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T R I M E S T R E 2 0 0 0
MODERNE
Sommaire – n° 103
PAGES
réalisations PARIS – Palais des Congrès 01
Architecte : Christian de Portzamparc
06
Grandeur et quintessence
d’un nouveau palais
PAGES
éditorial
PARIS – Logements 07 Ce numéro paraît dans une période riche
en événements :
Architecte : Michel Kagan
11 ● Jean-Carlos Angulo prend la succession
Une architecture d’Antoine Gendry à la présidence
dans l’esprit du lieu de Cimbéton et Frédéric Velter est nommé
au poste de directeur général où il succède à
PAGES
Michael Téménidès.
>>> En couverture : NANCY – Deux projets 12
le palais des Congrès à Paris.
● Les relais qui sont pris interviennent
Architecte : François Noël
16 dans un moment marqué par la parution
simultanée du livre Construire avec les bétons
Béton et patrimoine, et de l’annuel spécial Ouvrages d’art de
un accord parfait Construction moderne.
PAGES
Ces deux publications témoignent de la vitalité
Inertie thermique des activités de Cimbéton et prolongent
solutions béton
17 ses actions permanentes dans la continuité
Le confort d’été
21 de sa mission de centre d’information
sur le ciment et ses applications.
Bernard DARBOIS,
directeur de la rédaction
PAGES
réalisations PARIS – Siège SNCF 22
Architectes : Jean Mas et François Roux
27
SNCF :
le choix de la transparence MODERNE
PAGES
Revue d’information de l’industrie cimentière française
STRASBOURG – École de chimie 28 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Michael Téménidès
DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Bernard Darbois
CONSEILLERSTECHNIQUES :
Architecte : Michel Spitz 31 Bernard David ; Jean Schumacher
Une école
en harmonie avec la nature
PAGES
CIM
CENTRE D’INFORMATION SUR
GRENOBLE – Sièges sociaux 32 LE CIMENT ET SES APPLICATIONS
Grandeur et quintessence
d’un nouveau palais
●●● Transformer l’image du palais des Congrès de Paris et créer 45 000 m2 supplémentaires
de bureaux, de salles de réunion et de surfaces d’exposition, tels ont été les objectifs poursuivis
par Christian de Portzamparc dans son projet d’extension. Pour traduire cette volonté,
l’architecte parisien a dessiné une gigantesque façade inclinée, en béton architectonique bicolore,
qui s’ouvre sur la porte Maillot. Un geste franc et rectiligne qui jette les bases de
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ACOUSTIQUE
Le plan horizontal du premier niveau supérieurs, échappent ainsi au porte-
remplace les passerelles en “pinces de à-faux du balcon du premier étage.
crabe” autrefois destinées, en cas d’in- Cet ensemble d’événements anime
Un fonctionnement en continu du palais
cendie, à assurer l’évacuation des usa- la façade par leurs formes et leurs pendant le chantier
gers vers le terre-plein central du car- ombres portées. Une manière d’ex-
Durant toute la durée du chantier, le palais des Congrès a accueilli
refour. Du balcon, les issues de secours ploiter une contrainte réglementaire
normalement, spectacles, expositions et retransmissions télévisées.
sont aménagées par des escaliers pour en faire un apport architectural.
métalliques aboutissant sur le parvis. La gestion des issues de secours et les contraintes acoustiques ont
Ce nouveau dispositif est complété, été les principales difficultés à résoudre par les responsables du
● La recherche d’une surface
dans les niveaux supérieurs, par des chantier. La transmission des bruits aériens a été affaiblie grâce à
d’exploitation maximale
portes sur vérins dissimulées dans les l’installation de cloisons phoniques, tandis que la présence d’un joint
panneaux de béton préfabriqué de la L’extension se retourne le long des rues de dilatation entre le palais existant et son extension facilitait la ges-
façade. Chacun des accès pompiers latérales sur 54 m. Des façades vitrées
tion des bruits solidiens.
est desservi par un petit balcon en traitent le rapport avec le grand plan
incliné et font le lien avec les ailes laté- “Les nuisances acoustiques étaient une contrainte terrible, relate le
forme de plongeoir qui s’avance en
surplomb de la façade. Les grandes rales en béton préfabriqué noir. chef de projet de l’atelier de Christian de Portzamparc. Le chantier
échelles, lancées vers les niveaux La demande originelle de la CCI de était truffé de capteurs sonores et, au-delà de 55 dB (A), les entre-
prises devaient arrêter les travaux sous peine de pénalités.” Lorsque
des spectacles se déroulaient dans l’auditorium, ce niveau était
abaissé à 30 dB (A).
À ces contraintes de bruit s’ajoutaient celles concernant les accès et
la sécurité des personnes fréquentant le palais. Un circuit protégé a
dû être aménagé pour les accès depuis le métro, et certains péri-
mètres ont été sécurisés pour les issues de secours qui donnaient
directement dans le chantier.
La réalisation des travaux a ainsi dû être découpée en de nom-
breuses phases, de manière à prendre en compte la continuité de
l’exploitation du palais, permettre la réalisation de parkings en infra-
structure et respecter les exigences du règlement de sécurité.
