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République algérienne démocratique et populaire ministère de l'enseignement

supérieur
Université d’Oran 2 Mohamed Ben Ahmed

Institut de maintenance et sécurité industrielle

Département Electromécanique

Exposé du module : contrôle non destructif.

Thème

Ultrason multiélément
« Phased array »

Réalisé par :
- Bouguerra Amina.
- Bousba Yasmine Manel.
- Benmia Rachida.
- Larbi Fahem.
- Chekaba Aimed.
Ultrason multiélément

Chargé du Module : Mr Yahiaoui.

2019 /2020

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Ultrason multiélément

Introduction générale :
Les contrôles non destructifs jouent un rôle important dans l’économie d’un pays. Ils
sont utilisés chaque fois qu’on construit des systèmes aussi bien divers. Qu’un pont, une
centrale nucléaire, un train ou une voiture.

Au cours de sa vie, une canalisation de centrale nucléaire, une pièce dans un moteur de
véhicule… subissent des contraintes, des variations de température, à l’application des
pressions… le matériau utilisé pour fabriquer ne doit pas contenir de défauts, de fissures ou
des corps étrangers, qui pourrait sous l’application des contraintes amener la pièce à se
déformer et nuire la fiabilité ou la sécurité de l’ensemble d’un système. [1]

 Il est donc souvent nécessaire de voir à l’intérieur d’une pièce sans la couper, si elle
ne contient pas de défauts. Cette action est appelée un contrôle non destructif. C.N.D Le
contrôle de la qualité et la fiabilité des pièces d’industrie est généralement classé en
deux types de contrôle :

 Contrôle destructif.
 Contrôle non destructif.

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I. Définition du contrôle Non destructif :


Le Contrôle Non Destructif (C.N.D.) est un ensemble de méthodes qui
permettent de caractériser l'état d'intégrité de structures ou de matériaux, sans les
dégrader, soit au cours de la production, soit en cours d'utilisation, soit dans le cadre
de maintenances. On parle aussi d'«Essais Non Destructifs » (END) ou d'« Examens
Non Destructifs».On peut considérer que le contrôle non destructif d’un produit ou
d’un objet peut être effectué à trois stades différents de sa vie.

I.1 Les méthodes principales :

a. Les méthodes de surface :


 Examen visuel.
 Ressuage.
 Magnétoscopie.
 Courants de Foucault.
b. Les méthodes volumétriques:
 Ultrasons.
 Rayonnements ionisants.

II. Les ultrasons :

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II .1 Historique :

Les appareils de recherche de défauts par ultrasons sont utilisés dans les
applications industrielles depuis plus de 60 ans. Depuis les années 1940, on utilise les
mêmes lois fondamentales de la physique qui régissent la propagation des ondes sonores
à haute fréquence pour rechercher les indications cachées, telles les fissures, les vides, la
porosité et d'autres discontinuités internes dans les métaux, les composites, les
plastiques et les céramiques et pour mesurer l'épaisseur des matériaux et analyser leurs
propriétés. L'inspection par ultrasons est une méthode sûre et non destructive utilisée
depuis longtemps dans un grand nombre d'industries de base de service, de processus et
de fabrication, surtout dans les applications d'inspection de soudures et des charpentes
métalliques. [2]

II .2 Définition :

Les ultrasons sont des ondes sonores qui se propagent dans les milieux
élastiques. Des modifications locales du milieu parcouru (fissures, défaut de
compacité,...) engendrent des perturbations dans la propagation de l'onde. Le contrôle
par ultrasons a donc pour principe d'analyser, à l'aide d'instruments de mesure
appropriés, les modifications apportées à la gamme 1 à 10 MHz couvrent la grande
majorité des applications des ultrasons en contrôle non destructif industriel. Cela n’est
pas un hasard car ces fréquences correspondent, pour les matériaux courants, à des
longueurs d’onde ultrasonore de l’ordre du millimètre, valeur réalisant un bon
compromis entre directivité, absorption, détectabilité des petits défauts, facilité de
réalisation d’appareillages électroniques et de transducteurs fiables et économiques.
Lorsque l'émission et la réception sont réalisées par le même traducteur, le contrôle est
appelé "émission-réception". Au contraire, lorsque la réception est effectuée par un
autre capteur, on lui donne le nom « d'émission-réception séparée », ce contrôle pouvant
être effectué par transmission. [3]

