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UNIVERSITE DE TUNIS EL MANAR

FACULTE DE MEDECINE DE TUNIS

CÉRÉMONIE COMMÉMORATIVE

Pr Brahim EL GHARBI

1920 / 2018
PR BRAHIM EL GHARBI
1920 / 2018

« Aimer son métier, Servir et non se servir, la vie ce n’est pas


uniquement de l’argent, la vie c’est autre chose, faire des
sacrifices pour les autres c’est quelque chose de merveilleux et
d’extraordinaire. La vie c’est aimer son prochain, l’amour de
l’Homme, l’amour de l’Humain ».

Pr Brahim EL GHARBI
 Pr Brahim EL GHARBI

PHOTOS SOUVENIRS

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 Pr Brahim EL GHARBI

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 Pr Brahim EL GHARBI

LE MOT DU DOYEN
Au nom de la Faculté de Médecine de Tunis et de toute la famille médicale, nous
rendons aujourd‟hui hommage à feu le Professeur Brahim EL GHARBI, qui nous a quitté le
12 Février 2018.
Pendant ses 65 ans d‟exercice, il a fait honneur à la médecine tunisienne Il a formé des
générations de médecins de qualité, qui ont su assurer la relève avec compétence et
reconnaissance.
Toute la famille médicale est en deuil.
Outre sa vocation de clinicien et d‟enseignant, le Professeur Brahim El Gharbi a endossé
diverses responsabilités : ordinales, syndicales, sociales, culturelles, sportives et autres.
La Tunisie lui doit reconnaissance, il a porté haut et fort le prestige de notre pays à l‟échelle
internationale.
Il nous semble aussi important de faire savoir aux plus jeunes de nos enseignants, à nos
étudiants et particulièrement à ceux qui ne l'avaient pas connu, que le Professeur Brahim El
Gharbi était un grand défenseur de l‟hôpital public et de la médecine hospitalo-universitaire.
Il était membre du conseil scientifique et de recherche de 1975 à 1985.

En 2015, un hommage a lui été rendu par la faculté de médecine de Tunis.


En reconnaissance à tous les services rendus à la médecine, le conseil scientifique avait dédié
que l‟espace F d‟enseignement portera désormais le nom de pavillon BRAHIM EL GHARBI.

Il restera un modèle pour les générations actuelles et futures.


Son nom demeurera à jamais associé à l‟histoire de la médecine tunisienne.

Nous avons une pensée émue pour toute sa famille proche et élargie.
Adieu Si Brahim, le médecin responsable, engagé et surtout indépendant.
Votre souvenir restera gravé dans la mémoire et dans le cœur de tous ceux qui vous ont
connu.
Que Dieu le tout puissant lui accorde son infinie miséricorde.

Pr Mohamed JOUINI
Doyen de la Faculté de Médecine de Tunis

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 Pr Brahim EL GHARBI

BIOGRAPHIE du Pr Brahim EL GHARBI


Par Professeur Abdellatif CHABBOU

Si Brahim
De Kelibia……..
…….. à Kelibia.
��

Professeur Brahim El Gharbi est né le 19/12/1920 à Kélibia au Cap bon

Etudes
Après des études primaires à l‟Ecole franco-Arabe de la rue Dar El Jeld et secondaires au Lycée
Carnot à Tunis, il s‟inscrit à l‟université d‟Alger.
Certificat de Physique Chimie et Biologie
Après la libération de la France, il rejoint la Faculté de Médecine de Paris
Après le doctorat en Médecine, il opte pour la spécialité de pneumo-phtisiologie et après plusieurs
stages de spécialité dans les services de pneumologie de Paris et dans les sanatoriums, il rentre en
Tunisie en 1951.
Formation en 1959 à l‟Institut Forlanini à Rome

Titres et Fonctions
Interne des Hôpitaux de Tunisie 1951, en compagnie des docteurs Salem Najeh, futur chef de
service de pneumologie de Sfax et Habib Jomaa, futur allergologue Ils constituaient les trois
mousquetaires de l‟hôpital Chebbi
Assistant des hôpitaux de Tunisie 1952, Hôpital des maladies pulmonaires,. Aboulkacem Chebbi
de 1952 à 1960.
Chef de service des Hôpitaux de Tunisie 1955, Hôpital Chebbi des maladies pulmonaires, Hôpital
Charles Nicolle de 1960 à 1964
Chef de service de l‟Hôpital Militaire de 1959 à 1969
Médecin Directeur de l‟Institut de Pneumo-phtisiologie de l‟Ariana de 1964 à 1985
Création du service de cure pour étudiants réservé aux étudiants atteints de tuberculose (CCE) à
l‟Institut de l‟Ariana, en assurant leur traitement et en leur permettant de poursuivre leurs études
après la période de contagiosité, tout en leur assurant un service de transport et de ramassage entre
leurs facultés et l‟hôpital.

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 Pr Brahim EL GHARBI

Introduction de l‟Allergologie à l‟Institut de l‟Ariana dès 1964 et organisation d‟un service de collecte
et de transport des patients asthmatiques entre le centre-ville de Tunis et l‟hôpital.
Professeur Agrégé à la Faculté de Médecine de Tunis en 1973
Professeur à la faculté de Médecine de Tunis en 1981.
Membre du conseil scientifique et du conseil de la recherche de la faculté de médecine de Tunis de
1975 à 1985
Secrétaire Général du Syndicat des Médecins de Tunisie 1954-1957
Tunisification du conseil de l‟Ordre des Médecins en 1956, Secrétaire Général jusqu‟à 1969 puis
Président de 1969 à 1986.
Président Honoraire du conseil de l‟ordre des Médecins
Conseiller auprès du Ministère de la Santé Publique à partir de 1952 pour l‟organisation de la lutte
antituberculeuse en Tunisie en 1956
Chef du Projet de Jebel Lahmar avec L‟OMS : Formation du personnel pour la prise en en charge des
tuberculeux, Traitement supervisé de la tuberculose
Démarrage des campagnes de lutte antituberculeuse en Tunisie
Diagnostic par radio photographie et vaccination par le BCG en 1958 :
Gouvernorat de Sousse, puis extension aux autres Gouvernorats.
Création du laboratoire spécialisé en mycobactériologie à l‟Institut de l‟Ariana pour les besoins de la
lutte antituberculeuse et les campagnes de dépistage bacilloscopique en 1967.
Campagnes dans le gouvernorat du Kef et de Sfax : projet avec l‟U.I.C.T et la société de lutte
antituberculeuse de l‟Alaska.
A partir de 1970 extension de la lutte antituberculeuse à toute la Tunisie.

Travaux de recherche, Enseignement


 Enseignement de la sémiologie, de la pathologie respiratoire et de la thérapeutique à la
faculté de médecine de Tunis
 Enseignement de la physiothérapie à la faculté de médecine de Tunis
 Enseignant associé à la faculté de médecine de Sfax
 Enseignant associé d‟allergologie à la faculté d‟Aix Marseille
 Publication des premiers polycopiés de sémiologie et pathologie respiratoire de la faculté de
médecine de Tunis dès sa nomination comme professeur agrégé, accordés gratuitement aux
étudiants.

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 Pr Brahim EL GHARBI

 Travaux scientifiques sur la tuberculose, le Kyste hydatique, le Cancer du poumon, l‟asthme,


la bronchite chronique, les pneumoconioses et autres maladies broncho pulmonaires avec
communications aux congrès, publications et thèses de doctorat en médecine et mémoires.
 Organisation du staff de l‟Ariana
 Organisation de l‟enseignement post universitaire de l‟Institut de l‟Ariana
 Organisation des cours de préparation du résidanat à l‟Institut de l‟Ariana
 Organisation des Journées scientifiques annuelles de l‟Ariana
 Organisation du Staff médicochirurgical entre l‟Ariana et le service de chirurgie de la Rabta
 Organisation de la bibliothèque de l‟Institut de l‟Ariana
 Directeur de la revue les Archives de l‟Institut de l‟Ariana
 Directeur de publication de la revue du Croissant Rouge Tunisien
 Livres publiés : Tabac et Appareil Respiratoire, Place du Tabac dans l‟Economie Tunisienne

Sociétés savantes et Associations


 Membre de l‟union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires
(UICTMR) et Membre de la commission scientifique pour la tuberculose
 Président de la région Afrique de l‟UICTMR en 1984
 Membre fondateurs de la Ligue Nationale contre la Tuberculose et les Maladies
Respiratoires
 Membre fondateur de la société Tunisienne de Pneumo-phtisiologie
 Président du comité Anti-tabac de la ligue Nationale contre la Tuberculose et les maladies
respiratoires
 Membre fondateur du croissant rouge Tunisien en 1956
 Vice-président du croissant rouge Tunisien en 1966
 Président du croissant rouge Tunisien 1990-2018
 Ancien Membre du Comité Supérieur des Droits de l‟homme et des libertés fondamentales
 Ancien président du comité supérieur de la santé publique
 Ancien vice-président de l‟espérance sportive de Tunis
 Ancien président du comité des sages de l‟espérance sportive de Tunis
 Ancien Maire de Kélibia

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 Pr Brahim EL GHARBI

Prix et Distinctions
 Prix Bourguiba de médecine 1984
 Prix de la société arabe de médecine 1993
 Officier de l‟ordre de l‟indépendance
 Commandeur de l‟ordre de la république
 Médaille commémorative de la bataille de Bizerte 1961
 Médaille du mérite culturel
 Grand cordon Abou Bakr Assedik du droit humanitaire
 Médaille du travail
 Médaille de la santé publique
 Médaille de l‟ordre des médecins
 Médaille du mérite scout
 Grand officier du mérite de l‟éducation
 Prix présidentiel des droits de l‟homme décerné au croissant rouge Tunisien
 Médaille de l‟esprit sportif
 Médaille de la croix rouge du Venezuela
 Médaille de la Croix Rouge Espagnole

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 Pr Brahim EL GHARBI

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 Pr Brahim EL GHARBI

A l’occasion de la proclamation de la République le 26 Juillet 1957,


le bureau du syndicat des médecins tunisiens saluant le Président Habib Bourguiba,
avec de gauche à droite, les Dr Brahim El Gharbi, Charles Zarah, Hechmi Ayari et au milieu
Ahmed Zaouech (Maire de Tunis). N.B. : Il n’a jamais porté de chaussures en été !

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‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫‪TÉMOIGNAGES‬‬

‫تحية تقدير وفا ًء لروح فقيدوا الدكتىر إتراهيم الغرتي‬


‫مه رئيس جامعة تىوس المىار‬

‫ال شك أف في وجداف كل واحد منا ذكرى عزيزة عن فقيد األسرة الطبية وفقيد الساحة الوطنية المرحوـ‬
‫إبراىيم الغربي الذي وافتو المنية يوـ ‪ 12‬فيفري ‪.2018‬‬
‫واني إذ أتوجو بأحر عبارات التعازي ألسرة الدكتور إبراىيم الغربي وألسرة كلية الطب بتونس في ىذه‬
‫المناسبة األليمة أعزي نفسي كتونسي وأعزي كل من عرؼ فقيدنا على الساحة الطبية والوطنية‪ ...‬سعيا ألف نجد‬
‫في ذلك بعض المواساة في فقد أحد أعبلـ ببلدنا ممن بذلوا حياتيم لتخفيف آالـ اآلخرين وعبلجيم‪.‬‬

‫غادرنا أحد أبرز األسماء على الساحة الوطنية تاركا إرثا من القيم اإلنسانية الزاخرة بأسمى معاني العطاء‪،‬‬
‫غادرنا احد أبرع األطباء في مجاؿ أمراض الرئة والجياز التنفسي بعد أف شارؾ علمو ومياراتو مع جيل كامل من‬
‫األطباء الشباف الذين نيلوا من تجربتو وشاركوه قيمو النبيلة‪.‬‬
‫كيف يمكن أف أختصر مسيرة حياة كالتي عاشيا الدكتور إبراىيم الغربي في بضع محطات علمية وإنسانية‬
‫مختص‬
‫واجتماعية‪ ،‬فيو لم يكن فقط رجل علم بارز بل اتسمت حياتو بتعدد المسارات اقترف خبلليا عمل الطبيب ال ّ‬
‫بعطاء اجتماعي غزير ترؾ مآثرة على مدى سنوات طويلة من الجيد في مجاالت متعددة‪ .‬فكما اقترف اسمو‬
‫باليبلؿ األحمر كأحد مؤسسيو وأحد رؤسائو لسنوات عدة اقترف اسمو أيضا بمدينة قػليبية التي شيدت مولده‬
‫بتاريخ ‪ 19‬ديسمبر ‪ 1920‬وسنوات طفولتو‪.‬‬
‫وخبلؿ ىذه الرحلة‪ ،‬اتسم مساره العلمي بالتفوؽ‪ ،‬فبعد حصولو على الدكتوراه في الطب من إحدى جامعات‬
‫باريس عاد إلى وطنو مسلّحا بعلمو وقيمو في فترة اتّسمت بتفشي عديد األمراض الخطيرة بسب الفقر وسوء‬
‫التغذية وانعداـ قواعد الصحّة‪.‬‬

‫‪ Page 12‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫يختص في أمراض الرئة والجياز التنفّسي إلى جانب عدد من أمير األطباء مثل محمود الماطري‬
‫ّ‬ ‫اختار أف‬
‫وأحمد بن ميبلد وعبد الرحماف مامي‪ ...‬ليواجو بصبر وحنكة أحد اخطر األمراض فتكا وقتيا وىو مرض السلّ عفػانا‬
‫وعفػاكم اهلل‪.‬‬

‫باشر عملو منذ بداية الخمسينات في المستشفيات العمومية حيث اشتغل ؼ خبلؿ الخمسينات والستينات‬
‫مستشفى الشابي ألمراض الرئة ومستشفى شارؿ نيكوؿ والمستشفى العسكري ومستشفى أريانة لؤلمراض الصدرية‪.‬‬
‫كما أسس أوؿ مركز صحي لعبلج مرض السلّ واألمراض الصدرية بأريانة‪.‬‬
‫كما تولى منصب مستشار بوزارة الصحة العمومية سنة ‪ 1952‬وساىم في تنظيم برامج مكافحة السلّ في‬
‫تونس عاـ ‪1956‬وشغل مناصب عليا في الجمعيات الطبية التونسية كرئيس عمادة األطباء وغيرىا وتحصل على‬
‫تحصل على الصنف الثاني من وساـ االستقػبلؿ‪.‬‬
‫عدة جوائز وطنية ودولية في مجاؿ طب الرئة كما ّ‬

‫وفي كل ىذه المراحل ضلّ وفػاؤه لوطنو عميقػا تشيد بذلك مسيرتو الزاخرة بالعطاء خبلؿ توليو لمختلف‬
‫كرس خبلليا جيده لتطوير المؤسسات العمومية وتحسين خدماتيا من أجل حياة صحية واجتماعية أفضل‬
‫المناصب ّ‬
‫ألبناء وطنو‪.‬‬
‫محب للحياة‪ ،‬قػادر‬
‫إلى جانب ىذه الحياة المينية الحافػلة بالتميز‪ ،‬عُرؼ إبراىيم الغربي كإنساف اجتماعي ّ‬
‫على بذر الخير في كل مكاف يحلّ بو من خبلؿ مسيرة حياة مفعمة بالقيم اإلنسانية من الصعب اختزاليا في بضعة‬
‫اسطر ‪.‬‬
‫لذا‪ ،‬ال يسعني وأنا أشارككم ىذه المناسبة الحزينة‪ ،‬سوى أف أقف تقديرا وتبجيبل لرجل أعلى كلمة العمل‬
‫التطوعي في الصحة العمومية وآمن أف اإلخبلص في أداء الواجب الميني واالجتماعي قػادر على بناء الوطن و‬
‫تغيير مصير اإلنساف نحو األفضل‪.‬‬
‫أسأؿ اهلل العزيز القدير أف يتغمد فقيدنا بواسع رحمتو وأف ي ِ‬
‫حسن مثواه وأف يرزؽ عائلتو وأسرتو العلمية‬‫ُ‬ ‫ّ‬
‫والجامعية جميل الصبر والسلواف‪.‬‬
‫سبلوتي‬
‫األستاذ فتحي ّ‬
‫رئيس جامعة تونس المنار‬

‫‪ Page 13‬‬


 Pr Brahim EL GHARBI

Hommage Au Professeur Brahim El Gharbi


Professeur Amor CHADLI
C‟est avec une grande émotion que je prends aujourd‟hui la parole pour saluer la mémoire du
père de la pneumo-phtisiologie tunisienne, le Professeur Brahim El Gharbi.
En 1954, lors de la proclamation de l‟Autonomie interne, le Dr Brahim El Gharbi a été sélectionné
parmi d‟autres comme chef de service des hôpitaux, puis, en 1964, à la tête de l‟Institut de pneumo-
phtisiologie de l‟Ariana qu‟il dirigea pendant plus de vingt ans.
Avant 1956, la Santé publique était conçue comme une œuvre d‟assistance aux économiquement
faibles, alors que la médecine privée était réservée aux classes aisées de la population. La pathologie
tunisienne était dominée par les maladies infectieuses et parasitaires. Le nombre des médecins
exerçant sur tout le territoire tunisien était estimé à 550, dont les trois quarts étaient français ou
étrangers. Certains d‟entre eux assumaient des fonctions de chef de service hospitalier en
contrepartie d‟une indemnité dérisoire. Les médecins tunisiens - au nombre de 150 - étaient en
majorité juifs.
La Constitution tunisienne, au lendemain de l‟Indépendance, octroya aux citoyens le droit à la santé.
Aussi, pour garantir ce droit, il fallait sortir l‟hôpital de sa condition d‟asile et reconsidérer le statut
des médecins dans le but de les inciter - selon leur choix - à consacrer à l‟hôpital la presque totalité
de leur activité dans le cadre d‟un temps plein intégral ou d‟un temps plein aménagé par deux après-
midis d‟activité privée. Il fallait aussi doter les hôpitaux des moyens et des services essentiels pour
leur permettre de répondre aux besoins d‟une population de plus en plus exigeante.
Brahim El Gharbi est mon aîné de 5 ans. Il a commencé ses études de médecine à Alger, à la fin de la
deuxième guerre mondiale et les a poursuivies à Paris.
Pour ma part, j‟avais terminé mes études médicales à Strasbourg et entamé ma spécialisation en
anatomie pathologique. Face au nombre réduit des médecins, le Dr Tahar Zaouche, ministre de la
Santé publique avait ouvert un concours sur titres pour inciter les jeunes à venir exercer dans leur
pays. Je m‟engageais pour les vacances d‟été et fus affecté en tant qu‟interne au service des
contagieux à l‟hôpital Ernest Conseil qui était dirigé par le Dr Paul Durand, directeur de l‟Institut
Pasteur de Tunis. C‟est durant cette période que j‟ai connu le Dr Brahim El Gharbi. Nous avons
publié un article à propos d‟un cas de sarcome primitif du poumon, paru en 1958, dans les Archives
de l‟Institut Pasteur de Tunis, revue indexée créée en 1906 par Charles Nicolle. De cette
collaboration est née une amitié profonde qui ne s‟est jamais démentie. En 1962, il m‟adressa à
Strasbourg une lettre dans laquelle il me recommandait son cousin, Taïeb El Gharbi qu‟il tenait voir
former à Strasbourg - la Faculté de médecine de Tunis n‟ayant démarré, comme vous le savez, qu‟en
1964.
Affecté en 1964 à l‟hôpital de l‟Ariana, Brahim El Gharbi participera, avec le Dr Larbi Azouz, à des
campagnes anti-tuberculeuses de soins et de vaccination au BCG que nous fabriquions à l‟Institut
Pasteur de Tunis. Son équipe qui comprenait le Dr Taïeb El Gharbi fut complétée par des jeunes issus
de la Faculté de médecine de Tunis : son gendre et élève, Slahedine Sammoud, premier de sa
promotion durant tout le cursus de ses études médicales, de la première année aux examens
cliniques, Mohsen Maalej qui ne tarissait pas d‟éloges sur son patron, Abdellatif Chabbou, son
collaborateur assidu et d‟autres qui me pardonneront de ne pas les avoir cités. Cette équipe bénéficia
de sa grande expérience.