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Paris était formulée essentiellement en faces ont été construites sur une emprise ment. Les visiteurs débouchent directe- dales, pratiquement invisibles de l’exté-
termes de surfaces complémentaires. foncière très limitée. Le programme se ment dans une rue commerciale qui les rieur mais qui créent un jeu de moucha-
”Évidemment, explique Christian de déploie sur huit niveaux en mitoyenneté guide jusqu’aux escaliers permettant rabieh à l’intérieur. Les différents étages
Portzamparc, nous avons transformé du palais existant et selon sa logique. Les l’accès au rez-de-chaussée. sont identifiables par la couleur des
l’image du projet, mais l’essentiel du planchers se prolongent de l’ancien au Aux niveaux supérieurs, de vastes espa- tapis de marbre qui habillent les sols.
travail s’est porté sur une question techni- nouveau, afin de concilier les activités et ces d’exposition sont libérés entre la Perforant les trois niveaux d’exposition,
que de fonctionnement interne : com- d’améliorer les relations fonctionnelles. nouvelle façade et la structure de l’an- le cône s’impose aux visiteurs par la
ment libérer des plateaux au bon Le sous-sol regroupe les accès depuis le cien palais. Ils sont éclairés par un continuité de son revêtement de façade
endroit ?” En effet, l’ensemble des sur- métro, le RER et les parcs de stationne- réseau de petites ouvertures trapézoï- en béton blanc. L’édifice est couronné
traiter le lien entre Paris et Neuilly » concevoir cette place comme un beau
disque, ponctué d’arbres disposés plus
librement, qui laissent voir l’ensemble
Construction moderne : Malgré une sur le périphérique, avec seulement l’axe principal croise un axe secondaire de l’espace.
situation exceptionnelle dans Paris, quelques avenues latérales qui sont (le pont conduisant en vis-à-vis à la
la porte Maillot apparaît comme un lieu soit perpendiculaires, soit légèrement rue Royale). Au contraire, on a ici une C. M. : Pourquoi avez-vous choisi
peu qualifié. Comment avez-vous de biais. La grande question est donc perception en tangente puisque les le béton architectonique et quelles ont
abordé un tel site dans votre projet ? l’entrée ou la sortie par l’axe. J’y ai voitures et même les piétons sont été vos attentes vis-à-vis du matériau ?
répondu en implantant un élément amenés à tourner. C’est la raison pour
Christian de Portzamparc : C’est un C. de P. : Au tout début, j’avais l’idée
parallèle. laquelle j’ai souhaité que l’entrée
grand site. Pourtant, la récente forme d’une grande façade plutôt ouverte.
principale et le cône qui abrite la grande
elliptique du rond-point de la porte De fait, le sujet devenait sensiblement En travaillant, cela est apparu cher et
salle soient désaxés.
Maillot ne m’a jamais paru justifiée. identique à celui de la Concorde : sophistiqué, et de plus, puisqu’il
Au contraire de l’Étoile, où la figure un très grand espace urbain tenu par Finalement, le bâtiment assume la s’agissait d’abriter des espaces d’ex-
du cercle découle de l’organisation un côté. À ceci près qu’il ne s’agit pas grande dimension de ce lieu et traite le position accueillant des stands, il était
concentrique de toutes les avenues, d’une organisation centrée, symétrique, lien entre Paris et Neuilly. C’est comme impensable de mettre des vitrages
la porte Maillot est un pont, une entrée comme c’est le cas à la Concorde où si l’on avait fait 50 % du boulot ! Il reste plein sud.
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Une architecture
dans l’esprit du lieu
●●● Ateliers d’artistes et villas urbaines font le charme du quartier Montsouris, mais dans
un passé peu lointain, des opérations immobilières ont créé quelques ruptures. L’ensemble
de 70 logements, conçu par Michel Kagan, retrouve l’esprit du lieu dans une architecture moderne
qui s’installe avec justesse dans sa parcelle. Le béton blanc, les parois vitrées, les briques
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L esente
quartier Montsouris pré-
un paysage urbain
À proximité de la frange est du parc pour laisser glisser la lumière jusqu’au pied de l’immeuble.
Montsouris, l’immeuble de 70 loge-
assez particulier. Des opérations ments PLI conçu par Michel Kagan s’in- 4 Deux corps de bâtiments linéaires, encadrant une cour-jardin,
caractéristiques de l’urbanisme des sère entre 2 bâtiments résidentiels s’enfoncent à l’intérieur de la parcelle. 5 Le projet développe
années 60 et 70 côtoient le tissu clas- construits dans les années 60 et 70. L’un
dans un même ensemble des échelles très différentes.
