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Corrections proposées par M.

Babaly Konaté, Doctorant en Sciences Juridiques et Politiques Enseignant-chercheur et Meissa Ciss Doctorant en
Droit Enseignant-chercheur

QUESTIONS/ REPONSES
1. Qu’est ce qui différencie une convention d’un contrat ?
Le contrat est un accord de volontés de deux ou plusieurs personnes en vue de faire naitre des droits et
obligations. Or la convention a une acception plus large, elle englobe le contrat lui-même et d’autres
espèces de conventions, qui sont aussi des accords en vue d’éteindre, de modifier ou de transformer une
obligation préexistante. Le contrat est une espèce de convention. Mais cette distinction est théorique, car
contrats et conventions obéissent aux mêmes règles. Aussi, en pratique, les deux mots sont-ils tenus
généralement synonymes.
2. Que signifie le principe de l’autonomie de la volonté ?
Cette théorie, née du libéralisme politique des philosophes du 18e siècle et du libéralisme économique du
19e siècle, vient de l’idée que l’obligation, étant une atteinte à la liberté, n’est admise que si les parties y
ont consentie, c'est-à-dire si elles ont accepté de limiter volontairement leur liberté. Dire que la volonté
est autonome c’est affirmer qu’elle ne connait d’autre loi que celle qu’elle se donne. Autrement dit, la
volonté est la seule source de l’obligation.
3. Quelles sont les conséquences qu’on peut tirer de la théorie de l’autonomie de la
volonté ?
Elles sont nombreuses : d’abord le contrat est une source d’obligations supérieure à la loi, et si on ne peut
éviter l’intervention de celle-ci, elle doit être exceptionnelle. Ce n’est ni au législateur encore moins au
juge de fixer le contenu du contrat. La détermination du contenu du contrat est une prérogative réservée
en toute liberté aux parties. Si un conflit survient entre la loi et le contrat, priorité sera accordée à ce
dernier. Ensuite, le contrat étant une résultante de la volonté des parties il est nécessaire qu’il ne lie que
les parties contractantes et ne puisse nuire aux tiers encore moins leur profiter. Enfin, puisque seule la
volonté fit naitre la volonté aucune forme n’est exigée.
4. En quoi consiste le principe du consensualisme ?
En vertu de ce principe, aucune forme n’est exigée pour la formation du contrat. Un écrit n’est pas pour
la validité du contrat. En termes plus simples le contrat se forme par le simple échange de volontés sans
qu’il soit nécessaire de recourir à une certaine formalité.
5. Contrat consensuel et contrat solennel ?
Le contrat consensuel est un contrat qui se forme par le simple échange de volonté des parties. Aucune
formalité n’est requise pour la validité du contrat. Il constitue le droit commun des contrats. Mais il faut,
bien entendu, que l’accord s’extériorise dans une déclaration quelconque : un écrit, un geste, une parole.
Alors que le contrat solennel est un contrat dont la conclusion exige l’emploi d’une forme déterminée
par la loi. Solennité est synonyme de forme. Celle imposée est, soit un acte notarié, soit un acte sous
seing privé.
6. Qu’est-ce qu’un contrat réel ?
Réel vient de « res » qui signifie chose. Il se forme qu’autant que l’accord des parties est vivifié par un
fait positif : la remise d’une chose. C’est dire que le contrat suppose qu’il y’ait remise d’une chose. Tels
sont les contrats de dépôt, de gage, de prêt.
7. Qu’est-ce qu’un contrat d’adhésion ?
C’est un contrat conclu par l’acceptation d’une offre présentant les caractères suivants ; rigide (pas de
discussion) générale (adressée à des personnes indéterminées) permanente (dans le temps). Les contrats
de transport dont les conditions sont fixées par les tarifs de Dakar Dem Dikk, les polices d’assurance
dont les conditions générales sont fixées par les compagnies d’assurance, certains contrats de travail dont
les conditions sont fixées par un règlement d’atelier sont des contrats d’adhésion. Les caractères du
contrat d’adhésion peuvent conduire à se demander s’il s’agit encore d’un véritable contrat ; n’est-ce pas
plutôt une sorte de règlement ? La question se discute en théorie, mais en pratique, le contrat d’adhésion
est traité comme un contrat et reste soumis au régime juridique des conventions.
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8. Qu’est-ce que l’offre ?


C’est la manifestation d’une volonté unilatérale par laquelle on invite une ou plusieurs personnes à
conclure un contrat. En prenant l’initiative de contracter, on émet une offre. L’offre peut être émise
expressément ou tacitement : par exemple, le fait de mettre des marchandises à l’étalage constitue une
offre tacite de vente de la part du commerçant.
9. Qu’est ce différencie l’offre de contracter et l’offre d’entrer en pourparlers ?
L’offre de contracter précise tous les éléments essentiels du contrat, de sorte qu’il suffise que le
destinataire réponde « j’accepte » pour que le contrat soit conclu. L’offre d’entrer en pourparlers, en
revanche, ne joue que dans les contrats où la considération de la personne joue un rôle essentiel.
Exemple : l’offre d’un emploi de confiance dans une maison de commerce.
10.Le silence va-t-il acceptation ?
Le silence en tant que tel n’a aucune valeur juridique. Il ne peut accéder, en principe, à la vie juridique,
sauf lorsqu’il s’agit d’un silence éloquent ou d’un silence bruissant de paroles. Il y a, en effet, des
hypothèses dans lesquelles le silence est circonstancié à tel enseigne qu’on peut en déduire qu’il équivaut
à une volonté exprimée. Ces hypothèses sont prévues par le législateur et le juge. Pour celles prévues par
le législateur, elles sont au nombre de deux : la première c’est lorsqu’il existait entre les parties des
relations d’affaires antérieures. Quant à la seconde c’est lorsque c’est prévu par les usages. A ces deux
exceptions légales, il faut ajouter une dérogation d’origine prétorienne, œuvre de la jurisprudence, c’est
lorsque l’offre de contracter a été faite dans le seul intérêt de son destinataire. On peut citer la remise de
dette.
11.Qu’est-ce qu’une promesse synallagmatique ?
Elle est celle par laquelle une partie s’engage à vendre une chose déterminée et l’autre s’engage à en
payer le prix. L’accord des parties est réalisé sur tous les points de la vente. La promesse
synallagmatique de vente vaut vente
12.Qu’est-ce qu’une promesse unilatérale ?
La promesse unilatérale de vente ou d’achat est celle par laquelle une partie s’engage à vendre un bien à
un tiers pour un prix déterminé. Le bénéficiaire de la promesse se réserve seulement d’utiliser la
promesse plus tard, au cours du délai qui lui est imparti.
13.Qu’est un pacte de préférence ?
On désigne sous ce nom un diminutif de la promesse unilatérale de vente. Par ce pacte, le propriétaire
s’oblige, dans le cas où il déciderait de vendre, à prévenir le bénéficiaire du pacte et à le choisir de
préférence comme acheteur, s’il accepte les conditions offertes par un vendeur.
14.Qu’est-ce que la représentation ?
Il s’agit d’un procédé qui permet à une personne, le représentant, d’agir pour le compte et au nom d’une
autre, le représenté. Les effets de l’acte passé se produisent envers le représenté comme s’il avait passé
l’acte personnellement, le représentant n’est pas partie à l’acte et n’en pas subit pas les effets.
15.Quelles sont les conditions de validité de la représentation
Elles sont les mêmes que celles du contrat. Néanmoins, la capacité requise est celle du représenté, celle
du représentant est indifférente. La volonté du représentant doit exister et ne pas être viciée. Le
représentant détient son pouvoir de la loi (tuteur), soit d’un contrat (contrat de mandat), ou du juge
(administration judiciaire).
16.Qu’est ce qui se passe en cas de dépassement de pouvoirs du représentant ?
En principe, les actes accomplis sont inopposables au représenté s’il ne les ratifie pas expressément ou
tacitement. Cependant, dans le but de protéger le tiers cocontractant, la jurisprudence admet
l’engagement du mandant sur le fondement de l’apparence, c'est-à-dire si le tiers avait tout lieu de croire
que le représentant avait les pouvoirs nécessaires.
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17.Qu’est-ce que l’erreur ?


Il consiste dans une représentation inexacte de la réalité par l’un des contractants et, généralement, par
les deux. C’est le fait de prendre pour vrai ce qui est faux et vice versa. Elle consiste, donc, en une
représentation inexacte de la réalité.
18.Le droit prend-t-il en compte toutes les erreurs ?
Non, il y a des erreurs qui ne sont pas retenues pas le droit. C’est le cas des erreurs sur les motifs, les
erreurs grossières, les erreurs sur la valeur. L’erreur sur les motifs est l’erreur portant sur la raison
personnelle qui a conduit une personne à passer contrat (achat d’une maison dans une ville où on pense
être muté). L’erreur grossière ou l’erreur inexcusable renvoie à la situation où une personne relativement
initiée (un châtelain) ayant vendu pour une somme dérisoire un bronze de grande valeur, sans avoir
procédé à des vérifications. L’erreur sur la valeur est cause de nullité lorsqu’elle est la résultante d’une
erreur sur la substance. Celle-ci n’est pas la matière de l’objet. Elle est comprise comme la ou les qualités
de la chose que les parties avaient principalement en vue en contractant (authenticité d’une œuvre d’art,
aptitude d’un terrain à la construction).
19.Quels sont les critères de la violence ?
Un critère objectif : serait réputée violence, la menace capable de faire impression sur une personne
raisonnable
Un critère subjectif : serait réputée violence, toute menace qui a effectivement fait impression sur le
contractant, eu égard à son âge, son sexe, sa condition.
Le Code mélange maladroitement les deux critères. Mais c’est le second qui triomphe en jurisprudence ;
la solution est d’ailleurs conforme à la tradition.
20.A quoi renvoie l’objet ?
C’est sur quoi porte le contrat. Il forme la matière de l’objet, chaque obligation née du contrat a un objet
la chose vendue et l’obligation de l’acheteur le prix dû. L’objet peut consister soit en une chose dont on
s’engage à transférer la propriété (vente) ou la possession (gage) ou le simple usage (louage de chose,
prêt à usage).
21.Le contrat peut-il porter sur un objet futur ?
Une chose future peut être l’objet d’une obligation valable ; ainsi on peut vendre des objets à fabriquer
ou des récoltes à percevoir au cours des prochaines années.
22.Que signifie la nullité ?
Aux termes de l’article 84 du COCC, « l’inobservation d’une des conditions de formation du contrat
entraine sa nullité ». Un contrat nul est un contrat qui ne réunit pas toutes les conditions de validité. La
nullité constitue la sanction normale. La nullité est contemporaine à la formation du contrat, elle se place
dès l’origine de celui-ci
23.Que signifie l’inopposabilité ?
Un acte est inopposable quand il est valable entre les parties, mais sans effet à l’égard des tiers. Un
mariage conclu sans l’intervention de l’officier d’état-civil n’entache en rien à la validité du mariage.
Toutefois, les époux ne pourront pas s’en prévaloir devant les autorités étatiques pour prétendre à des
avantages familiaux ou sociaux.
24.Qu’est que la résolution
Elle suppose un contrat valable à l’origine, mais qui est anéanti par un événement postérieur à sa
formation. Si une partie ne respecte ses engagements, l’autre peut saisir le juge pour obtenir la
résolution.

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25.Que signifie caducité ?


C’est l’état d’un acte juridique valable, mais privé d’effet en raison de la survenance d’un fait
postérieurement à sa création. C’est ainsi que le testament est caduc si le légataire (bénéficiaire) meurt
avant le testateur.
26.Que faut-il entendre par clause non écrite ?
Seule la clause est sanctionnée, mais le contrat demeure (clauses abusives). Cependant une seule clause
peut entrainer la nullité de tout le contrat s’il apparait que les contractants n’auraient pas conclu sans
cette clause.
27.Qui peut invoquer la nullité absolue
Etant fondée sur la violation d’un intérêt général, on en déduit que toute personne y ayant intérêt peut
l’invoquer. Cet intérêt n’est un intérêt quelconque mais un intérêt protégé par le droit, un intérêt
subjectif. Les tiers qui peuvent l’invoquer sont ceux qui ont acquis de l’une des parties des droits que le
contrat tient en échec. Par exemple, les créanciers d’un insolvable ont intérêt à faire annuler le contrat qui
attribue une autre créance lui permettant de concourir avec eux
28.Qui peut invoquer la nullité relative ?
«Seule la personne que la loi entend protéger » Art 86 al 2 du COCC. Ainsi, le contractant victime du dol
ou le vendeur en cas de lésion. Cela est une conséquence du fondement de la nullité relative fondée sur la
protection de l’intérêt général.
29.Qu’est-ce que la force obligatoire du contrat ?
Elle est exprimée par l’article 96 du COCC qui dispose que le contrat crée un lien irrévocable entre les
parties. Ce qui signifie que l’effet énergique du contrat est l’exécution des obligations souscrites par les
parties.
30.Qu’est-ce que l’imprévision ?
Il s’agit d’un événement survenu au cours d’exécution bouleversant l’économie du contrat au point de
créer un déséquilibre grave.
31.Quelles sont les actions des créanciers chirographaires leur permettant de lutter contre
la négligence ou la fraude de leur débiteur ?
C’est d’abord l’action oblique accordée au créancier chirographaire. Celui-ci, peut en vertu de l’action
oblique, agir directement contre le débiteur de son débiteur négligent, ce qui constitue une immixtion du
créancier dans un rapport contractuel qui lui est étranger.
Il y a ensuite l’action paulienne qui permet au créancier de faire révoquer, de faire annuler les contrats
frauduleux conclus par son débiteur.
32.Un enfant peut-il commettre une faute ?
La législation antérieure à 1977 estimait que les infans ne pouvaient pas être responsables en raison de
leur manque de discernement. Cette loi était défavorable aux victimes car ne pouvant obtenir réparation
du dommage causé par un enfant à bas âge. A la suite de la réforme survenue en 1977, le législateur a
ajouté un 3e alinéa à l’article 121 du COCC « Toutefois, tout acte peut obliger l’auteur du dommage à la
réparation ou être pris en compte pour l’exonération partielle ou totale prévue au présent titre. » Par-là, le
législateur sénégalais mettait fin au principe de l’irresponsabilité des enfants.
33.Qu’est-ce que la force majeure ?
Elle désigne tout événement qui détruit entièrement le rapport causal entre le dommage allégué et le fait
du défendeur. Elle obéit à 3 conditions : la non imputabilité de l’événement au défendeur (elle ne doit
être provoqué par la faute du défendeur), l’imprévisibilité (elle doit échapper à la prévisibilité du
défendeur), l’irrésistibilité (impossibilité de surmonter)

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34.L’arrêt Blieck du 29 mars 1991 ?


C’est la décision rendue par l’Assemblée plénière de la Cour de Cassation du 29 mars 1991 qui a élargi
la responsabilité pour autrui, en se fondant explicitement sur l’article 1384 al 1er. Une association avait
accepté d’organiser et de contrôler à titre permanent le mode de vie d’un handicapé ; ce handicapé
mental majeur a provoqué l’incendie d’une forêt. La Cour de Cassation tient l’association responsable du
dommage causé.
Par cette décision le juge du droit a renoncé à la liste limitative donnée par l’article 1384 des personnes
responsables pour autrui. Egalement, il a été retenu qu’aux termes de cet article, les personnes
responsables au sens de l’article 1384 ne peuvent s’exonérer de cette responsabilité de plein droit en
démontrant qu’elles n’ont pas commis de faute. La responsabilité pour autrui devient une responsabilité
objective.
35.L’arrêt Bertrand 19 février 1997 ?
Il a estimé que la responsabilité des père et mère est une responsabilité de plein droit. Autrefois, les
parents pouvaient s’exonérer de leur responsabilité en prouvant qu’ils n’avaient pas commis de faute ou
d’éducation.
L’arrêt Bertrand énonce que « seule la force majeure ou la faute de la victime peut exonérer le père de la
responsabilité de plein droit encourue du fait des dommages causés par un mineur habitant avec lui.
36.Quelles sont les conditions d’engagement de la responsabilité des père et mére ?
Il y’a des conditions tenant à l’enfant(I) et celles tenant aux actes dommageables(II).

I. Les conditions tenant à l’enfant


Il doit être un mineur et (A) habiter avec ses parents (B)
A. La minorité
Elle est une condition essentielle de mise en jeu de la responsabilité. On justifie cela par le fait que la
responsabilité des parents n’est que le corolaire de l’exercice de la puissance paternelle. L’émancipation
entraine-t-elle l’irresponsabilité des parents ?
Aux termes de l’article 339 al 3 du Code de la famille « le père et mère ne sont pas responsables de plein
droit en leur qualité de père et mère du dommage causé par le mineur postérieurement à son
émancipation.
B. La cohabitation
Elle est une condition essentielle qui devrait être constatée par les juges dans leur décision. L’article 284
du Code de la famille fait obligation à celui qui a la garde de fixer chez lui la résidence de l’enfant. La
cohabitation ne peut cesser, selon une jurisprudence, que lorsqu’elle intervient de façon légitime
(décision de justice plaçant l’enfant dans un centre de rééducation). Lorsqu’elle cesse de façon illégitime,
la responsabilité du gardien doit être mise en jeu. C’est dire que la cessation provisoire ne supprime pas
la cohabitation de l’enfant avec ses parents (enfant confié temporairement à un centre par ses parents)
II. Conditions tenant à l’acte dommageable de l’enfant
La logique du système implique que le garant ne puisse être déclaré responsable que si la personne dont
il doit répondre des actes a commis un acte fautif (A) ou un acte non fautif (B)
A. Acte dommageable fautif
Lorsque le dommage est la conséquence du fait personnel de l’enfant, il parait évident que sa
responsabilité ne pourrait être fondée que sur l’article 118 du COCC. Mais pour l’enfant on est confronté
au redoutable problème de la faute. Un enfant peut-il commettre une faute ?
En droit sénégalais, la solution est à rechercher dans l’article 121 al 3 du COCC. La coexistence de
l’alinéa 1er exigeant l’imputabilité et l’alinéa 3 apportant une dérogation à la règle de l’article 1 er conduit
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à reconsidérer la définition de la faute. Puis que l’auteur du dommage, malgré l’impossibilité où il se


