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B42 Phos Route - EPCOM 2002 PDF
B42 Phos Route - EPCOM 2002 PDF
ABSTRACT
Phosphogypsum is a waste (or by-product) of the acid production of phosphoric acid. The Tunisian production rate
exceeds 10 million tons per year. The problems of pollution generated by this by product were discussed by many
authors in the world. Since many years, the « Groupe Chimique Tunisien » and the Tunisian Environmental Ministry
are dealing with the problems of its management and valorisation. This paper presents the general properties of
phosphogypsum, the different possibilities of its management and the perspectives of utilization in Tunisia.
RESUME
Le phosphogypse est déchet (que nous appellerons dans ce qui suit « sous produit ») de la production de l’acide
phosphorique, constituant de base dans la fabrication des engrais modernes. La production annuelle de phosphogypse
en Tunisie est estimée actuellement à 10 millions de tonnes. Les problèmes de pollution causés par ce sous produit ont
été cités par plusieurs auteurs à travers le monde. Le « Groupe Chimique Tunisien » et le Ministère de l’Environnement
Tunisien, depuis quelques années déjà, se préoccupent des problèmes de stockage et de valorisation du phosphogypse.
Après présentation des caractéristiques générales de ce sous produit, ce papier expose les différents modes de sa gestion
ainsi que les perspectives de valorisation en Tunisie.
MOTES CLES
Phosphogypse, caractérisation, gestion des déchets, valorisation.
1. Introduction
Le procédé de fabrication de l’acide phosphorique le plus répandu à travers le monde consiste à attaquer le
minerai de phosphate naturel par de l’acide sulfurique suivant la réaction chimique suivante :
70 à 80 °C
[Ca3(PO4) 2] 3CaF2 + 10 H2SO4 + 20H2O 6H3PO4 + 10(CaSO4 2H2O) + 2HF
MINERAI PHOSPHOGYPSE
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Phosphogypsum
La fabrication d’une tonne d’acide phosphorique engendre, par cette réaction et les réactions secondaires, environ 5
tonnes de phosphogypse. Ce procédé permet d’obtenir un phosphogypse sous forme de dihydrate alors que d’autres
procédés conduisent à l’obtention d’un semihydrate ou d’une anhydrite. Le procédé au dihydrate est celui adopté en
Tunisie.
La production annuelle de phosphogypse en Tunisie est estimée actuellement à 10 millions de tonnes pour l’ensemble
des cinq usines de production d’acide phosphorique. Ces usines font partie d’une même société qui porte le nom de
Groupe Chimique Tunisien (GCT).
Il a été montré que le phosphogype est un sous produit qui engendre des nuisances sur l’environnement s’il n’est pas
stocké correctement, Rouis [1]. C’est pourquoi le GCT et le Ministère de l’Environnement tunisien commencent depuis
quelques années déjà à se préoccuper des problèmes de stockage et de valorisation du phosphogypse.
L’objectif de cet article est, après une présentation rapide des principales caractéristiques physiques, chimiques et
géotechniques des phosphogypses, d’en présenter les différents modes de gestion et en particulier ses différentes
possibilités de valorisation, afin de dégager une voie techniquement et économiquement viable pour la Tunisie.
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Phosphogypsum
Provenance du Radiation
phosphate
pCi / g de phosphogypse
pCi / g de phosphate si le Ra reste à 100 % pCi / g mesurée sur le
dans le phosphogypse phosphogypse
Floride 30 – 40 20 – 27 20
Maroc 30 – 45 20 – 30 31
Taïba 30 20 17
Togo 35 23 20
Kola 2–4 1.3 – 2.7 2
Gypse naturel - - 1
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Sfar Felfoul et al .
• pour les éprouvettes confectionnées sous compactage dynamique, trois conditions de conservation ont été
étudiées :
- à l’air dans une chambre sèche (température 24 °C, humidité relative 60 %) pendant 7 jours avant essai. ;
- cure dans des sacs en plastique
- saturation dans l’eau pendant deux jours avant écrasement.
• pour les éprouvettes confectionnées sous pression statique, les résistances à la compression dépendent de la
pression de confection et sont plus importantes que celles des éprouvettes compactées dynamiquement. Par
exemple, pour une pression de compactage de 83 MPa, on obtient des résistances variant entre 5,6 et 17, 6 MPa
selon le phosphogypse.