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 Pr Brahim EL GHARBI

Dans ma pratique histopathologique à l‟Institut Pasteur, j‟avais, entre autres, décelé une variété
curieuse de cancer du naso-pharynx (ou cancer du cavum) qui se distinguait par sa fréquence, ses
particularités cliniques, anatomopathologiques et évolutives et qui touchait trois fois plus l‟homme
que la femme. Le premier cas diagnostiqué en 1958, suivi par 18 autres colligés pendant dix ans,
firent l‟objet d‟une présentation aux 6e Journées Médicales maghrébines, en mai 1970, avec Mohamed
Maamouri, Mahmoud Hafsia et Slaheddine Sammoud.
Maître de conférences agrégé en 1973, Brahim El Gharbi était désigné professeur de pneumo-
phtisiologie à la faculté de médecine de Tunis en 1974. Il se distingua par sa compétence, son
affabilité, sa générosité et son désir de servir ceux qui étaient dans le besoin.
En 1993, cinq ans après la déposition du Président Bourguiba, Brahim El Gharbi et moi-même fumes
invités au Caire pour recevoir, l‟un le Prix du Mérite syndical et l‟autre le Prix du Mérite scientifique.
Cette médaille fut, en fait, précédée par d‟autres, telles la Médaille commémorative de la bataille de
Bizerte, la Médaille du Mérite Culturel, la Médaille du Travail et celle de la Santé Publique.
Vice-Président du Conseil de l‟Ordre des médecins en 1966, Brahim El Gharbi fut promu, un an
après le décès du docteur Tahar Zaouche, au poste de Président, jusqu‟à sa retraite en 1986.
Par ailleurs Brahim El Gharbi était très lié avec mon frère aîné, administrateur des hôpitaux,
directeur de l‟hôpital Charles Nicolle, de même âge que lui et qui, comme lui, avait été une des
chevilles ouvrières du Croissant Rouge tunisien depuis sa création. Lors de son décès, Brahim El
Gharbi était matin et soir à la maison pendant les trois jours de deuil, recevant les condoléances des
visiteurs, comme un membre de la famille.
Je ne voudrais pas terminer sans évoquer nos réunions au domicile de Saïd Mestiri à La Marsa. Notre
Club du Lundi comprenait des personnes de toutes disciplines : hommes de Lettres, historiens,
médecins, économistes,… Les interventions pertinentes de Brahim El Gharbi faisaient souvent écho à
celles de Saïd Mestiri, pour éclairer une question et animer les débats. Mais après sa retraite en 1986,
ses visites se firent rares puis s‟arrêtèrent.
Brahim El Gharbi nous quitte mais son souvenir reste dans nos esprits et dans nos cœurs. Dans le
cœur de son épouse et de ses enfants qu‟il chérissait, dans le cœur de ses amis qui n‟ont jamais douté
de sa sincérité, dans le cœur de ses malades dont il avait soulagé les souffrances avec sa sollicitude
légendaire, dans le cœur de ses élèves qu‟il avait imprégné de son appétit de savoir, de son affection
et de son éthique.

À sa famille, je présente mes plus sincères condoléances et leur dis que le temps ne peut faire oublier
les hommes de qualité.
Brahim El Gharbi nous quitte dans la sérénité et avec la conscience du devoir accompli.
Que Dieu lui accorde son infinie Miséricorde.

La Marsa, le 6 Avril 2018


Professeur Amor CHADLI

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‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫الحمد هلل‬
‫بسم هللا الرحمان الرحيم‬
‫األستاذ محسه معالج‬
‫إنا إلى اهلل راجعونا‬ ‫كاف أللذي خفت أف يكونا‬
‫ىكذا رثى أبو تماـ ابنو الحسن وىكذا أبدا كلمتي في أربعينية سي إبراىيم‪ .‬كم خفنا من ىذا اليوـ يوـ‬
‫أف نفقد فيو سي إبراىيم فدعونا لو بطوؿ العمر ولكن واف طاؿ العمر فػاألجل المحتوـ قدرنا فكل نفس ذائقة‬
‫الموت و ال يسعنا إال أف نقوؿ إنا هلل واليو راجعوف‪.‬‬
‫رحل عنا األستاذ يوـ ‪ 12‬فيفري وىاأنا ارثيو كما طلب مني قبل موتو يوـ أربعينية المغفور لو محمد زقية‪.‬‬

‫و سوؼ ال أعيد عليكم ما قػاـ بو األستاذ والطبيب والمربي إبراىيم الغربي وما قدمو في مختلف المجاالت و‬
‫الميادين والتي سمعتموىا منذ حين و تعرفونيا كما اعرفيا ويعرفيا الجميع‪.‬‬
‫فعبلوتا عن تأسيس المدرسة الطبية لؤلمراض الصدرية فػلو من االنجازات ما ال يحصى وال يعد‬
‫فكلية الطب مع الرعيل األوؿ لؤلساتذة التونسيين عمر الشاذلي أوؿ عميد للكلية و محمد بن إسماعيل‬
‫وزىير السافي و عمادة األطباء ولجنة الحكماء و الجمعيات العلمية واالجتماعية و بلدية اقػليبية كل ذلك يشيد لو‬
‫باف عطاءه كاف في كل ما نفع البشر والببلد‬
‫ولكنني سأتناوؿ بعض الذكريات سواء الشخصية أو الجماعية والتي تركت في نفسي وفي أنفسنا أطيب‬
‫األثر‪.‬‬
‫كيف ال وقد بدأت مسيرتي مع سي إبراىيم منذ ستة وأربعين سنة حين دخلت أوؿ يوـ إلى أريانة يوـ ‪9‬‬
‫أكتوبر من عاـ ‪.1972‬‬
‫كنت مع عبد اللطيف شابو ومختار زبيبة و فتحية الزاوش النوني قد أتممنا السنة الخامسة في كلية الطب‬
‫بتونس وكاف سي إبراىيم الطبيب المدير للمعيد القومي لؤلمراض الصدرية‬
‫كانت تملكنا الرىبة والخوؼ من مسؤولية مرحلة الطبيب الداخلي‬
‫و سرعاف ما بدؿ خوفنا أمنا واف بقيت الرىبة حبا وتعظيما‪.‬‬
‫وما إف التقينا بسي إبراىيم حتى سأ لنا عن وسائل النقػل التي نستعمليا للوصوؿ إلى المستشفى‬
‫فقػلنا لو الحافػلة بالطبع فػالسيارة لم تكن في متناوؿ الطلبة آنذاؾ‬
‫وما إف علم بذلك حتى سخر لنا سيارة وسائقيا حتى ال نضيع الوقت في ترقب الحافػبلت‬

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‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫وفي يوـ من أواخر شير ديسمبر بينما كنا في قػاعة المحاضرات إذا بسي إبراىيم يطلب بل يأمر أطباء‬
‫المعيد باف يعطوا مبلغا من الماؿ حتى يقيم األطباء الداخليوف حفػل أخر السنة‬
‫وبذلك أقمنا حفػبل بقي في ذاكرتنا ولن ننساه طوؿ العمر‬
‫على أني لما حللت بالريانة لم يكن بخاطري أف أتخصص في األمراض الصدرية و لكن سرعاف ما تغير‬
‫ىدفي فػإذا بي اقضي باريانة ما شاء اهلل من السنين‪.‬‬
‫و ارجع دوما إلى الفترة األولى باريانة والتي تركت في نفسي احلي األثر‬
‫فعبلوة على ما كاف يسود أريانة من أجواء بعيد ة كل البعد عن التوتر والمشاحنة والشدة كاف المجاؿ‬
‫أمامنا مفتوحا على مصراعيو للتعلم والبحث فقد اقترح سي إبراىيم أف تقوـ الجمعية لبلمرض الصدرية بجلسة‬
‫شيرية لبحث موضوع طبي ما‬
‫وكاف يكلفنا بدراسة الملفػات و يقضي معنا إلى ساعة متأخرة من الليل حتى نتم بحثنا و نقدمو من الغد‪.‬‬
‫كذلك من أوؿ يوـ وأوؿ شير صرنا نقوـ بمختلف االستقصاءات كوخز الجنبة وتنظير القصبات اليوائية‪.‬‬
‫وبدأنا مع سي إبراىيم والفريق الذي وجدناه من رؤساء أقساـ ومساعدين الطيب الغربي و توفيق‬
‫الناصف و العروسي المكي رحمة اهلل عليو وىالفوف والشنيتيو غيرىم جقيريم و عايشة الشريف مسيرتنا‬
‫ومنذ السداسية األولى أصبحنا من األسرة ‪-‬أسرة أريانة وكاف لنا في كل يوـ جلسة عائلية يحكي لنا فييا‬
‫سي إبراىيم حكايات‬
‫فكم من قصة رواىا لنا عن الحاج عبد الرحماف الغربي صرنا نعرفيا ومقولة المي منا صرنا نحفظيا وعن‬
‫محمود اللنقػليز وعم صالح الشابي و قػلنزة‬
‫وأصبحنا مطلعين على عادات قػليبية‬
‫أما عن نمو المدينة فحدث وال حرج‬
‫صرنا نعرؼ كيف توسعت ونمت وساحة المراح وكيف دخل الضوء ومتى بنيت السوؽ المركزية‪...‬‬
‫كل ذلك يدؿ على المناخ الذي كاف يسود أريانة والذي عشناه‬
‫كلما نتذكره إال ونشتاؽ لو حنينا‪.‬‬
‫وكم تذكرت ىذه الذكريات مع سي إبراىيم حينما كنت أزوره في عيادتو صباحا ‪.‬‬
‫وال أستطيع أف أسرد كل ما حفظتو عنو فكاف يمتاز بالحدس والذاكرة الرىيبة وسعة اإلطبلع وعدـ التحجر‬
‫ففي حين أف بعض األطباء كانوا يرفضوف أي تغيير لنمط استقصائي أو عبلجي نرى سي إبراىيم تواقػا لكل‬
‫جديد وسباقػا إلى كل فكرة نقترحيا أو يسمع بيا ‪.‬‬

‫‪ Page 17‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫فػلو الفضل في تقػليص مدة العبلج لمرض السل من ‪ 18‬شيرا إلى ستة اشير بالبحث الذي قدمو في‬
‫كركاس وكاف البعض يعتبر ذلك من التخطي للمحرمات‪.‬‬
‫ىذه ذكرياتي بل القػليل منيا مع سي إبراىيم ‪.‬‬
‫وكيف أنسى االجتماع األسبوعي كل يوـ جمعة ليبل والذي يتواصل إلى منتصف الليل وال تجد مكانا شاغرا‬
‫في قػاعة المحاضرات بوسعيا‬
‫كيف أنسى لما أردنا أف نفتح قسما للجراحة وليس لدينا في ميزانية المستشفى إال خمسة وعشرين ألف‬
‫دينار‬
‫يا سي إبراىيم نم ىانئا فقد علمت أجياال وأجياال ونحن منيم‬
‫تعلمنا عنك الكثير في الطب وغير الطب ومن لم يعش مع سي إبراىيم في حياتو اليومية لم يعرؼ سي‬
‫إبراىيم‬
‫نأمل أف نكوف قد تعلمنا منك حب المريض ففي شير أوت كنت اذكر انك كنت تبقى في العيادة‬
‫الخارجية إلى الرابعة مساءا ( على الذكر لم يكن باريانة آنذاؾ أي مكيف أو حتى مروحة ىوائية) وكنت تمنع‬
‫منعا باتا أف نستعمل طريقة المواعيد ا واف نرد أي مريض ميما كاف العدد سواء في العيادات الخارجية أو‬
‫إليوائيم باألقساـ أالستشفػائية‬
‫نأمل أف نكوف قد تعلمنا منك حب الغير فيؤثروف على أنفسيم ولو كاف بيم خصاصة‬
‫نأمل أف نكوف قد تعلمنا منك حب العمل والتفػاني في إتقػانو والدفػاع عن الحق والمبادئ اإلنسانية السامية‬
‫كما فعلت في اليبلؿ االحمر‬
‫لو ال اإلطالة عليكم لقضيت الساعات للتحدث عن سي إبراىيم وما تكفيني الساعات حقػا* إف إبراىيم كاف‬
‫امة *‪.‬‬
‫وال يسعني إال أف ابتيل إلى اهلل العزيز القديراف يجازيك عنا أحسن جزاء واف يتغمدؾ بواسع رحمتو واف‬
‫يرزؽ زوجتك لبل سعاد وأبناءؾ وأحفػادؾ وتبلميذؾ وأصدقػائك جميل الصبر والسلواف‬
‫رحم اهلل إبراىيم الغربي الذي سيبقى علما ييتدى بو‪.‬‬
‫والسبلـ عليكم و رحمة اهلل‬
‫تلميذ ؾ وابنك محسن المعالج‬

‫‪ Page 18‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫الحمد هلل‬
‫تاسم هللا الرحمان الرحيم‬

‫األستاذ الطية الغرتي‬

‫نجتمع اليوـ تحت قبة كلية الطب إلحياء أربعينية سي إبراىيم الغربي لنستحضر بعض مراحل حياتو المليئة‬
‫نضاال وعطاء و رضا وستراودني شخصيا الذكريات المفعمة بروح سي إبراىيم طواؿ حياتي في الكثير من‬
‫المناسبات والمنعرجات الحياتية ‪.‬‬
‫كيف ال وكاف بالنسبة لي أبا روحيا و أخا ودودا ومعلما منيرا وصديقػا حميما‪ .‬و كيف ال يكوف ذلك أيضا‬
‫للذين عرفوه عن قرب وىو الذي واكب تاريخ تونس من زمن النضاؿ األمر الذي جعل منو شاىدا واعيا وفػاعبل‬
‫في عديد المراحل والميادين ‪.‬يقيني أف األصدقػاء والزمبلء سيسيبوف في عرض انجازاتو طواؿ حياتو المينية‬
‫الغزيرة ولن يستوفوىا فػلن أتطرؽ إلى كفػاءاتو العلمية وال انجازاتو الميدانية وال قدراتو التعليمية اليائلة وال‬
‫مساىماتو االجتماعية و سأقتصر على استحضار بعض القيم و المواقف السلوكية التي تترجم عن التواضع الفطري‬
‫والتشبع بالبعد اإلنساني و بالقيم األخبلقية النبيلة و خاصة التفػاني الدؤوب في خدمة المريض‪.‬‬
‫و كاف مرد ىذا السلوؾ العفوي لسي إبراىيم و صقػل شخصيتو ذات اإلشعاع المعروؼ لدى الداني‬
‫والقػاصي مؤىبلتو الذاتية أوال ثم اإلحاطة العائلية التي حضي بيا و المناخ الثقػافي الذي حف بدراستو الجامعية‬
‫في فرنسا ‪.‬فكاف يتمتع بثقػافة عامة واسعة متعددة المصادر متسمة بالقيم واألخبلؽ النبيلة ساىمت في الناي بو‬
‫عن الغرور و أظفت على سلوكو اليومي والعفوي روحا من التواضع واإلنسانية و اإلفػادة‬
‫وكاف سي إبراىيم يشعر بدوره بمتعة كبيرة في لقػاءاتو مع كل أطياؼ األجياؿ وينعم باإلصغاء و التحدث‬
‫إلى الشباب في الحياة المينية أو االجتماعية‪.‬‬
‫و تعود بي الذاكرة إلى أوائل الخمسينات حين كنت طفػبل أرى سي إبراىيم في بدلتو البيضاء مع ثلة من‬
‫أصدقػائو يجوبوف أياـ األعياد النيج الرئيسي بقػليبية لمعايدة أصحاب الدكاكين و المارة في جو من البيجة‬
‫المتبادلة و كنت في ذلك السن منبيرا بيذا السلوؾ‪.‬‬
‫وعشت أياـ االضطرابات و اإلضرابات المدرسية في أواخر الستينات و أوائل السبعينات حدثا مفعما إعجابا‬
‫عندما سألت عزة أباىا ىل تنضم إلى المضربين أـ ال فػأجابيا باف تنضم إلى رفػاقيا فسردت عليو بعض أسماء‬
‫منتمية إلى فئة اجتماعية محضوضة فقػاطعيا سي إبراىيم باف ليس ىؤالء رفػاقيا‪.‬‬

‫‪ Page 19‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫وأتذكر كذلك موقفػا إتخذه سي إبراىيم في غاية من الحس اإلنساني و التعاطف وكاف ذلك مرة أخرى‬
‫في أمر ييم الدكتورة عزة و ليست التلميذة لقد توفرت لعزة فرصة ذىبية للعمل في عيادة خاصة متألقة‬
‫وذات مردودية رفيعة فػلم يوافق سي إبراىيم على استقػالتيا من المرفق العمومي محتارا عمن سوؼ يعالج‬
‫المرضى ضعفػاء الحاؿ في المستشفيات و منزعجا من فراغيا من الكفػاءات ودفنت عزة الفكرة و المشروع‬
‫بدوف حسرة وكاف ذلك الموقف لسي إبراىيم في انسجاـ كلي مع قناعتو و إيمانو بعلو منزلة اإلنساف و إعانة‬
‫المحتاجين‪.‬‬
‫و كاف ينعم بارتياح وسعادة كبيرين في كل ما يقدر أف يوفره من مساعدة لمستحقييا‪.‬‬
‫فكانت فضاءات عمادة األطباء و اليبلؿ األحمر و جمعية األمراض الصدرية و الرابطة الوطنية لمقػاومة السل و‬
‫معيد األمراض الصدرية باريانة آنذاؾ و الفضاء الرياضي مجاال فسيحا للعطاء و التفػاني‪.‬‬
‫و في ما يخص الرابطة فقد واكب نشاطيا منذ نشأتيا لما يفوؽ نصف قرف وكاف إلى جانب رئيسيا‬
‫المرحوـ مصطفى شنيق روحيا المليمة لخياراتيا وبرامجيا ومحركيا الدافع النجازاتيا وكم اكسبيا من اعتبار و‬
‫تقدير في المحافػل اإلقػليمية والدولية‪.‬‬
‫عزاؤنا ا ف سي إبراىيم ترؾ بصمات ال تمحى من االنجازات و أجياال متعاقبة من الكفػاءات يطوؿ عرضيا و‬
‫لكن يجوز دمجيا في إطار مدرسة اريانية تواصل الكد و تطور االنجازات‪.‬‬
‫و سلواننا انو نعم بحياة راضية مرضية بين تفػاني زوجتو السيدة سعاد و حناف أبنائو وبناتو عزة ورياض و‬
‫منى وامحمد و البررة من أصياره وذوييم رزقيم اهلل الصبر و السلواف رحم اهلل سي إبراىيم‬

‫‪Avec l’équipe de l’Ariana dont Pr Jalloul DAGHFOUS et Dr Mokhtar ZBIBA‬‬

‫‪ Page 20‬‬


 Pr Brahim EL GHARBI

Hommage De L’ordre Des Médecins Au Docteur


Brahim Gharbi

Dr Mounir Youssef MAKNI

Dès que j‟ai appris la nouvelle de la mort de Si Brahim, je me suis arrangé pour
participer aux funérailles à Kélibia et pour prononcer l‟oraison funèbre au nom de l‟ordre
des médecins. J‟y étais et c‟était très émouvant pour moi.
Je l‟ai personnellement peu côtoyé, mais pour plusieurs générations de médecins, Dr. Brahim
Gharbi était comme un père. De par, son souffle d‟humanité, de par sa modestie légendaire,
de par son don de soi, son amour de l‟autre et son amour de la patrie, il était vraiment le
Père.
Il était le modèle d‟un père spirituel des Kélibiens, des Pneumologues, des Médecins, des
ordinaux, des chercheurs, des universitaires, des espérantistes, des sportifs, des militants et
des bénévoles et des citoyens de tout bord. Il était vraiment le père spirituel des tunisiens.
Il était le sage des sages des médecins et le maître formateur de plusieurs milliers de
médecins.
Son savoir, sa bienveillance, son militantisme et ses qualités professionnelles ont permis en
1958, bien sûr avec d‟autres, la tunisification de l‟Ordre des Médecins. Il était le premier
secrétaire général de l‟ordre des médecins après l‟indépendance de la Tunisie.
Il a assumé cette fonction pendant près de 13 ans d‟abord sous la présidence de feu Dr.
Mahmoud El Matri puis de feu Dr Tahar Zaouche à qui il succéda au poste de Président de
l‟ordre des médecins de Tunisie en 1971.
Il devient alors le troisième président de l‟ordre des médecins. Il resta à son poste de
président jusqu‟à 1985 où il laissa la place à Dr Hachmi El Garoui dans un contexte
particulier de rajeunissement de l‟institution ordinale et de la profession en général.
Il était devenu Président honoraire de l‟ordre des médecins depuis son élection en 1985et
resta à ce poste jusqu‟à sa mort en 2018.Il participait assez régulièrement aux activités de
l‟ordre des médecins jusqu‟à la commémoration du cinquantième anniversaire de l‟ordre en
2008. Il était le Doyen des Doyens de l‟Ordre des Médecins.
La médecine a pris son élan. L‟initiative l‟a guidé à bâtir avec d‟autres la médecine moderne
tunisienne que nous avons héritée, cette médecine qui sauvait des centaines et des milliers
de vies humaines
Il savait pertinemment que la médecine a besoin de l‟humanitaire, il était convaincu que la
médecine a besoin de la recherche scientifique, il savait que la médecine ne peut jouer
pleinement son rôle sans activités sportives et sans un environnement social sain. Il était très
actif dans la société civile. Il était un des membres fondateurs du Croissant Rouge tunisien et
il avait contribué à son rayonnement.