trouve d’apprécier son acte, peut engager sa responsabilité, il faut dire que la faute est n’est désormais
qu’une faute objective, c'est-à-dire un acte socialement blâmable. Par conséquent, les parents peuvent
voir leur responsabilité engagée grâce à l’al 3 de l’article 121 du COCC.
B. Acte dommageable non fautif
Par acte non fautif, on vise la responsabilité du fait des choses que les enfants ont sous leur garde ou leur
maitrise. Lorsqu’un enfant cause un dommage par l’intermédiaire d’une chose la question se pose de
savoir si les parents engagent leur responsabilité ? Cette question a été longtemps discutée en France. Et
après des périodes de flottement de la jurisprudence, la CC, dans un important arrêt de 1966 a décidé que
la responsabilité des parents de l’article 1384 al du Code civil pouvaient se substituer à celle de l’enfant
engagée sur le terrain de l’article 1381 al 1er (Cass Civ 10 février 1966 D. 1966, p.322).
En 1984, l’Ass. Plénière de la Cour de Cassation française retient la responsabilité d’un enfant de trois
ans qui, en tombant d’une balançoire avait blessé un camarade avec un bâton qu’il tenait et dont il a été
déclaré gardien. Cette position est partagée par le juge sénégalais.
37.Quel est le fondement de la responsabilité des commettants ?
Pendant longtemps, certains auteurs classiques ont soutenu que la responsabilité était fondée sur la faute.
Laquelle consiste à mal choisir son domestique ou préposé. Cette position n’a pas résisté aux assauts de
la doctrine. A cet égard, la critique la plus pertinente consiste à faire observer que l’interdiction faite au
commettant de s’exonérer de sa responsabilité en prouvant son absence de faute est incompatible avec
l’idée de faute. Cette remarque a poussé certains auteurs à recourir à la théorie du risque comme
explication de la responsabilité. Pour eux, le commettant qui profite de l’activité du préposé doit être tenu
pour responsable des conséquences dommageables.
Mais cette remarque si séduisante soit-elle se heurte à des obstacles théoriques et pratiques. En effet, elle
s’accorde mal avec le recours accordé au commettant contre son préposé pour se faire rembourser.
Finalement, la meilleure explication à l’état actuel du droit positif reste la théorie de la garantie. De fait,
la responsabilité du commettant ne fait que venir se superposer à la responsabilité du préposé : le
commettant n’étant qu’un garant qui, sans doute, doit assumer l’insolvabilité du préposé mais conserve
néanmoins le droit de se faire rembourser par son préposé.
38.Quelles sont les conditions d’engagement de la responsabilité du commettant ?
Trois conditions sont exigées pour que la responsabilité du commettant puisse être mise en jeu :
l’existence d’un lien de préposition, la commission de l’acte dommageable du préposé, et une relation
des fonctions du préposé et ses actes dommageables.
39.Que faut-il entendre par lien de subordination ?
La subordination se définit comme le droit et le pouvoir que détient une personne de donner des ordres
ou des instructions à une personne dans l’exercice de ses fonctions qui lui sont confiées.
40.Lors d’une séance de lutte organisée par les jeunes du village, M’baye Sarr a eu le
toupet de se frotter à plus fort que lui. Mal lui en est pris car il s’en est sorti après le
combat avec un bras cassé. Un étudiant en 2eAnnée de Droit lui suggère de porter
l’affaire devant le juge pour obtenir réparation du dommage subi. Qu’en pensez-vous ?
Qualification juridique : les causes d’exonération notamment l’acceptation des risques
Problème juridique : Une personne ayant subi un dommage lors d’un combat de lutte peut-elle
prétendre à une réparation ?
Article 118 « Celui qui cause un dommage à autrui est tenu de le réparer.» Mais la jurisprudence écarte
l’illicéité des dommages subis dans le cadre d’un certain nombre d’activités dangereuses mais
socialement intégrées.
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C’est le cas de la lutte. Ici, M’baye s’est engagé dans une activité dangereuse. Ainsi il doit s’attendre aux
risques liés à cette activité et ne saurait donc se plaindre en cas de dommage.
41.Un gérant d’une maison spécialisée dans la location de véhicules a mis à la disposition
d’un client qui doit se rendre à Mbour pour un baptême un de ses chauffeurs. En cours
de route, en voulant éviter un chat il heurte mortellement un enfant de 4 ans. Qui doit
être tenu responsable du dommage causé ?
Qualification Juridique : les faits traduisent le cumul d’autorités
Problème de droit : Qui doit réparer le dommage causé à l’enfant ?
En 1922, la Cour Cassation française (Civ 8 mars 1922) avait décidé que l’autorité ne saurait se cumuler,
seule la personne qui exerce effectivement l’autorité au moment de la commission de l’acte doit être
tenue pour responsable. La jurisprudence sénégalaise s’est inscrite dans le même sillage (C.A. Dakar 16
janvier 1970, gouverneur de Région et Cie de l’Union/ Caisse de Compensation et consorts arrêt inédit).
Ici, les faits n’indiquent nullement celui qui a choisi le trajet d’où la nécessité de procéder à des
hypothèses. Si c’est le gérant sa responsabilité sera engagée à défaut c’est le client qui sera tenu pour
responsable.
42.Note sur l’indemnisation des victimes d’accident de la circulation : le régime spécial du
Code CIMA (Source Cours des Obligations UGB)
Il s’agit d’un régime spécial de responsabilité du fait des choses qui est issu de la loi 95-022 du 12 juin
1995 portant le Code CIMA. Il s’agit, par ce texte, d’assurer l’intégration juridique
Africaine par le droit des assurances tout en apportant une amélioration à la situation des victimes de
dommages causés par des véhicules terrestres à moteur.
C’est d’abord un code d’intégration parce que le Code CIMA s’applique de Dakar à Brazzaville. Il est
applicable à tous les pays africains qui ont ratifié le texte. C’est ensuite un texte qui améliore la situation
des victimes d’accident de la circulation, amélioration par rapport au droit commun de l’article 137 du
COCC. En effet, désormais, de telles victimes ont droit à une indemnisation quasi-automatique,
indemnisation qui ne peut être paralysée par les causes d’atténuation ou d’exonération classiques tels que
la force majeure, le fait d’un tiers ou la faute même de la victime.
C’est l’assurance qui va supporter l’indemnisation parce que tous les véhicules doivent être
obligatoirement assurés. Et l’assurance qui doit indemniser ne peut invoquer aucun moyen de défense,
même pas la faute de la victime sauf si cette victime intentionnellement recherché son dommage. Donc,
sauf la faute intentionnelle de la victime est de nature à écarter l’indemnisation que devait payer
l’assurance.
Il faut donc convenir que par rapport au droit commun, il y a là, sur ce point, une profonde amélioration.
Cette améliorations manifeste même lorsque le conducteur du véhicule n’était pas habilité, soit parce
qu’il n’avait pas son permis de conduire, ou encore parce qu’il s’agissait d’une conduite à l’insu du
propriétaire. Dans toutes ces hypothèses, l’assurance est tenue à payer.
Et s’il arrivait par extraordinaire que le véhicule ne soit pas assuré ou que l’on ne puisse identifier le
conducteur qui a pris la fuite, même dans ce cas la victime va être indemnisée par un organisme que l’on
appelle le Fonds de garantie automobile.
Il s’y ajoute que le régime mis en place jure avec la lenteur de la procédure judiciaire, parce que la
compagnie d’assurance appelée à payer est tenue de faire une offre d’indemnisation dans un délai d’un
an, et s’il y a urgence, avant que les parties ne s’entendent sur cette offre, une provision peut être allouée
à la victime. Le juge ne peut être saisi qu’au-delà du délai d’un an lorsque les parties ne se sont pas
entendues sur l’offre qui a été faite. Il y a donc désormais une certaine célérité dans la procédure
extrajudiciaire d’indemnisation. Manifestement, ces dispositions du Code CIMA améliorent la situation
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des victimes car dès l’instant que leur dommage a été causé par un véhicule terrestre à moteur, elles ont
droit à une indemnisation.
Il faut, cependant, relativiser parce que le Code CIMA comporte au moins un envers, une faiblesse ou un
inconvénient. C’est que l’indemnisation qu’il attribue est une indemnisation forfaitaire, c’est ce que l’on
appelle le système de barémisation qui constitue un recul par rapport au droit commun de la
responsabilité où il existe le principe de la réparation intégrale du dommage. Mais ce recul ne remet pas
en cause tous les avantages véhiculés quant aux dispositions du Code CIMA quant au sort de la victime.
43.Réparation intégrale
La réparation est une technique visant à replacer la victime, aux dépens du tiers responsable, dans la
situation même où elle se serait trouvée si le dommage ne s’était pas produit. Suivant l’article 134 du
COCC, le propre de la responsabilité civile est de rétablir aussi exactement que possible l’équilibre
détruit et de replacer la victime, aux dépens du tiers responsable, dans la situation même où elle se serait
trouvée si l’acte dommageable ne s’était pas produit

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CAS PRATIQUES
CAS 1
Suite à une annonce dans le journal de la foire aux animaux, Samba, éleveur répond positivement à
l’offre « La doum » pour son cheptel et fixe un rendez-vous au vendeur dans les 72h. Le jour fixé, il se
désiste car son cheptel a été décimé par une mystérieuse maladie. Mais le vendeur argue que le contrat
est formé et que Samba est tenue de verser le prix convenu. Qu’en pensez-vous ?
Résolution CAS 1
A la suite d’une offre « Ladoum » parue dans un journal de la place, un éleveur a répondu positivement.
Un rendez-vous fut fixé. Toutefois, avant le jour, une maladie mystérieuse décime le cheptel de
l’acceptant d’où sa volonté de renoncer à la vente. Une position qui n’est pas partagée par l’offrant. Ce
dernier pense que l’éleveur est tenu de verser le prix convenu. Ces faits portés à notre analyse renvoient
aux règles de formation du contrat et posent la question suivante : Peut-on sur la base des faits admettre
que le contrat a été formé ?
Aux termes de l’article 78 du COCC « le contrat se forme par une offre ou pollicitation suivie d’une
acceptation ». Et l’article 96 du COCC de rappeler que le contrat régulièrement conclu crée un lien
irrévocable entre les parties. Ici, une offre a été faite, une acceptation s’en est suivie. Ce qui signifie que
les parties ont envisagé tous les points de leur contrat et se sont mis d’accord sur tous. Par conséquent, le
contrat est formé. En tant que tel, les parties sont tenues de s’exécuter.
Cas 2
Une société de la place fait publier dans un journal une annonce : société Diouf et frères vend les biens
suivants : trois congélateurs, deux téléviseurs, deux salons en cuir, un lit trois places à 2500000f. Mme
Camara se porte acquéreur des biens en proposant 2000000f. Le contrat est-il formé ?
Résolution du CAS 2
Une société a fait publier dans le journal une annonce, dans laquelle elle manifeste sa volonté de vendre
les biens suivants : trois congélateurs, deux téléviseurs, deux salons en cuir, un lit trois places au prix de
2500000f. Une cliente propose 2000000f. Ces faits traduisent au plan juridique la formation du contrat et
posent la question suivante : le contrat est-il formé lorsque le destinataire de l’offre formule une
proposition qui n’est pas identique à celle-ci ?
Aux termes de l’article 78 du COCC « le contrat se forme par une offre ou pollicitation suivie d’une
acceptation ». Aussi faut-il observer que l’acceptation doit être pure et simple c’est à dire identique à
l’offre sinon il s’agit d’une contreproposition.
Au regard des faits portés à notre appréciation, il apparait de façon claire qu’il n’existe pas une certaine
identité entre l’offre faite et l’acceptation proposée : le prix de l’offrant est de 2 000 000 f alors que celui-
ci de l’acceptant est de 2 500 000f.
Il s’ensuit que l’acceptation n’est ni pure ni simple. Ce qui signifie que le contrat, au regard de l’article
78 du COCC, n’est pas formé.
CAS 3
Demba, promoteur immobilier veut se porter acquéreur de tous les appartements d’un immeuble vétuste
afin de reconstruire un ensemble de bureaux. Deux propriétaires, Aly marchand de biens et Ndew retraité
de 80 ans refusent de vendre. Voulant conclure l’opération, Demba se rend chez Ndew et le menace
d’une expulsion. Il prétend que, propriétaire du reste de l’immeuble il peut lui couper l’eau et l’électricité
et qu’elle devra passer le reste de ses jours à l’hôpital. Ndew résiste, mais Demba insiste et après trois
heures, Ndew cède et signe un acte de vente de son appartement au profit de Demba. Ce dernier se rend
ensuite chez Aly pour le menacer également de poursuites. Aly accepte et signe le contrat. Ils vous
consultent pour savoir s’ils peuvent obtenir la nullité du contrat. A ses heures perdues, Demba vend des

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œuvres d’art. C’est ainsi qu’il avait acheté un tableau qu’il croyait de Ousmane Sow Huchard. Après
expertise, on lui fait croire qu’il n’en est rien. Ces différents contrats sont-ils valables ?
Résolution du CAS 3
En sa qualité de promoteur immobilier, Demba se porte preneur de tous les appartements d’un immeuble
vétuste afin de reconstruire un ensemble de bureau. Toutefois Ali et Ndew deux des propriétaires
refusent de vendre leurs concessions. Voulant absolument aboutir à son œuvre, Demba se rend chez
Ndew en le menaçant d’une expulsion arbitraire car il prétend qu’en tant que propriétaire du reste de
l’immeuble, il peut lui couper l’eau et l’électricité ce qui sera fatal pour lui. Devant la pression, Ndew
cède et lui vend son appartement.
Demba continue son dessein en se rendant cette fois-ci chez Ali pour le mettre également en garde.
Celui-ci incapable de résister, accepte de signer le contrat de vente. Ces contrats signés sont-ils valables ?
Parallèlement à son activité professionnelle, Demba est vendeur d’objets d’art. A cet effet, il avait acheté
un tableau qu’il croyait d’Ousmane Sow Huchard. Après expertise, le rapport a montré que le tableau
n’est pas l’œuvre de Ousmane Sow Huchard mais plutôt d’un artiste encore inconnu du public.
L’acheteur peut-il prétendre à la nullité de la vente ?
Les faits ainsi exposés posent dans l’ensemble un seul problème juridique à savoir l’intégrité du
consentement. Seulement le vice entachant les consentements des uns et des autres ne revêt pas le même
caractère. En effet Ali et Ndew prétendent que leur consentement a été altéré par la violence alors que
Demba prétend qu’il a donné le sien par erreur.
De ces prétentions, résultent deux questions de droit : D’abord la première consiste à se poser la
question de savoir est- ce que la contrainte morale exercée sur Ali et Ndew constitue-t-elle une violence
de nature à extorquer leur consentement ? Ensuite la seconde est de savoir si la fausse appréciation faite
par Demba sur l’authenticité du tableau d’art est de nature à entrainer la nullité du contrat?
Par rapport à la première question
Aux termes de l’article 64 du COCC « la violence est cause de nullité lorsqu’elle inspire à un contractant
une crainte telle que cette personne malgré elle son consentement ».
Il résulte de cette disposition, la violence définie comme étant une contrainte exercée sur une personne
pour l’amener à consentir est une cause de nullité du contrat.
Peu importe qu’il s’agisse d’une contrainte physique ou morale. En l’espèce, Ali et Ndew ont contracté
sous la menace d’un mal qui a fait naître chez eux un sentiment de crainte. En plus, il est certain que sans
cette contrainte, ils n’auraient pas donné leur accord; de même la violence exercée sur eux est illégitime
car elle est faite par abus de droit.
Compte tenu de tout ce qui précède, on peut dire que la contrainte morale exercée par Demba sur ces
deux copropriétaires constitue une violence qui vicie leurs consentements. Par conséquent, ils peuvent
demander l’annulation de leurs contrats.
Quant à la seconde question,
Aux termes de l’article 62 du COCC « il y’a nullité lorsque la volonté de l’un des contractants a été
déterminée par erreur ». Celle-ci est définie comme une fausse appréciation de la réalité. Mais pour que
l’erreur puisse vicier le consentement, elle doit être déterminante. Ici, au moment où Demba achetait le
tableau d’art, il croyait qu’il était d’Ousmane Sow Huchard. Evidemment, novice en la matière, il ne
pouvait à première vue savoir si le tableau était d’Ousmane Sow ou non. Il n’aurait pas acheté s’il savait
que c’était un tableau d’un artiste inconnu. Or la notoriété, la valeur ou l’authenticité d’un tableau d’art
dépend toujours de son auteur comme le dit l’adage « c’est à l’œuvre qu’on reconnait l’artisan. »
A la lumière de nos développements, on peut conclure que Demba a donné son consentement par erreur.
Par conséquent, celle-ci peut lui servir de fondement pour demander l’annulation du contrat.
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CAS 4
Pour profiter d’une exonération fiscale, Samba, un courtier, a acheté auprès de la société anonyme de
gestion de patrimoine plusieurs lots d’immeubles en copropriété. Après rénovation, il place deux
appartements en location. Mais deux mois plus tard, il reçoit la visite d’un inspecteur des impôts qui lui
fait savoir que la loi de défiscalisation n’était pas applicable à son opération et qu’il devait payer l’impôt.
Il se rend auprès de la société pour que la vente soit annulée au motif que s’il avait acheté les immeubles
c’est parce qu’il voulait profiter de la loi relative à la défiscalisation. Qu’en pensez-vous ?
Résolution du CAS 4
Pour pouvoir profiter de l’exonération fiscale, un courtier a acheté des immeubles en copropriété auprès
d’une société immobilière. C’est ainsi qu’après les avoir rénové, il les loue à des tiers. Mais
malheureusement pour lui car quelques temps après il est informé que son opération n’est pas concernée
par la loi. Ces faits ainsi exposés soulèvent un problème de vice du consentement notamment l’erreur
vice du consentement et posent la question de savoir si l’erreur portant sur les motifs personnels du
contractant peut-elle être considérée comme vice du consentement ?
Aux termes de l’article 61 du COCC, l’erreur est un vice du consentement par conséquent cause de
nullité du contrat. Mais faudrait-il encore qu’elle revête un certains nombre de caractères. L’erreur doit
être déterminante c'est-à-dire sans elle on n’aurait pas consenti. Ensuite elle doit entrer dans le champ
contractuel c'est-à-dire que l’autre partie puisse connaitre le motif qui a déterminé son contractant.
Toutefois certaines erreurs ne sont pas prises en compte au titre de vices du consentement.
Il en est de l’erreur qui porte sur les motifs personnels. C’est ce qui semble se passer dans cette situation.
En effet, le courtier s’est trompé d’option ou du moins a perdu son pari car il croyait que la loi de
défiscalisation était applicable à son opération. Ce qui n’est pas le cas.
Sur la base de ses développement, on peut affirmer que le courtier a commis une erreur certes mais une
erreur fondée sur des motifs personnels ce qui nous pousse à conclure que les conditions d’annulation du
contrat ne sont pas réunies car son erreur ne constitue pas un vice du consentement.
CAS 5
Abdou est âgé de 16 ans. Il est adepte de Play station et y passe le plus clair de son temps. Un jour, ayant
épuisé son gain au cours d’une partie, il vole le téléphone de sa mère qu’il vend à 400 000f au gérant de
la salle de jeux. En pariant avec cette somme, il perd la moitié de la somme. L’un de ses amis qui était au
courant de son forfait informe sa mère. Celle-ci voulant obtenir la restitution de son iphone vous
consulte pour savoir sur quel fondement pourrait-elle obtenir la restitution de son bien ? Le gérant de la
salle de jeux à son tour vous demande, s’il peut obtenir la restitution de la totalité du prix en cas
d’annulation de la vente.
Résolution du CAS 5
Abdou est un enfant de 16 ans qui passe tout son temps dans les salles de jeux. Au cours d’une partie,
ayant épuisé son gain, il vole le téléphone de sa mère qu’il vend à 40000f. Avec cette somme, il joue et
perd la moitié. Un de ses amis tient la maman informée du forfait de son fils. Celle-ci veut obtenir la
restitution de son téléphone. Quant au gérant, il veut savoir s’il est possible qu’il obtienne la restitution
de la totalité du prix en cas d’annulation.
Ces faits portés à notre appréciation soulèvent la question des conditions de validité du contrat
notamment la capacité de contracter et posent les questions suivantes : Quel est le sort d’un contrat
conclu par un mineur ? Le gérant peut-il prétendre à la restitution de la totalité du prix en cas
d’annulation de la vente ?
Par rapport au fondement de la restitution du téléphone
Aux termes de l’article 57 du COCC, « toute personne peut contracter, si elle n’en est déclarée
incapable ». Et l’article 86 de souligner que la nullité relative résulte de l’inobservation des règles
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destinées à protéger la protection d’un intérêt privé notamment l’incapacité. Il ressort de ces dispositions
que par l’incapacité, on vise à protéger certaines présumées incompétentes en raison de leur âge
(mineur) ou en raison de leur état mental.
Ici, il résulte des faits que le contrat a été conclu par un mineur en ce sens qu’il est âgé de 17 ans. Par
conséquent, en vertu de ce qui précède le contrat encourt la nullité. C’est dire que la mére peut demander
la nullité du contrat sur le fondement de l’incapacité.
Par rapport à la restitution du prix au gérant de la salle de jeu.
Aux termes de l’article 91 du COCC, l’acte déclaré nul ne peut produire aucun effet. Et l’article 92 du
Code précité de souligner qu’en cas de nullité pour d’incapacité, l’incapable n’est tenu à restitution que
« dans la mesure de son enrichissement ». Ici, les faits laissent apparaitre que le mineur a dépensé la
moitié de la somme. Par conséquent, il ne peut que restituer que la moitié.
CAS 6
Moussa, un jeune de la Banlieue dakaroise, vous fait part de sa situation actuelle. Agé aujourd’hui de 19
ans, il avait vendu alors qu’il n’avait que 17 ans des objets d’art africain de valeur hérités de son grand-
père décédé il y’ a six ans. Il regrette de s’être séparé de ses objets de valeur et souhaiterait savoir s’il
peut les récupérer ?
Résolution du CAS 6
Pendant qu’il était mineur, Moussa avait vendu des objets d’art hérités de son grand-père. Deux ans
après la vente, il est gagné par des regrets et veut récupérer les objets. Un tel fait est traduit le régime de
la prescription de l’action en nullité sur le fondement de l’incapacité ?
Aux termes de l’article 86 du Code des Obligations sénégalais, « la nullité relative résulte de
l’inobservation des règles destinées à assurer la protection d’un intérêt privé telles que notamment les
dispositions concernant l’incapacité. » Et l’article 87 du même code de rappeler que « l’action en nullité
se prescrit par deux ans du jour de la formation du contrat. Cependant, ce délai court dans le cas de
l’incapacité du jour où elle a cessé ».
Ici, les faits révèlent que la vente a été conclue par une personne que la loi entend protéger (un mineur)
qui veut obtenir la nullité deux après la conclusion du contrat. En vertu des dispositions précitées, la
nullité est encourue (art 86), l’action se prescrivant par deux ans et le délai commençant à courir à partir
de la majorité (18) or étant âgé de 19 ans (seule une année s’est écoulée entre la cessation de l’incapacité
et la demande de l’action), il s’ensuit qu’il peut obtenir la restitution des biens.
CAS 7
Vieux Gorgui est propriétaire de plusieurs immeubles à Dakar. Il loue un des appartements à Ken
Bougoul qui lui avait fait croire qu’elle était serveuse dans un restaurant de la place. La nuit, Ken reçoit
pas mal d’amis à des heures tardives. Au bout de quelques temps alors qu’elle payait régulièrement ses
loyers, le vieux a été informé par les voisins que Ken est une prostituée. Or celle-ci lui avait fait
comprendre qu’elle était serveuse. Vieux Gorgui voulant se débarrasser d’elle, vous consulte pour savoir
quelle est la voie à suivre pour obtenir la nullité et sur quel fondement ? Aussi un de ses voisins de palier
décide-t-il d’agir en justice : son action sera-t-elle recevable ?
Résolution du CAS 7
Un contrat a été passé entre un bailleur et une locataire. Cette dernière aurait fait croire au bailleur
qu’elle était serveuse dans un restaurant de la place. Toutefois, quelques temps après, le bailleur est
informé par des voisins que la locataire est en réalité une prostituée qui reçoit chez elle des clients à des
heures tardives.
Ces faits traduisent au sens juridique du terme la nullité d’un contrat résultant des activités délictuelles
d’une des parties d’une part, et le titulaire de l’action d’une telle nullité d’autre part et posent les
questions suivantes : le bailleur peut-il demander la nullité du contrat ? Une partie étrangère au contrat,
en l’occurrence un voisin, peut demander la nullité du contrat ?
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Par rapport à la demande de nullité du bailleur


