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Licence Pro
Manager des entreprises horticoles et de paysage
2014 – 2015

Multiplication des végétaux


Matthieu Chassaing

Matthieu CHASSAING
CFPPA Le fresne
Septembre 2014
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Sommaire

I - Multiplication par voie sexuée : Le semis..............................................................3

1 – Définition.......................................................................................................................................................3
1.1 – Définition générale...............................................................................................................................3
1.2 – Les semences......................................................................................................................................3

2 – Caractéristiques de la multiplication sexuée...........................................................................................4


2.1 – Avantages..............................................................................................................................................4
2.2 – Inconvénients.......................................................................................................................................4

3 – Rappels biologiques....................................................................................................................................4
3.1 – Graine....................................................................................................................................................4
3.2 – Dormances............................................................................................................................................5

4 – Récolte des semences...............................................................................................................................5

5 – Traitements et opérations diverses effectuées sur les semences.......................................................6

6 – Conditions de réussite d’un semis............................................................................................................7


6.1 – Conditions liées à la graine................................................................................................................7
6.2 – Conditions liées au milieu...................................................................................................................7

7 – Réalisation d’un semis................................................................................................................................9


7.1 – Semis en place...................................................................................................................................10
7.2 – Semis en pépinière............................................................................................................................10
7.3 – Différentes méthodes de semis.......................................................................................................10
7.4 – Grosseur des graines........................................................................................................................11
7.5 – Profondeur de semis.........................................................................................................................11
7.6 – Granulométrie du lit de semences..................................................................................................11
7.7 – Techniques de semis.........................................................................................................................12
7.8 – Epoque des semis.............................................................................................................................14
7.9 – Entretien..............................................................................................................................................14

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I - Multiplication par voie sexuée : Le semis


1 – Définition

1.1 – Définition générale


Le semis consiste à placer des graines dans un milieu favorable en vue d’obtenir la
germination puis la croissance optimale d’une plantule.

Il peut se faire à la fois dans un milieu artificiel (substrat) ou naturel (pleine terre).

Un plant, un tubercule ou un bulbe se plante mais ne se sème pas

1.2 – Les semences


C’est l’organe issu de la plante qui est semé ou disséminé. Cela peut être des graines (le
cas le plus fréquent), des fruits (akènes des astéracées), un ensemble de fruits (glomérule
de betteraves)

Figure 1 : quelques types d'akènes (source cirad)

Figure 2 : Glomérules

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2 – Caractéristiques de la multiplication sexuée

La reproduction sexuée recombine les gènes à la différence de la multiplication asexuée.


C’est un individu génétiquement nouveau. Elle est donc source de variabilité. Elle permet
l’adaptation des espèces dans un environnement changeant, facilitant ainsi leur survie et leur
évolution.

2.1 – Avantages

- La plupart des espèces se multiplient par semis

- Peu couteux

- Conservation facile des graines dans la plupart des cas

- Technique simple et rapide

- Peu de maladies se transmettent par la graine

- Avec peu de pieds-mères on obtient beaucoup de semences

- Mécanisation possible dans de nombreux cas

2.2 – Inconvénients

- Reproduction conforme très souvent infidèle

- Reproduction impossible dans certains cas

- végétation parfois hétérogène

- temps parfois très long entre la multiplication et la floraison (canna : 4 à 5 ans ; Orchidées :
3 à 8 ans)

3 – Rappels biologiques
3.1 – Graine

La graine est composée :

- de téguments dont le rôle principal est la protection. Ils peuvent être responsables de
l’inhibition de la germination, permettant ainsi à la semence de se conserver longtemps.

- D’un embryon, qui résulte de la fécondation. Il comprend la radicule, la tigelle et la


gemmule.

- De réserves

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Figure 3 : Les éléments biologiques d'une graine

3.2 – Dormances

Définition : inaptitude temporaire à la germination, mêmes en conditions


environnementales favorables

Lagraine est un organe vivant en état de vie ralentie. L’activité est réduite au
minimum. Cette réduction temporaire d’activité est appelée vie latente. Pour germer une
graine doit être confrontée à deux conditions : des conditions externes favorables et l’atteinte
d’une maturité physiologique optimale.

Il existe deux types de dormance : primaire et secondaire

Dormance primaire : liée à la graine elle-même. C’est une dormance physiologique


(imperméabilité à l’eau, à l’air, dormances embryonnaires…)

Dormance secondaire : elle est liée au milieu (température insuffisante, photosensibilité,


excès d’eau)

Le dépassement de la dormance s’appelle la levée de dormance

Il en existe plusieurs :

- scarifications

- stratifications

- Traitements par produits (exemple acide gibbérellique sur lavande ou solanacées –


aubergines)

4 – Récolte des semences

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La récolte des semences se fait au stade de maturité physiologique. La récolte est faite soit
manuellement, soit mécaniquement suivant les possibilités de mécanisation ou les objectifs
à atteindre (quantité, surface, qualité, …).

Les semences sont ensuite triées, nettoyées et stockées.

