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REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix- travail- patrie Peace-work-fatherland


-------- --------
MINISTERE DES FINANCES MINISTRY OF FINANCE
-------- --------
SECRETARIAT GENERAL SECRETARIAT GENERAL
-------- --------
DIRECTION GENERALE DU TRESOR, DIRECTORATE GENERAL OF THE TREASURY
DE LA COOPERATION FINANCIERE FINANCIAL AND MONETARY COOPERATION
ET MONETAIRE --------
-------- MICROFINANCE DIVISION
DIVISION DE LA MICROFINANCE --------
----------- UNIT FOR PROJECTS AND STUDIES
CELLULE DES PROETS ET DES
ETUDES

PROJET DE NOTE DE
SYNTHESE DU SECTEUR DE LA
MICROFINANCE DE L’ANNEE
2017

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 1


Sommaire
LISTE DES ACRONYMES....................................................................................................4
INTRODUCTION...................................................................................................................5
PREMIERE PARTIE : SITUATION D’ENSEMBLE DU SECTEUR DE LA
MICROFINANCE...................................................................................................................6
I. REPARTITION DES EMF EN ACTIVITE AU CAMEROUN................................7
I.1 La configuration du secteur.......................................................................................7
I.2 La couverture géographique.....................................................................................9
II. EVOLUTION DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE......................................10
II.1 Evolution de l'encours des dépôts...............................................................................11
II.2 Evolution de l'encours des crédits...............................................................................11
II.3 Evolution de créances en souffrance...........................................................................12
II.4 Intermédiation financière............................................................................................14
III. CADRE JURIDIQUE ET REGLEMENTAIRE DU SECTEUR DE LA
MICROFINANCE..............................................................................................................15
III.1 Cadre juridique et réglementaire.........................................................................15
III.2 Situation sur le respect de la réglementation.....................................................16
IV. DIFFICULTES ET RECOMMANDATIONS...........................................................16
DEUXIEME PARTIE : SITUATION PAR REGION DU SECTEUR DE LA
MICROFINANCE.................................................................................................................19
I. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA REGION DE
L’ADAMAOUA..................................................................................................................19
II. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA REGION DU
CENTRE...............................................................................................................................30
III. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA REGION DE
L’EST....................................................................................................................................36
IV. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA REGION DE
L’EXTREME-NORD...........................................................................................................47
V. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA REGION DU
LITTORAL...........................................................................................................................60

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 2


VI. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA REGION DU
NORD...................................................................................................................................69
VII. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA REGION DU
NORD-OUEST....................................................................................................................77
VIII.SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA REGION DE
L’OUEST..............................................................................................................................86
IX. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA REGION DU
SUD.......................................................................................................................................97
X. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA REGION DU
SUD-OUEST......................................................................................................................106

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 3


LISTE DES ACRONYMES
ADAF : Appropriate Development for Africa Foundation
AUSCOOP : Acte Uniforme OHADA relatif au droit des Sociétés Coopératives
AUSCGIE : Acte Uniforme OHADA relatif au droit des Sociétés Commerciales et
aux Groupements d’Intérêt économique
BAD : Banque Africaine de Développement
BEAC : Banque des Etats de l’Afrique Centrale
CA : Conseil d’administration
CAC : Commissaire aux comptes
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale
CECA : Caisse d’épargne et de Crédit autogérée
CNC : Conseil National de Crédit
COBAC : Commission Bancaire d’Afrique Centrale
CVECA : Caisse villageoise d’épargne et de Crédit autogérée
DMF : Division de la Microfinance
DGTCFM : Direction Générale du Trésor, de la Coopération financière et Monétaire
EMF : Etablissement de microfinance
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

FEC : Facilité Elargie de Crédit

FMI : Fonds Monétaire International

MC2 : Mutuelles Communautaires de Croissance


ONG : Organisme Non Gouvernemental

PAR : Portefeuille à Risque

SA : Société anonyme ;


SNFI : Stratégie Nationale de la Finance Inclusive ;
UEMOE : Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest
UCCGN : Union des CVECA et CECA du Grand-Nord
UMAC : Union Monétaire de l’Afrique Centrale
Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 4
INTRODUCTION
L’année 2017 a été marquée par le relèvement de la croissance mondiale qui a atteint, selon
les estimations du Fonds monétaire international (FMI) un taux de 3,8% en 2017, contre 2,8%
en 2016.
L’Afrique n’est pas restée en marge de cette dynamique puisque sa croissance reprend des
couleurs. Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), le PIB africain a progressé,
en moyenne, de 3,6% en 2017, contre 2,2% en 2016. Cette accélération de la croissance serait
attribuable à une conjoncture mondiale plus favorable, à la remontée des prix du pétrole brut
et des métaux, au redressement de la demande intérieure et à la bonne performance du secteur
agricole.
Au Cameroun, l’économie a enregistré un taux de croissance de 3,5% en 2017, alors qu’en
2016, ce taux était de 4,6%. La croissance camerounaise a été plombée, du côté de l’offre, par
la baisse de la production dans les branches industries extractives (-16,1%), et agriculture
d’exportation (-3,1%) dont on sait que les principaux bassins s’épanchent vers les régions
dites anglophones, et du côté de la demande, par l’amenuisement de la consommation
publique.
L’évolution de la situation monétaire révèle une hausse de la masse monétaire, une
augmentation des dépôts bancaires et des crédits à l’économie et une amélioration de la
liquidité bancaire. Les Avoirs Extérieurs Nets (AEN) ont connu un relèvement du fait du
rapatriement des fonds de fiducie mis en place par l’Etat du Cameroun, les appuis budgétaires
obtenus suite à la conclusion du programme économique et financier 2017-2019 avec le FMI
ainsi que le ralentissement des importations. Aussi, le taux de couverture des engagements
2017 est resté au-dessus de la norme communautaire.
En glissement annuel, le secteur bancaire et financier se caractérise au 31 décembre 2017 par
une augmentation de 2,2% du total de bilan, l’accroissement des dépôts et des concours
accordés à la clientèle et une baisse des créances brutes en souffrance.
Outre les établissements de crédit, le secteur de la microfinance participe également au
financement de l’économie camerounaise (environ 11%). La microfinance apparait
aujourd’hui comme un secteur important de l’économie nationale. Il constitue le meilleur
véhicule de mobilisation de fonds vers les populations évoluant en marge du secteur
bancaire classique, notamment les ménages pauvres, les entreprises individuelles, les
PME et les Associations d’entraide. Le nombre d’établissements de microfinance (EMF)
agréés par le Ministère des Finances est de 412 EMF. Ce secteur est en expansion au
Cameroun et s’accompagne de restructuration et de consolidation.
Pour permettre au secteur de maîtriser sa croissance et de surmonter les éventuelles crises et
certains dysfonctionnements, les autorités de tutelle (MINFI) et les autorités de supervision
(COBAC) ont mis en place un nouveau dispositif réglementaire notamment le Règlement
N°01/17/CEMAC/UMAC/COBAC du 27 septembre 2017 relatif aux conditions d’exercice et

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 5


de contrôle de l’activité de microfinance dans la CEMAC. Ledit règlement qui est entré en
vigueur le 1er janvier 2018, met un accent particulier sur le respect des règles prudentielles, les
principes de gouvernance et le bon fonctionnement des organes sociaux.
Afin d’avoir une meilleure visibilité sur l’évolution des activités des établissements de
microfinance, et de donner un aperçu général et par Région de ce secteur, le Ministère des
Finances a conféré entre autres missions aux Services Régionaux des Affaires Monétaires et
des Assurances (SRAMA), l’élaboration des notes de synthèse régionale sur les activités des
établissements de microfinance. C’est dans le cadre de la mise en œuvre de cette mission que
les SRAMA ont procédé, conformément aux termes de la lettre
N°000808/MINFI/SG/DGTCFM/DMF/CE du 11 novembre 2018 du Directeur Général du
Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire, à la collecte et l’analyse des données
auprès des EMF (sièges social et agences) exerçant dans leur unité administrative, en vue de
l’élaboration de la présente note de synthèse.
La présente note a pour objectif de présenter et d’analyser la situation du secteur de la
microfinance sur la période du 01er janvier au 31 décembre 2017.
Cette note de synthèse s’articule autour des points ci-après :
 répartition des EMF en activité au Cameroun ;
 les services et produits offerts par les établissements de microfinance ;
 situation sur le respect de la règlementation ;
 perspectives et contraintes.
Cette note est subdivisée en deux grandes parties. La première présente la situation
d’ensemble du secteur de la microfinance au Cameroun au 31 décembre 2017 tandis que la
seconde partie donne une synthèse des activités des établissements de microfinance dans les
différentes Région du pays.

PREMIERE PARTIE : SITUATION D’ENSEMBLE DU


SECTEUR DE LA MICROFINANCE

Le secteur de la microfinance au Cameroun connaît un développement important ces


dernières années. Le nombre d’EMF n’a cessé de croître principalement, en même temps que
celui des membres ou des clients de micro-services financiers. Le volume des activités s’est
également accru avec une hausse importante de l’encours des dépôts et des crédits.
Mais, le défi majeur reste celui d’encadrer cette croissance qui s’accompagne de nombreuses
insuffisances recensées au niveau des établissements de microfinance en activité (problèmes
de gouvernance, gestion des risques inadaptée, absence de contrôle interne, méconnaissance
des dispositions règlementaires, etc.).

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 6


En fin décembre 2017, l’ensemble des EMF totalisent 1 091 353 membres/clients pour un
montant total des dépôts collectés de 601 milliards de F CFA et un encours de crédits net de
405,1milliards de FCFA.
Ce secteur fait les preuves de sa capacité à offrir des services appropriés aux besoins des
populations jusque-là non bancables, adaptés à leurs conditions avec des procédures
simplifiées. Il fournit des concours de court terme pour financer les besoins d’exploitation des
producteurs et des commerçants, la trésorerie des PME et la consommation.
Les produits et services financiers offerts sont principalement la collecte de l'épargne et
l’octroi des crédits. S'agissant des services financiers, ils comprennent les opérations de
transfert d’argent et de façon encore marginale, le change manuel.
Par ailleurs, de nombreux établissements se lancent dans la monétique et sont de plus en plus
attirés par les diverses opportunités qu’offrent les produits et services liées à la monnaie
électronique, notamment le mobile banking.

I. REPARTITION DES EMF EN ACTIVITE AU CAMEROUN


Au 31 décembre 2017, le secteur de la microfinance comptait 412 établissements de
microfinance agréés qui sont inégalement réparties sur l’ensemble du territoire national.

I.1 La configuration du secteur


L’analyse du secteur de la microfinance s’appuie sur les données arrêtées à fin décembre
2017. A cette date, on dénombre 412 établissements de microfinance agréés au Cameroun
dont 362 classés à la première catégorie, 47 à la deuxième catégorie et 3 à la troisième
catégorie. Le graphique ci-dessous donne la représentation des EMF par catégorie.

EMF 3ème catégorie


1%
EMF 2ème catégorie
11%

EMF 1ère catégorie


88%

Graphique N° 1 : Représentation des EMF agréés par catégorie

On constate que parmi les établissements agréés, 88 % sont classés à la première catégorie, 11
% à la seconde catégorie et 1% à la troisième catégorie. Le secteur reste fortement dominé par
les établissements de microfinance de première catégorie.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 7


L’ensemble de ces EMF évolue selon deux modes d’intervention à savoir les EMF en réseaux
et les EMF indépendants. Parmi ces EMF dénombrés, 41% sont des indépendants et les autres
opèrent en réseaux.

Les EMF en réseaux sont généralement Constitués sous forme de coopératives d’épargne et
de crédit (COOPEC) et opèrent pour la majorité en zone rurale dont les financements sont
orientés vers les activités agropastorales de leurs membres. Une structure faîtière assure la
coordination et l’encadrement de l’ensemble.

On distingue sept (07) réseaux qui sont actuellement agréés au Cameroun. Il s’agit de :

 la Cameroon Cooperative Credit Union League (Réseau CAMCCUL) ;


 l’Association des Caisses Villageoises d’Epargne et de Crédit Autogérées du Centre
(Réseau A3C) ;
 l’Union des Caisses Villageoises d’Epargne et de Crédit Autogérées du Grand Nord
(Réseau UCCGN) ;
 l’Union des Caisses Mutuelles d’Epargne et de Crédit Binum du Cameroun (Réseau
BINUM TONTINE) ;
 l’Union des Caisses Mutuelles d’Epargne et de Crédit Nowefoch du Nord-Ouest
(Réseau NOWEFOCH) ;
 la Rennaissance Cooperative Credit Union of Cameroon (Réseau RECCU-CAM) ;
 la Mutuelle Camerounaise d’Epargne et de Crédit (Réseau MUCADEC).

Ces réseaux ont créé 245 Nombre de Pourcentage


EMF de base à fin Caisses
décembre 2017, répartis
comme présenté dans le
tableau ci-
dessous :Dénomination du
réseau
Réseau CAMCCUL 169 69%
Réseau A3C 27 11%
Réseau UCCGN 9 4%
Réseau BINUM TONTINE 18 7%
Réseau NOWEFOCH 9 4%
Réseau RECCU-CAM 7 3%
Réseau MUCADEC 6 2%
Total 245 100%

Tableau N°1 : Répartition des EMF affiliés par réseau


Cette répartition montre la prédominance du réseau CAMCCUL qui enregistre 69%
des EMF affiliés. Plusieurs de ces réseaux semblent être en difficultés et ne
remplissent pas les conditions normales d’exploitation à l’instar du réseau
MUCADEC qui est sous administration provisoire.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 8


RéseauRéseau
RECCU-
Réseau CAM MUCADEC
NOWEFOCH 3% 2%
Réseau BINUM4%
TONTINE
7%
Réseau UCCGN
4%

Réseau A3C
11%

Réseau CAMCCUL
69%

Graphique N° 2 : Répartition des EMF agréés par réseau

I.2 La couverture géographique


La répartition par Région et par catégorie du nombre d’établissements de microfinance agréés
au 31 décembre 2017 se présente comme suit :
EMF 1ère Catégorie EMF 2e EMF 3 nombre
% d'EMF
Régions Indépendant en Catégori Catégori total d'EMF
agréés
s réseau e e agréés
Adamaoua 3 4 2  - 9 2%
Centre 30 38 19  - 87 21%
Est 2  -  -  - 2 0%
Extrême-nord 3 11 1 1 16 4%
Littoral 22 16 18 1 57 14%
Nord 2 9  - 1 12 3%
Nord-ouest 9 77 3  - 89 22%
Ouest 38 37 2  - 77 19%
Sud 4 4  -  - 8 2%
Sud-ouest 4 49 2  - 55 13%
TOTAL 117 245 47 3 412 100%
Tableau 2 : Répartition des EMF agréés par Région
Cette répartition montre que le secteur reste dominé par les EMF de première catégorie qui
sont regroupés soit au sein des réseaux (59,5%) ou bien qui opèrent de manière indépendante
(28,4%).
Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 9
Le Cameroun compte sept (07) réseaux dont trois (03) au Nord-Ouest (CAMCCUL,
NOWEFOCH et RECCUCAM), deux (02) au Centre (A3C et MUCADEC), un (01) à l’Ouest
et un (01) à l’Extrême-Nord. Le réseau CAMCCUL est le seul qui est représenté dans toutes
les régions du pays à l’exception de la Région de l’EST.
La Région du Nord-Ouest demeure la première pourvoyeuse d’EMF (89), suivi du Centre
(87) et de l’Ouest (77) tandis que la Région de l’Est ferme la queue avec seulement deux (02)
EMF.

Malgré la forte densification et expansion territoriale des EMF au Cameroun (tous les
Départements sont couverts par les EMF), on note cependant une inégale répartition des EMF
sur le territoire national. Quatre des dix régions que compte le Cameroun, à savoir le Nord-
Ouest, le Centre, le Littoral, et le Sud-Ouest comptent 70% des EMF fonctionnels, tandis que
les régions de l’Est, du Sud et de l’Adamaoua ne concentrent que 4,6% des EMF.

100

90
86
80

70 75
68
60

50 53

40
38
30

20
19 18
10 14
11
7 8
0 2 2Est 3 2 2
Adamaoua Centre 1
Extrême-nord Littoral Nord Nord-ouest Ouest Sud Sud-ouest

EMF 1ère Catégorie EMF 2e Catégorie

Graphique N° 3 : Répartition des EMF agréés par Région.

Par ailleurs, Les EMF de deuxième catégorie restent concentrés dans les régions du Centre et
du Littoral soit 79%. Les EMF déploient leurs activités à travers plusieurs agences installées
en zone urbaine et en zone rurale. Les implantations urbaines se retrouvent principalement à
Douala et à Yaoundé.

II. EVOLUTION DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE


Les établissements de Microfinance sont habituellement considérés comme des micro-
banques. La différence entre les deux institutions se situe plus au niveau des capitaux investis
qu’au niveau des produits et services offerts et des objectifs visés. Le secteur de la
microfinance a considérablement évolué en termes des services et produits offert à leurs
clientèles/membres. Les EMF proposent des produits et services plus élaborés qui répondent
mieux aux besoins de leurs différents segments de clientèle.
Les produits et services offerts à la clientèle se résument pour l’essentiel à la collecte de
l’épargne, l’octroi des crédits et accessoirement le transfert d’argent ou de change manuel et

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 10


des produits non financiers tels que le paiement de salaires, la formation en gestion des
entreprises et l’éducation financière.
Nous allons nous intéresser à l’évolution des dépôts, des encours de crédit, des créances en
souffrance et de l’intermédiation financière pour l’ensemble du secteur.

II.1 Evolution de l'encours des dépôts


Les dépôts constituent l’un des maillons essentiels dans l’activité de microfinance. L’encours
total des dépôts collectés au 31 décembre 2017 s’élève à 601 Milliards F CFA, en baisse de
1,7% par rapport à décembre 2016. Les EMF de première catégorie contribuent à hauteur de
74,1% sur l’ensemble des dépôts de tout le secteur. Sur les 445,1 milliards collectés par les
EMF de 1ère catégorie, le réseau CAMCCUL en a collecté 154,3 milliards soit le tiers (34,7%)
des dépôts des EMF de 1ère catégorie.

Variation en Poids global


EMF 2015 2016 2017
% (2016-2017) en % en 2017
Première catégorie 332,8 253,7 445,1 75,4% 74,1%
Deuxième catégorie 251,3 357,5 155,9 -56,4% 25,9%
Total 584,1 611,2 601 -1,7% 100%
Tableau 3 : Evolution des dépôts des EMF (en milliards).

700
611.2 601
584.1
600

500 445.1

357.5
400 332.8

300 251.3 253.7

200 155.9

100

0
2015 2016 2017

Première catégorie Duxième catégorie Total

Graphique N° 4 : Evolution de l’encours des dépôts collectés en milliards de FCFA


Entre 2015 et 2017, les EMF ont collecté en moyenne 598,8 milliards. Ce qui représente une
part importante des ressources générées par ce secteur. Cependant, les dépôts collectés par les
EMF de 2e catégorie ont drastiquement baissé de l’ordre de 56,6% entre 2016 et 2017, tandis
que ceux de 1ère catégorie ont augmenté 75,4% au cours de la même période.

II.2 Evolution de l'encours des crédits


L’encours de crédits accordés par les EMF est indiqué dans le tableau ci-dessous :

Variation en Poids global


EMF 2015 2016 2017
% (2016-2017) en % en 2017

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 11


Première catégorie 225,5 229 276,8 20,9% 68,3%
Deuxième catégorie 196,2 221,6 128,3 -42,1% 31,7%
Total 423,8 450,6 405,1 -10,1% 100,0%
Tableau 4 : Evolution des crédits nets octroyés par les EMF (en milliards).

Au 31 décembre 2017, les crédits accordés à la clientèle/membre pour l’ensemble des


EMF au Cameroun a connu une baisse de 10,1% par rapport à décembre 2016 et
étaient évalués à 405,1 Milliards F CFA. Cette tendance à la baisse est observée dans
les établissements de microfinance de 2e catégorie (-42,1%) tandis que l’encours de
crédits des EMF de 1ère catégorie a progressé de 20,9%. Cette baisse peut être
imputée du fait de passage de l’établissement CCA (EMF de 2 e catégorie) en banque.
Les crédits octroyés sont pour l’essentiel de concours par caisse octroyés à court
terme pour financer les besoins d’exploitation des commerçants, la consommation et
la trésorerie des PME.

500 450.6
423.8
450 405.1

400

350
276.8
300
225.5 229 221.6
250 196.2
200
128.3
150

100

50

0
2015 2016 2017

Première catégorie Duxième catégorie Total


Graphi
que N° 5 : Evolution de l’encours des dépôts collectés en milliards de FCFA

Les EMF de première catégorie contribuent à hauteur de 68,3% de l’encours de crédit du


secteur en 2017 tandis que ces encours sont restés presque identiques entre les EMF
de 1er et 2e catégorie au cours de la période 2015-2016.

II.3 Evolution de créances en souffrance


Les Etablissements de Microfinance (EMF) sont eux aussi, à l’instar des banques,
confrontés à l’épineux problème des créances en souffrance qui met en péril leur
viabilité. Les EMF cumulent un portefeuille de crédits d’environ 405,1 milliards de
francs CFA en 2017 et présentent un taux de sinistralité évalué à 23%.

L’analyse des données recueillies auprès des EMF nous a permis d’obtenir les
résultats suivants :

Année 2015 2016 2017

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 12


Taux du portefeuille à
28,89% 29,70% 28,93%
risque
Taux de perte sur
16,43% 15,92% 15,20%
créances
Tableau 5 : évolution des Indicateurs de la qualité du portefeuille de crédit

L’analyse de la qualité du portefeuille de crédit des établissements de microfinance montre


qu’il est en nette dégradation au vu de la propension des crédits contaminés. Le taux du
portefeuille à risque reste élevé par rapport à la norme et est évalué à 29,17% sur la période
(2015-2017). Il y’a dont un risque de ne pas se faire rembourser chiffré à près de 30% du
portefeuille global de crédit.

Figure 1: Evolution du portefeuille à risque

29.80%

29.60%

29.40%

29.20%

29.00%

28.80%

28.60%

28.40%
2015

2016

2017

Graphique N° 6 : Evolution du portefeuille à risque.

Par ailleurs, Le taux de perte sur créances qui rapporte le volume de créances irrécouvrables,
passées en perte à l’encours moyen de crédits octroyés par an se fixe en moyenne à 15,85%
entre 2015-2017. Ce ratio connait une tendance à la baisse sur les trois années.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 13


Figure 2 : Taux de perte sur créances

16.50%

16.00%

15.50%

15.00%

14.50%
2015

2016

2017

II.4 Intermédiation financière


Les dépôts constituent l’un des maillons essentiels dans l’activité de microfinance. En effet,
tous les EMF collectent les dépôts à l’exception de ceux de la 3 ème catégorie pour les
redistribuer sous forme de crédits à leurs clients ou membres. L’évolution des dépôts et des
crédits octroyés sont résumés dans le tableau ci-dessous.