sique de la ville traditionnelle et des et l’autre s’élèvent en retrait de l’aligne-
ensembles de maisons de ville, ou des ment d’ensemble de la rue de l’Amiral-
cités d’ateliers d’artiste qui font le Mouchez et présentent un gabarit relati-
charme spécifique de cette partie du vement haut (R+9 et R+7).Au droit de la urbaine du projet : il se compose d’un ● Côté ville
XIV arrondissement de Paris. Malgré les
e
rue de l’Amiral-Mouchez et face au pro- immeuble haut (R+7) sur la rue de l’Ami-
ruptures d’échelle existant entre les jet, la pente de la rue Charbonnel offre ral-Mouchez, prolongé à l’intérieur de la L’immeuble sur la rue de l’Amiral-Mou-
constructions qui se sont élevées au fil une vue perspective frontale sur le nou- parcelle par deux corps de bâtiment plus chez est dessiné pour s’inscrire dans la
des années, l‘esprit du lieu demeure. veau bâtiment. bas qui lui sont perpendiculaires. Instal- continuité du profil de la rue ainsi que
lés de part et d’autre d’une cour-jardin pour répondre à la perception frontale
intérieure, ils forment deux lignes de que l’on peut en avoir. Deux éléments se
G AZ A
N ● De l’immeuble urbain
maisons de ville, qui fabriquent et lisent sur la rue : un plot vertical traitant
R UE aux “villas d’artiste”
reconstituent une manière de rue privée. la continuité avec la construction mi-
L’ensemble, dessiné par Michel Kagan, Un porche commun à l’ensemble des toyenne et un corps principal, composé
s’attache à redonner une unité au carac- logements est aménagé dans l’espace dans la perspective de la rue Charbonnel
tère disparate du lieu. Sur rue, il s’agit de ouvert et laissé transparent au rez-de- et dominé par une résille en béton blanc.
restituer la continuité des silhouettes en chaussée de l’immeuble sur rue. Deux Celle-ci accueille des espaces extérieurs
affirmant en partie haute la ligne hori- surfaces commerciales l’encadrent et à habiter, qui prolongent les séjours. Elle
zontale des gabarits filant à 20 m ou, à soulignent l’ouverture de la cour-jardin continue aussi en façade de façon spa-
l’opposé, en assurant l’enchaînement sur la rue de l’Amiral-Mouchez. Sa pers- tiale et plastique la structure constructive
régulier du rez-de-chaussée avec ceux pective se prolonge à travers le porche par voiles porteurs réglés sur un pas de
des immeubles voisins. À cela s’ajoute la dans l’axe de la rue Charbonnel. Le pro- trame de 7,25 m. Les inserts de briques
volonté de conserver la mémoire du jet décline différentes typologies de loge- de verre, les découpes dans les plans
Z
quartier et de retranscrire dans le nouvel ments – traversants, intermédiaires, indi- horizontaux et verticaux en béton lais-
CHE
M OU
RAL
immeuble l’esprit “romantique” des viduels – et compose des morphologies sent passer les rayons du soleil entre
L’ AMI
DE maisons et des ateliers d’artiste. Ces variées dans l’esprit de la diversité l’enveloppe du bâtiment et la résille, lui
R UE
lignes directrices induisent la forme du quartier. donnant par le jeu de l’ombre et de la
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turé et baigné de lumière naturelle”. Ces ture et la vie de l’édifice. On peut facile- Depuis le hall d’entrée, différents par-
éléments fonctionnels ou de service, qui ment imaginer combien il est agréable cours sont aménagés. Ainsi, certains
sont malheureusement trop souvent reje- pour une jeune maman d’aller chercher habitants traversent la cour-jardin puis
tés dans des zones sombres, sont dans ce son landau ici plutôt qu’au fin fond d’un peuvent emprunter un escalier exté-
projet totalement inscrits dans l’architec- triste couloir peu accueillant. rieur ; d’autres accèdent à leur loge-
ment par une coursive ou bénéficient
TECHNIQUE
même d’accès individuel ; les paliers
des appartements desservis par ascen-
seur offrent des vues plongeantes sur
Le confort acoustique sans sacrifier l’esthétique la rue ou le grand vide vertical, etc. De
“Le texte réglementaire relatif à l’isolement acoustique des bâti- véritables promenades architecturales Maître d’ouvrage :
accompagnent le cheminement de SGIM (Société de gérance
ments d’habitation contre les bruits de l’espace extérieur impose un d’immeubles municipaux)
l’habitant vers son logement et met-
objectif d’isolement de 35 dB(A) route pour la façade exposée sur la tent en scène ce moment où l’on rentre Maître d’œuvre :
rue de l’Amiral-Mouchez et de 30 dB(A) pour les autres”, précise chez soi. Il s’en dégage un réel plaisir à Michel Kagan,