3.3. Valorisation
3.3.1. Industrie du plâtre
L’utilisation du phosphogypse dans l’industrie plâtrière ne nécessite pas de broyage comme c’est le cas pour le gypse
naturel, mais par contre, il est nécessaire d’éliminer les impuretés solubles qu’il contient (fluor, P2O5, matière
organique,…) [12]. Une faible quantité de ces impuretés affecte le temps de prise et la résistance. L’élimination de ces
impuretés se fait soit en modifiant le procédé de fabrication du P2O5 [13], soit par des procédés de purification
supplémentaires [14] qui visent notamment à neutraliser l’acidité résiduelle.
Erdem [18],... Il a été montré que l’utilisation de phosphogypse n’affecte pas les résistances pour
les mortiers ou bétons après 3 jours d’hydratation. Par contre, l’effet est notable pour les bétons
plus jeunes, et on observe de grands retards de début et de fin de prise.
a) Industrie du plâtre . La Tunisie dispose de ressources en gypse suffisantes pour alimenter tous les fours
à plâtre ; par ailleurs, le coût des traitements de purification des phosphogypses qui conditionnerait leur
emploi comme substituant au gypse naturel enlève tout intérêt économique à cette solution.
b) Fabrication du ciment portland. Le rôle de régulateur de prise est assuré par le sulfate de calcium
(anhydrite ou le plus souvent gypse). On est donc ramené au cas précédent avec des traitements de
purification très coûteux.
c) Production combinée d’acide sulfurique et de ciment. Les quelques renseignements recueillis laissent à
penser que ce procédé, bien que séduisant dans son principe, n’est pas économiquement compétitif avec
les procédés classiques.
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Phosphogypsum
e) Activant de liants routiers. C’est une utilisation sans intérêt pour la Tunisie dans la mesure où la
technique des graves - laitiers n’est pas connue. Au demeurant, même dans le cas contraire, l’intérêt
économique n’est pas certain, car le seul laitier possible est produit dans le nord - ouest de la Tunisie et
le phosphogypse dans le centre - sud.
f) Utilisation routière en sous couches de chaussée. En tirant les leçons des essais de laboratoire et des
planches d’essai, on peut dire que des résultats désastreux ont été obtenus en climat humide (France), en
relation avec la mauvaise tenue à l’eau du phosphogypse. Par contre, d’autres essais, au Texas, ont établi
qu’il était possible d’introduire du phosphogypse en sous couche de chaussée et d’obtenir un
fonctionnement satisfaisant et durable qui ne porte pas atteinte à l’environnement. comme pour les
matériaux de construction, il apparaît à priori que ce type d’utilisation soit à préconiser dans le Sud
tunisien où les risques d’attaque par les eaux météoriques sont réduits. En outre, le caractère acide des
phosphogypses non traités tendrait à faire préférer l’emploi de granulats calcaires, dont les fines
neutraliseront le matériau, plutôt que des granulats siliceux. Des planches d’essai ont été réalisées dans les
années 80, malheureusement sans suite jusqu’à aujourd’hui [32].
g) Utilisation en remblai. Comme nous l’avons constaté dans la revue bibliographique [2], la stabilité de
ces remblais exige une stabilisation par un liant et un climat sec.
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Il apparaît donc que la gestion du phosphogypse tunisien passe d’abord par une amélioration des conditions de stockage
actuelles, respectant au mieux l’environnement et par une augmentation des capacités de stockage. Ceci n’empêche pas,
bien au contraire, d’étudier d’autres voies de valorisation possibles dans le contexte tunisien, notamment en technique
routière.
5. Conclusion
La gestion du phosphogypse tunisien est un problème environnemental difficile à résoudre vu les quantités produites et
la composition chimique du produit. Compte tenu du contexte local, une valorisation matière en technique routière nous
paraît être possible pour la réalisation d’assises de chaussée ou de piste dans le Sud tunisien, dans une région peu
pluvieuse et relativement proche des centres de production. Bien sûr une analyse économique doit affiner cette
conclusion, et positionner cette valorisation face aux solutions primaires possibles telles que le retour à la mine ou le
stockage contrôlé.
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