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Nos Ancêtres Les Arabes. Ce Que Notre Langue Leur Doit. Jean Pruvost.
Nos Ancêtres Les Arabes. Ce Que Notre Langue Leur Doit. Jean Pruvost.
« Donc, au IIe siècle av. J.-C., les Gaulois étaient encore des
barbares : mais ils étaient au seuil de la civilisation », continue
de marteler Ernest Lavisse à propos de nos « ancêtres »
celtiques, dans les éditions de 1920 de l’Histoire de France et
notions d’histoire générale. Cette conclusion à La Gaule du
e
II siècle avant Jésus-Christ est sans concession. « Nos ancêtres
AU FIL DE L’ALPHABET
SANS LE SAVOIR…
VOYAGE THÉMATIQUE
EN FRANÇAIS
VIA LES MOTS D’ORIGINE ARABE
Je m’alimente…
Et en plat de résistance
Des spécialités ?
Un dessert à l’ancienne
Le moment du café…
Du plus brutal…
Utilitaires et tinctoriales…
Médicinales, alimentaires
Pour l’ornement
Et le baobab, en graines…
Chevaux et cousins
Parmi les animaux qui font rêver les Occidentaux soit par
leur rapidité et leur grâce soit par leurs caractéristiques
morphologiques uniques, on compte la gazelle, la girafe et le
méhari. Pourtant, la première fois que la gazelle est définie
dans un dictionnaire, celui de Richelet en 1680, au-delà de sa
description, « animal de la grandeur & de la couleur d’un
daim » qui « a les cornes fort noires & tournées comme celles
d’une chèvre hormis qu’elles sont rondes & pointues », c’est
pour signaler que « la chair de la gazelle est bonne à manger ».
Heureusement, Péguy, à travers Ève, leur a rendu hommage
sur un autre terrain, évoquant « les ravissements de la jeune
gazelle », « laçant et délaçant sa course vagabonde », qu’il
décrit « galopant et trottant », « suspendant sa ronde », « afin
de saluer sa race intemporelle ».
Issu directement de l’arabe gazâla de même sens, la gazelle
frappe l’imagination aussi par son regard, qui a fait surgir
l’expression « des yeux de gazelle », pour évoquer de grands
yeux doux. Formule courante en Afrique, mais aussi en usage
en France, la « gazelle » désigne aussi avec tendresse une
jeune femme en principe élancée et gracieuse. Théodore de
Banville s’y montre sensible, en évoquant dans ses Odes
funambulesques, en 1859, déjà citée, la « blanche houri », aux
« sourcils noirs, prunelles de saphir, Gazelle pour la grâce
indolente des poses ». Plaisir des yeux, la gazelle est aussi le
plaisir des gourmets, avec la « corne de gazelle », petit gâteau
préparé avec de la pâte d’amande, spécialité du Maghreb.
Avec des variantes, telles que les « pieds » ou « chevilles » de
gazelle. Enfin, plaisir des oreilles : n’est-il pas doux à
prononcer le mot « gazelle » ?
De toute autre morphologie est la girafe, au long cou, dont
le pelage lui valut aussi le nom ancien de caméléopard. Ce
mammifère ongulé de grande taille et au cou démesuré tient
son nom d’un mot arabe zarafah, de même sens. Cauchemar
des illustrateurs qui ne savent où déployer son cou, elle
suscite forcément l’intérêt, à commencer par celui sans
concession du naturaliste Buffon qui l’assimile
affectueusement à « un des premiers, des plus beaux, des plus
grands animaux », mais qui « sans être nuisible est en même
temps l’un des plus inutiles ». Le portrait qu’il en fait dans
son Histoire naturelle (1855) ne manque pas de réalisme tout
en faisant sourire : « La disproportion énorme de ses jambes,
dont celles de devant sont une fois plus longues que celles de
derrière, fait obstacle à l’exercice de ses forces, son corps n’a
point d’assiette, sa démarche est vacillante. » Et tous d’avoir
en tête la girafe buvant jambes avant écartées, ou au contraire
tendant le cou vers les hautes branches de quelque arbre de la
savane, avec une préférence pour les feuilles d’acacia, qu’elle
atteint jusqu’à six mètres de hauteur. Bel exemple
d’adaptation aussi pour Darwin.
