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1.

PHYSIQUE

La physique (du grec φυσικη, la nature) est étymologiquement la « science


de la nature ». Dans un sens général et ancien, la physique désigne la
connaissance de toute la nature matérielle ; c'est le sens de René Descartes
et de ses élèves Jacques Rohault et Régis1. Elle correspond alors aux
sciences naturelles ou encore à la philosophie naturelle. Au XXIe siècle, sa
signification est néanmoins plus restreinte : elle décrit de façon à la fois
quantitative et conceptuelle les composants fondamentaux de l'univers, les
forces qui s'y exercent et leurs effets. Elle développe des théories en utilisant
l'outil des mathématiques pour décrire et prévoir l'évolution de systèmes. La
signification ancienne de la physique rassemble l'actuelle physique, la chimie
et les sciences naturelles actuelles2.
La physique n'accepte comme résultat que ce qui est mesurable et
reproductible par expérience. Cette méthode permet de confirmer ou
d'infirmer les hypothèses fondées sur une théorie donnée.

Étymologie et signification aux cours des siècles


Le terme « physique » vient du grec φυσικη, signifiant « nature ».
Pour Platon, la physique est l'une des trois parties de l'enseignement de la
philosophie, aux côtés de l'éthique et de la logique. Pour Aristote, la
philosophie se divise en philosophie théorétique, philosophie pratique et
philosophie poétique; la physique est une des trois parties de la philosophie
théorétique, aux côtés de la mathématique et de la théologie.
Au XIIe siècle, lorsque le mot est apparu en français ancien, la physique avait
un double sens : médecine (exemple : un médecin en anglais est un
physician), et, en tant qu'adjectif, « ce qui se rapporte à la nature » .
À partir de la fin du XVe siècle, le mot physique a désigné les « connaissances
concernant les causes naturelles » et l'on désignait son étude par l'expression
« philosophie naturelle » selon un corpus universitaire qui reposait sur la
philosophie d'Aristote (exemples : La Physique d'Aristote et Principes
mathématiques de philosophie naturelle de Newton).
Des chaires de philosophie naturelle furent établies dans certaines
universités, notamment au Royaume-Uni (Oxford, Edimbourg, etc.) À Paris,
on compta par exemple une chaire de philosophie naturelle au collège de
Clermont, occupée notamment par Ignace-Gaston Pardies.
Le mot physique pris son sens moderne, qui est plus restreint que le sens
originel, à partir du XVIIe siècle (avec Galilée et Descartes), et surtout de la
physique classique qui est née avec Newton. À l'université de Paris,
l'aristotélisme domina les cours de philosophie naturelle jusque dans les
années 1690, à partir desquelles il fut progressivement remplacé par le
cartésianisme, notamment grâce à l'ouverture du collège des Quatre-Nations
et les cours d'Edme Pourchot.
Dans la première édition du Dictionnaire de l'Académie française, datant de
1694, le nom « physique » est désigné comme la « science qui a pour objet la
connaissance des choses naturelles, ex: La physique fait partie de la
philosophie;la physique est nécessaire à un médecin.». L'adjectif
« physique » est défini en outre comme signifiant « naturel, ex: l'impossibilité
physique s'oppose à l'impossibilité morale ». Ce n'est que dans sa sixième
édition (1832-1835) que le sens moderne de « physique » apparait, le terme
est défini comme la « science qui a pour objet les propriétés accidentelles ou
permanentes des corps matériels, lorsqu'on les étudie sans les décomposer
chimiquement. ». Enfin dans sa huitième édition (1932-1935), la physique est
définie comme la « science qui observe et groupe les phénomènes du monde
matériel, en vue de dégager les lois qui les régissent.»
Le Littré donne des définitions plus précises. En tant qu'adjectif, il définit les
phénomènes physique comme « ceux qui ont lieu entre les corps visibles, à
des distances appréciables, et qui n'en changent ps les caractères » et les
propriétés physiques, comme « qualités naturelles des corps qui sont
perceptibles aux sens, telles que l'état solide ou gazeux, la forme, la couleur,
l'odeur, la saveur, la densité, etc. ». Les sciences physiques sont définies
comme « celles qui étudient les caractères naturels des corps, les forces qui
agissent sur eux et les phénomènes qui en résultent ». En tant que nom, la
physique est définie comme « science du mouvement et des actions
réciproques des corps, en tant que ces actions ne sont pas de composition et
de décomposition, ce qui est le propre de la chimie ».
La notion actuelle de science en tant qu'« ensemble ou système de
connaissances sur une matière » date seulement du XVIIIe siècle. Avant cette
époque, le mot « science » signifiait simplement « la connaissance qu'on a de
quelque chose » (science et savoir ont la même étymologie) et la notion de
scientifique n'existait pas. À l'inverse, le terme « philosophie  » désigne dans
son sens ancien « l'étude des principes et des causes, ou le système des
notions générales sur l'ensemble des choses. », les sciences naturelles
étaient donc le résultat de la philosophie naturelle (voir l'exemple du titre de la
revue Philosophical Transactions).
L'expression « sciences physiques » désigne actuellement l'ensemble formé
par la physique (dans son sens moderne) et la chimie, cette expression prend
son sens actuel en France au début du XIXe siècle, en même temps que le
mot « science » prend le sens d'« ensemble formé par les sciences
mathématiques, physiques et naturelles ». Auparavant, l'expression
« sciences physiques » était un simple synonyme de l'expression « sciences
naturelles »3.

