2007/2 n° 35 | pages 6 à 7
ISSN 1286-5559
ISBN 9782749207339
Article disponible en ligne à l'adresse :
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INTRODUCTION
Jean-Yves Le Fourn
Ginette Francequin
L’enfant et l’animal
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L’enfant et l’animal
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LES ANIMAUX DANS LES PHOBIES D'ENFANT
Annie Birraux
2007/2 n° 35 | pages 8 à 14
ISSN 1286-5559
ISBN 9782749207339
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2007-2-page-8.htm
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Annie Birraux est psychiatre, Toutes les cultures et toutes les civilisations ont eu
affaire avec la peur. Sans elle « l’homme n’aurait pas sur-
psychanalyste, professeur vécu » (Delumeau, 1978). C’est la peur qui a présidé aux
grands travaux de domestication de la nature ; c’est grâce
honoraire des Universités à elle que nous nous sommes protégés contre ses agres-
(Paris VII). sions et ses colères. La peur est peut-être l’émotion la
plus ordinaire de l’homme, la « passion », selon
Descartes, la plus « vulgaire », la plus triviale ; c’est
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peur » (Laplanche, 1980), c’est grâce au mécanisme psychique « Hans fait même un rêve
de la projection que l’enfant se débarrassera de ses « mauvaise- d’angoisse dont le contenu
tés internes ». Ceci a été très tôt repéré par Freud dans la phobie est le suivant : il perd sa
du petit Hans (Freud, 1909) et a contribué à la modélisation de la mère, ce qui fait qu’il ne
psychodynamique des phobies infantiles. peut plus faire câlin avec
elle. La tendresse de Hans
Mais pourquoi le persécuteur phobique de la petite enfance pour sa mère s’accroît
est-il souvent un animal ? immensément. »
« Hans ne peut dire de quoi
DE LA PHOBIE DU PETIT HANS il a peur mais il trahit, par
des paroles à son père, le
Hans a 3 ans quand, au moment de la naissance d’une petite
motif qu’il a d’être malade
sœur, il manifeste la peur de voir tomber les chevaux sur la rampe et le bénéfice de sa maladie.
de chargement de la gare de marchandises de Vienne. Cette inquié- Il veut rester près de sa
tude se complique de tentatives d’évitement des promenades qui mère, il veut faire câlin avec
pourraient l’amener dans ce secteur et d’une restriction de ses jeux elle ; le souvenir d’avoir été
dans le périmètre domestique. Il exprime fréquemment l’idée que séparé d’elle quand est
le cheval pourrait tomber ou qu’il aurait envie de faire tomber le arrivé l’autre enfant peut,
cheval. Dans le même temps, Hans déprime un peu. ainsi que pense le père,
contribuer à créer cette
La phobie succèdera à une crise d’angoisse morbide,
nostalgie. »
« angoisse et pas encore peur », qui le saisit peu de temps après, S. Freud, Cinq psychanalyses.
dans la rue. Chez cet enfant, au début, il n’y a ni phobie de la rue,
ni de la promenade, ni même des chevaux, mais un état d’an-
goisse diffuse auquel mettra fin l’apparition de la phobie. De
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DÉPLACEMENTS ŒDIPIENS
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BIBLIOGRAPHIE
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DELUMEAU, J. 1978. La peur en Occident, Paris, Fayard.
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FERENCZI, S. 1978. Psychanalyse 2, Paris, Payot.
FREUD, S. 1954. Cinq psychanalyses, Paris, PUF.
LAPLANCHE, J. 1980. Problématiques I. L’angoisse, Paris, PUF.
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L'ENFANT ET LES ANIMAUX FAMILIERS
Un exemple de rencontre et de partage des compétences spécifiques et individuelles
Hubert Montagner
2007/2 n° 35 | pages 15 à 34
ISSN 1286-5559
ISBN 9782749207339
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Les rôles et fonctions des animaux familiers dans la vie Hubert Montagner est docteur
émotionnelle, affective, relationnelle, sociale et intellec-
tuelle des humains sont particulièrement clairs dès lors que ès sciences, professeur
l’on considère leurs interactions avec l’enfant. En effet, si
des universités et directeur
on examine celles-ci à la lumière des recherches expéri-
mentales, des études longitudinales et des « observations de recherche à l’ INSERM .
