Vous êtes sur la page 1sur 10

La structuration de la personnalité dans une approche psychanalytique

Généralités :

Les pré-requis s’appuient sur les cours de psychopathologie de l’année dernière.

Cours basé sur modèle structurale de Bergeret.

L’intérêt du modèle structurale de la personnalité= confrontés les signes cliniques à d’autres


données pour avoir une approche globale du fonctionnement psychique et des hypothèses
diagnostic de ce fonctionnement.

Le modèle structurale est représenté en France par les travaux de Jean BERGERET durant les
années 70. Il présente une distinction des différentes organisations du psychisme en se basant sur
trois critères essentiels :

 Le type d’angoisse
 Le type de relation d’objet
 La nature des défenses

Qu’entend-on par structure ?

 Dans un sens commun= notion qui implique une disposition complexe mais stable et
précise des parties qui la composent. C’est la manière même dont un tout est composé et
dont les parties de ce tout sont arrangées entre elles. On parle par ex d’une structure
familiale

 En psychopathologie : Cette notion correspond à ce qui dans un état psychique morbide


ou non (cf notion de continuité entre le normal et le pathologique) se trouve constituée par
les éléments métapsychologiques profonds et fondamentaux de la personnalité fixés en un
assemblage stable et définitif.

 La prise en considération de la structure permet de donner un sens à des symptômes


compris en tant que défenses face à des angoisses mais permet aussi d’évaluer le pronostic
évolutif de la personne. Puisqu’il ne s’agit pas de symptôme isolé mais pris dans sa
globalité. Il suffira donc d’avoir :

- Une bonne connaissance des signes cliniques tels qu’ils sont étudiés en sémiologie et
- une bonne connaissance du mécanisme de défense ,
- bonne connaissance de la métapsychologie dans sa triple dimension (topique,
économique et dynamique)
- Connaître la relation de l’objet, les différents modes de défense (archaïques…)

 Objectif principal : décrire les grands modes de fonctionnement psychique : structure


névrotique et structure psychotique et les a-structurations

 Le symptôme ne cible pas forcément la structure

 One ne peut pas faire l’hypothèse de structure du sujet sur la simple observation de
la symptomatologie. Il faut examiner trois autres facteurs essentiels : notion d’angoisse,
relation à l’objet et les défenses.

Les sujets névrotiques peuvent avoir recours à des défenses psychotiques si les défenses
névrotiques échouent donc si l’angoisse est trop massive ou si le retour du refoulé est trop
inquiétant ; donc avec des moments de désorganisation bruyant voire théâtralisés mais qui ne
signe pas la psychose.

Devant l’épisode morbide ou pathologique il faut toujours se demander s’il n’est pas seulement
fonctionnel ou alors structurel.

Le sujet décompensé en état de mal-être traduit une désadaptation majeure et visible par rapport à
la structure de base, on dit aussi qu’il s’agit d’une rupture de l’équilibre antérieur. Ce déséquilibre
plus ou moins durable est du à un débordement des défenses habituelles du fait de circonstances
nouvelles tant intérieures qu’extérieures. C’est cet état qui fait le pathologique. Mais telle maladie
peut éclore sur telle structure et peut se réadapter en fonction de cette même structure. En
principe, il n’ya pas de changement possible de structure quoique certains moments du
développement psychoaffectif soit propice à une réorganisation structurelle comme l’adolescence.

I) La structure : Bloc de cristal

Freud introduit en 1932 la notion de structure comme bloc de cristal. Il existe à l’état d’équilibre
normal, dans un corps cristalisé, des microcristalisations invisibles réunies entre elles pour former
le corps total selon des lignes de clivage dont les limites, les directions, les ambulations se
trouvent préétablies de façon précise, fixe et constante pour chaque corps particulier. Càd qu’il
n’existe pour chaque corps qu’une seule façon de se cristalliser. Ces lignes de clivage demeurent
invisibles à l’œil nu tant que le corps n’est pas brisé ou bien placé sous un appareil optique
particulier (comme le microscope). Tout au plus, la forme générale de l’échantillon examiné à
l’œil nu montrera quelques figures géométriques sur son pourtour, sa périphérie, cad ses limites
extérieures au monde. Si on le laisse tomber par terre, il ne pourra se briser que sur ses propres
lignes de clivages préétablis lorsqu’il était à l’état d’équilibre. De telles lignes de clivages sont
immuables… et définissent la structure interne du minéral.

