Dossier ❘ ESPAGNE

ESPAGNE
Championne européenne
Captures, aquaculture, transformation, import/export ou consommation,
l’Espagne est à coup sûr une championne dans l’univers des produits de la mer.
Elle occupe le haut de tous les tableaux en Europe.

Dossier : Dominique GUILLOT

Premières places européennes Transformation : volume et Au cœur des échanges

en capture et aquaculture chiffre d’affaires conséquents internationaux

L e Seafood Expo Global, qui devait se

tenir dans la capitale de Catalogne,
Barcelone, après des années de
présence à Bruxelles, a été annulé
par deux  fois. Et la pandémie qui en est
la cause rebat les cartes dans le pays. Les
nombreuses et variées entreprises qui
ménages de l’Union européenne. Elle s’est
élevée à 590 559 tonnes en 2019 pour une
valeur de 4,70 milliards d’euros ».
Et le joueur est d’envergure  dans tous
les secteurs du jeu. En production, avec
843  000  tonnes débarquées en  2018,
pour une valeur de 1,9  milliard d’euros,
590 559
tonnes
et

constituent la très dense filière des produits
de la mer de ce pays qui les aime plus que
d’autres revisitent leur organisation et leurs
stratégies de croissance.
Selon l’Eumofa, « l’Espagne représente
la plus grande consommation de produits
frais de la pêche et de l’aquaculture par les
l’Espagne apparaissait à la seconde place
pour les volumes (19 % du total, derrière le
Danemark) et à la première en valeur (avec
27 % du total).
Les poissons pélagiques représentent la
principale catégorie en volume (harengs,
sardines et anchois) dans les captures des-
4,7
milliards d'euros
tinées à la consommation en frais. Le merlu
et le cabillaud détiennent la part la plus
importante en valeur.
En termes d’aquaculture, L'Espagne
occupe là encore la première place.
Globalement, la production aquacole a
atteint 348  395  tonnes en  2019 pour
Consommation une valeur de 472,3  millions d’euros.
totale en Espagne 5 100 exploitations sont recensées dans le
en 2019. pays. Avec 34 % de la valeur, mais 50 % des
(Source : Eumofa) volumes (près de 273 600 tonnes), il est le
principal pays mytilicole (devant la France).
Et est bien placé aussi, avec la Grèce, sur
la production de bar (26  740  tonnes).

Principales espèces consommées fraîches

par les ménages en Espagne (en volume et en valeur nominale)
120 1.000
milliers de tonnes

millions d'euros

100 800
80
600
60
400
40
20 200

0 0
Merlu Sardine Saumon Dorade Sole Merlu Saumon Sardine Sole Dorade
royale royale
2015 2016 2017 2018 2019 2015 2016 2017 2018 2019

