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Abdelhay BENABDELHADI
Professeur universitaire
Ecole Nationale de Commerce et de Gestion (ENCG)
Université Ibn Tofaïl – kénitra Maroc
Mariam CHEMAO
Lauréate du groupe ISCAE
Membre du Conseil Régional
Région Rabat – Salé - Kénitra
1
Résumé
Ce travail de recherche a pour objectif de se pencher sur le sujet de la déconcentration conçue
comme politique publique visant à accompagner le processus de décentralisation à travers
l’étude du cas du ministère de l’équipement et du transport et l’organisation de ses services
déconcentrés. L’intérêt de cette étude est lié à l’expérience non négligeable de ce département
ministériel dans le domaine de la déconcentration et son rôle essentiel ainsi que celui de ses
démembrements dans le développement économique, social et culturel du Maroc surtout dans
le contexte actuel où ce pays s’est engagé dans un processus de régionalisation avancée. La
description de cette organisation et de certains aspects de son fonctionnement, accompagnée
d’une étude documentaire conséquente, d’une enquête sur le terrain, nous permettra de for-
muler quelques recommandations utiles en matière de déconcentration.
Mots clés
Décentralisation – déconcentration – Maroc – Bonne gouvernance - étude des cas – Ministère
de l’équipement et du transport – développement territorial
Abstract
The objective of this research is to study the issue of deconcentration, conceived as a public
policy aiming to pursue the process of decentralization through the case study of the Ministry
of Equipment and Transport and the management of its of deconcentrated departments. The
interest of this study is related to the considerable experience of this ministerial department in
the field of deconcentration and its essential role as well as that of its dismemberments in the
economic, social and cultural development of Morocco, especially in the current context
where this country has been involved in an advanced regionalization process. The description
of this organization and certain aspects of its operation, together with a thorough documentary
study and a field survey, will enable us to formulate some useful recommendations for decon-
centration.
Keywords
Decentralization - Deconcentration - Morocco - Good governance - Case study - Ministry of
Equipment and Transport- territorial development
2
INTRODUCTION
Au Maroc, la décentralisation et la déconcentration occupent une place prépondérante en
tant que politiques de modernisation de l’administration surtout avec l’avènement de la nou-
velle constitution Marocaine.
D’après la nouvelle constitution de 2011, le Maroc est une monarchie Constitutionnelle, dé-
mocratique, parlementaire, et sociale, fondée sur la séparation, l’équilibre et la collaboration
des pouvoirs, ainsi que sur la démocratie citoyenne et participative, et les principes de bonne
gouvernance et de la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes. En mettant
l’accent sur le fait que l’organisation territoriale du Royaume est décentralisée, basée sur la
régionalisation avancée (1).
Les projets, portant sur des infrastructures de transport, positionnent le Maroc dans
l’économie globalisée comme plate-forme logistique mondiale et destination attractive des
investissements productifs et créateurs de valeur ajoutée car la logistique est un domaine clé
pour l’amélioration de la compétitivité qui peut trouver tout son sens grâce à la régionalisa-
tion.
3
huit directions opérationnelles regroupées en quatre pôles : le pôle routier, le pôle aé-
rien, le pôle maritime et le pôle bâtiment et équipement publics.
Les services déconcentrés du ministère sont composés de 16 directions régionales de
l’équipement et du transport, de trente quatre directions provinciales de l’équipement
et du transport, d’un centre de surveillance du trafic maritime à Tanger et d’un centre
national d’essais et d’homologation à Casablanca.
Cette démarche s’est initiée à l’instar des différents chantiers et actions engagés tant au niveau
du gouvernement qu’au niveau du département. C’est dans ce sens que le MET a fait de la
déconcentration un objectif primordial de sa stratégie de modernisation, visant ainsi la conso-
lidation de sa présence territoriale, la création et l’organisation d’une administration décon-
centrée implantée au niveau provincial et régional.
