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Réalisé Par : Bendriouch Ayoub

Compte-rendu du débat du lundi 25 novembre 2019


Modérateurs : Sara Rami et Bouchra El Azhari

Débatteurs : Talal Chakir, Loubna serraj, Driss Jaydane, Rachid Achachi

Le discours du traumatisme colonial et l’ouverture linguistique


des Marocains
Ce débat était modéré par Sara Rami et Bouchra El Azhari du Radio Luxe. Talal
Chakir, Loubna serraj, Driss Jaydane et Rachid Achachi sont intervenus à tour de rôle.

Dans un premier temps, Sara Rami et Bouchra El Azhari ont rappelé sur l’enquête
menée par le quotidien français « Le Monde » concernant l’amorcement d’un virage
linguistique au Maroc. Celui-ci que plusieurs facteurs l’attestent, notamment la
multiplication des établissements anglophones qui sont concurrentes directe du
système français.

Ensuite, Talal Chakir est intervenu en premier. Il souligne sur le fait que depuis des
années la variété des langues s’est imposée. Comme beaucoup d'universités et d’écoles
demandent la manipulation de plusieurs langues et que les études et recherches
scientifiques sont publiées en anglais, celle-ci s’impose. Également les offres
d’orientation pour les étudiants Marocains en Ukraine, au Canada, aux Etats-Unis, en
Europe de l'Est et en Chine, eux, qui imposent la langue anglaise. D’autre part le
modèle français est très coûteux, en effet, Il est devenu inaccessible pour beaucoup de
classes moyennes marocaines, ce qui a dressé entre la langue française et les
Marocains une forme de barrière et d'empêchement. Puis Talal met en relief les
propositions et virages entamés par le Maroc qui proposent le baccalauréat anglais qui
impose l’augmentation des écoles de lycées anglophones. Etant donné que ce type
d'orientation et d'études anglophones ouvre plus de portes, les familles marocaines le
trouvent comme un atout.

Puis, Loubna Serraj s’est exprimée à son tour. Elle rappelle le discours de Saïd Amzazi
qui a annoncé que le Maroc proposerait une offre éducative en anglais dans dix ans, ce
qui reflète sur une volonté de s'ouvrir à d'autres langues et elle confirme que la
diversité des langues est une richesse, vu que les méthodes d'éducation et
d'enseignement sont de plus en plus pratiques aujourd’hui grâce à l’internet.

Sara Rami intervient à cet instant pour souligner sur la question du passé coloniale, et
elle se penche sur les déclarations de Karima Ziamari, interrogée par « Le Monde » : «
L’anglais est une langue neutre ni identitaire ni liée à un passé colonial, contrairement
à l'Espagnol ou au français. Le Français et l'enseignement en français reste dominant
mais l'anglais n'a jamais été aussi présent et les élèves doivent désormais faire un
choix ». Par la suite Sara Rami pose une question : Est-ce que les marocains auraient
encore un lien douloureux avec la langue française étant donné qu'elle fasse partie
d’un passé colonial et qu'elle reste toujours présente dans leur quotidien ?

En réponse à cette question Driss Jaydane précise que La question d'idéologie reste
toujours présente. Certes la douleur n’est pas dans les langues, au contraire elle est
dans les principes de domination puisque la langue est le moyen par lequel on
rassemble ou on divise, puis il défend le droit des jeunes aux langues dans le but de
s'ouvrir et mieux comprendre le monde et finalement il prône de sortir du débat
idéologique et ainsi entrer dans l'ère de l'intelligence linguistique.

Sara Rami souligne à son tour l’importance du français dans le monde des affaires
marocain et s’interroge sur la possibilité de l’adaptation du anglais ou une autre langue
tout en pensant à un système qui serait adapté à la réalité marocaine.

