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MEMOIRE
Pour l’obtention du :
DIPLOME DE MASTERE DE RECHERCHE
EN SCIENCES DE LA TERRE
Parcours : RESSOURCES MINERALES: EXPLORATION ET VALORISATION
Intitulé :
Je dédie ce travail :
A mes très chers parents, Hadhom et Mustapha, qui ont toujours été
là pour moi,
A ma chère tante Salima, la vieille qui a été toujours avec moi par ses
conseils et ses prières.
J’adresse mes sincères remerciements à tous les professeurs, intervenants et toutes les
personnes qui par leurs paroles, leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidé mes
réflexions et ont accepté à me rencontrer et répondre à mes questions durant mes deux années
de mastère de recherche, notamment, au coordinateur, Mr. Foued Souissi, pour son
accompagnement pédagogique.
Mais ce travail de mastère n’aurait pu aboutir sans les personnes qui m’ont aidé sur le terrain.
Mes remerciements les plus sincères vont alors aux autres membres du Laboratoire de Centre
de Recherches et des Technologies des Eaux : Mr. Mohamed Dhaoui, Mr. Mohamed
Gharbi et Mr. Achraf Chabaane pour leur disponibilité, leur soutien et leur bonne humeur
quotidienne! et avec qui j’ai partagé des moments d’échanges si sincères qu’ils m’ ont permis,
à partir de la confiance développée, de mieux comprendre nos objectifs respectifs au service
de l’humain. Sans oublier mes collègues Aymen Nefzi, Abdel Aziz Charfi, Ghassen Ben
Makhlouf, Chrifa Meftahi, Ichraf Lammouchi et Amina Ben Fraj, je les remercie
également pour l’ambiance harmonieuse et les beaux moments pleins de joie qu’on a passé
ensemble durant le stage.
J’adresse mes sincères remerciements à Mr. Talal Nassri, ingénieur à CRDA Béja, pour
son accueil chaleureux et leur aide dans la recherche bibliographique de ma zone d’étude.
Je suis très honore que Monsieur le Professeur Mohamed Hedi Inoubli a accepté
d’assurer la présidence de jury. Qu’il trouve ici ma respectueuse gratitude.
Je tiens aussi à exprimer le témoignage de ma reconnaissance et de mon profond respect
à Mme. Kawthar Sebei maitre assistante à la Faculté des sciences de Tunis, d’avoir
accepté de juger ce travail.
Je remercie très spécialement Anouar, Sana, Khaled, Farhat et Youssof qui ont toujours été
là pour moi. Je tiens à remercier Bassem, Nedra, Khawla et Noura, pour leur amitié, leur
soutien inconditionnel et leur encouragement. Enfin, je remercie tous mes Ami(e)s que j’aime
tant, Houssem, Saber, Bassit, Nabil, Rami, Jamel, Chokri, Ali, Stéfoun,…
Résumé
Ce travail concerne une étude géophysique de la nappe calcaire du Crétacé Supérieur de Sidi
Ahmed (Béja, Nefza). Cette nappe est sous-exploitée (quelques forages) et peu développée
(études fragmentaires). Cette étude a permit de cerner la structuration de la région au moyen
des données gravimétriques avec l'individuation de l'extension et des directions des structures
(anticlinal de J. Abiod de Nefza, anticlinal de Sidi Ahmed, synclinal perchée de Dhehirat).
L'analyse gravimétrique a pu mettre aussi en évidence les accidents majeurs morcelant la
zoned'étude en compartiments structuraux distincts. Les sondages électriques verticaux
réalisés ont permis de tracer des pseudosections et des cartes d'isorésistivités individualisant la
géométrie de l'aquifère calcaire du crétacé supérieur de Sidi Ahmed.
La tomographie électrique quant à elle a fournit une image fine du dégré de fracturation et de
karstification au niveau de quelques sites aux abords de l'anticlinal de Sidi Ahmed.
Cette étude préliminaire a pu cerner la structuration de la région et le potentiel
hydrogéologique de la nappe profonde calcaire de Sidi Ahmed, permettant de mieux guider de
futures investigations.
Mots clés Mots clés : Aquifère, Sidi Ahmed, Nefza, Béja, Structuration, Failles,
Hydrogéologie, Gravimétrie, Electrique.
SOMMAIRE
CHAPITRE I : GENERALITES .......................................................................................................……………..1
II.1. Introduction.................................................................................................................................................5
I. Introduction ........................................................................................................................................ 20
CHAPITRE I : GENERALITES
1 Chokri JLIDI
Généralités
I.1. Géographie
Le secteur d’étude se situe à l’extrême sud est de la carte 1/500000 de la région de Nefza.
Nefza se situe à l’extrémité Nord-Ouest du gouvernorat du Beja, limitée au Nord par une côte
de 26Km sur la méditerrané, à l’Est par le gouvernorat de Bizerte, au Sud Béja et Amdoun et
à l’Ouest le gouvernorat de Jendouba.
Appartenant à l’Atlas tunisien septentrional, le J.Sidi Ahmed se situ au Nord de la région de
Amdoun et au Sud Est de la région de Nefza et à l’Est de la Kroumirie. Ce massif culmine à
606m.
L’accès à cet affleurement carbonaté, se fait par la route reliant la ville de Béja à la ville de
Nefza et par le village de Tébaba.
Nefza constitue le prolongement nord-oriental de l’Atlas tellien. Cette région occupe une
place privilégiée à l’extrémité EST de la chaine alpine nord maghrébine. Elle prend place
entre les Kroumiries, Béjoua et les Mogods. Cette région se caractérise par des reliefs hauts de
200 à 600m environ et escarpés, qui succèdent à de vastes plaines essentiellement argileuses.
2 Chokri JLIDI
Généralités
I.2. Climatologie
La région de Nefza est une zone jouit d’un climat tempéré humide. Elle reçoit, 850 à
1000mm/an. Cette pluviométrie est inégalement répartie avec une saison estivale sèche. Au
cour de la saison estivale le climat est frai et chaud alors qu’en hiver il est pluvieux et très
froid. La résultante dynamique des vents montre deux directions privilégiées :
la première en hiver, elle est de direction Ouest à Nord Ouest. La deuxième en été, elle est de
direction Sud à Sud Est. La vitesse de vent est variable d’une saison à une autre. Elle varie de
15 à 30m/s. les valeurs supérieurs sont strictement accidentelles et occasionnelles.
I.3. Géomorphologie
La région de Nefza et ses abords correspondent à une zone ayant un caractère topographique
très contrasté. Cette région montre une succession de montagnes séparées des vastes
dépressions par des falaises très abruptes. Le J. Sidi Ahmed culmine à 606 m.
Tous les reliefs à pentes fortes sont auréolés de formations marneuses où l'érosion en ravines
est spectaculaire. Ailleurs, le paysage de type collinaire est moins érodé. Le drainage est
assuré par deux vallées étroites, encombrées d'alluvions récentes à texture variable mais
généralement fine. Les potentialités agricoles de cette région, où prédominent des sols
calcimagnésiques profonds, sont bonnes ; la céréaliculture, le maraîchage et l'arboriculture
peuvent être pratiquées avec un certain succès.
3 Chokri JLIDI
Généralités
Figure 3: Modèle numérique du terrain (3D) de la région de Nefza-Sidi Ahmed drapée par la
couverture géologique (Rouvier, 1977) et le réseau hydrographique
Le réseau hydrographique traversent les vastes dépressions est dense et montre plusieurs
cours d’eau dont les plus importants sont les oueds : Madène, Malah, Bou Zenna, El Glia, El
Mtoun, Béllif et Damous. Ces réseaux se déversent dans le lac récepteur du barrage de Sidi El
Barrak.
4 Chokri JLIDI
Généralités
II.1. Introduction
L’extrême nord Tunisien correspond à la l’extension du domaine tellien. L’Atlas Tunisien,
correspondant à l’autochtone plissé, a été scindé en deux parties : l’Atlas tunisien
septentrional, comportant une zone d’extrusions triasique (Perthuisot, 1978) à plis NE-SW,
est lié paléo-géographiquement au nord atlasique ou sillon Tunisien, à taux de subsidence
élevé au Crétacé et l’Atlas centro-méridional, à plis NE-SW à E-W, liés à la plateforme
instable de Tunisie centrale et à la zone mobile de la flexure saharienne (Chikhaoui, 2002).
D’après Rouvier (1973), la région septentrionale de Nefza est une paléo-structure anté-
paléogène qui été réactivée à trois reprise par le jeu de contraintes compressives postérieurs à
la mise en place des nappes allochtones qui a eu lieu au :
Au milieu du Tortonien.
Au Messinien-Pliocène.
Au Quaternaire ancien.
5 Chokri JLIDI
Généralités
et plus que le reste du pays, la Tunisie septentrionale s’est trouvée dans une situation
de carrefour engendré par le contact entre le sillon atlasique de style alpin et la
plateforme saharienne, pont continental entre l’Afrique et l’Europe par l’intermédiaire
du bloc Corso-Sarde zone de transition entre les bassins occidentaux et orientaux de la
Méditerranée (Burollet et Memmi, 1987).
Figure 5: Position des nappes de flyschs par rapport aux unités de la chaîne des Maghrébides
(Burollet et Memmi, 1987)
Comme le reste du pays, le nord-ouest tunisien repose sur un socle de nature inconnue, par
l’intermédiaire d’une épaisse couverture triasique ; l’une des étapes majeures dans l’évolution
géologique de cette région est le plissement du Tortonien basal, intervenu après la mise en
place des nappes (Rouvier, 1977) sur des sédiments détritiques de l’oligocène inférieur.
Le domaine tellien
Il est constitué par un ensemble de nappes à vergence sud découpées dans des terrains
sédimentaires (surtout marneux et calcaires) principalement d’âges crétacé et paléogène. Au
sein de ce domaine apparaissent localement des massifs formés de terrains métamorphisés à
l'Alpin. Ces unités dérivent d'une ancienne marge africaine de la Téthys.
Au sein des séries telliennes, Rouvier (1977) avait reconnu implicitement trois unités:
L’unité Ed Diss : à marnes et calcaires d’âge crétacé, reconnue au NW de la Tunisie.
Cette unité est constituée à sa base par la partie supérieure des argiles de l’Aleg jouant le role
de niveau de détachement, les calcaires de l’Abiod, les argiles Paléocène d’El Haria, les
calcaires Yprésiens de la formation Bou Dabbous, les argiles lutétiennes de la formation
Souar et les grés Oligocènes. Les unités Ed Diss et Kasseb peuvent être considérées comme
6 Chokri JLIDI
Généralités
une même écaille tectonique mais avec deux niveaux de décollements différents (ETAP,
2006).
L’unité Adissa/Ain Draham : représentée par des argiles à interstratifications d’horizons
bréchiques, est datée du Crétacé terminal-Eocène; elle n’affleure que dans l’extrême nord-
ouest de la Tunisie.