Selon Freud, il en est de même pour la structure mentale càd que l’organisation d’un individu se
trouverait constitué de façon durable, spécifique et invisible dans la situation normale. Peu à peu, à
partir de la naissance (même un peu avant), en fonction de plusieurs facteurs comme l’hérédité
mais aussi le mode de relations précoces aux premiers objets(intéractions précoces…), des
traumatismes, des frustrations, des conflits rencontrés et des défenses organisées par le moi que
peu à peu le psychisme individuel s’organise, se cristallise tout comme un corps chimique
complexe, avec des lignes de clivage interne originales donc propres au sujet et qui ne pourront
plus varier par la suite.

C’est ainsi qu’on aboutit à une véritable structure stable dont les deux modèles psychiques sont
représentés par les structures névrotiques et psychotiques. Ces lignes de clivage sont autant des
lignes de force que des lignes de rupture. Il suffirait d’un accident de parcours (traumatisme
désorganisateur important) ou d’un examen minutieux (étude d’état clinique) pour que l’on
retrouve des lignes de charges fondamentales de cet individu. Tant que le sujet n’est pas soumis à
des conflits trop intenses, il ne sera pas malade (le cristal tiendra bon). Mais si à la suite d’un
évènement quelconque, le cristal venait à se briser, cela ne pourrait se faire que selon des lignes de
force, des lignes de rupture établies depuis le plus jeune âge.

Selon cette conception, le sujet de structure névrotique ne pourra développer qu’une névrose et le
psychotique qu’une psychotique. Dans le même sens, le même sujet pris en charge, soigné
correctement, qu’en tant que structure névrotique bien compensée ou en tant que structure
névrotique bien compensée. En principe, une fois qu’un moi est bien organisé dans une structure
ou dans autre il ne pourra passer d’un mode de structuration à un autre.

Modèle structural avec le psychopathologique de l’enfant


On ne parle pas de structure chez l’enfant dans la mesure où il présente une plasticité psychique et
une palette de défenses possibles. On parlera d’état névrotique ou psychotique. Ne pas fixer
l’enfant dans des catégories nosographiques et ne pas oublier que s’il ya une continuité entre
l’enfant et l’adulte, ce ne sont pas deux états de nature différente. Il n’ya pas de continuité de
pathologie.

Concernant le modèle structurale

 D’autres auteurs parlent de pôles d’organisations (pluralités de modèles psychiques).


En effet il présente des limites en ce qui concerne la fixité des structures une fois établies
avec l’idée dune frontière infranchissables entre elles.

 Hypothèse d’une forte étanchéité post adolescence. Elle est critiquée dans le sens d’un
emprisonnement du sujet qui peut sembler réducteur. Or ceci a des conséquences sur le
plan thérapeutique puisque prendre en charge un sujet dit de structure psychotique ne
supposerait un réel aménagement de sa structure mais pas de réorganisation nouvelle.

 Bergeret ne prend en compte pour la cristallisation de la structure, les traumatismes


désorganisateurs qui vont fixer telle ou telle structure.= sujet de critiques car il ne prend
pas en compte les traumatismes structurant càd potentiellement porteurs d’une
réorganisation, donc notamment l’importance de l’objet (donc l’autre) comme source
possible de réorganisation.

 Selon ces auteurs contemporains, ce qui est resté en suspens dans la psyché, peut
potentiellement se réorganiser si une rencontre peut se produire avec un objet
transformateur (souvent il s’agit du thérapeute)

 La notion de pole organisateur de la psyché permet de sortir de la fixité des blocs


structuro immuables avec l’idée qu’il y a un pôle dominant organisateur et une pluralité du
fonctionnement psychique.