cliniques », elles apportent un éclairage incomparable sur
les mécanismes et processus qui façonnent le développe-
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Les chiens
Très attentifs à ce que fait et dit leur maître, en quête perma-
nente d’interactions affiliatives (voir plus loin), les chiens se mon-
trent capables de décoder un large éventail des comportements de
ce maître, de ses odeurs (Millot et coll., 1988, 1989 ; Filiatre et
coll., 1986, 1988 ; Montagner, 2002b), de ses vocalisations et ono-
matopées, et aussi de ses productions langagières. Ils peuvent ajus-
ter leurs réponses à ses attentes, ses intentions et ses projets, tout
en lui donnant l’impression (ou en renforçant sa certitude) qu’ils
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Les chats
Les chats ont, eux aussi, un éventail de comportements qui don-
nent à leur maître l’impression ou la certitude qu’ils partagent ses
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Les chevaux
Les chevaux sont également des partenaires auxquels les
humains attribuent la capacité de partager leurs émotions et leurs
affects. En outre, hors conditionnement, dressage ou autre forme
d’instrumentalisation, ils ont la capacité de s’ajuster en perma-
nence, et au « quart de tour », aux contacts manuels, pressions des
jambes, vocalisations, onomatopées et paroles de leur(s) cava-
lier(s) (voir plus loin). Ainsi se trouve généré, au cours du che-
vauchement, une sorte de « dialogue tonico-postural » (Wallon,
1959), c’est-à-dire d’accordage tonique, postural, émotionnel,
affectif et rythmique entre le cheval et le cavalier. Ceci, à partir
des informations qu’ils recueillent mutuellement sur leurs ajuste-
ments corporels grâce à leurs récepteurs somesthésiques (organes
tactiles, de pression et de sensibilité thermique de la peau), leurs
propriocepteurs (organes intramusculaires, intra-articulaires et
intratendineux sensibles à l’étirement des muscles, articulations
ou tendons) et leurs récepteurs vestibulaires (organes de l’équi-
libre situés dans l’oreille interne). Cavalier et cheval paraissent
alors « faire corps » et adhérer l’un à l’autre.
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Les dauphins
Même si cela peut paraître mythique, le dauphin nourrit, chez
les humains, l’idée ou la certitude qu’il comprend leurs signaux
et leurs attentes, qu’il établit des relations entre, d’une part, des
situations ou contextes bien définis et, d’autre part, les émissions
sonores ou ultrasonores de ses congénères, mais aussi celles que
produisent les personnes, puisqu’il s’organise en fonction de ce
qu’il décode. En outre, son apparence « rigolarde » et amicale,
son comportement dépourvu d’agressivité, sa sensibilité à la dou-
leur et au plaisir, et sa capacité réelle ou supposée d’accompa-
gnement, de « pilotage » et d’assistance des humains en difficulté
dans le milieu aquatique conduisent la plupart des personnes à
penser que cet animal a pour eux un véritable attachement et une
véritable amitié, voire de l’amour. Enfin, le répertoire de signaux
et de « phrases » acoustiques de certaines espèces de dauphins est
tellement diversifié, sophistiqué et approprié aux contextes et
situations qu’on leur prête souvent un langage comparable à celui
de l’homme.
Les perroquets
1. Les relations avec les
singes ne seront pas abor- Les perroquets peuvent être admis comme partenaires fami-
liers et familiaux quand ils sont capables de reproduire les bruits
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L’élan à l’interaction
On rassemble, sous ce terme, les manifestations de l’enfant
qui entraînent une réduction de la distance interpersonnelle avec
le partenaire, en particulier la mère, une proximité corporelle et
des contacts apaisés et apaisants (Montagner, 1993-2006).
L’animal familier a aussi des élans à l’interaction marqués, fré-
quents et durables qui stimulent et réactivent ceux des enfants.
Les chiens sont, à tout moment, à l’écoute des humains familiers,
réceptifs à leurs manifestations, prêts à mobiliser leurs élans à
l’interaction et disponibles pour les interactions proximales. Ils
déploient en permanence des comportements qui les rapprochent
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CONCLUSION
Les animaux familiers jouent un rôle non négligeable, parfois
essentiel, dans le déverrouillage du monde intérieur de l’enfant,
et ainsi dans la levée de ses blocages ou inhibitions. En inter-
action avec un partenaire animal qui ne juge pas, ne trahit pas et
ne renvoie pas aux difficultés personnelles ou familiales, et qui
déploie un registre de comportements interprétés comme des
signes d’adhésion, les enfants peuvent exprimer ce qu’ils ressen-
tent, perçoivent et pensent. Toutes proportions gardées, et évi-
demment sans confusion, l’animal familier remplit alors un rôle
qui s’apparente à celui d’un psychanalyste, sauf qu’il donne l’im-
pression ou la certitude de prendre délibérément parti pour les
êtres dont il partage au quotidien les activités. Par son attitude
d’écoute apparente, l’animal familier a le pouvoir d’apaiser et de
rassurer l’enfant qui lui parle et le regarde, de lui donner ou
redonner confiance, et de lui permettre de dépasser ou relativiser
ses peurs.