Théorie et expérience
Les physiciens observent, mesurent et modélisent le comportement et les
interactions de la matière à travers l'espace et le temps (définis comme
« phénomènes physiques »).
Une théorie ou un modèle est un ensemble conceptuel formalisé
mathématiquement, dans lequel des paramètres physiques qu'on suppose
indépendants (charge, énergie et temps, par exemple) sont exprimés sous
forme de variables (q, E et t) et mesurés avec des unités appropriées
(coulomb, joule et seconde). La théorie relie ces variables par une ou
plusieurs équations (par exemple, E=mc²). Ces relations permettent de
prédire de façon quantitative le résultat d'expériences.
Une expérience est un protocole matériel permettant de mesurer certains
phénomènes dont la théorie donne une représentation conceptuelle. Il est
illusoire d'isoler une expérience de la théorie associée. Le physicien ne
mesure évidemment pas des choses au hasard ; il faut qu'il ait à l'esprit
l'univers conceptuel d'une théorie. Aristote n'a jamais pensé calculer le temps
que met une pierre lâchée pour atteindre le sol, simplement parce que sa
conception du monde sublunaire n'envisageait pas une telle quantification.
Cette expérience a dû attendre Galilée pour être faite. Un autre exemple
d'expérience dictée nettement par un cadre conceptuel théorique est la
découverte des quarks dans le cadre de la physique des particules. Le
physicien des particules Gell-Mann a remarqué que les particules soumises à
la force forte se répartissaient suivant une structure mathématique élégante,
mais que trois positions fondamentales (au sens mathématique de la théorie
des représentations) de cette structure n'étaient pas réalisées. Il postula donc
l'existence de particules plus fondamentales (au sens physique) que les
protons et les neutrons. Des expériences permirent par la suite, en suivant
cette théorie, de mettre en évidence leur existence.
Inversement, des expériences fines ou nouvelles ne coïncidant pas avec la
théorie peuvent, ou bien remettre en cause la théorie — comme ce fut le cas
du problème du corps noir qui provoqua l'avènement de la mécanique
quantique et la disparition du vitalisme ou de l'atomisme thermodynamique —
ou bien pousser la théorie et le modèle à intégrer de nouveaux éléments.
L'exemple de la découverte de Neptune est édifiante à ce titre. Les
astronomes pouvaient faire une première expérience, celle de mesurer la
trajectoire d'Uranus. Or la théorie de Newton donnait une trajectoire différente
de celle constatée. Pour maintenir la théorie, Urbain Le Verrier et,
indépendamment, John Adams postulèrent l'existence d'une nouvelle planète,
et d'après cette hypothèse prédirent sa position, ce qui fut avérée après une
seconde expérience qui consista à braquer un télescope à l'endroit annoncé.
Il est clair que l'interprétation de la première expérience est tributaire de la
théorie, et la seconde n'aurait jamais pu avoir lieu sans cette même théorie et
son calcul. Un autre exemple est l'existence du neutrino, supposée par Pauli
pour expliquer le spectre continu de la désintégration bêta, ainsi que
l'apparente non-conservation du moment cinétique.
Modélisation et réel

Albert Einstein en 1947


L'histoire de la physique semble montrer qu'il est illusoire de penser que l'on
finira par trouver un corpus fini d'équations qu'on ne pourra jamais contredire
par expérience. Chaque théorie acceptée à une époque finit par révéler ses
limites, et est intégrée dans une théorie plus large. La théorie newtonienne de
la gravitation est valide dans des conditions où les vitesses sont petites et
que les masses mises en jeu sont faibles, mais lorsque les vitesses
approchent la vitesse de la lumière ou que les masses (ou de façon
équivalente en relativité, les énergies) deviennent importantes, elle doit céder
la place à la relativité générale. Par ailleurs, celle-ci est incompatible avec la
mécanique quantique lorsque l'échelle d'étude est microscopique et dans des
conditions d'énergie très grande (par exemple au moment du Big Bang ou au
voisinage d'une singularité à l'intérieur d'un trou noir).
La physique théorique trouve donc ses limites dans la mesure et son
permanent renouveau naît dans l'impossibilité évidente d'atteindre un état de
connaissance parfait et sans faille du réel. De nombreux philosophes, dont
Emmanuel Kant, ont mis en garde contre toute croyance que la connaissance
humaine des phénomènes peut coïncider avec le réel, s'il existe. La physique
ne décrit pas le monde, ses conclusions ne portent pas sur le monde lui-
même, mais sur le modèle qu'on déduit des quelques paramètres étudiés.
Elle est une science exacte en ce que la base des hypothèses et des
paramètres considérés conduisent de façon exacte aux conclusions tirées.
La conception moderne de la physique, en particulier depuis la découverte de
la mécanique quantique, ne se donne généralement plus comme objectif
ultime de déterminer les causes premières des lois physiques, mais
seulement d'en expliquer le comment dans une approche positiviste. On
pourra aussi retenir l'idée d'Albert Einstein sur le travail du physicien : faire de
la physique, c'est comme émettre des théories sur le fonctionnement d'une
horloge sans jamais pouvoir l'ouvrir.

Esthétique, pragmatisme et simplicité


La physique possède une dimension esthétique. En effet, les théoriciens
recherchent presque systématiquement à simplifier, unifier et symétriser les
théories. Cela se fait par la réduction du nombre de constantes
fondamentales (la constante G de la gravitation a intégré sous un même
univers gravitationnel les mondes sublunaire et supralunaire), par la réunion
de cadres conceptuels auparavant distincts (la théorie de Maxwell a unifié
magnétisme et électricité, l'interaction électrofaible a unifié l'électrodynamique
quantique avec l'interaction faible et ainsi de suite jusqu’à la construction du
modèle standard de la physique des particules). La recherche des symétries
dans la théorie, outre le fait que par le théorème de Noether elles produisent
spontanément des constantes du mouvement (comme l'énergie se conserve
quand les équations du système sont invariantes temporellement), est un
vecteur de beauté des équations et de motivation des physiciens et, depuis le
XXe siècle, le moteur principal des développements en physique théorique.
Du point de vue expérimental, la simplification est un principe de
pragmatisme. En effet la mise au point d'une expérience requiert de maîtriser
un grand nombre de paramètres physiques afin de créer des conditions
expérimentales précisément fixées. La plupart des situations se présentant
spontanément dans la nature sont très confuses et irrégulières. Outre des
figures exceptionnelles comme l'arc-en-ciel, qui cause un fort étonnement
chez le profane, le monde à notre échelle mêle de nombreux principes et
théories appartenant à des domaines disjoints du corpus. Les concepts de la
physique sont longs à acquérir par les physiciens eux-mêmes. Une certaine
préparation du dispositif expérimental permet donc la manifestation d'un
phénomène aussi épurée que possible. En somme, un arc-en-ciel bien
contrasté et net, pour prendre une image poétique. Cette exigence
expérimentale donne malheureusement un aspect artificiel à la physique, en
particulier lors de son enseignement à un jeune public. Paradoxalement rien
ne semble aussi éloigné du cours de la nature qu'une expérience de
physique, seule la simplification y est pourtant recherchée.
Au cours de l'histoire, des théories complexes et peu élégantes d'un point de
vue mathématique peuvent être très efficaces et dominer des théories
beaucoup plus simples. L'Almageste de Ptolémée, basé sur une figure
géométrique simple, le cercle, comportait un grand nombre de constantes
dont dépendait la théorie, tout en ayant permis avec peu d'erreur de
comprendre le ciel pendant plus de mille ans. Le modèle standard décrivant
les particules élémentaires comporte également une trentaine de paramètres
arbitraires, et pourtant jamais aucune théorie n'a été vérifiée
expérimentalement aussi précisément. Toutefois, tout le monde s'accorde
chez les physiciens pour penser que cette théorie sera sublimée et intégrée
un jour dans une théorie plus simple et plus élégante, comme le système
ptoléméen a disparu au profit de la théorie keplerienne, puis newtonienne.

