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Cours 1 : Généralités

1. Notion de sécurité

La sécurité est souvent définie par rapport à son contraire : elle serait l’absence de danger,
d’accident ou de sinistre.
Selon le guide ISO/CEI 73 sur la terminologie du management du risque, la sécurité est
l’absence de risque inacceptable, de blessure ou d’atteinte à la santé des personnes,
directement ou indirectement, résultant d’un dommage au matériel ou à l’environnement.

La sécurité peut être définie comme l’aptitude d’un système à fonctionner en maîtrisant, à un
niveau acceptable, les risques pour les personnes, les biens et l’environnement.

2. Notion de danger

Le danger désigne une nuisance potentielle pouvant porter atteinte aux personnes, aux biens
(détérioration ou destruction) ou à l’environnement. Les dangers peuvent avoir une incidence
directe sur les personnes, par des blessures physiques ou des troubles de la santé, ou indirecte,
au travers de dégâts subis par les biens ou l’environnement.

3. Notion de risque

Selon OHSAS 18001, un risque est la combinaison de la probabilité et de la (des)


conséquence (s) de la survenue.
Cependant, il existe des définitions légèrement plus complexes dans lesquelles apparaît un
troisième facteur : l’acceptabilité du risque, seuil en dessous duquel on accepte l’existence du
danger bien que sa gravité et sa probabilité d’occurrence ne soient pas nulles.

Le risque résulte donc, de la probabilité d’occurrence d’un dommage résultant d’une


exposition à un danger. C’est la résultante de deux paramètres : la probabilité et la gravité.
Plus la probabilité et la gravité d’un événement sont élevées plus le risque est élevé.

4. Accidents du travail

a. Définition de l’accident du travail

L’accident de travail un accident qui se passe sur le lieu de travail ou durant une tâche liée au
travail. L’accident est un évènement aléatoire et fortuit qui entraîne des dommages vis-à-vis
des personnes, des biens ou de l’environnement ou qui entraîne un engagement de
responsabilité.
Est considéré comme accident du travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le
fait ou à l’occasion du travail à toute personne salariée ou travaillant, à quelque titre ou en
quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise. Ainsi, tout
accident survenant pendant le travail est présumé être un accident du travail.
L’AT se caractérise donc par : la soudaineté et la violence

b. Indicateurs de sécurité

Les principaux indicateurs sont :


 Taux de fréquence :

Le taux de fréquence (Tf) mesure le nombre d’accidents d’un groupe de travailleurs pendant
une période déterminée
Le taux de fréquence est le nombre d’accidents avec arrêt de travail supérieur à un jour,
survenus au cours d'une période de 12 mois pour 1 000 000 d’heures travaillées.
Le taux de fréquence se définit par le rapport suivant:

Nb d’AT avec arrêt x 1.000.000


TF =
Nb d’heures travaillées

 Taux de gravité

Le taux de gravité représente le nombre de journées perdues par incapacité temporaire pour
1.000 heures travaillées.

Nb de journées d’arrêt x 1000


TG =
Nb d’heures travaillées

La gravité d’un accident est qualifiée en fonction du dommage subi par la victime. On
distingue :

 les accidents sans arrêt

Ce sont les accidents ayant fait l’objet d’une déclaration par l’employeur et éventuellement de
soins de la victime pris en charge par la branche accidents du travail et maladies
professionnelles de la Sécurité sociale, sans entraîner d’arrêt de travail ;

 Les accidents avec incapacité temporaire (IT)

Ce sont les accidents ayant fait l’objet d’une déclaration par l’employeur et ayant entraîné une
interruption de travail d’au moins un jour complet, ex : fracture

 Les accidents avec incapacité permanente (IP)

Ce sont les accidents ayant entraîné une incapacité permanente, ex : handicap.

 Les accidents mortels

Ce sont les accidents ayant entraîné le décès de la victime.


Les causes des accidents de travail

Généralement l’A.T survient dans les situations suivantes:

• inadaptation du travail à la physiologie humaine (horaires de W – Travail de quart


etc.…)
• inadaptation des machines à l’homme
• affectation à un poste dangereux sans préalable d’informations et d’initiation au poste.
• non respect des nécessités physiologiques d’ambiance (lumière- aération - éclairage
etc.…)
• non surveillance médicale du travailleur
• fatigue et augmentation de la cadence de travail
• abandon des mesures préventives de sécurité.