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La présence des animaux Les relations avec les animaux familiers permettent à l’enfant
familiers de libérer sans retenue toute la gamme de ses émotions (joie,
peut atténuer les peur, colère, tristesse, surprise, dégoût) et de ses autres états
souffrances et les peurs affectifs (amitié, jalousie…) Parallèlement, elles structurent les
Chez les enfants qui capacités de base (ou compétences-socles) de l’enfant qui sous-
relèvent de la psychiatrie tendent son développement, et jouent un rôle essentiel dans le
et les polyhandicapés, renforcement de son attachement initial, l’établissement de nou-
l’établissement d’une
veaux attachements, la régulation de ses comportements et de ses
relation avec un animal
conduites sociales, et ses processus de socialisation.
familier s’accompagne d’une
atténuation ou d’une non- Le contact avec des animaux familiers exerce également une
manifestation des signes fonction primordiale dans la structuration des processus cognitifs
habituels d’insécurité de l’enfant et dans le développement de ses ressources intellec-
affective. Parallèlement, tuelles. Lorsqu’ils sont des partenaires, les comportements des
on voit se développer des animaux familiers stimulent en effet le fonctionnement cérébral
signes de sécurité affective,
de l’enfant (traitement des informations du monde extérieur, rai-
c’est-à-dire l’orientation
sonnements structurés et organisation de la pensée). La curiosité,
du regard et du corps en
direction du partenaire
l’observation soutenue et sélective, la concentration intellectuelle
animal, l’acceptation et et l’imagination activent les processus déductifs et inductifs dans
l’initiation d’interactions une pensée en mouvement. En toute sécurité affective, les ani-
proximales et de contacts maux familiers donnent ainsi à l’enfant des clés essentielles du
corporels, le sourire et savoir et de la connaissance. Ils lui apprennent à apprendre.
les autres comportements
L’analyse comportementale des relations entre les enfants et leur
affiliatifs. Il faut donc
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PENSER LE DAUPHIN ET SON MONDE
Entre croyances anthropocentriques et démarche scientifique
Fabienne Delfour
2007/2 n° 35 | pages 35 à 45
ISSN 1286-5559
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L’homme utilise les dauphins, sauvages et captifs, Fabienne Delfour est docteur
pour se soigner ou pour se procurer un mieux-être au
cours de séances de delphinothérapie, de programmes de ès éthologie cognitive, spécialisée
développement personnel ou de sessions récréatives inter-
en cétologie. Elle dirige une
actives. Dans notre culture occidentale, certaines
croyances, empreintes de romantisme ou de mysticisme, formation appliquée à l’éthologie
désignent cet animal comme un messager, un télépathe ou
un guide spirituel. Elles lui attribuent des qualités posi- et poursuit des recherches dans
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Les dauphins sont des La littérature scientifique est riche de travaux examinant les
mammifères marins, capacités cognitives des dauphins. Il a ainsi été démontré que ces
placentaires, qui cétacés maîtrisent l’imitation vocale et motrice, la compréhen-
appartiennent à l’ordre des
sion référentielle (pointage et regard), les processus conceptuels,
cétacés et descendent de
mammifères terrestres, il y a
la représentation mentale, l’apprentissage par observation et la
environ 55 millions multimodalité sensorielle (apprentissage de tâches complexes
d’années. En conséquence, sollicitant plusieurs canaux sensoriels). Ils possèdent des capaci-
ces animaux homéothermes tés sémantiques étendues et les prérequis nécessaires à la
possèdent deux poumons et construction d’une conscience de soi (Delfour et Marten, 2001 ;
respirent grâce à un évent Delfour et Carlier, 2004). En référence à leurs aptitudes cogni-
situé au sommet de leur tives, ils sont souvent comparés à certains primates non-humains
crâne. Au terme d’une comme les grands singes.
gestation d’environ 12 mois,
les femelles allaitent leur Tout ceci aide à entrevoir le monde du dauphin et à mieux
progéniture. Les dauphins comprendre les manipulations cognitives que cet animal est en
se nourrissent de poissons, mesure de réaliser sur les informations sensori-motrices qu’il col-
de mollusques et de lecte dans son environnement. Il s’agit de son monde, subjectif et
crustacés. Ils sont grégaires
construit, encore nommé Umwelt par le biologiste et philosophe
et vivent en groupe
organisé et hiérarchisé.
allemand Jakob von Uexküll (1864-1944). En prenant connais-
Ces animaux possèdent un sance de son environnement au travers de ses expériences corpo-
corps fuselé et une relles, le dauphin construit un monde qui lui est propre.
musculature puissante : leur
nageoire caudale leur sert LA DELPHINOTHÉRAPIE
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fère, sont peu étudiés. Des pistes de réflexion peuvent être trou-
vées dans un article récent de Véronique Servais où elle amorce
une objectivation des éléments de communication mis en jeu lors
de la rencontre avec cet animal (Servais, 2005). La construction
de l’esprit du dauphin est empreinte d’une dimension culturelle,
d’une vision anthropocentrique et d’une interprétation émotion-
nelle et spirituelle de perceptions et d’évènements survenant lors
de la rencontre. Elle conduit, dans bien des cas, à une humanisa-
tion ou à une divinisation de l’animal. Ce processus est issu d’un
mélange de faits réels, de croyances et de spiritualité tel que « le
dauphin soigne avec son sonar » ou « le dauphin est capable de
nous sauver. » S’il est vrai que cet animal possède un sonar, cela
ne signifie pas que l’émission de ses ultrasons soigne l’homme.
