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REPUBLIQUE DE TUNISIE
RAPPORT DE MISSION 1
TOME 0
- VERSION DEFINITIVE -
JUIN 2014
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
La présente opération d’assistance technique est financée par le Fonds d’assistance technique de la
FEMIP. Ce fonds utilise des aides non remboursables versées par la Commission européenne pour
appuyer l’activité d’investissement que la BEI déploie dans les pays du sud et de l'est de la Méditerra-
née, en assistant les promoteurs pendant les différentes phases du cycle des projets.
Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu du présent rapport. Les opinions exprimées
ne reflètent pas nécessairement l’avis de l’Union européenne ou de la Banque européenne
d’investissement
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
La présente version, définitive, du tome zéro, prend en compte l’ensemble des remarques formulées
au cours des séances de travail qui se sont échelonnées de janvier à mai 2014 et notamment lors de
la réunion du comité de pilotage du 15 avril 2014 tenue à Tunis, suivie de réunions dans les six gou-
vernorats . .
Par rapport aux versions antérieures, les améliorations, correction set précisions ont porté sur les
points suivants qui impactent ou le texte, ou les annexes ou les pièces graphiques du dossier :
Vérification et modifications de certains taux prévus pour la croissance démographique
Précisions sur les informations concernant la stratégie future de l’ONAS
Ajout de plusieurs localités disséminées dans toute l’aire de l’étude, en particulier dans
le gouvernorat de Mahdia.
Ajout de données sur les réseaux existant EU ou EP dans certaines villes des six gou-
vernorats
Ajout d’informations concernant des projets ou coups partis
Corrections des valeurs de taux de raccordement quand ils étaient erronés
Prise en compte d’études non identifiées auparavant et communiquées récemment
Estimation des situations estivales particulières sur quelques sites à forte activité touris-
tique, générant une consomation en eau et des rejets exceptionnels
Reprise de calculs de débits suite à modification de l’analyse urbaine (cas de Kerkenah
par exemple)
Ajout de deux stations de pompage dans le réseau urbain de Sfax ville
Sdandardisation des équipements et en particulier changement de nomenclature pour
les materiaux des collecteurs, précisions sur le design des stations de pompage et dis-
tinction cales séches / pompes immergées
Suppression du diamétre 700 dans les projets
Débat plus étoffé sur la question des dotations AEP avec entre autres des valeurs révi-
sées pour les lits des zones touristiques.
Reprise des commentaires sur la délicate question des conditions de l’exploitation des
ouvrages ; le Consultant a pris en compte ces considérations pour préparer les recom-
mandations qu’il conviendra de formuler en mission III concernant la problématique de
l’organisation et de la maintenance.
Ajout de précisions concernant la situation en matière de REUT, notamment dans le
gouvernorat de Sfax.
Ajout de précisions sur des valeurs de pollution industrielle.
Diverses modifications font en complément l’objet de reprises ponctuelles dans chacun
des six tomes relatifs aux six gouvernorats spécifiquement.
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
SOMMAIRE TOME 0
3.1.2 Canalisations.................................................................................................................................. 25
3.1.3 Stations de pompage ..................................................................................................................... 25
3.2 CRITERES DE DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX D’EAUX USEES ................................................... 26
3.2.1 Estimations des débits d’eaux usées ............................................................................................. 26
3.2.2 Calcul des sections d’écoulement des collecteurs ......................................................................... 32
3.2.3 Dimensionnement des stations de pompage et des conduites de refoulement ............................. 33
3.3 CRITERES DE CONCEPTION DES RESEAUX D’EAUX PLUVIALES ...................................................... 33
3.3.1 Système d’assainissement pluvial.................................................................................................. 33
3.3.2 Réseaux EP ................................................................................................................................... 33
3.4 CRITERES DE DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX D’EAUX PLUVIALES ............................................. 34
3.4.1 Estimation des débits d’eaux pluviales........................................................................................... 34
3.4.2 Analyse pluviométrique .................................................................................................................. 34
3.4.3 Modalités de ruissellement............................................................................................................. 36
3.4.4 Calcul des débits ............................................................................................................................ 37
3.4.5 Présentation des résultats .............................................................................................................. 38
3.4.6 Calcul des sections d’écoulement .................................................................................................. 38
FIGURES
TABLEAUX
Tableau : évolution de la population dans les gouvernorats (en % par an) .......................................... 16
Tableau : évolution de la population dans les gouvernorats, zones urbaines et rurales (en % par an) 16
Tableau : dotations AEP en litres par jour par habitant Sousse, Sfax et Mahdia ................................. 27
Tableau : dotations AEP en litres par jour par habitant Médénine et Gabès ........................................ 27
Tableau : dotations AEP en litres par jour par habitant Gafsa .............................................................. 28
Tableau : taux de raccordement au réseau d'assainissement si inconnus par l’ONAS .. Erreur ! Signet
non défini.
Tableau : NT106.002 qualité des eaux traitées selon le milieu de rejet ............................................... 40
Tableau : extrait de l'arrêté du 22 juin 2007 de la législation française (en conformité avec la législation
Européenne) .......................................................................................................................................... 43
Tableau : proposition de niveau de rejet en cas de réutilisation des eaux usées traitées .................... 47
Tableau : avantages et inconvénients des boues activées moyenne ou forte charge ......................... 52
Tableau : avantages et inconvénients des boues activées faible charge ou aération prolongée ......... 53
Tableau : dotations unitaires et concentrations en DBO5 selon les bilans d’aut-contrôle des Steps.... 63
ANNEXES
ANNEXE 0-1 : ANALYSE DEMOGRAPHIQUE
ANNEXE 0-2 : ANALYSE PLUVIOMETRIQUE
ANNEXE 0-3 : EPURATION – DECRETS, NORMES ET TEXTES FONDAMENTAUX
ANNEXE 0-3A : Décret 79-768 du 08 O9 1979 –déversement dans réseau public
ANNEXE 0-3B : Décret 85 – 56 du 02 01 1985 – milieu récepteur
ANNEXE 0-3C : Décret 89 – 1047 du 28 08 1989 – REU en agriculture
ANNEXE 0-3D : Norme NT 10 60 03
ANNEXE 0-3E : Norme NT 10 60 02
ANNEXE 0-3F : ANPE industrie durable
ANNEXE 0-3G : ANPE – révision NT 10 60 02
ANNEXE 0-3H : Etude de révision du code des eaux
ANNEXE 0-3I : Recueil de normes de protection de l’environnement
ANNEXE 0-3J : Norme NT 10 60 20 relative aux boues de step
ANNEXE 0-4 : BASE DE PRIX UNITAIRES
ANNEXE 0-5 : SYNTHESE DES INVESTISSEMENTS
1.3.1 Analyse préalable pour identifier les localités de plus de deux mille habitants
La définition de l’aire de l’étude a nécessité plusieurs vérifications qui ont conduit à se rapprocher
étroitement de l’INS d’une part et à observer minutieusement la structuration de l’occupation de
l’espace sur le terrain.
En effet les préconisations des termes de référence recommandent d’étudier les tenants et aboutis-
sants de l’assainissement ‘’dans les localités d’au moins 2’000 habitants (deux mille)’’ ; l’esprit de
cette recommandation est de concentrer la réflexion sur l’habitat urbain.
1 Les quelques cas de réseaux gérés par les communes ont été pris en compte également
La première démarche a donc consisté à analyser les données des derniers recensements ; les dési-
gnations administratives relatives aux ‘’communes’’ et aux ‘’imadas’’ (secteurs administratifs et géo-
graphiques) ne permettent pas d’identifier la liste exhaustive des localités de plus de deux mille habi-
tants, ni lors du dernier recensement, ni bien sûr dans le futur.
Pour compléter les informations issues de l’INS, le Consultant a analysé les clichés satellitaires qui
permettent de repérer les habitats agglomérés et d’en déterminer la population, grâce à des considé-
rations sur le bâti et sur la densité d’habitations de ce bâti. Les six gouvernorats ont donc donné lieu à
un examen minutieux de tout leur territoire et un crible des regroupements urbains ou pseudo urbains
a permis de discerner les zones où l’habitat agglomérée était contenue dans une surface d’au moins
50 hectares. Ce dispositif permet de lister, sur la base d’une densité d’habitat d’environ 40 habitants à
l’hectare, les localités ayant à ce jour une population d’au moins 2’000 habitants.
En utilisant cette méthode de dénombrement, on se doit d’ajouter quelques sites à la liste initialement
élaborée. C’est ce qui apparait dans le tableau correctif qui suit.
En termes d’analyse hydraulique, la conséquence pour ces sites de petite taille revient à estimer des
débits potentiels de rejets d’E.U., qui sont estimés au chapitre 3 ci-après. C’est en mission 2, sur la
base des critères de conception et notamment de la pertinence éventuelle de préconiser de
l’assainissement autonome dans certaines circonstances, que seront dimensionnés les réseaux de
raccordement de ces populations à la step la plus proche (existante ou projetée)
1.3.4 Le cas particulier des établissements industriels établis le long des routes
D’accords parties, il a été convenu de rajouter quelques tronçons de routes à la périphérie des
grandes villes où sont établies des unités industrielles et l’habitat associé. C’est le cas notamment au
Nord de Sfax sur les axes routiers de Mahdia ou de Tunis.
Agareb et El
Ain Errahma Boumerdes Mahrouga Arram Ajim Belkhir
Ain Garssi Bradaa Bir Ali Ben Khelifa Ben Ghilouf Ben Guerdane El Guetar
Grand Gaf-
Ain Mdhaker Chebba Bouderbala Bouattouch Beni Khedeche sa*****
Dkhilet Toujene
Beni Kalthoum Chorbane Chaffar (dont Toujene) Boughrara Mdhilla
Bouficha El Ghedabna El Amra El Hamma Gasr Jedid Metlaoui
Bourjine El Jem El Ataya El Madou Hasi Omor Oum Laaraiess
El Bedarna (y
compris Essaadi
Chgarnia Ghanada****** et El Agarba) El Metouia Houmt Souk Redeyef
Enfidha (dont
Takrouna 1 et 2 et Grand Mahdia
Gremit) ** El Ghraba Grand Gabès**** Medenine Sidi Aich
Essafha Hebira Ellouza Kettana Midoun Sned
Grand Sousse * Karkar Erramla Mareth Sidi Makhlouf
Hergla Kesasba Essghar Matmata Anc. Zarzis
Kneiss Ksour Essef Graiba Matmata Nouvelle
Kondar Malloulech Grand Sfax *** Menzel Habib
Ksibet Ethrayet Ouled Chamekh Hancha Ouedhref
Menzel Dar Bilwaar Salakta Hazeg Zarrat
Messadine Sidi Alaouane Jebeniana Zraoua
Moureddine Sidi Zid Mahres Zrig El Ghandri
M'Saken Souassi Mellita
Complexe
Chiba, Sidi
Bannour, El
Ouled Abdallah Hom Menzel Chaker
Ouled Amir Nakta
Sidi Bou Ali (dont
Essed Nord) Sidi Litayem
Sidi El Heni Skhira
*Grand Sousse = Sousse Medina, Sousse Jawhara, Sousse Sidi Abdelhamid, Sousse Riadh, Zaouiet Sousse, Hammam
Sousse, Mootmar, Kalaa Sghira, Kalaa Kebira, Akouda, Ententana et Chott Meriem
**Grand Mahdia = Mahdia et Réjiche
***Grand Sfax = Sfax Medina, Sfax Ouest (dont El Mayel), Sfax Sud, Sakiet Eddair, Sakiet Ezzit (y compris Al Ghraba et
Sidi Salah), Thina, Cité Khadra et la partie Sud de Gargour
La présente édition, dénommée version pré-définitive car elle précède la version finale, résulte de la
prise en compte de deux séries de remarques émises par la BEI et par l’ONAS.
2 Rappels méthodologiques
Ci-après sont exposées les diverses méthodes d’analyse et de calculs qui ont été utilisées pour les
besoins de la mission 1 ainsi que les investigations de toutes natures mises en œuvre par le Consul-
tant et qui indiquent le degré de précision qui ressort de cette première mission.
1956 à 1966 1956 à 1975 1975 à 1984 1984 à 1994 1994 à 2004
2,86 % 2,67 % 2,69 % 2,15 % 1,27 %
Sur cette base, les taux d’évolution naturelle de la population sont établis par Gouvernorat, jusqu’à
l’horizon 2036. Il en ressort, pour les Gouvernorat concernés par l’actuelle étude, les taux d’évolution
suivants :
Une différenciation a été faite entre les villes et les localités rurales. Les taux de croissance retenus
pour les calculs de population sont présentés dans le tableau ci-après :
Tableau : évolution de la population dans les gouvernorats, zones urbaines et rurales (en % par an)
Des bilans annuels et mensuels d’exploitation de l’année 2012, qui ont été demandés aux di-
recteurs d’exploitation de chaque gouvernorat. Pour la majorité des gouvernorats, les rapports
ont été fournis sous format informatique.
Des fichiers dit « Neptune » équipements et ouvrages : seuls les fichiers des gouvernorats de
Sfax et de Gabes ont été obtenus.
Des dossiers APS, APD, des différentes stations, mis à disposition dans les data-room de Sfax
et Sousse,
Des dossiers APS, APD ou de recollement, demandés au sein de chaque gouvernorat, pour
toutes les stations dont aucune information n’était disponible dans les data-room,
Des dossiers DAO, APD, des projets de réhabilitation/extension en cours.
Aucune information sur les campagnes d’analyses des rejets industriels, que ce soit par l’intermédiaire
du fichier CADRIN (voir ci-après) ou par l’intermédiaire des responsables d’exploitation et des rejets
industriels au sein de chaque gouvernorat, n’a été obtenue à ce stade des investigations. Un proto-
cole particulier a été mis au point pour récupérer ces informations durant la phase intermédiaire entre
mission 1 et mission 2.
Partie diagnostic : les sous-chapitres 13 à 15 présentent les diagnostics à partir des observa-
tions faites sur site, principalement sur l’état des ouvrages et équipements :
N.13 Diagnostic Equipements
N.14 Diagnostic Contrôle Commande
l’horizon 2036 le mode d’occupation de l’espace. En effet les nombreux documents d’urbanisme qui
ont été consultés font apparaître plusieurs catégories qu’il convenait d’homogénéiser.
On a donc opté pour la distinction en dix classes d’occupation de l’espace qui sont décrites ci-après.
Dans ces catégories, les classes d’habitat jouent un rôle décisif puisque la densité d’habitat peut va-
rier de quelques personnes par hectare jusqu’à 200 habitants et plus par hectare ; cette disparité a
une incidence très forte sur les débits d’eau usée à attendre dans ces différents territoires aux densi-
tés distinctes.
2.5.1.1 Les différentes classes d’occupation de l’espace dans les études d’urbanisme
Il existe une certaine disparité concernant les classes d’occupation de l’espace utilisées pour mener à
bien l’analyse de l’occupation de l’espace, quand on consulte les documents d’urbanisme produits
dans les villes des six gouvernorats
Finalement, pour restituer la diversité de l’occupation de l’espace sur l’ensemble de toutes les localités
étudiées on a opté pour cinq classes d’habitat et cinq autres classes complémentaires qui sont dé-
crites ci-après et qui correspondent à un paramétrage spécifique pour ce qui est des débits d’eaux
usées ou d’eaux pluviales qui y transitent.
Concernant la correspondance entre nombre de logements et densité d’habitat, il a fallu opter pour
une valeur moyenne de taille de ménage ; sur la base des résultats de l’analyse démographique on a
retenu la fourchette de valeurs de quatre à cinq habitants par ménage. Par la suite pour éviter toute
confusion on a établi tous les calculs sur une base de population et non plus de ménage (cf. 3.2 esti-
mation des débits d’eaux usées). La nomenclature sur les classes d'occupation résulte d'une compila-
tion et d'une homogénéisation des différentes nomenclatures qui ne sont pas standardisées dans les
différents documents et rapports d''urbanisme qui ont été consultés.
Habitat de forte densité, c’est-à-dire supérieur à 200 habitants à l’ha ; cela concerne aussi
Classe 1
bien certaines zones de médina ou de l’habitat en hauteur, à savoir du R + 8 et plus
Habitat dense, c’est-à-dire s’étendant de 140 à 200 habitants à l’ha et correspondant à
Classe 2
des immeubles de type R+ 5
Classe 3 Habitat semi dense c’est-à-dire s’étendant de 80 à 140 habitants à l’ha
Classe 4 Habitat dit ‘’regroupé’’ dont la densité varie entre 40 et 80 habitants par ha
Classe 5 Habitat éparpillé, de densité comprise entre 8 à 40 habitants par ha
Zones vertes et assimilées dont éventuellement habitat diffus, comprenant moins de huit
Classe 6
habitants à l’ha
Classe 7 Zones industrielles
Zones touristiques ; il s’agit là des ensembles d’hôtels ou de résidences dédiées essen-
Classe 8 tiellement à un habitat saisonnier et à un mode de consommation d’eau particulier. Une
densité de 120 lits/ha a été retenue.
Classe 9 Zone d’équipements collectifs
Voirie ; cette catégorie est en effet en termes d’occupation de l’espace un ensemble signi-
ficatif (de 10 à 20 % du total de la superficie urbaine) et un espace qui ne génère aucun
Classe 10
débit d’eau usée, mais de forts débits d’eaux pluviales étant donné son statut de zone
quasi imperméable
d’occupation de l’espace. Des coefficients de saturation ont été appliqués afin de respecter la popula-
tion définie par les prospectives démographiques pour chaque localité.
parfois à concevoir des stations de pompage, en relevage ou ne refoulement. Conscients des con-
traintes que constituent ces stations, on s’est efforcé d’en minimise le nombre et la puissance.et ce au
bénéfice de l’écoulement gravitaire dés que les conditions d’autocurage étaient satisfaites et en ac-
ceptant parfois des surprofondeurs localisées.
3.1.2 Canalisations
Le choix des collecteurs et canalisations obéit aux principes suivants :
Matériaux conduites gravitaires : PVC jusqu’ à DN 630 mm, PEHD et PRV jusqu’à DN 2000
mm, béton armé revêtu (revêtement intérieur PVC ou PEHD) à partir de DN 800 mm
Matériaux conduites de refoulement : à partir de DN 110 mm en PEHD
Diamètre minimal : 110 mm en refoulement et 250 en gravitaire
Pente minimale recommandée : 0.4 %
Couverture minimale recommandée : 80 cm au dessus de la génératrice supérieure
Conditions de vitesses recommandées pour les conduites gravitaires pour satisfaire
l’autocurage et limiter l’abrasion : 0.7 < V < 5 m/s
Conditions de vitesses recommandées pour les conduites de refoulement pour satisfaire les
vitesses minimales et limiter les pertes de charge : 1 < V < 2.5 m/s
Démarrage des pompes en mode automatique (poires de niveau) ou manuel avec al-
ternance automatique des groupes en service.
Installation d’un palan de levage adapté, pour permettre d’extraire les pompes pour la
maintenance.
Equipements additionnels : biofiltre anti odeurs, désodorisation, anti-bélier, manomètres
entrée sortie, débitmètres, etc.
Vérification du cheminement hydraulique du trop plein
3.2.1.2.1 Les dotations AEP pour l’habitat domestique, les ZI et les zones touristiques
L’estimation des débits d’eaux usées conduit tout d’abord à estimer les consommations en eau po-
table en 2013 et prévisibles à l’horizon 2036. Pour cela deux méthodes peuvent âtre appliquées :
Déduire des statistiques actuelles SONEDE et de projections dans le futur les consomma-
tions localité par localité
Etablir une règle générale utilisable pour toutes les localités
La première approche a été possible sur les Gouvernorats de Gabès, Gafsa et Medenine où des ré-
centes études globales ont été menées par la SONEDE.
Pour les Gouvernorats de Sfax, Sousse et Mahdia, cette approche détaillée se révèle difficile
d’application car les statistiques de relevés de compteurs et donc de consommation sont trop dispa-
rates d’une ville à l’autre et difficilement extrapolables. Dans ce cas de figure, on opte donc pour une
standardisation des quantités consommées par habitant en respectant le constat que les consomma-
tions moyennes ont tendance à croître légèrement en fonction de la taille de la ville.
Les tableaux qui suivent fournissent donc pour quatre catégories de tailles de ville, les dotations per
capita observées en 2013 en moyenne et les projections à 2036 établies sur la base d’une augmenta-
tion de 0,50 % par an (sauf information différente dans les études ONAS) jusqu’à 2036.
Les dotations de ZI (exprimées en m3/hectare/jour) et des zones touristiques (exprimées en
litres/jour/lit) ont également le taux de croissance annuel de 0.5 %.
Dotations AEP en litres par jour par habitant Sousse, Sfax et Mahdia
Type Taille localité Population en 2013 2013 2036
Domestique Petite Moins de 10'000 80 90
Domestique Moyenne Entre 10'000 et 50'000 90 101
Domestique Assez grande Entre 50'000 et 100'000 105 118
Domestique Très grande Supérieure à 100'000 120 135
Industrielle 25 28
Touristique 350 393
Tableau : dotations AEP en litres par jour par habitant Sousse, Sfax et Mahdia
Tableau : dotations AEP en litres par jour par habitant Médénine et Gabès
Part du collectif
Taille localité Population en 2013 2013 2036
Petite Moins de 10'000 habitants 10 % 10 %
Moyenne Entre 10'000 et 50'000 habitants 18 % 18 %
Assez grande Entre 50'000 et 100'000 habitants 27 % 27 %
Très grande Supérieure à 100'000 habitants 32 % 32 %
Malloulech 0% 90%
Ouled Chamekh 0% 90%
Sidi alouane 0% 90%
Medenine 65.0% 95%
Zarzis 17.8% 95%
Medenine Houmt Souk 60.0% 95%
Midoun 60% 95%
Ajim 40.0% 95%
Gabes 91.9% 95%
Chninni Ennahal 82.8% 95%
Ghannouch 52.3% 95%
El Hamma 98.9% 95%
Gabès
El Metouia 95.4% 95%
Ouedhref 96.8% 95%
Mareth 81.6% 95%
Zarrat 81.6% 95%
Gafsa 95.0% 95%
Ksar 84.0% 95%
Mdhilla 40.0% 95%
Gafsa Metlaoui 56.0% 95%
Oum Laaraiess 40.0% 95%
Redeyef 70.0% 95%
El Guetar 43.0% 95%
Q = S × K × Rh 3 × J 2
dans laquelle : Q Débit en [m3/s]
3.3.2 Réseaux EP
Les considérations générales sur les réseaux EP rejoignent celles qui concernent les EU, mais avec
les spécificités additionnelles suivantes :
Matériaux des canaux :
En terre pour la reprise de thalwegs ou d’oueds
Une semelle en béton et de la maçonnerie sur les parois latérales (si section trapé-
zoïdale)
Un béton armé (pour sections trapézoïdales ou rectangulaires)
Matériaux des Conduites : béton centrifugé armé, classe de résistance 90A ou 135A en
fonction des cas de charge.
Diamètre minimal : 300 mm
Pente minimale recommandée : 0.1 %
Couverture minimale recommandée : 80 cm au dessus de la génératrice supérieure
Conditions de vitesses recommandées pour limiter l’abrasion : V < 5.5 m/s
Réalisation de conditions d’accès aux engins d’entretien (les contraintes de dégagement
post épisodes pluvieux importants sont fortes en effet)
80
50
Intensité (mm/h)
40
30
20
10
0
30 60 90
Durée (min)
Figure : intensités de pluie
Ces données ont ensuite été traitées de manière à pouvoir les obtenir sous forme de loi de Montana
et les exploiter sur des durées de l’ordre de 20 à 120 minutes (c'est-à-dire l’ordre de grandeur des
temps de concentration des bassins versants étudiés).
Une loi de Montana s’écrit de la suivante :
i = a × tb
avec : i intensité de la pluie [mm/h]
t durée de précipitation [min]
a et b coefficients de Montana
Les coefficients a et b ont été déterminés par régression logarithmique et sont données dans le ta-
bleau ci-dessous :
t c = 1,446 × (n × L ) × i −0,033
0,467
La norme NT 106.002 (1989), intitulée « Rejets d’effluents dans le milieu hydrique » définit les
conditions auxquelles sont soumis les rejets d’effluents traités et non traités dans le milieu hydrique et
les références aux normes relatives aux analyses des différents paramètres concernés. Elle spécifie
pour plus de 50 paramétres les caractéristiques permises des rejets dans (i) le domaine public mari-
time, (ii) le domaine hydraulique et (iii) les canalisations publiques ONAS. L’annexe 0.3e reprend le
tableau de ces caractéristiques.
La norme NT 106.003 (1989) intitulée « Utilisation des eaux usées traitées à des fins agricoles-
Spécifications physico-chimiques et biologiques » vient compléter le décret n° 89-1047 du 28
juillet 1989 fixant les conditions d’utilisation des eaux usées traitées à des fins agricoles. L’annexe
0.3d reprend le tableau de ces caractéristiques.
Réseau public
Domaine public maritime Domaine public hydraulique d’assainissement
paramètres
(DPM) (DPH)
(RPA)
• 150 dans le cas d'une épu- • 150 dans le cas d'une épu-
Matières en ration par lagunage ; ration par lagunage ;
Suspen- • 100 si le flux journalier • 100 si le flux journalier 4
sions. maximal n'excède pas 50 maximal n'excède pas 50 0
(M.E.S) kg/j ; kg/j ; 0
(mg/l) • 30 si le flux > 50 kg/j ou • 30 si le flux > 50 kg/j ou
milieu récepteur sensible milieu récepteur sensible
• 150 dans le cas d'une épu- • 150 dans le cas d'une épu-
Demande ration par lagunage ; ration par lagunage ;
Biologique
en Oxygène • 100 si le flux journalier • 100 si le flux journalier 4
en 5 jours maximal n'excède pas 50 maximal n'excède pas 50 0
(DBO5) kg/j; kg/j; 0
• 30 si le flux > 50 kg/j ou • 30 si le flux > 50 kg/j ou
(mg O2/l) milieu récepteur sensible milieu récepteur sensible
• 200 dans le cas d'une épu- • 200 dans le cas d'une épu-
Demande ration par lagunage ; ration par lagunage ;
1
Chimique en • 300 si le flux journalier • 300 si le flux journalier
Oxygène 0
maximal autorisé n'excède maximal autorisé n'excède
(DCO) 0
pas 150 kg/j; pas 150 kg/j;
0
(mg O2/l) • 125 si le flux > 150 kg/j ou • 125 si le flux > 150 kg/j ou
milieu récepteur sensible milieu récepteur sensible
Tableau : annexe1 de la norme NT106.002 projetée : MEST, DCO et DBO5
Réseau public
Domaine public maritime Domaine public hydraulique d’assainissement
Paramètres
(DPM) (DPH)
(RPA)
Nitrates NO3- 20 11 20
N (mg N/l)
Nitrites NO2- 1,5 0,15 3
N (mg N/l)
• 10 mgN/l si le flux journalier • 10 mgN/l si le flux journalier
Azote total
maximal dépasse 30 kg/j et maximal dépasse 30 kg/j et
kjeldahl, NtK
la concentration de l’azote la concentration de l’azote
(mg N/l)
kjeldahl dans les eaux kjeldahl dans les eaux
brutes à l’entrée de la sta- brutes à l’entrée de la sta-
tion ne dépasse pas 80 tion ne dépasse pas 80
mg/l. mg/l.
• 20 % de la concentration • 20 % de la concentration
de l’azote kjeldahl dans les de l’azote kjeldahl dans les 80
eaux brutes à l’entrée de la eaux brutes à l’entrée de la
station si le flux journalier station si le flux journalier
maximal dépasse 30 kg/j et maximal dépasse 30 kg/j et
la concentration de l’azote la concentration de l’azote
kjeldahl brute dépasse 80 kjeldahl brute dépasse 80
mgN/l. mgN/l.
• 10 mgN/l pour milieu récep- • 10 mgN/l pour milieu récep-
teur sensible teur sensible
• 5 mg/l si le flux journalier • 5 mg/l si le flux journalier
Phosphore
maximal dépasse 5 kg/j et maximal dépasse 5 kg/j et
total, Pt (mg/l)
la concentration du phos- la concentration du phos-
phore dans les eaux brutes phore dans les eaux brutes
à l’entrée de la station ne à l’entrée de la station ne
dépasse pas 10 mg/l. dépasse pas 10 mg/l.
• 50 % de la concentration • 50 % de la concentration
du phosphore dans les du phosphore dans les
10
eaux brutes à l’entrée de la eaux brutes à l’entrée de la
station si le flux journalier station si le flux journalier
maximal dépasse 5 kg/j et maximal dépasse 5 kg/j et
la concentration du phos- la concentration du phos-
phore brute dépasse 10 phore brute dépasse 10
mg/l. mg/l.
• 5 mg/l pour milieu récepteur • 5 mg/l pour milieu récepteur
sensible sensible
Tableau : annexe1 de la norme NT106.002 projetée: Azote et phosphore
Les exigences de rejet ne sont exprimées qu’en termes de concentration, sans être complé-
tées par des rendements minimaux. Par voie de conséquence, elles n’interdisent pas explici-
tement la possibilité de diluer des rejets pour satisfaire aux concentrations.
La norme n’évoque pas la capacité d’adsorption et la vulnérabilité du milieu récepteur qui de-
vrait être un critère important dans la caractérisation des rejets. Elle ne prend pas en compte
le fait qu’un milieu récepteur (maritime ou continental) soit plus ou moins sensible aux rejets
bactériologiques ou à l’eutrophisation (qui conditionne les concentrations admissibles en
azote et phosphore). Quel que soit le milieu récepteur, une certaine qualité bactériologique est
exigée (excepté pour le rejet dans les canalisations ONAS).
Les anions tels que les chlorures, les sulfates, les fluorures traversent les traitements phy-
siques et biologiques sans modification. Les organochlorés et les pesticides ne peuvent être
attaqués que par des traitements thermochimiques forts tels que l'ozonation ou par des trai-
tements d'adsorption sur charbon actif. Par conséquent les concentrations de ces polluants
doivent être contrôlées en amont des raccordements, et même interdits pour certains d’entre
eux.
La station d’épuration ne permet pas de contrôler la concentration de métaux à son rejet (pas
de réel traitement), leurs concentrations doivent donc également être contrôlées en amont.
La norme ne fait mention d’aucune règle de tolérance quelque soit la taille de la station de
traitement, et par conséquent pas de concentration maximale à ne pas dépasser. Elle sup-
pose donc que ces concentrations doivent être respectées en permanence, 365 jours par an,
sans aucune tolérance de dépassement.
La norme ne mentionne pas le mode et la fréquence minimale des analyses d’auto-contrôle à
mettre en place pour un respect du rejet.
La norme NT106.003 devrait intégrer clairement dans son tableau les exigences en termes
bactériologiques.
Rejet en zone sensible Paramètre Charge brute de pollution or- Concentration maxi-
à l’eutrophisation ganique reçue en kg/j de DBO5 male à ne pas dépas-
ser
Azote NGL 600 exclu à 6 000 inclus 15 mg/l
> 6000 10 mg/l
Phosphore Pt 600 exclu à 6 000 inclus 2 mg/l
> 6000 1 mg/l
Tableau : extrait de l'arrêté du 22 juin 2007 de la législation française (en conformité avec la législation
Européenne)
tout milieu présentant une certaine fragilité vis-à-vis d’activités susceptibles de modifier ses
éléments de nature biologique, écologique, climatique et physico-chimique et /ou de le dégra-
der voire de le détruire.
tout milieu particulièrement sensible à la pollution hydrique, notamment par les substances
contribuant à l’eutrophisation en particulier les nitrates, phosphore et azote, les substances
exerçant une influence défavorable sur le bilan d'oxygène et mesurables par des paramètres,
tels que demande biologique en oxygène (DBO), demande chimique en oxygène (DCO), les
matières en suspension (MES), et les substances microbiologiques.
Les concentrations de ces substances seront fixées dans un arrêté, proposé par le ministre de
l’Environnement et du Développement Durable et après l’avis de ministre de la Santé Publique et le
ministre de l’Agriculture et les Ressources Hydrique, les milieux récepteurs sensibles
La nouvelle norme prend donc en compte des niveaux de rejet en fonction du milieu récepteur, avec
des exigences en azote kjeldahl et en phosphore (les concentrations en nitrates et en phosphore sont
encore relativement élevées dans le cas de milieux particulièrement sensibles à l’eutrophisation) en
adéquation avec les performances des techniques épuratoires.
Elle ne précise pas de tolérance de dépassement ni de fréquence d’auto-contrôle, sauf pour ce der-
nier point, pour les rejets industriels. Elle prend également en compte une exigence de performance
en fonction de la quantité de pollution rejetée et donc en fonction de la taille de la station de traite-
ment.
émissaire va donc nécessiter une étude détaillée et complexe pour simuler avec précision le
devenir des effluents en mer au moyen d’un émissaire. Ces études ne peuvent être menées
dans le cadre d’un schéma directeur d’assainissement à grande échelle. C’est pourquoi, nous
appliquerons la norme zone sensible dans le cas d’un rejet en mer avec ou sans émissaire.
En ce qui concerne la pollution bactériologique, il s’agit d’éloigner le rejet des côtes pour avoir
un éloignement suffisant des zones côtières et une dilution suffisante pour respecter un objec
tif de qualité conforme aux eaux de baignade (protection des zones de baignades du littoral).
Nous considérerons que dans le cas de construction d’un émissaire sa longueur et sa profon
deur répondront à ces impératifs.
La présence de bactéries dans l’eau est un phénomène normal et constitue un aspect primor-
dial de la décomposition de la matière organique et du recyclage des éléments nutritifs essen-
tiels au maintien des organismes aquatiques et de la chaîne trophique. Cependant, lorsque le
milieu reçoit des déjections d’origine animale ou humaine, le nombre et le type de bactéries
présentes peuvent rendre l’eau non appropriée pour certaines activités. Ces bactéries, appe-
lées coliformes fécaux, proviennent du tube digestif des mammifères et sont de bons indica-
teurs de la présence potentielle d’organismes pathogènes pouvant causer des problèmes de
santé (gastro-entérites, dermatites, etc.). Des concentrations trop élevées en coliformes fé-
caux peuvent compromettre la baignade et la pratique sécuritaire d’activités nautiques, ou la
pratique de conchyliculture. Excepté en cas de réutilisation d’eau, nous ne considérerons
l’obligation d’un traitement tertiaire par désinfection que dans les cas de rejet en zone cô-
tière/zone de baignade.
Nous proposons par conséquent, dans cadre de la mission 2, les valeurs suivantes pour les niveaux
de rejet :
Pour la réutilisation des eaux usées traitées, nous appliquerons la norme NT 106.003 actuel-
lement en vigueur, à laquelle nous ajouterons les recommandations de l’OMS pour l’irrigation
de cultures fourragères, céréalières, industrielles, pâturages et arbres :
Les techniques d’assainissement autonome sont reconnues comme une voie possible au niveau eu-
ropéen et en Tunisie, dès 1991.
Les techniques d’assainissement autonome se présentent comme une alternative pérenne à
l’installation d’un réseau collectif dans le cas où ce dernier ne présenterait pas d’intérêt pour
l’environnement ou parce que son coût serait excessif. La disponibilité et l’aptitude du terrain ainsi que
l’acceptation publique sont deux critères majeurs qui affectent le choix du processus.
Par son autonomie, l’assainissement individuel est souvent opposé à l’assainissement collectif, bien
que la limite entre les deux systèmes ne soit pas toujours bien identifiée.
On peut en effet parler de deux types d’assainissement autonome :
L’assainissement autonome individuel comme l’assainissement d’une maison individuelle qui
utilise le plus souvent le sol naturel ou reconstitué ou le sable comme élément épurateur,
L’assainissement autonome groupé (ou semi-collectif) lorsqu’il s’agit de plusieurs habitations
individuelles drainées par un mini-réseau aboutissant à un système d’épuration ou quand il
s’agit de bâtiments collectifs ou de petites collectivités. L’assainissement groupé n’utilise pas
toujours le sol comme élément épurateur. Ce type d’assinissement est adapté à l’habitat mixte
(ni diffus, ni concentré).
La présente étude est consacrée aux localités de plus de 2 000 EH : compte-tenu de la taille de ces
communes et de la pollution engendrée, il apparaît « logique » de collecter et traiter ses eaux ur-
baines résiduaires par un système d’assainissement collectif. En effet, une agglomération de plus de
2000 EH est une zone dans laquelle la population ou les activités économiques sont suffisamment
concentrées pour qu’il soit possible et cohérent de collecter les eaux usées pour les acheminer vers
un système d’épuration unique. C’est d’ailleurs ce que prévoit le droit français et européen, sauf
lorsque le réseau n’est pas encore réalisé ou lorsque l’installation d’un système de collecte ne se justi-
fie pas (pas d’intérêt pour l’environnement ou coût excessif).
C’est dans ce contexte, que l’on envisagera dans cette étude, la possibilité de mettre en œuvre des
systèmes d’assainissement autonome (assainissement de maison individuelle). L’assainissement
autonome groupé ne sera pas envisagé : seul le cas d’habitats individuels très dispersés justifiera la
possibilité d’un assainissement autonome, dans les autres cas, les habitations ou immeubles seront
raccordés au réseau d’assainissement colllectif qui doit être mis en œuvre pour des communes de
plus de 2000 EH.
Il est important de noter, que la mise en œuvre de systèmes d’assainissement non collectif, doit être
réalisée avec certaines précautions et prescriptions pour qu’il soit efficace:
Les conditions pour lesquelles ces techniques d’assainissement autonome sont proscrites
doivent être clairement siginifiées (par exemple lorsqu’il y a des usages sensibles ou des
zones de baignade à proximité du rejet),
Les techniques d’épuration admissibles doivent être définies sur la base des procédés exis-
tants et éprouvés, ayant fournis la preuve de leur efficacité d’un point de vue épuratoire. Des
règles de l’art doivent être éditées, comme par exemple les règles techniques contenues
dans les normes européennes NF 12566 - 1 à 7 établissant les prescriptions générales rela-
tives aux techniques et équipements des installations de traitement des eaux usées domes-
tiques pour une population ≤ 50 EH.
L’entretien obligatoire de ces installations ainsi que les responsables de cet entretien doivent
être clairement définis,
Un service public de contrôle, par du personnel qualifié, des installations mises en œuvre
ainsi que de leur entretien et de leur performance, est nécessaire.
Enfin, dans le cas d’installation de fosses septiques seules, sans exutoire pour les eaux
usées, un service public de collecte et de transport de ces eaux (matières de vidange) à une
unité de traitement est nécessaire.
Les filières de traitement et évacuation qui peuvent être adoptées sont de différents types, en fonction
de la configuration du terrain :
Les filières qui seront envisagées dans la mission 2, lorsque la surface de terrain disponible et la qua-
lité du terrain le permettront, seront :
Fosse toutes eaux et évacuation d’épandage par le sol.
Fosses septique avec collecte à échéance, des matières de vidange et corrélative-
ment système de collecte et apport à la step la plus proche équipée pour recevoir les matières
de vidange.
On décrit ensuite les traitements primaires, puis le traitement des boues et enfin l’éventualité du trai-
tement tertiaire.
Avantages Inconvénients
Simplicité de fonctionnement et d’exploitation Grande emprise au sol
Coût d’exploitation faible MES élevées dans l’effluent rejeté, possibilité de
rejet important d’algues avec un impact mal con-
Peu sensible aux variations hydrauliques ou pol-
nu sur un milieu récepteur sensible.
luantes (fort pouvoir tampon)
Abattements des nutriments (azote et phos-
Elimination d’une grande partie des nutriments
phore) limités de 60 à 70 % (pas de nitrate ou
surtout en été
presque en sortie)
Efficace pour l’élimination des germes en lagu-
Variations des performances, selon les saisons
nage de finition
Peu adapté aux effluents dont la concentration
Boues stabilisées
en (DBO5 > 300 mg/l)
Bonne intégration dans le paysage
Raccordement d’effluents industriels à proscrire
La septicité des effluents bruts rend l’écosystème
instable
Entretien des abords important : fauchage de la
végétation des digues et des berges, faucardage
de la ceinture végétale, lutte contre les rongeurs
Opération lourde de curage des boues
Coût d’investissement très dépendant de la na-
ture du sous-sol : dans un terrain sableux ou
instable, il est préférable de ne pas se tourner
vers ce type de lagune.
Tableau : avantages et inconvénients du lagunage naturel
Le domaine privilégié du lagunage naturel se situe dans une classe de taille de station entre 100 et
1500 EH. Il ne peut répondre aux critères de rejet sur l’azote et surtout sur le phosphore pour un rejet
en milieu sensible. Ce procédé ne sera pas retenu dans le cadre de la mission 2, pour des stations
supérieures à 2000 EH et pour des rejets en milieu sensible.
plus courts qu’en lagunage naturel). Généralement la filière comprend plusieurs lagunes en série :
lagune(s) aérobie(s), suivies de lagune(s) facultative(s) moyennement agitées puis de lagune(s) de
décantation. Ce procédé nécessite des prétraitements efficaces comprenant dégrillage, dessablage et
déshuilage.
Avantages Inconvénients
Emprise au sol réduite par rapport au lagunage Emprise au sol importante par rapport aux pro-
naturel cédés intensifs
Simplicité de fonctionnement et d’exploitation Rejet de qualité moyenne sur tous les para-
mètres
Peu sensible aux variations hydrauliques ou
polluantes (fort pouvoir tampon) Nuisances sonores
Elimination d’une grande partie des nutriments Forte consommation énergétique
Efficace pour l’élimination des germes en lagu- Par rapport au lagunage naturel, nécessité de
nage de finition personnel qualifié en électro-mécanique pour la
maintenance des équipements d’aération
Tolérant aux effluents concentrés
Entretien important des abords
Tolérant aux effluents déséquilibrés en nutri-
ments Opération lourde de curage des boues
Raccordement des effluents industriels possible
Boues stabilisées
Bonne intégration dans le paysage
Tableau : avantages et inconvénients du lagunage aéré
Compte-tenu des critères de rejet en milieu sensible, des rendements moyens obtenus, de la con-
sommation énergétique qui n’est plus un avantage, le lagunage aéré ne sera pas retenu dans les
procédés à envisager pour les nouvelles installations.
tuent entre 85 et 95 % sur la DBO5. Ce procédé ne permet pas l’abattement de l’azote par nitrifica-
tion/dénitrification. Les boues produites ne sont pas stabilisées : la filière boues doit donc inclure une
étape de stabilisation (aérobie ou anaérobie).
Avantages Inconvénients
Bonne performance sur la pollution organique Coût d’investissement important
(DBO, DCO) et sur les MES.
Consommation énergétique importante
Le traitement du phosphore peut-être assuré par
Necessité de personnel qualifié, surveillance
injection de coagulant dans la biologie.
soutenue
Les filières peuvent être conçues pour une varia-
Pas de traitement de l’azote
tion de charge saisonnière : mise en œuvre de
plusieurs files, d’un traitement primaire Traitement tertiaire nécessaire pour l’abattement
des germes pathogènes.
Production de boues élevée et boues non stabili-
sées.
Peu adapté aux fortes variations de charge hy-
draulique et polluante
Adaptation relative à une variation de charge
saisonnière, le démarrage d’une boue activée
étant relativement lent.
Le procédé est bien adapté aux collectivités de plus de 2000 EH, mais l’absence de traitement de
l’azote, la production élevée des boues (non stabilisées), et le coût d’exploitation important, limite son
intérêt, Ce procédé ne sera pas retenu dans les procédés à envisager pour les nouvelles installations.
Avantages Inconvénients
Performances élevées sur la pollution organique Coût d’investissement important
(DBO, DCO), MES, et les nutriments (azote et
Consommation énergétique importante
phosphore).
Le traitement du phosphore peut être assuré par Necessité de personnel qualifié, surveillance
injection de coagulant dans la biologie ou par soutenue
déphosphatation bilogique dans un bassin anaé-
Traitement tertiaire nécessaire pour l’abattement
robie amont.
des germes pathogènes.
Les filières peuvent être conçues pour une va-
Peu adapté aux fortes variations de charge hy-
riation de charge saisonnière : mise en œuvre
draulique et polluante
de plusieurs files, d’un traitement primaire.
Adaptation relative à une variation de charge
saisonnière, le démarrage d’une boue activée
étant relativement lent.
Tableau : avantages et inconvénients des boues activées faible charge ou aération prolongée
La boue activée aération prolongée est adaptée aux stations d’épuration de plus de 2000 EH et pour
des critères de rejet élevés sur l’azote et le phosphore. Malgré un coût d’investissement élevé et un
coût d’exploitation important, cette solution sera retenue avec la possibilité pour les stations de plus
de 150 000 EH d’une mise en œuvre d’une filière complète de traitement primaire et de digestion mé-
thanique permettant d’optimiser le coût de fonctionnement des installations.
A noter, que le poste le plus élevé en consommation énergétique, est représenté par l’aération. Au-
jourd’hui on peut diminuer cette consommation par des équipements moins énergivores: l’aération par
insufflation d’air est le système qui donne le meilleur rendement (kg d’O2/kWh) avec des configura-
tions de bassins adaptées. Les moteurs des surpresseurs sont à fort rendement énergétique de type
IE2 voire IE3. Des technologies de surpresseurs moins énergivores sont aujourd’hui dévelop-
pées comme les surpresseurs à vis. Enfin une bonne exploitation et surtout une bonne automatisation
de la station permet également de réduire sensiblement les consommations énergétiques des stations
d’épuration.
Avantages Inconvénients
Performances élevées sur tous les paramètres y Coût d’investissement élevé.
compris bactériologique.
Coût d’exploitation plus élevé qu’en convention-
Pas de traitement tertiaire nécessaire (filtration, nel (énergie et membranes), compétitif avec les
désinfection) traitements conventionnels lorsqu’un traitement
tertiaire est requis.
Compacité du procédé.
Necessité de personnel qualifié, surveillance
Particulièrement adapté lorsque les critères de
soutenue.
rejets sont très contraignants et/ou lorsque les
surfaces d’implantation sont restreintes. La surface de membrane et donc le coût
d’investissement sont proportionnels à la charge
Conception modulaire, et évolutive.
hydraulique. Pour de fortes variations hydrau-
Facilité d’intégration paysagère, adapté à une liques, un bassin tampon s’avère nécessaire.
Les biroréacteurs à membranes sont adaptés aux situations de rejet très contraignantes mais en
contre-partie l’investissement et l’exploitation sont élevés. Ce procédé requiert du personnel particuliè-
rement qualifié au suivi et à la maintenance des membranes. Le niveau de rejet requis ne justifie pas
de retenir ce type de procédé, d’autant plus que la surface de terrain disponible est rarement une con-
trainte en Tunisie.
Avantages Inconvénients
Performances élevées sur la pollution organique Coût d’investissement élevé.
(DBO, DCO), MES, et les nutriments (azote et
Coût d’exploitation élevé
phosphore).
Necessité de personnel qualifié, exploitation
Compacité du procédé.
délicate, notamment en cas de variation hydrau-
lique journalière (temps de pluie).
Traitement tertiaire nécessaire pour l’abattement
des germes pathogènes.
Peu adapté aux fortes variations de charge hy-
draulique.
Tableau : avantages et inconvénients du SBR
Ce procédé requiert du personnel particulièrement qualifié au suivi et à la régulation des bassins bio-
logiques. L’automatisation du procédé est importante. La surface de terrain disponible est rarement
une contrainte en Tunisie, et les coûts d’investissement et d’exploitation sont proches de ceux d’une
boue activée conventionnelle. Ce procédé ne sera pas retenu dans le cadre de la mission 2.
Avantages Inconvénients
Coût d’investissement assez élevé.
Simplicité d’exploitation entretien simple mais Prétraitements performants nécessaires : tami-
régulier) sage fin < 3mm) ou décantation.
Consommation énergétique réduite (de l’ordre Performances limitées (≤ 35 mg/l en DBO5) no-
de 0,6 kWh/kg de DBO5 éliminée). tamment en terme d‘azote et de phosphore :
nitrification faible et pas de dénitrification. De
Bonne adaptabilité aux variations de charges
bonnes performances peuvent être obtenues en
polluantes : le démarrage est plus rapide que
nitrification, mais avec des ouvrages de grandes
pour une boue activée.
tailles (charges appliquées par m2 de matériau
Relative insensibilité aux surcharges hydrau- très faible).
liques.
Risques d’odeurs dans certaines conditions
Peut être installé en amont d’une boue activée météorologiques, de prolifération d’insectes,
en cas de présence importante d’effluents indus- d’aérosols, impact visuel.
triels concentrés (type agro-alimentaire) ou de
Boues non stabilisées (très fermentescibles).
variations de charges saisonnières.
Traitement tertiaire nécessaire pour l’abattement
des germes pathogènes.
Peu adapté aux fortes variations de charge hy-
draulique.
Tableau : avantages et inconvénients du lit bactérien
Les lits bactériens sont très bien adaptés aux stations de petites tailles (< 10 000 EH) et ont un avan-
tage intéressant sur la consommation énergétique. Néanmoins, du fait de leurs performances limitées
notamment en azote et phosphore, ce procédé ne peut être retenu que pour un rejet en milieu non
sensible. Le lit bactérien peut être avantageusement envisagé comme une étape préalable à une
boue activée dans certains cas particuliers (prétraitements d’eaux industrielles chargées). La produc-
tion de boues non stabilisées, entraîne la nécessité d’une stabilisation complémentaire des boues sur
la filière de traitement des boues (décanteur-digesteur sur les petites installations).