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Figure 1 :
Au
cours de leurs
vingt premières
années de

commercialisation, les appareils à ultrasons fonctionnaient uniquement avec des sondes


mono-élément comprenant un seul cristal piézo-électrique pour l’émission et la
réception des ondes acoustiques, des sondes à émission-réception séparées équipées de
cristaux différents pour l’émission et la réception des ondes ultrasonores et des systèmes
à transmission directe utilisant deux sondes mono-élément en tandem. Ces approches
sont toujours utilisées dans la majorité d’appareils à ultrasons commerciaux destinés à la
recherche de défauts et à la mesure d’épaisseur dans le domaine de l’industrie.
Toutefois, les appareils à ultrasons multiéléments deviennent de plus en plus importants
dans le domaine CND par ultrasons.

III Les ultrasons multiéléments :

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III.1 Définition

Les multiéléments (phased array) sont tout simplement des sondes contenant
un certain nombre d'éléments séparés dans un seul boîtier et le déphasage réfère à
l'émission séquentielle d'impulsions à partir de ces éléments. Un système à ultrasons
multiéléments s'appuie généralement sur une sonde à ultrasons spécialisée contenant
un grand nombre d'éléments individuels (généralement de 16 à 265) qui peuvent
émettre des impulsions séparément, selon une séquence programmée. Il est possible
d'utiliser ces sondes avec divers types de sabots, en mode contact ou en mode par
immersion. Les sabots peuvent être carrés, rectangulaires ou ronds et les fréquences
d'inspection se situent habituellement entre 1 et 10 MHz.

Figure 2 :

III .2 Le principe de fonctionnement :

Les systèmes à ultrasons multiéléments émettent et reçoivent des impulsions à


partir d’un grand nombre d’éléments d’un réseau. Ces éléments émettent des
impulsions de façon à combiner plusieurs composants de faisceau et à créer un seul
front d’ondes qui se propage dans la direction souhaitée. De la même manière, la
fonction de réception combine l’entrée d’impulsions de plusieurs éléments en une
seule représentation.

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Comme la technologie de déphasage permet la formation et la déflexion


électroniques des faisceaux, il est possible de générer un grand nombre de différents
profils de faisceaux à partir d’une seule sonde. Il est aussi possible de programmer
dynamiquement cette déflexion des faisceaux pour créer des balayages électroniques.

Figure 3 :

III .3 Réseau multiéléments :

Un réseau multiéléments est un assemblage organisé d’une grande quantité d’éléments


identiques. La forme la plus simple de réseau ultrasons de contrôle non destructif est une série
de sondes mono-éléments disposées de manière à augmenter la couverture ou la vitesse de
l’inspection.

III .3.1 Caractéristique des sondes multiéléments

Figure 4 : ensemble des sondes multiéléments typiques.

Les sondes à ultrasons multiéléments sont classées en fonction des


paramètres de base suivants :

1. Type : La plupart des sondes multiéléments sont du type sonde d’angle


et sont conçues pour être utilisées avec un sabot en plastique ou une

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semelle droite (sabot droit) en plastique, ou avec une ligne de retard. Des
sondes de contact direct et d’immersion sont également offertes.
2. Fréquence : La plupart du temps, la recherche de défauts par ultrasons
se fait à des fréquences de 2 MHz à 10 MHz, alors la plupart des sondes
multiéléments se situent dans cette fourchette. Des sondes avec des
fréquences supérieure et inférieure à cette fourchette sont également
offertes.
3. Nombre d’éléments : Les sondes à ultrasons multiéléments ont le plus
souvent de 16 à 128 éléments, mais certaines en ont jusqu’à 256. Un
grand nombre d’éléments améliore les capacités de focalisation et de
déflexion, et peut même agrandir la zone de couverture. Chaque élément
est excité individuellement de façon à créer le front d’onde souhaité.
Ainsi, la dimension de ces éléments est souvent appelée direction active
ou de déflexion.
4. Taille des éléments : Au fur et à mesure que la largeur des éléments
diminue, les capacités de déflexion du faisceau s’améliorent. Or, pour
agrandir la zone de couverture il faut utiliser une sonde avec un plus
grand nombre d’éléments, ce qui vient augmenter le prix.

