surface d’échange en 𝑚2 .Le bénéfice généré par l’installation de
l’échangeur s’écrit : 𝐵 = 𝐺 − 𝐷
Ces différentes grandeurs sont représentées schématiquement sur la figure
suivante :
On constate que le bénéfice atteint un maximum pour une certaine valeur Se
de la surface d’échange.
L’augmentation de la surface d’échange au-delà de Se permet d’augmenter le
rendement mais a un effet inverse sur le bénéfice. Il existe donc une limite
économique Se pour la surface d’échange de ce type d’échangeur de chaleur.

Nombre d’unités de transfert

Définition

hS
Le nombre d’unités de transfert noté NUT, est le rapport adimensionnel
qc
T1e − T1s
qui est aussi égal à ΔTm
.

Pour un fluide chaud dans le cas d’un échangeur tubulaire simple :

h S2 T1e − T1s
NUT1 = =
qc1 ΔTm

Le NUT est donc en relation avec la Surface de l’échangeur et nous


renseigne sur la dimension de l’échangeur ainsi que sur le coût
d’investissement.
Relation entre NUT et efficacité

Prenons l’exemple d’un échangeur tubulaire simple fonctionnant à contre-


courant et supposons que c’est le fluide chaud qui commande le transfert : qc1
T1e − T1s
< qc2. L’efficacité de refroidissement est donc ηr =
T1e − T2e

qc1
Posons z= <1 et ΔTmax = T1e − T2e
qc2

hS T1e − T1s ΔTs


NUT1 = q 2 = ΔT
s − ΔTe
. ln (ΔT e
)
c1

Exprimons ΔTs et ΔTe en fonction de ΔTmax et ηr :

D’après la relation de l’efficacité on trouve : T1e − T1s = ΔTmax ηr

ΔTs = T1s − T2e = T1s − T1e + T1e − T2e = −ηr ΔTmax + ΔTmax = ΔTmax (1 −
ηr ) .

ΔTe = T1e − T2s = T1e − T2e + T2e − T2s = ΔTmax − z(T1e − T1s ) =
ΔTmax (1 − zηr ).

Nous en déduisons l’expression du NUT1 en fonction de ΔTmax et ηr :

ΔTmax ηr ΔTmax (1 − ηr )
NUT1 = ln [ ]
ΔTmax (1 − ηr ) − ΔTmax (1 − zηr ) ΔTmax (1 − zηr )
1 1 − zηr
= ln ( )
1−z 1 − ηr

Dans le cas de l’échangeur tubulaire simple à co-courant avec fluide chaud


commandant le transfert :
Il n’y a que les expressions de ΔTs et ΔTe qui changent.

ΔTs = T1s − T2s = T1s − T1e + T1e + T2e − T2e − T2s = ΔTmax (1 − ηr (1 + z))

ΔTe = T1e − T2e = ΔTmax

Nous en déduisons l’expression du NUT1 en fonction de ΔTmax et ηr :


ΔTmax ηr ΔTmax(1−ηr (1+z)) −1
NUT1 = ln [ ]= ln(1 −
ΔTmax (1− ηr (1+z))− ΔTmax ΔTmax 1+z

ηr (1 + z))

En reprenant les calculs dans le cas où le fluide froid commande le transfert


on abouti aux relations générales suivantes :

Co-courant Contre-courant

− ln[1−(1+z)η] 1 1−zη
NUTmax = NUTmax = ln ( )
1+z 1−z 1− η

1−exp[−NUTmax (1+z)] 1−exp[−NUTmax (1−z)]


η= η=
1+z 1−z exp[−NUTmax (1−z)]

hS qcmin
Avec : NUTmax = q et z=
cmin qcmax
Cas particuliers :

- Pour tous les types d’échangeurs, η = 1 − exp(−NUTmax ) et

NUTmax = −ln(1 − η), si z=0.

NUTmax η
- Pour l’échangeur à contre-courant : η = et NUTmax =
NUTmax +1 η+1

si z=1.