De même, le fait qu’il soit empathique ne veut pas dire qu’il va
sauver une personne en détresse. J’ai vu des personnes souffrir de
crampes (criant, pleurant et paniquant – ce n’est pas très rassurant
de se retrouver seul, loin de la plage, tétanisé par une douleur
aiguë) alors qu’elles essayaient de suivre un groupe de dauphins
progressant à vive allure, mais je n’ai jamais assisté à leur sauve-
tage par un dauphin. Comme j’ai vu des dauphins disparaître à
l’arrivée d’un requin-tigre, abandonnant sur place des nageurs
incrédules et apeurés ou encore des nageurs suivant des dauphins,
qui eux-mêmes étaient suivis par un requin.
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BIBLIOGRAPHIE
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rapy with dolphins in the treatment of depression », British Medical Journal, 331, 1-4.
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California sea lions (Zalophus californianus) », Behavioural Processes, 3, 181-190.
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SERVAIS, V.1999. « Enquête sur le “pouvoir thérapeutique” des dauphins. Ethnographie
d’une recherche », Gradhiva, 25, 93-105.
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RÉSUMÉ
Mots-clés :
Le dauphin fascine. Son « sourire » et sa « liberté » attirent et intriguent.
Dauphin,
Selon certaines croyances humaines issues de notre culture occidentale,
delphinothérapie,
cet animal merveilleux est un messager, un télépathe ou un guide spiri-
croyances, approche
tuel, révélant à un petit nombre d’élus les clés d’un mieux-être pour l’es-
cognitive située.
pèce humaine. Depuis déjà une vingtaine d’années, il est aussi médiateur
dans des thérapies traitant des enfants souffrant de handicaps moteurs ou
psychologiques et dans des programmes de développement personnel
destinés à des adultes malmenés par le stress de la vie. Le monde sensori-
moteur et cognitif du dauphin, les fondements de ces croyances et les
arguments (pseudo) scientifiques justifiant le pouvoir du dauphin, mais
aussi les conséquences de certains comportements humains sur la survie
de l’animal sauvage, méritent d’être examinés attentivement.
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LA RELATION HOMME-ANIMAL
La relation à l'animal peut-elle devenir significative, donc thérapeutique, dans le
traitement des maladies psychiques ?
Véronique Servais
2007/2 n° 35 | pages 46 à 57
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Véronique Servais est maître Dans bien des endroits du monde, la distinction entre
les humains et les animaux n’est pas conçue de la même
de conférences en théories de la manière que chez nous. En Amérique du Sud par
exemple, il est commun de doter certaines espèces ani-
communication à l’université
males de propriétés sociales ou mentales que nous réser-
de Liège (Belgique) et étudie vons à l’espèce humaine. Là-bas, se demander si la
relation à l’animal « peut être » significative apparaîtrait
les systèmes de communication tout à fait incongru : les animaux sont des partenaires
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La relation homme-animal
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Le contact
L’un des éléments de cette communication multicanale est le
toucher. Dans les cliniques vétérinaires, le psychiatre Aaron
Katcher a observé une forme de toucher particulière, un jeu dis-
trait de la main (idle play) dans la fourrure de l’animal qui
consiste à gratter, chatouiller, jouer dans les poils. Demaret l’a
rapproché du grooming (épouillage ou toilettage social) des pri-
mates à fourrure, conduite instinctive réciproque qui a notam-
ment pour fonction de créer des liens et d’apaiser les tensions
dans un groupe de singes. Quand un animal en épouille un autre
(à la recherche de parasites), il se détend, tout comme son parte-
naire. S’il doit par exemple accéder à des zones cachées, le groo-
meur soulève les membres du groomé sans entraîner aucune
résistance de sa part. Quand les conflits sont fréquents dans un
groupe de primates, notamment en cas de changements dans la
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La relation homme-animal
Le regard
Le regard joue un rôle très considérable dans la régulation de
l’interaction sociale. C’est un régulateur des tours de parole, mais
c’est aussi le signal le plus puissant de tout notre répertoire de
communication non verbale. Si un regard à lui seul peut déclen-
cher une bagarre dans un bar, c’est aussi un des signaux les plus
importants de la cour amoureuse. Le regard mutuel mais aussi le
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La relation homme-animal
Le lien, l’attachement
Nous avons parlé jusqu’à présent d’interaction, de regard, de
contact, d’émotion et de communication. Il nous faut revenir à la
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La relation homme-animal
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La relation homme-animal
BIBLIOGRAPHIE
BECK, A.M. ; KATCHER, A.H. 1984. « A new look at pet-facilitated therapy », J. Am. Vet.
Med. Ass., 184, p. 414-421.
BEKOFF, A. 2007. The emotional life of animals, Novato (Cal.), New World Library.