Technique et physique
L'histoire de l'humanité montre que la pensée technique s'est développée
bien avant les théories physiques, et à plus forte raison mathématisées. La
roue et le levier, le travail des matériaux, en particulier la métallurgie, ont pu
être réalisés sans ce qu'on appelle la physique. C'est par l'effort de rationalité
des penseurs grecs puis arabes et, par la suite, le perfectionnement des
mathématiques, que la physique a pu révéler sa profondeur conceptuelle. Les
théories physiques ont alors souvent permis le perfectionnement d'outils et de
machines, ainsi que de leur utilisation.
Il faut attendre le XIXe siècle pour que des théories donnent naissance à des
techniques qui n'auraient pu voir le jour sans elles. Le cas du laser est
exemplaire : son invention repose fondamentalement sur la compréhension,
par la mécanique quantique, des ondes lumineuses et de la linéarité de leurs
équations. On peut évidemment citer la bombe A et la bombe H comme
créations techniques dépendant entièrement de la physique de leur époque.
Le GPS ne fonctionne que par l'intégration des relativités restreinte et
générale dans les calculs.

La physique et les autres sciences [modifier]


Leibniz

Isaac Newton
La physique étant écrite en termes mathématiques, elle a depuis sa
naissance eu des relations plus que profondes avec celles-là. Jusqu'au
XXe siècle, les mathématiciens étaient d'ailleurs la plupart du temps
physiciens (et souvent philosophes). De ce fait la physique a très souvent été
la source de développements profonds en mathématiques. Par exemple, le
calcul différentiel, a été inventé indépendamment par Leibniz et Newton pour
comprendre la dynamique en général, et la gravitation universelle en ce qui
concerne le second. Le développement en série de Fourier, qui est devenu
une branche à part entière de l'analyse, a été inventé par Joseph Fourier pour
comprendre la diffusion de la chaleur.
Les sciences physiques sont en relation avec d'autres sciences, en particulier
la chimie, science des molécules et des composés chimiques. Ils partagent
de nombreux domaines, tels que la mécanique quantique, la thermochimie et
l'électromagnétisme. Ce domaine interdisciplinaire est appelé la chimie
physique. Toutefois, les phénomènes chimiques sont suffisamment vastes et
variés pour que la chimie soit généralement considérée comme une discipline
à part entière.
De nombreux autres domaines interdisciplinaires existent en physique. On
peut mentionner par exemple l'astrophysique à la frontière avec l'astronomie,
la biophysique qui est à l'interface entre la biologie et la physique statistique
entre autres, et plus récemment les nanotechnologies.

Physique et religions

Portrait de Galileo Galilei par Giusto Sustermans en 1636.


Il est arrivé dans l'Histoire que les résultats obtenus par la physique, et par
certaines autres sciences également, entrent en conflit avec les religions.
Celles-ci définissent en effet un ensemble de croyances qui, en général,
incluent une représentation du monde, de l'univers et de ses composants.
Le prototype de ce problème fut, au XVIIe siècle, la controverse ptoléméo-
copernicienne, et la condamnation de Galilée (1633) qui entraîna un certain
mouvement de rejet de la religion chrétienne (catholique) plus
particulièrement, jugée « obscurantiste » par certains philosophes du Siècle
des Lumières. L'un des enjeux de ce problème était que certains passages de
la Bible, par exemple le psaume 93 (92) sur Dieu roi de l'univers, que l'on
pourrait qualifier de « cosmologiques », étaient rédigés dans un sens
géocentrique, ou à tout le moins ambigu, de sorte que, pris à la lettre, ils
entraient en conflit avec les théories de la physique définies par Galilée,
Kepler et Newton. Par ailleurs Giordano Bruno fut brûlé à Rome pour avoir
affirmé, entre autres, que l'univers était infini et défendu le copernicisme.
Articles détaillés : Révolution copernicienne et Purification de la mémoire.
Dans un premier temps, les scientifiques du XVIIe siècle réagirent soit en
rejetant la philosophie première de la scolastique, basée sur la métaphysique
d'Aristote (Descartes dans Méditations sur la philosophie première), soit en
adhérant à des mouvements dissidents du christianisme (cas de Pascal, qui
donna sa caution à Port-Royal pour rédiger une traduction de la Bible en
français selon des vues jansénistes). Cette version fut la seule élaborée au
XVIIe siècle, et aucun théologien catholique ne fut à la hauteur pour produire
une version plus conséquente au XVIIe et au XVIIIe siècles, de sorte que cette
Bible servit de référence à bon nombre d'intellectuels, dont des écrivains,
jusqu'au XIXe siècle.
La situation commença à se clarifier au XIXe siècle, une fois passée la
Révolution française et dès que le christianisme put se réorganiser, lorsque
les chrétiens (protestants et catholiques) se rendirent compte que la
controverse posait des problèmes d'exégèse (revenir aux textes d'origine en
grec ou hébreu) et d'herméneutique (définir des règles d'interprétation qui ne
soient pas littérales). Ceci conduisit à des encycliques sur l'étude des textes
bibliques (par Léon XIII, puis Pie XII), définissant les rapports entre la science
et la religion, puis à des traductions canoniques de la Bible à partir du
XXe siècle (Bible de Jérusalem). Après deux siècles où il n'y eut que trois
traductions de la Bible en français, le XIXe siècle fournit ainsi 19 traductions
de la Bible en français, et le XXe siècle, 22 traductions.
Plus qu'une réhabilitation de Galilée (que tous les papes modernes
considérèrent comme un grand savant[réf. nécessaire]), le groupe de travail voulu
par Jean-Paul II fut l'occasion de clarifier les relations réciproques entre la
religion et la science. Aujourd'hui, l'Église catholique romaine ne se
préoccupe pas des questions de structure physique de l'univers. Les
questions de foi interviennent plutôt lors de l'application des théories dans la
vie quotidienne.
Nombreux ont été les physiciens qui étaient ou bien très religieux, ou bien
ordonnés eux-mêmes. Par exemple, Nicolas Copernic était moine, Edme
Mariotte était prêtre et Georges Lemaître abbé. L'explication tient sans doute
au fait que les religieux de ces époques étaient pratiquement les seuls lettrés.
Par ailleurs, certaines religions ont encouragé le développement de la
recherche scientifique, comme ce fut le cas de l'islam entre le IXe et le
XVe siècle, qui le fit d'ailleurs pour des raisons religieuses (voir Sciences et
techniques islamiques), en profitant très largement de l'apport des civilisations
soumises par l'Islam (perse, chaldéenne, byzantine et indienne, entre autres).
Au XXIe siècle, un grand nombre de physiciens, et de scientifiques plus
généralement, admettent volontiers avoir des convictions religieuses 4.
On constate que, aux États-Unis, comme en Europe, on a réalisé qu'il ne faut
pas prendre au pied de la lettre les descriptions bibliques, ce qui est la
position commune des catholiques et des protestants, prise depuis le
XIXe siècle.