Aux termes de l’article 76 du COCC « le contrat est nul pour cause immorale ou illicite lorsque le motif
déterminant de la volonté des parties est contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs. Le caractère
déterminant du motif est établi lorsqu’il résulte des circonstances de formation du contrat que les parties
ne pouvaient ignorer la cause. ». Il ressort de cette disposition que lorsque le motif ou mobile
déterminant n’est pas pris en considération quand il est licite mais entraine la nullité lorsqu’il est immoral
ou contraire aux bonnes mœurs. Au plus, il peut arriver qu’une partie ignore le but illicite poursuivi par
l’une des parties : la nullité ne peut lui être opposée (al 2).
Ici, il s’agit d’un bail portant sur une maison destinée à accueillir des prostituées (une maison de
débauche). S’y ajoute que l’une des parties, en l’occurrence le bailleur, ignorait le but poursuivi par la
locataire. En atteste le fait que celle-ci (locataire) ait caché sa véritable identité au bailleur. Par
conséquent, le bailleur peut obtenir la nullité sur le fondement de la cause immorale.
Par rapport à l’action du voisin
Aux termes de l’article 85 du COCC « la nullité absolue peut être invoquée par tout intéressé.… ». Il y’a
nullité absolue lorsque le consentement fait défaut, lorsque l’obligation n’a pas d’objet, ou lorsque l’objet
et la cause sont illicite. On en déduit que cet intérêt n’est pas un intérêt quelconque mais un intérêt
protégé par la loi, un intérêt subjectif. Ici, le voisin dispose d’un intérêt car étant créancier du bailleur
(voisin de palier). Au plus, la cause du contrat est illicite car poursuivant un but contraire à la loi. Par
conséquent, il peut demander la nullité.
CAS 8
Demba, transitaire établi au port de Dakar, vend à Modou douanier de son état un poste téléviseur. La
vente a été conclue dans le bureau de Demba et la délivrance devait s’effectuer chez Modou à Castor. En
cours de route, l’écran du poste téléviseur s’est brisé du fait de nombreuses secousses du véhicule. Selon
vous qui doit supporter ces défaillances ?
Pour rectifier le tir, Demba décide de céder à Modou son écran plat qui était d’usage et qu’il venait de
réparer pour la première fois au service après-vente de Samsung. Deux jours après la délivrance, l’écran
plat tombe en panne. Modou veut agir contre le service après-vente Samsung et sollicite vos conseils à ce
titre.
Résolution du CAS 8
Une vente portant sur un téléviseur a été conclue entre deux parties à charge pour le vendeur de le livrer à
domicile. En cours de route, le bien, objet de la vente, se brise eu égard aux nombreuses secousses du
véhicule devant le transporter. Au sens juridique du terme, cette situation est proche du problème des
risques dans le cadre des relations contractuelles, plus précisément du risque de la chose et pose la
question suivante : qui doit supporter les défaillances ? En termes plus compréhensibles et audibles à
partir de quel moment se produit le transfert de propriété en droit sénégalais ?
Aux termes de l’article 109 du COCC « le transfert des risques de la chose est lié au transfert de la
propriété, qu’il se produise au moment de la délivrance ou à tout autre fixé par l’accord des parties ». Par
cette disposition remarquable, le transfert de propriété par l’effet du contrat ne se produit plus au moment
de la convention mais seulement lors de la délivrance de la chose.
Ici, il ressort des faits, que les parties avaient convenu que la délivrance de la chose devait s’effectuer
chez l’acheteur. Il s’ensuit que l’acheteur ne doit supporter les risques en vertu de la règle qui prohibe
toute obligation à l’acheteur à payer le prix d’un bien qu’il n’a pas reçu ou qu’il ne recevra jamais. En
termes moins compliqués, il revient au vendeur (le transitaire) de supporter les risques.
Comprenant qu’il n’a pas rempli son obligation (livrer la chose au domicile de l’acheteur), le vendeur lui
cède un téléviseur récemment réparé par le service après-vente de Samsung. Quelques heures (48) après
cette cession, la télévision tombe en panne. Un tel fait traduit la situation suivante : les effets du contrat à
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l’égard des tiers. Le problème juridique que soulève ce cas est relatif à la question de savoir si un tiers (le
nouvel acquéreur Modou) peut intenter une action en justice pour exiger de la Société Samsung
l’exécution de son engagement à l’égard son vendeur ?
Aux termes de l’article 96 le contrat crée un lien irrévocable entre les parties et qu’il est opposable aux
tiers (110 al 1er ) « le contrat ne produit d’obligations pour les tiers que dans les cas prévus par la loi. ».
Ici, le contrat n’a pas conclu entre le nouvel acquéreur et le service après-vente Samsung mais plutôt
entre ce dernier et le vendeur. Par conséquent, il (le nouvel acquéreur) ne pourra pas agir contre le
service après-vente.
CAS 9
Issagha est un instituteur de formation. Pour arrondir ses fins de mois, il dispense des cours à domicile.
C’est ainsi qu’il a été recruté par un Babacar, agent d’une banque de la qualité, pour donner des cours à
sa fille Nabou, élève en classe de troisième secondaire.. C’est ainsi qu’il n’a ménagé aucun effort pour la
réussite de cette mission. A l’issue de son examen de fin d’année, Nabou, la fille adorée de Babacar
échoue. Frustrée par la situation, Babacar décide d’engager la responsabilité de Issagha en estimant que
s’il accepté de lui payer autant d’argent c’est pour que sa fille réussisse. Qu’en pensez-vous ?
Résolution du CAS 9
Un contrat a été conclu entre un père de famille et un précepteur. Il était convenu que ce dernier devait
encadrer la fille du premier car devant préparer un examen. Malheureusement, à l’issue de l’examen, la
fille a échoué. Non content de cette situation, le père décide d’engager la responsabilité du précepteur au
motif qu’il n’aurait pas atteint le résultat escompté. Traduits sur le plan juridique, ces faits renvoient à la
qualification juridique des obligations. Dès lors, la question qu’on se pose est celle de savoir : Peut-on
engager à la suite de l’échec d’un élève la responsabilité du précepteur qui s’était engagé à l’encadrer ?
Aux termes de l’article 7 du COCC l’obligation de moyen est celle par laquelle le débiteur s’engage
seulement à employer les moyens appropriés dans une tâche à accomplir, à se montrer prudent et
diligent, à faire de son mieux, ce qui permettra peut-être au créancier d’obtenir le résultat qu’il souhaitait.
Quant à l’obligation de résultat, c’est celle par laquelle le débiteur promet un résultat déterminé. En
l’espèce, le précepteur n’a rien promis à son cocontractant. Cependant ce dernier lui a ordonné de faire
preuve de diligence afin que sa fille réussisse. Cette situation place le précepteur dans la position d’un
débiteur d’une obligation de moyen. Or devant une telle obligation, il faut prouver une faute pour
pouvoir engager la responsabilité de l’obligé.
Mais ici l’attitude du précepteur n’est guère constitutive d’une faute, tout au plus, il a fait preuve de
diligence. Encore plus s’il est tenu de chercher un résultat c'est-à-dire à d’aider la fille à réussir, il n’est
tenu de l’obtenir. A l’instar de tout ce qui vient d’être exposé, on peut affirmer que le précepteur est lié à
une obligation de moyen en conséquence, l’action intentée contre lui ne saurait prospérer.
CAS 10
Mor Pêne est un émigré établi aux Etats Unis depuis une trentaine d’années. Son long séjour au pays de
l’oncle Sam lui a fait qu’il bénéficie d’une certaine confiance auprès de ses concitoyens. Il a eu, par le
passé, à aider beaucoup de sénégalais à quitter le Sénégal pour les Etats Unis. C’est ainsi qu’un jour
qu’un de ses amis le sollicite pour un problème. Lequel consistait a faire venir son neveu aux Etats Unis.
Mor s’engage à obtenir un visa dans les plus brefs délais moyennant le versement de 4000000f. Une
année après, Mor peine à trouver le visa : les événements du 11 septembre sont passés par là. Las des
rendez-vous interminables de Mor, son ami déçu et dépité décide de le traduire en justice. Son action a-t-
elle des chances d’aboutir ?

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Résolution du CAS 10
S’étant engagé à faire voyager le neveu de son ami moyennant le versement d’une somme d’argent, un
émigré a eu toutes les peines pour respecter ses promesses. Devant un tel fait se pose un problème celui
de la nature juridique de l’obligation. Il s’agit de poser la question de savoir si l’émigré est-il tenu de
délivrer le visa promu ?
Aux termes de l’article 7 du COCC « le débiteur peut garantir au créancier l’exécution d’une obligation
précise ou s’engager simplement à apporter tous les soins d’un bon père de famille à l’exécution de son
obligation. La responsabilité du débiteur est engagée par l’inexécution ou l’exécution défectueuse de son
obligation ». L’obligation est qualifiée de résultat lorsque le débiteur a promis un résultat déterminé.
Ici, l’émigré a bel et bien promis à son ami un résultat. Le résultat consiste à mettre à la disposition d’un
visa pour son neveu). C’est dire qu’ici il y’a un résultat qui est visé : l’obtention d’un visa. Or au regard
des faits, une telle promesse n’a pas été respectée.
Compte tenu de tout ce qui précède, on peut dire donc que l’ami aura gain de cause car leur débiteur est
tenu à une obligation de résultat. Il suffit tout simplement pour que son ami prouve que le résultat n’a pas
été atteint. Ce qui est apparemment le cas.
CAS 11
La Société des Grands Ouvrages (SGO) a conclu un contrat avec une agence pour la construction d’un
pont. Ils avaient convenu que les travaux vont démarrer au mois de Janvier pour s’achever au mois de
Mai. Sept jours après la conclusion du contrat la SGO reçoit une offre plus alléchante d’où sa volonté de
renoncer au contrat. Qu’en pensez-vous ?
Résolution du CAS 11
Un contrat portant sur la construction d’un pont a été conclu entre une société et une agence. Il était
convenu que les travaux devaient démarrer au mois de Janvier pour s’achever au mois de Mai. Ayant
reçu une offre plus intéressante sept jours après la formation du contrat, la Société décide de renoncer au
contrat.
Les faits ainsi exposés posent le problème de la force obligatoire du contrat d’où la question de savoir la
Société peut-elle se délier de ses engagements ?
Aux termes de l’article 96 du COCC, le contrat crée un lien irrévocable entre les parties. Et l’article 107
de disposer que ce que la volonté a commis seule la volonté commune peut le défaire. Ce qui signifie
qu’une seule partie ne peut par sa seule volonté mettre fin à un contrat régulièrement conclu.
Ici, la société s’est engagée à exécuter une certaine prestation, un acte positif (construction d’un pont).
Par-là, il a accepté l’offre donc il doit réaliser l’ouvrage commandité. Il ne peut pas par sa seule volonté
remettre en cause le contrat. A la lumière de tout c ela, on
peut affirmer qu’il est lié par l’obligation de faire par conséquence sa décision de renoncer au contrat ne
se justifie pas sur le plan légal.
CAS 12
Mr Ndiaye dirigeant d’une société immobilière a gagné un marché de construction de logements. En
cours de réalisation, une flambée de prix du ciment rend plus onéreuse l’exécution du contrat. Il fait part
de ses difficultés à son cocontractant, qui ne veut rien savoir. C’est ainsi qu’il saisit le juge pour une
annulation du contrat au motif qu’il serait victime d’une lésion.
Résolution du CAS 13
En raison de la flambée du prix du ciment, un dirigeant d’une société immobilière fait face à des
difficultés. En effet, il n’est plus en mesure d’honorer ses engagements. Néanmoins il continue
d’exécuter le contrat dans ses conditions initiales mais devenu très désavantageuses pour lui. Il s’en
ouvre à son cocontractant. Ce dernier ne veut rien comprendre d’où sa demande en action en nullité pour
lésion.
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L’étude du cas soulève un problème d’équilibre de l’opération contractuelle d’où la question de savoir :
si le déséquilibre des prestations survenu au cours d’exécution du contrat est-il une lésion ?
Aux termes de l’article 75 du COCC « la lésion résultant du déséquilibre des prestations promises dans le
contrat au moment de sa formation n’entraine pas la nullité ou rescision du contrat qu’en vertu d’une
disposition expresse de la loi ». La lésion suppose un déséquilibre originel.
Ici, le déséquilibre du contrat est intervenu postérieurement à la formation du contrat ; il y aurait non plus
lésion mais imprévision. En effet, les prestations du contrat entre le promoteur immobilier et son
cocontractant étaient nettes lors de la formation du contrat ; ce n’est qu’en cours d’exécution que le
déséquilibre est survenu.
En définitive on peut conclure qu’il n’ya pas de lésion car le déséquilibre est plutôt postérieur à la
conclusion du contrat et résulte d’un événement imprévisible. En conséquence, l’action en nullité ne
saurait prospérer.
Cas 14
Mr Martin, un député très engagé veut mettre en œuvre la nouvelle politique agricole du régime en place.
A cette occasion, il construit un canal d’irrigation qu’il entretient régulièrement et à ses propres frais. Le
canal est destiné à servir en eau les agriculteurs installés dans la vallée pour cinq ans moyennant une
contrepartie financière de 3000f par mois. Après deux années d’exécution normale de leurs relations. Mr
Martin demande une réévaluation de la contrepartie à 5000f arguant qu’il ne parvient pas à couvrir les
frais d’entretien avec les sommes versées en raison de l’augmentation du prix des détergents occasionnés
par la maladie d’Ebola. Face au refus catégorique des agriculteurs de la vallée, Mr Martin saisit le juge
pour l’application des nouveaux tarifs. Qu’en pensez-vous ?
Résolution du CAS 14
Un canal d’irrigation a été construit par une bonne volonté. Cet ouvrage est destiné à servir en eau les
agriculteurs moyennant une contrepartie financière de 3000f par mois. Quelques temps après, l’une des
parties demande une réévaluation de la contrepartie à 5000f en raison des difficultés pour couvrir les frais
d’entretien. Une telle requête est rejetée par les agriculteurs d’où la saisine du juge par le constructeur du
canal. Analysés sous l’angle juridique ces faits traduisent la force obligatoire du contrat et en filigrane la
théorie de l’imprévision et posent la question suivante ; un juge peut-il modifier un contrat légalement
formé par les parties ?
Aux termes de l’article 96 du COCC « le contrat légalement formé crée entre les parties un lien
irrévocable » Et l’article 100 « si les termes du contrat sont clairs et précis, le juge ne peut sans
dénaturation leur donner un autre sens ».
Ici, un contrat a été régulièrement conclu entre les parties. Egalement, la clarté et la précision des termes
ne souffrent d’aucun doute. Par conséquent les parties sont tenues d’exécuter leurs obligations jusqu’à
leur terme.
CAS 15
Ndiaye Teranga, gérant d’une fabrique de matelas très connu dans Dakar et ses environs, est de mauvaise
humeur ce matin. Il vient, en effet, de recevoir de son fournisseur de pétrole, la Société Fall Oïl, une
facture qu’il estime excessivement élevée par rapport aux précédentes. Sur sa demande d’explication, le
gérant de Fall Oïl lui signifie que cette hausse est liée à une augmentation de 30% du prix du baril de
pétrole. Il s’avère que dans leur contrat de fourniture aucune stipulation ne prévoyait une telle hausse.
Face au refus de Ndiaye Teranga de payer l’excédent du prix, le gérant de Fall Oïl allègue la mauvaise de
son contractant qui, selon lui est au courant de l’augmentation du prix du baril. Sachant que vous êtes
spécialiste du droit de contrats, Ndiaye Teranga veut savoir s’il est tenu de payer la facture qu’il juge
salée. La société Fall Oïl saisit le juge pour obtenir le paiement de la totalité de la facture. Aura-t-elle
gain de cause ? Par ailleurs, il est sur le point de conclure un autre contrat portant sur le même objet avec
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un autre fournisseur. Il vous instruit de prendre toutes les dispositions afin d’éviter les mêmes difficultés.
Quelles solutions lui proposez ?
Résolution CAS 15
Quelques temps après la conclusion d’un contrat relatif à la fourniture de pétrole, une partie reçoit de
l’autre une facture portant une somme supérieure à celle convenue initialement Une telle augmentation
serait due, si l’on s’en tient au fournisseur, à la hausse du baril de pétrole. Une explication tirée des
cheveux selon le bénéficiaire d’où son refus de payer l’excédent du prix. Un refus assimilable à de la
mauvaise foi car aux yeux du fournisseur le bénéficiaire est au courant de l’augmentation du prix. En
droit, une telle situation traduit la théorie de l’imprévision et pose les questions suivantes : la partie
victime de ce déséquilibre est-elle en droit de réclamer la révision ? Ou plus exactement est-il possible à
la partie victime, en l’absence de tout accord, d’obtenir une révision du contrat devant le juge ? Est-il
possible pour les parties de mettre en place des solutions leur permettant de se prémunir contre une
éventuelle instabilité économique ?
Par rapport à la révision du contrat
Aux termes de l’article 96 du Code des obligations le contrat légalement crée entre les parties un lien
irrévocable » Et l’article 97 du COCC de disposer « le contrat ne peut être révisé ou résilié que du
consentement mutuel des parties ou pour les causes prévues par la loi ». Il ressort de ces dispositions que
la théorie est rejetée par le droit sénégalais.
Ici, il s’avère que le prix est devenu dérisoire en raison de l’augmentation de l’augmentation du prix du
baril de pétrole (30%). Toutefois, comme l’interdiction faite au juge par le législateur d’intervenir ou de
mortifier les obligations voulues par les parties dans le but de maintenir la stabilité du contrat est une
réalité, il s’ensuit que les parties se doivent de poursuivre le contrat jusqu’à son terme.
Par rapport aux solutions à envisager à l’avenir
Aux termes de l’article 186 du COCC, « les contractants peuvent fixer la somme due par l’un d’eux en se
référant au prix des matières premières, de marchandises, de services ou, de façon générale, à tout autre
indice dont la valeur est déterminable, à condition que l’économie du contrat ou l’activité de
l’emprunteur soient en relation directe des cours de l’indice». Par cette disposition les parties à un contrat
de longue durée peuvent insérer dans leur accord des clauses prévoyant une renégociation du contrat
lorsqu’il y a imprévision : ce sont des clauses d’adaptation ou de renégociation. C’est dire qu’il lui sera
conseillé de d’insérer des clauses de révision prévoyant le recours à un expert ou d’adopter les clauses
d’indexation ou d’échelle mobile.
CAS 16
Sané, gérant d’une société pétrolière a conclu un contrat de fourniture de carburant avec Sénégal
Transport, une société spécialisée dans la location de véhicules divers. Une clause de contrat prévoit que
les parties se rencontreront en cas d’événements affectant l’équilibre économique et financier du contrat
et qu’ils chercheront ensemble des moyens d’adaptation du contrat. Le prix de vente du gasoil a été fixé à
700f le litre. Face à la hausse du prix de baril de pétrole, Sané se trouve dans des difficultés et souhaite
augmenter le prix pour le porter à 750f le litre en s’appuyant sur la clause.
A l’issue d’une rencontre entre les parties, la société Sénégal Transport refuse toute augmentation. Sané
peut-il modifier unilatéralement le prix du gasoil revendu ?
Résolution du CAS 16
Un contrat relatif à la fourniture de carburant a été conclu entre une Société et un gérant d’une société
pétrolière. Ledit contrat comportait une clause par laquelle les deux s’engageaient de se rencontrer pour
rechercher ensemble des solutions afin d’adapter le contrat à toutes circonstances de nature à affecter
l’équilibre économique et financier. Quelques temps après, le prix du baril de pétrole connut une hausse.