Dans cet ordre d’idées, notre travail consiste à examiner le processus de décentralisation mis
en place par le MET et ses relations avec la performance globale. Ainsi, la question centrale
de la recherche qui découle de cette problématique est la suivante :
4
En substance, les objectifs de cette étude sont les suivants :
dresser un état des lieux de la déconcentration au sein du ministère.
définir le rôle du MET et de ses services déconcentrés dans la dynamique
territoriale.
formuler des recommandations pertinentes concernant la déconcentration en
général.
Ces approches méthodologiques nous permettront d’identifier les incohérences et les fai-
blesses mises en place et de présenter quelques suggestions et recommandations utiles à la
déconcentration en général.
5
Figure : La déconcentration administrative revêt une triple portée
La philosophie profonde des deux théories n’est donc pas la même. Si la décentralisation est
une technique démocratique de gestion des affaires locales, la déconcentration demeure une
technique de commandement.
6
les deux concepts sont basés sur une conception originale de l’État à travers les prin-
cipes de : territorialité ; subsidiarité ; inter-ministérialité (2).
Territorialité. Elle est définie en géographie politique comme le lien entre le territoire et
les acteurs du territoire. Elle est donc entendue comme « l’ensemble des rapports
existentiels et sociaux que les individus en groupe entretiennent avec l’espace qu’ils
produisent et reproduisent quotidiennement à travers les figures, les images, les caté-
gories et les objets géographiques qu’ils mobilisent dans un projet de production de la
société plus ou moins intentionnel et explicité ».(3)
2
EL YAÂCOUBI Mohammed, HARSI Abdallah, op.cit page 180
3
RAFFESTIN Claude « Paysage et territorialité ». Cahiers de géographie du Québec, n° 53-54, 1979
4
http://fr.wikipedia.org
7
bliques ; la coordination des objectifs poursuivis ; l’efficacité de la réalisation des
politiques interministérielles ou transversales »(5).
Au Maroc, les avancées en matière de déconcentration n’ont pas suffisamment intégré l’enjeu
crucial que représente le développement territorial. Ce type de développement ne peut se réa-
liser d’une manière efficace sans de nouvelles mesures pratiques de déconcentration. En fait,
« La persistance d’une gestion centralisatrice, l’absence d’une approche intégrée et partici-
pative, les insuffisances en matière de hiérarchisation des priorités, de rationalisation des
dépenses publiques, de gestion des ressources humaines, de formulation, de coordination et de mise
en œuvre de politiques conduisent à un faible impact des actions entreprises par l’Etat » (7).
En guise de synthèse, les réformes que connaissent actuellement les institutions politiques du
pays ne peuvent réellement produire leurs effets que dans la mesure où l'Etat dispose d’une
administration publique moderne capable de relever les nouveaux défis.
Pour ce faire nous allons établir un diagnostic stratégique qui consiste en une analyse du ma-
cro-environnement selon le modèle PESTEL. L’objectif est de dévoiler les opportunités et les
menaces de l’environnement externe du MET. Ensuite, nous allons exposer les outils
d’investigation qui ont permis la collecte des données sur le terrain. L’objectif est d’identifier
les forces et les faiblesses des services du MET. En guise de synthèse, nous regrouperons ces
informations dans une matrice SWOT. (Force -Faiblesses / Opportunités – Menaces).
5
6
EL YAÂCOUBI Mohammed, HARSI Abdallah, op.cit page 180
7
JAÏDI Larabi, « La déconcentration se cherche une plus grande lisibilité », 22-12-2006, article consulté sur
http://www.lavieeco.com
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Pour les managers, il est important d’analyser comment ces différents facteurs évoluent et
quel sera leur impact sur l’organisation.
9
Thème I. Territorialisation des services déconcentrés du MET
Thème II. Missions et attributions des services déconcentrés, rapports avec l’administration
centrale du MET et autonomie de décision
Thème III. Les mesures de bonne gouvernance
Thème IV. Outils modernes de gestion : partenariat et contractualisation…
Thème V. Collaboration entre services déconcentrés et collectivités territoriales dans le cadre
du développement local
Thème VI. Etat des lieux et recommandations
Thème VII. Renforcement de la déconcentration au sein du ministère
Cependant nous devons avouer que l’élaboration de cette enquête a souffert de certaines li-
mites inhérentes au manque de coopération de certains responsables, à l’indisponibilité
d’autres en raison de plannings surchargés. Nous avons souffert de beaucoup de moments de
découragements mais en s’armant de persévérance et de patience nous avons réussi à déjouer
les difficultés et les obstacles ; mais il est clair que le travail mériterait d’être complété.
