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Dossier ❘ SURGELÉS

PRODUITS CONGELÉS
Le mercure en nette hausse
La crise sanitaire et les chamboulements qu’elle a entraînés ont stimulé les achats
des ménages en produits de la mer surgelés. Ce brutal retournement de situation,
dû entre autres au recrutement de nouveaux consommateurs sur cette catégorie,
a notamment dopé les ventes de poissons bruts et de panés.

Dossier : Bertrand GOBIN

Un véritable retournement Drive et freezer centers, Les opérateurs de la


du marché ! grands gagnants de 2020 RHD dans la tourmente

A nnée hors normes  » pour les


uns, «  millésime exceptionnel  »
pour les autres ou encore « véri-
table remontada » : les superlatifs
viennent à manquer quand il s’agit d’évo-
quer les performances sur  2020 des pro-
duits de la mer surgelés dans les rayons des
la consommation alimentaire. Il a fallu pré-
parer davantage de repas à la maison. La
plupart des observateurs ont parallèlement
noté une envie accrue des Français de se
faire plaisir, à commencer par la bonne
chère. À la faveur du supplément de
temps passé à la maison, nos concitoyens
15,9  %
La progression des
ventes de produits
de la mer surgelés
dans les enseignes
généralistes
aux achats de précaution que les produits
frais. Tandis que dans les grandes surfaces,
l’ensemble épicerie/frais libre-service bou-
clait l’année à +5 %, le rayon des surge-
lés salés, lui, franchissait la ligne d’arrivée
avec 13 % d’augmentation de ses ventes.
Les panélistes qui scrutent l’évolution du
en 2020 (à
grandes surfaces. Alors que depuis 2016, se sont davantage mis aux fourneaux. Tout comportement consumériste des Français
940 millions
le marché était en proie à l’érosion, perdant un symbole : c’est le rayon des aides culi- attribuent ces ventes supplémentaires de
d’euros).
annuellement 3 à 4 % de chiffre d’affaires, naires sucrées qui a attiré le plus de nou- produits de la mer surgelés à un phéno-
l’année écoulée s’est traduite par une aug- veaux acheteurs depuis le début de la crise mène de recrutement. « Dans les premiers
mentation de ses ventes de 16 % dans les sanitaire. jours du confinement, pour pallier la peur
enseignes généralistes. Les confinements, Cet engouement pour la  cuisine et le du manque de nourriture, les Français se
la fermeture des restaurants et cantines, manger mieux s’est proportionnellement sont massivement tournés vers les pro-
le boom du télétravail : toutes ces consé- davantage répercuté sur les produits surge- téines surgelées, commente Florent Chatir,
quences de la crise sanitaire ont impacté lés. Plus adaptés, il est vrai, au stockage et expert de Kantar Worldpanel. Il y a eu un

Une campagne 100 % web

E n novembre dernier, la branche sur-


gelés de l’Adepale, l’une des fédéra-
tions professionnelles de l’alimentaire, a
forme de diffusion : Facebook, YouTube,
Instagram. Il s’agit de formats courts,
mettant en avant les produits et la diver-
mis en ligne une campagne de commu- sité de l’offre, la variété des moments
nication 100 % digitale, « La bonne idée, de consommation, le savoir-faire de la
c’est surgelés ». L’objectif : faire évoluer filière et enfin le respect de la planète
la perception de la catégorie auprès et l’antigaspillage. Fin janvier, les pro-
de la cible des «  millénials  » et faire moteurs de la campagne revendiquaient
tomber les idées reçues. Outre un site déjà 15  millions de personnes touchées
Internet lessurgeles.fr, 25 vidéos ont été et 8 millions de vues. La campagne sera
créées et optimisées pour chaque plate- renouvelée en 2021 et 2022.

