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METROLOGIE

D’UNE AMBIANCE
LUMINEUSE
INTRODUCTION
L’ambiance lumineuse d’un poste de travail influence le confort visuel au travail, les
performances psychomotrices, peut avoir une répercutions sur la sécurité. Ainsi, un mauvais
confort visuel pourra être générateur
de fatigue visuelle
de trouble de l’attention et de la concentration
de l’adoption de postures de travail défavorables pouvant conduire à des contraintes
musculosquelettiques délétères.

Un éclairage « fatiguant » par son excès, son insuffisance, sa mauvaise répartition est ainsi
générateur d’une gène et d’une fatigue au travail, de l’apparition de certaines pathologies, et
d’un risque accru d’accidents.

L’objectif de cette étude sera donc de créer les conditions d’une ambiance lumineuse optimale
adaptée aux caractéristiques
de la tache
des locaux de travail CONTRAINTE
des opérateurs ASTREINTE

C’est-à-dire assurer le confort visuel en répondant aux objectifs de sécurité.

METHODOLOGIE D’UNE ETUDE ERGONOMIQUE


Nous présenterons ce travail en suivant le plan d’une étude ergonomique dont nous
décrirons les étapes en les illustrant avec les données d’une étude réalisée en septembre 2004
dans une entreprise de création de logiciels informatiques.
Le plan global est le suivant :
Origines de la demande : peuvent être multiples : plaintes des salariés, modification
des locaux ou du process, apparition de problèmes pathologiques ou d’une maladie
professionnelle, multiplication des AT, demande de l’employeur, constations
personnelles lors d’une visita ou d’une étude de poste, …
Nature de l’activité : description et recherche d’un indice de production
Caractéristiques de la population : age, sexe, ancienneté dans le poste, GHE
Matériel nécessaire : conformité par rapport aux normes, étalonnage
Références réglementaires ou normatives
Méthode :
 Nature des mesures : niveau moyen et niveau de crête
 Nombre de mesure nécessaire : au moins 5 mesures pour faire une
moyenne
 Durée unitaire des mesures
 Durée globale des mesures : donne un niveau d’exposition moyen que
l’on rapporte ensuite à 8 heures ou à 40 heures
 Heure de début et de fin
 Emplacement des mesures (postographie, enregistrement du salarié,
cartographie)
Mode de traitement des résultats : exploitation statistique permettant de valider nos
mesures
Résultats : donnés de manière brute
Discussion
 De la méthode : analyse critique
 Des résultats: critique des résultats, comparaison à la réglementation
et/ou à la norme, correspondance avec les doléances des salariés

Conclusions rapide, correspond à la rédaction d’une ordonnance, peut proposer des


aménagements, une surveillance médicale particulière,…

ORIGINE DE LA DEMANDE
Les salariés du premier étage (analystes programmeurs et chef de projets) sont plutôt
unanimes pour dénoncer des problèmes d’éclairage : reflets de luminaires dans les écrans,
éblouissement par le soleil malgré des stores extérieurs en toile ajourée, mauvaise position
des écrans par rapport aux sources de lumière naturelle. Afin de vérifier ces plaintes, j’ai
effectué une visite des locaux où mon attention a particulièrement porté sur les conditions
d’éclairage. J’ai ainsi estimé qu’une étude de ces conditions chez ces salariés était tout à fait
légitime. Elle comportera la mesure des niveaux d’éclairements des postes de travail, et la
mesure des luminances et de leurs rapports dans les différents secteurs visuels, afin de
conseiller efficacement le directeur de l’entreprise pour améliorer le confort visuel.
NATURE DE L’ACTIVITE
Société installée dans le nord-est et qui emploie 24 salariés.
Raison sociale  : conception, mise au point et suivi de programmes informatiques à
destination des éleveurs, permettant le suivi du cheptel, de son alimentation, de la qualité de
son lait, de son patrimoine génétique, etc.…
Locaux  : construits en 1994, répartis sur 2 étages, le premier regroupant les fonctions
directoriales et l’activité de production informatique, et le rez-de-chaussée le système de
sauvegarde et de réseau.
Emploie un Directeur, une assistante de direction, deux secrétaires standardistes,
quatre chefs de projets, douze analystes-programmeurs, un responsable de bases de données,
un responsable qualité, un responsable du matériel informatique, des réseaux et de la
sauvegarde et son assistante. Ces deux derniers travaillent au rez-de-chaussée, le reste du
personnel au premier étage.
Horaires de travail : assez libres avec possibilité de pauses
Les analystes–programmeurs et les chefs de projets feront l’objet de cette étude. Les
analystes-programmeurs travaillent exclusivement à la conception de logiciels sur
ordinateur. Les chefs de projets partagent leur temps entre des réunions, un travail de
conception sur ordinateur et un travail sur dossiers.

