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ESTI _ Module de GM _Chapitre 3 : Le suivi et la gestion des interventions

Chapitre 3 : LE SUIVI ET LA GESTION DES INTERVENTIONS

1. Introduction

Une intervention est effectuée à la suite d’un évènement prévu ou non. Les conséquences sur la
production, la maintenance, l’organisation, la sécurité, etc, seront donc différentes.

Figure 1: Relation entre le type d’évènement et l’intervention

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Figure 2 : circuit de traitement de la demande et la préparation de l’intervention

2. Historique des équipements

2.1. Définition

L’historique d’un équipement enregistre les défaillances, pannes et informations relatives à la


maintenance de celui-ci. L’historique d’un équipement est donc l’équivalent du « carnet de santé » des
individus. Il retrace la vie du matériel en indiquant chronologiquement tous les faits marquants de maintenance
ainsi que les améliorations qui auront été apportées à l’équipement depuis sa mise en service. Le technicien de
maintenance se doit de connaître les évolutions d’un matériel pour les raisons suivantes :

 certains faits passés peuvent très bien expliquer une défaillance quelques mois, voire quelques années
plus tard ; l’historique est donc la mémoire technique de l’équipement ;

 l’historique va permettre de conduire et de réaliser des études de fiabilisation et d’amélioration de


l’équipement, au regard de toutes les interventions sur celui-ci.

 Le fichier historique a donc une importance vitale pour la maintenance de l’équipement ; il doit être
« vivant », c’est à dire mis à jour régulièrement ; pour être un outil de travail efficace, il doit être aussi
précis et concis :

 il doit être commencé dès l’installation de l’équipement car les défaillances de jeunesse peuvent
contribuer à la recherche des causes des défaillances plus tardives ;

 tous les événements sont systématiquement consignés, même les plus anodins ; il est toujours plus
simple de se rappeler d’une grosse panne que d’une micro défaillance répétitive qui engendrera à
terme une défaillance grave ; en effet, la micro défaillance, le dérèglement passager d’un paramètre

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deviennent rapidement des habitudes ; or, il est prouvé qu’elles sont génératrices de perte de
disponibilité, donc de productivité moindre et bien sûr de non-qualité ;

 lorsqu’une défaillance survient, il faut noter tout ce qui s’est passé (date, relevé du compteur machine
en heures ou unités d’usage, effets, causes analysées, remèdes apportés, temps d’arrêt de
l’équipement, temps consacré à l’intervention, pièces remplacées) ; la date est importante car une
défaillance peut toujours arriver au même moment d’une journée, d’une période ou d’une saison ;

 il faut également consigner les conditions de fonctionnement du processus (type de matière d’entrée,
conducteur de la machine, valeurs des paramètres de fonctionnement : température, vitesse, débit,
pression, vibrations, etc..).

Toutes ces informations sont consignées dans les bons de travail (BT) et les rapports d’intervention
par le préparateur maintenance pour le premier et les intervenants pour le second. L’historique d’une machine
est donc un document important en termes d’efficacité de la maintenance, mais aussi en termes de volume. Il
est évident que l’informatique va avoir un rôle important dans la gestion des historiques. Les GMAO actuelles
possèdent toutes une fonction « gestion des bons de travail ».

Quels types d’intervention alimentent l’historique ?

 Toutes les interventions correctives.

 Toutes les interventions de maintenance améliorative.

 Les inspections, rondes et contrôles.

 Les interventions de maintenance conditionnelles doivent y figurer, parce que, par nature, elles
précèdent la panne. L’évolution du paramètre surveillé y est consignée. Elles font d’ailleurs l’objet
d’une demande d’intervention renseignée comme celle d’une intervention corrective.

 La saisie des micro défaillances, aussi fastidieuse soit-elle, ne doit pas être négligée ; en fait,
l’expérience montre que son oubli fausse complètement une étude de fiabilité ultérieure. Or, c’est
souvent la production qui est témoin de ces micro défaillances, d’où l’intérêt de la maintenance à
entretenir de bon rapport avec elle.