❘  72 ❘ PRODUITS DE LA MER N°208 AOÛT-SEPTEMBRE 2021


L’Espagne produit encore truite arc-en-ciel,
dorade, turbot, corvina et sole.
Entre pêche, aquaculture et transforma-
tion, le secteur espagnol des produits de
la mer emploie près de 55 000 personnes,
soit le plus important en Europe. Le poids
de cette filière est bien illustré par celui de
la Cepesca. La Confédération espagnole de
la pêche réunit a elle seule 37 associations
d’armateurs, 800 entreprises, 861 navires
et 10 000 employés, selon un rapport de
Business France.
En 2019, les importations ont atteint un
niveau record de 6,34  millions de tonnes
(8 % de plus qu’en 2010). L’Espagne appar-
tient au top 5 des pays avec le plus d’appétit
(avec la Suède, le Danemark, le Royaume-
Uni et les Pays-Bas). Chacun d’eux a importé
des pays tiers plus de 500  000  tonnes et
2,5  milliards d’euros. Mais l’Espagne est
l’ogre qui, à lui seul, a capté 4,72  mil-
liards d’euros pour 1,18 million de tonnes.
Particulièrement en provenance du Maroc,
d’Équateur, de Chine, d’Argentine et de
Mauritanie. La France et le Portugal consti-
tuent également des partenaires impor-
tants. Les crevettes et les céphalopodes
sont les principales catégories importées
en valeur. L’Espagne demeure aussi la prin-
cipale importatrice européenne de thon,
sous forme de thons entiers congelés ou
❘ 74 ❘ PRODUITS DE LA MER N°208 AOÛT-SEPTEMBRE 2021
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de longes (albacore, listao, obèse), en pro-
venance du Mexique, de l’Équateur, du
Guatemala mais aussi de France.
Côté export vers les pays tiers, l’Es-
pagne, avec 1,07  milliard d’euros et
449  000  tonnes (vers les États-Unis, la
Chine, l’Équateur, le Japon et aussi le
Maroc), occupe la seconde place euro-
péenne derrière le Danemark (en valeur) et
les Pays-Bas (en volume).
Quelque 180 industriels opèrent dans la
filière des produits de la mer congelés, qui
génère 5  760  millions d’euros de chiffre
d’affaires. Ils sont principalement concen-
trés dans la communauté autonome de
Galice (comme les conserveurs) mais aussi
en Catalogne, Andalousie, autour de
Valence et de Madrid.
Parmi eux, le groupe Nueva Pescanova
s’impose avec un milliard d’euros de chiffre
d’affaires. Derrière, on trouve Ibersonsa,
Pescapuerta, Grupo Profand, Fandicost,
Mascato ou Dimorosa.
La consommation domestique glo-
bale (frais, congelés et conserves)
atteint 22,53  kg par habitant et par an.
Néanmoins, elle s’affiche à la baisse depuis
2016, de 15,6 % sur le seul segment du
frais (même si saumon, bar, dorade et tur-
bot progressent). Un constat partagé pour
les mollusques, crustacés et céphalopodes.
D. G.
D. G.
La flotte Dans le réseau de la distribution, globale-
espagnole ment, les marques de distributeurs sont
8 884 navires dont très appréciées par les consommateurs.
8 587 opèrent Au total, elles représentent 64,4  % des
dans les zones de ventes. Mais un focus sur les produits de la
pêche nationales. mer permet d’observer qu’elles ont fait un
bond de 63,7 % entre 2018 et 2019 dans
ce secteur. La restauration hors foyer est
aussi importante, entre tapas et spécialités
régionales (mariscadas, plancha, cazuelas,
etc.), tandis que les étals en grande sur-
face ou chez les détaillants s’offrent tou-
jours riches, variés et très alléchants.
Entre l’amont et l’aval, les marchés de
gros conservent des rôles clés et abritent
l’essentiel des grossistes. En 2019, plus de
672 091 tonnes de produits de la mer y ont
transité pour une valeur de 4,7  milliards
d’euros. En particulier par ceux de Madrid,
Barcelone et Valence. Mercamadrid se
situe, au niveau international, juste der-
rière celui de Tokyo !
L’ensemble de la filière est alimenté
par trois principaux opérateurs en termes
de logistique  : Olano Seafood Iberica,
Transportes Indo et le groupe Carreras.
Prochain rendez-vous avec l’Espagne : le
salon Conxemar, du 5 au 7 octobre à Vigo.
Pour le grand rendez-vous du Seafood
Global, il faudra patienter jusqu’en
avril 2022. n
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Frime lance Køldfin

Frime réoriente sa stratégie,
en relation avec l’arrivée
du nouveau PDG Pablo
Mujica. Au programme,
nouvelle marque et
nouveaux bâtiments.

L e premier Seafood Global barcelo-

nais, par deux  fois annulé, aurait
dû constituer l’écrin événemen-
tiel du lancement de Køldfin, la
nouvelle marque premium de Frime. Ainsi

