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métallique
Les fondamentaux
Fabrication additive
métallique
Les fondamentaux
1
Fabrication additive métallique – Les fondamentaux
est une publication du CENTRE TECHNIQUE DES INDUSTRIES MÉCANIQUES (Cetim)
Le Cetim est membre du réseau CTI, labellisé Carnot et membre de l’Alliance Industrie du Futur.
« Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit de
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à une utilisation collective et, d’autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique
ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. »
(Code de la propriété intellectuelle, articles L. 122-5 et L. 335-2)
INTRODUCTION p.7
■ Du rêve à la réalité p.7
8. MATÉRIAUX p.81
■ 8.1 Poudres p.81
❚ Méthodes de fabrication p.81
❚ Caractéristiques p.82
❚ Repères p.83
❚ Morphologie p.83
❚ Granulométrie p.84
❚ Composition chimique p.85
❚ Autres paramètres p.86
❚ Contrôle de la poudre p.86
À retenir p.86
9. NORMALISATION p.97
■ 9.1 Les différents comités p.97
❚ Niveau français et européen : UNM 920 et CEN/TC438 « fabrication additive » p.97
❚ Niveau international : ASTM F42 et ISO/TC 261 p.98
6
Introduction
DU Rêve à la RéalITé
Depuis ses premiers développements dans les années 1980, la fabrication addi-
tive (FA), qu’elle soit à base de matériaux polymères, céramiques ou métalliques
a fait de nombreux progrès. Elle est désormais utilisée à la fois pour le prototy-
page des pièces, pour l’outillage et comme procédé de fabrication à part entière.
L’avènement de la fabrication additive a ouvert la porte à des concepts (design,
services) qui étaient auparavant impossibles à envisager. Rêves et phantasmes
divers s’y sont engouffrés. L’imaginant déjà remplacer les anciens procédés,
accélérant gain et productivité. Mais, il faut bien le dire, la réalité industrielle est
très différente. Particulièrement en matière de fabrication additive métallique
où les coûts d’investissements et de fabrication représentent encore un obstacle
majeur à l’expansion de ces technologies.
8
1 La fabrication additive,
pour quoi faire ?
Les procédés de fabrication additive, s’ils apportent une liberté indéniable dans
la conception des pièces, ne sont pas pour autant dénués de contraintes et ne
permettent pas aujourd’hui de tout faire, surtout à des conditions économique-
ment viables.
1M
compaction – frittage poudres
metal injection molding (MIM)
fonderie
Quantité
11
Fig. 2 : Démarche globale
Procédé
traditionnel
ou hybridation
Gestion fluidique
Analyse
fonctionnelle Gestion
thermique
Identification Personnalisation
PERFORMANCE /
des possibilités
COÛT
de matériaux
Allègement
Élevé Vérification
Taille de la série Géométrie intérêt
complexe économique
Fabrication additive métallique
Moyen
Diminution du
Identification nombre
du volume de de composants Faible
fabrication
Délai de
fabrication
Intégration
fonctionnelle
12
2 Panorama des procédés
CATÉGORIES DU PROCÉDÉ
• Photopolymérisation en cuve
• Projection de matière (material jetting)
• Projection de liant (binder jetting)
• Fusion sur lit de poudre (powder bed fusion)
• Extrusion de matière (material extrusion)
Panorama des procédés
13
Fig. 3 : Panorama des technologies de fabrication additive métallique
matire premiire en une seule étape mais nécessite nt de multples étapes pour obtenir la piices fnie (traitement thermique,
e surface,…) Metal binder jetting,
Procédés
Fonderie à étapes
perdue : fabrication multiples
Impression 3D sable stéréolithographie, dépôt fil,
t la matire premiire uned’un
* : Cesenprocédés
seulemodèle via
consolident
étape mais FA + fonderie
lanécessite
matire premiire
nt de multples
en uneétapes
seule étape
pour obtenir
mais nécessite
la piicesntfnie
de multples
(traitement
+ fonderie
projection
étapes
thermique, delamatière
pour obtenir piices fnie (traitement thermique,
on de surface,…)découpe des supports, fniton de surface,…) + frittage
Procédés à étapes multiples Procédés à étapes multiples
Impression 3D Sable +
Metal binder Jetting, stérélithographie, dépôt fil,
fonderie projection de matière
: Impression
Fonderie
3Dperdue
Sable +: Impression 3D Sable +
Metal binder Jetting, stérélithographie, dépôt
Metal
fil,binder Jetting, stérélithographie, dépôt fil,
Fabrication
fonderie d’un fonderie
projection de matière +frittage projection de matière
modèle via FA +
+ + +
fonderie +frittage +frittage
Fabrication additive métallique
À RETENIR
Sources d’énergie, forme de la matière première, mécanismes de transformation des
matériaux, les procédés de fabrication additive sont à présent extrêmement variés,
y compris pour le métal. La normalisation les a classés pour plus de clarté mais, pour
comprendre les atouts et limites de chacun, il faut entrer dans le détail.
14
3 Les procédés à étape
unique
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
La matière première se présente sous forme de poudre, généralement sphérique,
d’une granulométrie (d90) comprise le plus souvent entre 20 et 45 µm [« d90 »
signifie que 90 % des particules de la poudre analysée disposent d’un diamètre
compris entre 20 et 45 µm]. La distribution en poudre dans la machine se fait,
soit via un bac d’alimentation dont le niveau est relevé par un piston (fig. 4), soit
par une trémie. La poudre est ensuite étalée par un rouleau ou une racle. L’épaisseur
de la couche varie selon le matériau, la machine et la puissance du laser mais reste
de l’ordre de 20 à 100 µm. Le faisceau laser souvent de type fibre ytterbium (Yb),
15
d’une puissance de 200 à 1 000 W, orienté par des miroirs, va ensuite balayer la
section de la pièce à fabriquer.
Flux de gaz
Pièce en fabrication.
La pièce et ses supports
Racle d'étalement sont soudés au plateau
de la poudre de fabrication
Fig. 5 : Absorption de différents métaux selon les longueurs d’onde des lasers
Fabrication additive métallique
0,20
Au Acier doux
0,15 Nd: YAG laser
Acier inoxydable
0,10
Al
Mo
0,05 Au Al
0,00
0,1 0,2 0,3 0,5 1 2 4 6 8 10 20
Longueur d'onde λ (μm)
16
Le processus prend place dans une enceinte sous atmosphère contrôlée (gaz
neutre, généralement argon + contrôle de la teneur en oxygène résiduel) pour
éviter les phénomènes d’oxydation. Le gaz est choisi selon la nature du matériau,
mais il s’agit le plus souvent d’argon ou d’azote.
La fabrication s’initie à partir d’un plateau, les pièces seront soudées à ce plateau
à l’issue de la fabrication et cela nécessitera une opération de découpe.
La cinétique du procédé est extrêmement rapide. Les gradients thermiques
peuvent atteindre les 3 000 °C/mm, et les vitesses de chauffe et de trempe1 sont
1
source : C. Colin,
2015 / Commission
de l’ordre de 105 °C/s. L’énergie apportée par le faisceau permet de fondre la FAM (Fabrication
poudre métallique sur la couche en cours de construction mais aussi sur plusieurs additive métallique)
couches inférieures. La microstructure de chaque élément de volume de la pièce de la SF2M (Société
française de
est donc impactée par l’histoire thermique complexe de la construction de la pièce. métallurgie et de
matériaux)
L’interaction laser-matière induit des phénomènes physiques de différentes
natures (fig. 6) :
• optiques (absorption, réflexion, transmission) ;
• thermiques (conduction, convection, rayonnement, fusion et solidification) ;
• métallurgiques (transformation de phases, évaporation, évolution de la composition
chimique) ;
• mécaniques (contraintes, déformation, modification des lois de comportement).
Ces phénomènes interagissent comme le montre le schéma de la figure 7.
C’est la complexité des interactions de l’ensemble de ces phénomènes qui explique
que la simulation de ces procédés n’en soit encore qu’à ses balbutiements.
Faisceau d’électrons/laser
Conduction de chaleur
Gravité
Évaporation
Changement de phase
thermiquement induit
Modèle thermique Modèle métallurgique
Chaleur latente de changement de phase
pa Con se
r d tra ha it
ila int
tat es d e p indu
D ion ind t s re
mé issip the uit en ent r le tu
can ati r m es g em uem e pa struc
iqu on t iqu n
a iq it o
em he e Ch écan du icr
en rmi m i té in de m
c
t in qu
du e sti nts
ite Pla eme
n g
cha
Modèle mécanique
Puissance du laser
La puissance du laser dépend à la fois de la résolution de la pièce que l’on
désire et du matériau utilisé. Elle détermine aussi la productivité. Les lasers actuels
vont de 50 W pour des pièces à forte résolution jusqu’à 1 000 W pour des alliages
d’aluminium. Sur les machines standards d’aujourd’hui la puissance des lasers est
d’environ 400 W. Afin d’augmenter la productivité, les fabricants commencent à
développer et commercialiser des lasers multiples (2 ou 4) qui vont soit balayer
Fabrication additive métallique
Les supports
Les supports de fabrication font partie des contraintes du procédé de fusion laser
qu’il faut intégrer dès la conception. Les supports permettent de construire des
surfaces de la pièce orientées en dessous d’un certain angle par rapport au plateau
de fabrication ou de rigidifier un élément de la pièce en cours de construction.
Les supports servent à :
• dissiper la chaleur ;
• supporter les surfaces nouvellement fusionnées, en particulier les faces en
contre-dépouille dont l’angle limite à partir duquel il est nécessaire de mettre
des supports dépend du matériau et des paramètres de fabrication ;
• prévenir la déformation de la pièce liée aux contraintes résiduelles ;
18
• constituer un support provisoire à une pièce en construction, qui serait rigide
finie mais fragile pendant le process.
Fig. 8 : Fusion laser : paramètres influents (source : formation Cetim FA04, Fabrication additive
métal : focus sur la métallurgie en fusion laser LBM)
STRATÉGIE LIÉS À
LIÉS AU LASER LIÉS À LA POUDRE
DE LASAGE L’ENCEINTE
Source laser :
mode, Température
Vitesse de balayage Morphologie
longueur d’onde... du lit de poudre
Granulométrie/
Puissance laser Écart-vecteur Gaz de protection
distributon
Diamètre du
Stratégie Compositon
faisceau /taille Flux de gaz
de balayage chimique
du spot
Densité du lit
Oxygène résiduel
de poudre
Contraintes résiduelles
Le laser avance avec une vitesse de l’ordre de 1 m/s et les vitesses de refroidisse-
ment sont très rapides. Cette solidification rapide fait apparaître des phénomènes
de contraintes résiduelles, voire de fissuration pour certains alliages. Pour limiter
Les procédés à étape unique
εpl
σcomp
X X
Lit de poudre
Épaisseur de la couche (t)
Plateau ou couches
précédentes
20
une première plage de fonctionnement en puissance et vitesse de fabrication.
Ces voiles permettront de définir la largeur du cordon afin de déterminer les
écarts-vecteurs. Par la suite, les paramètres sont affinés par la réalisation de cubes
avec comme objectif de minimiser le taux de porosité. Ces paramètres sont ainsi
définis pour une épaisseur donnée. On continue le processus en optimisant ces
paramètres selon les formes (voiles, lattices et les configurations de fabrication
[orientation de surfaces]).
La densité d’énergie n’est pas suffisante pour décrire précisément le domaine de
fonctionnement d’un couple poudre-machine. En effet la puissance, la vitesse de
balayage laser pour un écart-vecteur et une épaisseur de couche donnée influent
fortement sur le domaine de stabilité des paramètres de fabrication. On détermine
donc des domaines de fonctionnement au fur et à mesure des tests. Comme le
montre le schéma de la figure 11, on peut distinguer trois zones caractéristiques
pour lesquelles différents types de défauts apparaissent.
Zone III
Zone II
Zone I
P (W)
V (mm/s)
Zone I : Domaine où la densité d’énergie est trop faible entraînant des porosités.