55
00 Enf&Psy n°35 30/05/07 11:16 Page 56
Mots-clés : RÉSUMÉ
Animal, langage, Nous sommes des êtres de relation et de communication. S’il ne peut
communication, lien, s’inscrire dans des relations sociales significatives, l’enfant souffre de
attachement, graves troubles du développement. Chez l’homme, la communication est
effet thérapeutique. d’abord multicanal et permanente, et le langage ne vient s’y insérer que
secondairement. C’est pourquoi, bien qu’il ne soit pas un être de langage,
l’animal a sa place dans une relation avec l’homme. Les interactions
homme-animal se font d’abord par le toucher et le regard, ce qui place
très vite la relation dans le registre de l’intime. La présence d’un animal
peut aussi faciliter la communication sociale. Mais, pour l’auteur, les
modalités particulières de la communication homme-animal, et notam-
ment le fait qu’elle est non verbale et relationnelle, vont donner à la rela-
tion homme-animal un potentiel thérapeutique qui peut être développé et
utilisé, selon les besoins des patients et la sensibilité des thérapeutes, à
plusieurs niveaux.
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La relation homme-animal
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LA PLACE DE L'ANIMAL DANS LA PSYCHOTHÉRAPIE DE L'ENFANT
Karin Tassin
2007/2 n° 35 | pages 58 à 68
ISSN 1286-5559
ISBN 9782749207339
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2007-2-page-58.htm
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L’ANIMAL UTILISÉ
EN THÉRAPIE
Karin Tassin
La place de l’animal
dans la psychothérapie
de l’enfant
Karin Tassin est psychologue- Chez l’enfant, l’animal occupe une place importance
tant dans la vie réelle que dans la vie fantasmatique.
psychanalyste et membre affilié L’animal n’est pas doué de parole et cette caractéristique
le rend à la fois proche des premières années de l’enfance
à la Société de psychanalyse
et plus facilement malléable que l’être humain. Il peut
de Paris ( SPP ). Après avoir été alors devenir, pour l’enfant, un support d’identification et
un support de projection de ses fantasmes et de ses pul-
analyste pendant dix ans à sions. Ce sont telles ou telles caractéristiques physiques
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LE PETIT HANS
Dans la cure du petit Hans, Freud est le premier à avoir parlé
des animaux phobogènes. Il nous montre la façon dont les ani-
maux ont servi à Hans de lieu de déplacement et de projection de
ses désirs et de ses craintes. Le cheval occupe une place prépon-
dérante dans ses phobies, mais il est aussi question de la girafe.
La cigogne sera aussi présente mais uniquement parce qu’elle est
liée à la représentation de la naissance chez cet enfant et n’est,
dans ce cas, qu’une reprise du récit des adultes.
Hans va construire sa phobie à partir de l’observation de ce
qui se passe dans un hangar à chevaux en face de chez lui. Il va
utiliser ce qui est mis à sa disposition visuelle et auditive pour
projeter sur ces animaux à la fois ses désirs, qui se transforment
par retournement en angoisse, et également pour en faire, par
déplacement, des supports identificatoires des imagos parentales.
Il va donner au cheval et à la girafe une polysémie de sens :
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LE CAS Carine
Carine est une petite fille de 4 ans qui a fait un long traitement
psychanalytique avec J. Simon. Dès la sixième séance, elle dit :
« Je vais te raconter mes mauvais rêves ; cette nuit, j’ai eu peur.
J’ai vu un loup, il voulait me griffer et me manger », et elle passe
du récit au jeu en essayant de griffer et mordre l’analyste. Mais,
un peu plus tard dans le jeu, elle explique : « Une autre fois, le
loup n’était pas trop méchant, mais j’avais peur que sa grande
queue me fasse guili-guili sur la figure et sur les fesses. » Là
aussi, on peut voir que le loup a plusieurs fonctions : imago pater-
nelle qui fait peur, mais aussi imago paternelle plus sexuelle qui
fait guili-guili.
À propos du loup, les auteurs font le commentaire suivant :
« Le symbole du loup se retrouve fréquemment en psychanalyse
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LA PROBLÉMATIQUE ACTUELLE
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Le crocodile
Très souvent présent dans les représentations des enfants
« états limites » et des enfants phobiques, c’est l’animal carnas-
sier prédateur par excellence, investi uniquement pour ses dents.
Support des pulsions sadiques orales et de l’avidité, il est très
recherché comme prédateur de tous les rivaux avec l’attaque du
sein, de la scène primitive orale et des bébés qui en découlent. En
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Le requin
Cet animal est plus œdipien que le crocodile ; il est souvent
entouré d’une multitude de petits poissons et il est fréquent qu’il
y ait un trésor gisant au fond de la mer. Le requin représente soit
un animal prédateur voulant attaquer le ventre maternel et tout ce
qu’il contient, soit, en tant qu’imago paternelle, le gardien d’un
trésor qu’un plongeur veut récupérer. On retrouve très souvent
des requins dans les cures d’enfants phobiques qui sont plus œdi-
piens que les enfants « états limites ».