architecte,
M. Simoneau du bureau d’études Acoustique & conseils. Pour la parcourir le bâtiment.
Javier de Mateo,
façade sur rue, l’utilisation de panneaux-sandwichs métalliques Dans l’articulation des échelles, comme Valérie Lehmann,
avec les menuiseries impliquait qu’ils soient d’une épaisseur impor- dans l’enchaînement des niveaux de architectes assistants
lecture du détail à l’ensemble, dans la
tante pour répondre à ces exigences. Il leur a été préféré des élé- Bureau d’études structure :
perception du proche et du lointain, du Batiserf
ments en béton coulé en place qui, du fait de leur masse, ont une
tout et des parties, la réflexion de
Entreprise générale :
meilleure performance acoustique pour une épaisseur moindre, plus Michel Kagan sur la question de la EI-GCC
compatible avec l’esthétique générale du projet. Un audit portant sur mesure et des proportions transparaît
Préfabricant :
l’isolement entre appartements et avec les parties communes fait dans l’architecture et la modénature EPI
apparaître que les exigences de la NRA (nouvelle réglementation qu’il dessine. Ce projet crée un événe-
Surface SHON :
acoustique) sont respectées sans problème dans ce projet : par ment par son architecture mais aussi 6 100 m2
par la grande diversité des types de
exemple, les dalles de plancher en béton coulé en place sont très per-
logements proposés et l’ambiance de Coût HT :
formantes du fait de leur épaisseur. Recouvertes d’un revêtement de “villas” qu’il retrouve. ❚ 41 MF
sol adéquat, elles permettent de respecter sans chape flottante les TEXTE : NORBERT LAURENT
niveaux sonores imposés. PHOTOS : JEAN-MARIE MONTHIERS
Béton et patrimoine,
un accord parfait
●●● Les projets d’extension du lycée Jeanne-d’Arc et du club d’aviron du nouveau
centre nautique, conçus par François Noël, s’inscrivent dans un patrimoine urbain ou architectural
existant. Deux situations différentes : l’extension du lycée se dresse en plein cœur du secteur
sauvegardé de Nancy, tandis que le projet pour le centre nautique participe à la requalification
d’une friche industrielle tombée en désuétude. Un travail qui témoigne qu’entre architecture d’hier
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1 2
du renouveau d’un site 4 Les matériaux soulignent la géométrie et le jeu des plans
de la façade. 5 La façade sur cour présente une architecture
une partie des anciens abattoirs, béton réunit partie ancienne et neuve.
dans une vaste zone de friches indus- Cette dernière est traitée comme la tête du
trielles faisant l’objet d’un grand projet de nouvel édifice.
requalification urbaine. Cette partie de la
ville s’est développée à partir de 1870
● Une halle industrielle
lorsque des Alsaciens ,fuyant leur province ou de haut niveau découvrent les lieux
devenue équipement public
occupée,sont venus installer leurs activités spécifiques du club : le tank à ramer, la
à Nancy.Aujourd’hui, tout ce tissu indus- La façade principale,très dessinée,marque salle de musculation, le hangar à bateaux,
triel est obsolète et abandonné. Le pôle fortement l’entrée du club. Sa composition la cafétéria.
Maître d’ouvrage :
nautique est le premier témoin du réamé- décline les thèmes chers à François Noël. Le béton et le bois concourent à donner Communauté urbaine
nagement à venir. Il regroupe en un même Un plan suspendu en béton enduit et un unité d’échelle et d’image aux deux par- de Grand Nancy
lieu, au bord de la Meurthe, les installa- petit volume courbe en saillie,ancré au sol, ties qui constituent le nouvel édifice.Par sa
Maître d’œuvre :
tions de deux clubs nautiques (club d’avi- créent un appel vers la porte d’entrée. souplesse d’utilisation et ses qualités tech- François Noël,architecte
ron et club de canoë-kayak), jusqu’alors L’angle en béton brut coffré à la planchette niques, le béton a très largement participé
Bureau d’études :
séparés et installés dans des locaux et le portique soulevé accompagnent ce aux travaux de renforcement, de reprise, Cholley BET
vétustes. François Noël a été chargé de la mouvement. Derrière la large porte d’en- de modification, d’élargissement, qui ont
Entreprise gros-œuvre : GFE
maîtrise d’œuvre du club d’aviron. trée en bois, l’usager découvre un vaste permis de modeler l’ancienne halle indus-
Le projet du nouveau club d’aviron s’orga- hall qui se dilate sur trois niveaux. Clair et trielle à son nouvel usage.Jeunes scolaires, Surface SHOB :
2 150 m2
nise à partir d’une ancienne halle des lumineux, il est parcouru par une prome- sportifs amateurs ou de haut niveau béné-
abattoirs réaménagée en hangar à nade architecturale qui enchaîne escalier ficient d’un équipement convivial et Coût TTC :
bateaux et contre laquelle vient se placer et plan incliné. À travers de multiples adapté, qui participe à la qualité de la vie 13 MF
un bâtiment neuf, qui développe une écri- points de vue, scolaires, sportifs amateurs et à la requalification du site. ❚
1 2 3
Inertie thermique
et confort d’été ➜ Logements
●●● UNE TROP FORTE CHALEUR À L’INTÉRIEUR D’UNE HABITATION EST UN Paris
PRÉSENTE UNE TRÈS FORTE INERTIE THERMIQUE QUI APPORTE AUX MAÎTRES
sur des types de bâtiments et un éventail de situations cette étude un ensemble d’informations qui méritent 21 °C
très faible faible moyenne forte très forte
d’être présentées, commentées et retenues. inertie
en France métropolitaine, validés l’un et l’autre au
niveau de la future réglementation thermique. La
méthode employée répond quant à elle aux procé-
❙❙❙ Figure 2
● Influence de l’inertie du bâtiment Moyenne des températures opératives maximales
atteintes et moyenne des variations de température
À travers deux scénarios différents de l’étude, la figure 1
opérative pour l’ensemble de l’étude paramétrique
TECHNIQUE montre l’impact de l’inertie d’un bâtiment considéré sur et par type d’inertie.