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C’est ainsi que le gérant s’en ouvre à la société : il veut une modification du prix sur la base de la clause
insérée dans le contrat. A l’issue de leurs discussions, la Société refuse toute augmentation.
Ces faits traduisent le problème de la force obligatoire du contrat et posent la question suivante : une
clause de réadaptation insérée dans un contrat conclue de façon consensuelle autorise-t-elle une des
parties à rompre unilatéralement ledit contrat?
La réponse à cette question trouve son siège dans les articles suivants : l’article 96 du COCC qui disposes
que « le contrat légalement formé crée entre les parties un lien irrévocable » et l’article 97 qui dispose
que « le contrat ne peut être révisé ou résilié que du consentement mutuel des parties ou pour les causes
prévues par les parties ».
Ici, au moment de l’exécution du contrat des circonstances se sont modifiées par rapport à celles qui
existaient au moment de la conclusion au point de rendre l’exécution plus onéreuse qu’il n’était prévu par
les parties. De plus, la clause stipulait que les parties se devaient se rencontrer en pareille occurrence
uniquement en vue d’adapter et non d’augmenter. Il s’ensuit, en vertu de la force obligatoire, Sané (le
gérant) ne peut modifier unilatéralement le contrat.
CAS 17
La société SODEFITEX, fournisseur habituel de tissus à Madame DIATTA, avec laquelle elle entretient
depuis quelques années des rapports de confiance lui demande de porter caution auprès d’une banque de
la place. C’est ainsi que le 10 janvier 2005, Mme DIATTA s’est porté caution des engagements
financiers de la société SODEFITEX au profit de la banque. Or le 25 janvier, le tribunal de commerce
prononce la liquidation judiciaire de la société SODEFITEX et actionne Madame DIATTA en caution.
Celle-ci s’aperçoit alors qu’au jour où elle signait la caution, la situation de la société était
irrémédiablement compromise et que la banque en avait eu connaissance par un communiqué annonçant
l’état de cessation des payements de ladite société. Elle estime que son consentement a été vicié et
invoque un dol de la banque.
Qu’en pensez-vous ?
Résolution du CAS 17
Madame DIATTA, cliente de la société SODEFITEX, s’est porté caution des engagements de celle-ci au
profit de la banque CBAO. Quelque temps après, le tribunal de commerce prononce la liquidation
judiciaire de la société et actionne Madame DIATTA en caution. Cependant, elle se rend compte qu’au
jour de son engagement, la situation de la société était irrémédiablement comprise et que la banque en
avait eu connaissance par un communiqué annonçant l’état de cessation des payements de ladite société.
Le cas soumis à notre réflexion soulève un problème de vice du consentement. En effet, Madame
DIATTA prétend être déliée de son engagement car le comportement passif de la banque n’est rien
d’autre qu’un dol. Dés lors, la question qui se pose est de savoir est- ce que le silence observé par la
banque sur la situation irrémédiablement comprise de la société va-t-il dol ?
Selon l’article 63 du COCC, « le dol consiste en une tromperie provoquée par des manœuvres que l’un
des contractants a pratiqué à l’encontre de l’autre pour l’amener à donner son consentement » Il résulte
de cette disposition que dans tout dol, il faut deux éléments : un élément psychologique et un élément
matériel. S’il est certes vrai que ce dernier qui consiste en des manœuvres, des mises en scènes ou des
artifices n’est pas présent dans le cas d’espèce, il faut cependant relever que la notion de dol a été élargie
dans un souci de protection du consentement. C’est ainsi que la jurisprudence considère que le simple
silence observé sur un élément essentiel du contrat est constitutif de dol ; ce qu’elle appelle la réticence
ou dol dolosif.
En l’espèce, Madame DIATTA s’est porté caution le 10 Janvier 2005 et deux semaines après la société
débitrice est tombée en faillite ; ce qui suppose évidement que cette dernière était en état de cessation des
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paiements. Plus grave encore c’est que la banque bénéficiaire même de la caution en avait eu
connaissance par un communiqué du tribunal et pourtant a gardé son silence. Or il est certain que si
Madame DIATTA savait que la société SODEFITEX était dans une telle situation, elle n’aurait pas
consenti. Donc le silence observé par la banque est non seulement déterminant mais aussi essentiel.
A la lumière de nos développements, nous pouvons dire que le consentement de Madame DIATTA a été
vicié par un silence dolosif de la banque. Par conséquent elle pourra obtenir l’annulation du contrat de
cautionnement.
CAS 18
Mr Turpin revend son véhicule réparé à son voisin Mansour qui, quelques jours après se rend compte
que le moteur ne fonctionne plus. Il ne désire pas se retourner contre son ami, sachant qu’il est de bonne
foi. En revanche, il souhaiterait intenter une action en justice contre le garagiste. Qu’en pensez-vous ?
Par ailleurs, Mr Turpin désireux de gratifier son ami David exploitant agricole prévoit la vente d’un de
ses terrains. Pour réaliser cette opération, il fait appel Me Loppy. Cependant, ce dernier passe outre et
dépose le produit de la vente dans son compte bancaire. Mr Turpin surpris du comportement de son
avocat vous consulte : qu’en pensez-vous ?
Résolution du CAS 18
Après avoir réparé son véhicule chez un garagiste, un sieur le vend. Quelques temps, le moteur ne
fonctionne plus. L’acquéreur estimant que le vendeur est de bonne foi désire une action en justice contre
le garagiste.
Ces faits traduisent la situation juridique suivante ; les effets du contrat à l’égard des tiers et soulèvent la
question de savoir ; un tiers peut-il intenter une action en justice en vue d’obliger une partie du contrat à
exécuter son engagement ?
La réponse à cette question trouve son siège dans l’art 110 du COCC qui dispose « le contrat ne produit
d’obligations pour les tiers que dans les cas prévus par la loi ». C’est dire qu’en principe que ce qui a été
convenu entre certaines personnes ne peut ni nuire ni profiter aux autres. A la lumière de ce qui précède
le nouvel acquéreur, en l’occurrence Mansour, ne peut agir contre le garagiste.
Par rapport à la deuxième situation il s’agit d’un contrat de mandat à l’issue duquel le mandataire a
outrepassé ses pouvoirs. On est en présence de la violation du principe de l’effet obligatoire du contrat.
Dès lors la question est la suivante : la violation par l’une des parties de la force obligatoire du contrat
ouvre-t-elle droit à une action en justice ?
Aux termes de l’art 96 du COCC « le contrat légalement formé crée un lien irrévocable entre les
parties ». Ici, il résulte des faits qu’une personne (Mr Turpin) habilite une autre (Me Loppy) à agir à son
nom (vente d’un terrain et de verser le produit dans son compte). Il s’ensuit que la violation du lien
contractuel ouvre une action en justice en vertu du principe posé par l’article 96 du COCC. En termes
simples, Mr Turpin peut intenter une action en justice.
CAS 19
Pierre Baldé est propriétaire d’un immeuble qui lui sert d’habitat pour sa famille. Cependant, l’un des
appartements a fait l’objet de location à Mr Kenza, mannequin de son état, pour une durée de trois années
en 2011. Suite au décès de Pierre Baldé en mai 2013, son fils unique fils hérite de la maison. Quelques
jours plus tard, Baldé fils entend mettre un terme au contrat de bail de Mr Kenza au motif que ce dernier,
qu’il juge coureur de jupon, fait la cour à ses sœurs.
Mr Kenza qui s’estime connaitre son droit refuse de quitter les lieux au motif qu’il n’est nullement lié par
le fils mais plutôt par le pére. Est-il dans son droit ? Quelques mois plus tard, ayant échoué dans son
entreprise de déguerpir Mr Kenza, Baldé fils notifie à ce dernier l’augmentation du loyer à hauteur de
20% du fait du coût de la vie de plus en plus élevé.

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Mr Kenza, toujours égal à lui-même, oppose un niet. Il brandit à cet effet le contrat de bail qui ne
prévoyait nullement cette augmentation. Baldé-fils saisit le juge en vue de l’augmentation du montant
loyer. Son action peut-t-elle aboutir ?
Résolution CAS 19
Un contrat a été conclu entre un bailleur et un locataire portant sur un appartement pour une durée de
trois années renouvelable. Deux après la conclusion du contrat, le bailleur meurt. Son unique décide de
rompre le contrat au motif que le locataire serait un coureur de jupons. Une telle décision n’est pas
partagée par le locataire qui soutient que le fils ne peut en aucune manière l’obliger à mettre fin au
contrat d’autant qu’il n’est pas partie au contrat. Au plus, estimant que la vie est de plus en chère, Baldé-
fils entend augmenter le prix de la location de 20%. Au regard du droit, ces faits traduisent la relativité
du contrat d’une part et la force obligatoire d’autre part et posent les questions suivantes : un héritier est-
il tenu d’un engagement conclu par son défunt père ? En vertu d’un aléa économique est ce qu’une
partie peut modifier unilatéralement le contrat ?
Par rapport à au maintien du contrat
Aux termes de l’article 96 du COCC, « le contrat crée un lien irrévocable entre les parties ». Et l’article
110 de préciser le contrat ne produit d’obligations pour les tiers que dans les cas prévus par la loi ».
Cette disposition prévoit que certaines personnes (ayant cause à titre universel) doivent exécuter ou
respecter le contrat comme les parties elles-mêmes car succédant à l’une des parties. Ici étant fils unique
du défunt, Baldé-fils est ayant causé universel habilité à recevoir la totalité de la succession. Il s’ensuit
qu’il sera tenu par l’engagement contractuel de son père décédé. En termes clairs, la force obligatoire
s’opposant à ce que le contrat soit rompu unilatéralement avant terme, alors les arguments de Baldé-fils
ne sont pas fondés.
Par rapport à la rupture unilatérale du contrat
Aux termes de l’article 96 du COCC, « le contrat crée un lien irrévocable entre les parties ». Et l’article
97 du COCC de souligner que « le contrat ne peut être révisé ou résilié que du consentement mutuel des
parties ou pour les causes prévues par la loi ».
Ici, il apparait que c’est une seule partie, en l’occurrence l’héritier, qui veut, par sa seule volonté, mettre
fin au contrat. Ce qui ne peut se faire à la lecture des dispositions précitées.
CAS 20
Les époux Ndir ont créé une entreprise de location de matériel de bricolage, dans une ville de 800
habitants où ils résident. Ils signent avec la Société AC un contrat de location de 250 appareils pour une
durée de 24 mois, moyennant le versement de la somme 10 000 000f. Au bout de 6 mois, ils n’ont loué
aucun appareil, et se rendent compte que l’exploitation de cette activité est vouée à un échec certain. Ils
viennent vous consulter pour savoir s’il existe un moyen de faire annuler le contrat ?
Résolution du CAS 20
Un couple a signé un contrat portant sur des appareils pour une durée de 24 mois moyennant le
versement d’une somme de dix millions avec une société spécialisée en la matière. Ces appareils étaient
destinés à une exploitation commerciale. Au bout de six mois, ayant constaté qu’il n’a loué aucun
appareil, le couple se rend compte qu’il file tout droit à la faillite. Ces faits traduisent au sens juridique
du terme la nullité d’un contrat résultant des difficultés dans la réalisation de la cause malgré son
caractère licite. Dès lors se pose le problème suivant : En l’absence de résultat objet d’un engagement
peut-on demander la nullité ?
Aux termes de l’article 76 du COCC, pour qu’un contrat soit valide il faut que la cause existe et qu’elle
soit licite et non contraire aux bonnes mœurs et à l’ordre public. A sa suite, l’art 77du de souligner que
la cause n’est que le pourquoi de l’engagement. Par-là, le Code fait la distinction entre la cause du contrat
(art 76) et la cause de l’obligation (art 77). La cause du contrat retenue par la jurisprudence s’apprécie au
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moment de la formation du contrat. Ici, au moment de la formation du contrat, la cause non seulement
existait (la société loue ses appareils pour percevoir une somme) mais était licite (location d’appareils
n’est pas interdite par la loi). Par conséquent, le contrat ne peut être annulé.
CAS 21
Mr Diouf est propriétaire de deux locaux dans une copropriété à usage d’habitation. Il habite le premier
et décide de vendre le second à Mr Diagne. Quelques temps après la vente, il découvre que, Mr Diagne y
exploite une activité de jeux clandestins. Les voisins s’aperçoivent, eux-mêmes, très vite qu’une clientèle
peu particulière fréquente cet endroit. Ils font part de leur mécontentement à leur voisin, Mr Diouf
envisage de demander la nullité de la vente du local mais il redoute de ne pouvoir supporter les
tracasseries administratives que cela implique. Impatients, les voisins vous consultent pour savoir s’ils
peuvent intenter une action en nullité. Si oui dans quel délai ?
Résolution du CAS 21
Après avoir vendu sa maison, le vendeur se rend compte que l’acheteur y exploite une activité de jeux
clandestins. Non contents de cette situation, les voisins envisagent de porter l’affaire devant le juge en
vue de l’annulation du contrat de vente.
Ces faits renvoient au sens juridique à la nullité absolue et posent la question de savoir si des personnes
étrangères à un contrat dont la cause porte sur une activité de jeux clandestins sont-elles habilitées à
demander la nullité du contrat ?
Aux termes de l’art 85 du COCC « la nullité est absolue lorsqu’elle sanctionne une condition de validité
édictée dans l’intérêt général ». Ici, il s’agit de jeux clandestins qui sont des activités immorales, illicites
car prohibés par la loi ouvrant ainsi la voie à la nullité absolue. En vertu de l’article précité, toute
personne y ayant intérêt peut l’invoquer fondée qu’elle est sur la violation d’un intérêt général. Par
conséquent, les voisins peuvent l’invoquer
CAS 22
A l’occasion de l’anniversaire de sa femme, Mr Konaté voulant réserver une belle surprise à celle-ci, se
rend dans une boutique de prêt à porter et accessoires. Il trouve sur place une nouvelle gamme de
« cheveux naturels » estampillés originaux. Sans hésitation, il passe la commande et paie le prix tout en
précisant au vendeur que c’est un cadeau pour Madame qui passera les récupérer le lendemain vers 12h.
A l’heure du rendez-vous, Mme Konaté débarque, accompagnée de son amie Aicha, coiffeuse
professionnelle. A la réception de la commande, cette dernière décèle que le produit délivré,
contrairement à celui spécifié dans le contrat était de la contrefaçon. C’est ainsi qu’elle persuade son
amie soit de récupérer le prix qu’elle a jugé trop excessif soit de contraindre la gérante à se conformer
aux stipulations contractuelles. Mme Konaté s’en ouvre à la gérante. Cette dernière lui rétorque qu’elle
n’est en droit de demander ni l’exécution de la vente. Que pensez-vous de l’avis de la gérante ? Justifiez
votre réponse.
Résolution CAS 22
Voulant réserver une surprise à sa femme à l’occasion de son anniversaire, un mari se rend dans un
magasin de prêt à porter et y achète des cheveux naturels estampillés originaux tout en signifiant au
gérant que ladite marchandise est pour sa femme et que celle-ci passera les récupérer le lendemain à 12
h. A l’heure du rendez-vous, la femme, accompagnée d’une amie coiffeuse, débarque chez le gérant.
Après avoir reçu la commande, son amie lui signifie le produit est de la contrefaçon et lui conseille de
demander la restitution du prix ou d’exiger du gérant de se conformer aux stipulations contractuelles.
C’est ainsi que la femme s’en ouvre au gérant. Ce dernier lui fait savoir qu’elle n’est pas habilitée à
demander la nullité du contrat encore moins sa résolution.

