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INTRODUCTION
La convection est un phénomène familier: elle se traduit par exemple par le miroitement de
l’air chaud au-dessus d’une route goudronnée, les courants océaniques, la circulation
atmosphérique.
Prenons en particulier l’exemple d’une casserole sur une plaque chauffante: la chaleur reçue
de la plaque élève la température de l’eau au fond de la casserole. Au début, la chaleur se
propage vers le haut par conduction, c’est-à-dire qu’elle diffuse, dans le fluide immobile, à
partir d’un élément du fluide vers les éléments voisins, et s’évacue finalement à la surface.
Durant le 19e siècle, seul quelque compte rendu anecdotique, hormis ceux concernant certains
mécanismes convectifs de la circulation atmosphérique, ont été publiés sur ce sujet.
C’est seulement aux alentours de 1900 que des recherches furent entreprises sur la convection
naturelle. En 1916, Lord Rayleigh qui fut le théoricien de la convection au début 20e siècle,
publia un article tentant d’expliquer les résultats de Bénard.
Henri Bénard avait observé qu’une couche horizontale de fluide, soumise au champ de la
pesanteur et chauffée par le bas donne naissance à des mouvements de convection, dès qu’il
existe une certaine différence de température entre le haut et le bas de la couche de fluide.
De nombreux travaux ont été récemment menés afin d’étudier la mise en place des cellules de
convection et les géométries qu’elles forment dans l’espace.
Le but de notre projet est plus simplement d’étudier la faisabilité d’un T.P. permettant de
déterminer les seuils de convection en gradient de température pour la convection de Rayleigh
-Bénard dans l’air.
2. SEUIL DE CONVECTION
2.1. Déplacement d'une goutte de fluide
Imaginons une goutte de fluide de taille et de forme quelconque mais ayant un déplacement
infinitésimal spontané et aléatoire soit vers le haut, soit vers le bas. Les forces agissant sur
cette goutte détermineront le mouvement du fluide.
Tout d'abord, considérons une goutte située dans le fond d’une couche de fluide, où la densité
est plus faible que la densité moyenne. Tant que la goutte reste immobile, elle est entourée de
fluide de même densité et la poussée d'Archimède est nulle. Supposons maintenant une
perturbation aléatoire provoquant un léger déplacement de la goutte vers le haut. Cette
dernière est alors entourée de fluide de densité plus grande et de température plus petite.
On peut raisonner de la même façon pour une goutte de fluide située au sommet de la couche.
La goutte subissant un léger déplacement aléatoire vers le bas est alors entourée d'un fluide
moins dense et tend à s'enfoncer vers le bas de la couche.
On pourrait déduire que l'existence d'un gradient de température suffit pour entraîner un
écoulement convectif. En réalité, pour que le régime convectif s'amorce, le gradient de
température doit atteindre un certain seuil.
En effet, deux autres facteurs jouent un rôle important pour le mouvement d'une goutte de
fluide.
Le premier est la traînée visqueuse (force de frottements) dirigée dans le sens opposé au
mouvement. Sa grandeur dépend de la viscosité du fluide. Donc, il n' y a pas de mouvement
tant que la traînée visqueuse est égale à la poussée d'Archimède.
Le second facteur est la diffusion de la chaleur. Le flux de chaleur, qui se propage par
transfert d’énergie thermique de molécule à molécule voisine, donne de la chaleur à un
environnement plus froid. Réciproquement, une goutte froide qui tend à descendre vers le
fond de la couche reçoit de la chaleur. Ce transfert de chaleur contribue à la diminution du
gradient de température, et donc à la réduction de la poussée d'Archimède.
L'équilibre thermique d'une goutte de fluide avec son environnement est atteint à partir d'un
certain temps dépendant de la diffusivité thermique du fluide. Si ce temps de diffusion
thermique est inférieur ou égal au temps nécessaire pour que la goutte effectue un
déplacement d'une longueur caractéristique, la poussée d'Archimède et la traînée visqueuse se
compensent et l'écoulement convectif n'est pas entretenu.
2.3. Nombre de Rayleigh
Il apparaît clairement que la poussée résultant du gradient de température doit l'emporter sur
la traînée visqueuse et la diffusion de la chaleur pour que la convection ait lieu.
Par conséquent, une relation entre ces trois paramètres s'exprime sous forme d’un rapport sans
dimension: la force de poussée divisée par le produit de la traînée visqueuse et du taux de
diffusion de la chaleur (ce taux est un nombre égal au temps pour que la chaleur diffuse,
divisé par le temps pour que la goutte monte).
2.4. Stabilité
L'état de repos du fluide correspond à des isothermes droites et horizontales. Les couches de
fluide les plus froides donc les plus denses se trouvent au-dessus des couches les moins
denses. L'équilibre est réalisé tant que le nombre de Rayleigh ne dépasse pas sa valeur
critique. N'importe quelle perturbation aléatoire est alors amortie.