Le facteur humain

Pendant de nombreuses années, les dirigeants d'entreprise ont adopté une attitude semblable
face aux accidents de travail. On dit que l'employé a été négligeant et on avance différentes
raisons (le sujet est affectée par des problèmes psychologiques, il veut impressionner ses
compagnons, il prend des risques inutiles, il possède une confiance exagérée...).
On peut donc en déduire que le facteur humain est l'ensemble des
caractéristiques (personnalité, capacités sensorielles, degrés d'intelligence...) de l'être humain
qui peuvent l'amener à commettre des erreurs ou à adopter des comportements non
sécuritaires.
Un bon système de sécurité doit prendre en compte l'ensemble de ces caractéristiques.
Toutefois, la pratique et les recherches scientifiques ont démontré que le facteur humain n'est
pas la seule cause des accidents de travail.
 manque de connaissance ou de compétence
 motivation incorrecte
 conditions physiques ou mentales
 degré d’alphabétisation ou aptitude

L'environnement

L'analyse de l'environnement, comme cause des accidents de travail, amène à faire la


distinction entre deux types d'environnement.

 L'environnement organisationnel

Lorsqu'on pose l'environnement comme cause des accidents de travail, les premières images
qui viennent à la tête concernent l'environnement physique ou technique immédiat: la
pollution de l'air, le bruit, les machines...Or, il faut développer des images beaucoup plus
larges de la situation de l'employé et penser également à l'environnement organisationnel : la
philosophie de gestion, les attitudes de la direction, la rémunération, la formation,
l'organisation, le contrôle du travail.
A titre d'exemple, pensez à la relation qui existe entre la rémunération au rendement et
l'augmentation des accidents de travail. Lorsque l'entreprise adopte une politique de
rémunération basée sur le salaire au rendement, ceci engendre une augmentation des accidents
de travail.
Les horaires de travail constituent un deuxième exemple de l'environnement organisationnel
ayant un impact sur la santé et sécurité des employés. Le travail de nuit, par exemple, réduit la
qualité et la durée du sommeil et peut avoir des conséquences sur la concentration des
salariés.

 L'environnement immédiat

L'environnement immédiat est composé par l'ensemble des facteurs, en contact direct avec
l'employé, qui représentent un risque pour lui. Il existe plusieurs classifications de ces
éléments. Voici celle basée sur les risques auxquels l'employé peut être soumis :
- Agents chimiques
- Agents biologiques
- Agents physiques
- Agents mécaniques
- Agents psychosociaux...

Connaître et analyser les causes des accidents de travail est une étape cruciale dans
l'élaboration d'un bon système de sécurité. Toutefois, l'enjeu d'assurer, dans son entreprise, le
plus haut niveau de sécurité est limité par le problème de financement. Car les stratégies les
plus avantageuses et les décisions les plus audacieuses prises par les dirigeants ne peuvent
voir le jour, si elles se heurtent à une insuffisance en termes de moyens de financement.

5. Maladie professionnelle (MP)

Une maladie professionnelle est la conséquence d’une exposition plus ou moins prolongée à
un risque qui existe lors de l’exercice habituel de la profession. Ce peut être par exemple
l’absorption quotidienne de petites doses de poussières ou de vapeurs toxiques ou l’exposition
répétée à des agents physiques (bruit…..).
Il est presque toujours impossible de fixer exactement le point de départ de la maladie,
d’autant plus que certaines MP peuvent ne se manifester que des années après le début de
l’exposition et même parfois très longtemps après que le travailleur a cessé d’exercer le
travail incriminé.
De plus la cause professionnelle de la maladie est rarement évidente et il est parfois très
difficile de retrouver parmi les multiples produits manipulés, celui ou ceux qui peuvent être
responsables des troubles constatés.
Une maladie professionnelle est un état pathologique résultant de l'exposition habituelle à une
nuisance déterminée au cours du travail. Il est très difficile de donner une définition plus
précise, tant les formes cliniques de ces maladies ne différent pas des formes sans exposition
professionnelle. C'est pour cela qu'ont été définies les maladies professionnelles
indemnisables.