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Ces faits renvoient à l’hypothèse de la stipulation d’autrui. .A ce titre, le problème de droit qu’ils
soulèvent est celui de savoir : le tiers bénéficiaire est-t-il en droit d’exiger du stipulant l’exécution de la
prestation ?
Aux termes de l’article 114 du COCC « est valable la stipulation au profit d’un tiers, dés lors qu’elle est
acceptée par le promettant, et que le stipulant y a intérêt ». Et l’art 116 du COCC de prévoir que « le tiers
bénéficiaire acquiert par la stipulation un droit direct.».
Il résulte de ces dispositions que le droit du tiers (Mme Konaté) est conditionné par le contrat passé entre
le stipulant (Mr Konaté) et le promettant (le gérant).
Ici, aucun contrat n’est intervenu entre le gérant (stipulant) et le tiers bénéficiaire (Mme Konaté).
Cependant, le gérant s’est engagé envers la femme en ce sens qu’il a promis une prestation (remettre à
celle-ci des cheveux naturels estampillés originaux).
A la lumière de ce qui précède, la femme puise dans son droit le moyen d’agir en exécution contre le
gérant. En termes simples, elle peut exiger l’exécution de la prestation.
CAS 23
La société « Boissons Locales Awa », a confié à la société « And Diapo » la réalisation d’emballages de
ses produits pour les 5 ans à venir. Les emballages commandés s’étant révélés défectueux, la société
productrice a, par conséquent, notifié à son cocontractant la rupture immédiate de leurs relations
commerciales. La société « And Diapo » saisit le juge pour contester la rupture et estime que cette
dernière ne pouvait être que judiciaire ou se faire en vertu des termes de la clause ne visait pas ce type de
manquement. La société « Boissons Locales Awa » vous consulte pour savoir si le contrat est
régulièrement rompu ou non et quels sont les risques encourus, du fait des objections de son
cocontractant.
Résolution CAS 23
Un contrat a été conclu entre deux sociétés portant sur la fourniture d’emballages de produits. Lors de la
livraison, l’une des parties constate que les produits commandés se sont révélés défectueux. C’est ainsi
que la société productrice notifie à son cocontractant la rupture immédiate du contrat. Estimant que la
rupture ne pouvant être que judiciaire et qu’aucune clause ne prévoyant ce type de manquement, le
cocontractant saisit le juge. Ces faits portés à notre à appréciation soulèvent la question de la résolution
du contrat et posent la question : le manquement à ses obligations par une partie autorise-t-elle l’autre
partie à prononcer la résolution ?
L’article 105 du COCC prévoit qu’en cas de manquement grave à ses obligations par l’une des parties,
l’autre peut demander en justice soit l’exécution forcée, soit la réduction des ses propres obligations, soit
la résolution du contrat, soit sa résiliation. Il ressort de cette disposition que la résolution doit être
demandée en justice. Ici, rien dans les faits n’indique que la partie victime a saisi le juge. S’est-elle
contentée de prononcer la résolution elle-même et ce sans se référer au juge. Par conséquent, cette
rupture n’est pas justifiée.
CAS 24
Le 10 mars 2011, la société immobilière Sahel SA a donné en bail à Mr Dieng, un immeuble. Pour le
paiement des loyers échus, Mr Dieng avait donné ordonné à sa banque de procéder à des virements au
compte de la Société SA le 25 de chaque mois, afin que le compte soit crédité au plus tard le 1 er du mois
suivant conformément aux dispositions contractuelles. Un incident ne s’est jamais produit depuis le début
de l’engagement. Pour le mois d’Aout 2012, le virement n’a pu être effectué à temps. La société
immobilière saisit alors le juge afin d’obtenir la rupture du contrat et une réparation subséquente du fait
du préjudice subi.
Qu’en pensez-vous ?
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Résolution du CAS 24
Un contrat de bail a été conclu entre un bailleur et un locataire. Ce dernier avait chargé sa banque de
virer le 25 de chaque mois dans le compte du bailleur le montant du loyer afin que le compte soit crédité
le 1er du mois suivant. Mais malheureusement arriva un mois où le bailleur n’obtint pas le loyer à temps.
C’est ainsi qu’il saisit le juge pour obtenir la rupture du contrat. Ces faits traduisent le retard dans
l’exécution du contrat et posent la question suivante : le retard dans l’exécution du contrat imputable à
l’une des parties est-il de nature à justifier le prononcé de la résolution.
L’article 105 du COCC prévoit qu’en cas de manquement grave à ses obligations par l’une des parties,
l’autre peut demander en justice soit l’exécution forcée, soit la réduction de ses propres obligations, soit
la résolution du contrat, soit sa résiliation. La jurisprudence considère que lorsque le retard n’est pas
imputable à une faute du débiteur ou lorsqu’il est excusable, un délai lui est imparti pour honorer ses
engagements. Ici, le retard n’est pas la résultante d’une faute du débiteur. Au plus, il n’est indiqué nulle
part que le débiteur refusait de payer. Au regard de ce qui précède, on est en droit de penser que la
rupture ne sera pas prononcée.

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SECOND SEMESTRE
CAS 1
Monsieur Guéye vient vous consulter pour vous soumettre plusieurs problèmes auxquels il va être
confronté dans les semaines à venir.
Il commence d’abord par vous exposer le litige qui l’oppose à Mar Ndoye : la semaine dernière, son
chien a mordu Mr Ndoye alors que ce dernier franchissait le portail de sa maison pour lui apporter son
journal. Pourtant, Mr Guéye avait prévenu les visiteurs du danger qu’ils encouraient en inscrivant «
Attention : chien méchant : tapez toujours avant de rentrer » sur un grand panneau accroché à sa maison.
Il y a quelques jours, Mr Ndoye est venu lui rendre visite pour lui demander une somme importante afin
de compenser l’ensemble des frais médicaux que la morsure a occasionnés. Mr Ndoye l’a prévenu qu’il
n’hésiterait pas à porter l’affaire devant la justice s’il refusait de lui verser la somme d’argent réclamée.
Mr Guéye s’interroge sur l’issue probable d’un tel procès ?
Mr Guéye a également des ennuis avec son meilleur ami Mr Sarr. En se rendant chez lui il y a un mois
alors qu’il l’avait invité à dîner, Mr Guéye a violemment heurté la porte vitrée de son salon. Suite à
l’accident, Mr Guéye a été immobilisé pendant 15 jours ce qui eut pour conséquence de lui faire perdre
une somme d’argent importante. Mr Guéye est ennuyé car il hésite à exercer une action en réparation
contre son ami Mr Sarr. Comme il sait que cela risquerait de détériorer leurs relations pour toujours. Il
veut être certain d’obtenir gain de cause avant d’engager une quelconque action.
Enfin Mr Guéye vous explique qu’il pense exercer une action en justice contre son voisin Mr. Sall. Le
week-end dernier, Mr Guéye a eu avec Mr Sall un long débat sur la politique actuelle du gouvernement
tout en passant la tondeuse dans son jardin. Au cours de cette discussion Mr. Guéye prêta sa tondeuse
quelques minutes à son voisin le temps de répondre au téléphone. Malheureusement cela suffit à M. Sall
pour briser involontairement un magnifique pot en terre cuite exposé dans le jardin de Mr Guéye en le
heurtant avec la tondeuse. Le pot cassé ayant une grande valeur économique et sentimentale, Guéye
souhaite agir contre Mr. Sall
Résolution CAS 1
Par rapport au premier problème
Mr Guéye commence par vous exposer le litige qui l’oppose à Mr Ndoye. La semaine passée son chien a
mordu ce dernier alors qu’il franchissait le portail de sa maison. Le maitre des lieux, pourtant, avait
prévenu les visiteurs du danger qu’ils encouraient en inscrivant « Attention : chien méchant : tapez
toujours avant de rentrer » sur un grand panneau accroché à sa maison. Quelques temps, Mr Ndoye est
allé lui rendre visite pour lui demander une somme d’argent afin de faire face aux nombreuses dépenses
occasionnées par la morsure du chien tout en lui signifiant qu’il comptait saisir le juge au cas où il
n’accéderait pas à sa requête.
Il s’agit donc d’un problème de responsabilité du faitdes choses. Mr Ndoye peut-il obtenir une réparation
du dommage subi sur le fondement de la responsabilité du propriétaire du fait de la morsure du chien ?
Aux termes de l’article 137 du COCC « Toute personne est responsable du dommage causé par le fait de
l’animal ou de la chose dont elle a la maitrise ». Et l’article 139 al 2 du Code précité de souligner que
« La responsabilité peut disparaitre ou être atténuée par la force majeure, le fait d’un tiers ou la faute de
la victime. ».La responsabilité d’une personne du fait d’une chose ne peut être engagée que si trois
conditions sont remplies. Il faut qu’il s’agisse effectivement d’une chose, que celle-ci ait joué un rôle
dans la survenance d’un dommage et qu’un individu exerce un pouvoir de garde sur cette chose.
Ici, il apparait que la chose, cause du dommage est, en l’espèce, un animal. Lequel a été l’instrument du
dommage car ayant joué un « rôle actif ». S’y ajoute qu’il est la propriété de Mr Guéye.
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Par-là toutes les conditions d’engagement de sa responsabilité sont réunies. Cependant, il peut être
partiellement exonéré s’il rapporte la preuve que la faute de la victime a contribué au dommage. En
l’espèce, Mr Ndoye a commis une faute d’imprudence en franchissant le portail de la maison malgré
l’avertissement que celui-ci avait accroché à son mur. Sans cette faute, il n’aurait pas été mordu par le
chien. Sa faute a donc, au moins pour partie, contribué au dommage.
Au regard de ces considérations, la responsabilité de Mr Guéye sera engagée mais il pourra tout de même
être partiellement exonéré car le dommage résulte en partie de la faute de Mr Ndoye.
Par rapport au 2e problème
Mr. Guéye a également des ennuis avec son meilleur ami Mr. Sarr qui l’avait invité à un diner. En effet,
le jour du diner, il avait violemment heurté la porte vitrée de son salon. La violence a été telle qu’il a été
immobilisé pendant 15 jours ce qui eut pour conséquence de lui faire perdre une somme d’argent
importante. Mr Guéye est ennuyé car il hésite à exercer une action en réparation contre son ami en raison
du caractère sensible de l’affaire. Il veut être certain d’obtenir gain de cause avant d’engager une
quelconque action.
Les faits portés à notre attention renvoient à la responsabilité du fait des choses et soulèvent le problème
de droit suivant : Mr Guéye peut-il obtenir réparation du dommage subi sur le fondement de la
responsabilité de Mr Sarr ?
Aux termes de l’article 137 du COCC « Toute personne est responsable du dommage causé par le fait de
l’animal ou de la chose dont elle a la maitrise ». Et l’article 139 al 2 du Code précité de souligner que
« La responsabilité peut disparaitre ou être atténuée par la force majeure, le fait d’un tiers ou la faute de
la victime. ».
Ici, il apparait que la porte vitrée cause du dommage (elle a été à l’origine du dommage) est la propriété
de Mr Sarr. Au plus, elle est inerte (elle n’est pas en mouvement). Or, en pareille occurrence, il
appartient à la victime de prouver le rôle causal de la chose.
Ainsi, une chose inerte ne peut être l’instrument du dommage que si la preuve est rapportée qu’elle
occupait une position anormale ou qu’elle était en mauvais état. Rien n’indique que la porte vitrée
occupait une position anormale (elle est dans le salon) ou qu’elle était en mauvais état (elle ne s’est pas
brisée après l’incident si l’on s’en tient aux faits).
Par-là, toutes les conditions sont remplies pour engager la responsabilité de Mr Sarr. Cependant, il
faudra faire comprendre à Mr Guéye que si Mr Sarr parvient à démontrer qu’il a commis une erreur
d’inattention (étant son meilleur ami il est sensé connaitre la maison) ou d’imprudence (porte vitrée
suffisamment signalée pour se manifester à une personne attentive) alors il sera considéré comme ayant
contribué à la réalisation de son dommage. En termes plus simples, la responsabilité sera partagée.
Par rapport au 3e problème
Mr Guéye envisage d’intenter une action en justice contre son voisin Mr. Sarr. Au cours d’un long débat
sur la politique actuelle du gouvernement, il avait confié sa tondeuse qu’il passait dans le jardin pour
répondre à un appel téléphonique. Malheureusement cela suffit à Mr. Sarr pour briser involontairement
un magnifique pot en terre cuite exposé dans le jardin de Mr Guéye en le heurtant avec la tondeuse. Le
pot cassé ayant une grande valeur économique et sentimentale, Mr Guéye souhaite agir contre Mr Sarr en
réparation du préjudice. Il s’agit donc d’un problème de responsabilité du fait des choses notamment du
transfert de la garde. Le problème de droit qu’on se peut poser est celui de savoir : le fait de confier sa
chose à un tiers entraine-t-il la cessation de la qualité de gardien ?
Aux termes de l’article 137 du COCC « Toute personne est responsable du dommage causé par le fait de
l’animal ou de la chose dont elle a la maitrise ». Et une jurisprudence fortement assise a considéré que «
le propriétaire confiant une chose à un tiers ne cesse d’en être responsable que s’il est établi que le tiers a

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reçu corrélativement les pouvoirs d’usage, de direction et de contrôle de la chose ; tel n’est pas le cas,
s’agissant d’une tondeuse confiée à un tiers par son propriétaire, pour un court laps de temps et pour un
usage déterminé dans son propre intérêt» (Cour Cassation française Civ. 2ème, 19 juin 2003 et C.A de
Dakar 16 Juin 1971 Moussa M’bengue c/ Dame Nguen Xuman, arrêt inédit)
En l’espèce on sait que Mr Guéye a confié sa tondeuse à Mr. Sarr le temps de répondre au téléphone pour
qu’il continue à tondre dans son propre jardin. Le prêt ne durait donc qu’un court laps de temps et avait
un usage déterminé dans l’intérêt de Mr Guéye. Il semblerait donc que Mr Guéye ait conservé la garde de
la tondeuse au moment de l’accident même s’il l’avait temporairement confiée à son voisin.
Au regard de la jurisprudence, le propriétaire, en l’occurrence Mr Guéye ne s’est dessaisit de la garde.
Par conséquent, Mr Sarr n’étant pas gardien de la chose et sans qu’il soit nécessaire de s’interroger sur
les causes d’exonération ne peut être tenu pour tenu de destruction de la chose.
CAS 2
La famille Ndoye connaît bien des désagréments. Après avoir eu quelques démêlées avec la justice, les
parents sont privés de l’autorité parentale.
Les enfants sont confiés aux grands-parents - qui ont maintenant autorité sur les petits-enfants avec un
droit de visite pour les parents le samedi. Un samedi, justement, Abou, l’aîné de 15 ans, échappe à la
vigilance peu scrupuleuse de ses parents et vole un vélo. Ivre, incapable de le conduire, il renverse
Babacar qui traversait la route hors du passage protégé. Le mercredi suivant, c’est au tour d’Assane, 10
ans, de se faire remarquer. A l’occasion d’un match de football avec son club, «Les tortues
triomphantes!», il prend à partie Aly, joueur de l’équipe «Les lapins agiles». Aly le frappe violemment.
Ces évènements ont beaucoup marqué Mactar Ndoye, le troisième fils âgé de 12 ans.
Il multiplie les actes de délinquance justifiant un placement par lejuge dans un établissement spécialisé,
«!Les aigles fragiles!». A peine arrivé àl’internat, il fugue et va mettre le feu à la maison des époux Sarr.
Que peuvent faire les victimes de la famille Ndoye ?
Résolution du CAS 2
A la suite d’une décision de justice prononçant la déchéance de leurs parents, des enfants ont été confiés
à leur grand-père. Un jour, l’ainé, 15 ans, monte sur un vélo qu’il incapable de conduire car étant ivre et
renverse Babacar qui traversait la route. Quelques jours après, c’est Assane, 10 ans, de se faire
remarquer. En effet, au cours d’un match de football, il s’en est pris à son camarade de jeu, lequel le bat
violemment. Ces événements ont traumatisé le plus jeune, Mactar, 12 ans, au point qu’il s’est plongé
dans la délinquance entrainant ainsi son placement dans un centre spécialisé. Mais, à peine arrivé à
l’internat, il fugue et met le feu à la maison des époux Sarr.
Ces faits traduisent sur le plan juridique la responsabilité du fait notamment celle des parents du fait de
leurs enfants. Le problème juridique est le suivant : Qui doit être tenu pour responsable des dommages
ainsi causés par les enfants confiés par leur grand-père par le juge ?
Aux termes de l’article 143 du COCC « Est responsable du dommage causé par l’enfant mineur habitant
avec lui de ces pére, mére ou parent qui en a la garde ». Il résulte de cette disposition que les parents ne
répondent que du dommage causé par leur enfant mineur habitant avec eux. L’article 284 du Code de la
famille sénégalais fait obligation à celui qui a la garde de fixer chez lui la résidence de l’enfant. Selon
une jurisprudence, la cohabitation ne peut cesser que de façon légitime.
Par rapport au dommage causé à Babacar
Dans le cas présenté, l’ainé, un mineur, (13 ans) a eu un accident (fait positif) en état d’ivresse. Cet
accident est à l’origine du préjudice matériel causé à Babacar. Le non-respect des règles de conduite est
bien le fait générateur du dommage subi. Il est établi qu’il vit avec son grand-père. Cette cohabitation est

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la résultante d’une décision judiciaire. Par conséquent, toutes les conditions sont réunies pour engager la
responsabilité des grands-parents. C’est dire que Babacar peut leur demander réparation
Par rapport au dommage causé à Assane
Il faut souligner qu’aux termes de l’article 145 du COCC, l’exonération partielle ou totale peut être
accordée lorsque la victime a concouru à la réalisation de son dommage.
Les faits indiquent qu’Assane a été blessé par le coup de point d’Aly. Une chose est sûre, Assane a subi
une atteinte dans son intégrité physique constituant ainsi un dommage corporel d’où la responsabilité
d’Aly. Cependant, ce dernier peut souligner qu’Assane a concouru à la réalisation de son propre
dommage. En effet, Assane a,si on s’en tient aux faits, provoqué Aly. Par conséquent, il est probable que
le juge partage la responsabilité.
Par rapport au dommage causé par aux époux Sarr
Pour rappel, selon une jurisprudence fortement assise la cohabitation ne peut cesser que lorsqu’elle
intervient de façon légitime. Ici, il est clairement indiqué que Mactar a été placé dans un centre à la suite
d’une décision de justice. C’est dire que la condition « cohabitation » fait défaut excluant ainsi la
responsabilité des grands-parents. Par conséquent, le centre doit être tenu pour responsable en sa qualité
de gardien de l’enfant.
CAS 3
Ami est orpheline de mère. Le décès de sa mère, Yacine, suite à un accident de la circulation a plongé sa
famille dans une grande tristesse. Estimant que son jeune âge, 13 ans, requerrait une éducation de
proximité qu’il n’était pas en mesure d’assurer à sa fille, son père Gora, docker au port, confia la garde à
sa jeune sœur Fama qui habite à Thiès. Son intégration se passe sans soucis jusqu’au jour où un
camarade de collège, jaloux de ses performances scolaires, propagea l’idée selon laquelle sa mère était
décédée du Sida pour la déstabiliser. Profondément atteinte par l’initiative de son camarade, elle se
proposa de venger l’opprobre dont elle venait d’être victime. Elle entreprit de donner une sévère
correction à Aly. Un soir, dans son quartier, elle provoqua Aly à une dispute et lui lacéra le visage avec
une lame qu’elle avait dissimulé sous ses habits. Atteint à l’œil droit le sang d’Aly gicla. Il finit par
s’évanouir sous le coup de l’angoisse et de la perte de sang. Le père d’Aly, profondément préoccupé,
vous saisit pour situer les responsabilités.
Résolution CAS 3
Pour assurer une bonne éducation à sa fille dont la mère est décédée, un père a jugé utile de la confier à
sa sœur établie à Thiès. Son intégration se passe sans soucis jusqu’au jour où un de ses camarades
propagea l’idée selon laquelle sa mère serait morte de Sida. C’est ainsi qu’un jour, elle entreprit de
donner une correction à l’auteur de fausses informations. Elle le provoqua, une bataille s’en est suivie.
Avec la lame qu’elle avait par devers elle, elle lacéra le visage d’Aly. Ce dernier perdit beaucoup de
sang. Il finit par s’évanouir sous le coup de l’angoisse et de la perte de sang. Il s’agit de la responsabilité
des parents du fait de leurs enfants mais en filigrane les conditions de la rupture de la cohabitation. La
question de droit est la suivante : Qui de la tante ou du père doit-être tenue pour responsable du
dommage causé par la mineure ?
Aux termes de l’article 143 du COCC « Est responsable du dommage causé par l’enfant mineur habitant
avec lui de ces père, mère ou parent qui en a la garde ». Aux termes de l’article 145 du COCC,
l’exonération partielle ou totale peut être accordée lorsque la victime a concouru à la réalisation de son
dommage. Et la jurisprudence considère que la cohabitation ne peut cesser que de façon légitime.
Les faits présentés dans ce cas laissent apparaitre Amy est mineure (13 ans) a été confiée à sa tante et
par son fait a blessé une personne. Mais il n’apparait nulle part que sa présence chez sa tante est la
résultante d’une décision de justice.