PRODUITS DE LA MER N°206 AVRIL-MAI 2021 ❘  41 ❘


Dossier ❘ SURGELÉS

L. F.

DR
appel d’air de nouveaux acheteurs de pro-
duits de la mer surgelés. Le taux de péné-
Philippe Moreau, directeur marketing de
Nueva Pescanova France. Le retournement 78,1  %
dans le même temps, la volonté de varier
les menus et l'obligation d'assurer jusqu’à
tration a gagné 3,4  points, tous circuits du marché provoqué par le premier confi- Selon Kantar, quatorze  repas par semaine à la mai-
confondus. Mais les acheteurs, de manière nement n’en a été que plus spectaculaire. c’est le taux de son a amené de nouveaux foyers, sans
générale, sont aussi venus plus souvent « Tous les indicateurs sont repassés au vert. pénétration, tous enfants, sur le marché des panés. » Chez
en rayon. » Nombre des repas qui étaient Et nous sommes persuadés que l’embellie circuits confondus, Kantar, Florent Chatir précise : « Il est vrai
jusque-là pris à l’extérieur ou délégués à la va durer. Après avoir repris le chemin du des produits de la que depuis quelques années, les poissons
cantine ont subitement dû être assurés à la rayon et redécouvert la praticité d’usage et mer surgelés. panés ont fait leur mue. La liste d’ingré-
maison, avec une nécessité, celle de varier
les menus. «  C’est une excellente perfor-
mance pour les produits de la mer surge-
la réassurance qualité, les consommateurs
se sont ouverts à de nouvelles familles de
produits et mis en recherche de davantage
20,6  %
dients est beaucoup plus simple. »
Du côté des marques, Findus justement,
qui règne sans partage sur les panés, a vu
La croissance des
lés, d’autant que les produits de grande de variété. » L’optimisme affiché au sein de ventes de panés en ses ventes globales de poissons surgelés
consommation dans leur ensemble ont la filiale française du géant espagnol est 2020. Le segment s’envoler de 23 % en 2020. Sa part de mar-
perdu 110 millions de tickets (-3 % de pas- globalement partagé. «  Maintenant que pèse désormais ché atteint désormais 33,7 %. Les marques
sages en caisse) au total France à cause de la les consommateurs sont revenus, qu’ils ont 21,5 % du CA du de distributeurs n’en restent pas moins la
peur de contracter le Covid-19 en fréquen- constaté la qualité de l’offre, nous avons rayon en GMS. première force du rayon avec 46,4  % de
tant les magasins.  » Directrice marketing une véritable opportunité de les fidéli- son chiffre d’affaires. Sur les crustacés/
d’Escal, Alexia Muller a observé une évo- ser », déclare Elisa Crombez, chef de pro- mollusques, premier segment du rayon
lution entre les deux confinements. « Lors duit chez Costa France. L’entreprise reven- des produits de la mer surgelés avec 40 %
du premier, les clients se sont concentrés dique le leadership sur le segment des fruits de son chiffre d’affaires, les MDD (marques
sur les recettes classiques. Lors du second, de mer, notamment grâce à ses références de distributeurs) sont même encore mieux
nous avons noté un intérêt marqué pour de crevettes. implantées. Elles représentent la moitié
des produits « plaisir » tels que les queues L’analyse des ventes par segment est des ventes. Des fournisseurs tels que La
de langouste ou de homard, les crevettes assez riche d’enseignements. Dans les Compagnie Artique, filiale du groupe Sill
black tiger. Plus globalement, la  crise a enseignes généralistes, ce sont les pois- Entreprises, ont ainsi pu engranger une
amplifié les tendances, en particulier la sons nature et les panés qui obtiennent les croissance à deux chiffres grâce à leurs
recherche de produits certifiés, durables. » meilleures performances avec des hausses fabrications MDD. Ce qui n’empêche pas
Avant la crise sanitaire, le marché des respectives de leur chiffre d’affaires de la société de continuer à pousser sa propre
surgelés était plombé. « L’entrée en vigueur 22,7 % et 20,6 %. Pour Natacha Brouste, marque et ses recettes. «  Nos coquilles
de la loi Egalim, limitant les promotions, en marketing manager de Findus, les raisons à la laitue de mer existent depuis 30  ans
janvier  2019, n’avait fait qu’accentuer la sont distinctes. «  Les foyers disposant de et génèrent encore 15  % des ventes de
décroissance de ce rayon, historiquement plus de temps pour cuisiner ont effecti- coquilles signées La Compagnie Artique »,
très promo dépendant  », explique Jean- vement privilégié les produits bruts. Mais, précise Flora Balcon, chef de marché. n

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Drive et freezer centers


en plein boom
Le boom de la vente de
surgelés n’a pas profité à
tous les circuits ni à toutes
les enseignes. Drives, freezer
centers et proximité ont
surperformé. Hard discount
et grands hypers, eux, ont
souffert.

