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TYPOLOGIE DU TEXTE NARRATIF

Le Roman
L E ROMAN :AUTOUR DU CONCEPT
 Le roman est sans soute le genre le plus représenté et le plus lu, s’il est facile
d’identifier un roman, il est plus difficile de le définir.
 le roman « Roi » des genres narratifs a connu une grande fortune dans la
littérature Européenne, le roman tire son nom de la langue romance (langue
populaire parlée entre V et X siècle) dans laquelle les premiers textes
appartenant à ce genre ont été écrit, le genre est passé de la langue romaine
français de vers à la prose, il désigne une œuvre fictive assez langue qui fait
vivre des personnages ayant une identité dans un milieu et une époque
déterminée. Le roman est présenté comme une réalité à laquelle le
lecteur est appelé à croire.
LE ROMAN
 La fonction du roman est multiple, distraire, instruire, faire rêver, vivre par
procuration entrer dans les univers ou des époques inaccessibles malgré
son évolution constante, le roman n’a pu se départir complètement de ses trois
dimension : temps, espace, personnages. Ni de la problématique du point de vue
de l’auteur.
 Les premiers romans au Moyen Age, sont rédigés en vers mais appartiennent au
genre narratif « Chrétien de Troyes » par exemple raconte bien les aventures d’un
héros, c’est Rabelais qui écrit le premier roman en prose « Pantagruel »
LE ROMAN :LES CARACTÉRISTIQUES
 Au XVII siècle, le roman connais deux transformations, le roman
épistolaire fondé sur les échanges de la lettre comme dans les liaisons
dangereuses delaclos, les mémoires, confessions fictives racontaient à la
première personne comme la Vie de Marianne de Marivaux, le genre
atteint son apogée au XIX siècle ou il subit l’influence des courants
littéraires tels: le Romantisme, le Réalisme, le naturalisme et le
Symbolisme.
 Le roman continue à raconter le destin des personnages subissant
l’influence souvent néfaste du monde extérieur sur leur existence .Au XX
siècle le roman fait plan neuf en empruntant cette technique au reportage
ou en reflétant des systèmes de pensée, comme chez Camus ou Sartres.
 Le nouveau roman tente de faire éclater le genre ce qui a pour
conséquence d’en réduire la visibilité.(référence des caractéristique du
nouveau roman)
LA TYPOLOGIE ROMANESQUE
 Le roman Burlesque
 Le burlesque fait partie des registres comiques et parodique et s’applique aussi bien
à certains procédés des comédies, le mot burlesque dérivé de l’Italien désigne une
plaisanterie, une raillerie, une farce (parfois une tromperie) ;
 Le Roland Furieux en 1532 poème de l’Arioste et le Don Quichotte de Cervantès en
1615 désignent dans ce sens une forme de comique débridée, parfois satirique
apparentée au grotesque, parfois atténuée en badinage, qui peut se manifester en
divers genres, le recueil de quelques vers burlesques de Paul Scarron en 1651 « Le
roman Comique » en est un exemple
LA TYPOLOGIE ROMANESQUE
 Le burlesque est dans les œuvres littéraires, ce qui provoque le rire par le contraste
de la bassesse du style avec la dignité des personnages et la gravité des situations.
D’après Nicolas Eugène Géruzez, le burlesque consiste dans « la transformation
des caractères et des sentiments nobles en figures et en passions vulgaires,
opérée de telle sorte que la ressemblance subsiste sous le travestissement,
et que le rapport soit sensible dans le contraste »
 Cette définition ,qui n’est pas assez large, marque du moins l’intime relation du
burlesque avec la parodie, forme d’ouvrage dont il est l’élément essentiel. Il a aussi
beaucoup de rapport avec le genre héroi-comique,qui,par un caprice contraire
LA TYPOLOGIE ROMANESQUE
 Prête le langage et les allures des héros à des personnages vulgaires et qui fait
plaisamment contraster la grandeur du style et la petitesse des actes. Dans l’un et
l’autre cadre le burlesque forme une antithèse continuelle entre le rang et les paroles
des héros.
 Il se rapproche du bouffon sans s’identifier avec lui, car le bouffon ,par une
signification plus générale, désigne toute invention plaisantée triviale en dehors du
travestissement du caractère.
LA TYPOLOGIE ROMANESQUE
 Le Roman précieux :
 L'adjectif « précieux » vient du latin « Pretorius » signifiant « qui a du prix ».
Une chose précieuse est donc communément une chose de grande valeur ou
d'une haute importance . A partir du 17ème siècle, ce terme à connotation
positive va prendre une acception complémentaire ambivalente. Il sera alors,
en fonction du contexte, synonyme de raffinement ou, dans sa nuance la plus
péjorative, de ridicule.