 Page 21
 Pr Brahim EL GHARBI

Il avait fondé l‟hôpital de l‟Ariana de pneumo-phtisiologie et le laboratoire de recherches sur


la tuberculose.
Aujourd‟hui, nous commémorons la disparition de l‟un des bâtisseurs de la Médecine
moderne tunisienne, cette médecine qui se trouve aujourd‟hui en pleine tourmente. Les
médecins fuient la Tunisie, un état parfois déplorable de nos hôpitaux, plusieurs dossiers du
secteur de la santé sont étalés sur la place publique.
Le départ du Sage nous envoie-t-il un message ? Devrions-nous doubler d‟effort pour
sauvegarder notre patrimoine, le patrimoine de la médecine tunisienne ? Devrions-nous
batailler pour que la formation médicale initiale et de spécialisation, brille encore plus et
batailler pour que le service public puisse continuer à être la référence dans la formation et
aussi dans les soins.
Le départ du Président honoraire de l‟Ordre, nous invite à prendre toutes les initiatives et à
continuer ce qu‟il avait commencé pour sauvegarder le patrimoine de notre profession.
Nous lui en sommes reconnaissants pour tout ce qu‟il a fait pour l‟ordre et pour tout ce qu‟il
a fait pour la profession.
Paix à son âme et qu‟il repose en Paix.

Président du Conseil National Ordre des Médecins

 Page 22
 Pr Brahim EL GHARBI

Si Brahim, notre grand-père à tous

Professeur Agnès HAMZAOUI

Je n‟ai de Si Brahim que des souvenirs heureux. J‟ai eu l‟honneur et la chance d‟être
de ses élèves, probablement l‟une de ses dernières. En mai 1984, j‟ai découvert l‟institut de
pneumo-phtisiologie de l‟Ariana et Si Brahim. Il était le maître des lieux, savait tout,
s‟occupait de tout, gérait tous les soucis, de patients, de gestion, d‟organisation. L‟hôpital
était une sorte de grande maison, abritant une grande famille d‟infirmiers, de médecins et de
patients. Tous se préoccupaient de tous. L‟hôpital était étonnamment propre et calme par
rapport aux autres centres, et la forêt qui l‟environnait le protégeait du brouhaha du monde.
La salle des internes abritait un baby-foot, et il me semblait que les médecins habitaient à
l‟hôpital. C‟était le domaine de Si Brahim.

Un des premiers jours de notre stage, il réunit les internes autour d‟une grande table dans la
salle de cours et nous demanda d‟interpréter une radiographie de monsieur ABA qu‟il avait
gardée de sa consultation du matin. A tour de rôle, le supplice des devinettes jusqu‟à mon
moment de lumière, je remarquai ce qu‟il fallait voir : c‟était une radiographie de femme. De
là, l‟amitié dont Si Brahim m‟a honorée. Nous étions si fiers dès qu‟il nous complimentait, ou
juste acquiesçait à nos propositions.

Il nous a répartis. Chakib Kooli et moi avons investi le CCE, sous la houlette du Dr Mokhtar
Zaimi. La visite de Si Brahim débutait à 7h30 (ou 7h00 ?) et nous nous devions d‟y être, pour
apprendre la médecine bien sûr mais surtout nous imbiber de sa gentillesse bourrue vis à vis
des patients qu‟il connaissait un à un, avec qui il discutait de leur origine et des soucis de leur
région. Nous assistions aussi à sa consultation, au cours de laquelle toute son expérience,
son analyse synthétique, et les clichés 7X7, lus en relevant les lunettes noires, se
combinaient pour des diagnostics précis, quasi-instantanés, assortis d‟explications simples
mais assez péremptoires. Pour tous, les patients et nous, ce qu‟il disait ne pouvait être
discutable. Nous avions raison. Un mandarin, non, mais un maître. Au sens le plus
respectable, le plus proche aussi.

Il appréciait l‟autorité que tous lui accordaient, avait le sourire et ne haussait jamais la voix. Il
suffisait d‟un mot, pour calmer au staff la seule personne, esprit rebelle qui contredisait de
façon systématique.

A mon retour comme résidente, à ce qui était devenu l‟hôpital de pneumo-phtisiologie, il


était parti et tout avait commencé à changer. Heureusement, nous continuions à bénéficier
de sa présidence, comme président de séance ou membre de jury de thèse.

Soucieux de nos retards traditionnels, il m‟a demandé plusieurs fois avant que je n‟expose de
raccourcir ma communication. Comme un jour, je lui répondis « pourquoi me demandez-

 Page 23
 Pr Brahim EL GHARBI

vous toujours à moi de raccourcir ? » il me répondit « parce que je sais que tu en es capable
! ». Je ne sais pourquoi, cela l‟a marqué, et à chaque fois que nous rencontrions, il racontait
cette anecdote à ceux qui nous entouraient. Il racontait si bien.

J‟ai été immensément fière, le jour où il m‟a pour la première fois adressé personnellement
un patient, en commençant sa lettre par chère amie, et la terminant par « merci de ce que
vous ferez pour lui ». Cette formule magique, reflétait toute sa modestie, et l‟essentiel de
notre vocation, prendre soin du patient. Ce que je garde de lui de plus profond, c‟est le
dévouement vis à vis des personnes qui nous accordent leur confiance, le respect que nous
leur devons et la considération que nous leur portons en tant qu‟êtres. J‟espère continuer à
transmettre ses valeurs, en étant digne de dire je suis l‟élève de Si Brahim.

Professeur Agnès HAMZAOUI


Présidente de la Société Tunisienne de Pneumologie

 Page 24
 Pr Brahim EL GHARBI

Si Brahim, un maître, un père

Pr Fatma Tritar Chérif

Chers collègues, chers amis,


Chère Mme Gharbi, chers Azza, Riadh, Mouna et Mhamed
C‟est avec une grande peine et en même temps un grand honneur que je rends hommage
aujourd‟hui à notre maître si Brahim Gharbi qui nous a quitté voilà maintenant déjà 40 jours.
J‟ai connu si Brahim à l‟hôpital alors qu‟il
était à ses dernières années avant la
retraite. Je me souviens de mon premier
jour à l‟hôpital de l‟Ariana, arrivée jeune
interne en 1985 et reçue par Monsieur le
médecin directeur de l‟institut de
pneumophtisiologie : si Brahim, qui m‟avait
impressionnée par son charisme et en
même temps il m‟avait mise en confiance
par son côté paternel et affectueux. Il
dégageait une telle énergie, un tel esprit de
meneur d‟hommes, de leader qui poussait
tout son entourage médical, ses élèves à se transcender.
Il a créé le fameux staff de l‟Ariana qui réunissait tous les pneumologues et médecins
d‟autres spécialités. Il voulait faire de l‟institut un véritable lieu de référence pour la
médecine et pour l‟enseignement. Il a ainsi mis les bases d‟une grande bibliothèque que nous-
mêmes et nos confrères des autres hôpitaux fréquentaient régulièrement pour consulter ses
livres et périodiques parfaitement entretenus et mis à jour sous son contrôle.
Il nous poussait à aimer l‟hôpital et à aimer le malade. Il associait un côté humain
remarquable même pendant ses visites durant lesquelles il s‟arrêtait parfois en nous faisant
des plaisanteries pour relaxer l‟ambiance.
J‟ai personnellement connu si Brahim en dehors de l‟hôpital, il venait tous les samedis
prendre son petit déjeuner avec mes parents puis il terminait la matinée par la fameuse
promenade à pied avec mon père au centre de Tunis.
Je garderai toujours le souvenir de cet homme agréable affectueux aux réflexions et
répliques naturelles et séduisantes.
Allah yarhmek Am Brahim
Pr Fatma Tritar Cherif
Chef de service à l‟Hôpital Ariana
Présidente sortante de la STMRA

 Page 25
‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫بسم هللا الرحمان الرحٌم‬


‫والصالة والسالم على أشرف املرسلين‬
‫" ‪...‬وقل ربي ارحمهما كما ربياني صغيرا‪"...‬‬
‫ألاستاذ سامي املالكي "قليبية "‬

‫السادة األفػاضل‪ ،‬السيدات الكريمات‬


‫الحضور الكراـ‬
‫بعد ىذه الشيادات المعبرة والمفعمة بالحب والعرفػاف لفقيدنا العزيز الدكتور ابراىيم الغربي ‪،‬‬
‫يشرفني أف أتحمل مسؤولية جسيمة ضمن سردنا ألعماؿ الفقيد الراحل العزيز وىذه المسؤولية تتمثل في الحديث‬
‫عن عبلقتو بمسقط رأسو قػليبية التي أحبيا وتفػانى في خدمتيا ولم يبخل بالغالي والنفيس من أجليا ‪ ...‬جيدا‬
‫ومثابرة وعطاء سواء ضمن عبلقػاتو االسرية او من خبلؿ روابطو بإصدقػائو ورفػاؽ دربو أو ضمن المسؤوليات التي‬
‫تحمليا كرئيس لبلديتيا أو مشاركاتو في مختلف تظاىرتيا الثقػافية والفكرية والرياضية‪.....‬‬
‫وىذا الشرؼ التليد الذي أحظى بو يتعدى شخصي المتواضع ليشمل كل اىالي مسقط رأسو واىالي‬
‫الوطن القبلي وتونس المعطاء العزيزة‪......‬‬
‫إف الحديث عن الدكتور إبراىيم الغربي في عبلقػاتو بقػليبية وأىليا يحتاج لمجلدات من خبلؿ ما‬
‫عايشتو شخصيا او عبر شيادات نسمعيا يوميا حوؿ خصاؿ الفقيد ونبل أخبلقو‪........‬‬
‫اسمحوا لي بأف انطلق من وثيقة اعدىا الراحل حوؿ سيرة حياتو الذاتية لنقف عند اوؿ الحقػائق حوؿ‬
‫عبلقػاتو بمحيطو القػليبي ضمن اسرتو الضيقة وعبلقػاتو بأىل مدينتو‪..‬‬
‫لقد سرد انو زاوؿ تعليمو بالكتاب كغيره من اترابو وعندما رغب في اإللتحاؽ بالمدرسة صده مدير‬
‫المدرسة الفرنسي ولكنو وجد في شيخ المدينة سيدي علي النجار الذي ساعده على اإللتحاؽ بمقػاعد الدراسة‬
‫ولكنو ايضا ولظروؼ عائلية قػاىرة وجد في شقيقو الحاج الطاىر الغربي كل الدعم والمؤازرة ماديا‬
‫ومعنويا ومن خصالو رحمو اهلل أنو معترؼ بيذا الجميل حيث يقوؿ " أف الحاج الطاىر خط احمر وانو لوال ىذا‬
‫األخير لما كاف إبراىيم الغربي‪" ...‬‬
‫أليس ىذا إعتراؼ بالجميل في زمن غابت فيو ىذه الخصاؿ‪........‬‬
‫كما أنو كاف يزور اسبوعيا مقبرة المكاف لتبلوة فػاتحة الكتاب على ارواح افراد عائلتو ويخص الحاجة‬
‫بلنزة بزيارة خاصة لقبرىا وىي زوجة شقيقو الحاج الطاىر التي باعت من اجلو حلييا حتى يواصل دراستو‪...‬‬

‫‪ Page 26‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫لقد كاف الفقيد حريصا على زيارة مسقط رأسو اسبوعيا ويقضي في الصيف بضع اسابيع لمبلقػاة االىل‬
‫واالحباب‪...‬‬
‫ومن الجلسات التي تستيويو حضوره في مكتب شقيقو الحاج الطاىر لمتابعة لعب الورؽ وتراه يداعب‬
‫ىذا ويستلطف االخر‬
‫وفي الصيف تتعدد لقػاءاتو باألىل واالصدقػاء واألحباب في مكتب شقيقو أو في مقيى المكي ونادي‬
‫التعارؼ وفي الشارع الرئيسي للمدينة الذي يحمل اسمو‪..‬‬
‫وكاف حريصا على مواكبة كل التظاىرات او تكاد كميرجاف االدباء الشباف وميرجاف سينما اليواة‬
‫وميرجاف لعبة الشيش بيش او الشطرنج وكاف يتابع اللقػاءات الثقػافية بشغف كبير ألنو رجل ثقػافة بإمتياز فيو‬
‫متحصل على شيادة علمية في الفػلسفة ويحذؽ اللغات بما في ذلك البلتينية‬
‫وكاف لو اطبلع موسوعي بثقػافتو وحضارات وثقػافػات األخر يتابع نجيب محفوظ ومحمود المسعدي‬
‫وفولتير ومونتسكيو كل على حد سواء‬
‫وكاف حريصا على متابعة نشاط األولمبي القػليبي ونشاط اليبلؿ األحمر في جيتو وإلى جانب ذلك حرص‬
‫اف تكوف لو عبلقػات متميزة مع رفػاؽ دربو وخص صديقو ورفيقو المربي الفػاضل محمود االنقػليز بمكانة خاصة‬
‫وصورتو ال تزاؿ إلى اليوـ في غرفة نوـ الراحل الدكتور إبراىيم الغربي‬
‫إف الدكتور إبراىيم الغربي قدـ لمدينتو جليل األعماؿ حيث ترأس بلديتيا وأحاط نفسو بأعضاء اكفػاء‬
‫بعيدا عن والءات السياسة‪.‬‬
‫لقد احب مدينتو حيث يقوؿ " لقد قبلت رئاسة البلدية ألني كنت مؤمن بأف ىذه المدينة يجب أف‬
‫تلبس حلة العصرنة دوف اف تفقد خصوصياتيا وفي عيده تم تنفيذ اوؿ مشروع لئلنارة العمومية وفي عيده ايضا‬
‫تم وصل المدينة بالماء الصالح للشراب إلى البيوت وتم مد قنوات الصرؼ الصحي وتعبيد الطرقػات وتشيد‬
‫مدارس أو إعادة تييئتيا وكاف الفقيد وراء إنشاء مدرسة لتكوين الصيادين بدعم سويدي وميناء وإنطبلؽ‬
‫تييئة احياء سكنية جديدة‬
‫ورغم اإلمكانيات المحدودة للبلدية فقد حرص على توظيف صداقػاتو لخدمة المدينة وكاف اوؿ من حرص على‬
‫بعث ميرجاف سينما اليواة وتشكيل فرقة للمالوؼ والفن الشعبي ونادي للموسيقى إضافة إلى اف دار الثقػافة‬
‫انشأت في عيده‪.‬‬
‫لقد آمن الدكتور إبراىيم الغربي أف بناء اإلنساف يكمن في تطوير شأف حياتو واكسابو البعد الثقػافي‬
‫واالقتصادي وىي منظومة سعى إلى تجسيميا‬

‫‪ Page 27‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫إف الحديث عن الدكتور إبراىيم الغربي وعبلقػاتو بقػليبية يطوؿ حولو الحديث ونحن حريصوف على‬
‫إنجاز كتاب حوؿ سيرة الراحل يتضمن المزيد من التفػاصيل حوؿ محيطو العائلي وعشيرتو وتونس الحبيبة‬

‫رحم اهلل الفقيد ‪.....‬إنو رجل رمز أعطى الكثير بصمت وأحيانا بخجل كبير وتلك خصالو ‪ ....‬دوف‬
‫اف ينتظر مقػابل ‪...‬‬

‫‪ Page 28‬‬


 Pr Brahim EL GHARBI

Si Brahim,
Am Brahim,
Un grand Homme, d'une fidélité et d'une constance
exceptionnelles

Professeurs Aziz EL MATRI


et Leila TRITAR EL MATRI

Si Brahim Gharbi, outre ses qualités scientifiques et professionnelles qui ont fait son
rayonnement sur le plan national et international, était un Homme exceptionnel par ses
qualités humaines.
Si Brahim avait le sens du respect à ses ainés et un grand sens de l'amitié.
Il avait une grande estime au Docteur Mahmoud El Matri avec qui il a travaillé à la Société
Tunisienne des Sciences Médicales et au Conseil de l'Ordre des Médecins où ils avaient des
liens étroits en tant que président et secrétaire général.
Par ailleurs, Dr Mahmoud El Matri qui était le ministre de la Santé publique du premier
gouvernement Tunisien après l'indépendance, a procédé à la création du Croissant Rouge
Tunisien et a sollicité des personnalités pour être membres fondateurs dont Dr Brahim El
Gharbi et Ali Tritar. Pour ces deux derniers, c'était le départ d'une collaboration fructueuse
et le début d'une grande amitié indéfectible.
En 1982, Si Brahim a œuvré avec Pr Hassen Gharbi président de la Société Tunisienne des
Sciences Médicales, à faire célébrer une grande commémoration à la mémoire du Dr
Mahmoud El Matri, malgré les réticences de la présidence de la république de l'époque.
En 1992, Si Brahim a œuvré avec Dr Hechmi Ayari président du Conseil de l'Ordre des
Médecins, à la création du prix de médecine Mahmoud El Matri du Conseil de l'Ordre et à sa
remise.
Si Brahim n'a jamais manqué à toute occasion de mettre en exergue les qualités du militant
et médecin Mahmoud El Matri. Il n'a jamais raté l'occasion d'assister aux commémorations
organisées à sa mémoire.
La famille El Matri lui en sera éternellement reconnaissante.
Am Brahim et Ali Tritar avaient en commun la même passion pour les activités sociales et le
dévouement pour les autres.
Ils ont travaillé ensemble au Croissant Rouge Tunisiens depuis sa création. On ne les voyait
jamais l'un sans l'autre, assistant à toutes les manifestations organisées par le CRT à travers
le pays.
Ils ont contribué ensemble à créerla ligue antituberculeuse transformée ensuite en ligue
nationale de lutte contre la tuberculose et les maladies respiratoires et ont travaillé en son
sein dans le comité antitabac.