Les dinosaures
Les dinosaures sont liés à la préhistoire. Au fil du temps et des
cures que j’ai conduites ou qui m’ont été communiquées en tant
que superviseur, il m’a semblé que l’on pouvait faire référence à
deux types de préhistoire : soit, tout d’abord, à une préhistoire
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toire. Dessinés d’abord au feutre noir sans être coloriés, ses ani-
maux représentaient soit des félins, soit des dinosaures. Les dino-
saures étaient gentils et n’avaient pas de dents apparentes. Dans
la vie réelle, il connaissait en détail tout ce qui concernait les
dinosaures et les grands animaux sauvages, avec une prédilection
pour les félins qui vivent isolés dans le froid ou les montagnes. Il
lisait fréquemment des livres à ce sujet. Ces animaux solitaires
semblaient être une représentation de lui-même. Au fil du temps,
les dinosaures qui revenaient de façon récurrente avaient des
griffes et des dents de plus en plus importantes. L’agressivité
orale dans ses dessins contrastait avec son comportement à mon
égard qui restait partiellement phobique. Mes interprétations aux
deux niveaux de sa préhistoire, transgénérationnelle et person-
nelle, ont alors amené un changement dans ses dessins et dans
son comportement. J’ai tour à tour évoqué les imagos parentales
et grand-parentales et les mécanismes d’identification projective
où, ces animaux dangereux attaquant les imagos, il risquait d’être
attaqué par elles en retour. Les dessins se firent plus colorés et les
attributs (les griffes et les dents) de plus en plus terrifiants : un
jour, Hugo a même dessiné un énorme dragon qui crachait du feu.
Ce dragon était rempli de couleurs vives laissant apparaître ainsi
une émergence pulsionnelle vraisemblablement dirigée contre
moi dans le transfert, mais aucun ennemi n’apparaissait sur le
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Les monstres
Ils sont, eux aussi, porteurs d’une agressivité d’origine pré-
génitale et d’une toute-puissance entretenue par les jouets et les
jeux de cartes, le plus souvent d’origine japonaise. Soit ils fasci-
nent (le plus souvent les enfants « états limites » ou psycho-
tiques), soit ils apparaissent dans les cauchemars chez les enfants
névrosés. Chez ces derniers, le monstre me semble avoir le même
rôle que le loup. C’est un animal polysémique porteur d’an-
goisse, et son choix est motivé par les supports culturels du
moment. Il a une fonction différente chez l’enfant psychotique ou
« état limite » chez qui, comme je l’ai déjà dit pour le crocodile,
il est essentiellement porteur de la toute-puissance archaïque de
l’enfant. Plus l’enfant aura des fixations archaïques et plus les
monstres seront présents dans le traitement.
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BIBLIOGRAPHIE
DIATKINE, R. ; SIMON, J. 1972. La psychanalyse précoce, Paris, PUF, coll. « Le fil rouge »,
p. 37-38.
FREUD, S. 1909. « Analyse d’une phobie chez un petit garçon de cinq ans (le petit
Hans) », dans Les cinq psychanalyses, Paris, PUF.
FREUD, S. 1915. « Extrait de l’histoire d’une névrose infantile (l’homme aux loups) »,
dans Les cinq psychanalyses, Paris, PUF, p. 342-343.
RIGAUD, C. 1998. L’animal d’angoisse : aux origines de la phobie infantile, Toulouse,
érès, coll. « Actualité de la psychanalyse ».
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LE CHIEN, PARTENAIRE DANS UN ÉTABLISSEMENT SPÉCIALISÉ POUR
ENFANTS DÉFICIENTS VISUELS
Agnès Le Van
2007/2 n° 35 | pages 69 à 75
ISSN 1286-5559
ISBN 9782749207339
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2007-2-page-69.htm
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l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
dans une base de données est également interdit.
Uztail est un chien golden retriever de 3 ans. Il a de Agnès Le Van est éducatrice
longs poils dorés, est joueur et possède bien d’autres qua-
lités encore. Il succède à Ninon, une autre chienne golden de jeunes enfants :
retriever qui a dû cesser son activité pour des raisons de
elle intervient à l’ IDES 1,
santé. Lorsqu’un visiteur pénètre à l’IDES, il ne s’étonne
pas de croiser un enfant accompagné d’un chien. Et pour- un institut spécialisé
tant ce n’est pas un chien guide d’aveugle.
pour déficients visuels
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Elle devient autonome et s’intéresse aux autres. Elle débute Les activités associant
l’apprentissage du braille cette année. Le chien fait toujours l’animal
partie de son quotidien. Elle aime le caresser mais elle préfère Conçues pour atteindre des
jouer avec ses camarades. Il reste le soutien durant les séances de objectifs éducatifs et
thérapeutiques, elles sont
rééducation. Il sera certainement encore d’un grand soutien affec-
basées sur quatre modalités
tif lorsque Marion devra quitter le groupe des petits. de fonctionnement.
