DOSSIERS

PROCESS, EMBALLAGES ET CONDITIONNEMENT

PROCESS, EMBALLAGES
ET CONDITIONNEMENT
Investissements tous azimuts
Renouvellement « cyclique » des parcs d’équipements, incitations financières, pénurie de main-d’œuvre,
recherche de solutions plus « vertes » et de nouveaux marchés : la dynamique d’investissement est
forte dans les produits de la mer, que ce soit en process ou en emballages. Petits et grands acteurs
recherchent automatisation, polyvalence et ergonomie.

DOSSIER : FANNY ROUSSELIN-ROUSVOAL

Une réponse au manque « En emballage, le problème Le plein de

de main-d’œuvre n’est jamais le matériau » nouveautés

L es équipementiers sont au premier

rang pour juger du dynamisme des
transformateurs de produits de la
mer. Et en l’occurrence, leur constat
est très positif. « 2021 a été une très belle
année sur les ateliers de la côte Atlantique,
avec des projets orientés sur l’automa-
tisation et l’ergonomie  », constate ainsi
Gwenvael Peres, directeur commercial
chez Guelt. Les investissements sont por-
tés à la fois par une logique cyclique de
renouvellement d’équipements et par les
nombreuses incitations politiques (subven-
tions pour l’écoconception, les économies
d’énergie, etc.). « Les aides incitent souvent
les entreprises à passer le pas », constate
Thibault Derain, technico-commercial pro-
duits de la mer chez Arcos.
La pandémie n’a pas freiné les investis-
sements. « En période de crise, les clients
saisissent les opportunités. 2021 a été une
année chargée, 2022 le sera également »,
prédit Virgile Touzé, commercial produits
de la mer chez Marel pour le Grand Ouest.
Pour autant, le Covid-19 n’a pas été sans
impact. Les habitudes de consomma-
tion ont changé. Les fabricants ont su se
montrer agiles et, parfois, se diversifier.
« Certains industriels qui travaillaient pour
10 à
15 ans
La durée de vie
moyenne d’une
machine.
la RHF ont dû réadapter leurs process pour
s’adapter aux GMS, aux grossistes ou aux
poissonneries. Des niches, comme la livrai-
son de poissons en direct, se sont trans-
formées en marchés confirmés », constate
Mehdi Allab, commercial Marel pour la
zone de Boulogne-sur-Mer et l’Est de la
France.
Les investissements dans les produits
de la mer s’inscrivent surtout dans un
contexte de pénurie de main-d’œuvre. Il
manque parfois 30 personnes dans un ate-
lier de 150 ! Dans ces conditions, automati-
ser permet d’éviter la mise à l’arrêt de l’ou-
til industriel. «  Ce n’est pas pour gagner
de l’argent que tous les clients cherchent à
automatiser, mais pour fiabiliser leur outil
de production, leur organisation, et pou-
voir garantir un taux de service », souligne
Mehdi Allab. D’autant que la situation
s’aggrave. Les difficultés de recrutement
ne concernent plus seulement des postes
très spécifiques, comme les fileteurs, un
métier complexe, long à maîtriser. Même
les opérateurs moins qualifiés manquent à
l’appel. Chez Guelt, on voit se multiplier les
demandes d’automatisation sur des tâches
de mareyage à faible valeur ajoutée : port
de charge, glaçage, etc. L’entreprise va
aménager la criée de Concarneau en mai-
juin 2022. Le confort de travail des sala-
riés y sera une priorité, comme sur d’autres
chantiers. « Aujourd’hui, beaucoup de gens
sont formés mais peu restent. Écouter les
opérateurs et leurs besoins est essentiel »,
affirme Dominique Brière, expert solutions
produits de la mer chez Guelt. Idée astu-

[Groupes de travail : Aquimer « emballe »]

L e pôle des produits aquatiques Aquimer monte actuel-
lement des groupes de travail sur la thématique des
emballages. « Nous avons recensé une trentaine d’entre-
prises intéressées pour participer à ces réflexions », pré-
cise Harmonie Tellier, chargée de mission. Le pôle attend
actuellement les résultats de deux projets : Sepla (Solutions
alternatives aux emballages plastiques à usage unique) et
l’étude EIT Capécure. Cette dernière a pour objectif de
dresser un état des lieux des emballages présents sur le
port de Boulogne-sur-Mer et d’émettre des préconisations
pour une meilleure valorisation de ces déchets. Dans les
deux cas, la restitution est prévue pour mai/juin.

