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Pythagore
Pythagore
Pythagore
« Le but des mystères, est de ramener les âmes à leur principe, à leur état primitif
et final ; c'est-à-dire à la vie, à Dieu dont elles sont descendues,
« Partir du Ciel pour y revenir un jour, tel est, selon Platon, le sort de l'âme
humaine ».
Lorsque Pythagore établit son Ordre en Grande-Grèce, il avait reçu, dans les
divers pays, où il avait résidé, la plénitude d'une formation initiatique. Car à son
époque, il existait déjà , chez tous les peuples méditerranéens, un grand nombre de
"Mystères" : les "Télétés". Ils consistaient dans la révélation, confidentielle, de
certains Secrets cosmiques, par des prêtres spécialisés, à un nombre restreint de
disciples, dignes de les recevoir et susceptibles d'en faire un bon usage. En chaque
région, des instructeurs consacrés au culte des divinités locales, y enseignaient les
Mystères qui leur étaient particuliers, dans des Sanctuaire.
Pythagore
Sur le sol même de la Grèce, il existait dans la plupart des villes des grands
sanctuaires où étaient célébrés les Mystères : à Sparte, Mégare, Olympie, Egine,
Corinthe, Thèbes et Lerne. Mais, de tous, c’étaient ceux d’Eleusis qui jouirent du
plus grand retentissement.
Mais c'est, certes l'Egypte, terre classique des mystères, qui aura sur
Pythagore la plus grande influence initiatique. "Il passa vingt-deux années dans les
Temples de l'Egypte, dit Jamblique ; il y étudia l'astronomie et la géométrie ; il s'y
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Interné pendant 10 ans à Babylone, Pythagore y reçut l'initiation chaldéenne.
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fit recevoir, non en courant ni n'importe comment, à toutes les initiations des
Dieux." "Non en courant" dit l'auteur ; cela indique que loin de demander en hâte
d'être l'objet d'une investiture occasionnelle, il eut la patience d'attendre et de
recevoir un enseignement complet et des initiations approfondies. "Ni n'importe
comment" : ce n'est donc pas une réception de pure forme qu'il est allé solliciter ;
il sera considéré comme leur égal en science et en thaumaturgie.
"J'ai atteint les confins de la mort. Ayant foulé le sol de Proserpine, j'en suis
revenu, en traversant tous les éléments ?"
N'essayons pas de départager car la question n'est pas là. Que la Pyramide
de Chéops et le temple du Sphinx aient ou non servi à des initiations secrètes cela
n'a qu'une importance accessoire. C'est l'existence d'initiations en Egypte qui ne
peut être contestée.
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"Les Egyptiens, suivant l'opinion universelle, ont livré à tous les autres
hommes les Télétés de tous les autres Dieux; ils ont les premiers révélé les
symboles et les rites, les objets sacrés et les récitations, qui ne peuvent se dévoiler
aux non-' initiés".
Et Plotin précise :
"Voici le secret de la défense que l'on fait dans les Mystères d'en révéler le
secret, à ceux qui n'ont pas été initiés."
Comme le Divin est une chose ineffable, on 'défend d'en parler à ceux qui
n'ont pas eu le bonheur de le voir." Tout le monde n'était donc pas admis à ces
révélations ; il y eut toujours deux enseignements ésotériques : l'un populaire et
fragmentaire ; le second, précis et complet. Le peuple ne reçut jamais qu'un pâle
reflet des Mystères.
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Nous n’avons aucun écrit direct de Pythagore lui-même.
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l'âme est impérissable, il la fera passer par la barque sacrée pour se rendre au
jugement ou psychostasie et, pour préparer l'âme à ce moment redoutable, il
imposera à tous ses disciples de se peser moralement chaque jour, par une
psychostasie volontaire ; il fera espérer aux justes la béatitude finale, le séjour
dans l'île des Bienheureux. Il répétera ainsi les Traditions égyptiennes sur la
barque d'Isis, la pesée des âmes par le greffier Thot, le refuge final dans les
champs bienheureux d'Ialou. Conservera-t-il dans ses rites des symboles
spécifiquement égyptiens ? On peut noter que nous retrouvons dans certains de ses
enseignements la dualité Osiris-Isis, sous forme du binaire : Soleil-Lune; le culte
d'Ambn-Râ, sous la forme du rite de salut au Soleil levant ; la balance de Thot
dans les symboles de ses Nomothètes ; la barque d'Isis, dans l'enseignement secret
sur la survie. Le scarabée sacré sera remplacé par le papillon et l'Hermès égyptien
sera représenté en chacun de ses Temples.