L’unité Kasseb : d’âge paléogène-éocène, représentant l’écaille la plus méridionale, est
formée principalement par des argiles paléocènes, des calcaires à globigérines yprésiens et des
argiles lutétiennes à boules jaunes carbonatées; cette unité constitue couramment le
substratum des flyschs numidiens et affleure largement dans les zones méridionales de ces
flyschs.
7 Chokri JLIDI
Généralités
Ces unités de Rouvier (1977), dont l’allochtonie a été récemment contestée (Ould Bagga et
al., 2006), représentent pour nous les principaux faciès du Tell tunisien, de plus, elles
correspondent à l’équivalent distal des unités autochtones et montrent certaines différences
dans leurs caractères faciologiques du SE au NW, particulièrement pendant l’Yprésien, qui est
représenté par des faciès de plus en plus profondes depuis l’unité la plus méridionale vers
l’unité la plus septentrionale (ETAP, 2006). Ces faciès sont affectés par des plis et des
chevauchements de direction majeure NESW et montrent aussi des figures d’instabilité
tectonique, en l’occurrence des slumps, des olistotithes, des brèches, etc.
Figure 7: Profil schématique montrant des chevauchements à vergence SE affectant les séries
telliennes et numidiennes (coupe E dans fig.6) (Burollet et Memmi, 1987)
8 Chokri JLIDI
Généralités
II.3.1. CRETACE
Vu l’absence des séries triasiques et Jurassique dans la zone, on commence par le Crétacé.
Albien
Les seuls affleurements que l’on peut rapporter à cet étage sont situés à la base de l’unité d’Ed
Diss, au Jebel ed Diss, succession de collines allongées Est-Ouest, entre l’Oued bou Zenna et
l’Oued el Hammam.
L’Albien est formé par des calcaires argileux gris noir, à patine grise, alternant avec des
marnes grises en plaquettes(fig.8).
Vraconien-Cénomanien inférieur
Au dessus de l’Albien de l’unité d’Ed Diss, viennent des marnes gris bleuté, surmontées de
marno-calcaires (fig.8).
9 Chokri JLIDI
Généralités
Amdouns. Les deux barres peuvent être estimées à 200 m chacune, et les alternances
médianes à 150 m.
II.3.2.Le Tertiaire
Paléocène :
La transition du Crétacé au Paléogène s’effectue au sein d’une épaisse série argileuse :
D’un point de vue stratigraphique, elle va du Maastrichtien supérieur à l’Yprésien basal. D’un
point de vue lithologique, cette assise comprend à la base quelques intercalations de calcaires
argileux de plus en plus rares quand on s’éloigne de la barre de calcaire du Maastrichtien. Ces
intercalations font place, au sommet, à des concrétions diagénétiques d’ankérites ou de
dolomite qui peuvent atteindre un mètre de diamètre. Ce sont les classiques « boules jaunes »
caractéristiques des formations du sillon tellien en Algérie septentrionale. Dans les Nefza,
elles sont peu nombreuses dans les formations autochtones mais prennent un grand
développement dans l’unité d’Ed Diss.
Dans l’autochtone ont été rangés les terrains en continuité certaine avec le Crétacé des
anticlinaux des Jebejs Abiod et Sidi Ahmed. Dans le parautochtone ceux pour lesquels cette
continuité est douteuse. En effet il est fort probable qu’une surface de glissement, située dans
le tiers supérieurs de l’assise de transition du Crétacé au Paléogène (fig.8), ait permis la
désolidarisation d’une partie des termes éocènes de ceux du Crétacé sous-jacent. Cette surface
de discontinuité est rendue nécessaire dans les Nefza en raison de l’existence plus au Sud, sur
les feuilles de Béjé et de Zahret Madien, d’un recouvrement tectonique de terrains du
Miocène par ce même Eocène, sur une flèche observable d’une vingtaine de kilomètres. Là,
cette partie distale du dispositif y a été appelée « unité du Kasseb ».
Les formations autochtones du Maastritchien supérieur-Paléocène forment le synclinal entre
l’anticlinal du Jebel Sidi Ahmed et celui du Jebel Abiod des Nefza.
Eocène inférieur
Comme ailleurs sur l’ensemble de la Tunisie, l’Eocène inférieur est formé par une formation
de calcaires.
Dans les Nefza, le faciès « à Globigerines » est le seul représenté : dans l’autochtone ou le
parautochtone ou il forme l’arrière du dispositif structural allochtone de l’unité du Kasseb et
dans la nappe tellienne ou unité d’Ed Diss (fig.8).
Dans l’autochtone et le parautochtone des Nefza ainsi que sur l’arrière de l’unité du Kasseb,
la formation des calcaires de l’Eocène inferieure forme, en général, un ressaut topographique
important au dessus de l’épaisse formation argileuse de « transition ».
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Généralités
11 Chokri JLIDI
Généralités
Les calcaires blancs de la barre campanienne affleurant plus au sud, constituent le deuxième
membre de la formation « Abiod» (Burollet, 1956). Les calcaires maestrichtiens se présentent
en bancs hémi-métriques à métriques, de couleur gris clair à gris foncés à la cassure.
Ils montrent des failles et des fractures remplies de calcite secondaire, dirigées
essentiellement suivant la direction E-W et matérialisées par des dépôts de calcite blanche ou
rose de grande dimension. En plus, on observe des bancs calcaires de couleur grise, traversés
par des failles verticales remplies de calcite rose ou blanche, d’oxydes de fer (Limonite-
hématite) et parfois d’oxyde de manganèse. Remarquons que l’épaisseur des bancs calcaires
prend plus d’importances en montant dans la barre maestrichtienne.
En aval, la puissance des bancs varie de 0,30 m à 1,5 m, alors qu’en haut les bancs deviennent
massifs, soit une puissance de 80 à 100 m au total.
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Généralités
(A) (B)
Figure 9: Bancs métriques (A) et hémi-métriques (B) à calcaire du massif Abiod montrant un
remplissage de calcite au niveau des fractures.
Le massif de Sidi Ahmed présente deux importantes failles croisées : la 1ére NS à montrant un
rejet vertical d’un mètre au minimum, la seconde a une direction variable de N75 à N65 et
dont l’écartement des lèvres passe de 3m à l’est, à 15 m vers l’Ouest. Cette faille est remplie
d’oxyde de fer, de sulfure de plomb et de Zinc en affleurement ainsi que de calcite.
On peut suivre cette faille sur au moins 300m. D’autres failles de même direction lui sont
proches mais de moindre importance. Cette direction est croisée par des facteurs N-S remplies
de calcite blanche ou beige sans minéralisations. D’autre part, cette faille dont la direction
varie de N 75 à N 60 n’est pas indiquée sur la carte géologique publiée (feuille de Nefza n°10)
ainsi que son contenu métallogénique. Toutefois Sainfeld (1952) note que : « des indices
nombreux se trouvent sur la carte et au sud du Jebel Sidi Ahmed ».
Ces bancs, montrent des remplissages de fractures, constitués par une calcite rubanée rose. Au
nord de la structure, l’ancienne mine de Sidi Ahmed, montre des vestiges d’une ancienne
exploitation. Le plomb et le zinc, qui constituaient autrefois la cible de cette exploitation sont
localisés dans des remplissages de cavités de dissolution des calcaires maestrichtiens et en
voisinage de cette mine existent de petits gites de facteurs disposées en éventail, E-W, NW-
SE, et N60° E.
13 Chokri JLIDI
Généralités
Les analyses du laboratoire ont montrés que les calcaires maestrichtiens du Jebel Sidi Ahmed
sont des wakestones ou biomicrites compactes, (92 % par rapport 84 % des calcaires
campaniens). Leur composition minéralogique montre surtout de la calcite avec une faible
présence du quartez.
Les analyses géochimiques indiquent que ce sont des roches très résistantes à l’usure et au
choc, donc de la catégorie des pierres froides. Leur charge de rupture est très élevée 1500
bars. Leur porosité est comprise entre 4,3 et 12, 3% et leur masse volumique est comprise
entre 2,6 et 2,5 g/cm3 (Tamallah 2004 ).
A la simplicité des anticlinaux de Nefza, dont la voute est bien dessinée par les calcaires du
Sénonien supérieur, s’oppose la complexité des synclinaux où les répétitions de séries sont
fréquentes, notamment dans l’Eocène et l’Oligocène. Les anticlinaux de Nefza, comme ceux
des Amdouns, sont ceinturés par des alternances de marnes grises et de calcaires du
Maestrichtien supérieur et du Paléocène basal, qui se développent dans les larges synclinaux
intermédiaires entre les anticlinaux. L’horizon repère du Danien, en relief au sein de cette
série marneuse, permet de s’assurer de la continuité de ces structures. Sur la rive droite de
l’Oued El Madene, au pied du massif « numidien » de Sidi Ahmed, on note l’existence des
argilites très téctonisés de l’Eocène moyen et de l’Oligocène reposent tantôt sur du Paléocène,
tantôt sur du Maestrichtien supérieur ; ce fait semble indiquer qu’elles appartiennenent aux
séries déplacées.
14 Chokri JLIDI
Généralités
Figure 10: Carte de localisation des différentes structures géologiques du domaine d'études,
ainsi la coupe représentative de Rouvier (1985) « CR »
Le synclinal de Oued El Madene est moins érodé ce qui traduit un ennoyage des plis en
direction du Nord-Ouest. Ceci entraine la conservation suivant l’axe de structure de lambeaux
de « Numidien » à dominante argileuse qui eux reposent sur une ou plusieurs écailles de
calcaires Eocène à « Glogigérines », en général de faible épaisseur. Celle-ci peut s’accroitre
latéralement et donner une barre calcaire bien individualisée dont le redoublement est alors
directement observable ; un exemble probant est celui des deux barres de calcaire du Djebel
Dhahirat, où M. Solignac (1927) a représenté à tort un plis isoclinal déversé.
15 Chokri JLIDI
Généralités
Le synclinal de l’Oued El Madene est très étalé et recouvre au Nord-Est « Djebel Ed Diss » et
au Sud-Ouest « Djebel El Msid » par des massifs « numidiens ». Il s’agit le plus souvent de
la barre de l’Eocène inférieur « à Globigérines » d’épaisseur réduite et recouverte souvent
directement par les argilites et les grés glauconieux de l’Oligocène. Ces terrains affleurent de
part et d’autre de l’Oued Madene, mais dans de mauvaises conditions d’observation dues en
particulier aux éboulis et aux glissements de terrains sur les pentes du massif « numidien » du
Djebel El Msid. Malgré ce handicap, la cartographie a montré l’existence d’écailles traduites
localement par des redoublements de la série : sur les deux flancs et au travers de la vallée de
l’Oued Madene.Dans le synclinal de l’Oued El Madene, certains niveaux paraissent en
continuité avec les séries du Crétacé et du Paléocène. Au Sud de l’anticlinal du Djebel Abiod,
l’Eocène et l’Oligocène sont écaillés au sommet d’une épaisse série de marnes du
Maestrichtien supérieur et du Paléocène.