Cela dit, les réponses ont été systématiquement synthétisées comme suit :
Sous-thème 1.3
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Le MET a doté ses services de tous les outils modernes de gestion. L’évaluation, le suivi de
performance, l’audit externe et interne, le contrôle de gestion sont de rigueur dans les services
déconcentrés du MET et permettent d’améliorer les résultats. Les mesures de bonne gouvernance
aident à délivrer un service de qualité au niveau du territoire.
Il en ressortait aussi que :
La contractualisation est au centre du fonctionnement des services territoriaux. Chaque
direction territoriale est un véritable centre de responsabilité qui s’engage sur la réalisa-
tion d’un certain nombre d’objectifs opérationnels en fonction des moyens mis à sa dis-
position après négociation.
Selon les responsables, le partenariat est un levier important du développement local. Plu-
sieurs projets n’auraient pas vu le jour sans ce levier qui permet de fédérer les moyens de
plusieurs partenaires pour réaliser un même projet. Les services territoriaux ont actionné
ce levier pour la réalisation de plusieurs projets d’infrastructures notamment dans le sec-
teur routier. Cependant, nous pensons que le partenariat avec les collectivités locales reste
à développer.
La dynamique territoriale exige une synergie et une complémentarité entre les différents
acteurs à savoir les autorités locales, les élus, la société civile les services déconcentrés
des différents départements ministériels.
La finalité de l’existence des services est de servir la dynamique territoriale, ils doivent
être considérés comme des moyens de l’Etat mis à la disposition de tous les acteurs lo-
caux pour mettre en œuvre toutes les actions liées à cette dynamique.
Nous avons procédé à la synthèse des informations recueillies à travers le diagnostic straté-
gique interne et externe sous forme de matrice SWOT.
FORCES FAIBLESSES
Grandes réalisations dans le domaine des Mobilisation de fonds d’investissements
infrastructures de transport visant à favo- énormes
riser le décollage économique régional et Fonds publics insuffisants
national Nécessité d’efforts pour combattre cer-
Lancement de grands projets structurants taines dérives et comportements illicites
visant à développer une plate forme contraires aux règles de bonne gouver-
logistique pour favoriser le positionne- nance
ment et l’attractivité vis-à-vis des inves- Désenclavement des zones reculées en-
tisseurs, core insuffisant pour l’égalité des régions
Développement équitable et durable Transport urbain mal adapté au besoin réel
Réforme des différents secteurs des trans- de la population
ports afin d’y introduire la concurrence Nécessité de renforcement des attributions
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qui améliore la qualité et la compétitivité et de l’autonomie des services dé-
des services, concentrés
Libéralisation du transport routier de mar- Partenariat avec les collectivités territo-
chandises permettant la création riales, la société civile, les ONG et le
d’entreprises et d’emplois secteur privé peu exploité
Nouvelle politique de libéralisation du Manque de compétences managériales
transport aérien pour améliorer la des- Fort sentiment d’appartenance favorisant
serte aérienne nationale et internationale le cloisonnement et limitant
Réforme portuaire avec l’introduction de l’interministerialité
la concurrence, l’unicité de la manuten- Déficience de communication interne
tion et la restructuration institutionnelle Systèmes d’information à développer
du secteur avec une baisse des coûts du Inconvénients liés à la bicéphalité
passage portuaire. caractérisant les organisations publiques
Accélération du désenclavement des Départs à la retraite engendrant une perte
populations rurales dans le cadre de la de compétences liées à l’expérience
politique de proximité préconisée par le Cadres difficiles à motiver pour les postes
gouvernement. éloignés géographiquement
Développement du transport urbain
Qualité des services de transport par :
o Amélioration des structures
d’accueil (constructions et exten-
sions d’aéroports, gares ferro-
viaires, ports)
o Maintenance efficace pour la sau-
vegarde du patrimoine
o Sûreté et sécurité du système de
transport
o Réalisation d’études périodiques
de satisfaction et de la qualité des
services de transport
Grande technicité des RH du ministère