P our vivre heureux, vivons cachés. »


La devise colle bien aux enseignes
de freezer centers, experts en
bouche cousue quand il s’agit de
parler à la presse. On aurait pu penser que
leurs très bonnes performances en  2020
les auraient incité à prendre la parole. Il
L.F.

n’en est rien. À défaut de commentaires,


restent donc les chiffres. Et ils sont élo- Les enseignes Picard et Thiriet sont les grandes gagnantes de l’année 2020 avec des ventes de produits de la mer en hausse de 17 % et 23 %.
quents sur les produits de la mer : +17 %
pour Picard, le leader, et +23  % pour
Thiriet, son challenger. Les données détail-
lées de Kantar Worldpanel permettent de
En fait, c’est surtout l’augmentation des
budgets d’achat, désormais à quasiment 49,7  %
magasins spécialisés  situés généralement
en zones urbaines  : des ménages plutôt
comprendre les raisons de ce succès. Les 50  euros de produits de la mer par client C’est la part de aisés et plutôt âgés. Au global, l’ensemble
deux enseignes sont restées quasi stables et par an, qui expliquent leurs perfor- marché des hypers des enseignes de freezer centers réalise
au niveau de la fréquence d’achat. Leur mances sur l’année écoulée. Cela tient en et supermarchés 28,4 % des ventes de produits de la mer
taux de pénétration a progressé de 8 %. particulier à la typologie de clientèle de ces sur les produits de surgelés dans l’Hexagone. Le chiffre serait
la mer surgelés. même supérieur sans les difficultés struc-

66  %
turelles de Toupargel depuis 2019 dont la
part de marché ne cesse de s’éroder.
Le succès du circuit incite un nombre
L’augmentation des
ventes de poissons croissant de fournisseurs à s’y intéresser.
bruts dans les Notamment ceux qui ne peuvent plus tra-
drives en 2020. vailler avec la restauration hors foyer. Chez
Amiets Seafood, Florian Coupel est en par-
ticulier convaincu que les freezer centers
ont une carte à jouer pour valoriser une
offre de coquillages : « Regardez le succès
des moules de bouchot entières précuites
en sachet 800 grammes chez Thiriet. » Et
le fournisseur de se projeter sur les pieds
de couteaux, une espèce à laquelle il croit
beaucoup, en particulier en raison de son
prix stable et attractif, à moins de 4 €/kg.
Focalisé lui aussi sur une offre à marque
propre, le hard discount a connu une année
B.G.

à l’opposé de celle des freezer centers. Aldi,


Les freezer centers assurent près de 30 % des ventes de produits de la mer surgelés. Lidl et consorts ont terminé 2020 avec un

PRODUITS DE LA MER N°206 AVRIL-MAI 2021 ❘  45 ❘


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chiffre d’affaires sur les produits de la mer


surgelés en chute de 14,4 %. La faute, sans
doute, à des assortiments limités tandis que Cap sur les certifications chez Escal
les Français étaient en recherche de choix et
de variété. Conséquence : la part de mar- Fort de la reprise de l’Assiette Bleue, en février 2020,
ché des maxidiscompteurs sur la catégorie Escal conforte son implantation dans les magasins
n’est plus que de 9,2 % en valeur. bio avec la marque Bleu Vert. Par-delà les synergies
Du côté des distributeurs généralistes, commerciales et le plan des approvisionnements,
là aussi, la situation est contrastée. Le pre- c’est l’occasion pour l’entreprise familiale alsacienne
mier élément à noter est évidemment l’ex- d’affirmer un cap vers la durabilité et les filières
plosion des ventes dans les drives. Les certifiées, encore plus prisées par les consommateurs
quelque 5  000  points de retraits hexago- depuis la crise sanitaire. L’objectif de l’entreprise :
naux, essentiellement des pistes autos, basculer un maximum de références sous certification.
mais aussi quelques centaines de drives Un dossier est en cours avec une pêcherie d’encornets
piétons ou de casiers, ont enregistré des Illex illecebrosus dans l’Atlantique nord-ouest. Parmi
ventes de produits de la mer surgelés en les nouveautés de la gamme : un étui 270 grammes