Est reconnue comme maladie professionnelle :


 l’une des maladies figurant aux tableaux des maladies professionnelles et contractée dans les
conditions précisées à ces tableaux (délai entre la fin de l’exposition au risque et la 1ère
constatation médicale de la maladie, durée minimale pendant laquelle le salarié a été exposé
au risque, accomplissement de travaux susceptibles de provoquer la maladie).
 ou l’une des maladies figurant aux tableaux des maladies professionnelles qui n’a pas été
contractée dans les conditions précisées à ces tableaux mais pour laquelle il est établi qu'elle
est directement causée par le travail habituel de la victime,
 ou une maladie ne figurant pas aux tableaux des maladies professionnelles mais pour
laquelle il est établi qu’elle est essentiellement et directement causée par le travail et qui a
entraîné une incapacité permanente du salarié d’au moins 25 % ou son décès.

La maladie professionnelle liée aux activités exercées pendant une durée déterminée et
figurant dans une liste fixée par voie qui sont classés en trois groupes selon le type de risque
professionnel :

 Groupe 1 : manifestations morbides d’intoxication aigues ou chronique;


 Groupe 2 : infections microbiennes;
 Groupe 3 : maladie résultant d’ambiance ou d’attitudes particulières.

Chaque tableau comporte :


-Les symptômes ou lésions pathologiques que doit présenter le malade. Leur énumération est
limitative et figure dans la colonne de gauche du tableau.
-Le délai de prise en charge, c'est-à-dire le délai maximal entre la date à laquelle le travailleur
a cessé d'être exposé au risque et la constatation de l'affection. Ce délai est variable selon les
manifestations ou symptômes cliniques présentés par le malade.
-Les travaux susceptibles de provoquer l'affection en cause dont la liste figure dans la colonne
de droite du tableau. Parfois, cette liste est limitative et seuls les travailleurs affectés aux
travaux énumérés ont droit à réparation au titre des maladies professionnelles. Parfois, cette
liste de travaux ou professions est seulement indicative.

Ex : Le Tableau n° 11 : intoxication professionnelle par le tétrachlorure de carbone

Délai de prise en Liste indicative des principaux travaux


Désignation des maladies charge susceptibles de provoquer ces maladies
Néphrite aiguë ou subaiguë avec Préparation, emploi, manipulation du
albuminurie, cylindrurie et tétrachlorure de carbone ou des
azotémie progressive. 30 jours produits en renfermant, notamment :
Hépatonéphrite initialement - emploi du tétrachlorure de carbone
apyrétique, ictérigène ou non. 30 jours comme dissolvant, en particulier pour
Ictère par hépatite, initialement l'extraction des matières grasses et
apyrétique. 30 jours pour la teinture
Dermite irritative. 7 jours -dégraissage ;
Accidents nerveux aigus en - remplissage et utilisation des
dehors des cas considérés extincteurs au tétrachlorure de
comme accidents du travail. 3 jours carbone.
Cours 2 : Maîtrise des risques

Suite aux exigences réglementaires en termes de sécurité et d’environnement ainsi que le coût
global des accidents du travail, la maîtrise des risques devient un enjeu stratégique pour les
entreprises.

1. Exigences réglementaires (code du travail)

- Loi 83-13 du 2 juillet 83, relative aux accidents de travail et aux MP.
- Loi n°85-05 du 16/02/85 relative à la protection et à la promotion de la santé (chap. IV
art.76 : Mesures de protection en milieu de travail).
- Loi 88-07 du 26/01/88 relative à l ’Hygiène, à la Sécurité et à la médecine du travail.

2. Coûts des accidents

a. le coût direct

Pour le travailleur : il s’agit de la perte de revenus, le coût du traitement médical et le risque


de perte d’emploi

Pour l’employeur : l’employeur doit payer des indemnités, et remplacer ou réparation les
équipements endommagés ce qui va engendre une réduction ou arrêt temporaire de la
production.

b. le coût indirect

Pour le travailleur : il s’agit de la souffrance causée au travailleur et à sa famille.