 Critiques :
 Ce point de vue = étanchéité entre les structures= emprisonnement du sujet qui
n’aurait pu fonctionner autrement que la structure qu’on lui proposerait.
 Prendre en compte un sujet psychotique= pas de possibilité de réaménagement de
cette structure, sans réorganisation de celle-ci. La critique faite à ce modèle,
Bergeret ne s’appuie que sur des traumatismes désorganisateurs or il existe
également des traumatismes structurants, donc réorganisateurs.
 3ème critique : question de l’objet, Bergeret ne prends pas suffisament en compte la
question de l’objet comme source de réorganisation et de transformation.
 Ce qui est resté en suspend dans la psyché peut se réorganiser grâce à une rencontre
avec un objet particulier (le thérapeute). Cette éventualité rare n’est pas à exclure
ce que fait le modèle de Bergeret

 Le concept de structure sera abandonné car jugé trop rigide au vu de la complexité de la


vie psychique pour lui préférer le concept de pôle organisateur de la psyché. Ce dernier est
plus près du processus que de la structure. La structure fixe dans un état tandis que le
processus est dans une dynamique => on parlera de plusieurs modalités du fonctionnement
psychique dans l’idée d’un fonctionnement pluriel de la psyché qui n’enferme pas la
plasticité psychique dans des blocs structuraux inamovibles.
 Explication : Si un mode de fonctionnement va être le plus souvent organisateur
principal, les autres restent activables en fonction des circonstances. La pathologie
résiderait surtout dans le blocage de l’un des fonctionnements psychiques.
 Le modèle de pôle d’organisation vient nuancer le modèle structurale

La genèse de la structure : comment se forme la structure de base ?

La structure du sujet est dite cristallisé lorsque le moi a atteint un niveau suffisant d’organisation
selon freud.

La naissance à la vie psychique ne correspond pas à la naissance a la vie biologique, l’organisation


du moi est dite progressive et elle va suivre un long processus d’individuation et de séparation. Le
soi serait le précurseur du moi et le point de départ est l’état d’indifférenciation entre le corps et la
psyché (somatopsychique). C’est cet état premier la qui correspond plus au soi que le moi qui lui
prendra beaucoup plus de temps à s’organiser. Le soi, il faut le comprendre comme étant une
dimension globale du sujet (dimension physique + psychique). Le soi va d’abord se distinguer peu
à peu du non soi puis le moi va peu à peu s’organiser voire se pré-organiser et notamment grâce
aux conflits, aux frustrations, aux traumatismes qui vont l’obliger à se défendre càd d’élaborer des
stratégies de protection de son moi. Petit à petit, le moi singulier individuel du sujet va trouver son
propre moyen de défense (qui varient donc d’un individu à un autre) alors son psychique va
s’organiser petit à petit selon des lignes de cristal. C’est ce processus là qui aboutit
progressivement à la structure de la personnalité. Celle-ci ne pourra plus changer de lignée de base
mais seulement s’adapter ou se désadapter. Ce processus est long et trouve un aboutissement au
sortir de l’adolescence même si le moi a déjà commencé à se pré-organiser. La sortie d’un
processus d’adolescence va fixer définitivement la structure de la fois et peut se présenter comme
une possible réorganisation structurelle. Les ponts entre les structures restent rares et pas de
changement possible après l’adolescence (nuancé par certains auteurs).

Ca n’empêche pas de définir les deux grandes lignées structurelles de base (névroses et psychoses)

La lignée structurelle psychotique

Pour Bergeret, l’intérêt de cette classification psychanalytique va tenir de la méthodologie qu’il va


tenir, qui ne s’arrête pas à un simple assemblage de signes (sémiologie) mais aide à reconstruire
un fonctionnement psychique dans son aspect dynamique càd en tant que potentiel de changement,
de transformation et de liaison. Les critères de classification pour aborder la structure :

- La nature de l’angoisse latente


- Le mode de relation à l’objet
- Mécanismes de défense principaux
- Mode d’expression habituel du symptôme

Ce qui caractérise la lignée structurelle psychotique va se trouver dans des frustrations très
précoces, essentiellement maternelles qui sont associés à des inductions pulsionnelles
particulièrement toxiques= excitations importantes qui débordent et paradoxales par la même.
L’enfant va se constituer peu à peu à par excitation (se protéger contre les excitations externes et
contre les excitations internes).= fonction alpha. Cette fixation à cette phase précoce se rattache à
la position schizo-paranoïde de Melanie KLEIN.