Et il ajoute que plusieurs jours encore après son initiation, il demeura dans
un état indicible de ravissement intérieur. Les larmes lui vinrent aux yeux lorsqu'il
du faire ses adieux au temple de la déesse. Le second mythe, est non moins précis
et formel : c'est le rhéteur Aristide ; il écrit :
"Je vis soudain le Dieu devant moi. Il me sembla que je le touchais. J'avais
l'impression de flotter entre l'état de sommeil et celui de veille. Mes cheveux se
dressèrent sur ma tête et je pleurai de joie. Quel est l'homme capable d'ex-primer
ces sentiments ineffables ? Seul, l'initié peut les connaître et les comprendre."
Un jour, l'apôtre Paul aura, lui aussi une extase et il se verra ravi dans le ciel
; et il dira la même chose : "Aucune bouche humaine ne peut exprimer ce que j'ai
vu et ressenti."
Tous les Mystiques du Moyen Age diront la même chose : c'est un état de
félicité indicible, un anéantissement dans la joie de la perception divine. Dieu est
un Soleil rayonnant et il nous absorbe dans sa clarté vivante : on ne fait qu'un avec
Lui. Plotin décrira les mêmes états et Jamblique y fera aussi allusion. Pythagore du
participer à ces phénomènes ; dans les Vers Dorés il est fait une allusion non
équivoque à la possibilité de s'élever dans l'éther radieux et de devenir, par
incorporation, un Dieu soi-même... Pythagore reçut véritablement en Egypte une
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formation complète ; aucune initiation grecque n'eût pu lui apprendre autant.
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Durant les années de sa captivité à Babylone, Pythagore reçut l'initiation chaldéenne ; mais il apprit aussi
beaucoup des Mages persans, héritiers de Zoroastre et de l'élite des captifs hébreux.
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La science des nombres donne la clef de l'univers. Les mondes se meuvent selon le rythme et
l'harmonie des nombres sacrés. Sa cosmogonie, ses profondes connaissances astronomiques se retrouvent dans les
"Vers dorés" dans "le Timée" de Platon.
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La combinaison de mathématiques et de théologie telle qu'elle est exposée par
Pythagore caractérise réellement la philosophie religieuse de la Grèce antique. On
se souvient probablement davantage de Pythagore pour ses travaux
mathématiques, mais peut-être serait-il intéressant pour nous d'examiner les
disciplines qu'il prescrivait à ses élèves de Crotone.
"Aucun homme n'est jamais gradué dans l'école de la vie. Jusqu'à la fin il
n'est qu'un étudiant.: Il peut même encore apprendre jusqu'à son dernier souffle."
La discipline de la parole par le silence n'était pas très facile, car de toutes
les parties de l'homme la plus difficile à contrôler c'est la langue. Les Pythago-
riciens étaient très conscients des difficultés que nos paroles peuvent nous
amener. Les étudiants avancés étaient obligés de garder le silence complet
pendant une certaine période. Il y avait un autre axiome pythagoricien qui disait :
"Ne dites de mal de personne" ce à quoi l'un des disciples répondit : "Maître, cette
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Il y recevait les femmes à qui il donnait l'initiation.
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recommandation est pratiquement un décret de silence pour chacun de nous".
"II a pratiqué la recherche et l'étude plus que tous les autres hommes et il a
recueilli la sagesse en accomplissant les choses lui-même".