❘  52 ❘ PRODUITS DE LA MER N°211 FÉVRIER-MARS 2022

DOSSIERS
PROCESS, EMBALLAGES ET CONDITIONNEMENT

cieuse : des lunettes de réalité augmentée

sont proposées, pour que les opérateurs se
rendent compte du futur projet et puissent
se l’approprier. Les anciens peuvent aussi
apporter leur expérience. « La pénurie de
main-d’œuvre exige de se réinventer, d’uti-
liser le numérique, assure Gwenvael Peres.
En l’occurrence, tout le monde ne sait pas
lire un plan en 2D. »
La technologie à la portée de tous
Automatisation, robotisation, digitali-
sation  : les mots font parfois peur aux
petites entreprises. Pourtant, elles sont
aussi concernées. «  Alors qu’il y a cinq
ou dix  ans, les innovations visaient sur-
tout les “gros” process, désormais elles
concernent aussi des équipements adaptés
aux besoins des mareyeurs ou des artisans
fumeurs, plus simples et plus abordables »,
souligne Virgile Touzé chez Marel. Le géant
islandais, très présent sur le marché du sau-
mon et des poissons blancs, propose ainsi
une désarêteuse simplifiée (la MS  2610).
«  Même les “petits” adoptent des équi-
pements plus technologiques, qui évitent
le côté aléatoire de l’humain, confirme
Thibault Derain, chez Arcos. Présent sur
le chaud et le froid, le constructeur a
ajouté une nouvelle corde à son arc depuis
deux  ans  : des petites trancheuses adap-
tées aux besoins artisanaux et semi-indus-
triels. La gamme devrait s’enrichir prochai-
nement de nouvelles fonctionnalités (angle
multiple, cadences supérieures, qualité de
tranchage). L’entreprise – qui s’est agran-
die et recrute  – propose par ailleurs un
nouveau système de régulation pour ses
équipements (fumoirs, séchoirs, cuisson,
cellules de décongélation), permettant un
pilotage plus fin depuis un ordinateur de
supervision : optimisation énergétique, ges-
tion plus précise des recettes, etc.
Pour les plus gros industriels, la recherche
de rendement garde une dimension impor-
tante. Baader lance une version améliorée
de sa fileteuse (voir encadré). Marel pro-
pose différentes solutions, à la fois hard-
ware (équipements) et software (logiciels
pour optimiser la performance). Son sys-
tème de découpe au jet d’eau FlexiCut
commence à arriver en France. Le logiciel
QC, destiné à analyser les filets, a été amé-
lioré. La trancheuse très flexible I-Slice 3400
poursuit son développement, etc.
Côté produits, l’élaboration a le vent en
poupe. « Le marché des produits de la mer
est dynamique et plusieurs applications
sortent du lot  », relève Florence Le Lay,
directrice d’Urschel France. Elle constate
ainsi beaucoup de demandes « de cubes et
allumettes de saumon, destinés à des plats
cuisinés et aux salades ; de petites particules
d’algues, pour l’alimentation humaine, type
tapenades ; de flocons de poissons séchés,
fumés, très forts en goût (ex : maquereau),
pour aromatiser les soupes miso et la cui-
sine japonaise  ». François Aufranc, diri-
geant d’Arcos, note de son côté « une forte
demande sur le fumé, qui se traduit par de
nombreuses créations d’entreprises arti-
sanales, pas seulement sur les côtes, mais
aussi dans les terres ».
En ce qui concerne les emballages,
8 à 12 deux  grands objectifs ont été fixés par la
loi Agec (anti-gaspillage pour une écono-
M de t mie circulaire) : tendre vers 100 % de plas-
tique recyclé d’ici 2025 et atteindre la fin
de plastiques
déversées chaque de la mise sur le marché d’emballages en
année dans les plastique à usage unique d’ici  2040. La
océans palette des solutions s’élargit, toute la dif-
ficulté consistant à trouver le juste équi-
2 objectifs
fixés par la loi
libre entre bénéfice environnemental et
(sur)coût acceptable. Car il faut en outre
Agec : composer avec une flambée des coûts des
emballages. « Que ce soit sur le plastique,
• Tendre vers
100 % de plastique le bois ou le carton, tous les prix atteignent
recyclé d’ici 2025 des niveaux inédits », souligne Alexis David,
chez Knauf. Cela n’aide pas forcément les
• Atteindre la
fin de la mise emballages éco-responsables, plus chers.
sur le marché Le recyclage des plastiques « classiques »
d’emballages en se développe mais n’est pas la panacée.
plastique à usage Seul le PET est autorisé pour un retour
unique d’ici 2040. «  food contact  » après recyclage méca-
nique. Le recyclage chimique (qui consiste
à revenir au monomère de départ puis à le
repolymériser) permet un retour au contact
des aliments. Il est possible pour le PET, le
PE ou le PP, mais reste très coûteux. Les
matériaux biosourcés gagnent eux aussi
du terrain. Auchan déploie depuis  2021
des emballages «  home compostables  »
sur ses ateliers poissonnerie et bouche-
rie, avec deux types de barquettes : l’une à
base de bagasse (coproduit de la canne à
sucre), développée par Alliance Packaging ;
la seconde à base de coproduits issus de
l’agriculture, conçue par Silver Plastics.
L’enseigne promet également un film
100 % « home compostable » en 2022,
tout comme les étiquettes. n