Un auteur comme Karl ABRAHAM (a divisé le stade annal en deux sous-stades : actif et passif)
décrit entre les deux sous stades, une ligne de marquage, une charnière qui va etre frontière entre
les fixations psychotiques et les fixations névrotiques. C’est de là que va naître le concept de
borderline. Selon lui tous les modes de fixations et de régression de cette ligne correspondent au
mode de fixation psychotique et en aval au mode de structuration névrotique. On va retrouver
donc de part et d’autre de cette ligne de partage :

 Dans la psychose :
- La structure schizophrénique
- La structure mélancolique
- Et près de la ligne frontière, la structure paranoïaque

 Dans les structures névrotiques :


- La structure obsessionnelle puis
- la structure hystérique (considérée comme la plus évoluée libidinalement)

Parmi les caractéristiques des structures psychotiques, Bergeret postule une défaillance des
structures su narcissismes primaires au début de la vie en termes d’impossibilité pour l’enfant
d’être considéré comme un objet distinct de sa mère, celle-ci ne pouvant non plus se séparer de
cette partie indissociable de son moi qu’est son enfant – prolongement narcissique de la mère.

On va donc retrouver comme dénominateur commun aux psychotiques cette relation fusionnelle à
la mère. Ce type de relation à l’objet primaire va conditionner ensuite toutes les relations d’objet
du sujet pour lesquelles une relation objectale vraie ne sera pas envisageable ni de relation
anaclitique ne de relation génitale. O n va parler alors de fixation ou de dépassement psychotique
préobjectale et de non dépassement du registre préobjectale. En ce qui concerne les instances, le
surmoi n’est pas parvenu à un rôle organisateur ou conflictuel de base, le moi n’est pas comblé au
sens où il est morcellé. C’est le ça qui domine… L’angoisse va etre une angoisse de morcellement,
de destruction, de mort par éclatement. Le conflit sous-jacent est causé par la réalité qui s’oppose
aux besoins pulsionnels élémentaires puisque le ça est prévalent. La conséquence directe va être
un déni de partie de cette réalité gênante voire même un délire si la reconstruction d’une néo-
réalité qui s’avère nécessaire ce qui sera le cas si le déni est trop important et court un trop grand
nombre de fragment de réalité.

Au niveau psychique, prévalence du processus primaire sur le processus secondaire. Les


mécanismes de défense principalement employés sont la projection, le clivage du moi (la
dissociation) et les symptômes seront la dépersonnalisation, le délire, les hallucinations… En
même temps l’inadéquation du désir à l’objet va renforcer l’affect et qui va être dissocié de la
représentation.

Les mots sont considérés comme étranges, vides, creux = langage désincarné dans la psychose càd
des mots signifiants qui sont détachés de leur signifié. C’est aussi ce qui explique l’abstraction
extrême du langage psychotique. Les mots ne comblent pas le vide que le psychotique ressent
dans son rapport à l’autre et ne comblent pas non plus le vide qu’il ressent à l’intérieur de lui-
même. Ainsi les mots= choses càd qui sont soumis au processus primaire qui régit leur inconscient
avec donc ses lois (condensation, déplacement et particulièrement déplacement par assonance, par
contiguité…) => passion pour le langage mais pas en tant que vecteur de communication.

(Livre : le schizo et les langues (années 70 de chez Gallimard)= témoignage de la folie des mots)

Les trois structures de la lignée psychotique

1) La structure schizophrénique

La schizophrénie= structure psychotique la plus régressée (en terme de développement


libidinal et de développement du moi).

 Dialectique entre le non moi et le moi= notion imprtante. Ce moi et ce non moi sont
relativement indifférenciés.
 L’organisation pulsionnelle est fixée à la phase orale.
 L’angoisse de morcellement ici, se caractérise par l’impossibilité de se ressentir comme
un tout unifié càd autonome et indépendant.
 La défense primordiale= constitué par le déni primaire du parti de la réalité. Si on parle
de déni primaire cela veut dire qu’une partie de la réalité n’a jamais été objectivement
perçue, reconnue.
 Les fantasmes et surtout le déni, vont être la seule façon de réinvestir les objets

Freud parlait de névrose narcissique pour insister sur l’importance de la régression narcissique
massive dans cet aspect clinique, difficulté identitaire.