l’évolution journalière de la température opérative,
Précisions sur l’étude du CSTB comparée à la température extérieure. La lecture des males atteintes ou des variations de température
courbes met en évidence que plus l’inertie du bâtiment jour/nuit. L’étude montre aussi que la fréquence de
L’étude effectuée a été réalisée à l’aide du logi-
est importante, plus la température opérative maximale dépassement du seuil de 27 °C pour la température opé-
ciel de calcul de thermique d’été pour les bâti- et la variation de température sont faibles. Ceci montre rative est d’autant plus importante que l’inertie ther-
ments résidentiels du CSTB : COMET. La mé- bien que l’augmentation de l’inertie du bâtiment ap- mique est faible.
thode associée au logiciel suit la procédure porte un réél bénéfice à l’utilisateur. La figure 2 montre L’observation des variations de températures opéra-
de validation du projet de norme européen du la moyenne des températures opératives maximales tives jour/nuit est elle aussi très instructive en ce qui
TC89 WG6 sur les performances thermiques des atteintes sur l’ensemble de l’étude ainsi que la concerne l’impact de l’inertie thermique du bâtiment.
moyenne des variations de température opérative. En effet, sur la figure 3, de fortes variations de tempéra-
bâtiments en été sans système de ventilation.
Considérée comme seuil d’inconfort, la température de ture jour/nuit apparaissent pour les inerties très faibles
L’étude traite un éventail de situations pour la 27 °C est visualisée. Le schéma met en évidence qu’une et faibles, ce qui a pour conséquence de pénaliser le
France métropolitaine et porte sur des catégo- inertie forte ou très forte des habitations est favorable confort à l’intérieur du logement. Par contre, les inerties
ries de bâtiments résidentiels qui sont validés au confort d’été, qu’il s’agisse des températures maxi- fortes et très fortes sont favorables à de faibles varia-
au niveau de la future réglementation ther-
mique. Elle prend en compte : % supérieure à 6°C % inférieure à 3°C
100 100
● quatre types d’habitations – deux logements
80 80
collectifs et deux maisons individuelles – dont
60 60
on fait varier l’orientation, la protection solaire
40 40
et l’exposition au bruit ;
20 20
● cinq types de structures de construction 0 0
très faible faible moyenne forte très forte très faible faible moyenne forte très forte
conduisant à tester ces bâtiments pour cinq
inertie inertie
inerties thermiques – très faible, faible, moyen-
ne, forte et très forte ; ❙❙❙ Figure 3
● deux zones climatiques, nord et sud de la Variations de température jour/nuit pour un jour chaud de référence : pourcentage des cas de dépassement observés
France. par rapport à des valeurs seuil.
Plancher bas : carrelage, mortier, béton, Inertie moyenne Plancher : carrelage, mortier, béton, plâtre.
isolant. Plafond : plâtre, isolant, béton, moquette.
Plafond : plâtre, isolant. Mur extérieur : plâtre, isolant, béton, enduit.
Mur extérieur : plâtre, isolant, bloc creux, Mur mitoyen : plâtre, isolant, béton, isolant,
enduit. plâtre.
Refend : plâtre, bloc creux, plâtre. Refend : plâtre, béton, plâtre.
Cloison intérieure : plâtre, bloc creux, plâtre. Cloison intérieure : plâtre, bloc creux, plâtre.
tions de température opérative jour/nuit. L’étude a LOGEMENTS SOCIAUX – MARNE et au confort. Par exemple, le fait de diminuer
permis de quantifier l’effet de l’inertie thermique sur le les consommations d’énergie permet de réduire
confort d’été. Il en ressort les conclusions suivantes :
➜ Inertie thermique, les charges des locataires. Pour le projet de Reims,
confort et économie le maître d’ouvrage ‘l’Effort rémois’ avait pour
● Plus l’inertie thermique de l’habitation augmente,
Les architectes Lucie Jeanneau et Jean-Claude objectif de baisser le loyer et les charges de 15 %,
plus la température maximale atteinte et les variations
Laisné ont récemment terminé deux opérations de tout en offrant 15 % de surface supplémentaire ;
de température jour/nuit sont faibles. Ces deux résultats
logements sociaux dans le département à Fère-Champenoise, l’Opac de la Marne voulait
sont particulièrement favorables au confort thermique
de la Marne. A Reims, pour le projet de aussi diminuer les charges. Pour atteindre
en été. L’inertie thermique permet donc de lisser les flux
48 appartements répartis en trois plots, comme les objectifs d’économie fixés, nous avons choisi
thermiques et les températures extrêmes.