[Baader améliore les rendements de filetage]

0,5 % : c’est le gain de rendement de la fileteuse de sau-

Baader

mon et truite Baader 581 Pro, par rapport à la ver-

sion antérieure. « Cela peut sembler peu, mais c’est exception-
nel ! », assure Alexandre Herbaut, responsable branche poisson
de Baader France. Il l’assure : « Pour les plus gros industriels, la
machine peut être amortie en seulement quelques mois.  » La
principale amélioration concerne le couteau qui assure la longue
découpe du dos. Auparavant, les deux couteaux avaient un écar-
tement fixe. Désormais, l’option couteau dynamique permet de
suivre au plus près la morphologie du poisson, ce qui permet de
garder le maximum de chair sur le filet. L’amélioration du best-
seller de Baader se traduit par un allongement des délais. Il faut
désormais compter huit  mois, contre six  semaines d’habitude
pour recevoir ce nouvel équipement. Plusieurs leaders français
seraient intéressés.

❘  54 ❘ PRODUITS DE LA MER N°211 FÉVRIER-MARS 2022

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PRODUITS DE LA MER N°211 FÉVRIER-MARS 2022 ❘  55 ❘

DOSSIERS
PROCESS, EMBALLAGES ET CONDITIONNEMENT
ARNAUD LE BERRIGAUD
ALB
DIRIGEANT D'ALB EXPERT PACK
PDM – Plusieurs enseignes ont aban-
donné les traditionnelles caisses
marée en polystyrène au profit
d’autres solutions. Pour quelles rai-
sons ?
Arnaud Le Berrigaud – À dire vrai, je n’ai
pas compris ce désengagement ! Je me
demande s’il n’y a pas eu un amalgame
entre les caisses marée PSE, qui restent
autorisées, et les emballages à emporter
en PSE, type barquette kebab, qui – eux –
sont désormais interdits. À Boulogne-
sur-Mer, Lorient ou Rungis, des socié-
tés collectent les caisses PSE vides et les
compactent. Elles revendent ensuite les
« pains » de PSE, qui vont servir à fabri-
quer des stylos, des pots de fleurs, etc.
Knauf, producteur de caisse PSE, fait de
même à travers son service Knauf Circular.
Le PSE n’est vraiment perdu que lorsqu’il
arrive jusque chez le poissonnier.
Les alternatives au PSE présentent-
elles tout de même des avantages ?
Il existe deux  grandes alternatives aux
caisses marée traditionnelles. La première
réside dans les caisses carton avec liner en
polyéthylène pour assurer l’étanchéité,
sachant qu’un simple vernis ne suffirait
pas pour un produit très humide comme
le poisson. Cela fonctionne bien sur de
très courtes distances, par exemple pour
une préparation de nuit à Rungis et une
livraison quatre heures plus tard sur Paris.
❘  56 ❘ PRODUITS DE LA MER N°211 FÉVRIER-MARS 2022
Fort de plus de 20 ans d’expérience dans les emballages,
Arnaud Le Berrigaud a créé ALB Expert Pack le 1er mai
2021. Ses clients sont les industriels de l’agroalimentaire,
de la plasturgie, Citeo ou les organisateurs de salon.
“ Le problème
de l’emballage
n’est jamais le matériau ”
Au-delà, les propriétés isothermes du PSE
sont irremplaçables. En pique-nique à la
plage, vous prenez une glacière, pas un
carton  ! Quant au système de caisses
injectées en rotation, comme Pandobac
à Rungis, il est intéressant quand la dis-
tance est courte. Sinon, cela pose la ques-
tion de l’ACV du transport aller-retour et
des coûts logistiques.
Et au niveau du libre-service ?
Il y a eu une vraie amélioration au niveau
des matériaux au LS produits de la mer.
Les barquettes blanches en PSE dispa-
raissent progressivement des rayons. Elles
posaient un réel problème puisqu’elles