 Le fonctionnement mental régi par les lois du processus primaire (c’est ceux qui régissent
l’inconscient). Ce qui va entraîner une distorsion de la réalité même partielle mais aussi un
relâchement des associations avec une logique qui va être en apparence autistique, on parle
de symbolisme hermétique ou de logique arbitraire par apposition au symbolisme
transparent.
 En ce qui concerne la réalité : conflit, le schizo espère que c’est la réalité qui va changer
et non pas ses besoins à lui afin de satisfaire de façon totale et instantanée la pulsion
prégénitale à dominante orale. On peut donc dire que le principe de réalité ne vient pas
tempérer le principe de plaisir qui demeure prévalent.
 Le rôle des frustrations précoces : va être important dans la genèse de la structuration
schizo
 Pour Harold Searl (approche systémique) : schizo= tble de la communication précoce
spécifique au sein du groupe familial. La comm s’établit de manière paradoxale (la logique
du paradoxe) sur le mode de la 2ble impasse et le fait de fonctionner avec l’enf par
injonction paradoxale met celui-ci dans l’impossibilité d’y répondre dans l’obligation de se
cliver de se dissocier (c’est le clivage du moi en deux parties, ou alors clivage au moi =>
clivage fait au moi car le sujet se retrouve amputé d’une partie de son moi). Les 2bles liens
rendent fous. Exemple d’injonction paradoxale : « Désobéis-moi ! » ou « alors tu es un
monstre, seul maman peut t’aimer » ou « assis, debout ! » . Donc dans la double impasse
=> notion de dépendance, présence de deux affirmations contradictoires.

C’est donc un double discours qui contient un message paradoxal càd l’envoi en réalité de deux
messages contradictoires en même temps et dans les deux contenus antagonistes annulent toute
possibilité de prise de sens. La signification se trouve écartelée entre des messages qui s’excluent
les uns les autres= retrouvé donc dans le mode de communication du schizo.

Si on ne peut affirmer que cette seule configuration soit source de schizo, en revanche toute
clinique de schizo permet de rencontrer ce type de figuration paradoxale.

Autre notion dans la prévalence des processus primaire : difficulté de concevoir le monde avec
dimension métaphorique. Sur le plan familial on retrouve ce jeu (confusion avec métaphore et
réalité du monde) qui va plonger l’enfant dans une grande confusion. Tout un tas d’expressions
métaphorique sont vécus corporellement pour le schizo

2) La structure paranoïaque

 Le moi est distingué du non-moi. Mais le moi ne peut s’autonomiser que dans une
indépendance agressive à l’égard de l’objet. La paranoïa se caractérise par une fixation
prégénitale a dominante annale (premier sous stade actif). Ici le moi apparaît bloqué dans
l’impossibilité d’intégrer les enjeux du deuxième sous-stade passif.
 L’angoisse de morcellement est ici à entendre comme la menace d’éclatement par
pénétration sadique de l’objet. La relation objetale va être faite de craintes de persécutions
et de besoin de maîtrise. Etymologiquement paranoïa= celui qui a l’esprit tourné contre.

 Les mécanismes de défenses spécifiques de l’éco paranoïaque sont :

- Le déni
- La projection aidée par l’annulation et la dénégation

a) L’annulation

Porte sur la réalité elle –même. Se situe au niveau de la toute puissance magique de la pensée
(annal). Consiste à défaire ce que l’on a fait. De cette manière, des représentations des actes
gênant, vont être considérées comme n’ayant pas existé. Pour cela, le sujet va mettre en jeu
d’autres actes, pensées ou comportement destinés à effacement magiquement (donc annuler) tout
ce qui était lié aux représentations gênantes. Par ex : les actes expiatoires

b) La dénégation

Elle va se situer sur le plan verbal. C’est un mécanisme qui est plus archaïque que le refoulement
car le représentant pulsionnel gênant n’est pas refoulé, il apparaît dans le conscient mais le sujet
s’en défend en refusant d’admettre que ça puisse lui appartenir ou le toucher. Une représentation
peut devenir consciente à condition que origine soit niée.

La formulation la plus courante est : « Je n’ai pas pensé cela » = il y a la fois la représentation et la
défense contre celle-ci.

c) Déni

= éliminer une représentation gênante non pas en l’effaçant (annulation) ni en refusant de la


reconnaitre comme sienne (dénégation) mais en niant la réalité même de la perception liée à cette
représentation. Donc il porte sur la perception, se différencie du refoulement car la réalité n’a
jamais eu à devenir consciente.

 Double retournement de la pulsion et de l’objet : Deux modes de retournement :


- Retournement des pulsions en leur contraire (haine et amour par ex, amour retourné en
haine et vice versa)
- Retournement sur la personne propre

Tandis que la projection expulse dans l’autre.