 Page 29
 Pr Brahim EL GHARBI

Am Brahim et Ali Tritar avaient aussi en commun un sens très développé de l'amitié et de la
fidélité. Avec un groupe régulier d'amis, ils se réunissaient pendant des décennies tous les
lundi après-au cabinet de Si Ali Boujnah, puis dans le service de ce dernier à l'hôpital Charles
Nicolle, puis au domicile de Si Saïd Mestiri. Ils échangeaient des informations sur la situation
en Tunisie et dans le monde. Ils étaient très proches et solidaires et souhaitaient un "monde
meilleur". Nous espérons qu'ils reposent en paix et qu'ils retrouvent dans l'au-delà le monde
qu'ils ont rêvé.
Que Dieu les accueille dans son Eternel Paradis.
L'amitié et l'affection qui liaient Brahim Gharbi et Ali Tritar s‟étendaient à leurs familles, leurs
enfants et leurs petits-enfants. Ils ont donné naissance à une grande famille qui, nous
l'espérons, aura leur sens du dévouement, de la constance et de la fidélité.

 Page 30
 Pr Brahim EL GHARBI

 Page 31
 Pr Brahim EL GHARBI

AAM BRAHIM
Par Monsieur Slim CHIBOUB

La disparition de Aam BRAHIM a provoqué en nous un immense choc et un profond


chagrin. Cet homme était un symbole d‟altruisme et de modestie. J‟ai apprécié de près ses
qualités humaines, son dévouement à ses patients dont j‟étais l‟un d‟entre eux à certains
moments de son attachement ombilical tant à sa région natale Kelibia qu‟à notre chère
Esperance dont il a été membre du bureau, directeur au temps du feu Chedly Zouiten et
président du comité des sages jusqu‟à sa disparition. Toujours souriant, il dirigeait de mains
de maître nos assemblées générales où on a pu apprécier son sens de l‟humour et de la
répartie. Présent lors de ses obsèques, j‟ai pu non sans émotion, voir tous ses anonymes
venir saluer une dernière fois l‟ami des plus démunis qui trouvaient un immense refuge dans
sa science et l‟immensité de sa bonté.
La Tunisie a perdu avec sa disparition l‟un de ses militants les plus dévoués.
ADIEU AAM BRAHIM

 Page 32
 Pr Brahim EL GHARBI

“Si Brahim…”
Professeur Chadli DZIRI

Tout le monde l‟appelait “Si Brahim” et les plus proches se permettaient de l‟appeler
« Barhoum ».
Il fut un modèle de gentillesse, toujours prêt pour servir le malade et la communauté. Sa
bonté, son humanisme n‟ont jamais fait défaut. Ses prises de décisions n‟ont jamais été
influencées par un courant politique ou dictées par une personne quel que soit son rang
social.
Il fut un homme public connu dans les domaines médical, sportif, associatif non
gouvernemental. Il ne fut jamais intéressé pas le gain d‟argent.
Si Brahim, Le Professeur Brahim El Gharbi était un maître, notre maître….
Il était un grand ami de mon oncle Docteur Abderrahman Dziri. Il m‟a soigné lorsque j‟étais
jeune, il m‟a enseigné la pneumologie à la faculté de médecine de Tunis. C‟était un plaisir de
présenter devant lui un dossier de patient qui posait habituellement un problème
respiratoire et un autre chirurgical. En tant que chirurgien, ancien élève du professeur
Zouheir Essafi, il se faisait un plaisir, parfois avec des yeux larmoyants, de me raconter
d‟anciens souvenirs avec son ami Si Essafi qu‟il aimait beaucoup. L‟amitié pour Si Brahim
n‟avait pas de limites, elle était sacrée.
Ses qualités morales, son honnêteté, sa droiture, sa bonté, sa gentillesse sont devenus un
mythe un exemple à enseigner aux étudiants : « un modèle de médecin dans la cité » ; mais
sa bonté n‟empêche pas qu‟il soit ferme dans ses principes et surtout quant à l‟éthique et la
loi. Deux situations montrent combien il est patient avec les malades et les démunis d‟une
part et ferme avec le pouvoir décisionnel d‟autre part.
La première concernait un de ses malades qui avait la phtisie et devait être hospitalisé.
Cependant la liste d‟attente était longue. Il devait attendre son tour. Croyant bien faire et
après avoir pris conseil de certaines personnes…le malade s‟est présenté à sa consultation
privée à la rue El Jazira espérant faire avancer son rendez-vous. Le malade fut déçu car il
devait attendre son tour. La réaction du malade a été violente verbalement, il avait insulté Si
Brahim, y compris son père Feu Cheikh Si Ali EL Gharbi. Si Brahim n‟a pas réagi, même pas
un mot, il a laissé l‟orage passer. Le malade quitta son cabinet puis quelques semaines après il
a été admis à l‟hôpital lorsque son tour est arrivé. Le séjour a été de plusieurs semaines, une
fois guéri Si Brahim lui proposa la sortie. Le malade était très content, cependant il voulait
vérifier est ce que Si Brahim se rappelait la scène qui a eu lieu dans son cabinet privé quand il
lui a manqué de respect. Il insista à trois reprises, Si Brahim a répondu qu‟il se rappelait de
cette scène. Si Brahim avait ajouté qu‟il lui a pardonné son mauvais comportement envers lui,
mais Si Brahim ne savait pas si son père Cheikh Ali El Gharbi, qui n‟était plus de ce monde
depuis quelques années, allait lui pardonner. Dès lors le malade commença à se morfondre,
ses larmes jaillirent à flots et se mettait à s‟excuser et maudire le jour où il a insulté le père
de Si Brahim.

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 Pr Brahim EL GHARBI

Un mois après, ce même malade revient à la consultation avec un tatouage à l‟épaule « Vive
Si Brahim El Gharbi ».
La deuxième remontait à 1956 au palais présidentiel, Le Président Bourguiba voulait
imposer un planning familial à outrance malgré le non consentement des femmes ce qu‟avait
refusé Si Brahim, en tant que président de l‟ordre des médecins à l‟époque. La réaction du
président contrarié a été violente, ce qui n‟a pas fait reculer Si Brahim sur sa position.
Ces témoignages, que j‟ai su de mes collègues, m‟ont été racontés par Si Brahim lui-même
lorsque j‟ai insisté juste pour avoir les détails des versions.
Ces faits nous amènent à rappeler la réflexion de Jean Paul Sartre qui date de 1946 (écrire
pour son époque) «Les morts agissent encore un peu de temps comme s‟ils vivaient. Un an,
dix ans, cinquante ans peut-être, une période finie, en tout cas ; et puis on les enterre pour
la seconde fois.»
Tant que ces témoignages provoqueront de l‟émotion, l‟amour, le respect Si Brahim vivra !

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 Pr Brahim EL GHARBI

Leaders

Le Dr Mohsen Maalej est incontestablement une grande référence en pneumologie.


Cette spécialité qu‟il a fini par choisir n‟était pas son choix initial lorsqu‟il avait entamé ses
études médicales. Un passage « classique » de stage d‟Internat à l‟Institut de Pneumologie de
l‟Ariana lui fait découvrir un grand Patron, le Dr Brahim El Gharbi, et tout son itinéraire en
sera marqué.
Le personnage est exceptionnel, non seulement sur le plan médical, mais aussi sportif est
associatif. Ce n‟est pas un hasard si ses pairs l‟ont désigné président d‟honneur du Conseil
National de l‟Ordre des Médecins de la Tunisie, que les Espérantistes l‟ont hissé parmi les
sages des sages du Club, et qu‟il a été coopté président du Croissant Rouge Tunisien. Sans
compter les sociétés savantes, sans oublier tout l‟amour et toute la considération que lui
porte sa ville natale de Kélibia où il a vu le jour le 19 décembre 1920.
Son parcours le mènera de l‟Ecole Franco-Arabe de la rue Dar El Jeld, à la Kasbah, au Lycée
Carnot, puis à la Faculté d‟Alger avant de monter à Paris où il décrochera son doctorat en
Médecine en 1951. Depuis lors, il ne cessera jamais d'être au service de l‟autre. En fidèle
disciple, le Dr Mohsen Maalej nous livre un témoignage poignant, sur quelques-unes des
multiples facettes du Patron de Médecine, Si Brahim El Gharbi.
Celui qui a beaucoup influencé ma carrière?
Brahim El Gharbi, il n‟a pas seulement influencé ma carrière, mais a changé ma destinée…
Je n‟aurais jamais imaginé choisir la pneumologie comme spécialité à mon arrivée le premier
jour du stage d‟Internat à l‟Institut de Pneumologie de l‟Ariana et que ma carrière allait se
dérouler dans cet hôpital et comme pneumologue.
J‟avais déjà une spécialité en tête et ce stage n‟était qu‟un complément de formation.
Néanmoins, je ne peux déterminer aujourd‟hui à quel moment exactement ma décision avait
changé. Peut-être le premier jour, ou le premier mois…
Nous étions quatre stagiaires, tous impressionnés par le professeur Brahim El Gharbi, ou
tout simplement «Si Brahim». Cette admiration ne venait pas uniquement de ses qualités
professionnelles, mais aussi humaines ; l‟amour de l‟autre, d‟aider, de soulager… Tout cela lié
à une grande honnêteté et une modestie inimaginable. Je ne peux citer tous les souvenirs qui
défilent dans ma mémoire qui illustrent ces qualités, mais il était pour nous, résidents,
internes personnel paramédical et administratif comme un père.
Je me rappelle de notre première rencontre avec Si Brahim, nous nous apprêtions à rentrer
quand il nous a demandé quel était notre moyen de transport. Apprenant que nous prenions
les transports en commun, il a aussitôt réquisitionné pour nous une petite voiture «2
chevaux» avec chauffeur "pour gagner du temps et pour ménager nos énergies. "
Je ne peux oublier qu‟à chaque événement, Si Brahim était le premier à demander de nos
nouvelles et le premier à aider, notamment, les infirmiers fraîchement débarqués dans le
service. C‟était lui qui les dépannait pour les premiers mois, l‟Aïd, les mariages, les décès…

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 Pr Brahim EL GHARBI

Cette gentillesse allait de pair avec la ponctualité et la discipline. Malgré son âge, il gardait
l‟esprit jeune et réceptif à toutes les nouveautés thérapeutiques et médicales. Il avait l‟aura
du patron, le sens de l‟analyse sémiologique, des vastes connaissances, même en dehors de la
médecine (littérature, poésie, politique, sport…)
Qu‟elles sont les trois choses essentielles qu‟il vous a enseignées?
- La nécessité de l‟entente entre les membres de l‟équipe tout en encourageant
l'émulation.
- Le perfectionnisme dans le travail quel que soit la nature de ce travail ; soins,
enseignement ou recherches.
- L‟initiative personnelle.

Quelles sont les qualités que vous recherchez dans votre équipe?
Tout le monde doit en effet participer à la vie active d‟un service pour améliorer les
démarches dogmatiques ou les modalités de recherche.

Quelles sont les trois qualités principales que tout Patron devrait avoir ?

- La compétence dans le domaine


- La rigueur
- L‟affection envers tous les membres de l‟équipe.
- En quelques mots, quels conseils pourriez-vous donner pour un Patron afin qu‟il soit
une source d'inspiration pour ses disciples ?
Il doit être la locomotive et savoir s‟imposer, savoir être toujours être au-dessus des
querelles subalternes. L‟instauration d‟une discipline pour tous les membres de l‟équipe est
une chose primordiale, mais pour exiger la rigueur et la ponctualité des autres, le patron
doit avant tout donner l‟exemple.
Personnellement je dis toujours aux autres : je sais qu‟il vous arrivera un jour où vous
serez fatigué après une nuit de garde ou une longue journée de travail, voilà qu'un malade
arrive. Vous aurez envie de lui dire « c‟est trop tard, la consultation est terminée ». Pensez
alors qu‟il s‟agit de votre père ou frère et qui vient de loin, auriez-vous le courage de le
renvoyer ? Vous aurez alors tort de le faire aux autres.

Propos recueillis par Hajer AJROUDI

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 Pr Brahim EL GHARBI

Dr Brahim Gharbi : Une vie au service des autres Leaders

Une grande figure de la médecine n‟est plus. Brahim Gharbi, l‟un des pionniers de la
pneumo-phtisiologie, s‟est éteint lundi 12 février à l‟aube à l‟âge de 97 ans. Premier dans
beaucoup de choses, pionnier dans bien des domaines, homme à plusieurs vies, aimant les
gens et aimé par eux. Tout cela peut résumer la vie du Professeur Brahim Gharbi. Premier
de son village, Kélibia, à obtenir son certificat d‟études primaires, premier bachelier et aussi
premier médecin de la zone allant de Korba à El-Haouaria, il n‟était pas peu fier d‟avoir été à
la hauteur des attentes de son père. Pionnier de la lutte anti-tuberculose, il a été de tous les
combats contre cette maladie gravissime à l‟époque, maladie de la misère et des mauvaises
conditions de vie.

Il a été l‟un des pionniers de la tunisification de l‟ordre des médecins, l‟un des fondateurs de
la faculté de Médecine de Tunis. Il a été associé à l‟aventure du Croissant-Rouge tunisien
depuis sa création en 1956. Puisqu‟il en a été le président jusqu‟à la fin de sa vie. Premier
maire de Kélibia, il a fait d‟un petit village, au fin fond de la Dakhla, une ville où il fait bon
vivre. Aimant les gens puisque gagner de l‟argent n‟a jamais été une finalité pour lui, ceux-là
le lui rendaient bien. Sa plus grande satisfaction, c‟est sa famille, c‟était un père, un grand-
père et un arrière-grand-père heureux. Il était resté amoureux de sa femme et le lui
avait avoué en public en la remerciant d‟avoir été là pour prendre soin de la famille quand
lui se consacrait à ses patients et à ses nombreuses occupations. Fidèle en amitié, il
cachait sous sa bonhomie une rigueur et une recherche de la perfection à toute épreuve.

Premier bachelier de sa région

Quand Brahim ben Ali Gharbi naquit le 19 décembre 1920, Kélibia n‟était qu‟un
bourg perdu au fin fond de Dakhlet Maaouine, appelé ainsi en hommage au saint patron de
la région, Sidi Maaouia Charef . Rien ne distinguait le petit village avec ses maisons arabes, ses
minuscules boutiques et ses rares mosquées de toutes les contrées situées dans cette zone.
La misère était à tout bout de rue même si les gens étaient durs au labeur.
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 Pr Brahim EL GHARBI

Pourtant, la famille est aisée. Le grand- père était propriétaire terrien et possédait des
centaines d‟hectares dans une région où chaque mètre carré de terre compte. Le père avait
fait des études à la Mosquée Zitouna, ce qui était un must à l‟époque. Même ruiné, Ali
Gharbi pensait à l‟avenir de ses fils, de Brahim particulièrement, qui donnait déjà des signes
d‟un éveil exceptionnel. Que faire ? L‟inscrire dans l‟unique école franco-arabe du village.
Mais celle-ci est plutôt française qu‟arabe. Ses élèves français et italiens réussissaient mais les
Arabes s‟arrêtaient avant la sixième et aucun n‟avait jusque-là obtenu le certificat d‟études
primaires, le sésame qui sauvait son détenteur du service militaire dans l‟armée du
colonisateur. Alors comme il avait des connaissances à Tunis (la famille Kahia avec laquelle il
était en affaires), il décida d‟envoyer son fils à Tunis. C‟est donc à l‟école franco-arabe de
Dar Jeld à la Kasbah tout juste devant Dar Bey, l‟actuel palais du gouvernement, que Brahim
Gharbi fit toutes ses études primaires. Ayant réussi son examen sixième et son certificat
d‟études primaires au grand bonheur de son père, il passa au Lycée Carnot pour ses études
secondaires couronnées par le baccalauréat qu‟il avait obtenu en 1940. Avec fierté, Brahim
Gharbi disait qu‟il était le premier bachelier de toute la région allant de Korba jusqu‟à El-
Haouaria. Une fierté non dissimulée, pas pour lui-même mais pour son père qui était à
l‟origine de ce succès.

La médecine en sacerdoce

On était alors en pleine guerre et le tout jeune Brahim ne voulait pas s‟arrêter en si bon
chemin. Son père non plus. La famille n‟a plus de grands moyens, des soucis financiers ont
mis fin à son aisance. Il pensait demander un prêt d‟honneur que l‟administration coloniale
octroyait aux élèves méritants. Un prêt remboursable bien sûr, même si la plupart oublient
de le faire. Il s‟en était ouvert à son grand frère «Sidi Tahar» (Brahim Gharbi continuait à
appeler ainsi son grand frère depuis longtemps décédé par déférence et respect), qui après
l‟avoir questionné lui dit cette réponse cinglante : «Tu te vois tendre la main pour demander
l‟aumône aux Roumis ! Jamais de la vie, je ne te laisserai pas faire».

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 Pr Brahim EL GHARBI

Le sujet n‟a plus été abordé et tout au long de ses études universitaires à Alger (où il avait
fait son année préparatoire de médecine car il était dangereux de traverser la Méditerranée)
ni à Paris où il avait poursuivi ses études de médecine jusqu‟à la spécialité en pneumo-
phtisiologie, Brahim, pris sous l‟aile de son frère aîné, n‟avait manqué de rien. En arrivant à La
Goulette, il eut même la surprise de trouver une voiture acquise à son intention par Hadj
Tahar Gharbi.

Pourquoi avoir choisi la pneumo-phtisiologie ? A cette question, le visage de Brahim Gharbi


s‟illuminait, même les rides accumulées par l‟âge s‟estompaient. Pour lui la question ne s‟était
jamais posée car dès le départ, il avait considéré ce choix comme un sacerdoce. En faisant le
choix de devenir médecin, Brahim Gharbi savait qu‟il allait faire don de sa vie à ses
semblables. Il se mettait au service de ses contemporains, sans autre forme de procès. Les
maladies des poumons, la tuberculose en tête, étaient à l‟époque le fléau numéro 1, la cause
principale de la mortalité des hommes et des femmes. C‟était la maladie de la misère, du
dénuement, de la malnutrition. En plus, elle faisait partie des maladies contagieuses.
Le nombre de personnes atteintes croissait à vue d‟œil en raison de la promiscuité (les gens
s‟entassaient dans des chambres exiguës non aérées) et des conditions d‟hygiène
lamentables. A l‟époque, se rappelait-il, l‟Hôpital français, baptisé à l‟indépendance Hôpital
Charles-Nicolle, comptait un service de chirurgie, un service de médecine générale mais
quatre services de pneumo-phtisiologie.