Valorisation des ressources humaines : va-
leurs, compétences, capacités et moti-
vation
Grande couverture territoriale par un ré-
seau de services déconcentrés bien dé-
veloppé
Modernisation des outils et moyens de
gestion
Développement du partenariat et de la
contractualisation
Stratégie gouvernementale actuelle basée
sur la transparence, la bonne gouvernance
et l’efficacité :
o administration ouverte, accessible
et équitable
o Concurrence libre, équilibrée et
sans rente
o Partenariat avancé avec le secteur
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privé et les opérateurs publics
OPPORTUNITES MENACES
Volonté du Ministère d’être une référence Transition démographique avec un besoin
en matière de modernisation admi- croissant en infrastructures
nistrative et de rationalisation de la dé- Existence de malversations et de corrup-
pense publique tion
Chantier de la régionalisation avancée La maturité insuffisante du secteur privé
Projet de la charte nationale de la décon- Mauvaise répartition géographique des
centration RH
L’évolution de l’environnement Evaluation et suivi de la performance
international : Globalisation, libre insuffisants
échange
Mutations profondes du système écono-
mique et social marocain
Emergence de la société civile
Possibilités de bénéficier de fonds supplé-
mentaires dans le cadre du partenariat
public-privé
Développement des métiers de transport et
de logistique
Pratiques plus courante de contrat pro-
gramme
Consolidation et renforcement des actions
de coopération bilatérale et multilatérale
Une répartition claire des tâches au sein de l’administration d’Etat entre administrations cen-
trales et services déconcentrés constitue un apport important dans ce sens. Le principe de la
déconcentration comme règle générale doit être appliqué dans la répartition des compétences
selon le principe de subsidiarité qui consiste à ce que toutes les affaires pouvant être traitées
au niveau local ne doivent pas remonter au niveau central.
Les administrations centrales exercent les tâches à caractère national qui ne peuvent, en vertu
de la loi, être déléguées aux services déconcentrés.
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Cette redéfinition du rôle de l’Etat évite la concentration excessive du pouvoir au niveau cen-
tral afin de rapprocher l’administration des citoyens et assurer la cohérence de l’action de
l’Etat au niveau territorial.
En résumé l'administration centrale se charge des missions d’orientation, de conception
d’animation, d’accompagnement et d’assistance, d’évaluation et de contrôle. Les services
déconcentrés sont chargés de deux fonctions principales :
L’exécution de la politique gouvernementale au niveau territorial
La participation aux projets de développement économiques, social et culturel des
collectivités territoriales.
La gestion des politiques publiques gagnerait à s’orienter vers une nouvelle approche
d’intervention des pouvoirs publics qui favorise les démarches horizontales s’appuyant sur la
coordination et la concertation entre les différents services publics pour déjouer les inconvé-
nients du cloisonnement des services et faire face à la complexité des problèmes que pose la
mise en œuvre des politiques publiques. La transversalité devrait être systématique dans le
processus de l’action territoriale avec une prise en compte des réalités territoriales dans toutes
leurs dimensions : sociale, économique, environnementale et culturelle.
III.3 – Evolution vers une nouvelle organisation des services déconcentrés ba-
sée sur la rationalisation de la gestion publique et la responsabilisation
Plusieurs actions peuvent contribuer à ce changement d’organisation et de culture :
Réduire le nombre de services et les fusionner afin d’augmenter l’interaction et la
coordination entre eux et ce dans le cadre de la rationalisation de la gestion publique
Renforcer les activités d’audit interne et de contrôle de gestion au niveau des différents
secteurs ministériels
Introduire une culture de responsabilité, où chacun s’engage sur des objectifs et rend
compte des réalisations
Développer au sein de la hiérarchie la confiance entre partenaires pour constituer et
construire des modes de travail plus coopératifs et tournés vers l’intérêt général
Inscrire ces changements dans la durée et savoir anticiper les délais nécessaires pour
susciter ces comportements nouveaux.