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Elle est chez sa tante par la volonté de son père d’où une absence de rupture de l’autorité parentale. Il
s’ensuit que toutes les conditions dégagées par l’article 143 du COCC sont réunies pour engager la
responsabilité de son père.
Toutefois, les faits indiquent que la mineure a été victime d’injures de la part de la victime (elle aurait
véhiculé des informations selon laquelle la mère d’Amy est morte de Sida). N’eussent été les calomnies
de la victime, la blessure ne serait pas produite. Par conséquent, il est probable que le juge exonère en
partie le père.
CAS 4
Mr Sall, l’employé de Mr Ndiaye, se voit donner l’ordre d’aller brûler les feuilles mortes qui jonchent la
cour de l’entreprise. Mais en raison du temps sec, Mr Sall perd le contrôle du feu causant un préjudice à
Mr Sy dont la maison est brûlée.
Parallèlement, suite à une dispute survenue sur les lieux et après le temps de travail, Mr AW également
employé de Mr Ndiaye, donne un coup de poing à un collègue de travail, Mr Ba, lui occasionnant un
dommage corporel. Mr Ndiaye vous consulte pour savoir sa part de responsabilité dans ces événements.
Résolution du Cas 4
Par rapport au dommage causé par le feu
Ayant reçu un ordre de son employeur de brûler les feuilles mortes jonchant la cour de l’entreprise, un
employé a perdu le contrôle du feu causant un préjudice à un tiers. Il s’agit de la responsabilité des
commettants du fait de leurs préposés. Le problème juridique soulevé est le suivant : le fait qu’un
employé agisse sous les ordres de son employeur et cause un dommage à un tiers est-il de nature à
engager la responsabilité de l’employeur ?
Aux termes de l’article 146 du COCC « les commettants ou patrons répondent des dommages causés par
une personne causés par une personne soumise à leur autorité lorsque celle-ci encourt dans l’exercice de
leurs fonctions une responsabilité à l’égard d’autrui ». Pour que la responsabilité du commettant soit
engagée il faut l’existence d’un lien de subordination, la commission d’actes du préposé entrainant sa
responsabilité et une relation entre les fonctions du préposé et ses actes dommageables.
Ici, Mr Sy a subi un dommage matériel, c’est-à-dire une atteinte dans son patrimoine. La destruction de
sa maison est bien la conséquence directe du feu de Mr Sy. Le lien de causalité entre le dommage de Mr
Sy et le fait dommageable de Mr Sall est donc direct et certain. S’y ajoute que Mr Ndiaye dirigeant de
l’entreprise intime l’ordre à Mr Sy, son employé, d’aller brûler les feuilles qui jonchent la cour de
l’entreprise. Mr Ndiaye fait bien acte d’autorité. Qui plus est, Mr Ndiaye lui indique la manière de
remplir sa tâche (à savoir brûler les feuilles) pour un temps et un objet déterminé.
Mr Sy est donc bien le préposé de Mr Ndiaye, son commettant. Par-là, toutes les conditions étant
remplies, la responsabilité n’est plus à écarter. C’est dire que Mr Sy peut demander et obtenir réparation.
Par rapport au dommage causé à Mr Ba
Suite à une dispute après le travail, son collègue de service Mr Aw également employé de Mr Ndiaye lui
a donné un coup de poing occasionnant un dommage corporel. Dès lors, le problème de droit est le
suivant : La responsabilité d’un commettant peut-elle être engagée dans l’hypothèse où, suite à une
dispute survenue au sein de l’entrepris, un de ses employés cause un dommage corporel à un autre
employé après la journée de travail ?
Aux termes de l’article 147 « le commettant est encore responsable lorsque le préposé a agi au moins
apparemment, dans l’exercice de ses fonctions ». Et l’article 148 de rappeler que « en cas d’abus de
fonction, un lien de causalité ou de connexité avec l’exercice des fonctions suffit à rendre le commettant
responsable. ». Pour que la responsabilité du commettant soit engagée il faut que le préposé commette le
dommage dans l’exercice apparent de ses fonctions ou en cas de dépassement de pouvoirs.
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Les faits indiquent qu’il a été blessé par le coup de poing de Mr Ba. Lequel a subi une atteinte dans son
intégrité physique constituant ainsi un dommage corporel. La blessure de Mr Ba est la suite consécutive
du coup de poing de Mr Aw. Au plus, la raison qui a poussé Mr Aw à agir est une dispute survenue dans
les lieux mais après le temps de travail.
Par conséquent, le lien de connexité entre l’acte commis et ses fonctions se voit alors définitivement
rompu par cette circonstance. De ce fait, Mr Aw a agi en dehors de ses fonctions, sans autorisation et
dans un but totalement étranger à ses attributions. Mr Ndiaye pourra s’exonérer de sa responsabilité, ce
qui ne sera pas le cas de Mr Ba
CAS 5
Mr Massamba Yacine Sall dirige une entreprise. Il charge deux salariés, Mr Aly Sow et Mr Baba
Mergane, de se rendre dans une grande surface pour acheter des bouteilles de champagne. Mr Sow après
avoir retiré un caddy va blesser Mme Konaté lors d'un heurt violent au moment où celui-ci circulait dans
les allées de la grande surface. Mr Sow et Mr Mergane se rendent ensuite à la caisse et déposent les
bouteilles de champagne dont l'une explose et blesse grièvement Mr Takha Cissé qui attendait son tour à
la caisse. Sur l'étiquette de la bouteille qui a explosé, il est indiqué « mis en bouteille par SANGARA ».
Une fois de retour à l'entreprise, et après que la journée de travail soit terminée Mr Sall donne une
bouteille de jus d'orange à Mr Mergane. Avant de monter dans sa voiture Mr Mergane finit la bouteille et
l'abandonne sur le parking. Plus tard, Mody donne un coup de pied dans la bouteille qui se fracasse
contre un mur et blesse Mme Thiam.
Quels sont les différents régimes de responsabilité délictuelle qui pourront être invoqués par Mmes
Konaté et Thiam et Mr Cissé. ?
Résolution du CAS 5
Chargés par leur patron de se rendre dans une surface pour l’achat des bouteilles de champagne, un
employé après avoir retiré un caddy a blessé une cliente lors d’un heurt violent au moment où il circulait
dans les allées dans la grande surface. En se rendant à la caisse, une bouteille déposée par Mr Mergane
sur le comptoir explose et blesse un client qui attendait son tour. Sur l’étiquette de la bouteille, il est
indiqué « mis en bouteille par SANGARA ». Une fois de retour à l’entreprise, le dirigeant donne une
bouteille de jus à son employé. Lequel, avant de monter dans sa voiture, finit la bouteille et l’abandonne
sur le parking. Plus tard, Mody donne un coup de pied dans la bouteille qui se fracasse contre un mur et
blesse une dame. Ces faits traduisent plusieurs types de responsabilité d’où le problème de droit qui se
pose est le suivant : Quels sont les différents régimes de responsabilité susceptibles d’être évoqués par les
victimes ?
Par rapport au dommage causé à Mme Konaté
L’article 146 du COCC dispose que « les maîtres et les commettants » sont responsables « du dommage
causé par leurs domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés ».
En l'espèce, c'est bien deux salariés, Mr Sow et Mr Mergane, qui ont été chargé de se rendre dans une
grande surface pour acheter des bouteilles de Champagne. Il est donc légitime pour Mme Konaté
d'envisager le régime de la responsabilité des commettants du fait de leurs préposés. En blessant, après
un heurt violent du caddy, on peut dire qu’à l'encontre de Mme Konaté il a donc commis une faute. Au
plus, le dommage a directement touché Mme Konaté dans sa personne, le préjudice est donc actuel et le
dommage existe bel et bien et sans le heurt violent du caddy contre Mme Konaté celle-ci ne serait pas
blessée. S’y ajoute que le préposé a commis une faute en lien directe avec le cadre de ses fonctions. En
effet, Mr Mergane, accompagné de Mr. Sow ont été chargés par Mr Sall de faire des achats dans une
grande surface. La faute commise par Mr Mergane est en lien direct avec les fonctions auxquelles il avait
été employé.

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Par conséquent, sur le fondement de l’art 146 du COCC, Mme Konaté peut rechercher la responsabilité
de Mr Sall
Par rapport au dommage causé à Mr Cissé
Sans reprendre dans son intégralité les propos tenus plus haut, il faut rappeler que pour rechercher la
responsabilité du commettant du fait de ses préposés, il faut d'abord démontrer l'existence de la faute
des préposés sur le fondement de l’article 118, puis le lien entre la faute et les fonctions de ceux-ci
Ici, en déposant simplement les bouteilles face à la caissière, les préposés Sow et Mergane ne manquent
en rien à une obligation préexistante. D'où il suit que la faute ne peut être prouvée. Au plus, il y’a
incompatibilité entre la qualité de gardien et de préposé. En termes simples, la responsabilité du
commettant ne peut être engagée encore moins celle des préposés sur le fondement de l’article 137 du
COCC.
Quid de la responsabilité de Société Sangara ou de la grande surface ?
La responsabilité de la surface ?
Aux termes de l’article 137 du COCC, « on est responsable de l’animal ou de la chose dont on a la
maitrise. ». Pour que la responsabilité de plein droit établie par l’article 137 soit encourue, il faut la
réunion de conditions. Une relative au fait de la chose et l’autre à la garde.
En l'espèce, Mr Cissé a été grièvement blessé par l'explosion de la bouteille. Le dommage étant actuel il
n'aura aucun mal à rapporter au moins un début de preuve concernant l'intervention matérielle de la
chose. L'explosion fait que celle-ci est en mouvement(Le rôle actif de la chose est certain.)Les faits
d'espèce remplissent effectivement la double condition nécessaire à l'existence du fait de la chose. Au
plus, au regard des faits, il est difficile d'établir qui était le gardien de la chose, car les préposés avaient
posé devant caissière la bouteille qui explosera. Il est difficile de déterminer qui des deux parties est le
gardien de la bouteille à ce moment-là.
Par conséquent, en raison d'une possible insolvabilité des deux parties, il serait préférable à Mr Cissé
d’engager la responsabilité de la surface.
La responsabilité de la société Sangara ?
Pour rappel, aux termes de l’article 137 du COCC, « on est responsable de l’animal ou de la chose dont
on a la maitrise. ». Pour que la responsabilité de plein droit établie par l’article 137 soit encourue, il faut
la réunion de conditions. Une relative au fait de la chose et l’autre à la garde.
Ici, la garde reste un point non élucidé. Aucune des parties présentes au moment des faits ne peuvent voir
leur responsabilité engagée. Par conséquent, Mr Cissé pourra invoquer la responsabilité de la Société car
ni les parties, ni la grande surface, n'avaient reçu corrélativement toute possibilité de prévenir eux-mêmes
le préjudice que la bouteille pouvait causer.
Par rapport au dommage causé à Mme Thiam
Recherche de la responsabilité de l’auteur sur le fondement de l’article 137 du COCC
Pour rappel, aux termes de l’article 137 du COCC, « on est responsable de l’animal ou de la chose dont
on a la maitrise. ». L'article 137 s'applique à toutes sortes de choses, notamment celles qui sont
susceptibles ou non d'appropriation. Et Pour que la responsabilité de plein droit établie par l’article 137
soit encourue, il faut la réunion de conditions. Une relative au fait de la chose et l’autre à la garde.
Ici, il y a eu mouvement et contact avec la victime de la part de la bouteille, marquant ainsi l'existence du
fait de la chose. Ensuite, Mody se trouve être le gardien de la bouteille abandonnée au moment où il la
frappe du pied, ce qui permet de retenir Arthur comme le gardien de la bouteille qui a blessé Mme
Thiam.
Par conséquent, celle-ci pourra donc engager la responsabilité de Mody en usant de l’article 137 du
COCC, siège du régime de responsabilité du fait des choses.
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Recherche de la responsabilité de l’auteur sur le fondement de l’article 118 du COCC


Aux termes de l’article 118 « Est responsable celui qui par sa faute cause un dommage à autrui ». Afin de
retenir la responsabilité personnelle de Mody au sens de l'article 118 du C0CC, il est nécessaire de
remplir trois conditions : il faut l'existence d'une faute, l'actualité d'un dommage, et le lien de causalité
entre la faute et le dommage.
Ici, Arthur en frappant du pied la bouteille, apparemment avec suffisamment de force pour qu'elle soit
projetée, brisée, et qu'elle blesse Mme Thiam, témoigne du manquement d'Arthur à l'obligation de se
bien conduire.
La faute existe. Mme Thiam est blessée, touchée directement en sa personne, ainsi le dommage est
actuel. Sur le lien de causalité, il ne fait de doute que n’eut été le coup de pied de Mody, le dommage ne
se serait pas produit.
Mme Thiam pourra obtenir réparation en se fondant sur le régime de la responsabilité du fait personnel
de Mody.
NB : Les sous-titres dans l’introduction sont à titre indicatif, à ne pas mentionner dans un devoir.
Commentaire d’arrêt rendu par la Cour d’Appel de Dakar en date du 18 Janvier 1988 Tabara Dia/
Hôpital Principal
Phrase d’étape
L’article 142 du COCC pose le principe selon lequel « on est responsable non seulement du dommage
que l’on cause par son propre fait, mais encore celui causé par le fait des personnes dont on répond ». Et
les articles 143 et 150 du COCC précité de déterminer les personnes dont on doit répondre. Il s’agit des
parents pour les faits dommageables de leurs enfants, des instituteurs et artisans du fait de leurs apprentis
et élèves, des commettants pour les faits de leurs préposés. Cette responsabilité des commettants du fait
de leurs préposés obéit-elle à des conditions ? Le commettant est-il, en toutes circonstances, tenu des
faits dommageables de son préposé. C’est tout le sens de la décision rendue par la Cour d’Appel en date
du 18 Janvier 1988.
Faits
Au chapitre des faits, le 17 aout 1984, la demoiselle Tabara Dia, âgée de 18 ans, était admise en état de
choc à la réanimation de l’hôpital Principal de Dakar. Le 19 Aout 1984, au matin, elle révélait à sa mére
qu’elle a été victime d’un viol dans la nuit du 18 au 19 Aout, vers 3h, de la part du garçon de salle,
Moussa Aw, faisant partie du personnel de garde cette nuit-là. Ayant eu à satisfaire un besoin naturel,
elle en avait parlé à une infirmière qui chargea le Sieur Aw de la conduire aux toilettes. Ce dernier, après
avoir accompli cette mission, en prenant l’initiative personnelle d’enlever la perfusion qui lui avait été
appliquée, l’avait conduite au magasin attenant aux toilettes pour la violer sans qu’elle ait pu, sous l’effet
de ses médicaments, s’y opposer.
Procédure et Prétentions des parties
Suite à cette dénonciation, le père de la victime portait plainte en produisant un certificat médical
attestant « d’une déchirure de l’hymen douloureuse au moindre contact » et concluant à un « viol
sexuel ». En outre, il agissait en responsabilité contre l’Hôpital Principal et l’Etat français en leurs
qualités d’employeurs du sieur Aw. A l’enquête préliminaire et en flagrant délit, le présumé auteur des
faits variait dans ses réponses avant de passer aux aveux non sans essayer de se justifier. En effet, il
justifiait ses aveux initiaux par les tortures qu’il aurait subies durant l’enquête préliminaire. Sur la base
de ces faits, le Tribunal Régional de Dakar, par un jugement contradictoire en date du 24 Mai 1985,
condamna Moussa Aw pour viol à 3 ans d’emprisonnement, 100000f d’amende et 8 millions de francs de
dommages-intérêts avec exécution provisoire à concurrence du quart envers Assane Dia et sa fille

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Tabara. Il déclarait, en outre, l’Etat français et l’Hôpital Principal d’une et la Compagnie Préservatrice
Foncière, tenue à garantir le paiement de cette somme.
Quant aux civilement responsables, ils soutenaient que les faits ne sauraient être rattachables aux
fonctions du prévenu et ne devraient en conséquence entrainer la responsabilité ni de l’hôpital, son
employeur, ni de l’Etat français qui, en l’absence de citation directe servie à son agent judiciaire, n’aurait
pas été valablement installé dans la procédure et que la victime étant décédée en cours d’instance
d’appel, son père ne saurait, sans régulariser cette constitution, réclamer autre chose que la réparation du
pretium doloris, les chefs de dommages concernant le préjudice esthétique et d’agrément étant personnels
et intransmissibles aux héritiers et l’IIP elle-même du fait du suicide de la victime.
Problème de droit
Il importe, toutefois, de préciser que toute cette polémique tourne autour d’une question essentielle à
laquelle le juge d’appel était appelé à statuer : l’acte dommageable d’un préposé fait aux temps et lieu du
travail mais étranger à ses fonctions est-il de nature à engager la responsabilité du commettant ?
Solution de la Cour d’Appel
A cette interrogation, la juridiction d’appel a répondu par l’affirmative. Elle confirme ainsi le jugement
du Tribunal Régional en ce qu’il déclare l’Hôpital Principal civilement responsable. En effet, après avoir
établi les liens qui existaient entre le viol reproché à Moussa Aw et l’exercice de ses fonctions, elle
déclare la structure responsable en sa qualité d’employeur du fait de ses préposés, nonobstant le fait que
l’acte incriminé ne relevait pas de ses fonctions.
Justification et Annonce du Plan
La présence d’un lien de connexité entre la faute et les fonctions, la responsabilité du commettant doit
être engagée, même si l’abus de fonction est caractérisé. Pour autant, la responsabilité personnelle du
préposé n’est pas exclue du fait de son acte fautif ayant causé le dommage. A la lumière de ce qui
précède, nous mettrons en exergue la responsabilité du commettant (II) non sans souligner que s’il en est
ainsi c’est parce que la responsabilité du préposé est établie (I)
I. La responsabilité personnelle du préposé
Cette responsabilité trouve son fondement dans l’acte fautif du préposé (A) et dans son lien de causalité
avec le dommage subi par la victime (B)
A. Le fait fautif du préposé
Pour rappel, à l’origine du contentieux, il y’a la faute du préposé. Suivant la célèbre définition de
Planiol, la faute est un manquement à une obligation préexistante. Cette approche de la faute est partagée
par tous les auteurs. Dans son ensemble, la jurisprudence s’y est conformée, il n’existe pas de
condamnation fondée sur les articles 1382 du Code civil où la violation d’une obligation n’ait été établie.
La définition a été même purement et simplement consacrée par l’article 119 du COCC. Ici, il apparait
que sur la base des faits que l’acte fautif en cause est constitutif d’un viol. En effet, selon la Cour
d’appel « face à la relation invariable des faits présentée par la victime, et que vient étayer un certificat
médical constatant un viol sexuel dont la récence est attestée par la déchirure de l’hymen douloureuse au
moindre contact, le prévenu n’a pu opposer que des déclarations contradictoires dénotant sa mauvaise
foi.
Cette infraction à la loi pénale est définie par l’article 320 du CP comme étant « tout acte de pénétration
sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur une personne d’autrui par violence, contrainte,
menace ou surprise ». Le viol en tant qu’il puni par les textes prouve qu’il est un cas d’illicéité qui n’est
pas sujet à contestation. C’est une violation de l’obligation générale de ne pas nuire à autrui qui donne
lieu à réparation.