à Fère-Champenoise pour un ensemble de des solutions constructives mettant en œuvre le
● Associée aux autres facteurs influants et notamment
50 pavillons, les architectes ont porté une grande béton et le béton cellulaire pour les parois et les
à la ventilation nocturne de l’habitation, une bonne attention aux questions d’économie d’énergie, planchers. Nous avons pu constater, en particulier
inertie permet d’obtenir le confort thermique d’été dans d’isolation et de confort thermique. ” Dans notre dans les maisons, que ce choix, accompagné d’une
la plupart des situations, en stockant la fraîcheur noc- agence, nous travaillons fréquemment sur des bonne orientation, d’une implantation judicieuse
turne qui est restituée dans la journée. programmes de logements sociaux, pour lesquels des ouvertures et d’une bonne ventilation
● L’utilisation de matériaux lourds contribue à donner les maîtres d’ouvrage ont des budgets très serrés, nocturne, est très favorable au confort thermique
au bâtiment une inertie forte. Elle évite les surchauffes rappelle Jean-Claude Laisné. Cela nécessite une d’été.” Utilisé pour les planchers, le béton est
et favorise une plus grande stabilité des températures. discipline et un investissement de matière grise un matériau lourd qui présente une forte inertie
Le béton – matériau lourd – présente une très forte iner- pour choisir les matériaux et les solutions favorable au confort d’été. Bien que possédant
tie thermique apportant satisfaction à ces trois critères. Il constructives qui vont permettre, en particulier, une inertie inférieure à celle du béton, le béton
offre aux maîtres d’œuvre une réponse constructive de réduire les consommations d’énergie afin de cellulaire possède des qualités d’isolation
pour réaliser des habitations bien conçues en matière de dépenser justement les budgets de construction thermique répondant aux exigences requises.
confort thermique d’été. ❚ et d’entretien. En effet, de ces choix dépendent Simplement peint dans les maisons, il est en
TEXTE : NORBERT LAURENT les économies qui pourront être faites sur contact direct avec l’intérieur et participe aussi
PHOTO : COLOMB/CAMPAGNE, CAMPAGNE les loyers et les charges, sans nuire à la qualité au confort d’été.
niveaux les salles de lecture. Entre les deux se déve- Logements collectifs
loppe une rue intérieure animée par les circulations.
Plancher/plafond (en cm) :
Dès les premières phases de conception du bâtiment , la
carrelage (1), mortier (2),
performance thermique de l’édifice a été prise en béton (18), plâtre (1).
compte par les architectes. Le cahier des charges du
concours d’architecture demandait de répondre au souci
du maître d’ouvrage de minimiser les coûts d’exploita-
tion, dont en premier lieu les consommations d’énergie. Mur extérieur (en cm) :
Cet aspect a pesé dans le choix du projet lauréat. plâtre (1), béton (20), intérieur extérieur
À partir de l’esquisse, la performance thermique du isolant (8), enduit (1).
bâtiment a été évaluée par un bureau d’étude, grâce à
une simulation informatique du comportement hygro-
thermique sur une durée d’un an. Le bureau d’études
est aussi intervenu comme conseil auprès des archi-
Mur mitoyen (en cm) :
tectes, en particulier pour la définition de toute la peau plâtre (1), béton (20),
du bâtiment, afin de limiter les transferts thermiques plâtre (1).
BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES MUNICIPALES – MONTPELLIER avec l’extérieur, notamment par rapport à la surchauffe
solaire.Ainsi, la façade opaque sud en béton protège le
➜ Défense passive, confort actif bâtiment du rayonnement direct, tandis que les salles
Le nouveau bâtiment de la bibliothèque et des archi- de lecture sont éclairées par un mur-rideau orienté au
Refend (en cm) :
ves municipales de Montpellier, conçu par les archi- nord. Grâce aux dispositions constructives et au choix
plâtre (1), béton (16),
tectes Paul Chemetov et Borja Huidobro, présente au de matériaux comme le béton effectués pour optimiser plâtre (1).
sud un parallélépipède de béton brut abritant sur huit la performance thermique, les besoins de climatisation
niveaux les magasins de livres et les bureaux. Un sont réduits de 60 % dans ce bâtiment. Échelle 5 cm/m
volume vitré lui répond au nord et accueille sur quatre PHOTO : E. HANNOTEAUX
SNCF :
le choix de la transparence
●●● Au cœur de la capitale, la SNCF a installé son siège social. À deux pas d’une gare.
L’opération immobilière n’aurait pu être que commerciale. Elle fut l’occasion d’une vraie pratique
architecturale qui, a osé sculpter une matière existante, creuser à même le béton, déjouer les
mystères d’une première structure précontrainte, sonder la réalité constructive d’un bâtiment
plus que massif, pour y apporter lumière et transparence, et en faire un lieu de travail ouvert
1 2
1 2
C 1 1
1 1 C C
C
5 5
1 7 1 6 6
7 7 7 7 7
B
B B
2 2 2 2
3 3 3
3 3 3
A A
3
4 4 4
4 5 5
4
4 4 5 5
dans ses éléments principaux et secon- ville dès qu’il sort de l’ascenseur, lors- les parois vitrées, voire d’apprécier plei-
A – Hall d’accès sur rue daires, techniques de précontraintes et qu’il emprunte les coursives le menant nement la sensation d’ouverture per-
B – Atrium et déambulatoire béton armé. au parking, au moment où il arpente les mise au sortir de l’ascenseur. Le pas-
C – Circulations protégées Grâce à ces coupes sévères, le bâtiment couloirs. Dans le traitement des façades : sage par l’atrium est obligé, créé à la
1 – Bureaux voit plus que jamais le jour. Cet apport totalement vitrées, elles sont pleine- manière d’une pause volontaire met-
2 – Salles de réunion non négligeable de lumière a permis de ment exploitées grâce à la mise en tant en suspension les arrivants pour
3 – Équipement futur mener à bien un autre combat, celui de place de bureaux paysagers, une révo- quelques instants.