La préciosité désigne l'ensemble des caractères propres au mouvement


précieux qui naîtra en France dans la première moitié du 17ème siècle et
connaîtra son apogée entre 1650 et 1660. Elle envahira simultanément les
sphères sociales, morales et littéraires.
LE MOUVEMENT PRÉCIEUX
 En France, au début du 17ème siècle, courtisans et femmes du monde se plaignent
de ce que les mœurs à la Cour soient devenues vulgaires.
 Le mouvement précieux naîtra donc en réaction avec le manque de raffinement de la
Cour d'Henri IV et la nostalgie des fastes passés. Dès 1600, les courtisans cherchent
à se distinguer en adoptant des manières qu'ils jugent délicates, en prônant la
subtilité de l'expression et le raffinement des sentiments.
 Hommes de lettres, dames de cour et gentilshommes commencent alors à se
retrouver régulièrement dans des hôtels aristocratiques, où ils se piquent de poésie
précieuse et de discussions littéraires. Ces salons, de plus en plus actifs et nombreux,
seront caractéristiques du mouvement précieux.
 L'activité de ces cercles mondains accusera un ralentissement notable après
l'assassinat d'Henri IV et les troubles de la Régence ; puis elle prendra un souffle
nouveau avec l'arrivée de Richelieu au pouvoir.
LE MOUVEMENT DES SALONS LITTÉRAIRES
 La vie du salon fût très animée et joyeuse, émaillée de plaisanteries, de farces
soigneusement organisées, de jeux de société, d'intermèdes musicaux et de
divertissements littéraires. L'écrivain Voiture prit une part très active à cette
effervescence.
 les salons sont dédiés à l'amusement et aux plaisirs intellectuels et artistiques. La
meilleure société s'y retrouve autour de jeux de société courtois ; des bals masqués y
sont donnés ; des escapades champêtres s'organisent aux beaux jours ; la chanson est
mise à l'honneur
 La variété des divertissements littéraires témoigne de l'imagination des participants.
Aussitôt écrits, les textes sont mis en musique puis chantés devant l'assemblée. On
se baptise l'un l'autre de noms romanesques ; on s'affronte lors de tournois
poétiques ; on prend partie avec ardeur dans des querelles littéraires, syntaxiques et
grammaticales ; on rédige des recueils collectifs ; on s'exerce à la calligraphie ; on
commente des œuvres littéraires ; on lit publiquement des romans fleuves.
 Enfin, l'art de la conversation est sans doute le plus célèbres des débats
psychologiques et philosophiques autour du thème de l'amour se succèdent .
 La préciosité répond à un besoin d'élévation morale, un désir de grandeur. Ce
mouvement se réfère aux valeurs héroïques et courtoises
LA PRÉCIOSITÉ: UNE ÉLÉVATION MORALE
 Née en réaction à la vulgarité ambiante, la préciosité illustre les racines
sémantiques du terme précieux : elle se définit comme une détermination à donner
de la valeur à sa personne et à sa vie. Elle suppose au-delà de cette volonté, un effort
pour s'élever au-dessus du commun des mortels et s'en distinguer au quotidien par
son comportement, ses activités, son langage et ses sentiments .
 La préciosité va s'exprimer plus dans la forme que dans le fond. Les Précieux,
toujours dans un souci de distinction, vont créer un jargon qui exprime leur goût
pour la recherche et le raffinement. Les périphrases sont à l'honneur .
LA PRÉCIOSITÉ: LA RÉFORME DU LANGAGE
 Les objets les plus ordinaires se retrouvent évoqués par des circonvolutions
linguistiques surprenantes. Un simple fauteuil devient une « commodité de la
conversation ». Les démonstrations de politesse sont toujours excessives en nombre
et en formulation. Néologismes, surnoms et discussions courtoises sont à la mode.
Car le Précieux est avant tout un mondain qui pratique la littérature pour son
plaisir, sans en faire profession.
PRÉCIEUX OU RIDICULE
 En mettant en avant la forme plus que le fond et en pratiquant les exagérations
linguistiques, le Précieux se place sur le fil du rasoir, entre le bon goût et le ridicule.
Plus il s'éloigne du naturel et de la spontanéité, plus il tombe dans l'affectation et le
grotesque. Molière dans son œuvre « Les précieuses ridicules » a fort bien raillé et
dépeint les travers de ces extravagances de langage, de manières et d'habits.
LE STYLE PRÉCIEUX
 La littérature précieuse se caractérise par l'emploi d'un vocabulaire spécifique et le
recours systématique à certaines figures de style destinées à marquer l'originalité de
leurs auteurs. Trois mots d'ordre président ce courant littéraire : détournement,
abstraction et exagération.