Pour l’employeur : les couts indirects sont représentés par le temps consacré aux enquêtes
obligatoires et aux diverses formalités ainsi que l’image négative de l'entreprise

3. Maitrise des risques

La maitrise des risques est un processus, qui permet d’identifier les risques présentés par
chaque tâche, de les évaluer et de prévoir les mesures d’élimination / réduction pour amener
le risque à un niveau acceptable.
Les étapes de la maitrise des risques sont :

Étape 1: Identification des risques

a. Observation de la situation de travail

― les produits (qualité, sécurité, …),


― les moyens (technologiques et humains),
― les conditions d’exécution de la tâche,
― la santé de l’entreprise (taux d’accidents),
― la fiabilité de l’installation (taux de pannes, rebuts)
b. Identification des risques

 Risques mécaniques

On appelle ainsi l’ensemble des facteurs qui peuvent être à l’origine d’une blessure par
l’action mécanique d’éléments de machines, d’outils, de pièces, ou de matériaux solides ou de
fluides projetés :

– les risques de chute d’objet;


– les risques d’écrasement ;
– les risques de Cisaillement;
– les risques de Collision;
– les risques de sectionnement ;
– les risques d’entraînement ;
– les risques de coupure, piqûre, sectionnement ;
– les risques de projection de solides et de liquides.

 Risques physiques

–les risques dus aux vibrations


–les risques dus au Bruit
–les risques dus aux Brûlures (thermique, électrique, chimique)
–les risques dus à l’éclairage
–les risques dus à la chaleur
–les risques dus au Froid

• Risques dus aux manutentions

La manutention est le déplacement d’objets, de produits, de matériaux ou de marchandises,


déplacements en hauteur (verticaux) ou en distance (horizontaux). On distingue habituellement
deux modes de manutention :
– les manutentions manuelles qui demandent l’effort physique d’un ou plusieurs salariés ;
– les manutentions mécaniques ou mécanisées qui font appel à des équipements de travail et
des installations mécanisées, motorisés ou non.

Les manutentions manuelles et les différents gestes répétitifs et prolongés sont à l’origine des
troubles musculo-squelettiques (TMS), il s’agit essentiellement des atteintes :
– des muscles (crampes) ;
– des tendons (tendinites) ;
– des nerfs au niveau des articulations (hygromas) ;
– des vertèbres lombaires (sciatique par hernie discale) ;

• Risques chimiques

Les risques chimiques ont pour origine la présence de substances et de préparations


dangereuses qui conduisent à des intoxications et des incendies-explosions.
• Risques biologiques

Les risques biologiques sont les infections ayant pour origine les micro-organismes
pathogènes rencontrés en milieu de travail (virus, champignons et parasites divers).

Les principales activités professionnelles qui sont à l’origine des risques biologiques sont :
– les activités dans les laboratoires biologiques et bactériologiques, les laboratoires
toxicologiques, les laboratoires de fabrication de vaccins.
– les activités dans les établissements de soins (hôpitaux, cliniques, centres de soins) ;
– les activités mettant les salariés en contact avec des animaux sauvages : animaleries,
ménageries, élevage d’animaux divers, etc. ;
– les activités dans les abattoirs, les boucheries,
– les activités dans l’industrie alimentaire : laiteries, fromageries,
– les activités dans les égouts, les canaux, les étangs, les piscines, les stations
d’épurations des eaux usées, etc.

Étape 2: Evaluation des risques

• Il s’agit d’estimer la criticité du risque (gravité et probabilité).


• L’estimation doit être menée pour chaque phénomène dangereux identifié.
 Exemple d’estimation du risque

a. Estimation de la gravité du dommage

1= Faible (accident sans arrêt de travail)

2= Moyen (accident avec arrêt de travail, hospitalisation)

3= Grave (accident avec IP)

4= Très grave (décès)

b. Estimation de la probabilité d’occurrence


C1 = Risque acceptable : Aucune action

C2 = Risque tolérable sous contrôle : Suivi du risque résiduel

C3 = Risque Inacceptable : Arrêt de l’activité ou mesures compensatoires temporaires