Le synclinal du Djebel Bou Lahia est presque totalement recouvert par la partie distale du
système dunaire des Nefza et par les alluvions de l’Oued Maleh et l’Oued El Madene.
Le seul témoin important de cette structure est la barre de calcaire Eocène « à globigérines »
du Djebel Bou Lahia. Elle est posée sur un soubassement marneux et se trouve isolée au
milieu des dépôts récents. Les calcaires sont pratiquement horizontaux au Sud alors qu’au
Nord ils présentent un fort pendage vers le Nord-Est. Là, ils sont séparés des marnes sous-
jacentes par une faille. Le compartiment oriental de cet accident est formé d’argilites et de
grès glauconieux de l’Oligocène, en transgression sur des marnes du Paléocène basal, elles-
mêmes posées sur le Damien. Ce dernier niveau se poursuit jusqu’au front de la partie
horizontale de l’Eocène du Djebel Bou Lahia, ce qui indique que la barre calcaire est
certainement séparée des affleurements précédents par un contact anormal.
16 Chokri JLIDI
Généralités
Cette coupe de direction NW-SE montre des unités de nappe de charriage et des structures
chevauchantes, dans le flanc Nord, les séries en affleurement d’âge Eocène sont formées par
l’unité Kasseb qui est caractérisée par le Flysch numidien d’âge Oligo-miocène. Le flanc Sud,
est marqué par une structure anticlinale ; c’est l’anticlinal Nord des Amdouns « Sidi
Ahmed ».
Cette coupe montre des failles chevauchantes de direction NE-SW qui affectent les structures
anticlinales de Djebel Abiod et Djebel Sidi Ahmed, donc les argiles à silex et les calcaires
d’âge Eocène –Oligocène sont des séries allochtones qui couvrent le calcaire de la Formation
Abiod d’âge Campanien-Maestrichtien, qui est définie comme une structure autochtone. Ce
déplacement confirme que cette zone est affectée par une phase tectonique compressive ; c’est
la phase Miocène moyen (Boukhalfa et al ,2009).
17 Chokri JLIDI
Généralités
La plus grande partie des écoulements souterrains sur le site est drainée vers le Sud-Ouest de
Djebel Sidi Ahmed vers le bassin de Nefza. Il alimente des sources dans la région dont on a
visité trois sources: la source du Mrazguie, celle d’El Hammem et celle du Kef Tout, cette
dernière est une source chaude sulfurée.
Les autres points d’eau sont repartis dans tout le flanc Nord-est du Sidi Ahmed; ils se
présentent sous des formes caractéristiques des systèmes karstiques (perte, émergence,
temporaires et source).
La karstification se développe généralement à partir des réseaux de fractures et de fissures.
Quant à l’anticlinal de Sidi Ahmed, la direction des réseaux karstiques inactifs suit deux
directions préférentielles NO-SE à ENE-SSO qui correspondent aux directions des
déformations atlasiques.
La direction des réseaux karstiques actifs présente une multitude d’orientations ; cependant la
direction NO-SE apparaît comme la plus fréquente.
Figure 14: Fracturation et cavités karstiques dans les calcaires Abiod de Sidi Ahmed, et du
forage de Sidi Ahmed
Ces directions conduisent à admettre que la karstification du Sidi Ahmed se développe suivant
des directions liées à l’action d’un fort gradient hydraulique ou bien suivant les
caractéristiques structurales locales telles que les pendages des couches et les joints de
stratification.
18 Chokri JLIDI
APERÇU SUR LES METHODES GEOPHYSIQUES
19 Chokri JLIDI
Aperçu sur les méthodes géophysiques
I. Introduction
La géophysique utilise toutes les méthodes quantitatives de la physique pour obtenir des
informations sur les zones cachées du globe. Par exemple, seule la géophysique (et dans ce
cas la sous discipline que constitue la sismologie) permet d'avoir des descriptions des zones
très profondes comme le noyau terrestre.
Le développement récent des techniques géophysiques a permis une extension du domaine
couvert par la géophysique appliquée aux très faibles profondeurs. En plus de la prospection
pétrolière, il comprend actuellement le minier, l'hydrogéologie, la pédologie, le génie civil et
même la recherche en archéologie
Les principales méthodes utilisées en géophysique sont classées dans deux catégories,
passives et actives.
II.1. Définition
Appelées aussi naturelles, (elles mesurent un phénomène naturel) dont font partie la
gravimétrie, la magnétométrie, la méthode tellurique, la scintillomètrie, des méthodes
électromagnétiques…
Les méthodes passives consistent pour la plupart en la mesure de champs (champ de
pesanteur, champ magnétique,…) elles sont généralement les moins onéreuses car les sources
sont d’origine naturelle, ce qui évite des dépenses supplémentaires et des contraintes liées à
l'utilisation d’appareils d'émission.
En admettant que le phénomène étudié soit semblable à lui-même aux différents instants où
les mesures sont effectuées, (ou que par des corrections nous puissions nous ramener à ce cas)
et que le sous-sol soit homogène, nous devrions observer partout en surface des champs
uniformes.
Dans ce cas, la présence d’une hétérogénéité en un point du champ mesuré met en évidence
une anomalie. Ce sont ces anomalies qui sont le but des recherches car elles peuvent traduire
la présence de minéraux économiquement intéressants, la limite entre des formations
géologiques, etc…
En tenant l’exemple de la méthode gravimétrique, on va faire expliquer les propriétés de cette
méthode géophysique.
20 Chokri JLIDI
Aperçu sur les méthodes géophysiques
II.2. La gravimétrie
Définitions et Principe
Afin d'obtenir les variations du champ gravitationnel dues à des causes géologiques, il est
nécessaire de corriger nos lectures de toutes les autres causes extérieures pouvant les
influencer (dérive de l'appareil, marée, ellipticité de la Terre, ...)
Profondeur d'investigation : Cette méthode intègre elle aussi toutes les anomalies sous la
surface. De façon analogue au magnétisme, les anomalies superficielles présenteront une
longueur d'onde plus réduite.
21 Chokri JLIDI
Aperçu sur les méthodes géophysiques
III.1. Définition
Appelées aussi provoquées, (elles créent un phénomène pour en mesurer les effets et
répercussions) dont font partie les méthodes acoustiques et sismiques, les méthodes
électriques et des méthodes électromagnétiques.
Les méthodes actives ou provoquées sont plus lourdes que les méthodes passives, puisqu'elles
doivent comprendre un dispositif d'émission en plus du dispositif de mesure : elles sont donc
également plus coûteuses.
22 Chokri JLIDI
Aperçu sur les méthodes géophysiques
Argiles 0,2 - 20
Marnes 20 - 100
23 Chokri JLIDI
Aperçu sur les méthodes géophysiques
continu ou alternatif). Dans le cas ou le sol est homogène et isotrope, la répartition des lignes
de courant et des équipotentielles a l’aspect présenté sur la figure 16.
La variation du potentiel : ∆V= VM – VN est mesurée à l’aide de deux autres électrodes
réceptrices M et N. Un courant électrique alternatif peut être utilisé pour s’affranchir des
problèmes parasites liés à la polarisation spontanée des électrodes.
Figure 16: Distribution des courants et des équipotentielles en plan et en coupe dans un sol
homogène et isotrope (Bottraud, 1983)
24 Chokri JLIDI
Aperçu sur les méthodes géophysiques
surfaces, tout en indiquant la valeur moyenne des paramètres des milieux qu'elles limitent et
finalement, le géologue remplit de matière ce cadre physique.
A. Sondage électrique
Le sondage électrique est une méthode d’investigation permettant de déterminer
quantitativement les variations de la résistivité électrique des formations du sous-sol en
fonction de la profondeur. Le plus souvent, le dispositif Schlumberger est utilisé (Fig. 17).
25 Chokri JLIDI
Aperçu sur les méthodes géophysiques
B. Tomographie électrique 2D
Principe
26 Chokri JLIDI
Aperçu sur les méthodes géophysiques
La tomographie électrique de surface permet d'obtenir une "image électrique" du sous sol,
c'est-à-dire une coupe de la résistivité en fonction de la profondeur en mesurant en profil la
résistance pour différentes combinaisons d’électrodes de courant et de potentiel.
27 Chokri JLIDI
Aperçu sur les méthodes géophysiques
28 Chokri JLIDI
Aperçu sur les méthodes géophysiques
Sur la ligne d’acquisition, deux électrodes permettent l’injection du courant électrique, tandis
qu’au minimum deux autres électrodes mesurent la différence de potentiel électrique. L’image
obtenue après inversion correspond à une tomographie de résistivité électrique.
Chaque point de mesure de résistivité apparente est disposé au centre du quadripôle qui a
servi à le mesurer et à sa profondeur médiane d’investigation (Edwards, 1977) considérée
comme étant le niveau à partir duquel la portion de terrain située au dessus de cette limite a la
même influence que la portion du terrain situé au dessous.
Le traitement des profils multi-électrodes s’est fait en utilisant le logiciel Res2DInv (Loke,
1997) basé sur une méthode itérative de calcul par éléments finis (Loke et Barker, 1996). Le
profil résistivité apparente versus profondeur apparente est découpé en blocs dont la taille
augmente avec la profondeur en raison de la perte de résolution en profondeur, perte inhérente
à toutes les méthodes électriques. Une résistivité vraie est attribuée à chacun des blocs et une
simulation d’acquisition est effectuée sur le modèle, ce qui conduit à la création d’un profil
calculé de résistivités apparentes versus profondeurs apparentes. Le profil calculé peut être
comparé au profil mesuré et la différence entre les deux exprimée en %RMS (Root Mean
Squared error) que le logiciel s’efforcera de minimiser de façon itérative en ajustant le modèle
résistivité vraie versus profondeur vraie.
La figure 23 montre des exemples de pseudosections de résistivités apparentes observées et
calculées et un modèle de section de résistivité obtenu par un programme d'inversion.
Figure 23: Inversion par méthode itérative en tomographie 2D (D’après le logiciel Res2Dinv,
LOKE, 1996)
29 Chokri JLIDI
Aperçu sur les méthodes géophysiques
30 Chokri JLIDI
Aperçu sur les méthodes géophysiques
réduisant une fonction coût qui exprime l’écart entre les données mesurées et celles calculées
par modélisation sur le modèle à ajuster. De nombreux algorithmes d’inversion, tels que
QWSELN, développé par l’Université Pierre et Marie Curie, ou Res2DInv, utilisent une
résolution par moindres carrés linéarisés pour réduire la fonction coût de façon itérative.