Le procédé de traitement par lit bactérien ne sera pas retenu dans le cadre de la mission 2.
biomasse se trouve alternativement au contact avec l'eau à traiter et avec l’oxygène de l'air am-
biant.La qualité de l’eau épurée est directement liée à la charge polluante appliquée par une unité de
surface mouillée des disques. Dans cette technique, la nitrification s'obtient en mettant en place plu-
sieurs étages. Les disques biologiques peuvent être couverts, limitant ainsi les nuisances olfactives, et
la sensibilité au froid.
Avantages Inconvénients
Coût d’investissement assez élevé.
Simplicité d’exploitation, entretien simple mais Requiert du personnel avec des compétences
régulier en électro-mécanique.
Consommation énergétique réduite Prétraitements performants nécessaires : tami-
sage fin < 3mm) ou décantation.
Bonne adaptabilité aux variations hydrauliques
et polluantes : le démarrage est plus rapide que Performances limitées (≤ 35 mg/l en DBO5) no-
pour une boue activée. tamment en terme d‘azote et de phosphore :
nitrification faible et pas de dénitrification. De
Couverture possible, conférant une adaptation
bonnes performances peuvent être obténues en
naturelle aux climats froids.
nitrification, mais des ouvrages de grandes
tailles (charges appliquées par m2 de matéraiu
très faible).
Boues non stabilisées (très fermentescibles).
Traitement tertiaire nécessaire pour l’abattement
des germes pathogènes.
Tableau : avantages et inconvénients du disque biologique
Ce procédé de traitement comme pour les lits bactériens et pour les mêmes raisons, ne sera pas
retenu dans le cadre de la mission 2.
4.3.3.3 Biofiltres
Le traitement consiste à faire transiter les eaux usées dans un bassin contenant un matériau filtrant
immergé qui constitue le support du biofilm. Le biofilm se développant sur le support assure le traite-
ment des eaux et la filtration de la boue produite qui est en grande partie retenue. L’oxygénation est
assurée par insufflation d’air. Le support nécessite régulièrement un lavage à l’eau et à l’air, les eaux
de lavage retournant en tête de station. Les biofiltres sont généralement précédés d’un traitement
primaire associé ou non à un physico-chimique.
Avantages Inconvénients
Performances épuratoires élevées (si une déni- Coût d’investissement élevé.
trification est nécessaire, le procédé requiert
Coût énergétique élevé (aération, lavage bio-
alors plusieurs étages de traitement).
filtre, pompage) proche des boues activées.
Bonne élimination des MES par filtration de la
Peu adapté aux effluents concentrés.
boue.
Necessité de personnel qualifié.
Modulaire, adaptabilité dans le temps (exten-
sion) Sensibilité aux variations de charges brutales.
Mise en régime rapide. Prétraitements performants nécessaires, sen-
sible au colmatage.
Compacité de l’installation, nuisances limitées.
Traitement tertiaire nécessaire pour l’abattement
Bonne intégration paysagère.
des germes pathogènes.
Le traitement primaire par simple décantation est en général associé à une boue activée moyenne
charge. La décantation primaire peut être envisagée dans les cas suivants :
Station d’épuration à fortes variations de charges (charges saisonnières)
Élimination préférentielle et ciblée des MES seules
Présence importante d’effluents d’origine industrielle
Compacité des ouvrages, meilleure intégration et facilitation de la désodorisation :
Dans le cas de station de grande taille, qui permet l’investissement dans une étape de digestion mé-
thanique pour une valorisation énergétique du biogaz produit, on associe la décantation primaire à la
filière biologique, afin d’obtenir des boues organiques, ayant un bon rendement en méthanisation.
C’est pourquoi, dans le cas des stations supérieures à 150 000 EH (capacité à partir de laquelle la
valorisation énergétique devient rentable par rapport à l’investissement d’un digesteur) nous envisage-
rons une filière décantation primaire-boues activées aération prolongée avec digestion méthanique
des boues et cogénération.
Compte-tenu des exigences de la norme NT 106.002 projetée, sur la qualité des rejets industriels
dans le réseau, et des concetrations requises en phosphore (5 mg/l) au rejet des stations, ce type de
traitement ne se justifie pas.
Stabilisation chimique: Elle aura pour but de stopper (momentanément) l’activité bactérienne.
L’adjonction de chaux va entraîner une augmentation de pH (> 11) qui provoquera l’arrêt de toute
activité bactérienne.
Stabilisation par voie aérobie: les boues sont aérées pendant une période prolongée de façon à ce
que les bactéries placées en phase de respiration endogène dégradent les matières organiques exis-
tant librement ou stockées dans la masse bactérienne. Le taux de réduction varie en fonction du
temps de séjour des boues (15 à 20 jours) et de la température: de 20 à 40 % de réduction des MVS.
Ce procédé est énergivore et nécessite la construction de grands bassins biologiques.
Stabilisation par voie anaérobie ou digestion: fermentation méthanique des boues dans des diges-
teurs fermés, à l’abri de l’air. Selon le type de digesteur on maintiendra une température de 25 à 35 °C
dans les boues. La digestion va produire du méthane qui est utilisé pour alimenter la chaudière de
chauffage des boues et peut valoriser en énergie électrique gâce à un cogénérateur. Le taux de ré-
duction des MVS varie de 45 à 50 %.
Compte-tenu du fait que la principale solution de traitement envisagée est le traitement par boue acti-
vée en aération prolongée, (solution universelle pouvant répondre aux exigences de performances de
la majorité des cas) dans le cadre du schéma directeur, les boues sont donc considérées stabilisées.
Seuls les cas de station de grande capacité seront éventuellement associés à une digestion métha-
nique (avec traitement primaire) dans l’optique d’une forte économie d’énergie.
La réduction du volume des boues est obtenue par épaississement puis déshydratation, dans le but
d’obtenir des boues avec le moins d’humidité possible.
Les différentes techniques d’épaississement sont:
Epaississement gravitaire: sans conditionnement chimique, concentration de boues biolo-
giques de l’ordre de 2 à 3 % , concentration de boues physico-chimiques de l’ordre de 3 à 4 %
Epaississement par flottation: avec ou sans polymère, concentration de l’ordre de 3,5 à 5 %
Epaississement par égouttage: avec polymère, concentration de l’ordre de 5 à 8 %
Epaississement par centrifugation: avec polymère, concentration de l’ordre de 5 à 8 %
Les lits de séchage : aucun besoin d’énergie, ni de polymère, très grande siccité dans de
bonnes conditions météorologiques, mais nécessitant de l’espace, de la main d’œuvre et pou-
vant engendrer de fortes nuisances olfactives et visuelles.
Compte-tenu du fait que les deux principaux débouchés actuellement en Tunisie sont la valorisation
agricole, et la mise en décharge contrôlée, les solutions envisagées seront en fonction des contraintes
locales (environnement, terrain, …), et du devenir des boues (boues pelletables pour une mise en
décharge), les suivantes :
Epaississement gravitaire suivi d’une déshydratation par lits de séchage et/ou filtres à bandes.
La déshydratation par filtres à bandes est moins onéreuse et moins énergivore que la centri-
fugation. Elle permet d’obtenir des boues moins élastiques à siccité égale, et avec une con-
sommation moindre en polymère que la centrifugeuse. D’entretien simple, elle ne demande
pas, d’un point de vue maintenance, un niveau de technicité aussi important que pour la cen-
trifugeuse.
Le nombre et la taille des filtres à bandes seront prévus, pour les stations de moyennes et grandes
capacité, pour assurer un secours de la filière boues.
A noter que la centrifugation, bien que plus énergivore et plus côuteuse, présente certains avantages :
entièrement automatisable, moins de personnel d’exploitation, moins de surveillance, elle permet de
travailler un nombre d’heure/jour plus important. Elle apporte une plus grande modularité, et plus de
possibilité de secours (machines plus petites, possibilité d’installer deux centrifugeuses de demi-
capacité qui pourront fonctionner jusqu’à 24h/j lorsqu’une des deux machines est en panne), La filière
boues globales doit être étudiée précisément au cas par cas, dans le cadre d’études de faisabilité et
d’avant-projets en fonction du contexte local, des débouchés pour les boues et de la meilleur adapta-
tion aux différentes voies de traitement biologique envisagées. La centrifugation est plus adaptée aux
stations de grande capacité.
Dans notre cas, l’objectif du traitement tertiaire est de réduire la population bactérienne et/ou la réten-
tion des œufs de nématodes intestinaux, lorsque le rejet se fait soit en milieu sensible (par exemple
zones de baignades, activités nautiques, conchyliculture,…) soit est revalorisé en irrigation agricole.
La désinfection peut être obtenue par ozonation, chloration ou rayonnement UV. Si la chloration a
l’avantage d’un effet rémanent et particulièrement efficace contre les bactéries, il l’est moins sur les
virus.La désinfection au chlore peut avoir un effet négatif sur la vie aquatique si on ne maîtrise pas
suffisemment la concentration du chlore résiduel. D’autre part, le chlore réagit avec certaines matières
organiques contenues dans les eaux usées, et former des composés organo-chlorés dont certains
sont potentiellement cancérigènes.
La prescription pour les œufs d’helminthes implique un traitement de type filtration (filtration sur sable
ou filtration mécanique). La filtration apporte également une rétention des MES particulièrement avan-
tageuse dans le cas d’une désinfection par rayonnement UV: plus la turbidité est faible, plus la dose
d’UVc à appliquer sera faible. Elle apporte également une sécurité supplémentaire sur la constance
de la qualité bactériologique de l’eau en cas de pertes de boues momentanées.
C’est pourquoi, à des fins de standardisation, nous adopterons comme filière générale :
Filtration + désinfection UV dans tous les cas où une réduction bactériologique est néces-
saire.
Filtration + désinfection UV ou émissaire en mer, pour les stations dont le point de rejet se si-
tue en zones côtières sensibles et qu’aucune réutilisation d’eaux usées traitées n’est prévue.
Enfin, le lagunage de finition (ou maturation) permet également un excellent abttement bactériolo-
gique et donne de bons résultats sur les œufs de nématodes, sans consommation d’énergie ni de
réactifs. Cette solution est bien entendu évidente dans le cas des stations de lagunage mais égale-
ment dans les cas de réhabilitation d’une station de lagunage ou en traitement de finition d’une station
conventionnelle, lorsque le terrain disponible le permet.
Niveau de rejet : nous avons défini au chapitre Erreur ! Source du renvoi introuvable. Er-
reur ! Source du renvoi introuvable., les contraintes de rejet des stations d’épuration.
Celles-ci conduisent à la nécessité d’une filière assurant un abattement performant en DCO,
DBO5 et MES, ainsi qu’une nitrification/dénitrification poussée. Un léger abattement du phos-
phore sera également nécessaire. Enfin en cas de rejet en zone sensible ou de réutilisation
des eaux usées traitées, un traitement tertiaire est nécessaire.
Coût d’exploitation, facilité d’exploitation et d’entretien : La facilité de maintenance et
d’exploitation d’une station aboutit à une réduction des coûts et à une réduction du besoin en
main d’œuvre qualifiée. La minimisation de la consommation énergétique, poste important
dans le coût global d’exploitation, est non seulement une question d’économie mais égale-
ment une question d’environnement. Aussi, le choix des filières à mettre en œuvre doit être le
résultat d’un compromis entre l’investissement, le coût d’exploitation critères de performances/
fiabilité requises.
Capacité de traitement : pour une capacité supérieure à 150 000 EH, la filière de traitement
comprendra un traitement mécanique, une digestion méthanique, une déshydratation par cen-
trifugation. Pour les stations de 2000 à 10 000 EH, les lits de séchage seront privilégiés si au-
cune autre contrainte ne les proscrit. Enfin pour les stations de moyenne capacité, une dés-
hydratation par filtres à bandes sera privilégiée.
Variation saisonnière des charges polluantes et hydrauliques : ce critère pourra entraîner
soit la mise en place d’un traitement primaire, soit la création de plusieurs files de traitement.
Coût d’exploitation: dans l’objectif de diminuer la facture énergétique, il sera prévu, pour les
STEP > 150 000 EH env (à 40g/EH), une digestion méthanique avec cogénération. Cette di-
gestion sera prévue dès la construction de la station si les projections futures atteignent les
6000 kgDBO5/j.
Evolution démographique : cette évolution déterminera le phasage des travaux,
Disponibilité foncière : ce critère détermine la possibilité de mettre en place des lits de sé-
chage, mais influence également les extensions à envisager (nombre de files réalisables et
phasage des travaux),
Localisation, contraintes environnementales : les contraintes en termes de bruit et no-
tamment d’odeurs déterminent la possibilité de mettre en place des lits de séchage, mais éga-
lement la nécessité d’une éventuelle unité de désodorisation.
Potentialité de réutilisation de l’eau traitée : ce critère détermine la mise en œuvre d’un
traitement tertiaire et d’un éventuel stockage inter-saisonnier. Pour estimer les besoins quanti-
tatifs, une première localisation des zones susceptibles d’être éligibles à la réutilisation d’eaux
pour irrigation sera réalisée, et des investigations sur les potentialités auront lieu en liaison
avec les CRDA.
Devenir des boues : comme indiqué au chapitre Erreur ! Source du renvoi introuvable. Er-
reur ! Source du renvoi introuvable., les deux débouchés actuellement envisageables à
court et moyen terme (enfouissement ou épandage) n’ont pas beaucoup d’incidence sur la fi-
lière de traitement des boues, à partir du moment où le stockage des boues dans le cas de la
valorisation agricole, n’est pas prévu sur le site de la station. Il sera néanmoins réalisé, pour
chaque step, une première localisation des zones susceptibles d’être éligibles à l’épandage
de boues, des zones pouvant accueillir des unités de stockage de boues ou des plateformes
de compostage. Des investigations seront menées auprès des principaux utilisateurs identi-
fiés.
Cas des stations d’épuration existantes : les stations d’épuration existantes verront leur fi-
lière de traitement complétées, totalement réhabilitées, voire abandonnées au profit d’une
nouvelle station, en fonction de la qualité de rejet exigée, de l’évolution démographique, du
diagnostic réalisé lors de la mission 1, des possibilités foncières d’extension et du contexte
environnemental et social (nuisances, zone urbanisée, acceptabilité de la station par le voi-
sinnage).
Les filières envisagées en fonction des critères de conception sont présentées dans le tableau ci-
après :
procédé est aujourd’hui largement connu et maîtrisé pour améliorer l’efficacité des stations tout en
contrôlant et diminuant le coût d’exploitation (aération par insufflation d’air, équipement à rendement
énergétique élevé, automatisation de la station, mode d’asservissement des principaux équipements,
systèmes de récupération d’énergie).
C’est au niveau des APS et APD pour chaque nouveau projet que pourront être réalisées les études
comparatives avec d’autres types de traitement biologiques, des combinaisons de divers procédés et
diverses filières de traitement des boues, en fonction des contraintes locales spécifiques.
La détermination des volumes et débits horaires d’eaux usées arrivant aux stations d’épuration, aux
différents horizons, est détaillée au chapitre Erreur ! Source du renvoi introuvable.Erreur ! Source
du renvoi introuvable..
Les paramètres pris en compte pour le dimensionnement des stations d’épuration sont :
Le volume moyen journalier des eaux usées domestiques, collectives, industrielles et touris-
tiques, ainsi que les eaux parasites d’infiltration,
Le volume de pointe journalier,
Le débit de pointe horaire.
La détermination de la charge polluante future en kg DBO5/j pour la part domestique, peut être géné-
ralement réalisée de deux manières :
A partir d’une charge spécifique en g DBO5/hab./j,
A partir d’une concentration moyenne de l’effluent en mg/l de DBO5.
L’analyse statistique des bilans d’auto-contrôle des stations d’épuration existantes, permet, lorsque
les données sont suffisamment représentatives et fiables, de définir la qualité des eaux brutes et ainsi
de définir les charges futures à prendre en compte.
L’analyse des bilans d’exploitation des stations d’épuration des six gouvernorats, a fourni les résultats
suivants :
Concentration Concentration
Dotation (hors
Taille STEP STEP en DBO5 (flux en DBO5 (hors
flux industriel)
industriel inclus) flux industriel)
EH gDBO5/hab/j mg/l mg/l
Ce tableau montre, une grande disparité dans les dotations unitaires, ainsi que dans les concentra-
tions en DBO5 des effluents supposés d’origine domestique.
Il ne se dégage pas non plus de tendance en fonction de la taille des collectivités.
Sur la base des différentes études dernièrement réalisées en Tunisie (APS, APD) et l’observation faite
sur les résultats d’auto-contrôle des stations, les paramètres de dimensionnement pour les différents
horizons du projet sont les suivants :
Pollution d’origine collective : il est pris en compte une concentration de 300 mg/l de DBO5/l
Pollution d’origine touristique : il est pris en compte une concentration de 300 mg/l de DBO5/l
Pollution d’origine industrielle : application de la future norme NT 106.002, soit une concentration ad-
mise dans les réseaux publics de 400 mg/l de DBO5.
Le total equivalent-habitant de chaque station d’épuration sera la somme des charges polluantes do-
mestiques, collectives, touristiques et industrielles divisée par la charge polluante spécifique exprimée
en gDBO5/hab/j.
5.1 Récapitulatif des actions à envisager pour la collecte des effluents dans
les gouvernorats
On trouvera dans chacun des six tomes relatifs à chaque gouvernorat les tableurs explicitant pour les
eaux usées et les eaux pluviales les caractéristiques de tous les collecteurs et de toutes les stations
de pompage (et leurs conduites de refoulement correspondantes) projetés à l’horizon 2036.
Pour chacun de ces projets (éventuellement traités sous forme de plusieurs variantes possibles), le
dimensionnement est effectué sur la base des hypothèses explicitées ci-dessus. L’ensemble des li-
néaires de collecteurs ou nombre de stations de pompage à réhabiliter ou à réaliser y sont clairement
identifiés et quantifiés.
Harmoniser les filières de traitement tertiaire, et prévoir une désinfection des eaux reje-
tées en zone de baignade.
Fiabiliser les filières de traitement des boues.
Renforcer l’instrumentation des stations, et leur automatisme.
Prévoir systématiquement sur tous les équipements clés des secours installés ou des
secours en caisse.
Installer des équipements de marques fiables et réputées dont les pièces de rechange
sont aisément disponibles.
noter la forte salinité des eaux brutes arrivant à Kerkennah, dûe à des infiltrations de nappe dans le
réseau.
Nombre annuel
Nombre de Taux de REUT
Gouvernorat Nombre de stations avec REUT d’analyses sur
stations actuel
rapports ONAS
Sfax 6 (hors Mahres) 2 stations avec traitement tertiaire 8% 1à2
Sousse 6 (hors Enfidha) 3 stations sans traitement tertiaire 16,4 % 1à3
Mahdia 5 1 station sans traitement tertiaire 0,1 % 2
Gabes 4 2 stations sans traitement tertiaire 2,8 % 0
2 stations sans traitement tertiaire
Médenine 7 16,8 % 0
1 station avec traitement tertiaire
Gafsa 2 1 station avec traitement tertiaire 64,8 % 0
Dans la majorité des cas, la qualité des eaux n’est pas conforme aux exigences pour la réutilisation,
soit par absence de traitement soit par défaillance de la station d’épuration.
Pour fiabiliser la qualité des eaux traitées réutilisées, il serait préférable de :
Mettre en œuvre systématiquement une étape de désinfection (station de type intensif)
par le bénéficiare (CRDA ou autre),
Mettre en œuvre une filtration pour la rétention des MES et des œufs de parasites (sta-
tion de type intensif),
Systématiser les analyses de contrôle par l’unité bénéficiaire dès que cette dernière a
en charge le traitement tertiaire,
Renforcer le contrôle des eaux traitées,
Améliorer le système de communication entre CRDA et ONAS, en cas de mauvaise
qualité des eaux.
On notera aussi que l’absence de réservoir de régulation chez le CRDA, l’insuffisance de la capacité
des équipements de la CRDA ainsi que la salinité des eaux constituent une contrainte pour la réutili-
sation des eaux épurées à Sfax sud.
A noter que des études sont en cours pour l’amélioration de la réutilisation des eaux traitées (la Tuni-
sie est par exemple fortement impliquée dans le projet SWIM « Mécanisme de soutien à la gestion
intégrée durable de l’eau ») et qu’un programme de développement du traitement tertiaire dans 48
stations d'épuration concernées par la valorisation des eaux usées traitées est inscrit dans les projets
d’investissement de l’ONAS pour la période 2012-2016. Sur les 48 stations, 16 d’entre elles sont sur
les gouvernorats du Centre et du Sud.
De la commune de Mahdia : forte salinité due à des intrusions dans le réseau et à des
effluents industriels,
De la commune d’El Hamma : surcharge hydraulique par les bains maures.
Les visites et analyses des rapports d’exploitation ont mis en évidence quelques effluents bruts dont
les caractéristiques nécessitent des investigations complémentaires:
Chebba : forte dilution due aux eaux parasites ou rejets industriels
les eaux traitées de la station d’El Jem présentent des teneurs en plomb, mercure et
nickel supérieures aux valeurs autorisées
Marreth-Zarrat et Metouia : effluents noirs pour cause de septicité, hydrocarbures,
autres effluents industriels,...
Zarzis Ville : la concentration en DBO5 des effluents bruts est particulièrement basse,
rapport DCO/DBO5 de 4,4, qui ne correspond pas à un effluent d’origine domestique.
les eaux traitées de Metlaoui et de Gafsa, font apparaître des teneurs en cadmium su-
périeures aux valeurs autorisées
Afin de protéger le fonctionnement des stations d’épuration, et ne pas grever les potentialités de valo-
risation des eaux usées traitées et des boues, les exigences de qualité de rejets des effluents indus-
triels doivent être consolidées par des normes spécifiques ou des conventions, et les contrôles et
moyens d’actions en cas de non-respect doivent être renforcés.
Infrastructures EU
Réseaux 1’364 km 260'248’359 TND
Stations de pompage 313 unités 82'506’824 TND
Infrastructures EP
Collecteurs et dalots 350 km 747'698’729TND
Total des investissements de réseaux primaires EU et EP 1'090'453’912 TND
Divers et imprévus (10%) 109'045'391 TND
Total des investissements de réseaux primaires EU et EP 1'199'499’303 TND
Réseau EU SP Réseau EP
Gouvernorat
(km) (nb) (km)
Sfax 172 52 83
Sousse 131 77 62
Mahdia 146 34 62
Médénine 570 70 56
Gabès 161 52 20
Gafsa 185 28 66
Il convient de garder en mémoire que ces montants ne concernent que les réseaux primaires d’une
part et que d’autre part, le volet épuration ne figure pas non plus dans ce bilan puisqu’il fera l’objet de
l’étude de mission 2
Par ailleurs les coûts de fonctionnement ne figurent pas non plus dans ce récapitulatif ; ils seront es-
timés, avec les autres coûts, au cours de la mission 2.
__________________
ANNEXES
ANNEXE 0-1
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
Gouvernorat de Mahdia
Communes
Mahdia 51'652 54'792 58'772 62'772 67'044 71'606
Réjiche 10'027 10'636 11'409 12'185 13'014 13'900
Boumerdès 4'521 4'796 5'144 5'494 5'868 6'267
Aouled Chamekh 5'722 6'069 6'510 6'953 7'427 7'932
Chorbane 6'571 6'970 7'477 7'986 8'529 9'109
Hbira 3'571 3'788 4'064 4'340 4'636 4'951
Souassi 5'205 5'521 5'922 6'325 6'756 7'216
El Jem 20'561 21'811 23'395 24'987 26'688 28'504
Karkar 6'901 7'0321 7'853 8'387 8'958 9'567
Echabba 22'337 23'695 25'416 27'146 28'993 30'967
Mellouche 7'202 7'640 8'195 8'753 9'349 9'985
Sidi Alouane 7'472 7'926 8'502 9'081 9'699 10'359
Ksour Essef 24'490 25'977 27'462 29'337 31'340 33'480
Bradâa 7'208 7'646 8'202 8'760 9'356 9'993
Localités rurales
Délégation Ksour Essef
Diar El Haj Hassan (Ghdhabna) 4'487 4'699 4'960 5'213 5'478 5'758
Salakta 4'965 5'199 5'425 5'701 5'992 6'298
Délégation Souassi
Sidi Zid 6'348 6'648 7'017 7'374 7'750 8'145
El Kesasba 5'670 5'937 6'266 6'586 6'922 7'275
Gouvernorat de Monastir
Ghenada 5'221 5'467 5'704 5'995 6'301 6'622
Gouvernorat de Sfax
Communes
Sfax 297'248 314'022 334'550 354'274 375'160 397'278
Sakiet Ezzit 50'323 53'163 56'639 59'978 63'514 67'258
Chihia 26'487 27'981 29'811 31'568 33'429 35'400
Sakiet Eddayer 45'649 48'225 51'378 54'407 57'615 61'011
Gremda 40'815 43'118 45'937 48'645 51'513 54'550
El Ain 42'883 45'303 48'265 51'111 54'124 57'315
Tina 29'861 31'547 33'609 35'590 37'689 39'910
Agareb 10'774 11'382 12'126 12'841 13'598 14'400
Jebeniana 7'373 7'789 8'298 8'787 9'305 9'854
El Hencha 7'037 7'434 7'921 8'387 8'882 9'406
Menzel Chaker 2'480 2'620 2'791 2'956 3'130 3'315
Graiba 2'881 3'044 3'243 3'434 3'637 3'851
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
Bir Ali Ben Khlifa 5'000 5'282 5'628 5'960 6'311 6'683
ESkhira 9'672 10'218 10'886 11'528 12'207 12'927
El Mahress 16'255 17'173 18'295 19'374 20'516 21'726
Kerkenah 16'144 17'055 18'170 19'242 20'376 21'577
Localités rurales
Délégation Jebeniana
Hazeg 8'442 8'654 8'872 9'063 9'257 9'456
Ellouza 4'031 4'133 4'237 4'328 4'421 4'516
Délégation El Hancha
El Ghraba 4'627 4'743 4'863 4'967 5'074 5'183
Délégation El Amra
El Amra 5'379 5'515 5'654 5'775 5'899 6'026
Bouderbala 4'367 4'477 4'590 4'688 4'789 4'892
Délégation Menzel Chaker
Sidi Litayem 3'292 3'375 3'460 3'535 3'611 3'688
Délégation Agareb
Essghar 2'718 2'786 2'857 2'918 2'981 3'045
Gargour 2’157 2’205 2’248 2’297 2’347 2’398
El Mahrouga 739 755 770 787 804 821
Délégation Thina
Cité Khadra 12'222 12'529 12'845 13'121 13'403 13'691
Délégation Sakiet Eddayer
El Bedarna 4'324 4'432 4'544 4'642 4'742 4'843
Délégation El Marhress
Chaffar et Nakta 7'109 7'288 7'472 7'632 7'797 7'964
Gouvernorat de Gabes
Communes
Gabes 131’459 140’487 152’309 164’513 177’694 191’943
Chenenni nahal 15’994 17’092 18’530 20’014 21’619 23’352
Ghannouche 25’632 27’393 29’698 32’077 34’648 37’426
Matouia 11’241 12’012 13’023 14’066 15’193 16’412
Ouedhref 10’236 10’940 11’860 12’810 13’837 14’947
El Hamma 39’368 42’072 45’612 49’266 53’213 57’481
Matmata 2’391 2’556 2’771 2’993 3’232 3’492
Nouvelle Matmata 7’507 8’022 8’696 9’394 10’146 10’960
Mareth 12’344 13’192 14’302 15’448 16’685 18’024
Zarat 5’882 6’286 6’815 7’361 7’951 8’589
Localités rurales
Délégation Menzel Habib
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
ANNEXE 0-2
Annexe 0-2 : Données pluviométriques INM et calcul des coefficients de Montana
Durée (min) 30 90 50 a b
Intensité (mm/h)
5 ans 59,8 27,4 5 ans 670 -0,71
10 ans 71,3 34 10 ans 706 -0,67
40
Durée (min) 30 90 a b
5 ans 43,4 16,7 5 ans 835 -0,87
20
10 ans 52,8 20,6 10 ans 973 -0,86
10
Intensités à Gafsa (mm/h) Coefficients de Montana à Gafsa (i = a tb)
Durée (min) 30 90 0 a b
5 ans 30,1 13 30 60 90 5 ans 405 -0,76
10 ans 37,2 16,7 Durée (min) 10 ans 444 -0,73
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
ANNEXE 0-3
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
ANNEXE 0-3A
Décret n° 79-768 du 8 septembre 1979,
réglementant les conditions de branchement
et de déversement des effluents dans le
réseau public d'assainissement
Vu la loi n° 75-33 du 14 mai 1975 portant promulgation de la loi organique des Communes;
Décrétons :
Titre I : Généralités
Article 1er
Application
Les dispositions du présent décret sont applicables dans les périmètres communaux ou autres
zones pourvus d'un service public d'assainissement.
Article 2
Définition
Obligation de branchement
Obligation est faite de raccorder aux égouts publics existants pour l'évacuation des eaux usées
et le cas échéant pluviales, tout immeuble à usage d'habitation, ou à usage industriel,
commercial, ou professionnel situé dans une voie pourvue d'égouts publics ou dans une voie
privée débouchant sur une autre voie.
Article 4
Demande de branchement
1) Tout propriétaire d'un immeuble visé à l'article 3 et qui n'est pas branché aux égouts est
tenu d'adresser au Service Public d'Assainissement une demande établie sur des imprimés
fournis gratuitement par cet organisme pour demander le branchement aux égouts.
3) Dans le cas d'un immeuble dont la construction n'a pas commencé à la date d'entrée en
vigueur du présent décret, la demande doit être faite au plus tard à la même date que la
demande d'autorisation de construire.
4) Dans le cas du premier établissement d'égouts la demande doit être faite dans les trois mois
après la notification par le service public d'assainissement aux propriétaires des immeubles
riverains.
Article 5
Impossibilité de branchement
Quand il est jugé que le raccordement n'est pas techniquement réalisable, le propriétaire
intéressé en est informé par lettre recommandée ; il lui sera alors indiqué la méthode
d'assainissement individuelle prescrite par la réglementation en vigueur.
Article 6
Travaux de branchement
Les travaux de branchement sont effectués par le service d'assainissement, aux frais de
l'usager. Pour chaque demande de branchement, un devis estimatif des travaux à réaliser est
dressé par ce service.
Les travaux ne seront exécutés que lorsque l'usager aura réglé le montant indiqué dans le
devis précité et après obtention par le service public d'assainissement de l'autorisation des
services de voiries pour la traversée de la chaussée.
L'usager dispose d'un délai de trois mois pour effectuer le règlement du devis.
Article 7
Les frais de premier établissement des branchements sont réglés par les usagers dans les
conditions suivantes :
Le devis comprend :
- Les frais de branchement calculés d'après les dépenses réelles majorées de 10% pour frais
généraux.
- Les trais de réfection de la chaussée établis sur la base des prix pratiqués par le service
affectataire.
Dans le cas où les travaux sont exécutés par l'ONAS, les frais seront calculés selon les
dépenses réelles majorées de 10% pour frais généraux.
Une contribution de l'usager aux trais de construction des égouts calculées selon la
réglementation en vigueur.
Article 8
Paiement
1) Dans les zones d'intervention de l'ONAS tel que déterminées conformément à la loi n° 74-
73 portant création de l'ONAS ... paiements sont effectués dans les conditions indiquées ci-
après :
Les frais de premier établissement des branchements particuliers sont pavés soit au comptant
soit avec facilités de 20 versements trimestriels égaux.
Le paiement au comptant, ou le cas échéant le premier versement doit être effectué avant le
commencement des travaux. Le paiement du solde se tait par trimestre et à terme échu.
Dans le cas où le paiement serait assorti de facilités, les frais seront majorés d'un taux d'intérêt
conformément aux pratiques bancaires à la date du contrat de raccordement au réseau
d'égouts.
Le paiement à tempérament n'est admis qu'aux usagers dont l'immeuble est destiné
strictement à leur habitation personnelle ou à celle de leur famille et qui donnent leur accord
pour l'application des mesures correctives prévues ci-dessous.
Au cas où l'immeuble est utilisé autrement que prévu dans l'alinéa 5 ci-dessous, les sommes
restantes à sa charge sont exigibles immédiatement et intégralement.
L'ONAS est autorisé à faire facturer let percevoir les montants mentionnés ci-dessus par la
SONEDE.
2) Dans les autres zones, les paiements seront effectués auprès de la Commune conformément
à la réglementation en vigueur.
Article 9
Les travaux d'entretien et de réparation courants et normaux sont effectués par l'ONAS et à
ses frais sans préjudices des redevances qu'il est autorisé à percevoir.
Article 10
Toutes contributions prises en charge par l'usager ne lui confèrent aucun droit de propriété ou
de remboursement afférent au réseau d'égouts.
Article 11
Installations intérieures
Il n'est effectué de branchement à l'égout que si les installations intérieures ont été agréées par
le S.P.A.
Les installations intérieures doivent être construites et entretenues par les usagers et à leurs
frais, conformément à la réglementation en vigueur.
Usage du branchement
Dans le cas où il existe un réseau spécial destiné à l'évacuation des eaux pluviales, celles-ci
doivent être séparées des eaux usées et le déversement doit être effectué de façon à assurer
que les eaux usées et les eaux pluviales n'empruntent que le réseau qui leur est destiné.
En aucun cas les eaux pluviales ne peuvent être déversées dans un réseau destiné
exclusivement à l'évacuation des eaux usées.
Article 13
Autorisation de déversement
1) Tout déversement dans le réseau dégoûts publics, d'eaux résiduaires, autres que
domestiques doit être préalablement autorisé par le Ministre de l'Equipement. L'autorisation
est accordée par arrêté du Ministre de l'Equipement après avis du S.P.A.
Dans le cas où le S.P.A. propose de ne pas autoriser un industriel à déverser ses effluents dans
le réseau public d'égout le Ministre de l'Equipement doit avant de prendre l'arrêté, demander
l'avis du Ministre de l'Industrie des Mines et de l'Energie.
2) Le Ministre de l'Equipement, par arrêté pris après l'avis du S.P.A. peut définir des
prescriptions générales applicables aux déversements provenant des industries, commerces ou
professions précisées dans ces prescriptions. Ces prescriptions peuvent prévoir que pour les
déversements provenant des industries, commerces ou professions précisées par l'arrêté,
l'autorisation est accordée par le S.P.A. conformément aux dispositions du présent décret.
Article 14
Demande d'autorisation
La demande d'autorisation de déversement doit satisfaire aux conditions qui seront fixées par
arrêté du Ministre de l'Equipement.
Article 15
Octroi de l'autorisation
Il peut par arrêté, reporter une fois sa décision à deux mois au maximum.
Article 16
- le respect par le S.P.A. des prescriptions auxquelles le rejet des eaux usées dans un milieu
naturel, ou le cas échéant l'utilisation de ces eaux aux fins d'irrigation, sont subordonnées.
Article 17
Autorisation temporaire
b) dans le cas où sur la base des données disponibles, le Ministre de l'Equipement ne peut
avoir la certitude que le déversement produise ou non des effets nocifs pour les ouvrages
d'assainissement.
Article 18
Effet de l'autorisation
1) L'autorisation n'est valable que pour les eaux ou matières et pour les quantités par unité de
temps précisées par l'arrêté portant autorisation.
2) L'autorisation est valable pour son titulaire ainsi que pour ses ayants-droit. Sur demande du
titulaire ou des ayants-droit, ces derniers ou l'un d'eux peuvent être inscrits par le Ministre de
l'Equipement comme nouveaux titulaires.
Article 19
a) S'il s'avère que l'autorisation a été fondée sur des données fausses ou incomplètes.
b) Quand l'activité industrielle, commerciale ou professionnelle n'a pas démarré dans le délai
d'un an après la date d'autorisation.
e) Quand les prescriptions auxquelles l'autorisation a été subordonnée ne sont pas observées.
Article 20
Pénalités
Les infractions aux dispositions du présent décret ou des textes pris pour son exécution sont
punies conformément aux dispositions des articles 158, 159 et 160 du code des eaux.
Article 21
Sanctions administratives
La mise en demeure peut être effectuée par le service public d'assainissement simultanément
avec la demande de l'application de la sanction.
Surveillance
1) Les infractions aux dispositions du présent décret sont constatées par les agents de police et
de la garde nationale ayant qualifié d'officiers ou d'agents de police judiciaire ainsi que les
agents assermentés habilités à cet effet par le Ministre de l'Equipement.
3) Chacun est tenu de procurer aux dits agents tous les renseignements et la coopération
nécessaires pour effectuer leur tâche de surveillance conformément aux dispositions du
présent article.
Article 23
Le Premier Ministre
Hédi NOUIRA
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
ANNEXE 0-3B
Décret n° 85-56 du 2 janvier 1985 relatif à la
réglementation des rejets dans le milieu
récepteur
(JORT n° 6 du 22 janvier 1985)
Vu la loi n° 75-33 du 14 mai 1975, portant promulgation de la loi Organique des Communes;
Vu le décret n° 83-724 du 4 août 1983, fixant les catégories de normes et les modalités de leur
élaboration et de leur diffusion;
Décrétons :
Objet
Le présent décret a pour objet de fixer les conditions dans lesquelles sont réglementés ou
interdits les rejets dans le milieu récepteur.
Article 2
Terminologie
On entend par:
1. "Eaux usées": au sens large du terme, les eaux à évacuer des zones bâties. Elles proviennent
des ménages, des différentes installations communales ou publiques, de l'artisanat et de
l'industrie y compris les eaux de refroidissement ainsi que les eaux de drainage et de
ruissellement urbain.
2. "Milieu récepteur": le milieu naturel dans lequel sont déversés les effluents de toute origine
: il s'agit de la mer, des lacs, des lagunes, des sebkhas, des cours d'eau, des canaux d'irrigation
et d'assainissement agricole, des zones d'épandage, des nappes souterraines de toutes sortes et
des retenues établies sur les cours d'eau,
5. "Rejet": tout déversement, écoulement, jet, dépôt direct ou indirect d'eau ou de matière, et
plus généralement tout fait susceptible d'altérer la qualité de l'eau superficielle ou souterraine.
Les rejets, quelle que soit leur provenance, ne doivent en aucun cas altérer la qualité du milieu
récepteur telle que fixée par les normes y afférents.
Article 4
Les eaux usées déversées dans le milieu récepteur doivent être conformes aux normes de rejet
fixées selon les modalités prévues par la loi susvisée n° 82-66 du 6 août 1982.
Article 5
Effets interdits
Le déversement des eaux usées dans le milieu récepteur ne doit pas, notamment, provoquer
de:
a - formation de boue,
Article 6
Traitement obligatoire
Toutes les eaux usées qui ne répondent pas aux normes de rejet dans le milieu récepteur,
doivent être déversées dans les canalisations publiques conformément à la réglementation
relative aux conditions de branchement et de déversement des effluents dans le réseau public
d'assainissement.
Les conditions d'élimination et de traitement des eaux usées, autres qu'industrielles, qui ne se
prêtent pas à l'épuration dans une station centrale du réseau public d'assainissement, sont
fixées par arrêté conjoint des Ministres de l'intérieur, de l'Agriculture et de la Santé Publique.
Les eaux usées provenant des canalisations urbaines, d'habitation, de chantiers, d'entreprises
industrielles, artisanales et commerciales, d'exploitations agricoles et de navires, ainsi que tout
autre rejet, ne peuvent être déversées dans le milieu récepteur qu'après avoir subi un
traitement conforme aux normes régissant la matière.
Article 7
Article 8
Composés dangereux
f - Tous autres métaux lourds ou leurs composés dont il est prouvé qu'ils possèdent un effet
toxique.
j- Déchets radioactifs et autres matières radioactives tels qu'ils seront définis par arrêté
conjoint des Ministres de l'Economie Nationale et de la Santé Publique.
Sont toutefois exclus des composés et substances énumérés aux points a, b et c ci-dessus ceux
qui sont biologiquement inoffensifs ou qui se transforment rapidement en substances
biologiquement inoffensives.
Les normes et les calendriers d'application pour la mise en œuvre des programmes et mesures
visant à éliminer ladite pollution sont fixés conformément à la législation relative a la
normalisation et à la qualité.
Article 9
Sont interdits les rejets contenant en des quantités supérieures aux limites fixées par les
normes de rejet, les substances visées à l'article précédent.
Article 10
Il est interdit de procéder dans les oueds, lacs, retenues de barrages, zones d'aquaculture ou de
baignade et sur leurs rives, au déversement d'hydrocarbures, de graisses et d'huiles végétales
ou animales.
A ce titre, il est interdit d'y procéder:
c - au rinçage et à la vidange des citernes et des appareils ou engins ayant contenu des
produits polluants ou toxiques.
Article 11
Utilisation des eaux traitées doit répondre aux normes de qualité en vigueur. Les eaux usées,
destinées à l'irrigation, telles que définies par les Articles 105 et 106 du code des eaux,
doivent répondre aux normes de qualité selon les cultures envisagées, la nature du sol et
l'usage des produits cultivés.
Dans tous les cas, la réutilisation des eaux usées même traitées pour l'irrigation ou l'arrosage
de crudités est interdite.
Les rejets dans le milieu récepteur tels que définis dans l'article 2 du présent décret, sont
soumis à autorisation dans les conditions ci-après.
Article 13
Les rejets de toute exploitation requérant une autorisation de rejet qui ne sont pas conformes
aux normes prescrites, doivent subir un prétraitement ou si nécessaire un traitement
permettant de satisfaire aux dites normes.
Article 14
Contrôles périodiques
Toute exploitation soumise à autorisation doit effectuer des contrôles périodiques de ses rejets
et tenir à cet effet un registre où sont consignés la date et les résultats des analyses effectuées.
Article 15
Autorité délivrant l'autorisation de rejet
Le Ministre habilité à accorder l'autorisation de rejet est celui qui est habilité normalement à
agréer le projet ou à autoriser l'ouverture ou l'exploitation de l'établissement. L'octroi de
l'autorisation dépend de la conformité du dit projet aux normes en vigueur.
Toutefois, il doit, au préalable, tenir compte de l'avis motivé des Ministres de l'Agriculture et
de la Santé Publique et, le cas échéant, des autres ministres concernés.
Article 16
Le Ministre saisi de la demande d'autorisation de rejet est tenu de répondre dans un délai ne
dépassant pas 60 jours.
Article 17
L'autorisation est valable pour une durée de trois ans renouvelable dans les mêmes formes ci-
dessus.
Le renouvellement est subordonné, toutefois, à un contrôle du rejet effectué sur les lieux
même de l'établissement.
Article 18
Toute demande d'autorisation de rejet ou de dépôt de déchets dans le milieu récepteur doit
comporter les renseignements suivants :
Article 19
Paramètres réglementés
Les éléments à prendre en considération pour fixer les critères présidant à la délivrance d'une
autorisation pour les rejets concernant notamment:
2. Nature du rejet,
3. Forme du déchet,
4. Quantité totale,
5. Mode de rejet,
Article 20
a - Les limites à l'intérieur desquelles le dépôt est autorisé, compte tenu de la nature du sol et
de son relief, de la vulnérabilité des eaux souterraines et de la proximité éventuelle des eaux
superficielles ou du rivage de la mer.
Article 21
Contrôles de l'Administration
Le Ministre ayant délivré I'autorisation est habilité à effectuer à tout moment des visites de
recollement et de contrôle pour vérifier l'application de ses prescriptions.
Les analyses sont effectuées par l'Administration, le cas échéant par des laboratoires dûment
habilités.
Les frais afférents aux analyses ci-dessus mentionnées sont à la charge des établissements
bénéficiaires de l'autorisation.
Article 22
Les installations relatives aux rejets avec ou sans traitement doivent être équipées d'un
dispositif permettant l'échantillonnage et la mesure en contenu du débit.
En l'absence d'un tel dispositif, l'Administration peut utiliser tout moyen d'évaluation qu'elle
estime approprié.
Article 23
Les rejets effectués par les installations nouvelles sont soumis aux dispositions du présent
décret à partir de sa publication.
On entend par "installation nouvelle" tout établissement quel qu'en soit l'usage, qui n'est pas
entré en production à la date d'entrée en vigueur du présent décret, ou tout établissement
existant qui a fait l'objet d'un agrandissement ou transformation ayant pour effet d'accroître de
plus de 25% la qualité des rejets ou d'en modifier la nature.
Article 24
Les établissements qui sont en cours d'exploitation à la date d'entrée en vigueur du présent,
doivent se conformer à ses dispositions et sont tenus de déposer à cet effet, leur dossier auprès
des services compétents.
Les demandes doivent parvenir aux Ministres concernés au plus tard un an à partir de la date
d'entrée en vigueur du présent décret.
Article 25
Article 26
Sanctions
Les infractions aux prescriptions du présent décret sont réprimées conformément aux
sanctions et pénalités prévues par le code du travail promulgué par la loi n° 66-27 du 30 avril
1966 et le code des eaux promulgué par la loi n° 75-16 du 31 mars 1975.
Article 27
Application et publication
Les Ministres concernés sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent
décret qui sera publié au Journal Officiel de la République Tunisienne.
et par délégation
Le Premier Ministre
Ministre de l'Intérieur
Mohamed MZALI
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
ANNEXE 0-3C
Décret n° 89-1047 du 28 juillet 1989, fixant
les conditions d'utilisation des eaux usées
traitées à des fins agricoles
(JORT n° 55 du 11-15 août 1989)
Vu le code des eaux promulgué par la loi n° 75-16 du 31 mars 1975 et notamment ses articles
105 et 106 ensemble les textes qui l’ont modifié ou complété ;
Vu le décret n° 85-56 du 2 janvier 1985, relatif à la réglementation des rejets dans le milieu
récepteur ;
Décrète :
Article 1er
L'utilisation des eaux usées traitées à des fins agricoles doit faire l'objet d'une autorisation du
ministre de l'agriculture, délivrée après accord du ministre de la santé publique et avis de
l'agence nationale de protection de l'environnement.
Article 2
L'utilisation des eaux usées traitées à des fins agricoles ne peut être autorisée qu'après
traitement approprié en station d'épuration. Les eaux usées traitées doivent répondre aux
normes d'utilisation qui seront fixées selon les modalités prévues par la loi sus-visée n° 82-66
du 6 août 1982.
Article 3
a) Une fois par mois au minimum des échantillons moyens composés de prélèvements
effectués sur 24 heures en vue des analyses physico-chimiques suivantes : PH. DB0 5. DCO,
MES, chlorures, sodium, azote ammoniacal et conductivité électrique.
b) Une fois par semestre au minimum des échantillons moyens composés de prélèvement
effectués sur 24 heures en vue des analyses chimiques suivantes :
Arsenic, bore, cadium, chorme, cobalt, cuivre, fer, fluorures, manganèse mercure, nikel,
organochlores. sélénium, plomb, zinc.
c) Une fois tous les 15 jours des échantillons moyens composés de prélèvement effectués sur
24 heures en vue de la recherche des œufs de parasites.
Article 4
Les analyses citées à l'article 3 du présent décret sont à la charge des organismes distributeurs
et seront effectuées sous le contrôle du ministère de la santé publique et l'agence nationale de
protection de l'environnement.
Article 5
L'utilisation des eaux usées traitées est interdite pour l'irrigation ou l'arrosage des cultures
maraîchères et des crudités.
Article 6
Le pâturage direct est prohibé dans les parcelles irriguées par les eaux usées traitées.
Article 7
Les eaux usées traitées ne peuvent être utilisées que pour des cultures, dont les produits ne
sont pas directement consommables par l'homme et dont la liste est fixée par arrêté du
ministre de l'agriculture après avis du ministre de la santé publique. Toutefois cette utilisation
n'est possible qu'à condition que dans le périmètre cultivé, aucune autre culture ne sera
contaminée.
Article 8
Les cultures irriguées par les eaux usées traitées feront l'objet d'un contrôle biologique et
physico-chimique par le ministre de la santé publique qui doit ordonner toute mesure utile en
vue de sauvegarder la santé du personnel affecté à l'irrigation ainsi que la santé des
consommateurs.
Article 9
Sur tous les robinets d'irrigation du réseau d'eaux usées traitées, l'installation d'une plaque
devant signifier eau impropre à la consommation est obligatoire.
Article 10
Les périmètres irrigués par aspersion doivent être suffisamment éloignés des routes,
agglomérations et puis de surface destinés à l'alimentation en eau potable.
Article 11
L'irrigation avec les eaux usées traitées ne doit en aucun cas occasionner des stagnations
d'eau, des mauvaises odeurs, des gîtes larvaires et la contamination de la nappe souterraine.
Article 12
Un cahier des charges approuvé par arrêté du ministre de l'agriculture après avis du ministre
de la santé publique fixera les modalités et les conditions particulières applicables à chaque
utilisation.