Étape 3: Suppression/réduction des risques

a. Suppression

- Eliminer le risque en éliminant le produit à l’origine, en annulant l’activité si


possible,…
- Substituer le produit par un produit non dangereux ou moins dangereux ;
- Remplacer l’équipement inadéquat, adopter une autre procédure,…

b. Mesures d’engineering

- Ventilation des lieux ;


- Encoffrement de la machine, de la source de danger ;
- Isolation électrique, mécanique, … ;
- Eclairage des lieux.

c. Séparation

- Dispositifs de contrôle d’accès ;


- Ecrans et barrières de compartimentage ;
- Eloignement et séparation des zones à risques (prévenir accumulation de dangers) ;

d. Réduction

- Réduction du temps d’utilisation de la machine, du produit,…


- Réduction de la quantité de la substance ou du produit dangereux… ;
- Réduction du nombre de personnes exposées au risque ;
- Réduction du temps d’exposition par la rotation du personnel au poste, … ;

e. Equipement de Protection

Doter le personnel en équipement de protection individuelle en nombre suffisant et de type


approprié aux risques existants.

f. Système de Gestion et Procédures de Travail

Mise en place de procédures de sécurité pour réduire encore davantage le niveau du


risque.
- Permis de travail ;
- Listes de contrôle (Check-lists) ;
- Evaluation du risque…etc.
Communication et suivi

Les résultats de l’évaluation sont présentés sous forme d’un tableau où sont énumérées les
différentes étapes de la tâche analysée, les risques associés à chaque étape avec leur
évaluation.
Des mesures d’atténuation sont préconisées pour chaque risque. Le tableau ci-après
représente un modèle – type d’un rapport d’évaluation des risques.

Situation dangereuse Risques identifiés Estimation Évaluation Mesures de


des risques des risques prévention

Description Phénomènes Évènement dommage G P Risques


de l’activité dangereux déclencheur tolérables ?
Cours 3 : Risque incendie
I. Généralités

1. Définition de l’incendie

L’incendie est une combustion incontrôlée dans le tps. Il s’agit d’une réaction chimique
d’oxydation d’un combustible par un comburant en présence d’une source d’énergie.

2. Paramètres d’évaluation du risque d’inflammabilité

• Point éclair (flash point)

Température (T0) à laquelle un HC émet des vapeurs en quantité suffisante pour que leur
mélange avec l'air soit inflammable. La combustion ne peut pas s'entretenir d'elle-même.
Selon le point d´éclair, on distingue les liquides

Extrêmement inflammables : PE < 0°C (essence, benzène, acétone, éther)


Facilement inflammables : 0°C < PE< 21°C (éthanol, toluène)
Inflammables : 21° C < PE < 55°C (xylène)
Combustibles : PE > 55°C (Gasoil)

Quelques exemples de PE :

– Essence auto = - 40 °
– Benzène = - 11 °
– Hexane = - 22 °
– Gasoil = + 65 °
– Huile de graissage > 160 °

• Température d’inflammation

Température (T1) à laquelle un HC émet des vapeurs en quantité suffisante pour former avec
l'air un mélange inflammable tel que la combustion puisse s'entretenir d'elle-même.
T1 > T0 de 1 à 3°C environ

• Température d’auto – inflammation

Température (T2) à partir de laquelle les vapeurs émises par un hydrocarbure s'enflamment
spontanément.

• Limites d’inflammabilité

La zone d’inflammabilité est délimitée par deux limites : limite inférieure d’explosivité (LIE)
et limite supérieure d’explosivité (LSE)
Le graphe ci-dessous présente quelques exemples de LIE/LES.

3. Modes de propagation de l’incendie

• Conduction
La chaleur est transmise par contact direct entre solides, des parties chaudes vers les parties
froides

• Convection
Transfert de chaleur par mouvement ascendant d’air réchauffé.

• Rayonnement
Plus un matériau a une température élevée, plus il émet d’énergie sous la forme RI. Ce
rayonnement est absorbé, et se transforme en chaleur dans l’élément récepteur.

• Projection
Des objets enflammés emportés par le vent ou projetés par une explosion, peuvent créer de
nouveaux foyers distants.

4. Classes de feu

Feux de classe A : Feux de matériaux solides dont la combustion entraîne la formation de


braises (bois, tissus, carton, papier).