Le problème de ce type d’inversion est que la minimisation de la fonction coût peut faire
converger l’inversion vers un minimum local : un plus grand nombre d’itérations ne signifie
donc pas forcément une plus grande justesse du modèle de résistivités vraies, et 4 à 6
itérations suffisent généralement. Les paramètres d’entrée dans ce type d’optimisation jouent
un rôle important. La non-unicité de la solution a été discutée par Pessel (2001) et Marescot
(2004) : différents modèles de résistivités vraies peuvent donner le même modèle de
résistivités apparentes. L’apport d’informations de terrain préalables permet d’améliorer la
fiabilité du modèle.
Afin de s’affranchir de ce problème de minimum local, les techniques d’inversion
stochastiques permettent une inversion non-linéaire (Pessel, 2001). Ces méthodes balayent les
valeurs des paramètres pour une gamme définie de résistivités et calculent la densité de
probabilité pour chaque point évalué. Ces méthodes ne nécessitent pas le calcul de dérivées
(Marescot, 2004) et permettent d’éviter des minimums locaux. Par contre, ces méthodes sont
coûteuses en temps de calcul et présentent une convergence lente à proximité d’un minimum.
Polarisation métallique ou polarisation d’électrode
Ce type de polarisation intervient le plus souvent à l’interface entre deux milieux caractérisés
par deux modes de conduction différents : la conduction électronique au sein des minéraux
métalliques et la conduction électrolytique au sein de la solution porale.
Dans un milieu contenant des éléments de minerais métalliques, l’application d’un champ
électrique entraîne un déplacement des électrons et une accumulation de charges de part et
d’autre des minerais (Telford et al., 1990). Les surfaces ainsi chargées provoquent
l’accumulation des contre-ions de l’électrolyte sur ces mêmes surfaces, donnant naissance à
des dipôles électriques. La vitesse de déplacement du courant au sein de l’électrolyte est plus
faible que celle au sein du minerai métallique. Les dipôles électriques localisés à l’interface
mineraiélectrolyte persistent tant que le courant électrique est appliqué. A la coupure du
courant, ces doubles couches électriques se déchargent et les ions et électrons reviennent à
leur état d'équilibre. L'intensité du phénomène dépend du volume de minerai et de son état de
dissémination (Slater et al., 2006).
31 Chokri JLIDI
Aperçu sur les méthodes géophysiques
Inversion
Pour les tomographies de chargeabilité électrique, le traitement consiste, après filtrage des
données anomaliques, à accéder aux distributions de chargeabilités « vraies » à l’aide des
mêmes processus que ceux utilisés pour l’inversion des données de résistivité.
Les algorithmes permettant d’inverser les données de chargeabilité apparente acquises selon
des sondages ou des pseudo-sections sont les mêmes que ceux permettant d’inverser les
données de résistivité apparente. Les principes d’inversion utilisés par les différents logiciels
sont présentés dans la partie 2.1.3.5.
Les logiciels Res2DInv et ERTLab notamment permettent d’inverser une pseudo-section de
chargeabilités apparentes en modèle de chargeabilités vraies grâce à une résolution par
moindres carrés linéarisés.
III. Conclusion
Qu'elles soient passives ou actives, les méthodes géophysiques sont toutes sans exception
soumises à des contraintes d'ordre physique, matériel ou financier. Elles sont cependant un
maillon essentiel dans l'acquisition de connaissances scientifiques (quelle que soit l'échelle)
sur la Terre et dans de nombreux domaines (pétrolier, minier, de génie civil,...).
Actuellement, ce sont les méthodes acoustiques et surtout la méthode sismique qui évolue
avec le plus de rapidité car c'est la méthode la plus utilisée en prospection pétrolière. Mais au
point de vu utilisation et recherche, les méthodes électriques sont de plus en plus utilisés car
ces sont les plus favorable pour la recherche des eaux.
32 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
33 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
I. Mesure de la gravité
Les gravimètres utilisés sont des pesons à ressorts très perfectionnés, où la force de pesanteur
est opposée à la force de rappel élastique d'une série de ressorts (Fig. 24). Les mesures sont
relatives ; on mesure en chaque point une variation de l’allongement qui est proportionnelle
au module du vecteur somme de la pesanteur moyenne locale et de l’anomalie. Comme
l’anomalie est très faible devant la pesanteur (entre 10-6 et 10-9 fois), la longueur du vecteur
somme peut être approchée par la somme de g et de la projection de H sur g, c'est-à-dire sa
composante verticale que l’on a pris l’habitude de noter Δg . Les gravimètres de Génie Civil
peuvent atteindre une sensibilité de 1μgal (1 gal=1cm s-2, 1 μgal=10-8 m.s-2) alors que la
pesanteur locale est proche de 980 gal.
Du fait de leur grande sensibilité, les gravimètres d’une part dérivent, et sont d’autre part
sensibles aux variations de l’attraction des astres et notamment aux effets de marée. Ils sont
ainsi affectés par une variation temporelle de la mesure qui doit être corrigée par des mesures
en circuit fermé, en revenant régulièrement (toutes les heures environ) à un même point
appelé « base » et en répartissant entre les mesures l’écart observé entre deux bases
successives.
34 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
Sa réalisation est délicate, puisqu’elle demande que l’on connaisse le relief et la densité des
terrains superficiels. En l’absence de relief marqué, elle reste cependant faible. En ville, elle
demande que l’on calcule l’effet des immeubles avoisinants.
35 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
Figure 26: Schématisation de l’allure de la carte du Bouguer dans des zones karstiques (Alan
Hildebrand, 1992)
36 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
En résumé
L’anomalie de Bouguer complète reflète les hétérogénéités de masse sous la surface
topographique (ou sous le fond des océans en domaine océanique). Elle est calculée en un
point donné en faisant la différence entre la mesure de la pesanteur et la valeur théorique en ce
point.
Quelques traitements simples : prolongements et dérivées
Dans l’interprétation des cartes d’anomalies gravimétriques, il peut être utile d’effectuer
quelques traitements préliminaires ou complémentaires. Ces traitements ont pour but de
mieux séparer les anomalies, de mieux préciser les profondeurs des sources, de représenter les
limites géologiques telles que les contacts ou les failles, etc. Nous allons brièvement en voir
deux : les prolongements et les dérivées.
II.2.1. Prolongement
Prolonger une anomalie observée sur une surface donnée consiste à calculer la forme et
l’amplitude de cette anomalie sur une surface située à une altitude différente. Si on effectue le
calcul sur une surface plus élevée que la surface d’observation, il s’agit d’un prolongement
vers le haut et dans le cas contraire d’un prolongement vers le bas.
Cette opération permet de pouvoir comparer des données acquises à des altitudes différentes,
par exemple sur la surface topographique et en avion. On peut montrer également qu’un
prolongement vers le bas est équivalent à un filtrage des grandes longueurs d’onde (filtre
passe-haut) alors qu’un prolongement vers le haut est un filtrage des courtes longueurs d’onde
(filtre passe-bas). Notons également que le prolongement vers le bas est délicat à obtenir car
des instabilités numériques peuvent se produire lors du calcul, en particulier il faut que la
surface sur laquelle on effectue le prolongement vers le bas reste au-dessus des sources.
On trouve :
g −5
= GM(2h2 – x2)(h2 + x2)
z 2
37 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
Les dérivées verticales ont un autre intérêt illustré sur la figure 22. Si l’on a deux ou plusieurs
sources côte à côte, l’effet total que l’on va observer en surface est la somme de tous les effets
créés par les sources individuelles. Par exemple, dans la figure 19 on voit que le maximum de
l’anomalie créée par trois sources proches sera situé entre les trois sources. Ceci peut donc
conduire à une interprétation erronée.
Figure 27: Anomalie de Bouguer créée par des sources sphériques proches l’une de l’autre
(haut) et cartes de dérivée verticale. Plus l’ordre de la dérivée est élevé, meilleure est la
séparation des anomalies (V. Baranov 1953)
En revanche, comme la « longueur d’onde » du gradient vertical est plus étroite que celle du
signal, le gradient vertical va mettre en évidence trois maxima. En d’autres termes les
dérivées verticales permettent de séparer spatialement des anomalies. On dit également que
les dérivées verticales évitent le phénomène de coalescence des anomalies.
En pratique, on peut facilement calculer numériquement ces cartes de dérivées verticales à
partir d’une grille représentant l’anomalie de Bouguer.
38 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
numériquement une carte de maxima de gradients horizontaux sur une grille représentant
l’anomalie de Bouguer.
Bien évidemment, il existe de nombreux autres types de transformations de cartes qui
permettent de mieux interpréter les anomalies gravimétriques. On peut noter que ce type de
traitement peut également s’appliquer aux cartes d’anomalies magnétiques.
39 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
P3 : à l’extrême Nord-Ouest, une importante anomalie positive, matérialisée par les dépôts de
lit de l’Oued Bélif;
N3 : toujours à la partie Nord-Ouest, sur les flancs Nord-Ouest des affleurements Abiod et Es
Siouf, on examine une anomalie négative allongée NE-SO;
P2 : suivant la même direction d’allongement, on a une importante anomalie positive qui
décrit l’excès de masse des massif Abiod et Es Siouf ;
N2 et N1 : au centre de la zone d’étude, deux anomalies négatives matérialisées par la plaine
de Nefza, coïncident avec des terrains mio-plio-quaternaires de densité relativement faible et
des terrains argilo-marneux de Maestrichtien supérieur-Yprésien inférieur, qui entourent le
40 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
massif Sidi Ahmed, et représentent la plaine Nord-Est et Sud, avec une différence du degré du
gradient gravimétrique entre 9 et 14.4mGal ;
P1 : une anomalie positive coïncidant avec le massif Sidi Ahmed vers sa partie centrale,
allongée NE-SO, cette anomalie exprime l'excès de masse du massif calcaire.
Certes, la carte de l’anomalie de Bouguer reflète l’effet de toutes les hétérogénéités de densité
sous la surface topographique, mais ce qui nous intéresse dans cette étude c’est la structure de
la couverture sédimentaire. Il est nécessaire de soustraire de cette anomalie de Bouguer une
régionale (fig.30) qui représente l’effet des structures profondes.
En l’absence d’hétérogénéités intra-crustales, l’anomalie de Bouguer (ΔgB) peut être
considérée comme la résultante d’anomalies dues principalement à trois discontinuités de
densité situées à des profondeurs distinctes: le Moho (croûte/manteau), la discontinuité de
Conrad (croûte supérieure /croûte inférieure) et la base de la partie superficielle de la croûte,
ou toit du socle.
41 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
42 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
43 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
partie Sud et plus au moins espacées dans la partie Nord-Ouest. Ceci montre que la forme du
bassin est nettement dissymétrique.
Le fort gradient observé sur la bordure Sud du bassin indique que celui-ci s’approfondit
rapidement dans cette partie d’où la forte activité tectonique.