Dépôts Crédits bruts


Intitulés
2016 2017 2016 2017
EMF 1ère catégorie 253,7 445,1 229 276,8
EMF 2e catégorie 357,5 155,9 221,6 128,3
Total 611,2 601 450,6 405,1
Tableau 6 : Evolution des dépôts et des crédits net octroyés par les EMF (en milliards).
En 2017, les EMF ont collecté 601 milliards et ont accordés des crédits de l’ordre de 405,1
milliards FCFA. Ce qui signifie que les crédits restent couverts par les dépôts à hauteur de
67,4%.
Les taux d’intérêt débiteurs et créditeurs pratiqués par les EMF varient selon la catégorie et la
spécificité de chaque EMF. Au 31 Décembre 2017, le taux moyen de rémunération des
crédits (taux débiteur) des EMF de 1ère catégorie est d’environ 17,5% et le taux moyen de
rémunération des dépôts (taux créditeur) est évalué à 2,5%. Pour ce qui est de la 2e catégorie
ces taux sont respectivement d’environ 19% et 3%.
Les financements touchent presque tous les secteurs d’activités : Secteur agropastoral, secteur
des marchés publics, secteur tertiaire (commerce, écoles, collège, centres de santé,
transporteurs, artisanat professions libérales, etc.) et la Consommation

On peut relever que globalement les EMF s’emploient à offrir des services traditionnels qui
relèvent de la microfinance, notamment la collecte des dépôts et l’octroi des crédits aux
populations. Le secteur connait un dynamisme de ses opérations bien que certaines zones
restent non couvertes.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 14


Cependant, beaucoup reste à faire en termes de pénétration du marché par les EMF et
d’amélioration du taux de bancarisation.

III. CADRE JURIDIQUE ET REGLEMENTAIRE DU SECTEUR DE LA


MICROFINANCE
Le secteur de la microfinance au Cameroun est varié et diversifié. Il regroupe
plusieurs acteurs dont les principaux sont : les coopératives d’épargne et de crédits,
les mutuelles, les associations financières, les sociétés anonymes. Ils évoluent tous
dans un cadre juridique et règlementaire bien défini.

III.1 Cadre juridique et réglementaire


Au plan juridique et réglementaire, plusieurs textes nationaux et communautaires
régissent l’activité de microfinance. Il s’agit notamment de :

- la loi coopérative n° 92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives


et aux groupes d’initiative commune et son décret d’application n°
92/455/PM du 23 novembre 1992 fixe les conditions de création,
d’organisation et de fonctionnement des établissements de microfinance
de type coopératif. Cette loi et le décret d’application ont été
respectivement modifiés et complétés par certaines dispositions de la loi de
finance n°98/009 du 1er juillet 1998 et les décrets n° 98/300/PM du 09
septembre 1998 et n° 2001/023 du 29 janvier 2001, qui précisent les
conditions de réalisation de certaines opérations bancaires, subordonnent
l’exercice de l’activité de microfinance à l’obtention de l’agrément du MINFI,
placent les EMF sous l’inspections et le contrôle de la COBAC, etc.
- la loi n° 90/053 du 19 décembre 1990 sur les libertés des associations
fixe les conditions de création et de fonctionnement des associations.
Certains promoteurs ont utilisés cette loi pour créer leurs établissements de
microfinance ;
- l’acte uniforme OHADA) relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt économique régit la création, l’organisation et le
fonctionnement des sociétés anonymes de microfinance.

Dans le souci de stabilisation et d’assainissement du secteur de la microfinance et suite aux


multiples dysfonctionnements constatés, la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale a mis
en œuvre un ensemble des textes Règlementaires qui régissent l’exercice et le contrôle de
l’activité de microfinance dans la zone CEMAC.

Dans cette optique, le Règlement n°01/17/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions


d’exercice et de contrôle de l’activité de microfinance dans la CEMAC a été adopté par le
Comité Ministériel de l’UMAC le 25 septembre 2017, accompagnés par 11 textes
d’applications (10 Règlements COBAC et une instruction). Ce qui a induit un grand nombre
d’innovations qui impliquent une refonte significative dans le secteur de la microfinance.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 15


Ce nouveau dispositif règlementaire entré en vigueur depuis le 1 er janvier 2018 met en
exergue sur le plan organisationnel et institutionnel trois innovations principales à savoir :
l’obligation d’exercer en réseau pour les établissements de microfinance de 1ère catégorie, la
transformation institutionnelle pour les EMF de 1ère et 3ème catégories, l’augmentation du
capital minimum en 2ème et 3ème catégories et le renforcement du contrôle interne et de la
gouvernance.

III.2 Situation sur le respect de la réglementation


A ce stade, l’on ne saurait faire une évaluation sur le respect de cette nouvelle règlementation
par les EMF. Ces derniers disposent d’un délai de deux (02) ans pour se conformer à cette
règlementation.

Cependant, au cours de l’année 2017, plusieurs EMF fonctionnaient en marges de la


règlementation en vigueur qui encadrait ce secteur. En effet, au cours de cette période,
plusieurs manquements ont été relevés et de manière récurrente dans l’exercice de l’activité
de microfinance par les EMF. De façon non exhaustive, l’on a noté :

 le défaut d’agrément de certains dirigeants des EMF;


 le non-respect des normes prudentielles en vigueur (fonds de solidarité, couverture
des risques, engagements en faveur des apparentés, couverture des
immobilisations et liquidité) ;
 l’absence de manuel des procédures et des textes organiques;
 le défaut d’autorisation préalable pour l’ouverture de nouvelles agences ;
 le dispositif de contrôle interne lacunaire ;
 le système d’information peu performant ;
 la mauvaise gouvernance (dysfonctionnement des organes sociaux);
 les enseignes, plaques et entêtes non conformes;
 la non transmission des états financiers à l’autorité monétaire.
Enfin, l’on peut regretter l’existence de nombreux établissements non agréés ou
d’établissements agréés, notamment de première catégorie, qui réalisent des opérations avec
la clientèle (opérations de 2e catégorie), en violation de la réglementation.

IV. DIFFICULTES ET RECOMMANDATIONS


Le secteur de la microfinance au Cameroun a connu un essor remarquable au
cours des dernières années au regard du volume des ressources générées par
l’activités de microfinance. Mais, il fait face à de nombreuses difficultés dont les plus
importantes sont :

 la quasi-totalité des établissements de microfinance n’ont pas des ressources


financières appropriées pour faire face aux multiples demandes de crédit
(Manque de ressources financières et en particulier de ressources financières à
long terme permettant le financement d’investissements) ;

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 16


 Mauvaise Gouvernance caractérisée notamment par l’incapacité des membres
des organes de gestion à s’impliquer activement dans le fonctionnement des
établissements ;
 manque de professionnalisme des acteurs du secteur ;
 une couverture très déséquilibrée du territoire national. L’Est, le Sud,
l’Adamaoua sont insuffisamment couverts. Le Nord, l’Extrême-Nord, l’Ouest
et le Sud-Ouest sont moyennement couverts. Le Nord-Ouest, le Centre et le
Littoral connaissent une forte densité d’EMF ;
 une forte volatilité des ressources financières qui sont en grande majorité
constituées par des épargne et dépôts à court terme, empêchant ainsi les
EMF de proposer des crédits à moyen et long terme à leurs clients pour
financer leurs investissements ;
 qualité de portefeuille défectueuse ;
 plusieurs structures évoluent sur le terrain sans agrément en toute quiétude ;
 un taux de délinquance très élevé qui obère la maigre trésorerie des
EMF et fait peser un risque sur la pérennité à long terme des EMF ;
 insuffisance des ressources et de fonds de financement.

Au regard de ces multiples difficultés enregistrées par le secteur de la microfinance,


il est évident que le problème de développement du secteur se pose en termes de
déficit des ressources, de garantie, de sécurisation et de rentabilisation des
épargnes des déposants.

Face aux difficultés sus mentionnées, il y’aurait lieu de prendre toutes les mesures
nécessaires par les acteurs de ce secteur afin de permettre un développement
harmonieux de l’activité de microfinance. Ces mesures peuvent être :

 appropriation par les acteurs du nouveau dispositif règlementaire mise en


place par la COBAC notamment le Règlement
N°01/17/CEMAC/UMAC/COBAC du 27 septembre 2017 relatif aux
conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de microfinance dans la
CEMAC ;
 poursuivre les mesures d’assainissement du secteur en améliorant le
dispositif de surveillance des établissements en liaison avec la
commission bancaire de l’Afrique centrale
 mettre en place un fond de garantie pour la couverture des risques des EMF,
 faciliter l’accès aux ressources financières de crédit aux EMF performants
expriment le besoin ;
 orienter les financements des partenaires intéressés par le développement du
secteur vers le renforcement des capacités organisationnelles, institutionnelles,
opérationnelles et infrastructurelles ;

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 17


 assurer la redynamisation de l’ANEMCAM de manière à faire de cette
organisation un partenaire efficace et incontournable dans le secteur de la
microfinance ;
 accélérer la finalisation de l’avant-projet de loi portant sécurisation des dépôts
et répression des actes des dirigeants et débiteurs défaillants ;
 mettre en place une centrale à risque où seront référés tous les débiteurs
indélicats du secteur de la microfinance ;
 encourager la couverture des EMF jusqu’aux zones reculées de la région.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 18


DEUXIEME PARTIE : SITUATION PAR REGION DU
SECTEUR DE LA MICROFINANCE

Dans cette partie il sera question de présenter d’une manière détaillée, l’évolution de l’activité
de microfinance dans les dix régions du pays.

I. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA


REGION DE L’ADAMAOUA
L’ampleur des activités de la microfinance impose aujourd’hui au superviseur, la
production et l’analyse régulière des informations fiables et complètes sur les
établissements de microfinance (EMF) aux fins de supervision et de régulation.

La présente enquête a été réalisée auprès de 13 EMF sur 17 recensés dans la région de
l’Adamaoua, et dont 16 ont reçu l’avis conforme de la Commission Bancaire de
l’Afrique Centrale (COBAC), soit un taux de réponse de 76%.

Les données fournies par les EMF couvrent la période allant du 01 er janvier au 31
décembre 2017. L’enquête permet une généralisation raisonnable des tendances
observées. Néanmoins, la pertinence des analyses effectuées reste dépendante de la
fiabilité des données recueillies, notamment des imperfections inhérentes à la
faiblesse du système d’information des EMF.

A la date sous revue, les principaux agrégats de l’activité des EMF de la région de
l’Adamaoua ressortent comme suit : (i) des dépôts des membres et de la clientèle
pour 8.057.526.298 F CFA, (ii) des crédits nets pour 5.078.565.600 F CFA et des
créances en souffrance pour 898.955.211 F CFA.

Cette exploitation a permis de déceler les principaux enjeux et les problématiques


auxquels sont confrontés actuellement le secteur de la microfinance, les organes de
supervision et de régulation.

Le secteur de la microfinance dans l’Adamaoua reste exposé aux risques liés à


l’imperfection du système d’information des EMF, aux carences en matière de
gouvernance et à l’insuffisance de leurs dispositifs de gestion des risques et de
contrôle interne.

A cela s’ajoutent les problématiques soulevées par l’inclusion financière,


particulièrement soutenues par les Institutions Financières Internationales (IFI). Elles
contraignent les Etats à définir des stratégies de promotion de la microfinance en vue

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 19


de l’arrimer au secteur financier national, dans le dessein en particulier de lutter
contre la pauvreté.

La présente note dresse, sur la base des états transmis par les EMF, la situation
d’ensemble du secteur de la microfinance dans la région de l’Adamaoua au 31
décembre 2017.

I.1 Répartition des Etablissements de Microfinance en activité dans la région de


l’Adamaoua

A. Répartition numérique par département.

Au 31 décembre 2017, la cartographie administrative, juridique et géographique du


secteur de la Microfinance fait ressortir l’exercice de 15 EMF répartis dans les cinq
départements de la région de l’Adamaoua. L’on dénombre aussi 2 (deux) EMF
affiliés au réseau CAMCCUL et 5 (cinq) EMF ayant leur direction générale basée
dans l’Adamaoua.

Le tableau ci-après présente 6 (six) EMF de première catégorie, 8 (huit) EMF de


deuxième catégorie et 1 (un) EMF de troisième catégorie et répartis au total en 24
(vingt-quatre) agences.

Les responsables de la Microfinance Château d’Eau Cooperative Credit Union


présente dans 03 départements de la région avec 04 agences, nous ont affirmé avoir
introduit la demande d’agrément de ladite structure, ainsi que de ses dirigeants au
Ministère des finances.

Tableau 1 : Cartographie Administrative, juridique et géographique du secteur de la


microfinance en 2017 dans l’Adamaoua
MEIGANGAMBERE

FARO & DEO


TIBATIDJEREM
NGAOUNDERE

MAYO BANYO
TIGNERE

BANYO

TOTAL
VINA

EMF

1ière 03 01 02 01 01 08
1. SOCOOPEC 1.SOCOOPECA - MC² 1. SOCOOPECA 1. MC² Banyo
catégorie A Ngaoundéré
2. MUPECI (Agence de
3. MC² Ngaoundal)
Ngaoundéré - MC²
Ngaoundéré
(Agence de
Tibati)

2ème 08 02 - - - 10
Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 20
catégorie 1. ACEP 1.La Régionale
2. Express 2.Crédit du
Union Sahel
Finance
3. SOFINA
4. CCA
5. ADVANS
6. La
Régionale
7. Crédit du
Sahel
8. CEFA

3ième 01 - - - - 01
catégorie MIFEDPCS
Affiliés au 02 01 02 05
réseau 1. Château 1. Château 1. Château d’Eau
d’Eau d’Eau Tibati
CAMCCU 2. COOPEC le 2. Château d’Eau
L Plateau Ngaoundal

Organe - - - - - -
faitier

TOTAL 14 04 04 01 01 24

EMF en - - - - - -
cessation
d’activité
EMF sans 01 01 01 - - 01
agrément

B. Faits marquants de l’activité de Microfinance au sein de la région de


l’Adamaoua

Tout au long de l’exercice 2017, il a été enregistré :

- Une mission de contrôle technique au sein de la Caisse de Financement en


Mode Islamique (SOCOOPECA/CFMI), au sujet de la clôture de la phase pilote
du Projet Microfinance Nord Cameroun. Ce travail a porté sur la situation
détaillée des prêts en cours, l’état nominatif des impayés et l’utilisation des fonds
sur la période de revolving ; dans ce même ordre d’idée, une demande
d’information a été adressée par la hiérarchie au Directeur d’agence de la SCB
Cameroun Ngaoundéré, dans le cadre de la reconstitution des fonds de
financements dudit projet.

A date, les travaux se poursuivent.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 21


- La délivrance d’une décision COBAC portant injonction à l’encontre de LA
MUTUELLE COMMUNAUTAIRE DE CROISSANCE DE BANYO (MC 2 de
Banyo), à l’effet de se conformer à la règlementation prudentielle en vigueur.

I.2 Les services et produits offerts aux populations camerounaises par le secteur de
la microfinance au 31/12/2017

Le gouvernement du Cameroun a fait de la Microfinance, l’un des secteurs essentiels


dans le cadre de la promotion de la croissance et de l’emploi. En effet, en 2016, les
EMF ont contribué à hauteur de 11% dans le financement de l’économie nationale.

Ce secteur fait les preuves de sa capacité à offrir des services appropriés aux besoins
des populations jusque-là non bancables, adaptés à leurs conditions avec des
procédures simplifiées. Il fournit des concours de court terme pour financer les
besoins d’exploitation des producteurs et des commerçants, la trésorerie des PME et
la consommation.

Les produits et services financiers offerts sont principalement la collecte de l'épargne


et l’octroi des crédits. S'agissant des services financiers, ils comprennent les
opérations de transfert d’argent et de façon encore marginale, le change manuel.

Les données recensées dans notre analyse portent sur les dépôts, les crédits nets, les
créances en souffrance et la présentation des taux d’intermédiation financière des
EMF dans la région de l’Adamaoua.

Il sera aussi question de présenter l’évolution des volumes/encours de services et


produits sur les trois dernières années, par catégorie d’EMF, par département que
compte la région et en fonction du genre des membres et de la clientèle.

A. Les Dépôts

Au 31 décembre 2017, les dépôts collectés par les EMF de première et de deuxième
catégorie s’élèvent à 8.057.526.298 C FA. La grande part de ses dépôts revient au
Crédit
Communautaire
Dépots des EMF de 1ère Cat. d’Afrique.

81166 217 ;
11%
18000 000 ;
2%22689 433 ;
3%

348069
832 ; 48%

258942
513 ; 36%
Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 22

SOCOOPECA/CFMI Château d'eau COOPEC Le Plateau MC2 Ngaoundéré MC2 BANYO


Dépots DES EMF DE 2ème cat
ADV
ANS
COOP
CREDI
T DU
EC Le
23356
SAHE CEFA
6Platea
893
uL 8%
7%
0%
3%

CCA
81%

CCA ADVANS COOPEC Le Plateau


CREDIT DU SAHEL CEFA

Sur les trois années de notre analyse, l’on remarque un pic évolutif par rapport à
2015 et 2016. Ceci pourrait se justifier par les données de CCA en 2017 et non
disponibles pour les autres années.

Tableau 2 : Evolution du volume des dépôts collectés par les EMF de 1 ère et 2ème
catégorie de 2015 à 2017

EMF 2015 2016 2017


1ère catégorie 702 305 000 365 913 820 653 489 160
2ème catégorie 1 417 339 021 2 847 164 419 7 404 037 138
Total 2119 644 021 3 213 078 239 8057 526 298

B. Les Crédits nets

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 23


Les crédits enregistrés auprès des EMF sont essentiellement ceux accordés aux
membres et à la clientèle sur le long, moyen et court terme. On note ici que les EMF
de 2ème catégorie accordent la plus grande partie des crédits.

Aussi, il ressort une baisse considérable en 2017 des crédits accordés aux membres
par les EMF de 1ère catégorie par rapport à l’année 2016. Cependant l’analyse faite ci-
dessus est la même en ce qui concerne les EMF de 2ème catégorie pour le cas de CCA.

Aucune donnée de l’EMF de 3 ème catégorie opérant dans l’Adamaoua n’a été
transmise.

Tableau 3 : Evolution du volume des crédits octroyés par les EMF de 2015 à 2017

EMF 2015 2016 2017


1ère catégorie 400 522 000 735 381 820 464 820 380
2ème catégorie 943 496 000 1 014 369 709 4 613 745 220
3ème catégorie 119 955 000 38 580 082 -
Total 1 463 973 000 1 788 331 611 5 078 565
600

C. Les Créances en souffrance

Les crédits en souffrance enregistrés au sein des EMF de l’Adamaoua, demeurent


importants, en particulier dans les EMF de 2ème catégorie, où l’on observe une
augmentation desdits crédits.

Tableau 4 : Evolution du volume des crédits en souffrance enregistrés par les EMF
de 2015 à 2017

EMF 2015 2016 2017


1ère catégorie 388 706 100 299 918 354 173 369 166
2ème catégorie 145 582 000 212 720 065 725 586 045
3ème catégorie 15 569 869 2 727 632 -
Total 549 857 969 515 366 051 989 955 211

N.B : Les informations financières (dépôts, crédits nets et créances en souffrance) qui
figurent dans les tableaux ci-dessus proviennent des structures suivantes :

- 1ière catégorie : SOCOOPECA/CFMI; MC2 (Ngaoundéré et Banyo); Château


d’eau et COOPEC le Plateau;

- 2ème catégorie : ADVANS, CCA, CEFA et Crédit du Sahel (agence de


Ngaoundéré).

D. Taux d’intermédiation financière

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 24


Avec un taux de bancarisation qui atteint à peine 20%, le Cameroun fait partie des
pays en retard en matière d’inclusion financière en Afrique et dans le monde.
S’agissant de la région de l’Adamaoua, les taux pratiqués par les EMF restent élevés
et peu attractifs, ceci indépendamment de la catégorie de l’EMF ou de la concurrence.

Au 31 décembre 2017, le taux de rémunération moyen des crédits (taux débiteur) est
de 14% pour les EMF de 1ère catégorie et 18% pour les EMF de 2ème catégorie. Le taux
créditeur ou taux de rémunération des dépôts des membres/clients est de 2,5% pour
les EMF de 1ère catégorie et 3% pour les EMF de 2ème catégorie.

Tableau 5 : Taux d’intérêts appliqués par les EMF de 1ère et 2ème catégorie en 2017

EMF Taux débiteur Taux créditeur


1ère catégorie 14% 2,5%
2ème catégorie 18% 3%

E. Ventilation des crédits dans la région au cours de l’année en fonction des


activités financées :

Les projets financés par les EMF en 2017, sont liés aux aspects économiques,
culturels, sécuritaires, géographiques et climatiques de la région.

Les principaux financements sont destinés au secteur de l’élevage du bovin et de


certaines fermes de volaille, aux cultures du maïs en ce qui concerne les produits
agricoles, le financement des PME et PMI des secteurs commerciaux, des bâtiments et
travaux publics, les prestations de service relatives à la commande publique, les
crédits aux particuliers et à la consommation.

Il convient de signaler que les données relatives à la distribution du crédit par secteur
d’activité et mises à la disposition du SRAMA/AD, sont celles de deux EMF affiliés
au réseau CamCCUL, notamment le Château d’eau et COOPEC le Plateau.

L’analyse du tableau ci-dessous fait ressortir une grande partie des crédits octroyés
aux secteurs des autres commerces (53,64%) et de la consommation (18,36%).

Tableau 6 : Volume de crédits octroyés par secteur d’activités en 2017

Secteurs d’activités financées Proportion (%) TOTAL


Secteur de l’élevage 5,66 14 758 000
Secteur agricole 7,76 20 225 000
Artisanat - -
Financement des marchés publics - -
Autres commerces 53,64 139 652 000
Secteur tertiaire (écoles, collèges, centres de santé,
(transporteurs, professions libérales, etc.) 14,55 37 884 000

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 25


Consommation 18,36 47 815 000
Montant total des crédits 100 260 334 000
Répartition par genre (en nombre)

Catégorie Hommes Femmes Autres (GIC,


Associations,
Membres/clients Membres/clients PME, PMI)
1ière Cat 3 242 1 056 1 844

2ième Cat 1 421 665 14

Quelques chiffres de la région


Volume d’encours des services et produits par département en 2017

DEPARTEMENTS
INDICATEUR VINA MBERE DJEREM MAYO FARO ET
S Ngaoundéré Meiganga Tibati BANYO DEO
Banyo Tignère
Dépôts 7 842 574 594 9 706 387 119 519 071 348 069 832 31 145 574
Crédits nets 4 825 057 455 31 004 814 105 255 505 104 314 826 12 933 000
Créances en 783 256 485 20 486 892 31 319 552 53 636 282 10 253 000
souffrance

Le département de la Vina a réalisé le plus fort volume d’encours des services et


produits. Cette situation est due à sa position administrative de capitale régionale et
à la forte concentration des EMF dans la ville de Ngaoundéré qui regorge quatorze
(14) agences.