Elle fait notamment grand usage de :


 Néologismes : c'est à cette époque que naquirent les mots « anonyme »,
« enthousiasmer », « féliciter », « hardi », « incontestable »...
 Métaphores et périphrases : certaines ont subsisté jusqu'à nos jours (« les miroirs
de l'âme » pour les yeux) ; d'autres ne sont heureusement plus usitées
(« l'ameublement de la bouche » pour les dents !)
 Hyperboles et autres figures exagératives (superlatifs, oxymores, etc.)
 A contrario, elle se refuse à employer des termes par trop réalistes ou qui évoquent
des réalités « vulgaires » : cadavre, vomir, balayer, vieillir... Le balai devient alors
« l'instrument de la propreté ».
Les termes techniques, à cause de leur insupportable trivialité, sont également
bannis du vocabulaire précieux.
PRÉCIEUX ET GENRES LITTÉRAIRES
 Amour courtois et héroïsme sont au cœur des deux genres de romans précieux :
 Le roman héroïque, conte les exploits de personnages historiques mus par
l'amour confrontés à une suite d'événements de caractère héroïque. Leurs
aventures romanesques et héroïques sont décrites dans des romans fleuves qui
comportent plusieurs tomes, tel Le Grand Cyrus de Mlle de Scudéry qui en
compte dix.

 Le roman pastoral, représenté par l'Astrée d'Honoré d'Urfé. Ce genre met en


scène nobles bergers et gentes bergères dont l'activité essentielle consiste à
nouer des intrigues amoureuses chastes. L'Amour, d'abord contrarié, finit
toujours par triompher .
 La poésie
La poésie précieuse se définit essentiellement par son art expressif
particulier, sa technique poétique. On peut toutefois distinguer trois
sous-genres apparentés pratiqués dans les salons :
 La poésie galante regroupe le rondeau médiéval, l'épigramme, le
madrigal et le blason. Sa fonction principale est de complimenter, de
célébrer les qualités physiques et morales d'une dame.

 La poésie ingénieuse : On y recense la glose, l'énigme,


l'anagramme, le bout-rimé. Cet exercice de style sert surtout à
illustrer et à mettre en avant l'ingéniosité, la subtilité et le talent de
son auteur.