Feux de classe B : Feux de matières liquides inflammables. (Essence, alcool, huile, vernis,
peinture graisse).

Feux de classe C : Feux de gaz combustible (propane, butane, méthane …etc.)

Feux de classe D : ce sont des feux de métaux inflammables, tels le sodium, le magnésium et
l’aluminium. Pour éteindre ces feux, il faut utiliser des poudres spéciales
5. Les agents extincteurs

a. L’eau

L'eau pulvérisée : pour feu de classe A.


Agit par refroidissement et protection contre l'intensité du rayonnement du foyer en créant un
"écran" protecteur.

Eau pulvérisé + additif pour Feu de classe A, B

Agit par refroidissement + étouffement (grâce à l’additif)


Efficace sur les feux électriques jusqu'à 1000 V.

b. La mousse

• Eau + émulseur + air


• Utilisée pour les feux de type B.
• Efficace pour les feux d’hydrocarbures en nappe.
• Agit par étouffement et refroidissement.

c. Le CO2

• Utilisé pour les feux de type B et C.


• Convient parfaitement pour les feux électriques.
• Agit par soufflage, refroidissement et étouffement.

d. Les poudres

Ce sont des produits chimiques (bicarbonate de sodium, potassium, phosphate


d’ammonium...).

• poudre B C

Composée principalement de bicarbonate de sodium ou bicarbonate de potassium (85-95 %).


Feux de classe B et C et feux d’origine électrique, agit par inhibition.

• poudre A B C (dite polyvalente)

Composée principalement (jusqu'à 95 %) de sulfate d’ammonium, bicarbonate de sodium


Feux A, B, C et feux d’origine électriques.

• poudre D

Poudres spéciales pour les feux de métaux (Chlorure de sodium, phosphates de calcium)

e. Les halons (HBFC, HCFC, HFC…. Etc.)

Plus efficace que le CO2. Agit par inhibition. Feux B et feux d’origine électrique.
f. Les gaz inertes (Argon, azote)

Agissent par étouffement. Feux d’origine électrique.

g. Le sable

Utilisé pour stabiliser l’écoulement de liquides inflammables.

6. Les Mousses Extinctrices

La mousse est l’agent extincteur le plus utilisé dans le monde de l'industrie pétrolière car elle
est très efficace sur les feux d'hydrocarbures, et aussi sur les feux de solvants et d'alcools.
C’est un mélange : eau + émulseur + air

• Emulseur

L’émulseur est une préparation liquide concentrée qui se dilue dans l’eau à la concentration
d’emploi spécifiée pour former la solution moussante.

Il existe deux types d’émulseurs :


– les émulseurs protéiniques (corne animale)
– les émulseurs synthétiques (tensioactifs)

• Modes d’action des mousses

– Etouffement : Empêche l’apport d’oxygène vers le liquide


– Ecran : Arrête l’émission de vapeurs inflammables
– Refroidissement : grâce à l’eau qu’elle contient

• Valeurs caractéristiques des mousses et émulseurs

a. Le taux de foisonnement (TF)

On appelle taux de foisonnement, le rapport du volume de mousse produite sur le volume


de solution moussante utilisée.

Mousse
TF =
Solution moussante

Bas Foisonnement : TF < 20


Moyen Foisonnement : 20 < TF <200
Haut Foisonnement : TF > 200
 Mousse à BF (TF < 20)

C'est une mousse lourde produite par des lances ou des canons et peut être projetée à de
grandes distances.
Elle est peu sensible aux conditions atmosphériques et assure une couverture résistante. C’est
la mieux adaptée contre les grands feux HC.

 Mousse à MF (20 < TF < 200)

Elle est plus sensible aux intempéries, sa résistance à la ré-inflammation est inférieure à celle
de la mousse BF.
Utilisée pour les déversoirs de cuvette de rétention, pour le noyage de petits volumes (hauteur
de 2m maxi) et dans des petites enceintes confinées.

 Mousse à HF ( TF > 200)

Elle permet de "noyer" de grands volumes, mais résiste moins bien au feu que les autres
mousses et Peut être dispersée par le vent.
Elle est donc utilisée en intérieur (ex: entrepôts de stockage de solvants...).

b. La concentration (C) en %

En règle générale le taux de concentration est de 3 ou 6 %

Emulseur
C=
Solution moussante

6. Effets de l’incendie

a. Fumées et gaz

– Brûlures de la peau ou du système respiratoire par inhalation de gaz chauds.