Article 13
Article 14
ANNEXE 0-3D
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
ANNEXE 0-3E
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
ANNEXE 0-3F
République Tunisienne
Industrie
Durable
1
Edition : Juin 2007
2
Avant Propos
3
SOMMAIRE
4
2.3. Impacts sociaux .....................................� 46
2.3.1. L’emploi ................................................................................� 46
2.3.2. Les conditions de travail .............................� 48
2.3.3. La sécurité et la prévention des risques industriels ................................................................................ 49
2.3.4. La formation professionnelle ...............� 49
2.3.5. Le développement régional et l’aménagement des zones industrielles........................ 51
5
4.3.4. Politique de prévention des risques industriels ............................................................................................ 73
4.3.5. Soutien à l’emploi ...................................................� 74
4.3.6. Elimination de la discrimination entre les sexes ....................................................................................... 75
4.3.7. Assurer un développement régional intégré et cohérent, respectant les schémas
d’aménagement du territoire .................� 75
5. Annexes ......................................................................� 82
6
Préambule : Le concept de développement
durable
La notion de développement durable est apparue pour corriger la vision du
développement basée principalement sur la croissance économique.
En effet, chacun sait à présent que la croissance économique engendre des
effets négatifs sur le bien être, comme par exemple la dégradation de la qua-
lité de l’air, l’appauvrissement de la couche d’ozone, la pollution de l’eau, la ra-
réfaction de certaines ressources,…
Ainsi, il est désormais admis que le Produit Intérieur Brut (PIB) n’est qu’un
indicateur limité du bien-être des populations, dans la mesure où certaines
activités qui contribuent au PIB diminuent le bien-être (par exemple, la pol-
lution) tandis que d’autres peuvent réduire le niveau des ressources en-deçà
de leur seuil de régénération (si elles ne sont pas gérées de façon durable).
C’est pourquoi, ces approches, fondées sur la croissance du revenu, utilisées
couramment pour mesurer le bien être de la population, ont été remises en
question, pour introduire la notion de développement durable.
Diverses approches ont alors été utilisées pour définir ce concept de déve-
loppement durable.
En général, celui-ci est défini comme étant un développement « qui ré-
pond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs ». Le développement dura-
ble est donc une évolution au cours de laquelle la maximisation du bien-
être des générations actuelles ne réduit pas le bien-être futur.
Ce bien-être des populations englobe non seulement la satisfaction des be-
soins économiques, mais aussi les aspirations à un environnement propre et
sain et les préférences en termes de développement social.
Une approche utilisant la notion de capital a également été développée. Elle
consiste à affirmer que les formes de capital sur lesquelles s’appuie le bien-
être, du fait de leurs volumes et de leur répartition, sont notamment le ca-
pital produit par l’homme, le capital naturel, le capital humain et le capital
social.
7
Un problème clé du développement durable est de savoir dans
quelle mesure les différentes formes de capital sont substitua-
bles entre elles. Si une substitution est possible, l’épuisement d’une forme
de capital ne remet pas en cause la durabilité, s’il peut être compensé par
une augmentation d’autres formes de capital. Toutefois, la substitution
entre différentes formes de capital n’est pas toujours possible.
Ainsi, lorsqu’il existe des seuils critiques pour certaines ressources, une nou-
velle dégradation peut rapidement devenir de plus en plus coûteuse et né-
cessiter des politiques qui préservent la qualité et la résilience des ressour-
ces en cause.
L’objet du présent rapport est d’introduire la problématique du développe-
ment industriel durable en Tunisie.
Pour ce faire, le rapport est structuré autour des chapitres suivants :
1. Nous commencerons par présenter la situation de l’industrie tunisien-
ne et sa place dans l’économie du pays.
2. Par la suite, nous tenterons d’identifier l’impact que peut avoir le dé-
veloppement industriel sur les 3 volets du développement durable, qui
sont le volet économique, environnemental et social.
3. Le troisième chapitre est consacré à la proposition des objectifs de
développement du secteur industriel, vu également sous les 3 volets
précédents.
4. Ceci nous permettra finalement de suggérer un ensemble de pistes
pour les actions qu’il convient de mener afin de concilier les exigences
industrielles avec celles d’un développement durable.
8
1. Présentation de l’industrie tunisienne et
sa place dans l’économie du pays
1.1. Généralités sur l’économie tunisienne
L’économie tunisienne a réalisé des performances remarquables en matière de
croissance économique. Evoluant à un rythme annuel de 1.8% entre 1986
et 1989, la croissance du PIB affiche un taux moyen de 5% à partir de 1990. Le
tourisme (8.4% du PIB) et l’industrie du textile et de la chaussure à l’exportation
(6.5% du PIB), sont les secteurs qui ont le plus contribué à la croissance du PIB.
L’objectif du Xème Plan de développement est de réaliser un taux de crois-
sance annuel moyen de 5.5% pour la période 2002-2006 contre 5.3% enregis-
tré durant la période du IXème plan. Cette croissance devrait permettre une
augmentation du revenu moyen par tête d’habitant de 4.5% par an sur la
période du Xème Plan contre seulement 3.9% pour le IXème plan.
L’évolution du PIB en Tunisie a été marquée par la régression de la part de l’agri-
culture et la progression de la contribution du secteur tertiaire dans la créa-
tion des richesses.
La contribution des industries manufacturières au PIB progresse continuellement : de
7% en 1962, elle passe à 14.3% en 1980, atteint 18.1% en 1991 et s’élève à plus de 20% en 2004.
Ce secteur industriel a connu un développement considérable à partir des an-
nées 70. Il a enregistré une progression soutenue de 6.2 %, 5.8% et de 6.1% au cours
des VIIème (87-91), VIIIème (92-96) et IVème (97-01) plans de développement économi-
que. Il est appelé à progresser à raison de 4.9% par an durant le Xème plan (02-06).
La balance commerciale de la Tunisie est en amélioration : le taux de
couverture des importations par les exportations passe de 60% en 1986 à en-
viron 76% actuellement. Cette amélioration s’explique par une accélération
des exportations, qui ont progressé plus rapidement que les importations.
De plus, les exportations tunisiennes sont constituées de deux fois plus de
produits finis que de matières premières et demi-produits, ce qui reflète un
niveau certain de développement qui confirme le niveau du PIB atteint.
Par ailleurs, l’exportation de l’industrie manufacturière est devenue la source
dominante des exportations de biens, dont la part dans les exportations de
biens est passée de 41% en 1981 à 91% en 2004. Ainsi, la Tunisie n’est plus un pays
9
qui exporte sa matière première, mais plutôt des produits finis manufacturés.
Les principaux produits exportés sont les vêtements et autres articles de texti-
les, articles de cuir, produits chimiques, poissons, certains produits électriques
et quelques produits alimentaires (huile d’olive, fruits et produits de la mer).
Le marché du travail, représente environ 70 0001 demandeurs d’emplois
nouveaux par an, pour une population active de 3.3 millions de personnes.
Le nombre de création d’emplois durant le IXème plan a atteint près de 322 000
postes couvrant ainsi plus de 92% de la demande additionnelle. L’industrie
manufacturière a contribué à hauteur de 30% dans la création des emplois
(près de 95 000 postes durant le IXème plan).
1
D’après les premiers résultats du recensement de la population de 2004, le nombre de demandeurs d’em-
plois s’est situé à une moyenne de 67 200 par an sur la période 1994-2004 et ce, pour les personnes âgées
entre 18 et 59 ans.
10
Partenariat
Le nombre d’e ntreprises à participation étrangère est de 1 744 dont
plus de la moitié sont à capitaux 100 % étrangers. 1 433 entreprises, soit
82% des entreprises en partenariat, sont totalement exportatrices.
Production–Valeur ajoutée
La valeur de la production a atteint 24.8 milliards de dinars en 2004, contre 9.3
milliards de dinars en 1992 ; soit un taux de croissance annuel moyen de 8.5%. En
2001, La valeur ajoutée a représenté 31% de la valeur de la production.
Le taux de croissance annuel moyen de la valeur ajoutée a été de 11% sur la
période 1992-2001.
Investissements
Les Investissements ont évolué de 515 millions de dinars en 1992 à 1008 mil-
lions de dinars en 2004. Le taux de croissance annuel moyen a été de 6%. No-
tons que les quatre dernières années ont enregistré une quasi-stagnation
des investissements dans le secteur industriel.
Ces investissements sont réalisés principalement par le secteur privé. En ef-
fet, la structure des investissements est passée de 75% publics et 25% privés
entre 1962 et 1971 à 55% publics et 45% privés entre 1982 et 1986 et à 12% publics
et 88% privés entre 1997 et 2001.
Emplois
Les entreprises dont l’effectif est supérieur ou égal à 10 occupent 446 000
personnes. Les entreprises totalement exportatrices en occupent 268 000
personnes, soit 60% de ces emplois.
Le secteur manufacturier est demeuré longtemps le premier secteur pour-
voyeur d’emplois et a ainsi contribué à créer plus de 30% des emplois des 3
derniers plans de développement. Ce n’est qu’à partir de 1989 que le secteur
des services s’attribue la première place.
Exportations
La valeur des exportations des industries manufacturières est passée de 6.8
milliards de dinars en 2000 à 10.6 milliards de dinars en 2004 enregistrant
ainsi, un taux de croissance annuel moyen de 12%.
Ainsi, la part des industries manufacturières dans les exportations totales
des biens est passée de 41% en 1981 à 91% en 2004.
11
Les exportations sont fortement concentrées sur l’Europe qui absorbe plus de
83% des exportations tunisiennes en 2004, suivie par la zone «Afrique et mon-
de arabe», qui absorbe 7,7% des exportations. Les autres zones géographiques
(Amérique du Nord, PECO, Asie et divers) représentent ensemble environ 9%.
La répartition des exportations des industries manufacturières en 2004 par
secteur est présentée par le graphique suivant 2:
Les secteurs phare au niveau des exportations sont le Textile et Habillement (41%)
et les Industries Electriques et Electroniques (18%). On note que ces secteurs sont
également ceux qui comportent le plus grand nombre d’entreprises «offshore».
Il convient de signaler que les exportations du textile commencent à con-
naître une stagnation à partir de l’année 2003, en raison, notamment de la
concurrence des pays asiatiques, qui s’est encore renforcée en 2005 avec le
démantèlement des accords multifibres3.
2
Source : site de l’API – juillet 2005
3
Les résultats des 4 premiers mois de l’année 2005, montrent une stagnation en valeur des exportations
tunisiennes du textile (exprimés en dinars), accompagnée d’une baisse de l’ordre de 25% au niveau des
quantités.
12
1.3. Les programmes de développement industriel
en cours
Un vaste programme de modernisation et de restructuration de l’indus-
trie a été mis en place, financé par le budget tunisien ainsi que par l’Union
Européenne, l’ONUDI, et d’autres institutions internationales.
Nous présentons ci-dessous les principaux volets de ce programme.
1.3.1. Le programme de mise à niveau (PMN)
Le principal objectif du programme de mise à niveau (PMN) a été de ren-
forcer la compétitivité des entreprises tunisiennes, pour leur permettre de
mieux affronter la concurrence internationale tant :
• sur le marché intérieur, suite à l’adhésion de la Tunisie à la zone de libre
échange avec l’Union Européenne, qui se traduira par une présence
accrue de produits européens sur le marché tunisien.
• que sur les marchés extérieurs, compte tenu de la mondialisation de
l’économie en général et du démantèlement des accords préférentiels
conclu par la Tunisie avec l’Europe (accords multi-fibres,…).
De ce fait, les pouvoirs publics tunisiens ont mis en place un mécanisme de
soutien à l’entreprise, qui comporte plusieurs volets :
• Un diagnostic préalable dont la finalité est de positionner l’entreprise
dans son environnement interne et externe, d’identifier ses forces et
faiblesses et de dégager les actions à mener pour renforcer sa compéti-
tivité dans les secteurs cibles.
• Une subvention à l’investissement pour inciter les entreprises à mo-
derniser leur technologie d’une part et à faire appel, d’autre part, à l’ex-
pertise et au conseil pour les aider à mettre en application les actions
requises.
• Une incitation au renforcement des fonds propres de l’entreprise.
• Une subvention, mise en place, pour le recrutement de cadres expéri-
mentés dans des fonctions spécifiques.
Signalons que, depuis 2004, le diagnostic du volet environnement est
devenu une obligation, et doit faire partie de l’évaluation de l’entreprise.
13
Par contre, la sensibilisation des industriels sur l’environnement n’a pas été
réellement prévue lors des campagnes de lancement du programme de
mise à niveau.
Depuis le début de ce programme (1995), à ce jour (Mi- 2005), environ 2000 en-
treprises ont vu leur dossier approuvé par le COPIL, avec un investissement
de 3.000 MD, dont 16% représente un investissement immatériel. Les primes
accordées s’élèvent à 500 MD.
1.3.2. Le programme de modernisation industrielle (PMI)
Ce programme est financé par l’Union Européenne pour un budget de 50
millions d’Euros. Il vise à soutenir l’action tunisienne de mise à niveau de
son tissu industriel en vue de préparer les entreprises à l’instauration de
la zone de libre-échange avec l’UE à l’horizon 2008. Il comporte cinq com-
posantes :
14
• Normalisation et propriété industrielle; qui englobe des pres-
tations d’assistance aux entreprises et aux institutions pour renforcer
les droits de propriété industrielle, pour introduire et développer des
nouvelles normes,…
Même si le PMI ne comporte pas de composante spécifique à l’environne-
ment, cette préoccupation se retrouvera particulièrement sur le second axe,
traitant de la qualité, où des actions d’assistance à la mise en place de mana-
gement environnemental sont prévues
15
développement des compétences visant le renforcement des capa-
cités nationales en matière de maîtrise de l’énergie, la sensibilisation
des intervenants, la création d’un cadre réglementaire incitant à la
maîtrise de l’énergie,…
Le projet s’étale sur cinq ans à partir de janvier 2005. Parmi les actions et les
objectifs ciblés, citons :
• La réalisation de plus de 125 projets d’efficacité énergétique pour des
grandes et moyennes entreprises industrielles;
• La création d’au moins trois ESE;
• La réalisation de 30 projets par des ESE;
• L’économie d’au moins 10 Ktep par an.
Le coût global du projet est évalué à 31.8 M$ répartis comme suit :
• 25 M$ sous forme de participation dans le financement de projets
d’efficacité énergétique dans l’industrie;
• 4 M$ sous forme de participation dans la création du fonds de garantie;
• 2.8 M$ sous forme d’assistance technique.
Outre ce programme, un ensemble de mesures réglementaires a été
instauré en vue d’inciter les entreprises notamment industrielles à
s’engager dans des démarches de réduction de leur consommation
énergétique.
Parmi les mesures récentes, citons :
La loi n°2004-72 du 02 août 2004 relative à la maîtrise de l’énergie
Il s’agit d’une loi cadre qui a permis de définir et de préciser le contexte de
la maîtrise de l’énergie en Tunisie. Ainsi, elle a traité de plusieurs aspects
dont:
• L’obligation de réalisation d’audit énergétique périodique pour les éta-
blissements dont la consommation énergétique dépasse un certain
seuil;
• L’obligation de consultation préalable pour les nouveaux projets con-
sommateurs d’énergie;
16
• L’autorisation d’établir des contrats entre les ESE et les entreprises dans
le but de réaliser des économies d’énergie;
• La structuration et les attributions de l’ANME;
• Les avantages accordés en matière de maîtrise de l’énergie.
17
Parmi les prestations de ce programme figurent :
• Méthodes, gestion industrielle et suivi d’atelier;
• Maîtrise des coûts;
• Amélioration des procédés et contrôle de la qualité des produits;
• Amélioration des rendements de production et de la sûreté alimentaire;
• Efficacité énergétique.
Ce programme bénéficie de l’appui financier de l’Etat à travers le fonds de
la compétitivité industrielle (FODEC) et de l’Union Européenne à travers le
programme de modernisation industrielle (PMI).
La contribution de l’entreprise bénéficiaire se limite à 2 100 DT du coût du
Programme.
1.3.7. Le Fonds de Dépollution (FODEP)
Le Fonds de Dépollution est un fonds mis en place par la loi n° 122/92 du 29 dé-
cembre 1992 (article 35) et porte sur «l’incitation des entreprises à l’utilisation
de la technologie propre». Ce Fonds a permis, depuis sa création en 1993, la réa-
lisation de la majeure partie des investissements de dépollution en Tunisie
pour le compte des entreprises industrielles créées avant le 13 mars 1991.
A la date6 du 30 avril 2005, le FODEP a traité 367 projets pour un coût global
d’environ 103 MD et un montant de subventions de l’ordre de 20 MD.
Un autre programme important qui n’est pas spécifique à l’industrie mais qui
mérite d’être présenté à ce sujet, concerne l’appui aux exportations. Il s’agit de :
1.3.8. Le Fonds d’Accès aux Marchés d’Exportation (FAMEX 1 & 2)
Le FAMEX a démarré effectivement ses activités en Avril 2000. Son but est de
permettre à la Tunisie d’accroître ses exportations en diversifiant les marchés
et les produits, et en augmentant le nombre d’exportateurs.
A son démarrage, le programme avait pour cible d’accompagner 350 entre-
prises sur une période de 3 ans, auxquelles il propose les aides suivantes :
• Assistance technique et financière pour la préparation de leur plan
marketing à l’exportation. Ce plan marketing devant être réalisé soit
6
Source : site web de l’ANPE, juillet 2005.
18
par l’entreprise elle même lorsqu’elle en a la capacité, soit par des con-
sultants privés. 70% du coût d’élaboration de ce plan est prise en char-
ge par le FAMEX, avec un plafond de 10 000 DT.
• Subvention de 50% du coût des actions proposées dans ces plans mar-
keting, avec un plafond de la prime de 100 000 DT.
• Assistance technique et conseil aux entreprises pendant la réalisation
des actions pour l’organisation de leur fonction export, pour la con-
naissance des marchés, l’adaptation de leurs produits,…
Le FAMEX est arrivé à son terme en 2004. Il a été reconduit en un second pro-
gramme (FAMEX 2) qui a démarré ses activités en Mars 2005. Les objectifs
assignés au FAMEX 2 sont :
• Assurer la continuité des résultats à l’exportation enregistrés par les
entreprises bénéficiaires du premier programme FAMEX;
• Renforcer le développement des exportations à partir de la diversifi-
cation des produits et des marchés;
• Accroître le nombre d’exportateurs en y intégrant notamment les
PME ayant un potentiel non encore exploité sur les marchés exté-
rieurs;
• Renforcer les capacités des associations professionnelles intervenant
dans le domaine de l’exportation;
• Encadrer 500 entreprises et 40 associations bénéficiaires du nouveau
programme FAMEX.
19
• Le programme national en faveur du secteur textile, pour encourager
le passage de la sous-traitance au produit fini, et pour aider les entre-
prises à améliorer leur compétitivité (2005 – 2008). A cet effet, il a été
prévu que le FODEC puisse participer dans le capital des entreprises qui
désirent passer au stade de la co-traitance et/ou du produit fini, afin
de les aider à faire face au besoin croissant de fonds de roulement. De
plus, un volume important d’assistance technique est prévu avec des
experts internationaux et nationaux.
• L’assistance du Cettex à une cinquantaine d’entreprises du textile
pour l’obtention du label environnemental Oëko-Tex. Cette action
a été lancée avant l’introduction de la notion d’écolabel, par l’étude
du CITET, et vient donc conforter cette vision de label environne-
mental.
7
• L’aménagement de 18 zones industrielles couvrant une superficie de
642 ha avec un coût prévisionnel de 152 MD répartis comme suit :
- Continuation de l’aménagement de 7 zones reliquat du IXème plan
couvrant une superficie de 257 ha avec un coût de 51.7 MD;
- Aménagement de deux nouvelles zones industrielles couvrant une
superficie de 385 ha;
- Etude d’aménagement d’autres zones;
- Construction de 27 bâtiments industriels couvrant une superficie de
51 100 m2.
20
type d’activité, qui a fait la force de l’industrie tunisienne depuis 1972,
devient fortement concurrencé, et son avenir demeure problémati-
que, s’il ne conduit pas une mutation structurelle, par l’intégration
en amont (c’est notamment l’objectif du programme cité précédem-
ment, qui traite du passage de la sous-traitance au produit fini pour
les entreprises du textile).
• La structure financière des entreprises est largement sous-ca-
pitalisée, particulièrement pour les petites et moyennes entreprises.
Ceci engendre des difficultés de trésorerie et des charges financières
importantes, ainsi qu’un frein à l’investissement.
• L’organisation des entreprises est souvent informelle, et plusieurs
fonctions de base ne sont pas développées. (Ex : la fonction marketing;
méthodes; calcul des coûts de revient; R&D; management; stratégie;
qualité; environnement; système d’information;…). Malgré cela, le re-
cours aux investissements immatériels, qui pourrait aider les entre-
prises à remédier aux faiblesses précédentes, demeure très en deçà
des besoins des entreprises. Ceci est d’autant plus inquiétant que ces
investissements bénéficient d’une subvention de 70% accordée par le
programme de mise à niveau.
• Le recours à la formation est assez timide et peu d’entreprises
possèdent des plans de formation annuels
• Les échanges inter-industries et inter-entreprises d’une
même industrie sont faibles. Les problèmes d’intégration verticale et
horizontale handicapent les entreprises tunisiennes produisant pour
le marché local ou l’export .
• La capacité d’innovation de produits et de procédés est encore
faible.
• Les taux d’utilisation des capacités de production sont, en
général, assez moyens, ce qui se traduit par un surcoût qui réduit la
compétitivité .
• Le taux d’encadrement est faible, et les entreprises souffrent
d’une insuffisance de personnel de maîtrise, permettant de jouer un
rôle moteur dans la gestion de la production..
21
• La qualité des produits a été longtemps négligée par les chefs
d’entreprises en raison, notamment, de la protection du marché local.
Ainsi, le nombre d’entreprises certifiées ISO 9000 s’élève8 à environ 350,
soit prés de 3.5% du nombre total d’entreprises industrielles. Rapporté
au nombre d’entreprises dont l’effectif dépasse les 10 employés, ce
taux9 serait de 6.5%.
• La conformité des produits fabriqués à la norme tuni-
sienne et/ou internationale : Cet aspect sera de plus en plus
important du fait que les industriels sont à présent confrontés à la
concurrence internationale sur le marché local. De plus, lorsqu’ils
désirent exporter, les industriels sont en face de réglementations
de plus en plus sévères sur le plan de la conformité des normes
produits, du marquage, des normes environnementales,... Il con-
vient toutefois de signaler que la situation actuelle de l’industrie
est aggravée d’un côté par l’absence de normes tunisiennes homo-
loguées dans certains domaines, et de l’autre côté par l’irrégularité
du contrôle effectué par les autorités compétentes pour s’assurer
du respect des normes existantes. Le manque de laboratoires ac-
crédités pour assurer ces contrôles contribue encore plus à cette
situation.
• Le recours très limité des entreprises aux techniques de l’infor-
mation et de la communication, qui sont devenues dans le nouveau
contexte international, un des facteurs déterminants de la compéti-
tivité.
D’une manière générale, il ne faut pas perdre de vue qu’environ 90% des
entreprises tunisiennes sont de petite taille (moins de 100 emplois), et
que, de ce fait, elles trouvent plus de difficultés à mettre en œuvre les
outils de gestion performants, dont ceux relatifs à la gestion environne-
mentale.
8
Source : site web de l’API-2005
9
Si l’on désire que ce taux reflète une situation réelle sur le potentiel d’entreprises pouvant accéder à la cer-
tification, il convient de ne pas tenir compte de la totalité des entreprises sous-traitantes dans le secteur de
la confection. En effet, celles-ci sont davantage sensibles à la productivité de la main d’œuvre qu’à la mise en
place d’une démarche ISO. Si nous adoptons cette approche, le taux d’entreprises certifiées par rapport au
potentiel s’élèverait à environ 9%.
22
1.5. Les défis et opportunités qui se présentent pour
l’industrie tunisienne
La nouvelle période que vît actuellement la Tunisie est celle de l’o uver-
ture totale de l’é conomie sur son environnement international et à
son intégration dans un vaste ensemble économique constitué de
l’Union Européenne et de tous les pays méditerranéens. La Tunisie
s’e ngage maintenant dans une nouvelle voie, et devra relever les défis
suivants :
• La concurrence de plus en plus forte des pays à bas coût de main d’œu-
vre, et en particulier de la Chine, qui, avec la suppression des quotas
avec l’Europe, constitue une menace de taille pour les exportations
tunisiennes.
• L’accroissement de la concurrence engendrée par la libéralisation du
commerce extérieur d’une manière générale, et avec l’ensemble des
pays.
• L’intensification des échanges induits par l’établissement de Zones de
Libre échange avec l’UE, le Maroc, l’Egypte, la Jordanie et dans le cadre
de la Ligue arabe.
• Le concept de l’eco-label est également à signaler, sur le même su-
jet. Ainsi plusieurs multinationales ont adopté cette politique, et exi-
gent de leurs sous-traitants une analyse du cycle de vie du produit.
L’exemple de Levis Straus peut être cité, puisqu’il s’intéresse au cycle
du produit, en partant dès l’origine, c’est-à-dire les plantations de co-
ton d’où l’on extrait la matière première pour la production du tissu.
Pour demeurer parmi les fournisseurs de cette multinationale, la so-
ciété tunisienne Sogitex a été amenée à introduire elle-même cette
approche, et a pu ainsi relever le défi en améliorant ses performances
environnementales.
• Une prise en compte plus marquée des aspects environnemen-
taux, et les mesures de protection que certains pays développés ont
mis en place pour se prémunir vis-à-vis de la concurrence de pays qui
ne respecteraient pas ces exigences. A titre illustratif, nous présentons
ci-dessous deux directives européennes sur ce sujet.
23
Directive 94/62/CE du parlement Européen et du Conseil du
20 décembre 1994 relative aux emballages et aux déchets
d’emballages.
Cette Directive concerne la gestion des emballages et des déchets d’embal-
lages afin :
- De réduire leur incidence sur l’environnement et d’assurer un niveau
élevé de protection de l’environnement.
- De garantir le fonctionnement du marché intérieur et de prévenir l’ap-
parition d’entraves aux échanges et de distorsions et restrictions de
concurrence dans la communauté.
Elle prévoit des mesures visant, comme première priorité, la préven-
tion de déchets d’emballages et, comme autres principes fondamen-
taux, la réutilisation d’emballages, le recyclage et les autres formes de
valorisation des déchets d’emballage et, partant, la réduction de l’éli-
mination finale de ces déchets.
Au plus tard, le 31 décembre 2008, cette directive prévoit qu’entre 55 et
80% des déchets d’emballage seront recyclés.
La directive 2004/12/CE (qui modifie la directive 94/62/CE établit
des critères pour clarifier cette définition du terme «emballages
». Cette nouvelle directive vient donner des exemples clairs dans
ce sens : les sachets de thé ne constituent pas un emballage, les
films recouvrant les boîtiers de disques compacts constituent
un emballage, tout comme les étiquettes accrochées directe-
ment ou fixées à un produit).
24
- De présenter un danger pour la santé humaine
Ces défis ne doivent cependant pas faire oublier les opportunités que
cette mondialisation peut offrir à la Tunisie, du fait, notamment de la
proximité avec l’Europe, de l’ouverture du pays sur son environnement
extérieur, et de la capacité à intégrer les préoccupations environnemen-
tales.
Sur ce dernier point par exemple, les industriels tunisiens qui adopteront le
principe de l’eco-label, auront un avantage certain par rapport à de nom-
breux concurrents d’autres pays en développement, et pourront de ce fait,
renforcer leur position sur les marchés européens.
25
2. L’impact de l’industrie tunisienne sur les
trois composantes du développement
durable
2.1. Impacts économiques
Nous avons évoqué les défis et opportunités qui se présentent à l’industrie
tunisienne au cours des prochaines années, ainsi que les faiblesses qui carac-
térisent cette industrie.
Ceci nous a permis d’identifier l’incidence économique du développement
industriel futur, dans une perspective d’une politique de développement
durable.
Rappelons qu’il s’agit principalement des volets suivants :
• Incidence de l’ouverture économique de la Tunisie sur la pérennité de
certaines entreprises et la préservation de l’emploi;
• Impact de la suppression des quotas (accords AMF) sur le secteur tex-
tile tunisien, ainsi que sur les secteurs à haute intensité de main d’œu-
vre (chaussure par exemple);
• Incidence des normes et exigences environnementales et sociales
fixées par les pays partenaires de la Tunisie, sur la poursuite des ex-
portations tunisiennes;
• Capacité des entreprises tunisiennes à offrir des produits répondant
aux normes techniques nationales et internationales;
• Capacité des entreprises tunisiennes à intégrer les nouvelles technologies
assurant une production plus propre et une économie de ressources;
• Potentialités existantes en matière d’innovation, qui permettraient
de faire évoluer les produits et les procédés de fabrication.
Pour permettre à l’industrie tunisienne de remédier aux faiblesses constatées
et profiter de la perspective d’un développement durable, diverses pistes d’ac-
tions seront proposées au § 4.1.
2.2. Impacts environnementaux
Dans certains cas, la croissance industrielle s’avère incompatible avec les
26
exigences d’un développement durable dans sa composante environne-
mentale.
En effet, cette dernière a été, en général, peu intégrée dans l’approche des
industriels tunisiens.
Néanmoins, les recommandations de ces études d’impact demeurent par-
fois sans suite et ne sont pas appliquées, faute de moyens suffisants au ni-
veau du contrôle institutionnel ainsi que faute de ressources humaines et
financières à l’échelle des industries concernées.
C’est pourquoi, à ce jour, des impacts négatifs de certaines branches de l’in-
dustrie tunisienne sur l’environnement demeurent, et se sont parfois ag-
gravés faute d’avoir pris, à temps, les mesures nécessaires. Même si le tissu
industriel tunisien, composé en grande partie d’activité de sous-traitance,
n’a pas un caractère très polluant, il n’empêche que certaines activités ont
un impact négatif sur l’environnement.
A titre d’exemple, une évaluation sommaire des investissements à entrepren-
dre par les grands projets industriels pour se mettre en conformité avec les
exigences environnementales, aboutit à un montant proche de 1000 MD10.
Ce montant aurait pu être fortement réduit si des mesures avaient été pri-
ses, à temps, pour faire face aux nuisances environnementales.
Nous essayerons, dans ce qui suit, d’identifier ces impacts, et ce, à partir des
différentes études qui ont été menées dans ce sens, tant au sein du Ministère
chargé de l’industrie que du Ministère chargé de l’environnement, et des orga-
nismes de soutien.
2.2.1. Les déchets industriels
Parmi près de 9 500 sociétés industrielles répertoriées en Tunisie, (dont 5
468 de plus de 10 emplois) le nombre de celles qui sont considérées comme
polluantes n’est pas connu avec précision.
Ainsi, nous avons essayé d’identifier diverses sources qui traitent de cet as-
pect, et les chiffres annoncés sont assez variables.
10
Sous réserve de la fiabilité d’une telle estimation, ce montant comporte notamment les investissements
principaux suivants, par pôle industriel: Gabes : 200 MD; Bassin minier de Gafsa : 150 MD; Sfax (dont Tapa-
rura et Sfax sud) : 150 MD; Bizerte (El Fouledh, Stir, Lac de Bizerte, Cimenterie) : 100 MD, Kasserine : 100 MD
27
Un chiffre de 1200 entreprises fortement polluantes est souvent cité dans
les documents du Ministère chargé de l’Environnement (Agenda 21 de la Tu-
nisie : chapitre 11 page 119).
L’ONAS de son côté a dressé un cadastre des entreprises tunisiennes, mais
qui englobe divers secteurs comme l’industrie, les blanchisseries, les stations
de services (essence) …
Par rapport à ce cadastre qui comporte 6000 entreprises, 1090 ont été iden-
tifiées par l’ONAS comme polluantes (au niveau hydrique).
En collaboration avec les services de l’ONAS, nous avons tenté de caractériser
de manière plus fine le degré de pollution hydrique de ces entreprises, en
fixant 3 paliers correspondant au degré de pollution de leurs rejets11, et en
identifiant le nombre d’entreprises dans chacun de ces paliers, comme suit :
28
sans parler, bien entendu, d’autres sources polluantes telles que les automo-
biles, que nous ne traiterons pas ici.
Parmi les agents polluants industriels, nous citons :
• Le monoxyde de carbone : Aciérie El Fouledh à Menzel Bourguiba;
• L’ammoniac et le SO2 : Les usines de transformation du phosphate à
Sfax, Gabès, Mdhilla et Skhira;
• Les poussières : Les cimenteries, les carrières et d’autres unités de pro-
cess (ex : bois aggloméré);
• Les oxydes d’azote (NOx) : ils sont produis lors des combustions à tem-
pérature élevée, tel que c’est le cas pour les centrales thermiques et les
chaudières industrielles.
Dans l’ensemble, les experts s’accordent à dire que la qualité de l’air en
Tunisie reste assez bonne.
Toutefois, des cas critiques commencent à apparaître et sont, parfois,
aggravés par les conditions climatiques défavorables. Ces situations se pro-
duisent essentiellement au niveau des grandes agglomérations, en raison
du trafic routier et/ou près des sites industriels très polluants (Tunis, Sfax,
Gabès et Bizerte).
Parmi les actions engagées pour lutter contre cette forme de pollution, ci-
tons celle entreprise, récemment, par l’ANPE pour contrôler la qualité de l’air
au niveau des cimenteries (émissions de SO2, NOx et des poussières). Cette
action se situe dans le cadre de l’entrée en vigueur de la norme13 NT 106 05
qui fixe les valeurs limites d’émission des polluants des cimenteries. L’action
consiste à suivre en temps réel et à partir du siège de l’ANPE (via une liaison
réseau14) les valeurs correspondantes à ces paramètres. Ces valeurs étant
mesurées par des analyseurs mis en place dans les cimenteries.
Rappelons également qu’un inventaire des gaz à effet de serre a été réa-
lisé et a constaté que la Tunisie contribue d’une manière relativement
limitée à l’amplification de l’effet de serre, en comparaison à d’autres
pays, même si le ratio émissions par unité de PIB est sensiblement plus
13
relative à la protection de l’environnement et fixant les valeurs limites d’émission des polluants des ci-
menteries
14
dont la fin de mise en place est prévue pour le mois de juillet 2005.
29
élevé que celui des nations plus développées. Un second inventaire des
gaz à effet de serre est programmé par l’ANPE afin de mieux caractériser
la situation actuelle en matière de pollution de l’air.
2.2.1.2. Pollution hydrique
Les eaux utilisées dans les procédés industriels sont, dans de nombreux cas,
rejetées dans la nature avec une charge plus au moins importante d’agents
nocifs. Ces rejets polluent de vastes zones et leur effet atteint dans certains
cas les nappes phréatiques.
Les problèmes liés aux rejets hydriques les plus couramment rencontrés
sont ceux liés au dysfonctionnement des unités de traitement (lorsqu’elles
existent) et au dimensionnement des ouvrages de traitement. Ainsi, lorsque
de telles stations de traitement existent, elles sont conçues pour traiter soit
une charge moins polluante, soit un débit moins important. C’est ce qui con-
duit à la non-conformité des rejets à la norme NT106 002.
Par ailleurs, il faut signaler que cette norme, qui spécifie les limites de con-
centration des rejets, (dans les domaines public maritime, hydraulique et
les canalisations publiques), n’évoque pas la capacité d’absorption et la vul-
nérabilité du milieu récepteur, qui devrait être un critère important dans la
caractérisation des rejets15.
Les exemples suivants16 sont parmi les plus connus en Tunisie et demeurent
encore dans l’attente d’une solution définitive :
3
• Les tanneries qui rejettent près de 2500 m /jour d’eaux chargées de
chrome, sulfure et matières en suspension
• Le traitement de l’alfa par la SNCPA qui engendre des quantités impor-
tantes d’eau chargée en organochlorés et ce, malgré le nouveau dispositif
d’épuration mis en place17. Les conserveries sont responsables de l’évacua-
tion dans la nature18 de 55 000 m3/jour d’eau chargée en matière organique
• Les déchets liquides du secteur du textile sont évalués à environ
250 000 m3 dont 65% sont rejetés à travers le réseau national de l’ONAS
15
Il semble que la révision en cours du texte de cette norme tiendra compte de cet aspect
16
Les chiffres indiqués ont été repris de plusieurs études différentes sur le sujet.
17
Ce dispositif permet un traitement partiel des rejets
18
généralement dans la mer
30
et le reste dans les cours d’eau et les rivières. Ces quantités sont reje-
tées par les entreprises spécialisées en finition. Ces rejets liquides re-
présentent un sérieux problème environnemental compte tenu des
colorants et des matières en suspension qu’ils comportent.
• Le secteur des huileries rejette annuellement près de 500 000
tonnes de margines contenant de 7 à 17% de matières organiques et
de 1 à 3% de matières inorganiques. Les mesures prises consistent à
aménager des décharges collectives dans les régions productrices et à
encourager les propriétaires à construire des bassins de stockage en
attendant de trouver des procédés appropriés pour valoriser ces dé-
chets. Toutefois, il faut noter que certaines régions restent dépourvues
de décharges ce qui constitue une menace pour l’environnement.
Signalons que le montant de la redevance d’assainissement était déterminé sur
la base du volume de la consommation d’eau en provenance du réseau public.
Ceci conduit à une sous-estimation importante du montant de cette redevance
lorsque les entreprises utilisent une source d’eau différente (puit, forage). Le dé-
cret n°2001-2001 du 27 Août 2001 a remédié à cette situation et a prévu d’intégrer
la totalité des volumes d’eau consommés pour le calcul de la redevance d’assai-
nissement. Signalons, également, que le calcul de la redevance tient compte
d’un second élément, à savoir le degré de pollution des eaux usées.
2.2.1.3. Les déchets solides
La loi cadre n°96-41 relative aux déchets et au contrôle de leur gestion et de leur
élimination distingue les cinq principales catégories de déchets suivantes :
• Les déchets ménagers et assimilés (banals) composés principalement
de déchets organiques (prés de 70%).
• Les déchets dangereux : une liste de ces déchets est fixée par décret
(n°2000-2339) selon leurs constituants et les caractéristiques des ma-
tières polluantes qu’ils contiennent.
• Les déchets inertes.
• Les déchets d’emballages.
• Les déchets particuliers qui nécessitent des règles et modes de ges-
tion appropriés, arrêtés par décrets. Nous citons à ce titre :
31
• Les déchets de soins
- Les déchets de margine;
- Les déchets des abattoirs;
- Les boues de forage;
- Les boues des stations de traitement primaire des déchets.
Une estimation19 de la production annuelle des principaux déchets en Tuni-
sie, se présente comme suit :
• Déchets Ménagers : environ 1 800 000 T/an soit l’équivalent de 0.5 kg/
pers/j;
• Déchets dangereux : 150 000 T/an (hormis le phosphogypse avec une
production moyenne d’environ 5 millions de tonnes par an);
• Déchets de soins : 18 000 T/an dont 8 000 T de déchets toxiques;
• Déchets d’emballage : 52 000 T/an soit l’équivalent de 1 300 000 unités
par an;
• Batteries : 500 000 unités par an;
• Pneus usagés : 2 millions d’unités par an.
Parmi les exemples de pollution engendrée par les déchets solides, nous citons :
• Le phosphogypse : Les quantités rejetées sont de l’ordre de 5
millions de tonnes par an. Pour pallier aux problèmes causés par
ces rejets, une décharge terrestre a été aménagée pour stocker
cette substance et réduire la pollution marine dans la région de
Gabes.
• Les métaux ferreux : Pour ce secteur, une grande partie des dé-
chets est collectée soit par les sidérurgies et les fonderies soit par des
petites structures telles que les ferrailleurs qui procèdent à leur tri
et leur traitement. Toutefois, des quantités importantes restent irré-
cupérables et sont dispersées dans les décharges municipales et/ou
autres zones non-contrôlées.
• Les déchets plastiques provenant de plusieurs secteurs (sachets,
bouteilles, tubes, articles ménagers,…). Ce type de déchets connaît
19
Source : site web de l’ANPE, juillet 2005
32
une prolifération importante compte tenu de la multiplication des
usages de ces matériaux.
• Les piles à mercure: le nombre d’unités commercialisées sur le
marché local est estimé20 à environ 70 millions d’unités par an dont
seulement 5 millions sont produites localement. Le reste provient de
l’importation, essentiellement via le circuit parallèle, ce qui complique
la maîtrise de cette filière.
Ces piles à mercure rejetées ont un effet polluant très important du fait
qu’elles contiennent un agent nocif à l’environnement, à savoir, le mercu-
re. Ce problème se pose particulièrement pour les piles importées, dont
l’origine et la composition sont inconnues. Actuellement, un plan de ges-
tion des piles à mercure est en cours d’élaboration.
Signalons, toutefois que, mis à part les quelques chiffres présentés précé-
demment, il n’existe pas de statistiques mises à jour qui renseignent sur les
quantités de déchets solides en provenance du secteur industriel.
Par ailleurs, en se référant à l’étude de Dagh Watson, réalisée pour le compte
de l’ANPE, et sous réserve du degré de précision du modèle de simulation
qu’elle a adopté , les quantités de déchets industriels solides dangereux sont
évalués à près de 310 000 tonnes21.
Notons, finalement, que, compte tenu de l’importance que revêt la gestion
des déchets solides dans les orientations de la Tunisie en matière environne-
mentale, il a été décidé de créer une structure nationale chargée d’organiser
ce secteur et de mettre au point des plans pour la gestion intégrée des dé-
chets en coordination avec les municipalités.
Dans ce qui suit, nous présenterons quelques difficultés qui se présentent
encore, pour la maîtrise de cette forme de pollution par les déchets solides.
• Le tri, la collecte et le transport
La majorité des industriels ne procède pas à un tri de leurs déchets. Cette ac-
tion se limite aux déchets ayant une valeur financière potentielle tels que le
20
Source : site web de l’ANPE, juillet 2005
21
Une autre étude élaborée en 1998 par l’organisme japonais JICA fait état d’une quantité de déchets de 4,6
millions de tonnes par an, sans compter le phosphogypse. La différence significative entre les estimations
de ces deux études provient d’une définition différente de la notion de déchets. Ex l’étude de la JICA intègre
comme déchet la production d’articles qui seront ultérieurement rejetés après leur consommation.
33
papier et les emballages. Ces derniers sont parfois récupérés et utilisés pour
des fins incompatibles avec leur origine tels que l’emploi des sacs provenant
des industries chimiques pour le transport des produits agricoles.
Ainsi, les déchets se trouvent généralement mélangés près des sites indus-
triels et/ou dans les décharges municipales sans tenir compte de leurs spéci-
ficités, ce qui complique les opérations de tri et de récupération.
• La mise en décharge
Dans le meilleur des cas, les décharges publiques constituent, la destination
des déchets industriels comme c’est le cas pour les ordures ménagères. Par
ailleurs, une bonne partie des déchets est laissée dans des lieux non contrô-
lés ce qui affecte de manière significative les zones naturelles. L’incinération
représente le procédé le plus exploité22 pour se débarrasser de ces déchets.
Ainsi, la revalorisation des déchets ne constitue pas jusqu’à présent la prio-
rité des industriels. En effet, mis à part les papeteries de taille importante
ou certains fabricants de plastiques, le traitement et la revalorisation des
déchets sont très peu observables.
Néanmoins, il faut noter qu’un dispositif a été mis en place pour réglementer
la gestion de ce type de rejets solides y compris ceux en provenance du sec-
teur industriel. Il s’agit du Programme National de Gestion des Déchets Soli-
des (PRONAGDES) qui comporte des composantes techniques, financières
et législatives et dont la gestion a été confiée à l’ANPE.
Parmi les principaux objectifs de ce programme, citons :
• Prévention et réduction de la production des déchets et leur nocivité
• Valorisation des déchets par la réutilisation, le recyclage et toute ac-
tion visant la récupération des matériaux réutilisables ;
• Stockage et traitement des déchets dans des installations appropriées ;
• Promotion des nouvelles technologies dans le secteur de gestion des
déchets ;
• Promotion du secteur privé dans la gestion des déchets (collecte, recy-
clage, traitement, élimination,…).
22
Il s’agit d’une incinération « sauvage » dont la pratique est interdite par la loi en vigueur.
34
Notons, par ailleurs, qu’une stratégie a été élaborée pour la gestion des dé-
chets solides. Cette stratégie consiste en :
• La création de centres d’enfouissement techniques régionaux et de
centres de transfert.
• La fermeture et la réhabilitation des décharges non contrôlées (plus
de 400).
• La mise en place de systèmes intégrés de gestion des déchets (collecte,
tri, traitement et valorisation, etc.).
• Le développement de nouvelles filières de traitement, de recyclage et
de valorisation des déchets.
Les projets réalisés à ce propos pourraient se résumer comme suit :
• Dans le cadre du PRONAGDES, des études de Schémas Directeurs de Gestion
des Déchets Solides ont été réalisées pour 23 gouvernorats de la Tunisie ;
• 5 décharges contrôlées de déchets ménagers et assimilés à Tunis, Béja,
Siliana, Jendouba et Medjez El Bab (traitement par enfouissement) ;
• 1 station de compostage à Béja;
• La réalisation de 2 centres de tri dans les gouvernorats de Tunis et de
Sousse et la mise en place d’un système de tri sélectif au niveau des
ménages (mode de gestion moderne des déchets ménagers);
• La fermeture et la réhabilitation de la décharge sauvage de henchir El
yahoudia (Grand Tunis) et son aménagement en parc urbain ;
• La réalisation d’une unité de compostage de Béja (1995), dans le cadre
du projet de coopération Tuniso-Allemand relatif à «la gestion des dé-
chets Solides dans la vallée de Medjerda », de capacité de production :
1000 tonnes/an.
Signalons, également, que dans la situation actuelle, l’ANPE est entrain d’exé-
cuter les projets programmés dans le IXème plan (1996-2001) qui consistent
en la réalisation de 9 décharges contrôlées et 40 centres de transfert dans
les gouvernorats de Bizerte, Sousse, Nabeul, Monastir, Kairouan, Sfax, Gabès,
Djerba, Medenine et une unité centrale de traitement des déchets dange-
reux à Jradou.
35
De même, de nouveaux projets ont été prévus à cet égard. Il s’agit de :
• trois nouvelles décharges desservies par des centres de transfert (Za-
ghouan, Mahdia et Tozeur).
• une deuxième décharge contrôlée pour le Grand Tunis.
2.2.2. Destruction de la couche d’ozone
La couche d’ozone préserve la terre des rayons solaires du type Ultra-vio-
let. Sa dégradation continue, surtout sur le pôle sud, a retenu l’attention des
gouvernements partout dans le monde, compte tenu de son importance. En
effet, la destruction progressive de cette couche entraîne des effets néfastes
sur la santé (cancer, troubles génétiques,…) et sur le climat. Le CFC serait la
principale substance responsable de cette dégradation.
Les principaux secteurs industriels produisant les CFC et autres substances
nocives à la couche d’ozone tels que les halons sont le secteur du froid, la
climatisation, la fabrication de mousses, les aérosols et les appareils d’extinc-
tion. La consommation de la Tunisie des produits nocifs à la couche d’ozone
a été évaluée à près de 850 tonnes en 1999.
Si les pays développés ont renoncé définitivement depuis l’année 1995 à l’uti-
lisation des produits CFC, les pays en voie de développement ont bénéficié
d’un délai de grâce accordé par le sommet de Montréal et ce, compte tenu de
leurs contraintes techniques et financières.
La Tunisie a adhéré dès le départ à la convention de Vienne et au protocole
de Montréal et entrepris des actions visant la réduction de la production
de produits cités plus haut. Ainsi, une unité chargée de la protection de la
couche d’ozone a été mis en place au sein de l’ANPE. Cette unité a élaboré, en
collaboration avec la BM et l’ONU, un programme comportant plusieurs pro-
jets visant la réduction des produits dangereux pour la couche d’ozone.
Toutefois, beaucoup de contraintes restent à supprimer afin d’atteindre les
objectifs de ce programme. Parmi ces contraintes, nous citons :
• Le dispositif réglementaire en matière d’interdiction de l’utilisation
de substances nocives à la couche d’ozone dans certains secteurs in-
dustriels tels que le froid, la climatisation et les mousses.
• Le non-respect des engagements par certains industriels qui ont
36
bénéficié des concours techniques et financiers pour réduire ou
supprimer l’utilisation de ces produits.
• L’absence de contrôle au niveau des importations sur les produits ou
les équipements utilisant ces substances.
• Le manque de sensibilisation des consommateurs sur ce sujet.
2.2.3 .Exploitation des ressources naturelles et de l’énergie
2.2.3.1 .Ressources en eau
La capacité de l’infrastructure de mobilisation des ressources en eau en
Tunisie a atteint23, à la fin de l’année 2003, environ 4.84 milliards de mètres
cubes. Cette infrastructure a permis de mobiliser 3.96 milliards de mètres
cubes, soit prés de 85% du potentiel mobilisable.
Rapportées à la population, les ressources hydriques mobilisées
se situeraient à environ 400 m 3 /hab/an, alors que les seuils géné-
ralement admis à l’é chelle internationale se situent à hauteur de
1 000 m 3 /hab/an.
C’est pourquoi, la Tunisie est, aujourd’hui, considérée comme un pays dému-
ni en ressources en eau conventionnelle.
L’état de ces ressources est présenté ci-dessous :
*Chiffres de 2003
Source : Rapport national sur l’état de l’environnement 2000 et 2003
23
Rapport National sur l’Etat de l’Environnement 2003
37
L’activité industrielle absorbe, aujourd’hui, prés de 4%24 des ressources hy-
driques (soit plus de 50 millions de mètres cubes d’eaux souterraines dont la
majeure partie n’est pas renouvelable). Les secteurs de fabrication du papier
et de transformation des phosphates, dans les régions du Sud, sont les plus
grands consommateurs de ces ressources.