Trois autres anomalies gravimétriques Positives (P2, P3 et P5) présente une direction NE–SO
et une amplitude 1.50 mGal; elles correspondent respectivement aux épointements de Djebel
Abiod (P2), des massif des Djebel Abiod et Djebel Es Siouf (P3) et le massif de Djebel Sidi
Ahmed (P5), qui correspond à des terrains du Crétacé supérieur de densité importante,
constitués essentiellement par des calcaires et des marno-calcaires. Cette anomalie
matérialisée en majeure partie par des dépôts mésozoïques est entourée par des dépôts
Yprésien inférieur de faible densité. Ces axes gravimétriques positifs peuvent correspondre à
une zone de faible profondeur du socle, qui devrait jouer un rôle important sur le plan
hydrogéologique. En effet, cette ride de socle représenterait une barrière, qui devrait
engendrer une compartimentation du système aquifère de Nefza et dont la ligne de crête
devrait matérialiser une ligne de partage des eaux souterraines.
La carte d’anomalies résiduelles montre plusieurs zones de forts gradients gravimétriques qui
peuvent correspondre à des contacts ou des discontinuités (failles, flexures, etc.) Pour étudier
ces zones particulièrement intéressantes pour la caractérisation structurale du bassin de Nefza,
nous avons appliquée la méthode d’analyse fondée sur l’utilisation conjointe des techniques
de dérivée verticale. Cette configuration permet à identifier la répartition spatiale plus nette
des sources et amplifier les petites longueurs d’ondes, d’où l’élimination des phénomènes de
coalescence.
44 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
Gradient gravimétrique : c’est le passage entre une anomalie négative à une voisinant
positive, d’un bloc moins dense à un deuxième plus dense, ce passage se fait généralement et
dans les cas ordinaires par l’intervention tectonique.
On commence l’interprétation de la carte des dérivés verticales par dégager les zones
anomales, dont il y’en a dix zones, cinq positives et cinq négatives. Le passage entre ces
zones est marqué par une nuance de couleur jaune. Chaque grande zone anomale possède des
gradients gravimétriques biens différenciés, la séparation de ces gradients indique une activité
principalement tectonique.
Toujours commençant par la partie Nord-Est, trois anomalies négatives (N1 et N2 et N3) et
une quatrième positive (P1). Les zones à anomalie négative possèdent des gradients
gravimétriques négatifs de l’ordre de -0.00252mGal/m, correspondants à des dépressions
locaux dues à une forte subsidence et remplissage des matériaux moins denses. Par contre, la
zone à anomalie positive (P1) possède d’importants gradients gravimétriques repartis
spatialement comme suite :
45 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
A l’extrême Nord-Ouest, des blocs calcaires et argiles à silex de faciès tellien d’âge Yprésien
supérieur, avec un gradient gravimétrique d’amplitude variant entre 0.00318 et
0.00176mGal/m;
Partie centrale avec des blocs d’argiles et grès compacté durs Numidiens d’âge Oligocène
supérieur ;
Vers le Sud Ouest, des forts gradients gravimétriques 0/00176mGal/m, qui possèdent une
direction NE-SO, et qui caractérisent les blocs carbonatée de faciès Abiod et de localité
Djebel Abiod.
La partie centrale englobe les massifs de djebel Abiod et Es Siouf et leurs flancs, qui
présentent une marge d’anomalie positive entre 0.00037 et 0.00176mGal/m, les épointements
des massifs représentent le plus fort gradient de 0.00176mGal/m, de direction NE-SO.
L’anomalie positive P4, schématisée dans la carte de résistivité moins importante et moins
développée spatialement, est bien développée dans la carte de dérivée verticale, avec un
gradient de gravimétrique d’amplitude variant entre 0.00318 et 0.00176mGal/m et de
direction presque Nord Sud.
La plaine de Sidi Ahmed se caractérise par une vaste anomalie négative avec des amplitudes
des gradients gravimétriques entre 0.00252 et 0.00025mGal/m, et qui s’allonge du flanc Est
de Sidi Ahmed jusqu’à les flancs Ouest de Es Siouf et Abiod en entourant l’épointement
indiqué par P4. Trois importants gradients de 0.00025mGal/m sont dégagés :
Au Nord de la plaine de Sidi Ahmed, ce fort déficit est expliqué par la faible densité du terrain
marno-argileux et leur substratum carbonaté fortement fracturé et qui rassemble au aquifère
en question.
Le synclinal de Dhahirat se présente en deux faibles gradients parallèles qui sont
caractéristique de l’activité tectonique qui fait soulever les blocs carbonatée de l’Yprésien
supérieur, et le remplissage du cœur de synclinal par des dépôts argileux.
Le troisième gradient négatif au Sud, délimité par le massif Sidi Ahmed à l’Est et le massif
(P4) à l’ouest, est caractéristique du cœur de synclinal, avec remplissage marno-argileux.
46 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
Figure 34: Cartes de dérivé verticale (dz) à gauche et et des linéaments géophysiques (tilt) à droite
Chokri JLIDI
47
Etude gravimétrique
L’anomalie positive de Sidi Ahmed, qui a été sous forme d’une nuance continue sur la carte
résiduelle, se présente dans ce modèle sous forme des épointements espacées, tous de
direction NE-SO. Cette répartition spatiale montre une forte activité tectonique qui a affectée
les blocs carbonaté, de type décrochant.
L’extrême partie Sud-est de la carte présente deux anomalies, une négative (N5) sur le flanc
Ouest de Sidi Ahmed qui coïncide avec les marnes et calcaires argileux du Campanien
supérieur, et une autre positive (P5) caractéristique d’un corps dense qui peut correspondre
aux blocs calcaires et argiles à silex de faciès tellien d’âge Yprésien supérieur.
Cette transformation permet de réduire les variations d’amplitude entre différentes anomalies
tout en éliminant le gradient régional, et elle peut être effectuée sur l'anomalie résiduelle ou
celle de l'anomalie de Bouguer (Fig.34 b).
La carte de la figure 31 montre sensiblement les mêmes éléments que les cartes de dérivée
verticale première, sauf que la forme et la direction des amplitudes est plus nette. Les surfaces
occupées par les dépressions gravimétriques associées aux bassins versants du Sidi Ahmed
sont toutefois plus importantes, et le haut gravimétrique des massif Abiod et Es Siouf montre
une plus grande continuité latérale.
En plus, une nouvelle anomalie se dégage nettement sur cette carte, c’est l’anomalie positive
du Djebel El Msid de direction presque Est-Ouest et d’amplitude atteignant les 1.320mGal.
Cette anomalie positive reflète les bancs gréseux à intercalation d’argilites (faciès des grès de
Kroumirie) d’âge Oligocène supérieur « Numidien ».
L’examen des cartes de Bouguer, résiduelle, de dérivé verticale, nous a bien informé sur les
structures de la zone, leur direction et leur développement spatiale. Pour étudier les
linéaments gravimétriques, leurs directions et profondeurs, on passe à l’étude de détection des
contacts entre les sources.
48 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
On commence par détecter les limites entre les sources, la carte TDX permet d’avoir une
limite exacte des sources gravimétriques, ces limites sont schématisées sur la figure par des
contours discontinus (Fig. 35).
49 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
géologiques et topographiques comme c’est le cas de la série des failles de Sidi Ahmedet et
Abiod, d’autres nouvellement mises en évidence dans le cadre de la présente étude. Pour
mieux étudier ces structures d’une manière plus spécialisée, on intervient la schématisation
« Sources Edge Detection » SED, ce traitement permet d’individualiser les accidents
tectoniques, leurs directions et pendages.
Figure 37: Carte magnitude du gradient horizontale par rapport au Tilt de la région de Nefza
En plus des accidents majeurs décrits ci-dessus (MGH), les nouvelles structures incluent un
réseau d’accidents relativement moins important. L’examen des figures (Fig.36 et 37) révèle
l’existence d’une bonne cohérence entre les structures déjà connues et celles nouvellement
identifiées.
L’ensemble de ces structures forme un réseau de failles préférentiellement orientées en
direction NE-SW, sauf dans quelque partie comme le cas du flanc Ouest de Abiod où les
linéaments sont de direction presque N-S, et les réseaux des linéament de Sidi Ahmed
latéralement prennent la direction E-O. Mis à part les massifs carbonatés affleurant dans la
zone, la géologie de surface est complètement aveugle à cause du recouvrement quaternaire
50 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
qui masque totalement toutes les structures et les formations antérieures. D’où l’intérêt de la
présente approche méthodologique dans la cartographie géologique et structurale en l’absence
d’affleurements de subsurface.
Figure 38: Carte de localisation des maximas SED de celle du MGH par rapport à la
résiduelle
51 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
Figure 39: Carte de localisation des maximas SED de celle du MGH par rapport au Tilt
52 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
Avec un simple traitement à l’aide de Corel X4, on peut connaitre les pendages des
linéaments, la figure 41 admette la schématisation des principaux pendages des linéaments
étudiés. Il est plus net avec cette schématisation que la plupart des accidents ont des pendages
presque verticaux avec des valeurs aux alentours des 90°.
53 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
Cette méthode est particulièrement valable pour l’étude des contacts linéaires comme ceux
des failles régionales, des grands chevauchements, etc. C’est d’ailleurs ce genre de
discontinuités qui contrôle principalement la structuration géologique de la zone d’étude.
Figure 42: Carte de la déconvolution Euler de la région de Nefza, IS=0, Erreur 15%.
L’examen de la carte des linéaments gravimétriques montre des profondeurs variables selon
les structures géologiques.
Les linéaments N-O du flanc Est des massif Es Siouf et Abiod présente des linéaments plus
profonds (1002.371 m), avec un sen du pendage générale vers le Nord-Est.
Les linéaments N-S du flanc Ouest de Sidi Ahmed vers sa sommet Nord, présente un
gradient de profondeur important aussi (entre 677.183 et 1002.371 m), avec un sens du
pendage vers l’Est. Cette zone est connue par l’ancienne mine de Sidi Ahmed.
La partie centrale Sud du secteur reflète de même des linéaments profonds de direction NE-
SO (entre 677.183 et 1002.371 m), avec un sens du pendage vers l’Est.
54 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
55 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
Figure 44: Carte géologique du secteur d’étude drapée sur une image Landsat8 du 28 -10 -
2015 et localisation du profil sismique PS01
56 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
Les faciès sismiques des séries argilo-marneux: Ils sont perturbés et d’aspect chaotique
pouvant être considérés comme des zones de faible signal sismique. Les réflecteurs sont de
très faible amplitude et de continuité et fréquence faible à nulle.
Ces faciès sont caractérisés, soit par une configuration progradante où les réflexions se
terminent en top-lap au sommet et en down-lap à la base, soit par une configuration parallèle,
ou les réflexions se terminent en onlap contre les rides anticlinales des unités sous-jacentes.
Les faciès sismiques des séries carbonatés: Ils ont des réflecteurs de moyenne à forte
amplitude, une continuité moyenne à bonne et une fréquence moyenne à forte. Ils sont
généralement rectilignes et très déformés ou fragmentés et fracturés. Il s’agit de faciès
sismiques lités à réflexions parallèles, généralement concordantes sur celles des unités sous-
jacentes sauf là ou celle-ci montrent une configuration progradante avec des réflexions
sigmoidales se terminant en top-lap au sommet (tel que le synclinal de Oued El Maaden vers
le Nord-Est et le synclinal de Sidi Ahmed vers le Sud du profil).