Calcul d’un échangeur


Températures de sorties connues
Dans ce cas, l’échangeur est à dimensionner. L’objectif consiste alors à
déterminer :

• La surface d’échange requise S2 ;


• La géométrie appropriée en fonction du type d’échangeur, du coût, de
la masse et de l’encombrement.

Après avoir calculé le coefficient global de transfert h, et connaissant : qc1, qc2,


T1e, T1s, T2e et T2s. On peut utiliser l’une des deux méthodes pour calculer S 2.
Méthode DTML :

- On calcule φ = q c1 (T1e − T1s ) = q c2 (T2s − T2e )


ΔTs − ΔTe
- On calcule ΔTm = ΔTs
ln( )
ΔTe

φ
- On en déduit S2 =
h ΔTm

Méthode du NUT :

qcmin
- On calcule η et z=
qcmax

- On détermine NUTmax par utilisation des formules ou à travers les


abaques ;
qcmin
- On en déduit S2 = NUTmax
h

Températures de sortie inconnues

Dans ce cas l’échangeur existe, c’est-à-dire sa taille et son type sont


spécifiés. L’objectif consiste alors à déterminer les températures de sortie.
Après avoir calculé le coefficient global de transfert h, et connaissant : qc1, qc2,
T1e et T2e. On peut utiliser l’une des deux méthodes pour calculer T 1s et T2s.

Méthode DTML :

Son application nécessite la résolution (complexe) par des méthodes


numériques du système de deux équations :

h S2 ΔTm = q c1 (T1e − T1s )

q c1 (T1e − T1s ) = q c2 (T2s − T2e )

Méthode du NUT

hS qcmin
- On calcule NUTmax = q 2 et z=
cmin qcmax
- On détermine η à travers les formules ou les abaques. Dans
l’expression de η ne figure qu’une seule température inconnue T 1s ou
T2s que l’on calcule.
- On détermine la deuxième température inconnue par le bilan
thermique global de l’échangeur :
q c1 (T1e − T1s ) = q c2 (T2s − T2e )

Exercice 1 :
10 T/h d’huile s’écoulent dans un tube est refroidie de 100℃ à 40℃ par de
l’eau liquide s’écoulant à contre courant dans l’espace annulaire d’un
échangeur double tube et passant de 20 à 40 ℃.Le coefficient global
d’échange h varie avec la différence de températures entre l’huile et l’eau
comme suit
Différence de 𝑇 ° 20 30 40 50 60
h (W/𝑚2 𝐾) 223 256 289 322 355

Fluide Eau Huile


Chaleur spécifique (J/ 4185 1520
kg℃)

Calculer l’aire d’échange nécessaire.


Le débit massique :
𝑚̇ = 10 ∗ (1000⁄3600) = 2,77 𝑘𝑔/𝑠
Le flux de transfert (huile) :
𝜑 = 𝑚̇. 𝑐𝑝 (𝑇1𝑒 − 𝑇1𝑠) = 253333 𝑊
La courbe h=f (∆𝑇) est une droite, h varie linéairement on peut appliquer la
relation :
ℎ𝑒 ∆𝑇𝑠 − ℎ𝑠 ∆𝑇𝑒
𝜑= 𝑆2
ℎ ∆𝑇
𝑙𝑛( 𝑒 𝑠 )
ℎ𝑠 ∆𝑇𝑒
Soit
355.20−223.60
253333 = 𝑆. ⇒ 𝑆 = 25,56 𝑚2
ln(355.20⁄223.60)

Exercice 2 :
Un échangeur à tubes concentriques et écoulement contre-courant est conçu
pour élever la température d’un écoulement d’eau à 1.2 kg/s de 20℃ à 80℃
par un écoulement d’eau provenant d'une source géothermale à 160℃ à un
débit massique de 2 kg/s. Le tube intérieur a une paroi très mince de 1.5 cm
de diamètre. Si le coefficient h est de 640𝑊/𝑚2 𝑘. Déterminer la longueur L
de l’échangeur de chaleur.