que l’opportunité de dévoiler une orienta-
tion claire vers une gamme de produits éla-
borés, directement destinée aux rayons de
la GMS, appuyée par de nombreux inves-
tissements en termes d’ateliers. «  Nous
sommes déjà présents dans la grande dis-
tribution, mais pas sous notre marque, pré-
cise Mūria Castilea, directrice du marketing.
Nous assurons notamment l’élaboration de
produits pour la marque de distributeurs
de Mercadona, un acteur important en
Espagne. Nous allons continuer, tout en nous
développant auprès d’autres enseignes, en
Espagne, mais aussi en Italie, au Portugal ou
en France. De nouveaux marchés s’ouvrent
à l’Est aussi, en Pologne par exemple. »
Esthétique et pratique, la nouvelle gamme de produits congelés Køldfin, élaborée par Frime, débarque dans les rayons.
Installé depuis 2013 à Arenys de Mar, au
nord de Barcelone, Frime travaille plusieurs
milliers de tonnes de thon et d’espadon par
mois, ainsi que du cabillaud, uniquement
en congelé. Mais thon et espadon repré-
sentent 85 % de la production. L’essentiel
est d’origine mexicaine. Frime se fournit
auprès de Pesca Azteca, un géant latino-
américain qui produit notamment du thon
albacore congelé à bord, certifié MSC, avec
24 navires. La société catalane achète aussi
DR
105
millions d’euros
du thon obèse aux Canaries, mais seule-
ment le temps des deux à trois  mois de
pêche annuels. «  Nous nous fournissons
de chiffre d’affaires. par ailleurs dans les criées espagnoles,
mais aussi au niveau local, sur le pourtour
500 employés méditerranéen, ou encore dans le nord
de la France via Boulogne, détaille Giulio
30 000 t Terregrossa, directeur des ventes.
Nous disposons aussi d’installations sur
commercialisées le Mercabarna, le Rungis de Barcelone.
à l’année. Des boxes et un atelier de traitement des

Pescadores del Sur, céphalopodes et plus !

F iliale commerciale du groupe

halieutique latino américain
Sabanamar, Pescadores del Sur
est notamment spécialisé sur le cala-
mar géant dosidicus gigas.
revendue à des industriels ou des gros-
sistes. C’est une façon de gagner de la
valeur ajoutée. »
À l’origine, le bureau visait surtout
l’Afrique et particulièrement l’Asie « qui
Depuis Valence, ce bureau alimente génère presque 50  % du chiffre d’af-
D. G.

les marchés d’Europe (Espagne, Italie,
Grèce, Portugal, France, Russie et
Angleterre). L’Espagne est le principal
marché, le reste est développé depuis
peu. «  Nous nous positionnons sur la
France, puis l’Allemagne, la Belgique
et la Hollande, particulièrement depuis
2019-2020, détaille Omar Hamdoun,
responsable commercial. L’Europe
est plus exigeante et la demande
porte plus sur les produits finis.
faires. Les prix de vente y sont élevés,
Omar Hamdoun responsable commercial de Pescadores del Sur
car elle apprécie beaucoup le calamar
avec quelques membres de l’équipe de 28, installée à Valence. géant et ses dérivés variés  ». Le cata-
logue maison présente effectivement
C'est pourquoi nous en élaborons steak, filet, ailes, anneaux, lamelles,
davantage dans notre usine de dés… La gamme compte aussi d’autres
Valence  : calamar à la romaine, céphalopodes (poulpes, seiches, encor-
tentacules prédécoupés, noix nets, etc.), ainsi que des noix de saint-
décortiquées… le tout conditionné jacques (bio notamment), de la lan-
à façon et destiné au consommateur gouste et de nombreux poissons (mahi
final. Jusque-là, la stratégie était plu- mahi, sabre, vivaneau, courbine, etc.).
tôt de travailler de la matière première

❘ 76 ❘ PRODUITS DE LA MER N°208 AOÛT-SEPTEMBRE 2021

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Maravilla Congelados :
Vingt ans, cinq générations !

C
céphalopodes, d’origine Indes, Maroc,
Pérou, etc.  » Parallèlement à sa nouvelle
réée en 2000, Maravilla Congelados
marque Køldfin, Frime développe de nou-
vient de fêter avec fierté ses
veaux projets dans le foncier. Un établisse-
vingt  années d’existence. «  Notre
ment de 10  000  m2 sort actuellement de
famille partage la passion des gens de la mer
terre à La Roca, aux portes de Barcelone,
avec ceux qui, sur terre, élaborent un produit
ainsi que de nouveaux frigos à Castellolí.
fini de qualité, provenant de poissons choisis
Frime estime en effet que la capacité de
avec soin dans le port de Vigo, déclare le pré-
stockage et la logistique constituent des
sident Giuseppe Mellino (photo). La mission
éléments de différenciation et de croissance.
de Maravilla se base sur cette confiance, afin
«  Tous les marchés sont importants,
que la chaîne soit efficace. Notre objectif et
poursuit Giulio Terregrossa. En France par
notre fierté sont de faire bien et de partager
exemple nous sommes en croissance car
avec tous nos clients et les consommateurs de
les clients recherchent des prix certes, mais
nos produits dans le monde entier. » La famille
aussi de la qualité et de la régularité. Notre
Mellino, argentine d'origine italienne, qui
stratégie est de développer une offre stan-
dirige entreprise, est dans les produits de la
dardisée et de rester fiables. »
mer depuis cinq générations ! D’ailleurs, une
La nouvelle offre en surgelé, très ten-