étaient placées dans les poubelles recy-
clables et n’étaient pas reconnues en
centre de tri, donc pas valorisées. Elles
ont été remplacées par des mono-maté-
riaux facilement recyclables, comme le
polypropylène ou le PET monocouche. Sur
les emballages hybrides, qui combinent
par exemple carton vierge pour la rigi-
dité et liner détachable en PE pour l’étan-
chéité, il est impératif que les fabricants
expliquent clairement qu’il faut séparer les
deux matériaux avant de les jeter. C’est ce
que fait par exemple Virgin Bio Pack sur
sa solution Hybric Tray. Le réemploi consti-
tue une autre piste très intéressante. La
société Berny propose ainsi une solution
de barquettes operculables en inox consi-
gnées pour la grande distribution.
SOS sigles Vrac, e-commerce : comment ces ten-
ACV dances impactent-elles les produits
de la mer ?
analyse de cycle
de vie Un des articles du projet de loi Climat
PE
et résilience prévoit que les magasins
de plus de 400  mètres carrés devront
consacrer au moins 20  % de leur sur-
polyéthylène
face au vrac à compter de 2030. On ne
PET sait pas si le banc actuel de la poisson-
nerie en fera partie. Dans tous les cas,
polyéthylène le vrac n’est pas la panacée. Cette solu-
téréphtalate tion présente plusieurs points faibles,
PP
comme la traçabilité, la sécurité alimen-
taire, demande du temps et une orga-
polypropylène nisation logistique particulière pour le
consommateur. D’ailleurs le vrac perd du
PSE terrain depuis trois ou quatre mois et doit
se moderniser pour reprendre des parts
polystyrène de marché. D’une manière générale, le
expansé problème de l’emballage n’est jamais le
matériau, c’est la surconsommation ! L’e-
commerce, lui, est une tendance lourde.
Aller au drive ou se faire livrer est très pra-
tique. D’ailleurs, de plus en plus d’entre-
prises livrent du poisson à domicile. Je
suis intimement convaincu que l’e-com-
merce va continuer à se développer et va
profondément impacter l’emballage et
ses fonctionnalités. En ligne, on achète
un produit, l’étiquette a moins d’impor-
tance qu’en GMS. Dans les box repas,
type Hello Fresh ou Quitoque, l’embal-
lage est juste là pour transporter, conser-
ver et protéger. n
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1/21/22 ❘  57 ❘
2022 11:41 AM
DOSSIERS
PROCESS, EMBALLAGES ET CONDITIONNEMENT
Quand les caisses font un carton
Quelles alternatives aux
caisses marée PSE ? À côté
de l’option caisses PEHD
réutilisables, les caisses
imperméables à base de
carton, à usage unique
mais recyclables, jouent
leurs atouts.
I
l existe deux alternatives aux tradition-
nelles caisses en polystyrène expansé.
La première réside dans les caisses plas-
tiques réutilisables, généralement en poly-
éthylène haute densité (PEHD). C’est ce
type de solution que proposent notam-
ment Tepsa ou Pandobac. Réemployables
un grand nombre de fois, ces caisses consi-
gnées présentent aussi des contraintes, à
la fois logistiques (transport retour) et pra-
tiques (lavage, stockage, etc.), pas toujours
évidentes à gérer pour les petits mareyeurs.
Ce type de système a été mis en place par
plusieurs distributeurs, dont Intermarché
(en partenariat avec Ifco) et Leclerc (Tepsa/
Ifco). La seconde alternative réside dans
les caisses en carton. Solidus propose
ainsi des caisses 100 % recyclables, com-
posées de carton (fibres vierges environ
20 %, le reste en fibres recyclées) recou-