Lorsque le nombre de Rayleigh dépasse sa valeur critique, toute perturbation aléatoire est
alors amplifiée et l'état de repos devient instable. Un mouvement de convection s'établit et
provoque la distorsion du réseau d'isothermes.
L'état pour lequel le nombre de Rayleigh est juste égal au nombre de Rayleigh critique est
appelé état marginal. L'état marginal est sensible aux longueurs d'onde de la perturbation. La
stabilité de l'état de repos est plus susceptible d'être détruite par des perturbations ayant un
certain nombre d'onde que par d'autres.
. MISE EN EQUATIONS DU PROBLEME
4.1. Hypothèses simplificatrices
Nous allons aborder le phénomène de convection dans le contexte d'une mince couche de
fluide confinée entre deux plaques polies rigides horizontales. La plaque inférieure et
supérieure sont maintenues à des températures respectivement notées T2 et T1 (T2>T1)
uniformes et constantes.
T1
Air
T2
En un point (x,y,z) de la couche d’air, on peut écrire la température T(x,y,z,t) sous la forme :
Avec:
L’équation de Navier Stokes en présence d’un champ de pesanteur pour un fluide visqueux
est:
Avec :
et :
On obtient alors :
Un mouvement convectif pourra avoir lieu quand le terme représentant la convection sera
suffisamment important par rapport au terme représentant la traînée visqueuse.
C’est le nombre de Rayleigh critique qui dépend étroitement des conditions aux limites du
problème.
En particulier, on a :
Et :
Dans le cas où la couche de fluide est comprise entre deux plans infinis, des calculs théoriques
montrent que le nombre de Rayleigh critique est de 1708 [3]. Des expériences menées par P.
Silveston et E. Koschmieder laissent prévoir également que =1700 ± 50 [3].
Le but des T.P. proposés ici sera en particulier d’évaluer l’écart par rapport à cette
valeur idéale pour le rapport d’aspect L/d utilisé.
5. DISPOSITIF EXPERIMENTAL
5.1. Schéma de montage
5.2. Cellule de convection
Rappelons qu'au contact de ces parois dites "rigides", la vitesse de l'air en mouvement
s'annule.
Notons aussi que la plaque inférieure est deux fois plus épaisse que la plaque supérieure. En
effet, la plaque inférieure, chauffée par le bas, doit avoir une certaine épaisseur afin d'éviter
qu'elle n'échange sa chaleur trop rapidement avec l'air ambiant, de façon non uniforme.
La paroi latérale de la cellule est en PVC (chlorure de polyvinyle). Ce matériau est un isolant
thermique permettant ainsi que la puissance de chauffage émanant de la plaque inférieure
traverse bien uniquement l'air contenu dans la cellule. On peut alors imposer un flux de
chaleur vertical ascendant à travers l'air pour le mettre en convection. De plus la convection
n'est possible que si le gradient de température entre les plaques inférieure et supérieure est
bien établi. Ce qui justifie l'utilisation d'un matériau isolant, en l'occurrence le PVC, pour
constituer la paroi latérale de la cellule convective.
On utilise deux sondes à air identiques. Chacune d’elles est montée directement sur une fiche
miniature pour thermocouples de type K. Ces sondes peuvent s’enficher sur un indicateur de
température portatif.
La plage de température de ces sondes est la suivante : -50°C à +120°C. Cet intervalle de
température est amplement suffisant. En effet, les températures mesurées au cours de notre
expérience seront situées environ entre 20°C et 80°C.
On utilise un simple ruban adhésif pour fixer chaque sonde le long des plaques de cuivre. Des
encoches sont faites sur la cellule en PVC, une en haut et une en bas, pour y disposer les
sondes.
Placée au-dessus de la plaque de cuivre supérieure, une circulation d’eau permet d’y
maintenir une température uniforme et constante. De l’eau provenant d’un robinet circule
dans un tube en cuivre ou en plastique enroulé en spirale sur la plaque supérieure.
Pour obtenir ceci, il existe plusieurs méthodes, nous avons choisi d’en détailler une : nous
pouvons commander cette montée en puissance grâce à la carte d’acquisition " l’impulsion "
qui peut délivrer une tension comprise entre 0 et 10.24 volts.
Alors :
Alors :
et :
on obtient donc u en fonction de t :
Il faudra donc que la carte d’acquisition délivre cette tension pour obtenir un flux de chaleur
linéaire.
70 1.6
60 1.4
1.2
50
1
40
0.8
30
0.6
20 0.4
10 0.2
0
0
0 20 40 60 80
0 10 20 30 40