 La logique paranoïaque : Tel que Freud la décrite : elle suit trois étapes successives qui
aboutissent au sentiment de persécution :
- 1ère étape : Transformation par une négation de l’affect et retournement de la pulsion
de la proposition : « cest lui que j’aime » avec une dimension homosexuelle qui est
insupportable pour le paranoïaque qui se transfrme de « non je ne l’aime pas, je le
hais »

- 2ème étape : Projection et retournement de l’objet qui transforme alors le « je le hais »
en « c’est lui qui me hait, il me persécute »

- 3ème étape : C’est ce sentiment la qui peut devenir conscient et qui va être traité
comme une perception externe, soit la conviction d’être haï, persécuté, interprétation
d’indices...tous congruents dans ce sens. Le caractère externe de cette perception
comme étant la réalité permet alors que se mettent alors des défenses conscientes de
type : « puisqu’il me hait je le hais » visant à rationnaliser par la logique des affects de
haine refoulés dans l’inconscient »

3) Structure mélancolique

Elle occupe une place intermédiaire entre la structure schizophrénique et la structure paranoïaque.
On y retrouve les organisations dépressives ou maniaques. Mais on l’appelle structure
mélancolique car dans les mouvements alternatifs observés dans la psychose maniaco-dépressives,
sont des avatars actifs ou passifs qui dépendent de la structure mélancolique. S’en distinguent les
dépressions névrotiques et leurs défenses hypo-maniaques.

 Karl Abraham a rapproché le premier les mécanismes de deuils et ceux de la mélancolie


radicalement différents. S’il s’agit bien d’une Perte d’objet dans les deux cas , dans la
mélancolie, l’hostilité éprouvée a l’égard de l’objet perdu est retourné sur le moi du sujet
qui s’accable d’auto-reproches et d’auto-accusations délirantes. Le moi opère une
régression narcissique intense en devenant lui-même l’objet de toutes ces attentions. Si
dans le deuil, c’est le monde qui devient pauvre et vide de sens…, dans la mélancolie, c’est
le moi du sujet lui-même. Le moi est ainsi sévèrement mis en accusation par l’instance
critique qu’est le surmoi (lapidation du moi par le surmoi dans la mélancolie).

 Pour Mélanie KLEIN, le maniaco-dépressif échoue dans le travail de deuil car il n’a pas
pu intérioriser des objets internes suffisamment sécures. La dépression infantile en
fondamentale n’a donc jamais été dépassée. La position dépressive donc n’ajamais trouvé
d’élaboration, le sujet n’a pas pu établir à l’intérieur de lui des objets suffisamment
sécures. Or Le travail de deuil normal dans sa double valeur : reconnaissance de la perte et
de l’auto-transformation, implique que l’appui sur l’env précoce a été satisfaisant. On peut
dire que ce travail est impossible dans la mélancolie est court-circuité dans la manie.

En rentrant en profondeur :

 Dans le travail de deuil courant, le sujet se détache de l’objet perdu qui continu a être
investi mais une grande partie de la libido est de nouveau libre et notamment pour être
réinvestit sur d’autres objets. Alors que dans le deuil la perte est consciente, dans la
mélancolie, la perte est soustraite à la conscience ; et même si le mélancolique sait qui il a
perdu, le sujet ne sait pas ce qu’il a perdu en cette personne.

 Dans la manie, c’est un triomphe sur l’objet qui n’apparaît plus comme risquant d’être
perdu. Le moi triomphe de la perte plus par déni. Donc la manie serait comme le meurtre
psychique de l’objet (pas besoin de lui, fantasme d’auto-suffisance, besoin de personne…).

Dans la structure mélancolique on assiste à cette oscillation répétitive entre l’objet impossible à
perdre au dehors et l’objet impossible à ériger au-dedans (en tant qu’objet suffisamment
contenant, sécure..).