 La poésie psychologique concerne les portraits, les allégories et les


métamorphoses. La dame est décrite au travers d'une chose ou d'un
personnage censé la représenter.
 - Le genre épistolaire
Composé de lettres éloquentes et de badines, il est représenté
par Mme de Sévigné et Vincent Voiture.
LE ROMAN ÉPISTOLAIRE
 On appelle « roman épistolaire » un roman qui se présente uniquement sous la forme
d'échange de lettres fictives. Aucun narrateur ne vient raconter ce qui se passe entre
ces lettres. Le lecteur découvre l'histoire uniquement par le contenu des lettres. Il
comprend peu à peu qui sont les personnages et les relations qui les unissent.
 Les personnages rapportent leurs découvertes, confient leurs émotions,
entretiennent le dialogue avec un être cher. Si la lettre est l'occasion de
rapporter directement un témoignage, d'exprimer un sentiment, elle est aussi
moyen de séduction, conquête du destinataire.
 Dans le roman par lettres, l'échange des lettres multiplie les points de vue, fait
avancer l'action. Lettres secrètes, perdues, interceptées: les intrigues se
croisent, le roman progresse à travers le jeu subtil des correspondances.
 Le roman par lettres connaît son plein essor au XVIIIe siècle qui privilégie
l'échange des idées et des sentiments. Ironie philosophique, exaltation des
passions amoureuses, stratégies du libertinage, le roman épistolaire donne ses
chefs-d'œuvre: les Lettres persanes de Montesquieu, La Nouvelle Heloïse de
Rousseau, Les Liaisons dangereuses de Laclos.

UN ROMAN POLYPHONIQUE OU
MONODIQUE
 Le roman épistolaire permet d’organiser une multiplicité de voix et de points de vue.
Chaque protagoniste a une vision différente d’un même événement, ce qui fournit au
lecteur des clés de compréhension du récit différentes.
 La double énonciation
 Le roman épistolaire s’épanouit sur la base d’une double énonciation :
 une énonciation entre les personnages du roman ;
 une énonciation à destination du lecteur.
LES FONCTIONS DU ROMAN ÉPISTOLAIRE