38
2.2.3.2. Ressources minières
L’activité minière contribue pour près de 1% dans le PIB. Les principales
productions26 sont :
- Phosphate de chaux : environ 7.9 millions de tonnes
- Minerai de fer : 164 milles tonnes
- Minerai de Zinc : 66 milles tonnes
- Fluorure d’aluminium : 45 milles tonnes
- Sel marin : 700 milles tonnes
Dans un contexte de développement durable, l’exploitation de ces ressources
devrait être rationalisée et ce, en tenant compte du potentiel existant et de
l’impact de cette industrie sur l’environnement. Ainsi, les facteurs à prendre
en considération sont les suivants :
• Ne pas compromettre la vie des générations à venir par une exploita-
tion intensive qui conduirait à une pénurie rapide des ressources.
• Réduire les impacts des gisements miniers sur l’environnement et l’es-
thétique des zones concernées. A titre d’exemple, le centre de Gafsa
produit d’importantes quantités de boue et d’effluents contenant des
métaux lourds et notamment du cadmium.
2.2.3.3. Energie
La consommation énergétique de la Tunisie a ainsi atteint environ 5.4 Mtep
en 200327.
Le bilan énergétique de la Tunisie est passé d’une situation excédentaire au
début des années 90 vers un équilibre entre l’offre et la demande en 2000,
et un déficit de plus de 700 Ktep en 2003. Ce déficit énergétique risque de se
creuser dans les prochaines années compte tenu de la croissance rapide de
la demande par rapport à celle des ressources. Ainsi, le déficit estimé pour
l’an 2010 serait de 8 millions de tep28.
Cependant, l’intensité énergétique finale (consommation d’énergie fina-
le / PIB) est passée de 0.32 tep/1000 DT en 1990 à environ 0.29 tep/1000 DT
en 2003, ceci montre que la progression de la consommation a été plus
26
Les chiffres indiqués ont été repris de plusieurs études différentes sur le sujet.
27
Source : ANME, Conférence nationale sur la maîtrise de l’énergie (7 avril 2005)
28
Rapport National sur l’Etat de l’Environnement 2000 – page 61.
39
faible que celle du PIB. L’amélioration de l’intensité énergétique s’explique
par le développement enregistré des secteurs à forte valeur ajoutée et
à faible contenu énergétique notamment l’industrie manufacturière et
les services d’une part et à la rationalisation de l’utilisation de l’énergie
d’autre part.
La répartition de la consommation énergétique finale par secteur en 2003
se présente comme suit :
- Industrie : 36%
- Transport : 31%
- Résidentiel : 17%
- Tertiaire : 9%
- Agriculture : 7%
La part de l’industrie dans la consommation énergétique globale est en
baisse continue, et a atteint 36% en 2003, contre 42% en 1980. Les prévisions
pour 2010 fixent cette part à 28%.
Cette évolution s’explique par l’orientation de l’économie tunisienne vers les
services et les branches industrielles à faible intensité énergétique.
La répartition de la consommation d’énergie de l’industrie par forme
d’énergie a également évolué, avec une plus forte progression de la part du
gaz naturel et de l’électricité, et une baisse des produits pétroliers.
Coke 5% 4,5% 2%
40
Il apparaît à travers le tableau précédent que la part du gaz naturel
dans la structure de la consommation énergétique dans l’industrie a
connu une évolution importante en passant de 18% en 1990 à 27% en
2003. Cette part aura tendance à croître davantage dans les années à
venir et ce, compte tenu de l’o rientation de l’Etat pour développer cet-
te forme d’é nergie à cause notamment de la conjoncture économique
internationale caractérisée par une augmentation accrue des cours
mondiaux du brut.
Par ailleurs, compte tenu du déficit énergétique prévu pour les années fu-
tures (voir plus haut), et malgré la baisse de la part de l’industrie dans la
consommation énergétique, comme signalé précédemment, le secteur in-
dustriel, a plus que jamais besoin d’entreprendre des actions qui visent à
maîtriser la consommation énergétique et les pollutions qu’elle engendre.
Il s’agit notamment de s’orienter vers les équipements performants sur le
plan technologique qui permettent d’améliorer l’efficacité énergétique des
process et de réduire leurs effets environnementaux.
41
• De réaliser une économie d’énergie annuelle d’un million de tep, soit
10% de la consommation d’énergie primaire29.
• De réduire les émissions dues à l’énergie d’environ 3 millions de tonnes
de CO2 par an
Sur ce dernier point, il convient de noter que la « communication initiale de
la Tunisie à la convention cadre des nations unies sur les changements cli-
matiques – Oct 2001 » a présenté un inventaire des GES en Tunisie et un plan
d’action d’atténuation de la croissance des émissions de GES. Ce plan d’action
a identifié 47 options d’atténuation, dont la majorité se rapportent au sec-
teur de l’énergie qui représente la principale source des gaz à effet de serre
(33 options). La mise en œuvre de ces 47 options permettrait d’éviter d’émet-
tre une quantité cumulée de 190 millions de TE-CO2 sur la période 2002- 2020,
et d’absorber environ 50 millions de TE-CO2 . Sur ces 240 millions de TE-CO2
l’énergie contribuerait pour 60%, loin devant la forêt ( 21%); les déchets (11%)
et l’agriculture (8%).
2.2.3.4. Les carrières
Le nombre30 de carrières agréées s’est situé, en 2003, à environ 630 dont près
de 300 à caractère industriel31.. Sous l’effet du développement urbain intensif
enregistré en Tunisie, la demande sur les produits de carrières a enregistré
une très forte croissance. Les troubles environnementaux occasionnés par
ces carrières sont nombreux :
• La défiguration du paysage et de son esthétique;
• La dégradation des sols;
• Les poussières;
• La pollution sonore engendrée par l’utilisation des explosifs et des
gros engins;
• Une perturbation du trafic routier.
29 Le cas de la production du ciment est intéressant à signaler, puisque l’on a pu améliorer le ratio de con-
sommation spécifique de l’ordre de 20% . Par contre, le secteur des briqueteries n’a pas encore obtenu de
résultats probants
30 Source : Rapport National sur l’Etat de l’Environnement, 2003.
31 Source : Rapport National sur l’Etat de l’Environnement, 2003.
42
Malgré les efforts entrepris en matière de contrôle des carrières, plu-
sieurs infractions ont été observées dans le secteur (219 contraventions
ont été signées en 2002-2003). Elles portent essentiellement sur l’utilisa-
tion appropriée des explosifs et le réaménagement des carrières aban-
données.
Les mesures prises pour limiter les effets néfastes des carrières sur l’envi-
ronnement sont les suivants :
• Obliger les propriétaires à s’équiper de moyens de lutte contre la pollu-
tion atmosphérique;
• Exiger un réaménagement complet des sites après exploitation;
• Inciter les propriétaires à opter pour des procédés modernes en ma-
tière d’utilisation d’explosifs.
43
• La quantité d’huiles lubrifiantes usagées récupérées et régénérées est
estimée à 14 000 T/an par rapport à un total de 50 000 T/an commer-
cialisées sur le marché local soit 28%.
• Le nombre de pneus commercialisés sur le marché s’élève à environ
2 millions par an. 3% de ces pneus sont rechapés mais l’activité 34 de
recyclage n’a pas encore démarré pour cette filière.
• Parmi les 500 mille unités de batteries qui sont commercialisés, cha-
que année, environ 2335 % sont collectées.
Par ailleurs, il nous semble important d’évaluer la situation actuelle en matière
de recyclage dans le secteur industriel. Une étude pourrait être lancée à ce ti-
tre. Elle aurait pour objectif notamment d’évaluer, pour chaque catégorie de
déchets, la part des quantités recyclées par rapport à la quantité produite.
2.2.4.1. Sociétés de collecte
La plupart des sociétés de collecte existantes manquent de compétences hu-
maines et de technologies en matière de manipulation des déchets. Il s’agit
dans la majorité des cas de petites structures qui ne procèdent pas à un trai-
tement particulier des déchets avant de les mettre en décharge publique.
L’agrément de ces sociétés de collecte est exigé pour celles qui opèrent dans
les déchets dangereux. Pour les autres, le système du cahier des charges est
appliqué. Le secteur demeure cependant peu structuré, et ces sociétés n’ont
pas encore de syndicat qui les représente et qui puisse défendre et valoriser
leur profession.
2.2.4.2. Méthodes de traitement
Des plans de gestion des déchets ont été élaborés par les structures du Mi-
nistère de l’environnement pour les principaux déchets dangereux (ex pour
les PCB) et les industriels sont censés appliquer ces plans. Toutefois, l’absence
de décharge pour les déchets dangereux pose problème36, et fait que, sur le
34
Signalons à cet égard, que deux sociétés spécialisées dans le recyclage des pneus ont déjà signé le cahier
des charges avec l’ANPE. Cependant, ces sociétés n’ont pas encore démarré leurs activités.
35
Chiffres de 2003.
36
En attendant la réalisation du centre de Jradou prévu à cet effet. A ce stade, l’on se trouve au stade
de l’évaluation des offres reçues en réponse à l’appel d’offres lancé pour la sélection de l’entreprise qui
réalisera les travaux nécessaires pour la construction du centre
44
plan pratique, les déchets industriels et les ordures ménagères sont parfois
mélangés dans les décharges.
2.2.4.3. Traitement des effluents
Dans certains cas, les effluents évacués à travers les réseaux de l’ONAS con-
tiennent des matières en suspension ne respectant pas les critères d’admis-
sion. Ces infractions se produisent surtout au niveau des anciennes unités
industrielles qui n’ont pas fait l’objet d’une étude d’impact préliminaire.
2.2.4.4. Stockage des déchets
Certains industriels déposent leurs déchets dans des zones qui ne sont pas
aménagées à cet effet (absence de revêtement des sols,…). Cette pratique
pourrait engendrer des contaminations des sols et des eaux souterraines
dans le cas de certaines substances dangereuses.
Par ailleurs, la qualité de certains types de déchets tels que les métaux, le
plastique et le papier se dégrade à cause du stockage inapproprié ce qui rend
plus difficile leur revalorisation.
2.2.4.5. Contraintes techniques
Plusieurs formes de déchets ne sont pas recyclées à cause de l’absence d’un pro-
cédé approprié, et/ou du coût économique du recyclage qui ne permet pas de
disposer d’un produit à coût raisonnable. A titre d’exemple, nous citons :
• Le phosphogypse : La quantité produite annuellement est très
importante et jusqu’à présent il n’existe pas de procédé fiable per-
mettant de recycler cette matière. La solution adoptée à cet effet,
nous le rappelons, consiste à aménager une décharge terrestre
pour stocker cette substance et réduire la pollution marine dans
la région de Gabès.
• Les plastiques combinés : La majorité des industriels ne procèdent
qu’au recyclage des plastiques simples. Il existe très peu d’unités capa-
bles de traiter les plastiques combinés. Par ailleurs, en raison des con-
ditions de stockage signalées précédemment, la qualité des produits
recyclés est généralement mauvaise ce qui n’incite pas les opérateurs
à les produire.
• Les pneus : près de 2 millions de pneus sont rejetés annuellement.
45
Les unités de rechapage ne s’intéressent qu’a ux pneus des bus et
des camions. En effet, les pneus des voitures particulières sont
généralement rejetés dans un état d’usure où ils sont quasi-irré-
cupérables avec ce procédé.
En outre, il faut signaler que certaines unités de recyclage existantes ne res-
pectent pas les normes en la matière. C’est le cas, par exemple, de celles qui
traitent de la récupération des batteries usagées. Le procédé qu’utilisent ces
unités engendre des dégagements sulfureux, du plomb et des poussières
nuisibles à la santé des travailleurs.
2.2.4.6. Utilisation des déchets comme combustible
La tendance à l’échelle internationale est de s’orienter davantage vers cette
solution pour éliminer les déchets industriels qui pourraient servir comme
combustibles dans les fours des cimenteries ou des fonderies.
Le recours à ce procédé est peu fréquent en Tunisie à cause des contraintes
logistiques et financières.
2.3. Impacts sociaux
La vision du développement durable de l’industrie devrait intégrer la com-
posante sociale comme volet fondamental et indispensable dans ce proces-
sus. Cette importance découle du fait que toute la philosophie du dévelop-
pement durable est centrée sur le bien être durable de l’individu et son
aptitude à mettre ses compétences au service de cette orientation.
Le volet social dans la démarche du développement durable de l’industrie
prend plusieurs formes dont nous citons quelques-unes :
2.3.1. L’emploi
L’industrie manufacturière emploie actuellement environ 450 00037 person-
nes dont prés de 50% dans le secteur du textile et de l’habillement.
Les menaces qui pèsent sur l’industrie tunisienne, vont inévitablement en-
traîner des suppressions d’emplois dans certains secteurs peu compé-
titifs, ce qui constitue l’une des préoccupations majeures dans le contexte
d’un développement durable. Dores et déjà , les premières répercussions du
37
Source : site de l’API (ce nombre n’inclut pas les entreprises ayant un effectif inférieur à 10)
46
démantèlement des AMF sur le secteur textile tunisien, ont montré une
perte d’emploi de l’ordre de 10 000 postes38 dans ce secteur pour
l’année 2005.
La réflexion sur le développement durable devra ainsi prendre en considéra-
tion la préservation de l’emploi et/ou la création de nouvelles opportunités
d’embauche.
La Tunisie a mis en place un dispositif diversifié pour créer de nouveaux pos-
tes de travail. Parmi ces outils de création d’emplois dans le secteur indus-
triel (ou autres), nous citons :
• Les exonérations des charges patronales et sociales pour des périodes
allant jusqu’à 5 ans.
• Les stages d’initiation à la vie professionnelle (SIVP)
• Le Fonds 2121
• Les encouragements à l’investissement assurés par des fonds comme
le FOPRODI
• Le mécanisme instauré dans le cadre du programme de mise à niveau
qui prévoit la prise en charge pendant 2 ans et à hauteur de 70% des
salaires des cadres recrutés pour certaines fonctions (R&D, qualité,
marketing,…)
Par ailleurs, les programmes visant l’amélioration de la compétitivité des in-
dustries tunisiennes tels que le programme national de mise à niveau, ont
comme objectif le développement et la préservation de la capacité d’emploi
de l’industrie nationale et ce, en améliorant ses performances. Ceci permet-
tra de la protéger contre la concurrence et de la doter de meilleurs atouts
pour conquérir des marchés extérieurs.
Toutefois, il faut noter que certains secteurs connaîtront vraisemblable-
ment des difficultés particulières pour leur maintien. A titre illustratif, nous
citons les cas suivants :
• Certains produits du secteur de la chimie tels que certaines gammes
38
Un rapport de la Banque Mondiale en Juin 2004 (Réf 28791 – TUN- page 6) avance même un chiffre
de 100.000 postes comme impact global des AMF sur le secteur en Tunisie. Il semble, au vu des pre-
miers résultats constatés, que ce chiffre soit surestimé.
47
de peintures techniques, la parfumerie, les colles,…. qui, en cas de sup-
pression des droits de douane, seront dans une situation difficile vis-
à-vis des produits étrangers.
Signalons qu’u ne étude a été menée 39, en 2000, pour évaluer l’im-
pact de la zone de libre échange sur le secteur de la chimie. Parmi
les conclusions de cette étude, figure le fait que, les secteurs cités
précédemment vont probablement disparaître, mais que d’autres
opportunités de développement existent dans d’autres produits.
Globalement, pour l’ensemble du secteur de la chimie, l’impact de
la zone de libre échange sur l’emploi, sera plutôt positif, et n’entraî-
nera pas de diminution nette des emplois, sous réserve que des ac-
tions soient conduites au niveau des entreprises et des structures
d’appui, dont notamment des actions spécifiques de formation du
personnel.
• La création de la zone de libre échange avec l’UE engendrera éga-
lement une pression concurrentielle pour le secteur textile sur le
marché local. Par ailleurs, le démantèlement des accords multi-fi-
bres, qui est entré en application, depuis le début de l’année2005
impliquera un renforcement de la concurrence sur le marché com-
munautaire, ce qui risque de pénaliser les exportateurs tunisiens
actuels.
• Le montage des appareils électroménagers qui offre plus de 2600 em-
plois sera fortement menacé en cas de baisse des droits de douane sur
les produits complets importés d’A sie. En effet, le coût de ces derniers
est nettement moins cher que ceux montés en Tunisie.
48
• des moyens de manutention insuffisants, qui obligent le personnel à
manipuler de lourdes charges;
• des salaires parfois très insuffisants, en raison, notamment, d’un abus
dans l’utilisation d’apprentis.
2.3.3. La sécurité et la prévention des risques industriels
Les accidents survenus récemment dans certains pays industrialisés ont
rappelé à chacun l’existence des risques industriels et les conséquences né-
fastes qu’ils peuvent engendrer.
La Tunisie se doit de prendre les devants et de mettre en place une politique
visant :
• d’abord la réduction des risques industriels, en renforçant, en amont,
la prévention.
• ensuite, et en cas d’apparition d’accidents, de réduire les conséquences
que ces phénomènes peuvent avoir.
Des mesures d’ordre organisationnel, réglementaire et législatif doivent
ainsi être prises dans ce sens .
2.3.4. La formation professionnelle
L’importance de la formation continue pour la mise à niveau des entreprises et
pour l’atteinte des objectifs d’un développement durable n’est plus à démontrer.
La modernisation de l’outil de production, bien qu’étant une étape impor-
tante dans la compétitivité des entreprises, n’est aucunement suffisante, si
le volet ressources humaines ne s’accompagne pas d’une mise à niveau lui
permettant de répondre aux enjeux aussi bien techniques qu’organisation-
nels et environnementaux.
C’est ainsi que chaque entreprise doit être en mesure d’identifier les compé-
tences qui lui sont nécessaires pour mener à bien sa modernisation.
Cependant, la situation des entreprises tunisiennes se caractérise par une
faible prise de conscience de cet aspect de formation, et rares sont celles qui
disposent d’un plan de formation annuel.
Ainsi, nous trouvons un grand nombre d’entreprises où l’absence de réflexion
approfondie dans ce domaine a conduit à des résultats décevants, malgré
49
un investissement souvent lourd en équipements, et ce, parce que la prépa-
ration du personnel pour la maîtrise de ces équipements n’a pas eu lieu.
D’un autre côté, lorsque l’entreprise arrive à identifier ses besoins en compé-
tences et/ou en formation, elle est confrontée à un double problème:
• celui du manque de disponibilité sur le marché du travail de personnel
qualifié, ce qui ne lui permet pas de recruter les agents de maîtrise et
autres profils ayant les compétences nécessaires.
• celui de l’absence de formations appropriées: les entreprises sont sou-
vent confrontées à l’inadéquation des programmes disponibles avec
leurs besoins spécifiques de formation continue.
C’est ainsi, que le secteur de la formation continue se caractérise
par :
40
• Le nombre de participations enregistré dans le domaine de la for-
mation continue s’est situé à une moyenne d’environ 35 000 en 2003 et
2004. Rapporté à l’effectif des entreprises industrielles, ce nombre re-
présenterait une part de 7% .
• Des dépenses en formation continue pour le secteur industriel qui se
situent à un niveau très modeste, représentant moins de 1% de la mas-
se salariale.
• Dans la plupart des cas, la formation se rapporte à des thèmes généraux
comme la bureautique, l’informatique, ou la comptabilité, alors que les
formations techniques sont rares, sans parler de la formation sur les thè-
mes liés à l’environnement.
• Les bureaux de formation, dont le nombre est assez important, sont
des structures très légères, souvent composées de quelques personnes,
et ne possèdent pas de spécialisation thématique.
• Les tarifs pratiqués par les bureaux de formation, qui sont éligibles aux
procédures de prise en charge par le Secrétariat d’Etat à la formation
professionnelle, sont plafonnés à un niveau parfois faible, qui ne per-
met pas d’avoir recours à des formateurs de haut niveau.
41
Source : CNFCPP
50
• Les procédures mises en place par le Secrétariat d’Etat +à la formation
professionnelle pour bénéficier de la prise en charge partielle des dé-
penses de formation, sont complexes. Il en va de même des différents
outils disponibles41 (TFP, FIAP, Article 39, Pronafoc,…).
Tout ceci pour dire que la formation continue du personnel et/ou son redé-
ploiement interne ou externe, est une nécessité pour l’entreprise qui veut se
moderniser, et qui veut maîtriser les aspects environnementaux. Malheu-
reusement, nous constatons que le recours à cette formation continue de-
meure très en deçà des besoins de la plupart des entreprises tunisiennes.
2.3.5. Le développement régional et l’aménagement des zones industrielles
L’implantation des unités industrielles en Tunisie s’est faite surtout dans les
zones proches du littoral.
Certaines zones aménagées par l’AFI dans le Nord Ouest ne sont occupées
qu’à 20% de leur capacité.
Ceci engendre un déséquilibre régional important et se répercute sur :
• une surexploitation des ressources du littoral;
• une pollution concentrée dans ces zones;
• des sources de revenus faibles dans les zones éloignées.
Des incitations importantes ont été mises en place pour encourager les in-
dustriels à s’implanter dans les zones défavorisées. Une prime allant jusqu’à
25% du coût de l’investissement est ainsi accordée dans ce sens. Cette me-
sure a permis de créer de nombreux projets dans ces zones et il semble que
ces incitations aient réellement contribué à atteindre les objectifs ciblés.
Néanmoins, il faut veiller à éviter le phénomène de « saupoudrage » industriel,
c’est-à-dire une implantation d’unités trop dispersées car ceci risque d’avoir un
coût économique non négligeable (infrastructure routière, réseaux de télécom-
munication, assainissement, transport, disponibilité de personnel qualifié, …).
Un équilibre devra donc être recherché entre ces deux impératifs du déve-
loppement régional et de la viabilité du fonctionnement des entreprises im-
plantées dans ces zones.
41
Un projet est en cours actuellement pour unifier ces différents outils
51
Sur un autre plan, l’aménagement des zones industrielles devrait prévoir un
cahier des charges fixant la nature des activités industrielles pouvant être
installées, ou celles qui ne sont pas compatibles avec les conditions particu-
lières de ces zones.
En effet, il n’est pas acceptable de voir que des activités aussi différentes que
la production de médicaments ou de produits alimentaires par exemple, et
le taillage de marbre ou la trituration de l’huile d’olive, puissent cohabiter
au même endroit, compte tenu des risques de contamination d’une unité à
l’autre.
Le prise en compte des ressources naturelles de la région est également un
élément qui pourrait être considéré pour éviter d’installer des unités forte-
ment consommatrices d’une ressource rare (l’eau par exemple).
Enfin, pour faire face aux investissements lourds qui sont parfois nécessai-
res pour respecter les exigences en matière de rejets de certaines activités
(ex les tanneries), il est possible de prévoir un regroupement des unités en
question dans une même zone industrielle, ce qui permettra de réduire les
coûts et de respecter l’environnement.
C’est pourquoi il est recommandé d’assurer une réflexion commune entre
les administrations et les professionnels concernés (AFI; ANPE, les régions,
UTICA,…) afin de définir des schémas d’aménagement du territoire inté-
grant les considérations précédentes.
52
qu’ils engendrent souvent une économie de matière première, d’eau, d’éner-
gie, et d’autres charges diverses. Par voie de conséquence, ils sont une source
d’amélioration de la compétitivité des entreprises, et non pas une charge
supplémentaire.
Partant de là, le développement durable de l’industrie tunisienne devra ainsi
être conçu dans le cadre des objectifs suivants :
Objectifs économiques :
• Industrie en croissance durable;
• Industrie ancrée dans l’économie internationale et ouverte sur les mar-
chés étrangers;
• assurant une source importante de rentrée de devises;
• maîtrisant la qualité des produits et la qualité de l’organisation;
• maîtrisant les nouvelles technologies ;
• capable de réaliser des innovations technologiques.
Objectifs environnementaux :
• Industrie limitant la dégradation des ressources naturelles et favori-
sant l’économie de ces ressources;
• préservant l’environnement en matière de pollution (air; eau; sols) et de
production de déchets;
• permettant une maîtrise des technologies de production propre;
• maîtrisant les systèmes de management environnemental.
Objectifs sociaux :
• Industrie fortement créatrice d’emploi ;
• employant un personnel de plus en plus qualifié;
• garantissant des conditions de travail décentes;
• respectant les schémas d’aménagement du territoire, et visant un dé-
veloppement régional intégré et cohérent .
53
4. Pistes d’actions pour atteindre les objec-
tifs du développement industriel durable
Compte tenu des éléments cités précédemment qui décrivent la situation
de l’industrie tunisienne et sa conformité aux exigences du développement
durable, et partant des objectifs recommandés, nous estimons que la ré-
flexion sur le développement durable de l’industrie devrait porter sur les
pistes d’actions suivantes :
4.1. Actions sur le volet économique
4.1.1. Amélioration de la compétitivité industrielle
D’une manière générale, le développement durable devra être conçu dans le
but de renforcer la compétitivité des entreprises tunisiennes, qui seront de
plus en plus confrontées à la concurrence internationale.
Les années à venir constituent une étape cruciale pour la pérennité des en-
treprises.
Celles-ci sont appelées à mener des actions de fond pour renforcer da-
vantage leur compétitivité pour lutter contre la concurrence sur le mar-
ché national et pour préserver et accroître leur présence sur les marchés
étrangers.
C’est là le principal objectif du programme de mise à niveau et du program-
me de modernisation industrielle, pilotés par le Ministère chargé de l’In-
dustrie.
Des incitations spécifiques pourraient être prévues, dans le cadre du pro-
gramme de mise à niveau, pour les actions conduites par les industriels,
dans le sens du développement durable.
4.1.2. Amélioration de la qualité des produits fabriqués et du manage-
ment de la qualité
La conformité des produits fabriqués aux normes tunisiennes et inter-
nationales devra constituer un préalable à la compétitivité des entre-
prises.
De plus, il est nécessaire que les entreprises soient dotées de systèmes de
gestion de la qualité, qui se rapporte non seulement au produit, mais à
54
l’organisation générale de l’entreprise, de manière à garantir le respect des
exigences des clients.
Cette action comporte plusieurs volets, dont nous citons :
4.1.2.1. Etablissement de normes homologuées et contrôle de leur appli-
cation
L’amélioration de la qualité des produits fabriqués en Tunisie est condition-
née par l’édition de normes homologuées dont le respect est obligatoire pour
les produits mis sur le marché.
Nous avons vu que, dans certains secteurs, l’a bsence et/ou le non
respect de telles normes par les industriels entraîne une mise sur
le marché de produits pouvant avoir une incidence négative sur la
santé du consommateur.
Il faut signaler que l’INNORPI, dont le rôle est d’éditer les normes en question,
n’a pas l’autorité pour le contrôle de l’application de ces normes. Divers mi-
nistères sont impliqués dans ce sens, dont celui du Commerce, de la Santé
et de l’Industrie. Il faudra donc renforcer la coordination entre les différents
intervenants pour que les normes soient disponibles, homologuées, et que
leur application soit effectivement assurée.
4.1.2.2. Mise en conformité avec les exigences normatives pour l’accès aux
marchés étrangers
Dans divers secteurs, dont l’agroalimentaire, l’électronique, l’électricité, la
chaussure, la pharmacie, l’équipement automobile, l’emballage, etc… l’accès
aux marchés étrangers, notamment européens, est conditionné à la confor-
mité des produits à des normes de plus en plus strictes.
Ces normes intègrent souvent un volet environnemental, comme par exem-
ple, pour les produits agroalimentaires, le plastique (bio-dégradable ou non),
les équipements automobile (recyclés par le fournisseur sous-traitant ou
non) ou l’emballage (exigence du recyclage). Parfois, un délai est prévu pour
assurer la conformité à ces exigences normatives.
Dans certains cas, les produits tunisiens qui sont actuellement exportés, ne
sont pas encore totalement conformes à ces normes.
55
Il est donc urgent d’inciter les exportateurs à se préoccuper de ces aspects et
de les aider à y parvenir.
4.1.2.3. Accréditation des laboratoires tunisiens et reconnaissance mutuelle
Les deux recommandations précédentes ne peuvent être appliquées sans la
présence de laboratoires tunisiens accrédités, capables d’effectuer les con-
trôles requis et de délivrer les certificats de conformité correspondants.
Pour atteindre l’objectif d’exportation, de tels certificats devront être recon-
nus à l’échelle internationale.
Il y a donc lieu de développer rapidement :
• la mise à niveau des laboratoires tunisiens tant sur le plan des équipe-
ments disponibles que des procédures de fonctionnement (accrédita-
tion);
• la création éventuelle de laboratoires spécialisés pour faire face à la de-
mande d’analyse et de contrôle des divers secteurs économiques, et par-
ticulièrement ceux en relation avec le commerce extérieur;
• la reconnaissance mutuelle entre les certificats délivrés par les labora-
toires tunisiens et leurs homologues étrangers, particulièrement euro-
péens.
Rappelons à ce sujet que l’article 40 de l’accord d’association entre la Tunisie
et l’Union Européenne prévoit la conclusion à terme d’accords de reconnais-
sance mutuelle dans le domaine de l’évaluation de conformité entre les deux
parties.
Le programme de modernisation industrielle qui a démarré récemment a
retenu notamment parmi ses objectifs d’avoir :
• Un Système National de Normalisation en harmonie avec les systèmes
des principaux partenaires et assurant l’information et la réponse aux
attentes de l’ensemble des intervenants;
• Un Système National de Métrologie permettant de relier les étalons na-
tionaux utilisés par les laboratoires d’étalonnage et d’essai ainsi que les
entreprises aux étalons primaires internationaux;
• Des organismes d’attestation de conformité (institutions de certifica-
tion de produits ou de systèmes, organismes d’inspection, laboratoires
56
d’étalonnage ou d’essai) émettant des certificats reconnus à l’échelle
nationale, régionale et internationale;
• Un Système National d’Accréditation reconnu à l’échelle internationale
et permettant de hisser les organismes d’attestation de conformité au
niveau exigé par les standards internationaux;
• Une réglementation relative à la gestion de la qualité (normalisation,
certification, évaluation de la conformité, accréditation et métrologie)
en harmonie avec les obligations et les objectifs du pays;
• Un niveau de participation internationale en mesure de maintenir le
fonctionnement adéquat de l’ensemble de l’infrastructure qualité;
• Des entreprises industrielles et de service maîtrisant leurs marchés et pou-
vant s’adapter en utilisant différents techniques et outils de la qualité;
• Un savoir-faire chez les consultants tunisiens permettant de fournir les
prestations requises dans ce domaine et de soutenir le marché de la
qualité.
4.1.2.4. Renforcer la maîtrise des systèmes de management de la qualité
L’instauration de systèmes de management de la qualité, conformément à
la norme ISO 9000, devient de nos jours un passage quasi obligé pour garan-
tir la compétitivité des entreprises.
Comme présenté précédemment, la Tunisie vient de lancer un second pro-
gramme national de la qualité. Le premier avait ciblé 300 entreprises. Ce pro-
gramme, nous le rappelons, touchera 600 entreprises de l’industrie et des
services connexes et assurera l’assistance technique et l’accompagnement
de ces entreprises durant la phase de mise en place des systèmes de mana-
gement de la qualité, de la sécurité, de l’environnement et des systèmes de
management sectoriels, et ce en vue de leur certification selon notamment :
ISO 9001, ISO 14001 et OHSAS 18001.
4.1.3. Incitation à la maîtrise et à l’innovation technologique
La compétitivité des entreprises est étroitement liée à leur maîtrise de la
technologie, et à leur capacité d’innovation tant au niveau des produits que
des procédés de fabrication et d’organisation.
De plus, le développement durable impose que les entreprises introduisent
57
des technologies qui respectent l’environnement, ce qui, dans certains cas, a
un coût, qui ne doit pas pénaliser ces entreprises.
Il faut donc prévoir un mécanisme de soutien pour encourager les entreprises
qui adoptent de tels procédés, et qui s’engagent à préserver l’environnement.
Ce mécanisme devra aller au-delà de l’encouragement à l’acquisition d’équi-
pements de traitement de déchets, pour financer la recherche sur les tech-
nologies propres, l’assistance technique dans ce domaine, la mise en place
d’organisations et de systèmes de gestion pour une production qui réponde
aux objectifs du développement durable.
Cependant, de telles activités de recherche appliquée lorsqu’elles sont dans
l’intérêt de la collectivité ont peu de chances d’être assurées par le secteur
privé tout seul.
C’est pourquoi, il faudrait encourager le partenariat Public - Privé pour le dé-
veloppement et la diffusion de ces technologies.
58
• aux dégagements gazeux
• à la tarification préférentielle de l’eau qui leur était appliquée
• à l’incidence sur la santé de la population
Une estimation des investissements nécessaires pour la mise en conformité
environnementale de ces unités a été présentée et comparée aux résultats
financiers de chaque entreprise.
Le résultat de cette approche a été qu’un certain nombre de ces grands pro-
jets n’avaient pas les moyens financiers de faire face aux investissements re-
quis pour leur mise en conformité.
• S’agissant principalement d’unités publiques, il revient donc à l’Etat de
prendre une décision sur le financement de ces actions ou de proposer
d’autres solutions pour la pérennité des entreprises concernées. Il s’agit
là d’une problématique dont les enjeux sont très importants : ainsi, si l’on
se réfère à ce qui s’est passé en Europe, où l’industrie du phosphate par
exemple ou celle du délavage sont en voie de disparition, en raison, no-
tamment de leur impact sur l’environnement, la Tunisie se doit de pren-
dre une position sur la viabilité de telles industries, et sur les conditions
de leur fonctionnement. Ce n’est qu’à ce moment que l’orientation vers
un développement durable pourra être atteinte.
De même, comme nous l’avions évoqué, plusieurs entreprises seront con-
frontées à des exigences accrues de conformité à des normes et réglemen-
tations environnementales et sociales, lorsqu’elles désirent exporter sur cer-
tains pays développés.
La Tunisie a déjà vécu une situation similaire lorsqu’il s’agissait d’opter pour
une libéralisation de son économie et d’adhérer à l’OMC, puis lorsqu’elle a
conclu les accords de libre échange avec divers pays, dont ceux de l’Union
Européenne.
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que, malgré les craintes qu’une telle po-
litique n’a pas manqué de soulever, le résultat, pour le moment, est relative-
ment satisfaisant.
Ceci a été rendu possible grâce à la mise en place d’actions d’accompagne-
ment adéquates, dont le programme de mise à niveau, qui ont permis de
remédier, en partie aux faiblesses de l’industrie tunisienne.
59
La situation sera vraisemblablement similaire pour l’incidence des mesures
environnementales, sous réserve que la Tunisie mette en place, comme pré-
cédemment, les mesures d’accompagnement requises.
A cet effet, une étude a été lancée par le MEDD, début 2005, pour évaluer de
manière fine, l’impact des exigences environnementales internationales sur
la compétitivité des entreprises.
Par la suite, il s’agira d’identifier les mesures et actions à mettre en place pour
atténuer cet impact, et pour le transformer en atout que pourrait avoir la
Tunisie vis-à-vis d’autres pays qui n’auraient pas adopté une attitude aussi
ouverte.
42
Pour illustrer ceci, signalons que, depuis l’introduction de la directive européenne sur l’obligation du recyclage
des emballages, plusieurs grandes surfaces en Europe, ont opté pour les caisses plastiques comme emballage des
fruits et légumes, alors que le mode d’emballage dominant était le bois et le carton. En effet, ces caisses en plasti-
que étant consignables, ne sont pas soumises à l’obligation de recyclage, contrairement aux autres matériaux.
60
• Il est donc souhaitable d’adopter une approche intégrée verticalement
pour analyser l’ensemble du cycle de vie des produits, à partir de
l’extraction des matières premières, en passant par leur traitement, par la
fabrication proprement dite, par leur distribution, jusqu’à leur utilisation et
la gestion des déchets.
4.2. Actions sur le volet environnemental
61
4.2.2. La sensibilisation des opérateurs
Comme nous l’avons mentionné plus haut, la démarche du développement
durable de l’industrie nécessite la mobilisation de tous les acteurs dans le
secteur. Cette mobilisation n’est possible qu’à travers une prise de conscien-
ce générale de l’importance de ce processus pour assurer une croissance du-
rable du pays qui permet de maximiser le bien être de la génération actuelle
sans affecter celui des générations futures.
Les cadres dirigeants des entreprises n’ont, pour la plupart, pas reçu de for-
mation sur la problématique de l’environnement.
De ce fait, ils sont peu sensibles à cette problématique, et ne savent pas com-
ment l’aborder, en dehors du volet traitement des rejets.
C’est pourquoi, il est important d’organiser des cycles de sensibilisation dans
le but d’introduire, d’abord chez les dirigeants, une prise de conscience des
enjeux liés à une meilleure prise en compte de l’environnement dans le ma-
nagement de leurs entreprises.
Il s’agira plutôt d’actions pédagogiques visant à changer les comporte-
ments et la prise de décision, et non pas une information technique sur les
processus de traitement de la pollution.
A ce titre, nous avons rappelé auparavant que la prise en compte des aspects
environnementaux n’est pas un handicap pour le développement industriel
mais qu’elle a, au contraire, un impact positif sur la compétitivité des entre-
prises, en réduisant par exemple leur consommation de ressources.
Cette vision n’est cependant pas comprise par la plupart des industriels, et
l’un des objectifs de la sensibilisation proposée est de traiter de
cette vision, en donnant des exemples concrets d’entreprises,
ayant amélioré leur compétitivité grâce à des programmes en-
vironnementaux.
4.2.3. L’information et le rôle des associations de consommateurs
La mise en place d’un programme de développement durable ne peut réus-
sir sans une implication forte des consommateurs.
En effet, ce sont eux qui, en dernier ressort, ont la possibilité de sanctionner
tel produit dont la consommation ou la production a un impact négatif sur
62
l’environnement, et ce, en changeant leurs habitudes d’achat, par exemple.
Pour que les consommateurs puissent user de ce pouvoir, il faudrait d’abord
qu’ils soient informés et sensibilisés sur la problématique environne-
mentale.
Un programme national de sensibilisation des consommateurs devra ainsi
être prévu et traitera de thèmes divers tels que, par exemple celui des em-
ballages recyclables, de l’utilisation dans le procédé de fabrication de subs-
tances nuisibles à l’environnement, de l’impact d’un mauvais traitement des
rejets sur la santé des citoyens, …
Il faut ensuite qu’ils puissent accéder à l’information sur les produits et
leur condition de fabrication: ceci sera possible en introduisant une réglemen-
tation en matière d’étiquetage des produits et l’instauration d’un écolabel.
De plus, il faudrait concevoir l’information sous une forme participative,
et non conflictuelle, c’est-à-dire que les entreprises, les travailleurs, les con-
sommateurs et les organisations non-gouvernementales (dont par exemple
l’organisation de défense des consommateurs), doivent dialoguer ensemble
et débattre sur les modes de production et de consommation, de manière à
faciliter la transition vers le développement durable.
Cette démarche participative est primordiale car elle permet de débattre
sur les conséquences économiques et sociales des différents choix techni-
ques qui pourraient être envisageables.
Bien entendu, ce dispositif devra être complété par la mise à disposition des
citoyens et/des associations de consommateurs, de moyens efficaces pour
faire entendre leur voix (par exemple procédures judiciaires à l’encontre
de ceux qui ne respectent pas les exigences environnementales).
4.2.4. La législation sur la pollution et les structures de contrôle
La mise en place d’un cadre législatif exhaustif et complet permet de bien
distinguer les responsabilités en terme de classification et de gestion des
rejets.
De plus, il faudra veiller à la conformité de ce cadre législatif tunisien avec
celui qui est en vigueur à l’échelle internationale (Exemple : il faudra intégrer
dans la réflexion sur la législation tunisienne, le fait qu’en Europe, les possibi-
63
lités de mise en décharge deviennent de plus en plus strictes)
Ainsi, les volets suivants devraient être étudiés :
- La définition claire des rejets (hydriques, solides et gazeux) selon leur com-
position et leur degré de toxicité : les types de rejets non encore définis avec
précision devront l’être (ex caractérisation des boues, rejets d’huile usa-
gées,…)
- La définition des conditions de stockage et de tri des déchets dans les usi-
nes;
- La révision de la tarification en matière de coût43 des déchets remis en dé-
charge par les industriels;
- L’identification des déchets susceptibles d’être rejetés dans les décharges
publiques;
Par ailleurs, nous avons signalé précedent la nécessité d’une révision de la
norme NT 106.002, afin d’introduire la notion de capacité d’absorption du mi-
lieu et sa vulnérabilité44.
De plus, cette norme ne prend pas en considération les particularités secto-
rielles qui peuvent induire une interprétation spécifique de la composition
des déchets. Ainsi, dans le cas de l’industrie des batteries, les normes inter-
nationales fixent un seuil de déchets rapporté aux quantités de batteries
produites. Ceci permet de qualifier les industries concernées en fonction de
leur niveau de pollution par unité de produit fabriqué.
En outre, il y a lieu de revoir la législation sur les établissements classés, qui,
de part son ancienneté, ne permet plus de définir avec précision la nature
des établissements en question. Une harmonisation des différentes nomen-
clatures sur les entreprises (INS, API, ONAS,..) devrait ainsi être assurée.
Pour assurer le respect de ces règles, les mécanismes de contrôle ainsi que les
moyens mis à la disposition des agents chargés de cette opération devraient
être réétudiés.
Ainsi, l’ANPE, dans sa structure actuelle ne dispose pas de moyens humains
43
Une étude visant à déterminer le coût à la tonne de gestion des déchets est actuellement en cours.
44
Une révision de cette norme est en cours actuellement
64
et financiers suffisants pour faire un contrôle efficace des entreprises. Il fau-
drait que les agents chargés du contrôle puissent disposer du temps suffi-
sant et des moyens pour faire les prélèvements d’échantillons sur les rejets
par exemple, et les analyser. De plus, parmi les autres prérogatives de l’ANPE,
figure l’aspect contrôle du procédé industriel des entreprises, dans le but de
conseiller celles-ci sur les pistes d’amélioration des performances environne-
mentales, ce qui exige des compétences différentes de celles des contrôleurs.
Il faudrait donc revoir le mode d’intervention de l’ANPE, au niveau :
- de la compatibilité de ces missions de conseil et de contrôle
- des moyens humains et financiers : la possibilité de sous-traiter les opéra-
tions de contrôle à des experts indépendants pourrait éventuellement être
étudiée.
4.2.5. La veille sur les technologies environnementales
L’amélioration des performances économiques et environnementales des so-
ciétés industrielles constitue l’un des objectifs du développement durable. Il
s’agit de se tenir informé des principales innovations sur le plan technologique
qui permettront de développer les performances des sociétés industrielles et
de réduire leur nuisance environnementale. Toutefois, le tissu industriel tu-
nisien se caractérise, de manière générale, par une maîtrise incomplète de ce
volet et même lorsqu’il est relativement introduit dans le fonctionnement des
entreprises, les aspects liés à l’environnement sont marginalisés.
Pour remédier à cette lacune, il serait intéressant que les organismes d’as-
sistance (ANPE, CITET, les centres techniques,…) s’impliquent dans cette dé-
marche pour collecter et analyser les nouveautés sur le plan technologique
qui ont trait à l’amélioration de la productivité et à la limitation des effets
environnementaux. Ces informations devraient être par la suite fournies
aux industriels afin qu’ils puissent orienter leurs décisions en matière de
choix technologique.
4.2.6. Introduction du management environnemental
4.2.6.1. ISO 14000
La démarche « Qualité » suppose l’intégration de la préoccupation environ-
nementale dans le management de l’entreprise par l’application d’une
65
stratégie préventive qui intègre l’environnement au processus de produc-
tion.
Produire plus propre et maintenir un niveau élevé d’efficience écologique
sont aussi deux critères d’évaluation importants des entreprises.
Dans ce cadre, la norme ISO 14001 est une référence internationale en matiè-
re de gestion environnementale. Plusieurs entreprises ont mis en place les
recommandations de cette norme afin d’affirmer leur engagement envers
la conformité réglementaire, la prévention de la pollution et l’amélioration
continue
La mise en oeuvre d’un système de management environnemental permet
de disposer d’un outil dynamique permettant de gérer les points critiques
en matière de risque d’impact sur l’environnement des activités de l’entre-
prise.
Elle permet aussi une maîtrise des coûts par la prévention, en matière de
gestion des matières premières et des déchets et la recherche d’une utilisa-
tion de technologies propres.
La certification qui couronne le processus peut être considérée comme une
opportunité extérieure offerte à l’entreprise pour la faire bouger, replacer
explicitement la gestion de l’environnement en tant qu’axe majeur du mana-
gement et faire participer tous ses membres à un projet d’amélioration.
Etre certifié ISO 14001 et obtenir un écolabel donnent ainsi un avantage
concurrentiel incontestable à l’entreprise, et peut constituer également un
outil de promotion de l’image de marque de celle-ci auprès de ses clients.
C’est pourquoi il est important d’inciter les entreprises à introduire un tel
système de management environnemental.
Ceci nécessitera de former des structures de conseil pour accompagner les
entreprises dans ces démarches.
Citons sur ce sujet le projet qui a été mené, sur financement de la GTZ, pour
la mise à niveau des entreprises aux exigences environnementales (MNE).
Outre la certification ISO 14000, ce projet développe et diffuse des instru-
ments de management environnemental et des solutions techniques spéci-
fiques au sein des entreprises
66
4.2.6.2. Encourager les audits environnementaux indépendants
La pratique des audits environnementaux est devenue de plus en plus cou-
rante dans un grand nombre de pays.
Il s’agit, en général, d’audits volontaires et non obligatoires, menés par des
organismes ou des experts indépendants.
Dans certains cas, comme aux Etats-Unis, cet audit est même obligatoire
pour les entreprises qui s’introduisent en bourse. L’audit est également exigé
dans quelques cas par les compagnies d’assurance, ainsi que par des investis-
seurs institutionnels en cas d’acquisition d’entreprises ou d’investissements
importants.
Il serait ainsi souhaitable que, dans un premier temps, ces audits soient exi-
gés, en Tunisie, des entreprises publiques.
Pour les entreprises privées, un mécanisme de prise en charge partielle de
ces audits devra être mis en place. Le programme de mise à niveau, qui prend
en charge 70% du coût des actions immatérielles pourrait être le cadre adé-
quat pour un tel mécanisme.
A cet effet, il serait envisageable de demander cet audit aux entreprises qui
adhèrent au programme de mise à niveau, au même titre que l’audit techni-
que, financer et organisationnel qui est pratiqué actuellement.
Les actions qui seront recommandées par ces audits devraient alors être
éligibles au mécanisme de la mise à niveau, notamment pour le volet imma-
tériel.
Enfin, il pourrait être envisagé d’accorder une bonification de taxes liées à
l’environnement, pour les entreprises dont le résultat des audits est satis-
faisant.
67
4.2.8. Cartographie des ressources
La préservation des ressources naturelles constitue une composante fonda-
mentale du développement durable, dans la mesure où il s’agit de ne pas com-
promettre la disponibilité de ces ressources pour les générations futures.
Au stade actuel, il est difficile d’évaluer la situation présente de l’industrie
tunisienne sur ce volet, du fait de l’absence d’un inventaire exhaustif des res-
sources disponibles, et de leur durabilité.
C’est pourquoi une action de fond devra être engagée pour dresser une car-
tographie des ressources non durables utilisées par l’industrie tunisienne,
avec l’estimation de leur durabilité, en fonction des projections du dévelop-
pement industriel.
Ceci devra aboutir à un plan national d’utilisation des ressources, qui indi-
quera les seuils critiques d’exploitation lorsque les ressources sont renou-
velables, et les alternatives éventuelles pour une substitution avec d’autres
types de ressources.
Ce plan devra ainsi comporter les volets suivants :
• seuils critiques d’exploitation pour les ressources renouvelables (principe
de régénération des ressources): ce seuil devra permettre de ne pas con-
sommer les ressources au-delà de leur rythme de régénération;
• seuils de consommation des ressources non renouvelables (principe de
substituabilité): ce seuil devra tenir compte des possibilités de subs-
titution de ces ressources par d’autres ressources renouvelables et/ou
par d’autres formes de capital;
• principe d’assimilation : les rejets de substances dangereuses ou pol-
luantes dans l’environnement ne doivent pas excéder sa capacité d’assi-
milation, et les concentrations doivent être maintenues en dessous des
niveaux critiques dont le respect a été jugé nécessaire pour protéger la
santé humaine et l’environnement. Lorsque la capacité d’assimilation
est effectivement nulle les rejets doivent être strictement proscrits
pour éviter toute accumulation dans l’environnement ;
• l’absence d’irréversibilité : Ce principe a pour but de protéger les
processus naturels capables de préserver ou de rétablir l’intégrité des
68
écosystèmes, et des cycles géochimiques et hydrologiques, qui auraient
pu être affectés par les activités humaines.
De plus, il sera utile de prévoir un recensement des industries les plus pol-
luantes en Tunisie.