Dans cette zone, on retrouve aussi le phénomène de Balling lié à des vitesses
élevées et une puissance faible qui se traduit par des cordons discontinus (fig. 12 et 13).
source : Galina
Les procédés à étape unique
Kasperovich, Jan
Haubrich, Joachim
Gussone, Guillermo
source : Karolien Requena, Correlation
Kempen, Expanding between porosity and
the materials palette processing parameters
for Selective laser in TiAl6V4
melting of metals, produced by selective
University of Leuven (KU laser melting,
Leuven), Department of Institute of Materials
Mechanical Research, German
Engineering, 2015 thèse Aerospace Center
de doctorat (DLR), Germany, 2016
Zone III : C’est une zone où la densité d’énergie est élevée, on verra apparaître
notamment des instabilités sur le cordon liées à l’énergie apportée et aussi dans
certains cas des porosités liées au phénomène connu en soudage de « keyhole »
(évaporation) (fig. 16 et 17).
Stratégies de fabrication
La stratégie de fabrication décide de la manière dont les traits laser vont être
agencés sur une même couche et d’une couche à l’autre. Il existe une multitude
de stratégies possibles mais les plus couramment utilisées sont les stratégies en
bandes et la stratégie en damier (fig. 18).
Ces stratégies de fabrication influencent la gestion de la thermique durant la
fabrication des pièces et par conséquent auront une influence sur la densité des
pièces, la formation de contraintes résiduelles et les anisotropies de la pièce.
Sur une même couche, la stratégie peut être adaptée en fonction de la zone à
travailler : par exemple, on adopte une stratégie différente selon qu’on est au
milieu d’une pièce très massive ou sur une partie saillante de la pièce (fig. 20).
22
Fig. 18 : Deux exemples différents de stratégie de lasage
Couche n
Couche n
Stratégie en damier
L’exemple de la figure 19 identifie sur deux pièces les zones où les paramètres de fabri-
cation sont adaptés en fonction de l’orientation des surfaces, la zone de supportage.
Si l’on regarde une section de la pièce (pointillés orange), on retrouve l’agencement
des zones de fabrication pour une couche donnée : contours (nombre, position),
stratégie de fabrication de la section, ici, en bandes, pour lesquelles il est nécessaire
d’adapter les paramètres de fabrication tels que l'écart entre deux passages du
faisceau, sa puissance, sa vitesse.
Les différents paramètres (poudre, machine) étant interdépendants, trouver le
domaine de fonctionnement idéal nécessite de nombreux tests qui font varier
les différents paramètres essentiels. Il est nécessaire d’établir ces tests de manière
rigoureuse. La maîtrise de ces paramètres de fabrication peut passer par plusieurs
étapes. Certains fabricants de machines vendent de la poudre avec leurs paramètres
23
Fig. 20 : Stratégie de fabrication détaillée de la zone identifiée en pointillés
orange sur la figure 19
CAO de la pièce
Contour extérieur
Offset de la zone de remplissage
Écart-vecteur
POST-TRAITEMENTS
La technologie PBF-LB fournit une pièce brute en une seule étape mais la pièce
n’est pas terminée. Sa liaison au plateau par des supports de fabrication, son état
de surface, la présence de contraintes résiduelles nécessitent qu’elle subisse
Fabrication additive métallique
APPLICATIONS
Au-delà des matériaux disponibles ( u voir la section « Matériaux » p. 81), il est important
aussi de considérer la taille des machines de fusion laser qui conditionne celle
des pièces produites. Aujourd’hui, les volumes de fabrication vont de 100 mm x
100 mm x 100 mm à 800 mm x 400 mm x 500 mm et peuvent intégrer plusieurs
lasers pour augmenter la productivité. Mais cela confine encore ce procédé à des
pièces de formes complexes de taille limitée.
24
Les premiers secteurs qui ont adopté la fusion laser sont les secteurs de l’outillage
pour l’injection plastique. Ce secteur a su exploiter la capacité du procédé à
réaliser des canaux de régulation thermiques internes de formes complexes –
impossibles à réaliser autrement. Cela a permis des augmentations de productivité
en injection et une amélioration de la qualité des pièces produites grâce à une
meilleure gestion thermique (fig. 21 et 22).
Aiguille terminée
CAO 3D
Ø 0,25 Ø 0,65
Fig. 22 : Exemple 2 – Outillage Michelin avec lamelles produites par fusion laser pour la
sculpture des pneus (source : Addup)
Le secteur du dentaire a utilisé aussi très tôt cette technologie pour la fabrication
de bridges et couronnes et l’exploite maintenant pour la fabrication d’implants.
Les procédés à étape unique
Bien d’autres secteurs développent des applications avec cette technologie (spatial,
énergie…) qui reste aujourd’hui dédiée à des pièces de formes complexes pour
des applications à haute valeur ajoutée.
PERSPECTIVES
La fusion laser a profité d’un engouement en sa faveur aux débuts de la fabrica-
tion additive métal. Cette technologie, par ses coûts directs (machine, énergie,
consommables) et ses coûts indirects reste et restera certainement réservée en
grande partie à des pièces à haute valeur ajoutée. Ces secteurs à forte valeur
ajoutée nécessitent souvent un process de développement et de mise sur le marché
long. Il faut savoir par exemple qu’entre le début du projet et la qualification de
leur pièce d’injecteur carburant, General Electric a mis quinze ans ! Cependant le
potentiel est là. Cette technologie offre la possibilité de fonctions avancées grâce
aux formes complexes réalisables et, une fois l’application validée, elle devient la
technologie de référence. On peut alors assister à la vraie phase d’industrialisation
Fabrication additive métallique
À RETENIR
Le procédé PBF-LB est destiné à la réalisation de pièces de formes complexes de
taille limitée. Il s’adresse à des produits dont le design a été optimisé pour exploiter
pleinement les avantages de ce procédé. Sa maîtrise nécessite des connaissances
métallurgiques avancées (poudre, microstructure, traitements thermiques).
Il permet d’obtenir des pièces brutes qui doivent faire l’objet de post-traitements,
finitions et contrôles. Ceci est important à considérer d’un point de vue économique
en ajoutant aussi les étapes de qualification de l’application.
26
3.2 LA FUSION PAR FAISCEAU D’ÉLECTRONS PBF-EB
Cette technologie est aujourd’hui surtout utilisée pour des alliages de titane et
par conséquent reste réservée à des applications spécifiques pour le médical et
l’aéronautique. Le terme consacré par les normes est aujourd'hui PBF-EB pour
Powder Bed Fusion Electron Beam fusion laser par faisceau d'électrons sur lit de
poudre. Elle est aussi connue sous l'appellation EBM (Electron Beam Melting).
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
Comme pour le PBF-LB, le procédé PBF-EB est un procédé sur lit de poudre. Il est
réservé à la fabrication de pièces métalliques disposant de propriétés de conduc-
tivité électrique car la source d’énergie permettant la fusion de la poudre est
apportée par un faisceau d’électrons (fig. 25). Ce faisceau est généré par le chauf-
fage d’un filament de tungstène ou de LaB6 (hexaborure de lanthane). Ce faisceau
est ensuite accéléré par un champ électrique et passe dans des bobines magné-
tiques qui servent au pilotage du faisceau (position et forme). Le diamètre du
faisceau est variable selon la puissance utilisée et la nature du filament, il peut
varier de 100 µm à 400 µm et la puissance du faisceau peut aller de 3 kW à 6 kW
sur des machines de nouvelle génération. La fusion s’opère ici par effet joule sous
l’action du courant électrique.
Réservoir de poudre
Enceinte de fabrication
Racle semi-rigide sous vide
Les procédés à étape unique
Support de fabrication
Piston
1
source : Benjamin
L’utilisation d’un faisceau d’électrons impose la mise sous vide de l’enceinte de Vayre, Conception
fabrication à 10 -5 mbar pour la mise en tension du faisceau et 10 -3 mbar sous une pour la fabrication
pression partielle d’hélium pendant la fabrication. Le faisceau d’électrons peut se additive, application
à la technologie EBM,
déplacer à des vitesses très élevées (jusqu’à 8 000 m/s) et permet de fusionner INP Grenoble, G-SCOP,
plusieurs zones en même temps1. thèse de doctorat, 2016
27
Le lit de poudre est préchauffé à l’aide du faisceau d’électrons à environ 600-750 °C
pour le TA6V. La figure 26 présente un exemple de cycle de préchauffage afin de
fritter légèrement la poudre et de réguler la température du lit de poudre.
Ce préchauffage permet de préfritter la poudre. Cela revient à établir une liaison
entre les particules de poudre pour conduire les électrons et éviter des répulsions
électrostatiques (smoke) de la poudre (fig. 27). Ce préchauffage présente aussi
l’avantage d’éliminer les contraintes résiduelles et de favoriser le maintien des
pièces pendant la fabrication.
Le cycle de fabrication se décompose ainsi :
• réglage et préparation de la machine (plateau, poudre…) ;
• mise sous-vide de l’enceinte ;
• réglage du focus faisceau par rapport au plateau de fabrication ;
• mise en couche de la poudre. La poudre utilisée a généralement une distribution
granulométrique comprise entre 45 et 105 µm. L’épaisseur des couches varie
entre 50 à 200 µm ;
• préchauffage du lit de poudre à l’aide du faisceau d’électrons ;
50 mA
Puissance de défocalisation des bobines pilotant le faisceau
40 mA
Préchauffage
30 mA
Chauffage
Chauffage
Préchauffage II
Chauffage
Supports
20 mA
Contours
Section de
la pièce
10 mA
Fabrication additive métallique
0 mA
Temps
Fig. 28 : Plusieurs pièces peuvent être fabriquées en même temps par fusion par
faisceau d’électrons. Ici des cotyles pour la pose de tige fémorale (source : ARCAM)
29
figure 28 pour la fabrication d’implants (cotyles) où les supports sont positionnés à
la périphérie des pièces permettant leur empilement.
Le préfrittage du lit de poudre limite la réalisation de formes internes (canaux,
cavités) car son évacuation est compliquée, voire impossible, selon les formes,
contrairement au PBF-LB où la poudre reste à l’état pulvérulent.
La granulométrie de la poudre utilisée (45-105 µm), les épaisseurs de couches, la
taille du faisceau (100 µm à 1 000 µm) entraînent un état de surface plus grossier
qu’en fusion laser.
APPLICATIONS
Les principales applications industrielles du PBF-EB concernent le titane et ses
alliages dans le domaine du médical, l’aéronautique et le spatial.
Dans le domaine du médical, il s’agit principalement du TA6V ELI. De nombreuses
applications existent aujourd’hui. La première est apparue en 2007 avec la
production en série de cotyles pour la pose de tiges fémorales par les sociétés
italiennes Lima et Adler Ortho qui ont obtenu un marquage CE et par la société
américaine Exactech qui a reçu une autorisation FDA en 2010 pour le même type
de produit.
D’autres applications existent aujourd’hui dans le domaine des implants : en
maxillo-facial, pour le rachis ou l’épaule notamment.
L’autre marché important concerne l’aéronautique comme l’illustrent les deux
photos des figures 29 et 30. Dans le cas de la photo 30, la pièce est fabriquée en
aluminure de titane, un matériau qui présente des propriétés réfractaires et de
résistance à l’oxydation élevées, mais qui est difficilement usinable. Ici, donc, la
technologie PBF-EB permettant d’obtenir une ébauche au plus près de la forme
est avantageusement économique.
Fabrication additive métallique
À RETENIR
Pour le moment, cette technologie reste réservée principalement au titane et à
ses alliages et par conséquent à des applications pour le médical et l’aéronautique.
Sa productivité et la faible nécessité de supports de fabrication sont ses principaux
avantages. Cette technologie n’est actuellement diffusée que par peu de
fournisseurs de machines.
30
3.3 DÉPÔTS DE MATIÈRE SOUS FLUX D’ÉNERGIE CONCENTRÉE – DED
Les dépôts de matière sous flux d’énergie concentrée, ou Directed Energy Deposition
(DED) en anglais, sont classés en deux catégories selon que le matériau est apporté
sous forme de fil ou sous forme de poudre.
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
Fil métallique
Pièce en construction
Substrat
Comme illustré sur le schéma de la figure 31 pour le DED-Fil, le dispositif est composé
d’un système d’alimentation en matériau (poudre, fil ou bandes), à la sortie duquel
l’énergie thermique focalisée, provenant de sources de différentes natures (laser,
faisceau d’électrons, plasma, arc électrique), sert à faire fondre le matériau au
fur et à mesure qu’il se dépose. L’apport de matériau peut se faire coaxialement à
la source d’énergie ou sur le côté (off-axis).