Pythagore était un homme religieux et une sorte de mysticisme lui est attri-
bué. Sa religion est peut-être née de son opposition aux dieux de l'Olympe et aux
autres "dieux moins civilisés". Pythagore avait, tendance à "mettre toute valeur
dans l'unité invisible de Dieu". Il disait que l'âme était immortelle et il louait la
vie contemplative. Après un certain temps et la guerre avec Sybaris, beaucoup de
citoyens de Crotone s'opposèrent aux enseignements de Pythagore et à ses efforts
pour répandre les concepts de raison et de moralité ce qui amena l’exil ou la mort
de Pythagore et la dispersion de son école. Il semblerait que l'homme moderne
s'est rapproché du point où il a besoin de pratiquer certaines des disciplines de
l'école de Crotone pour faire face aux problèmes d'aujourd'hui.
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Les Nombres et l’Esprit
L’énergie-esprit éternelle,incréée et acausale,qui est à l'origine infinie de
notre Univers, de tous les Univers, de tout le ou les "Big-Bang".
"Tout est organisé par le Nombre", disait déjà Pythagore et, plus tard, le
philosophe entomologiste botaniste J.H. Fabre loua aussi le Nombre en ces vers :
LE NOMBRE UN
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Pythagore disait que la Grande Monade agit en Dyade créatrice...
LE NOMBE DEUX
Chez, les animaux,est-il besoin de recenser leurs deux yeux,leurs deux oreil-
les, (comme chez l'homme); leurs deux ailes,parfois leurs deux pattes(chez les
oiseaux); leur bisexualité (mâle et femelle); etc...
fig. 1
« … rendre la lumière
Suppose d’ombre une morne moitié »
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En musique, les acousticiens nous apprennent que les fréquences de deux
notes séparées par un intervalle d’octave sont dans le rapport 2 ; par ailleurs, les
chanteurs d’opéras savent nous charmer par d’harmonieux duos.
« Tout est double, tout a deux pôles » enseignait déjà Hermès le Trismégiste
dans ses « Tables d’Emeraude ».
LE NOMBRE TROIS
fig. 2
Citons parmi les animaux, des sortes de crustacés des mers primitives,
vivant il y a quelques 500 millions d’années, nommés trilobites, qui méritent bien
leur nom ainsi que le montre la figure 3 :
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fig 3
Les sciences élémentaires nous parlent de trois états des corps matériels :
l’état solide, l’état liquide et l’état gazeux ; de notre monde matériel à trois
dimensions (longueur, largeur, hauteur) ; des trois couleurs primaires de la lumière
(le rouge, le jaune et le bleu) ; des courants électriques triphasés, etc.
N’oublions pas la Musique avec ses accords parfaits de trois sons (do-mi-
sol, par exemple), ses sonates, ses concertos à trois mouvements. Quant au rythme
ternaire, son emploi le plus populaire est bien dans la valse, bien que d’autres
pièces musicales se mesurent également à trois temps (le menuet, la passacaille).
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LE NOMBRE QUATRE
LE NOMBRE CINQ
La morphologie de certains
animaux relève également du nombre
Cinq (coquille de l’oursin, étoile de mer)
sans oublier la main humaine avec ses fig 4
cinq doigts nécessaires et suffisants pour
effectuer tant de travaux manuels.
LE NOMBRE SIX
Pour les Pythagoriciens, le nombre Six est le nombre parfait, car il est le
premier nombre qui soit égal à la somme de tous ses diviseurs (1 + 2 + 3).
Mais il y a aussi les cristaux de neige (figure 6) qu’on peut observer sur une
fine poudre de frimas, mieux que dans un flocon où ils se trouvent agglomérés.
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fig 6
Les insectes ont tous six pattes (3 paires) et les abeilles bâtissent leurs
cellules sous la forme de petits hexagones juxtaposés qui constituent un ensemble
déformable capable d’emmagasiner le maximum de miel (figure 7).
fig 7
LE NOMBRE SEPT
LE DIX OU TETRAGRAMME
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CONCLUSION
Mais, à bien les prendre, on s’aperçoit qu’ils ont une base numérique fort
simple, avant de se perdre dans leurs débordements qui peuvent paraître parfois
aléatoires.
fig 9
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Le nombre Deux est bien, en vérité, le nombre de plus prés de « Dieu », qui
est l’Unité.
Le Nombre
Jean-Henri Fabre
(Ajaccio, septembre 1852)
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AVERTISSEMENT
Alpha International
B.P 42
34560 Poussan
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