III .3.1 .1 Paramètres dimensionnels d’une sonde multiéléments


Les paramètres dimensionnels d’une sonde multiéléments sont
habituellement définis comme suit :

Figure 5 : paramètres dimensionnels d’une sonde multiéléments.

 A : ouverture totale de la sonde.


 H : hauteur de l'élément ou l'élévation.
 p : distance de centre à centre entre deux éléments successifs.
 e : largeur d'un élément individuel.
 g : espacement entre les éléments actifs.

III .3.2 Sabots multiéléments

En plus de la sonde multiélément elle-même, l’assemblage comporte aussi


normalement un sabot en plastique. Les sabots sont utilisés à la fois dans les
applications avec ondes longitudinales et ondes transversales, y compris dans

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l’inspection linéaire par faisceau droit. Les sabots ont essentiellement la même
fonction dans les systèmes multiéléments que dans les systèmes de recherche de
défauts mono-éléments classiques : ils permettent le couplage de l’énergie
acoustique sur la pièce inspectée de telle sorte que le mode d’onde est converti ou
réfracté sous l’angle souhaité, conformément à la loi de Snell. Cet effet de
réfraction fait également partie du processus de génération de faisceau puisque les
systèmes multiéléments utilisent l’orientation du faisceau pour créer des faisceaux à
angles multiples à partir d’un seul sabot. Les sabots des sondes à ondes
transversales sont très semblables à ceux utilisés avec les sondes à ultrasons
conventionnels et, comme les sabots conventionnels, ils existent en plusieurs tailles
et styles. Certains d’entre eux comportent des trous d’alimentation en couplant pour
les applications de balayage. Un sabot multiélément typique est montré ci-dessous.

Figure 6 : sabot multiéléments typique.

III.4 LES TECHNIQUES MULTIELEMENTS

Les premières techniques à ultrasons multiéléments dans le domaine du contrôle


industriel ont été introduites dans les années 80. Depuis quelques années, elles
connaissent un essor important dans ce domaine, la levée de barrière technique
(par exemple la réduction des modes de vibration parasites ou la réduction du
couplage inter-éléments, et les progrès des systèmes d’acquisition étant deux
éléments y contribuant.

III.4.1 Techniques d’acquisitions multiéléments :

Les applications classiques des multiéléments font intervenir, d’une part, la


commutation électronique, et d’autre part, l’application de retards électroniques
(techniques « phased array ») permettant ainsi de maitriser les caractéristiques
focales du faisceau ultrasonore :

 Le balayage électronique (ou par commutation) : consiste à déplacer


spatialement un faisceau en activant séquentiellement un élément ou un
groupe d’éléments. Il permet de remplacer électroniquement un axe de

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balayage (et/ou d’incrément) mécanique et de réaliser des acquisitions à


grande vitesse.
 La focalisation électronique : (Figure 7) consiste à appliquer aux
différents éléments des retards destinés à compenser les différences de
temps de parcours des ultrasons entre un point de focalisation et chaque
élément. Signalons aussi la technique de Focalisation Dynamique en
Réception ou Dynamic Depth Focusing (DDF) au cours de laquelle une loi
de focalisation est utilisée en émission et plusieurs en réception. Pour
chaque loi de retard appliquée en réception, seule une petite fenêtre
temporelle du signal centrée sur la profondeur de focalisation
correspondante est conservée. Le signal « complet » est obtenu par
concaténation de ces portions de signaux. Cette technique a pour but de
maximiser la détection sur une plage de profondeur plus étendue.

Figure 7 : focalisation.

 La déflexion électronique :(Figure 8) utilise comme la focalisation


électronique des lois de retard. Ces dernières sont dans ce cas calculées
pour dévier le faisceau à un angle donné. On appelle balayage angulaire ou
balayage sectoriel l’opération qui consiste à appliquer successivement
différentes lois de retard correspondantes à différents angles de sorte à
insonifier un secteur angulaire de la pièce.