Ce dépôt se fait sous vide pour le faisceau d'électrons ou sous protection gazeuse
localisée ou encore sous inertage global de l’enceinte de fabrication. Le système
de dépôt peut être intégré dans une structure de machine-outil ou sur un robot.
Ces technologies issues du rechargement ou du soudage disposent d’un niveau
Les procédés à étape unique
Poudre : Ti-6AI-2Sn-4Zr-2Mo
Granulométrie : 45-75 µm
≤ 400 µm
DED – FIL
Les techniques de dépôt utilisant comme matériau d’apport le fil sont actuelle-
ment en plein développement. Leur principal intérêt est la productivité du dépôt
par rapport aux autres technologies de fabrication additive. Ces technologies
utilisent trois sources d’énergie de nature différente : le laser, le faisceau d’électrons
et l’arc électrique. Les applications visées sont la fabrication d’ébauches de maté-
riaux à haute valeur ajoutée et/ou la fabrication de pièces de grandes dimensions.
Le tableau ci-dessous montre la productivité potentielle de certains procédés de
fabrication par dépôt fil comparativement à des technologies sur lit de poudre et
sources :
de dépôt poudre. S. Campocasso,
M. Museau,
PROCÉDÉ FA MÉTAL TAUX DE DÉPÔT (kg/h) 15e Colloque national
Les procédés à étape unique
Le laser
Le terme anglais WLAM (Wire-Laser Additive Manufacturing) est utilisé pour décrire le
dépôt fil à partir d’une source laser adaptée sur une machine-outil ou un robot pour
construire des pièces d’une façon additive. Le laser fond à la fois le fil d’apport
33
et le substrat, ce qui nécessite un pilotage fin de la source laser et du système
d’amenage du fil. Le diamètre du fil est de l’ordre de 0,2 à 1,2 mm. L’amenage du
fil ou de la bande peut être effectué selon différentes directions par rapport à
1
source : D. Ding et al., l’avance du faisceau laser (fig. 35), il dépend du type de matériau utilisé. Ceci peut
Wire-feed additive
manufacturing of influer sur la stabilité du dépôt et l’état de surface. D’autres paramètres sont aussi
metal components : importants comme l’angle entre le fil et le substrat, la vitesse, la puissance laser1.
technologies,
developments and Cette technologie est encore peu développée, cependant, en France, la société
future interests, Inetyx utilise déjà ce principe de fabrication à partir de bandes métalliques couplé
Journal of Advanced
Manufacturing
à de l’usinage.
Technology, mai 2015
Sens de dépôt
Le faisceau d’électrons
2
source : C. Bourlet
(Institut de soudure), Le dépôt fil sous faisceau d’électrons est la technologie offrant le meilleur rendement
F. Scandella (IS), énergétique (95 %) mais nécessite une mise sous-vide de l’enceinte de fabrication
L. Jubin (Cetim), Etat
de l’art de fabrication (6.10 -5 mbar). Le faisceau comme pour l’EBM permet aussi d’assurer un préchauf-
additive métallique fage. Le taux de dépôt est très important, il peut aller jusque 2 500 cm3/h. Les
avec du fil, Soudage et fils utilisés sont de diamètres compris entre 1,2 et 4 mm. Les matériaux princi-
Techniques Connexes,
novembre-décembre palement utilisés sont le titane et ses alliages ainsi que les aciers inoxydables et
Fabrication additive métallique
2017 l'Inconel®. Le coût d’investissement de ce type d’équipement est supérieur à 800 k€2.
PERSPECTIVES
Si les technologies de dépôts de matière ont commencé plus tardivement que
celles sur lit de poudre et qu’elles manquent donc encore de maturité, elles font
l’objet d’un engouement important. L’offre matériaux est potentiellement très
importante : en effet, on retrouve les matériaux disponibles pour le soudage
baguette dans le cas du dépôt fil et leur productivité couplée aux coûts des instal-
lations offre des perspectives intéressantes pour des applications aéronautiques,
et est en cours d’évaluation pour d’autres secteurs.
À RETENIR
Alors que la fusion laser ou par faisceau d’électrons permet des formes
géométriques complexes, les technologies de dépôt, souvent moins précises, vont
concerner les opérations de rechargement-réparation, d’ajout de fonctions sur
pièce existante ou de fabrication d’ébauches. Leur diffusion est moins large que les
technologies sur lit de poudre et elles sont parfois moins matures mais trouvent
aujourd’hui des terrains d’applications dans des domaines à haute valeur ajoutée
comme l’aéronautique et l’énergie. Elles permettent de travailler des pièces de plus
grandes dimensions par rapport aux technologies sur lit de poudre. Selon le type
Fabrication additive métallique
de source d’énergie utilisée, les coûts des installations peuvent être très variables
(de 300 k€ à 1 000 k€).
Y
Outillage X
La qualité des assemblages réalisés est très bonne et peut d’ailleurs convenir à
des alliages d’aluminium (ex. : AA7075 ou AA7475) que ce soit en statique mais
également en dynamique alors qu’ils sont difficilement réalisables par d’autres
procédés de fabrication additive à source d’énergie thermique.
Alors que ces procédés d’assemblage sont déployés industriellement, leur usage
via la fabrication additive couplée à l’usinage ou détournés en apportant la ma-
Fabrication additive métallique
Fig. 43 : Illustration d’ajout de fonction en soudage par friction linéaire (source : TWI)
38
COLD SPRAY1 1
source: C. Reynaud
Le procédé de cold spray est un procédé de projection pour mise en œuvre de (Cetim)
revêtement. Il se différencie des autres procédés de mise en œuvre de revêtement
(y compris procédés de projection thermique) par la possibilité de réaliser des
revêtements épais de plusieurs centimètres (fig. 44) tout en minimisant l’échauf-
fement du substrat. De plus, selon le matériau projeté, les caractéristiques
géométriques de la buse et les conditions de projection, il est possible de réaliser
des revêtements avec un taux de dépôt élevé et un rendement de projection
pouvant atteindre 95 % dans les meilleurs cas.
Fig. 44 : Positionnement du procédé de cold spray par rapport aux autres procédés de revêtement
en termes d’épaisseur de revêtement et d’échauffement du substrat (source : Sulzer Metco)
1200
1000
Revêtement Soudage
diamant TIG
800 CVD PTA
Température du substrat
Rechargement
laser
600
• CVD : dépôt chimique en phase vapeur • PTA : soudage plasma à arc transféré
• PACVD : dépôt chimique en phase vapeur à pression atmosphérique • TIG : soudage TIG (tungsten inert gas)
• PVD : dépôt physique en phase vapeur Les procédés à étape unique
2 500
V érosion
2 250 Qualité
V crit
Fenêtre de dêpôt
2 000 bon
1 750 excellent
1 500 bon
Vitesse (m/s)
1 250
1 000
750
500
250
0
Plomb
Étain
Or
Argent
Zinc
Cuivre
Tantale
Niobium
Zirconiom
Aluminium
Nickel
Fer
Acier 316L
Al 6061
Inconel 625
Magnesium
Titane
Inconel 718
Ti-6Al-4V
source : Impact
innovation
Fig. 46 : Exemple d’outillage multimatériaux : partie interne base Cu/partie externe acier
à outil (source : Hermlé)
À RETENIR
Certaines de ces technologies encore en développement devraient gagner en
maturité et trouver leur place dans l’arsenal de la fabrication additive métal pour
des alliages ou des applications spécifiques.
40
4 Les procédés
multi-étapes
IMPRESSION DÉPOUDRAGE
MATIÈRES
PREMIÈRES
ÉTUVAGE
Poudre
Encre
Tête d'impression
Box de fabrication
Fabrication additive métallique
43
ATOUTS
Le MBJ présente plusieurs atouts pour devenir une technologie courante dans les
années à venir. Tout d’abord, il rend possible des formes particulièrement com-
plexes. L’absence de supports liés directement à la pièce ouvre des possibilités
supplémentaires en conception par rapport aux procédés de fusion sur lit de
poudre. Lorsque des supports sont utilisés, contrairement à la fusion laser (PBF-LB),
ils ne sont pas soudés à la pièce et leur enlèvement se fait manuellement.
Les possibilités matériaux à terme sont importantes. Le MBJ ouvre la possibilité
d’accéder à des nuances matériaux habituellement utilisés en métallurgie des
poudres et notamment en MIM ainsi qu’à des matériaux durs (carbures, céra-
miques, etc.). Des matériaux à mauvaise soudabilité pourront donc être frittés
(ex. : aciers au carbone). On exclut cependant les aluminiums qui, d’une façon
générale, ont des difficultés à être mis en œuvre par frittage. L’absence de fusion
du matériau permet par ailleurs de s’affranchir des contraintes résiduelles, les
pièces frittées sont directement intégrables sans post-traitement particulier. De
plus cette absence de fusion permet une production en atmosphère ambiante,
sans les contraintes d’un inertage ou d’une mise sous vide.
Par ailleurs, l’état de surface en MBJ est à la fois meilleur et plus homogène qu’en
fusion laser LBM (fig. 52, 53 et 54). On peut considérer que le moins bon état de
surface en MBJ correspond au meilleur de la fusion laser (rugosité totale Rt entre
30-100 µm pour le MBJ alors qu’on est à 100-250 µm pour le laser). Les opérations
de finition sont alors simplifiées. Les pièces brutes relarguent moins de poudre
résiduelle, ce qui est décisif pour des applications où la propreté des pièces est
importante.
70 400
60 350
50 300
LBM 250
Ra (μm)
Rz (μm)
40
200
Fabrication additive métallique
30 MBJ
150
20 100
10 50
0 0
Min Max Min Max
Enfin, la productivité est aujourd’hui plus importante avec le MBJ qu’avec la fusion
laser. À titre d’exemple, la première machine installée au Cetim qui dispose de deux
têtes d’impression peut produire 50-60 cm3/h contre 15 cm3/h pour la fusion laser.
D’autre part, les pièces peuvent être superposées dans le volume de fabrication
1
source : P. Calves contrairement à la fusion laser. Les futures machines disposeront d’un nombre de
(Cetim), Traitements
& Matériaux, mai-juin têtes et de volume de fabrication plus important, elles permettront dans un délai
2018 proche d’accroître encore significativement la productivité du procédé1.
44
PBF-LB
MBJ
LIMITES
Cependant cette technologie a aussi ses contraintes.
En raison du retrait dimensionnel important pendant le frittage, le défi principal
en MBJ concerne la taille des pièces. Tout comme en MIM, la difficulté à contrôler
les tolérances des pièces augmente avec la taille des composants. Plus la pièce
va être volumineuse, plus il sera délicat de maintenir des tolérances serrées sur la
pièce. Aujourd’hui la masse des pièces des applications courantes ne dépasse pas 400 g.
Il faut anticiper le retrait au frittage dès la conception et cela nécessite de l’expé-
rience. Ce sont donc de nouvelles compétences à acquérir.
Le temps de cycle global est long entre les phases d’impression, de curing, délian-
tage-frittage, il faut compter environ quatre jours pour obtenir une pièce consolidée.
Par ailleurs, le nombre de matériaux disponibles est encore très limité : seuls deux
aciers inoxydables, le 316L et le 17-4PH, sont disponibles pour ce procédé. Cependant,
le titane (alliage TiAl6V4) et d'autres matériaux (Inconel® 625, cuivre, acier outil,
etc.) sont en cours de développement et devraient être rapidement disponibles.
Fig. 54 : Caractéristiques générales pour l'acier 316-L en MBJ comparé à des références
Les procédés multi-étapes
45
PERSPECTIVES
Bien que cette technologie soit dérivée du premier dépôt de brevet du MIT concer-
nant l’impression 3D, elle est longtemps restée peu développée. Les acteurs, les
matériaux et les systèmes disponibles sont encore peu nombreux mais devraient
rapidement se multiplier dans les prochaines années, car c’est une technologie
qui peut facilement faire l’objet d’économie d’échelle permettant de la rendre
économiquement viable pour des petites séries. En outre, elle devrait pouvoir se
positionner sur des séries de quelques pièces à quelques centaines de pièces par
an, un marché complémentaire au MIM qui est réservé à des séries plus grandes
pour des questions de coûts d’amortissement d’outillage. Il reste donc à accroître
encore la productivité pour rendre accessible la fabrication additive à des
applications plus courantes pour le secteur de la mécanique et à développer les
matériaux disponibles. Il est probable que dans les deux-trois prochaines années,
la gamme de métaux utilisables pour cette technique sera nettement plus large,
dépassant celle de la fusion laser qui est limitée aux métaux soudables. Des solu-
tions pour les Inconel®, le cuivre et le titane sont d’ailleurs déjà en développement.