1. Au quotidien
Caroline (socialisation) : le chien est
présent sur le groupe du
Caroline a aujourd’hui 5 ans. Elle a été admise à l’IDES en mai
jardin d’enfants toute la
2006. Elle souffre d’une maladie neurologique associée à un han-
semaine et partage la vie
dicap visuel profond et présente des difficultés de langage impor- des enfants. Des instants
tantes. L’articulation est pénible et lente. Caroline a de gros privilégiés sont également
troubles de l’équilibre. La marche est lente et difficile. Les chutes possibles selon les besoins
sont nombreuses et souvent dangereuses. Les gestes des membres des enfants.
supérieurs sont très saccadés et la préhension fine est pratique- 2. Un atelier hebdomadaire
ment impossible sans efforts démesurés. en groupe (pédagogie) : il
s’adresse aux enfants des
Caroline développe une énergie considérable pour se tenir classes primaires CP et CE1.
debout, parler, saisir un objet, effectuer des gestes de la vie quo- Outre l’objectif
tidienne, jouer. Elle a une grande volonté pour faire seule mais pédagogique, cette activité
elle s’épuise face à l’inefficacité de ses efforts. Elle trouve des permet aux enfants de
stratégies compensatoires et refuse l’aide de l’adulte. maintenir un lien avec le
chien une heure par
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BIBLIOGRAPHIE
BONDUELLE, P. ; JOUBLIN, H. 1995. L’animal de compagnie : le point des connaissances
actuelles, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? ».
MAUPAY, C. 2004. Forban, chien d’exception, Paris, ANECAH.
MONTAGNER, H. 2002. L’enfant et l’animal, Paris, Odile Jacob.
SAUSSE, S. 1996. Le miroir brisé, Paris, Calmann-Lévy.
VERNAY, D. (sous la direction de). 2003. Le chien, partenaire de vies, Toulouse, érès.
VUILLEMENOT, J.-L. 2004. « L’enfant et l’animal, une relation pas bête », Le journal
des professionnels de l’enfance, 26.
RÉSUMÉ Mots-clés :
L’auteur, une éducatrice spécialisée de jeunes enfants, participe, depuis Thérapie facilitée par
plusieurs années, au projet Activités associant l’animal (AAA), au sein de l’animal, éveil, relation,
l’IDES (l’Institut d’éducation sensorielle), qui accueille des jeunes de 3 à communication,
20 ans atteints de cécité et dont les deux tiers souffrent de troubles psy- handicap
chologiques ou psychiatriques. Des chiens, sélectionnés par l’association
Handi’chiens (ex ANECAH) partagent la vie quotidienne des enfants : des
progrès notables sont constatés dans le comportement des enfants. Grâce
à deux exemples précis, on constate que le chien est un « outil » dans les
apprentissages et l’éveil : il remplit parfaitement son rôle de chien d’as-
sistance.
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NOUVEAU-NÉ ET ANIMAL DE COMPAGNIE : CHACUN A SA PLACE
Sophie Durand
2007/2 n° 35 | pages 76 à 83
ISSN 1286-5559
ISBN 9782749207339
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2007-2-page-76.htm
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L’ANIMAL DANS
LA FAMILLE
Sophie Durand
Nouveau-né
et animal de compagnie :
chacun a sa place
Sophie Durand est sage-femme en Les animaux de compagnie font désormais partie
intégrante de la société occidentale : aujourd’hui, plus
Moselle. Elle a soutenu, en 2006, d’un foyer français sur deux en possède un, et ce généra-
lement dans une grande promiscuité. La France est ainsi
un mémoire de fin d’études
au premier rang européen pour la possession des ani-
sur ce sujet. maux de compagnie : elle n’en compte pas moins de 65
millions.
Certains considèrent l’animal de compagnie, notam-
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BIBLIOGRAPHIE
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« L’enfant, l’animal et la famille », Les dossiers ACPS, 3.
BONDUELLE, P. ; JOUBLIN, H. 1995. L’animal de compagnie, Paris, PUF, coll. « Que sais-
je ? »
DIGARD, J.P. 1999. Les Français et leurs animaux, Paris, Fayard.
ELOIT, M. ; BENET, J.J. ; BOURDEAU, P. 1995. « Animaux de compagnie et risques de
zoonose infectieuse ou parasitaire », Journal de pédiatrie et de puériculture, 5,
p. 293-304.
FINGE, T. ; LAMBERT, J. 1997. « Conduite à tenir devant morsures, griffures par animaux
domestiques et envenimations vipérines », Urgence pratique, 27, p. 31-34.
LAVAUD, J. ; VAQUEZ, M.P. ; BORDAS, V.C. ; DUVAL, C. 2005. « Animaux domestiques et
accidents chez l’enfant », Archives de pédiatrie, 12, p. 228-233.