vert d’une fine couche laminée PE (moins
Berny fait le pari du réemploi
T oute jeune société, opérationnelle
depuis mars 2021, Berny propose des
contenants en inox réemployables
aux industriels de l’agroalimentaire et aux
enseignes de la grande distribution. Les
contenants (dotés chacun d’un QR code)
sont remplis, puis mis en rayon. Après utili-
sation, il suffit au consommateur de rame-
ner son contenant vide à l’accueil du maga-
sin ou dans un bac dédié, de déclarer le
dépôt et de se faire rembourser la consigne
(2  euros). Berny assure l’inspection et le
lavage des contenants, qui sont ensuite
réintroduits dans le circuit pour réutilisa-
tion. « En janvier 2022, 10 000 contenants
tournent et le taux de retour avoisine 60 %
❘  58 ❘ PRODUITS DE LA MER N°211 FÉVRIER-MARS 2022
FRR
- 55 % % de 5 %). « La caisse est ainsi 100 % recy-
à - 70
clable avec les déchets cartons. C’est une
solution très bien adaptée à certaines appli-
d’empreinte carbone cations », assure Cyril Baurain, cogérant de
pour les caisses Mondial Navys Emballages. L’entreprise dis-
Sumbox, vs PSE tribue les caisses Solidus dans la région de
sur les premières livraisons », indique Olivier
de Kerimel, cofondateur de la société. Des
débuts dans plusieurs points de vente de la
région nantaise (dont Super U La Chapelle-
sur-Erdre et Leclerc Atout Sud) ont permis
10 000
contenants inox
consignés en
circulation
de valider le concept. Depuis, la solution
se déploie dans d’autres magasins, indé-
pendants ou intégrés. «  Pour le moment
cela concerne surtout le frais-emballé, mais
nous travaillons à déployer la solution sur
des lignes industrielles, pour des UVCI* »,
explique Olivier de Kerimel. Les conte-
nants inox peuvent être filmés ou opercu-
lés. Certains fabricants se sont déjà laissé
séduire. Lors d’une animation menée par
Maison Briau, le taux de retour est monté
Boulogne-sur-Mer, avec la possibilité de
livrer en A pour A. Parmi ses clients : Fish
is Life ou Terre d’Azur groupe Pomona.
Les avantages de la caisse Solidus résident
dans la résistance à l’humidité, la possibi-
lité de personnalisation (impression offset
et flexo), le faible encombrement lorsque
la caisse est pliée et la dimension 100 %
recyclable avec la filière carton. Mais elle
est moins isotherme que le PSE. La solu-
tion Sumbox (ici en démonstration lors
du salon Conxemar), elle, est destinée au
e-commerce. Les boîtes, qui ont nécessité
huit ans de R&D, combinent carton ondulé
et laminations. Isothermes, elles peuvent
remplacer une boîte polystyrène expansé
dans une chaîne de froid standard et sont
adaptées au transport aérien. Elles per-
mettent un contact direct avec les aliments,
peuvent contenir de la glace et même de
l’eau. Les caisses Sumbox peuvent être
imprimées en flexographie haute qualité
ou en technologie digitale, pour un rendu
visuel optimal. Ce concept breveté promet
une empreinte carbone diminuée de 55 %
à 70 % par rapport au PSE. En Espagne et
en France, la start-up Sumbox Worldwide
est partenaire de Hinojosa Packaging
Solutions, dans le cadre de sa gamme 360
Green Packaging, visant à remplacer les
emballages plastiques traditionnels par des
solutions en papier/carton. n
à 85 %. Prochaine étape de Berny sur les
produits de la mer : la technologie skin. La
phase de R&D a déjà débuté. n
*UVCI = Unité de vente consommateur industrielle
DR
 DOSSIERS
PROCESS, EMBALLAGES ET CONDITIONNEMENT