Des applications industrielles existent et la technologie fait actuellement l’objet
de l’attention de grands groupes. Elle pourrait donc bien devenir le support d’une
réelle démocratisation de la fabrication additive métallique.
APPLICATIONS
Elles concernent les petites pièces de formes complexes pour le luxe ou la méca-
nique générale, le médical, l’aéronautique ou l’outillage (fig. 55, 56 et 57).
Fabrication additive métallique
À RETENIR
Le MBJ présente aujourd’hui un très gros potentiel de développement. La liberté
des formes et le bon état de surface final lui donnent des atouts supplémentaires
pour devenir une technologie courante en fabrication additive métallique.
PHOTOPOLYMÉRISATION
Comme pour la céramique, les procédés s’appuient sur une technologie de photo-
polymérisation en cuve de type stéréolithographie (SLA – Stereolithography
Les procédés multi-étapes
Comme vous avez pu le constater dans cette première partie, les procédés de
fabrication additive métallique sont nombreux. Les tableaux ci-après s’inspirent
de la norme NF EN ISO/ASTM 52900 - 2017 qui concerne les principes généraux
des procédés ainsi que leur terminologie. Ils ont été adaptés afin d’intégrer les
nouveaux principes de fabrication développés récemment mais il faut garder à
l’esprit que d’autres technologies émergent sans cesse.
Distribution matériau Dépôt par buse Lit de poudre Dépôt Empilement Dépôt par buse
Synthèse des procédés
Principe FA Dépôt de matière sous flux d’énergie dirigée Fusion sur lit de poudre Dépôt de Stratification
ou non matière de couches Cold spray
Source consolidation Faisceau Arc Laser Effet joule Laser Faisceau Laser Thermique Énergie
d’électrons d’électrons + Pression Friction Ultrasons cinétique
49
Fig. 61 : Technologies de fabrication additive métallique multi-étapes sans outillage
Sans outillage
Avec outillage
Fabrication additive métallique
Elément fabriqué
Fabrication du modèle perdu Fabrication de l’outillage sable
par FA
50
6 Les grandes étapes
du process
A RETENIR
Comme pour tout procédé de fabrication, les avantages ou contraintes des
procédés de fabrication additive influent directement sur la conception de la pièce.
La maîtrise des procédés est donc essentielle pour leur bonne intégration dans le
design de la pièce.
OUTILS DE CONCEPTION
Les nouvelles possibilités géométriques offertes par les procédés de FA ont contribué
au développement d’outils logiciels permettant des approches de conception
innovantes comme la conception de structures lattices ou encore l’optimisation
topologique.
L’utilisation de ces outils n’est pas systématique, et la bonne connaissance
Fabrication additive métallique
des procédés associée au bon sens mécanicien est bien souvent suffisante.
Optimisation topologique
L’optimisation topologique désigne des méthodes de calcul permettant de trouver,
pour un volume de conception et un cas de chargement donnés, la meilleure répar-
tition de matière possible pour parvenir à un objectif (ex. : minimiser la masse),
tout en respectant des critères de dimensionnement ou de fabrication fixés par les
concepteurs (ex. : un niveau de contrainte ou une déformée maximale admissible…).
Fondées sur des théories mathématiques, ces méthodes ont donné naissance à
des logiciels permettant de concevoir des pièces où la matière est disposée aux
seules régions utiles à la fonction. Le résultat donne généralement des formes
géométriques complexes que les procédés de fabrication additive peuvent
prendre plus facilement en charge.
52
Cette optimisation permet un allègement des pièces et une économie de matière
importante qui conduit à une minimisation du ratio buy-to-fly de la pièce. Le ratio
buy-to-fly étant le ratio entre la quantité de matériau nécessaire à la fabrication de
la pièce et la quantité de matériau réellement utile.
Cependant, le résultat brut du calcul d’optimisation fournit un résultat qu’il est
nécessaire de retravailler : les formes y sont souvent « organiques » et doivent être
nettoyées afin d’être compatibles avec les process de fabrication ou intégrables
avec d’autres pièces. Ces formes doivent ensuite notamment être adaptées pour
intégrer les contraintes du procédé de fabrication choisi : angles limites, évacuation
des poudres…
Les étapes principales d’une démarche d’optimisation topologique sont les
suivantes (fig. 63) :
• la détermination des surfaces fonctionnelles, des sollicitations et des conditions
limites ;
• la division de la pièce en deux parties distinctes :
- une partie dite de non-design correspondant aux parties fonctionnelles de la
pièce et qui sont donc non modifiables,
- une seconde partie dite de design. Elle correspond au volume de matière sur
lequel l’algorithme d’optimisation est libre d’effectuer des modifications ;
• le paramétrage de l’optimisation en appliquant les sollicitations et conditions
limites. Plusieurs cas de charge peuvent être renseignés afin que la pièce opti-
misée résiste à toutes les sollicitations connues. Ce paramétrage conditionne les
objectifs d’optimisation (raideur, masse, fréquence vibratoire…) et les critères de
dimensionnement (déformées, contraintes statiques, flambage, fatigue…) ;
• le résultat de l’optimisation brut composé de la partie non-design et de la
partie design de forme organique. Cette dernière ne tient pas encore compte
des contraintes de fabrication mais les développements logiciels actuels sont
prometteurs ;
53
• une étape de reconception nécessaire afin de rendre fabricable la pièce. Celle-ci
peut être réalisée à partir d’outils CAO classiques et nécessite alors une validation
par calculs des éléments finis et des boucles d’itérations entre la reconception et
les calculs afin de prendre en compte les contraintes de fabrication du procédé
de fusion laser et des opérations de parachèvement comme l’usinage (prise
de la pièce, surfaces de référence, efforts d’usinage) ou la finition des surfaces.
Données donc à intégrer très tôt dans la démarche.
Exemple du pivot
Les différentes étapes nécessaires à la création de ce pivot fabriqué par LBM
(fig. 64) illustrent les nombreux allers-retours entre optimisation topologique et
intégration des contraintes nécessaires à la conception de la pièce en FA.
Lors de la démarche de conception dans cet exemple du pivot, nous avons intégré
plusieurs contraintes de fabrication :
• vérification des angles limites en fonction de l’orientation de fabrication de la
pièce. δ>δlimit avec δlimit=45°, cette valeur dépendant du matériau et de la machine
utilisée ;
• modification de la géométrie de la pièce afin de gérer les supports. Voir la figure 64
où les parties jaunes de la pièce indiquent les zones à modifier pour éviter des
supports, les parties rouges indiquent les surfaces fonctionnelles supportées et
les parties orange les zones ne nécessitant pas de supportage ;
• vérification des zones en porte-à-faux afin d’éviter des problèmes de fabrication
liés aux efforts exercés par la mise en couche et les contraintes résiduelles, avec
section > 1 ;
longueur 8
Fabrication additive métallique
54
• imposer une épaisseur minimale de 1 mm pour les tubes ;
• supprimer les angles vifs afin d’éviter les fissures liées aux contraintes résiduelles
(fig. 65) : rayonnage de la liaison entre la pièce et le plateau de fabrication (en
rouge en bas) et des raccords entre tubes (en vert, avec des diamètres inférieurs
à 6 mm).
D’autres règles de conception liées à la fusion laser sur lit de poudre seront abordées
dans le chapitre suivant sur la mise en œuvre d’une fabrication.
Voiles fins
Longueur
Section Zone de
supports
Rayonnage
Structures lattices
Il s’agit de structures en treillis de formes plus ou moins complexes qui corres-
pondent à la répétition d’un motif, une « maille » (fig. 66). Elles sont à la base de la
création de matériaux architecturés permettant :
• d’alléger des pièces ;
• d’absorber de l’énergie mécanique ;
• de maximiser des échanges (thermiques, chimiques…) ;
• de favoriser la repousse de l’os dans le cas d’un implant (ostéointégration).
Les grandes étapes du process
Elles ouvrent de nouvelles possibilités de conception dans beaucoup de domaines.
Fichiers
Les maquettes numériques peuvent être générées sous de nombreux formats
de fichiers. Si généralement les logiciels de CAO travaillent avec des fichiers
volumiques (ex. : STEP), les logiciels de préparation de la fabrication, eux, fonc-
tionnent pour la plupart avec des fichiers surfaciques au format STL. Le format
STL, format le plus utilisé actuellement sur les machines de fabrication additive,
est un assemblage de triangles définis par trois points et une normale qui donne
une indication sur le côté où se trouve la matière.
Il y a donc une conversion de fichiers d’un format volumique à surfacique, et cette
conversion est à sens unique (perte des entités géométriques dans le processus).
Cette opération de transformation est régulièrement une source d’erreur, une
étape de contrôle du fichier STL est obligatoire. Les erreurs les plus courantes
concernent :
• la taille des triangles (la facettisation ou tessellation) qui peut être trop grande
– la pièce ne respecte pas la définition de la CAO initiale – ou trop petite engen-
drant alors des temps de calcul inutilement longs ;
• l’inversion des normales, qui génère de l’absence ou de la présence de matière à
Fabrication additive métallique
MISE EN PLATEAU
Préparation de la fabrication
La préparation d’une fabrication doit être intégrée dès l’étape de conception.
Nous allons illustrer son importance pour le procédé de fusion laser sur lit de
poudre.
Cette préparation consiste à définir :
• la taille de la chambre de fabrication adaptée au volume de la pièce ;
• l’orientation de la pièce dans le volume de fabrication de la machine ;
• le placement des pièces sur le plateau ;
• l’utilisation d’une embase existante (ex. : cas d’outillages) ;
• les supports de fabrication ;
• les paramètres, stratégies et ordre de lasage.
Ces étapes vraiment spécifiques au procédé influent sur l’état de surface, les
propriétés mécaniques, leur anisotropie, le temps de fabrication, les contraintes
résiduelles.
faisant un angle entre 0° et 45° par rapport au plateau de fabrication). Des supports
additionnels peuvent être ajoutés afin de rigidifier le composant au cours de sa
fabrication (ex. : cas de pièces avec un facteur d’élancement élevé). En PBF-LB, ils
sont bien sûr fabriqués dans le même matériau que la pièce.
Comme illustré à gauche sur la figure 67, la face en contre-dépouille (downskin) de
la pièce dispose d’un angle limite en dessous duquel il est nécessaire de mettre
des supports. Généralement cet angle est compris entre 30° et 45°. Il dépend du
matériau, des paramètres de fabrication, de la géométrie de la pièce (épaisseur,
longueur, forme de la zone au-dessus de la zone supportée). À droite, la surface
dispose d’un angle supérieur à l’angle limite, elle n’est donc pas supportée. On
constate une tendance à un manque de matière pour les angles au voisinage de
l’angle limite des surfaces en downskin, il faut donc dans ce cas prévoir une suré-
paisseur suffisante.
57
δ < δ limit δ > δ limit
Support
Plateau de fabrication
Z Z
couche est importante et plus l’orientation de la surface est faible par rapport à la
stratification, plus l’état de surface sera dégradé ;
Plus l'orientation de la surface est faible par rapport à la stratification, plus l'état de surface est dégradé
58
• d’autre part aux surfaces positionnées en downskin et upskin qui sont soumises à
des conditions de fabrication différentes d’un point de vue thermique et par leur
positionnement au lit de poudre. L’état de surface est moins bon sur les surfaces
orientées en downskin (fig. 69) et se dégrade au fur et à mesure que l’angle
d’inclinaison de ces surfaces diminue. L’épaisseur de la pièce peut aussi être
influente.