CARACTERISTIQUE DE LA POPULATION
Effectif, sexe, age moyen et extrêmes, antécédents médicaux et surtout ophtalmologiques.
Notion de GHE.

CARACTERISTIQUE DES LOCAUX


Mesures et surface (plan), orientation des locaux, surface des ouvrants, description des
occultants, couleurs et caractère mat ou brillant des surfaces de travail, description et
disposition des luminaires,..

La perception des couleurs nécessite, pour être optimale, un niveau lumineux compris entre
400 et 1000 Lux. C’est le niveau à atteindre pour un poste de travail nécessitant une bonne
discrimination des couleurs.
Les lampes ont un Indice de Rendu des Couleurs qui les caractérise. Celui-ci est
compris entre 0 et 100, et plus il est élevé, plus la lumière artificielle aura tendance à
reproduire les mêmes couleurs que la lumière naturelle. Dans les tunnels routiers, les lampes à
décharge de vapeur de sodium ont un IRC très bas : l’éclairage est jaunâtre et les couleurs ne
sont pas restituées.
Autre caractéristique des lampes : leur température. Elle s’exprime en degrés Kelvin et
rend compte de l’appréciation de la couleur apparente d’une source lumineuse. La lumière
blanche contient toutes les couleurs et peut donc apparaître plutôt rosée ou bleutée.
Paradoxalement, une température chaude sera basse : <3300 °K et la lumière sera d’aspect
jaune-rougeatre, une température froide sera >5300°K et la lumière aura un aspect bleu-vert.
La lumière naturelle est froide, et d’autant plus froide que le ciel est bleu.
Ces caractéristiques figurent généralement sur la lampe ou doivent être retrouvées sur
le catalogue du constructeur :
http://www.lighting.philips.com/fr_fr/index.php?
main=fr_fr&parent=fr_fr&id=fr_fr&lang=fr
http://www.mazdaeclairage.com/index.asp par exemple

Selon le diagramme de KRUITHOF, il existe une relation entre la température de la


lampe et le niveau d’éclairement, définissant une zone de confort visuel.
EX. DE PLAN

BUREAU DU CHEF DE PROJET

S
N

0.9 m

LUMINAIRE 2

1.95 m

2.2 m

LUMINAIRE 1

0.9 m

Logiciel gratuit : CadStd


01net. Telecharger.com : téléchargement du logiciel CadStd - telecharger
MATERIEL NECESSAIRE
Nous avons utilisé un luxmètre-luminancemètre Universel photometer HAGNER modèle S2
à cordon, avec angle d’acceptation de 1° à visée reflex, cellule corrigée spectralement et
correction d’incidence. Il a été étalonné le 15 janvier 2004.
Nous avons également utilisé un mètre ruban, une boussole, une fausse équerre, un
thermomètre hygromètre, un appareil photo numérique.

Que mesure-t-on ?