Données :
𝑐𝑒𝑎𝑢 = 4,18 𝑘𝐽⁄𝑘𝑔 . ℃ , 𝑐𝑒𝑎𝑢 = 4,31 𝑘𝐽⁄𝑘𝑔 . ℃
Méthode DTML :

On a : φ=𝑞𝑐1 (T1e-T1s) = 𝑞𝑐1 (T2s-T2e).

𝑞𝑐1 = 𝑚̇1 . 𝑐𝑝1 = 2×4,13 = 8,62 𝑘𝑊 ⁄℃

𝑞𝑐2 = 𝑚̇ 2 . 𝑐𝑝2 = 1,2×4,18 = 5,02 𝑘𝑊 ⁄℃

Pour l’eau : 𝜑 = 5,02×(80 − 20) = 301 𝐾𝑊

Pour la source géothermale : 𝜑 = 8,62×(160 − 𝑇1𝑠 )

𝜑 301
⇒ 𝑇1𝑠 = 160 − =160 −
8,62 8,62

⇒ 𝑇1𝑠 = 125℃.

Connaissant les températures d’entrée et de sortie, on calcule ∆𝑇𝑚 :

∆𝑇𝑒 = 𝑇1𝑒 − 𝑇2𝑠 = (160 − 80) = 80℃


∆𝑇𝑠= 𝑇1𝑠 − 𝑇2𝑒 = (125 − 20) = 105℃

ΔTs − ΔTe
ΔTm = ≈ 92 ℃
ΔTs
ln (
ΔTe )

φ
On détermine donc la surface de l’échangeur : S2 =
h ΔTm
301
S2 = = 5,11 𝑚2
640×92
On déterminera enfin la longueur de l’échangeur :

S2 = 𝜋. 𝐷. 𝐿 → 𝐿 = S2 ⁄𝜋 . 𝐷 = 108 𝑚
Méthode du NUT:

On calcule en premier les débits calorifiques:

𝑞𝑐1 = 𝑚1̇ . 𝑐1 = 2×4,13 = 8,62 𝑘𝑊 ⁄℃

𝑞𝑐2 = 𝑚̇ 2 . 𝑐2 = 1,2×4,18 = 5,02 𝑘𝑊 ⁄℃

𝑞𝑐𝑚𝑎𝑥 = 𝑞𝑐1 𝑒𝑡 𝑞𝑐𝑚𝑖𝑛 = 𝑞𝑐2

qcmin 5,02
z= = = 0,583
qcmax 8,62

On est dans le cas ou 𝑞𝑐2 < 𝑞𝑐1 d’où 𝜑𝑚𝑎𝑥 = 𝑞𝑐1 (𝑇1𝑒 −𝑇2𝑒 ) et 𝜑 =
𝑞𝑐1 (𝑇1𝑒 − 𝑇1𝑠)

𝑇2𝑠 −𝑇2𝑒 80 − 20
𝜂= = = 0,43
𝑇1𝑒 − 𝑇2𝑒 160 − 20
On calcule le NUTmax

1 1−zη
NUTmax = ln ( ) = 0,651
1−z 1− η

On aussi :
h 𝑆2 q
NUTmax = → S2 = NUTmax cmin = 5,11 𝑚2
qcmin h
On déterminera enfin la longueur de l’échangeur :
S2 = 𝜋. 𝐷. 𝐿 → 𝐿 = S2 ⁄𝜋 . 𝐷 = 108 𝑚

On remarque que les deux méthodes ramènent au même résultat,


l’échangeur de chaleur doit être de longueur supérieur à 100m, pour atteindre
le transfert de chaleur désiré ce qui n’est pas pratique. Dans des cas comme
celui-là on peut utiliser d’autres types d’échangeurs :

Les échangeurs à faisceaux complexes

Généralités
Nous avons jusqu’alors étudié le modèle le plus simple d’échangeur de
chaleur que l’on puisse concevoir à savoir l’échangeur tubulaire simple. Il est
toutefois difficile avec ce type d’échangeur d’obtenir des surfaces d’échange
importantes sans aboutir à des appareils encombrants. C’est pour cela qu’on
a développé d’autres géométries d’échange.