La recherche [modifier]

La culture de la recherche en physique présente une différence notable avec


celle des autres sciences en ce qui concerne la séparation entre théorie et
expérience. Depuis le XXe siècle, la majorité des physiciens sont spécialisés
soit en physique théorique, soit en physique expérimentale. En revanche,
presque tous les théoriciens renommés en chimie ou en biologie sont
également des expérimentateurs.
La simulation numérique occupe une place très importante dans la recherche
en physique et ce depuis les débuts de l'informatique. Elle permet en effet la
résolution approchée de problèmes mathématiques qui ne peuvent pas être
traités analytiquement. Beaucoup de théoriciens sont aussi des numériciens.

Principales théories
Bien que la physique s'intéresse à une grande variété de systèmes, certaines
théories ne peuvent être rattachées qu'à la physique dans son ensemble et
non à l'un de ses domaines. Chacune est supposée juste, dans un certain
domaine de validité ou d'applicabilité. Par exemple, la théorie de la
mécanique classique décrit fidèlement le mouvement d'un objet, pourvu que
(1) ses dimensions soient bien plus grandes que celles d'un atome, (2) que sa
vitesse soit bien inférieure à la vitesse de la lumière, (3) qu'il ne soit pas trop
proche d'une masse importante, et (4) que celui-ci soit dépourvu de charge.
Les théories anciennes, comme par exemple la mécanique newtonienne, sont
encore des sujets de recherche notamment dans l'étude des phénomènes
complexes (exemple : la théorie du chaos). Elles constituent la base de toute
recherche en physique et tout étudiant en physique, quelle que soit sa spécialité, est censé
acquérir les bases de chacune d'entre elles.

Théorie Grands domaines Concepts


Dimension, Espace, Temps, Référentiel,
Cinématique, Lois du mouvement
Longueur, Vitesse, Vitesse relative,
de Newton, Mécanique analytique,
Masse, Moment cinétique, Force,
Mécanique Mécanique des fluides, Mécanique
Énergie, Moment angulaire, Couple, Loi
newtonienne du point, Mécanique du solide,
de conservation, Oscillateur
Transformations de Galilée,
harmonique, Onde, Travail, Puissance,
Mécanique des milieux continus
Équilibre

Charge électrique, Courant électrique,


Électrostatique, Électricité,
Champ électrique, Champ magnétique,
Électromagnétisme Magnétisme, Équations de
Champ électromagnétique, Onde
Maxwell
électromagnétique

Constante de Boltzmann, Entropie,


Physique statistique Machine thermique, Théorie Énergie libre, Chaleur, Fonction de
et Thermodynamique cinétique des gaz partition, Température, Équilibre
thermodynamique

Hamiltonien, Boson, Fermion, Particules


Intégrale de chemin, Équation de
Mécanique identiques, Constante de Planck,
Schrödinger, Théorie quantique
quantique Oscillateur harmonique quantique,
des champs
Fonction d'onde, Énergie de point zéro

Principe d'équivalence, Quadrivecteur,


Théorie de la Relativité galiléenne, Relativité
Espace-temps, Vitesse de la lumière,
relativité restreinte, Relativité générale
Vitesse relative, Invariance de Lorentz

Disciplines
La recherche en physique contemporaine est divisée en diverses disciplines qui étudient
des aspects différents du monde physique.

Domaine Disciplines Principales théories Concepts

Astrophysique Cosmologie, Big Bang, Inflation Trou noir, Galaxie, Gravité,


Planétologie, Physique cosmique, Relativité Onde gravitationnelle, Planète,
des plasmas, générale, Matière noire, Système solaire, Étoile,
Astroparticules Rayons cosmiques Univers

Physique atomique, Diffraction, Onde


Physique
Physique moléculaire, Optique quantique électromagnétique, Laser,
quantique
Optique, Photonique Polarisation, Interférences

Interaction élémentaire
Modèle standard, (Gravité, Électromagnétisme,
Accélérateur de
Physique des Théorie de grande Interaction faible, Interaction
particules, Physique
particules unification, Théorie des forte), Particule élémentaire,
nucléaire
cordes, Théorie M Antiparticule, Spin, Brisure
spontanée de symétrie

Physique du solide,
État de la matière (Solide,
Science des matériaux,
Supraconductivité, Liquide, Gaz, Plasma,
Physique de la Physique des polymères,
Onde de Bloch, Gaz de Condensat de Bose-Einstein,
matière Matière molle, Physique
fermions, Liquide de Supercritique, Superfluide),
condensée mésoscopique, Système
Fermi Conducteur, Magnétisme,
désordonné, Réseau de
Auto-organisation
neurones

Disciplines apparentées
De nombreux domaines de recherche combinent la physique avec d'autres
disciplines.

