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DROIT DU TRAVAIL

Modification de la durée d’un contrat

© Halfpoint
- volonté des parties
Jurisprudence* intéressante en cette du prix tous les ans « matérialisé par un La preuve de la novation ne résultait pas
période de regroupements et donc de avenant ». La formule « le présent contrat non plus de l’incompatibilité d’obligations
renégociation des contrats de travail. (...) est conclu pour une durée de deux souscrites successivement car on ne pou-
ans » utilisée dans l’avenant ne pouvait vait pas déduire la volonté non équivoque
Pour le nettoyage de ses locaux, une
désigner que celui-ci et non le contrat de des parties de nover les conditions de
société avait conclu avec un prestataire
nettoyage lui-même. résiliation du contrat de ce que le contrat
un contrat à durée indéterminée, librement
de nettoyage était stipulé à durée indé-
résiliable par chaque partie après res- En stipulant que l’avenant était conclu
terminée alors que l’avenant était stipulé
pect d’un délai de préavis. Un an après, pour une durée de deux ans tacitement
à durée déterminée.
les parties avaient conclu un avenant de renouvelable, les parties avaient seule-
révision de prix, pour une durée de deux ment convenu de modifier les conditions En conclusion, la volonté non équivoque
ans tacitement renouvelable. La cour financières initiales et avaient renoncé à des parties de transformer un contrat à
d’appel de Versailles a jugé que la société solliciter une nouvelle révision du prix dès durée indéterminée en contrat à durée
avait valablement pu résilier le contrat l’année suivante, comme le permettait le déterminée ne peut pas être déduite d’un
avant l’expiration du délai de deux ans, contrat de départ. avenant qui ne modifie que les conditions
l’avenant n’ayant pas modifié sa durée et financières du contrat pour une durée
Il ne ressortait pas de la rédaction de l’ave-
ses modalités de résiliation. déterminée. QQ
nant que les parties avaient souhaité modi-
Intitulé « Avenant conditions financières », fier la durée du contrat et nover la condi-
cet avenant entrait dans les prévisions tion déterminante de leur engagement qui * CA Versailles 30 juin 2011 n° 10/02943, 1
du contrat initial puisque celui-ci stipu- était de permettre à l’une ou l’autre de le 2e ch. sect. 2, SAS Mc Donald’s France
lait expressément la faculté de révision résilier unilatéralement sans indemnité. Restaurants c/Claus ès qual.

DROIT DES SOCIÉTÉS

Clause pénale
Que se passe-t-il en cas de violation d’une
clause pénale liée à une obligation de
non-concurrence ?
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Dans le cadre de la fusion de deux sociétés


de conseil*, le dirigeant et principal associé
de l’une s’était engagé envers les asso-
ciés de l’autre à ne pas concurrencer la mais aussi les mesures de réorganisa- clients. Elle avait donc tenu compte du but
société issue de la fusion. La violation de tion interne rendues nécessaires par la recherché par les parties pour apprécier
cet engagement était sanctionnée par une perte sensible de chiffre d’affaires ainsi le caractère manifestement excessif de la
clause pénale. Le dirigeant ayant commis que la perte de valeur du fonds de com- clause pénale dont elle avait souveraine-
des actes de concurrence déloyale, les merce et des parts sociales résultant du ment réduit le montant.
bénéficiaires de la clause l’avaient pour- détournement de clientèle. Ils soutenaient En conclusion, le juge peut réduire le mon-
suivi en paiement de la pénalité mais une aussi que le montant initial de la pénalité tant d’une clause pénale excessive au seul
cour d’appel en avait réduit le montant, avait encore pour objet de dissuader tout préjudice réellement subi par le créancier
l’estimant manifestement excessif (appli-
comportement concurrentiel. de l’obligation sanctionnée, ce qui est
cation de l’article 1152 du Code civil).
applicable au cas de violation d’une clause
Les associés avaient alors fait valoir que Arguments rejetés. En effet, la cour d’appel
de non-concurrence. QQ
cette réduction était contraire à la volonté avait, pour réduire le montant de l’in-
des parties dès lors que la pénalité conve- demnité due, retenu qu’il correspondait
nue avait pour but de compenser non à la perte réelle subie par la société du * Cass. com. 27 septembre 2011 n° 07-10.113,
seulement la perte financière immédiate fait des manquements prouvés jusqu’à Sté Canibals - L’erreur des Champs-Loctin
résultant d’agissements concurrentiels, la reconstitution de son portefeuille de Conseil c/Loctin.

94 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - DÉCEMBRE 2013 - N°457

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