Ceci permettra de mettre en place un programme d’actions hiérarchisé,
pour traiter les problématiques environnementales
4.2.10. Réaliser des études sur l’évaluation des bénéfices des mesures et
programmes environnementaux
Les mesures environnementales prises dans le secteur de l’industrie
sont nombreuses : elles concernent les études d’impact environnemen-
tales, l’introduction des technologies propres, le management environ-
nemental, le recyclage,…Des fonds conséquents ont été dépensés dans
ce sens, à travers le FODEP, le FODEC, la coopération internationale, les
entreprises,…
Cependant, le gain induit en terme économique n’a pas été chiffré, ce qui
ne permet pas, d’une part de sensibiliser les opérateurs sur l’importance de
telles mesures, et d’autre part, n’alimente pas suffisamment le discours pour
justifier la mobilisation des ressources nécessaires.
69
C’est pourquoi, il est utile de mener des études d’évaluation des bénéfices que l’on
a pu obtenir suite à la mise en place d’actions à caractère environnemental.
Ces études seront ensuite médiatisées pour montrer que le respect de l’envi-
ronnement est un investissement que l’on récupère rapidement. Signalons que
quelques tentatives d’évaluation ont été faites dans ce sens, notamment dans
certains programmes de la GTZ, mais se sont limitées à quelques projets précis.
45
La GTZ a déjà initié un programme dans ce sens en 2004
70
De cette façon, l’o ffre de conseils et d’a ssistance aux entreprises sera
démultipliée, ce qui permettra d’avoir un meilleur impact sur les ac-
tions environnementales des entreprises.
4.3.1.2. La formation des cadres d’entreprises
Pour assurer leur efficacité, les actions de formation devraient être grou-
pées par secteur. En effet, le fait de programmer des actions par branche
industrielle permet de distinguer des problématiques environnementales
spécifiques et concrètes ce qui susciterait l’intérêt des industriels.
De plus, ces séminaires de formation devraient déboucher sur des actions
d’accompagnement et de mise en place des solutions préconisées. Cet ac-
compagnement sera assuré par les experts tunisiens susmentionnés et qui
seront assistés, en cas de besoin, par des experts étrangers.
Le fait de programmer ce genre d’action permet d’impliquer les organismes
publics dans la résolution des problèmes environnementaux au sein des so-
ciétés et de rompre ainsi avec l’image de contrôle et de répression attribuée,
généralement, à ces derniers. Ceci permettrait une meilleure collaboration
public – privé, ce qui est indispensable pour atteindre les objectifs dans le
domaine environnemental.
Les thèmes qui devraient être évoqués dans ces actions de formation sont
multiples :
- La réduction des consommations énergétiques par l’utilisation de procé-
dés technologiques performants.
- Le stockage et le tri des déchets au niveau des unités industrielles.
- Le recyclage des déchets.
- L’exploitation rationnelle des ressources.
- L’utilisation de matériaux de substitution.
- Le traitement et l’évacuation des effluents.
- La réduction des dégagements gazeux.
- L’amélioration des conditions de travail (motivation, aménagement des
locaux, organisation des postes,…).
- L’organisation de la fonction environnement au sein d’une entreprise (ob-
jectifs, actions, description de fonction du responsable, ses pouvoirs,…).
71
4.3.2. Inciter les entreprises à désigner un responsable environnement
La présence d’un tel responsable est en effet importante, et son action doit
faire partie des tâches courantes de l’entreprise.
Il s’agit d’assurer l’interface entre l’extérieur et l’intérieur de l’entreprise, tant
dans ses aspects de réglementation, de communication, d’investissements,
de suivi,… que dans la sensibilisation et la formation de l’ensemble du per-
sonnel.
Pour ce faire, il doit être doté d’un pouvoir de décision, comme par exemple,
arrêter un processus contraire au respect des normes ou des exigences en-
vironnementales.
Son action doit également toucher les aspects esthétiques de l’entreprise,
l’organisation des postes de travail, afin d’offrir au personnel, un cadre de
travail agréable.
4.3.3. Amélioration des conditions de travail
L’organisation du travail au sein des entreprises a un impact réel sur la pro-
motion de l’individu.
C’est pourquoi, tout effort en matière de gestion de l’environnement doit né-
cessairement intégrer une réflexion sur l’organisation des lieux et des postes
de travail de manière à intérioriser l’impact d’une stratégie environnemen-
tale de l’entreprise, qui ne doit, en aucun cas, s’occuper uniquement des rela-
tions avec l’extérieur.
Ces actions ne devraient pas être considérées comme une contrainte qui s’im-
poserait à l’entreprise, mais réellement un moyen d’améliorer la productivité
du personnel, grâce à un environnement du travail agréable et bien conçu.
Les constats signalés précédement montrent que des actions doivent être
prévues en matière :
- de propreté des usines;
- d’architecture industrielle;
- d’aménagement et d’ergonomie des postes de travail;
- de vestiaires, zones de repos pour le personnel,…
- de conditions de manutention.
72
4.3.4. Politique de prévention des risques industriels
Comme indiqué au § 2.3.3, une politique en matière de prévention des risques
et de maîtrise des conséquences des accidents devrait être mise en place.
Une telle politique pourrait comporter les volets suivants :
• Etablir un recensement des industries à risque potentiel;
• Demander aux industries à risque d’élaborer des études de danger, à
soumettre aux autorités compétentes. Cette approche pourrait être
similaire à celle des études d’impact sur l’environnement, à savoir que
les études de danger en question seront soumises au contrôle des auto-
rités, qui seront chargées de les valider, pour s’assurer que l’ensemble
des risques ont bien été identifiés et qu’un plan de prévention a été
dressé, ainsi qu’un plan de lutte contre les accidents éventuels (plan de
secours);
• Etablir une réglementation comportant les prescriptions spécifi-
ques aux industriels (règles d’aménagement, consignes d’exploitation,
moyens de surveillance et de contrôle des installations,..);
Cette réglementation devra s’intéresser également à l’urbanisme autour
des sites industriels à risques (l’exemple de la SIAPE peut être cité sur ce
point, puisqu’à l’époque de sa création, il n’était pas prévu que l’urbanisa-
tion se rapproche de ce site);
• Charger une instance gouvernementale du contrôle des risques (ex le
Ministère de l’industrie dans lequel existe une direction sécurité, en re-
lation avec les autorités régionales et d’autres ministères) : Des contrô-
les périodiques devront être effectués par cette instance pour vérifier
la bonne application de la réglementation;
• Enfin, il ne faut oublier la formation du personnel des entreprises sur la
maîtrise de ces risques, et sur le volet sécurité d’une manière générale.
Directive SEVESO : 1239 établissements recensés en France
Une directive relative aux risques technologiques majeurs, appelée direc-
tive Seveso, avait été adoptée par l’Union européenne après l’accident sur-
venu à Seveso (Italie) , le 10 Juillet 1976.
Le 3 Février 1999, un autre texte, appelé Seveso II, a été adopté, renforçant
73
la prévention dans les établissements abritant des substances dangereuses.
Il met l’accent sur les dispositions que doivent prendre les exploitants en ma-
tière de prévention des accidents majeurs. L’inspection des sites concernés
a, elle aussi, été renforcée sur la base de programmes annuels. Le dernier
recensement, d’Octobre 2001, dénombre, en France, 1239 établissements Se-
veso II…. Les diverses branches de l’industrie concernées sont : l’industrie
chimique, les usines métallurgiques et de production de pneus, certaines
industries agroalimentaires (sucreries, distilleries), les verreries, les unités
de stockage de gaz industriels, d’ammoniac agricole, les usines de microélec-
tronique, les entrepôts, les carrières, les unités de traitement de l’eau et les
établissements de recherche…
4.3.5. Soutien à l’emploi
Les enjeux auxquels sont confrontés les industries tunisiennes à la fois de-
vant le changement économique international, que face à la nécessaire prise
en compte des aspects environnementaux, ne manqueront pas d’avoir des
répercussions négatives sur certaines catégories d’emploi.
Ainsi, les entreprises qui n’auront pas fait l’effort de modernisation nécessité
par l’ouverture économique, et qui n’auront pas intégré les exigences envi-
ronnementales dans leur stratégie, auront du mal à se maintenir sur le mar-
ché national et international.
De ce fait, il est probable d’assister à des réductions d’effectifs dans certaines
industries, même si d’autres créations d’emploi verront le jour.
Le sort de ces travailleurs dont l’entreprise n’aurait pu se maintenir en acti-
vité devra alors être pris en compte, et des programmes spécifiques devront
être conçus à cet effet.
De tels programmes pourraient, par exemple, prévoir :
• le soutien financier transitoire du personnel licencié;
• l’aide à la recherche d’un autre emploi;
• des programmes de recyclage.
4.3.6. Elimination de la discrimination entre les sexes
L’égalité entre les hommes et les femmes devra être retenue comme
74
orientation de fonds dans la perspective d’un développement industriel
durable.
Diverses études ont montré que les femmes étaient surtout employées
dans l’industrie tunisienne, dans des tâches spécifiques (confection, bureau-
tique,…), et qu’elles avaient plus difficilement accès aux postes techniques.
Il convient alors de faire en sorte, par des actions de sensibilisation des em-
ployeurs, et par une formation adaptée, que les conditions d’accès à l’emploi
soient non discriminatoires vis-à-vis des femmes.
75
Les axes de réflexion suivants sont également à approfondir, pour assurer
une présence industrielle sur le territoire, en cohérence avec les objectifs du
développement durable :
- Peut-on prévoir une implantation de zones industrielles en fonction
de la vocation de chaque région ?
- Faut-il opter pour des petites ou pour des moyennes zones industrielles ?
- Peut-on spécialiser des zones industrielles par nature d’activité (l’exem-
ple du cas des tanneries a été cité dans le présent rapport) ?
76
de manière à s’assurer de leur impact effectif en matière de lutte contre la
pollution d’une part et de préservation des intérêts économiques et sociaux
des opérateurs, et à la compétitivité internationale des entreprises.
D’une manière générale, pour que les marchés contribuent à des résultats
durables, les prix doivent refléter l’intégralité des coûts et avantages pour les
collectivités des biens et services produits. Cela peut nécessiter l’élimination
des incitations à la surexploitation des ressources naturelles et à la détério-
ration de l’environnement, ou l’introduction d’incitations positives à l’amé-
lioration de l’environnement.
Ceci conduit à la nécessité d’une réflexion sur la nature de la régle-
mentation à adopter, qui, d’une manière générale, peut combiner la
taxation proprement dite avec d’autres formes de réglementation, com-
me les démarches volontaires, les réglementations contraignantes et les
permis négociables47.
4.4.1.2. Repenser les mécanismes d’incitations en Tunisie
Les mécanismes de sensibilisation et de répression légale sont insuffisants pour
assurer l’adhésion des opérateurs industriels dans un processus de développe-
ment durable. C’est pourquoi des mesures incitatives devraient être mises en
place et d’autres devraient être renforcées pour atteindre cet objectif.
Les programmes actuels d’incitation à l’investissement dans le secteur
de l’environnement devraient être mieux vulgarisés et les procédures
administratives en matière d’obtention des subventions liées à ces in-
vestissements devraient être allégées.
De plus, ces programmes devraient jouer un rôle mobilisateur pour la con-
duite d’actions liées à l’environnement. C’est ainsi que le FODEP par exemple,
est plutôt perçu actuellement comme un mécanisme « passif » dans la me-
sure où il se limite principalement à l’examen des demandes de subvention,
sans pour autant avoir un rôle moteur dans l’initiation d’actions particuliè-
res avec les industriels.
A ce titre, une évaluation du mode de fonctionnement du FODEP devrait être
conduite, afin de mesurer son impact et sa perception par les industriels.
47
Une étude a été initiée en Janvier 1998 par le Ministère chargé de l’environnement sur ce sujet , avec le
bureau hollandais Tebodin
77
Outre les incitations liées à l’environnement, l’amélioration des conditions
du travail et de sécurité dans les unités industrielles devraient faire l’objet
d’un programme d’encouragement dédié aux sociétés qui investissent dans
ce domaine.
Le rôle de l’administration tunisienne, en tant que consommatrice de biens
peut être mis à profit du développement durable, dans la mesure où l’on
intègre, dans les clauses des marchés publics, des critères de bonification
pour les entreprises qui ont mis en place une politique environnementale
efficace.
Une telle action a été menée avec succès par certaines administrations, pour
ce qui est de la qualité (ex : STEG, SONEDE,…).
La généralisation de cette démarche à l’environnement aura certainement
un effet incitatif pour les entreprises, et son efficacité serait probablement
meilleure qu’une taxation classique.
Enfin, dans le cadre de l’e ncouragement de l’utilisation de produits
respectueux de l’e nvironnement et de la santé des consommateurs,
il est envisageable d’introduire une fiscalité avantageuse pour de tels
produits. A titre d’e xemple une TVA à taux réduit pourrait être prévue
pour des produits labellisés, afin de compenser le coût, généralement
élevé de leur production.
4.4.2. Introduire les instruments d’évaluation stratégique environne-
mentale
L’utilisation de l’évaluation stratégique environnementale (ESE) est
préconisée pour la prise en compte des préoccupations écologiques à
l’étape de l’élaboration des politiques sectorielles, des plans et program-
mes. Il s’agit d’un mécanisme mis au point pour surmonter les difficul-
tés associés à la mise en œuvre du développement durable.
Une ESE peut être liée à un secteur économique, comme l’industrie, l’énergie,
le tourisme… ou à une zone ou région géographique donnée.
Le principal avantage d’une ESE est qu’elle permet l’examen d’impacts à plus
long terme et cumulatifs, ainsi qu’un éventail de variantes plus large que
les évaluation d’impact classiques et spécifiques aux projets. En outre, l’ESE
78
peut faciliter les consultations avec le grand public grâce à l’identification
des problèmes, à la mise en route de la collecte des données de référence et
à l’élaboration de programmes d’action.
• Faciliter l’accès aux marchés de ces pays, par la mise en place de me-
sures préférentielles, notamment celles qui concernent les exigences
environnementales et sociales;
79
l’implication des ministères chargés de l’industrie et de l’énergie, de l’environ-
nement, de la formation professionnelle, de l’équipement, de l’agriculture, des
affaires sociales, des finances et de la coopération internationale,…
La réussite de ces politiques est donc fortement tributaire d’une bonne coor-
dination entre ces différents ministères, et à l’intégration par chacun d’entre
eux des objectifs économiques, sociaux et environnementaux.
En effet, il convient de s’assurer que des politiques sectorielles définies par
un département particulier ne soient contraires aux objectifs de la durabi-
lité, du fait qu’elles répondent à un besoin immédiat de développement sans
se préoccuper de l’incidence environnementale à long terme.
La désignation par chaque ministère d’un responsable environnement qui puis-
se servir d’interface avec les autres intervenants est nécessaire. Ces différents
responsables devraient également constituer un groupe de travail interminis-
tériel permanent pour suivre les actions planifiées, et évaluer les résultats.
La définition des objectifs du développement durable, et le chiffrage de la
cible des indicateurs identifiés dans le guide sera parmi les tâches de ce co-
mité.
4.4.5. Mise en place d’indicateurs et des guides sur le développement in-
dustriel durable
Les indicateurs de développement durable sont très utiles pour mesurer le
degré de conformité du pays aux objectifs qu’il s’est fixé et pour se rendre
compte des progrès accomplis.
Cependant, leur mise en place n’est pas aisée, puisqu’il s’agit de quantifier des
paramètres difficilement chiffrables.
Divers pays ont soulevé cette difficulté, et certains, comme le Canada, s’orien-
tent vers l’utilisation du « modèle du capital » qui observera les réserves des
principaux types de capital (produit, naturel et humain) dont les généra-
tions futures auront besoin. Parmi les actifs importants qui seront ainsi ob-
servés, citons les réserves de ressources naturelles, ainsi que les services fon-
damentaux de l’écosystème (tels que l’approvisionnement en eau et en sols
purs) dont dépendent notre société et notre économie.
Cette initiative est menée par un comité d’o rientation composé
80
d’o rganismes participant à l’é laboration d’indicateurs de durabi-
lité et provenant des universités, des groupes de protection de
l’e nvironnement, des représentants du gouvernement et des or-
ganismes économiques et financiers
Il est donc recommandé de mettre en place de tels indicateurs pour la Tuni-
sie, en adoptant une démarche progressive, qui permettra d’affiner les con-
cepts à utiliser.
De plus, il faudra veiller, lors de l’élaboration de ces indicateurs, à la définition
des objectifs à atteindre, qui constitueront une cible pour les indicateurs en
question.
Par ailleurs, il est nécessaire que ces indicateurs soient conçus de manière
spécifique pour chaque population cible, et qu’ils soient vulgarisés sous for-
me de guides destinés d’une part aux opérateurs de manière sectorielle, et
aux décideurs de manière globale.
4.4.6. Rôle des acteurs
Enfin, la dernière proposition que nous faisons peut être considérée
comme la condition de succès de l’ensemble de la politique du dévelop-
pement durable, à savoir, qu’il faut définir le rôle de chaque acteur dans
ce processus.
Il s’agit ainsi de tracer les contours de l’intervention de l’Etat; des collectivi-
tés locales, de l’UTICA, des associations professionnelles, de l’organisation des
travailleurs, de l’information; et plus généralement, de la société civile.
81
5. Annexes
• Synthèse
• Annexe au chapitre 1: Les zones de libre échange avec l’Union Euro-
péenne et les autres pays arabes
• Bibliographie
5.1. Synthèse
L’objet du présent rapport est de poser la problématique du développement
industriel durable en Tunisie.
Il comporte un aperçu sur la situation de l’industrie manufacturière tuni-
sienne, ses enjeux, et son impact sur les trois composantes du développe-
ment durable. Des recommandations et des pistes d’actions sont identifiées
pour concilier les exigences du développement industriel avec ceux du déve-
loppement durable.
5.1.1. L’industrie manufacturière
Le tissu industriel de la Tunisie compte environ 9 500 entreprises. Parmi cel-
les-ci, 5 468 ont un effectif supérieur ou égal à 10, dont 2 360 sont totalement
exportatrices.
La contribution des industries manufacturières au PIB progresse continuel-
lement : de 7% en 1962, elle passe à 14.3% en 1980, atteint 18.1% en 1991 et s’élève
à plus de 20% en 2004.
La part de l’industrie manufacturière dans les exportations de biens est pas-
sée de 41% en 1981 à 91% en 2004.
Des faiblesses structurelles et organisationnelles de l’industrie tunisienne
ont été identifiées, et constituent autant de difficultés qu’il faudra résoudre
pour affronter la nouvelle période que vît actuellement la Tunisie en ma-
tière d’ouverture sur son environnement international et à son intégration
dans un vaste ensemble économique constitué de l’Union européenne et de
tous les pays méditerranéens. A ce titre, l’industrie tunisienne devra relever
un certain nombre de défis dont : L’accroissement de la concurrence engen-
drée par la libéralisation du commerce extérieur; l’abolition des quotas dans
les échanges internationaux (AMF), l’apparition de nouveaux concurrents
ayant un coût de main d’œuvre très compétitif ou plus proche du principal
82
marché de la Tunisie qui est l’UE; la prise en compte plus marquée des as-
pects environnementaux, et les mesures de protection que certains pays
développés ont mis en place pour se prémunir vis-à-vis de la concurrence de
pays qui ne respecteraient pas ces exigences.
Ainsi, plusieurs analyses ont montré que de nombreuses entreprises
industrielles sont menacées de disparaître si elles ne s’adaptaient pas
à ce nouvel environnement. Un effort de modernisation et de mise à
niveau sera nécessaire pour maintenir et accroître sa compétitivité in-
ternationale.
5.1.2.L’impact de l’industrie tunisienne sur les 3 composantes du
développement durable
5.1.2.1. Impacts économiques
L’incidence économique du développement industriel futur, dans une
perspective d’une politique de développement durable se retrouve : dans
l’impact qu’aura l’ouverture économique de la Tunisie et la libéralisation
internationale des échanges sur la pérennité de certaines entreprises et
la préservation de l’emploi; dans l’impact des normes et exigences envi-
ronnementales et sociales fixées par les pays partenaires de la Tunisie
sur la poursuite des exportations tunisiennes; dans la capacité des en-
treprises à offrir des produits répondant aux normes techniques natio-
nales et internationales; et enfin, dans la capacité de ces entreprises à
intégrer les nouvelles technologies assurant une production plus propre
et une économie de ressources.
5.1.2.2. Impacts environnementaux
Les principaux impacts identifiés portent sur la pollution hydrique, les dé-
chets solides, l’exploitation des ressources naturelles et de l’énergie.
Cependant, la Tunisie ayant principalement une industrie de main d’ouvre,
avec peu de process polluants, sauf quelques cas spécifiques, l’impact envi-
ronnemental demeure maîtrisable, moyennant un traitement adéquat de
ces cas particuliers.
Il faut noter également que des efforts notoires ont été faits pour lutter con-
tre la pollution, et ce, particulièrement, depuis la parution de la législation
sur les études d’impact en 1991.
83
5.1.2.3. Impacts sociaux
Le volet social dans la démarche du développement durable de l’industrie
prend plusieurs formes dont nous citons : l’emploi sur lequel pèse une mena-
ce de suppressions de postes dans certains secteurs peu compétitifs, et qui
a déjà été constaté au cours de l’année 2005, particulièrement dans le textile;
les conditions de travail; la sécurité et la prévention des risques industriels;
la formation professionnelle; le développement régional et l’aménagement
des zones industrielles.
5.1.3. Les objectifs à atteindre pour un développement industriel durable
Il est fondamental de considérer que les aspects environnementaux ne
sont pas toujours un handicap pour le développement industriel mais
qu’ils engendrent souvent une économie de matière première, d’eau,
d’énergie, et d’autres charges diverses. Par voie de conséquence, ils sont
une source d’amélioration de la compétitivité des entreprises,
et non pas une charge supplémentaire.
Le développement durable de l’industrie tunisienne devra ainsi être conçu
dans le cadre des objectifs suivants :
Objectifs Objectifs Objectifs
économiques environnementaux sociaux
- Industrie en croissance
durable
- Industrie limitant la - Industrie fortement
- ancrée dans l’économie
dégradation des ressources créatrice d’emploi
internationale et
naturelles et favorisant - employant un
ouverte sur les marchés
l’économie de ces ressources personnel de plus en
étrangers
- préservant l’environnement plus qualifié
- assurant une source
en matière de pollution (air; - garantissant des
importante de rentrée
eau; sols) et de production de conditions de travail
de devises
déchets décentes
- maîtrisant la qualité des
- permettant une maîtrise des - respectant les schémas
produits et la qualité de
technologies de production d’aménagement du
l’organisation
propre territoire, et visant
- maîtrisant les nouvelles
- maîtrisant les systèmes un développement
technologies
de management régional intégré et
- capable de réaliser environnemental cohérent
des innovations
technologiques
84
5.1.4.Pistes d’actions pour atteindre les objectifs du développe-
ment industriel durable
La réflexion sur le développement durable de l’industrie devrait porter sur
les pistes d’actions suivantes :
5.1.4.1. Actions sur le volet économique
• Amélioration de la compétitivité industrielle
Les années à venir constituent une étape cruciale pour la pérennité
des entreprises.
• Politique de produits
85
en matière de rejets et de pollution diverse. Cependant, il faut se
rendre compte que, lors de la consommation de ces produits puis
de leur élimination, d’autres problèmes environnementaux peu-
vent surgir.
86
prise de conscience de ces enjeux et en donnant des exemples con-
crets d’entreprises, ayant amélioré leur compétitivité grâce à des pro-
grammes environnementaux.
• L’information et le rôle des associations de consomma-
teurs
Pour que les consommateurs puissent user de leur pouvoir, de
sanctionner tel produit dont la consommation ou la production a
un impact négatif sur l’environnement, et ce, en changeant leurs
habitudes d’achat, par exemple, il faudrait d’abord qu’ils soient in-
formés et sensibilisés sur la problématique environnementale. Un
programme national de sensibilisation des consommateurs devra
être prévu autour de thèmes divers tels que, par exemple celui des
emballages recyclables, de l’utilisation dans le procédé de fabrica-
tion de substances nuisibles à l’environnement, de l’impact d’un
mauvais traitement des rejets sur la santé des citoyens, …L’intro-
duction d’un écolabel permettra de soutenir de telles campagnes
de sensibilisation, et l’Etat peut, dans le cadre de sa politique d’ap-
provisionnement, accorder une préférence aux produits possédant
un écolabel.
• La législation sur la pollution et les structures de contrôle
La mise en place d’un cadre législatif exhaustif et complet permet
de bien distinguer les responsabilités en terme de classification
et de gestion des rejets. De plus, il faudra veiller à la conformité de
ce cadre législatif tunisien avec celui qui est en vigueur à l’échelle
internationale.
Par ailleurs, l’ANPE, dans sa structure actuelle ne dispose pas de moyens
humains et financiers suffisants pour faire un contrôle efficace des
entreprises. Il faudrait donc revoir son mode d’intervention, au niveau
des moyens humains et financiers.
• La veille sur les technologies environnementales
Il s’agit de se tenir informé des principales innovations sur le plan
technologique qui permettront de développer les performances des
sociétés industrielles et de réduire leur nuisance environnementale.
87
Les organismes d’assistance (ANPE, CITET, les centres techniques,…)
devraient collecter et analyser les nouveautés sur le plan technologi-
que qui ont trait à l’amélioration de la productivité et à la limitation
des effets environnementaux. Ces informations devraient être, par la
suite, fournies aux industriels afin qu’ils puissent orienter leurs déci-
sions en matière de choix technologique.
• Introduction du management environnemental
Il est important d’inciter les entreprises à introduire un système
de management environnemental, basé sur la norme ISO 14000.
Ceci nécessitera de former des structures de conseil pour accom-
pagner les entreprises dans ces démarches. L’encouragement à
mener des audits environnementaux est également à retenir, et
les entreprises publiques pourraient donner l’exemple dans ce
sens.
• Cartographie des ressources
La préservation des ressources naturelles constitue une composante
fondamentale du développement durable, dans la mesure où il s’agit
de ne pas compromettre la disponibilité de ces ressources pour les gé-
nérations futures. Au stade actuel, il est difficile d’évaluer la situation
présente de l’industrie tunisienne sur ce volet, du fait de l’absence d’un
inventaire exhaustif des ressources disponibles, et de leur durabilité.
C’est pourquoi une action de fond devra être engagée pour dresser
une cartographie des ressources non durables utilisées par l’industrie
tunisienne, avec l’estimation de leur durabilité, en fonction des projec-
tions du développement industriel.
De plus, il sera utile de prévoir un recensement des industries les plus
polluantes en Tunisie.
Ceci permettra de mettre en place un programme d’actions hiérar-
chisé, pour traiter les problématiques environnementales.
• Encouragement à la préservation des ressources
Pour aider les entreprises qui s’engageraient dans un processus d’éco-
nomie des ressources, il est nécessaire de prévoir un mécanisme de
88
soutien, comportant notamment une aide financière lorsque l’entre-
prise doit engager des investissements à cet effet.
• Réaliser des études sur l’évaluation des bénéfices des mesu-
res et programmes environnementaux
Pour permettre d’argumenter les encouragements à la préservation
des ressources, ainsi que pour sensibiliser les opérateurs à la mise en
place des actions requises dans ce sens, il est utile de mener des études
d’évaluation des bénéfices que l’on a pu obtenir suite à la mise en pla-
ce d’actions à caractère environnemental. Ces études seront ensuite
médiatisées pour montrer que le respect de l’environnement est un
investissement que l’on récupère rapidement.
5.1.4.3. Actions sur le volet social
• La Formation
Les actions de formation dans le domaine de l’environnement
commencent à voir le jour, et méritent d’être renforcés dans le ca-
dre de programmes nationaux. Ces programmes devraient avoir
les deux composantes, à savoir, la formation des cadres des orga-
nismes de conseil publics et privés en matière environnementale;
et la formation des cadres d’entreprises.
En outre, il faudrait inciter les entreprises à désigner un responsable
environnement pour assurer l’interface entre l’extérieur et l’intérieur
de l’entreprise, tant dans ses aspects de réglementation, de commu-
nication, d’investissements, de suivi,… que pour la sensibilisation et la
formation de l’ensemble du personnel.
• Amélioration des conditions de travail
Tout effort en matière de gestion de l’environnement doit nécessaire-
ment intégrer une réflexion sur l’organisation des lieux et des postes
de travail de manière à intérioriser l’impact d’une stratégie environne-
mentale de l’entreprise, qui ne doit, en aucun cas, s’occuper uniquement
des relations avec l’extérieur. Des actions peuvent être prévues par
exemple, en matière de propreté des usines; d’architecture industrielle;
d’aménagement et d’ergonomie des postes de travail; de vestiaires, zo-
nes de repos pour le personnel; de conditions de manutention;…
89
• Politique de prévention des risques industriels
• Soutien à l’emploi
L’égalité entre les hommes et les femmes devra être retenue comme
orientation de fond dans la perspective d’un développement indus-
triel durable. Il convient de faire en sorte, par des actions de sensibilisa-
tion des employeurs, et par une formation adaptée, que les conditions
d’accès à l’emploi soient non discriminatoires vis-à-vis des femmes, et
ce, quelque soit la nature de l’emploi.
90
appliqués de manière stricte, ce qui conduit à une implantation de
certaines unités industrielles dont l’impact sur l’environnement
n’est pas souhaitable.
91
donnée. Son principal avantage est qu’elle permet l’examen d’im-
pacts à plus long terme et cumulatifs, ainsi qu’un éventail de va-
riantes plus large que les évaluations d’impact classiques et spéci-
fiques aux projets.
• Renforcer la réflexion interdépartementale sur le dévelop-
pement durable
Les politiques en faveur du développement durable entrent en géné-
ral dans les attributions de plusieurs ministères. La réussite de ces
politiques est donc fortement tributaire d’une bonne coordination
entre ces différents ministères, et à l’intégration par chacun d’entre
eux des objectifs économiques, sociaux et environnementaux.
La désignation par chaque ministère d’un responsable environne-
ment qui puisse servir d’interface avec les autres intervenants est né-
cessaire. Ces différents responsables devraient également constituer
un groupe de travail interministériel permanent pour suivre les ac-
tions planifiées, et évaluer les résultats.
La définition des objectifs du développement durable, et le chiffrage
de la cible des indicateurs identifiés dans le guide sera parmi les tâ-
ches de ce comité.
• Mettre en place des indicateurs et des guides de développe-
ment durable
Les indicateurs de développement durable sont très utiles pour mesu-
rer le degré de conformité du pays aux objectifs qu’il s’est fixé et pour
se rendre compte des progrès accomplis.
Cependant, leur mise en place n’est pas aisée, puisqu’il s’agit de
quantifier des paramètres difficilement chiffrables. Il est donc re-
commandé de mettre en place de tels indicateurs pour la Tunisie,
en adoptant une démarche progressive, qui permettra d’affiner les
concepts à utiliser.
De plus, il faudra veiller, lors de l’élaboration de ces indicateurs, à la dé-
finition des objectifs à atteindre, qui constitueront une cible pour les
indicateurs en question.
92
Par ailleurs, il est nécessaire que ces indicateurs soient conçus de ma-
nière spécifique pour chaque population cible, et qu’ils soient vulgari-
sés sous forme de guides destinés d’une part aux opérateurs de ma-
nière sectorielle, et aux décideurs de manière globale.
• Rôle des pays développés
Les pays développés ont un rôle à jouer pour aider des pays comme
la Tunisie à mettre en place une politique de développement durable.
L’intervention des pays développés pourrait être sollicitée en matière
de facilitation de l’accès aux marchés de ces pays; d’aide pour le ren-
forcement des capacités tunisiennes à gérer ses ressources naturelles
et à lutter contre la pollution; d’aide à l’acquisition et au transfert des
technologies nécessaires pour atteindre les objectifs d’un développe-
ment durable; de financement de la formation sur les technologies
environnementales; d’encouragement des investissements directs
étrangers en Tunisie, en veillant à ce qu’ils n’aient pas d’incidences en-
vironnementales ou sociales négatives…
• Rôle des acteurs
Il s’agit de définir le rôle de chaque acteur dans le processus condui-
sant à un développement industriel durable, à savoir, le rôle de l’Etat,
des collectivités locales, de l’UTICA, des associations professionnelles,
de l’organisation des travailleurs, de l’information; et plus générale-
ment, de la société civile.
93
5.2. Annexe au chapitre 1: Les zones de libre échange
avec l’Union Européenne et les autres pays arabes
La Tunisie s’est engagée, au cours des dernières années, dans un programme
orienté vers la libéralisation de son économie et son intégration progressive
dans l’économie mondiale. Cette volonté d’ancrage dans un espace économique
global s’est matérialisée par l’adhésion de la Tunisie au GATT depuis 1990 et par
la conclusion d’un Accord d’Association avec l’UE au mois de juillet 1995 en plus
des zones de libre-échange convenues avec le Maroc, l’Egypte et la Jordanie. La
Tunisie est en effet bien avancée dans un processus qui la place en 2008 dans
une zone de libre-échange avec l’UE et les pays membres de la Ligue Arabe.
Compte tenu de l’importance de l’accord de libre échange conclu entre la Tu-
nisie et l’Union Européenne, pour le futur de l’industrie tunisienne, nous en
présentons ci-dessous les principales modalités pratiques visant les échan-
ges de biens.
Cet accord a été conclu le 17 juillet 1995, et prévoit, notamment le démantè-
lement de l’ensemble des barrières douanières sur les produits industriels
européens selon un calendrier échelonné sur douze ans.
Il est entré officiellement en vigueur le 1er Mars 1998, après avoir été ratifié
par l’ensemble des Etats membres, bien que la Tunisie ait décidé de le mettre
en application dès 1996.
Pour les produits industriels, les accords de libre échange de 1995 avec l’Union
Européenne prévoient quatre listes de produits:
• La première concerne les biens qui ne sont pas produits en Tunisie.
La suppression des droits de douane sur ces produits est immé-
diate (à partir de 1996). La valeur des importations des produits
concernés était estimée à l’époque à environ 12% de la valeur totale
des importations des produits industriels.
• La deuxième liste regroupe des biens intermédiaires et des matières
premières qui ne sont pas produits localement. Pour ces produits la
suppression des droits devait être effective à partir de la date d’appli-
cation de l’accord. La valeur des importations des produits concernés
était évaluée à l’époque à environ 28% de la valeur totale des importa-
tions de produits industriels.
94
• La troisième liste comprend des biens produits localement que le
gouvernement tunisien considère comme compétitifs. La suppres-
sion des droits doit être effectuée au cours d’une période transitoire
de 12 ans, à raison de 8% du droit de base par an. La valeur cumulée des
produits concernés représentait 30 % des importations de produits
industriels.
• La dernière liste regroupe enfin les autres produits industriels. La
période transitoire reste de douze ans mais ces produits bénéficient
d’une période de grâce de 4 ans. Par contre au cours des 8 dernières
années (qui ont débuté en l’an 2000), le rythme de suppression des
droits de douane est, chaque année, de 11% du droit de base (12% la pre-
mière année). Les produits concernés représentaient également 30%
du total des importations industrielles.
Les produits agricoles et de la pêche sont inclus dans l’accord, mais le dé-
but de l’application d’un programme de libéralisation des échanges n’est pas
encore fixé. Pour les produits des agro-industries, une distinction est faite,
dans leur prix de revient, entre une partie industrielle, pour laquelle l’accord
s’applique, et une partie agricole, « l’élément agricole », qui sera traitée lors des
négociations relatives à l’agriculture. Cette dichotomie assez artificielle in-
duit une mise en œuvre spécifique.
L’accord prévoit en outre la possibilité de mesures exceptionnelles pour des
durées limitées, en particulier en cas de sérieuses difficultés rencontrées par
des secteurs en restructuration, surtout dans le cas de graves problèmes
sociaux, ou pour des industries naissantes.
95
5.3. Bibliographie
1. Etude de faisabilité et d’impact pour l’instauration d’un écolabel tunisien – ACC
– Citet - 2005
2. Etude du programme de mise à niveau environnemental de l’industrie et du tou-
risme – ACC – MEDD - 2004
3. L’expérience de l’Agenda 21 en local en Tunisie – une planification locale et partici-
pative du développement durable, C. Zouaghi - 2001
4. Les déchets d’emballage en Tunisie – éléments de stratégie, M. Cherif- 2001
5. Rapport National, l’Etat de l’Environnement, Ministère de l’Environnement et du
Développement Durable, (éditions 1997 à 2003)
6. Eau 21, Ministère de l’Agriculture, édition 2000
7. Audit et management environnemental en Tunisie – ISO 14000 – Situations et
recommandations, MD Expansion - 2000
8. Etude sommaire de présentation des problématiques de développement durable
du bassin versant du Nord-Ouest Tunisien- Concept - 2000
9. Etude sur le recyclage des déchets industriels de la TN, ANPE (JICA), 1998
10. Etude de la pollution industrielle en Tunisie, TEBODIN, Janv. 1998
11. Intérêt de l’instauration d’un eco-label en Tunisie – COMETE, Dr Bark, 1998
12. Plan fédéral de développement durable 2000-2004, Canada, 1997
13. La gestion des déchets industriels en Tunisie , Approche méthodologique – Fran-
ce Déchets – Avril 1994
14. Etude sur l’intégration du volet environnemental dans la mise à niveau – R. Nafti
– 1999.
15. Agenda 21 National, Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Ter-
ritoire, 1995
16. Les problèmes d’environnement dans l’industrie tunisienne de textile, Ridha AB-
BES, 1994
17. Etude sur la gestion des déchets industriels dangereux, Dagh Watson, ANPE, 1994
18. Synthèse générale sur la mission d’assistance technique pour l’élaboration des
audits environnementaux et le suivi des projets pilotes – Valotech – Déc 1999
19. Evaluation du coût économique de la dégradation de l’environnement en Tunisie
– Banque Mondiale – METAP – Nov. 2001
20. Rapport sur les grands projets – CNDD – 10 Oct 2001
21. Communication initiale de la Tunisie à la convention cadre des nations unis sur
les changements climatiques – MEAT – Oct. 2001
22. Impact des réglementations sur le commerce et la compétitivité : évaluation ra-
pide de quelques secteurs clés de l’économie tunisienne – METAP III – CP3 – Pro-
jet de rapport - Mai 2000.
96
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
ANNEXE 0-3G
maquette bull eau final 10/09/08 11:26 Page 1
maquette bull eau final 10/09/08 11:26 Page 2
2
INFORMATION
L
RÉUNION DU COMITÉ DE PILOTAGE DU PROJET COPEAU
a réunion N°3 du comité de pilotage du projet COPEAU ( Réseau de Contrôle de la Pollution de l’Eau)
s’est tenue le 16 janvier 2008 au siège de l’ANPE. Mr. Xavier Detienne et Mme Véronique Gosselin ont
présenté le manuel des procédures réalisé par l’Aquapôle dans le cadre du projet COPEAU aux membres du
Comité de pilotage du projet. Il s’en est suivi un échange sur la mise en place du Réseau National de Contrôle
de la Pollution de l’Eau.
D
SESSION DE FORMATION DU 10 AU 14 MARS 2008
ans le cadre du renforcement des capacités, une
session de formation de 5 jours a été dispensée
aux agents de l’ANPE et des institutions impliquées
dans le contrôle de la pollution de l’eau, cette session
avait pour thèmes :
• Le choix et signification des paramètres
• L’interprétation des résultats d’analyses des eaux
Cette session de formation a été effectuée par
Messieurs Louis VANDEVENNE, Directeur du
CEBEDEAU (Centre d’Expertise en Traitement et
Gestion de l’eau - Belgique) et Farouk M’HENNI, de
la faculté des sciences de Monastir.
A
SÉMINAIRE SUR LE CONTRÔLE DE LA POLLUTION DE L’EAU
l’occasion de la journée mondiale de l’eau et en partenariat avec la Commission Européenne
«Programme Life Pays Tiers», l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement a organisé, sous
le patronage de Monsieur Nadhir HAMADA, Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, un
séminaire sur le contrôle de la pollution hydrique et ce le 25 mars 2008. Lors de cette journée, 10 exposés
concernant le contrôle de la pollution de l’eau ont été présentés par différents experts du domaine.
D
ET À L’OUED MEDJERDA
ans le cadre du Projet COPEAU, une visite de
terrain a été effectuée le mercredi 2 avril 2008 à
l’Oued Medjerda et au barrage de Sidi Salem.
Mme Buscosi Guilia, chargée de l’environnement à
la Délégation de la Commission Européenne à Tunis,
et Monsieur Noureddine Ben Rejeb, Directeur
Général de l’ANPE, ont accompagné l’équipe du
COPEAU pour participer à une campagne de
prélèvement d’échantillons et de mesures le long de
l’Oued Medjerda par le biais du laboratoire mobile.
L
GLOBALE DU BASSIN VERSANT DE LA MEDJERDA
e présent projet se propose de compléter les actions
mises en oeuvre dans le cadre du PISEAU et du projet
COPEAU par la réalisation d’une étude de faisabilité pour
la mise en place d’une méthodologie et la collecte des
données en vue de la modélisation de l’ensemble de
l’écosystème du bassin versant de la Medjerda. L’étude
d’évaluation de la faisabilité de l’utilisation du modèle
PÉGASE (Pégase : Planification Et Gestion de
l’Assainissement des Eaux) est financée par la région
Wallone – Commission mixte permanente pour le
programme 2008 – 2010, elle sera exécutée en coopération
avec l’Aquapôle –Université de Liège.
D
SÉMINAIRE “MEDJERDA: CHÂTEAU D’EAU DE LA TUNISIE”
ans le cadre de la célébration du vingtième anniversaire de l’ANPE, la Direction Régionale de l’ANPE au
Nord Ouest a organisé le 2 juillet 2008, sous le patronage de Monsieur le Gouverneur de Béja, un
séminaire ayant pour thème « Medjerda : château d’eau de la Tunisie ».
4
CAMPAGNES DE SUIVI DES MILIEUX
Les résultats de la dernière campagne de suivi (mois de mars 2008) sont présentés ci-dessous.
• Salinité g/l
4
o.Meliz
o.medj 2
o.tessa
o.mellegue
o.medj 3
O. Bou Hertma
o.medj 4
o.Kasseb
o.béja
o.siliana
o.zerga
o.medj 5
o.medj 6
o.medj 7
o.medj 8
• pH
Les valeurs du pH mesuré sur le cours principal de
8,3
8,2
Jendouba
Boussalem
Sidi Salem
Kantart Bizerte
Barrage
Slouguia
Jdaida
Medjez El Beb
18
16
14
• Nitrates
12
de Jendouba et de Slouguia
0
O.Medj. GHARD
O.Medj.Jend
O.Medj. Boussalem1
O.Medj. Boussalem1
Slouguia
Djdeida
Pont Bizerte
O.Medj.Medjez
mg/l
• Orthophosphates
60
30
On remarque une concentration importante en
orthophosphates dans les Oueds de Béja, de
Kasseb et de l’Oued Mliz, par contre elle est
relativement faible au niveau des autres points de
20
prélèvement.
10
0
o.tessa
o.mliz
o.siliana
o.Kasseb
o.béja
o.mellegue
o.zerga
O. Bou Hertma
• Oxygène dissous
La concentration en oxygène dissous est un
O. Zerga
10000
1000
1
o.medj 1
o.Meliz
o.medj 2
o.tessa
o.mellegue
o.medj 3
O. Bou Hertma
o.medj 4
o.Kasseb
Step.béja
o.béja
o.zerga
o.siliana
o.medj 5
o.medj 6
o.medj 7
o.medj 8
maquette bull eau final 10/09/08 11:26 Page 6
7,8
7,6
7,4
7,2
• pH
7
6,4
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9
2,5
• Salinité
1,5
0,5
entre 0,5 et 2,7 g/l.
0
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9
60
50
• Nitrates
40
l’activité agricole.
0
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9
• Nitrites
mg/l
14
4
2
0
P1 P2 P5 P6 P7 P8 P9
mg/l
9
8
• Oxygène dissous
7
0
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9
3,5
• Phosphore total
2,5
2
dans les puits, par contre il est plus élevé aux P2 (3.5
1
mg/l) et P5 (1 mg/l).
0,5
0
P1 P2 P5 P6 P7 P8 P9
Le bassin versant est caractérisé par une vaste plaine recevant les eaux des zones montagneuses se trouvant à
ses alentours. Cette plaine est appelée plaine de Mornag.
Les résultats de la campagne de suivi du mois d’avril 2008 sont présentés ci dessous.
• Salinité
g/l
3
2,5
Ville d’ el Fahs
Aprés el Fahs
Step Mornag
Step Radès
Khlidia
Nasseen
8,2
8
• pH
7,8
7,6
7,4
Step Radès
Step Mornag
Nasseen
Ville d’ el Fahs
Khlidia
Avant el Fahs
9
8
• Oxygène dissous
7
6
Jbel el ouest
Ville d’ el Fahs
Aprés el Fahs
Step Mornag
Mhamdia
Step Radès
Khlidia
Nasseen
• Turbidité
Les échantillons d’eau prélevés après le rejet de la
NTU
400
Ville d’ el Fahs
Step Mornag
Khlidia
Mhamdia
Aprés el Fahs
Step Radès
mg/l
60
50
• Nitrates
40
Méliane. 10
0
Ville d’ el Fahs
Step Mornag
Khlidia
Mhamdia
Aprés el Fahs
Step Radès
• Orthophosphates
mg/l
Step Mornag
Khlidia
Mhamdia
Aprés el Fahs
mg O2/l
250
200
150
Step Mornag
Khlidia
Mhamdia
Aprés el Fahs
Jbel ouest
Step Radès
10
g/l
6
• Salinité
La salinité mesurée atteint un maximum (5,2 g/l) en
4
S.Soliman
Après Z.I Grombalia
Eaux usées
R. STEP G
Après R.STEP G
R.TMM
O. Tahouna
O.Jdidi
O.Belli 1
O.Belli 2
O.EL Melah
O.Bey 3
O.Bey 2
O.Bey 1
10
9
8
6
5
• pH
4
3
1
0
R. STEP G
S.Soliman
Après Z.I Grombalia
Eaux usées
Après R.STEP G
R.TMM
O. Tahouna
O.Jdidi
O.Belli 1
O.Bey 1
O.Belli 2
O.EL Melah
O.Bey 3
O.Bey 2
mg/l
8
9
• oxygène dissous
6
la flore aquatique. 0
R. STEP G
S.Soliman
Après Z.I Grombalia
Eaux usées
O.Jdidi
O.Belli 1
O.Belli 2
O.EL Melah
O.Bey 3
O.Bey 2
O.Bey 1
• Turbidité
NTU
faune aquatique.
Les affluents de l’Oued El Bey ont pour la majorité
300
Eaux usées
Après R.STEP G
R.TMM
O. Tahouna
O.Jdidi
O.Belli 2
O.EL Melah
mg/l
300
• Nitrates
La concentration en nitrates atteint des valeurs
250
50
1600
1400 0
Après R.STEP G
R.TMM
O. Tahouna
O.Jdidi
S.Soliman
O.Belli 1
O.Belli 2
O.EL Melah
O.Bey 3
O.Bey 2
O.Bey 1
R. STEP G
Après Z.I Grombalia
Eaux usées
1200
1000
R.TMM
O. Tahouna
O.Jdidi
O.Belli 1
O.EL Melah
O.Bey 3
O.Bey 2
R. STEP G
mg/l
90
80
70
• Ortho phosphates
60
50
la faune aquatique.
R.TMM
O. Tahouna
S.Soliman
Après Z.I Grombalia
Eaux usées
R. STEP G
Après R.STEP G
O.Jdidi
O.Belli 1
O.Bey 1
O.Belli 2
O.EL Melah
O.Bey 3
O.Bey 2
maquette bull eau final 10/09/08 11:26 Page 12
12
Les résultats de suivie du pH ,de la salinité, de la turbidité, de l’oxygène dissous, des nitrates et des
orthophosohates sont groupés dans le tableau ci dessous.
P1 P2 P3 P4 P5
pH 8,01 8,93 8,93 9,06 8,86
Salinité (g/l) 9 14,3 3,3 14,5 10,7
Turbidité (NTU) 250 250 5 370 250
Oxygène dissous (mg/l) - - 5,53 - 6,41
Nitrates (mg/l) 12 26 80 66 50
Orthophosphates (mg/l) 10,45 10,17 1,7 9,25 8,32
• La turbidité mesurée au niveau de Sabkhat Ariana atteint des valeurs trés importantes.
• La partie sud de la sebkha a enregistré les valeurs les plus élevées en Nitrates.
• Les valeurs enregistrées indiquent des concentrations constantes en orthophosphate entre 8,32 et 10,45 mg/l à
l’exception du point P3 qui est faible (1,7 mg/l).
Cher lecteur,
Vu l’importance de l’information sur la pollution de l’eau et afin que toutes les structures et personnes
concernées puissent en bénéficier et si vous souhaitez, il est possible d’élargir le champ de diffusion de
ce bulletin à qui vous voyez intéressé, nous vous demandons de remplir ce bulletin à retourner à :
ANNEXE 0-3H
Etude de révision et d’amendement du code des eaux
Chapitre III : Des données et des Systèmes d’Information sur l’Eau ............................................................ 18
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux
Chapitre III : Prévention et gestion des sécheresses, des pénuries et risques divers .................................. 39
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 1
Une refonte du Code des Eaux pour assimiler les nouveaux enjeux du secteur de l’eau
L’approche hydraulique de planification de la ressource a atteint ses limites et la Tunisie doit
réussir, dans le nouveau contexte, le double challenge : assurer sa sécurité hydrique et
préserver ses ressources. L’analyse de la situation du secteur de l’eau en Tunisie a été
conduite avec l’objectif de proposer les amendements au code de l’eau ainsi que les
accompagnements socio-économiques en mesure de préparer, pour le futur, les plus
importantes réformes institutionnelles et réglementaires sur les différents plans, technique,
économique, cognitif, législatif, institutionnel, pour garantir un développement durable des
ressources en eau et des richesses ainsi que du bien-être qu’elles ont jusqu’ici accompagné.