Le plus petit volume d’encours de services et produits en terme de dépôts est réalisé
par le département du Mbéré. Par contre le Faro et Déo enregistre le volume le plus
bas pour les crédits.

Tableau présentant l’évolution du volume des services et produits en fonction du


genre de leur membre/client

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 26


Répartition par genre en 2017
3 500

3 000

2 500

2 000

1 500

1 000

500

-
EMF 1ère Cat EMF 2ème Cat

HOMMES FEMMES AUTRES

Il convient de souligner que les données obtenues pour la répartition par Genre
proviennent des MC2 Banyo et Ngaoundéré, COOPEC le Plateau et Château d’eau
pour les EMF de 1ière catégorie, et uniquement de ADVANS pour les EMF de 2 ème
catégorie.

I.3 Observations générales sur le respect de la réglementation

Le secteur de la microfinance est régi par le règlement


N°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d’exercice de l’activité de
microfinance dans la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale,
adopté par le Conseil Ministériel le 13 avril 2002. Ce Règlement détermine les
conditions d'exercice des activités, les règles de leur fonctionnement et les modalités
de leur contrôle.

A côté de ce texte, il existe plusieurs règlements qui encadrent les activités et


opérations du secteur de la microfinance.

Au plan local, il a été constaté certains manquements par rapport à la règlementation


en vigueur, en l’occurrence :

- Le défaut d’agrément pour la plupart des dirigeants qui opèrent dans la région
de l’Adamaoua et ceci, en violation de l’article 29 du règlement suscité ;

- L’absence des registres cotés et paraphés des délibérations du Conseil


d’Administration, des comités de crédit et des conseils de surveillance au sein de
plusieurs structures ;

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 27


- L’absence de manuel des procédures et des textes organiques pour la plupart des
EMF en activité dans la région ;

- La mauvaise gouvernance caractérisée par le déficit professionnel de certains


dirigeants et la méconnaissance des textes règlementaires en vigueur ;

- Le non-respect des normes prudentielles majeures : la couverture des crédits par


les ressources disponibles, l’insuffisance des fonds de solidarité ;

- L’absence du manuel de procédure de lutte contre la blanchissement d’argent et


le financement du terrorisme, et d’un point focal ANIF ;

- Sur le plan matériel, les enseignes, plaques et entêtes ne sont pas conformes.

I.4 Perspectives et contraintes

La régulation du secteur de la microfinance est une prérogative dévolue à l’Etat. Son


suivi est assuré par les responsables du Ministère des finances qui ont également en
charge la sélection et le contrôle administratif des EMF, l’accompagnement des
opérateurs, la sauvegarde des intérêts des membres et clients intervenant dans le
secteur.

A. S’agissant de la protection des épargnants

Dans l’objectif de sauvegarder les intérêts des populations de l’Adamaoua en ce qui


concerne les activités liées au secteur de la microfinance, il serait judicieux pour le
législateur de poursuivre avec la mise en œuvre des mesures incitatives qui visent à
l’attractivité des produits et services offerts par les opérateurs, et des mesures
règlementaires et coercitives quant aux activités menées par les opérateurs. On peut
évoquer comme contraintes et en guise de suggestions :

- Le respect scrupuleux du règlement N°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC relatif


aux conditions d’exercice de l’activité de microfinance, pour le respect des
normes et ratio prudentiels, la qualité des Dirigeants des EMF ;

- Se rassurer de la couverture à temps permanent de la disponibilité des épargnes


de la clientèle ;

- Encadrer les opérateurs dans une logique de taux plus attractifs à l’effet de
promouvoir l’inclusion financière ;

- Mettre sous-pieds des mesures réelles de suretés des EMF ainsi que de leurs
dirigeants, dans un souci de limiter d’éventuels risques de faillite ;

- Se rassurer du respect des normes relatives aux transfert d’argent ;

- Organiser des formations dans le but d’édifier les opérateurs sur les innovations ;

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 28


- Accompagner les opérateurs pour la modernisation des services et produits
offerts, ceci dans le but de faciliter les opérations des épargnants, à travers
l’effectivité de l’économie numérique (l’utilisation des i-cards, le suivi des
opérations de compte en ligne et à distance, les virements de comptes en ligne et
à distance, la mise sur pieds des distributeurs automatiques).

B. Dans le cadre de la prévention et des propositions d’amélioration de


l’activité de microfinance

En ce qui concerne l’amélioration de l’activité de microfinance dans la région de


l’Adamaoua, il serait souhaitable :

- D’un accompagnement permanent des services locaux par les différentes


hiérarchies, dans le but de permettre un suivi efficient et efficace des opérateurs
en activités ;

- De procéder de façon permanente, à la cartographie administrative, juridique,


comptable et géographique de l’ensemble des opérations des EMF et de leurs
dirigeants dans l’Adamaoua ;

- De vulgariser et accompagner les opérations de microfinance pour les services et


produits offerts (la délivrance des agréments, la pression fiscale, la couverture
des zones reculées).

Conclusion

L’activité des EMF demeure encore très marginale par rapport à celle des
établissements de crédit, et sa contribution à la croissance du secteur financier, assez
faible. La maîtrise du risque de crédit demeure un défi pour les systèmes financiers
décentralisés.

En effet, la plupart des structures ont des portefeuilles de crédits dégradés, tant du
côté des sociétés anonymes de microfinance que de celui des mutuelles et
coopératives d’épargne et de crédit.

Par ailleurs, de nombreux établissements se lancent dans la monétique et sont de


plus en plus attirés par les diverses opportunités qu’offrent les produits et services
liées à la monnaie électronique, notamment le mobile Banking et la finance islamique
pour le cas de la région de l’Adamaoua.

Tous ces défis interpellent sur l’avenir du secteur de la microfinance et dont


l’assainissement nécessite la promotion de l’inclusion financière. /-

II. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA


REGION DU CENTRE

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 29


INTRODUCTION.

Dans le cadre de la sensibilisation du grand public sur les informations relatives au


secteur de la Microfinance, le Ministre des Finances a instruit la rédaction des Notes
de Synthèse Régionales en vue de faciliter l’assainissement et la supervision des
acteurs de ce secteur. C’est dans ce cadre que le Service Régional des Affaires
Monétaires et des Assurances du Centre (SRAMA-CE) a déployé des équipes sur le
terrain pour la collecte des informations statistiques pour l’élaboration de la Note de
Synthèse de l’année 2017. En guise de rappel, la Région du Centre compte 10
Départements et 70 Arrondissements, pour un effectif de 93 Etablissements de
Microfinance, soit 25 % de l’effectif national, répartis tel qu’il suit :

 36 Indépendants de première catégorie,

 19 Indépendants de deuxième catégorie et,

 38 en réseau,

Le fait marquant au cours de l’année 2017 est la transformation de l’Etablissement de


Microfinance Crédit Communautaire d’Afrique (CCA) en banque commerciale.

Méthodologie de travail.

La présente note de synthèse a été réalisée auprès de 60 EMF sur les 64 en activité
soit un taux de 93,7% d’EMF en activité dans la région du Centre. Les données
fournies par les EMF concernent la période allant du 01 janvier 2017 au 31 décembre
2017.

Il faut relever que les vingt-neuf établissements de microfinance n’ayant pas


participé à l’enquête sont ceux ne remplissant plus les conditions d’exploitation
normales de l’activité de microfinance, malgré le non retrait officiel de leurs
agréments.

Les 04 établissements suivant à savoir : RENAPROV, ACE FINANCE OF BUSINESS,


FODEC CAMEROUN, et MUDEF : n’ont pas obtempéré à l’instruction du Ministre
des Finances. A cet effet des lettres d’avertissement devraient leur être adressées par
le Ministre des Finances pour un rappel à l’ordre.

II.1 Répartition des Etablissement de Microfinance en activité au sein de la Région


du Centre.

Au cours de l’année 2017, La région du Centre compte93 Etablissement de


Microfinance agréés dont 64 EMF en activité et 29 EMF en cessation d’activité ou ne
remplissant plus les conditions d’exploitation normale. La Région du Centre compte
environ 450 agences et guichets.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 30


A. Répartition numérique par Département des Etablissement de Microfinance
en activités dans la Région du Centre.

Dans les 64 EMF en activité dans la région du Centre, les établissements de première
catégorie sont au nombre de 29 et répartis dans les six départements à savoir le
Mfoundi (20), la Lekié(02), le Nyong et So’o(04), la Haute Sanaga(01), le Mbam et
Inoubou(01) et le Nyong et Kellé(01).

Les établissements de microfinance de deuxième catégorie sont au nombre de 16,


concentrés dans l’unique département du Mfoundi avec quelques agences dans
certains départements.

03 réseaux exercent dans la Région à savoir : CAMCULL (03), A3C (14) et


MUCADEC (02) qui disposent au total de 19 établissements de microfinance affiliés
et répartis dans sept départements : Mfoundi (04), Lekié (03), Nyong et So’o (01),
Nyong et Mfoumou (04), Haute Sanaga (02), Mbam et Inoubou (02), Mbam et Kim
(03).

Cependant 02 départements à savoir la Mefou et Afamba et la Mefou et Akono ne


disposent d’aucun siège d’établissement de Microfinance.

Le tableau ci-dessous résume cette répartition numérique :


ET MEFOU

ET MEFOU

ET MBAM

ET MBAM

ET NYONG
MFOUNDI

SANAGA HAUTE

TOTAL
NYONG

NYONG
LEKIE

EMF

1è cat 20 02 04 0 0 0 01 01 0 01 29

2è cat 16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 16

Affiliés au

réseau 04 03 01 04 0 0 02 02 03 0 19

total 40 05 05 04 0 0 03 03 03 01 64

Tableau n°1 : Répartition numérique par région des établissements de


microfinance en activité dans la région.

Dans la région du Centre il n’existe pas d’Etablissements de 3eme catégorie.

B. Faits marquants de l’activité de la Microfinance dans la Région du Centre


en 2017.

En 2017, la région du Centre a eu à faire face à plusieurs évènements marquant au


rang desquels :

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 31


- la transformation de l’établissement de Microfinance Crédit Communautaire
d’Afrique (CCA) en Banque Commerciale,
- l’organisation des journées porte ouverte dédiée au secteur de la microfinance,
- la gestion harmonieuse et efficace de la crise de paiements des salaires à
ALPHA FUND.
- la signature du nouveau texte communautaire sur l’activité de microfinance le
27 septembre 2017.
II.2 Les services et produits offerts aux populations camerounaises par le secteur
de la microfinance au 31/12/2017

A. La Clientèle
Dans le souci de la mise en œuvre de la politique nationale de la finance inclusive,
bon nombre des clients des EMF viennent du secteur informel et du monde rural.
C’est à ce titre que cette clientèle s’est accrue au fil des ans. Passant de 366 099 en fin
2016 à 402 709 en fin 2017.Soit une hausse de 10%. La répartition par genre
hommes/femmes se traduit comme suit : 232 838 hommes et 133 261 femmes en 2016
contre 256 122 hommes et 146 587 femmes en fin 2017. Soit une augmentation de
5,2% des hommes et de 4,8% des femmes.

Du fait que les sièges des EMF soient concentrés dans les grandes villes du pays ou
l’activité économique est florissante, on note d’une part que 75% de la clientèle des
EMF se retrouvent en zone urbaine et 25% en zone rurale.

Les produits servis à la clientèle se résument pour l’essentiel à la collecte de


l’épargne, l’octroi des crédits et accessoirement le transfert d’argent ou de change
manuel et des produits non financiers tels que le paiement de salaires, la formation
en gestion des entreprises et conseil aux entreprises ; l’éducation financière.

B. L’évolution de l’activité
L’activité de microfinance dans la région du Centre a été impactée par la
transformation de l’Etablissement de Microfinance de 2eme catégorie Crédit
Communautaire d’Afrique (CCA) en Banque. A titre d’illustration, en 2016, le
volume de l’encours de dépôts s’élevait à 251 236 millions de fcfa et un volume de
crédits de 100 593 millions de fcfa contre un volume de l’encours de dépôts de 101
028 millions de FCFA et un volume de crédits de 61 549 millions de FCFA en 2017.
Soit une baisse respective de 43% pour les Dépôts et 24.4% pour les Crédits. L’activité
du secteur de la microfinance en 2017 a été entachée par la crise de paiement des
salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat.
L’analyse des états financiers de certains EMF atteste à suffisance que les crédits
impayés ou douteux ne sont presque pas provisionnés dans le délai règlementaire de
plus de trente (30) jours. En conséquence l’on enregistre en fin 2016 un encours de

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créances nettes en souffrance de 8 477 millions de fcfa contre 12 482 millions de fcfa
en 2017. Soit une augmentation de 19,1% au cours des deux ans.
Le tableau suivant récapitule l’évolution du total des encours de crédit, des dépôts et
des créances en souffrance au cours des années 2016 et 2017:

Encours de crédits Dépôts Créances en souffrance

EMF En millions En millions En millions

2016 2017 2016 2017 2016 2017

Total 100 593 61 549 251 236 101 028 8 477 12 482

Tableau n°2 : Récapitulatif de l’évolution du total des encours de crédit, des dépôts
et des créances en souffrance au cours des deux dernières années. 

C. Taux d’intermédiation financière des EMF dans la région du Centre.

S’agissant de la zone Urbaine, les taux appliqués par les EMF pour l’octroi de crédit
varient entre 18% et 24% par an, et le taux appliqué pour la rémunération de
l’épargne varie entre 1.5% et 2.5% par an. Pour ce qui est de la rémunération des
dépôts à terme, elle varie entre 4% et 7% par an.
S’agissant de la zone Rurale, les taux appliqués varient ainsi qu’il suit :
- Crédit : 20 % à 25% par an ;
- Rémunération épargne : 2% à 3% l’an ;
- Dépôts à terme : 5% à 6% l’an.
Le constat général sur ces taux montre que la finance inclusive n’est pas encore
effective au regard des taux très élevés de crédit aux populations vulnérables et
exclus du système bancaire traditionnel.

D. La ventilation des Crédits dans la Région au cours de l’année 2017 en


fonction des activités financés.

La ventilation des crédits dans la région du Centre en 2017 s’est faite dans les
secteurs suivants selon les proportions ci- après :

Proportio TOTAL
Secteurs d’activités financées
n en millions

Secteur de l’élevage 2,5% 1 539


Secteur agricole 2,5% 1 539
Artisanat 2,5% 1539
Financement des marchés publics 25% 15 387

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Autres commerces 40% 24 620
Secteur tertiaire (écoles, collèges, centres de santé,
7,5% 4616
transporteurs, professions libérales, etc.)
20% 12 309
Consommation
Montant total des crédits 100% 61 549
Tableau n°3  : ventilation des crédits dans la région du Centre

Au regard de la ventilation ci-dessus, le financement est beaucoup plus orienté vers


les autres commerces qui font référence au petit commerce. Cependant les secteurs
de l’élevage, l’agriculture, et l’artisanat sont quant à eux sous financés.

II.3 Observations générales sur le respect de la règlementation.

Les consultations faites par la COBAC auprès des EMF au cours de l’année 2017 ont
transformé l’esprit du secteur de la microfinance avec l’arrivée du nouveau texte
communautaire le 27 Septembre 2017. En effet, les principales innovations suivantes
ont influencé l’avenir des organes sociaux des EMF, parmi lesquelles :
- La disparition de certaines formes juridiques (association, mutuelles, société
coopérative sans conseil d’administration…) ;
- L’augmentation du capital social des EMF de 2eme et de 3eme catégorie ;
- La disparition des EMF de 1ere catégorie indépendant ;
- Le renforcement du contrôle interne et de la gouvernance.

II.4 Perspectives et contraintes.

A. Protection des épargnants.

La nouvelle réforme sur les activités du secteur de la microfinance en zone CEMAC


renforce la supervision de la COBAC et le contrôle administratif du Ministère des
Finances, pour assurer le contrôle permanent auprès des EMF.

Par ailleurs les règlements COBAC sur les sanctions pécuniaires et pénales sont en
cours d’élaboration et pourraient aboutir en 2019.
B. Proposition de l’amélioration de l’activité du secteur de la microfinance.
- Constituer un fond de garantie pour la couverture des risques des EMF ;

- Assurer le contrôle de qualité afin de limiter l’ouverture d’EMF non agréés ;

- mise en place d’un processus juridique pour le non-remboursement des


crédits ;

- Privilégier le paiement des marchés publics financés par les EMF ;

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- Renforcer le contrôle administratif ;

- Encourager la couverture des EMF jusqu’aux zones reculées du pays ;

- soutien financier aux EMF à travers les organismes gouvernementaux


(MINADER ;MINJES; PROGRAMME de la Stratégie Nationale de la Finance
Inclusive) et non gouvernementaux (Fonds de la Banque Islamique; Contrats
CD2; la GRAMEEN Bank).

Conclusion.
Le secteur de la microfinance se porte relativement bien au cours de l’année 2017. Les
différentes données statistiques collectées sur le terrain font état d’un secteur
dynamique et promoteur pour les années à venir.

III. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA


REGION DE L’EST

INTRODUCTION GENERALE

Le secteur financier occupe un rang primordial pour le développement


économique d’un pays. Il peut être considéré comme le centre nerveux des
économies modernes car sans système bancaire ni système de paiement fonctionnel,
il serait quasiment impossible de gérer l’ensemble complexe des relations
économiques.

La microfinance qui est un pan du secteur financier camerounais occupe une


place importante dans le financement de l’économie camerounaise. A ce titre, il est
secteur porteur de croissance et un vecteur de la mise en œuvre de la politique
gouvernementale en matière de lutte contre la pauvreté. Il doit en conséquence
bénéficier des actions fortes dans le cadre du suivie et de l’encadrement en vue de
garantir sa stabilité et sa pérennité. L’adoption en 1992 d’une loi sous régionale
régissant les activités de la microfinance, témoigne de l’importance que les autorités
attachent à ce secteur. Eu égard à sa contribution à la lutte contre la pauvreté à
travers l’encadrement des populations démunies.

Pour concrétiser l’adhésion du gouvernement camerounais à cette vision, le


décret 2013/66 du 28 février 2013, portant organisation du Ministère des Finances A
créé toute une Division chargée de la Microfinance.

Le même décret en son article 424, enjoint les chefs services régionaux des
affaires monétaires et des assurances (SRAMA) de produire une note de synthèse des

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 35


activités de la microfinance. Il s’agit là d’un document de suivi de proximité devant
permettre à l’autorité monétaire d’orienter la politique d’encadrement de ce secteur
en tenant compte des réalités globales et spécifiques. C’est dans cette optique que le
Service Régional des Affaires Monétaires et des Assurances de l’EST s’est déployé
dans les quatre (04) départements que compte cette région, pour une ventilation de
questionnaires auprès des EMF afin de collecter les données dont l’exploitation
constitue l’ossature du présent document. La présente enquête a été réalisée auprès
de neufs (09) structures sur les Quatorze (14) agences que compte la région de l’EST.

Les données fournies par ces EMF couvrent la période allant du 01 er janvier au 31
décembre 2017 dont le dépouillement et l’exploitation ont abouti au résultat suivant :

III.1 La répartition des EMF dans la région de l’EST

A. Répartition numérique

Au 31 Décembre 2017, la cartographie administrative, géographique et juridique


du secteur de la microfinance fait ressortir dans les quatre départements de la région
de l’EST, les établissements de microfinance ainsi qu’il suit :

Tableau 1 : Répartition des structures des EMF par département et par catégorie

Départements Lom et Haut Nyong Kadey Boumba et Total


Djerem Ngoko
01ere 1.MC2 2.MC2 3.MC2
Catégorie (Bertoua) (Abong- (Batouri)
Bang)
2ème -Express La régionale Express
Catégorie Union (Abong- Union
(Bertoua), Bang) (Yokadouma)
-ACEP,
-FODEC,
-SOFINA,
-Crédit du
Sahel S.A,
-NOFIA,
-GCEFIC
-S.A.
-CCA
3ème
Catégorie
EMF Affiliés NTARIKON
au réseau (1ere
CAMCUL catégorie)
Organes
faitiers
Total 10 02 01 01 14
EMF en 01

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 36


cessation ALPHA
d’activité FUND
EMF sans 01 MC2
agrément abong-
mbang

La région de l’EST compte quatorze (14) structures des EMF à la fin de l’exercice
2017, reparties de façon inégale dans les quatre (04) départements.

Le département du Lom et Djerem qui abrite la capitale régionale Bertoua, se taille


la part du lion avec dix (10) structures dont près de 75% des officines ayant pignon
sur rue dans la région.

L’on dénombre quatre (4) structures de première catégorie, dix (10) structures
de deuxième catégorie.

Le département du Haut Nyong compte deux (02) structures, et enfin la


Boumba et Ngoko et la Kadey reste les parents pauvres en la matière avec une seule
structure opérationnelle par département. Il est à noter que MC2 Abong-MBang
exerce son activité sans agrément du fait que son dossier soit égaré dans les services
centraux de la Direction générale du Trésor, de la coopération financière et
monétaire. Les responsables de ce dit établissement sont réfractaires à constituer à
nouveau un dossier de demande d’agrément comme il leur a été instruit. Il est à
noter qu’un établissement de microfinance est en cessation d’activité, il s’agit
d’ALPHA FUND Bertoua.

Tableau 2 : Répartition des EMF autonomes par département

Départemen Lom et Haut Boumba et


Kadey Total
t Djerem Nyong Ngoko
Nombre 02 01 01 00 04

Nous entendons par EMF autonomes ici, l’EMF qui a son siège dans la région.
Il s’agit exclusivement des mutuelles communautaires de croissance (MC2).
Cependant, nous pouvons classer l’agence de NTARIKON Coopérative Crédit
Union, du réseau CAMCCUL parmi les EMF de première catégorie.

Des quatre départements que compte la région, seule le département de la


Boumba et Ngoko ne dispose d’aucune structure autonome. Nous réitérons que la
MC2 d’Abong-Mbang exerce son activité sans agrément.