 divertir : Le roman épistolaire est d’abord un récit fictif qui captive l’intérêt et
l’attention du lecteur, de manière agréable. Le suspense, les styles variés des
protagonistes y contribuent.
 Informer : la lettre décrit une réalité sociale, économique ou culturelle. C’est le cas
des Lettre anglaises de Voltaire, ou de la Nouvelle Héloïse de Rousseau : « j’ai vu les
mœurs de mon temps, et j’ai publié ces lettres. » (Rousseau).
 Fournir une analyse psychologique : la lettre laisse découvrir des personnages
dont la trame psychologique s’épaissit au fil de la correspondance, au travers de ce
qu’ils disent, de ce qui est dit d’eux, et aussi de ce qu’ils ne disent pas expressément
mais est sous-entendu. Ainsi en est-il des inquiétudes de Roxane dans Les Lettres
Persanes.
 Débattre, polémiquer, critiquer : la lettre fait dire à d’autres des vérités -
politiques, philosophiques- que l’auteur ne souhaite pas assumer directement :
Soit pour entretenir une esthétique -courante au dix-huitième- du masque,
du travestissement, et du jeu de miroirs,
· soit pour se protéger d’une éventuelle censure ou d’une inquisition. L’auteur avance
masqué, ou du moins s’en donne les apparences.
LE ROMAN NATURALISTE
 Observation et analyse
 L’observation et l’analyse seront mises au service des études littéraires. Zola est
descendu au fond de la mine d’Anzin, il a visité les corons pour écrire Germinal, il est
monté aux côtés du mécanicien sur la ligne Paris-Mantes pour préparer La Bête
humaine, il a passé toute une nuit aux Halles pour écrire Le Ventre de Paris.
 De multiples « petits faits vrais » émaillent les romans de Maupassant : on trouve
dans Bel-Ami le prix d’un repas dans une gargote ou d’un autre au Café Riche, celui
d’une course en fiacre ou d’un tableau à succès...
 La documentation livresque supplée aux lacunes de l'observation directe. Zola sait
tout des conditions de vie des mineurs, il connaît leur histoire, leurs outils par La Vie
souterraine de Simonin, leurs maladies par le Traité des maladies, des accidents et
des difformités des houilleurs du docteur Boens-Boisseau.
LE ROMAN NATURALISTE
 Le Roman expérimental
 Calqué sur l’Introduction à l’étude de la médecine expérimentale de Claude Bernard
(1865), Le Roman expérimental (1880) marque le couronnement de cette volonté
positiviste de dissoudre le romanesque dans la science. Le romancier prétend
analyser « le mécanisme des faits » en opérant « sur les caractères, sur les passions,
sur les faits sociaux comme le chimiste et le physicien opèrent sur les corps bruts,
comme le physiologiste opère sur les corps vivants ».
 L’écrivain naturaliste vise donc à l’objectivité, il s’interdit les a priori moraux.
Prenons un « cas d’adultère compliqué de chantage. On n’en parlait point
comme on parle, au sein des familles, des événements racontés dans les feuilles
publiques, explique Maupassant dans Bel-Ami, mais comme on parle d’une
maladie entre médecins ou de légumes entre fruitiers. On ne s'indignait pas, on
ne s’étonnait pas des faits ; on en cherchait les causes profondes, secrètes, avec
une curiosité professionnelle et une indifférence absolue pour le crime lui-
même. On tâchait d’expliquer nettement les origines des actions, de déterminer
tous les phénomènes cérébraux dont était né le drame, résultat scientifique
d’un état d’esprit particulier. »
LE ROMAN NATURALISTE
 Une image objective de la vie quotidienne
 Avant 1850 : Faire concurrence à l’état civil, cf. Balzac.
 A partir de 1850 : Thibaudet : « Les romanciers passent de la condition de
concurrents à la condition d’employés . »
 L’œuvre réaliste doit donner une image passive et objective de la société du temps.
Observation liée au détail vrai. Elle veut être une reproduction exacte et sincère de
la vie quotidienne.
 Flaubert, 1857 Mme Bovary : réalité sans travestissements, sans idéalisation.
LE ROMAN NATURALISTE
 -La représentation de nouveau milieux.
Ce sont des milieux qui étaient négligés avant , ou délaissés par le roman ; les
milieux populaires. Le peuple entre en littérature. Lutte du bien contre le mal chez
Hugo, et chez Balzac, description du prolétariat, du monde paysan.
 C’est une nouvelle représentation de la société ; la misère parfois sordide, la réalité
triviale.
LE ROMAN NATURALISTE
 Une littérature accessible
 l’œuvre littéraire devient la propriété de l’artiste. si on veut gagner sa vie, il faut
viser le plus grand nombre de lecteurs.
 Les grands auteurs deviennent des auteurs vendus.
 L’auteur est payé au nombre de pages.
 Littérature d’actualité : ne demande pas la médiation des modèles littéraires du
passé.
 « Les romanciers sont les raconteurs du présent. » Goncourt
LE ROMAN NATURALISTE
 La méthode réaliste
 Comment peindre et selon quel principe ?
 Vulgarisation des sciences du vivant et surtout de la zoologie.
 Influence du positivisme.
 Assimilation des différentes espèces sociales aux différentes espèces animales.
 Positivisme ; influence d’Auguste Comte : ses œuvres sont vouées à l’étude des faits.
Philosophie du progrès général de l’humanité grâce a l’avènement de l’âge
scientifique.
 Le souci de l’humble vérité : achemine le réalisme vers le naturalisme
LES FONDEMENTS THÉORIQUES DU NATURALISME

 il s’agit de « saisir le vrai dans la nature. ». Il faut « la puissance des tableaux