Le plein de nouveautés
Guelt lave les carcasses Urschel couple coupeuse et convoyeur
Guelt a conçu une laveuse de carcasse de poisson. « Elle enlève le mucus avant La coupeuse DiversaCut
filetage, et convient au traitement du saumon et de la truite », précise Dominique 2110A d’Urschel, adaptée
Brière, expert solutions process sur les produits de la mer. Sur 2022, Guelt conti- notamment à la réalisation
nue par ailleurs à mettre l’accent sur ses machines polyvalentes, à la fois multi- de cubes de poisson, se
décline désormais en ver-
technologies (MAP et skin) et multiformats (30 secondes pour passer d’un for-
sion avec convoyeur. Le tapis
mat de barquette à
d’évacuation facilite le trans-
un autre). En fonction fert des produits traités dans

Urschel
de leur taux de gras, des bacs ou vers une ligne
certains poissons se d’emballage. La coupeuse
conservent mieux en accepte de grands produits
MAP, d’autres sous allant jusqu’à 254 mm dans
n’importe quelle dimen-
skin. Guelt propose
sion, et ne requiert pas de
aussi des solutions précoupe. Son dispositif
d’emballages secon- de réglage d'épaisseur de
daires en carton, par tranche verrouillable permet
exemple pour les pla- des tolérances de coupe
Guelt plus précises.
quettes de saumon.

Food Technology France prévient les accidents

«  Ce système est un succès commercial et a
sauvé des doigts ! », assure Alexandre Negro, direc-
teur de Food Technology France. L’entreprise distri-
bue Bladestop, la scie à ruban sécurisée de Scott
Automation. 80 machines sont déjà installées dans
le gant plastique va jouer le rôle d’isolant. Si le gant
en plastique est coupé, cela provoque un court-cir-
cuit, et un verrin pneumatique de 38 bars arrête la
lame en quelques millisecondes. Complémentaire,
le système GloveCheck (photo) consiste à paramé-

l’Hexagone. Pour éviter les risques, deux systèmes de
sécurité s’additionnent. Le premier consiste à relier
l’opérateur à la machine par contact électrique
(via un gant à maille très fine en acier). Par-dessus,
Food Technology
trer une caméra avec la couleur du gant (bleu ici)
et une zone autour de la lame. Si le gant de l’opé-
rateur rentre dans cette zone, la lame s’arrête auto-
matiquement.

Cabinplant automatise Nouvelles solutions

le conditionnement de palettisation chez Craemer
Craemer lance une nouvelle caisse palette SB3 monobloc. En PEHD, elle est résis-
des produits collants tante, durable et 100 % recyclable. Le fabricant en propose plusieurs versions, avec
Cabinplant lance la MHW SF Extrême, une nouvelle peseuse associa- 3 semelles ou 9 pieds. Autre innovation : la version « high » de la caisse palette CB3
tive adaptée aux produits collants (comme le thon) entrant dans la monobloc, grand volume (1 120 litres), également en PEHD. Enfin, la nouvelle cein-
composition des plats cuisinés. La solution, brevetée, associe une ali-
ture pliante et modulable CC1 a été développée pour les besoins de la grande dis-
mentation à vis, de nouveaux plateaux de raclage/pesage et un sys-
tribution. Très ergonomique, elle ne pèse que 7,5 kg et est compatible avec la plu-
tème pour peser et combiner les sous-portions sélectionnées. La MHW
SF Extreme permet une automatisation totale du part des palettes du marché (plastique ou bois). Elle permet de limiter l’utilisation
dosage et du conditionnement, étapes qui du film étirable. En fonction des besoins, on utilise une, deux ou trois ceintures.
devaient jusqu’ici être réalisées partiellement
ou complètement à la main. La MHW
SF Extrême permet ainsi d'éliminer
les surpoids, souvent observés sur
les lignes de remplissage
manuelles. Les chan-
Cabinplant

gements de
format (bar-
quettes plas-
tiques, sachets
Craemer

à fond plat,etc.)
ne prennent que
quelques minutes.