Remarque 1 : les interventions préventives systématiques ne font normalement pas partie d’un
historique ; elles font partie du Dossier Technique d’Equipement (DTE) sous forme d’échéancier qui garde ainsi
la trace de chaque opération réalisée ; toutefois, les comptes-rendus d’intervention peuvent révéler d’autres
problèmes que l’intervenant a remarqués, il est donc intéressant de les mémoriser dans ce cas.

Remarque 2 : les dossiers historiques des équipements soumis à une réglementation (appareils à
pression, appareils de levage, etc..) doivent être particulièrement bien tenus et la date des visites, inspections
ou épreuves obligatoires doivent être bien mises en évidence pour pouvoir vérifier facilement le respect de la
périodicité.

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2.2. Le temps en maintenance

Le temps s’exprime en secondes (temps absolu), mais il peut aussi s’exprimer en « unités d’usage »
(heures, distances, cycles ou toutes grandeurs appropriées : 1 heure, 3 mois, 1000 km, etc...). Les temps
intéressants en maintenance sont fournis par la figure 4.2.

TBF

Fonctionnement

UT

Arrêt t

TTR TTR
DT DT

Figure 3 : Analyse des temps

 UT (Up Time) : temps de bon fonctionnement (même si l’équipement ne produit pas).

 DT (Down Time) : temps d’arrêt de production consécutifs à une défaillance (micro défaillances
comprises).

 TBF (Time Between Failures) : intervalles de temps entre deux défaillances consécutives.

 TTR (Time To Repair) : durées d’intervention maintenance (temps technique de réparation).

Toutes ces informations seront reprises par la suite pour caractériser la fiabilité, la maintenabilité et la
disponibilité d’un équipement.

2.3. La demande d’intervention

Dem ande
M a ch in e e n P ro d u ctio n
d 'in te rve n tio n d e
panne a rrê té e
la m a in te n a n ce

L’opérateur du système se pose alors les questions suivantes :

 Que faut-il mettre sur la demande d’intervention ? Avant, c’était simple, les anciens connaissaient
les machines, on ne remplissait pas de papiers. Maintenant qu’ils sont à la retraite, avec les
nouveaux, c’est moins facile car ils ne connaissent pas les machines.

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 Comment vont faire les nouveaux pour savoir qu’on est en panne et pour arriver rapidement sur la
machine ? En plus, ils connaissent mal l’usine.

 Comment vont-ils savoir que ma panne est urgente et depuis combien de temps ?

 Comment vont-ils être au courant du défaut constaté ?

Pour aider l’opérateur à rédiger sa demande d’intervention, il va falloir lui créer une fiche type de
demande d’intervention. Cette fiche sera remplie par l’opérateur et lue par le technicien de maintenance. La
fiche ainsi créée devra répondre aux interrogations de l’opérateur.

Figure 4: Exemple de Demande d’Intervention

Ce document est destiné à formuler une demande d’intervention pour tous types de travaux. La
demande d’intervention est émise par un service de l’entreprise vers le service maintenance. La demande
d’intervention doit contenir un minimum d’informations :

 Le lieu géographique de l’intervention ;

 Le n° de la machine ;

 Le nom du demandeur et son service ;

 La date et l’heure de la demande ;

 Un commentaire décrivant le motif de la demande ;

 L’état de l’équipement au moment de la demande.

Le but de la demande d’intervention est donc de renseigner le technicien de maintenance pour :

 La préparation de son intervention (lieu, plan, outillage) ;

 Le pré diagnostic du défaut (commentaires de l’opérateur) ;

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 La hiérarchisation de ses interventions.

Le technicien de maintenance peut maintenant intervenir grâce à la demande d’intervention.

2.4. Le rapport d’intervention

R e m ise e n é ta t P ro d u ctio n C o m p te re n d u
d e la m a ch in e re d é m a rré e d e l'in te rve n tio n

Une fois son travail terminé, le technicien doit faire un compte rendu de l’intervention. Il aimerait que ce
compte rendu soit lié avec la demande d’intervention ; afin de retrouver le maximum d’informations
rapidement. Le technicien veut faire apparaître sur sa fiche :

 Le début, la fin et la durée de l’intervention ;

 Le nom de l’intervenant ;

 La nature de l’intervention : mécanique, électrique, pneumatique, etc. ;

 Les pièces ou éléments remplacés ;

 Un bref compte rendu technique de l’intervention ;

 Savoir si des essais ont été effectués.