 En ce qui concerne les plaintes que le sujet mélancolique s’adresse à lui-même :


 Ce n’est pas lui que le sujet accuse mais qqun d’autre= l’objet perdu ou qu’il pense
qu’il a perdu car il peut bien lier à une déception à un objet qui fait soudainement
défaut qui fait naître la trahison, la déception
 Mécanisme inverse de celui de la projection dans le délire de persécution qu’on a vu
dans la structure paranoïaque : l’accusation : « je suis un misérable » serait à traduire
par « il ou elle est misérable » qui est retourné sur la personne propre
 L’identification à l’objet perdu :
 Vient à la place du deuil
 Le sujet retire l’investissement de l’objet réel mais au lieu de placer son inv sur
d’autres objets extérieurs (comme dans le deuil normal) , ici il s’identifie à l’objet
perdu qu’il conserve ainsi à l’intérieur de lui et vis-à-vis duquel il va pouvoir avoir un
commerce intime, secret passionnel fait de reproches mais aussi d’une relation
exclusive (fusionel, le sujet fusionne avec l’objet incorporé). Inverse du taf de deuil
qui est un taf de détachement
 Une partie du moi devient donc l’objet par identification de sorte que les reproches
adressés à l’objet reviennent à être adressées au moi propre
 Identification régressive qui opère un mouvement régressif de la voix à l’être inverse
des identifications secondaires post-oedipienne (névrotiques) : « je ne peux pas avoir le
parent, je peux donc essayer d’être comme lui ». Or que dans la mélancolie c’est
l’inverse puisque le sujet ne peux plus avori l’objet alors il devient l’objet dans une
équation entre le sujet et l’objet. C’est donc une identification de type incorporation.
C’est aussi du fait de cette identification que la perte de l’objet est vécu comme une
perte du moi cad que cette identification préexiste, existe avant le vécu de perte de
l’objet.
 La relation d’objet particulière à la base= relation d’objet symbiotique ici par
incorporation. On peut dire que le moi se protège devant l’impossibilité de renoncer à
l’objet aimé et idéalisé car dans ce fonctionnement là l’objet est tout. Il se protège par
identification avec l’objet perdu. Dans sa forme la plus radicale, l’impasse
mélancolique peut aboutir au meurtre de l’objet confondu avec le moi càd le suicide.
Ce serait le triomphe de l’objet du moi sauf que c’est au prix du moi lui-même.

 Les défenses maniaques :


 Peuvent être mises en place pour lutter contre la perte et l’effondrement dépressif
mélancoliforme. Elles ne sont que l’autre face d’un même fonctionnement psychique
 Déni de la perte et de la dépression sous-jacente, déni désespéré qui souvent ne tient
pas très longtemps

Deux textes de 1924 de Freud : Névroses et psychose

 Il rappelle la position intermédiaire du moi entre le ça la réalité extérieure et les exigences


du surmoi.
 La névrose de transfert= conflit entre le moi et le ça.
 La névrose narcissique= conflit entre le moi et le surmoi et
 la psychose = conflit entre le moi et le monde extérieur.
 Il fait aussi référence à la mélancolie : le surmoi est l’instance critique qui va critiquer le
moi identifié à l’objet par l’identification d’incorporation => d’où conflit entre le moi et le
surmoi :
 Opposition entre névrose et psychose :

 Du point de vue du moi, il y aura un effet pathogène selon que le moi pris dans ce
conflit soit reste fidèle à son obéissance vis-à- vis du monde extérieur et cherche à
faire taire le ça (névrose) ou alors il se laisse dominer par le ça et du même coup,
arraché à la réalité (psychose)

 Dans la névrose : surpuissance de l’influence du réel (principe de réalité) càd que le


moi est en situation d’allégeance par rapport à la réalité et il va donc réprimer une
partie du ça.
 Dans la psychose, surpuissance de l’influence du ça càd que le moi se met au
service du ça en se retirant d’un fragment de la réalité. Donc la perte de la réalité
est donnée au départ dans la psychose et est évitée dans la névrose.

 Dans la névrose, un fragment de la réalité évité sur le mode la fuite, dans la


psychose, il est reconstruit. Càd dans la psychose la fuite initiale est suivie d’une
phase active celle de la reconstruction (par une néo-réalité…).

 Alors que dans la névrose, l’obéissance initiale est suivie après coup d’une tentative
de fuite.

 Ainsi , la névrose ne dénie pas la réalité, elle veut seulement ne rien savoir
d’elle. La psychose, la dénie et cherche à la remplacer

 RESUME : Dans la psychose le moi rejette les représentations psychiques intolérables, ce


faisant il rejette un fragment de la réalité. Freud estime que le délire est la pour boucher la
faille de la relation du moi avec le monde extérieur. C’est pourquoi le délire=tentative de
guérison dans la psychose.

Vous aimerez peut-être aussi