Les faciès sismiques des séries argilo-gréseux: Ils sont parfois parallèles à subparallèles
donc uniformes et parfois perturbés surtout au voisinage des dépôts carbonatées ou marquant
les pulsations tectoniques moi-plio-quaternaires. Les réflecteurs sont de faible amplitude, de
continuité généralement bonne à moyenne et de fréquence faible à moyenne. Il s’agit de faciès
plus ou moins transparents, avec des réflexions discontinues d’amplitude variable mais
généralement faible, comportant quelques bandes internes à réflexions très énergétiques, de
bonne continuité relative. Ces dernières correspondraient aux niveaux gréseux compétents,
intercalés au sein des sédiments argilo-pélitiques plus fins du flysch numidien. Ils sont limités
à la base par une discordance érosive régionale, qui trompe en top-lap les réflexions sous-
jacentes.
En calant ces faciès sismiques par les données de surface, le premier faciès argilo-gréseux
peut correspondre aux argiles du Paléocène (El Zouza). Le deuxième faciès calcaire à marno-
calcaire peut correspondre aux faciès carbonatés des séries du Crétacé supérieur (Abiod) et de
l’Yprésien (Bou Dabbous). Les faciès argilo-marneux correspondant à celui Maestrichtien
supérieur.
57 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
Figure 46: Coupe structurale réalisée d'après l'interprétation de la ligne sismique PS01 de la
zone de Nefza
58 Chokri JLIDI
Etude gravimétrique
IV. Conclusion
Le présent travail montre l’intérêt de la compilation et de la réinterprétation des anciennes
données géophysiques en utilisant de nouvelles techniques d’analyses. Les résultats obtenus
dans le cadre de cette étude contribuent à une meilleure connaissance de la structure du bassin
du Nefza. En effet, l’analyse de la carte gravimétrique de ce bassin par l’application de la
méthode du gradient horizontal couplé au prolongement vers le haut a permis d’en établir un
schéma structural, grâce à la mise en exergue des différents linéaments gravimétriques. Il
s’agit essentiellement de nouvelles failles mises en évidence et également de structures
préalablement reconnues qui ont été confirmées et dont le tracé a été précisé. Le système de
failles responsable de la structuration du bassin du Nefza s’avère ainsi organisé selon deux
principales familles de directions NE-SW et N-S. En plus de la cartographie précise de ces
structures, le sens de leur pendage a également été déterminé. Ces résultats montrent que la
méthode d’analyse utilisée constitue un excellent outil de reconnaissance des zones à géologie
totalement ou partiellement aveugle.
De telles discontinuités constituent des zones de circulation préférentielle des eaux
souterraines et représentent donc des cibles favorables à l’implantation des sondages de
reconnaissance de ces eaux.
Ce bassin est presque symétrique, les bordures Est et Ouest sont de direction NE–SO. La
magnitude des gradients gravimétriques au niveau des deux linéaments montre que la faille
bordière du côté Ouest est plus profonde, de pendage plus fort et de rejet plus important. En
effet, la carte des anomalies résiduelles montre que le minimum de l’anomalie négative
associée au bassin est plus proche du côté Ouest de la plaine. Sur le plan hydrogéologique, la
présente étude confirme l’épaississement du système aquifère de Nefza, en allant vers le
Nord-Ouest.
Atravers son architecture, on peut distinguer un léger épaississement du système aquifère de
ce bassin en allant du Sud-Est vers le Nord-Ouest ce qui nous laisse orienter les sondages
profonds vers la bordure Nord-Ouest de la plaine.
59 Chokri JLIDI
Partie électrique
CHAPITRE IV : HYDROGEOPHYSIQUE
ELECTRIQUE
61 Chokri JLIDI
Partie électrique
I.1. Introduction
Des sondages électriques en configuration Schlumberger ont été réalisés sur le site karstique
du Sidi Ahmed dans le but de déterminer les résistivités électriques des couches en fonction
de la profondeur.
Le 16GL-N de PASI a été utilisé dans ces études. C’est un résistivimètre portable piloté par
microprocesseur programmable ; il permet l’affichage direct de la résistivité apparente pour
un quadripôle ABMN. Il permet également de s’affranchir du problème de polarisation
spontanée des électrodes par l’injection d’un courant en créneau entre A et B.
Sur notre cite, dix sondages électriques verticaux ont été exécutés respectivement et
positionnés sur le plan général (Fig.47).
La résistivité très élevée du calcaire affleurant et le contact médiocre avec le sol ont rendu
l’injection du courant très difficile. Chaque sondage est bien choisi au niveau d’emplacement
par rapport aux reliefs avec des coordonnées UTM prises par un GPS.
62 Chokri JLIDI
Partie électrique
N°Sondage (sev) X Y
sev1 510644,18 4092904,14
L’objectif de ces sondages est de connaître la réponse sur des terrains calcaires karstifiés de
résistivité variable. L’écartement maximal entre les électrodes d’injection de courant AB a été
varié entre 300 et 600 m en fonction de la profondeur prévus à détecter.
L’appareil de mesure permet de dégager la valeur de la résistivité apparente en fonction de
AB/2, un travail sur terrain a comme résultat une fiche « Fiche de terrain (Sondage Electrique
Ver Cal) S.E.V en dispositif SHLUMBERGER », dont on indique le nom du cite, la
localisation du point de sondage à travers un GPS, le protocole utilisé (SHLUMBERGER), la
date d’acquisition, l’opérateur, le numéro du sondage, et les valeurs de AB/2 (m), MN/2 (m),
l’intensité du courant I (mA) et cel de la tension V(mV).
Cette fiche va être exécutée sur le logiciel de trainement IPI2WIN, dont on fait entrer les
valeurs de AB/2 et leurs résistivité apparente, et la sortie va être sous forme d’une courbe et
un tableau.
63 Chokri JLIDI
Partie électrique
64 Chokri JLIDI
Partie électrique
Figure 49: Log lithologique réalisé à travers un carottage du forage de Sidi Ahmed (CRDA
Beja)
65 Chokri JLIDI
Partie électrique
Mesures de terrain
Les mesures physiques prises sur terrain sont présenté à travers le logiciel IPI2WIN sous
forme de courbe bi logarithmique traduisant la variation de la résistivité apparente a en
fonction de la longueur AB/2.
Interprétation
Le tableau suivant présente le modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe
bi logarithmique. Les natures lithologiques probables des couches sont également
mentionnées.
Tableau 3: Modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe bi
logarithmique du sev1
66 Chokri JLIDI
Partie électrique
D’après notre étude, le sondage électrique a révélé l’existence d’un horion probablement
aquifère de résistivité de 5.334 .m, se développe entre 15 et 35 mètres de profondeur
environs et qui s’attribut à des calcaires bien fracturé et poreux, dont la porosité est karstique.
Figure 51: Log établi de l’interprétation des résultats du sev1 et corréler avec les données du
forage Sidi Ahmed
67 Chokri JLIDI
Partie électrique
Mesures de terrain
Les mesures physiques prises sur terrain sont présenté à travers le logiciel IPI2WIN sous
forme de courbe bi logarithmique traduisant la variation de la résistivité apparente a en
fonction de la longueur AB/2.
Interprétations
Le tableau suivant présente le modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe
bi logarithmique. Les natures lithologiques probables des couches sont également
mentionnées.
Tableau 4: Modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe bi
logarithmique du se2
68 Chokri JLIDI
Partie électrique
D’après notre étude, le sondage électrique a révélé l’existence d’un horion probablement
aquifère de résistivité de 5.664 .m, se développe entre 20.05 et 44.78 mètres de profondeur
environs et qui s’attribut à des calcaires bien fracturé et poreux, dont la porosité est karstique.
69 Chokri JLIDI
Partie électrique
Mesures de terrain : Les mesures physiques prises sur terrain sont présenté à travers le
logiciel IPI2WIN sous forme de courbe bi logarithmique traduisant la variation de la
résistivité apparente a en fonction de la longueur AB/2.
Interprétations
Le tableau suivant présente le modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe
bi logarithmique. Les natures lithologiques probables des couches sont également
mentionnées.
Tableau 5: Modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe bi
logarithmique du se3
70 Chokri JLIDI
Partie électrique
D’après notre étude, le sondage électrique a révélé l’existence d’un horion probablement
aquifère de résistivité de 57.8 .m, se développe entre 8 et 20 mètres de profondeur environs
et qui s’attribut à des calcaires bien fracturé.
71 Chokri JLIDI
Partie électrique
leur épaisseur et profondeur probables ainsi que l’épaisseur des argiles et marnes du
Maestrichtien supérieur-Yprésien inférieur.
Mesures de terrain
Les mesures physiques prises sur terrain sont présenté à travers le logiciel IPI2WIN sous
forme de courbe bi logarithmique traduisant la variation de la résistivité apparente a en
fonction de la longueur AB/2.
Interprétations
Le tableau suivant présente le modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe
bi logarithmique.
Tableau 6: Modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe bi
logarithmique du se4
72 Chokri JLIDI
Partie électrique
D’après notre étude, le sondage électrique a révélé l’existence d’un horion probablement
aquifère de résistivité de 265 .m, se développe entre 4.19 et 10.6 mètres de profondeur
environs et qui s’attribut à des calcaires moins fracturé.
Puits Jamila
Dans la plaine Ouest du Sidi Ahmed et à l’environ des sondages sev2, sev3 et sev5, on a le
puits Djamila, c’est un puits de surface réalisé par un agriculteur de la région, dont on a pu
avoir le résultat du carottage de ce sondage.
Un log lithologique est réalisé à travers ce carottage.La nappe captée à travers ce puits est à
une profondeur de 30 m.
73 Chokri JLIDI
Partie électrique
Figure 58: Log lithologique réalisé à travers un carottage du forage de Djamila (CRDA Beja)
74 Chokri JLIDI
Partie électrique
Interprétation
Le tableau suivant présente le modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe
bi logarithmique. Les natures lithologiques probables des couches sont également
mentionnées.
Tableau 7: Modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe bi
logarithmique du se6
D’après notre étude, le sondage électrique a révélé l’existence d’un horion probablement
aquifère de résistivité de 87.9 .m, se développe entre 5.62 et 19.9 mètres de profondeur
environs et qui s’attribut à des calcaires moins fracturé.
75 Chokri JLIDI
Partie électrique
76 Chokri JLIDI
Partie électrique
Mesures de terrain
Les mesures physiques prises sur terrain sont présenté à travers le logiciel IPI2WIN sous
forme de courbe bi logarithmique traduisant la variation de la résistivité apparente a en
fonction de la longueur AB/2.
- Interprétation
Le tableau suivant présente le modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe
bi logarithmique. Les natures lithologiques probables des couches sont également
mentionnées.