de l’artiste » pour le montrer. Observation et analyse : la visée est d’ordre
scientifique.
 vise la ressemblance maximum des personnages représentés avec le modèle
fourni par la réalité. Point de vue de la critique russe .
 Les mots essentiels du naturalisme : nature, observation, document, enquête,
réalité, déterminisme
 Zola voue une grande admiration à Taine, qui s’appliquait à transposer aux
sciences morales les méthodes des sciences naturelles.
 Logique de pensée déterministe : la race, le milieu, le moment.
 L’homme est une sorte de produit chimique.
 Taine : « Le vice et la vertu sont des produits comme le vitriol et le sucre. »
 Zola : « Nous estimons que l’homme ne peut être séparé de son milieu (…).
Nous ne noterons pas un seul phénomène de son cerveau ou de son cœur sans
en chercher les causes ou le contre-coup dans le milieu. ».
 Les théories de Darwin (1809-1882)
 Lamark était un philosophe zoologique avant Darwin.
 Darwin met en lumière les idées d’hérédité de manière quasi-mathématique et
la sélection naturelle. Cf. De l’origine des espèces. Étude de la vie sociale et des
comportements humains à partir d’une conduite par les instincts, fruits d’une
hérédité .
 Le docteur Lucas
 Le traité de l’hérédité a directement influencé Zola. Les caractères seraient façonnés
par les traits héréditaires. A travers les liens de filiation on a tout de suite les traits
de caractère du personnage chez Zola. Cette hérédité va assumer la rôle de la fatalité
à laquelle les individus ne peuvent se soustraire.
LE ROMAN NATURALISTE :
OBSERVATION ET ANALYSE
 l’observation d’une période historique
 Du 2 décembre 1851 au mois de mai 1871 ; mort de la république, victoire
versaillaise sur la Commune. Grands magasins, mine, train, éléments datés de la
révolution industrielle. Sous-titre : Histoire d’une famille sous le second empire (chez
Balzac, c’est la restauration).
 Étude de la vie et des habitudes des hommes dans chaque milieu
 Peuple, commerçants, bourgeois, grand monde, prostitués, meurtriers, prêtres,
artistes. Zola y étudie le(s) jeu(x) des intérêts des tactiques sources du mouvement
narratif.
 La société est présentée comme une machinerie avec des ordres définis :
 ordre fondé :propriété et fortune
 ordre édifié : accroissement et transmission du patrimoine
 ordre assumé : résignation et révolte, indifférence et impuissance
 ordre protégé : formes et fonctions du pouvoir
 ordre justifié : instances idéologiques
L’ART ET LES TECHNIQUES DU ROMANCIER

 Ce n’est pas seulement un travail de documentation même s’il est important.