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Figure 5: Exemple de rapport d’intervention

A retenir sur le compte rendu d’intervention :

Ce document permet de rendre compte de l’intervention qui vient d’être exécutée par le technicien de
maintenance. Le compte rendu d’intervention doit contenir un minimum d’informations :

 Le nom de l’intervenant ;

 Le début, la fin, et la durée de l’intervention ;

 La nature de l’intervention (mécanique, électrique, etc.) ;

 La référence et la quantité des pièces remplacées ;

 Un compte rendu technique décrivant l’intervention réalisée ;

 Une indication qui permet de savoir si la machine a été testée après intervention.

Le but du compte rendu d’intervention est de garder une trace des interventions réalisées, afin
de construire un historique machine.

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2.5. Les bons de travaux

Les bons de travaux sont des documents qui sont remis aux techniciens de maintenance afin que ces
derniers puissent réaliser leurs interventions.

Les bons de travaux ont 2 objectifs :

 Informer les agents de maintenance sur les tâches à effectuer : machine, outillage, temps alloué,
etc. ;

 Permettre au service maintenance de compléter l’historique des équipements.

L'utilisation des Bon de Travaux dans l'industrie est en place depuis de nombreuses années. D'abord
sur les sites où la sécurité était au cœur des interventions, puis sur les autres ayant un besoin de planification
et d'historisation.

Ils existent depuis longtemps sous forme de papier et la GMAO remplace peu à peu ce type de
document par un format électronique. De plus un tel système informatique permet de disposer d'un meilleur
outil de classement et de recherche pour une exploitation ultérieure.

La mise en place des Bons de Travaux est toujours un sujet délicat et de longue haleine. Cela demande
un soutien permanent des acteurs de la maintenance et de la production.

Le bon de travail (BT) fait suite à une demande d’intervention. On y trouve systématiquement :

 un numéro, c'est-à-dire le code qui lui est attribué (chaque BT a son propre code) ;

 le nom du demandeur (personne autorisée demandant le service de maintenance) ;

 la date d’enregistrement (date à laquelle le BT est émis) ;

 la date d’ouverture (date à laquelle le BT est activé) ;

 la date de clôture (date à laquelle le BT est exécuté, c'est-à-dire lorsque le travail est terminé) ;

 la nature du travail ;

 fréquence ;

 dernière fois ;

 réglementation concernant la sécurité (exigences obligatoires ou recommandations).

Les autres informations sont liées aux habitudes de l’entreprise, le bon de travail pouvant être simple
mais complété par une fiche d’intervention :

 type de maintenance ;

 priorité (code informant que son action est prioritaire sur les BT ; il a priorité est souvent liée à la
criticité) ;

 liste de contrôle (liste des points à inspecter lors d’une opération de maintenance cyclique) ;

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 estimation des ressources, etc.

Figure 6: Exemple de bon de travail

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Figure 7: Exemple de Bon de Travail - Interface de GMAO

Avantages à utiliser des demandes et Bons de Travaux :

 Suivi et historisation de toutes les interventions ;

 Aide-mémoire des interventions à traiter ;

 Planification des taches à réaliser ;

 Suivi du statut Demandes de Travaux (prise en compte, refus, différé, en cours ...) ;

 Formalisation de l'expression du besoin ;

 Document officiel lors d'une tache réalisée par une entreprise extérieure ;

 Alimentation d'une base de données (Effets, Causes, Remèdes).

Sous forme papier ou sous forme électronique (GMAO), les Demandes et Bons de Travaux suivent un
cheminement au travers des différents services :

 Emission de la Demande de travail (production, sécurité, qualité, maintenance, préventif...) ;

 Validation ou refus de la Demande ;

 Transformation en Bon de travail ;

 Répartition et Transfert du Bon de Travail vers le ou les leaders de la réalisation ;


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 Compte-rendu de l'intervention et commentaires ;

 Renseignement de la base de données (Historique).

L'avantage du système informatique, c'est qu'il va gérer lui même le cheminement du bon de travail,
informer les demandeurs de l'état d'avancement, faire des rappels et éviter la perte ou l'égarement des
demandes, générer des travaux préventifs, etc.