Tableau 8: Modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe bi
logarithmique du se6
77 Chokri JLIDI
Partie électrique
moyennement résistant (18,3 .m) attribuable à des dépôts plus ou moins grossiers
susceptibles de présenter des caractéristiques de roche réservoir potentielle Abiod.
Ainsi, il est possible d’approfondir le puits existant d’une quinzaine de mètres, ce qui
permettra d’augmenter le potentiel en eau du puits existant.
78 Chokri JLIDI
Partie électrique
Figure 63: Log lithologique réalisé à travers un carottage du forage Djebel Ed DISS (CRDA
Beja)
Mesures de terrain
Les mesures physiques prises sur terrain sont présenté à travers le logiciel IPI2WIN sous
forme de courbe bi logarithmique traduisant la variation de la résistivité apparente a en
fonction de la longueur AB/2.
79 Chokri JLIDI
Partie électrique
Interprétation
Le tableau suivant présente le modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la
courbe bi logarithmique. Les natures lithologiques probables des couches sont également
mentionnées.
Tableau 9: Modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe bi
logarithmique du se7
D’après notre études, le sondage électrique a révélé l’existence de deux horions probablement
aquifères de résistivité 36.50 et 39.50 .m caractérisant respectivement les calcaires Abiode
du Maestrichtien supérieur-Yprésien inférieur entre 2 et 5 mètres de profondeur et les
80 Chokri JLIDI
Partie électrique
81 Chokri JLIDI
Partie électrique
Données hydrogéologique
Sur le plan hydrogéologique, les calcaires Maestrichtien constituent un objectif
hydrogéologique considérable s’ils sont bien enfuies sous le niveau statique.
Mesures de terrain
Les mesures physiques prises sur terrain sont présenté à travers le logiciel IPI2WIN sous
forme de courbe bi logarithmique traduisant la variation de la résistivité apparente a en
fonction de la longueur AB/2.
Interprétation
Le tableau suivant présente le modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la
courbe bi logarithmique. Les natures lithologiques probables des couches sont également
mentionnées.
Tableau 10: Modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe bi
logarithmique du se8
82 Chokri JLIDI
Partie électrique
D’après notre étude, le sondage électrique a révélé l’existence d’un horizon probablement
aquifère, de résistivité 49.50 .m, débute à partir des 7 mètre de profondeur environs et qui
s’attribut à des calcaires, et un deuxième de résistivité 88.5 .m, débute à partir des 88mètres
de profondeur environs et qui s’attribut aussi à des calcaires.
En tenant compte de ces constatations nous recommandant l’intéressée d’envisager un forage
de reconnaissance de 140 à 150 mètres de profondeur à l’endroit du sondage électrique.
83 Chokri JLIDI
Partie électrique
Interprétation
Le tableau suivant présente le modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe
bi logarithmique. Les natures lithologiques probables des couches sont également
mentionnées.
84 Chokri JLIDI
Partie électrique
réservoir important.
85 Chokri JLIDI
Partie électrique
Figure 70: Log lithologique réalisé à travers un carottage du forage Kef Tout(CRDA Beja)
86 Chokri JLIDI
Partie électrique
Données géologiques
Les formations géologiques qui affleurent à ces environs sont formées par les calcaires de
l’Yprésien supérieur. Vers le bas on trouve les argiles et les marnes du Maestrichtien
supérieur-Yprésien inférieur.
Données hydrogéologique
Sur le plan hydrogéologique, les calcaires Maestrichtien constituent un objectif
hydrogéologique considérable s’ils sont bien enfuis sous le niveau statique.
Mesures de terrain
Les mesures physiques prises sur terrain sont présenté à travers le logiciel IPI2WIN sous
forme de courbe bi logarithmique traduisant la variation de la résistivité apparente a en
fonction de la longueur AB/2.
Interprétation
Le tableau suivant présente le modèle géoélectrique établi d’après l’interprétation de la courbe
bi logarithmique. Les natures lithologiques probables des couches sont également
mentionnées.
87 Chokri JLIDI
Partie électrique
88 Chokri JLIDI
Partie électrique
D’après notre études, le sondage électrique a révélé l’existence d’un horion probablement
aquifère, sa résistivité est de 60 .m, se développe entre 5 et 32.5 mètres de profondeur
environs et qui s’attribut à des calcaires.
89 Chokri JLIDI
Partie électrique
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Partie électrique
97 Chokri JLIDI
Partie électrique
I.5. Conclusion
La méthode des sondages électriques verticaux est un moyen de prospection géophysique
efficace et rapide. Elle permet de cartographier les variations verticales de la résistivité
électrique du terrain à différentes profondeurs d’investigation.
Sur le site karstique de Sidi Ahmed, les mesures obtenues ont mis en évidence une zone de
faible résistivité électrique qui correspond à un couloir carbonaté de forte fracturation non
colmatée. Cette zone est encadrée par des terrains de résistivité électrique plus élevée,
correspondant à une zone des marnes et des calcaires marneux dures avec des fracturations
colmatés.
Ces mesures ont permis de suivre les variations de la résistivité selon l’axe verticale, dont les
mesures obtenues ont mis en évidence une zone de résistivité variant de 25 à 65 .m,
correspondant au calcaire fracturé de 10 à 15 m d’épaisseur ; il s’agit de l’épikarst.
Les travaux de corrélation obtenues ont permis de suivre les variation de la résistivité selon
l’axe horizontale, dont ces traitements obtenues ont mis en évidence une zone de même
résistivité et même nature, variant horizontalement sur toute la région selon leur profondeur et
épaisseur, les résultats de corrélation ont permis aussi à déduire le sens d’écoulement de
nappe, qui est en générale du massif de Jebel Sidi Ahmed vers la plaine de Nefza.
Les cartes d’iso-résistivité ont permis de suivre les variations de la résistivité apparente selon
l’axe horizontal sur des profondeurs constants, dont ces traitements obtenues ont mis en
évidence les zones de plus probable aquifère ainsi le sens d’écoulement des eaux et la
géométrie d’aquifère.
98 Chokri JLIDI
Partie électrique
II. Tmographie 2D
II.1. Introduction
Pour mieux interpréter les résultats de différentes valeurs de résistivité, on commence à citer
tout d’abord les propriétés physiques des matériaux qui affectent la résistivité électrique. Un
des chemins les plus importants, et dans certains cas l’unique chemin du courant électrique à
travers le système eau-sol est l’eau contenue dans les pores. Ainsi, plus la conductivité de
l’eau des pores est forte, plus la conductivité du système est forte. La conductivité du fluide
des pores dépend du type du fluide, des sels présents et de leur concentration, et de la
température. La mobilité des ions dans la solution augmente quand la température augmente,
et ainsi augmente la conductivité de la solution.
La porosité
La porosité d’un matériau contrôle sa résistivité électrique mais d’une façon moindre que la
concentration des minéraux dissous dans l’eau interstitielle. La porosité d’un matériau est
définie par le rapport du volume des vides sur le volume total d’un échantillon:
La résistivité électrique augmente avec la diminution de la porosité, En effet, la résistivité
électrique est directement proportionnelle à la résistance.
La teneur en eau
La résistivité électrique est inversement proportionnelle au contenu en eau d’un matériau.
La circulation du courant s’effectue au travers de l’électrolyte plus ou moins conducteur qui
est présent dans les pores. Il ne peut pas circuler dans les particules isolantes du matériau.
Par conséquent, plus le contenu en eau est élevé, plus les ions peuvent circuler facilement
dans le matériau et plus la résistivité électrique du matériau est faible.
La présence d’argile
Les argiles possèdent une structure composée de feuillets microscopiques dont certaines
surfaces sont chargées négativement. Des cations peuvent être adsorbés sur les faces des
feuillets d’argiles, en étant peu liés et libres de se déplacer. Lorsque les argiles se retrouvent
en présence d’eau, même en très faible quantité, les ions qui sont contenus dans l’eau peuvent
être échangés avec les cations peu liés aux argiles. Le courant électrique peut donc passer
librement à la surface de l’argile et la résistivité électrique est alors très faible.
Par ailleurs, une argile complètement sèche possède une faible conductivité électrique car les
échanges ioniques sont presque impossibles en absence d’eau. Tous les matériaux qui
contiennent une certaine quantité d’argile possèdent une conductivité électrique plus élevée
qu’en son absence.
99 Chokri JLIDI
Partie électrique
• Le modèle 2-D utilisé par le programme d’inversion est constitué de blocs dont la répartition
et la taille sont définies par la distribution des données de la pseudo-section qui elle-même
dépend de la configuration des électrodes. La profondeur de la rangée de blocs inférieure
correspond approximativement à la profondeur des valeurs mesurées pour l’écartement
maximal des électrodes (Edwards, 1977).
Figure 86: Carte de localisation des profils tomographiques (extrais de la carte géologique
1/500000 de Nefza « ONM »)
Contexte géologique
Le domaine d’étude est situé sur le flanc Nord-Ouest du Djebel Sidi Ahmed. Les formations
géologiques qui affleurent sont présentées par les calcaires de la barre supérieure d’Abiod
d’âge Maestrichtien inférieur.
En affleurement, les calcaires de Sidi Ahmed montrent des failles et des fractures remplies de
calcite secondaire, dirigées essentiellement suivant la direction ENE-OSO et matérialisées
par des dépôts de calcite blanche ou rose de grande dimension.. Remarquons que l’épaisseur
des bancs calcaires prend plus d’importances en montant dans la barre maestrichtienne. Ces
remarques peut nous aider à interpréter les pseudosections réalisés sur ces bans.
Les trois pseudosections (apparente, calculée et inversée) présentent presque les mêmes
caractéristiques, puisque les trois modèles montrent des faibles valeurs de résistivité, par
rapport au terrain traversé.
En tenant compte du modèle de pseudosection de la résistivité inversée, on peut tirer quelques
notes :
La marge de résistivité du terrain est entre 33 et 123 Ohm.m sur 30 mètres de profondeur ;
On peut diviser notre terrain sur trois couches selon les valeurs de résistivité vrai :
Une première couche superficielle de 7m d’épaisseur, ayant une résistivité ente 90 et 123
Ohm.m, et qui corresponde à la tranche superficielle de la barre calcaire d’Abiod, assez
fracturé et minéralisée ce qui diminué leur pouvoir résistant.
Une deuxième tranche de 13m d’épaisseur et de valeur de résistivité très faible de l’ordre de
30 à 40 Ohm.m, et qui correspond surement au réservoir en question, ce potentiel réservoir est
beaucoup plus fréquent en allant vers la coté NE, vers la zone la plus basse du massif et
presque plaine. Par contre, en suivant la direction SW en ascendant avec le massif, on
remarque l’ascendance de la résistivité jusqu’à avoir la même couche première de résistivité
élevée.