Tableau 3 : Répartition des agences par département

Départemen Lom et Haut Kadey Boumba et Total

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 37


t Djerem Nyong Ngoko
Nombre 09 01 00 01 11
Il ressort de cette analyse que le paysage de la microfinance dans la région de l’Est
est dominé à 85% par les agences des EMF non autonomes.

Toutes les agences se trouvent au niveau des chefs-lieux de département.

B. Faits marquants de l’activité de la microfinance dans la région de l’Est

Au cours de l’exercice 2017, il a été enregistré comme faits marquants de


l’activité de la microfinance dans la région de l’Est, un contrôle administratif effectué
par le SRAMA et une équipe du Ministère des Finances auprès de l’Etablissement de
microfinance MC2 Batouri. La mission, après avoir procédé à un examen de pièces, a
constaté quelques manquements et infractions qui ont été portés à la connaissance
des responsables de ladite structure. L’on peut en citer quelques :
- Défaut d’un deuxième dirigeant de l’Etablissement ;
- Les dispositions statutaires relatives à la constitution de la réserve obligatoire
non conforme à l’Article 1 du règlement COBAC EMF 2002/06 DU 15 Avril
2002 ;
- Le non-respect des dispositions statutaires relatives à la tenue des assemblées
générales de l’Etablissement en violation de l’article 17 des statuts de la MC2
de Batouri ;
- Le défaut de certification des états financiers par le cabinet FIDACO
INTERNATIONAL non agrée, en lieu et place de NOUBISSI Pierre Collins du
cabinet CAFEX régulièrement agrée ;
- Fonds de solidarité insuffisants, 28,81% en 2017 en violation de l’article 3 du
règlement COBAC EMF 2002/05 du 15 Avril 2002 ;
- Absence de contrat de travail pour certains employés.

III.2 Services et produits offerts aux populations camerounaises par le secteur de la


microfinance entre Aout et Décembre 2017

Les informations présentées dans cette note, donne la situation de la


microfinance dans la région. La grande difficulté de cette activité a été de disposer de
la bonne information des structures malgré tous les efforts qui ont été consentis par
le SRAMA de l’Est pour la collecte des données, l’échantillon qui a permis de faire ce
travail est constitué de neuf (9) structures sur les quatorze (14) que compte la région,
pour un taux de couverture de quasiment 75% , car les structures suivantes ont
malgré toutes les relances et injonctions, délibérément refusées de nous transmettre
leurs données. Il s’agit de : ACEP Bertoua, Express Union Bertoua, CCA Bertoua,
MC2 Abong-MBang, Express Union Yokadouma.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 38


Les produits et services financiers offerts dans la région sont principalement la
collecte de l’épargne et l’octroi des crédits.

A. Collecte de l’épargne

Au cours de l’exercice 2017, les dépôts collectés par les EMF de première
catégorie, s’élèvent à 4.296.310.685FCFA avec presque 22,22% de représentation,
collecte 50,5% de l’épargne. Cela traduit leur bonne inclusion auprès des
populations. Les dépôts collectés par les EMF de deuxième catégorie s’élèvent à
3.200.359.697 FCFA. La grande part de ces dépôts provient des Mutuelles
Communautaires de Croissance.

Tableau 5 : Répartition de l’épargne collectée par catégorie

N° Catégorie des EMF Montant de l’épargne


1 1ère Catégorie 4.296.310.685 FCFA
2 2ème Catégorie 3.200.359.697 FCFA
Total Total épargne 7.496.670.382 FCFA

Il ressort de ce tableau une prédominance que les dépôts collectés de première


catégorie sur les dépôts collectés de deuxième catégorie.

Graphique de répartition de l’épargne collectée par catégorie

Répartition de l'épargne

3,200,359,697;
43%
4,296,310,685; 1ère catégorie
57% 2e catégorie

Graphique des dépôts des EMF de 1ère catégorie

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 39


MC² Batouri MC² Bertoua NTARINKON COOPERATIVE

Graphique des dépôts des EMF de 2ème Catégorie

31% La régionale
39% FODEC
SOFINA
CDS
NOFIA
GECBFIC

3%
0%
27%

Tableau évolutif du volume des dépôts collectés par les EMF de 1 ère et 2ème Catégorie de
2016 à 2017

EMF 2016 2017


1ère catégorie 5 137 944 454 4 296 310 685
2ème catégorie 4 987 943 966 3 200 359 697
Total épargne 10 125 888 420 7 496 670 382

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 40


Il ressort de ce tableau une baisse importante des dépôts collectés. Ceci pourrait
se justifier par l’absence des données des structures sus mentionnées. Nous n’avons
pas pu accéder aux données de l’exercice 2015.

Tableau 7 : Les encours par Département

Département Lom et Haut Nyong Kadey Boumba et


s Djerem Ngoko
Nombre 4.786.670.382 1.217.000.000 1.493.000.000 -
FCFA FCFA FCFA

Il ressort de ce tableau que le département du Lom et Djerem a mobilisé au


cours de cette année le plus grand volume d’encours (4.786.670.382 FCFA) suivi de la
Kadey (1.493.000.000 FCFA) et enfin par le Haut Nyong (1. 217.000.000 FCFA). Nous
n’enregistrons aucun chiffre de la Boumba et Ngoko du fait de la non production des
données par Express Union Yokadouma.

Cette inégale répartition des encours résulte de la position géographique ou


administrative du département du Lom et Djerem qui est la capitale régionale de
l’Est et aussi la forte concentration des EMF dans la ville de Bertoua qui regorge de
dix agences.

B. Les Crédits Nets


Les crédits enregistrés auprès des EMF sont pour l’essentiel ceux accordés aux
membres et à la clientèle sur le long, moyen et court terme. On note ici qu’en matière
d’octroi de crédit, les EMF de première catégorie viennent en tête avec une
enveloppe de 2.668.111.901 FCFA soit un pourcentage de 55%.

On note une légère évolution de l’octroi de crédit en 2017.

Tableau 8 :

EMF 2016 2017


ère
1 catégorie 2 163 773 766 2 668 111 901
2ème catégorie 2 532 524 301 2 129 339 477
Total 4 696 298 067 4 797 951 378

C. Présentation des taux d’intermédiation financière des EMF


Le Cameroun fait partie des pays moins avancés en matière d’inclusion
financière avec un taux de bancarisation de 20%. En ce qui concerne la région de
l’Est, les taux pratiqués par les établissements de microfinance restent élevés et ne
favorisent pas l’évolution de l’activité socio-financière de la région et l’attraction des
usagers. Au cours de l’année 2017, les données disponibles nous montrent que le
taux débiteur annuel pour les EMF de 1 ère catégorie est de 14% et de 19,8% pour les

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 41


EMF de 2ème catégorie. Et le taux créditeur annuel ou taux de rémunération des
dépôts des membres/clients est de 2,25% pour les EMF de 1ère catégorie et 4,1% pour
les EMF de 2ème catégorie.

Tableau 9 :

EMF Taux débiteur Taux créditeur


1ère Catégorie 14% 2,25%
2ème Catégorie 19,8% 4,1%

D. Les autres services offerts


En dehors des opérations d’épargne et de crédit qui constituent à juste titre
l’essentiel de leur activité, les EMF offrent une gamme de services variés dont les
plus courants sont le transfert des fonds et la vente des devises. Certains offrent des
services électroniques (carte magnétique) et fonds dans l’allocation du coffre-fort.

E. La ventilation des crédits dans la région au cours de l’année en fonction des


activités financées
Au cours de l’année 2017, les EMF implantées dans la région de l’Est, ont
financées un certain nombre d’activités financières, à savoir l’élevage, le secteur
agricole, le financement des marchés, les autres commerces, le secteur tertiaire, la
consommation, et enfin les autres types de crédit répertoriés sur le tableau ci-après :

Tableau 10 : Volume de crédits octroyés par secteur d’activités en 2017

Secteurs d’activités Proportion (%) Total


financés
Secteur de l’élevage 6,4% 128.600.000 FCFA
Secteur agricole 6% 119.700.000 FCFA
Artisanat - -
Industrie - -
Financement des marchés 6,32% 126.687.043 FCFA
publics
Autres commerces 10,13% 201.950.000 FCFA
Secteur tertiaire 7,05% 140.524.709 FCFA
Consommation 58% 1.173.530.000 FCFA
Autres types 5,1% 101.417.674 FCFA
Montant total des crédits 100% 1.992.409.426 FCFA
Graphique de ventilation des crédits par secteur d’activité

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 42


Ventilation de crédits

Secteur de l’élevage Secteur agricole Financement des marchés publics


Autres commerces Secteur tertiaire Consommation
Autres types

Tableau présentant l’évolution du volume des services et produits en fonction du genre


de leurs membres-clients

Répartition par genre


Catégorie Hommes Femmes
Membres/clients Membres/clients
1ère Catégorie 9 253 3 902
2ème Catégorie 8 505 5 208

Graphique de répartition par genre en 2017

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 43


Graphique de répartition par genre en 2017
10,000

9,000

8,000

7,000

6,000

5,000

4,000

3,000

2,000

1,000

0 Hommes Femmes
EMF 1ère Catégorie EMF 2ème Catégorie

III.3 Observations générales sur le respect de la réglementation


- Volet ressource humaine
Il convient de relever que les personnels des EMF de la région de l’Est sont peu
qualifiés, ils se forment dans la mêlée. En dehors de quelques cadres, rare sont ceux
qui ont subi une formation dans le domaine de la microfinance, ceci constitue un
handicap à l’éclosion du secteur.

- Respect de la règlementation
Les agences d’EMF de la région de l’Est exercent leurs activités au mépris de la
règlementation en vigueur applicable aux établissements de microfinance. La
Mutuelle de Crédit Communautaire d’Abong-Mbang fonctionne sans agrément. Et
les responsables de ces structures, n’envisagent aucuns efforts pour se mettre en
règle, malgré toutes les injonctions à leur donner. Cela à coup sûr ne garantit pas la
sécurité de l’épargne des populations de la ville d’Abong-Mbang.

Malgré ces quelques points noirs, l’on peut relever que les agences d’EMF de la
région de l’Est ont une capacité financière leur permettant d’honorer néanmoins
leurs engagements vis-à-vis de leur clientèle.

III.4 Difficultés et perspectives


A. Les difficultés

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 44


L’équipe du SRAMA de l’Est a rencontré plusieurs difficultés dans la
réalisation de cette enquête.

D’emblée, la difficulté majeure réside dans la faible collaboration des agences


d’EMF qui malgré la correspondance à leur adressée par le Ministre des Finances et
réitéré par une note de service du Directeur Général du Trésor de la Coopération
Financière et Monétaire, refusent de produire à l’équipe de mission, les données
nécessaires pour l’élaboration de la note de synthèse. Il s’agit de : ACEP, Express
Union Bertoua, Express Union Yokadouma.

Une autre difficulté mais pas la moindre, est l’absence d’un véhicule de service
au SRAMA de l’Est qui à cause de la grande superficie de la région, la très grande
distance entre les chefs-lieux de Département, et l’absence des routes bitumées, rend
l’exécution de la mission pénible.

Par ailleurs, il convient de relever que l’absence de personnel au SRAMA Est,


est l’une des causes rendant difficile l’exécution de cette activité.

B. Les recommandations
Face aux difficultés sus mentionnées, il y’aurait lieu que la hiérarchie
envisage des mécanismes de rappels à l’ordre aux EMF implantés dans la région de
l’Est, et aussi permettre au SRAMA d’avoir un peu plus de responsabilités dans
l’exécution de ses missions.

La dotation d’un véhicule au SRAMA Est s’avère d’une importance capitale


pour permettre au chef SRAMA et son équipe de couvrir l’ensemble des activités des
EMF de la Région.

Le SRAMA ne disposant pas suffisamment de ressources humaines


matérielles et financière pour le suivi des EMF, il serait de bon ton que la DGTCFM
via la Division de la Microfinance multiplie davantage des contrôles administratifs
fréquents visant à amener les opérateurs à être plus sérieux et professionnels.

Pour améliorer en outre la qualité de cette étude, qui tire son ossature des
données collectées, et au regard de l’inaptitude de certains opérateurs des EMF de
produire des informations de qualité, il serait également souhaitable d’envisager
fortement l’organisation des séminaires de formation à l’attention de toutes les
parties prenantes du secteur de la Microfinance.

Conclusion générale
Au demeurant, la rédaction de la note de synthèse relative à l’ensemble de
l’activité du secteur de la microfinance d’un exercice donné est une activité
importante car elle permet de balayer de manière succincte l’ensemble des
réalisations chiffrées du secteur de la microfinance d’une Région. Pour le cas de la

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 45


Région de l’Est, l’exécution de cette activité demeure encore difficile à cause la faible
collaboration des responsables des différentes agences des EMF. Par ailleurs, la
décision de la hiérarchie à appuyer les SRAMA pour la production de ladite note est
une initiative louable car elle permet à ces derniers de maitriser la cartographie
administrative, géographique et financière de leur Région respective afin de
renseigner la hiérarchie en vue de la confection d’une note de synthèse nationale.

IV. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA


REGION DE L’EXTREME-NORD

VI.1 Généralités et cartographie

L’offre des services des microfinance dans la région de l’Extrême - Nord est
assurée par vingt-deux (22) établissements de micro finances (EMF) dont seize (16) y
ont leurs sièges sociaux. La majorité de ces derniers sont des EMF de 1ere catégorie, à
l’exception de Crédit du Sahel et de la MIFED qui sont des EMF de 2eme et 3 e
catégories. La plupart des structures à émanation locale sont généralement des
regroupements affinitaires au service de causes plus ou moins connexes à la
solidarité communautaire ou à la prévoyance.

Tableau 1 : Cartographie des EMFs par statut (réseau ou indépendant) et


distribution des agences par institution

Nbre
d'agences
Nbre/par
N° EMFs STATUT de l'EMF
statut
dans la
région
EXPRESS
1 29
UNION
PEOPLE
2 FINANCE 1
CREDIT DU
3 SAHEL 8
4 MIFED/PCS 1
5 LA REGIONALE 4
6 ADVANS 1
7 INDEPENDANT 13 1
FOFIDES SA
8 UCEC 1
9 NOFIA SA 1
MC2 DE
10 MOKOLO 1
MC2
11 GUIDIGUIS 1
12 MC2 MINDIF 1
13 MC2 GAZAWA 1
14 BALA RESEAU 5 1

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 46


15 GAKLE 1
16 PALBARA 1
UCCGN/CVCA
17 SERAWA 1
18 ZOULLA 1
19 KOZA 1
20 HAYAVA 1
RESEAU CAMCCUL 4
21 YAGOUA VILLE 1
22 KAPOMAK 1
23 ENSEMBLE - 22 60

41% de ces EMF sont affiliés à des réseaux dont UCCGN et CAMCUL qui
comptent cinq (5) et quatre (4) adhérents respectivement.

Le maillage territorial, composé de soixante (60) agences distributrices de


services de micro finances, fait ressortir une prépondérance du département du
Diamaré qui abrite la ville de Maroua, capitale régionale. Celui-ci compte en effet 21
agences soit 35% des points de distribution des EMF, tandis que le reste est réparti de
manière relativement équilibrée entre les cinq autres départements.

CARTE 1 : Distribution des agences d’EMF par département

Département du LOGONE ET CHARI : 08


agences
Département du MAYO SAVA : 08 agences

Département du MAYO TSANAGA : 05


Département du DIAMARE : 21 agences
Département du MAYO KANI : 09 agences
Département du DANAY : 09 agences

Le manque d’accès des populations de la


région aux services de micro finance dans les
zones les plus reculées et par des
établissements plus professionnels et solides
financièrement, tend à trouver
progressivement des réponses dont celle
observée à travers les opérateurs de transfert
d’argent. Ceux-ci disposent des réseaux de

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 47


distribution les plus étendus dans l’Extrême-Nord de par leurs agences implantées
dans un nombre de plus en plus important de localités de la région, l’extension de
leurs activités aux prestations de micro finance et un business model permettant de
relier virtuellement leurs clients aux agences parfois lointaines où sont
originellement domiciliées leurs comptes. Ils pallient ainsi l’absence de structures de
micro finance traditionnelles dans certaines zones où un réel besoin existait, et
participent substantiellement à accélérer le processus d’inclusion financière dans la
région.

Le secteur emploie environ deux-cent trente (230) personnes dont 107 pour les
seize (16) EMF ayant leurs sièges dans la région.

VI.2 L’activité

Les EMF de la région, en fonction de leurs catégories respectives, s’emploient


globalement à mener des activités qui relèvent de leur ressort. A titre principal, ils
reçoivent les fonds sous forme de dépôts de leurs clients et octroient des prêts.
Certains Etablissements de Micro finance mènent des activités connexes notamment
la vente des devises, pour faciliter les transactions commerciales de leurs clientèles.

A. La clientèle

En 2017, le nombre de comptes ouverts dans les livres des EMF présents dans
la région de l’Extrême- Nord est de 68 041, ce qui demeure encore peu élevé au vu de
la population qui pourrait potentiellement avoir accès aux services de micro finances
dans la région.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 48


Concernant la demande, les motivations des populations à recourir aux
services des microfinances sont multiples à savoir : besoins de sécuriser l’épargne,
accès à des montants de crédit plus importants que ceux des regroupements
affinitaires traditionnels (tontines, réunions, etc.), épargne de précaution, crédibilité
renforcée du secteur, etc.

Les personnes morales ont également de


plus en plus recours aux prestations des EMFs
dans la région, bien que représentant encore un
peu moins de 20% de la clientèle.

Cependant, il faut relever une disparité de


l’importance des personnes morales (PMEs, PMI
et TPE) dans les livres de comptes ouverts auprès
de chaque EMF, cette dernière étant tributaire du

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 49


positionnement commercial de chaque micro finance ainsi que de son profil en
termes de potentiel de sa surface financière.

B. L’épargne

a) Les encours

A la clôture de l’exercice 2017,


l’encours des dépôts effectués dans ces
EMF est de FCFA 13 milliards avec une
importante proportion de dépôts à vue.

Ceci laisse augurer un possible


impact dans l’octroi des crédits,
notamment pour les EMF qui n’ont des
agences que dans la région. Ceux-ci
pourraient ne pas avoir assez de marge
pour lever les fonds oisifs outre-région,
surtout que la notion de « stabilité

des dépôts » reste méconnue.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 50


La distribution de l’épargne quant à elle, fait ressortir une prédominance du
tiercé Crédit du Sahel (65% des dépôts de la région), Express Union (12%) et la
Régionale d’Epargne et de Crédit (9%).

Ceux-ci sont suivis selon le même critère, par le bloc formé par les EMF
exerçant sous le label des MC2 (8% du volume des dépôts). Il est à noter un poids
relatif des EMF des réseaux UCCGN (1%) et CAMCULL (0,5%).

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 51


b) Les flux de la période

Avec plus de 102 731 mouvements d’épargne soit une moyenne de plus 1,5
transaction par client pour une valeur de FCFA 7,1 milliards au cours de la période
sous revue, le secteur de la microfinance reste marqué par un dynamisme de ses
activités. Cependant, hormis les EMF de 3e catégorie (FOFIDES et MIFED) qui n’ont
pas vocation à recevoir des dépôts à l’exception des garanties d’emprunts, il faut
noter des disparités par EMF s’agissant de cet indicateur. Certains connaissent des
difficultés diverses et n’ont pas reçu d’épargne en 2017. Ci-dessous, la situation
récapitulative des mouvements concernant l’épargne.

Au demeurant, une analyse sociodémographique révèle un engouement


relativement important des femmes à l’épargne, celles-ci représentant 21% du
nombre total d’épargnants contre 66% pour les hommes et 13% pour les personnes
morales.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 52


C. Le Financement de l’économie

a) Typologie des emprunteurs

A la clôture de l’exercice 2017, le


nombre total d’emprunteurs auprès des
EMFs exerçant dans la région est de 5
492, soit seulement 9% du nombre total
de clients et membres. Il existe une
faible affectation des crédits octroyés
aux personnes morales.

Quant aux femmes, elles


semblent représenter une proportion
moins élevée dans la masse totale des
crédits accordés. Une analyse plus
poussée met en exergue le rôle très
important de deux EMFs pour le
financement des activités de ces dernières : Crédit du Sahel avec FCFA 1,5 milliard
d’encours soit 75% du volume des prêts régionaux qui leur sont destinés, et la micro
finance de 3e catégorie MIFED qui, avec 16,5% du volume de ces prêts, n’a
exclusivement comme clients que des femmes exercant des activités génératrices de
revenus.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 53


b) Les encours

L’encours des
crédits1 octroyés par les
EMFs dans la région s’élève
à F CFA 12,5 Milliards à la
cloture de l’exercice 2017
avec une part importante
des crédits à court terme,
talonnés par ceux à moyen
terme. Avec FCFA 2,2
Milliards d’encours, les
prêts à long terme
représentent la plus petite
proportion.

Les taux d’intérêt


annuels appliqués par les EMFs sont assez disparates en fonction de chaque
établissement. Ces taux varient également selon la durée du crédit, son montant, la
nature du prêt, etc. Ils sont généralement compris entre 12% et 24%, ce qui laisse
augurer des produits nets d’exploitation à l’avantage de ces institutions compte tenu
des taux créditeurs pratiqués.

c) Les flux
Au courant de l’exercice 2017, le nombre de crédits accordés par les EMFs
dans l’Exrême-Nord est de 6 383. En valeur, les emprunts obtenus par les agents
économiques dans ces officines s’élèvent à FCFA 5,4 milliards soit un crédit moyen
de FCFA 843 Milles.

Dans le détail, ces crédits sont ventilés par ordre d’importance et de manière
relativement équilibrée entre les crédits aux entreprises, ceux affectés à la
consommation des ménages et les crédits aux activités agricoles.

1
Il s’agit de l’encours des crédits net de provisions de retard de remboursement, l’encours brut
s’élevant à FCFA 13,6 Milliards.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 54


Une analyse approfondie de l’affectation des crédits aux entreprises fait
ressortir la prédominance des crédits de trésorerie qui ont une valeur de F CFA 1,2
Milliard soit 62% de la valeur globale des prêts consentis à ces agents économiques.
Cela augure de ce qu’en 2017, l’épargne ainsi réinjectée au profit des PME et TPE
dans le circuit économique, aurait davantange servi à des fins de financement de
leurs besoins ponctuels (dépenses de fonctionnement des entreprises), qu’à des fins
d’investissement.

Le secteur agricole , quant à lui, n’est pas en reste. Il a capté un peu plus de
F CFA 739 Millions des crédits pour ses besoins de financement, soit 14% des crédits
mis à la disposition du circuit économique local par les EMFs.