Pionnier de la lutte anti-tuberculose

En rentrant à Tunis, fort de ses compétences qui valaient sinon dépassaient celles de ses
confrères français, Brahim Gharbi ne voulait à aucun prix être réduit à devenir le médecin
des «indigènes». Il voulait certes faire de l‟hospitalier, car telle était sa vocation, mais il
préférait le faire dans un grand hôpital. C‟est pourquoi il avait été quelque peu vexé, quand
Driss Guiga, le chef de cabinet du ministre de la Santé de l‟époque, Dr Hamadi Ben Salem,
gendre et médecin du Bey, lui proposa - on était en 1951 - de le nommer à l‟Hôpital des
maladies pulmonaires installé dans l‟enceinte d‟un palais beylical à Ksar Saïd. Il refusa net
avant de revenir à de meilleurs sentiments en rencontrant le directeur de l‟établissement.
L‟hôpital portait le nom du souverain de l‟époque, Sidi Lamine 1er. Le Bey régnant venait
souvent inspecter les lieux et descendait jusqu‟aux cuisines, se rappelait Brahim Gharbi.
Après la proclamation de la République, l‟hôpital sera rebaptisé du nom d‟Aboul-Kacem
Chebbi, le poète tunisien mort très jeune de la tuberculose précisément. Il devait y rester
jusqu‟en 1960. Chef de service des hôpitaux depuis 1955, Brahim Gharbi fut transféré à
Charles-Nicolle. Il officiait en même temps à l‟Hôpital militaire car à l‟époque, il n‟y avait pas
assez de médecins officiers de l‟armée pour prendre en charge cet établissement situé à
l‟époque à El Omrane. On lui confia en même temps la responsabilité de créer l‟Hôpital de
pneumo-phtisiologie de l‟Ariana.

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 Pr Brahim EL GHARBI

Ce qu‟il fit entre 1958 et 1960. En 1964, il retournera à cet hôpital en tant que médecin-
directeur. Il va y rester jusqu‟en 1985. C‟est lui qui le baptisera du nom du Dr Abderrahman
Mami, ce médecin tunisien patriote, pneumo-phtisiologue lui aussi, tué sous les balles
de l‟organisation terroriste «la Main rouge» devant chez lui à La Marsa en juillet 1954,
quelques jours avant la reconnaissance par la France de l‟autonomie interne de notre pays.
Pionnier de la lutte antituberculeuse en Tunisie, Brahim Gharbi fut de tous les combats
menés contre cette maladie. Ainsi il prit part à l‟organisation de la lutte anti-tuberculose
dès 1956. Il contribua au Projet de Djebel Lahmar avec le concours de l‟Organisation
mondiale de la santé (OMS) pour la formation du personnel en vue de la prise en charge des
tuberculeux. Il devait assurer le démarrage de la lutte anti-tuberculose en Tunisie au moyen
du diagnostic par radiographie et vaccination par le BCG en 1958. Le projet débuta par le
gouvernorat de Sousse, avant d‟être étendu à l‟ensemble du pays.

En 1967, il veillera à la création d‟un laboratoire spécialisé pour la lutte antituberculeuse et


pour le dépistage bacilloscopique. Le projet, mené en collaboration avec l‟Union
internationale contre la tuberculose (Uict) et la société de lutte antituberculeuse de l‟Alaska
à partir de 70, concernera au départ les gouvernorats du Kef et de Sfax et sera étendu à
toute la Tunisie. On lui doit aussi de nombreux travaux scientifiques sur la tuberculose, le
kyste hydatique, le cancer du poumon, l‟asthme, la bronchite chronique, les
pneumoconioses et d‟autres maladies broncho-pulmonaires par des articles originaux et la
direction de thèses.Toutes ces activités lui ont assuré un rayonnement international certain.
C‟est ainsi qu‟il fut élu, dès les années 60, membre de l‟Union internationale contre la
tuberculose (Uict) ainsi que membre de la commission scientifique pour les maladies
respiratoires de l‟Uict. En 1984, il devint président de la région Afrique de l‟Uict.Il fut
également président du comité antitabac de la Ligue nationale contre la tuberculose et les
maladies respiratoires.

Homme orchestre Mais Brahim Gharbi ne s‟intéressait pas qu‟à sa spécialité. C‟était un
homme orchestre, un homme qui en valait plusieurs. Il était l‟un des fondateurs de la faculté
de Médecine de Tunis lorsque celle-ci fut créée. Il se rappelait qu‟avec certains de ses
confrères, les regrettés Drs Zouheïr Essafi et Slaïem Ammar entre autres, il a dû se
déplacer en France pour obtenir son agrégation en médecine, ce qui l‟habilitera à enseigner
dans cette faculté. Il siègera au conseil de la faculté de médecine de Tunis de 1975 à 1985 Il
sera l‟élément moteur de la tunisification de l‟Ordre national des médecins. Secrétaire
général du Conseil de l‟ordre à l‟aube de l‟indépendance en 1956, il y restera de longues
années avant d‟en devenir le président de 1969 à 1976. Il fut nommé à la fin de sa longue vie
président honoraire. On fera appel à lui pour la création du Croissant-Rouge tunisien. Il
répondit présent.

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 Pr Brahim EL GHARBI

Membre fondateur du Croissant-Rouge tunisien en 1956, il sera son vice-président en 1966.


Il en présidera les destinées jusqu‟à la fin de sa vie. Fils de la cité, il n‟est pas étrange que
Brahim Gharbi s‟intéressât aussi aux affaires publiques. C‟est ainsi qu‟il fut le fondateur et le
premier président de la municipalité de Kélibia au début des années 1960. D‟un village
comptant moins de cinq mille habitants, il fit une véritable ville où il fait bon vivre. C‟est
sous son autorité que des bâtiments tels que la maison de la culture en plein centre furent
construits. Il perça avenues et rues, asphalta les routes et installa le premier réseau
d‟assainissement. Les Kélibiens qui l‟ont connu maire sont encore nostalgiques de cette
période où Si Brahim, comme ils aiment l‟appeler, géra les affaires de la cité en bon père de
famille. «Je n‟aurais pas réussi sans l‟aide de deux hommes maintenant disparus» et auxquels
il tenait à rendre un vibrant hommage, nous dit-il quelque temps avant sa disparition avec
une émotion dans la voix : Si Mahmoud Lengliz, un enseignant émérite, son ami le plus
proche et le compagnon des bons et des mauvais moments, et Sidi Maaouia Ben Alaya, qu‟il
appelle ainsi respectueusement parce que son aïeul était le saint patron de la ville, Sidi
Ahmed Ben Hamouda.

Hommage à BourguibaLa famille Gharbi est connue en politique d‟être plutôt « Vieux
Destour », car l‟un de ses patriarches, feu Abderrahman Gharbi, était proche de
Mohieddine Klibi, dont le grand-père, Ben Romdhane, était de Kélibia et qui était devenu
numéro1 du Vieux Destour après le départ en exil de son fondateur, Abdelaziz Thaalbi. Mais
Brahim Gharbi tenait toujours à rendre l‟hommage le plus fort au plus illustre de ses
contemporains, le Président Habib Bourguiba. «Dès les années 1930, alors que j‟étais enfant,
je participais aux manifestations de Bab Souika, non loin de mon école de Dar Jeld, réclamant
l‟indépendance du pays dans le sillage des leaders de l‟époque dont Bourguiba », nous disait-
il. Il rappelait que le «Combattant suprême» venait souvent à Kélibia et y passait parfois
plusieurs jours dans la villa que possédait sa femme Wassila à El-Mansourah et là nous
allions lui rendre visite et il nous recevait bien», se rappelait-il. Bourguiba, c‟était pour lui
celui qui a fait de la santé publique l‟une des priorités de sa politique. «C‟est grâce à lui que
nous avons pu éradiquer les maladies alors endémiques comme la tuberculose», disait le
défunt qui avait tenu à rendre un hommage public au père de l‟indépendance lors de la
cérémonie organisée en son honneur à Kélibia et au cours de laquelle une avenue Brahim
Gharbi avait été inaugurée en plein milieu de la ville en sa présence.

M. Brahim Gharbi était aussi féru de sport. Outre le Club Olympique de Kélibia où le volley-
ball est roi et qu‟il avait soutenu de toutes ses forces, il était un supporter invétéré de
l‟Espérance Sportive de Tunis. Lorsqu‟il était maire de la ville, on se souvient de lui arrivant
de Tunis dans sa petite Renault 4L blanche le samedi en début d‟après-midi directement
devant le siège de la municipalité pour régler les affaires de ses administrés. Le dimanche, il
repassait là pour régler les dernières affaires avant de repartir vers la capitale afin d‟être là-
bas pour le début de la rencontre de l‟Espérance qu‟il ne ratait pour rien au monde.
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 Pr Brahim EL GHARBI

Mais il n‟était pas un supporter fanatisé bien qu‟il n‟aimât point que son équipe perde. Il fut
membre et président du Comité des sages de l‟EST. Son attachement à l‟esprit sportif fit qu‟il
fut désigné dans le passé président du Comité de recours, à l‟époque l‟instance la plus élevée
pour trancher les différends sportifs et dont les décisions étaient sans appel.

L’argent, il n’en avait que faire Brahim Gharbi était de la génération des médecins qui
sont devenus riches, parfois immensément riches. Mais lui n‟a jamais fait de l‟argent la finalité
de sa vie. Bien au contraire, il a choisi de travailler à l‟hôpital à plein temps, se contentant de
son salaire. Même à son cabinet de la rue d‟Espagne, il y recevait ses patients et ne faisait
jamais payer les nécessiteux. Les Kélibiens, non seulement ils ne payaient rien mais ils
recevaient leurs médicaments gratis et parfois de quoi payer le louage pour rentrer dans leur
ville. «J‟étais d‟une famille où on était „‟rassasiés‟‟, alors l‟argent ça va, ça vient mais ce n‟était
pas le plus important. Ce ne sont que les „‟affamés‟‟ qui en font la finalité de leur existence»,
disait-il pour expliquer le peu d‟intérêt qu‟il avait pour l‟argent. Les prix et les distinctions,
il en avait accumulé durant sa vie, les décorations et les médailles aussi. Le prix dont il est le
plus fier, c‟est le Prix Bourguiba de médecine qu‟il avait reçu des mains du fondateur de la
Tunisie moderne en 1983.Mais il avouait qu‟il n‟aurait pas réussi toutes ses vies sans une
personne qui lui était chère, son épouse Souad née Ben Achour. Elle est le point d‟ancrage
de son foyer, le «roc» sur lequel il s‟était toujours appuyé. Elle lui a permis de mener ses
différentes carrières en prenant soin de la famille qu‟elle a fondée avec lui. En public, il lui
avait avoué tout l‟amour qu‟il lui portait. Il lui avait demandé de lui pardonner d‟avoir été
absent, ce qui l‟a obligée de s‟occuper pratiquement toute seule du foyer. Ce dont il était le
plus fier, ce sont les enfants qu‟elle lui a donnés. Les deux aînés ont choisi de faire médecine
comme leur père. Azza est professeur et chef du service de pédiatrie à l‟hôpital des enfants
Béchir-Hamza à Bab Saadoun. Riadh a choisi la libre pratique en radiologie. Mouna et
M‟hamed ont choisi d‟autres voies. «Barhoum», comme l‟appelaient affectueusement les
siens, fut jusqu‟au bout un heureux père, grand-père et arrière-grand-père et il le montrait.
Le plus proche reste Zouhaier Sammoud, le fils aîné d‟Azza, son premier petit-fils. C‟est
lui qui l‟avait prénommé en souvenir du Pr Zouhaier Essafi, premier doyen de la faculté de
Médecine parti trop tôt, victime d‟un accident de la route. Pour ses petits-enfants, ce
n‟était pas seulement le papy gâteau que tout le monde aimerait avoir, c‟était aussi le
confident à qui on disait tout, même ses peines de cœur. Pour ses petites-filles, c‟est son avis
qui comptait le plus lorsqu‟il s‟agit de trouver l‟amour de leur vie. Jusqu‟à un âge avancé, il
avait gardé une mémoire vive, une lucidité à toute épreuve. Avant d‟être diminué par la
maladie, il avait continué à mener sa vie le plus naturellement du monde, conduisant tout
seul sa voiture, se mêlant aux gens, s‟attablant au café de sa ville pour mener de nostalgiques
conversations. Fidèle en amitié, rigoureux au travail.

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 Pr Brahim EL GHARBI

Fidèle en amitié, il a toujours cultivé cette valeur suprême. Ainsi avec ses congénères
médecins ou pas, il avait créé avec le Pr Saïd Mestiri, également disparu, le «Club du lundi»
où ils se réunissaient chez ce dernier à La Marsa pour parler de tout et de rien. A Kélibia, il
retrouvait avec plaisir ses concitoyens et ses amis les plus proches dont Si Mahmoud Lengliz,
un éducateur né maintenant disparu.
Sous sa bonhomie coutumière, l‟homme souriant, toujours affable, cachait en fait, selon ses
disciples, une grande rigueur et une recherche de la perfection à toute épreuve. Il avait la
conviction qu‟une remarque acérée avec le sourire valait mieux et plus que la colère la plus
outrancière.

On sentait ancré au plus profond de lui l‟amour que ses contemporains lui vouaient et cela
faisait aussi sa fierté et plaisir à voir. De son vivant, il ne faisait pas deux pas sans qu‟on
l‟arrêtât pour le saluer et l‟embrasser. Il s‟y pliait de bonne grâce. Quel effet cela vous fait-il
de ressentir l‟amour des autres ? lui avait-on demandé. Il esquissait un large sourire qui
voulait tout dire. Mais il n‟oubliait pas de mentionner que c‟est son éducation qui avait fait
de lui ce qu‟il était devenu. Il disait qu‟il était d‟une famille où il n‟avait jamais manqué de rien
même si elle n‟était pas riche. L‟argent, il n‟en avait pas fait la finalité de sa vie et il se
sentait un privilégié rien que pour ça. La médecine était pour lui un sacerdoce. Soigner les
autres sans rien leur demander puisqu‟il lui arrivait de leur donner de sa
poche, c‟était pour lui le plus grand des bonheurs. «Je sens l‟amour des gens et leur
reconnaissance. Que demander de plus ?», ajoutait-il dans une litote.
Paix à son âme.

Raouf Ben Rejeb

 Page 43
‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫السيد محمد الهادي التريكي‬

‫فقدنا في األياـ القػليلة الماضية احد أعمدة الطب في تونس والعالم العربي االستاذ الدكتور ابراىيم الغربي‬
‫الذي رحل الي عالم أفضل سينعم فيو بإذف اهلل بفراديس الجناف‪.....‬تعرفت علي العزيز الراحل سنة ‪ 1968‬لما‬
‫عيدت الي التلفزة الوطنية في بداية خطواتيا انتاج برنامج صحي اسبوعي ‪/‬مع الطبيب‪ /‬ثم تم باإلضافة الي ذلك‬
‫انتاج برنامج اكبر شيري ملفػات صحية باإلضافة الي البرنامج االذاعي االسبوعي الوقػاية خير من العبلج‪ /‬وكاف‬
‫سي ابراىيم آنذاؾ رئيس عمادة األطباء ومدير مستشفيي اريانة لؤلمراض الصدرية ورئيس جمعية اليبلؿ األحمر‬
‫ومن مشجعي جمعيتي المفضلة الترجي الرياضي التونسي لكرة القدـ ‪ .‬فكاف ال بد من االستفػادة من تجربتو‬
‫ونصائحو الثمينة‪!...‬كاف بمثابة األخ األكبر والصديق‪ ..‬كاف يشرفنا في استديو ىات اإلذاعة والتلفزة ليقدـ‬
‫للسادة النظارة والمستمعين النصائح الطبية والعبلجية ويركز دائما علي الجانب الوقػائي ‪...‬كاف رحمو اهلل يقدـ‬
‫بياناتو بأسلوب شيق وجدية وكفػاءة مطلقة تجد استحساف الناس‪ .‬واذكر ألستاذ ابراىيم الغربي وقوفو لمساندة‬
‫مؤسسات اإلذاعة والتلفزة لما حاوؿ آنذاؾ وزير الصحة السيد فؤاد المبزع الطلب بإيقػاؼ البرامج الصحية‬
‫بالتلفزيوف واإلذاعة بدعوي االشيار للسلك الطبي‪ ،‬فكانت عمادة األطباء واقفة الي جانبنا باعتبارنا ال نذكر‬
‫اسماء األطباء بل كنّػا نذكر االسم االوؿ للطبيب اذا كاف يعمل بنظاـ الوقت الكامل في القطاع العمومي‪!....‬‬
‫وكنا نحترـ االتفػاؽ الذي كاف بين المؤسسة وعمادة األطباء ‪.....‬نذكر لسي ابراىيم ىذه المواقف البطولية‬
‫والرجولية‪ .‬مما جعل وزير الصحة يقتنع ويتراجع ويوجو رسالة شكر وتقدير ويعتبر اف ىذا العمل مساىمة في‬
‫توعية وتثقيف المواطن صحيا !سي ابراىيم كاف رجبل فذا تجالسو لساعات فػبل تمل من سماع صوتو وتنبير‬
‫بأفكاره النيرة ودماثة اخبلقو وابتساماتو العريضة المشرقة التي تنفذ الي القػلوب ! فقدنا الرجل العالم الذي‬
‫ضحي بالنفس والنفيس لمعالجة المرضي والتخفيف من آالميم وال ننسي الحمبلت القومية التي كاف يشرؼ علييا‬
‫لمقػاومة بعض األمراض واآلفػات كمرض السل مثبل ‪،‬وغيرىا من األنشطة االنسانية األخرى باليبلؿ األحمر التونسي‬
‫وكذلك مساىمتو الفعالة في بعث ودعم المستشفى لؤلمراض الصدرية بأريانة ‪ !......‬رحل عنا سي ابراىيم العالم‬
‫والطبيب الماىر والرياضي الشغوؼ بحب الترجي الرياضي التونسي ‪...‬أنا واثق ومتأكد اف مخيلتنا ستسجل‬
‫وتنحت صورتو المشرقة في اذىاننا ووجداننا وسيبقي دائما معنا‪ .‬عزاءي لنا جميعا وبالخصوص الي ابنو البار‬
‫الدكتور رياض الغربي والي االستاذة الفػاضلة الدكتورة عزت والي كل أفراد أسرتو الصغيرة والكبيرة واساؿ‬
‫اهلل اف يسكنو فراديس جنانو‬
‫محمد اليادي التريكي‬

‫‪ Page 44‬‬


 Pr Brahim EL GHARBI

 Page 45
‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫صاحب الغلٌون‬
‫اف ِملَْء النُّ َيى َو ِملَْء ا ْل ُعيُوف‬
‫ك َ‬ ‫اي ا ْل ُمبَكِّرِ ا ْل َم ْي ُم ِ‬
‫وفِِ *** َ‬ ‫ِ ِ‬
‫في صبَػ َ‬
‫وف‬ ‫اب ُحْل َو ا ْل ُم َحيػَّا*** َزادَ ُح ْسنًػا بِا ْل َحاِج ِ‬
‫ب ا ْل َمقْ ُر ِ‬ ‫ض الشَّبَػ ِ‬
‫اف غَ َّ‬
‫ك َ‬‫َ‬

‫يي ْم*** ِم ْثػلَ لَ ْيػلَى بِقَْي ِس َيا المجػنُوِف‬


‫حولَو أَْلف صاِح ٍب ىاـ فِ ِ‬
‫ََ‬ ‫َْ ُ ُ َ‬
‫اف فِي ا ْل ِع ْشرِ ِ‬
‫ين‬ ‫ك َ‬‫ير َح ِميمٌ *** لَ ْم يَدَ ْعوُ ُمذْ َ‬‫ولَوُ صاِح ِ‬
‫ب أَث ٌ‬
‫َ َ ٌ‬
‫ِ‬
‫َسفَػارِ خَ ْي ُر قٍَر ِ‬
‫ين‬ ‫فَ ْي َو فِي اللَّْيػ ِل َوالنَّ َيارِ َرفِ ٌ‬
‫يق*** َو ْى َو ع ْندَ األ ْ‬
‫كنُ ِ‬
‫وف‬ ‫الج ْو َى ٍر ا ْل َم ْ‬
‫ك َ‬ ‫اىى َ‬
‫ضَ‬ ‫اعتِنَػائِِو َوبُِح ٍّ‬
‫ب *** الَ يُ َ‬ ‫خَصَّوُ بِ ْ‬
‫ك ٍن ر ِ‬
‫ك ِ‬
‫ين‬ ‫‪ .1‬ثُمَّ عَادَاهُ فَ ْجآةً َو َرَماهُ *** بَ ْعدَ طُوِؿ َ‬
‫اليوى بُِر ْ َ‬
‫العدوِّ اللَّ ِ‬
‫عين‬ ‫غير ُ‬‫يتنكر *** لخلي ٍػل َ‬
‫ْ‬ ‫لَ ْم يَخُ ْن صاحبًػا ولم‬