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Les éléments constitutifs d’une faute étant établis il ne fait de doute qu’ils sont de nature à engager sa
responsabilité. La recherche de celle-ci par le juge est plus nécessaire. En effet, la jurisprudence est
unanime à décider que la faute du préposé est nécessaire pour la mise en jeu de la responsabilité du
commettant (C.A de Dakar 10 décembre 1971 Amadou Cellé Ndiaye/ G.F.A et Dial Diène, arrêt inédit).
Pourtant certains auteurs contestent cette exigence. C’est le cas de Boris Starck pour qui, exiger la preuve
d’une faute est illogique et contraire à l’orientation de l’alinéa 5 de l’article 1385 du Code civil, laquelle
est la protection de la victime. Cette théorie n’est pas consacrée par le droit positif.
En vérité, il est logique que le commettant ne puisse répondre des conséquences dommageables du fait
de ce préposé que si cette faute est prouvée. C’est dire qu’ici, le juge en exigeant de la victime la preuve
n’a fait que se conformer à la volonté du législateur.
B. La relation de causalité entre la faute et le dommage
L’article 118 du COCC n’interdit pas de causer un dommage, et pas plus un dommage à l’intégrité de la
personne physique qu’un dommage à l’intégrité des biens, ce qu’il interdit c’est de causer un dommage
par sa faute, s’il édicte une responsabilité, ce n’est pas parce qu’on a causé un préjudice, c’est parce
qu’on a commis une faute d’où est résulté un préjudice.
Il ressort que la responsabilité civile ne saurait être encourue qu’autant il existe un lien de causalité entre
le fait dommageable et le préjudice provoqué. Ici, n’eût été l’acte du garçon de salle, le dommage subi
par la victime, en l’occurrence Tabara, ne serait pas produit.
Au regard des éléments portés à son appréciation, le juge a constaté et admis que le viol dont a été
victime la fille est l’un des éléments qui « traumatisèrent la jeune fille au point que la dégradation de sa
santé mentale fit dire à l’expert que l’avenir social de Tabara est imprévisible ». Dans la même logique,
la Cour soutient « le viol sexuel apparait comme le coup de grâce qui lui ôtait le dernier intérêt qu’elle
portait encore à sa petite vie, à savoir sa pureté vaginale ».
A travers cette motivation, somme toute, profonde et exhaustive, pathétique aux allures d’une plaidoirie
d’un avocat, la Cour estime que le fait du préposé set la cause directe du dommage subi par la victime.
C’est dire, pour le juge, le lien d’adéquation entre le fait reproché au défendeur et le préjudice invoqué
par la victime est on ne peut plus incontestable. Or, une jurisprudence fortement assise considère que le
défendeur actionné sur la base d’une responsabilité pour faute prouvée ne peut être condamnée que si le
lien de causalité est dûment établi.
En se fondant sur la relation des faits et les déclarations de la victime attestées par un certificat médical,
le juge a estimé à bon droit que la responsabilité personnelle du préposé est justifiée.
II. La réparation à la charge du commettant
Le lien de subordination entre l’hôpital et le sieur Aw(A) et l’indifférence de l’abus de fonctions (B)
justifient que le commettant répare le dommage subi.
A. Un lien de subordination
Pour que la responsabilité de l’hôpital soit engagée, faudrait-il que la Cour démontrât l’existence d’un
lien de subordination entre le fautif et l’hôpital. Le lien de préposition se définit comme une relation de
subordination entre deux personnes. La subordination à laquelle on pense est une subordination de nature
économique et sociale. A juste titre ce critère a été critiqué par la doctrine qui pense que, par son
caractère par trop général, son application conduirait à déceler des rapports de commettants à préposés
« dans tous les cas où une ou plusieurs dépendent économiquement d’une ou plusieurs personnes ».
Pour la jurisprudence, la subordination ne peut être que juridique. C’est pour l’avoir compris que la Cour
a commencé, sur la base des éléments portés à sa connaissance, à démontrer, constater plutôt, que le sieur
Aw fait partie du personnel de l’hôpital en sa qualité de garçon de salle. Au plus, le viol a commis dans
les locaux. Mieux, il a reçu un ordre de son supérieur, lequel ordre l’enjoignant d’accompagner la fille
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pour se soulager. Par-là, le lien de subordination est établi. Ce faisant, en engageant la responsabilité de
l’hôpital en raison de l’existence du lien de subordination, le juge n’a fait que se conformer à la
jurisprudence antérieure, à la législation, et la quasi-totalité de la doctrine. En effet, l’article 146
consacre une règle d’équité : il est équitable que les commettants répondent des dommages causés par
leurs préposés, il y va de l’intérêt social.
C’est ce souci d’équité qui aurait poussé le législateur sénégalais à faire du commettant la caution du
préposé auprès des tiers. Malheureusement cette idée n’est guère satisfaisante même si elle est sous-
jacente dans l’article 146 du COCC et 1385 du Code civil, on n’en saurait en faire une explication
juridiquement valable car l’intérêt investit beaucoup de règles du droit. Finalement la meilleure
explication est la théorie de la garantie.
La jurisprudence postérieure à cette décision s’est inscrite dans le sillage. Ainsi, il a été jugé que le
préposé de la Sénélec qui a suspendu sans motif légitime la fourniture d’électricité à un abonné engage la
responsabilité de la société commettante (Cass. Civ. N° 32 du 7 février 2002 AGS c/ Sénélec.)
Cela étant précisé, il ne fait de doute que la décision en phase tant avec la loi, la doctrine qu’avec la
jurisprudence aussi bien antérieure que postérieure.
B. L’indifférence de l’abus de fonction
Les faits portés à sa connaissance du juge laissent apparaitre que le préposé n’a pas agi en dehors de ses
fonctions. Mais il a abusé de ses fonctions.
La question est alors de savoir si l’hôpital doit garantir de tels agissements préjudiciables. Ici, l’acte
abusif de fonctions se situe entre l’acte étranger aux fonctions, c'est-à-dire accompli au temps et au lieu
de travail mais dans un but autre que celui demandé par le commettant.
L’abus de fonction a donné lieu en jurisprudence française à des décisions contradictoires. Il ya une
opposition nette entre la jurisprudence des Chambres civiles et celle de la Chambre criminelle de la Cour
de cassation française. La 1re s’est toujours montrée favorable aux victimes en admettant l’existence
d’un rapport de causalité ou de connexité entre la fonction et l’acte dommageable même en cas d’abus de
fonction. En revanche, la chambre civile, surtout à partir de 1954, a opté pour une position moins
libérale. Ce rappel des positions de la jurisprudence était utile pour comprendre notre décision.
A cet égard, le COCC comporte les dispositions sur cette question. Selon l’article 147 du COCC « le
commettant est encore responsable lorsque le préposé a agi, au moins apparemment, dans l’exercice de
ses fonctions ». En vertu de l’article 148 du COCC « En cas d’abus de fonctions, un lien de causalité ou
de connexité avec l’exercice des fonctions suffit à rendre le commettant responsable ». L’abus de
fonctions suffit à rendre le commettant responsable ». L’article 147 du COCC vise l’exercice apparent
des fonctions alors que l’article 148 vise l’abus de fonctions et exige, pour que la responsabilité du
commettant puisse être engagée, qu’il ait un lien de connexité ou de causalité entre cet abus et l’exercice
des fonctions. Ici, en condamnant le commettant, le juge n’a fait que se conformer à la loi.

Commentaire de la décision rendue par les Chambres réunies de la Cour Suprême le


19 juin 2011
La promesse synallagmatique de vente portant sur un immeuble considérée comme celle par laquelle
une partie s’engage à vendre une chose déterminée et l’autre partie s’engageant à en payer le prix
correspond à une véritable vente immobilière. En tant que telle, elle doit, pour sa validité, obéir au
respect de la forme notariée. Cette position longtemps défendue par la jurisprudence sénégalaise a été
rejetée par les Chambres réunies de la Cour Suprême. Il suffit de s’attarder sur la décision rendue par
elles en date du 19 juin 2012 pour s’en convaincre.
Les faits du présent arrêt sont les suivants : la Cbao s’était engagée auprès d’une société, Express Transit,
pour ne pas la nommer, à lui céder deux titres portant les numéros 81/DP et 349/DG. Le bénéficiaire de
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la promesse ayant levé l’option signifie au promettant qu’il doit parfaire la vente. Cette exigence est
rejetée par le promettant d’où la saisine du juge par le bénéficiaire.
Après appréciation les faits portés à sa connaissance, la Cour d’Appel, sur le fondement des articles 382
du COCC, rappelle que la promesse synallagmatique de vente portant sur un immeuble ne peut aboutir à
la perfection que si les parties avaient préalablement respecté les conditions de validité requises en la
matière. Pour la Cour d’Appel, au-delà des conditions de fond dégagées par l’article 47 du COCC, le
respect par les parties d’une forme notariée et l’inscription du transfert du droit à la conservation de la
propriété et droits fonciers s’avèrent indispensables pour que la promesse puisse produire des effets. Non
satisfait de la décision, le bénéficiaire de la promesse forme un pourvoi devant la chambre civile et
commerciale. Celle-ci estima que la position de la Cour d’Appel (1re Cour saisie) n’étant en phase d’avec
les dispositions légales et réglementaires en la matière en tira toutes les conséquences de droit. Ainsi, elle
cassa la décision et renvoya l’affaire dans une autre juridiction autrement composée. Laquelle prit le
contre-pied de la décision de la première Cour d’Appel et souligna que l’irrespect de la formalité dans le
cadre de la promesse synallagmatique de vente, condition certes nécessaire pour tout contrat de vente
portant sur un immeuble, n’est pas de nature à faire obstacle à la perfection de la vente.
S’il en est ainsi c’est qu’aux yeux de la 2e Cour, la promesse synallagmatique, en tant qu’elle est distincte
de la vente définitive, ne saurait obéir aux mêmes règles que celle-ci. Ainsi, elle exigea de la CBAO la
perfection de la vente. Cette dernière estimant qu’une telle décision est en marge de la légalité se pourvut
en cassation devant le juge du droit afin que celui-ci cassât la décision.
Conformément à l’article 38 de la loi 92-25 du 30 mai 1992, la Chambre civile de l’ancienne Cour de
Cassation, par arrêt n° 03 du 2 janvier 2008 ordonna la saisine des Chambres réunies de la Cour
Suprême. Devant le juge du droit la cassation de la décision rendue par les juges du fond, la CBAO
reproche à la 2e Cour d’Appel d’avoir opéré une distinction entre le régime juridique des avants contrats
d’avec celui du contrat définitif et exigé la perfection de la vente. Pour elle, l’exigence de la perfection
de la vente ne pouvait être admise que si la promesse avait fait l’objet d’un acte notarié.
Pour le promettant, se référant à certains textes du COCC et à une décision antérieure de la Cour de
Cassation, le respect de cette formalité est une condition nécessaire pour qu’une promesse
synallagmatique portant sur un immeuble puisse générer des obligations.
C’est dire, pour lui, la Cour d’Appel, en jugeant ainsi, sans prendre en compte ces considérations, est
allée non seulement en l’encontre des articles 379, 382,383 du COCC mais aussi de la jurisprudence.
En revanche, pour la Cour d’Appel, la promesse synallagmatique de vente, en tant qu’elle obéissait à des
conditions de validité différentes de la vente d’un immeuble devait être considérée comme distincte du
contrat définitif. Pour elle, la promesse synallagmatique est un contrat autonome car conçue pour la
réalisation d’un contrat définitif. Ce faisant, le fait qu’elle n’ait pas respecté la forme notariée ne peut et
ne saurait constituer en aucune manière un obstacle à la conclusion du contrat définitif.
En tout état de cause, l’arrêt rendu par les Chambres réunies de la Cour Suprême a statué sur de
nombreuses questions ; sur celle des conditions de validité de la promesse synallagmatique de vente, de
l’assimilation de la promesse de vente sur un immeuble à la promesse synallagmatique, des droits du
bénéficiaire de la promesse de vente.

Mais à y regarder de prés, la question principale à laquelle le juge était appelé à répondre est celle-ci:
Une promesse de vente portant sur un immeuble n’ayant pas fait l’objet d’un acte notarié est-elle
valable ?
A cette question, le juge répond par l’affirmative. A ses yeux, la lecture des dispositions relatives aux
conditions de validité de la promesse synallagmatique de vente laisse apparaitre que l’irrespect d’une
forme particulière par les parties n’entache en rien à la validité de celle-ci (I). Ce qui signifie, en termes
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simples, si l’on s’en tient au juge, que la non intervention du notaire dans le cadre d’une promesse
synallagmatique n’est pas de nature à empêcher la perfection de la vente (II)
I. De la validité de la promesse synallagmatique de vente
Pour le juge du droit, la promesse synallagmatique de vente n’obéit au respect d’aucune formalité
particulière (A) d’où sa différence d’avec le contrat définitif portant sur un immeuble où l’exigence
d’une formalité est requise (B).
A. La non exigence d’une formalité particulière pour la promesse synallagmatique
Pour rappel, préalablement à sa conclusion, le contrat peut faire l’objet d’une négociation. Cette période
de discussion, de pourparlers, entre les parties ou les personnes mandatées par elles, est désignée sous le
vocable de période précontractuelle tout simplement par qu’elle précède l’accord contractuel. Par
conséquent, cette période est une période de négociation et de réflexion.
Néanmoins, au cours de ces négociations, il est bien entendu possible de conclure différents accords
ayant pour but d’organiser le déroulement des négociations et de préparer la conclusion du contrat.
Ces accords sont de véritables contrats dans la mesure où ils préparent la conclusion d’un autre contrat.
Ils consistent bien souvent en des pactes de préférence ou à des promesses de vente.
Une lecture attentive des faits portés à la connaissance du juge renseignent qu’ils s’apparentent à une
promesse synallagmatique. En effet, en l’espèce, une des parties, en l’occurrence la CBAO, s’est engagée
à céder deux terrains à une entreprise, Express Transit pour ne la pas nommer qui accepte de les acheter.
Ces faits traduisent sur le plan juridique la définition dégagée par le législateur sénégalais dans le COCC
en son article 322 qui dispose « La promesse synallagmatique est celle par laquelle les deux parties sont
d’accord, le vendeur pour vendre, l’acheteur pour acheter une chose déterminée pour un prix
déterminé ». Il appert de cette disposition que si les conditions de fond à savoir la détermination d’un
prix et d’une chose ont été dégagées il en va autrement pour ce qui est de la forme. En effet, aucun indice
ne laisse penser que les parties se doivent pour la validité de la promesse se présenter devant notaire.
Ainsi, on ne peut manquer de se poser la question suivante : que se passe-t-il en cas d’absence d’une
formalité particulière dans le cadre de la promesse synallagmatique ? Si pour le moyen un tel acte est nul,
la Cour d’Appel, en revanche, considère que le défaut d’une formalité particulière n’est pas de nature à
entacher la validité de la promesse.
Cette position de la Cour d’Appel est suivie par le juge du droit. Lequel souligne que la violation de la
formalité particulière n’a aucune influence sur la validité de la promesse. Par là, le juge prend fait et
cause pour les tenants de la thèse selon laquelle la forme de l’avant-contrat est un contrat librement
formé. La lecture des articles 328 al 1er, 383, 384 et 389 ne laisse-t-elle pas apparaitre une réelle
adéquation du juge d’avec la volonté du législateur. En effet, le législateur a pris le soin de fixer le
régime juridique de la promesse synallagmatique dans l’article 382 du COCC. L’alinéa 1er de ce texte
définit la promesse synallagmatique et l’alinéa 2, les effets consistant en une obligation des parties de
parfaire le contrat par l’inscription du transfert du droit à la Conservation de la propriété et des droits
fonciers.
En revanche, les articles 384 et 389 du COCC, de leur côté, précisent le régime juridique du contrat de
vente. Quant à l’article 383 du COCC, il édicte, à peine de nullité absolue, un formalisme applicable au
contrat. Etant entendu que ce contrat doit être apprécié comme le contrat définitif, ce n’est pas la
promesse de contrat qui est visée dans l’article 383 du COCC. Cette promesse demeure dans le champ du
consensualisme d’où sa différence d’avec le contrat définitif.
B. Une admission du caractère consensuel de la promesse de la vente
Que le juge ait signifié que l’échange de consentement suffit pour que la promesse crée des effets droits
ou valable témoigne que, de cet arrêt, l’un des enseignements qu’on peut en tirer est l’admission de
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façon expresse par le juge sénégalais du caractère consensuel de l’avant contrat. Cette consécration est
l’illustration la plus parfaite de l’existence d’une différence de régime pour le juge entre promesse et la
vente définitive. Celle-ci, faut-il le rappeler, lorsqu’elle porte sur un immeuble, doit sous peine de nullité
revêtir la forme notariée. Que la vente immobilière soit considérée comme un acte solennel n’est pas en
soi une nouveauté. Le juge sénégalais a eu à le rappeler dans maintes affaires.
En date du 25 février 1983, la Cour d’Appel a déclaré, jugement approuvé par la Cour Suprême en date
du 8 janvier 1986, qu’est frappé de nullité absolue l’acte de vente d’un immeuble immatriculé qui n’est
pas passé par devant notaire. Le juge sénégalais ne s’en est pas arrêté là. Il a tenu à souligner le 21 Avril
1999 dans l’affaire Magamou Diop/ Youssou M’Bow que le juge des référés est incompétent pour statuer
sur la vente immobilière non régulièrement formalisée. Le caractère solennel de la vente immobilière
n’est pas une innovation. Quid du caractère consensuel de la promesse ?
On ne saurait le prétendre car déjà, en 1994, le juge de droit a rejeté une décision de la Cour d’appel qui
avait retenu que la promesse de vente, pour sa validité, devait respecter la forme notariée. Ainsi il avait
considéré que la promesse est un acte consensuel et la vente un acte solennel prenant ainsi un recul par
rapport à la jurisprudence traditionnelle qui a été toujours milité en faveur de l’exigence de la forme
notariée pour la promesse synallagmatique. Le tribunal régional n’a-t-il eu par le passé à considérer que
la promesse synallagmatique est vente de forme notariée et l’acte sous-seing privé considéré par les
parties pour une promesse n’en est pas une et ne saurait produire de ce fait d’effets juridiques.
Il apparait clairement qu’en posant le principe du caractère consensuel de la promesse les juges des
chambres réunies de la Cour Suprême sont allés en l’encontre de la jurisprudence traditionnelle quand
bien la décision ne serait une nouveauté en soi.
Ainsi, au regard des principes dégagés par le juge du droit, le non-respect de la forme notariée pour la
promesse ne peut et ne saurait constituer un obstacle à la perfection de la vente.
II. L’Obligation de parfaire la vente, l’effet de la promesse synallagmatique
Pour le juge, la promesse synallagmatique a pour effet : la perfection de la vente. Laquelle s’analyse
comme une obligation de faire (A). Une telle décision est sujette à caution sur le plan pratique (B).
A. L’obligation de perfection, une obligation de faire
Si l’on tient à la décision du juge de droit, la promesse synallagmatique de vente légalement formée ne
produit qu’un seul effet : l’obligation de parfaire le contrat.
Cette perfection de la vente qui se traduit, aux yeux du juge, par l’inscription du transfert du droit à la
conservation de la propriété a pour but, non seulement de justifier de l’existence de la transaction, mais
également de rendre celle-ci valable et opposable aux tiers.
Mais il suffit de s’attarder sur l’article 47 de la loi n° 2011-07 du 30 mars 2011 pour se faire à l’idée que
l’établissement d’un acte notarié est plus que nécessaire pour l’inscription de la transaction au livre
foncier. Ce qui signifie qu’en admettant la nature consensuelle de la promesse synallagmatique, le juge
exige des parties de s’attacher par deux fois les services d’un notaire pour procéder à la vente définitive :
une première fois pour se faire établir un acte notarié et une deuxième pour procéder à l’inscription du
transfert du droit à la Conservation de la propriété et des droits fonciers.
Par-là, il ne fait de doute que pour le juge la promesse de contrat ne fait peser sur la tête des parties
qu’une obligation de faire et ne saurait à elle seule entrainer le transfert de la propriété.