Par ailleurs, ces derniers manifestent un intérêt grandissant pour le


financement des marchés publics dont les appuis se sont élevés à plus de FCFA 81
Millions.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 55


Comme illustré ci-après, il convient toutefois de signaler que les préférences
des EMFs en matière de financement de l’économie diffère en fonction de leurs
objectifs, le contexte dans lequel ils évoluent et leur positionnement commercial.

d) Transformation des dépots en crédits

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 56


Le secteur des EMFs de la région affiche globalement un taux de
transformation de l’épargne en crédit assez élevé à la cloture de l’exercice 2017. A
cette date, il est d’un peu plus de 95%, ce qui semble traduire que les EMFs jouent de
manière satisfaisante leur rôle d’investisseur institutionnel.

Certains d’entre eux ont des taux de tranformation supérieurs à 100% à


l’échelle régionale. Ainsi, hormis la MIFED et FOFIDES (EMFs de 3 e catégorie), dont
les dépôts sont principalement effectués pour garantir les prêts, certains EMFs
bénéficient du concours des banques, des organes faîtiers, des sièges localisés hors
régions et autres ressources pour satisfaire les besoins de leurs clientèles. Cependant,
les taux sont différents en fonction des officines, certains Etablissements étant moins
enclins à redistribuer l’épargne notamment ceux qui sont en difficulté.

e) Le comportement du portefeuille de crédit

Les EMFs concernés affichent globalement un montant de créances nettes en


souffrance de FCFA 1,3 Milliard soit 10% de l’encours des crédits nets. Le Taux
global de sinistralité du portefeuille de crédit est de 26%. Le niveau de ce résultat
cache cependant des situations disparates, les taux de sinistralité des portefeuilles
respectifs étant compris dans l’intervalle [5% ; 65%].

Cette performance a un impact sur la santé finincière des structures à fort taux
de sinistralité compte tenu de la
constitution des provisions qui
obèrent le rendement des structures
concernées. Celà pourrait amener à
s’enquérir de la politique de crédit
qui y est pratiquée.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 57


A contrario, les EMF présentant de faibles taux de sinistralité semblent
bénéficier de la politique d’encadrement des emprunteurs par des agents de crédits
mandatés à cet effet.

Conclusion

Le secteur de la micro finance dans la région connait un dynamisme de ses


opérations. Géographiquement, la circonscripton administrative est couverte par les
officines de ce marché qui donne la possibilité aux populations ciblées d’avoir accès
aux services de sécurisation, de rémunération de l’épargne ainsi que d’accès au
crédit. Cependant, il convient de relever que les taux d’inclusion financière en la
matière demeurent très peu. Cela devrait inciter les acteurs du secteur à œuvrer
9
davantage pour l’éducation financière des masses et l’adaptation des services et du
marketing aux profils sociaux des populations cibles.

Au demeurant, malgré un taux de transformation de l’épargne en crédit assez


satisfaisant (95%), une part susbstancielle des prêts (62%) accordés aux entreprises
est encore affectée aux besoins de leur trésorerie au détriment des PME et TPE de
l’investissement.

V. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA


REGION DU LITTORAL

INTRODUCTION

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 58


La surveillance permanente du secteur de la micro finance impose aux superviseurs,
la production régulière d’informations fiables et complètes sur les Etablissements de
Micro Finance (EMF) aux fins de supervision et de régulation. La Région du Littoral
qui représente environ 15% de la micro finance du Cameroun mérite la même
attention. Le décret n° 2013/066 du 28 février 2013, portant organisation du Ministère
des Finances en ses dispositions de l’article 424 définit les missions du Service
Régional des Affaires Monétaires et des Assurances. Celles menées le Bureau des
Etablissements de Micro finance et de crédit portent sur le suivi de l’activité de la
micro finance dans la Région et l’élaboration de la note de synthèse sur les activités
des EMF.

Dans le but de remplir cette dernière mission qui consiste à l’élaboration de la note
de synthèse et conformément à la correspondance N°
00080/MINFI/SG/DGTCFM/DMF/CE du 11 novembre 2018,que le SRAMA/L a
donc procédé à la collecte des données auprès des EMF (siège social et agence)
exerçant dans les quatre (04) départements de sa zone de compétences.

L’objectif général de cette activité étant de produire pour la région du littoral une
note synthétique sur l’évolution des activités des établissements de micro finance.

De manière spécifique, il s’agit de :

 Collecter auprès de toutes les agences installées dans la Région du Littoral, les
données nécessaires à l’élaboration de la note de synthèse ;
 Procéder à leur saisie et apurement ;
 Rédiger le document synthétique sur l’évolution du secteur de la micro
finance dans la région pour l’exercice 2017 ;
 Transmettre ladite note de synthèse à la hiérarchie pour consolidation au
niveau central.
Pour mener à bien cette activité, le personnel du SRAMA/L sur la supervision du
Chef de Service, a parcouru tous les quatre (04) départements de la Région, afin de
collecter les données nécessaires sur l’activité de micro finance auprès de chaque
agence en activité.
La présente enquête a été réalisée auprès de 17 EMF de première catégorie sur 34
interrogés ; 20 EMF de deuxième catégorie sur 29 interrogés ; soit un taux de réponse
de 58,73%. Ce taux de réponse s’explique par le fait que certaines agences dont les
Directions Générales sont situées hors de la Région du Littoral ont évoqué leur
incompétence à transmettre les données sans avis de leurs hiérarchies respectives
d’une part ; et d’autre part, les agences du réseau CamCCul ont évoqué la crise
sociopolitique qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest pour
justifier leur incapacité à réagir. De même, les structures sous administration

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 59


provisoire hors mis CECEC n’ont pas donné de réponse positive quant à
l’élaboration de la présente note de synthèse.

V.1 Répartition des EMF en activité au sein de la région

A. Répartition numérique des EMF par département


a) EMF en activité dans la région (siège social)

MOUNGO
EMF

TOTAL
NKAM
SANAGA MARITIME

1ère catégorie 08 01 00 14 23

2ème catégorie 00 00 00 18 18

3ème catégorie 00 00 00 01 01

Affiliés au réseau 07 00 03 09 19

Organe faitier 00 00 00 00 00

Total 15 01 03 42 61

EMF en cessation d’activité 00 00 00 01 01

EMF fonctionnant sans 02 00 11 00 12


agrément

Tableau 7  : Répartition des EMF (siège social) par département


Le secteur de la micro finance dans la Région du Littoral reste fortement dominé par
les établissements de micro finance de première catégorie 42 EMF dont 23 sont
indépendants et 19 en réseau. Cette catégorie représente en valeur relative près de
69% des EMF de la région. On observe aussi que le département du Wouri détient à
lui seul 68.85% des EMF avec siège social en activité dans la Région.

b) EMF EN ACTIVITE DANS LA REGION (AGENCE)

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 60


MOUNGO
EMF
(AGENCE)

NKAM

TOTAL
1ère catégorie 02 00 01 14 14

2ème catégorie 09 00 04 13 26

3ème catégorie 00 00 00 00 00

Affiliés au réseau 00 00 00 01 01

Organe faitier 00 00 00 01 01

Total
11 00 04 41 56

EMF en cessation d’activité 01 00 00 00 01

EMF fonctionnant sans


agrément
00 00 00 00 00

Tableau 8  : Répartition des agences des EMF par département


Il ressort du tableau ci-dessus que le département du Wouri concentre à lui seul
73.21% des EMF dont les sièges sociaux sont hors de la région. La prédominance des
EMF de première catégorie indépendants et en réseau reste toujours de mise comme
dans le cas des EMF avec siège soit 52%.

Le département du NKAM apparait comme le moins fourni en termes d’institution


de micro finance car seul un établissement de première catégorie à savoir la
Mutuelle Communautaire de Croissance de YABASSI(MC²) offre des services
financiers.

V.2 faits marquants de l’activité de micro finance au sein de la région du littoral pour
l’année 2017

Le secteur de la micro finance dans la Région du Littoral au cours de l’année 2017 a été
marqué principalement par les perturbations qu’a connu l’établissement de micro finance de
deuxième catégorie dénommé Compagnie Equatorial pour l’Epargne et de Crédit
d’Investissement (COMECI).
En effet, la décision de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) signée le 16
janvier 2018 à Libreville au Gabon a été prise selon cette institution au regard de la situation

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 61


financière et prudentielle critique et compte tenu de l’incapacité des dirigeants sociaux de la
COMECI à restaurer la solvabilité de cet établissement. Cette situation a conduit la
Commission à désigner en 2018 un administrateur provisoire en la personne de Monsieur
MVOGO Bernard.
Parallèlement, il parait judicieux de signaler aussi la cessation d’activité de l’établissement de
micro finance dénommé EPARGNE UNION SA, sis au 496 Rue DRUOT AKWA.
V.3 Les services et produits offerts aux populations camerounaises par le secteur de la
micro finance au 31/12/2017
Cette rubrique vise à relever les produits offerts par le secteur de la micro finance à la
clientèle de la Région au 31/12/2017. Celle-ci se résume pour l’essentiel à la collecte de
l’épargne, l’octroi des crédits et accessoirement le transfert d’argent ou le change manuel.
Cependant, Il convient d’abord de présenter la cartographie de la clientèle bénéficiant des
services et produits offerts par les différentes structures installées dans la Région du Littoral

GENRE Femmes Hommes PME Associations Agents Total


publics
*DPTS

MOUNGO 10 319 16 605 20 2 640 44 29 628

NKAM 299 142 29 64 00 534

SANAGA- 43 70 02 87 00 202
MARITIME

WOURI 174 566 234 598 7 633 10 187 2 221 429 205

TOTAL 185 227 251 415 7 684 12 978 2 265 459 569

POIDS 40,30% 54,71% 1,67% 2,82% 0,50% 100%


GLOBAL
Tableau 3  : Cartographie de la clientèle des EMF.
*DPTS(Départements)
Le tableau ci-dessus révèle que la clientèle des EMF de la Région du Littoral se trouve en
majorité dans le département du WOURI et en particulier dans la ville de DOUALA.

A. les dépôts
Au 31/12/2017, les EMF ont collectés en terme de dépôts 156,7 milliards de FCFA comme
présenté dans le tableau ci-dessous. Aussi, note la prédominance des EMF des départements
du WOURI et du MOUNGO qui ont enregistrés respectivement 97,33% et 2,59% de
l’ensemble des dépôts. Il est également important de relever les scores enregistrés en fonction
des différentes catégories d’EMF. C’est ainsi qu’on totalise 45,48% de dépôts pour les EMF
de deuxième catégorie et 54,52% pour les EMF de première catégorie.

Catégorie de l’EMF 2016 2017 Variation (en %) Poids global en 2017

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 62


Deuxième Catégorie 63,07 71,29 13,03 45,10

Première Catégorie 69,98 86,78 24,01 54,90

Total général 133,05 158,07 18,80 100

Tableau n°4 : Répartition régionale des dépôts dans les EMF par catégorie (en millions) au
31/12/2017.

EXERCICES EXERCICE 2016 EXERCICE 2017 TOTAL DEPOT PAR


DEPARTEMENT

DEPARTEMENT EMF 1ère EMF 2ème Réseau EMF 1ère EMF 2ème Réseau
2016 2017
S catégorie catégorie CAMCCUL catégorie catégorie CAMCCUL

5 404 699
MOUNGO 5 167 733 485 0 273 850 104 5 097 215 174 0 307484199 5 441 583 589
373
NKAM 99 146 583 0 0 89 734 511 0 0 99 146 583 89 734 511
SANAGA
0 0 23 104 389 0 0 31884 872 23 104 389 31 884 872
MARITIME
10 532 221 63 078 847 53 899 492 14 164 267 71 292 229 67 098 804 127 510 562 152 555 302
WOURI
840 808 427 465 934 778 075 177

Total dépôt par


15 799 101 63 078 847 54 196 446 19 351 217 71 292 229 67 438 173 133 074 396 158 081 620
catégorie
908 808 920 150 934 849 636 933
d’EMF(FCFA)

Tableau n°5 : Répartition départementale des dépôts dans les EMF au 31/12/2017

B. Les crédits nets


Au 31/12/2017, les EMF ont contribué au financement de leurs membres/clients à
hauteur de 105,91 milliards comme indiqué au tableau ci-dessous défini, soit une
augmentation de 7,88 % par rapport à l’année 2016 où on avait enregistré 98,17
milliards de FCFA. Les EMF de deuxième catégorie ont le plus contribué à l’octroi de
crédits à hauteur de 62,90%. Sur la logique départementale, le département du
WOURI occupe toujours la première place du classement avec une contribution de
97,85%.

Catégorie de l’EMF 2016 2017 Variation (en %) Poids global en 2017

Deuxième Catégorie 70,34 66,62 -5,29 62,90

Première Catégorie 27,83 39,29 41,18 37,10

Total général 98,17 105,91 7,88 100

Tableau n°6 : Répartition des crédits nets octroyés par catégorie (en millions) au 31/12/2017

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 63


EXERCICES Exercice 2016 Exercice 2017 TOTAL CREDIT PAR
DEPARTEMENT
EMF
EMF 1ère Réseau EMF 1ère EMF 2ème Réseau
Départements 2ème 2016 2017
catégorie CAMCCUL catégorie catégorie CAMCCUL
catégorie

1 607 913 237 642 1 964 422 269 274 1 845 555


MOUNGO 0 0 2 233 697 025
186 758 606 419 944

153 477 153 477


NKAM 0 0 18 915 742 0 0 18 915 742
228 228

SANAGA
0 0 27 326 780 0 0 26 047 045 27 326 780 26 047 045
MARITIME

7 228 923 70 348 18 620 165 12 499 021 66 623 24 550 731 96 197 440 103 672 897
WOURI
190 352 312 457 065 144 971 245 959 281

Total crédit
8 990 313 70 348 18 857 808 14 482 359 66 623 24 820 005 98 196 474 105 951 557
par catégorie
604 352 312 215 413 144 971 664 131 093
d’EMF(FCFA)

Tableau n°7 : Répartition départementale des crédits nets octroyés par les EMF au 31/12/201
C. Les créances en souffrance
Les créances en souffrance demeurent importantes dans les portefeuilles des EMF dans la
Région du Littoral, en particulier ceux de deuxième catégorie du département du WOURI,
soit 19,51 milliards en 2017. Toutefois, on observe un recul de l’importance des créances en
souffrance par rapport à l’année 2016. Ce recul pourrait se justifier sur deux aspects :
- Une meilleure maitrise de la politique d’octroi de crédit au sein des EMF de deuxième
catégorie ;
- La mise sur pied d’une politique efficace de recouvrement des créances par les EMF.

Catégorie de l’EMF 2016 2017 Variation (en %) Poids global en 2017

Deuxième Catégorie 22,38 14,73 -34,18 75,42

Première Catégorie 3,26 4,80 47,24 24,58

Total général 25,64 19,53 -23,83 100

Tableau n°8 : Evolution des créances en souffrance (en millions) au 31/12/2017

TOTAL DEPOT PAR


EXERCICES Exercice 2016 Exercice 2017
DEPARTEMENT

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 64


EMF 1ère EMF 2ème Réseau EMF 1ère EMF 2ème Réseau
DEPARTEMENTS 2016 2017
catégorie catégorie CAMCCUL catégorie catégorie CAMCCUL

337 506 246 893 400 973


MOUNGO 0 63 466 614 0 63 333 792 310 226 932
957 140 371
1 947 5 339
NKAM 0 0 0 0 1 947 264 5 339 098
264 098
SANAGA
0 0 11 346 180 0 0 11 078 924 11 346 180 11 078 924
MARITIME
1 493 22 381 1 340 013 1 699 14 725 2 759 820 25 214 811
WOURI 19 184 958 682
704 181 093 661 410 399 394 739 043 245 252
Total créance par
1 833 15 22 381 1 414 826 1 951 63 14 725 2 834 365 25 629 078
catégorie 19 511 603 636
8 402 093 661 204 1 632 739 043 783 267
d’EMF(FCFA)

Tableau n°9 : Présentation départementale des créances en souffrance dans les EMF de la
Région du littoral.

D. Présentation des taux d’intermédiation financière des EMF dans la région du


littoral
Les taux pratiqués sur l’intermédiation financière restent relativement élevés dans la Région
du Littoral particulièrement au sein des EMF de deuxième catégorie du département du
WOURI.
1) Taux débiteurs
Au 31/12/2017, le taux de rémunération de crédit oscille entre :
 (12% à 36%) pour les EMF de première catégorie ;
 (12% 0 36%) pour les EMF de deuxième catégorie.
 (12% à 24%) pour les EMF affiliés au réseau CAMCCUL ;
 (12% à 15%) pour les MC2.

2) Taux créditeurs
Le taux créditeur des dépôts tourne quant à lui autour de :
 (2% à 7%) pour les EMF de première catégorie ;
 (2,5% à 7,5%) pour les EMF de deuxième catégorie ;
 (2% à 6%) pour les EMF affiliés en réseau CAMCCUL ;
 (1,25% à 2,45%) pour les MC2.

E. La ventilation des crédits dans la région au cours de l’année en fonction des


activités financées
Secteurs d’activités financées Proportion en (%) Total en milliers
Secteur de l’élevage 10,92 2 315 231
Secteur agricole 28,18 5 972 186
Artisanat 0,83 176 293
Financement des marchés publics 0,16 34 007
Autres commerces 24,69 5 234 437
Secteur tertiaire (écoles, collège, 13,39 2 838 299
centres de santé, transporteurs,

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 65


professions libérales, etc.)
Consommation 21,83 4 626 300
Montant total des crédits 100,00 21 196 752
Tableau n°10 : ventilation des crédits par activités.
A l’analyse du tableau ci-dessus, les secteurs de l’agriculture, du commerce et de la
consommation apparaissent comme ceux les plus financés par les EMF de la région.

V.4 Observations générales sur le respect de la règlementation


La situation de la règlementation dans la région se présente comme suit :

 Retrait d’agrément
La Commission Bancaire d’Afrique Centrale (COBAC) n’a procédé à aucun retrait
d’agrément d’un EMF dont le siège social se situe dans la Région du Littoral.

 Respect des dispositions règlementaires


Un certain nombre d’établissements de micro finance exerce au mépris des dispositions
réglementaires notamment l’absence d’agrément aussi bien des structures que des dirigeants.
De même, on peut aussi noter entre et autre :

- L’absence de preuve de déclaration d’ouverture d’agence ;


- Les enseignes, plaques et entêtes non conformes ;
- La non-transmission des états financiers à l’Autorité Monétaire.
V.5 Perspectives et contraintes
A. S’agissant de la protection des épargnants
L’analyse des questionnaires collectés estime à plus de 90% que les acteurs du
secteur appliquent une politique réelle de protection des épargnants. Toutefois, au
regard des réalités récurrentes rencontrées sur le terrain à travers les cessations
d’activités, il est important de se demander si ladite politique de protection des
épargnants s’applique pleinement au sein de tout établissement de micro finance. A
ce titre, il est envisageable de mettre sur pied une surveillance permanente
susceptible de :

- Suivre les établissements de Micro finance payant les salaires et pensions du


personnel de l’Etat ;
- Administrer un suivi-évaluation préventif des EMF ayant mobilisé
d’importants dépôts.

B. Dans le cadre de la prévention et des propositions d’amélioration de


l’activité de Micro finance

Il serait souhaitable de :

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 66


- Accélérer la finalisation de l’avant-projet de loi portant sécurisation des dépôts
et répression des actes des dirigeants et débiteurs défaillants ;
- Promouvoir les nouvelles réformes de la COBAC sur l’exercice de l’activité de
micro finance pour large diffusion et sensibilisation des différents acteurs ;
- Créer une centrale à risque par les autorités monétaires où seront référés tous
les débiteurs indélicats du secteur de la micro finance ;
- Modérer la pression fiscale sur le secteur de la micro finance ;
- Encourager la couverture des EMF jusqu’aux zones reculées de la région ;
- Redéfinir de manière concrète la notion de suivi des activités de micro finance
assignée aux Services Régionaux des Affaires Monétaires et des Assurances
(SRAMA) ;
- Intégrer les cadres des services déconcentrés lors des missions initiées par les
Services Centraux.

Conclusion
Au terme de cette analyse des données recueillies sur le terrain, il apparait que le
secteur de la micro finance dans la Région du Littoral au 31/12/2017 est resté sur
une note positive dans la mesure où il enregistré une hausse des dépôts de l’ordre de
19%, une hausse des crédits nets accordés de 7,85% et une baisse du volume des
créances en souffrance en valeur relative de –23,55% par rapport à l’année 2016.
Ce dynamisme du secteur dans la Région du Littoral reste tout de même inégalement
ressenti dans l’ensemble de ses quatre (04) départements : si le MOUNGO et le
WOURI enregistrent une nette augmentation tant dans la mobilisation de l’épargne
que dans l’octroi des crédits, il n’en ne pas de même du département de la
SANAGA-MARITIME qui stagne et du département du NKAM qui est en nette
régression en ce qui est de la collecte de l’épargne et même de l’octroi des crédits.
Concernant les relations entre l’organe de tutelle et les établissements de micro
finance installés dans la région, le degré de coopération des agences des EMF
installés dans la Région du Littoral reste encore préoccupant.

VI. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA


REGION DU NORD

Introduction
La microfinance occupe une place importante dans le secteur financier Camerounais
avec une contribution considérable dans le financement de l’économie nationale.
Au demeurant, la microfinance est un secteur porteur de la croissance et un
vecteur de la mise en œuvre de la politique de lutte contre la pauvreté grâce à la
bancarisation de toutes les couches des populations notamment la population rurale.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 67


Il est donc judicieux et primordial de veiller permanemment à la bonne
marche du secteur à travers divers outils de suivi dont la note de synthèse sur
l’évolution de son activité.
Dans cette perspective, le Service Régional des Affaires Monétaires et des
Assurances du Nord s’est déployé dans le 04 Départements que compte la Région du
Nord dans le cadre de la collecte des données à travers des questionnaires dont le
dépouillement et l’exploitation nous ont permis d’élaborer la présente note de
synthèse au titre de l’exercice 2017 :
De façon générale les EMF de la Région du Nord mènent des activités qui
relèvent traditionnellement de leur secteur notamment la collecte des dépôts et
l’octroi des crédits.
Le secteur se caractérise par un dynamisme de ses opérations malgré le
délaissement de certaines zones enclavées qui ne traduit pas une bonne couverture
géographique.
Cependant, le secteur reste exposé aux risques liés à l’insuffisance des fonds
propres des EMF, au surpoids de frais généraux sur leur patrimoine, à l’octroi des
mauvais crédits, au manque de qualification des personnels et aux carences en
matière de gouvernance et des dispositifs de contrôle interne. Il convient également
de relever que le taux de bancarisation des populations de la Région demeure trop
faible ne permettant pas ainsi d’atteindre les objectifs de l’inclusion financière.
Nous allons, dans le cadre de ce travail, dresser le comportement global du
secteur de la microfinance de la Région de céans pour le compte de l’exercice 2017.
VI. répartition des établissements de microfinance en activité au sein de la région.