Echangeur 1-2

C’est l’échangeur à faisceau le plus simple : le fluide qui circule dans


l’enveloppe effectue un seul passage tandis que le fluide qui circule dans le
tube effectue 2 (ou 2n) passages.

Une passe en tube s’effectue à co-courant avec l’écoulement en calandre


alors que l’autre s’effectue en contre-courant. L’écoulement à co-courant est
moins efficace que celui à contre-courant, l’échangeur 1-2 aura donc une
efficacité comprise entre celle de l’échangeur à co-courant et celle de
l’échangeur à contre-courant.

Tout comme pour l’échangeur tubulaire simple, il existe une relation entre
NUTmax et l’efficacité η :

2 −1⁄2
2⁄η − 1 − z − (1 + z 2 )1⁄2
NUTmax = −(1 + z ) ln [ ]
2⁄η − 1 − z + (1 + z 2 )1⁄2

−1
2 1⁄2
1 + exp[−NUTmax (1 + z 2 )1⁄2 ]
η = 2 {1 + z + (1 + z ) }
1 − exp[−NUTmax (1 + z 2 )1⁄2 ]
En annexe, se trouvent les abaques établies à partir de ces relations. Le
calcul d’un échangeur 1-2 se fait en appliquant la méthode du NUT comme
pour l’échangeur tubulaire simple.

Echangeur 2-4

Lorsque l’échangeur 1-2 ne permet pas d’obtenir une efficacité supérieure à


0,75, on cherche à se rapprocher davantage de l’échangeur à contre-courant
en effectuant 2 (ou plus) passages en calandre. L’échangeur 2-4 comporte
une chicane longitudinale de sorte que le fluide en enveloppe effectue 2
passages. Le fluide dans le tube effectue 4 (ou 4n) passages.

La relation liant NUTmax à l’efficacité η :

[(1 − η1−2 z)(1 − η1−2 )2 ] − 1


η24 =
[(1 − η1−2 z)(1 − η1−2 )2 ] − z

Où η1-2 est le rendement de l’échangeur 1-2 fonctionnant dans les mêmes


conditions donné par la relation
On trouvera également en annexe les abaques établies à partir de cette
relation. Le calcul d’un échangeur 2-4 se fait en appliquant la méthode du
NUT comme pour l’échangeur tubulaire simple.

Echangeurs à courant croisés :

Dans ce type d’échangeurs, les deux fluides (chaud et froid) s’écoulent


perpendiculairement l’un à l’autre. Un fluide est dit non brassé s’il s’écoule
dans une veine (1) divisés en plusieurs canaux parallèles distincts et de faible
section, dans le cas contraire, on dira que le fluide est brassé. Le brassage a
pour effet d’homogénéiser les températures dans la section droite de la veine.
Ces types d’échangeurs sont surtout utilisés pour des échangeurs entre un
gaz circulant en calandre et un liquide circulant dans les tubes.

Un fluide brassé (Gaz) et un fluide non brassé (Liquide) Deux fluides non brassés

Figure 1.1 Figure 1.2


1.1 1.1
Dans la figure 1.2 le gaz circulant dans la calandre est non brassé grâce à
des ailettes, ces ailettes permettent d’augmenter le flux de chaleur échangé
en augmentant la surface d’échange. L’exemple type de ce type
d’échangeurs est le radiateur de refroidissement qu’on trouve à l’avant des
véhicules à moteur.

