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Enquête sur la malbouffe

L'humanité est mal nourrie : sur 6 milliards d'êtres humains, 3 milliards sont sous-alimentés. Les autres,
habitant principalement dans les pays riches, sont lentement mais sûrement en train de devenir obèses.
Enquête sur les raisons de ce phénomène alarmant.

L'obésité concerne 6,5 millions de personnes en France où près de 30 % de la


population est en surpoids. Tout de même, le nombre d'adultes mangeant cinq fruits et
légumes par jour a augmenté de 16 % et la consommation de sucre diminué de 10 %.
Résultat : notre ration calorique n’a pas augmenté- elle tend même à diminuer -, mais on
bouge moins. Selon une étude menée par Foresight, centre de recherche britannique, en
octobre 2011 c’est l'ensemble du mode de vie moderne qui favorise l'obésité. Alors
qu’autrefois nous étions soumis à un cadre alimentaire imposé par des contraintes
économiques et une appartenance géographique, religieuse ou sociale, c’est désormais à
chacun de nous de définir nos règles et de nous y tenir en résistant à la tentation. « Même si
la responsabilité personnelle joue une part cruciale dans la prise de poids, la biologie
humaine est dépassée par les effets d'un environnement facteur d'obésité avec une
abondance de nourriture riche en énergie, des transports motorisés et des modes de vie
sédentaires1 », souligne l’étude.

Autre problème : en 1950 les Français consacraient 20 % de leur revenu à


l’alimentation, ils n’y affectent même pas 14 % actuellement. La baisse du pouvoir d'achat a
changé les habitudes nutritionnelles des Français. Quand on est obligé de déjeuner hors de
chez soi, la tendance est de privilégier une restauration à bas prix. Ironie du sort, grâce à la
crise, la restauration rapide affiche une santé insolente2. Les Français hésitent de plus en
plus à débourser 30 € la moyenne par repas au restaurant vin compris. Ils se tournent alors
vers la restauration rapide, souvent malsaine. C’est ainsi, qu’à l'heure du « déj », on ne
compte plus les files d'attente devant les boulangeries, les saladeries, les fast-foods, les
kebabs… […] À cela s’ajoute qu’« aujourd'hui, les salariés avalent leur déjeuner en moins
d'une demi-heure », confirme Chevallier. « Le manque de temps et la volonté d’épargner de
l’argent, font que les Français se décident plutôt pour un sandwich ou un menu fast-food,
bourrés de glucides et de lipides que d’opter pour un repas équilibré »

Il en est de même pour les étudiants. 12% des étudiants reconnaissent ne prendre
que deux repas par jour, au lieu des trois recommandés, par manque de moyens financiers.
«Le midi, c'est fast-food ou parfois un sandwich ou une petite tambouille préparée à la
maison, pour que cela me revienne moins cher.» avoue ainsi Christelle, 21 ans. La solution
passe, pour avoir l'occasion de manger au moins un repas équilibré dans la journée, par les
restaurants universitaires. Leur nombre, 500 pour toute la France et 200 000 repas servis
chaque jour, est malheureusement largement insuffisant.

Reste qu'au-delà de la malbouffe du midi, les plats préparés rendent bien des
services à certains. « Même lorsque je rentre tôt à la maison, j'aime utiliser les plats
préparés, explique Julie, 31 ans, agent de comptoir. Je les trouve faciles à utiliser et ils me
1
Un mode de vie caractérisé par une fréquence faible, voire nulle, de déplacements.
2
Extraordinaire, indécent, inouï.
permettent de gagner du temps. J'ai pris l'habitude de cuisiner des haricots verts en boîte,
confie Julie, je trouve que c'est un luxe. Je n'ai plus la patience d’éplucher tout un sac de
haricots frais pour le dîner» explique-t-elle. Le problème reste le même. « Certes, la rapidité
consiste un point fort de ces produits prêts à consommer, commente Laurent Chevallier,
mais n’empêche que la plupart de ces produits sont composés de conservateurs, de glucides
et de mauvaises graisses. »

Et les enfants ?

Dans notre pays, on dénombrait un enfant sur six atteint d'obésité au début des
années 2000, contre un sur vingt à la fin des années 1970. Néanmoins, les spécialistes
notent que le nombre d'enfants atteints d'obésité s'est stabilisé dans les pays ayant engagé
des politiques de santé publique, comme la France.

Afin de lutter contre l’obésité, Walt Disney repart en campagne contre la


«malbouffe» aux États-Unis. Son directeur, Robert Iger, a annoncé la décision du groupe de
supprimer la publicité pour les produits dits de «junk food» sur tous ses programmes pour
enfants diffusés à la télévision, la radio ou sur Internet. «Les parents peuvent être certains
que l'alimentation associée aux personnages de Disney ou promue dans les médias sera en
adéquation avec nos nouvelles directives en faveur d'une nutrition plus saine», a déclaré
Robert Iger. Dans sa ligne de mire, les produits particulièrement généreux en calories,
graisses saturées, sodium et sucre. Dès 2006, le groupe a totalement revu l'offre alimentaire
de ses parcs à thèmes. Les frites et sodas sont désormais moins mis en avant que les
carottes et autres légumes, fruits et laitages «lights». Et l'année précédente, il avait rompu
un partenariat de dix ans avec McDonald's dans le cadre duquel il faisait la promotion de ses
films animés sur les menus Happy Meals.

Le Monde, mai 2012


Questionnaire :

1. Expliquez le paradoxe qui existe entre le poids des Français et leurs habitudes
nutritionnelles.

2. Quels facteurs externes jouent un rôle important dans le changement de notre


alimentation ? Expliquez !

3. Présentez de façon structurée et en employant vos propres mots, les raisons qui
empêchent les Français de se nourrir correctement.

4. Expliquez la situation particulière des étudiants.

5a. Présentez la politique alimentaire de Walt Disney.

5b. Cette initiative de Disney est-elle utile ? Justifiez !

6. Expliquez:

«la biologie humaine est dépassée par les effets d'un environnement facteur d'obésité  »

« Ironie du sort, grâce à la crise, la restauration rapide affiche une santé insolente »

7. Est-ce que vous êtes d’avis que vous mangez équilibré? Expliquez votre réponse. (120 à
180 mots)

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