A. Répartition numérique par département des Etablissements de


microfinance en activité.

Département
EMF Total
Bénoué Mayo-Louti Mayo-Rey FARO
1ère catégorie 4 -  2 -  6
2e catégorie 6 1 1 -  8
3e catégorie 1  - -  -  1
Réseau Camccul 3 1 1 1 5
Réseau UCCGN 2 3  - -  5
Organe faîtier  - -   -  -  
TOTAL 16 5 3 1 25
EMF en cessation d’activité 1  -  -   1
EMF fonctionnant sans
2       2
agrément
Tableau 1 : répartition des EMF

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 68


Au 31 Décembre 2017, la répartition des EMF par département fait ressortir 04 EMF
de 1ère catégorie dans le département de la Bénoué et 02 dans le Mayo-Rey.
Pour ce qui est de la 2e catégorie, nous avons 06 EMF dans la Bénoué, 01 dans le
Mayo-Louti et 01 dans le Mayo-Rey. S’agissant de la 3 e catégorie, la Région
n’enregistre qu’un seul EMF dans la Bénoué à Garoua.
Concernant le réseau CAMCCUL, on enregistre 03 EMF affiliés dans la Bénoué, 01
dans le Mayo-Louti et 01 dans le Faro. Quant au réseau UCCGN, il existe 02 caisses
affiliées dans la Bénoué et 03 dans le Mayo-Louti. Au total la Région enregistre
25 Etablissements de microfinance dont 06 de 1 catégorie, 08 de 2e catégorie, 01 de
ère

3e catégorie et 10 caisses affiliées aux réseaux CAMCCUL et UCCGN.


Il convient de relever que 02 Etablissements de microfinance de 1 ère catégorie
exercent sans agrément (MC2 NGONG et GATOCCUL, caisse CAMCCUL de
Garoua) et un Etablissement de microfinance est en cessation d’activité (CECICS).
B. Faits marquants de l’activité de la microfinance au sein de la Région.
Les Etablissements de microfinance de la Région, toutes catégories confondues, se
sont employés à l’offre des services traditionnels de la microfinance aux populations
tout au long de l’année 2017. Ils ont reçu des fonds sous forme de dépôts et octroyé
des crédits aux divers bénéficiaires.
Cependant, les populations des zones rurales notamment les plus reculées n’ont
pas accès aux services de la microfinance. Les seuls services financiers auxquels elles
ont accès se limitent aux opérations de transfert d’argent à travers Express Union ou
Express Exchange. Néanmoins ces opérateurs sont en train d’étendre leurs activités
aux prestations de la microfinance. Ils pallient ainsi l’absence des structures de la
microfinance traditionnelle et contribuent à la mise en œuvre du processus de
l’inclusion financière jusqu’aux confins du monde rural.
Il convient également de noter qu’en matière des ressources humaines, les personnels
des EMF de la Région sont peu qualifiés et se forment sur le tas. En dehors de
quelques cadres, rares sont ceux qui ont subi une formation dans le domaine de la
microfinance.
En terme du respect de la réglementation, Certains Etablissements de microfinance
exercent au mépris des textes (absence d’agrément, absence d’autorisation
d’ouverture d’Agence, non-respect des normes prudentielles etc…).
En matière de suivi du secteur, les Etablissements de microfinance de la
Région ont reçu des missions de contrôle de la COBAC, de la DMF et des contrôles
administratifs initiés par le SRAMA-NORD. Ce qu’il convient de relever à l’issu de
ces contrôles, c’est essentiellement le cas des Etablissements de microfinance qui
exercent sans agrément à savoir GATOCCUL de Garoua, une caisse affiliée au
réseau CAMCCUL et MC2 de NGONG. A cela, il faut ajouter le cas de CECICS, un
EMF de 1ère catégorie qui a reçu les injonctions de la COBAC auxquelles il n’arrive
Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 69
pas à apporter des réponses. A date, les travaux se poursuivent au niveau de la
COBAC et de la DMF en vue de prendre une décision définitive à l’encontre
de cet Etablissements de microfinance.
VI.2 Les services offerts aux populations de la région du nord par le secteur de la
microfinance au 31 – 12 – 2017.
Les services et produits offerts par les EMF aux populations de la Région sont
multiples et variés. Il s’agit pour l’essentiel des produits de crédit, des produits de
l’épargne et d’autres services financiers.
En matière de crédit, nous pourrons citer entre autres, les crédits de
consommation, les crédits de campagne (agriculture et élevage), le crédit de l’habitat,
le crédit d’équipement, le crédit de financement des marchés publics et le crédit en
mode islamique pour ne citer que ceux-là.
Pour ce qui est de l’épargne, il faut noter le compte de l’épargne, le compte
bon de caisse et le compte de dépôts à terme (DAT) etc…
Concernant les autres services financiers, nous avons le transfert d’argent, la
vente des devises, les cartes visa et les produits monétiques tels que SAHEL MONEY
et SAHEL AGENCE qui sont des produits développés par le crédit du Sahel.
Les données collectées dans le cadre de ce travail portent sur :
- Les dépôts ;
- Les crédits nets ;
- Les créances en souffrance ;
- Les taux d’intermédiation financière des EMF ;
- La ventilation des crédits dans la Région au cours de l’année en fonction des
activités financées.
A. Les dépôts
Au 31 Décembre 2017 le volume de l’épargne collectée par l’ensemble des EMF de la
Région du Nord s’élève à 9 525 349 853 avec une prédominance des EMF de 2 e
catégorie dans la répartition de ces dépôts notamment le crédit du Sahel et CCA.
Tableau 2 : Répartition de volume de l’épargne par département et par catégorie
d’Etablissements de microfinance.

catégorie Volume de l’épargne par département TOTAL

Bénoué Mayo-Louti Mayo-Rey FARO


1ère catégorie 666 819 200 - 285 720 685 - 952 539 885
2e catégorie 6 025 005 305 1 010 138 400 770 573 204 - 7 805 716 909
3e catégorie 166 787 616 - - - 166 787 616

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 70


Réseau 200 001 344 110 934 502 - 90 013 993 400 949 839
CAMCCUl
Réseau 109 250 300 90 105 304 - - 199 355 604
UCCGN
TOTAL 7 167 863 765 1 211 178 20 1 056 293 90 013 9 525 349
6 889 993 853

De ce tableau, il ressort que le département de la Bénoué, plus précisément la ville de


Garoua capte l’essentiel des dépôts de la Région (plus de 70%) et le département
ayant mobilisé le plus faible volume des dépôts de la Région est le FARO (à peine
1%). Cette disparité traduit une forte concentration des infrastructures au niveau de
la Capitale Régionale et l’insuffisance de la couverture géographique régionale des
EMF
Tableau 3 : Evolution du volume des dépôts collectés par les EMF de la Région de
2015 à 2017.
EMF 2015 2016 2017
1ère catégorie 495 250238 700 842 900 952 539 885
2e catégorie 6 880 918 400 6 025 100 802 7 805 716 909
3e catégorie 130 840 908 118 902 409 166 787 616
Réseau Camccul 473 912 800 502 852 703 400 949 839
Réseau UCCGN 220 342 605 200 472 730 199 355 604
TOTAL 8 201 264 951 7 548 171 544 9 525 349 853

On note une amélioration des dépôts sur les trois ans au niveau des EMF de 1 ère
catégorie. Au niveau de la 2e et 3e catégorie également il y’a une évolution positive
malgré une légère baisse en 2016. Au niveau du réseau CAMCCUL et UCCGN on a
enregistré une légère baisse au cours de trois dernières années du fait du non
remboursement des certains crédits selon les responsables de ces structures.
B. Les crédits nets
Les crédits nets accordés aux populations de la Région du Nord par les EMF
s’élèvent à 7 532 850 210 à 43 455 clients. La plus grande part étant octroyée par les
EMF de 2e catégorie notamment le crédit du Sahel, le Crédit Communautaire
d’Afrique, Advans, la Régionale etc…
Tableau 4 : Répartition du volume des crédits accordés aux populations de la Région
du Nord par catégorie d’EMF.

EMF Nombre des clients Crédit accordé


1ère catégorie 1 732 708 218 904
2e catégorie 31 482 6 272 995 147
3e catégorie 2 308 143 910 864

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 71


Réseau Camccul 3 730 257 700 295
Réseau UCCGN 4 203 150 025 000
TOTAL 43 55 6 532 850 210

C. Les crédits en souffrance


Les EMF concernés affichent globalement des créances nettes en souffrances de
l’ordre de FCFA 1 581 998 546. Ceci traduit le manque de professionnalisme de bon
nombre d’EMF en matière de procédures d’octroi des crédits. L’on se trouve ainsi
avec des provisions importantes qui impactent la santé financière de nos EMF, sans
oublier l’aggravation de leur taux de sinistralité.
D. Les taux d’intermédiation financière des Etablissements de microfinance de
la Région du Nord.
Les taux d’intérêt débiteurs et créditeurs appliqués par les EMF de la Région
du Nord sont disparates selon la catégorie et la spécificité de chaque MF. Au 31
Décembre 2017, le taux de rémunération des crédits (taux débiteur) des EMF de 1ère
catégorie est d’environ 17,5% et le taux moyen de rémunération des dépôts (taux
créditeur) est d’environ 2,5%. Pour ce qui est de la 2e catégorie ces taux sont
respectivement d’environ 18% et 3%.
Quant à la 3e catégorie représentée par un seul EMF dans la Région du Nord
(MIFED/PCS), la moyenne annuelle tourne autour de 22,6% (taux débiteur).
N.B : La 3e catégorie ne collectant pas les dépôts, le taux de rémunération des dépôts
(taux créditeur) n’existe pas.
Tableau 5 : taux d’intermédiation financière des Etablissements de Microfinance de
la Région du Nord.

EMF Taux débiteur moyen taux créditeur moyen


1 catégorie (Indépendants et
ère

affiliés au réseau) 17,5% 2,5%


2 catégorie
e
3% 18%

3e catégorie 22,6% -

Il convient de relever que ces taux restent élevés et ne favorisent pas ainsi
l’attractivité du secteur.
E. Ventilation des crédits en fonction des activités financées au cours de
l’exercice 2017.
Tableau 6 : Ventilation des crédits accordés aux populations de la Région par secteur
d’activité en 2017.
TOTAL (en valeur
Secteur d’activités financées Proportion (%)
absolue)
Elevage 9% 677 956 519

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 72


Agriculture 13% 979 270 528
Artisanat 3% 225 985 507
Financement des marchés publics 10% 753 285 018
Autres commerces 28% 2 109 198 059
Secteur tertiaire (écoles, collèges,
centre de santé, transport, 6% 451 971 013
professions libérales etc.)
Consommation 31% 2 335 183 566
TOTAL 100% 7 532 850 210

L’on note, en fonction du tableau ci-dessus, que les principaux bénéficiaires


des crédits octroyés par les EMF de la Région en 2017 sont la consommation des
ménages avec un taux de 31% et les autres commerces (28%). L’on note également le
faible octroi des crédits aux secteurs de l’agriculture et de l’élevage. Le secteur qui a
reçu le plus petit volume des crédits reste le secteur le l’artisanat.
VI.3 Observations générales
De façon générale, on peut relever que EMF de la Région du Nord s’emploient autant
que faire se peut à offrir les services de la microfinance aux populations malgré une
couverture géographique insuffisante.
Toutefois un certain nombre d’Etablissements de microfinance exercent au mépris du
respect de la réglementation (absence d’agrément, absence d’autorisation
d’ouverture d’Agences, non respect de certaines normes prudentielles etc…). A titre
d’illustration 02 EMF exercent sans agrément (MC2 de NGONG et GATOCCUL de
Garoua), certaines Agences d’EMF fonctionnent sans autorisation d’ouverture. Et en
matière du respect des normes prudentielles, bon nombre s’illustrent par le non
respect de celles-ci et ne sont pas en conformité avec les exigences de la COBAC (cas
de CECICS particulièrement qui est en voie de fermeture).
Sur le plan de ressources humaines, il faut observer que les personnels sont trop peu
qualifiés et se forment sur le tas. Par conséquent ces EMF sont exposés à tous les
risques liés au manque de professionnalisme. A cela, il faut ajouter les problèmes liés
à la gouvernance et à l’insuffisance des ressources propres de certains EMF qui les
conduisent parfois à l’insolvabilité.
VI.4 Perspectives et contraintes
A. Protection des épargnants.
Pour ce qui est de la protection des épargnants, il faudra renforcer les actions
de l’assainissement du secteur dans tous ses aspects.
Dans cette perspective, le contrôle administratif doit être permanent et étendu
jusqu’aux EMF des zones les plus reculées. Par ailleurs il faudrait identifier parmi les
EMF non agrées ceux qui présentent de fortes potentialités et les accompagner dans
le processus de l’obtention de l’agrément. Bien entendu, ceux qui ne le méritent pas

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 73


(des brebis galeuses) doivent être mis hors du secteur. Il faudrait également s’assurer
de la mise en application des textes qui régissent l’activité de la microfinance,
notamment le nouveau dispositif réglementaire applicable aux EMF de la zone
CEMAC. Pour cela, il faudrait que l’Autorité Monétaire accentue les efforts sur la
formation et l’accompagnement des promoteurs dans ce processus de mise en
conformité.
B. Prévention et propositions d’amélioration.
La meilleure prévention passe par un suivi permanent et efficace des
EMF et un bon encadrement qui permet d’assurer la stabilité et la pérennité du
secteur.
Pour ce qui est de l’amélioration de l’activité de la microfinance, il faudrait
agir sur plusieurs paramètres :
- Organiser les journées portes ouvertes de la microfinance en vue de vulgariser
les produits et services offerts par celle-ci afin d’améliorer le taux de
bancarisation et que l’inclusion financière touche toutes les couches des
populations, notamment celle du monde rural ;
- Faire un effort de célérité dans le processus d’octroi d’agrément ;
- Accompagner les EMF dans la modernisation des services offerts à leur
clientèle (mise sur pied des distributeurs automatiques, I-Cards, virement de
comptes en ligne et à distance etc…)
- Renforcer les capacités des personnels des SRAMA et les impliquer davantage
dans le suivi de proximité des EMF ;
- Accompagner les EMF dans la formation de leurs personnels sur la maitrise
des textes règlementaires de leur activité.
VI.5 Difficultés rencontrées dans le cadre de la rédaction de cette note de
Synthèse.
Nous avons rencontré des difficultés à plus d’un titre dans l’accomplissement de
cette tâche.
D’abord, ce travail n’a pas été facile à cause du manque du personnel. Le
SRAMA-NORD étant réduit au seul Chef de Service et un seul collaborateur. A cela,
il faut ajouter le manque de véhicule de Service pour les déplacements dans tous les
Départements et Arrondissements de la Région du Nord et l’insuffisance des moyens
financiers alloués à ce travail.
Par ailleurs, il convient de signaler les difficultés liées à l’insuffisance du système
d’information de certains EMF qui ne disposent pas des informations exhaustives
nécessaires à l’élaboration de cette note. Nous avons dû procéder par un
échantillonnage pour aboutir à certains résultats. Il va donc sans dire que ce travail

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 74


pourrait souffrir de certaines imperfections qui mériteraient d’être corrigées dans les
prochaines notes.
Conclusion
En définitive, on peut relever que globalement les EMF de la Région du Nord
s’emploient à offrir des services traditionnels qui relèvent de la microfinance,
notamment la collecte des dépôts et l’octroi des crédits aux populations.
Malgré quelques cas isolés, on peut noter que les EMF de la Région ont une
bonne capacité financière qui leur permet d’honorer leurs engagements vis-à-vis de
leur clientèle. Le secteur connait un dynamisme de ses opérations malgré le
délaissement de certaines zones enclavées.
Cependant, beaucoup reste à faire en termes de pénétration du marché par les
EMF, d’amélioration du taux de bancarisation, du respect des ratios prudentiels, de
formation des personnels et de l’assainissement du secteur.

VII. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA


REGION DU NORD-OUEST

Cette note présente la synthèse des activités des Etablissements de Microfinance du


Nord-Ouest pour le période allant de 1er janvier 2017 au 31 décembre 2017. Elle a été
élaborée sur la base d’un questionnaire et de l’analyse des données recueillies auprès
de 1369 EMF agréés et non agréés. L’activité de Microfinance au sein de la région du
Nord-Ouest en 2017 se déploie à travers trois principaux réseaux ; Il s’agit des
Réseaux :

 CamCCUL (81) ;
 NOWEFOCH (08) ;
 RECCU-CAM (15) ;
 (10) MC2 ;
 (03) EMF de deuxième catégorie.
Ces EMF sont reparties comme suit : 40% en zone urbaine, 40% en zone semi-urbaine
et 20% en zone rurale. Les zones urbaines réalisant la plus forte activité sont :
Mankon, Bamenda1 et Bamenda II. La couverture géographique de la région par
l’activité se résume dans le tableau ci-dessous.

VII.1 Répartition numérique des EMF agréés dans la région

A. Répartition numérique par département des EMF agréés dans la région

EMF REPARTITION NUMERIQUE PAR DEPARTEMENT DES EMF AGREE


ET NON AGREE DANS LA REGION
Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 75
MEZAM BUI MOMO MENCHU BOY DONGA NGOKETU TOTA
M O MANTUN NJIA L
G
1ere catégorie
Indépendant 07 00 00 00 01 00 00 08
2eme
Categorie 02 00 00 00 00 00 00 02
1ere Cat
(Réseau
CamCCUL) 15 13 12 02 05 07 01 55
1ere Cat
(Réseau
RECCUCA
M 06 00 00 00 00 00 00 06
1ere Cat
(Réseau
NOWEFOC
H 04 00 03 00 00 00 01 08
ORGANE
FAITIER 03 00 00 00 00 00 00 03
TOTAL 37 13 15 02 06 07 02 82

Répartition numérique par département des EMF agrées dans la région du nord-
ouest

DEPARTEMENTS
EMF DONGA NGOKET
MEZA BU MOM MENCHU BOY MANTUN UNJIA TOTA
M I O M O G L
1ere catégorie
indépendant 20 00 00 00 01 00 00 21
2 eme catégorie 01
00 00 00 00 00 00 01
EMF Affiliés à
CAMCCUL
15 04 02 00 01 02 02 26
EMF Affiliés à
RECCUCAM
09 00 00 00 00 00 00 09
EMF Affilié
NOWEFOCH
00 00 00 00 00 00 00 00
Organe Faîtier
00 00 00 00 00 00 00 00

TOTAL 45 04 02 00 02 02 02 57
B. Établissement de microfinance avec un siège social hors de la région

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 76


DU NORD-OUEST
DEPARTEMENTS
EMF MEZA BU MENCHU BOY DONGA NGOKETU
M I MOMO M O MANTUNG NJIA TOTAL
1ERE Catégorie
CREDIT 01 00 00 00 00 00 00 01
POPULAIRE
FODEC 01 00 00 00 00 00 00 01
PEOPLE 01 01 00 00 00 01 01 04
FINANCE
SOFINA 01 00 00 00 00 00 00 01
CATEGORY II
ACEP 01 00 00 00 00 00 00 01
ADVANS 01 00 00 00 00 00 00 01
CITY TRUST 01 00 00 00 00 00 00 01
FUND
C.C.A 01 01 00 00 00 00 00 02
C.C.C 01 00 01 00 00 00 00 02
COMECI 01 00 00 00 00 00 00 01
EXPRESS 01 01 01 01 01 01 01 07
UNION
FIRST 01 00 00 00 00 00 00 01
TRUST
GECEFIC 01 00 00 00 00 00 00 01
LA 01 00 00 00 00 00 00 01
REGIONALE
NOFIA 01 00 00 00 00 00 00 01
RURAL 01 00 01 00 00 00 00 02
INVESTMEN
T
UNICS PLC 01 00 00 00 00 00 00 01
TOTAL 17 03 03 01 01 02 02 29

VII.2 Évolution des produits et services

PRODUIT
S ET
SERVICE
EMF S 2015 2016 2017
16,479,917,5 18,166,385,7
1ere DEPOSITS / 58 41
CATEGORIE 4,348,619,18 5,033,585,19
INDEPENDA LOANS / 8 7
NT
2eme DEPOSITS / 13,174,749,4 6,392,905,09
CATEGORIE 43 1

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 77


2,146,259,47 2,583,642,27
LOANS / 7 1
DELIQUE
NT
LOANS / 548,327,791 683,430,615

123,853,945, 146,393,856, 154,373,191,


DEPOSITS 364 776 774
101,593,931, 123,340,636, 128,315,616,
LOANS 385 364 704
DELIQUE
NT 32,298,596,2 34,744,727,5 36,494,122,0
RESEAU LOANS 55 19 18
CAMCCUL
DEPOSITS 4,957,781 6,223,790 5,195,314
LOANS 45,028,393 31,624,917 24,441,650
DELIQUE
NT
NOWEFOCH LOANS 11,257,098 8,854,976 7,821,328
NETWORK
34,734,785,9 37,220,088,7 35,467,152,3
DEPOSITS 83 83 42
22,460,626,5 22,410,595,6 24,407,847,8
LOANS 07 59 40
DELIQUE
RECCUCAM NT 9,702,990,65 9,748,609,11 7,595,722,24
NETWORK LOANS 1 2 8

A. Analyse d’évolution des produits et services


a. EMF première catégorie indépendant
L’analyse de cette catégorie a été faite sur 7 EMF de la première catégorie
Indépendante agréés. Du tableau ci-dessus, on note une augmentation de 9.28% du
montant des dépôts et 13.61% du montant global des crédits octroyés entre 2016 et
2017. Cette analyse peut être illustrée dans le graphique ci-dessous

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 78


1ere CATEGORIE INDEPENDANT

200000000.00
180000000.00
160000000.00
140000000.00
120000000.00
100000000.00
80000000.00
60000000.00
40000000.00
20000000.00
0.00
1 2

DEPOSITS LOANS

Les chiffres de l’angle vertical représentent le montant des dépôts et des


crédits ; et celle de l’angle horizontale représente les années 2016 et 2017.

b. Établissement de microfinance de deuxième catégorie

L’analyse sur l’évolution de produits et services dans ce groupe a été faite sur
deux EMF. On note à partir du deuxième tableau ci-dessus qu’il y a eu une baisse
énorme des dépôts de 2016 à 2017 du fait, la plus part de ses membres sont des
églises à l’exemple du Cameroon Baptist Convention pour l’EMF MUGFIC et l’église
Catholique pour l’EMF OPSEC.
Les dépôts sont élevés en 2016 du fait d’un projet exécuté par la mission
Baptist et les ressources ont été envoyées à travers MUGFIC c’est ce qui explique le
montant élevé de leurs dépôts. En 2017 tout l’argent a été retiré d’où la baisse des
dépôts.
Il y avait une augmentation de 16.93% de crédits octroyés et 19.77% en
augmentation du taux des créances en souffrances tel qu’illustré dans le tableau ci-
dessous.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 79


c. Réseau CamCCUL

L’évolution des produits et services dans le réseau CamCCUL de 2015 à 2017


présente une image de la situation économique de la région. Les chiffres dans le
tableau II. I ci-dessus, révèle qu’il y’a eu une augmentation des dépôts de 15.40% de
2015 à 2016 et 5.1% de 2016 à 2017.