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tantes afin d’assumer, de manière responsable, des engagements pouvant interagir avec les
différents acteurs du territoire qu’ils soient élus, privés ou publics.
Cette délégation se fera dans le cadre de la responsabilisation des chefs de services territo-
riaux et de la soumission à la reddition des comptes et de façon à ne laisser remonter vers
l’administration centrale que les affaires impossibles à traiter au niveau territoriale ; et ce dans
le souci d’alléger les procédures et d’abréger les délais.
Un grand déploiement territorial de cadres hautement qualifiés est certes nécessaire et les exi-
gences de niveau de qualification des responsables territoriaux doivent être semblables à
celles requises pour les postes de dirigeants centraux.
Une formation permanente renforcée avec une validation des acquis et se matérialisant par des
avantages en termes financiers et au niveau des postes de responsabilités devrait permettre de
capitaliser les savoirs faire et les nouvelles connaissances. « L’évolution des nouvelles tech-
niques et de la société rendent difficiles le fait d’envisager une vie professionnelle entière ba-
sée sur la formation initiale »9.
De bons procédés de motivation devraient être développés pour inciter les cadres hautement
qualifiés à exercer dans de bonnes dispositions malgré les aléas de l’éloignement engendrés
par la mobilité territoriale. Des avantages sociaux, des logements de fonction, des indemnités
d’éloignement, des primes, des rythmes d’avancement plus rapides.
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services et favoriser une évolution vers les actions interministérielles, la concertation, la
recherche de compétences auprès de partenaires, l’intégration du développement du terri-
toire dans les marchés publics. D’où le rôle à jouer par les appareils de formation, très dé-
veloppés au ministère. Ces formations viseront la promotion des capacités des cadres et
des compétences dans la gestion des affaires juridiques, dans la gestion des marchés pu-
blics, dans la gestion du système de classification qualification des entreprises, dans le
traitement des réclamations et contentieux relatifs aux marchés publics, dans le manage-
ment de projet, dans le management du territoire et de l’environnement et dans bien
d’autres domaines innovants qui viendront compléter la haute technicité des cadres.
Accompagner le changement :
o En créant des réseaux d’échanges entre les services notamment par Internet
o En élaborant et diffusant des éléments de positionnement des directions
d’administration centrale sur quelques sujets difficiles (étalement urbain, le dé-
senclavement des régions reculées, la croissance économique, etc.),
o En organisant le suivi de la progression des pratiques de développement territorial
dans les services, notamment en mobilisant l’inspection générale.
Ce procédé privilégie une logique de résultats plutôt qu’une logique de moyens. Ainsi le pi-
lotage d’une entité administrative peut être optimisé lorsqu’on définit les résultats visés et les
moyens nécessaires pour y arriver. Alors qu’avant les services agissaient en fonction des
moyens dont ils disposent, sans avoir clairement identifié les résultats à atteindre.
La négociation des moyens se fait entre l’administration centrale qui dispose de la vision
stratégique nécessaire et le service ou l’unité concernée, qui connaît les moyens techniques à
mettre en œuvre.
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Un acteur est plus responsable, après la signature d’un contrat négocié même si la négociation
peut être bien rude des fois.
La signature d’un contrat implique des engagements réciproques, écrits et clairs. Ainsi
l’administration centrale s’engage à fournir les fonds négociés, le responsable du service dé-
concentré s’engage à réaliser les résultats fixés.
Mais plusieurs obstacles doivent être surmontés. Ils concernent la difficulté qu’il y a à traduire
le développement durable en termes opérationnels, à cerner le positionnement des services,
leur image, l’organisation et la culture des services, les compétences et les savoir-faire des
agents. Les réformes obligent par nature à trouver de nouveaux appuis, à explorer de nou-
velles pistes de progrès.