Fig. 69 : État de surface en downskin de plusieurs matériaux en fonction de
l’inclinaison et de l’épaisseur de la pièce (source Cetim)
360 Ep
310 β
260
Rz (µm)
210
Ep. 22 mm - Titane
160
Ep. 2 mm - Titane
Ep. 22 mm - CoCr
110
Ep. 2 mm - CoCr
60
40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62 64 Rz = rugosité maximale
Ep = épaisseur de la pièce
β (°)
Fig. 70 : Propriétés mécaniques de l'alliage Co-Cr (ASTM F75) à l'état brut (Ec = 50 µm,
Pmachine =400 W) selon l'orientation de fabrication. Re = limite d'élasticité, Rm = résistance
à la rupture, A% = allongement à la rupture
1 400 50
1 300 45
1 200 40
1 100 35
MPa (Re, Rm)
1 000 30 Re
900 25 Rm
Les grandes étapes du process
800 20 A%
700 15
600 10
500 5
400 0
XY 45° Z
Orientation de fabrication
Positionnement sur le plateau
Le positionnement des pièces sur le plateau est influencé par plusieurs facteurs :
• la mise en couche de la poudre qui exerce un effort sur la pièce lié au frottement
entre le système de mise en couche et la surface précédemment fusionnée. Cet
effort est plus ou moins important selon le type de système, racle rigide, souple,
rouleau.
59
Afin d’éviter des chocs lorsque la racle arrive sur une pièce, il est nécessaire d’adapter
son positionnement comme illustré sur la figure 71.
Fig. 71 : Impact de l'orientation de la pièce déjà fabriquée par rapport à la mise en
couche selon le plan XY (source : d'après Mike Ayre, Technology strategy board, Energy
efficient DLMS parts : a practical guide for designer)
Il ne faut pas oublier de raisonner dans le plan XZ de la machine car, si la pièce est
orientée dans un sens opposé à la mise en couche, l’effort exercé peut entraîner
une sollicitation importante à la base de la pièce et provoquer un arrêt machine
par un décollement de la pièce du plateau (fig. 72) ;
Fig. 72 : Impact de l'orientation de la pièce déjà fabriquée par rapport à la mise en
couche selon le plan XZ (source : Mike Ayre, Technology strategy board, Energy efficient
DLMS parts : a practical guide for designer)
• le flux de gaz : afin d’éviter des défauts métallurgiques, de compacité, liés aux
scories provenant de la fusion d’autres sections de pièces et emportées par le flux
de gaz neutre, il est préférable de commencer à fusionner les pièces à partir de la
zone située en aval au flux de gaz pour finir dans la zone amont.
Le PBF-LB permet de réaliser des formes très complexes et des parois extrêmement
fines, mais il ne faut pas oublier que dans la plupart des cas une reprise par usinage
est nécessaire. Il faut donc intégrer dès la conception et la mise en supports comment
cette opération sera réalisée afin de tenir compte des problématiques de prise de
pièce et des références d’usinage.
Autres paramètres
Les autres paramètres entrant dans la préparation des fichiers de fabrication
concernent le slicing (découpe en tranche de la pièce) et l’affectation des diffé-
rents paramètres définissant la densité d’énergie (stratégie de lasage, épaisseur de
la couche de poudre et puissance du laser), déjà abordés ( u voir la section
« Paramètres influents dans la fabrication » p. 18). La maîtrise et l’adaptation de
ces paramètres pour des typologies de pièces permettent de dépasser certaines
règles évoquées précédemment.
60
QUELQUES RÈGLES DE CONCEPTION À RETENIR
Fig. 73 : Règles de conception
D L : sa longueur
Ratio L/D ≤ 8
Élancement L D : son diamètre
Section du barreau
Rayon de
raccordement Valeur limite du diamètre sans support : < 6-8 mm*
Liaison pièce-plateau
* Ces valeurs dépendent du matériau.
Placement des pièces sur le plateau
-x
y Placement des pièces sur le plateau.
Défavorable Défavorable Favorable
6.2 FABRICATION
La fabrication par fusion laser permet de fabriquer un ensemble de pièces brutes.
Le process comporte de nombreuses étapes de préparation et de post-traitement
décrites dans le schéma de la figure 74.
Fig. 74 : Étapes de préparation et de post-traitement du process de fabrication
par fusion laser
PRÉPARATION FABRICATION
• Mise en place du plateau
• Nettoyage/vérification des
optiques
• Vérification du système de mise
CONCEPTION PRÉPARATION FABRICATION en couche
Optimisation topologique, • Vérification de la puissance
Position pièces, slicing, du laser
lissage modèle, calculs, paramètres de fabrication
intégration des supports • Mise en couche 0
• Chargement des fichiers de
fabrication
POST-TRAITEMENT, CONTRÔLE
• Dépoudrage
• Détensionnement
FABRICATION
• Nettoyage
• Découpe pièces plateaux Inertage machine, fabrication
et enregistrement de données
• Traitement thermique
• Finition de surface DÉBALLAGE PLATEAU
• Contrôle Aspiration poudre, démontage
plateau
PRÉPARATION DE LA MACHINE
Fabrication additive métallique
CONTRÔLES DE FABRICATION
Les contrôles peuvent s’effectuer à deux niveaux : pendant la fabrication ou a
posteriori. La tendance est à intégrer davantage de contrôle du procédé dans les
machines afin d’éviter ou d’identifier les défauts de fabrication.
Les contrôles en cours de fabrication sont des ajouts récents. Ils sont encore très
limités pour détecter des défauts et parfois la rétroaction n’est pas possible.
Il s’agit d’une part du contrôle des capteurs de la machine : puissance du laser, taux
d’oxygène, température du plateau de fabrication, niveau de saturation des filtres.
Les grandes étapes du process
Et d’autre part des paramètres process qui peuvent être surveillés :
• la qualité de la mise en couche de la poudre via une caméra qui permet de détecter
des manques de poudre et de relancer une mise en couche de poudre afin de
combler les manques ;
• le contrôle du bain de fusion par des photodiodes permettant de détecter des
défauts internes (porosités), de paramètres de fabrication ou de trajectoires.
Une des difficultés d’usage de ce type d’instrument est la corrélation entre
les signaux acquis et la taille des défauts, d’autant qu’ils évoluent d’une couche
à l’autre. Ces instruments font l’objet de nombreux développements et seront
sûrement un élément essentiel à la mise sous contrôle du process de fabrication.
Le suivi de fabrication peut aussi être réalisé d’une façon indirecte à partir d’éprouvettes
suiveuses, comme en fonderie, permettant différentes analyses : micrographies,
63
analyses chimiques, essais mécaniques… Des exemples de défauts de fabrication et de
méthodes de contrôles seront indiqués u dans la section « Contrôles a posteriori » p. 70.
700
Températures de traitement T1 < T2 < T3 < T4
500
300
T1
100 T2
T3
T4
-100
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
Profondeur (mm)
Découpe du plateau
À cette étape du process, les pièces du plateau sont généralement découpées à
partir d’une scie ou par électroérosion à fil.
TRAITEMENTS THERMIQUES
Dans certains cas d’usage des pièces, un post-traitement thermique peut être
nécessaire. Les objectifs recherchés sont d’homogénéiser la microstructure du
matériau et de piloter les propriétés mécaniques ainsi que de diminuer l’effet de
l’anisotropie.
Les conditions de traitement (temps de cycle, conditions d’atmosphère, perfor-
1
sources : E. Nivet, mances du four) dépendent du matériau traité, des objectifs recherchés et de
Cetim – Traitements &
l’application. Elles sont extrêmement variables, d’un traitement sous air pour un
Matériaux, Influence
des traitements alliage d’aluminium à un traitement sous vide pour un alliage de titane.
thermiques sur les
propriétés mécaniques
Les spécificités liées au traitement thermique de matériaux issus de fusion laser
d’un acier inoxydable résident dans leur état microstructural de départ lié à la solidification rapide et
17-4PH obtenu par à leurs formes complexes (ex. : lattices) qui augmentent considérablement les
fabrication additive,
452, mai-juin 2018 ;
surfaces d’échange pour certains matériaux réactifs à l’oxygène.
E. Nivet, Matériaux Pour guider les choix sur ces traitements thermiques, les normes matériaux proposent
Métalliques et Surface/
Cetim – A. Barroux, des domaines de traitements thermiques (u voir la section « Normalisation » p.97).
N. Guennouni/Cetimat, Le post-traitement thermique est important pour certains matériaux comme le
Analyse comparée
de pièces en acier montre le traitement de l'acier inoxydable 17-4PH (H900) pour obtenir les
inoxydable 17-4PH meilleures propriétés mécaniques du matériau (fig. 77). Les propriétés mécaniques
réalisées en fusion laser d’emploi de l’acier inoxydable martensitique à durcissement structural 17-4PH
sur lit de poudre par
différents fournisseurs, (1.4542) sont obtenues après un traitement thermique de durcissement secondaire
Toulouse, A3TS, 2018 appelé aussi vieillissement ou revenu1.
Fig. 77 : Essais de traction réalisés sur des pièces en acier inoxydable 17-4PH obtenues par fusion
laser sur lit de poudre. Rm = résistance à la rupture, Rp0,2 = limite d'élasticité correspondant à un
allongement relatif de 0,2 %, A% = allongement à la rupture. À gauche : état brut, à droite : après
traitement thermique (H900)
1 600 40 1 600 40
1 400 35 1 400 35
Fabrication additive métallique
1 200 30 1 200 30
1 000 25 1 000 25
800 20 800 20
600 15 600 15
400 10 400 10
200 5 200 5
0 0 0 0
900
Y
5°
A-Z
Y
5°
B-Z
Y
5°
C-Z
Y
5°
D-Z
Y
5°
E-Z
900
Y
5°
A-Z
Y
5°
B-Z
Y
5°
C-Z
Y
5°
D-Z
Y
5°
E-Z
A-X
B-X
C-X
D-X
E-X
A-X
B-X
C-X
D-X
E-X
A-4
B-4
C-4
D-4
E-4
A-4
B-4
C-4
D-4
E-4
éH
éH
rroy
rroy
A%
. Co
. Co
Rm (MPa)
Réf
Réf
Rp 0,2 (MPa)
Rm mini norme
A% mini norme 1
A% mini norme 2
Rp0,2 mini norme
66
Les graphiques de la figure 77 montrent des résultats d’essais de traction issus
d’éprouvettes fabriquées selon différentes conditions (A, B, C, D et E : machines,
lots de poudres, fournisseurs et conditions de fabrication différents) et différentes
orientations (XY, 45°, Z). Le graphique de gauche illustre les caractérisations faites
à l’état brut, celui de droite après traitement thermique (H900). L’ensemble de ces
résultats sont comparés au matériau de référence corroyé traité thermiquement
(H900). Les lignes pointillées vertes et jaunes indiquent les minimums requis de la
norme (NF EN 10088) pour un vieillissement H900.
Ces résultats montrent :
• l’effet bénéfique du traitement thermique H900 sur les propriétés mécaniques ;
• une variabilité sur les résultats finaux liée à la maîtrise des conditions de fabrication
(A-> E) ;
• la structure austénitique de la poudre initiale et les conditions de fabrication (E)
influent sur les propriétés mécaniques.
AUTRES TRAITEMENTS
L’autre traitement thermique courant en alternative ou complément des traitements
thermiques est un traitement par compression isostatique à chaud (CIC) aussi appelé
HIP (Hot Isostatic Pressing) permettant de refermer les porosités non débouchantes.
Il consiste à combiner l’effet d’une forte pression appliquée par un gaz neutre (souvent 1
source : P. Jacquot,
l’argon à des pressions supérieures à 1 000 bars) à une température élevée1. Bodycote, A3TS 2015
FINITIONS DE SURFACE
Les opérations de finitions de pièces issues de fabrication additive sont diverses et
peuvent être différentes selon le procédé mis en œuvre ou les pièces fabriquées.
67
Après découpe du plateau et/ou des supports, la pièce brute a maintenant sa
forme finale mais il reste encore à réaliser les finitions de surface.
Les opérations de finition de surface à mettre en place suite à la fabrication d’un
brut sont variées, selon :
• la typologie de pièces : formes complexes, parois internes lattices, orientations
des surfaces ;
• le procédé de fabrication additive utilisé : fusion laser, EBM, metal binder jetting,
DED… ;
• le matériau ;
• les paramètres de fabrication utilisés ;
• le cahier des charges de la pièce.
De plus l’état de surface généré est différent selon l’orientation de fabrication d’une
surface donnée.
En fonction des objectifs, différents procédés de finition de surface peuvent être
mis en place.