 Une composition très élaborée du roman
 ébauche : trame, épisodes avec notes documentaires, fichier des personnages.
 Un premier plan : articulation des grandes parties.
 Des plans détaillés : mise en place du décor, déroulement des scènes, déplacement
des personnages, style télégraphique.
 La fonction narrative des personnages.
 Héros en marche poussé par une force, pour une conquête.
 Héros guetté par la destruction, marqué par le destin ( faute ou mort).
 Épreuves
 Sanction finale le plus souvent à travers une multiplicité de points de
vue.
 L’entrelacement des thèmes
 force de la nature qui interfère avec l’image de l’homme. Zola aborde
ainsi le cycle de la vie et de la mort : instincts, sexualité.
 Thème de l’ingestion ; force qui tue, appétits, jouissance. Cf. la mine
dans Germinal,
 Intérêt pour le peuple, présent dans un monde plein de mouvement :
générosité et aussi maladresse
 Approche presque mythologique de la réalité. (Cf. les frères ennemis
dans les Rougon-Macquart.)
 L’impact du naturalisme a été considérable sur la littérature. Grand
succès. Il a fait entrer le peuple en littérature.
LE ROMAN PICARESQUE
 Le roman picaresque est, en premier lieu, le récit d'un anti-
héros. Le pícaro est un gueux de basse extraction sociale, né de parents ouvertement
marginaux ou délinquants. Son but est de changer de condition, de s'élever dans
l'échelle sociale; à cette fin, il n'hésite pas à recourir aux subterfuges les plus
astucieux, à la fraude et à la tromperie pour arriver à ses fins.
 Il se consacre à toutes sortes d'activités marginales, tente d'échapper à la faim, ou
à tout le moins, à la pauvreté, toujours liées à l'argent. Tour à tour mendiant,
portefaix, valet, voleur, voire, dans le meilleur des cas, financier, c'est-à-dire escroc
pour les esprits de l'époque, il incarne le rejet des valeurs sociales.
 Dans une société où le profit est synonyme d'usure et le négoce d'activité douteuse,
le pícaro reflète une mentalité hostile au mercantilisme. Au déshonneur de ses
origines s'ajoute l'ignominie du personnage, prêt à tous les subterfuges pour
trouver sa quotidienne pitance .
 le roman picaresque se présente, par ailleurs, comme un récit autobiographique
dont la lecture est dictée par les événements.
 Raconté à la première personne, le récit picaresque s'ouvre invariablement sur le
récit des origines, où le gueux prend soin de décliner sa généalogie. Sa
naissance et son enfance sont aux antipodes de celles du chevalier ou du héro
 À la fois narrateur et protagoniste, le pícaro raconte son passé depuis un présent
d'où il écrit pour se justifier ou amener le lecteur à juger son existence. Le moule
épistolaire qui régit l'architecture du roman picaresque s'inspire des lettres de
confession, écrites par les religieux, et des autobiographies de personnages
illustres et de soldats, désireux de laisser un témoignage de leurs aventures
à la postérité, le récit du pícaro, sous ses dehors facétieux, demeure empreint d'une
forte teneur moralisante.
 Le caractère moralisateur, en effet, est indissociable du genre picaresque.
 le roman picaresque apparaît comme une succession d'épisodes qui conduisent le
gueux vers la déchéance.
 Plus que ses origines infâmes, c'est le libre-arbitre qui fait du pícaro l'acteur de sa
propre déchéance, en créant une tension entre le déterminisme et la liberté de
l'individu.
 Le récit prend ainsi des allures de théologie, de parabole du cheminement de
l'homme, soumis à la liberté de choisir la voie du bien ou du mal.
 Le roman picaresque devient l'illustration d'un comportement aberrant au regard
des règles et des normes de la société. L'aspiration du pícaro à se hisser dans l'échelle
sociale est toujours couronnée par un échec retentissant, ce qui l'oblige à aller tenter
sa chance ailleurs, donnant ainsi au livre un caractère itinérant et ouvert.
 L'oeuvre se distingue, en général, de la production écrite au XVIe siècle par le souci
de rendre compte des aspects les plus sordides du monde, sur le mode comique et
burlesque. Il ne s'agit pas de dénoncer la vie sociale mais d'esthétiser cette réalité
afin qu'elle serve de cadre à une satire féroce de la société
 Le subjectivisme radical d'un narrateur-personnage qui revient sur ses tribulations
rend le roman vraisemblable. Tout au long du récit, la focalisation et le point de vue
constants contribuent, en large part, à donner toute sa cohérence à l'oeuvre, malgré
les divers emprunts au folklore.
 Sur le plan diégétique, l'évocation du monde des bas-fonds, certes esthétisé,
constitue le point d'ancrage pour le développement du roman. S'agit-il,
toutefois, d'une critique de cette même réalité? Plus qu'une volonté de changer
un état de chose, il faut voir derrière les piques mordantes envers les
principaux états de la société et derrière ces flèches anticléricales, les traces
d'un esprit populaire, viscéralement frondeur et ironique, davantage
redevable au burlesque qu'à la critique de la réalité sociale du temps.
 En se mettant au service des différents représentants de la société de l'époque,
le gueux porte un regard sans complaisance sur ses maîtres, issus des
principaux ordres de la société d'Ancien Régime. Aussi les corps sociaux sont-