‫عدوِّا *** يتمنى لو الفػَنَػا كلَّحيػ ِ‬


‫ػن‬ ‫ِ‬
‫للصديق ُ‬ ‫صار‬
‫ػلقد َ‬
‫ف ْ‬
‫غير ِ‬
‫أمين‬ ‫ِ‬ ‫ٍ‬
‫الناس أف يُػبلقػُػوا بحزـ*** ذلك الخلِّ فيو ُ‬
‫ودعا َ‬
‫الغليُ ِ‬
‫وف‬ ‫ِ‬
‫بصاحب ُ‬ ‫عدوَّ من كاف يُدعى*** ِم ْن قديٍم‬
‫ىل عرفتم ُ‬
‫تنجػُوا ِمن التَّ ْدخي ػ ِ‬
‫ػن‬ ‫ػاتبعوهُ ْ‬
‫رفيق *** ف ْ‬ ‫إِنَّو ُ‬
‫التبغ وىو شر ِ‬

‫نورالدين صمود‬

‫‪ Page 46‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫الذي ال ٌزال ٌحٌا فً قلوب الجمٌع‬


‫****‬
‫ػلوب‬
‫يمت من كاف يحيا في الق ْ‬ ‫تغيب*لم ْ‬
‫ْ‬ ‫أييا الراحػلُ عنػّا لن‬
‫جيب‬ ‫ٍ‬
‫كيػف تَ ْنػأى عن قػلوبٍِ ُح ْزتَيا*دوف أف تدعوؾ قد كنت تػُ ْ‬
‫ػؤوب‬
‫ػبَِِّ من منبػعو*وبو قػد كنت تمضي وت ْ‬ ‫ػيلتَِ الط َ‬
‫ونَ َ‬
‫ػنوب‬
‫شَِماال وج ْ‬
‫ي َ‬‫الس ْػع ِ‬
‫ػب ّ‬‫ت بَيا*دائ َ‬
‫ك َػرةُ األرض التي ُجػْل َ‬‫ُ‬
‫ػيب‬
‫ػتَِ ليػا خي َػر طب ْ‬
‫الطب في أرجػائيا*ولػقد كن َ‬‫َّ‬ ‫ونشرتَِ‬
‫َ‬
‫لحبيب‬
‫ْ‬ ‫الي َػوى نػادى حبيػب‬‫ب كما*في َ‬ ‫ىتفت باسمك في الطِّ ِّ‬
‫ْ‬
‫ػلوب‬
‫ػتَِ نبضػًا للق ْ‬‫أرجع َ‬
‫باليبلؿ األحمر القػاني الدّما*طػالمػا ْ‬
‫ػيب‬ ‫ِ‬
‫ػلب بوثػْب ودب ٌ‬ ‫وقد*أيػقػَظَ الق َ‬
‫ْ‬ ‫تَِ نبضا في الشرايين‬‫ص ْر َ‬
‫ػذوب‬
‫ػلب بعزـ ثابت*بعد ما قد كاد في الصدر ي ْ‬ ‫وانػبرى الق ُ‬
‫ثوب‬
‫وو ْ‬ ‫ؼ ُ‬ ‫أييػا الساكػن في أعماقِػنا*ولو في الصدر ع ْػز ٌ‬
‫أف تؤوب‬ ‫ػد إلػييا إنّيا مػفػتػوحة*وىي ترجو منك دوما ْ‬ ‫عُػ ْ‬
‫الغريب‬
‫ْ‬ ‫عدت ليا*مثلػما يَرِجع لؤلىل‬
‫يا ابن ىذي األرض قد َ‬
‫ػوب‬
‫ػبلـ الغػُػي ْ‬
‫ػاؾَِ اهللُ ع ُ‬ ‫رِحػػمَ اللػوُ (ع ػلػيػِّػا ُ‬
‫وم ػنػَى)*ورعػ َ‬
‫نور الدين صمود‬

‫‪ Page 47‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫هللا أكبر هللا أكبر هللا أكبر‬


‫ال حول وال قوّ ة اال باهلل‬

‫وإ ّنا هلل وإ ّنا إلٌه راجعون‬

‫تأبين االستاذ عبداللطيف شابو ( ‪ 13‬فيفري ‪) 2018‬‬

‫بالصالحين ⃰ واجعل لي لساف صدؽ في اآلخرين ⃰ واجعلني من ورثة جنّة النّعيم"‬


‫"ربّي ىب لي حكما والحقني ّ‬
‫[سورة الشعراء ‪]85-83‬‬

‫أبناء وأحبّػاء سي ابراىيم‬

‫مع كل الشرؼ الذي ينالني لتأبين أبي سي ابراىيم أقوؿ لكم ‪ :‬ىل تكفي الكلمات الختزاؿ حياة سي ابراىيم؟‬

‫إلى مدينة قػليبية وربوعيا ‪...‬‬

‫تعود زيارتك طيلة حياتو في كل أسبوع‪ ،‬بل لئلقػامة‬


‫ىا ىو ابنك البار يعود إليك‪ ،‬ال ليوـ السبت واالحد كما ّ‬
‫والخبلف‪.‬‬
‫الدّائمة في ترابك بجانب األىل ّ‬
‫انطلقت مسيرة سي ابراىيم وىو في سن الثانية والثبلثين (‪ )32‬إثر عودتو من باريس بمباشرة عملو بمستشفى‬
‫األوؿ لؤلمراض الصدريّة بباردو (أبو القػاسم الشابي فيما بعد) كطبيب مقيم مختص في األمراض الصدريّة‬
‫األمين ّ‬
‫ثم كمساعد رئيس قسم ثمّ كرئيس قسم منذ ‪.1955‬‬

‫وفي سنة ‪ 1960‬انتقػل إلى مستشفى شارؿ نيكوؿ مع االشراؼ على قسم االمراض الصدرية بالمستشفى‬
‫العسكري أيضا من ‪ 1959‬إلى ‪.1969‬‬

‫ثمّ عمل كمدير لمعيد أريانة لؤلمراض الصدرية من ‪ 1964‬إلى ‪ 1985‬وقد باشر التدريس بكلية الطب‬
‫كأستاذ في الطب منذ ‪.1974‬‬

‫كما قػاـ بمئات البحوث العمليّة في األمراض الصدريّة وأطّر المئات من أطروحات الدكتوراه في الطب ونشر‬
‫العديد من المقػاالت العلميّة في المجبلت العلمية التونسية والعالميّة‪ .‬كما نشر كتاب عن التدخين واالمراض‬
‫الناتجة عنو » ‪ « Le tabac et le tabacologie‬وكتاب عن دور التبغ في االقتصاد التونسي ‪« la place‬‬
‫» ‪ de tabac dans l’économie Tunisienne‬كما أسس المجلة العلمية ‪« Les archives‬‬
‫» ‪ de l’Institut de pneumo-phtisiologie‬ومجلة الرئة والقػلب ‪« poumon et cœur » .‬‬

‫‪ Page 48‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫كونو بحمبلت عديدة للتثقيف الصحي والوقػاية عبر وسائل االعبلـ‬


‫وقػاـ سي ابراىيم مع الفريق العلمي الذي ّ‬
‫بأنواعيا‪ .‬وقد ناضل سي ابراىيم في الجمعيات العلميّة واالجتماعيّة حيث أسّس مع ثلّة من الوطنيّين ‪:‬‬

‫السل واالمراض الصدريّة‬


‫‪-‬الرابطة الوطنية لمقػاومة ّ‬

‫‪-‬منظمة اليبلؿ االحمر التونسي‬

‫‪-‬الجمعية التونسية لؤلمراض الصدرية‬

‫أسس بيا مدرسة الصيد البحري وترأس عمادة األطبّػاء ثم أصبح رئيسا شرفيّػا ليا‪.‬‬
‫كما ترأس بلدية قػليبية والتي ّ‬

‫وقد ناؿ العديد من األوسمة والتكريم والجوائز العلميّة أىميا ‪:‬‬

‫‪ -‬وساـ معركة بنزرت ‪1961‬‬

‫‪-‬وساـ االستحقػاؽ الثقػافي‬

‫‪-‬وساـ الصحة‬

‫‪-‬وساـ استحقػاؽ الكشافة الوطنية‬

‫‪-‬وساـ استحقػاؽ التربية‬

‫‪-‬وساـ عمادة االطباء‬

‫‪-‬وساـ الشغل‬

‫‪-‬ميدالية حقوؽ االنساف سنة ‪2000‬‬

‫‪-‬ميدالية الروح الرياضية‬

‫‪-‬ميدالية الصليب االحمر الفنزويلي‬

‫‪-‬جائزة بورقيبة للطب سنة ‪1984‬‬

‫‪-‬جائزة الجمعيّة العربيّة للطب سنة ‪1993‬‬

‫‪-‬وساـ االستقػبلؿ‬

‫‪-‬وساـ الجميورية‬
‫‪ Page 49‬‬
‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫وتحمل المسؤوليات العديدة في جمعيّة التّرجي الرياضي التّونسي‪ ،‬كما كاف رئيسا للّجنة‬
‫مشجعا للرياضة ّ‬
‫كما كاف ّ‬
‫الحكماء‪ .‬وكاف سي ابراىيم نقػابيا مستميتا في الدفػاع عن حقوؽ االطباء مع الدكتور الياشمي العياري عندما‬
‫كاف كاتبا عاما لنقػابة األطباء حتى وقع حلّيا من طرؼ السّلطة في أواخر الخمسينات‪.‬‬
‫وحتى عندما أصبح الكاتب العاـ لعمادة االطباء ثم رئيسا ليا‪ ،‬فقد واصل النضاؿ النقػابي في وقت كاف يصعب‬
‫فيو التوفيق بين مياـ الدّفػاع عن أخبلقيات المينة وعن الحقوؽ الماديّة في اآلف نفسو كما حدّده القػانوف في‬
‫ذلك الوقت‪.‬‬

‫وحاؿ تسميتو كأستاذ في كليّة الطب‪ ،‬قػاـ بإعداد نُسخ )‪ (polycopiés‬الدروس التي كاف يلقييا على الطلبة‬
‫كرس‬
‫منذ سنة ‪ .1973‬لقد اقترف عمل سي ابراىيم الميني بجانب ىاـ آخر أخذ الوقت الكثير من حياتو‪ ،‬بل ّ‬
‫حياتو كليا لو‪ ،‬أال وىو العمل االنساني الذي كاف الخيط الواصل بين كل أنشطتو‪.‬‬

‫فقد كاف مع ثلة من أبناء تونس األمجاد من مؤسسي اليبلؿ االحمر التونسي سنة ‪.1957‬‬

‫وتطوعيا كما‬
‫وقد ترأس منظمتنا من سنة ‪ 1989‬إلى آخر أيّػاـ حياتو وحافظ على وحدتيا واستقػبلليتيا وحيادىا ّ‬
‫تقتضيو مبادئ الحركة الدولية االنسانية‪ ،‬وكاف آخر كبلمو إلى متطوعي اليبلؿ االحمر التونسي وىو يضع األمانة‬
‫في أيدييم قبل بضعة أياـ من وفػاتو "أوصيكم خيرا باليبلؿ"‬

‫أف ىنالك جانب من نضاؿ سي ابراىيم ال يعرفو الجميع‪ ،‬وىو انخراطو في الحركة الوطنية لتحرير تونس‬
‫كما ّ‬
‫لما كاف سي ابراىيم يقيم بمستشفى باردو‪ ،‬جمعتو صداقة الجوار مع السيد ادريس قيقة وكاف‬
‫واستقػبلليا‪ّ .‬‬
‫انطبلؽ نضالو حيث كاف يتولى مع رئيسو الدكتور الطيب بن عبد اهلل رعاية المقػاومين واخفػاءىم في المستشفى‬
‫مما جعلو ُمستيدفػا حيث وقع تفجير باب منزلو في احدى الليالي في ضاحية باردو‬
‫وامدادىم بالمؤونة والماؿ‪ّ ،‬‬
‫ونجا بأعجوبة بعد دخولو المنزؿ بلحظات قبل االنفجار‪.‬‬

‫وكاف لو في معركة بنزرت وأحداث ساقية سيدي يوسف كمتطوع ومسؤوؿ باليبلؿ االحمر التونسي الدور‬
‫الفعاؿ في تأمين إجبلء الجرحى بالتنسيق مع اللجنة الدولية للصليب االحمر إلى مستشفيات العاصمة مخترقػا خطوط‬
‫ّ‬
‫الخاصة الحاملة لشعار اليبلؿ االحمر التونسي وفي ايصاؿ المساعدات إلى المحاصرين في مدينة‬
‫ّ‬ ‫النار داخل سيارتو‬
‫الجراحين إلى داخل مدينة بنزرت‪ ،‬نذكر منيم الدكتور زىير السافي والدكتور سعيد‬
‫بنزرت وادخاؿ زمبلئو ّ‬
‫المستيري‪.‬‬

‫‪ Page 50‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫تفرغ أكثر للعمل االنساني في اليبلؿ االحمر التونسي في تونس والخارج‪ ،‬عامبل على تأمين‬
‫وفي زمن السلم‪ّ ،‬‬
‫المساعدات االجتماعية للفقراء والمحتاجين في المدف واالرياؼ نذكر منيا مطعم سيدي ابراىيم‪ ،‬مطعم غار‬
‫الدماء‪ ،‬وبرنامج قطرة الحليب والطوابع البردية التي كانت تباع في المدارس‪.‬‬

‫كل ىذا اقترانا مع المساعدة الطبية‪ ،‬حيث قػاد الحمبلت العديدة الجتثاث األمراض التي كانت متفشية في بلدنا‬
‫السل وكاف االنطبلؽ بحملة سوسة والقيرواف والميدية والجبل االحمر مع المنظمة العالمية للصحة‪،‬‬
‫وخاصة مرض ّ‬
‫ّ‬
‫االتحاد الدولي لمقػاومة السل واالمراض الصدرية‪ ،‬الرابطة الوطنية لمقػاومة السل واالمراض الصدرية‪ ،‬جمعية‬
‫مقػاومة السل واالمراض الصدرية بوالية االسكا في الواليات المتحدة‪ .‬ثم كانت حمبلت الكاؼ وصفػاقس‪ .‬حيث‬
‫وقع تركيز أكبر مختبر بيولوجي في افريقيا آنذاؾ للكشف عن مرض السل‪.‬‬

‫وحتى عندما كاف مديرا لمعيد أريانة‪ ،‬فقد واصل االىتماـ بالجيات الداخلية وأشرؼ مع فريق أريانة الذي‬
‫كونو على حمبلت مقػاومة السل في واليات القصرين وباجة وجندوبة وسليانة ‪...‬‬
‫ّ‬

‫وكاف في الستينات يقوـ بالتنقػل بين تونس وسليماف ومنزؿ بوزلفة وقربة ومنزؿ تميم كل يوـ سبت بعد الزواؿ‬
‫ليعالج مرضى السل الذين كانوا ينتظرونو في المستوصفػات والمستشفيات المحليّة‪.‬‬

‫كاف دائما متطوعا ومتأىبا وال ييدأ‪ ،‬فكاف ال يتوانى عن التنقػل على عين المكاف عند حدوث الكوارث وقػاـ‬
‫بتأمين المساعدات واالستجابة لنداءات االستغاثة لبلتحاد الدولي لجمعيات الصليب االحمر واليبلؿ االحمر‬
‫المحملة‬
‫ّ‬ ‫وايصاليا عبر جمعيات اليبلؿ االحمر والصليب االحمر حيث شارؾ في البعثات التونسية مع الطائرات‬
‫باألغذية واألغطية والمبلبس واالدوية واالدوات الصحيّة‪.‬‬

‫مما أمّن‬
‫كما سير على ربط عبلقػات الصداقة والتعاوف العديدة مع الجمعيات االخرى في عدة بلداف من العالم ّ‬
‫لمنظمتنا الرصيد الكبير من االحتراـ والشراكة والدّعم‪.‬‬

‫لتحمل المسؤولية وكلو ثقة‬


‫وكاف في عملو متفتحا على الشباب ومؤمنا بقدراتيم ومراىنا علييم فػأفسح ليم المجاؿ ّ‬
‫في نجاحيم وتحقيقيم االفضل‪.‬‬

‫لقد أعطى سي ابراىيم الكثير وأنيك جسمو في العمل‪ ،‬فساىم من مواقعو العديدة في بناء تونس الحديثة‪.‬‬

‫سي ابراىيم لبّى نداء الواجب والوطن وكاف مثاال للعالم المتواضع محبّػا لمن حولو وساعيا إلسعاد االخرين‪.‬‬

‫‪ Page 51‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫طوع واإلنسانيّة في اآلف نفسو مع الحزـ واالستقػامة والسّخاء‬


‫لقد كاف رجل العلم والثقػافة والرياضة واألخبلؽ والت ّ‬
‫ونكراف الذّات والعطاء بدوف مقػابل وىي خصاؿ قػليبل بل نادرا ما تجتمع في انساف واحد‪ .‬وكاف شعاره دائما «‬
‫» ‪servir et ne pas se servir‬‬

‫سي ابراىيم‪،‬‬

‫أييا الحبيب‪ ،‬أيّيا العزيز‪ ،‬أيّيا األب الحنوف المعلم القػائد والمليم‪ ،‬نم ىانئا مطمئنا وروحك بجوار المقربّين‬
‫وأصحاب اليمين إف شاء اهلل‪.‬‬

‫كونت من األبناء واألحفػاد االطباء والمتطوعين من ىم قػادروف على مواصلة ما قمت بإنجازه‬
‫عزاؤنا أنك ّ‬
‫واالضافة ‪.‬‬

‫كل من عاشروؾ وصاحبوؾ سيعملوف أكيدا على السير على المبادئ التي غرستيا فييم ‪ :‬مبادئ التطوع‬
‫واالنسانية‪.‬‬

‫مما في الكبلـ"‬
‫"إنما ىذا غيض من فيض ولكن ما في القػلوب أوسع ّ‬
‫ّ‬

‫وأما ما ينفع الناس فيمكث في األرض" [الرعد ‪]17‬‬


‫الزبد فيذىب جفػاء ّ‬
‫وأما ّ‬
‫قػاؿ تعالى " ّ‬

‫‪ Page 52‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫تكريم الدكتور إبراهيم الغربي‬