Comme pour l’échangeur tubulaire simple , il existe une relation reliant le


nombre d’unités de transfert maximal NUT max et l’efficacité η de
l’échangeur :

Deux fluides non brassés :

Deux fluides brassés :

Un fluide non brassé :

Fluide commandant le transfert (qc min) non brassé :


Fluide commandant le transfert (qc min) brassé :

Le calcul d’un échangeur à courants croisés s’effectue en utilisant la


méthode du NUT telle qu’elle a été expliquée précédemment pour les
échangeurs tubulaires simples. L’utilisation de ces formules étant
relativement contraignante et fastidieuse, il est plus simple de recourir aux
différents abaques qui représentent ces formules.
Echangeurs frigorifiques :

Figure 2.1

Une installation frigorifique (Figure 2.1) comporte au moins deux échangeurs


de chaleur :

• Un condenseur dont le but est d’assurer le transfert de chaleur du fluide


frigorigène au milieu extérieur.
• Un évaporateur dont le rôle est d’assurer le transfert de chaleur du milieu a
refroidir au fluide frigorigène.

Ces deux échangeurs se caractérisent par un écoulement diphasique (voir


figure 2.2) du fluide frigorigène. Il est tantôt dans la phase liquide , tantôt dans
la phase gazeuse
Figure 2.2

Condenseurs :

Dans un condenseur, la phase liquide du fluide frigorigène (fluide chaud


dans ce cas) apparait dès que la température de la surface de
refroidissement devient inferieure à la température de saturation du fluide
frigorigène sous la pression de condensation. Ceci ce produit en général à
une distance très faible de l’entrée du condenseur, pratiquement des le début
s’il s’agit d’un condenseur à eau. On observe ainsi, quasiment dès l’entrée de
l’échangeur, la présence contre la paroi froide d’une mince couche de liquide
sur la surface de laquelle un film de vapeur saturée se condense.

Si l’on considère que la température du fluide frigorigène reste constante et


égale a la température de condensation, et si on admet que le coefficient
global de transfert h est constant , le profil des températures a l’allure
suivante :
T2s

T2e

Figure 3

Evaporateurs :

Dans l'évaporateur, le liquide se vaporise à pression et à température


constante grâce à la chaleur latente fournie par l'espace au réfrigérant
traversant l'évaporateur. Tout le réfrigérant est complètement vaporisé dans
l'évaporateur, et parfois surchauffé à la fin de l'évaporateur.

On distingue deux types d’évaporateurs :

• Noyés :

Dans ce cas, l’évaporation se produit a l’extérieur des tubes complètements


« noyés » dans la phase liquide. si l’on néglige les pertes de charges dues a
la circulation, la température du fluide frigorigène est constante tout au long
de son passage dans l’évaporateur et est égale a la température
d’évaporation.

Dans ce type d’évaporateurs le titre de vapeur reste inferieur à 75%, le


coefficient h est très élevé et peut être considéré comme constant. Le
dimensionnement de ces échangeurs se fait comme pour tout autre type
d’échangeur .

Figure 4

• A détente sèche :

Dans ce type d’échangeurs, l’évaporation se produit a l’intérieur des tubes


dans lesquels le fluide frigorigène circule. Il diffère du précédent type en deux
points :

▪ Afin d’éviter que du fluide liquide pénètre dans le compresseur, les


vapeurs sont légèrement surchauffées à la fin de l’évaporateur ce qui
entraine une variation de la température du fluide.
▪ Pour des titres de vapeur supérieurs à 75%, le coefficient global côté
fluide frigorigène chute brutalement, on ne peut donc le considérer
comme constant.

Pour dimensionner ces échangeurs, il faut les scinder en plusieurs parties


telles que le coefficient h est constant ou varie linéairement sur chacune
d’elles.

Figure 5

Echangeurs à plaque
Les échangeurs à plaques sont constitués de plaques formées dont les
alvéoles constituent les chemins empruntés par les fluides. Les plaques sont
assemblées de telle façon que le fluide puisse circuler entre elles. La
distribution des fluides entre les plaques est assurée par un jeu de joints de
telle sorte que chacun des deux fluides soit envoyé alternativement entre
deux espaces inter- plaques successifs. Les fluides peuvent ainsi échanger
de la chaleur à travers les plaques.
L’avantage principal de ce type d’échangeur est la compacité. En effet, on voit
bien que ce dispositif permet une grande surface d’échange dans un volume
limité, ce qui est particulièrement utile lorsque les performances à obtenir sont
importantes.

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