D’une manière très simplifiée : une source lumineuse émet un flux lumineux qui est exprimé
en LUMEN. Son intensité est exprimée en CANDELA

Source : http://www.arch.ucl.ac.be/eclairage/guide_confort.htm#ancre02

L’éclairement d’une surface est exprimé en LUMEN/M² : LUX, mesuré par le


luxmètre
Source : http://www.arch.ucl.ac.be/eclairage/guide_confort.htm#ancre02

On parle d’éclairement incident pour


caractériser la densité de flux qui arrive sur le plan
de travail. Il dépend de la surface de travail et de sa
distance par rapport à la source.
On parle d’éclairement réfléchi pour
caractériser la densité du flux lumineux renvoyé par
le plan de travail et perçu par l’opérateur. Il dépend
de la distance entre le plan et l’œil et du coefficient
de réflexion de cette surface
La luminance est la quantité de lumière réfléchie par unité de surface dans la direction de
l’observation. Elle est exprimée en Candela/M².

Il peut s’agir de la luminance


d’une source primaire : lampe, fenêtre
d’une source secondaire : surface éclairée qui
réfléchi la lumière : reflet (dépend du coefficient de
réflexion de la surface)

Elle est mesurée par un luminancemètre.


L’existence d’une forte luminance dans le champ
visuel va créer un éblouissement. Une grande
différence d’intensité entre les luminances de deux
sources proches va constituer un contraste. Il faut
ainsi calculer des rapports de luminance.

METHODE, NORMES ET REGLEMENTATION


Mesure des éclairements selon la Norme NF-X 35-103, conformément à la réglementation en
vigueur  : Décret n° 83-721 du 2 août 1983 (Article R.232-7 à R.232-7-10 du Code du
travail : Eclairage).

En référence aux normes suivantes :


 AFNOR NF-X 35-103. Octobre 1990. Ergonomie - Principes d'ergonomie visuelle
applicables à l'éclairage des lieux de travail, partiellement remplacée par la Norme
EN 12464 de juin 2003

 AFNOR NF-X 35-102. Décembre 1998. Conception ergonomique des espaces de


travail en bureaux

 ISO 8995 (principes d’ergonomie visuelle. L’éclairage des systèmes de travail


intérieurs)

 AFNOR NF-X 35-121 5 (travail sur écran, ergonomie)

 NF-X 35-122 en ISO 9241-11. Juin 1998. Exigences ergonomiques pour le travail de
bureau avec terminaux à écrans de visualisation (TEV).

 Recommandations de l’Association Française de l’Eclairage

Mesure des luminances au point de travail, dans l’ergorama et le panorama, et leurs


rapports
CONDITIONS GENERALES
Les mesures ont été réalisées en association avec les salariés et avec leur coopération, le
lundi 11 octobre 2004 entre 9H00 et 11H00. Il n’a pas été défini pour ces mesures d’indice
de production vu la permanence de la tâche. La météo du jour indiquait un temps couvert et
pluvieux

MESURE DE L’ECLAIRAGE GENERAL


L’indice K, égal à 0.4 pour les deux locaux, nous impose au moins 4 points de mesures pour
réaliser un maillage. Nous avons réalisé ainsi une cartographie avec mesures à 0.8 mètre du
sol en quatre points après maillage, nous permettant de définir les index généraux
d’éclairements pour apprécier le coefficient d’uniformité.

MESURE DE L’ECLAIRAGE LOCAL


Elles sont réalisées avec les salariés à leurs postes, en disposant la cellule sur le clavier et de
part et d’autre de celui-ci, au milieu de l’écran et au niveau du bord supérieur de l’écran.

MESURE DES LUMINANCES


Nous avons mesuré les luminances en nous plaçant au poste de travail, luminancemètre
dirigé vers la surface concernée ou la source du reflet. Les mesures ont été prises en
direction de l’écran, de son bord supérieur, du mur derrière l’écran et du plan de travail
(zone de travail et ergorama). Pour les postes ayant dans leur panorama les ouvrants
extérieurs, les luminances ont été mesurées vers le ciel et vers les éléments susceptibles
d’éblouissements d’après l’avis des salariés.
EX. DE RESULTATS