← Acoustique
← Aérodynamique
← Astronomie
← Biophysique
← Chimie physique
← Éconophysique
← Électronique
← Géophysique
← Mécanique
← Physique informatique
← Physique mathématique
← Sciences des matériaux
Domaines voisins
← Astronomie
← Biologie
← Chimie
← Cosmologie
← Géologie
← Mathématiques
← Médecine

Histoire et philosophie
← Épistémologie
← Histoire de la physique
← Liste de physiciens
← Prix Nobel de physique
← Grandes expériences de la physique

Outils et méthodes
← Analyse dimensionnelle
← Méthodes mathématiques en physique
← Métrologie
← Méthode expérimentale
← Simulation informatique
← Expérimentation assistée par ordinateur

Tableaux et banques de données


← Constantes physiques
← Conversion des unités
← Ordres de grandeur
← Système international d'unités
← Liste des grands nombres
Notes et références [modifier]

1. ↑ Selon Le Littré
2. ↑ En français, l'expression « sciences naturelles » a une signification plus restreinte
qu'en anglais ou en allemand, langues dans lesquelles elle a gardé son sens plus
général englobant la physique actuelle et la chimie.
3. ↑ Ainsi Georges Cuvier, dans son Rapport historique sur les progrès des sciences
naturelles depuis 1789 utilise les deux expressions sans distinction, il décrit les
sciences physiques/naturelles ainsi : « placées entre les sciences mathématiques et
les sciences morales, elles commencent où les phénomènes ne sont plus
susceptibles d'être mesurés avec précision, ni les résultats d'être calculés avec
exactitude ; elles finissent, lorsqu'il n'y a plus à considérer que les opérations de
l'esprit et leur influence sur la volonté »
4. ↑ Voir par exemple un sondage concernant les chercheurs en sciences sociales et
naturelles travaillant aux États-Unis.

2.Concepts fondamentaux de la physique


On présente ici brièvement l'ensemble des concepts fondamentaux qui sont à
la base du travail de tout physicien.
Sommaire

1 Méthodes fondamentales

← 1.1 Mesure
← 1.2 Ordre de grandeur
← 1.3 Principe physique
2 Concepts fondamentaux
← 2.1 Temps
← 2.2 Espace
← 2.3 Énergie
3 Notes

4 Voir aussi
Méthodes fondamentales
2.1.Mesure physique
La mesure physique est l'estimation ou la détermination d'une dimension
spécifique (longueur, capacité, etc.), habituellement en relation avec un
étalon (ou standard en anglais) ou une unité de mesure. Le résultat de la
mesure physique s'exprime en terme de multiple de l'étalon (un nombre réel
multipliant l'unité). On pourra citer comme exemple la mesure de distances
(kilomètres, miles, lieues) ou la mesure du temps (secondes, heures). Le
processus de mesure physique implique l'estimation du rapport de la
grandeur d'une quantité à celle d'une unité de même type (i.e. longueur,
temps, masse, etc.). Une mesure physique est le résultat d'un tel processus,
exprimé comme le produit d'un nombre réel et d'une unité, dans lequel le réel
est le rapport estimé. À la différence d'un compte, c'est-à-dire une quantité
entière d'objets connue de manière exacte, chaque mesure physique est en
réalité une estimation et possède donc une certaine incertitude.
Sommaire

1 Généralités

2 Systèmes de mesures
2.1 Systèmes de mesures non métriques
2.2 Système impérial (GB, Commonwealth & US)
2.3 Système métrique
2.4 Système international
← 2.4.1 Généralités
← 2.4.2 Préfixes de conversion
2.5 Les dimensions de base
← 2.5.1 Longueur
← 2.5.2 Temps
← 2.5.3 Masse
← 2.5.4 Température
← 2.5.5 Quantité
← 2.5.6 Courant électrique
← 2.5.7 Intensité lumineuse
← 2.5.8 Unités et grandeurs secondaires
2.6 Moyens de mesure
← 2.6.1 Grandeurs étalons
 2.6.1.1 Longueur
 2.6.1.2 Temps
 2.6.1.3 Masse
 2.6.1.4 Température
 2.6.1.5 Intensité électrique
 2.6.1.6 Intensité lumineuse
← 2.6.2 Grandeurs dérivées
 2.6.2.1 Force
 2.6.2.2 Pression
3 Métrologie
3.1 Choix des unités
3.2 Mesure probabiliste
4 Difficultés de mesure et calcul de l'incertitude
4.1 Difficultés de mesure
4.2 Calcul d'incertitude
← 4.2.1 Un exemple : mesure sur un gaz parfait
5 Citations
6 Liens internes

7 Liens externes

Généralités
En sciences naturelles, l'acte de mesurer un objet implique de comparer la
magnitude d'une quantité démontrée par l'objet avec une unité-étalon en
utilisant un instrument dédié dans des conditions contrôlées. On pourra citer
comme exemples d'instruments de mesure le thermomètre, le voltmètre, le
tachymètre, le dynamomètre, etc.. Afin d'effectuer une mesure physique avec
précision, les instruments de mesure doivent être construits avec précaution
et correctement calibrés. Cependant, chaque mesure possède un degré
d'imprécision associé, habituellement exprimé comme erreur standard de
mesure. Ceci signifie que, lorsque une mesure est donnée de manière
usuelle par un nombre suivi d'une unité, elle possède en réalité trois
composantes : l'estimation, la marge d'erreur et la probabilité que la mesure
soit comprise dans la marge d'erreur de l'estimation. Par exemple, la mesure
d'une planche peut donner 9 mètres plus ou moins 0,01 mètre, avec une
probabilité de 0,95.
Une mesure se distingue habituellement d'un compte. Une mesure est un
nombre réel et n'est jamais exact. Un compte (ou dénombrement) est un
entier naturel et peut être exact. On peut par exemple dire qu'il y a douze (12)
œufs dans un carton en les dénombrant. Cependant, certains groupes ne
peuvent être facilement dénombrés, et estimer leur nombre peut être similaire
à effectuer une mesure physique. Ainsi par exemple, l'estimation du nombre
de malades lors d'une pandémie ou le comptage des étoiles appartenant à la
Voie lactée possèdent des marges d'erreurs associées, et peuvent être
considérées comme estimées plutôt que comme comptées de manière
exacte.
La mesure physique est fondamentale dans la plupart des champs
scientifiques (chimie, physique, biologie, etc.). La mesure physique est aussi
essentielle à un grand nombre d'applications industrielles et commerciales
allant de l'ingénierie à la production manufacturière, en passant par la
production pharmaceutique ou l'électronique.