MONTAGNER, H. 2004. « L’animal, partenaire de la famille », Le journal des
professionnels de l’enfance, 26, p. 67-69.
ROSSANT, L. ; VILLEMIN, V. 1996. L’enfant et les animaux, Paris, Ellipses.
VALLET, B. ; MITTLER, B. ; FLUSIN, J.L. 1996. « Conduite à tenir devant morsures, griffures
et envenimation en urgence », Encyclopédie médicale et chirurgicale, Paris, Elsevier.
RÉSUMÉ
Mots-clés :
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SUMMARY
Key words :
Cohabitation between pets and humans is an important characteristic of
Pet, infant, mother,
the western civilization: more than one family out of two has a pet. But
danger, zoological
sometimes a pet may cause traumas and can be considered as a vector of
disease, trauma.
zoological diseases or allergen agents: for infants such risks are increa-
sed because of their immune immaturity and their incapability to fight
diseases. Integration of the environmental features is necessary to secure
the global and adequate caring of the pregnant mother and her child.
The birth of a new child will be facilitated and secured through a sound
awareness of the hazards related to the presence of an animal, the know-
ledge of the means to avoid them and also the defining of the pet’s posi-
tion in the family.
83
LE CHIEN DANS L'ÉDUCATION FAMILIALE : ORDRES ET DÉSORDRES
Nathalie Simon
2007/2 n° 35 | pages 84 à 89
ISSN 1286-5559
ISBN 9782749207339
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2007-2-page-84.htm
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L’ANIMAL DANS
LA FAMILLE
Nathalie Simon
Le chien
dans l’éducation familiale :
ordres et désordres
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BIBLIOGRAPHIE
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DEHASSE, J. 2000. Mon chien est-il dominant ?, Montréal, Éditions du Jour.
DE VINEY, E. ; DICKERT, J. et LOCKOOD, R. 1983. « The care of pets within child abusing
families », International Journal for Study of Animal Problems, 4, p. 321-329.
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SUMMARY
The pet dog has become a member of the family. Family education takes Key words :
into account its presence and its participation in various activities, in Dog, education, family,
particular with the children. To obtain the control and the obedience of ill-treatment, obedience,
the dog is a concern of the family, a need, even a stake. However, the dif- training, authority,
ficulties are numerous in everyday life. While wanting to educate her predominance, tender,
dog, the family implements various principles resulting from the educa- punishment, master,
tional models intended for the dog, her own practices and generally from chief.
an amalgam carried out starting from hidden meanings of the current
words. The consequences are serious because many ambiguities and
confused applications are registered between predominance and punish-
ment and may evolve towards ill-treatment.
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L'ENFANT, L'ANIMAL, LE CONTE : VOIES ROYALES DE L'INFANTILE
Claude de la Genardière
L’ANIMAL ET L’IMAGINAIRE
DES ENFANTS
Claude de la Genardière
L’enfant, l’animal, le conte :
voies royales de l’infantile
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BIBLIOGRAPHIE
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DE LA GENARDIÈRE, C. 1996. Encore un conte ? Le Petit Chaperon rouge à l’usage des
adultes, Paris, réédition L’Harmattan, collection « Écriture et transmission ».
DE LA GENARDIÈRE, C. 2000. Sept familles à abattre. Essai sur le jeu des sept familles,
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DE LA GENARDIÈRE, C. 2003. Parentés à la renverse, Paris, PUF.
DE LA GENARDIÈRE, C. 2005. Faire-part d’enfances, Paris, Le Seuil.
DELARUE, P. ; TENÈZE, M.L., 1976. Le conte populaire français, Paris, Maisonneuve et
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FLEUTIAUX, P. 1984. Les métamorphoses de la reine, Paris, Folio, Gallimard.
FREUD, S. 1909. Névrose, psychose et perversion, traduction française, Paris, PUF.
FREUD, S. 1919. L’inquiétante étrangeté et autres essais, traduction française, Paris,
Folio, Gallimard.
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SUMMARY
Key words :
According to the unconscious, it is necessary to take transmission into Animal, cannibalism,
account in order to question the child’s relationship with the animal element. fairy-tale, unconscious,
Child world is passing from one generation to another with animal fantasies child world, fantasmatic
and emotional child marks received from real animals. Fantasmatic and and mythical material.
mythical material is thus overloaded with animal metaphors wich touch
both adults and children. Besides, from the wolf to slug, everyone can find
a vast range of preoccupations and founding questions about the limits of
the human element and its civilizing capacity, to share between generations.
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COMMENT ILLUSTRATRICE ET POÈTE TRAVAILLENT ENSEMBLE POUR
LES ENFANTS
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L’ANIMAL ET L’IMAGINAIRE
DES ENFANTS
Françoise Armengaud
Martine Bourre
Comment illustratrice
et poète travaillent ensemble
pour les enfants 1
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RÉFÉRENCES
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