On peut considérer quatre grandes familles de procédés de reprise-finition :
• mécanique : sablage, fraisage, rectification, Abrasive Flow Machining, tribofinition ;
• thermique : plasma, ébavurage par explosion, laser ;
• électrique : électrochimique, électroérosion ;
• chimique : usinage chimique.
Sans compter bien sûr, l’hybridation de ces procédés. Dans ce cas, il faudra notam-
ment tenir compte du domaine d’efficacité du procédé de finition considéré par
rapport à l’état de surface de départ de la pièce.
Voici quelques exemples de finition de surface des pièces en fabrication additive
métallique.
Fig. 79 : Comparaison de procédés de finition d'une pièce issue de MBJ. Ra = rugosité moyenne,
Rz = rugosité maximale
Surfaces Électrochimique -
externes Tribo « standard » Tribo « évoluée » Sablage Hybrides
Électrolytique
Temps 15 - 30 h 2-4h < 30 min Quelques minutes 2-3h
Ra 2 µm 0,5 µm 1 µm 3 µm < 2 µm
Rz 20 µm 5 µm 10 µm 25 µm 20 µm
Coût (installation Temps de cycle court Pas/peu d’impact Coût installation Automatisation
mise en œuvre) géométrique Peu d’impact
Avantages Rugosité obtenue Accessibilité Préparation de la surface géométrique
Autonomie Automatisation (médias) Accessibilité
Brillance
Impact faible sur la Coût d’installation
rugosité Impact sur la Fournisseurs limités Automatisation Fournisseurs limités
Limitations Impact sur la géométrie géométrie Efficacité limitée si Peu d’impact sur la rugosité Efficacité limitée si Ra
hétérogène
Temps de cycle long Accessibilité limitée Ra >> ondulation Peut dégrader les surfaces Ondulation
68
Fig. 80 : Pièces fabriquées en MBJ brutes, et après finition (source : Cetim)
Bord extérieur
Extrados
Bord intérieur
Fig. 81 : Secteur de blisk – Matériau : TA6V (source : Cetim) Les grandes étapes du process
Fig. 82 : État de surface avant et après tribofinition obtenu sur le blisk en TA6V issu
de fusion laser. Ra = rugosité moyenne, Rt = rugosité totale
Ra Rt
Brut 16 µm 115 µm
69
L’usinage reste aussi un procédé largement utilisé pour la finition des pièces issues
de fabrication additive. Pour cela il est bien sûr important d’anticiper cette
opération dès la conception pour tenir compte de l’impact des efforts d’usinage.
Notamment lors des démarches d’optimisation topologique qui tendent à minimiser
les épaisseurs et peuvent entraîner des problèmes de rigidité dans des directions
liés aux efforts de coupe. Il faut donc prévoir en conséquence la conception et/
ou adapter le mode de bridage de la pièce et bien considérer les surfaces de
références externes pour prévoir les surépaisseurs nécessaires.
Les figures 83 et 84 illustrent la reprise en usinage d’une pièce issue de fusion laser.
CONTRÔLES A POSTERIORI
Même si les propriétés des matériaux obtenus par fusion laser peuvent être
supérieures à celles obtenues avec certains procédés traditionnels, il est important
de considérer les défauts potentiels afin d’identifier les meilleurs paramètres de
fabrication et les procédures de contrôle.
On peut citer les défauts types d’une façon non exhaustive :
• déformation et fissuration des pièces ou supports liés aux contraintes résiduelles ;
• mauvais état de surface lié à une erreur de définition des paramètres de fabrication
ou orientation de la pièce ;
• manque de matière sur zone en contre-dépouille ;
70
• porosités liées à un problème de recouvrement des stratégies de fabrication (offset
de contour, de zone de fabrication) ;
• manque de poudre lors de la mise en couche ;
• porosités liées à un manque d’énergie lors de la fusion (paramètres non adaptés,
lentille souillée) ;
• gaz occlus, pouvant provenir de gaz contenu dans des particules de poudre
creuses ou lié à un apport d’énergie trop important (keyhole) ;
• oxydation liée à la protection gazeuse de la machine ;
• fissuration liée à la nature du matériau ou aux paramètres de fabrication ;
• éjection des billes du bain de fusion dont la taille est supérieure à la poudre
initiale ;
• scories issues des fumées se déposant sur le lit de poudre.
Certains de ces défauts sont illustrés sur les figures 85, 86 et 87.
À RETENIR
Les technologies de fabrication additive créent à la fois la géométrie des pièces ainsi
Fabrication additive métallique
que l’intégrité des matériaux qui les composent. Que ce soit pour produire soi-même,
ou en passant par un prestataire, la mise sous-contrôle des différentes étapes est
nécessaire. Cela passe par une démarche de qualification du process. Même si le
prestataire ne délivre pas les paramètres fins de fabrication, il faut s’assurer de la
stabilité des éléments clefs du process (poudres, machines, paramétrie, traitements
thermiques, logiciels, contrôles…).
72
7 Équipements,
coûts et sécurité
7.1 LOGICIELS
POUR LA CAO – CONCEPTION ASSISTÉE PAR ORDINATEUR
L’arrivée de la FA a contribué à développer des outils de CAO permettant de
créer des formes organiques complexes comme l’optimisation topologique ou
encore la conception de structures lattices. De nombreuses solutions logiciels
existent aujourd’hui et commencent à être intégrées dans des CAO « classiques ».
Ces outils ne remettent pas en cause l’usage des solutions de calculs-simulations
habituelles qui doivent être associées dans cette démarche pour valider les
options de conception retenues.
Ligne Point
Volume
Hybride
Contour Arbre
Cône
73
La simulation des procédés à différentes échelles est aussi un axe de développe-
ment important. Les premiers outils faisant la simulation des déformations liées
aux contraintes résiduelles générées par la fusion laser ou les technologies de
DED commencent à apparaître sur le marché (fig. 90). Ils apportent une aide à la
préparation des fabrications pour la mise en place du supportage de pièces afin
d’anticiper les problèmes comme des déformations de pièces pouvant bloquer la
mise en fabrication.
Fig. 90 : Exemple de simulation des déformations pour la fusion laser (source : Cetim)
EXTERNALISER LA CONCEPTION ?
En fonction des usages et de la stratégie de l’entreprise, la conception peut être
externalisée à un bureau d’études. En effet, l’acquisition des logiciels, la maîtrise
de leur fonctionnement, leur maintenance augmentent le budget global de manière
disproportionnée par rapport à la quantité de pièces conçues à partir de ce type
d’outils. Quelle que soit l’option choisie, les coûts liés à la conception numérique
Fabrication additive métallique
sont loin d’être négligeables et doivent entrer en ligne de compte dans un projet
de fabrication additive.
7.2 MACHINES
Le prix des machines est extrêmement variable en fonction du type de procédés,
de la taille de la zone de fabrication, du nombre de sources laser, des options de
contrôle-suivi du procédé et du niveau d’automatisation des périphériques
machine.
À titre d’information le prix d’une machine de fusion laser disposant d’une zone
de fabrication de 100 mm x 100 mm x 100 mm est de l’ordre de 200 k€ et cela peut
aller jusqu’à plus de 2 000 k€ pour des volumes de fabrication supérieurs à
400 mm x 400 mm x 400 mm disposant de quatre lasers.
74
Aux coûts d’achat machine, il faut aussi ajouter le contrat de maintenance ainsi
que les périphériques liés au dépoudrage, au tamisage et autres post-traitements.
7.4 COÛTS
COÛTS GLOBAUX
Il est souvent très difficile de comparer les offres de prix d’un fournisseur à l’autre,
car les systèmes périphériques et les options sont souvent différents. Pour ne pas
se tromper, il faut vraiment évaluer le coût de tout le process, post-traitements
compris. Et cela avec un projet précis en tête.
La figure 91 illustre les différents types de coûts d’investissement et d’entretien
qu’il faut évaluer pour une machine de fusion laser de taille moyenne (plateau de
surface 250 mm x 250 mm).
Fig. 91 : Postes de dépenses à considérer lors d’un investissement machine de fusion laser.
Exemple basé sur une taille moyenne de machine (plateau 250 mm x 250 mm)
Formation / Recrutement
Fabrication additive métallique
Qualification process
COÛTS À LA PIÈCE
L’analyse des coûts/pièce est essentielle pour cerner les potentiels des applications.
Il ne faudra pas oublier les opérations de post-traitement, finition et contrôle qui
peuvent représenter 50 % du coût/pièce pour certaines applications.
Sur l’exemple suivant (fig. 92), deux pièces fabriquées en fusion laser sont comparées.
L’une est en titane et l’autre en acier. Les coûts, sur cet exemple, ne prennent pas
en compte ceux liés à la finition, il s’agit de l’estimation de la fabrication du brut
en fusion laser. On remarque par exemple, que selon la typologie des pièces, la
part matière ou la part machine est très différente. On mesure ainsi que l’impact
du prix des poudres peut donc s’avérer plus ou moins important au regard de
certaines pièces. Il faut aussi ajouter les coûts de conception non négligeables
surtout lorsque les pièces sont complexes et appellent à l’utilisation d’outils mul-
tiples (topologie, lattices…).
Fig. 92 : Comparaison des coûts de fabrication de deux pièces à l'état brut en alliage de titane
TA6V ELI et en acier inoxydable réalisées en fusion laser (source : Cetim)
17 %
Équipements, coûts et sécurité
Petite pièce en TA6V ELI
• Poids : 46 g 51 %
• Volume : 10 cm3
• Temps de fabrication : 20 h 32 %
Part coûts machine
Part coûts matière
11 %
Pièce massive en acier inox 9% Part coûts main-d'œuvre
• Poids : 4 Kg
• Volume : 490 cm3
• Temps de fabrication : 51 h
80 %
Machine LBM : 400 W, 250 x 250 mm
Brut de fabrication (hors parachèvement, TTH, ...)
77
D’UNE TECHNOLOGIE À L’AUTRE
Les technologies de FA sont diverses, comme cela a été abordé dans la
démarche de conception, il est important de considérer l’ensemble du procédé
afin de prendre en compte leurs avantages et inconvénients selon la typologie
des pièces. À titre d’exemple, sur la figure 93, est présenté le chiffrage d’une pièce
de petite taille (Ø = 20 mm, h = 30 mm) et de forme complexe. Le prix de revient
indiqué correspond à l’état de l’art fin 2018. Il évoluera sûrement à la baisse dans
les prochaines années avec l’augmentation de la productivité de cette technologie.
Fig. 93 : Calcul du prix de revient pour la fabrication de 1 000 pièces par MBJ
• 9 box fabriquées
• 2 cycles de déliantage-frittage
7.5 SÉCURITÉ
L’adoption de la fabrication additive au sein de l’entreprise va induire des change-
ments dans l’environnement et l’organisation du travail. Comme pour tout autre
changement, il est nécessaire d’associer les acteurs de la sécurité et de la santé au
Fabrication additive métallique
travail le plus tôt possible pour identifier et organiser les mesures de prévention
et de sécurité adéquates.
Même si les technologies de fabrication additive sont récentes, elles ne font pas
intervenir de technologies complètement inconnues. Les risques sont identi-
fiables et les moyens d’y faire face connus des acteurs hygiène, sécurité, environ-
nement (HSE). Une première norme française liée aux aspects HSE a été lancée par
les membres du comité de normalisation de l’UNM 920 (XP E 67-006). Cette norme
dans sa version de 2018 a servi de base au niveau international et devrait paraître
en 2021 (EN ISO/ASTM 52931).
De manière générale, hormis la nouvelle organisation du travail qui peut être
mise en place avec la fabrication additive, les risques spécifiques qui peuvent
apparaître sont liés à la gestion de la poudre, des déchets (filtres, scories) et du
gaz (argon).
78
Les poudres métalliques sont très fines et peuvent engendrer des risques à la
fois pour la santé des travailleurs autour des machines (risque chimique) et pour
la sécurité en général. Comme tout matériau pulvérulent, elles peuvent être à
l’origine de risques incendie (réactivité forte à l’oxygène de certains alliages
notamment) et d’explosion lors de leur stockage et de leur manipulation. Il faut
donc prévoir les confinements et les protocoles de manipulation garantissant la
sécurité de tous.