Systèmes de mesures
Avant que les unités du système international soient adoptées dans le monde
entier, il existait (de manière simultanée ou non) de nombreux systèmes, plus
ou moins pratiques et plus ou moins généralisés en termes d'aires
d'expansions, d'utilisations professionnelles ou autres.

Système impérial (GB, Commonwealth & US)


Les systèmes britanniques des unités anglaises, puis ultérieurement des
unités impériales, étaient utilisées en Grande-Bretagne, dans le
Commonwealth et aux États-Unis d'Amérique avant la généralisation du
système international. Le système vint à être connu comme unités d'échange
U.S. aux États-Unis d'Amérique où il est toujours appliqué, ainsi que dans
certains pays des Caraïbes. Ces systèmes de mesures variés ont été un
temps appelés pied-livre-seconde (PLS) d'après les noms des unités
impériales pour la distance, le poids et le temps. Il est intéressant de noter
que la plupart des unités impériales sont toujours utilisées en Grande-
Bretagne en dépit du basculement général vers le système international. Les
panneaux routiers sont toujours en miles, yards, miles par heure, etc., les
gens tendent à indiquer leurs mesures en pied et pouces, et la bière est
vendue en pintes, pour donner quelques exemples. Les unités impériales
sont utilisées dans de nombreux autres lieux, en particulier dans de
nombreux pays du Commonwealth qui sont pourtant considérés comme
"métriques", les surfaces de terrains sont mesurées en acres et les surfaces
de sol en pieds carrés, particulièrement dans les transactions commerciales
(plus que dans les statistiques gouvernementales). De manière similaire, le
gallon impérial est utilisé dans de nombreux pays considérés comme
"métriques" dans les stations d'essences et pétrolières, comme par exemple
dans les Émirats arabes unis.
Système métrique
Article détaillé : Système métrique.
Le système métrique est un système de mesure décimalisé basé sur le mètre
et le gramme. Il existe dans de nombreuses variantes, avec différents choix
d'unités de base, bien que cela n'affecte en rien ses applications
quotidiennes. Depuis les années 1960, le système international d'unités (SI) -
détaillé plus bas - est le système métrique standard internationalement
reconnu. Les unités métriques de masse, de longueur, et d'électricité sont
largement utilisées tant dans les applications quotidiennes que scientifiques.
Le principal avantage du système métrique est qu'il possède une seule et
unique unité de base pour chaque quantité physique. Toutes les autres unités
sont des puissances de 10 de l'unité de base. Les conversions entre unités
sont donc simples du fait qu'il suffit de multiplier (respectivement diviser) par
10, 100, 1000, etc. pour passer d'une unité à l'autre. Toutes les longueurs et
distances sont, par exemple, mesurées en mètres, ou en millièmes de mètres
(millimètres) ou en milliers de mètres (kilomètres) et ainsi de suite. Il n'y a
donc pas profusion d'unités différentes avec des facteurs différents pour la
conversion comme dans le système impérial. L'utilisation de fraction (comme
par exemple 2/5 de mètre) n’est pas interdit mais est peu usuel.
Système international [modifier]
Article détaillé : système international d'unités.
Généralités [modifier]
Le système international d'unités (abrégé en SI) est la forme moderne et
révisée du système métrique. C'est le système d'unités le plus répandu dans
le monde, à la fois dans la vie courante et dans les domaines scientifiques. Le
SI a été développé dans les années 1960 à partir du système MKS (mètre-
kilogramme-seconde) préférentiellement au système CGS (centimètre-
gramme-seconde), qui possède de multiples variantes. Le SI introduit dès ses
débuts de nombreuses et nouvelles unités ne faisant pas partie initialement
du système métrique.
Il y a deux types d'unités SI, les unités de base et les unités secondaires. Les
unités de base sont les mesures correspondant au temps, à la longueur, à la
masse, à la température, à la quantité (d'objets), au courant électrique, et
l'intensité lumineuse. Les unités secondaires sont construites sur les unités
de base; comme par exemple la densité qui s'exprime en kg/m³.
Préfixes de conversion [modifier]
Article détaillé : Préfixe du système international.
Pour « éliminer » les préfixes, l'utilisation de la multiplication est le plus
simple. Convertir les mètres en centimètres revient à multiplier les quantités
en mètres par 100, puisqu'il y a 100 centimètres dans un mètre. Et
inversement.
Les dimensions de base [modifier]
Longueur [modifier]
Articles détaillés : Longueur et Mètre.
Les longueurs mesurées s'expriment dans le système international en mètres
(symbole : m). Dans la vie courante, et selon les cas, on fait régulièrement
usage des multiples courants que sont le kilomètre, le centimètre et le
millimètre :

les mesures de superficies sont « homogènes » à des longueurs au


carré (L²), ce que l'on retrouve facilement dans l'expression des unités
secondaires : kilomètres carrés, mètres carrés, etc. mais pas pour ares
(100 m²) ou hectares (10000 m²).
les mesures de volume sont « homogènes » à des longueurs au cube
(L³). L'unité de base « dérivée » est donc le mètre cube. Cependant, on
utilise de manière usuelle le litre qui est égal à un décimètre cube.