DR
hausse de 58 %, soit désormais 6,9 % de de crevettes black tiger.
part de marché. La tendance en faveur du
drive était déjà présente depuis plusieurs
années mais la crise du Covid lui a claire-
ment donné un extraordinaire coup d’accé-
Pescanova se lance dans sur les plats « à cuisiner »
lérateur. La plupart des observateurs s’ac-
Arrivé au pas de course sur les panés
cordent en outre sur le fait que nombre de
en juillet dernier avec un bâtonnet
consommateurs qui ont découvert le drive
de merlu du Cap (MSC, Nutriscore A),
pour ses vertus «  sanitaires  » ont égale-
Pescanova n’a pas chômé en matière
ment apprécié ses atouts de praticité et de
de lancements. La marque, soucieuse
rapidité. Selon Kantar, le taux de pénétra-
de s’affirmer comme la grande
tion de l’e-commerce alimentaire atteint
signature généraliste des produits de
désormais 13,5 %, soit 4,5 points grappil-
la mer, sort ce printemps une gamme
lés en deux ans.
de quatre Recettes Presto : des
Les enseignes de proximité, comme
sachets de 350 g (PVC 4,89 €) prêts
d’ailleurs les poissonneries indépendantes
DR

à cuisiner, incorporant crevettes ou


au passage, ont bien tiré leur épingle du jeu
dés de saumon, sauces, échalotes, champignons,
au cours de l’année 2020. Leurs ventes de
crème ou parmesan. Le consommateur n’a plus qu’à assembler avec
produits de la mer surgelés ont progressé
des pâtes, du riz ou du quinoa. La gamme sera soutenue en publicité
de 25  %, ce qui leur confère désormais
TV. Parallèlement, Pescanova lance cet été une seconde référence
4,9 % de parts de marché. Tout s’est passé
PicaTapas de plateau tapas à partager (430 g, 4,99 €). Une occasion
comme si les Français, restant davantage
d’inviter les produits de la mer à l’apéro.
à la maison, avec beaucoup moins de tra-
jet domicile-travail, avaient redécouvert les
petits commerces près de chez eux.
Le même phénomène rejaillit évidemment Costa s’ouvre à de nouveaux segments
sur les hypermarchés. Les plus grands
Costa, filiale d’Apetito, groupe allemand spécialisé en
d’entre eux ont été à la peine, non seule-
restauration collective, a fait son entrée cet automne
ment en raison de leur implantation, sou-
sur le segment des plats cuisinés avec trois sachets de
vent au cœur de grandes zones commer-
600 grammes de poêlées : risotto aux fruits de mer,
ciales, mais aussi de la fermeture temporaire
conchiglies aux crevettes ASC et pennes au saumon.
des rayons non-essentiels. Cette mesure a
La gamme, notée Nutriscore B, a été élue Saveur de
réduit significativement leur attractivité à
l’année. Carrefour est la première enseigne à l’avoir
la fin de l’automne, une période qui leur
référencée. Parallèlement, l’entreprise, qui a fait
est traditionnellement très favorable. Au
du sponsoring TV en novembre dernier, étoffe son
sein du groupe Auchan, par exemple, les
offre de calamars avec une recette à la romaine. Elle
136 hypermarchés (10 300 m² de surface
souhaite également conforter l’implantation de ses
moyenne par magasin, record national) ont
sachets refermables de filets de saumon (x4) et de
dû se contenter d’un maigre +2,9 % sur les
ses boîtes de dos de cabillaud (x2). En multipliant
produits de la mer surgelés. Alors que dans
les formats, Costa veut toucher les différentes
DR

le même temps, les 276 supermarchés du


tailles de ménages.
groupe affichaient un flatteur +17 % sur le
même périmètre. n

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Une filière qui tangue


Importateurs et fournisseurs de la RHD vivent des temps
tourmentés du fait de la crise. Difficultés logistiques, taxes
douanières et exigences sanitaires viennent s’ajouter aux
soubresauts du marché.