La GMAO peut être un élément moteur de la mise en place des Bons de Travaux s’ils n'existent pas
encore dans l'entreprise, mais il est tout de même préférable d'avoir déjà une version papier avant de mettre
un système informatique en place.

Les habitudes de travail favoriseront la bonne utilisation de la GMAO par la suite. Il faut noter qu'une
GMAO sur deux est utilisée correctement et donne satisfaction.

Figure 8: Circuits opérationnel et historique des documents de maintenance

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2.6. Constitution d’un historique

L’historique est tenu par le service maintenance uniquement. Il peut présenter différentes formes, mais
il est essentiel qu’il comprenne un tableau synthétique et global donnant des renseignements simples et concis.
Un historique est de plus en plus tenu par informatique (GMAO ou tableur)

2.6.1. Informations d’entrée

Elles sont relevées sur le BT :

 date de l’intervention (jour, heure et/ou unité d’usage) ;

 libellé même sommaire de la panne ;

 durée d’intervention, temps d’arrêt de production ;

 imputation qualitative (codage du type de panne, codage du type d’opération) ;

 coût des pièces détachées ;

 nom des intervenants.

2.6.2. Informations de sortie

Un historique va permettre de valoriser les interventions maintenance, car il permettra de retrouver :

 les temps de bon fonctionnement entre visites, entre pannes (TBF), les temps de réparations (TTR),
les temps de diagnostic (TD) ;

 les éléments de calcul de coûts : main d’œuvre (heures et coût horaire), pièces, heures machine et
coût horaire de production qui doivent donner les coûts de défaillance proprement dit ainsi que le
coût global de défaillance en tenant compte des arrêts de production ;

 tous les éléments nécessaires aux calculs de fiabilité (MTBF, MTTR, etc..) ;

 les méthodes ou les « points clés » pour certaines interventions difficiles ou délicates ;

 les gammes de travaux utilisées ;

 les entreprises exécutantes.

2.6.3. Codes d’imputation

C’est une façon de simplifier l’exploitation ultérieure de l’historique par l’agent des méthodes. La cause,
la nature ou la localisation sont codées par une lettre ou un chiffre. Les tableaux 4.4, 5 et 6 donnent des
exemples possibles.

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Code Cause de défaillance Code Cause de défaillance

A Imprévisible E Défaut de maintenance

B Intrinsèque détectable F Erreur de conduite

C Intrinsèque non détectable G Déréglage

D Mauvaise intervention H Autre

Figure 9 : Codage des causes de défaillance

Code Nature de la défaillance Code Nature de la défaillance

0 Origine mécanique 3 Origine pneumatique

1 Origine électrique 4 Origine humaine

2 Origine hydraulique 5 Autre

Figure 10 : Codage des natures de défaillance

Code Localisation de la défaillance Code Localisation de la défaillance

0 Partie commande 3 Moteur

1 Automate 4 Transfert

2 Capteur 5 Autre

Figure 11 : Codage des localisations

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DOSSIER HISTORIQUE ROBOT Type H48 N° 92

Arrêt en Causes de défaillance Nature Coût pièces de Type interventions


Dates TBF(h)
minutes rechange
A B C D E F G H 0 1 2 3 4 Réglage Nettoyage Correctif
16.11.00 inc. 20 X X X
22.11.00 96 45 X X X
14.01.01 792 X X X
18.01.01 94 95 X X X
18.01.01 4 10 X X X
28.01.01 144 X X X
08.03.1 672 X X 3,05 € X
28.03.01 336 X X X
16.04.01 287 10 X X X
30.05.01 671 45 X X 448 € X
14.06.01 264 75 X X 177 € X
14.06.01 10 30 X X X
17.06.01 26 195 X X X
28.06.01 215 85 X X X
01.07.01 70 350 X X X
06.09.01 1126 10 X X 260 € X
13.09.01 118 100 X X X
11.10.01 179 25 X X 113 € X
18.10.01 119 50 X X X
21.10.01 47 35 X X X
28.10.01 120 20 X X X
07.11.01 192 20 X X X
07.11.01 10 80 X X X
19.11.01 168 20 X X X
22.11.01 72 X X X
28.11.01 96 X X X
02.12.01 48 X X X
02.12.01 10 X X X
04.12.01 48 X X X

Figure 12 : Exemple d’historique

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3. L’aide informatique à la gestion de maintenance : la GMAO

3.1. Nécessité de l’aide informatique

La Masse des informations quotidiennes disponibles dans un service maintenance implique des moyens de
saisie, de stockage et de traitement que seul l’outil informatique permet.