DR
grande part des 55 millions d’euros de chiffre
dance, mise sur le durable (MSC), la trans-
d’affaires est aujourd’hui réalisée avec l’Italie.
parence, le recyclable (avec des condition-
« Mais nous travaillons désormais beaucoup avec le Royaume-Uni et développons
nements en carton sous skin) et le facile
la France », précise Lourdes Eiras Goldar, de l’équipe commerciale.
à préparer, avec des formats très divers,
Maravilla assure un travail d’importation, de transformation-conditionnement et
adaptés à des usages variés. « Nous pou-
d’exportation de produits surgelés très variés. Beaucoup en provenance de Mauritanie
vons nous adapter à la demande de la clien-
et d’Argentine, mais aussi du thon albacore et de l’espadon d’origine diverse : « Des
tèle, à son propre cahier des charges.  »
produits 100 % naturels, sans additif ni colorant, c’est notre philosophie. » La société
Objectif ? Se positionner en leader du sec-
propose notamment du super frozen : du thon surgelé à bord à -50 ou -60 °C, pour
teur en misant sur le durable, la sécurité ali-
la restauration japonaise ou haut de gamme, élaboré en différents formats. « Nous
mentaire et la qualité. n
ne disposons pas de nos propres navires, mais les liens sont forts avec les armateurs
espagnols et des accords étroits nous lient avec les opérateurs en Mauritanie pour les
céphalopodes, en Argentine pour la crevette ou encore en Écosse pour la langous-
tine. Vigo est un port très important et dans le paysage nous sommes une entreprise
qui compte. »
Entre travail manuel et machines automatiques, Maravilla commercialise des pro-
duits bruts, mais aussi des plus élaborés (médaillons, steaks, tartare, céphalopodes
«  Notre relation avec Sabanamar
cuits, etc.), le tout sous différents types de packaging. « Nous disposons de tous les
nous permet une connexion à
outils pour répondre aux demandes de la clientèle de la grande distribution ou de la
un large choix de produits, du
restauration  à l’échelle internationale, poursuit Lourdes Eiras Goldar. L’Espagne ne
Pacifique via le Pérou et des
représente que 15 % de nos marchés et le reste est constitué par l’export. Je suis en
usines au Vénézuela, mais aussi du
charge de la France, où il y
Sénégal, pour des produits comme
a déjà beaucoup de fournis-
la lotte et d’autres poissons exo-
seurs, notamment auprès
tiques. Nous représentons l’inter-
des groupes de la grande
face entre les usines et les clients
distribution. Mais la clien-
et organisons la logistique. Nous
tèle commence à se fidéliser,
ne sommes pas des traders mais des
à prendre confiance et aug-
producteurs. »
mente ses volumes de com-
Bon connaisseur des marchés, Omar
mandes. Surtout en thon,
Hamdoun affiche son optimisme
crevette et langoustine.
face à l’avenir après les restrictions
Globalement, nous propo-
dues à la pandémie : « Les marchés
sons un rapport qualité/prix
s’ouvrent et les ateliers tournent. »
très intéressant. »
DR

PRODUITS DE LA MER N°208 AOÛT-SEPTEMBRE 2021 ❘  77 ❘

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La consommation de demain
Une étude de Taste France, miques diverses depuis le début des années
financée par le ministère 2000, entre crises profondes et rétablisse-
ments. Malgré cela, une dynamique de
de l’Agriculture et de recherche de produits plus qualitatifs est
l’Alimentation, menée à l’œuvre, à laquelle les marques de dis-
par Sopexa et publiée tributeurs locales ont su répondre. Elles
en septembre 2020, ont notamment développé des gammes
Premium (sans allergènes, « clean label »,
livre une analyse des
bio, etc.).
« Tendances marketing Si la gastronomie espagnole trouve ses
et des opportunités pour origines dans le fameux régime méditer-
les produits français » en ranéen, la junk food impose sa marque et
Espagne. le nombre d’enfants et d’adolescents en
surpoids est en forte croissance. Les esprits