L' envolée des ventes de produits


de la mer surgelés en grandes
surfaces est loin de compenser
l’effondrement enregistré sur le
circuit de la restauration hors domicile. Si
une partie des restaurateurs a pu, grâce
à la vente à emporter, atténuer un peu la
«  Nos acheteurs ont dû faire preuve
de beaucoup de flexibilité et d’adaptabi-
lité, témoigne ce fournisseur, sous couvert
d’anonymat. La période a été très compli-
quée, avec des usines et des pêcheries fer-
mées. Il nous a parfois fallu jongler pour
assurer les approvisionnements. Plusieurs
secousse, cela n’a guère profité aux pois- espèces se sont retrouvées en tension. »
sons, coquillages et crustacés. Il s’agit de D’autres difficultés, logistiques, sont
produits qui se servent à table, pas vrai- par ailleurs apparues depuis la fin d’an-

L.F.
ment ceux que l’on commande à des née. En cause : de gros problèmes de dis-
Les entreprises travaillant principalement pour la RHD sont en très grande difficulté.
livreurs à vélo. Conséquence  : les entre- ponibilité sur les bateaux en provenance
prises travaillant principalement pour la d’Asie liés à la réorganisation des flux mari-
RHD sont en très grande difficulté. «  On
ne reconvertit pas facilement une ligne de
times. Conséquence, le coût du transport
a explosé. Les opérateurs ont été confron- 80  %
D’autres, comme la Belgique, considèrent
que ce commerce « triangulaire » n’est pas
conditionnement en barquettes de 5 kilos tés, lors des négociations avec les centrales des produits de concerné par la taxation supplémentaire.
vers les portions individuelles  », explique d’achat, à la difficulté de ne pouvoir réper- la mer consommés Et captent donc les flux de marchandises,
Pierre Commère, délégué général pour cuter ces augmentations de prix. D’où un en France créant une distorsion de concurrence. La
les produits de la mer au sein de l’Ade- impact important sur les marges. sont importés. Commission européenne a été sollicitée.
pale, l’une des fédérations profession- Autre souci auquel font face les impor- En surgelés, c’est Les importateurs ne sont pas les seuls à
nelles de l’alimentaire. Autre syndicat, le tateurs  : l’instauration de 25  % de droits encore davantage. être exposés à des difficultés conjonctu-
SNCE, regroupant notamment les impor- de douane additionnels sur certains codes relles. Les entreprises qui exportent vers
tateurs de produits surgelés : « Nos adhé- douaniers dont le filet de saumon et les l’Asie –  comme Qwehli [voir l’encadré]  –
rents, explique Alexandre Bonneau, secré- saint-jacques d’origine US. Décrété par font face à des exigences accrues de la
taire général, sont confrontés à une double l’Union européenne suite au conflit autour part de leurs clients depuis le déclenche-
problématique de débouchés et de stocks. des subventions entre Airbus et Boeing, ce ment de la crise du Covid-19. En particulier,
Cela impacte beaucoup les trésoreries.  » règlement est sujet à interprétation, s’agis- concernant les surfaces des emballages.
Chacun a tenté de réorienter sa stratégie. sant des produits transitant par un pays Des analyses spécifiques doivent être réali-
C’est d’ailleurs l’essence même du rôle de tiers. Il n’est pas respecté de manière homo- sées et des traitements bactéricides et viru-
l’importateur, du négociant, que d’optimi- gène dans tous les États membres. Certains cides sont imposés à l’arrivée des colis. De
ser les combinaisons entre la disponibilité, pays, dont la France, en ont une interpré- nouveaux certificats sanitaires sont deman-
les prix, la qualité et les débouchés. tation à la lettre et appliquent les 25  %. dés. n

Qwehli diversifie ses marchés

C onnue pour son offre surgelée haut de gamme destinée aux


chefs des grands restaurants, la société lorientaise Qwehli fait
face à la crise et accélère le développement d’autres marchés, en
particulier la vente en ligne et l’exportation vers l’Asie, notamment
avec la chaîne hongkongaise Park’nShop. Depuis deux  ans, l’en-
treprise fournit également Biocoop, en répondant à un cahier des
charges strict incluant la taille des bateaux, les ports de débarque, la
transformation française. En complément de sa technologie « cells
alive system », l’entreprise entend se distinguer avec une démarche
DR

de traçabilité via QR code de type blockchain. L’objectif : 100 % de


La légine australe, pêchée aux Kerguelen, est disponible seulement en surgelé. la gamme concernée d’ici la fin de l’année.

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