‫مه طرف الدكتىر أحمد الغراب‬

‫هللا أكبر‬ ‫هللا أكبر‬ ‫هللا أكبر‬


‫قد علمنا ببالغ الحسرة واألسى وفػاة صديقنا وأخينا سي إبراىيم الغربي رحمو اهلل‪ ،‬وىو عزيز علينا ولو في قػلوبنا‬
‫مكانة متميزة لما كاف يتحلى بو من الصدؽ واألخبلؽ العالية‪.‬‬
‫حياتو تتلخص في جياد مستمر في غدة ميادين ‪ :‬العلمي والمدني والثقػافي والرياضي‪.‬‬ ‫‪-‬‬
‫لقد عرفتو عندما كنت العبا في صفوؼ الترجي الرياضي وكاف إذاؾ رئيسا مساعدا مع الدكتور‬ ‫‪-‬‬
‫الشاذلي زويتن والدكتور الطاىر الزاوش‪ ,‬وقد شاء القدر أف يجمعنا بع عدة سنوات في ىيأة الحكماء‬
‫للترجي‪ ,‬ومن ذلك الحين كنا دائما باتصاؿ وكاف سي إبراىيم رحمو اهلل يمتاز بالرصانة والذكاء ويرأس الجلسة‬
‫العامة للترجي بكل حفػاوة وكل جرأة ويصحب تدخبلتو بعدة نكت نادرة‪.‬‬
‫‪ Carnot‬ثم شرع في دراسة الطب عاـ في جزائر و‪10‬‬ ‫وقد بدأت حياتو الدراسية في دار الجلد ثم في‬
‫سنوات في باريس وقد تحصل على ‪ Doctorat‬عاـ ‪ 1951‬ثم عاد إلى تونس وشغل في ‪Charles Nicolle‬‬
‫ثم تحصل على لقب رئيس قسم أخصائي في أمراض الصدر وشغل في مستشفى قسم أخصائي في أمراض الصدر‬
‫وشغل في مستشفى أريانة من سنة ‪ 64‬إلى سنة ‪ 85‬وفي نفس الوقت شغل كأستاذ في كلية الطب بتونس‪.‬‬
‫وقد كتب كثيرا على مرض السل وسمي عضوا في الييأة العالمية لمقػاومة السل‪.‬‬
‫وكاف سي ابراىيم رحمو اهلل عضوا مؤسسا لليبلؿ األحمر التونسي وعضوا في اللجنة العليا لحقوؽ اإلنساف وفي نفس‬
‫الوقت رئيس عمادة األطباء‪.‬‬
‫وقد تحصل طيلة حياتو على عدة جواءز طبية‪.‬‬ ‫‪-‬‬
‫أييا األخ العزيز ىا أنا أكرمك وىا نحن األصدقػاء واألقػارب نودعك وكلنا واثقوف بأنك لم تمت وستبقى‬ ‫‪-‬‬

‫طيلة حياتنا في قػلوبنا وأذىاننا وبياذه المناسبة األليمة يدعو اهلل أف يتغمدؾ بواسع رحمتو وأف يرزؽ أىلك‬
‫وذويك جميل الصبر والسلواف‪ .‬إننا هلل وإننا إليو راجعوف‬

‫‪ Page 53‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫كلمــة تأبيـــن الفقيـــد الدكتــور إبراهيم الغربــــي‬


‫قوة إال باهلل العلي العضيم‪ ،‬أنت مثل األب‬
‫إف هلل و إنا إليو راجعوف‪ ،‬و ال حوؿ و ال ّ‬
‫بسم اهلل الرحماف الرحيم‪ّ ،‬‬
‫بحسك اإلنساني و بتواضعك الغير معيود و بعطائك لآلخرين و بحبّك لتونس‪ ،‬أنػػت األب‬
‫ّ‬
‫الروحػػي للتونسيّػػن‪ ،‬ألىػػالي قػليبي ػػة‪ ،‬ألطبّػاء األمراض الصدريّػػة‪ ،‬لؤلطبّػاء‪ ،‬ألعضاء العمادة‪،‬‬
‫أنػت المثاؿ و األب ّ‬
‫للمتطوعيػػن و لكافّػػةالمواطنيػػن‪،‬‬
‫ّ‬ ‫للباحثيػن‪ ،‬للمناضليػػن‪،‬‬
‫أنت حكي ػػم الحكماء من األطبّػاء و مع ػلّػػم و مكػ ّػوف اآلالؼ المؤلّفة من األطبّػاء‬
‫وحسػك اإلنساني و الميني ساىموا في تونسة عمادة األطبّػاء سنػة ‪،1958‬‬ ‫إف علمك و رعايتػك ّ‬ ‫ّ‬
‫كنػت أ ّوؿ كاتب عاـ لعمادة األطبّػاء بعػد اإلستقػبلؿ تحػت رئاسة المرحوـ الدكتور محمود الماطري و تقػلّػدت‬
‫منصػب الرئاسػة من سنػة ‪ 1971‬إلػى ‪ 1985‬خلفًػا للدكتػور المرحوـ الطاىر الزاوش‪،‬‬
‫أنت الرئيس الشرفػي لعمادة األطبّػاء منػذ إنتخابػك سنػة ‪ ،1985‬أنػت عميػػد العمػداء‪،‬‬
‫وجيػوا جيودىػػم نحو بنػػاء الطب التونسي المعاصر و الحديػث‪،‬‬
‫لقد تقدّـ الطب في ببلدنا عبػر أشخاص مثلػك ّ‬
‫الطػب الذي ورثنػاه‪ ،‬الطػب الذي أنقػذ اآلالؼ المؤلفػػة من المرضى‪،‬‬
‫بأف الطب‬
‫أنت كنػت تعرؼ أف الطب ىو في حاجػة إلى األعماؿ الخيريّػة و اإلنسانيّػة‪ ،‬أنػت كنػت مػن المقتنعيػن ّ‬
‫ىو في حاجػة إلى البحػث العلمػػي و الصحة فػي حاجة إلى النشاطات الرياضية‪،‬‬
‫مؤسسػي اليػبلؿ األحمػر التونسػي‪ ،‬أنت مػن ساىػم فػي تأسيػس مستشفػى أريانػة لؤلمراض الصدريّة و‬
‫أنت واحد مػن ّ‬
‫أنت من أسّس مخابر البحث في مرض السلّ‪،‬‬
‫دوامػػة‪ ،‬األطبّػاء‬
‫مؤسسػي الطػب الحديث فػي تونػػس يغادرنا إلػى عالم أفضػل و ببلدنا فػي ّ‬ ‫اليوـ واحد مػن ّ‬
‫صحيػة مريضػة و عػدّة ملفّػات تيػم القطػاع الصحّػي تنتظػر الحلوؿ‪،‬‬
‫يغادروف الببلد بأعػداد كبيػرة و منضومػة ّ‬
‫ىل مغادرة حكيػػم الحكماء اليػوـ عالم األحيػاء تبعػث لنا رسالػة لئلىتمػاـ بالقطػاع و لحفػظ مكتسبػات الطب فػي‬
‫تونػس ؟‬
‫مغادرتك اليوـ حضرة الرئيػػس الشرفػي للعمػػادة يحثنػا على أخػػذ المبادرات الصائبػة لمواصلػة ما كنت قمػت بو‬
‫أنت في الماضػي للحفػاض على مكاسب المينػػة‪،‬‬
‫نحػػن لػك مدين ػػوف‪ ،‬تغمّ ػػدؾ اهلل برحمت ػػو الواسعػػة يا حض ػرة الرئيػػس و األست ػػاذ‬

‫رئيس المجلس الوطني لعمادة االطبػاء‬


‫الدّكتــــور منيـــــر يوســــف مقنــــي‬

‫‪ Page 54‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫س ي_ايراهيم _ الغربي‬
‫تودع اليوـ بتوديعك يا سي إبراىيم رجبل من رجاؿ ىذا الوطن األفذاذ‪ ،‬ومعلما من معالم ىذه المدينة الباكية‬
‫أي خصاؿ من خصالك‬
‫المتحسرة التي كنت صوتيا وصيتيا‪ ،‬واصل ما نالت من شيرة وما حازت من سمعة‪ ،‬فعن ّ‬
‫وأي مناقب ليم‬
‫أحدّث ىذه الجموع الملتفة حوؿ جثمانك التي تعرؼ عنك ما يعرؼ أقرب المقربين إليك‪ّ ،‬‬
‫أذكر؟ أو لم تكن بينيم ملكا مشاعا وأخا مطاعا ورفيقػا في الشدائد ال يضاىى‪.‬‬

‫اللّو أكبر‪ ،‬اللّو أكبر‪ ،‬اللّو أكبر‪ ،‬من الناس في تونس‪ ،‬من شماليا إلى جنوبيا‪ ،‬ومن شرقيا إلى غربيا‪ ،‬ال يعرؼ‬
‫الطب والتطبيب أف سابقة التبجيل "س" إذا اقترنت باسم إبراىيم يكوف المقصود منيا‬
‫إف كاف الحديث ييمّ ّ‬
‫أي إبراىيم سواه؟ فػاختصاصك بيذا التبجيل أو اختصاص ىذا التبجيل باسمك ىو رأس‬
‫إبراىيم الغربي دوف ّ‬
‫الرمزي الذي ال يعدلو رأس ماؿ آخر‪ ،‬نلتو بتفػانيك في العمل الذي تتقن‪ ،‬وإكرامك لمرضاؾ‪ ،‬ورفقك بيم‪،‬‬
‫مالك ّ‬
‫إكراما ورفقػا بنيت منيما وبيما القصص واألساطير وأشياء تكاد أف تكوف من الخوارؽ‪ ،‬أشياء يعرفيا زمبلئك‬
‫بالمعاينة ونعرفيا نحن بالخير‪ ،‬ثمّ إنّك ال تحدث بذلك‪ ،‬وال تريد أف يحرجك الناس فيذكروه أمامك‪،‬‬

‫عامة الناس تُحدثيم‬


‫تتحوؿ إلى إنساف منغمس في حياة ّ‬‫كنت‪ ،‬متى غادرت ساحة عملك وحوزة اختصاصك‪ّ ،‬‬
‫أدؽ دقػائقيا‪ ،‬وإذا كانت الجلسة‬
‫أحاديث ألفوىا‪ ،‬وتقػاسميم أنماطا من العيش يعجبوف من معرفتك إيّػاىا في ّ‬
‫الطب بل عن كبار األدباء‪ ،‬وعن إعجابك باللغات‬
‫ّ‬ ‫تحمل على الحديث في المعرفة والعلم حدّثت ُجبلّسك ال عن‬
‫ّ‬
‫القديمة‪ ،‬وبالشعر والشعراء وكاف عدد منيم من المقربّين إليك‪.‬‬

‫ورغم ما كاف يثقػل كاىلك من أعباء عملك‪ ،‬في فترة حاسمة كاف البدّ فييا‪ ،‬بشحيح اإلمكانات‪ ،‬مغالبة أمراض‬
‫وشرىا‪.‬‬
‫كانت تفتك بالنّػاس فغلبتموىا وكفيتم النّػاس فتكيا ّ‬

‫رغم كلّ ىذا انخرطت في األعماؿ المدنيّة واالجتماعيّة والرياضيّة وما إلى كلّ ذلك مما استمعنا إليو‪ .‬فػلقد‬
‫قبلت‪-‬حبّػا في بلدتك وأخذا بخاطر أناس استعظمت أف تردّ ليم طلبا‪ -‬قبلت أف تكوف على رأس بلديّة‬
‫قػليبية وخدمتيا أجلّ خدمة‪ ،‬وانتفعت ىي بما كاف لك لدى المسؤولين في أعلى ىرـ السلطة من تقدير وتبجيل‪.‬‬
‫أف رضى الناس غاية ال تٌدرؾ فقد كاف اسمك كافيا لحلّ ما استعصى من القضايا وإذىاب الضغائن المخشّنة‬
‫ورغم ّ‬
‫لقػلوب الناس بعضيم على بعض‪.‬‬

‫‪ Page 55‬‬


‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫وكانت لك بالرياضة عبلقة مدىشة‪ ،‬فػأنت ىناؾ نصير ألعرؽ فرؽ الرياضة في ببلدنا‪ .‬كنّػا ونحن صغار‪ ،‬نراؾ‬
‫األوؿ‪ .‬ولقد‬
‫في أغلب محافػليا وحاسم لقػاءاتيا‪ ،‬وأنت ىنا تشجع بني جلدتك وتعقد األواصر بينيم وبين حبّك ّ‬
‫كنّػا‪ ،‬ونحن صغار‪ ،‬نسترؽ السمع إليك لنعرؼ ما تقوؿ عندما يتعلّق األمر بلقػاء بينيما‪.‬‬

‫المعمرين الذين حلبوا الدّىر اشطٌرهٌ‪،‬‬


‫ّ‬ ‫كرمك اللّو بالعقػل والعلم‪ .،‬وأكرمك بطوؿ العمر حتى لحقت بلواء‬
‫لقد ّ‬
‫شره‪ ،‬ورغبوا عن االستزادة من تكاليف الحياة‪ ،‬فجعلت لرحلتك ىذه تيميدا كاف عزوفػا عن‬ ‫وعرفوا خيره من ّ‬
‫أعزتك‬
‫انفض من ّ‬
‫ّ‬ ‫الدنيا‪ ،‬وإغفػاءة عن مباىجيا تخفيفػا من آالـ الفقد على ذويك ومحبيك وشوقػا وتوقػا إلى من‬
‫عنك فػلم يعد للحياة ما عرفت من طعم‪.‬‬

‫وىكذا كنت فذّا في حياتك وفذّا في اختيار كيفيّة رحيلك فػأنت نسيج وحدؾ ومن معدّف ال يجود الدىر بو‬
‫المعني بقوؿ الشعار – يتحدّث عن الفرادة والمجيء على غير مثاؿ ‪: -‬‬
‫ّ‬ ‫إالّ نزرا‪ ،‬بل لعلّك أنت‬

‫لياتين‪ .‬بمثلو‪ ..‬حنثت يمينك يا زماف فكفّر‬


‫ّ‬ ‫حلف الزماف‬

‫وإنّػا للّو وإنّػا إليو راجعوف‬

‫حمادي صمود‬

‫‪ Page 56‬‬


 Pr Brahim EL GHARBI

ADIEU PERE, ADIEU BARHOUM


Par La fille Azza El GHARBI SAMMOUD

Père, tu as été tant admiré, respecté et aimé par tous ceux qui t‟ont connu.
Tu as été pleuré le jour de ton enterrement par ta famille, tes amis, tes patients et tout
Kelibia.
Les Kelibiens surnomment Kelibia par « LE FORT ET SI BRAHIM ». Tu as été un père
affectueux, généreux, protecteur, courageux, intègre, très modeste, exigeant mais juste.
Depuis notre jeune âge, même si tu as été toujours été très pris par ton travail et tes
activités sociales si multiples, Tu nous a appris à être persévérant, modeste et égal à soi-
même et aimer sans rancune la famille élargie et Kelibia qu‟on visitait avec toi les week end
aussi bien en hiver qu‟en été. Durant ces voyages à Kelibia, tu nous parlais de l‟histoire, de
géographie, de littérature, de Kelibia que tu as chérie sans jamais parler de toi-même. L‟Aîd
était une fête sacrée que nous devions passer obligatoirement dans ta ville natale avec toute
la famille et partager le repas ensemble.
PAPA, on a toujours partagé avec grand plaisir ton affection avec les autres. Ma carrière
médicale était tracée et guidée par tes idées et j‟en suis fière. Je ne regrette pas mon
parcours hospitalo-universitaire : « Azza reste à l‟hôpital jusqu‟à la retraite, aider, soulager
les malades et enseigner aux jeunes c‟est quelque chose d‟extraordinaire ».
PERE, je me souviens encore que tu invitais les grands patrons de la pneumologie française,
anglaise, américaine, comme Chrétien, Sadoul, Voisin, Meyer,Tonnel, Miss Beker, Krofton,
Miss Leen Read, Kweva … Toutes ces sommités séjournaient chez nous et faisaient des
conférences à l‟institut de l‟Ariana afin que tu puisses leurs adresser tes élèves pour des
stages de perfectionnement.
Tu n‟as jamais oublié d‟honorer MAMAN qui a été présente dans les moments les plus
difficiles et qui a veillé à notre éducation, assuré tes désirs pour satisfaire toute la famille, sa
belle famille et tes amis.
Ta présence, ton sourire, ton affection, tes encouragements, tes refrains, tes récits de
poèmes classiques me manquent énormément.
Je veillerais cher PERE à honorer ton NOM en respectant les valeurs et les principes que tu
nous a inculqués : l‟intégrité, l‟honnêteté, la solidarité.
Malgré ton âge et la fatigue des années, tu continuais à consulter tes patients qui t‟adoraient
et à fréquenter le croissant rouge. Souvent, je te disais d‟arrêter, tu refusais en me disant
« Je dois travailler pour satisfaire les besoins des autres ».

 Page 57
 Pr Brahim EL GHARBI

Le jour où tu devais garder le lit est malheureusement arrivé.


Tu es parti dans le silence en dormant sans souffrir.
On n‟oubliera jamais ce que tu disais : « Aimer son métier, Servir et non se servir, la vie ce
n‟est pas uniquement de l‟argent, la vie c‟est autre chose, faire des sacrifices pour les autres
c‟est quelque chose de merveilleux et d‟extraordinaire. La vie c‟est aimer son prochain,
l‟amour de l‟Homme, l‟amour de l‟Humain ».
Adieu PERE, adieu BARHOUM, ta voix sera toujours présente.

 Page 58
 Pr Brahim EL GHARBI

Hommage par le fils Riadh EL GHARBI

En cette triste circonstance, je vais vous peindre une personne devenue un personnage, et
peut être un mythe un autre jour, feu mon père, professeur et ami le Dr Brahim EL
GHARBI.

Je ne vais pas vous raconter comment il a vécu, Je vais vous dire pourquoi il a vécu.

Il a passé son enfance dans une famille dont la générosité était un véritable mode de vie, et
cela a été le sien jusqu'à la fin.

Il était né dans ce petit village côtier qu'est Kélibia, où tout le monde se connaissait et où
tout le monde donnait et où l'argent n'avait pas de valeur ! La bonté était ainsi une de ses
fonctions vitales et non une acquisition sociale. Il respirait...son cœur battait...et son âme
était bonne... Ainsi était-il fait !

S'est ajoutée à cette bonté sa culture, une vaste culture. Cette culture était arabo-
musulmane d'une part et occidentale d'autre part. Il a commencé par l'école coranique puis
l'école primaire franco arabe de Dar el Jeld puis le lycée Carnot.

Son père, cheikh Ali El GHARBI, pourtant un érudit zeïtounien, ayant appris que son fils
rêvait de devenir médecin, l'a inscrit à l‟école française (le lycée Carnot), mais aussi aux
cours de latin, lui disant : ''puisque tu dois apprendre le français, tu dois connaître l'origine de
la langue''! C'est ainsi qu'il a étudié les philosophes de l'antiquité mais aussi des années
lumières et les contemporains. D'ailleurs, il a passé un bac philo. Il avait aussi une grande
connaissance de la littérature française et adorait la poésie et l'art... Il a de tout temps
dévoré les livres et avait une mémoire d'éléphant.

Il nous récitait plein de poèmes depuis notre enfance, et son plaisir était de nous ramener
des livres à chacun de ses voyages. Nous étions bien sûr obligés de les lire et d'en débattre
avec lui. Nous ne pouvions pas l'embobiner, il les connaissait par cœur !

Papa gâteau était néanmoins strict dans les principes moraux. D'ailleurs nous n‟avions qu‟à
voir comment il se comportait. Nous apprîmes à aimer les autres, à être avec eux et comme
eux, à respecter leur condition, à aider ceux qui en avaient besoin. ''Aimez votre prochain''
disait-il. Beaucoup de fautes nous étaient pardonnées mais jamais le mensonge.

Nous avons été bien sûr à l'école publique ! Il tenait à ce que nous fréquentions toutes les
classes sociales, à passer les vacances et surtout les deux aïds à Kélibia.

''Ne mangez pas vos croissants devant vos amis. Tout le monde ne peut pas se le
permettre'', nous répétait-il rituellement tous les matins en nous accompagnant à l'école !