Au delà de l’amélioration des modes de gestion, la Tunisie doit dans l’avenir composer avec
toutes les ressources pour assurer sa sécurité hydrique et renforcer sa sécurité alimentaire. Les
nouvelles stratégies doivent parvenir à imprimer un changement dans notre comportement vis
à vis de l’eau. Un comportement qui reconnaît les valeurs sociales, économiques et
environnementales de la ressource, qui prend en compte ses limites et qui anticipe les risques
qu’elle encourt.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 2
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 3
d’Aménagement des Eaux à concevoir dans le cadre de Grandes Régions Hydrauliques. Aux
échelles plus locales, le projet conserve le texte relatif aux Périmètres d'Aménagement et
d'Utilisation des Eaux qui offre un cadre permettant de concilier l'offre et la demande dans les
zones où les ressources en eau sont ou risquent d'être insuffisantes.
La notion d’unité de la ressource ne concerne pas uniquement le cadre géographique de
gestion, elle porte aussi sur les différentes composantes de toutes les ressources
conventionnelles et non conventionnelles, appartenant aux cycles hydrologiques naturel et
anthropique. Le projet de révision du Code des Eaux considère que la délimitation de
l’ensemble des ressources hydriques constitue la base des programmes de valorisation, de
protection et de sauvegarde de toutes les ressources hydriques : définition, délimitation
quantitative, caractérisation qualitative, couverture technique et institutionnelle, aspects
législatifs et règlementaires, mécanismes de délimitation géographique.
Une participation responsable et solidaire qui associe les usagers aux processus de prise
de décision
La gestion moderne de la ressource ne peut se concevoir sans la responsabilisation des
différents acteurs de l’eau et leur association aux processus de prise de décision. Le projet de
révision et d’amendement du Code des Eaux place la participation au centre du dispositif
d’une gestion responsable et solidaire des ressources en eau. La nécessité de la participation
des usagers est un principe acquis, une conception incontournable pour la gestion des
ressources en eau ; en particulier lorsqu’il s’agit des nappes souterraines et de surcroît lorsque
celles-ci sont soumises à une exploitation soutenue. Dans ce domaine, le projet de révision du
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 4
code vise trois objectifs essentiels : Il s’agit d’abord de sceller la prise de conscience du
caractère commun de la ressource pour favoriser la responsabilisation des usagers ; il s’agit
ensuite d’associer les usagers au processus de prise de décision notamment en ce qui concerne
l’établissement et l’actualisation des plans de gestion des ressources et des installations
hydrauliques ; il s’agit enfin d’instaurer une redevance significative sur les prélèvements, qui
signifie que l’eau a une valeur pour tous.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 5
Article 1er :
L’eau constitue une richesse nationale, un bien public et un patrimoine qu’il faut protéger,
conserver et développer.
L’eau possède une dimension environnementale et une valeur économique. Elle constitue un
élément fondamental du développement durable et un facteur structurant de l’aménagement
du territoire.
Article 2 :
Le droit à l’eau potable et à l’assainissement est essentiel à la vie et à l’exercice des droits de
l’homme. Les autorités compétentes, aux niveaux central, régional et local, intensifient les
efforts pour fournir des services d'eau potable et d'assainissement accessibles pour tous.
Article 3 :
La planification de la mobilisation et de l’utilisation des eaux a pour objectifs de parvenir à la
meilleure adéquation possible entre les demandes en eau, actuelles et futures, et les
ressources disponibles en quantité et en qualité, d’équilibrer et d’harmoniser le
développement régional et local et de rationaliser les usages en accord avec les exigences de
l’environnement
La gouvernance de l’eau permet d’instaurer une coordination et une coopération effectives
entre les différents acteurs aux niveaux national, régional et local. La participation de tous les
acteurs au processus de gestion de la ressource renforce le sentiment de responsabilité et de
solidarité entre les citoyens.
L’économie de l’eau est considérée comme l’un des moyens les plus importants permettant le
développement, la préservation et la rationalisation de l’utilisation des ressources
hydrauliques. Les travaux visant le développement, l’économie, l’amélioration de la qualité et
la protection des ressources hydrauliques nationales sont d’utilité publique
Les autorités compétentes, centrale, régionales et locales, prennent toutes les dispositions
utiles pour s’assurer que les ressources en eau sont gérées de façon rationnelle, de manière à
sauvegarder les ressources, améliorer la qualité de vie, et protéger l’environnement.
Article 4 :
La gestion intégrée des ressources en eau a notamment pour objectifs : de valoriser au mieux
toutes les formes de ressources participant au cycle naturel et anthropique de l’eau ; d’orienter
les investissements et promouvoir l’utilisation équilibrée, équitable et durable des ressources ;
de consacrer la gestion de l’eau dans un cadre géographique qui respecte l’unité de la
ressource ; de prendre en considération les risques encourus par l’eau.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 6
Article 5 :
Le régime des eaux continentales, qui s’inscrivent dans le Domaine Public Hydraulique, est
régi par les dispositions du présent Code. Font partie du Domaine public hydraulique le
domaine public hydraulique naturel et le domaine public hydraulique artificiel.
Article 6 :
Font partie du domaine public hydraulique naturel :
- Toutes les nappes d’eau naturelles, superficielles et souterraines, et toutes les zones
humides ;
- les cours d'eau de toutes sortes et les terrains compris dans leurs francs bords,
- Les sources naturelles de toutes natures, y compris les sources minérales et thermales,
- Les aquifères de toute sorte,
- Les lacs naturels, étangs, sebkhas et chotts, les lagunes et marais de toute espèce ne
communiquant pas directement avec la mer, ainsi que les terrains et végétations
compris dans leurs limites,
- Les alluvions, atterrissements et végétations qui se forment naturellement dans les lits
des oueds.
Article 7 :
La délimitation des oueds, lacs, étangs, sebkhas, chotts, lagunes et marais est déterminée par
le plus haut niveau atteint par les eaux et notamment, pour les oueds, par celui des crues
coulant à plein bord avant de déborder.
En cas de déplacement du lit d'un cours d'eau, le lit nouveau du cours d'eau avec les francs
bords qu'il comporte est incorporé au domaine public hydraulique.
Article 8 :
Le Domaine Public Hydraulique naturel doit faire l’objet d’un inventaire et d’une délimitation
réguliers établis par le Ministère chargé de l’eau.
Article 9 :
Les modalités d’établissement de l’inventaire et de la délimitation du DPH naturel sont fixées
par décret.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 7
Article 10 :
Relèvent du domaine public hydraulique artificiel les ouvrages et installations à caractère
hydraulique réalisés par l’Etat, les collectivités territoriales et les établissements publics ou
pour leur compte, ainsi que les nappes d’eau artificielles, dont la nomenclature est fixée par
décret, et dont la liste, après inventaire régulier et délimitation, doit faire l’objet d’arrêté du
ministre en charge de l’eau.
Article 11 :
Les ouvrages et installations relevant du domaine public hydraulique artificiel font l’objet
d’un inventaire et d’une délimitation réguliers établis par le Ministère chargé de l’eau.
Les modalités d’établissement de l’inventaire et de la délimitation sont fixées par décret.
Article 12 :
Les riverains des cours d'eau, lacs, chotts et sebkhas, canalisations et ouvrages connexes, sont
astreints à une servitude dite de franc bord, dans la limite d'une largeur minimale de 3 mètres
à partir de la rive.
A l’intérieur des zones soumises à la servitude, toute nouvelle construction, toute élévation de
clôture fixe, toute plantation est soumise à autorisation préalable du Ministre en charge de
l’eau.
Article 13 :
Lorsqu'une servitude de franc bord se révèle insuffisante pour l’établissement d'un chemin, le
long d'un cours d'eau ou d’une canalisation, l'Administration peut, à défaut de consentement
exprès des riverains, acquérir le terrain nécessaire par voie d'expropriation.
Article 14 :
L’Administration peut requérir l'abattage des arbres existant dans les limites des zones
soumises à la servitude de francs bords. Elle peut y procéder d'office si cette mise en demeure
n'est pas suivie d'effet dans un délai de 3 mois.
Article 15 :
Il est interdit à tout propriétaire d'élever toute construction empiétant sur les limites des francs
bords sauf autorisation préalable du ministre en charge de l’eau.
Article 16 :
La zone d'emprise nécessaire à la réalisation, à l'exploitation et à l'entretien des canalisations
d’eau ou de leurs ouvrages connexes est déterminée par le Ministre en charge de l’eau. Cette
zone, dont les limites sont indiquées d'une manière apparente sur le terrain, peut faire l'objet
soit d'une expropriation pour cause d'utilité publique soit d'une occupation temporaire. Dans
ce dernier cas, les propriétaires concernés sont tenus, contre réparation intégrale du dommage,
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 8
de permettre l’installation sur leurs fonds, d’aqueducs, canalisations canaux ou drains s’il est
toutefois impossible d’exécuter ces travaux autrement et sans frais excessifs.
Article 17 :
Le propriétaire ou celui ou ceux qui ont l'usage d'un fonds sont soumis aux servitudes en ce
qui concerne l'installation par l’Etat de poteaux indicateurs, moyens de signalisation, travaux
de mesure et de relèvement concernant les eaux.
Article 18 :
L'exécution des travaux sur les terrains grevés de servitude doit être notifiée par écrit aux
personnes exploitant le terrain ou, en leur absence, leurs représentants à charge pour elles de
prévenir les propriétaires. Un état des lieux doit être dressé si un tel état est nécessaire pour
apprécier les dommages résultant de l'exécution des travaux. Les dommages qui résultent des
travaux sont fixés, à défaut d'accord amiable, par le tribunal compétent.
Article 19 :
La servitude oblige les propriétaires et leurs ayants droit à s'abstenir de tout acte de nature à
nuire au bon fonctionnement, à l'entretien et à la conservation de l'ouvrage concerné par la
servitude.
Article 20 :
Les riverains des canalisations d’eau déclarés d'utilité publique par l'Administration sont tenus
de permettre le libre passage et l'emploi sur leurs propriétés, des engins mécaniques servant
aux opérations d'entretien ; Ils doivent également permettre sur certains emplacements le
dépôt de produits de curage.
A défaut de vente à l'amiable, l'expropriation des terrains grevés de la servitude de dépôt
devient obligatoire.
A l’intérieur des emplacements grevés de servitude de passage ou de dépôt, les nouvelles
constructions, les élévations de clôture fixe ainsi que les plantations sont soumises à
autorisation préalable du ministre en charge de l’eau.
Article 21 :
Tout propriétaire d'un terrain grevé d'une servitude de dépôt des produits de curage, peut à
tout moment, exiger du bénéficiaire de cette servitude l'achat de ce terrain. S'il n'est pas déféré
à cette demande dans le délai d'un an, le propriétaire peut saisir les tribunaux en vue de
l'intervention d'un jugement prononçant le transfert de la propriété et déterminant le montant
de l'indemnité. L'indemnité est calculée comme en matière d'expropriation pour cause d'utilité
publique.
Article 22
Lorsque par des sondages ou des travaux souterrains ayant fait l'objet d'une autorisation, un
propriétaire fait surgir des eaux dans son fonds, les propriétaires des fonds inférieurs doivent
accorder le passage des eaux suivant le tracé le plus rationnel et le moins dommageable. Ces
propriétaires ont droit à une indemnité en cas de dommage, résultant de l'écoulement de ces
eaux.
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Etude de révision et d’amendement du code des eaux 9
Article 23
Tout propriétaire qui veut se servir, pour l’approvisionnement en eau de sa propriété, des
eaux superficielles concédées peut obtenir la faculté d'appuyer sur la propriété du riverain
opposé, les ouvrages d'art nécessaires à sa prise d'eau, à la condition de consentir une juste et
préalable indemnité.
A. Dispositions générales
Article 24 :
Pour assurer la protection quantitative des nappes souterraines, des périmètres de sauvegarde
et des périmètres d’interdiction peuvent être créés par décret, pris après avis de la
Commission du Domaine Public Hydraulique.
Les dispositions relatives aux modalités de création et de délimitation des périmètres de
sauvegarde et d’interdiction sont fixées par décret.
Article 25 :
A l’intérieur des périmètres d'interdiction et des périmètres de sauvegarde :
a) sont interdits toute exécution de nouveaux puits ou forages, et tout travail de
transformation ou d’équipement de puits ou forages destiné à en augmenter le
débit ;
b) sont soumis à autorisation préalable du Ministre en charge de l’eau les travaux
de remplacement ou de réaménagement de puits ou forages non destinés à en
augmenter le débit ;
c) l’exploitation des eaux souterraines est soumise à une autorisation annuelle et à
des prescriptions spécifiques du ministre en charge de l’eau. Cette autorisation
est renouvelable par tacite reconduction jusqu'à 3 ans maximum si les
prescriptions restent inchangées.
Article 26 :
Des périmètres de sauvegarde peuvent être délimités par décret dans les nappes pour
lesquelles le taux et la cadence d'exploitation des ressources existantes risquent, à échéance,
de mettre en danger la conservation quantitative et qualitative des eaux. L’inventaire de ces
zones est régulièrement publié par Arrêté du Ministre en charge de l’eau.
Dans les périmètres de sauvegarde, les prescriptions peuvent porter sur une limitation du débit
maximum à exploiter par puits ou forages, ou toute autre disposition propre à éviter les
interactions nuisibles et à prévenir toute surexploitation des ressources existantes.
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Etude de révision et d’amendement du code des eaux 10
Article 27 :
Des périmètres d’interdiction peuvent être créés par décret dans les nappes souterraines
surexploitées et dans les zones où une dégradation du niveau de conservation ou de la qualité
des eaux a été dûment constatée par le Ministre en charge de l’eau. L’inventaire et l’état de
ces zones sont régulièrement publiés par Arrêté du Ministre en charge de l’eau.
Dans les périmètres d'interdiction, les prescriptions portent obligatoirement sur une réduction
et une limitation du débit maximum et du volume à exploiter par puits ou forage, ainsi que
toute autre disposition propre à réduire la surexploitation. Elles permettent d’éviter un
développement du niveau de dégradation de la ressource et d’assurer la conservation des
ressources existantes. Ces mesures de réduction des prélèvements sont mises en œuvre
jusqu’à équilibrer, à des échéances plus ou moins rapprochées et autant que les connaissances
scientifiques le permettent, les taux de renouvellement des eaux souterraines.
Article 28 :
Sont établies des zones de protection qualitative, destinées à prévenir les contaminations par
des substances polluantes, autour des ouvrages et installations de captage, de mobilisation, de
traitement et de stockage d’eau souterraine ou superficielle destinés à l'alimentation en eau
des collectivités publiques. Les zones de protection qualitatives peuvent comprendre, selon
les nécessités de prévention des risques de pollution, les éléments suivants :
- Un périmètre de protection immédiate dont les terrains doivent être acquis et protégés
par l’exploitant des ouvrages et des installations hydrauliques concernés. Le périmètre
de protection immédiate est intégré au domaine public hydraulique ;
- Un périmètre de protection rapprochée à l’intérieur duquel sont interdits ou
règlementés les dépôts, activités ou installations susceptibles de polluer les eaux, de
façon durable ou temporaire ;
- Un périmètre de protection éloignée à l’intérieur duquel peuvent être règlementés les
dépôts, activités ou installations visées à l’alinéa précédent.
Article 29 :
A l’intérieur des périmètres de protection, l’ensemble des activités, y compris les activités
agricoles ou industrielles, peuvent être réglementées ou interdites, et peuvent faire l’objet de
mesures particulières de contrôle.
Les périmètres de protection immédiate des aires de prélèvement d'eau potable peuvent faire
l'objet d'expropriation pour cause d'utilité publique.
En ce qui concerne les barrages retenues destinés à l’alimentation en eau potable, il est prévu :
- un périmètre de protection immédiate composé des terrains riverains de la retenue aux
plus hautes eaux sur une largeur de dix mètres à acquérir en toute propriété par
l’organisme assurant l’exploitation du barrage ;
- une zone de servitude de 50 mètres de largeur au-delà de la bande riveraine dans
lesquels sont interdits tous faits et activités de nature à conduire directement ou
indirectement à la pollution de la retenue.
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Etude de révision et d’amendement du code des eaux 11
Article 30 :
Les conditions et les modalités de création et de délimitation des périmètres de protection sont
fixées par décret.
L’établissement des périmètres de protection immédiate et des périmètres de protection
rapprochée est obligatoire. La création des périmètres de protection et leur délimitation se fait
par arrêté du Ministre en charge de l’eau. Cet arrêté précise la nomenclature des périmètres de
protection requis pour chaque type d’ouvrage ou d’installation, ainsi que les mesures de
règlementation ou d’interdiction d’activités dans le périmètre concerné.
L’inventaire des périmètres de protection qualitative est régulièrement publié par le Ministre
en charge de l’eau.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 12
Article 31 :
Le DPH est géré et administré par le Ministre en charge de l’eau.
La gestion des ressources en eau et des installations hydrauliques peut être assurée par des
personnes publiques ou par des personnes privées dans le cadre d’une délégation pouvant
prendre la forme de concession, de partenariat ou autre.
Article 32 :
Est crée un Conseil Supérieur de l’Eau dont les réunions sont présidées par le Premier
ministre.
Ce conseil constitue un espace pour l’étude, la concertation et la discussion des politiques, des
stratégies, des plans et programmes nationaux et régionaux relatifs au secteur de l’eau.
Article 33 :
Le Conseil Supérieur de l’Eau est chargé d’examiner et émettre son avis sur les sujets qui lui
sont soumis et notamment sur les questions suivantes :
- Les orientations et les principes généraux de la politique hydraulique du pays et les
études prospectives relatives au secteur de l’eau ;
- Les plans et les programmes de mobilisation, de transfert, de développement et
d’utilisation des ressources en eau, de grande envergue et présentant un caractère
d’intérêt national ou régional.
- Le plan National des Ressources en eau.
- Les projets de lois et de décrets se rapportant à l’aménagement et la gestion des eaux.
La composition et les modalités de fonctionnement du Conseil Supérieur de l’Eau sont fixées
par décret.
Article 34 :
Le Ministre en charge de l’eau est assisté d'une Commission du Domaine Public Hydraulique.
La Commission du Domaine Public Hydraulique est chargée de donner un avis technique sur
toute question relevant du domaine public hydraulique, notamment la délimitation du DPH,
l’exploitation du DPH, la création de périmètres d'interdiction et de sauvegarde, la création et
la délimitation de périmètres de protection.
Sont représentés dans la commission les établissements publics impliqués dans la gestion,
l’utilisation, l’exploitation, la conservation et la protection quantitative et qualitative des
ressources en eau et du DPH. La composition et les modalités de fonctionnement de la
commission du DPH sont fixées par décret.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 13
Article 35 :
Au niveau d’un bassin hydrologique ou d’un ensemble de bassins, la protection et la gestion
intégrée des ressources en eau peuvent être exercées par un organisme de coordination ou de
gestion de bassin hydrologique, dont les missions et les modalités de création et
d’organisation sont fixées par décret, après avis du CSE.
Article 36 :
Les associations d’usagers ou toute forme de gestion collective ou communautaire de l’eau et
des infrastructures hydrauliques jouissent de la personnalité juridique et demeurent sous
tutelle du Ministère chargé de l’eau, selon la législation et la réglementation en vigueur.
Article 37 :
Les associations sont investies de missions d’intérêt général. EIles œuvrent, principalement à :
- Participer à la mise en œuvre et à la gestion des aménagements publics ou privés
destinés à fournir l’eau nécessaire à l’usage domestique ou à l’irrigation, ainsi qu’à
l’assainissement des terres agricoles ou des petites agglomérations rurales, au profit de
leurs adhérents ;
- Assurer l’entretien, la maintenance et le bon fonctionnement des systèmes d’eau, et
œuvrer à tout contrôle et suivi ayant pour objectif leur protection.
- Renforcer les mesures visant la gestion durable des ressources hydrauliques,
notamment des nappes souterraines,
- Promouvoir les activités de valorisation et d’économie de l’eau ;
- Assurer toute activité ayant pour objectif la défense des intérêts de leurs adhérents ;
Article 38 :
La régulation des services publics de l'eau est exercée par une autorité administrative
autonome appelée : Instance Nationale de Régulation de l’Eau
Article 39 :
L'autorité de régulation est chargée de veiller au bon fonctionnement des services publics de
l'eau, en prenant en compte, notamment, les intérêts des usagers et le caractère prioritaire des
services publics de l’eau. Dans le cadre de sa mission, l'autorité de régulation :
- participe à la coordination entre les divers services publics de l’eau ;
- contribue à l'établissement des normes, à l’amélioration des pratiques de gestion des
services publics de l'eau, ainsi qu’à l’élaboration des règlementations y afférents ;
- veille au respect des principes régissant les systèmes tarifaires et contrôle les coûts et
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 14
les tarifs des services publics de l'eau gérés par des personnes publiques ou délégués à
des personnes privées ;
- effectue toutes enquêtes, expertises, études et publications portant sur l'évaluation de
la qualité des services publics de l’eau ;
- donne son avis sur toutes les opérations de concession, ou de partenariat public-privé.
Article 40 :
Les attributions ainsi que les règles d'organisation et de fonctionnement de l’instance
nationale de régulation de l’eau sont fixées par décret.
Article 41 :
La planification des ressources en eau doit favoriser la gestion intégrée des ressources et
œuvre notamment à :
- l’intégration de l’eau dans tous ses états (ressource en eau du sol, eau de surface, eau
souterraine, eaux non conventionnelles) ;
- l’intégration de l’eau dans tous ses usages (agricole, domestique, industriel,
touristique, environnemental, récréatif) ;
- l’intégration de l’eau dans tous ses acteurs (Etat, administration, organismes publics,
opérateurs privés, collectivités, techniciens, scientifiques, utilisateurs, consommateurs,
citoyens).
Article 42 :
La planification des ressources en eau doit respecter l’unité du cycle hydrologique naturel en
prenant en compte les aspects socio-économiques, les considérations environnementales et les
risques associés à l’exploitation de la ressource.
Article 43 :
La planification des ressources en eau doit renforcer la participation des différents acteurs
pour promouvoir une gestion responsable et solidaire des ressources en eau.
Article 44 :
La planification des ressources en eau définit les mesures de nature à éviter toute dégradation
à court, moyen et long terme de la qualité, et toute surexploitation entraînant la diminution
durable des quantités. Elle fixe à cet effet les objectifs de bon état des eaux de surface et
souterraines, définit les méthodes et les moyens pour les atteindre, établit les échéanciers de
réalisation, de contrôle et de suivi.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 15
Article 45 :
La planification de l’utilisation des ressources hydrauliques nationales doit être basée sur le
principe de la valorisation maxima de la production du mètre cube d’eau à l’échelle de tout le
pays selon des conditions économiques et techniques acceptables. Les travaux de transfert
des eaux d’un bassin à un autre doivent être précédés par une étude économique qui prouve
que ces transferts s’accompagnent d’une meilleure valorisation des quantités d’eaux à
transférer, y compris sur le long terme.
Le transfert d’un bassin à un autre afin de satisfaire les besoins de la population en eau
potable n’est soumis à aucune mesure.
Article 46 :
La planification des ressources en eau doit inscrire le risque comme une composante
essentielle des modes de gestion des ressources en eau et incite à l’intégrer dans l'ensemble
des politiques sectorielles. La gestion du risque s'appuie sur une démarche scientifique
d’évaluation et des méthodes éprouvées d’intervention.
Article 47 :
La planification des ressources en eau doit fixer les mécanismes de coordination de l'activité
de tous les acteurs impliqués dans la gestion des différents risques tels que la sécheresse, les
inondations, la surexploitation des nappes souterraines, la pollution, la dégradation de la
ressource, la salinisation des sols, et la sécurité des ouvrages hydrauliques. Il en va de même
pour les risques associés aux changements du climat et de leurs impacts sur le régime des
ressources hydriques.
Article 48 :
Le Ministère en charge de l’eau est responsable de la préparation des plans
intégrés d’aménagement et d’utilisation de l’eau dans le cadre national (Plan National de
l’Eau) et au niveau des grandes régions hydrauliques (Plans Directeurs d’Aménagement
Régional Intégré des Ressources en Eau).
Des Plans d'Aménagement et d'Utilisation des Eaux peuvent être créés à l'intérieur des Plans
Directeurs d’Aménagement Régional Intégré des Ressources en Eau pour organiser la gestion
de l'eau à l'échelle locale.
La planification des ressources en eau à différentes échelles est élaborée en collaboration avec
l’ensemble des acteurs du secteur de l’eau.
Article 49 :
Le plan National et les Plans Directeurs d’Aménagement Régional Intégré des Ressources en
Eau sont établis pour une période de 20 ans, et seront déterminés et approuvés selon des
modalités fixées par voie réglementaire. Ils peuvent faire l’objet de révisions périodiques à
l’occasion de l’établissement des plans quinquennaux de Développement Economique et
Social.
Les Plans d'Aménagement et d'Utilisation des Eaux sont établis pour une période de 5 ans et
sont déterminés et approuvés par voie réglementaire. Ils peuvent faire l'objet de révision
permanente ou conjoncturelle pour les adapter à de nouveaux objectifs ou pour faire face à
des aléas tels que la sécheresse ou les inondations, ou à une dégradation quantitative ou
qualitative de la ressource.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 16
Article 50 :
Les instances régionales et les organes consultatifs tels que le Conseil Supérieur de l’Eau et le
Conseil Régional, sont associés aux phases d’élaboration et de révision de la planification des
ressources en eau.
Article 51 :
Les modalités d’élaboration, d’approbation, de mise en œuvre, d’évaluation et d’actualisation
du Plan National, des Plans Directeurs des Ressources en Eau et des Plans d’Aménagement et
d’Utilisation des Eaux sont fixées par décret.
Les contenus de ces Plans doivent être tenus à la disposition du public. Une fois approuvés,
les contenus de ces plans sont opposables à toute personne publique ou privée.
Article 52 :
Des plans d'Aménagement et d'Utilisation des Eaux (PAUE) peuvent être définis par arrêté
du Ministre en charge de l’eau et suite à la proposition des instances locales de gestion des
ressources hydrauliques, après enquête publique.
Article 53 :
Les PAUE couvrent un sous-bassin ou une nappe souterraine, un groupement de sous-bassins
ou de nappes souterraines correspondant à un territoire hydrographique pertinent pouvant
chevaucher entre plusieurs entités administratives et qui a vocation à naître de la volonté des
acteurs locaux en vue de coordonner leurs politiques en matière d’eau.
A défaut d'initiative locale, la création du PAUE dans les régions où des problèmes
particuliers ont été constatés peut être inscrite dans le Plan Directeur d'Aménagement
Régional Intégré des Ressources en Eau ;
Le Plan d'Aménagement et d'Utilisation des Eaux doit être compatible avec le Plan Directeur
Régional Intégré d'Aménagement des Eaux ;
Article 54 :
Les PAUE intègrent à un niveau local les mesures nécessaires pour :
- Préciser des objectifs de qualité et de quantité à atteindre pour les ressources en eau
concernées dans un délai déterminé, en définissant le bon état de l’eau notamment
pour les nappes souterraines en surexploitation, dans lesquelles les prélèvements
approchent ou dépassent les ressources renouvelables ;
- Répartir l'eau disponible entre les différentes catégories d'usage en déterminant des
priorités en cas de conflit ou de pénurie ;
- Identifier et protéger les milieux aquatiques sensibles, et notamment les écosystèmes
aquatiques remarquables et les zones humides ;
- Coordonner les actions d'aménagement et d'entretien des ouvrages, notamment afin de
prévenir les inondations et autres calamités naturelles.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 17
Article 55 :
L’élaboration des PAUE implique les ministères et les établissements publics nationaux
compétents, les organismes locaux concernés par le périmètre du PAUE, ainsi que les
représentants des usagers.
Tous ces acteurs sont regroupés dans une commission sectorielle permanente relevant du
Conseil Régional, commission compétente sur les questions de l’eau à l’échelle régionale.
Article 56 :
Est créée au sein du Conseil Régional une commission sectorielle permanente des ressources
hydrauliques qui se charge notamment de :
- L’examen et le suivi des plans d’aménagement et d’utilisation des eaux relatifs à la
circonscription du gouvernorat.
- le contrôle de la situation des ressources hydrauliques dans le gouvernorat et
l’exécution des différents programmes et projets y afférents.
- le suivi des objectifs fixés pour le secteur de l’eau notamment aux plans de la
conservation et de l’exploitation.
Article 57 :
Lorsque le domaine d’un PAUE s’étend sur tout ou partie du territoire de deux gouvernorats
ou plus, toutes les commissions sectorielles permanentes des ressources Hydrauliques
concernées siègent en une commission sectorielle élargie pour l’examen du PAUE considéré.
Un arrêté du Ministre en charge de l’eau désigne le Gouverneur coordonnateur du PAUE
parmi les gouverneurs compétents sur le territoire du PAUE. Cet arrêté précise les missions et
les conditions d'intervention du gouverneur coordonnateur du PAUE, notamment en ce qui
concerne l’administration de la commission sectorielle élargie et la gestion des situations de
crises, ainsi que les moyens nécessaires à l'exercice des missions qui lui sont confiées.
Article 58 :
Le Plan Directeur d’Aménagement Régional Intégré des Ressources en Eau a pour objectif de
définir les modalités de gestion des ressources en eau d’une grande région hydraulique en vue
de satisfaire en quantité et en qualité les besoins en eau actuels et futurs des divers usages
socio économiques et environnementaux de la région, tout en garantissant la protection
quantitative et qualitative des ressources, la lutte contre le gaspillage de l’eau et sa
valorisation.
Article 59 :
Le Plan Directeur d'Aménagement Régional Intégré peut inscrire la création de PAUE dans
les régions où la gestion locale dans le cadre du PAUE est susceptible d'apporter des
améliorations à l'état de la ressource et à son mode d'exploitation
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 18
Article 60 :
Le Plan Directeur d'Aménagement Régional Intégré peut proposer, lorsque nécessaire, la
création d'un organisme de gestion de bassin hydrologique.
Article 61 :
Le Plan Directeur d'Aménagement Régional Intégré des Ressources en Eau par grande région
hydraulique détermine notamment, sur la base de l'offre et de la demande en eau, en quantité
et en qualité :
- les objectifs de développement des aménagements de mobilisation et de transfert
éventuel des eaux entre unités hydrographiques naturelles, en tenant compte de
paramètres socio -économiques ;
- les objectifs en matière d'utilisation des ressources en eau ainsi que les mesures liées
aux exigences d'économie, de valorisation et de protection de la qualité de l'eau, dans
une perspective de gestion durable de ces ressources.
Article 62 :
Le Plan Directeur d'Aménagement Régional Intégré des Ressources en Eau est établi par
décret sur proposition du Ministre en charge de l’eau.
Article 63 :
Le Plan National de l’Eau est fondé sur les résultats des Plans Directeurs d’Aménagement
Régional Intégré des ressources en eau. Il doit notamment définir :
- les priorités en matière de mobilisation et d’allocations des ressources ;
- les objectifs et les échéances des grands aménagements,
- les modalités de transfert interbassin des ressources ;
- les dispositions de valorisation, de protection et de conservation des ressources ;
- les articulations et les relations du secteur de l’eau avec les autres secteurs et
notamment les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, de la santé publique, de
l’aménagement du territoire, de l’environnement ;
- les mesures d’accompagnement à caractère technique, économique, institutionnel, et
autres nécessaires à sa mise en œuvre.
Le Plan National de l’Eau est approuvé par le CSE et adopté par l’Assemblée Nationale.
Article 64 :
Les inventaires et les bases de données relatifs aux DPH naturel et artificiel, portant sur les
ressources et les usages de l’eau, sont établis et régulièrement mis à jour par le Ministère
chargé de l’eau. Ce dernier a à sa charge l’entretien des bases de données sur l’eau et la mise
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 19
en œuvre d’un Système National d’Information sur l’Eau, qui collecte, centralise, fédère,
valide, exploite, valorise et diffuse l’ensemble des données et informations sur l’eau au plan
national.
Article 65 :
Tout détenteur de données ou d’informations sur l’eau, et tout titulaire d’une concession ou
d’une autorisation d’utilisation du DPH naturel ou artificiel, est tenu de fournir
périodiquement, à l’autorité chargée du Système National d’Information sur l’Eau, tous
renseignements et données dont il dispose.
Article 66 :
La déclaration de tous travaux de captage d’eau de toute sorte, et la déclaration périodique de
tous prélèvements d’eau du DPH constituent une obligation pour tout usager du DPH. Les
modalités d’information et de déclaration sont précisées par Arrêté du Ministre en charge de
l’eau.
Article 67 :
Sur l’ensemble du Domaine Public Hydraulique, les agents dument habilités à cet effet,
relevant du Ministère chargé de l’eau, sont en droit d’accéder, à tout moment et en tout lieu,
afin d’effectuer les observations, mesures et contrôles destinés à caractériser l’état quantitatif
et qualitatif des ressources en eau et des installations hydrauliques.
Les exploitants et occupants du domaine public hydraulique sont tenus de faciliter l’accès de
ces agents aux lieux d’exploitation et de leur délivrer tout document ou pièce utile à leur
investigation.
Article 68 :
Les points faisant l’objet de mesures régulières et périodiques forment le Réseau National
d’Observation de l’Eau, réseau dont la composition et le fonctionnement sont fixés par Arrêté
du Ministre en charge de l’eau.
Article 69 :
Le Système National d’Information sur l’Eau comporte notamment un volet accessible aux
jeunes et au grand public, ainsi que des dispositions particulières destinées à faciliter l’accès
des usagers de l’eau aux informations d’ordre technique.
Les modalités d’organisation et de fonctionnement du Système National d’Information sur
l’Eau sont fixées par décret.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 20
Dispositions générales
Article 70 :
Toutes utilisations ou exploitations du domaine public hydraulique naturel ou artificiel
demeurent soumises à autorisation ou à concession, selon le cas. Les conditions obligatoires
des autorisations et des concessions font l'objet d'un décret.
Article 71 :
Les autorisations et les concessions donnent lieu, au profit de l'Etat, à des redevances
spécifiques qui font l'objet d'un barème révisable fixé par « la loi de Finances ».
Le produit de ces redevances, en tout ou partie, est affecté au financement des charges des
services d’investigation, d’observation, de protection et de gestion du DPH, ainsi que du
système d’information national sur l’eau.
La nature des redevances, par type de concession, et les modalités de recouvrement de ces
redevances sont fixées par décret et précisées dans les actes d’autorisation ou de concession.
Dans le cas où le propriétaire n'exploite pas lui-même le fonds, le recouvrement des
redevances est poursuivi auprès de l'exploitant et en cas de défaillance de ce dernier, auprès
du propriétaire.
Article 72 :
En cas d'incendie et autre calamité publique, il est permis de se servir, sans autorisation
préalable, des eaux publiques ayant fait l'objet d'autorisation ou de concession d'eau.
Article 73 :
Le Ministre en charge de l’eau a le pouvoir de surveillance et de suivi des ressources en eau et
celui de délivrer les autorisations d’exploitation et de mobilisation.
Il a le pouvoir et le devoir de contrôler les conditions d’exploitation et la conformité de celle-
ci aux stipulations de l’acte d’autorisation sur tous les plans et spécialement, pour ce qui
concerne les eaux souterraines, aux plans du volume, du débit et de la profondeur.
Article 74 :
L’autorisation est exigée pour tous les cas de mobilisation et d’exploitation des eaux. Elle est
délivrée pour une durée maximale de cinq ans renouvelable une fois.
Le refus de l’autorisation doit être motivé et communiqué à l’intéressé dans un délai ne
dépassant pas trois mois à partir de la date de réception du dossier dument constitué.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 21
Article 75 :
Sont soumis au régime de l’autorisation :
- L’occupation temporaire du domaine public hydraulique ;
- La réalisation de puits ou de forages en vue d’un prélèvement d’eau souterraine, et la
réalisation de tout autre ouvrage de captage d’eau ;
- Les prises d’eau établies sur les cours d’eau et retenues de faible capacité d’eaux de
surface (lacs ou barrages collinaires) ;
- L’établissement dans le DPH d’installations de toute nature, d’accès ou de sorties sur
les digues et les francs bords ;
- La construction, la reconstruction ou la réparation des ouvrages qui sont établis entre
les limites des francs bords des cours d’eau, lacs, sebkhas, chotts, conduites et
canalisations d’eau potable, d’irrigation et d’assainissement ;
- Le curage, l’approfondissement, le redressement ou la régularisation des cours
d’eau et canaux;
- L’extraction de sable ou autres produits du DPH des cours d’eau, sebkhas et chotts.
Les conditions d’octroi des autorisations d’utilisation des ressources hydrauliques
d’occupation du PDH ou d’exploitation de ses produits sont fixées par décret.
Article 76 :
Tout propriétaire a le droit d’user et de disposer des eaux pluviales qui tombent sur son fonds.
Article 77 :
Le propriétaire d'un fonds inférieur est tenu de recevoir sur son fonds les eaux qui s'écoulent,
naturellement, du fonds supérieur, notamment les eaux de pluie, de neige ou des sources non
captées. Aucun des voisins ne peut empêcher cet écoulement naturel au détriment de l'autre.
Si l’usage de ces eaux où la direction qui leur est donnée aggrave la servitude naturelle
d’écoulement des eaux, une indemnité est due au propriétaire du fonds inférieur
Le propriétaire d'un fonds inférieur est tenu de recevoir les eaux provenant du drainage du
fonds supérieur si elles s'écoulent déjà naturellement sur son terrain. En cas de dommage, il
peut toutefois exiger du propriétaire du fonds supérieur et, aux frais de ce dernier,
l'installation d'une canalisation à travers le fonds inférieur.
Article 78 :
Les prises d'eau et autres installations créées sur le domaine public hydraulique, même avec
autorisation, peuvent être modifiées ou supprimées pour utilité publique. Toutefois aucune
suppression ou modification ne peut être prononcée que suivant les formalités et en respectant
les garanties établies pour la délivrance de ces autorisations. Seul a droit à une indemnité, le
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 22
Article 79 :
Les autorisations ou concessions accordées pour l’établissement d'ouvrages sur les cours d'eau
peuvent être retirées, résiliées ou modifiées dans les cas prévus par le présent code.
Le Ministre en charge de l’eau peut procéder à la fermeture d'office des prises d'eau utilisant
une quantité d'eau supérieure à celle qui avait été accordée par les autorisations et les
concessions et, sans préjudice d'autres mesures légales, les prises d'eau non autorisées ou sans
droit.
Article 80 :
Au cas où les débits utilisés par un permissionnaire ou un concessionnaire deux ans ou plus
après la date de délivrance de l'autorisation ou de la concession de prise d'eau dont il
bénéficie, sont inférieurs à ceux dont il était autorisé à prélever, l'autorisation ou la concession
correspondante peut être réajustée en conséquence sans qu'il en résulte pour le titulaire aucun
droit à réclamation ou indemnité.
Article 81 :
Les eaux des lacs d’eau douce et des petites retenues sont régies à l’instar des eaux de surface
par le régime d’autorisations de prises d’eau.
Article 82 :
Les eaux des barrages et des ouvrages de transfert sont réservées au domaine d’exploitation
d’utilité publique.
Article 83 :
Demeurent soumis à autorisation préalable du Ministre en charge de l’eau, toute opération de
forer et d’exécuter des puits quelle qu’en soit la profondeur, ainsi que tout approfondissement
d’un puits ou d’un forage existants.
Les entreprises de forage et d’exécution de puits ne peuvent exercer qu’après agrément obtenu
auprès du Ministre chargé de l’eau. Ces entreprises doivent communiquer à l’administration
territoriale compétente tous les renseignements utiles sur les forages et les puits entrepris y
compris les résultats obtenus.
Les conditions de recherche et d'exploitation des eaux souterraines sont déterminées par
décret.
Article 84 :
Les ressources en eau du sol agricole représentent la part infiltrée des précipitations, qui
n’arrive pas à rejoindre les nappes souterraines et se trouve momentanément stockée dans le
sol agricole et disponible soit pour l’évaporation directe dans le cas d’un sol nu, soit pour
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Etude de révision et d’amendement du code des eaux 23
Article 85 :
Les ressources en eau du sol agricole demeurent soumises à la législation en vigueur en
matière de conservation des eaux et du sol. Les plans relatifs aux ressources en eaux doivent
contenir des mesures pour inciter à leur conservation et à leur valorisation quelle que soient
les zones climatiques.
Article 86 :
Les ressources en eau non conventionnelles sont produites à partir de matières premières non
directement utilisables :
- Les eaux salées naturelles ou provenant du drainage agricole ;
- Les eaux usées traitées ;
- Les eaux obtenues par déminéralisation des eaux saumâtres et dessalement de l’eau de
mer ;
- Les eaux traitées après usage et recyclées dans le même établissement ou la même
exploitation.
Article 87 :
Peuvent être autorisées, la production et l’utilisation des ressources hydrauliques non
conventionnelles qui répondent aux conditions spécifiques de la consommation et de
l’utilisation privées ou pour le compte d’autrui dans une zone industrielle ou touristique
intégrée et déterminée.
La production et l’utilisation privées ou pour le compte d’autrui de l’eau s’effectuent selon un
cahier des charges et un contrat de concession conformément aux dispositions du présent
code.
Le cahier des charges, approuvé par décret pris sur proposition du Ministre en charge de l’eau,
fixe les obligations et les moyens techniques de l’offre des eaux, les caractéristiques de ces
eaux, les modalités de leur utilisation, les conditions sanitaires y afférentes et, le cas échéant,
la zone de leur distribution.
Article 88 :
L’utilisation des eaux usées non traitées est strictement interdite. La réutilisation des eaux
usées traitées est autorisée selon un cahier des charges qui fixe principalement les modes et
les niveaux d’épuration, les usages des eaux usées épurées pour l'irrigation de certaines
cultures ou l'arrosage d'espaces verts, ainsi que dans les domaines industriels et
environnementaux. Les mesures préventives liées aux risques sanitaires et aux impacts sur
l'environnement sont prévues par un arrêté conjoint du Ministre en charge de l’eau et du
Ministre en charge de la santé.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 24
Article 89 :
Le dessalement de l’eau de mer est soumis à un cahier des charges qui mettra l’accent sur la
prise en considération du coût économique et des impacts sur l’environnement de l’opération
de dessalement.
Article 90 :
Le partenariat public/privé dans la gestion des ressources et des installations hydrauliques est
encouragé dans le cadre des concessions ou toute autre forme de partenariat prévue par les
textes législatifs en vigueur.
Article 91 :
Nonobstant les textes législatifs en vigueur, l’encouragement et les incitations en matière de
gestion en partenariat des ressources et installations hydrauliques couvrent les domaines et
activités suivants :
- La gestion directe des systèmes d’eau publics en vue d’en augmenter l’efficacité ou
d’en réduire les coûts.
- le développement et l’amélioration des technologies utilisées, l’innovation des
procédés, des installations ou des équipements qui permettent d'économiser, de
recycler et de valoriser l'eau ;
- la valorisation des ressources en eau du sol agricole
- l'utilisation d'eaux usées épurées en vue de valoriser les eaux traitées ;
- le dessalement et l’amélioration de la qualité de l’eau ;
Section 2 : De la concession
Article 92 :
Sont soumis au régime de la concession :
- la gestion des systèmes d’eau potable et d’assainissement ;
- Les prises d’eau qui ont un caractère permanent dans le lit des cours d’eau ;
- L’utilisation des eaux souterraines ;
- L’utilisation d’eaux de sources minérales naturelles, d’eaux de source ou d’eaux dites
« eaux de table » d’origine souterraine, toutefois la concession de l'utilisation de ces
sources doit être approuvée par décret ;
- L’établissement et la gestion d’installations de dessalement d’eau de mer ou de
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 25
Article 93 :
Nonobstant les textes en vigueur, les concessions en matière du DPH et des ressources en eau
demeurent soumises aux principes suivants :
- L'octroi d'une concession d'utilisation des ressources en eau est subordonné à la
signature par l'autorité concédante et le concessionnaire d'un cahier des charges. Des
cahiers des charges-types sont fixés par voie réglementaire pour chacune des
catégories d'utilisation ;
- Si l'intérêt de l'aménagement projeté le justifie, la concession peut être déclarée
d'utilité publique par décret.
Article 94 :
L’Administration se réserve le droit de limiter le débit, dont l'usage est autorisé ou concédé,
au volume réellement nécessaire pour le programme d'utilisation adopté.
Les concessions sont accordées dans les limites vraisemblables de disponibilités en eau
évaluées sur la base des relevés, mesures, observations, statistiques et calculs dont dispose
l'Administration.
Article 95 :
Aucune indemnité ne peut être demandée à l'État au cas où le volume effectivement
disponible n'atteint pas le volume concédé qui constitue un maximum à ne pas dépasser.
Article 96 :
L'Administration peut obliger le concessionnaire à consentir une limitation provisoire des
droits inhérents à la concession pour effectuer, après modification et de façon à limiter au
minimum le dommage causé à l'intéressé, des travaux d'intérêt général sur les eaux publiques.
Article 97 :
Les concessions d’utilisation du DPH donnent lieu, au profit de l'Etat, à des redevances
spécifiques qui font l'objet d'un barème révisable fixé par « la loi de Finances ».
Le produit de ces redevances, en tout ou partie, est affecté au financement des charges des
services d’investigation, d’observation, de protection et de gestion du DPH.
La nature des redevances, par type de concession, et les modalités de recouvrement de ces
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Etude de révision et d’amendement du code des eaux 26
redevances sont fixées par décret et précisées dans les actes de la concession.
Article 98 :
Les terrains, bâtiments et ouvrages constituant les dépendances immobilières des concessions
déclarées d'utilité publique doivent gratuitement faire retour à l’Etat en fin de concession,
francs et quittes de tout privilège.
Article 99 :
Les titulaires d'une concession d'utilisation des ressources en eau sont tenus :
- d'utiliser l'eau de façon rationnelle et économique,
- d’observer les dispositions relatives aux conditions de mise en service et d'exploitation
des ouvrages hydrauliques,
- de respecter les droits des autres utilisateurs de l'eau,
- d’installer des dispositifs de mesure ou de comptage des consommations d'eau,
- de se soumettre aux missions de contrôle effectuées par les agents habilités à cet effet
et à faciliter leur accès aux lieux d’exploitation.
Les conditions générales et les procédures d’octroi des concessions sont fixées par décret.
Article 100 :
Si l'utilité publique rend nécessaire la suppression ou la modification des installations
régulièrement faites, en vertu d'une concession, le permissionnaire ou le concessionnaire a
droit, sauf stipulation contraire de l'acte d'autorisation ou de concession, à une indemnité
correspondant à la valeur simple du préjudice subi.
Article 101 :
Dans le cas où le propriétaire n'exploite pas lui-même le fonds, le recouvrement des
redevances est poursuivi auprès de l'exploitant et en cas de défaillance de ce dernier, auprès
du propriétaire.
Ces redevances visées sont indépendantes de celles qui sont exigibles, le cas échéant, à raison
de l'occupation temporaire du domaine public du fait des installations de prises d'eau ou
d'utilisation des eaux.
Article 102 :
Toute cession totale ou partielle de concession, tout changement de concessionnaire ne peut
avoir lieu qu'après autorisation écrite délivrée par le Ministre en charge de l’eau.
En cas de décès du concessionnaire, l'ayant droit doit demander la transcription de la
concession en son nom dans un délai de six mois, sous peine de déchéance.
C. Fin de la concession
Article 103 :
Sans préjudice des clauses particulières figurant dans l'acte de concession, la déchéance de la
concession peut être ordonnée dans les cas suivants :
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 27
- utilisation des eaux autres que celle autorisée, ou hors de la zone d'utilisation fixée ;
- non observation de la législation et la réglementation sur les eaux ;
- non paiement des redevances annuelles après mise en demeure restée sans effet;
- cession effectuée sans l'autorisation de l'Administration ou sans que la transcription y
afférente ait été demandée dans les six mois suivant le décès de son titulaire sauf
dérogation expresse du Ministre en charge de l’eau sur les délais ;
- non utilisation des eaux dans un délai d'un an à partir de la délivrance de la
concession ;
- non utilisation des eaux concédées durant deux années successives.
Article 104 :
L'Administration peut ordonner l’arrêt de tous travaux effectués sans concession, ou
contrairement à la réglementation sur les eaux, et que tous les ouvrages soient démolis et,
qu'éventuellement, tout soit rétabli dans l'ordre primitif, et ce aux frais des contrevenants.
L'Administration peut requérir la modification des travaux exécutés et des ouvrages édifiés
qui ne soient pas en conformité avec les conditions de la concession.
En cas de déchéance de concession, l'Administration peut ordonner la remise des lieux dans
l'état primitif, et le cas échéant, la faire effectuer d'office aux frais du concessionnaire déchu.