– Asphyxie due à la Diminution de la concentration d’oxygène dans l’air.
– Gène pour l’évacuation et l’intervention
– Toxicité des produits de la combustion (CO, CO2, Cl2, HN3, H2S….)

b. Flammes et chaleur

La température des flammes est de 600 à 1200°C, à leur contact, les brulures sont
immédiates:

• 1er degré : atteinte superficielle


• 2eme degré : destruction de l’épiderme
• 3éme degré : destruction de l’épiderme et du derme.
Effet lumineux des flammes sur les yeux.
Risque d’anoxie

% d’02 Effets

17 Accélération du rythme cardiaque


Baisse de la vision nocturne

16 vertiges

15 Troubles de l’attention
Perte du contrôle de la motricité
12 Perte de conscience
Lésions cérébrales irréversibles

10 Incapacité à se mouvoir
nausées, vomissements,

6 Mouvements convulsifs
Mort en 5à 8mn

 Autres effets de l’incendie

- Effets sur les structures : effondrements des bâtiments et des biens de l’entreprise.
- Effets économiques et sociaux : Arrêt temporaire de l’activité (cout + stress)
- Effets sur l’environnement : Pollution des eaux par les produits extincteurs (mousse)
et pollution de l’air par les gaz de combustion.

II. Protection et lutte contre l’incendie

C'est la recherche, l'application et le contrôle des moyens et méthodes permettant d'éviter


l'éclosion et la propagation d'un incendie.

Moyens:
• Prévention
• Détection
• Intervention

1. Prévention

Veiller à ce que le combustible, le comburant et la source d’inflammation ne forment jamais


des conditions favorables à une explosion :
a. Suppression du comburant

- suppression de l’air par des toits flottants dans les bacs d’hydrocarbures,
- substitution par un ciel de gaz neutre pour les liquides hautement inflammables

b. Suppression du combustible

- ventilation suffisante des locaux susceptibles de contenir des gaz inflammables


(maintien du mélange gaz-air en dessous de la LIE),
- détection de fuites de gaz ou de liquides inflammables,
- aspiration des poussières combustibles.

c. suppression de la source d’inflammation

- éloignement ou suppression de toute source de chaleur,


- utilisation de matériels électriques isolés, adaptés aux atmosphères explosibles
(ATEX),
- permis de feu (liste de points à vérifier afin de limiter les incendies et explosions lors
de travaux par point chaud).

2. Détection

La détection nécessite plusieurs appareils. Les phénomènes détectés sont : Fumée ,


Flamme, Chaleur.

 Explosimètre

Il permet de détecter la présence d’un gaz ou de vapeurs combustibles dans l’air.


Il permet également de déterminer :
• la LIE,
• le % d’oxygène
• un ou plusieurs toxiques : (H2S, CO, Cl2, NH3).

 Le système de sécurité incendie (SSI)

Il est composé du système de détection incendie (SDI) et du système de mise en sécurité


incendie (SMSI).

SSI = SDI + SMSI

C’est un ensemble d’appareils qui servent à surveiller chaque point de l’installation pour
prévenir instantanément la naissance d’un incendie;
Lorsqu’il a décelé l’incendie, le SSI actionne tous les organes liés à la sécurité incendie.

Exemple:
• fermeture des portes coupe-feu,
• mise en marche des ventilateurs de désenfumage
• alarme etc.…
3. Intervention contre les sinistres

Les extincteurs sont des appareils contenant un agent extincteur (eau, eau + additif, poudre,
etc.). En fonction de leur masse, ils sont portatifs (inférieur à 16 kg), portables ou sur roues.

• Extincteur à eau : Feux de classe : A


• Extincteur à poudre : Efficace pour tout type de feux (A B et C)
• Extincteur CO2 : Feux classe B et C, feux d’origine électrique.

Hydrant : bouche d´incendie, raccordée à une conduite d´eau.


Dévidoir (R.I.A) : Robinet d’Incendie Armée
Les colonnes incendie.

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