Les responsables locaux pourraient aborder le développement durable dans les projets d’entité
et décliner les plans d’actions correspondants.
Intégrer le développement durable dans les missions qui sont sous la responsabilité
des administrations centrales : en prenant des initiatives vigoureuses, avec une cohé-
rence globale pouvant être assurée, en particulier, par les différentes directions.
Accorder plus de responsabilité aux directeurs régionaux dans la prise en compte et
de la mise en œuvre du développement durable : dans les actions des services décon-
centrés, en veillant à développer une synergie avec les autres acteurs du territoire, en
premier lieu les services de l’Etat et les collectivités locales.
Diffuser La culture « développement durable » dans les services déconcentrés :
o La volonté d’intégrer le développement durable doit être affichée clairement.
Le développement durable doit figurer parmi les premières priorités des projets
de service et y être clairement mis en évidence.
Apporter plus de rigueur : pour traduire le développement durable en termes opération-
nels pour les métiers de l’Equipement et du transport.
Développer une nouvelle culture professionnelle : fondée sur l’ouverture, le dialogue
et la transversalité (10).
10
Conseil général des ponts et chaussées, « le développement durable : une nouvelle frontière pour les services
déconcentrés de l’Etat », les rapports N°. 2004-0031-01, pages 67-74, 2005
17
CONCLUSION GENERALE
Nous arrivons à la fin de cette étude qui, comme tout travail de recherche, ne peut avoir la
prétention d’être complète. Loin de là ; ce modeste travail présente nécessairement beaucoup
de lacunes qui mériteraient d’être comblées. Les imperfections sont nécessairement nom-
breuses et certains aspects du sujet mériteraient d’être approfondis. En effet, notre recherche a
souffert de beaucoup de limites dues principalement au manque de temps, à la difficulté
d’accès à l’information et parfois à un déficit de coopération de plusieurs instances.
Les recommandations qui nous ont semblé pertinentes ont pour objet :
La redéfinition du rôle de l’Etat
La territorialisation des politiques publiques et l’interministerialité
L’évolution vers une nouvelle organisation des services déconcentrés basée sur la ratio-
nalisation de la gestion publique et la responsabilisation
Le renforcement des attributions des services déconcentrés
Le développement des ressources humaines de l’administration déconcentrée
Le développement d’une nouvelle culture professionnelle
La contractualisation avec généralisation des contrats programmes et de la gestion axée
sur les résultats
Le développement durable comme nouveau défi pour les services de l’Etat.
Ainsi, pour conclure ce modeste travail, nous dirons que dans un contexte de mondialisation,
de libéralisation économique et à l’instar de tous les états modernes qui ont opté pour une sé-
rie de réformes comme moyen de consolidation de la démocratie locale visant à associer les
citoyens à la gestion des affaires locales, le Maroc s’est engagé récemment dans un processus
de modernisation et de réformes qui ont permis une plus grande visibilité dans sa politique de
décentralisation.
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L’actuel chantier de régionalisation avancée aspire à ériger la région comme levier du déve-
loppement économique, social et culturel capable de donner un élan au développement territo-
rial et à combattre les disparités régionales. Dans ce cadre le projet d’une charte de déconcen-
tration vise à mettre en place une administration déconcentrée munie de réels pouvoir de déci-
sion et de marge d’action agissant dans une dynamique de coordination et de cohérence entre
les différents acteurs lui permettant d’accompagner les collectivités territoriales pour
l’accomplissement du développement intégré.
Références bibliographiques
Texte juridiques
Paragraphe 1 du préambule de la constitution 2011, consulté sur http://www.bladi.net .
Dahir n° 1.11.91 du 27 chaâbane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation du texte de la
constitution, Article 1, consulté sur http://adala.justice.gov.ma .
Article 138, Titre IX Des régions et des collectivités territoriales, Constitution Marocaine
2011, consulté sur http://www.bladi.net
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Article 140, Titre IX Des régions et des collectivités territoriales,Constitution Marocaine
2011, consulté sur http://www.bladi.net
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