En outre, l’inhalation, l’ingestion et/ou le contact avec les poudres peuvent être
dangereux pour la santé. Il faut donc prévoir des équipements de protection
collectifs ou individuels lors de leur manipulation.
À RETENIR
79
80
Fabrication additive métallique
8 Matériaux1 1
source : F. Doré, stage
Cetim – Fabrication
additive métal : focus
sur la métallurgie en
fusion laser (FA04)
8.1 POUDRES
De nombreux procédés de FA métallique fonctionnent à partir de poudre. La
bonne connaissance du cahier des charges de la poudre est essentielle à la bonne
maîtrise du procédé. Ce cahier des charges varie d’un procédé à l’autre et est bien
sûr spécifique au matériau visé.
La qualité des poudres métalliques a aussi une influence majeure sur les propriétés
mécaniques des pièces fabriquées, sur l’absence de défauts internes et en
surface ou encore sur la reproductibilité des process. Cette qualité dépend
notamment des méthodes de fabrication et des contrôles effectués à l’origine
et dans le temps. En effet, les poudres sont susceptibles d’évoluer lors de leur
stockage, ou lorsqu’elles sont recyclées.
MÉTHODES DE FABRICATION
Il existe de nombreuses méthodes de fabrication de poudre mais trois process
sont couramment utilisés pour les poudres métalliques dédiées à la fabrication
additive : l’atomisation par gaz, par plasma et le plasma rotating electrod. Pour
les deux premiers, une matière première solide (sous forme de barre, de lingot
ou de fil) est fondue par différentes méthodes (fusion sous vide, induction,
torche plasma…), puis éjectée par une buse à la sortie de laquelle elle est
atomisée par la projection d’un gaz inerte (argon généralement) ou d’un plasma.
Pour le plasma rotating electrod, l’extrémité d’une barre métallique qui tourne
à haute vitesse est frappée par un arc plasma qui le fond et expulse ainsi
des gouttelettes de métal fondu. La méthode de fabrication influence la
granulométrie, la morphologie et la composition chimique des poudres (fig. 94).
Matériaux
Coût relatif
(sur la base du coût de
Morphologie Granulométrie Matière première
50 kg de poudre TA6V
pour EBM en 2016)
Sphériques, qq
Atomisation par gaz 10 - 500 µm Lingot ou barre 1
porosités, satellites
Atomisation Hautement 10 - 200 µm Fil 1,2
par plasma sphériques
Plasma Rotating Parfaitement 50 - 300 µm Barre 1,8
Electrod sphériques
CARACTÉRISTIQUES
Les propriétés des poudres métalliques pour la FA sont multiples, on peut citer
d’une façon non exhaustive :
• la composition chimique ;
• la granulométrie ;
• la morphologie ;
• la densité ;
• la coulabilité.
Toutes ces propriétés agissent sur les performances recherchées (fig 95).
CARACTÉRISTIQUES PERFORMANCES
Granulométrie Rhéologie
Fabrication additive métallique
Morphologie
Densité tassée
Porosité / densité
Compressibilité
Prop. thermiques
Frittabilité
Surface
Prop. mécaniques
(produit fini)
Niveau d'impuretés
82
Les propriétés rhéologiques des poudres ne sont pas encore définies par des tests
normalisés. En effet les principes de mesures utilisés aujourd’hui sont issus des
procédés classiques de compaction-frittage où l’on cherche à remplir une matrice
avec une poudre s’écoulant au travers d’une trémie. Ce que l’on retrouve en FA sur
les procédés DED, et en partie en PBF et en MBJ. Or, pour certains procédés, d’autres
propriétés rhéologiques sont recherchées pour décrire l’aptitude de la poudre à
être mise en couche. De nombreux travaux de recherche sont en cours pour définir
la ou les propriétés de la poudre agissant sur la rhéologie de mise en couche.
Selon la technologie de fabrication additive choisie et les exigences de qualité de la
pièce finie, les caractéristiques idéales évoluent. Il est donc nécessaire d’établir un
cahier des charges des poudres pour chaque process de fabrication.
REPÈRES
Dans l’ensemble, les procédés de fabrication additive étant encore peu matures, il
n’existe pas de règles précises normalisées pour trouver d’emblée la poudre idéale
pour tel matériau ou tel procédé. Mais quelques repères sont à présent établis,
permettant de se positionner d’emblée dans des critères fonctionnels pertinents.
En réalité, ce que l’on cherche souvent, c’est la meilleure « étalabilité ». Mais cette
notion n’ayant pas encore de référence normative, on utilise d’autres caractéris-
tiques pour l’approcher. En l’occurrence, principalement, la granulométrie, la
morphologie et la coulabilité.
MORPHOLOGIE
La forme sphérique des particules de poudre est essentielle car elle permet d’assurer
autant une bonne coulabilité (pour les procédés de dépôts ou pour la distribution par
trémie) qu’un bon étalement et une bonne homogénéité de la couche de poudre
(densité tassée et régularité) pour les procédés à lit de poudre. Les procédés de
fabrication de la poudre influent sur ce paramètre.
Matériaux
GRANULOMÉTRIE
La granulométrie est généralement exprimée via une répartition granulométrique
de type gaussienne mesurée principalement par diffraction laser.
d50
Pourcentage par Médian
classe (% volume)
d10 d90
10 % 50 % 90 %
+ fine que + fine que + fine que
cette taille cette taille cette taille
AI Mg
Sensibilité à la fissuration du métal fondu
% Mg
AI Zn3/6-Mg
(unités arbitraires)
% Mg
AI Cu
% Cu
AI Si
% Si
AI Si-Mg
% (Si + Mg)
1 2 3 4 5 6 % pondéral
nomène est marqué pour les matériaux sensibles à l’oxygène. Comme les alliages
de titane où potentiellement le lot de poudre engagé fait l’objet d’une reprise
d’oxygène plus ou moins importante, selon la qualité de la protection gazeuse de
la machine et de la fabrication engagée. Ceci nécessite un suivi et une stratégie de
recyclage adaptée.
85
AUTRES PARAMÈTRES
D’autres caractéristiques de la poudre influent sur les procédés de fabrication ad-
ditive : la conductivité thermique du lit de poudre, par exemple. Elle dépend à la
fois de la nature de la poudre mais aussi de la densité du lit de poudre après la mise
en couche. En effet la conductivité thermique du matériau constituant la poudre
est bien supérieure à la conductivité du lit de poudre formé de gaz et de poudre.
CONTRÔLE DE LA POUDRE
Les différentes caractéristiques des poudres que l’on vient d’évoquer peuvent être
contrôlées par plusieurs types de mesures. Ainsi :
• la composition chimique est déterminée par des mesures de spectrométrie
d’émission optique (ICP-AES) ou spectrométrie de masse (ICP-MS) ;
• la granulométrie par granulométrie laser ;
• la morphologie par analyse d’image ou spectrométrie ;
• la densité par mesure de densité tapée, apparente… ;
• la coulabilité par différents moyens : cônes de Hall, Carney… ;
• et d’autres systèmes en cours de développement permettant de mieux caractériser
les propriétés rhéologiques liées à la mise en couche en lien avec les procédés FA
sur lit de poudre.
L’ensemble des méthodes de mesures sont explicitées dans la norme NF EN ISO/
ASTM 52907.
À RETENIR
Les caractéristiques de la poudre conditionnent le bon déroulement du process de
fabrication.
La formulation d’un cahier des charges permettant de fixer les exigences
sur les propriétés (chimie, granulométrie, morphologie…) est nécessaire à
l’approvisionnement des lots de poudre. Mais cela nécessite que l’utilisateur dispose
d’une bonne connaissance métallurgique ainsi que des effets de ces propriétés sur
le process de fabrication.
Fabrication additive métallique
ALLIAGES DE TITANE
Les alliages de titane utilisés en PBF-LB donnent naissance à des structures
martensitiques aciculaires fines. Cela produit des colonnes dont la structure
interne est un croisement de fines aiguilles. Les colonnes se forment dans le sens
de fabrication (Z sur la figure 100).
Les conditions thermiques liées au préchauffage en EBM induisent des mécanismes
de refroidissement différents avec un impact sur la nature de la phase α.
Pour l’ensemble des procédés PBF, la microstructure peut être retravaillée par
traitement thermique pour faire grossir les lamelles de la phase α et afin d'augmenter
la ductilité du matériau et apporter un gain en termes de performance en fatigue
(fig. 100, 101 et 102).
Le graphique de la figure 101 montre notamment l’influence d’un traitement adapté
sur les performances en fatigue qui se rapprochent des performances de l’alliage
corroyé.
Section
longitudinale
Section
transversale
Matériaux
Fig. 100 : Microstructures de l’alliage de titane TA6V ELI (Extra Low Interstitial). À gauche :
fusion laser - Brut ; au centre : fusion laser - Traité thermiquement ; à droite : laminé
(source : C. Reynaud, B. Verquin, « Projet Fadiperf », Cetim)
87
Fig. 101 : Caractérisation mécanique de l’alliage de titane TA6V ELI dans le cas de la fusion
laser (épaisseur de couche = 30 µm), à l’état brut et après traitement thermique, comparé
au matériau laminé
Rp 0,2
1 160 849 855 795 951 795
(MPa)
A% 10,5 18,30 18,7 10 16,8 10
Rm = résistance à la rupture ; Rp0,2 = limite d’élasticité correspondant à un allongement relatif de 0,2 % ; A % = allongement à la rupture
Fig. 102 : Tenue en fatigue de l’alliage de titane TA6V ELI dans le cas de la fusion laser
comparé au matériau laminé pour différentes références (source : F. Lefebvre,
M. Chollet, Y. Suchier, projet Cetim)
600 MPa
500 MPa Fusion laser
400 MPa Laminé
300 MPa
Réf. AEROMAT 2015 Todd M. Mower
200 MPa and Michael J. Long MIT / TA6V / HIP /
Fabrication additive métallique
ALLIAGES CO-CR
Ces alliages se sont bien développés en fusion laser, notamment pour des appli-
cations dentaires (bridges, couronnes…), médicales ou dans l’aéronautique. Ils se
prêtent bien à la FA et présentent après traitements thermiques des propriétés
intéressantes.
La microstructure se révèle très fine et laisse apparaître des précipités (carbures)
aux joints de grains.
88
Fig. 103 : Microstructure de l’alliage Co28Cr6Mo avant et après traitement thermique
(compression isostatique à chaud HIP + TTH)
Fig. 104 : Propriétés mécaniques d’un alliage Co-Cr avant et après traitement
thermique selon trois directions de construction
1 600 40
1 400 35
1 200 30 Rm
1 000 25 Re
MPa A%
800 20 %
600 15
400 10
200 5
0 0
XY 45° Z XY (HIP/TTH) 45° (HIP/TTH) Z (HIP/TTH)
Fig. 105 : Test d’usure sur un alliage Co-Cr fabriqué par fusion laser comparé au même
alliage de fonderie (source : J. Geringer, projet Cetim - Ecole des Mines de Saint-Étienne)
3,50 E-05
3,00 E-05
2,50 E-05
mm /m/N
3 2,00 E-0,5
1,50 E-05
1,00 E-05
0,50 E-06
0,00 E-00
Co-Cr Fonderie Co-Cr Fusion laser
ALLIAGES D’ALUMINIUM
Les principaux alliages d’aluminium mis en œuvre aujourd’hui avec les techno-
logies de fusion présentent un taux de silicium important qui permet d’éviter les
problèmes de fissuration. Il s’agit notamment de : AlSi12, AlSi10Mg, AlSi7Mg et
AlSi9Cu3. Les alliages d’aluminium présentent certaines particularités comme la
réflexion du faisceau laser, la présence d’une couche d’oxyde (température de
fusion 2 040 °C) et bien sûr une conductivité thermique élevée. De plus les
90
phénomènes d’évaporation d’éléments d’alliages comme le magnésium (Mg)
pendant la fusion peuvent perturber la stabilité du bain de fusion.
Dans l’état brut de fusion, les caractéristiques mécaniques élevées sont dues en
partie à la finesse de la structure où l’on observe de fines dendrites de solution
solide d’aluminium accompagnées d’eutectique Al-Si aciculaire comme le montre
la figure 107.