Une troisième couche basale d’épaisseur de 10m, et qui montre un retour à une valeur élevé
de la résistivité de 90 à 122 Ohm.m, alors diminution du potentiel aquifère.
Modèle de conductivité
Ce modèle est utilisé généralement en cas de mauvaise réponse de résistivité ou pour voir la
qualité des eaux, dans ce cas la plus forte valeur de conductivité est de 0.028 msec, qui
témoigne une qualité d’eau douce.
Contexte géologique
Le domaine d’étude est situé dans synclinal de Dhahirat. Les formations géologiques qui
affleurent sont présentées par les calcaires et les argiles à silex de l’Yprésien supérieur.
Le profil tomographique est placé sur les affleurements des calcaires et argiles à silex de
l’Yprésien supérieur et argiles et marnes à concrétions dolomitique (boules jaunes) du
Lutitien-Bartonien du flanc Est du synclinal, dérigé vers le flanc Oest de Sidi Ahmed,
Interprétation des pseudosections
La pseudosection du deuxième profil montre nettement les deux parties du synclinal, le cœur
argileux qui présente une résistivité faible de 5 Ohm.m et d’épaisseur dépassant les 10 mètres,
et le flanc Est de lithologie carbonaté en bancs intercalés par des argiles et marnes et de
résistivité élevé (entre 100 et 200 Ohm.m). Ce flanc est trop fracturé.
Cette pseudosection ne montre plus un potentiel aquifère pour les 30m de profondeur, malgré
la faible résistivité de la zone Ouest qui peut interrompu l’interpreteur entre les argiles et les
zones aquifères, ceci nécessite une interprétation d’un géologue ayant connaissance primaire
sur la zone d’étude.
L’examen de la pseudosection de la conductivité électrique du deuxième profil, montre une
valeur très élevé au cœur du synclinal (0.171 msec), au contraire des autres profils et à la
conductivité normale des aquifères calcaires (0.016 et 0.028 msec), ce qui témoigne
l’existence des argiles a forte conductivité.
Contexte géologique
Sur la sommet de la barre supérieur d’Abiod, affecté par une faille majeur décrochante de
direction E-W, et un réseau des failles mineurs de direction ENE-WSW et N-S.
Partie Ouest, vers la plaine de Nefza, caractérisée par une faible résistivité de 50 Ohm.m sur
une profondeur important dépassant les 20 m et sous une couche plus résistante mais qui sert
en même temps à la pénétration des eaux de recharge à travers les zones à faiblesse (plans des
failles) ;
Une zone intermédiaire, avec une nuance de couleur progradent de la première vers l’autre
flanc du massif avec des valeurs de résistivité plus ou moins élevés (entre 100 et 300 Ohm.m),
on d »fini cette zone par terminaison de la première avec un relief plus important.
Une troisième zone avec des valeurs de résistivité trop, élevées dépassant les 500 Ohm.m,
indiquant une barre calcaire dure moins fracturée et une superficie moi résistante grâce à la
fracturation.
L’analyse de la pseudosection de conductivité électrique, montre une marge des valeurs entre
0.001 et 0.016. Ces valeurs très basses témoignent l’existence d’une nappe douce, présentant
un taux de salinité faible.
La polarisation spontanée (ou potentiel spontané suivant les auteurs, PS) est la mesure du
potentiel électrique naturel du sol. La méthode est dite passive, car il n’y a pas de source
artificielle. L’origine des potentiels spontanés est très variée : potentiel électrocinétique,
électrochimique ou minéral (Reynods, 1997). En général, l’effet d’électro-filtration lié à
l’écoulement d’eaux souterraines est de l’ordre de 100 mV/Km.
De la même manière que pour la résistivité, les mesures de polarisation provoqués sont
réalisés sous forme des annaux ou de profils. Il se traduit par un effet de dissipation
progressif du courant dans le sol au cours du temps. Cela s’appelle la polarisation spontanée
en domaine temporel. En domaine fréquentiel, cela se traduit par un déphasage du signal
mesuré par rapport au signal émis. Un signal déphasé peut s’exprimer comme un nombre
complexe. C’est pourquoi on parle également de résistivité complexe.
La chargeabilité (msec ou mv/v) qui est fonction de la structure de la roche, la perméabilité, le
diamètre des pores, la conductivité des fluides d’imbibition et des particules métalliques et de
la disposition des électrodes.
Trois configurations de mesures peuvent être testées, dont les plus couramment utilisées sont
dipôle-dipôle et pole-pole.
Un dispositif dipôle-dipôle avec des électrodes métalliques. Cette configuration s’avère la
plusfavorable car la tension décroit comme la puissance cube de l’écartement entre dipôle et
les électrodes métalliques génèrent une polarisation d’électrodes au récepteur qui se superpose
au signal. C’est la configuration qu’on a utilisé pour l’identification de notre cite d’études;
Dans la configuration dipôle-dipôle, les écartements entre les électrodes des dipôles émetteur
et récepteur sont les même. Pour une résistivité de sol donnée et un écartement de dipôle
donné (5m), l’ordre détermine la profondeur d’investigation. Or le signal reçu (potentiel V)
décroit en fonction de la racine cubique de l’écartement entre dipôles (n.a).
La chargeabilités est calculée en mesurant la tension au dipôle récepteur ayant coupure du
courant d’émission, puis après quelques millisecondes après coupure. L’évolution de la
tension mesurée au cours du temps donne la chargeabilités. Elle est généralement très faible et
est exprimée en partie par milliers.
Situé entre le cœur du synclinal perché de Dhahirat et son flanc Est, le profil tomographique
de chargeabilité montre des valeurs d’indice de chargeabilité varient entre -0.338 msec
correspondent à des terrains argilo-gréseux et des blocs marno-calcaires, et 28.554 msec
correspondant aux blocs calcaires bien fracturés et minéralisées.
Situé à l’extrême Sud du massif de Sidi Ahmed, d’après la carte géologique du terrain, ce
profil se situ sur une faille majeure décrochante de direction E-W la tangente à la direction de
notre profil ENE-WSW.
Ce profil montre des valeurs de chargeabilités varient entre –0.065 qui correspondes à des
terrains calcaires moins fracturés vers la direction WSW vers le flanc Ouest de Sidi Ahmed, et
des maximas de chargeabilité de 35.584 vers la direction ENE vers le plain massif de Sidi
Ahmed.
Pour ce profil, on remarque l’inversion totale entre allure de différence des valeurs de
chargeabilité et les valeurs de résistivité. La zone à fort indice de chargeabilité est celle
admettent les valeurs les plus basses de résistivité, qui reflètent à la nappe de Sidi Ahmed, par
contre les plus basses indices de chargeabilité correspondent à la zone à fort valeurs de
résistivité, qui indique le flanc Est de Sidi Ahmed moins fracturé avec une barre supérieur
Abiod à faible activité tectonique. En conclusion, les forts valeurs de chargeabilité ne peuvent
plus être dus à la salinité car l’étude de conductivité a montré des valeurs basses indiquant une
nappe douce. Dans ce cas, on passe à discuter l’existence d’un phénomène de minéralisation
ou des suintements sulfurique à travers la faille majeurs et profonde.
Au environ de cette zone, on a visité une source sulfurique chaude, avec un débit faible. Noter
que cette source est utilisée par les habitants comme source hydrothermale thérapeutique.
III. Conclusion
La pratique de prospection électrique peut conduire à tomber dans des pièges issues des
équivalences ou créés par des structures conductrices argileuses dans la zone de Dhahirat ou
proches de la surface car elles engendrent les déflexions en trainé, et peuvent conduire à des
implantations erronées. Les structures intéressantes comme un approfondissement de
l’ensemble carbonaté fracturé sur le flanc Ouest de Sidi Ahmed et son élargissement peuvent
parfois être indétectables. La méthode tomographique permet une meilleure résolution des
structures d’une part et des épaisseurs des compartiments intéressant l’hydrogéologue d’autre
part (y compris jusqu’à plus de 80 m en utilisant un dispositif Wenner-Schlumberger). Pour
l’implantation de forages la tomographie est donc hautement recommandable pour la
détermination des compartiments hydrogéologiques. L’utilisation généralisée du trainer
électrique améliorerait notre connaissance de ces aquifères importants, et conduirait très
probablement à améliorer les taux de succès dans l’implantation des forages.
Les méthodes géophysiques présentées dans ce chapitre permettent, sous certaines conditions,
d’estimer les structures géologiques du sous-sol, la géométrie des réservoirs et la répartition
de la quantité et de la qualité de l’eau dans le sol. Les informations obtenues et la
caractérisation du milieu qui en découle sont valides à une échelle dépendant de la technique
utilisée, des informations dont on dispose a priori, des paramètres de la mesure et du milieu
étudié. L’interprétation des mesures présente des équivalences). Ces deux types d’outils
présentent donc des équivalences sur des paramètres différents. En les utilisant de manière
complémentaire, il devrait être possible de contraindre les interprétations des pompages
d’essai.
De point de vue géologique, la nappe de Nefza Sidi Ahmed est de lithologie calcaires très
fracturé et altéré par endroits de faciès Abiod (Barre supérieur). L'analyse de la fracturation
montre que la famille NE-SW est la plus dominante et constitue des couloirs très altérés au
sein de la barre. Ces couloirs sont matérialisés par de faibles valeurs de résistivité électrique et
favorisent l'infiltration des eaux vers la nappe phréatique sous-jacente. Sur le plan
hydrogéologique, la partie supérieure qui est généralement trop fracturée constitue la
formation aquifère la plus importante de la région. La nappe d'eau contenue dans cette
formation est relativement peu profonde (5–30 m) et présente un sens d’écoulement du Nord-
Est vers le Sud-Ouest et parfois de l’Est vers l’Ouest.
Cette étude montre l’intérêt que peut présenter la gravimétrie et les données de la géophysique
électrique associées aux données de forages pour la reconstitution géométrique et structurale
de l’aquifère de Nefza Sidi Ahmed. Ces données ont, en effet, permis d’établir un modèle
géologique représenté par quatre compartiments, une zone superficielle correspondant à la
zone de recharge direct sur les flancs des massifs Sidi Ahmed, Ed Diss, El Msid, et Abiod, de
lithologie carbonaté fortement fracturée ce qui permet l’infiltration des eaux de ruissèlement
directement vers la nappe une zone intermédiaire correspond à une dépression aquifère
fracturée karstique bordée par les collines crétacées supérieur citées; et une troisième forme
la couche imperméable contre la perte d’aquifère , les deux premiers niveaux ont la même
lithologie mais un degrés de fracturation et des valeurs de résistivité différentes.
118
Chokri JLIDI
L’aquifère Nefza Sidi Ahmed présente un grand intérêt qualitatif et quantitatif pouvant
assister à mieux connaitre la structure de cet aquifère profond pour aider les responsables à
prendre des bonnes décisions quant aux positionnements des forages de reconnaissance ou
d’exploitation.
119
Chokri JLIDI
LISTE BIBLIOGRAPHIQUE
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