Figure 13: Exemple de rapport d’intervention-Interface GMAO

C’est l’objet des progiciels (logiciels à caractère professionnel) développés sous le nom de GMAO :
Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur.

Les entreprises traitent de plus en plus les demandes d’interventions et les comptes rendus
d’interventions par informatique par la GMAO.

3.2. Les progiciels de GMAO

« Un système informatique de management de la maintenance est un progiciel organisé autour d’une


base de données permettant de programmer et de suivre sous 3 aspects (technique, budgétaire,
organisationnel), toutes les activités d’un service de maintenance et les objets de cette activité
(services, lignes ateliers, machines, équipements, sous-ensembles, pièces, etc.) à partir de terminaux
disséminés dans les bureaux techniques, ateliers, magasins et bureaux d’approvisionnement. »

Définition d’après Messieurs Gabriel et Pimor (Maintenance assistée par ordinateur)

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3.3. Les objectifs de la GMAO

Objectifs à caractère économique :

 Réduire les prix de revient par diminution des coûts de maintenance ;

 Gérer les parcs de matériels ;

 Gérer les pièces de rechange ;

 Permettre la gestion prévisionnelle de la maintenance.

Objectifs à caractère technique :

 Réduire les temps de maintenance ;

 Faciliter la maintenance des systèmes complexes ;

 Améliorer la disponibilité du parc ;

 Augmenter la qualité de la maintenance ;

 Prolonger la durabilité des équipements ;

 Faciliter le suivi de l’activité de maintenance : déclencher et suivre des opérations de


maintenance préventive, recenser et connaître la situation des travaux à réaliser avec les
éléments de programmation (quand, où, par qui, avec quoi et comment) ;

 Améliorer la gestion de la documentation de maintenance. Rendre accessible à tous la


documentation technique opérationnelle (nomenclatures, fiches techniques, etc.), élaborer et
améliorer progressivement cette documentation, réduire les temps de recherche et de
classement.

Objectifs à caractère humain :

 Libérer le technicien de certaines tâches offrant peu d’intérêt : éviter les temps passés par
l’encadrement de maintenance à des travaux administratifs au détriment de ses objectifs de
gestion technique ;

 Accroître la rigueur dans l’analyse et dans le report des informations.

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3.4. Domaines à gérer par la GMAO

Figure 14: Différents domaines à gérer par la GMAO

3.4.1. Gestion des activités de maintenance

Le développement du modèle informatisé de gestion des interventions va se faire à partir du modèle


suivant : toute intervention ou toute activité d’un agent de maintenance fait l’objet d’un Ordre de Travail (OT) :
l’OT comprend une demande de travail (DT) et un bon de travail (BT).

Figure 15: Modèle informatisé de gestion

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Si la procédure impose la valorisation de chaque OT (coûts pièces et main d’œuvre), c’est pour
permettre à l’analyse de gestion de :

 Répartir et suivre l’évolution des activités en temps ;

 Répartir et suivre l’évolution des dépenses.

Ceci permet une gestion simultanée des activités et des coûts directs. La richesse d’un tel module est
grande car tous les éléments figurant sur l’OT sont susceptibles de « mise en famille ». L’OT pourra être affecté
à:

 Un atelier, un équipement, un type de machine, etc. ;

 Un type de maintenance, un type d’activité, etc. ;

 Un corps de métier, une qualification d’agent, une équipe, etc.

3.4.2. Gestion des matériels

Les informations à saisir pour assurer le suivi des matériels sont les suivantes :

 Classement suivant l’état de la machine ;

 Relevé des unités d’usage ;

 Mesure de la dérive des performances ;

 Résultats des rondes de surveillance ;

 Historiques des défaillances ;

 Fiches d’analyse des défaillances ;

 Liste de rechanges consommés ;

 Consommation en lubrifiants et énergies ;

 Mesure de nuisances industrielles.

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3.4.3. Gestion des stocks et des approvisionnements

C’est un des domaines ou l’informatique et « passée dans les mœurs », très normalement de part le
grand nombre d’informations à traiter quotidiennement.