Article 105 :
Si les travaux de recherche ou d'exploitation minière, ou l'exploitation d'une carrière à ciel
ouvert sont de nature à compromettre la conservation des eaux, l'usage des sources et nappes
d'eau qui alimentent la population, l'administration prend les mesures de tout ordre visant à
sauvegarder les prélèvements d'eau déclarés d'utilité publique destinés à l'alimentation en eau
des collectivités et l'effet des mesures générales arrêtés à l'intérieur des périmètres
d'aménagement des eaux.
Article 106 :
Le permissionnaire de recherche minière ou le concessionnaire d'exploitation minière est
soumis, en ce qui concerne la conservation et l'utilisation des eaux découvertes dans ses
travaux, aux conditions précédentes relatives à la conservation et à l'utilisation des eaux dans
le domaine public sauf dérogations déterminées par décret.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 28
Dispositions générales
Article 107 :
La production d’eau douce, l’approvisionnement en eau et l’assainissement constituent des
services publics prioritaires.
Les services liés à l’eau peuvent être directement gérés par l’Etat ou faire l’objet d’une
délégation au profit de personnes publiques ou privées.
L’Administration chargée des ressources hydrauliques veille à assurer la satisfaction des
divers usages de l’eau et détermine les conditions dans lesquelles peuvent être imposées les
mesures à prendre pour la construction et l’entretien des réseaux et installations publics ou
privés dans le but d’éviter le gaspillage d’eau. Ces conditions sont fixées par décret.
Article 108 :
La gestion des ressources utilisées pour l’eau potable peut intégrer un régime de tarification
différencié, progressif, rationnel, transparent et qui prend en considération le coût réel de la
ressource et des installations, sans pour autant rompre le droit de tous à l’eau potable en
quantité suffisante et qualité satisfaisante.
Les quantités d’eau, à usage domestique, consommées au-delà des normes de consommation
d’eau définies par arrêté du ministre en charge de l’eau pris après avis des ministres
intéressés, donnent lieu à une tarification progressive et supérieure à la tarification normale.
Article 109 :
L'eau destinée à la consommation signifie l'eau brute ou traitée destinée à la boisson, aux
usages domestiques, à la fabrication des boissons gazeuses, des eaux minérales, de la glace et
de tout produit alimentaire.
Article 110 :
Une eau potable est une eau qui ne présente pas de risque pour la santé. Elle doit avoir un
goût agréable, être claire et sans odeur, exempte de germes pathogènes et d’éléments toxiques
de nature chimique. Sa composition répond à une définition réglementaire, fixée par des
normes qui précisent les valeurs limites des paramètres les plus importants. Lorsque ces
limites sont dépassées, l'eau est déclarée non potable.
Le contrôle de la qualité des eaux est assuré au moyen d'analyses périodiques dont la nature et
la fréquence est fixée par arrêté du ministre en charge de la Santé Publique pratiquées dans
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 29
Article 111 :
Les Collectivités, les Etablissements Publics ou Privés et les associations d’usagers qui
peuvent avoir leur propre système d'alimentation en eau, sont tenus de faire vérifier
régulièrement la qualité de l'eau distribuée et de procéder régulièrement à l'analyse
bactériologique de l'eau desservie conformément aux normes en vigueur.
Les méthodes éventuelles de correction des eaux ou de recours à un mode de traitement de ces
eaux à l'aide d'additifs chimiques, simples ou composés, doivent être au préalable autorisées
par le Ministère chargé de la Santé Publique. Les additifs éventuels ne doivent en aucun cas
altérer les propriétés organoleptiques de l'eau.
Article 112 :
Si l'eau à distribuer diffère des normes prescrites, son utilisation peut être autorisée, sous
certaines conditions fixées par le Ministère chargé de la Santé Publique auquel cas, celui-ci
doit prendre les mesures de protection appropriées.
B. Eaux conditionnées
Article 113 :
Les eaux conditionnées désignent les eaux minérales naturelles, les eaux de sources et les
eaux dites "de table". La définition de ces différentes catégories d'eau, leur classification et les
conditions de leur exploitation commerciale sont fixées par décret.
Article 114 :
Les cahiers des charges relatifs aux concessions en matière d’eau conditionnée doivent tenir
compte des besoins d'alimentation en eau potable des agglomérations et localités avoisinantes,
de la satisfaction des usages agricoles préexistants, ainsi que de l’impact sur l’environnement
et la pérennité de la ressource.
Article 115 :
Le contrôle de la qualité des eaux conditionnées est assuré au moyen d'analyses périodiques
dont la fréquence est fixée par arrêté du ministre en charge de la Santé Publique et pratiquées
dans les laboratoires agréés par le Ministère chargé de la Santé Publique.
L'organisme chargé du contrôle de ces eaux est tenu de publier le résultat des analyses
effectuées.
Article 116 :
L’utilisation d’une eau minérale à des fins thérapeutiques est subordonnée à l’obtention d’une
autorisation du ministère chargé de la santé publique.
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Etude de révision et d’amendement du code des eaux 30
Article 117 :
L`eau est un facteur de développement agricole et qui doit être géré dans un objectif de
favoriser la sécurité alimentaire.
La mise en valeur des terres agricoles ou à vocation agricole situées dans les périmètres
d'irrigation d'intérêt public, collectif ou privé doit procéder de la valorisation optimale du
volume d'eau utilisé.
La mise en valeur des terres agricoles ou à vocation agricole situées à l’intérieur des
périmètres publics irrigués est obligatoire dans les conditions définies par la législation
régissant les périmètres publics irrigués.
Article 118 :
L’utilisation des eaux aux fins agricoles doit être effectuée dans des conditions telles que les
caractéristiques du sol et la remontée du plan d'eau dans le périmètre, restent compatibles
avec une exploitation des sols du périmètre sans irrigation.
Article 119 :
Les zones et points de rejet des eaux de drainage des périmètres irrigués doivent être choisis
de manière à éviter de dégrader, par leur salure, les propriétés avoisinantes. En cas
d'impossibilité technique, une indemnité est servie aux propriétaires dont les fonds ont été
dégradés à raison des dommages occasionnés.
Article 120 :
Les eaux utilisées aux fins d'irrigation doivent conserver des caractéristiques qui leur
permettent de ne pas constituer une source de propagation de maladies ni d'incommoder le
voisinage.
Article 121 :
L'utilisation d'eaux usées à des fins agricoles n'est autorisée qu'après traitement approprié de
ces eaux usées en station d'épuration et sur décision du Ministère chargé de l’eau, prise après
accord du Ministère chargé de la Santé Publique. Dans tous les cas, la réutilisation des eaux
usées, même traitées, pour l'irrigation ou l'arrosage de crudités est interdite.
Article 122 :
Dans les périmètres publics irrigués et les périmètres irrigués équipés par l’Etat, les modalités
et les conditions générales de fourniture et de tarification des eaux d’irrigation par les services
régionaux chargés du développement agricole sont fixées par un cahier des charges approuvé
par décret pris sur proposition du ministre en charge de l’Agriculture.
Article 123 :
L`utilisation des eaux à des fins énergétiques et industrielles demeurent soumise à un régime
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 31
de concession ou de toute autre forme de partenariat selon des cahiers des charges qui doivent
détailler les conditions d`allocation de ces eaux, les tarifs à appliquer, l’évaluation et
l’optimisation du potentiel hydroélectrique, et ils prennent en considération la maintenance
des retenues d`eau ainsi que la sécurisation des ouvrages hydrauliques.
Article 124 :
Les industriels, utilisateurs d'eau doivent justifier dans leur demande d'installation que les
dispositions prévues sont celles qui permettent d'économiser au maximum la qualité d'eau
utilisée, d'en préserver au mieux la qualité, et de limiter au maximum la pollution brute
déversée.
Article 125 :
Les industries utilisatrices d'eau doivent procéder pour leurs besoins au recyclage de l'eau
utilisée, toutes les fois que ce recyclage est techniquement et économiquement réalisable.
Article 126 :
Les cahiers des charges portant sur la concession d`utilisation des ressources en eau pour
satisfaire une demande environnementale ou le développement des activités aquacoles,
sportives ou de loisirs nautiques... doivent prendre en considération la maintenance des
retenues d`eau ainsi que la sécurisation des ouvrages hydrauliques.
Article 127 :
L’assainissement étant un service essentiel pour la lutte contre la pollution et la protection de
la santé et de la salubrité publique, l’Etat et les collectivités territoriales œuvrent à garantir ce
service au profit de tous.
Article 128 :
Le service public d’assainissement demeure géré par des personnes publiques ou privées sur
délégation.
Des incitations fiscales, financières ou autres, peuvent être accordées à tout projet, programme
ou équipements destinés à la généralisation du service d’assainissement dans le milieu rural.
Article 129 :
L`assainissement demeure régi par les règles régissant les eaux usées et la lutte contre la
pollution des eaux et le principe de leur traitement ;
Article 130 :
Les eaux pluviales doivent être prises en considération dans le cadre de l’assainissement et de
la lutte contre la pollution ;
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 32
Article 131 :
Le branchement au réseau public d'assainissement de toute habitation ou établissement est
obligatoire dans les zones urbaines.
Dans les zones à habitat dispersé ou dans les centres ne disposant pas d'un système
d'assainissement collectif, l'évacuation des eaux usées doit se faire au moyen d'installations
autonomes agréées et contrôlées par l'administration. Les modalités de conception, d'agrément
et de contrôle des installations sont fixées par décret
Article 132 :
Tout déversement dans un réseau public d'assainissement ou dans une station d'épuration
d'eaux usées autres que domestiques est soumis à l'autorisation préalable de l'administration
chargée de l’assainissement.
Le déversement peut être subordonné à une obligation de prétraitement dans le cas où, à l'état
brut, ces eaux usées peuvent affecter le bon fonctionnement du réseau public d'assainissement
ou de la station d'épuration.
Article 133 :
Il est interdit d'introduire dans les ouvrages et installations d'assainissement toute matière
solide, liquide ou gazeuse susceptible d'affecter la santé du personnel d'exploitation ou
d'entraîner une dégradation ou une gêne de fonctionnement des ouvrages de collecte,
d'évacuation et d'épuration des eaux usées.
Article 134 :
Tout service public d’assainissement quelque soit son mode d’exploitation, donne lieu à la
perception de redevances d’assainissement qui sont fixées par décret.
Le produit de ces redevances est affecté au financement des charges du service
d’assainissement.
Article 135 :
La tarification du service public d'assainissement peut être fondée sur le principe de
progressivité des tarifs selon les catégories d'usagers et les tranches de consommation d'eau
correspondant au service public d'alimentation en eau potable et ce pour prendre en compte
l'importance, la nature et la charge polluante des effluents déversés dans le réseau de collecte
des eaux usées et le coût réel du service d’assainissement.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 33
Article 136 :
Une eau usée est définie comme une eau qui a subi une modification de sa composition ou de
son état du fait de son utilisation ;
Une eau polluée est définie comme une eau qui a subi du fait de l’activité humaine,
directement ou indirectement ou sous l’action d’un effet biologique ou géologique, une
modification de sa composition ou de son état qui a pour conséquence de la rendre impropre à
l’utilisation à laquelle elle est destinée.
Les normes de qualité auxquelles une eau doit satisfaire selon l’utilisation qui en sera faite,
doivent être fixées et règlementées.
Article 137 :
La lutte contre la pollution hydrique doit satisfaire et concilier les exigences :
- De l’alimentation en eau potable
- De la santé publique ;
- De l’agriculture, de l’industrie, et de toutes autres activités humaines d’intérêt
général ;
- De la vie biologique du milieu récepteur et spécialement de la faune piscicole ;
- Des loisirs et de la protection des sites ;
- De la conservation et de l’écoulement des eaux.
Article 138 :
La lutte contre la pollution hydrique s’applique aux déversements, écoulement, rejets, dépôts
directs ou indirects de matière de toute nature et plus généralement à tout fait susceptible de
provoquer ou d’accroître la dégradation des eaux en modifiant leurs caractéristiques
physiques, chimiques, biologiques, ou bactériologiques, qu’il s’agisse d’eaux superficielles ou
souterraines.
Article 139 :
Les personnes physiques ou morales et notamment les établissements industriels, agricoles ou
commerciaux qui endommagent les ressources en eau ou dont l'activité cause une pollution
des ressources par des rejets solides, liquides ou gazeux, ou autres, sont tenus à l'élimination,
à la réduction et éventuellement à la récupération des matières rejetées ainsi qu'à la réparation
des dommages qui en résultent.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 34
Article 140 :
Est interdit le déversement ou l'immersion dans les eaux de mer des matières de toutes
natures, en particulier des déchets domestiques, industriels et nucléaires susceptibles de porter
atteinte à la santé publique ainsi qu'à la faune et à la flore marines et de mettre en cause le
développement économique et touristique des régions côtières.
Article 141 :
II est interdit de laisser écouler, de déverser ou de rejeter dans les eaux du domaine public
hydraulique, concédées ou non, des eaux résiduelles ainsi que des déchets ou substances
susceptibles de nuire à la salubrité publique ou à la bonne utilisation de ces eaux pour tous les
usages éventuels.
Article 142 :
II est interdit d'effectuer tout dépôt en surface susceptible de polluer, par infiltration, les eaux
souterraines, ou par ruissellement, les eaux de surface.
Article 143 :
Est interdit tout déversement ou rejet d'eaux usées et de déchets susceptibles de nuire à la
salubrité publique, dans les puits absorbants naturels, puits, forages ou galeries de captage
désaffectés ou non.
Article 144 :
Les puits, forages ou galeries de captage désaffectés font l'objet d'une déclaration et sont
soumis, sans préjudice des droits des tiers, à la surveillance de l'administration qui peut
prononcer leur suspension provisoire ou leur fermeture définitive. Ces installations seront
conformes aux conditions qui sont fixées par arrêté du ministre en charge de l’eau après avis
des ministres intéressés.
Article 145 :
Les ouvrages de captage, de traitement, d'adduction et de distribution d'eau potable, y compris
les pompes, les réservoirs et les conduites doivent être construits et maintenus dans des
conditions telles qu'elles préservent l'eau de tout effet nuisible à sa qualité et à sa salubrité.
Article 146 :
Les sources d'approvisionnement public en eau potable doivent être protégées contre toute
cause accidentelle ou délibérée de nature à porter atteinte à la qualité des eaux telle que
prescrite par les normes règlementaires.
Article 147 :
Sans préjudice des dispositions sus mentionnées, les conditions dans lesquelles peuvent être
réglementés ou interdits les déversements, écoulements, jets, dépôts directs ou indirects d'eau
ou de matière et plus généralement tout fait susceptible d'altérer la qualité de l'eau
superficielle ou souterraine sont fixées par décret.
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Etude de révision et d’amendement du code des eaux 35
Article 148 :
Le décret mentionné dans l’article précédent, fixe d'une part les spécifications techniques et
les critères physiques, chimiques, biologiques et bactériologiques auxquels les cours d'eau,
canaux, lacs, barrages, étangs, ou toute retenue d'eau d'une façon générale doivent répondre,
notamment pour les prises d'eau assurant l'alimentation des populations et, d'autre part, le
délai dans lequel la qualité de chaque milieu récepteur doit être améliorée pour satisfaire ou
concilier les intérêts sus mentionnés.
Il précise également les conditions dans lesquelles :
- peuvent être réglementés ou interdits, compte tenu des dispositions ci-dessus, les
déversements, écoulements, jets, dépôts directs ou indirects d'eau et plus généralement
tout fait susceptible d'altérer la qualité de l'eau superficielle ou souterraine,
- sont effectués les contrôles des caractéristiques chimiques, biologiques et
bactériologiques des eaux réceptrices et des déversements, et notamment les
conditions dans lesquelles il est procédé aux prélèvements et aux analyses
d’échantillons.
Ce décret fixe, en tant que besoin, pour chacun des cours d'eau, canaux, lacs, barrages, eaux
souterraines et autres retenues d'eau, les conditions particulières dans lesquelles s'appliquent
les dispositions prévues ci-dessus ainsi que les délais dans lesquels il doit être satisfait
auxdites dispositions en ce qui concerne les installations existantes.
Dans tous les cas, les droits des tiers à l'égard des auteurs des pollutions sont et demeurent
réservés.
Article 149 :
Dès la promulgation du présent code, les eaux superficielles, cours d'eau, canaux, lacs et
sebkhas doivent faire l'objet d'un inventaire établissant leur degré de pollution. L'état de
chacune d'elles est établi d'après des critères physiques chimiques, biologiques et
bactériologiques. Cet inventaire fait l'objet d'une révision périodique générale et d'une
révision immédiate chaque fois qu'un changement exceptionnel ou imprévu affecte l'état de
ces eaux.
Article 150 :
L’élimination de la pollution est à la charge des utilisateurs et des entreprises, des collectivités
publiques, responsables du rejet de leurs déchets dans le Domaine Public Hydraulique.
Article 151 :
Toute personne atteinte de maladies, dans la transmission desquelles l’eau est susceptible de
jouer un rôle, ne peut être rattachée à la gestion, à l’entretien ou à l’exploitation des systèmes
d’approvisionnement en eau potable et notamment des ouvrages de captage, de traitement et
les réservoirs de distribution.
La liste de ces maladies est fixée par arrêté du ministre de la santé publique.
Toute personne rattachée à un poste désigné à l’alinéa ci-dessus doit faire l’objet d’un examen
médical conformément aux prescriptions qui sont fixées par arrêté du ministre de la santé
publique.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 36
Article 152 :
Sans préjudice des obligations découlant de la législation en vigueur, les propriétaires
d’installations de déversement existant antérieurement à la publication du décret prévu à
l’article 136 du présent code ,doivent prendre toutes dispositions pour satisfaire dans les
délais fixés par le même arrêté aux conditions qui sont imposées à leur effluent afin d’assurer
au milieu récepteur les caractéristiques qu’il doit avoir à l’expiration dudit délai.
L’administration peut prendre, en raison du péril qui pourrait en résulter pour la sécurité ou la
salubrité publique, toute mesure immédiatement exécutoire en vue de faire cesser le risque
possible.
Article 153 :
Le déversement d’eaux d’égout dans le DPH et le DPM ne peut être admis qu’après avis des
services chargés de la conservation du DPH et du DPM et des ouvrages riverains sur les
dispositions envisagées pour le traitement ou la diffusion des eaux.
Les caractéristiques biologiques, physiques et chimiques auxquelles doit satisfaire, sauf
spécifications particulières, l’effluent d’une station de traitement des eaux usées sont définies
par arrêté conjoint du Ministre en charge de l’eau, du ministre en charge de la Santé publique
et du ministre en charge de l’Environnement.
Article 154 :
L’assainissement des villes doit prévoir dans ses projets des réseaux d’évacuation rapide et
sans stagnation loin des habitations de tous les déchets d’origine humaine ou animale
susceptibles de donner naissance à des putréfactions ou à des odeurs.
La réalisation de ces projets d’assainissement doit en outre éviter que les produits évacués
puissent, par leur destinée finale, souiller des eaux souterraines quelle qu’en soit la nature, des
cours d’eau, des lacs, le littoral de la mer dans les conditions dangereuses pour les habitants
de l’agglomération ou d’autres usagers éventuels ainsi que pour le personnel chargé de
l’entretien et de l’exploitation des ouvrages.
Article 155 :
Tout déversement d’eaux résiduaires, autres que domestiques, dans les égouts publics doit
être préalablement autorisé par le Ministre en charge de l’eau après avis de la collectivité à
laquelle appartiennent les ouvrages qui sont empruntés par ces eaux usées avant de rejoindre
le milieu naturel. Ce déversement, après autorisation, peut être subordonné notamment à un
prétraitement individuel ou le cas échéant, collectif.
Article 156 :
Lorsque l’intérêt général le justifie, peuvent être prescrits ou admis dans les conditions fixées
par le ministre en charge de l’eau, les raccordements aux réseaux d’assainissement ou stations
d’épuration des effluents privés qui ne satisfont pas aux caractéristiques du cours d’eau
récepteur.
Ce raccordement peut être subordonné à la participation de l’établissement privé concerné aux
charges supplémentaires de construction et le cas échéant, d’exploitation résultant de l’apport
des eaux usées.
Faute par l’établissement d’exécuter, dans le délai prescrit, les travaux lui incombant en vue
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 37
du raccordement aux ouvrages publics, il est procédé d’office, après mise en demeure et aux
frais de l’intéressé aux travaux nécessaires.
Article 157 :
Toute demande d’ouverture d’un établissement dangereux insalubre ou incommode doit
préciser le mode et les conditions d’évacuation, d’utilisation et de traitement des eaux
résiduaires envisagées par le demandeur.
Les dispositions ainsi envisagées doivent parer efficacement aux inconvénients que pourrait
présenter l’établissement soit pour la salubrité ou la commodité du voisinage soit pour la santé
publique ou l’environnement.
Article 158 :
La recharge des nappes souterraines par des eaux naturelles ou par des eaux usées traitées
ayant subi un traitement complémentaire approprié est soumise à un cahier des charges
spécifique
Article 159 :
L’initiative de l’étude des risques d’inondation et leur cartographie dans toutes les régions où
il existe un risque important d’inondation incombe à l’Etat qui réalise les plans de gestion des
risques d’inondation résultant d’une coopération et d’une participation des institutions et des
populations concernées.
Les mesures de réduction des risques doivent être, dans la mesure du possible coordonnées à
l’échelle locale ou régionale pouvant regrouper plusieurs unités hydrographiques.
Article 160 :
Les conseils régionaux et les communes peuvent être autorisés à exécuter tous travaux de
défense contre les inondations sous le contrôle, selon les cas, du Ministère chargé de l’eau ou
du Ministère chargé de l’équipement avec ou sans subventions de l’Etat, soit isolément soit
après constitution d’associations, gouvernatoriales ou intergouvernatoriales dénommées
groupements de défense contre les inondations.
Un décret fixe le mode de constitution et de fonctionnement des groupements visés à l’alinéa
ci-dessus.
Article 161 :
En ce qui concerne la construction de digues intéressant la protection de propriétés privées
contre les cours d’eau, la nécessité n’est constatée par l’administration, et la dépense n’est
supportée par les propriétaires que dans la proportion de leur intérêt aux travaux.
L’Etat peut accorder une subvention à la réalisation de ces travaux en fonction de leur intérêt
et notamment de la rentabilité économique de l’aménagement et de l’inscription de
l’aménagement envisagé dans un cadre plus général ou régional et dont le montant est fixé par
arrêté du Ministre en charge de l’eau.
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Etude de révision et d’amendement du code des eaux 38
Article 162 :
En cas de nécessité, l’administration se réserve le droit de construire ou de modifier les digues
contre les inondations d’occuper les berges appartenant à des particuliers, à procéder à leur
prélèvement et à acquérir les terres nécessaires au renforcement des digues contre les
inondations.
Article 163 :
Les digues, remblais, dépôts de matières encombrantes, constructions ou autres ouvrages
établis sans autorisations préalables conformément à la règlementation en vigueur avant la
promulgation du présent code et qui sont reconnus faire obstacle à l’écoulement des eaux ou
restreindre d’une manière nuisible le champ des inondations peuvent être modifiés ou
supprimés sauf le paiement s’il y a lieu, d’indemnités de dommages.
Il en est de même pour les ouvrages qui sont également établis, au cas où pour les motifs ci-
dessus visés leurs modifications ou leur suppression viennent à être reconnues nécessaires.
Article 164 :
Pour l’ensemble des cours d’eau, il ne peut être effectué sans autorisation de l’administration
aucune plantation nouvelle ni aucun dépôt sur les terrains compris entre les cours d’eau et les
digues construits en bordure immédiate des cours d’eau.
Article 165 :
Toute plantation ancienne, dépôt ou construction sur les digues ou levées et sur les terrains
compris entre les cours d’eau ou construits en bordures immédiats du cours d’eau et les
digues, qui feraient obstacle à l’écoulement des eaux ou pourraient restreindre d’une façon
nuisible le champ d’inondation peuvent être supprimés dans un délai d’un an sur décision de
l’administration.
Article 166 :
Il est interdit de faire, sans autorisation, dans les parties submersibles du territoire, des levées
et autres aménagements susceptibles de gêner l’écoulement des eaux d’inondations, sauf pour
la protection des habitations et jardins attenants.
Article 167 :
Sont interdits, la circulation et les passages des animaux dans les digues bordant les cours
d’eau en toutes saisons.
Article 168 :
Dans les régions cultivables en sec et où les propriétés agricoles sont menacées par des
précipitations excessives, les eaux de crue, les remontées des nappes phréatiques ou les eaux
de surface en excédent, la délimitation des zones dites « zones d’assainissement » peut être
prononcée par décret, pris sur proposition du Ministre en charge de l’eau.
Article 169 :
Au cas où la réalisation des travaux d’assainissement rural à l’intérieur de la « zone
d’assainissement » visée à l’article précédent s’avère économiquement justifiée,
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Etude de révision et d’amendement du code des eaux 39
Article 170 :
Le groupement des propriétaires et usagers concernés est tenue d’assurer un entretien des
ouvrages propres à leur permettre de remplir leur rôle.
En cas de non réalisation de ces travaux d’entretien, l’Administration se réserve le droit, après
mise en demeure préalable, de faire effectuer d’office les travaux en question, aux frais du
groupement des propriétaires et usagers concernés.
Chapitre III : Prévention et gestion des sécheresses, des pénuries et risques divers
Article 171 :
En cas de pénurie d’eau en relation avec l’épuisement des ressources, ainsi qu’à des
évènements exceptionnels tels que la sècheresse, ou autres calamités naturelles,
l’Administration déclare l’état de pénurie, définit et délimite les zones sinistrées et édicte les
règlementations locales et conjoncturelles en vue d’assurer en priorité l’alimentation en eau
des populations, l’abreuvement des cheptels et lorsque c’est possible la sauvegarde des
plantations existantes.
Article 172 :
Des études et des plans de protection sont à mettre en œuvre par l’Administration en vue de
modérer les risques et notamment ceux liés à la sécheresse, à la défaillance des ouvrages
hydrauliques et des systèmes de transfert ainsi qu’à l’envasement des retenues d’eau et aux
pollutions accidentelles.
Article 173 :
Un système de rationnement de la consommation des eaux peut être instauré.
L’organisation de ce rationnement et les modalités de son contrôle sont fixées par décret pris
sur proposition du ministre en charge de l’eau.
Egalement, il peut être instauré, pour des raisons climatiques ou techniques, un système de
rationnement conjoncturel ou une interdiction temporaire de certaines utilisations des eaux.
L’instauration du système de rationnement conjoncturel ou d’interdiction est décidée par
arrêté du gouverneur si les effets des conditions climatiques ou techniques, prises pour cause
de cela, ne dépassent pas la circonscription d’un seul gouvernorat et par décision du ministre
en charge de l’eau dans les autres cas.
Les arrêtés des gouverneurs et les décisions du ministre en charge de l’eau sont publiés dans
deux quotidiens dont l’un est en langue arabe.
Article 174 :
L’administration a notamment le pouvoir de suspendre la fourniture de l’eau d’irrigation :
- pour l’exécution des travaux d’irrigation qualifiés d’urgents ;
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Etude de révision et d’amendement du code des eaux 40
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 41
Disposition générale
Article 175 :
Les différents relatifs aux ressources en eaux peuvent êtres réglés par la voie juridictionnelle,
par l’arbitrage et par la médiation.
Article 176 :
Il est interdit, sauf autorisation du ministre en charge de l’eau dument justifiée :
- d'empêcher le libre écoulement des eaux du domaine public ;
- d'empiéter, de quelque manière que ce soit et notamment par des constructions, sur les
limites des francs bords des cours d'eau temporaires ou permanents, des lacs, des
sebkhas, des sources, ainsi que sur les limites d'emprise des aqueducs, des conduites
d'eau, des canaux d'irrigation ou d'assainissement dont l'exécution a été déclarée
d'utilité publique;
Toutefois, les constructions préexistantes peuvent être entretenues ou réparées sous la double
restriction qu'il ne sera fait aucune augmentation aux dimensions extérieures et que les
matériaux employés seront les mêmes que ceux précédemment mis en œuvre ;
- D’effectuer tout dépôt, plantation ou culture sur les francs bords et dans le lit des cours
d'eau temporaires ou permanents, dans les lacs et sebkhas, ainsi qu'entre les limites
d'emprise des conduites d'eau et des canaux dont l'exécution a été déclarée d'utilité
publique;
- de jeter dans le lit des cours d'eau temporaires ou permanents des matières insalubres
ou des objets quelconques qui puissent embarrasser ce lit ou y provoquer des
atterrissements ;
- d'enlever des gazons, des arbres, des arbustes, des terres ou pierres des francs bords ou
lit des cours d'eau temporaires ou permanents ;
- de pratiquer des excavations de quelque nature qu'elles soient à une distance de la
limite des francs bords des cours d'eau temporaires ou permanents, des conduites,
aqueducs et canaux, moindre que la profondeur desdites excavations, sans que cette
distance puisse être inférieure à trois mètres.
- de curer, approfondir, élargir, redresser ou régulariser les cours d'eau temporaires ou
permanents ;
- d'entreprendre d'une manière générale, un travail quelconque de nature à intéresser le
régime des eaux de surface dépendant du domaine public hydraulique ;
- d'effectuer des travaux de recherche ou de captage d'eaux souterraines jaillissantes ou
non ;
- D’exécuter, en dehors de l'utilité publique, des puits ou forages non jaillissants sur les
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 42
propriétés privées quand ces ouvrages constituent une prise d'eau déguisée dans une
source.
Article 177 :
L'exécution des travaux visés à l’article 162 du présent code peuvent être suspendus par
décision du ministre en charge de l’eau sans préjudice des mesures conservatoires
susceptibles d'être ordonnées par l'administration ; ces mesures conservatoires peuvent porter
sur la démolition partielle ou totale des ouvrages ainsi que la remise des lieux en l'état.
Article 178 :
La violation des dispositions du présent code engage la responsabilité civile et pénale du
contrevenant.
Article 179 :
Le Ministère chargé de l’eau est autorisé à transiger avec les personnes poursuivies pour
infraction aux dispositions du présent code et de ses textes d’application à la condition que
l’infraction n’ait pas occasionné une pollution ou une dégradation de la ressource, que le
contrevenant ne soit pas récidiviste et que l’objet de l’infraction ait été remise en son état
antérieur par ses soins et à ses frais.
Les infractions ne pouvant faire l’objet d’aucune transaction sont fixées par décret.
Article 180 :
Il est institué une police des eaux constituée par des agents relevant du Ministère chargé de
l’eau. Sous réserve des textes spécifiques les régissant, des agents relevant d’autres
administrations peuvent être chargés des missions de la police des eaux.
Article 181 :
Outre les officiers et agents de la police judiciaire prévus à l’article 10 du Code de Procédure
Pénale, sont habilités à procéder aux contrôles, à rechercher et constater les infractions aux
dispositions du présent code et des textes pris pour son application, les agents dûment
désignés à cet effet.
Article 182 :
Les agents chargés de la police des eaux ne peuvent exercer leurs fonctions qu’après avoir
prêté serment devant le tribunal compétent conformément à la législation en vigueur. Ils sont
tenus de porter, pendant les heures de service, des signes distinctifs. Les conditions de
désignation et de formation des agents de la police des eaux sont fixées par décret.
Article 183 :
Les infractions au présent code et des textes d’application sont constatées par des procès
verbaux relatant les faits et les déclarations de leurs auteurs. Les procès verbaux sont adressés
dans les 15 jours de leur clôture au ministère public.
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Etude de révision et d’amendement du code des eaux 43
Article 184 :
Les agents de la police des eaux disposent des pouvoirs les plus étendus dans l’exercice de
leurs fonctions. Ils ont droit d’accès à tous les ouvrages et installations utilisant les ressources
hydrauliques ou ayant un impact sur ces ressources. Ils peuvent demander toute pièce qu’ils
jugent nécessaire. Ils demandent en cas de besoin l’aide et l’assistance des agents de la sûreté
nationale notamment dans les cas de résistance des contrevenants ou de flagrants délits.
Article 185 :
En cas d’atteinte manifeste au domaine public hydraulique, les agents de la police des eaux
sont habilités à prendre les mesures conservatoires qu’ils jugent utiles dont notamment l’arrêt
provisoire des travaux, la confiscation du matériel et des matériaux de construction.
Article 186 :
Tout empiètement illicite sur le domaine public hydraulique par appropriation des lits ou des
francs bords des oueds, sebkhas et lacs soit pour exploitation agricole ou autre est sanctionné
d’un emprisonnement de 3 à 6 mois et d’une amande de 5.000 dinars à 20.000 dinars ou de
l’une de ces deux peines seulement.
Article 187 :
Est puni d’une amende de 1.000 dinars à 10.000 dinars et d’un emprisonnement de 3 mois à 6
mois ou de l’une des deux peines seulement, quiconque détériore les digues de protection
contre les inondations.
En cas de récidive, l’amende ne peut être inférieure à 10.000 dinars et l’emprisonnement est
de six mois avec obligation de remise des digues en l’état aux frais du contrevenant.
Article 188 :
Toute création ou aménagement d’un point de captage illicite d’eau dans un périmètre
d’interdiction ou de sauvegarde tel que défini dans les articles 21,22 23 et 24 du présent code
sont punis d’une amende de 5000 à 10.000 dinars et d’un emprisonnement de 3 mois à 6mois
ou de l’une de ces deux peines seulement avec obligation de fermeture du puits et destruction
des aménagements réalisés aux frais du contrevenant et la confiscation des équipements
installés sur le point d’eau.
Toute récidive est sanctionnée d’une amende ne pouvant être inférieure à 10.000 dinars et
d’un emprisonnement de six mois.
Article 189 :
Tout propriétaire d’outils de forage saisi en flagrant délit en train d’exécuter un puits ou un
forage illicites est puni d’une amende de 10.000dinars.
A la première récidive, l’amende est portée au double du montant sus-indiqué avec
confiscation du matériel utilisé et retrait définitif de l’agrément.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 44
Article 190 :
Toute intervention illicite sur un aménagement public dans le domaine de l’eau ou des
conduites d’eau servant à l’irrigation, à la distribution d’eau potable ou à l’assainissement est
punie d’une amende de 1000 à 5000 dinars et d’un emprisonnement d’un mois à 3 mois avec
obligation de remise en état de l’aménagement et des conduites aux frais du contrevenant.
L’amende ne peut être inférieure à 5000 dinars et la peine d’emprisonnement est de 3 mois
pour les conduites servant au transfert des eaux avec obligation de remise en état des
conduites aux frais du contrevenant.
Article 191 :
En cas de condamnation pour infraction prévue aux dispositions du chapitre premier du Titre
v du présent code ou de textes pris pour leur application le tribunal fixe le délai dans lequel
les travaux d’aménagement, de réparation ou de remise en état ou toute autre obligation
rendue nécessaire doivent être exécutés.
En cas de non exécution des travaux, aménagements ou obligations dans le délai prescrit, le
contrevenant est passible d’une amende de 1000 dinars à 10000 dinars sans préjudice, le cas
échéant, de l’application de toutes autres dispositions législatives ou règlementaires en
vigueur. En outre, le tribunal peut, après audition du représentant de l’administration,
prononcer, jusqu’à l’achèvement des travaux ou aménagements ou l’exécution des obligations
prescrites, soit une astreinte dont le taux par jour du retard ne peut dépasser un 1/4000ème du
coût estimé des travaux ou aménagements à exécuter, soit l’interdiction d’utiliser les
installations qui sont à l’origine de la pollution.
Est passible d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 2 ans et d’une amende de 5000 dinars
à 50000 dinars ou de l’une de ces deux peines quiconque aura fait fonctionner une installation
en infraction à une interdiction prononcée en application de l’alinéa précédent.
Le tribunal peut également autoriser l’administration sur sa demande à exécuter d’office les
travaux ou aménagements nécessaires pour faire cesser l’infraction.
Article 192 :
En cas de condamnation pour infraction prévue à l’article 173 ci-dessus, le tribunal peut
ordonner, aux frais du condamné la publication intégrale ou d’extraits de sa décision dans un
ou plusieurs journaux nationaux ou régionaux qu’il désigne ainsi que son affichage au siège
de la commune ou de la délégation dans la circonscription de laquelle l’infraction a été
commise.
Article 193 :
Toute association de défense de l’environnement ou s’activant dans le domaine de l’eau est
habilitée à se constituer partie civile dans les procès visant la poursuite des infractions aux
dispositions du présent code et des textes pris pour son application.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 45
Article 194 :
Sont abrogées toutes dispositions contraires à la présente loi, notamment la loi n°75-16 du 31
mars 1975, modifiée et complétée, portant code des eaux.
Article 195 :
Les textes pris en application de la loi n°75-16 du 31 mars 1975, telle que modifiée et
complétée, portant code des eaux demeurent en vigueur jusqu’à la promulgation des textes
règlementaires prévus par la présente loi.
Article 196 :
Les autorisations, concessions et tous autres documents délivrés en vertu de la loi n°75-16 du
31 mars 1975, modifiée et complétée, portant code des eaux sont actualisés conformément
aux dispositions de la présente loi dans un délai n’excédant pas douze (12) mois à compter de
la date d’entrée en vigueur de cette loi.
Les ouvrages et installations d’utilisation des ressources en eau réalisés et exploités sans acte
administratif à la date de publication de la présente loi au Journal officiel de la République
Tunisienne doivent faire l’objet, dans un délai d’un an, et sous peine de la mise en œuvre des
dispositions de l’article 173 ci- dessus et de la suppression de l’accès à la ressource hydrique,
d’une déclaration en vue de leur régularisation dans les conditions fixées par la présents loi.
Article 197 :
La présente loi sera publiée au Journal officiel de la République Tunisienne.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 46
1. Décret relatif aux modalités de délimitation des dépendances du DPH naturel et artificiel
4. Décret fixant le régime et les modalités de recouvrement des redevances, par type
d’autorisation et de concession, et les modalités de comptage des quantités utilisées
5. Décret portant création d’un Conseil Supérieur des Ressources Hydrauliques et fixant ses
missions, sa composition et les modalités de son fonctionnement
7. Décret portant sur les modalités d'octroi de l'autorisation d'utilisation des ressources en eau et
de l’occupation temporaire du DPH
10. Décret fixant les conditions obligatoires des autorisations et des concessions
11. Projet de décret fixant les infractions au code des eaux ne pouvant faire l'objet de transaction
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 47
Il semble que la procédure mise en œuvre par la DGRE est jugée longue et fastidieuse. Il s’agit par
conséquent de simplifier autant que possible la procédure préconisée par le décret en vigueur.
Cette simplification peut d’ores et déjà revenir au texte original du décret de 1987 afin de supprimer
l’obligation de passer par l’Office de Topographie et de Cartographie et se contenter d’un Topographe
Agréé (par l’OTC) ce qui permettrait d’accélérer les opérations de levés topographiques qui seraient
dorénavant réalisées par les topographes agréés.
Quant au reste de la procédure il y a lieu de renforcer les services administratifs concernés par les
opérations de délimitation du DPH notamment la DGRE qui devrait être dotée d’une Structure
spécifique de délimitation du DPH.
Le projet du nouveau décret relatif à la délimitation du DPH pourrait reconduire l’essentiel du décret
de 1987 tout en prenant en considération :
1) Se contenter d’un Topographe Agréé (par l’OTC) au sein de la commission technique chargée
de la délimitation du DPH ;
3) Fixer les délais nécessaires (optimaux) pour les différentes phases de délimitation du DPH
afin d’accélérer les opérations de délimitation ;
4) Etendre la procédure de délimitation au DPH artificiel comme les barrages, les conduites
d’adduction d’eau et d’assainissement, les zones de protection immédiate, etc…
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 48
2. Décret fixant
Relèvent du domaine public hydraulique artificiel, les ouvrages et installations réalisés par l’Etat, par
les collectivités territoriales et les établissements publics ou pour leur compte, les nappes d’eau
artificielles, les périmètres de protection immédiate, et notamment :
La liste des ouvrages et installations relevant du domaine public hydraulique artificiel fait l’objet d’un
arrêté du Ministre…. Cette liste est établie par un inventaire régulier et une délimitation, dont les
modalités sont fixées par décret.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 49
1. Définition :
Le Système National d’Information sur l’Eau (SINEAU), qui réunit tous les producteurs de données
publiques sur l’eau, est mis en place et développé par le Bureau d’Inventaire des Ressources
Hydrauliques (BIRH).
Le BIRH coordonne et entretient, en collaboration avec les détenteurs et les producteurs de données,
les bases de données sur l’eau et établit le Système National d’Information sur l’Eau, qui collecte,
centralise, fédère, valide, exploite, valorise et diffuse l’ensemble des données et informations sur l’eau
au plan national.
Les inventaires et les bases de données relatifs aux DPH naturel et artificiel, portant sur les ressources
et les usages de l’eau, sont établis et régulièrement mis à jour.
Compte tenu de la multiplicité et de la diversité des intervenants, la plus grande cohérence doit être
assurée dans l’établissement du SINEAU. Ceci impose la mise en œuvre d’un référentiel de données
commun.
2. Portée du SINEAU :
Le référentiel technique, élaboré par le BIRH et publié par arrêté du Ministre en charge des Ressources
Hydraulique fixe notamment : les modalités et les protocoles d’acquisition, de collecte, de traitement,
de conservation et de diffusion des données, d'élaboration des indicateurs et des méthodologies,
d'échange des données avec d'autres systèmes d'information.
Le SINEAU concerne les eaux de surface continentales, les eaux souterraines, et plus généralement
l’ensemble des éléments du DPH naturel et artificiel, ainsi que toutes les activités humaines ayant un
lien avec les ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles, et avec la gestion qualitative
ou quantitative et la préservation des ressources en eau.
3. Acteurs du SINEAU :
Les différents acteurs du SINEAU sont l'Etat (administrations centrales et régionales, établissement et
entreprises publics), les usagers, les gestionnaires, les experts, les chercheurs et les citoyens, et d’une
manière générale, Le SINEAU concerne tous les acteurs du secteur de l’eau susceptibles de constituer
des producteurs ou des utilisateurs d’informations sur l’eau. L’Arrêté sus visé précise notamment la
liste des parties prenantes et les modalités de leur contribution à la mise en œuvre et au
développement du SINEAU.
4. Pilotage et Organisation :
L’Organisation du SINEAU au niveau national est placée sous la tutelle du Ministère en Charge des
Ressources hydrauliques et mise en œuvre par le BIRH, qui en assure la coordination technique
nationale.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 50
Le BIRH met en place le service d'administration nationale des données sur l'eau organisé en réseau
entre les organismes contributeurs, s'assure de la mise en œuvre et de la mise à disposition du
référentiel des données et veille à son respect.
L’Arrêté … définit le mode de pilotage stratégique du SINEAU, ainsi que les modalités de son
organisation opérationnelle et technique.
Tout détenteur de données ou d’informations sur l’eau, et tout titulaire d’une concession ou d’une
autorisation d’utilisation du DPH naturel ou artificiel, est tenu de fournir périodiquement au service
régional compétent du BIRH, sous forme de déclaration, tous renseignements et données dont il
dispose. La déclaration de tous travaux de captage d’eau de toute sorte, et la déclaration périodique
de tous prélèvements d’eau du DPH, constituent notamment une obligation pour tout usager du
DPH. Les modalités d’information et de déclaration sont précisées par Arrêté du Ministre…
Les points d’observation faisant l’objet de mesures régulières et périodiques de l’état quantitatif et
qualitatif des ressources en eau forment le Réseau National d’Observation de l’Eau, réseau dont la
composition et le fonctionnement sont fixés par Arrêté du Ministre en charge des ressources
hydrauliques.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 51
Art.1 : Le présent décret fixe le régime et les modalités de recouvrement des redevances susceptibles
d'être perçues par l'Etat en raison de l'occupation ou de l’utilisation du Domaine Public Hydraulique.
l'établissement d’ouvrages permanents ou temporaires ayant pour but l'utilisation des eaux
du DPH ;
les dépôts et plantations sur les francs bords et dans le lit des cours d'eau, lacs, chotts et
sebkhas ;
les travaux de recherche et de captage d'eaux souterraines ;
l'utilisation des eaux superficielles et souterraines ;
l’utilisation de sable relevant du DPH ;
les travaux de recherche et de captage de sources minérales et thermales ;
l'utilisation des eaux des sources minérales et thermales ;
le dessèchement des lacs et des sebkhas et leur utilisation ;
l’occupation du DPH par les canalisations et ouvrages des services d’irrigation, d'eau
potable et d'assainissement ;
Art.3 : Toute personne dont les activités entraînent un prélèvement sur la ressource en eau est
assujettie à une redevance pour prélèvement sur la ressource en eau.
i) les prélèvements nécessités pour maintenir à sec et à titre temporaire des bâtiments ou des ouvrages.
ii) les prélèvements destinés à la réalimentation des milieux naturels menacés : zones humides
protégées, nappes souterraines classées en zone de sauvegarde ou d’interdiction.
iii) les prélèvements à usage privé strictement destinés aux besoins domestiques des populations.
La redevance de prélèvement est assise sur le volume d'eau prélevé au cours d'une année.
Le tarif de la redevance est affecté d'un coefficient de régulation tenant compte de l'usage et de
l'origine de l'eau superficielle ou souterraine utilisée.
On entend par eau superficielle toute eau prélevée notamment d'une rivière, d'un barrage, d'un canal,
d'un lac ou d'un étang et par eau souterraine toute eau prélevée par puits, forage ou galerie; le captage
d'une source est un cas particulier de prélèvement d'eau souterraine. Pour la fixation du tarif de la
redevance, les ressources en eau de chaque région sont classées en catégorie 1 lorsqu'elles sont situées
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 52
hors des zones de sauvegarde et d’interdiction, en catégorie 2 dans les zones de sauvegarde, et en
catégorie 3 dans les zones d’interdiction.
Le tarif de la redevance de prélèvement, en millimes par m3, est fixé par le tableau suivant, en
fonction des différents usages suivants auxquels donnent lieu les prélèvements :
Le volume d’eau prélevé visé est déterminé au moyen d’un compteur volumétrique. L'utilisateur est
tenu de déclarer à l'agence le volume d'eau prélevé enregistré au compteur selon une périodicité fixée
dans l'arrêté d'autorisation ou de concession de prélèvement d'eau. Lorsque le compteur ne peut pas
être installé en raison du mode de prélèvement, ou lorsque la quantité utilisée est inférieure à 50 000
m3/an, le volume d’eau prélevé est déterminé sur la base du débit autorisé. L’équipement des
installations de prélèvement d’eau de compteurs volumétriques est à la charge des utilisateurs de
l’eau. Ces compteurs doivent être agréés et plombés par les services compétents du BIRH.
Art.4 : La redevance pour l’utilisation du sable relevant du domaine public hydraulique est fixée à
XXX millimes par mètre cube autorisé.
Art.5 : Les autres redevances, visées à l’article 2, sont fixées comme suit :
Etablissement d’ouvrages permanents ou temporaires ayant pour but l'utilisation des eaux
du DPH…..
Dépôts et plantations sur les francs bords et dans le lit des cours d'eau, lacs, chotts et
sebkhas….
Travaux de recherche et de captage d'eaux souterraines…..
Travaux de recherche et de captage de sources minérales et thermales…..
Dessèchement des lacs et des sebkhas et leur utilisation…..
Occupation du DPH par les canalisations et ouvrages des services d’irrigation, d'eau potable
et d'assainissement…..
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 53
Article 2 :
Le Premier Ministre Préside le Conseil Supérieur des Ressources Hydrauliques qui se compose des
membres suivants :
1) Représentants de l’Etat :
Le Ministre de l’intérieur
Le Ministre de la Justice
Le Ministre des Finances
Le Ministre de la santé Publique
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Environnement
Le Ministre de l’Equipement
Le Ministre du Transport
Le Ministre de l’Industrie et de la Technologie
Le Ministre des domaines de l’Etat et des Affaires Foncières
Le Ministre de l’Education
Le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique
Le Ministre du Plan et de la Coopération Internationale
Le Ministre de la Formation Professionnelle et de l’Emploi
Le Ministre du Commerce et du Tourisme
Le Président de l’Institution de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur Agricole
4 représentants du Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement
Le PDG de la SONEDE.
Le PDG de la SOCADENOR
Le PDG de l’ANPE
Le PDG de l’ONAS
Le DG du BIRH au titre de responsable du SINEAU
2) Représentants des Organisations Nationales et des Usagers :
2 représentants de l’UTAP
2 représentants de l’UTICA
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 54
Un Arrêté du Ministre en charge de l’eau définit les modalités précises de désignation, d’élection et de
cooptation des différents représentants et experts membres du Conseil.
Le Président du conseil peut faire appel à toute personne ayant l’expertise, la compétence ou
l’expérience en vue de participer, avec avis consultatif, à ses travaux ou d’accomplir des missions
consultatives à son profit.
Les membres du conseil sont désignés par arrêté du Premier Ministre sur proposition des parties
concernées.
Le Ministère chargé des ressources hydrauliques assure le secrétariat du conseil.
Article 3 :
Le Conseil Supérieur des Ressources Hydrauliques est assisté par un Comité Technique Permanent
dont les attributions, la composition et les modalités de fonctionnement sont fixés par arrêté du
Premier Ministre.
Des commissions techniques peuvent être crées au sein du conseil, chaque fois que la nécessité l’exige.
Leur création se fait par décision du Premier Ministre.
Article 4 :
Le Président du Conseil arrête l’ordre du jour du conseil et convoque à ses réunions.