Fig. 107 : Microstructure de l’alliage AlSi10Mg brut de fusion laser (source : A. Mauduit,
S. Pillot, P. Auguste, A. Maitrat, Cetim Centre-Val de Loire)
Les propriétés mécaniques brutes de fusion sont supérieures aux propriétés de ces
mêmes alliages dans des procédés traditionnels comme indiqué dans le tableau de la
figure 108. Ceci est dû à la finesse des grains.
De plus l’utilisation d’un traitement thermique peut avoir pour effet de durcir le
matériau par précipitation structurale. L’intérêt est donc de trouver un compromis
entre la finesse de la microstructure et la taille/le nombre de précipités au sein
du matériau pour obtenir des propriétés mécaniques optimales tout en tenant
compte de la température de préchauffage du plateau, qui influe sur les propriétés
mécaniques initiales.
Fig. 108 : Propriétés mécaniques de deux alliages d’aluminium bruts de fusion comparés
aux mêmes alliages de fonderie (source : A. Mauduit, S. Pillot, P. Auguste, A. Maitrat,
Cetim, Centre-Val de Loire)
Rm Rp0,2
Alliage Condition Direction A%
(MPa) (MPa)
XY 456 368 3,0
Brut fusion (RT)
AISi10Mg Z 359,5 306,5 1,7
Fonderie – T6 290 215 4-8
Brut fusion XY 272 7,9
407
Matériaux
Rm = résistance à la rupture, Rp0,2 = limite d’élasticité pour un allongement relatif de 0,2 %, A % = allongement à la rupture
91
Sur le graphique de la figure 109, on montre l’effet d’un traitement T6 (trempe +
revenu) qui contrairement au même alliage en fonderie va avoir ici pour effet de
dégrader les propriétés mécaniques. Il démontre l’importance de ne pas appliquer
machinalement les traitements thermiques utilisés sur des procédés traditionnels
sans compréhension de leurs influences sur la métallurgie.
Fig. 109 : Effet d’un traitement T6 sur les propriétés mécaniques de l'alliage AlSi10Mg
dans les directions transversale et longitudinale (source : A. Mauduit, S. Pillot,
P. Auguste, A. Maitrat, Cetim, Centre-Val de Loire)
500 18,00
16,00
400
14,00
12,00
300
MPa 10,00 %
8,00
200
A% 6,00
RpO.2 (MPa) 4,00
100
Rm (MPa)
2,00
0 0,00
XY Z XY Z
Brut fusion Brut fusion T6 T6
ACIERS
Pour les procédés utilisant la fusion, les nuances d’aciers mises en œuvre présentent
des teneurs faibles en carbone, éléments d’alliages et impuretés. Ils disposent
en général d’une bonne soudabilité pour être mis en œuvre sans condition de
préchauffage spécifique.
92
Néanmoins des développements récents de machines avec des systèmes de
préchauffage intégré permettent d’envisager d’autres nuances d’aciers disposant
d’un taux de carbone plus important.
Aujourd’hui, d’une façon globale, on retrouve surtout des aciers inox et des aciers
maraging, dépourvus de carbone dans les procédés de fabrication additive.
Par ailleurs les technologies de fabrication additive consolidant le matériau par
frittage comme le metal binder jetting offrent un panel de matériaux éligibles
beaucoup plus important comparable au MIM. Dans ce cas, la plupart des aciers
sont envisageables : aciers de construction, aciers alliés, aciers à outils.
Aujourd’hui les aciers principalement disponibles via le metal binder jetting sont :
316L, 304, 17-4PH. À titre d’exemple les propriétés du 316L sont indiquées dans le
tableau de la figure 54 de la page 45.
D’autres nuances d’aciers sont en cours de développement comme des aciers à
outils : H11, H13, M2 et des aciers de construction du type 42CrMo4.
Les nuances d’aciers couramment utilisés aujourd’hui en fusion laser sont des
aciers inox : 17-4PH, 15-5PH, 316L, 304, et l’acier maraging 1.2709.
Ce dernier est particulièrement utilisé pour les applications d'outillages de
plasturgie. Il permet d’obtenir des duretés supérieures à 50 HRC après traitement de
vieillissement à 490 °C pendant 6 heures suivi d’un refroidissement sous air, comme
le montrent les figures 110 et 111.
Ses propriétés mécaniques après traitement thermique en statique sont proches
du laminé avec des propriétés moindres en allongement et en fatigue (fig. 112).
Fig. 110 : Microstructures de l’acier maraging (1.2709) brut de fusion
et après vieillissement
Fig. 111 : Duretés de l’acier maraging (1.2709) brut de fusion et après vieillissement
État Dureté
Matériaux
93
Fig. 112 : Propriétés mécaniques de l’acier maraging (1.2709) brut de fusion et
après vieillissement comparé au même matériau laminé
Rm (MPa) Re (MPa) A%
Brut 1 140 1 045 9,5
Vielli 1 970 1 925 2,5
Laminé 2 000 1 800 9
Rm = résistance à la rupture, Re = limite d’élasticité, A % = allongement à la rupture
• AlSi10Mg
• Résistant • AlSi12 Pièces de structure dans l’industrie aérospatiale ou
• Léger
Aluminium • AlSi7Mg0,6 dans les moteurs car combinent de bonnes propriétés
• Bonne conductibilité • AlSi9Cu3 thermiques et une faible densité
thermique
• AlMg4,5Sc
• Bonnes propriétés • 15-5PH
Aciers inox Dans l’aérospatial pour le prototypage rapide de
mécaniques • 17-4PH pièces solides et hautement résistantes
Aciers à outil • Hautement résistant à • SS 316L
la corrosion Alliage très résistant et utilisé dans l’outillage inox
• SS 304
• Bonnes propriétés Dans le secteur médical, pour la fabrication de
mécaniques
Cobalt - Chrome • ASTM F75 prothèses ou de couronnes dentaires
• Résistant à l’usure
• Résistant à la chaleur Fabrication de turbines
Fabrication additive métallique
• Résistant
• Léger
• Résistant à la corrosion • Ti6Al4V Dans le médical, pour la fabrication de prothèses
• Résistant à haute • Ti6Al4V ELI
Titane Dans l'aérospatial pour des pièces complexes et/ou
température • Titanium Grade 2
multifonctions
• Biocompatibilité • TiAl6Nb7
• Bonne adhérence aux
tissus et à l’os
• Résistance mécanique • Inconel 718
à haute température
Nickel • Inconel 625 Pièces moteurs
• Résistant à l’oxydation
à chaud • Hastelloy X
• Conductivité électrique • CuNi2SiCr
Alliages de cuivre et thermique Échangeurs thermiques
• CuCrZr
• Or 18 carats
Métaux précieux Luxe, bijouterie
• Argent
94
Fig. 114 : Liste non exhaustive de matériaux métalliques disponibles en PBF-EB
• Résistance mécanique
Dans le secteur médical, pour la fabrication de
• Résistant à l’usure prothèses ou de couronnes dentaires
Cobalt - Chrome • ASTM F75
• Résistant à la chaleur
Fabrication de turbines
• Aspect lisse
• Résistant
• Léger
• Résistant à la corrosion • Ti6Al4V Dans le médical, pour la fabrication de prothèses
• Résistant à haute • Ti6Al4V ELI Dans l’aérospatial pour des pièces complexes
Titane
température • Titane Grade 2 et/ou multifonctions
• Biocompatibilité • γ-TiAl Fabrication de turbines
• Bonne adhérence aux
tissus et à l’os
• Résistance mécanique
à haute température
Nickel • Inconel 718 Pièces moteurs
• Résistant à l’oxydation
à chaud
• Conductivité électrique
Cuivre et thermique • Cuivre pur Échangeurs thermiques
Fig. 115 : Liste de matériaux pouvant être mis en œuvre par DED - poudre (source : IREPA Laser)
Alliages cuivre Alliages cuivre (Zn, Sn, Al, Ni...) Difficile à mettre en œuvre +–
Alliages or Alliages or Difficile à mettre en œuvre –
W Difficile à mettre en œuvre –
Autres WC OK avec matrice nickel +
Mo Réglages en cours + 95
96
Fabrication additive métallique
9 Normalisation
Cetim, l’UNM 920, le comité français dédié à la fabrication additive, voit le jour. Il
assure aujourd’hui le suivi au niveau français des comités internationaux de l’ISO/
TC 261 et du CEN/TC 438. Il regroupe près de cent experts rassemblant un large
spectre des parties intéressées : fabricants, supports techniques, utilisateurs,
universitaires, porteurs de politique publique, pôles de compétitivité ainsi que
représentants d’autres comités de normalisation impactés par la fabrication
additive. Les sujets traités par les groupes de travail ad hoc sont variés : poudre
97
métallique, définition de pièces types, HSE, exigences médicales, appareils à pres-
sion, matériaux métalliques, céramiques…
Participer activement aux travaux de normalisation internationaux fait partie des
défis que relève la commission UNM 920. En représentant la France à l’ISO/TC 261
et le CEN/TC 438, elle permet aux parties prenantes françaises de s’impliquer
auprès de vingt-deux autres pays.
Au niveau européen, on trouve le comité CEN/TC 438 dont l’objectif est de fournir
un ensemble complet et cohérent de normes communes aux trente-quatre pays
du CEN basées autant que possible sur les travaux de normalisation internationale
des normes ISO et EN ISO, de renforcer les liens entre normalisation et programmes
de recherche européens en fabrication additive et d’assurer la visibilité de la
normalisation européenne en FA.
NORMALISATION
UNM 920
Niveau français
JG ISO/ASTM
Fabrication additive métallique
Accords de Vienne
ISO/TC 261
CEN/TC 438 ASTM F42
4 WG
Niveau international
Votes en parallèle
98
9.2 NORMES ACTUELLES ET SUJETS
De nombreuses normes ont déjà été publiées depuis les premiers travaux en 2009.
A titre d’exemple le parc de normes françaises actuel est le suivant :
NF EN ISO 17296-2 Fabrication additive – Principes généraux – Partie 2 – Vue d’ensemble des catégories de procédés
et des matières premières
NF EN ISO 17296-3 Fabrication additive – Principes généraux – Partie 3 – Principales caractéristiques et méthodes
d’essai correspondantes
NF EN ISO 17296-4 Fabrication additive – Principes généraux – Partie 4 – Vue d’ensemble des échanges de données
NF EN ISO/ASTM 52901 Fabrication additive – Principes généraux – Exigences pour l’achat des pièces
NF EN ISO/ASTM 52915 Spécification normalisée pour le format de fichier pour la fabrication additive (AMF) Version 1.2
NF EN ISO/ASTM 52921 Terminologie normalisée pour la fabrication additive – Systèmes de coordonnées et méthodes d’essai
EN ISO/ASTM TR 52912 Technical Report for the Design of Functionally Graded Additive Manufactured Parts
EN ISO/ASTM 52902 Fabrication additive – Pièces types d’essais – Ligne directrice normalisée pour l’évaluation de
la capacité géométrique des systèmes de fabrication additive
EN ISO/ASTM 52903-2 Fabrication additive – Spécification normalisée pour la fabrication additive de matériaux
plastiques à base d’extrusion – Partie 2 : Procédé – Equipement
EN ISO/ASTM 52907 Fabrication additive – Spécifications techniques sur les poudres métalliques
EN ISO/ASTM 52911-1 Fabrication additive – Lignes directrices techniques de conception pour la fusion sur lit de
poudre – Partie 1 : Fusion laser sur lit de poudre métallique
EN ISO/ASTM 52911-2 Fabrication additive – Lignes directrices techniques de conception pour la fusion sur lit de
poudre – Partie 2 : Fusion laser sur lit de poudre polymère
Normalisation
Fig. 117 : Vue d’ensemble de l’organisation ISO/ASTM pour le développement des normes
Fabrication additive métallique
100
Fabrication additive
métallique
Depuis ses premiers développements dans les années 1980, la fabrication
additive n’a cessé de bénéficier d’avancées technologiques majeures.
Elle est désormais utilisée à la fois pour le prototypage des pièces, pour
l’outillage et en tant que procédé de fabrication à part entière. Nul
doute que la fabrication additive viendra compléter l’offre de solutions
de procédés de fabrication de manière pérenne et impactera fortement
Les fondamentaux
l’industrie mécanicienne.
ISBN 978-2-36894-160-7
5210041001 www.techniques-ingenieur.fr