4 – Parkings la transparence désirée conceptuel- lution dans le mode de travail des diffé- Cette fraction visuelle et temporelle se lit
5 – Locaux techniques lement par la direction de la SNCF. rents occupants, particulièrement habi- également dans le travail des façades. Là
6 – Patios extérieur
Concrètement, elle apparaît à plusieurs tués au cloisonnement. Ce nouveau encore,le parti n’était pas évident.Fallait-il
7 – Boîtes à lumière
niveaux. Dans le parcours de l’utilisa- bâtiment leur offre la double orienta- respecter la composition initiale de Louis
teur : son regard est en contact avec la tion. À eux d’en profiter ou d’occulter Arretche ou imposer une nouvelle image ?
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Une école
en harmonie avec la nature
●●● Les préoccupations HQE (haute qualité environnementale) ont été prises en compte dans
par les architectes Jemming et Spitz. Le choix des matériaux, peu ou non polluants, la gestion
de l’énergie, alliant isolation et inertie thermique par des panneaux de béton, et la relation des
bâtiments avec leur environnement ont été la base d’une conception architecturale harmonieuse.
Chaque élément a été conçu comme une entité, le béton formant le trait d’union entre eux.
A – Bâtiment d’enseignement
des éléments naturels, notamment la lation, a permis de reléguer les voitures –
B – Bibliothèque
C – Tutorat
zone boisée, et le dénivellement du parkings et voies automobiles – en péri-
D – Bâtiment des travaux pratiques terrain. Cette topographie a permis une phérie du terrain, pour privilégier la cir-
E – Modules de recherche disposition particulière des bâtiments culation piétonne autour des bâtiments.
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Tout a été conçu pour assurer une bonne bibliothèque de bois et de verre, en rez- TECHNIQUE
communication entre les différentes de-jardin, forme un volume intermé-
unités – enseignement, laboratoires, diaire avec la barre abritant les travaux Le béton au service de la démarche HQE
administration – et un repérage facile de pratiques. La façade d’entrée du bâti-
Tous les bâtiments ont été conçus sur une structure poteaux-poutres en
toutes les parties de l’opération par des ment d’enseignement présente une alter-
traitements différenciés. Des galeries nance de pierres de grès scellées et de béton coulé in situ. Les façades sont en béton préfabriqué, désactivé,
couvertes extérieures (métalliques, en béton lisse coulé en place, imprimant un bouchardé, ou brut lasuré. Dans ce projet, le choix du matériau béton a
béton), ou intérieures (vitrées), des passe- rythme horizontal. Le socle massif, percé participé en grande partie à la réflexion et à la démarche HQE (haute qua-
relles permettent de passer d’un bâti- de fenêtres hautes, est couronné d’un lité environnementale) des architectes Jemming et Spitz. Une quinzaine
ment à l’autre sans rupture visuelle. parallélépipède assez plat en béton de critères entrent dans les préoccupations HQE, applicables à chaque
lasuré blanc, reposant sur des piliers. Un
étape de la vie du bâtiment, de sa conception à sa réalisation, en passant
● Une architecture bandeau de baies sépare les deux blocs,
par son exploitation et son entretien, ou l’exécution du chantier. Les
harmonieuse et casse l’effet de masse de l’ensemble.
Du côté nord, un bandeau aveugle en maîtres d’œuvre se sont penchés plus particulièrement sur cinq points :
Le plan d’ensemble présente trois édi- béton, reposant sur des poteaux, sur- • le confort thermique est obtenu par le choix du béton en structure et en
fices principaux et une partie semi-enter- plombe une paroi vitrée, ouverte sur la surface, favorisant l’inertie thermique. L’ajout de stores et de pare-soleil
rée, orientés autour des 1 500 m2 de cour carrée. Le bâtiment abrite un hall en lames de béton le long des façades exposées permet de maîtriser le
cour. Une série de cinq éléments, dispo- d’accueil, trois amphithéâtres (dont un de réchauffement des espaces intérieurs ;
sés en peigne, occupent la partie la plus 400 places), de grandes salles de cours,
• une chaufferie au gaz et la pose de panneaux à peau intérieure en
large du triangle, à l’arrière du bâtiment une salle d’examen et l’ensemble des
des travaux pratiques. bureaux de l’administration. En face, le béton emmagasinant l’énergie servent le principe de gestion de l’éner-
Malgré sa vaste superficie (plus de tutorat repose sur une structure poteaux- gie,point important de la démarche HQE ;
20 000 m2), le programme revêt une poutres à faible portée, pris dans la trame • les architectes se sont également penchés sur l’utilisation de matériaux
harmonie architecturale dans son trai- des bureaux. La tour de sept niveaux non polluants tels que le béton,le verre,le bois,les peintures minérales.