Poste 4
6000, avec un
angle de 45° par
rapport à l’axe de
vision

90

450/290/160 12

350/180/170

90
900/570/330

600/440/160
90 750/520/230

Les résultats sont inscrits : -en rouge pour l’éclairage mixte


-en vert pour l’éclairage artificiel
-en noir pour l’éclairage naturel en Lux

Luminances : -en bleu, en Candela/m²


DISCUSSION

DE LA METHODE
Horaires, date dans l’année, météo, …

DES RESULTATS
En comparaison notamment avec les normes NF X 35-121, EN 12464, et avec la
circulaire du 11 avril 1984, qui préconisent un éclairage général faible de l’ordre de 300 Lux
et un éclairage au poste de travail de 300 à 500 Lux(écrans à contraste positif):

-Eclairage
Poste 1  : 350 Lux
Poste 2  : 340 Lux résultats dans la limite de la normalité
Poste 3  : 320 Lux :
Poste 4  : 750 Lux : niveau d’éclairement trop élevés

-Rapport des luminances :

Au niveau de la tâche visuelle : 1/5 : - rapport correct pour tous les postes
Au niveau de l’ergorama : 1/10 : -rapport correct pour tous les postes

Au niveau du panorama  : 1/20  : -rapport correct pour le poste 1,


-présence de contrastes gênants pour les postes 2,3 et
4 liés à la luminosité extérieure.

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Concernant le bureau du chef de projet, nous retrouvons une insuffisance


d’opacification des stores, avec des éblouissements majorés en été par la présence d’un
parking à proximité, responsable de reflets sur les pare-brise. Cette salariée dispose d’une
lampe de bureau personnelle qu’elle utilise sans l’éclairage général, celui-ci étant estimé
trop fort, ce que confirment les mesures.

Nous pouvons donc proposer les corrections suivantes :

1) Remplacer les stores existants par des stores à lamelles. Ceux-ci pourront être
disposés à l’intérieur des locaux puisqu’il existe une climatisation qui dissipera l’excès de
chaleur crée par ce dispositif. L’orientation des lamelles permettant de diffuser le
rayonnement solaire vers le plafond, empêchera tout éblouissement tout en permettant une
gestion de la quantité de lumière reçue.

2) Diminuer la puissance des tubes du bureau du chef de projet.


3) Utiliser de lampes d’appoint qui seraient idéalement équipées de 2 tubes
fluorescents de 9 ou 11 watts et de grilles de défilement, orientées à 45° par rapport au plan
de travail.
4) Prévoir une maintenance régulière des dispositifs lumineux (dépoussiérage,
remplacement), conformément au document de maintenance que doit transmettre le maître
d’ouvrage au chef d’entreprise, en application de l’Article R-235-2-3 du Code du Travail.

BIBLIOGRAPHIE

 Fiches pratiques de sécurité ED 23, INRS, novembre 2003


 Fiche technique N°13, APSAM (association paritaire pour la santé et la
sécurité du travail), Montréal, 1998
 Les écrans de visualisation, guide méthodologique pour le médecin du
travail, INRS, ED 666
 Le travail sur écran en 50 questions, INRS, ED 728
 AFNOR NF-X 35-103. Octobre 1990. Ergonomie - Principes d'ergonomie
visuelle applicables à l'éclairage des lieux de travail, partiellement
remplacée par la Norme EN 12464 de juin 2003

 AFNOR NF-X 35-102. Décembre 1998. Conception ergonomique des


espaces de travail en bureaux

 ISO 8995 (principes d’ergonomie visuelle. L’éclairage des systèmes de


travail intérieurs)

 AFNOR NF-X 35-121 5 (travail sur écran, ergonomie)


NF-X 35-122 en ISO 9241-11. Juin 1998. Exigences ergonomiques pour
le travail de bureau avec terminaux à écrans de visualisation (TEV).

 Recommandations de l’Association Française de l’Eclairage


 Eclairage des locaux de travail, aide mémoire juridique TJ 13, INRS
 Les écrans de visualisation, guide méthodologique pour le médecin du
travail, INRS, ED 666
 Le travail sur écran en 50 questions, INRS, ED 728

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