Fichiers de départ :

 Fichiers des nomenclatures, contenant l’ensemble des consommables contenus dans les dossiers
machines avec la référence constructeur et avec les interchangeabilités trouvées ;

 Fichiers des fournisseurs (coordonnées, conditions financières, catalogues) ;

 Fichiers de réapprovisionnement automatique ;

 Fichiers des commandes volontaires avec saisie des factures dès réception, avec délais et frais
d’approvisionnement ;

 Saisie des mouvements : BSM (bons de sortie magasin) et BRM (bons de réception magasin :
réception d’une commande avec contrôle des défauts).

Traitements principaux :

 Gestion des stocks à réapprovisionner, à partir des paramètres de stock minimal, de point de
commande, de quantité à commander ;

 Le gestionnaire peut disposer de la liste des pièces en stock, de leur valeur actualisée
(éventuellement), de détails de consommation par machine et par secteur.

3.4.4. Gestion économique

C’est un élément très important dans le cadre d’un budget global impliquant le suivi de différents postes
budgétaires. La ventilation des coûts sera le plus souvent mensuelle.

Informations de départ :

 Coûts horaires indirects d’arrêt par machine (estimation de la production)

 Coût horaire de main d’œuvre (par spécialisation et niveau de qualification)

 Coût horaire des frais généraux (estimation de la comptabilité)

 Les BT remplis avec les temps passés certifiés exacts

 Les BSM valorisés

 L’archivage des coûts passés des années antérieures

 Les factures (travaux sous-traités, contrats de maintenance, outillages, etc.)

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Ventilation des coûts par machine. Une codification permet l’imputation des coûts à un type
d’incident (suivant son origine) ou à un sous-ensemble fonctionnel.

Ventilation des coûts par type d’action de maintenance :

 Coûts d’actions correctives ;

 Coûts d’actions préventives systématiques ;

 Coûts d’actions préventives conditionnelles ;

 Coûts des rondes, visites, actions de surveillance ;

 Coût de la lubrification ;

 Coûts de l’entretien général ;

 Coûts des dossiers d’amélioration ;

 Coûts des travaux neufs ;

 Coûts des travaux sous-traités ;

 Coûts de rénovation des matériels ;

 Coûts des travaux de sécurité ;

 Coûts des prestations extérieures.

La comparaison et la part relative de ces coûts est un élément important du « tableau de bord ».

Ventilation des coûts par service, atelier, etc. : elle se fera suivant la spécificité de chaque
entreprise.

3.4.5. Gestion des investissements

Informations de départ :

 Frais d’achat et d’installation ;

 Durabilité estimée ;

 Type de financement.

Le traitement consiste à juger de la rentabilité, de l’amortissement et des conditions économiques de


financement.

Indicateurs principaux :

 Coûts moyens annuels de maintenance ;

 Coûts moyens annuels de possession ;

 Les graphes de cycle de vie et les bilans d’exploitation.


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3.4.6. Gestion des moyens humains :

Informations de départ :

 Structure de l’effectif : répartition par services, qualification et spécialisation, ancienneté moyenne ;

 La formation : relevé des heures internes, externes ;

 Les conditions de travail : relevé des accidents, des maladies professionnelles ou non, des
absences, etc. ;

 Relevé des salaires et des promotions passées

Indicateurs principaux :

 Taux d’affectation (nb de salariés en maintenance / nb de salariés de l’entreprise) ;

 Taux d’encadrement ;

 Taux de fréquence et de gravité des accidents du travail ;

 Taux d’absentéisme ;

 Taux d’ancienneté ;

 Etc.

L’exploitation de ces indicateurs, par comparaison avec des références extérieures (entreprises
semblables, enquêtes de revues professionnelles), peut permettre une correction de la politique sociale : plan
de formation, d’embauche, de réaffectation interne, etc.

Remarques

Les listes des indicateurs possibles formées à partir des informations recueillies ne sont pas
exhaustives. Mais la démarche est valable quelle que soit l’activité du service :

Quels indicateurs sont utiles pour décider, améliorer, orienter, etc. ?

Quelles données permettent de former ces indicateurs ?

Comment, où, sur quoi puis-je saisir ces données ?

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