Rachid Achachi intervient à son tour. Selon lui, il est vrai que le français est la langue
du capital au niveau local marocain, mais à l'échelle mondiale la langue du capital est
l’anglais, non seulement une banque du capital mais aussi une banque d’Empire vu
qu’elle a surpassé l’économie et par la suite on la trouve également dans l'hégémonie
culturelle notamment dans le cinéma, les chansons et les clips. Ensuite il reflète sur le
problème de la neutralité de l’anglais et l’appartenance du français a un passé colonial,
celle-ci combiné avec la dimension de l'élite locale résulte par la voir comme étant une
élite pro coloniale et transforme le français en barrière. Finalement Rachid insiste sur
la question de la langue maternelle et met en évidence la nécessité d’une, pour savoir
en tant que qui les marocains vont allez vers les langues étrangères particulièrement le
français et par la suite il prône de régler d’abord cette problématique et laisser les
jeunes marocains pour faire leurs choix et évoluer leur carrière.

Sara Rami souligne que l’anglais est parvenu à se dissocier un peu de son caractère
« colonial » contrairement au français qui demeure élitiste, et revient ensuite pour
rappeler le discours du ministre qui disait que l'enseignement en anglais est un
impératif de justice sociale.

Loubna serraj intervient. Elle énonce que ce qui est un impératif de justice sociale
c’est L'accès à une bonne qualité d'éducation et que les langues ne sont que des
ouvertures. Ainsi elle affirme qu’aujourd’hui l’acquisition de la langue anglaise est un
incontournable, d’ailleurs, elle ne partage pas l’idée de la neutralité de l’anglais et elle
précise que non seulement la langue qui fait s’ouvrir au monde mais tout le socle et la
base qui entoure cette langue.

Ensuite Sara Rami s’interroge sur la nécessité d’une langue maternelle marocaine.
En réponse à cette question Talal Chakir met en relief la révolution linguistique,
culturelle, intellectuelle que le Maroc vient d’attester, selon Talal le Maroc
actuellement est en train de chercher son identité et il souligne sur le malaise que les
marocains ont auprès du français à cause des discours des prêcheurs qui considèrent la
langue étrangère comme une langue de diable. Puis Talal met en lumière la diminution
de l’intérêt du français à l’échelle pédagogique, également déplorer la dilution du
français qui est, pour Talal, un patrimoine et qui fait partie de l’histoire marocaine, en
outre Talal reflète sur la difficulté du baccalauréat marocain en se basant sur le taux de
réussite qui est minime ce qui illustre une qualité en termes d'esprit scientifique certes
ce qui manque est un bagage de connaissances en sciences humaines, en culture
générale et la maîtrise de langues. Finalement Talal exhorte pour avoir de la
détermination de manière que les marocains peuvent améliorer leur capacités
linguistique et scientifique.

Driss Jaydane précise que le ressentiment et l’étrangement a passé à travers des


générations qui n’ont pas connu la colonisation, et qui tiennent un discours de haine
auprès de la langue française même s’ils n’ont pas vécu cette époque-là, ce qui
entraine que les marocains choisissent l’anglais contre le français puisqu’ils ont
toujours un traumatisme colonial envers cette langue et par la suite les marocains ont
divisé eux même. D’ailleurs Driss précise que l’anglais a aussi un passé colonial
notamment au Japon et en Irak et finalement Jaydane demande aux jeunes d’être doué
pour les langues vu qu’ils sont des clés qui peuvent leurs ouvrir plusieurs portes.

Une dernière intervention a été faite par Rachid Achachi, il explique que les marocains
ont toujours du traumatisme étant donné que les colonisateurs ont été remplacé par en
élite qui parle français comme eux et qui exerce la même violence qu’eux c’est
pourquoi la colonisation est toujours présente faite non pas par les colonisateurs mais
par une élite économique locale qui parle français. Par conséquent les marocains
demande de changer cette élite ce qui, selon Rachid, ne réglera pas le problème et il
énonce que la solution est de simplement démocratiser la langue et que les marocains
doivent s’investir dans les langues pour parvenir à fixer cet embarras.

A la fin, Sara Rami a remercié chaleureusement les intervenants pour poursuivre cette
initiative de ce débat.

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