Le conseil se réunit au moins une fois par an et autant de fois que la nécessité l’exige.
Le conseil ne peut valablement délibérer qu’en présence d’au moins la moitié de ses membres. Si le
quorum n’est pas atteint, le conseil tiendra une deuxième réunion dix jours après la date de la
première réunion avec le même ordre du jour, ses délibérations sont alors valables quelque soit le
nombre des membres présents.
Le conseil émet ses avis et formule des propositions à la majorité des voix des membres présents et en
cas de partage, la voix de son président est prépondérante.
Article 5 :
Est abrogé le décret n° 2010-407 du 9 mars 2010 portant création d’un conseil national de l’eau et fixant
ses missions, sa composition et les modalités de son fonctionnement.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 55
Le présent décret fixe les modalités d’élaboration, d’approbation, de mise en œuvre, d’évaluation et
d’actualisation des plans relatifs aux ressources en eau.
Le PNE est un document élaboré pour une période de 20 ans et évalué et mis à jour tous les 5 ans et
comporte :
- un diagnostic du secteur de l’eau portant sur les ressources mobilisées et leur consommation par
type d'usage, sur l'état quantitatif et qualitatif des infrastructures hydrauliques existantes et sur
les aspects, réglementaires, législatifs, institutionnels et financiers ;
- la fixation d'objectifs de développement sectoriel à long terme en prenant en compte l'état des
lieux dans le secteur de l’eau ainsi que les orientations d'aménagement du territoire, de
protection de l'environnement… ;
- la détermination des projets et programmes structurants sur la base de leur identification par les
plans directeurs d'aménagement des ressources en eau ainsi que des projets de transfert d’eau
entre les unités hydrographiques;
- la détermination des projets et programmes structurants de portée nationale visant à assurer une
gestion durable des ressources en eau et des infrastructures hydrauliques ;
- la répartition temporelle de l'ensemble des projets et programmes structurants ainsi que le
cadrage financier établi sur la base de l'estimation des coûts d'investissements dans les différents
plans directeurs d'aménagement des ressources en eau ;
- la répartition des différents projets et programmes structurants à l'échelle des régions.
Le Plan est élaboré dans un large processus participatif sous tutelle du ministère chargé des ressources
hydrauliques et approuvé par décret.
Les plans directeurs des ressources hydrauliques (PDRH)sont des documents élaborés pour chaque
grande région hydraulique, pour une période de 20 ans et évalués et mis à jour tous les 5 ans.
La liste des grandes régions hydrauliques est fixée par arrêté du ministre en charge des ressources
hydraulique après avis du Conseil supérieur des ressources hydraulique et le comité national de l’eau.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 56
- une évaluation des ressources en eau mobilisables, incluant les ressources alternatives provenant,
notamment, de l'épuration des eaux usées et du dessalement de l’eau de mer…;
- une évaluation des besoins en eau établie sur la base des objectifs de développement sectoriel à
long terme fixés pour chaque région hydrographique ;
- l'identification des projets et programmes structurants de mobilisation et d'affectation des
ressources en eau, permettant de satisfaire les besoins en eau additionnels à long terme ;
- l'identification des projets et programmes structurants de réhabilitation et de développement de
l'infrastructure d'alimentation en eau potable, d'assainissement et d'irrigation ;
- la répartition temporelle de l'ensemble des projets et programmes structurants en fonction de
l'évolution des besoins en eau sur la période de planification ainsi que l'estimation des coûts
d'investissements.
Les PDRH sont élaboré sous la tutelle du ministère chargé des Ressources hydrauliques dans un large
processus participatif et approuvés par arrêté du ministre en charge des Ressources hydrauliques et
publiés au journal officiel.
Les Plan d’Aménagement et d’utilisation des eaux couvrent les périmètres d'aménagement et d'utilisation
des eaux dont la liste est définie par décret, sur proposition du ministre en charge des Ressources
hydrauliques et après avis du Comité National de l'Eau.
- préciser des objectifs de qualité et quantité à atteindre pour les masses d'eau concernées dans
un délai déterminé (bon état de l’eau notamment pour les nappes souterraines surexploitées) ;
- répartir l'eau disponible entre les différentes catégories d'usagers, le cas échéant en
déterminant des priorités d'usage en cas de conflit ou de pénurie
- identifier et protéger les milieux aquatiques sensibles, et notamment les écosystèmes
aquatiques remarquables et les zones humides ;
- coordonner les actions d'aménagement et d'entretien des masses d'eau, notamment afin de
prévenir les inondations...
L’élaboration de ces plans implique les autorités locales concernées par le périmètre (collectivités
publiques locales, établissements publics locaux..), les autorités publiques concernées (différents
ministères, établissements publics nationaux…), les élus locaux et nationaux des régions concernées, les
représentant des usagers. Les plans seront arrêtés par le ministre en charge des ressources hydrauliques
et publiés au journal officiel.
Le Plan d’Aménagement et d’utilisation des eaux sont élaborés pour 20 ans ét mis à jours tous les 5 ans.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 57
Article 1 :
La demande d'autorisation d'utilisation des ressources en eau ou d’occupation temporaire du DPH, est
adressée au nom du ministre en charge des ressources hydrauliques auprès de l'administration régionale
ou locale chargées des ressources hydrauliques. Cette demande doit contenir les indications ci-après :
- les noms, prénoms, adresse et, le cas échéant, la raison sociale du demandeur
- la justification, par acte authentique, de l'occupation par le demandeur du ou des terrain(s)
d'assiette d'implantation des ouvrages ou installations de prélèvement d'eau projetés
- la nature, la localisation géographique et le plan de situation de l'ouvrage ou de
l'installation de prélèvement d'eau
- la durée prévue des travaux
- le débit moyen et/ou le volume à prélever
- la durée d'exploitation
- le ou les usages de l'eau à prélever
- une étude d’impact si elle est exigée par la réglementation en vigueur ;
- les résultats de l’enquête publique si elle exigée par la réglementation en vigueur ;
Les documents techniques requis pour la réalisation de chaque type d'ouvrage ou installation
d'utilisation des ressources en eau sont fixés par arrêté du ministre chargé des ressources en eau.
Article 2 :
La demande d'autorisation d'utilisation des ressources en eau est soumise à une instruction technique
effectuée par les services de l'administration en charge des ressources hydrauliques et qui consiste à :
- s'assurer de la disponibilité de la ressource en eau en tenant compte des droits d'utilisation
déjà octroyés ainsi que des aménagements publics existants et futurs
- effectuer une visite des lieux pour vérifier les conditions d'implantation de l'ouvrage ou de
l'installation projeté et celles relatives à l'usage de la ressource en eau
- solliciter l'avis des différents intervenants publics ou communautaires en charge de
l'évaluation et de la gestion des ressources en eau
Article 3 :
Sur la base des résultats de l'instruction technique, l'autorisation d'utilisation des ressources en eau est
accordée par arrêté ministre en charge des ressources hydrauliques ; en cas de refus, la décision doit être
motivée et notifiée au demandeur.
Article 4 :
L'arrêté portant autorisation d'utilisation des ressources en eau doit être communiqué au demandeur
dans un délai de 30 jours ouvrables à partir de la date de réception de la demande et doit mentionner :
- le débit ou le volume d'eau maximal pouvant être prélevé ;
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 58
- l'usage de l'eau
- la durée de validité de l'autorisation
- la durée et les conditions techniques d'exécution des travaux
- les conditions d'exploitation et de maintenance des ouvrages et installations
- l'obligation d'installation de dispositifs de mesure ou de comptage de l'eau prélevée
- l'obligation de paiement des redevances
Article 5 :
L'autorisation d'utilisation des ressources en eau peut faire l'objet d'un renouvellement sur la base d'une
demande introduite deux (2) mois avant l'expiration de sa durée de validité. Elle ne peut être modifiée
que dans les mêmes formes que celles qui ont prévalu pour son établissement.
Article 6 :
L'autorisation de prélèvement d'eau peut être modifiée, réduite ou révoquée dans les cas et selon les
modalités prévues par les dispositions des articles (XXXXXXX) du code des eaux.
Article 7 :
Les ouvrages et installations réalisés dans les conditions fixées par le présent décret font l'objet d'un
inventaire par l'administration chargée des ressources en eau.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 59
Article 1 :
Sont considérés calamités et phénomènes extrêmes : les inondations, les tempêtes, la sécheresse, le
manque quantitatif de ressources en eau, la dégradation qualifiée des ressources en eau, et d’une
manière générale tout fléau dont la gravité et les séquelles dépassent les moyens ordinaires
disponibles pour y faire face sur les plans national, régional et local.
Article 2 :
Une commission nationale et des commissions régionales peuvent être créées pour la gestion des
calamités et des phénomènes extrêmes tels que définis par l’article précédent.
La commission nationale est placée auprès du ministre de l’intérieur et les commissions régionales
œuvrent sous la tutelle du gouverneur.
Article 3 :
En cas de calamités ou de phénomènes extrêmes, il est autorisé de prendre toutes les mesures
pour prévenir, lutter et remédier aux effets de ces phénomènes ;
Les mesures doivent être arrêtées d’urgence suivant les plans nationaux ou régionaux de lutte
contre les calamités ;
Il est autorisé de procéder à des réquisitions de personnes et de moyens matériels nécessaires
pour lutter contre ces phénomènes.
Article 4 :
Les réquisitions sont décidées par le ministre de l’Intérieur sur le plan national et par le gouverneur
sur le plan régional.
Lorsque les réquisitions sont individuelles, elles doivent être notifiées par écrit à l’intéressé.
Lorsqu’elles sont collectives, elles sont portées à la connaissance des intéressées par tout moyen de
communication : affichage, presse, et autres mass média.
Les réquisitions sont indemnisées d’une manière juste et équitable et doivent prendre fin avec la
cessation des circonstances et des motifs qui y ont conduit.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 60
1. Du plan national de lutte contre les calamités ou de phénomènes extrêmes liés aux ressources
hydrauliques
Le plan national est arrêté par la ministre de l’Intérieur dans le cadre de la commission
nationale de lutte contre les calamités ou de phénomènes extrêmes liés aux ressources hydrauliques ;
La Commission est présidée par le ministre de l’Intérieur et composée des représentants des
différents ministères, des établissements publics, de la protection civile, des élus et des représentants
des usagers et de la société civile (dans la limite du tiers des membres) ; et toute personne dont l’avis,
la compétence ou l’expérience sont jugés utiles ;
Le plan national de lutte contre les calamités ou de phénomènes extrêmes liés aux ressources
hydrauliques est élaboré sur la base des données et inventaires recueillis et centralisés par les
intervenants (nationaux, régionaux ou locaux) dans le secteur des ressources hydrauliques et du
domaine public hydraulique ;
Le plan national de lutte contre les calamités ou de phénomènes extrêmes liés aux ressources
hydrauliques comporte les différentes mesures et opérations pour :
prévenir les calamités et les phénomènes extrêmes ;
faire face aux phénomènes extrêmes et apporter les secours et les aides nécessaires ;
remédier aux séquelles engendrés par ces phénomènes ;
2. Des plans régionaux de lutte contre les calamités ou de phénomènes extrêmes liés aux
ressources hydrauliques
Il est créé sous la tutelle de chaque gouverneur une commission régionale de lutte
contre les calamités ou de phénomènes extrêmes liés aux ressources hydrauliques ;
La commission régionale est composée des représentants des services extérieurs des
différents ministères et établissements publics, des élus locaux et régionaux, des
représentants des usagers et de la société civile (dans la limite du tiers des
membres) et toute personne dont l’avis, la compétence ou l’expérience sont jugés
utiles ;
Le président de la commission peut procéder à la création de sous-commissions ;
Les plans régionaux font partie intégrante du plan national de lutte contre les
calamités ou de phénomènes extrêmes liés aux ressources hydrauliques ;
Le gouverneur arrête le plan régional dans le cadre de la commission régionale et
après avis de la commission nationale ;
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 61
4. Déclenchement des plans de lutte contre les calamités ou de phénomènes extrêmes liés aux
ressources hydrauliques
Le plan national et les plans régionaux de lutte contre les calamités ou de phénomènes
extrêmes liés aux ressources hydrauliques sont élaborés pour une durée de 10 ans et mis à
jour tous les deux ans ;
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 62
Article 1 :
La recherche des eaux souterraines par puits ou forages quelle que soit leur profondeur est soumise à
une autorisation accordée par Arrêté du Ministre en charge des ressources hydrauliques après étude
de la demande déposée par le pétitionnaire auprès de l’Administration régionale ou locale en charge
des ressources hydrauliques.
Cette autorisation ne donne aucun droit à l’utilisation des eaux en cas de réussite dans la recherche
entreprise, laquelle devra faire l’objet d’une concession à demander en exécution des articles XX à XX
du code des eaux promulgué par la loi n°XX-XXX du XX/XX/XXXX.
Article 2 :
La demande de recherche d’eau souterraine est établie sur imprimé spécial en cinq exemplaires et
devra comporter d’une manière précise la désignation de l’emplacement de l’ouvrage projeté, la
profondeur approximative à laquelle sera poussée la recherche envisagée, et dans la mesure du
possible la nature des aquifères qui seront recoupés en cours de travaux.
Le pétitionnaire devra également préciser si l’eau est destinée à un usage agricole, domestique ou
industriel avec indication de ses besoins journaliers en mètres cubes nécessaires à son exploitation. En
cas d’utilisation industrielle le pétitionnaire doit joindre à sa demande une étude d’impact sur
l’environnement conformément à la règlementation en vigueur en matière de protection de
l’environnement.
La situation du puits ou forage devra également figurer sur un extrait de carte d’Etat Major joint à
l’imprimé de la demande sus-indiquée.
Article 3 :
Article 4 :
Les recherches seront effectuées, sous peine de nullité, à l’emplacement correspondant aux
coordonnées qui figurent sur l’extrait de carte mentionné ci-dessus spécifiquement indiqué sur
l’Autorisation délivrée au pétitionnaire.
Article 5 :
Les entreprises compétentes dans les travaux de forage et d’exécution de puits sont agréées par le
Ministre chargé de l’eau après examen de dossier. Ces entreprises ne peuvent exercer qu’après
agrément obtenu auprès du Ministre chargé de l’eau. Les modalités de préparation des dossiers de
candidature, et la liste des entreprises agréées, sont fixées par arrètés du Ministre…
Article 6 :
L’Entreprise chargée d’exécuter les travaux doit veiller en cours de recherche et de captage des nappes
aquifères à ce que les travaux soient exécutés dans les formes de l’Art, de manière à éviter la
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 63
Article 7 :
L’Arrêté portant autorisation de recherche d’eau souterraine prévue par l’article premier du présent
décret est valable pour une année à compter de la date de son établissement.
Il peut être prorogé pour la durée nécessaire à l’achèvement des travaux entrepris dans la mesure où
le pétitionnaire fournira à l’Administration les justifications de retards dans l’exécution de l’ouvrage.
Article 8 :
Article 9 :
Le Ministre en charge des ressources hydraulique est chargé de l’exécution du présent décret qui sera
publié au Journal Officiel de la République Tunisienne.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 64
Article 1 :
Les permissionnaires d’une autorisation ou d’une concession d’utilisation du DPH doivent respecter
les conditions obligatoires telles que définies dans les articles suivants du présent décret.
Article 2 :
Article 3 :
Dans le cas où le propriétaire n'exploite pas lui-même le fonds, le recouvrement des redevances est
poursuivi auprès de l'exploitant et en cas de défaillance de ce dernier, auprès du propriétaire.
Article 4 :
Ces redevances visées sont indépendantes de celles qui sont exigibles, le cas échéant, à raison de
l'occupation temporaire du domaine public du fait des installations de prises d'eau ou d'utilisation des
eaux.
Article 5 :
Toute cession totale ou partielle de concession, tout changement de concessionnaire ne peut avoir lieu
qu'après autorisation donnée par le Ministre en charge des Ressources Hydrauliques.
Article 6 :
En cas de décès du concessionnaire, l'ayant droit, doit en demander la transcription à son nom dans
un délai de six mois, sous peine de déchéance
Article 7 :
Le Ministre en charge des ressources hydraulique est chargé de l’exécution du présent décret qui sera
publié au Journal Officiel de la République Tunisienne.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 65
Article 1er : Le présent décret fixe les infractions aux dispositions du code des eaux qui ne peuvent pas
faire l'objet de transaction amiable entre l'administration et le contrevenant ayant commis l'infraction.
Article 2 : Les infractions ne pouvant faire l'objet de transaction amiable sont les suivantes :
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 66
CHAPITRE PREMIER : Des attributions des groupements de défense contre les inondations
Article 1er .
- la sensibilisation des habitants, riverains, exploitants aux risques et dangers des inondations ;
- à la mise en œuvre des travaux et des ouvrages pouvant participer à la lutte contre les
inondations ;
- assurer l’entretien et le contrôle des travaux de défense contre les inondations ;
- participer à la conception et la mise en œuvre des plan, programmes et actions de défense
contre les inondations.
Article 2.
Les groupements sont créés par arrêté du gouverneur ou des gouverneurs territorialement
compétent.
Article 3.
Lorsque la demande de constitution d’un groupement émane des propriétaires, des riverains ou des
exploitants, les intéressés doivent présenter au gouverneur concerné les pièces suivantes :
- une demande de constitution d’un groupement, contenant une description des travaux
projetés
- les noms, prénoms et adresses des demandeurs
- un état nominatif des propriétaires, riverains ou exploitants concernés.
Article 4.
Dès réception de la demande visée à l’article 2 du présent décret, le gouverneur procède à l’affichage
de cette demande durant 20 jours, aux sièges du gouvernorat, de la délégation et du bureau du chef de
secteur concernés.
Durant la période de l’affichage, les personnes concernées peuvent formuler leurs observations ou
oppositions sur un registre approprié ouvert au siège du gouvernorat.
Article 5.
Si la majorité relative des intéressés n’a pas formulé d’opposition à la création de groupement, le
gouverneur donne son accord de principe aux fins d’établir une étude technico-économique justifiant
la viabilité du groupement.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 67
Article 6.
Article 7.
Les groupements se réunissent en une première assemblée générale dans un délai d’un mois à
compter de l’affichage de l’arrêté de création du groupement aux sièges du gouvernorat, de la
délégation et du bureau du chef de secteur concernés pour désigner le conseil d’administration du
groupement.
Article 8.
Les groupements sont administrés par un conseil d’administration composé de 3 à 9 membres élus au
scrutin secret par l’assemblée générale visée à l’article 7 ci-dessus pour une durée de 3 ans parmi les
propriétaires, riverains et exploitants.
Le conseil d’administration se réunit au moins une fois tous les trois mois sur convocation de son
président ou du gouverneur ou à la demande de la moitié de ses membres au moins pour débattre des
questions entrant dans le cadre des attributions des groupements.
Il ne peut délibérer valablement qu’en présence de la moitié de ses membres au moins. Il ne peut aussi
prendre ses décisions qu’avec la majorité des voix des membres présents, en cas de partage, celle du
président est prépondérante.
Le conseil d’administration est assisté d’un directeur et d’un comptable désigné par le gouverneur
territorialement compétent et peuvent participer aux travaux du conseil d’une manière consultative.
Article 9..
Chaque groupement dispose d’un budget propre qu’elle arrête annuellement et soumet à
l’approbation du gouverneur.
La gestion comptable du groupement est assurée par un trésorier désigné parmi les membres de
l’association, sur proposition du conseil d’administration et après approbation du gouverneur.
Le trésorier exerce ses fonctions sous l’autorité du président du conseil d’administration. En cette
qualité, il est chargé du recouvrement des recettes, du paiement des dépenses autorisées par le conseil
d’administration et de la perception régulière des cotisations. Il est tenu d’enregistrer les opérations
comptables sur un livre coté et paraphé et de conserver toutes les justifications des recettes et des
dépenses en vue de les présenter au service de contrôle.
La perception des recettes s’effectue en contre partie de la délivrance d’un bon signé par le président
du conseil d’administration et du trésorier de l’association.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 68
Le trésorier est tenu de produire, à toute demande du gouverneur et par le biais du président du
conseil d’administration du groupement, la comptabilité de l’association et toutes les justifications
nécessaires prouvant que le groupement fonctionne conformément aux dispositions de leur statut-
type.
Il est tenu en outre, de communiquer à la fin de chaque gestion, au gouverneur et au receveur des
finances chargé du contrôle, un état détaillé de la situation financière de l’association.
Les comptes du groupement sont également soumis au contrôle du receveur des finances compétent
qu’il effectue sur place et à travers l’état détaillé de la situation financière de l’association, ainsi qu’à
tout autre contrôle de la part des services compétents relevant du Ministère des Finances.
Article 10.
Article 11.
Les groupements sont tenus d’agir dans les limites des ressources financières qui leur sont
disponibles.
Article 12.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 69
Dans le cas où les mesures décidées par l’assemblée apparaîtraient comme inopérantes, le gouverneur
peut prononcer la suspension du conseil d’administration et nommer un comité de gestion qui assure,
pour une période limitée, la marche du groupement en attendant la convocation, dans un délai qui ne
doit pas excéder six mois, d’une assemblée générale ordinaire qui prendra les mesures nécessaires
pour le renouvellement dudit conseil d’administration.
Si ces mesures s’avèrent au gouverneur suite à des rapports établis par les mêmes services précités
inefficaces, celui-ci peut demander au tribunal de 1 ère instance territorialement compétent de statuer
sur la dissolution du groupement.
Article 13.
Article 14.
Les ministres en charge de l’intérieur, des finances, de l’équipement, de l’agriculture et de l’eau sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal
Officiel de la République Tunisienne.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 70
ARTICLE 1 ‐ Les zones de protection immédiate visées à l'article XX de la loi YYY sont délimitées
conformément aux dispositions du décret relatif à la délimitation du domaine public hydraulique.
ARTICLE 2 ‐ L’établissement des zones de protection rapprochée et éloignée visées à l’article XX est
décidé au vu d’une étude comportant notamment un rapport hydrologique et hydrogéologique et un
rapport d’évaluation de l’état qualitatif de la ressource, de sa vulnérabilité vis à vis des dangers de
pollution ou de dégradation et des risques encourus par les ouvrages.
ARTICLE 4 ‐ Le rapport et les études mentionnées à l’article 2 ci‐dessus sont élaborés par le Ministre
en charge de l’eau, ou par l’organisme exploitant lorsque le périmètre est établi à son initiative, et
soumis à l’avis du Ministre en charge de l’eau
ARTICLE 5 ‐ Les périmètres de protection rapprochée et éloignée sont délimités après enquête
Publique et avis de la Commission sectorielle permanente des ressources hydrauliques concernée.
ARTICLE 6 ‐ L’ouverture de l’enquête publique est prescrite par arrêté. Cet arrêté doit mentionner: ‐
la date d'ouverture et de clôture des opérations de l'enquête ; ‐ le lieu de l'enquête ; ‐ la situation de la
zone à établir ; ‐ le lieu de dépôt du dossier d'enquête ainsi que du registre destiné à recueillir les
observations des concernés. Ce registre reste à la disposition du public pendant toute la durée de
l'enquête.
ARTICLE 10 ‐ Le décret qui institue les zones de protection en fixe l’étendue et peut interdire ou
réglementer les activités à l’intérieur du périmètre
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 71
ARTICLE 11 ‐ Les périmètres de sauvegarde et d’interdiction prévus par les articles XX et YY sont
délimités par décret sur proposition du Ministre en charge de l’eau, sur la base d'un dossier technique
élaboré par le Ministre en charge de l’eau. Ce dossier technique comporte tous les éléments
nécessaires à la détermination de l'étendue des périmètres ainsi que les prescriptions applicables.
- une étude hydrologique et hydrogéologique ; ‐ une étude relative à la qualité des eaux
lorsqu’il s’agit d’un périmètre d’interdiction ; ‐ une étude relative aux prélèvements d'eau
existants et projetés ; ‐ une carte à l’échelle appropriée figurant les limites du périmètre de
sauvegarde ou d’interdiction proposé ;
- la liste exhaustive des usagers concernés par les eaux prélevées ; ‐ les consignes de gestion de
la nappe.
ARTICLE 12 - Le dossier technique visé à l’article 12 est soumis pour avis préalable à la commission
nationale du DPH et à la commission sectorielle permanente des ressources hydrauliques concernée ;
ARTICLE 14 ‐ Lorsque les conditions qui ont prévalu à la délimitation du périmètre de sauvegarde ou
d’interdiction ont disparu, le décret portant cette délimitation est abrogé dans les mêmes formes que
celles dans lesquelles il a été pris.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 72
1 Aquifère
Formation géologique où l'eau est généralement abondante et facile à extraire. L'abondance
est caractérisée par la saturation en eau : il existe des aquifères saturés d’eau, des aquifères
non saturés et des aquifères secs.
2 Bassin hydrologique
Ensemble d’une région alimentant une nappe d’eau superficielle ou souterraine, et
possédant un exutoire commun pour ses écoulements superficiels ou souterrains.
3 Bassin versant
Surface d'alimentation d'un cours d'eau ou d'une nappe d’eau superficielle
4 Bien public
Bien meuble ou immeuble appartenant à des personnes publiques et reconnu en tant que tel
par les textes juridiques; demeure par définition inaliénable, imprescriptible et insaisissable.
8 Collectivités territoriales
Personne publique jouissant de la personnalité juridique, de l'autonomie financière et
administrative et à laquelle le législateur reconnaît la qualité de collectivité territoriale.
9 Concession
Contrat de droit public par lequel le concédant (personne publique) permet l'utilisation ou
l'exploitation des ressources ou des espaces appartenant au domaine public moyennant le
paiement d'une redevance annuelle par le concessionnaire (personne privée) et ce pour une
période déterminée.
10 Conservation de la ressource
Préservation de la ressource, aux plans qualitatif et/ou quantitatif
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 73
14 Développement durable
Ensemble de mécanismes visant à assurer l'équilibre entre les dimensions économique,
écologique et sociale et qui tendent à assurer le développement des générations présentes
sans compromettre le droit des générations futures au même niveau de développement.
15 Eau de boisson
Eau destinée à la consommation humaine, ne doit contenir en quantités nuisibles ni
substances chimiques, ni germes nocifs pour la santé. Elle doit être en outre dépourvue de
signe de pollution et présenter des caractères organoleptiques qui la rendent exploitable.
16 Eau de source
Eau d’origine souterraine répondant aux critères de potabilité, naturellement protégée
contre la pollution, et n’ayant subi ni traitement ni additif chimique. Ne possède pas de
propriétés thérapeutiques particulières.
17 Eau de surface
Eau provenant des précipitations qui peut ruisseler en surface du sol ou être retenue dans
des lacs, barrages, étangs ou autres réservoirs de surface.
18 Eau de table
Eau potable dont la provenance est quelconque mais qui satisfait toutes les normes
sanitaires.
19 Eau minérale
Eau de source renfermant des minéraux particuliers (calcium, magnésium, chlorures,
sulfates, bicarbonates, oligoéléments, etc.) qui lui confèrent certaines propriétés
thérapeutiques.
20 Eau douce
Eau que sa faible teneur en sels rend apte à diverses utilisations, en particulier à l'irrigation et
à l'alimentation humaine.
21 Eau salée
Eau que sa forte teneur en sels rend inapte à diverses utilisations, notamment à l'irrigation et
à l'alimentation humaine et animale. Les eaux de mer ont des teneurs en sels variant de 30 à
38 g/l.
22 Eau saumâtre
Eau constituée d'un mélange d'eau douce et d'eau salée. Sa salinité peut être variable, mais
toujours inférieure à celle de l'eau de mer. Certaines eaux saumâtres possèdent une
composition chimique autorisant l'irrigation de cultures particulières. Les limites de teneurs
en sels entre eau douce, eau saumâtre et eau salée ne sont pas fixées avec rigueur et
peuvent varier suivant les normes et les législations. En Tunisie, on admet généralement que
la teneur en eau d'une eau douce est inférieure à 1.5 g/l, que celle des eaux saumâtres varie
entre 1.5 et 5 g/l, et qu'au delà de 5 g/l, on a affaire à des eaux salées.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 74
23 Eau souterraine
Masse d'eau imprégnant une formation aquifère
24 Eaux continentales
Les eaux continentales sont toutes les eaux, douces, saumâtres et salées, superficielles,
souterraines, eaux du sol, qui se trouvent à l'intérieur des terres émergées, y compris
insulaires.
26 Eau thermale
Eau minérale chaude, de source souterraine. Elle est naturellement pure et possède des
propriétés thérapeutiques. Riche en sels minéraux, en gaz ou en oligo-éléments, l'eau
thermale agit efficacement sur les douleurs rhumatismales et d’autres affections.
28 Eaux pluviales
Eaux provenant des précipitations comme la pluie ou la neige.
29 Eaux traitées
Eaux ayant subi des traitements spécifiques en vue de les rendre conformes aux normes
exigées pour leur utilisation ou réutilisation éventuelle.
31 Economies d’eau
Recours à toute mesure de conservation de l'eau ayant pour résultat soit la réduction des
pertes d'eau et du gaspillage dans la consommation de l'eau, soit l'exécution d'une fonction,
d'une tâche ou d'un procédé particulier en consommant le moins d'eau possible
comparativement au volume d'eau produit.
32 Forage
Puits de faible diamètre creusé par un appareil (foreuse) mécanique à moteur en terrain
consolidé ou non ; les forages d’eau peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres de
profondeur.
33 Franc bord
Espace plat formé par les alluvions que le cours d’eau dépose pendant ses crues, entre son lit
mineur et la limite de son lit majeur; parfois nommé atterrissement.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 75
37 Gouvernance de l'eau
Processus décisionnel continu et négocié, entre acteurs présentant des intérêts différents et
des problèmes partagés en relation avec les ressources en eau
39 Interactions
Interférences entre puits. Rabattements provoqués par le pompage dans un ou plusieurs
puits proches captant une même nappe souterraine.
41 Nappe aquifère
Voir nappe d'eau souterraine
46 Partenariat
Mécanismes et montages contractuels et conventionnels, liant des personnes publiques et
des personnes privées, ayant pour objectif le financement de grands projets d'infrastructure
ou de développement et assurant un équilibre entre les intérêts et les obligations des
parties.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 76
47 Participation
Méthode de planification où toutes les parties prenantes, particulièrement les bénéficiaires
ciblés, participent au processus de prise de décision
48 Vulnérabilité
Caractéristique du milieu naturel déterminant la sensibilité des eaux superficielles et
souterraines à la pollution par les activités humaines
49 Patrimoine
Ensemble de biens matériels ou immatériels publics ou privés, reconnus par tout document
officiel en tant que tel, et jouissant d'une protection juridique, administrative et judiciaire
renforcée contre toute dégradation ou changement d'affectation.
50 Plein bord
Limite au delà de laquelle le cours d'eau se répand dans la plaine d'inondation
51 Pollution
Rejet de substances ou de chaleur dans le milieu aquatique, ayant pour conséquence de
mettre en danger la santé humaine, de nuire aux ressources vivantes et à l’écosystème
aquatique, de porter atteinte aux agréments ou gêner d’autres utilisations des eaux
52 Puits
Trou de grand diamètre foncé dans la terre, aménagé afin d'extraire de l'eau, à faible
profondeur, généralement inférieure à 80m
53 Recharge de nappe
Processus par lequel la zone saturée d'un aquifère reçoit un apport d'eau extérieur. La
recharge est un processus naturel (infiltration des eaux météoriques, infiltration de crues
d’oueds) ou artificiel (aménagement de recharge).
55 Recyclage de l’eau
Réutilisation de l'eau qui se confond avec tout procédé permettant de donner à l'eau usée un
nouvel usage. On peut donner comme exemples la réutilisation des eaux usées traitées à des
fins agricoles, ou bien le recyclage de l'eau déjà utilisée dans une autre étape d'un procédé
industriel.
57 Ressources en eau
Eaux naturelles considérées du point de vue de leur utilité pour les usages de l’humanité et
de l’environnement
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 77
59 Ressources hydrauliques
Voir Ressources en eau
60 Ressources hydriques
Voir Ressources en eau
61 Ressources renouvelables
Une Ressource en eau, souterraine, renouvelable, se réfère à une nappe souterraine dont les
ressources sont considérées inépuisables parce qu'elles sont régulièrement réalimentées par
infiltration des précipitations, selon un cycle généralement annuel. Certaines nappes, jugées
renouvelables, peuvent néanmoins s’épuiser suite à une surexploitation intense. Cela
introduit la relation à l’échelle du temps dans la définition du concept de renouvellement de
la ressource. A titre d’exemple, les nappes sahariennes sont souvent classées ressource non
renouvelable bien qu’elles se renouvellent entièrement, mais sur des temps de plusieurs
milliers d’années.
62 Richesse nationale
Tout bien ou substances ayant une valeur économique et nécessaire à la satisfaction des
besoins de la population et au développement et qui méritent d'être protégés et gérés d'une
manière durable.
64 Sècheresse
Absence prolongée ou déficit marqué des précipitations
65 Sécurité alimentaire
Disponibilité et accès à la nourriture en quantité et en qualité suffisantes. Est assurée lorsque
toutes les personnes ont économiquement, socialement et physiquement accès à une
alimentation qui satisfait leurs besoins nutritionnels pour leur permettre de mener une vie
active et saine
66 Service public
Toute prestation d'intérêt général assurée ou assumée par une personne publique.
CNEA / étape 3
Etude de révision et d’amendement du code des eaux 78
69 Source
Manifestation en surface d’une nappe d’eau souterraine. Emergence, lieu où l'eau émerge
naturellement du sol ou de la roche et s'écoule à la surface.
70 Source minérale
Source bénéficiant d’une protection géologique naturelle et produisant une eau minérale.
71 Source naturelle
Voir "source"
72 Source thermale
Source fournissant une eau thermale
74 Système d’eau
Système hydraulique
79 Utilité publique
Caractère reconnu par tout texte juridique à des services, travaux ou projets ayant pour
objectif principal la satisfaction des besoins de la population.
80 Valorisation de l’eau
Utilisation de l'eau de manière à en obtenir par unité de volume le meilleur rendement ou
profit économique possible. C’est aussi l’utilisation de l'eau afin d'en augmenter la
productivité physique ou économique.
Quelques références :
http://www.dictionnaire-environnement.com/
http://webworld.unesco.org/water/ihp/db/glossary/glu/aglu.htm
http://www.glossaire.eaufrance.fr/
http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Policy-Documents/10000016-FR-
POLITIQUE-DE-GESTION-INTEGREE-DES-RESSOURCES-EAU.PDF
http://www.eaumineralenaturelle.fr/info/
CNEA / étape 3
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
ANNEXE 0-3I
Protection de l'environnement http://www.ctmccv.ind.tn/index.php?view=article&catid=45:protection...
Protection de l'environnement
Vendredi, 24 Février 2012 15:10 | Author: Administrator |
Norme
Numéro Tunisienne Type d'analyse
enregistrée
NT 106.03 (1989) HOM Protection de l'environnement - utilisation des eaux usées traitées à
des fins agricoles - spécifications physico-chimiques et biologiques
NT 106.20 (2002) ENR matières fertilisantes boues des ouvrages de traitement des eaux
usées urbaines.
NB : En attendant la parution du reste des normes tunisiennes relatives aux IMCCV, les normes appliquées
actuellement sont les normes européennes
ANNEXE 0-3J
TA2010032 TN F10 - ELABORATION DES SCHEMAS DIRECTEURS D’ASSAINISSEMENT
DANS LES GOUVERNORATS DE SOUSSE, MAHDIA, SFAX, GABES, MEDENINE ET GAFSA
ANNEXE 0-4
ANNEXE 0-4 : PRIX UNITAIRES
0
100 200 300 400 500 600 700 800
INVESTISSEMENT
Puiss. hydraulique Puiss. électrique Prix Total Prix GC Prix Equipements Prix au kW hydraulique Prix au kW électrique
(kW) (kW) (TDN HT) (TDN HT) (TDN HT) (TDN HT) (TDN HT)
PU
(TDN HT) Station de pompage PU
(TDN HT) Station de pompage
100'000 8'000'000
Puissance (PU Poly. (PU
90'000 (TDN HT)) 7'000'000 (TDN HT))
80'000
6'000'000
70'000
Prix (TDN HT/kW)
INVESTISSEMENT
10000
300 500 700 900 1100 1300 1500 1700 1900
PU
Type de fosse/service
(TDN HT)
Fosse toutes eaux seules si service de collecte des matières de vidange 3500
Station de traitement
6500
I
6000 II
III
5500
4500
4000
3500
3000
0 50000 100000 150000 200000 250000 300000
ANNEXE 0-
Annexe 0-5 : Synthèse des investissements relatifs aux aménagements prévus à l'horizon 2036
Réseau EU Cout Réseau EU SP Cout SP Réseau EP Cout Réseau EP Cout Total Divers et imprévu Cout Total
Gouvernorat Localité
(km) (TND HT) (nb) (TND HT) (km) (TND HT) (TND HT) 10% (TND HT)
Sfax Agareb et El Mahrouga 5 876'062 2 903'172 3 4'711'210 6'490'445 649'044 7'139'489
Sfax Bir Ali Ben Khelifa 3 380'461 1 174'265 554'726 55'473 610'199
Sfax Bouderbala 3 347'449 3 505'197 3 5'469'239 6'321'885 632'188 6'954'073
Sfax Chaffar 2 222'900 2 435'673 2 2'163'715 2'822'288 282'229 3'104'517
Sfax El Amra 10 1'236'206 5 867'061 1 1'838'511 3'941'779 394'178 4'335'957
Sfax Al Ataya 3 328'602 2 338'657 2 2'646'692 3'313'951 331'395 3'645'346
Sfax El Bedarna 1 169'939 0 446'511 616'450 61'645 678'095
Sfax El Ghraba 6 730'472 1 166'861 897'333 89'733 987'066
Sfax Ellouza 1 139'367 1 170'520 1 2'009'951 2'319'839 231'984 2'551'822
Sfax Erramla 15 1'505'965 9 1'060'203 4 6'790'900 9'357'068 935'707 10'292'775
Sfax Essghar 2 262'321 1 172'736 435'057 43'506 478'562
Sfax Graiba 4 426'120 1 177'482 1 1'224'786 1'828'389 182'839 2'011'228
Sfax Grand Sfax 98 34'783'027 18 3'475'057 46 261'658'073 299'916'157 29'991'616 329'907'772
Sfax Hancha 2 300'485 4 8'275'488 8'575'973 857'597 9'433'570
Sfax Hazeg 1 165'032 165'032 16'503 181'535
Sfax Djebeniana 1 90'067 1 60'673 1 2'643'425 2'794'165 279'417 3'073'582
Sfax Mahres 0 38'314 1 47'724 3 7'613'051 7'699'088 769'909 8'468'997
Sfax Mellita 5 494'325 2 339'955 3 5'271'148 6'105'427 610'543 6'715'970
Sfax Menzel Chaker 2 303'487 303'487 30'349 333'835
Sfax Nakta 1 104'177 1 166'936 4 6'297'769 6'568'881 656'888 7'225'769
Sfax Sidi Litayem 3 362'266 2 2'594'583 2'956'849 295'685 3'252'534
Sfax Skhira 4 489'186 1 194'558 3 8'088'012 8'771'757 877'176 9'648'932
Sousse Ain Errahma 1 156'381 156'381 15'638 172'019
Sousse Ain Garssi 2 241'066 2 940'355 1'181'420 118'142 1'299'562
Sousse Ain Mdhaker 2 247'872 247'872 24'787 272'659
Sousse Bouficha 1 156'215 3 811'905 3 10'033'759 11'001'878 1'100'188 12'102'066
Sousse Bourjine 2 91'043 2 2'460'064 2'551'108 255'111 2'806'218
Sousse Chgarnia 7 759'484 1 194'012 1 1'826'219 2'779'716 277'972 3'057'687
Sousse Enfidha 8 2'263'106 6 904'732 2 10'480'014 13'647'851 1'364'785 15'012'636
Sousse Essafha 2 243'936 243'936 24'394 268'330
Sousse Grand Sousse 58 21'835'874 38 11'929'433 31 53'972'855 87'738'162 8'773'816 96'511'979
Sousse Gremit 1 138'750 138'750 13'875 152'625
Sousse Hergla 14 3'836'492 6 1'264'327 2 2'923'621 8'024'440 802'444 8'826'884
Sousse Kondar 8 983'323 2 444'928 1'428'251 142'825 1'571'076
Sousse Ksibet Ethrayet 1 150'008 2 658'859 808'867 80'887 889'754
Sousse Menzel Dar Bilwar 2 197'438 2 332'934 1 1'507'766 2'038'138 203'814 2'241'952
Sousse Messaadine 1 190'823 2 406'283 5 4'736'807 5'333'913 533'391 5'867'304
Sousse Moureddine 1 214'623 1 1'586'918 1'801'541 180'154 1'981'695
Sousse Msaken 3 396'018 6 863'466 8 12'240'307 13'499'791 1'349'979 14'849'770
Sousse Ouled Abdallah 3 371'932 1 174'520 546'452 54'645 601'097
Sousse Ouled Amir 2 248'518 1 166'724 415'242 41'524 456'766
Sousse Sidi Bou Ali 7 1'122'156 2 271'231 1 1'028'382 2'421'769 242'177 2'663'946
Sousse Sidi El Heni 5 589'195 2 383'435 4 4'431'549 5'404'179 540'418 5'944'597
Sousse Takrouna 1 2 225'181 225'181 22'518 247'699
Sousse Takrouna 2 1 101'625 101'625 10'163 111'788
Mahdia Boumerdes 2 209'648 2 211'054 4 5'100'083 5'520'785 552'079 6'072'864
Mahdia Bradaa 19 2'059'496 2 428'783 3 3'860'386 6'348'665 634'867 6'983'532
Mahdia Chebba 3 345'333 3 436'988 10 22'252'889 23'035'210 2'303'521 25'338'731
Mahdia Chiba 1 66'474 66'474 6'647 73'121
Mahdia Chorbane 7 873'456 4 6'285'568 7'159'023 715'902 7'874'926
Mahdia Chrahil 1 117'569 117'569 11'757 129'326
Mahdia El Ghadabna 10 2'706'719 2 922'496 3'629'215 362'921 3'992'136
Mahdia El Hakaima 1 62'180 62'180 6'218 68'397
Mahdia El Hom 1 80'952 80'952 8'095 89'047
Mahdia El Jawaweda 1 76'555 76'555 7'655 84'210
Mahdia El Jem 2 389'960 2 176'651 6 15'925'123 16'491'733 1'649'173 18'140'907
Mahdia Eletha 0 27'144 27'144 2'714 29'858
Mahdia Errouadhi 1 83'542 83'542 8'354 91'896
Mahdia Essaad 2 222'935 1 165'655 388'590 38'859 427'450
Mahdia Ghenada 8 1'017'549 1 187'636 2 3'182'401 4'387'587 438'759 4'826'345
Mahdia Grand Mahdia 18 6'734'143 11 2'406'315 13 25'203'953 34'344'412 3'434'441 37'778'853
Mahdia Hebira 3 399'453 399'453 39'945 439'399
Mahdia Karkar 4 448'726 1 171'971 2 2'269'690 2'890'387 289'039 3'179'425
Mahdia Kesasba 6 721'390 721'390 72'139 793'529
Mahdia Ksour Essef 6 1'483'052 1 333'023 7 13'656'576 15'472'651 1'547'265 17'019'916
Mahdia Malloulech 10 1'119'433 1 202'925 2 3'552'912 4'875'269 487'527 5'362'796
Mahdia Menzel Hached 0 54'135 54'135 5'413 59'548
Mahdia Neffatia 1 67'260 67'260 6'726 73'986
Mahdia Ouled Chamekh 9 953'006 2 365'389 1 2'703'555 4'021'951 402'195 4'424'146
Mahdia Ouled Chamekh 7 0 45'602 45'602 4'560 50'163
Mahdia Ouled Moulehem Ouest 5 568'584 568'584 56'858 625'442
Mahdia Sakiet el Khadem 3 323'660 323'660 32'366 356'026
Mahdia Salakta 8 954'037 2 380'523 1'334'561 133'456 1'468'017
Mahdia Sidi Alaouane 11 1'498'877 2 353'458 1'852'335 185'233 2'037'568
Mahdia Sidi Bannour 1 72'694 72'694 7'269 79'963
Mahdia Sidi Zid 1 140'316 4 22'281'947 22'422'263 2'242'226 24'664'489
Mahdia Souassi 3 958'389 1 329'542 4 20'349'851 21'637'782 2'163'778 23'801'560
Mahdia Tlelsa 1 118'913 118'913 11'891 130'805
Mahdia Zorda 1 134'089 134'089 13'409 147'497
Médénine Ajim 71 10'102'693 10 3'538'210 13 17'274'895 30'915'798 3'091'580 34'007'377
Médénine Ben Guerdane 73 12'285'048 4 1'314'788 16 27'322'610 40'922'446 4'092'245 45'014'691
Médénine Beni Khedache 18 2'086'316 4 814'060 2'900'375 290'038 3'190'413
Médénine Boughrara 9 1'111'818 2 459'256 1'571'074 157'107 1'728'182
Médénine Gsar Jdid 6 682'834 2 331'205 1'014'039 101'404 1'115'443
Médénine Hassi Amor 10 1'050'608 1 246'901 1'297'509 129'751 1'427'260
Médénine Houmt Souk 104 15'838'929 12 4'730'210 7 10'613'849 31'182'988 3'118'299 34'301'286
Médénine Medenine 40 6'064'150 7 1'824'776 1 694'219 8'583'145 858'315 9'441'460
Médénine Midoun 119 28'534'697 13 8'298'442 12 18'353'420 55'186'559 5'518'656 60'705'215
Médénine Sidi Makhlouf 5 630'532 2 335'487 966'019 96'602 1'062'621
Médénine Zarzis 115 17'265'310 13 3'589'225 7 16'692'347 37'546'882 3'754'688 41'301'570
Gabès Arram 5 558'678 3 532'371 1'091'048 109'105 1'200'153
Gabès Ben Ghilouf 4 422'489 2 347'273 769'762 76'976 846'738
Gabès Bouattouch 5 616'435 2 346'916 963'351 96'335 1'059'686
Gabès Chenenni Nahal 5 715'959 1 241'024 956'984 95'698 1'052'682
Gabès Dhkilet Touj 3 391'676 2 343'935 735'611 73'561 809'172
Gabès El Hamma 18 2'861'210 7 1'956'542 4 5'213'079 10'030'831 1'003'083 11'033'914
Gabès El Madou 2 210'290 210'290 21'029 231'319
Gabès El Metouia 8 1'250'061 3 700'032 1 1'234'540 3'184'633 318'463 3'503'096
Gabès Gabes 47 15'845'411 16 7'877'718 6 7'127'182 30'850'311 3'085'031 33'935'342
Gabès Ghannouche 5 868'411 2 192'595 1'061'006 106'101 1'167'107
Gabès Kettana 8 934'351 3 568'979 1'503'331 150'333 1'653'664
Gabès Mareth 17 2'466'561 4 922'209 3'388'770 338'877 3'727'647
Gabès Matmata 7 869'395 2 378'546 2 2'330'354 3'578'295 357'829 3'936'124
Gabès Matmata Ejdida 9 1'091'433 1'091'433 109'143 1'200'577
Gabès Menzel Habib 4 438'968 1 178'123 617'091 61'709 678'800
Gabès Ouedhref 7 1'038'145 1 246'870 4 3'433'250 4'718'266 471'827 5'190'093
Gabès Zarat 1 177'261 2 1'530'994 1'708'255 170'826 1'879'081
Gabès Zraoua 3 363'364 1 173'628 536'993 53'699 590'692
Gabès Zrig El Ghandri 5 525'175 1 183'181 708'356 70'836 779'191
Gafsa Belkhir 7 819'707 1 167'231 986'938 98'694 1'085'631
Gafsa El Gtar 14 1'825'298 2 366'359 6 4'719'613 6'911'270 691'127 7'602'397
Gafsa Gafsa 22 3'669'952 10 1'619'103 8 9'641'946 14'931'000 1'493'100 16'424'100
Gafsa Ksar 14 3'309'261 1 340'112 6 3'740'795 7'390'167 739'017 8'129'184
Gafsa Mdhilla 27 4'139'136 4 894'015 6 1'456'164 6'489'315 648'932 7'138'247
Gafsa Metlaoui 29 4'238'915 5 996'958 20 10'709'388 15'945'261 1'594'526 17'539'787
Gafsa Oum Laaraiess 20 2'870'285 2 498'467 7 5'376'400 8'745'152 874'515 9'619'667
Gafsa Redeyef 29 5'661'948 3 1'333'220 2 7'713'263 14'708'432 1'470'843 16'179'275
Gafsa Sidi Aich 12 1'539'242 4 1'238'704 2'777'946 277'795 3'055'740
Gafsa Sned 12 1'706'779 7 6'745'103 8'451'882 845'188 9'297'070
Réseau EU Cout Réseau EU SP Cout SP Réseau EP Cout Réseau EP Cout Total Divers et imprévu Cout Total
Gouvernorat
(km) (TND HT) (nb) (TND HT) (km) (TND HT) (TND HT) 10% (TND HT)
Récapitulatif global
Réseau EU Cout Réseau EU SP Cout SP Réseau EP Cout Réseau EP Cout Total Divers et imprévu Cout Total
(km) (TND HT) (nb) (TND HT) (km) (TND HT) (TND HT) 10% (TND HT)