PRODUITS DE LA MER N°211 FÉVRIER-MARS 2022 ❘  59 ❘

DOSSIERS
PROCESS, EMBALLAGES ET CONDITIONNEMENT

Sealed Air lance Eco BDF
Sous sa marque Cryovac, le groupe Sealed Air lance la gamme Eco BDF, des
films barrière rétractables adaptés au recyclage. Ils conviennent au flowpac-
king sous atmosphère modifiée, sont ultraminces, antibuée et barrière EVOH.
Par rapport aux laminés épais ou aux matériaux de thermoformage, ils per-
mettent de réduire de 90 % la quantité de plastique utilisée. Grâce à un embal-
lage rétracté, brillant et transparent, le rendu visuel est haut de gamme. Le
film est hermétique et la soudure fiable, tout
en gardant une ouverture facile pour le
consommateur. Le film est imprimable
et les étiquettes adhèrent bien,
même sur des surfaces difficiles.
Le film Eco BDF est compatible
avec de hautes cadences. La
gamme peut également conte-
nir des matières recyclées.
Knauf améliore sa gamme Kary Resist
Disponible en version PP (100 % recyclable dans les filières de tri
existantes) ou R’Kap (un matériau mono matériau circulaire conte-
nant jusqu’à 100 % de recyclé), la gamme Kary Resist a été retra-
vaillée pour arriver à de meilleures performances techniques. Les
angles en particulier ont été renforcés. Sur les produits de la mer,
Kary Resist + convient notamment au conditionnement sous atmos-
phère protectrice des crevettes, coquillages et crustacés. Fabriquée
en France, Kary Resist  + se veut aussi performante que les solu-
tions injectées du marché, plus
lourdes. La gamme est
micro-ondable,
convient à la pas-
teurisation, la sur-
gélation et est
personnalisable.
Elle revendique une
excellente qualité de sou-

auf
dure et de pelabilité.
Se

Kn
ale
d
Ai
r

Le sac cuisson malin

Multifol PurePE de Südpack
de Papiers Paviot
Appartenant à la famille de produits Pure-Line de Südpack, le film flexible thermoformable
Spécialiste des emballages en papier, la société Papiers
Multifol PurePE est une solution recyclable pour la production d’emballages sous vide et
A. Paviot a imaginé des sacs cuisson adaptés aux pois-
d’emballages MAP. Grâce à l’épaisseur variable du film, il convient particulièrement aux pro-
sonniers et à la grande distribution. Ils peuvent passer
directement au micro-ondes ou au four traditionnel duits de poisson frais, pour lesquels une longue durée de vie doit être assurée. La solution
(jusqu’à 190  °C) et sont disponibles en plusieurs for- combine moindre utilisation de matériaux, machinabilité et recyclabilité. Multifol PurePE
mats. Une bande adhésive intégrée permet au commer- se caractérise également par sa transparence. Il
çant de facilement refermer le 4e côté. Ils garantissent la peut être imprimé en flexogra-
résistance aux graisses, une excellente conservation et phie, héliogravure et impres-
sont barrière aux fuites et aux odeurs. Les sacs sont dis-
sion numérique. Le concept
ponibles en complexe alu ou bien avec un papier écru
couplé à une face avant transparente. L’illustration est
Pure-Line permet d’associer
standard (motif de poisson et explications détaillées) un film flexible Multifol Pure
ou bien peut être personnalisée. et un film supérieur pelable ou à
p a ck scellage permanent, au choix.
d
Sü

Guillin allège Maptipack

Guillin optimise ses barquettes
Maptipack, en monomatériau
rPET. « La gamme a été optimisée
en termes de design, pour une
meilleure résistance mécanique.
Elle garde sa rigidité mais est
plus légère, pour un gain à la fois
financier et écologique », précise
Stéphane Malet, directeur com-
mercial activité agroalimen-
taire. La gamme de barquettes
hybride Dualipack, lancée l’an
dernier et composée d’une bar-
quette rPET thermoformée dans
du carton a fait ses preuves en
FRR

centre de tri. Les deux matériaux

n’étant pas collés, ils vont cha-
Guillin

cun dans leur flux de déchet.

❘  60 ❘ PRODUITS DE LA MER N°211 FÉVRIER-MARS 2022