L’on enregistre également une augmentation correspondant aux crédits octroyés


par 17.63% de 2015 à 2016 et 3.88% de 2016 à 2017. Une baisse dans la variation des
taux de dépôts et de crédit de 2016 à 2017 en comparaison d’avec ceux de 2015 à
2016. Cette tendance à la baisse explique la chute générale des activités économiques
de la région du nord-ouest en 2017 ceci dû à la crise socio-politique susmentionnée.
A contrario, le taux moyen des créances en souffrances a diminué de 7% entre 2015 à
2016 à 4% entre 2016 et 2017.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 80


RESEAU CAMCCUL
180,000,000,000
160,000,000,000
140,000,000,000
120,000,000,000
100,000,000,000
80,000,000,000
60,000,000,000
40,000,000,000
20,000,000,000
0
1 2 3

DEPOSITS LOANS DELIQUENT LOANS

1= 2015, 2= 2016 et 3= 2017

d. Réseau NOWEFOCH

Le tableau II montre qu’il y’a eu une baisse générale de l’activité des produit
et services offerts dans le réseau NOWEFOCH du fait de la baisse générale de
l’activité auprès de ses affiliés affectés par la crise en 2017.

NOWEFOCH
50,000,000
45,000,000
40,000,000
35,000,000
30,000,000
25,000,000
20,000,000
15,000,000
10,000,000
5,000,000
0
1 2 3

DEPOSITS LOANS DELIQUENT LOANS

e. Réseau RECCUCAM
L’analyse de l’évolution des produits et services dans le Réseau
RECCUCAM montre un niveau de stabilité dans le réseau tel qu’illustré dans

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 81


les chiffres du tableau II. I. Il y a eu de petites variations dans le volume total
des produits et services offerts par les affiliés.

RECCUCAM
40,000,000,000

35,000,000,000

30,000,000,000

25,000,000,000

20,000,000,000

15,000,000,000

10,000,000,000

5,000,000,000

0
1 2 3

DEPOSITS LOANS DELIQUENT LOANS

B. Distribution des produits et services par arrondissement

80000000000

70000000000

60000000000

50000000000

40000000000
DELIQUENT LOANS
30000000000
LOANS
20000000000 DEPOSITS

10000000000

Les chiffres dans le tableau ci-dessus montrent que la Mezam a certes collecté
des dépôts, mais octroyé plus de crédits d’où le montant élevé de créances en
souffrances. Le Donga Mantum affiche une faible représentation dans le collecte des
dépôts et l’octroi des crédits en 2017.

C. Distribution des produits et services des EMF par genres


Cas du réseau Camccul dans la région du Nord-Ouest

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 82


GENRES HOMMES FEMMES
DEPOTS 2017 2.143.815.739 985.583.757
CREDITS 2017 1.893.363.808 983.079.632
CREANCES DOUTEUSES 20.852.723.209 3.873.047.787
CUMMULEES

25000000000

20000000000

15000000000

MEN
WOMEN
10000000000

5000000000

0
DELIQUENT LOANS LOANS DEPOSIT

Le tableau ci-dessus révèle que les activités des hommes ont été prépondérantes par
rapport à celles des femmes en 2017. Cependant, les chiffres du tableau montrent que
les hommes ont effectué plus de dépôts et pris plus de crédits que les femmes,
lesquels sont finalement devenues des créances douteuses. Le Réseau CamCCUL a
été utilisé comme exemple pour les besoins de l’analyse du fait que les autres
structures ne pouvaient pas donner des informations adéquate sur leurs activités.

D. Taux d’intérêt octroyé par secteur d’activité en 2017


a. Cas du Réseau Camccul

SECTEUR D’ACTIVITES MONTANT (en FCFA) POURCENTAGE


Agriculture 6.931.662.145 9
Immeubles commerciales 18.026.291.682 22
Autres activités commerciales 39.098.943.854 48
Tertiaires 734.536.894 9
Consommation 9.902.526.446 12
TOTAL 81.270.961.021 100

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 83


LOANS

Agricultural

Buildings

other commercial activities

Tertiary

Consumption

VII.3 intermédiation financière des établissements de microfinance dans la région du


Nord-Ouest

L’intermédiation financière dans la région du nord-ouest a été mesurée par une


comparaison dans les variations des produits et services offerts entre 2016 et 2017. Il
y’a eu une augmentation de 1.129 993 912FCFA des dépôts qui représentent 0.53%
d’augmentation de 2016 à 2017. Deux groupes sont responsable d’une telle variation
il s’agit de CamCCUL et les EMF de la première catégorie Indépendant. Les autres
trois groupes ont enregistré une baisse de dépôt durant la même période. Il y a eu
une augmentation de 5.04% du total de montant des crédits octroyés de 2016 à 2017
ce qui porte le total à 8.087 398 057 FCFA. Tous ces groupes ont enregistré une
variation positive des montants de crédits octroyés de 2016 à 2017, sauf le cas de
NOWEFOCH qui a plutôt enregistré une baisse de crédits octroyés durant la même
période.

VII.4 taux d’intérêt

Le taux d’intérêt mensuel appliqué par plusieurs EMF dans le nord-Ouest sur
les crédits est de 1.5%, ce qui fait un taux de 18% l’an. L’intérêt sur les dépôts des
membres qui varie d’une institution à une autre dépend de la rentabilité  des
institutions de la première catégorie. En moyenne, le taux d’intérêt payé sur les
épargne/dépôt varie de 2% à 5% l’an.

VII.5 Observation générale sur le respect de la règlementation

Il n’a pas été possible d’évaluer le niveau de respect de la nouvelle


règlementation dans la région du nord-ouest, ceci dû au fait que la plupart des EMF
ne dispose pas des copies de la nouvelle réglementation. Ils attendent la version
traduite en langue française de la réglementation de la Commission Bancaire

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 84


d’Afrique Centrale. Néanmoins, la situation la plus préoccupante est fondée sur le
fait que plusieurs EMF exercent l’activité de la Microfinance sans agrément.

S’agissant de la gouvernance dans le secteur de la Microfinance dans cette


région du Cameroun, une analyse a été faite sur la composition des membres du
Conseil d’Administration. Il a été révélé que 71% de l’ensemble des membres du
Conseil d’Administration sont des hommes et 29% ce sont les femmes. Ceci montre
que les hommes et les femmes participent dans la prise de décision dans les EMF.

Les établissements de microfinance dans le nord-ouest exhibent un bon niveau


de la responsabilité financière. Les études ont révélé que tous les Etablissements de
Microfinance agréés ont été audités par un Commissaire aux Comptes agréés en
2017.

VII.6 Perspective et enjeux

La protection des épargnants dans tous les EMF de la région du nord-ouest


occupe une place prépondérante dans nos activités ceci du fait qu’il relève de nos
attributions tel que stipulé dans l’article 424 de l’organigramme de 2013 du
Ministère des Finances Cette protection est faite à travers :

- Identifier et porter à l’attention de la hiérarchie tous les EMF exerçant sans


agrément afin que des mesures soient prises soit pour les fermer ou pour
les accompagner. Cet exercice vise à réduire d’anciennes pratiques ou des
institutions collectent les dépôts et ferment leur accès peu de temps après
cette opération. Notre suivi régulier de la pratique dans la région aide à
réduire les activités clandestines se sachant suivi de façon très rapproché
par le Service Régional des Affaire Monétaire et des Assurances.
- Chaque fois qu’on reçoit une plainte d’un client concernant un EMF, on
effectue la descente dans la structure pour avoir des clarifications, ce
procédé pourrait contribuer à régulariser la situation. /-

VIII. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA


REGION DE L’OUEST

Résumé exécutif

Au cours de l’année 2017, le secteur de la microfinance de la région de l’Ouest


a évolué dans un contexte caractérisé, au plan national, par l’ampleur des
conséquences des défis multiformes auxquels le pays a fait face, notamment le taux
de croissance réelle qui est revenu à 3,2 %, contre 4,5% en 2016.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 85


Au plan régional, la morosité des activités dans la région voisine du Nord-
Ouest notamment en raison des tensions sécuritaires a eu des effets contrastés pour
les EMF.

Dans ce contexte, le nombre d’établissements en activité est passé de 115 en


décembre 2016 à 119 au 31 décembre 2017. Ils sont constitués essentiellement
d’établissements de première catégorie et de deuxième catégorie. La région ne
compte pas d’EMF de troisième catégorie.

En termes d’activité d’intermédiation, les dépôts collectés par les EMF sont
passés de 43,2 milliards en 2016 à 63,8 milliards au cours de la période sous revue,
soit une hausse de 47,7 % en glissement annuel. Les crédits octroyés par les EMF sont
passés de 56,8 à 28,1 milliards entre fin décembre 2016 et fin décembre 2017, soit une
chute de 95,1 % en glissement annuel.

En ce qui concerne la qualité du portefeuille, elle s’est fortement dégradée au


cours de la période sous revue. En effet, le volume des créances en souffrance a
augmenté, passant de 2,6 milliards en 2016 à 5,2 milliards deF CFA en 2017. Il
représente un peu plus du quart du volume de l’ensemble des EMF du pays.

Au plan règlementaire, le secteur de la microfinance a été également marqué


par l’adoption au niveau communautaire en septembre 2017 d’un nouveau dispositif
règlementaire comportant d’importantes réformes et dont la mise en œuvre réussie
constitue un réel défi notamment pour les EMF et pour l’autorité monétaire.

Introduction

L’article 424 du décret n°2013/066 du 28 février 2013 portant organisation du


Ministère des Finances confère entre autres missions au Service Régional des Affaires
Monétaires et des Assurances, l’élaboration des notes de synthèse régionale sur les
activités des établissements de microfinance. C’est dans le cadre de la mise en œuvre
de cette mission que le Service Régional des Affaires Monétaires et des Assurances
de l’Ouest a procédé, conformément aux termes dela lettre
n°000808/MINFI/SG/DGTCFM/DMF/CE du 11 novembre 2018du Directeur
Général du Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire, à la collecte auprès des
EMF (sièges social et agences) exerçant dans cette unité administrative, des données
nécessaires à l’élaboration de la présente note de synthèse.
L’objectif général de cette activité est de produire pour la région de l’Ouest,
une note synthétique sur l’évolution des activités des établissements de microfinance.
De manière spécifique, il s’agit de :

- collecter auprès de toutes les agences d’EMF installées dans la région de


l’Ouest, les données nécessaires à l’élaboration de la note de synthèse ;
- procéder à la saisie et à l’apurement desdites données;

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 86


- rédiger le document synthétique sur l’évolution du secteur de la
Microfinance dans la région pour l’exercice 2017 ;
- transmettre ledit document à la Division de la Microfinance pour
consolidation.

La région de l’Ouest compte à ce jour 119 EMF en activité avec 192 agences ou
points de services opérationnels.

Rédigée sur la base de données collectées auprès de 117 des 119 EMF (soit
98.32%) en activité dans la région de l’Ouest, la présente note de synthèse s’articule
autour de 05 axes principaux, tels qu’indiqué dans le canevas de rédaction proposé
par la Division de la Microfinance. Les données fournies par les EMF sont arrêtées au
31 décembre 2017.

Il faut relever pour le déplorer la faible collaboration de certains


établissements notamment la MUFFA.

VIII.1 Repartition des emf en activite au sein de la region

A. Répartition numérique par département des Etablissements de


Microfinance en activité

    EMF TOTAL
DEPARTEMENTS ARRONDISSEMENTS 1ERE CAT. 2EME CAT. Réseau  
FOUMBAN 0 3 0 3
FOUMBOT 1 2 5 8
KOUOPTAMO 0 0 0 0
KOUTABA 0 1 0 1
BANGOURAIN 0 0 0 0
NOUN
MAGBA 0 1 2 3
MALANTOUEN 0 0 0 0
MASSANGAM 0 0 0 0 
MJIMOM 0 0 0 0
TOTAL 1 7 7 15
BAFOUSSAM Ier 16 31 6 53
BAFOUSSAM IIe 3 0 3 6
MIFI
BAFOUSSAM IIIe 1 0 3 4
TOTAL 20 31 12 63
BABADJOU 1 0 1 2
BATCHAM 6 0 0 6
BAMBOUTOS GALIM 0 0 2 2
MBOUDA 2 7 3 12
TOTAL 9 7 6 22
BAHAM 1 1 2
HAUTS PLATEAUX BAMENDJOU 5 0 1 6
BANGOU 1 2 1 4

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 87


BATIE 1 0 0 1
TOTAL 8 3 2 13

BANDJOUN 1 2 2 5
BAYANGAM 1 1 1 3
KOUNG-KHI
DEMDENG 1 0 0 1
TOTAL 3 3 3 9
DSCHANG 7 5 5 17
FOKOUE 2 0 1 3
NKONG-ZEM 4 0 0 4
MENOUA PENKA-MICHEL 2 0 2 4
SANTCHOU 0 0 1 1
FONGO TONGO 2 0 0 2
TOTAL 17 5 9 31
BANGANGTE 7 5 3 15
BASSAMBA 0 1 1 2
NDE BAZOU 1 0 1 2
TONGA 2 1 3
TOTAL 10 7 5 22
BAFANG 1 3 3 7
BANKA 1 1 2 4
BANA 0 1 0 1
BANDJA 2 0 2 4
HAUT-NKAM
BANWA 0 0 0 0
BAKOU 0 0 0 0
KEKEM 1 0 0 1
TOTAL 5 5 7 17
SYNTHESE REGIONALE PAR DEPARTEMENT

DEPARTEMENT   EMF TOTAL %


    1ére cat 2ème cat réseau    
NOUN   1 7 7 15 7.8%
MIFI   20 31 12 63 32.8%
BAMBOUTOS   9 7 6 22 11.5%
HAUTS PLATEAUX   8 3 2 13 6.7%
KOUNG- KHI   3 3 3 9 4.7%
MENOUA   17 5 9 31 16.2%
NDE   10 7 5 22 11.5%
HAUT NKAM   5 5 7 17 8.8%
TOTAL   73 68 51 192 100%

Cette répartition géographique consacre la prééminence du


département de la Mifi (32.8%) comme zone par excellence d’implantation
des EMF au sein de la region de l’Ouest. Le département du Koung-Khi est
quant à lui le département le moins couvert de la région avec seulement
4,7%.
Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 88
B. Faits marquants de l’activité de microfinance au sein de la région
EMF
1èrecatégorie 2èmecatégo
TOTAL
rie
MC2
CamCCUL Binum AUTRES

Nombre de Cadres expatriés 0 0 0 0 - -

Nombre de Cadres nationaux 10 4 30 3 17 64

Autre personnel bancaire 52 3 48 20 119 242

Nombre du personnel non bancaire 9 1 36 3 27 76

Nombre des agents publics


ayant domiciliés leur salaire dans 117 0 348 2 659 1 126
les EMF de la région de l’Ouest

Nombre des travailleurs du secteur


privé ayant domiciliés leur salaire 84 0 869 59 2 948 3 960
dans les EMFde la région de l’Ouest

Nombre des comptes de dépôts


7 842 1 205 40 502 478 15 862 65 889
opérationnels dans la région de
l’Ouest

Le secteur de la Microfinance de la région de l’Ouest emploie pour son


activité 382 salariés dont 64 cadres. Par rapport à l’exercice précédent, l’on
note une diminution du nombre de comptes de dépôts opérationnels. Par
ailleurs, certains établissements de microfinance exerçant dans la région de
l’Ouest, présentent une situation financière préoccupante. Il s’agit :
- des EMF affiliés au réseau BINUM TONTINE ;
- Batoccul ;
- COMECI ;
- AFIB SA ;
- Crédit Mutuel SA ;
- Société Coopérative d’Epargne et de Crédit pour l’Emergence Express
du Cameroun (EMEX Finance).

VIII.2 Les services et produits offerts par le secteur de la microfinance


au 31/12/2017

A. Les dépôts

Au 31/12/2017, les EMF ont collecté en termes de dépôts 63,7


milliards de francs CFA contre 43,2 à la même période un an plutôt. Il s’en
dégage une variation positive de 47.7% par rapport à l’exercice précédent.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 89


TOTAL variation
DEPOTSDELA
31 décembre 2016 31 décembre 2017
CLIENTELE
Dépôts à régime
1394329443 4 432 562 987 31.8%
Special

Dépôts à terme 306687464 372829780 21.6%

38 653 744 129 53 431 057 009 38.3%


Dépôts à vue
Autres comptes
Créditeurs de la 2 847 034981 5555075050 95.1%
clientèle

Total des dépôtsde la


clientèle 43 201 796 017 63 791 524 826 47.7%

Comme l’illustre le tableau ci-dessus, l’évolution des dépôts s’est caractérisé


par une hausse de tous les types de dépôt, l’appréciation la plus forte étant
celle des autres comptes créditeurs de la clientèle (95,1%).

 Répartition des dépôts par catégories d’EMF


DEPOTSDELA 1ère CATEGORIE 2ème CATEGORIE
CLIENTELE
Dépôts à régime Special
2 374 856 847 2 057 706 140

Dépôts à terme 368 329 780 4 500 000


50 494 941 557 2 936 115 452
Dépôtsàvue
Autres comptes
créditeurs de la clientèle 5 545 585 585 9 489 465
Total des dépôts de la
clientèle 58783713769 5007811057
Avec 58,7 milliards de F CFA de dépôt collectés, les EMF de première
catégorie occupent de loin la première place de ce ranking, devançant ainsi
ceux de deuxième catégorie qui n’ont collecté que 5 milliards de F CFA.

Toutefois, en tenant compte du nombre et de la représentation dans la


région, cette performance des EMF de 2ème catégorie est à saluer.

 Répartition des dépôts par réseau

DEPOTSDELA CamCCUL MC2 Binum Tontine


CLIENTELE
Dépôts à régime
Special 710 014 332 3 275 528 055 0

Dépôts à terme 856 974 125 5 412 587 563 139 774 505
2 158 736 025 16 258 453 259 256 253 260
Dépôtsàvue
Autres comptes
créditeurs de la 89 524 851 992 548 126 69 887 253
clientèle
Total des dépôts
dela clientèle 3 815 249 333 25 939 117 003 465 915 018

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 90


Fort des 3, 8 milliards collectés, soit 5,9% de l’ensemble des dépôts de la
région, le réseau CamCCUL devance Binum Tontine qui ne totalise que 465
millions, soit 0,7% de cet ensemble.

Toutefois, en l’assimilant à un réseau, le modèle MC2 arrive largement en


tête de ce classement avec 25,9 milliards de dépôt, soit 40,6% de l’ensemble
des dépôts de la région.

B. Les crédits nets

Au cours de la période sous revue, les EMF ont contribué au


financement de leurs membres/clients à hauteur de 28 139 197 355(vingt-
huit milliards cent trente-neuf millions cent quatre-vingt dix-sept mille trois
cent cinquante cinq) francs CFA comme indiqué dans le tableau ci-dessous,
soit une diminution de 95.1% par rapport à l’exercice 2016 où l’on avait
enregistré 56 862 896 196 (cinquante-six milliards huit cent soixante-deux
millions huit cent quatre-vingt-seize mille cent quatre-vingt-seize) francs
CFA.

TOTAL variation
CREDITS A LA CLIENTELE
31 décembre 2016 31 décembre 2017
Crédits sains à long
terme 9 183 727 5 664 598 -38.3%
Crédits sains à 821967 754
moyen terme 15 995 4 143 925 -74.1%
Crédits sains à 952752 761
court terme 26 253 14 654 786 -44.2%
Comptes débiteurs 461 853
sains 5 429 44796 3 675 885 -32.3%
2 987 -95.1%
TotaldesCrédits 56 862 896 28 139 197
196 355

 Répartition des crédits par catégorie d’EMF


CREDITS A LA CLIENTELE
1ère 2ème CATEGORIE
Crédits sains à long terme CATEGORIE
4 683 149 754 981 449 000
Créditssains à moyen terme
3 818 865 767 325 059 994
Crédits sains à court terme
14 227 436 283 427 350 570
Comptes débiteurs sains
1 258 966 345 2 416 919 642

TotaldesCrédits 23 988 418 149 4 150 779 206

Les EMF de première catégorie ont distribué 23,9 milliards de crédit à leurs
membres, soit 19,8 milliards de plus que les EMF de deuxième catégorie qui
n’en n’ont distribué que 4,1 à leurs clients.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 91


 Répartition des crédits par réseau

DEPOTS DE LA
CLIENTELE
CamCCUL Binum Tontine
Crédits sains à
long terme 288 242 429 0
Crédits sains à 632 514 895 49 729 585
moyen terme
Crédits sains à 1 458 236 974 264 480 476
court terme
Comptes
débiteurs sains 1 548 326 972 314 210 061

Total des Crédits


3 927 321 270 628 420122

Comme pour les crédits, le réseau CamCCUL devance Binum Tontine dans
l’octroi de crédits aux membres. Il totalise 3,9 contre 0,6 milliard à Binum
Tontine.

C. Les créances en souffrance

Le portefeuille des créances en souffrance s’est fortement dégradé,


passant de 2 600 086 903 en 2016 à 5 218 845 545 en 2017, avec la plus
forte détérioration pour les créances immobilisées et les crédits douteux.