L
a France représente le premier
fournisseur de produits agricoles
et agroalimentaires de l’Espagne,
avec 13,5  % de part de marché
(PDM), devant l’Allemagne, les Pays-Bas,
le Portugal et l’Italie. L’Espagne est ainsi le
évoluent donc et l’intérêt pour les aliments
sains est soutenu. Les champignons et les
algues, par exemple, sont plébiscités et la
consommation de viande en baisse.
Autre phénomène constaté, le consom-
mateur, ici comme ailleurs, se connecte tou-
jours plus. L’e.commerce connaissait une
croissance de près de 20 % par an avant la

sixième  client de l’Hexagone. Les 47  mil-
lions d’habitants s’approvisionnent princi-
palement dans les magasins de Mercadona
(24,9  % PDM), Carrefour (8  %), Dia
(7,5 %), Eroski (5,3 %) et Lidl (4,8 %).
L’étude dégage six  grandes tendances
de consommation sur le marché ibérique :
l’importance de l’héritage et du lien au ter-
roir ; la « premiumisation » ; l’alimentation
saine ; la connexion des assiettes ; le cocoo-
ning et la durabilité.
Attachés à leur histoire, les consomma-
teurs sont très sensibles aux traditions. Et
en termes de marketing, redécouvrir d’an-
ciens classiques, les plats et recettes du
terroir, marche très bien, en donnant un
aspect « authentique ».
L’Espagne a connu des périodes écono-
pandémie. Dans le même temps, les appli-
cations figurent toujours plus au menu : les
Espagnols apprécient Instagram ou, dans
un autre registre, El Coco, My real food ou
la version locale de Yuka.
En parallèle, les livraisons à domicile
pour une dégustation en mode «  cocoo-
ning » se développent fortement, bien que
les Espagnols, tradition oblige, dépensent
13 % de leur budget alimentaire hors foyer
(contre 5,9  % pour les Français). Glovo,
une marque barcelonaise, s’est imposée
sur ce marché devant les plateformes de
distribution comme Just Eat, Uber Eats ou
Deliveroo.
Enfin, l’étude indique que, comme sur
d’autres nombreux marchés développés,
le souci de durabilité et d’une consomma-
D. G.
2 715  tonnes
tion responsable imprime toujours plus
les consciences. Les dérives de l’agricul-
préparées ont ture intensive et du gaspillage alimentaire
été consommées mettent au premier plan les initiatives sur la
dans les foyers réduction des emballages (plastiques par-
espagnols en 2020. ticulièrement), mais aussi sur le bien-être
Soit +48 % en animal et l’équité sociale. L’industrie de la
trois ans. pêche l’a bien compris : « Le poisson est la
catégorie n° 1 en matière d’allégations de
durabilité », indique l’étude, MSC et ASC
en tête. Des marques comme Pescanova
ont développé leur propre logo : Pescanova
blue, censé garantir un approvisionnement
responsable et un comportement éthique
envers les producteurs. n

[L’Espagne, partenaire privilégié de la France]

L. F.

L ’Espagne figure toujours dans le trio de tête des pays fournisseurs de l’Hexagone,
après la Norvège et le Royaume-Uni. En 2019, FranceAgriMer notait 128 000 tonnes
d’importations, pour une valeur de 684,7 millions d’euros. Soit des augmentations res-
pectives de 9 et 12 % depuis 2017. Les plus importants volumes portent sur le thon
(divers, listao et albacore) puis les céphalopodes ainsi que les moules.
En termes d’exportations, l’Espagne figure même en seconde position, après l’Ita-
lie, en valeur, mais est la première destination des produits français en volume avec
68 739 tonnes pour 270,4 millions d’euros. Là encore, les chiffres s’affichent en crois-
sance sur deux ans, avec +46% et +8 %. Le thon est encore la première espèce concer-
née (albacore et blanc), devant divers poissons, les palourdes, la seiche et le merlu.

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