Temps [modifier]
Articles détaillés : Temps et Seconde (temps).
Les mesures du temps s'effectuent dans le système international en
secondes (s). Cette unité est relativement spécifique car elle est la seule à
conserver des unités dérivées usuelles d'ordre supérieur qui ne sont pas
multiples de 10 de l'unité de base, mais multiples de 60 (minute, heure), puis
de 24 (jour), etc.
Masse [modifier]
Articles détaillés : Masse et Kilogramme.
La masse est habituellement exprimée en kilogrammes (usuellement appelé
"kilo", symbole : kg), c'est-à-dire en multiple de mille du gramme, utilisé
régulièrement. Cette unité internationale est la seule exprimée en multiple du
standard initial. On pourra noter que le mégagramme (soit 1000 kilogrammes)
est connu sous le nom de tonne (symbole : T).
Température [modifier]
Articles détaillés : Température et Kelvin.
L'unité de température absolue du système international est le kelvin (K),
mesure directe de l'agitation thermique. Cette unité est utilisée de manière
usuelle dans le domaine scientifique. Dans la vie courante (hors espace
américain anglophone), l'unité utilisée est le degré dit "celsius" (°C)
(anciennement appelé centigrade) - dont l'échelle fut construite sur les
phénomènes de fusion-ébullition de l'eau, qui se déduit de l'échelle Kelvin par
la transformation suivante : température (°C) + 273,14 = température (K).
Quantité [modifier]
Articles détaillés : Quantité et Mole (unité).
Une quantité (Q) est exprimée selon l'échelle molaire dont l'unité est la mole
(mol). Cette unité correspond à 6,02.1023 objets (nombre d'Avogadro) c'est-à-
dire à des ensembles statistiques. Elle est fréquemment utilisée en chimie,
particulièrement pour les mesures de densité ("homogène" à Q/L³) qui
rapportent la quantité de matière (ou d'objets chimiques) à un volume.
Courant électrique [modifier]
Articles détaillés : Courant électrique et Ampère (unité).
L'intensité du courant électrique est mesurée en ampères (A) dans le système
international, à partir desquels sont théoriquement dérivées les autres unités
appliquées pour les mesures de courant électrique (c'est-à-dire le volt (V)
pour la différence de potentiel et l'Ohm (Ω) pour la résistance, entre autres). Il
est à remarquer cependant que le triangle métrologique "ampère-volt-ohm"
n'est pas tout à fait bouclé en raison du manque de preuve étayée de
définition d'un courant par effet quantique.
Intensité lumineuse [modifier]
Articles détaillés : Intensité lumineuse et Candela.
Dans le système international, l'intensité lumineuse (sous-entendu perçue par
l'œil humain) est mesurée par une échelle dont l'unité de base est le candela
(cd, à ne pas confondre avec "Cd", symbole chimique du cadmium).
Unités et grandeurs secondaires [modifier]
Dans le tableau ci-après sont présentées des grandeurs secondaires et leurs unités, ainsi
que quelques instruments de mesures.

Unités Instruments de
Dimension Unité secondaire Symbole Homogène à
dérivées mesures

mètre par seconde


Accélération m.s-2 L.s-2 Accéléromètre
au carré

Densité variable Q.L-3

Énergie joule J M.L².s-2 calorie Calorimètre


Force newton N M.L.s-2 Dynamomètre

Fréquence hertz Hz s-1 Fréquencemètre

Pression pascal Pa M.L-1.s-2 bar, torr Manomètre

Puissance watt W M.L².s-3 Wattmètre

Superficie mètre carré m² L² are, hectare

kilomètre par
Vitesse mètre par seconde m/s L.s-1 Vélocimètre
heure

Volume mètre cube m³ L³ litre

Moyens de mesure [modifier]


Grandeurs étalons [modifier]
Longueur [modifier]

Mètre pliant
Une « règle » est un outil utilisé en géométrie, dessin technique, et autres afin
de mesurer les distances et/ou tracer des lignes droites. Strictement parlant,
un té est l'instrument utilisé pour tracer les lignes et l'instrument calibré pour
la détermination des mesures est appelé "règle". De nombreuses et
différentes formes d'instruments flexibles sont utilisées pour déterminer les
longueurs, comme le mètre de charpentier, le mètre-ruban utilisé par les
tailleurs, le mètre rétractable utilisé par les hommes de chantier, pied à
coulisse, etc.
Dans des contextes particuliers, on utilise d'autres instruments de mesure de
longueur. A l'échelle microscopique, la profilométrie laser permet de mesurer
un profil avec une précision de quelques dizaines de nanomètres. À l'échelle
"humaine", on peut employer des télémètres à ultrasons.
Temps [modifier]
Les outils de mesure les plus communs pour la mesure du temps sont les
horloges, pour des périodes inférieures au jour, et le calendrier pour des
périodes supérieures. Les horloges se déclinent en genres plus ou moins
exotiques allant des montres à l'Horloge de Long Now. Elles peuvent être
pilotées par de nombreux mécanismes, comme le pendule par exemple. Il y a
également une grande variété de calendriers, comme par exemple le
calendrier lunaire et le calendrier solaire, bien que le plus utilisé soit le
calendrier grégorien.
Le chronomètre (maritime) est un outil de mesure du temps assez précis pour
être utilisé comme standard de temps portable, habituellement utilisé pour la
détermination des longitudes par le biais de la navigation astronomique.
Le type le plus précis d'instruments de mesure du temps est l'horloge
atomique. Elle est à comparer avec des instruments plus anciens et plus
rudimentaires, comme le sablier, le cadran solaire ou la clepsydre.
Masse [modifier]
Une échelle de masse (et non de poids) est une référence pour la mesure de
masse d'un corps. En dehors des outils numériques, le meilleur moyen de
mesurer la masse est l'utilisation d'une balance. Dans sa forme
conventionnelle, cette classe d'instruments de mesure compare l'échantillon,
placé dans un plateau (de mesure) et suspendu à une extrémité d'un fléau,
l'autre soutenant un plateau (de référence) suspendu dans lequel est placé
une masse-étalon (ou une combinaison de masses-étalon). Afin de procéder
à la mesure de la masse de l'objet placé dans le plateau, des masses
(appelées couramment mais de manière inappropriée "poids") sont ajoutées
dans le plateau de référence jusqu'à ce que le fléau soit autant en équilibre
(mécanique) que possible. Une manière moins précise de procéder à une
mesure de masse basée sur la déformation d'un ressort calibré qui se
déforme linéairement en fonction de la masse supportée.
La notion de masse peut aussi se référer à l'inertie d'un objet.
Température [modifier]
Intensité électrique [modifier]

Intensité lumineuse [modifier]


Grandeurs dérivées [modifier]
Force [modifier]
Articles détaillés : Force (physique) et Dynamomètre.
Une force (dont l'intensité est exprimée couramment en newtons qui a la
dimension masse*longueur/(temps²) peut se mesurer avec différents
instruments dont le plus simple est le dynamomètre, qui consiste en un
ressort assorti de graduations. Notons que certains des instruments de
mesure de masse, ceux qui n'utilisent pas de masse de référence, mesurent
en réalité une force, et convertissent en utilisant la valeur du champ de
gravité terrestre. Ainsi, une balance à plateau serait aussi exacte sur la lune
que sur la terre, tandis qu'une balance à ressort ou électronique se tromperait
d'un facteur six.
Pression [modifier]
Articles détaillés : Pression, Baromètre et Manomètre.
La pression se mesure à l'aide d'un baromètre dans le cadre météorologique
(variations modérées autour de un bar) ou d'un manomètre pour les variations
plus grandes. La pression correspond à une force par unité de surface. Il
existe plusieurs types d'instruments :

Le baromètre de Torricelli consistent en une colonne renversée remplie


de mercure, dont le sommet est à pression quasi-nulle. On mesure alors la
hauteur de liquide qui compense la pression atmosphérique (voir :
poussée d'Archimède).
Le baromètre à gaz utilise la variation de volume d'un gaz. Celle-ci
dépend autant que de la température que de la pression, il faut donc
utiliser en même temps un thermomètre pour effectuer une compensation.
Le baromètre anéroïde utilise la déformation d'une capsule sous vide,
principe repris en microtechnologie par les microsystèmes capacitifs de
mesure de pression.
Métrologie [modifier]

Article détaillé : Métrologie.