La conservation des semences se fait à température contrôlée (10-12° généralement) et


avec une faible hygrométrie (30% d’humidité).

La durée de vie d’une semence est très variable et dépend de l’espèce et des conditions de
conservation. Cela s’échelonne de quelques jours à plusieurs centaines d’années.

Faculté germinative :

Elle s’exprime en % et indique le nombre de graines qui lèvent dans un temps donné.

Pour les espèces potagères, il existe un minimum légal en dessous desquels une graine ne
peut pas être commercialisée : Daucus carota (65%), Concombre (80%), haricot et tomate
(75%)

Pureté :

Les semences commercialisées doivent être autant que possible débarrassées des corps
étrangers présents dans le lot de semences.

Les impuretés peuvent être des plantes adventices, d’autres plantes cultivées non
recherchées ou encore des matières inertes (graviers, sables, débris végétaux, etc.)

5 – Traitements et opérations diverses effectuées sur les semences

Ebarbage :

Décorticage :

Calibrage :

Enrobage :

Pelliculage :

Pré germination :

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Trempage :

6 – Conditions de réussite d’un semis

6.1 – Conditions liées à la graine

Les semences doivent être saines, vivantes et jeunes de préférence, pures et posséder une
bonne faculté germinative et une bonne valeur culturale.

Il faut également que ses conditions internes soient remplies (pas de dormance ou
dormance levée)

6.2 – Conditions liées au milieu

 Substrat :

Le support du semis sera apprécié surtout pour ses qualités physiques. Il devra être sain,
léger, drainant, mais retenant suffisamment d’eau (facteur essentiel de la germination). Il
devra être le plus homogène possible et sa granulométrie devra être fonction de la grosseur
de la graine semée.

Les principaux substrats utilisés sont : le sable, la perlite, la tourbe (ou des mélanges sables
et tourbes) et des substrats du commerce prêts à l’emploi.

On peut également semer dans des cubes de laine de roche ou des pastilles de tourbe.

Les substrats de semis prêtes à l’emploi du commerce peuvent contenir des amendements
chimiques (engrais NPK, à adapter selon l’espèce à semer) ou organiques (compost de
feuilles généralement)

La qualité sanitaire du substrat peut être naturelle ou obtenu après désinfection chimique ou
physique.

 Température :

Chaque espèce est caractérisée par une plage de température à l’intérieur de laquelle la
germination est possible, et par une température optimale de germination.

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Figure 4 : Exemple de températures de germination des végétaux de quelques graines de légumes

La température du substrat ou du sol est le facteur le plus important. Il faut impérativement


assurer une température adaptée à l’espèce semée. Ce contrôle est assez aisé sous abri où
l’on considère généralement que pour un grand nombre de végétaux, les températures
optimales sont entre 18 et 22°.

La maîtrise est plus difficile ou impossible en pleine terre. Il faut dans ce cas se fier à la
température atmosphérique et attendre qu’elle atteigne une valeur suffisante pour assurer la
germination.

La température ambiante ne peut être maîtrisée que sous abris. On estime qu’elle doit être
voisine de la température du substrat.

 Humidité relative

Il est impératif que la température ambiante soit très élevée au moment de la germination. Il
faut assurer une humidité de 85%.

Il est important d’éviter une trop forte condensation et la chute de gouttes d’eau sur le semis
afin d’éviter un développement de champignons pathogènes

 Lumière

La plupart des espèces sont à sensibilité positive et demandent de la lumière pour germer.
Seulement quelques espèces sont à photosensibilité négative (cyclamen par exemple).

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A partir de la levée, la lumière va devenir un facteur très important. Il faut en assurer un


contrôle optimal car les plantules sont fragiles été les risques d’étiolement et donc de
fragilisation sont importants. L’ombrage peut être nécessaire au début avant de le supprimer
ensuite.

 Aération

Elle se fait en fonction de la température et l’hygrométrie. A partir de la levée une aération


adéquate permettra une croissance rapide et régulière des plantules. Le contrôle de
l’aération des abris de pépinières est un facteur clé de la réussite des jeunes plants.

 Arrosage

L’arrosage doit être judicieux et adapté à l’espèce. Son contrôle est un facteur clé de la
réussite de la production de jeunes plants à partir de semis.. La présence d’eau est en effet
nécessaire à la réhydratation de la graine. L’eau permet également l’hydrolyse des réserves
et donc son utilisation par la jeune plantule.

L’aspersion ou la brumisation sont les méthodes adaptées.

Certaines espèces demandent un arrosage important (les ombellifères) d’autres ne


supportent pas un arrosage trop important (cucurbitacées) au risque de créer la pourriture de
la graine avant sa germination.

7 – Réalisation d’un semis

L’objectif du semis est d’obtenir les conditions optimales de production du jeune plant.
La grosseur des graines, les besoins physiologiques de la plante, l’époque du semis, et les
conditions climatiques et le but final recherché seront les principaux points qui guideront le
choix sur la manière de semer.