C’est dire qu’on ne peut manquer de se poser la question suivante : au cas où le promettant refusait de
procéder à la perfection de la vente quelle en serait la sanction ?
En d’autres termes l’inexécution par le promettant entraine-elle l’allocation de dommages et intérêts ou
l’injonction par le conservateur au promettant de la mutation de l’immeuble litigieux ?
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Pour rappel, l’inscription de la promesse au livre foncier est une obligation de faire. Ce qui signifie que le
débiteur n’est tenu qu’à l’accomplissement d’une prestation au bénéfice du créancier. Cette obligation
inclut, en fait, toutes les prestations positives autres qu’un transfert de propriété. En tant que telle, elle ne
peut donner lieu qu’à une allocation de dommages et intérêts au bénéficiaire et non à une quelconque
injonction de procéder à la mutation.
En tout état de cause, en matière de vente immobilière, contrairement à la position traditionnellement
défendue par la jurisprudence sénégalaise selon laquelle l’avant-contrat vaut contrat définitif et s’analyse
comme une obligation de donner, dans cette affaire, le juge soutient en filigrane que la promesse, en tant
qu’elle n’a pour effet l’obligation de parfaire, est une obligation de faire. Ainsi, il serait nécessaire de
faire observer que cette décision est contestable à plus d’un titre.
B. Une décision sujette à caution sur le plan légal
En estimant que la promesse synallagmatique est un contrat consensuel, le juge dénie effet, l’acte notarié
présent deux vertus essentielles. D’abord, son importance en tant qu’instrument de protection des
investissements ressort avec évidence quand on invoque ses attributs : une preuve irréfutable, un titre
exécutoire. Dressé en vertu d’une concession de service public, l’acte notarié fait foi de son origine, de
son contenu et de sa date jusqu’à inscription de faux. C’est dire que l’acte notarié assure la certitude de
ne pas être contesté par des contractants de mauvaise foi ; il a une efficacité remarquable. Ensuite, l’acte
notarié a force exécutoire puisque celui qui s’en prévaut n’a pas à chercher une décision de justice pour
contraindre le débiteur récalcitrant à s’exécuter : c’est un acte qui se suffit à lui-même. En dehors de ces
considérations relatives aux intérêts des parties à l’acte, l’acte notarié établi peut être opposable aux tiers
dès sa publication alors que l’acte sous seing privé, en matière immobilière ne saurait être opposable aux
tiers car ne pouvant faire l’objet d’inscription au Livre foncier.
Tous ces avantages de l’acte notarié auraient pu amener toute personne diligente, au-delà de la volonté
du législateur, à l’apprécier comme une nécessité pratique pour toutes les conventions portant sur des
droits réels immobiliers immatriculés. Mais, en tant qu’obligation et moyen de sécurité juridique,
l’objectif est-il atteint ? Tout porte à le croire. Par contre, se pose encore la question du moment de
l’intervention du notaire et du champ d’application de l’intervention obligatoire. Dès lors, dans le cadre
de ces mélanges en l’honneur du Professeur Paul-Gérard POUGOUE portant sur « l’esprit du droit
africain », la présente étude propose une analyse de l’intervention du notaire conformément à l’esprit du
droit et du législateur sénégalais afin de promouvoir la sécurité juridique des transactions portant sur
des droits réels immobiliers immatriculés. Il résulte de l’article 47 de la loi n° 2011-07 du 30 mars 2011
portant régime de la propriété foncière que les conventions ayant pour objet de constituer, transmettre, déclarer,
modifier ou éteindre un droit réel immobilier, d’en changer le titulaire ou les conditions d’existence doivent être
constatés par acte authentique. Dans tous les cas où une telle forme est exigée de l’acte portant la transaction
immobilière, le défaut d’intervention du notaire rend impossible l’inscription de la transaction au Livre Foncier.
Le législateur sénégalais réserve donc une place de choix à l’acte notarié dans la procédure d’inscription des
transactions immobilières au Livre Foncier. L’importance reconnue à la forme notariée ne résulte pas d’un hasard
législatif. En effet, la forme notariée reste celle qui garantit tous les intérêts en présence dans les transactions
portant sur des droits réels immobiliers immatriculés.

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Sujet 2 : Commentaire d’arrêt

Civ 2e, 22 février 1995


Bull. Civ.I, n° 61- Arrêt n° 1
Sur le moyen unique1
Vu l’article 1382 du Code Civil2
Attendu que l’auteur d’un délit ou d’un quasi-délit est tenu à la réparation intégrale du dommage qu’il a
causé
Attendu selon l’arrêt attaqué3, que Mme Annick X… qui circulait à vélo a été heurtée et blessée
par l’automobile de Mr Y4 que Mlle Catherine X5 agissant tant en son nom propre qu’en celui de Mme
Annick, sa mère, a assigné Mr Y et son assureur, la Compagnie Norwich Union, la Caisse primaire
d’assurances d’Elbeuf et la société Transport agglomération Elbeuvienne6 en réparation de son
préjudice7.
Attendu que pour exclure Mme X de la réparation de son dommage personnel l’arrêt retient que, selon
l’expert, la victime, réduite à l’état végétatif, n’est absolument pas apte à ressentir quoi que ce soit qu’il
s’agisse d’une douleur, d’un sentiment de diminution du fait d’une disgrâce esthétique ou d’un
phénomène de frustration des plaisirs comme des soucis de l’existence ; que la Cour d’appel en déduit
qu’il n’existe pas la preuve d’un préjudice certain.
Qu’en statuant ainsi, alors que l’état végétatif d’une personne humaine n’excluant aucun chef
d’indemnisation son préjudice doit être réparé dans tous ses éléments, la Cour d’Appel a violé le
texte susvisé.
Par ces motifs
Casse et annule, mais seulement en ce qui concerne le préjudice personnel de Mme X, l’arrêt rendu le 25
juin 1992, entre les parties, par la Cour d’Appel de Rouen, remet, en conséquence, quant à ce, la cause et
les parties dans l’état où elles étaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la Cour
d’Appel de Paris.

1
L’action a un seul fondement
2
C’est le visa
3
Annonce des éléments retenus par la Cour d’Appel
4
Ce sont les faits de l’espèce soumis à l’appréciation du juge
5
Elle s’estime victime donc elle demanderesse à l’action
6
Ils sont poursuivis donc défendeurs à l’action
7
Objet de l’action
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Rédaction proprement dite

1. Phrase d’accroche
Aux termes de l’article 1382 du Code Civil, l’auteur d’un délit ou d’un quasi-délit est tenu à la réparation
du dommage qu’il a causé. Mais faudrait-il que le dommage présentât des caractéristiques. Lesquelles
doivent faire l’objet d’une appréciation objective des juges. C’est le principe rappelé par la décision
rendue par la Chambre civile de la Cour de Cassation en date du 22 février 1990.
2. Faits
Au chapitre des faits, une cycliste est heurtée par une automobile. En raison de ses blessures, elle est
dans un état végétatif.

3. Procédure
Une action est intentée par la fille de la victime pour exiger la réparation du dommage subi. Elle a agi
tant en son nom personnel qu’à celui de sa mère.
Après avoir apprécié les faits qui sont portés à sa connaissance. Et se fondant sur les conclusions de
l’expert qui soulignent que la victime, en raison de son état végétatif, n’est susceptible de ressentir ni
douleur, ni plaisir encore moins de soucis et sur l’absence de preuve du caractère certain du préjudice, la
Cour d’Appel considère que toute décision allant dans le sens de réparer le préjudice personnel de la
victime doit être vue comme nulle. En termes plus simples, la Cour d’appel écarte la réparation du
préjudice personnel de la victime. Un jugement non partagé par la fille de la victime d’où son pourvoi
devant le juge du droit.
4. Arguments des parties
Pour la fille de la victime, d’une part rejeter la réparation d’un préjudice personnel au motif que la
victime est dans un état végétatif n’est ni plus ni moins qu’une violation de l’article 1382 du Code Civil
et d’autre part l’admission de la réparation du préjudice d’une personne en état végétatif est en phase
d’avec la loi.
5. Problème juridique
Une personne en état végétatif a-t-elle droit à réparation de son préjudice ?
6. Solution de la Cour
A cette question, la Cour de Cassation répond par l’affirmative et ainsi annule et casse l’arrêt de la Cour
d’Appel pour violation de la loi. Pour le juge du droit, le préjudice d’une personne en état végétatif doit
être réparé dans tous ses éléments.
7. Annonce du plan
En optant pour la réparation, le juge soutient que le préjudice d’une personne en état végétatif est un
préjudice certain. En tant que tel, il doit faire l’objet d’une réparation intégrale (I) altérant ainsi le but de
la responsabilité civile (II)
I. La réparation intégrale du dommage
Le juge, en admettant le caractère certain du dommage (A), n’a fait qu’une application classique de
l’article 1384 (B).
A. Le caractère certain du dommage
Pour qu’une personne soit tenue responsable sur le fondement de l’article 1382, il faut qu’elle commette
un fait ayant été à l’origine d’un dommage. La réparation du dommage qu’elle a causé n’est admise que
si le dommage est légitime, personnel, direct et certain.
Le préjudice certain est celui dont l’existence est acquise. L’exigence de la certitude est d’abord une
donnée immédiate de référence. Le dommage doit être prouvé. C’est dire qu’un préjudice éventuel et
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hypothétique n’est pas réparable. Toutefois, l’indemnisation de la perte de chance est consacrée par la
jurisprudence.
Au Sénégal, le principe de la réparation du préjudice futur est actuellement acquis dans la jurisprudence.
Il est même consacré par le législateur sénégalais en son article 125 du COCC. Lequel dispose que « Le
dommage peut être actuel ou futur. Il doit être toujours certain et direct ».
Dans l’affaire à commenter, la question soumise à l’appréciation des juges de fond est celle de savoir si
l’état végétatif d’une personne humaine est-il de nature à exclure l’indemnisation ? Ou plus exactement
le préjudice d’une personne en état végétatif est-il certain ?
Les juges du fond ont estimé qu’en pareille occurrence la certitude du préjudice ne pouvant être justifiée,
il s’ensuit que la réparation doit être écartée. Pour ces juges, l’état d’inconscience est tel que la victime
n’est pas en mesure de ressentir un sentiment de quelque nature que ce soit. Il n’est ni apte à sentir une
douleur encore moins un plaisir. Une telle position a-t-elle acceptée par le juge du droit ? Sans, toutefois,
s’attarder sur la certitude du dommage, le juge a cassé la décision des juges du fond pour violation de
l’article 1382. Au plus, il admet la réparation faisant ainsi une juste application de l’article 1382 du Code
Civil.
B. Une application classique de l’article 1382
Pour le juge du droit, l’indemnisation d’un dommage n’est pas fonction de la représentation que s’en fait
la victime mais de sa constatation par le juge. Il revient d’apprécier objectivement le dommage subi et
que celui-ci doit être réparé intégralement8.
En consacrant la réparation intégrale, le juge, suivant en cela la jurisprudence antérieure, rappelle que les
dommages et intérêts alloués doivent réparer le préjudice subi sans qu’il en résulte pour elle ni perte ni
profit et il n’y a pas lieu de tenir compte de la gravité de la faute du responsable. Il s’agit, pour le juge du
droit, de replacer la victime dans la situation où elle se serait trouvée si l’acte dommageable ne s’était pas
produit.
Pendant longtemps, la réparation du dommage extrapatrimonial, qui n’entraine aucune diminution du
patrimoine, a fait l’objet d’une controverse. Certains auteurs ont toujours considéré comme méprisable
de « battre monnaie avec les larmes ». La jurisprudence administrative s’est un temps refusée à prendre
en compte ce préjudice mais la jurisprudence civile l’a admis depuis. Cet arrét est la parfaite illustration.
Ici, le juge est en faveur d’une réparation du préjudice moral. En effet, pour le juge, le fait de se retrouver
dans un état végétatif était en soi un préjudice, y compris un préjudice moral, telle « une privation des
joies de l’existence ».
Cette position du juge n’est pas en soi une nouveauté pour peu qu’on s’attarde sur la jurisprudence
antérieure. En effet, en date du 11 octobre 19889, la chambre criminelle de la Cour de Cassation
française a cassé une décision des juges du fond, décision limitant l’évaluation du dommage subi par une
victime réduite à l’état végétatif aux dépenses nécessaires à sa subsistance.
En tout état de cause, une telle solution était prévisible car déjà adoptée et reprise par le Conseil d’Etat et
la Cour de Cassation français. Si, en certains points la décision peut être approuvée, en revanche elle
n’est pas exempte de critiques.
II. Une altération de la finalité de la responsabilité civile.
En analysant la décision on se rend compte que l’objectif visé est plus la sanction de l’auteur du
dommage (B) qu’une indemnisation directe de la victime en état végétatif (A)
A. Une indemnisation au profit des proches

8
Crim 5 janvier 1994, Bull Crim, n° 5 ; R, p. 382
9
Gaz. Pal. 1989.1.440, note Guth
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Il est clair qu’en exigeant le principe de la réparation intégrale, le juge n’a fait que suivre une formule
constamment rappelée par la Cour de Cassation française. Le propre de la responsabilité civile est de
rétablir aussi exactement possible l’équilibre détruit, et de replacer la victime, aux dépens de tiers
responsable dans la situation même où elle se serait trouvée si l’acte dommageable ne s’était pas produit.
Sous cet angle, il ne fait de doute que cette décision doit être approuvée à sa juste valeur.
Mais, cela ne doit pas nous faire perdre raison. En effet, au regard des faits, l’action n’a pas été intentée
par la victime directe mais plutôt par une de ses proches, en l’occurrence sa fille. Ce constat soulève plus
de questions qu’il n’en résolve.
D’abord il est permis de se demander si la victime, lucide, aurait demandé réparation de ces préjudices.
Consciente, la victime pourrait ne pas demander la réparation.
Ensuite, la réparation accordée profite moins à la victime directe qu’aux proches notamment à sa fille.
Cependant, cette situation n’est pas exceptionnelle. En effet, un fait générateur peut causer à d’autres
personnes un préjudice indirect : ce sont les victimes par ricochet (le cas le plus fréquent étant le
préjudice subi par les proches d’une victime décédée, lors d’un accident).
Le préjudice subi par ricochet peut être matériel ou moral lorsque, par exemple, la victime directe a
survécu à l’accident mais n’a pas initié d’action en réparation avant son décès. La jurisprudence
antérieure a admis que les proches peuvent intenter une action en réparation de leur préjudice personnel.
Ils peuvent trouver dans le patrimoine du défunt des créances constituées en raison de l’accident ; ils
peuvent donc recouvrer ces sommes, en exerçant une action successorale (action héréditaire). Telle a été
la position de la Chambre criminelle de la Cour de cassation française en date du 30 avril 1976, D. 1977,
185 – CE, 29 mars 2000, II, 10360.
B. Une meilleure indemnisation des victimes
Cette décision a été rendue avant la loi de 1985, loi promulguée sous l’impulsion de R. Badinter, garde
des sceaux, loi tendant à l’amélioration des victimes d’accidents de la circulation et à l’accélération des
procédures d’indemnisation. Mais, il suffit de la lire avec attention pour admettre qu’elle pose les
prémisses d’une orientation de la responsabilité civile dans le sens d’une meilleure indemnisation des
victimes, quelles qu’elles soient.
La solution est à saluer. En effet, elle est de nature à éviter une justice à deux vitesses voire une situation
inique ; indemniser moins une victime en état végétatif que la victime légèrement blessée, suffisamment
lucide pour demander réparation.
Au plus, en accordant une réparation pour un dommage qui existe, certes, mais que la victime ne ressent
pas, la décision de la Cour de Cassation peut laisser penser qu’elle tend à s’approcher de la responsabilité
pénale dont la finalité est la condamnation du fautif.
Cette décision peut avoir un caractère punitif. Lequel est tout aussi important, voire plus si le dommage
est minime, que la réparation de ce dernier. C’est dire plus qu’une orientation vers l’objectif de la
responsabilité pénale, il s’agit d’un glissement du but principal de la responsabilité civile vers le but
secondaire : le droit à l’indemnisation de la victime.

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