 Page 59
 Pr Brahim EL GHARBI

Vers le lycée Khaznadar, au Bardo, il s'arrêtait à la station de bus et remplissait la voiture à


craquer par mes amis et d'autres élèves que je ne connaissais pas. Nous étions les uns sur les
autres et il ne ratait pas l'occasion pour dialoguer avec eux sur leur avenir et surtout sur
l'obligation de la lecture. Il nous confondait en disant un texte ou un poème. ''Qui l'a écrit
?''... Silence de mort ! Il esquissait alors un petit sourire en disant tendrement : „‟ lisez les
enfants, c'est ce qui vous restera‟‟.

Il nous a aussi appris à compter sur nous même, et jamais il n'a intervenu en notre faveur
pour quoi que ce soit ! ''Entrez par les grandes portes et non par les fenêtres'' disait-il.

Il paternisait ses élèves, ses jeunes malades, les étudiants, les sportifs, les artistes, et tous les
jeunes de la famille et de Kélibia. D'ailleurs, depuis mon enfance, je suis souvent interpellé et
rappelé à l'ordre : ''Tu sais, ce n'est pas ton père à toi tout seul. C'est aussi le nôtre''...

En tant que père, son pouvoir de persuasion était tel que je perdais la partie d'avance en
essayant de discuter avec lui. Il était ouvert dans la forme mais autoritaire dans le fond! J'ai
fini par trouver la solution à mon problème d'adolescent. Quand je tenais à quelque chose, je
lui rédigeais une lettre.

Enfin, J'ai gagné son amitié quand il a commencé à perdre un à un ses amis, et que j'ai
commencé à me rapprocher de son âge ! Il a alors raconté son enfance, sa jeunesse et sa
vieillesse. Il a mis à jour ses secrets longtemps bien gardés. Nous en avons rigolé tels de
bons copains : Son passé d‟étudiant à Paris, les bals avec son ami Zouheir Essafi avec qui il a
partagé un lit quand il n‟avait pas les moyens de louer une chambre, ses repas frugaux de
topinambours dans le Paris sous occupation allemande, ses sorties au théâtre et à l‟opéra, le
quartier latin et le fameux 35 Rue Guay Lussac dans lequel il s‟est passé plein de belles
choses et dont je garderai le secret… Et puis, ce matin où il aperçut de son balcon son ami
monsieur Mokhtar Laatiri en „‟chéchia stambouli‟‟ marchant vers l‟école polytechnique pour
passer l‟oral. „‟ Mokhtar, c‟est quoi ce déguisement ?‟‟ avait-il crié. „‟Il faut qu‟ils sachent que
je suis tunisien‟‟ répondit-il avec fierté…

Il était heureux dans ce grand lit où il aimait rester allongé parmi ses livres, ses enfants et
petits-enfants, racontant les poètes, l‟histoire, la sagesse et les choses de la vie…Et puis un
jour, nous avons ressenti sa profonde tristesse et sa lassitude lorsqu'il nous a dit : ''J'ai trop
vécu''. Depuis, il s'est arrêté de nous parler et a commencé à dormir profondément.

Cette vie qu'était la sienne était une longue histoire d'amour. Un amour de la beauté et de la
poésie, des amis, du sport et surtout l'espérance sportive de Tunis, de la médecine, de ses
élèves, de ses malades, de Kélibia, de sa famille et bien sûr de sa femme. Sa femme qui l'a
idolâtré, celle qui était là quand il était absent, celle qui l'a aimé avec son monde et qui
souffre maintenant après soixante cinq ans de vie commune et de complicité.

 Page 60
 Pr Brahim EL GHARBI

Tout cela a fait de lui l'homme publique et le médecin qu'il a été, généreux, proche de tous
ceux qui le côtoyaient. Il a gagné le cœur des gens!

Sa raison de vivre était: „‟aimer et se faire aimer, servir sans se servir‟‟.

Voilà pourquoi il a vécu!

Et puis...

Telle une flamme de bougie *** son corps s'est vidé de son âme

Un matin frisquet et pluvieux *** pleure son ami Ibrahim

Il l'égayait après la nuit *** couverte de noir qu'elle squame

Et le jour, tristement le prit *** pour toujours au-delà des cimes

Telle une maman, tendrement, *** la terre l'eut en grande dame,

dans ses entrailles illuminées *** par Dieu...un bout de paradis

Repose toi grand combattant *** de la misère, maux et drames.

A toi la paix tant méritée *** A nous de souffrir d'être en vie...

Adieu Papa. Adieu Monsieur *** et cher maître adieu mon ami...

RG

Et voilà comment il est parti, en paix, sans souffrance, heureux d'avoir accompli sa mission.
''Si je devais revivre une deuxième fois, je vivrais de la même manière'' nous a-t-il dit un jour.

Sa vie était une histoire d'amour et je pense que sa mort l'était aussi !

 Page 61
‫‪ Pr Brahim EL GHARBI‬‬

‫‪Permettez-moi de vous lire ce petit poème que j'ai rédigé en arabe et qui décrit que même‬‬
‫‪la mort l'a aimé et qu'à son tour il l'a aimée :‬‬

‫فً جُ فُونًِ أت ٌْ ِ‬
‫ت على ال َه ْو ِن *** مع البسمة على شفتٌكِ‬

‫مشرقةٌ ولم تلمسي األرض *** بسبلسة على قدميك‬

‫رقصت دورانًػا حولي*** فػانْتَعشت بالنّظرِ ِ‬


‫إليك‬ ‫ِ‬
‫ُْ‬ ‫ْ‬ ‫ثمّ‬
‫عَلِمت أنّك الموت وكنت *** أخاؼ فراؽ الد ْنيا ِس ِ‬
‫واؾ‬ ‫ّ‬ ‫ُ‬ ‫ْ َ‬ ‫ُْ‬
‫فرأيت جمالك وإف *** بياؾ من الذّي أرسلَ ِ‬
‫ك‬ ‫َْ‬ ‫ّ‬ ‫ُْ‬
‫أىبل وسيبل بالمبلئكة *** وسبحانو الذي ِ‬
‫خلقك‬ ‫ً‬
‫قػالت أىبل بك يا إبراىيم *** نْم مطمئنػَّا‪...‬فَػاستَسلَمت ِ‬
‫لك‬ ‫ْ ْْ ُ‬ ‫ُْ‬ ‫َ‬
‫توقّف وقتي‪ ...‬توقّف قػلبي‪...‬‬

‫ِ‬
‫يديك…‬ ‫صارت بين‬ ‫ت منّي كالفراشة *** روحي‪ ،‬ثم‬
‫ْ‬ ‫فخََرَج ْ‬

‫رغ‬

‫إنا هلل وإنا إليو راجعوف‪ .‬رحمو اهلل رحمة واسعو ورزقنا وإياكم جميل الصبر والسلواف‪ .‬شكرا والسبلـ عليكم ورحمة‬
‫اهلل وبركاتو‪.‬‬

‫‪ Page 62‬‬


 Pr Brahim EL GHARBI

Papa, Par Ta fille Mouna EL GHARBI BEN HAMIDA

Au petit matin, un certain 12 février, une foudre est tombée sur moi. Tu es parti pour
toujours, mais pour moi, tu es toujours là, tu es autour de moi, avec moi, en moi. Tu as été
mon ami, mon confident, mon héros, mon soutien, ma fierté, le pilier de ma vie.

Tu as laissé derrière toi la gloire de tes vertus, tes belles actions innombrables, et tu m‟as
laissé ton nom dont je suis fière, et beaucoup de beaux souvenirs. Te ressembler est le plus
beau compliment que l'on puisse me faire. J‟ai eu la chance d‟être comblée par ton amour, et
d‟être toujours proche de toi. Ton bisou sur ma joue, et le dernier « je t'aime » que tu m'as
dit deux jours avant ton départ sont le meilleur dernier souvenir.

Tu m‟as accompagné depuis mon enfance, et tu as été là durant toutes les étapes de ma vie,
maintenant je dois continuer le chemin sans toi, en sachant que tu n‟es pas loin. Et comme a
dit Victor Hugo : "Tu n'es plus là, mais tu es partout là où je suis". Reposes en paix, à un de
ces jours.

 Page 63
 Pr Brahim EL GHARBI

Par Ton Fils Mhamed EL GHARBI

Cher Papa, Mon cher Papa, je ne t‟oublierai jamais, tu es l‟être qui m‟a pris la main, et que je
n‟ai jamais quitté.Proche de toi je me sentais vivre, j‟ai insisté pour partager ton quotidien et
je l‟ai fait avec ma petite famille. De toi je puisais mes forces et ma plus grande crainte fut
d‟être un jour arraché à toi.Voilà que tu me manques déjà. Oh Papa.
A 6h du matin et c‟est au son de la porte du garage qui grince quand tu quittais pour aller au
cabinet queje me réveillais ma femme et moi. Un rituel qui nous a bercé de longues années
et nous a donné du punch pour avancer et travailler.
Tu fus un père extraordinaire, toujours dominé par un profond humanisme, par un grand
souci de la peine des hommes, par cette générosité du cœur qui seule fait les hommes de
valeurs. Papa, je me souviens des poèmes que tu avais l‟habitude de nous réciter en nous
emmenant chaque matin au lycée Khaznadar, tu tenais à nous partager ton gout éclairé
d‟amateur de littérature et nous imprégner de ta sollicitude incommensurable.
Au petit soin avec nous, tu accordas le plus grand intérêt aux doléances de chacun et tu
apportas tout ton soutien lors des diverses épreuves qu‟on a pu traverser.
Papa, tu savais éclairer par l‟analyse parfois même par un simple silence, toutes les peines et
les périples qu‟on avait à surmonter, tu n‟étais pas qu‟un simple père, tu savais rétablir
l‟ordre quand il le fallait.
Tu es celui qui aimais la vie, la compagnie et l‟abondance. Nous ne pourrons plus jamais
regarder un match de l‟espérance ou entendre une chanson de la défunte « oumkalthoum »
sans avoir la gorge serrée et penser à toi.
Tu as été un grand père sensationnel pour tes petits enfants qui t‟ont adoré. De toi, ils
garderont de merveilleux souvenirs, tu es celui sur qui ils ont toujours pu compter. Tu étais
un homme qui savait aimer et qui n‟avait pas peur de partager son amour, nous voudrions
nous souvenir de toi, continuer de travailler à tout ce que tu attendais, à tout ce que tu
espérais.
Ton honnêteté a balisé le chemin de ma vie, je continue aujourd'hui à appliquer ces acquis tu
as été mon phare dans la nuit, sa lumière sur le bon chemin m'a conduite.
Comme tu l‟a toujours dit, la vie est une simple clepsydre qui un jour trouve sa fin mais ta
délicatesse et ta droiture seront éternellement en nos mémoires Papa.

 Page 64
 Pr Brahim EL GHARBI

Si BRAHIM, MON IDOLE

Par Professeur SLAHEDDINE SAMMOUD

Si Brahim, tu n‟es pas parti, Kelibia t‟a reçu dans ses entrailles.

Kelibia restera toujours célèbre par ses belles plages, son splendide fort et son illustre fils SI
BRAHIM.

Kelibia qui t‟a vu naître et que ton cœur adore.

Kelibia que j‟aime parcequ‟elle t‟honore.

Tu as toujours été un PERE ET MON IDOLE.

 Page 65
 Pr Brahim EL GHARBI

Par Olfa Kallel EL GHARBI

La première fois que tu m'as rencontrée, tu m'as traitée d'idiote parce que je t'avais dit que
j'avais choisi de ne pas passer le résidanat. Et cela m'a étonné que « ce mot» fut pour moi
doux et agréable, me rappelant mon père quand il m'engueulait de son vivant ! Heureuse
d'avoir un second père, J'ai gagné le meilleur des amis.

Baba Brahim avait une approche et une parole magiques, et on ne peut que l'aimer et s'y
attacher fortement. Il titillait mon égo en m'appelant devant tout le monde :''ma fille, la
meilleure'' !

Je suis aujourd'hui orpheline pour la seconde fois.

Tu me manques Baba Brahim, tes poèmes me manquent, tes histoires me manquent, tes
secrets me manquent !

Repose en paix, je me contenterai des beaux souvenirs...

 Page 66
 Pr Brahim EL GHARBI

Par Leila Douik EL GHARBI

Très cher beau-père, père et maître ou, comme j‟adorais t‟appeler, « Baba Brahim »,
au revoir honorable médecin. Mes 25 ans à tes côtés furent magnifiques, tu m‟as appris à
voir l‟extraordinaire dans l‟ordinaire, tu n‟as cessé de me dire que la vraie vertu c‟est de
marcher avec des sandales jusqu‟à ce que la sagesse te procure des souliers.
Tu savais être patriote et tu as toujours honoré la terre des pères, tu disais que dans le
temps : il y‟avait tout à construire et tu n‟as jamais cessé de donner à ton pays que tu
chérissais plus que tout.
Être ta belle fille et suivre tes pas en pneumologie sont pour moi un honneur. J‟ai eu la
chance de t'avoir à mes côtes quotidiennement, de voir dans ton regard une fierté quand je
réussissais un concours ou recevais une distinction. Tes conseils pour moi étaient simples
« écoute ma fille : exerce ton métier comme un art et traite le patient avec amour et
patience ». Tu étais un médecin philosophe, un médecin du corps et de l‟esprit, tu savais
traiter les maux les plus ardus et cernait le mal-être et les afflictions comme personne !
Plusieurs générations de médecins ont puisé leurs sciences dans ton enseignement.
Tu es parti mais ton âme si claire et si voluptueuse en nous demeure. Ta sagesse, ta
modestie et ta courtoisie ne cesseront jamais de m‟accompagner tout au long de ma vie.
Tu m‟as appris que le travail est le secret d‟une vie bien remplie, qu‟on a toujours quelque
chose à bâtir, qu‟il faut œuvrer pour le bien.
Tu savais être un leader, un homme qui excellait et se surclassait dans divers domaines tout
en ne cédant pas aux critères élevés de ta personnalité humaine. Tu savais voir en la
médecine une phénoménologie ou convergent tant de disciplines différentes, tu usais de ton
intelligence habile pour briller tant sur le volet associatif avec le croissant rouge tunisien que
sur le volet sportif avec l‟Espérance de Tunis.
En bref, cher Baba, par ta riche culture, diverse et nuancée, tes hauts mérites d‟homme, de
médecin, de patriote, le DR et père Brahim El Gharbi imposait à tous, estime, considération
et sympathie. Tu seras à jamais dans nos mémoires, car tu es la douce étoile qui brille la nuit,
car tu es les milliers de vents qui soufflent sur notre cher pays.

 Page 67
 Pr Brahim EL GHARBI

Au nom de tes petits enfants, Zouheir SAMMOUD

Les gens rient quand ils sont heureux. Toi BABATI, tu riais quand tu rendais des
gens heureux.
Honorable assistance,
C‟est à travers un enchevêtrement de valeurs que nous tenons une esquisse de l‟image de
notre ton idéal cher BABA. On te dédie ce texte où chacun de tes petits-enfants que je
remercie pour ce privilège de prendre la parole, se reconnaîtra par une phrase, un mot ou
une locution clin d‟œil.
Que dire d‟un grand-père, d‟un BABATI, d‟un confident, d‟un ami, d‟un illustre indescriptible.
C‟est vrai, quand tu ne nous appelais pas nos petits-noms ça voulait dire qu‟il y avait un
problème. De toi, jovial et aimant, on préférait des surnoms loufoques tels qu‟« une obscure
clarté qui tombe des étoiles » et on se croyait Cid ou Chimène.
Tu avais cette approche didactique exceptionnelle .Quasi-jamais de consignes, tu nous
inculquais des valeurs enrobées d‟anecdotes personnelles ou de fables de la Fontaine. Lors
des trajets à l‟école pour certains ou allongé sur ton lit pour d‟autres tu poussais la
chansonnette et tu conversais de ton passé et des soirées où tu t‟affairais au théâtre dans le
Paris sous occupation Allemande roulant le R comme Maurice Chevalier « ça senti bien la
France ».
A fortiori (en hommage aux locutions latines que tu aimais tant), tu as planté au plus profond
de nous-même tes graines de valeurs, notamment l‟humilité, la gratitude et « l‟amour de
l‟HOMME ».
Bien que tes réalisations soient à nos jours grandioses, tu répliquais tout simplement « il n‟y
avait rien et il fallait tout construire ». Tu aimais te dénuder de tout mérite et ton vrai trésor
était le labeur en invoquant La Fontaine. Oui, comme on se rappelle de tes dires « j‟ai vécu
une vie bien remplie » et ton fameux « CARPE DIEM ».
D‟ailleurs, alors que nous, tes proches et bien d‟autres, te sont certainement redevables, dès
qu‟on te remerciait, tu clamais ta gratitude envers les autres. Surgissaient dès lors les
anecdotes autour de ta gratitude envers ta femme. Notre chère MAMANI bénéficiait de tes
pétillantes reprises Line Renaud « Toi ma petite folie » et tu nous rappelais : « sans elle je
n‟aurais jamais construit cette maison… c‟est grâce à elle que j‟ai pu travailler autant parce
qu‟elle assurait parfaitement mes arrières… ».
Tu resteras toujours notre modèle de savoir, de savoir-faire et de savoir-être et rares sont
les points de discorde : tu étais Espérantiste et tu m‟as permis d‟être Clubiste.
Au nom de tes petits-enfants et de tes arrières petits-enfants qui ont eu la chance de te
connaitre et de te chérir, c‟est avec un cœur plein de joie grâce aux délicieux souvenirs
qu‟on se doit de te dire que ce n‟est qu‟un au revoir,

 Page 68
 Pr Brahim EL GHARBI

Tu étais poète et un poète ne meurt jamais,


(Une adaptation de ton poème préféré d‟Hugo)
‫بابا إبراهٌم‬
‫رمز العطاء‬ ّ‫رمز الحب‬
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la
campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
Et quand j'arriverai, je réciterai sur ta tombe
« Al Fatiha ».

Un petit acrostiche pour rendre hommage à Dr. Brahim EL GHARBI


(Par sa nièce le professeur Nawal EL GHARBI)
B- comme Bonheur : Le bonheur des autres, de ceux que vous aimez, et que vous avez
toujours privilégiés aux dépens du vôtre.
R- comme Respect: Le respect de la vie et de la dignité humaines, parce que vous êtes
d‟abord un homme de devoir et d‟engagement.
A- comme Autorité: Non pas cette autorité dominatrice et étouffante, mais un fluide
d‟autorité dont on ne peut pas discerner au juste en quoi elle consiste et qui fonctionne si
bien.
H- comme Humanisme: Car vous avez voulu apprendre à vos poulains à être des hommes
avent d‟être médecins.
I- comme Indulgence: Celle que vous avez toujours eue pour les honnêtes gens… et que
vous refusiez à la médiocrité.
M- comme Maître à penser: Celui que vous êtes pour de nombreuses générations et pour
votre grande famille de Kélibia.
G- comme Générosité : Cette noblesse d‟âme qui tranche tellement avec la grossière
gloutonnerie actuelle.
H- comme Hippocrate: dont le serment d‟honneur et de probité est tout juste votre nature
propre.
A- comme l‟Austérité: qui a épaulé votre autorité…Le seul à vous être autorisé étant cette
pipe mythique que vous avez fini par céder elle aussi à la déontologie.
R- comme Responsabilité: La tribu que vous avez payé à la reconnaissance et au succès qui
ont couronné votre carrière.
B- comme Béatitude: qui émane de vous, philtre magique qui touche par la grâce tout ce qui
l‟entoure.
I- comme l‟Icône que vous êtes, même si votre modestie s‟accommode mal de l‟encens, une
icone dont l‟éclat irradiera longtemps cette terre que vous chérissez….

 Page 69
 Pr Brahim EL GHARBI

BABA ET LES PETITS ENFANTS

 Page 70
 Pr Brahim EL GHARBI

 Page 71

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