Figure 5 : Etape de la germination d'une graine

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7.1 – Semis en place

C’est un semis effectué à l’emplacement même du lieu de culture et aux distances


définitives. Après la levée, il est nécessaire d’effectuer un éclaircissage afin d’obtenir une
densité adaptée aux besoins de l’espèce. Les matériels modernes de semis permettent de
plus en plus de s’affranchir de l’éclaircissage car le semis en place est de plus en plus un
semis de précision

Il faut le séparer du semis en place de pépinière, car ces plants là seront destinés à être
repiqué dans leur lieu de culture.

Le semis en place est une règle en agriculture (cultures légumières de plein champ), ainsi
que pour la production de fleurs coupées ou pour la pépinière. On l’utilise également quand
les végétaux supportent mal le repiquage.

7.2 – Semis en pépinière

Il est réalisé sur une surface restreinte, et en général à une densité importante. Il peut se
faire en pleine terre ou hors sol. Cette technique permet d’obtenir un gain de place car on
utilise une surface réduite au démarrage.

7.3 – Différentes méthodes de semis

Figure 6 : Les différentes méthodes de semis

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 A la volée :

 En poquet :

 En ligne :

 Graine par graine :

7.4 – Grosseur des graines

Celle-ci détermine la profondeur de recrouvrement et est donc un facteur essentiel à prendre


en compte.

Elle détermine également la quantité à semer sur une surface donnée.

La valeur est trouvée dans la littérature en nombre de graines par gramme

Pour indication :

Graines très fines : Au dessus de 10000 graines par gramme

Graines fines : 1000 à 10000 graines par gramme

Graines moyennes : de 100 à 1000 graines par gramme

Grosses graines : moins de 100 graines au gramme

7.5 – Profondeur de semis

Qu’il soit réalisé manuellement ou mécaniquement la profondeur de semis est un facteur


important et éssentiel pour l’homogénéité à la levée et la vigueur de la future plantule. En
règle générale, il est préférable de ne pas enterrer trop profondément la graine. Beaucoup
de facteurs influencent la profondeur du semis : nature du sol, époque, lieu du semis, type
d’arrosage, semis en pépinière ou en place, etc.

On enterre en général les graines à une profondeur qui correspond à deux ou trois fois leur
diamètre. Les graines très fines sont donc à peine, voir pas du tout, recouvertes.

Exemples : Noyaux de fruitiers (4 à 6 cm), Phaseolus (2 à 4 cm), etc.

7.6 – Granulométrie du lit de semences

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La préparation du lit de semence doit être la plus homogène possible et recquiert une grande
attention. La finesse del a préparation doit être en rapport étroit avec la grosseur de la
graine. On dit que la granulométrie doit être identique à la grosseur de la graine. La nature
du sol ou du substrat n’est pas non plus à négliger.

7.7 – Techniques de semis

 En terrine

Cette manière defaire est moins utilisée aujourd’hui sauf pour des productions de jeunes
plants artisanales, des petites séries ou des expérimentations et recherches. Il est difficile
derrière de mécaniser l’opération de repiquage ou de mise directe en godet. Mais il est
nécessaire d’en connaître le principe pour maîtriser la mécanisation.

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1 - Substrat :

2 - Nivellement :

3 - Semis :

4 - Recouvrir

5 - Arrosage :

6 - Mise en conditions favorables des terrines

Le semis en plaques alvéolées manuels comprendra les mêmes étapes, en prenant en


compte la faible quantité de substrat disponible pour chaque plante.
Il existe de nombreux types de plaques alvéolées dans le commerce.

 Moderne mécanisée

L’opération est partiellement ou entièrement mécanisée. Elle est réalisée par une chaîne de
semis qui peut prendre en charge la totalité de l’opération. Depuis le remplissage des
plaques de semis jusqu’à l’arrosage.

1 - Remplissage, nivellement, tassement des plaques


2 - Le semis
3 - Couverture des graines
4 - Arrosage

On peut également ne mécaniser que certaines étapes.

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7.8 – Epoque des semis

Elle est étroitement liée à l’espèce et à ses particularités biologiques. Pour celles qui
présentent des dormances, il faut attendre la fin de celles-ci. Pour celles dont la durée de vie
est courte, on se verra obligé d’effectuer le semis aussitôt après la récolte.

En règle générale, la période de semis est conditionnée par le nut recherchéet dépendra le
plus souvent de la période de production et de vente.

Le printemps est la période la plus dense pour la réalisation de semis. On retrouvera à


l’automne une autre période charnière ou on sèmera principalement les bisannuelles.

7.9 – Entretien

Les opérations d’entretien sont peu difficiles mais demandent une grande expérience et une
connaissance étendue des besoins physiologiques de chaque espèce.

- Contrôle des facteurs du milieu (température, humidité relative, luminosité, aération, etc.)

- Contrôle de l’humidité du substrat

- Surveillance de l’état sanitaire qui influencera les opérations suscitées et suivantes

- Distançage si nécessaire

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