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Figure 8 : déflexion.


III.4.2 Types du traducteur multiéléments :

Figure 9 : différent types de traducteurs multiéléments.


 linéaire (Figure 9 (a)), les éléments sont alignés selon un axe. Ces traducteurs ne
permettent, en général, que d’effectuer des contrôles dans le plan azimutal du
traducteur.
 annulaire (Figure 9(b)) les éléments sont des anneaux concentriques. Ces traducteurs
permettent de focaliser le faisceau à différentes profondeurs le long d’un axe. La
surface des anneaux est dans la plupart des cas constante, ce qui implique une largeur
différente pour chaque anneau.
 circulaire (Figure 9(c)) les éléments sont placés sur une couronne. Ces traducteurs sont
généralement utilisés pour le contrôle de tube (par l’intérieur ou l’extérieur).
 matriciel, les éléments sont placés dans les deux dimensions, comme par exemple sous
forme de damier (Figure 9(d)) ou d’anneaux sectorisés (Figure 9(e)). Ces traducteurs
permettent d’effectuer des contrôles en 3D.[4]

III.4.3. Domaine d’application :

– Tous types de soudure à partir de 8mm d’épaisseur, soudures bout à bout, soudures
d’angles.

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– Contrôles pièces de fonderie ou pièces de forge.


– Recherche de corrosion
–Les ultrasons en médecine sont utilisés à des fins diagnostiques ou thérapeutiques..

III.4.4. Les avantage des ultrasons :

Dans le domaine du contrôle non destructif des matériaux, la technologie ultrasonore


multiéléments offre de nombreux avantages :
- meilleures sensibilités et précision grâces à la focalisation du faisceau,
- imagerie,
-traçabilité ou encore rapidité d'exécution d'un contrôle.
- La technique multiélément consiste à utiliser des traducteurs divisés en plusieurs petits
traducteurs élémentaires avec un écart de temps (retard) qui va permettre de créer un faisceau
par interférences constructives
-. Dans le contrôle des soudures de va et vient traditionnel du traducteur.
-Cette technique permet de positionner et dimensionner les défauts dans les matériaux
-La réduction des coûts conséquente au gain de temps de contrôle et au gain de temps de
réglage est significative.

III.4.5. Désavantage des ultrasons : 

- Épaisseur mini limitée à 6mm pour les assemblages soudés.


- Contrôle des assemblages soudés en acier inoxydable aléatoire.
- Nécessite une grande expérience pour l’interprétation des signaux
 
Principales normes applicables
 
NF EN 16018  : Terminologie : Termes utilisés pour le contrôle par ultrasons en
multiéléments
NF EN 18563-1 : Caractérisation et vérification de l’appareillage de contrôle par ultrasons en
multiéléments – Partie 1 : Appareils
NF EN 16392-2 : Caractérisation et vérification de l’appareillage de contrôle par ultrasons en
multiéléments – Partie 2 : Traducteurs
NF EN 18563-3 : Caractérisation et vérification de l’appareillage de contrôle par ultrasons en
multiéléments – Partie 3 : Appareillage complet

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Conclusion

Le contrôle par ultrasons consiste à émettre et faire se propager une onde ultrasonore dans
la pièce à inspecter puis à recueillir et analyser l’onde à l’issue de son interaction avec le
matériau. Sur la base de ce principe très général, il existe de nombreuses techniques
spécifiques, suivant que le contrôle est effectué en transmission ou bien en réflexion,
suivant que les dispositifs en émission et en réception sont confondus ou non, suivant le
type et l’inclinaison des ondes ultrasonores utilisées.

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[1] :https://www.technologuepro.com/cours-controle-non-destructif/chapitre-4-les-
ultrasons.html.

[2] : https://www.eddyfi.com/fr/technologie/ultrasons-multielements-paut.

[3] :https://www.olympus-ims.com/fr/ndt-tutorials/calibration/overview/.

[4] Amar Bakdid, « Technique de Contrôle de la Soudure par la Méthode d’Ultrason Multi-
éléments », Laboratoire de Génie Industriel et Production Mécanique. Ecole Nationale des
Sciences Appliquées, Université Mohamed Premier. Oujda, Maroc,2017

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