tement extérieur, mais également dans regroupe le foyer des étudiants, trois • la gestion de l’eau est prise en compte : la récupération et la distribu-
son échelle. La hauteur des différents duplex de vingt bureaux disposés autour
tion d’eau de pluie permet, par exemple, de réaliser une économie consi-
modules est sensiblement la même (de d’une vaste salle centrale, dont le volume
dérable de consommation ;
12 à 15 m), excepté celle du tutorat (25 s’ouvre sur deux étages. Le dernier
m). Situé aux abords de la route, il se lit niveau abrite des espaces consacrés à • enfin, le confort visuel est rendu par une qualité architecturale et une
comme un signal, visible de l’intérieur de l’informatique. Les façades reflètent les harmonie de l’ensemble du projet, marquée par l’emploi massif du béton
l’enceinte, comme de l’extérieur. La dispositions intérieures. Les niveaux de apparent sous des formes diverses.
la périphérie grenobloise, ont été conçus comme les “vitrines” des entreprises. Pour le premier
bâtiment, le béton a été coulé IN SITU, presque sculpté au jour le jour. Pour le second,
la technique de préfabrication a été largement employée. Dans les deux cas, le béton
est un moyen d’affirmer une certaine pérennité et de donner une image forte des entreprises,
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Une sculpture d’entreprise 3 4 Les façades avant et arrière du bâtiment sont symétriques.
Les avancées de toiture, percées de pavés de verre, soutenues par
de fins poteaux métalliques, donnent une ampleur et une légèreté
L a société Périoche est une dessous : il a été un prétexte pour l’archi-
au bâtiment.
entreprise de récupération tecte à ajouter un demi-niveau, et créer
de déchets industriels, employant ainsi un volume distinct. Le jeu sur la taille
une dizaine de personnes, installée en et la forme des ouvertures,et sur la réparti- À droite, le petit volume vertical d’un pla- le style d’architecture de loisirs des
zone artisanale dans la proche banlieue de tion des pleins et des vides, dispense une card intérieur, et les brise-soleil consti- années 50. La géométrisation des façades
Grenoble. Situé à l’entrée de la parcelle perception nette des différents espaces. tués de lames de béton horizontales, et le travail sur l’extension du volume de
servant d’entrepôt à des monceaux de fer- Le choix du béton banché dans la cons- forment une seconde peau à la paroi l’édifice avec l’apport d’éléments comme
raille, le bâtiment abrite l’activité adminis- truction de ce petit bâtiment très compact, vitrée du bureau du directeur. Traitée en les bandeaux, les murets, les lames brise-
trative de l’établissement, sur une surface posé sur une dalle et un vide sanitaire exis- verre collé sans menuiserie apparente, soleil, marquent une conception propre
d’environ 80 m2. Il est conçu en deux blocs tants, a permis à Michel Janik de le “sculp- celle-ci se prolonge, puis se retourne, à l’architecture de béton. ❚
distincts, séparés par un hall d’accueil. ter”véritablement. créant un contraste entre la partie en
D’un côté, deux bureaux largement saillie, riche en effets d’ombre et de
ouverts sur la montagne par des baies ● Un travail au quotidien lumière, et la légèreté de la façade ouest,
vitrées, un sanitaire et une kitchenette traitée en creux.
forment un parallélépipède. En face, le Les dimensions limitées du projet ont été À gauche, la dalle de la toiture en débord
bureau du directeur,présentant deux faça- un tremplin à sa réflexion sur les solu- se prolonge en un portique qui rehausse
des vitrées, jouxte une salle de réunion tions architecturales permettant de faire cette partie du bâtiment, lui donnant de
polygonale, légèrement surélevée. émerger le bâtiment. Il a été réalisé par l’ampleur en hauteur comme en largeur.
une entreprise locale, et chaque élément Du côté est, un second portique dévelop-
● Le béton banché, de l’extérieur a été travaillé quasiment pe et anime une façade plate, où le verre PÉRIOCHE
un choix judicieux au jour le jour, sur les directives du maître et le béton s’équilibrent en un jeu de
Maître d’œuvre :
d’œuvre, très présent sur le chantier. pleins et de vides. Sur l’arrière, le demi- Michel Janik
Cette salle présente une série d’ouvertures La façade principale fonctionne comme cylindre de la salle de réunion, avec son
Entreprise de gros-œuvre :
verticales formant chaque pan du poly- un signal, par un traitement morcelé, double bandeau arrondi (le débord de DRC Construction
gone. Le local technique contenant la diversifié, marquant à l’extérieur la dis- toiture et une lame parallèle en béton
machinerie à air pulsé se trouve au- position du plan en deux parties. reposant sur des consoles), rappelle
➜ Robobat
Au rez-de-chaussée et à l’étage, les espa- Toutes les façades du bâtiment sont por- est et ouest, accentuent l’horizontalité Entreprise de préfabrication :
ces d’accueil, les bureaux et les salles teuses. Elles sont réalisées en panneaux du bâtiment, alors que les larges ouver- ID BAT (Industrielle dromoise
du bâtiment production)
de réunion ou de formation s’agencent préfabriqués de béton légèrement désac- tures soulignées par les porte-à-faux de
autour du plot en béton enfermant les tivé, laissant apparaître des granulats très l’avancée du niveau supérieur et les
événement nominations
performances et dimensionnement
des bétons contemporains
leurs contraintes. Il aborde aussi les mul- Cet ingénieur civil des Mines,
aspects réglementaires
manifestation