ils satirisés dans leurs diverses composantes .
 En revenant constamment sur la problématique de l'honneur et de son rapport à
l'argent, le roman touche aux « tourments intimes de certaines couches de privilégiés
»
 Témoin privilégié de la comédie sociale, le misérable gueux découvre combien ses
maîtres donnent l'exemple de ce qu'ils ne sont guère et assiste, du fond de sa misère,
au triomphe de l'hypocrisie et du mensonge, parés des oripeaux de la vertu.
LE ROMAN AUTOBIOGRAPHIQUE
 Se veut avant tout roman, mais basé sur des faits de vie qui relèvent du
biographique; c'est-à-dire que l'auteur affirme vouloir écrire un roman, mais il
se fonde sur ce qui lui est réellement arrivé... Il cache alors son nom en
inventant un personnage dont le nom peut être un anagramme de son propre
nom ou dont les initiales sont identiques aux siennes... D’une autre part.
 l’autobiographie se caractérise par l’identité entre l’auteur (la personne qui
écrit le livre), le narrateur (la personne qui dit « je » et qui relate l’histoire) et
le personnage principal (l’auteur raconte sa vie, ses états d’âme, ses émotions,
son évolution, il est le sujet de son livre). Cela suppose que l’auteur, le
narrateur et le personnage principal aient le même nom .
 Une énonciation particulière Dire « je » crée une situation particulière dans le récit
autobiographique.
 Le narrateur le plus âgé et le personnage sont bien la même personne, à deux
moments différents de sa vie : moment du souvenir et moment de l’écriture.
 Il y a donc deux situations d’énonciation qui se côtoient. • le moi ici et maintenant :
c’est l’énoncé qu’on dit « ancré dans la situation d’énonciation »
 L’ emploi du présent, passé composé, imparfait et futur ) • le moi, personnage du
passé dont je raconte les faits marquants antérieurs. On dit alors que l’énoncé est «
coupé de l’énonciation » ( Utilisation du passé simple, imparfait ) Le point de vue
adopté est toujours interne, donc subjectif : c’est celui de l’auteur qui raconte ses
souvenirs.
 Le pacte autobiographique L’autobiographie est fondée sur un contrat
d’authenticité et d’identité : c’est le paratexte ( nom de l’auteur, titre de l’ouvrage,
préface, dédicace… ) qui indique le plus souvent que l’auteur se livre à une
autobiographie.
 Le lecteur est ainsi certain qu’il y a adéquation entre les faits vécus et les faits
racontés.
 Les raisons d’écrire une autobiographie:
Les récits autobiographiques abordent généralement les mêmes thèmes, les
mêmes motifs ( les topoï ) : récit d’enfance, récit d’une vocation, portraits des
membres de la famille, premières rencontres… • Connaissance de soi
 Écriture de bilan ( triomphant, frustré, nostalgique
 Justification de ce qu’on a fait, de son parcours, de ses choix de vie, de ses
erreurs : visée argumentative • Témoignage personnel sur une époque, une
société .
 L’ordre de la narration La progression du récit autobiographique est le plus souvent
chronologique , débutant par le récit de l’enfance et se terminant à l’ époque où
l’auteur écrit Cependant , celui-ci sélectionne certains souvenir. Des périodes
entières peuvent ainsi être passées sous silence.
 Les écritures du moi
 Biographie : Écrit qui a pour objet l’ histoire d’une vie particulière . La vie de cette
personne est plus souvent celle d’ un personnage célèbre , ou considéré comme
exceptionnel . On distinguera la biographie de l’ autobiographie , lorsque l’ auteur
écrit sa propre biographie .
 Autobiographie : biographie de l’auteur faite par lui-même , genre littéraire qui y
correspond . Philippe Lejeune , spécialiste de ce genre littéraire , la définit ainsi : «
récit rétrospectif en prose qu’une personne , fait sa propre existence . » Ce récit met
l’accent sur la vie individuelle et sociale d’ une personne , sur l’histoire de sa
personnalité , sur les évènements qu’il juge importants pour la construction de son
identité .Mais Philippe Lejeune nous met aussi en garde « L’ autobiographie ne
dit pas vrai , elle dit qu’elle dit vrai . »
 Roman autobiographique : invention d’un « double » de l’auteur. Ce dernier
raconte sa vie de façon romanesque sans vraiment avouer que c’est lui-même. Le
narrateur, même s’il dit « je » ne respecte pas le pacte , il peut déformer la vérité.
 Journal : Il s’écrit jour après jour. L’auteur privilégie la sincérité et l’analyse
immédiate des évènements et de ses réactions . Il s’agit de notations quotidiennes de
pensées et d’actes . ( à vocation privée ou littéraire ).
 Mémoires : L’auteur de Mémoires sélectionne dans sa vie les évènements
(politiques, culturels…) liés à l’Histoire dont il a été témoin ou acteur.
 Correspondances : Lettres privées ( ou littéraires ) dans lesquelles un locuteur
s’adresse à un destinataire pour lui raconter des événements vécus, l’informer,
l’émouvoir ...
 Dans cet acte de communication, il est intéressant de voir l’expression de soi mais
aussi le degré d’intimité, le type de relation entretenues…
 Récit de vie : personnage modeste , sans aucune notoriété, qui raconte sa vie à un
journaliste ou un auteur qui transpose sous forme écrite.

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