Si pour le beau sexe la gazelle est un animal flatteur dans la
comparaison, la girafe l’est nettement moins, désignant une
personne grande et maigre. C’est au reste cette même
caractéristique qui a fait surnommer « girafe » la longue
perche qui supporte un microphone. Et bien sûr « peigner la
girafe », expression née au début du XXe siècle, n’a guère
besoin d’explication pour faire comprendre que l’opération
sera longue et inutile. « Faire ça, ou peigner la girafe ! »
s’exclame un des personnages de Roger Martin du Gard, dans
Les Thibault, au cœur de L’Été 14. En 1827, arrivait la
première girafe au Jardin des Plantes : il en résulta une mode
qui d’une certaine façon n’a pas cessé. Qui n’a pas eu pour
jouet une girafe ? En peluche ou en caoutchouc.
Le méhari, dromadaire d’Arabie domestiqué en Afrique du
Nord, est plus fin et plus grand que le dromadaire ordinaire
destiné à porter des fardeaux. Il tient son nom de la tribu des
Mahra, dans le sud de l’Arabie, d’où l’arabe classique mahri,
membre de cette tribu réputée pour ses dromadaires, et
l’arabe d’Algérie y correspondant, mehri. Le dromadaire de
selle qu’ils utilisaient, svelte et de robe claire, très rapide, en
était de fait l’apanage. Utilisé pour les razzias et dressé pour la
course, ce dromadaire fut aussi adopté par l’armée coloniale
en Afrique du Nord. C’est sous des formes diverses qu’on
attestera de ce mot dans notre langue dès le XVIIe siècle, avant
que ne se fixe vers 1850 le « méhari ». Il en reste quelques
traces avec l’usage traditionnel du pluriel propre au mot
arabe : des mehara. Enfin, à dos de méhari, se font les
méharées, voyages et randonnées appréciés au cœur du
Sahara. On ne s’étonne pas que le fabricant d’une voiture
légère et rapide dite de plein air ait choisi le nom de ce
dromadaire racé pour désigner l’un de ses modèles.
Des petits carnivores…
…aux rongeurs
Du clebs au lévrier…
Voler ou ramper
dentaires…
Autour du benzène…
J’achète, je paie…
De l’organisation de l’habitat
Diverses embarcations
Sur les navires, les tâches sont plus ou moins nobles, et des
mots en sont forcément issus, de l’argousin à l’amiral. Sont
aussi présentes sur terre diverses fonctions administratives de
l’alcade au cadi, avec dans la relation sociale de légitimes
marques de respect, du cheikh au sahib. La religion offre par
ailleurs des mots prestigieux correspondant à diverses
responsabilités, qu’il s’agisse du marabout ou du mollah. Il en
va de même des plus hautes fonctions de gouvernance de
l’empire et des états, et ici les mots sont nombreux, sultan,
émir, vizir, pour n’en citer que quelques-uns. Le pouvoir
suppose aussi des armées et des fonctions militaires, askari
ou mamelouk par exemple. Enfin, il est bon d’achever le
parcours par les arts et les lettres : d’un côté une femme à
l’honneur associant la danse et la culture, l’almée, et de l’autre
un homme, le drogman, longtemps indispensable aux
échanges linguistiques à des fins diplomatiques.
Administration et justice
Du cheik et du sahib
Aux pieds…
Manteaux, capes…
Tête couverte
Du litham à la burka
Quels tissus ?
En couleurs
La fête
De la paume à la raquette
En musique
TIMBALE.
De la langue arabe nous sont venus principalement des
instruments appartenant à la famille des cordes et à celle
des percussions, instruments à la fois ancestraux et éternels.
Des valeurs sûres !
, hass (la),
ASSASSIN, AVANIE , BRÊLE, CADOR, CAFARD, CAÏD, FANFARON KIFFER,
Avanie et mesquinerie
Assis ou allongé…
Pour boire…
En famille, en communauté
, zouze
FATMA, SMALA
S’exprimer et traduire
De quelques interjections…
L’Islam et la charia
Enseignement
Des différences
Tensions et guerres
Le djihad
Sarrasin et Maures
Arabe
ISBN : 978-2-7096-5896-6
www.editions-jclattes.fr
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