La métrologie est l'étude de la mesure physique. En général, une métrique
est une échelle de mesure définie en terme d'étalon (ou standard), c'est-à-
dire en terme d'unité clairement définie. La quantification d'un phénomène par
le processus de mesure est basée sur l'existence implicite ou explicite d'une
métrique, qui est le standard de référence des mesures.
Choix des unités [modifier]
Il est parfois plus judicieux de choisir une unité non-standard pour mesurer
certaines grandeurs physique. Ce choix peut dépendre notamment de l'ordre
de grandeur (il est plus aisé de compter les distances interstellaires en
années-lumière, par exemple) ou de l'utilisation que l'on veut en faire. Donner
deux grandeurs dans la même unité permet de comparer, et cela facilite
l'interprétation des données, même si ça implique de donner un résultat dans
une unité qui ne correspond pas à sa dimension.
Un exemple : la température se mesure d'ordinaire en kelvins ou en degrés
Celsius. Mais supposons que l'on parle d'énergies de liaisons atomiques : il
est plus utile de savoir que la température ambiante est de l'ordre de 40 meV
(voir l'article électron-volt pour la manière de convertir les unités de
température en unités d'énergie), pour ensuite la comparer (et c'est là
l'important) avec l'énergie de liaison et ainsi déduire la stabilité de la molécule
à température ambiante. Bien que l'électron-volt soit une unité d'énergie,
dans ce contexte l'utiliser pour donner une température a du sens.
Mesure probabiliste [modifier]
La mesure physique n'est pas limitée aux quantités et relations physiques, et
peut être étendue à la quantification d'intensités de tous ordres. Dans les
sciences sociales, ainsi que dans d'autres champs de recherche comme la
santé, la biologie et les études de marché, des modèles probabilistes comme
le modèle de Rasch pour les mesures sont appliqués avec, pour instruments
de mesure, des questionnaires et enquêtes et qui permettent les
comparaisons entre personnes.

Difficultés de mesure et calcul de l'incertitude [modifier]


Difficultés de mesure [modifier]
Pour certaines quantités physiques, l'obtention de mesures précises peut être
(très) difficile. L'exactitude absolue ne peut être atteinte : des mesures
répétées vont varier en raison de différents facteurs comme la température, le
temps, les champs électromagnétiques, et, évidemment, de la méthode de
mesure. Ainsi la vitesse du son conserve tout de même une variance puisque
sa valeur varie selon les conditions dans lequelles la mesure est faite. Des
techniques statistiques sont appliquées sur des échantillons de mesure afin
d'estimer cette vitesse. Dans les campagnes plus anciennes de mesures, la
variance était plus importante, et comparer les résultats indiquait que la
variance et le biais n'étaient pas pris correctement en compte. Une preuve de
ce fait a été fournie lorsque pour des groupes de mesures variés ont été
tracés avec la vitesse estimée et les barres d'erreurs, indiquant la variance
attendue de la vitesse estimée d'après la valeur actuelle, les barres d'erreurs
de chaque expérience ne se superposent pas toutes. Ceci indique que
certains groupes ont considéré de manière incorrecte les sources d'erreurs
potentielles et surestimé la précision de leurs méthodes.
Calcul d'incertitude [modifier]
Article détaillé : Principe d'incertitude.
L'une des caractéristiques principales de la mesure physique est l'incertitude
qu'elle possède intrinsèquement. Si elle est manifeste au niveau
nanoscopique (grandeurs "quantiques") ou inférieures, en vertu du principe
d'incertitude énoncé par Werner Heisenberg (concernant le couplage entre
impulsion et position), elle existe à toute échelle. De manière générale, et si
l'on considère la grandeur mesurée comme exactement différentiable,
l'incertitude sur la mesure peut être exprimée selon cette différentielle :

Un exemple : mesure sur un gaz parfait [modifier]


Prenons l'exemple d'un gaz considéré comme parfait et obéissant donc à la
loi : PV = nRT où P designe la pression, V le volume occupé, n la quantité de
matière, R est la constante des gaz parfaits et T la température du système.
Pour cet exemple, la grandeur mesurée choisie est la pression P (au moyen
d'un manomètre) telle que :
.
L'incertitude de mesure (ΔP) est donc :

L'incertitude sur la pression est donc fonction du triplet (n,V,T) et des erreurs
de mesures de ces trois grandeurs.

Citations [modifier]

« In physical science a first essential step in the direction of learning any
subject is to find principles of numerical reckoning and practicable methods
for measuring some quality connected with it. I often say that when you can
measure what you are speaking about and express it in numbers you know
something about it; but when you cannot measure it, when you cannot
express it in numbers, your knowledge is of a meager and unsatisfactory kind:
it may be the beginning of knowledge, but you have scarcely, in you thoughts,
advanced to the stage of science, whatever the matter may be. »
    — William Thomas Thomson, Lord Kelvin, Electrical Units of Measurement
(1883), Popular Lectures and Addresses (1891), Vol. I, 80-I
« En sciences physiques, une première étape essentielle dans
l'apprentissage d'un sujet est de trouver comment l'appréhender en chiffres,
et des méthodes pour mesurer une qualité qui lui est liée. Je dis souvent que
si vous pouvez mesurer ce dont vous parlez et l'exprimer en chiffres, vous en
savez quelque chose; mais si vous ne pouvez le mesurer, le quantifier, votre
connaissance est d'une bien pauvre et insatisfaisante espèce: ce peut être le
début de la connaissance, mais vous n'avez pas encore, dans vos pensées,
avancé jusqu'au stade de science, quel que soit le sujet. »

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