31 décembre 2016 31 décembre 2017

Crédits impayés 843 078 081 890 714 264


Crédits immobilisés 286 796 054 1 453 821 760
Crédits douteux 1 470 222 768 2 874 309 521
Total des créances en 2 600 086 903 5 218 845 545
souffrance

 Répartition des créances en souffrance par catégories d’EMF

1ère CATEGORIE 2ème CATEGORIE

Crédits impayés 1 191 367 070 122 844 152

Crédits immobilisés 1 582 493 025 295 846 328

Crédits douteux 1 024 836 950 1 001 458 020

Total des créances en souffrance 3 798 697 045 1 420 148 500

 Répartition des créances en souffrance par réseau

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 92


CamCCUL MC2 Binum Tontine

Crédits impayés 271 892 790 284 978 894 20 375 465


Crédits immobilisés 120 123 654 532 698 524 0
Crédits douteux 300 145 258 1 523 698 521 41 346 753

Total des créances


692 161 702 2 341 375 939 61 722 218
en souffrance

D. Les taux d’intermédiation financière

Les taux d’intermédiation financière pratiqués restent relativement


élevés dans la Région de l’Ouest particulièrement au sein des agences des
EMF de deuxième catégorie.

a. Taux débiteurs

Au 31 décembre 2017, le taux de rémunération sur les crédits oscille


entre :

 (10% à 32%) pour les EMF de première catégorie ;

 (12% à 36%) pour les EMF de deuxième catégorie ;

 (12% à 24%) pour les EMF affiliés au réseau CAMCCUL ;

 (12% à 15%) pour les MC2.

b. Taux créditeurs

Le taux de rémunération sur les dépôts tourne, quant à lui, autour de :

 (2% à 7%) pour les EMF de première catégorie ;

 (2,5% à 7,5%) pour les EMF de deuxième catégorie ;

 (2% à 6%) pour les EMF affiliés en réseau CAMCCUL ;

 (1,25% à 2,45%) pour les MC2.

c. La ventilation des crédits dans la région au cours de l’année en


fonction des activités financés :

Secteurs d’activités Proportion (%) TOTAL


financées

Secteur de l’élevage 11.05 3 109 381 309

Secteur agricole 29.15 8 202 576 029

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 93


Artisanat 0.97 272 950 214

Financement des marchés


0.18 50 650 555
publics

Autres commerces 7 257 098 998


25.79
Secteur tertiaire (écoles,
collèges, centres de santé,
15.03 4 229 321 362
transporteurs, professions
libérales, etc.)

Consommation 17.83 5 017 218 888

Montant total des crédits 100 28 139 197 355

Le secteur agricole, ceux des autres commerces et de la consommation


apparaissent comme les plus financés par les EMF de la région avec respectivement
8,2 milliards, 7,2 milliards et 5 milliards de F CFA.

Le secteur le moins financé est celui de la commande publique, dont le déclin


est en relation avec les retards de paiement par l’Etat.

VIII.3 observations generales sur le respect de lareglementation

La situation de la règlementation dans la région de l’Ouest se présente comme


suit :

 Retrait d’agrément
Le SRAMA Ouest n’a été notifié d’aucun retrait d’agrément d’un EMF par la
Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) dans sa Région.

 Respect des dispositions règlementaires

Un certain nombre d’établissements de Microfinance exerce au mépris des


dispositions réglementaires notamment :

 l’absence d’agrément aussi bien de la structure que des dirigeants (voir liste
en annexe);
 l’absence d’autorisation préalable et/ou de déclaration d’ouverture d’agence ;
 enseignes, plaques et entêtes non conformes ;
 absence de preuves de transmission des états financiers à l’Autorité
Monétaire.

VIII.4 Perspectives et contraintes

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 94


Dans le cadre de la prévention des dérives et des propositions d’amélioration de
l’activité de microfinance, l’on pourrait préconiser les mesures suivantes :

- Accélérer la finalisation de l’avant-projet de loi portant sécurisation des dépôts


et répression des actes des dirigeants et débiteurs défaillants ;
- Promouvoir les nouvelles réformes de la COBAC sur l’exercice de l’activité de
microfinance pour large diffusion et sensibilisation des différents acteurs ;
- Créer une centrale de risque par l’Autorité Monétaire où seront référés tous les
débiteurs indélicats du secteur de la microfinance et du secteur bancaire
classique ;
- Encourager la couverture des EMF jusqu’aux zones reculées de la région ;
- Redéfinir de manière concrète la notion de suivi des activités de microfinance
assignée aux Services Régionaux des Affaires Monétaires et des Assurances
(SRAMA) ;
- Intégrer les cadres des services déconcentrés lors des missions initiées par les
Services Centraux ;
- Le Ministre des Finances devrait procéder au retrait des agréments de
MUNAPUR et de CECICAM, deux établissements de microfinance en
cessation d’activité depuis plus deux années et qui ne remplissent plus les
conditions normales d’exploitation ;
- La Division de la MicroFinance devra accélérer l’instruction des demandes
d’agrément des Mutuelles Communautaires de Croissance et des Caisses
Binum en instance au Ministère des Finances. Il s’agit notamment : MC2
BAMOUGOUM, MC2 BANGOU, MC2 BAMEKA et pour ce qui est des
Caisse Binum de PROMUDEV à MBOUDA, de SOCOCHART à
Bafoussam et SOCECFO à FONJO MEKUET, LAKO à BABOUATE par BANA
dans le Haut-Kam.

CONCLUSION

Au terme de cette analyse des données recueillies sur le terrain, il apparait que
le secteur de la microfinance dans la région de l’Ouest au 31 décembre 2017 est
marqué de manière globale par un contraste saisissant entre l’évolution des dépôts et
le retrecissement des crédits, ce qui n’entame pourtant pas son dynamisme.

Ce dynamisme du secteur dans la région de l’Ouest reste tout de même inégalement


perçu dans l’ensemble de ses huit (08) départements : si la MIFI et les BAMBOUTOS
enregistrent une nette augmentation tant dans la mobilisation de l’épargne que dans
l’octroi des crédits, il n’en est pas de même du département du KOUNG- NKHI qui
stagne et du département des HAUTS PLATEAUX qui est en nette régression en ce
qui concerne la collecte de l’épargne et l’octroi des crédits.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 95


IX. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA
REGION DU SUD

Le secteur de la microfinance dans la région du sud au 31 décembre 2017 est


constitué de 22 établissements de microfinance dont seulement 6 ont leur siège social
dans la Région, et 22 agences d’EMF créées hors de la Région. Le dynamisme du
secteur reste une préoccupation majeure dans la mesure où selon les constatations du
SRAMA SUD, la durée de vie moyenne d’un établissement de microfinance dans la
région est de 5 ans.

La microfinance dans le sud est marquée par la prédominance des EMF de première
catégorie notamment les Mutuelles communautaires de croissance qui constituent
90% des EMF créées dans la région du Sud. Il est important de constater que seul le
département de la Vallée du Ntem ne dispose pas de structure créée localement. En
outre, on constate également une répartition inégalitaire des agences de microfinance
qui sont fortement implantées dans les départements de l’Océan et de la Mvila tandis
que les autres départements sont moins actifs dans le domaine En ce qui concerne
particulièrement les établissements de catégorie II, le Sud comprend 15 structures qui
sont en totalité des représentations d’EMF créées en-dehors de la région. Les
établissements de catégorie 2 restent les plus dynamiques de la région avec les plus
importants volumes en termes de dépôts, d’épargne et de crédits.

Le contexte général du marché de la microfinance dans la région du sud est marqué


par la cessation d’activités de nombreux EMF depuis 2011. Certaines fermetures sont
liées à des problèmes de gouvernance, d’autres sont liées à des situations
conjoncturelles défavorables. C’est le cas notamment de la Société Coopérative
d’épargne et de Crédit du Développement Camerounais (SCDC) qui a fermé ses
portes du fait d’une crise de liquidités persistante depuis le mois de mars 2017. On
note également la fermeture par les autorités de police en collaboration avec le
SRAMA Sud, de l’agence de microfinance Princesse Finance TOPROC pour défaut
d’autorisation d’ouverture et pour trouble à l’ordre public dans le cadre d’un conflit
sur fond de concurrence les opposants à la SCDC.

La gouvernance des EMF reste une préoccupation majeure, car la présente enquête a
également fait le constat de lacunes en ce qui concerne l’appropriation par les
responsables de certains offices du lexique technique de la microfinance, ce qui
pourrait également expliquer la faible expérience de vie des EMF dans la région

IX.1 Les établissements de microfinance créés dans la région du sud actifs au 31


décembre 2017

A. Les EMF actifs et agrées

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 96


NOM DE AGENCES LIEU AGRE CATEGORI RESPONSABL
L’ETABLISSEMENT ET D’IMPLANTATI M E E
GUICHETS ON EN
Ebolowa Situé à la Agréme Cat.1 M. BEKO’O
FONDS MIMFE
montée nt independ
COMMUN Salomon
1 boulangerie N°0007 ent
D’INVESTISSE
TCHOFO 91
MENT DU SUD Kribi Face station Agréme M.
MUTUELLE
service MRS nt KAMGAN
COMMUNAUT Meyomess Complexe M.
N°0018
AIRE DE ala (MC² commercial Cat.1 TANKO
2 21
CROISSANCE Meyomessala) de independ TCHAP
/MINFI
DE KRIBI- MVOMEK ent NGA
CAMPO
MUTUELLE (MC2 Lolodorf Quartier Bigbally Agréme Cat.1 M. SHE
COMMUNAUT nt independ Pascal
AIRE DE N°0000 ent Blaise
3 CROISSANCE 03
DE LOLODORF 8/MINF
Nieté Niété Agréme Cat.1 M.
MUTUELLE
nt independ KADJO
COMMUNAUT
N°0001 ent U
AIRE DE Kienke Kienke Déclarée
4 Maurice
CROISSANCE (SOCAPA le
DE NIETE LM) 05/06/20
(MC2
TOTAL DE 6 AGENCES
B. Les EMF actifs non agréés

NOM DE AGENCES LIEU AGREME CATEGORI RESPONSAB


L’ETABLISSEMEN ET D’IMPLANTATI NT E LE
T GUICHETS ON
Kribi Carrefour Cat 1 Mme EDZIMBI
CAISSE KINGUE au- Réseau Véronique
POPULAIRE dessus de la CAMC
COOPERATIV Niete CUL
E DES
TRAVAILLEU
NATIONAL PORT Kribi
AUTORITY
COOPERATIVE
CREDIT UNION

C. Les établissements de microfinance en cessation d’activités

Cette rubrique est consacrée aux structures qui disposent encore d’un agrément mais
dont la Cessation des activités a été constatée par les services du SRAMA sud.
NOM DE AGENCES AGREMENT CATEGO Affiliés
L’ETABLISSEMENT ET RIE au
GUICHETS résea
CAISSE Kribi 00353/MINEFI Cat. 1 Réseau
POPULAIRE du CAMC
COOPERATIV
1 27 juillet 2001 CUL
E DES
SOCIETE Ebolowa 00353/MINEFI Cat. 1 Réseau
COOPERATI du CAMC
2 VE
D’EPARGNE
27 juillet 2001 CUL
ET DE

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 97


SOCIETE Mengong 00353/MINEFI Cat. 1 Réseau
COOPERATI du CAMC
3 VE
D’EPARGNE
27 juillet 2001 CUL
ET DE
SOCIETE Sangmélima 001842/MINEF Cat. 1 Réseau
COOPERATI I CAMC
4 VE
D’EPARGNE
du 27 juillet CUL
ET DE 2007
CREDIT

D. Répartition des EMF locales dans la région du sud

FODIS

1 MC²
1 MC² KRIBI MEYOMESSALA
2 CAPOCOTRA (MC² NIETE)
3 H
MC²
4 LOLODORF
MC²
NIETE
5 CC
PORT

E. Agences d’EMF dans la région du sud en activité en 2017

NOM DE L’ETABLISSEMENT AGENCES ET NUMERO DE CAT.


RESPONSABLE GUICHETS DE
DECISION
Sangmélima 006/OA/EMF/20 2 M. TEDONGMO TCHOFFO
15 Juberand
ACEP SA M. NYAMBE Paul Blaise
Ebolowa 006/OA/EMF/20
1 15
Kribi 006/OA/EMF/20 M. FOTO Clovis
15
LA REGIONALE SA Ebolowa En cours de 2 M. MBE NDONGMOUI
Aime
2 Kribi En cours de Mme TSOGO Valentine
régularisation
Ambam En cours de AMOUGUI Protais

Djoum En cours de MBELLA NGOUME


régularisation
CITY TRUST CREDIT FUND Ebolowa 011/OA/EMF/2 2 M. Joel
AWENEG 3 016
Ambam 013/OA/EMF/2 M. TATOH FESTUS
ATONGWE
COOPERATIVE D’EPARGNE ET DE Kye-Ossi 1 KOUEMOU Sandrine
GARANTIE MUTUELLE POUR
4 L’INVESTISSEMENT (CEGAMI)
BAMBILI COOPERATIVE CREDIT Kye-Ossi 1 NIBALUM Francis
5 UNION

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 98


CAISSE D’EPARGNE DE CREDIT ET Kye-Ossi 1 DIMENE
MBIDA Etienne
6 D’INVESTISSEMENT
SOCIETE (CADECI)
FINANCIERE Kribi 1 Marthe NTCHAM OTTO
AFRICAINE SA Jean Louis GNASSIKI
Niete
CAISSE D’EPARGNE ET DE Kribi N°04/OA/EMF/21 2
8 FINANCEMENT EN AFRIQUE SA
(CEFA) 7 du 09 juin 2017
CREDIT D’EPARGNE POUR LE Kribi 2 TINKEU Clément
FINANCEMENT DU COMMERCE ET
9 L’INDUSTRIE DU CAMEROUN SA
(CECIC)
UNITY COOPERATIVE SOCIETY Kribi 1 TCHANA KAMDA Mirene
10 (UNICS)

Ebolowa 2 WAFO SITOUOK


11 GECEFIC SA
FONDS DE DEVELOPPEMENT DE Kribi 1 SAMAIN Sylvain
12 L’EPARGNE ET DE CREDIT (FODEC
SA)
CAISSE D’EPARGNE ET DE CREDIT Kribi 1
13 DU CAMEROUN (CEC-CAM)
14 COMMUNITY CREDIT COMPANY Kribi 1 NDUM David MBANWEI
PLC
15 MC² KYE-OSSI Kye-Ossi 1 LOWE SIEWE Patrick
(agence MC² Mbalmayo)
TOTAL 22 AGENCES

En dehors des structures créées dans la région, le Sud compte environ 16 EMF
représentées, avec 8 institutions de catégorie 2 et 9 établiss ements de
catégorie 1majoritairement des indépendants. Ces différentes structures sont
implantées territorialement à travers 22 agences.

IX.2 Les services et produits offerts aux populations par le secteur de la


microfinance dans la région du sud

A. les depots
a. L’encours des dépôts au 31 décembre 2017
Les EMF dans la Région du Sud ont réalisé au 31 décembre 2017 un volume de
dépôts de l’ordre de 3 754 632 090 FCFA avec une nette domination du
département de l’océan qui compte 42,7% des dépôts réalisés soit 1 603 855 115
FCFA, suivi de la Mvila avec 1 075 302 644 FCFA. Le département de la vallée du
Ntem quant à lui présente le plus faible volume de dépôts avec 385 042 432 FCFA.
Le volume des dépôts au 31 décembre 2017 connait une baisse drastique de plus de
35,5% par rapport à l’année 2016. Cette baisse s’explique principalement par le
passage du crédit communautaire d’Afrique au statut établissement bancaire, car
son activité en tant que microfinance représentait plus de 3 milliards FCFA au
cours de l’exercice 2016 en termes de dépôts dans la région.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 99


VOLUME DES
DÉPOTS
1 603 855 115

1 075 302 644


690 431 899
385 042 432

MVILA VALLEE DU NTEMDJA ET LOBO OCEAN

Répartition des dépôts par Département

En ce qui concerne le cas spécifique des EMF créés dans la région du sud, le volume
des dépôts réalisés au 31 décembre 2017 s’élève à 1 540 381 978 FCFA ce qui est en
augmentation par rapport à l’exercice 2016 dans lequel il s’élevait à 1 383 790 897
FCFA soit une hausse de 11%. Le département de l’Océan vient en tête avec 1 453
081 958 FCFA soit 94,3% des dépôts réalisés.

Evolution de l’encours des dépôts en fonction des catégories d’EMF


31/12/201631/12/2017Variation
EMF catégorie I1 660 497 5281 825 557 373+9,9%
EMF catégorie II4 164 659 5891 929 074 717-53,7%

b. Les types de dépôts


31478 déposants usagers des services de microfinance ont pu être comptabilisés
au 31 décembre 2017 avec 138 714 523 FCFA de dépôts à terme effectués et 3 620
353 844 FCFA de dépôts à vue.
A. Les crédits nets
Au 31 décembre 2017, l’encours des crédits octroyés par les EMF originaires de la
Région du Sud s’élève à 2 921 957 736 FCFA avec une domination nette du
département de l’océan avec 1 699 713 898 FCFA, soit 58,1% des crédits alloués au
31 décembre 2017.
Ce chiffre est en baisse de de 32,6% par rapport à l’exercice 2016 au cours duquel les
crédits nets s’élevaient à 4 335 155 617 FCFA. Cette situation s’explique en grande

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 100


partie par la transformation du CCA en établissement bancaire. Il est à noter que le
CCA représentait environ 42,5% des crédits accordés dans la région du Sud via ses
agences d’Ebolowa et de Sangmélima pour une valeur de 1 845 786 761 FCFA.

credits nets

1 699 713 898


2 000 000 000

1 500 000 000

1 000 000 000 696 016 097


461 944 075

500 000 000


64 283 666

-
MVILA VALLEE DU DJA ET LOBO OCEAN
NTEM

EVOLUTION DE L’ENCOURS DES CREDITS EN FONCTION DES CATEGORIES D’EMF


31/12/2016 31/12/2017 Variation
EMF catégorie I 1 027 596 111 1 407 240 654 +36,9%
EMF catégorie II 3 307 559 506 1 514 717 082 -54,2%
Région du Sud 4 335 155 617 2 921 957 736 -32,6%

B. Les créances en souffrances

L’encours des créances nette en souffrances dans les EMF créées dans la région du
Sud s’élève à 562 812 075 FCFA dont 478 649 975 FCFA, soit 85% des créances en
souffrance pour le seul département de l’océan.

CREANCES EN SOUFFRANCES
600 000 000
478 649 975
500 000 000
400 000 000
300 000 000
200 000 000
100 000 000 61 211 981
830 748 22 119 371
-
MVILA VALLEE DU NTEM DJA ET LOBO OCEAN

C. Les taux d’intermédiation financière

Le taux de rémunération moyen des crédits dans la région du Sud s’élève à 21%.
Toutefois, dans la région, les taux s’affichent dans une fourchette allant de 1.25% à
38,7%. Les crédits à court terme (moins d’un an) dont les taux sont les plus élevés
sont également les plus sollicités à hauteur de 1 282 117 913 FCFA.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 101


D. La ventilation des crédits dans la région du sud

Les crédits alloués dans le sud ont été repartis en fonction de secteurs assez
représentatifs du tissu économique régional notamment l’agriculture, le commerce,
les PME et la consommation. Le secteur tertiaire (transporteurs, professions libérales)
vient en tête des financements reçus avec 842 170 035 FCFA de crédits alloués, soit
29% du volume de crédits suivi de la consommation avec 646 242 132 FCFA soit
environ 26% des crédits. Plus spécifiquement, le commerce reste le domaine
d’activité le plus financé avec 20% des crédits accordés dans la région et le crédit
scolaire reste le produit financier le plus utilisé par les ménages avec 10% des crédits
alloués soit 280 963 180 FCFA

credit scolaire elevage


1% agriculture artisanat
10%
15% 3%
financement des
consommation marchés publics
22% 0%

commerce
20%

secteur tertiaire
29%

E. L’épargne dans la région du sud

Le volume de l’épargne dans la région du sud au 31 décembre 2017 s’élève à 3 485


348 622 FCFA dont près de 1 985 828 425 FCFA pour le seul département de l’Océan.
Le volume de l’épargne est en légère baisse de 24% par rapport à l’exercice 2016 au
cours duquel le volume de l’épargne au 31 décembre s’élevait à 4 591 034 521 FCFA.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 102


EPARGNE
1 985 828 425
2 000 000 000

1 500 000 000

1 000 000 000 701 955 882


573 394 526
500 000 000 224 169 789

-
MVILA VALLEE DU DJA ET LOBO OCEAN
NTEM

Le taux moyen de rémunération de l’épargne est de 3,6% dans un intervalle qui va


d’un minimum de 2% à un maximum de 6 %.

IX.3 Observations générales sur le respect de la réglementation

En ce qui concerne le respect de la règlementation, le principal problème qui se pose


notamment pour les EMF de première catégorie est le respect des limites de la
catégorie. Nombre d’EMF agissent comme des structures de deuxième catégorie,
élargissant leur clientèle au mépris des textes et souvent avec une équipe
gouvernante n’étant pas outillée pour ce niveau d’activités. La région du Sud a ainsi
vécu au cours de l’année 2017 la crise de la Société Coopérative d’Epargne et de
Crédit du Développement Camerounais (SCDC) qui s’est retrouvée face à un
mouvement social lié à une pénurie de liquidités du fait d’une mauvaise politique de
gestion de la clientèle, d’un amateurisme au niveau de la communication et des
querelles intestines dans la structure gouvernante de ladite microfinance.

D’autre part, on note également des lacunes au niveau de la publicité, certains


établissements de première catégorie se présentant sous des dénominations
différentes de la structure mère sans pouvoir justifier d’un agrément spécifique. C’est
le cas en particulier de la Mc² de Kye-Ossi qui n’est en fait qu’une agence de la MC²
de Mbalmayo. Des injonctions ont été effectuées dans le sens de la bonne information
du public.

En outre, le défaut d’autorisation d’ouverture d’agence reste la principale entorse


observée auprès des agences d’EMF de catégorie 2 qui pour la plupart s’installent
parfois pendant des années sans tenir compte de cette exigence de la règlementation.
Suite à ce constat fait lors du recensement des opérateurs du secteur financier en 2016
par le SRAMA SUD, plusieurs agences d’EMF ont été invitées à régulariser cette
situation au cours de l’année 2017. Une bonne partie des agences s’y est déjà
conformée avec les résultats suivants à la fin de l’exercice 2017 :

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 103


STRUCTURE N° AGENCES RÉSULTATS

ACEP SA 1 Ebolowa

2 Sangmélima
Autorisation présentée
3 Kribi

SOFINA 4 Niete Autorisation non


présentée
5 Kribi

CITEF SA 6 Ebolowa Régularisation effectuée


auprès du CNC
7 Ambam

PRINCESSE 8 Ebolowa Fermé pour trouble à


FINANCE SA l’ordre public

LA REGIONALE 9 Ebolowa
SA
10 Kribi
Régularisation effective
11 Ambam depuis janvier 2017

Conclusion

En définitive, l’étude de l’activité des établissements de microfinance créés dans la


Région du Sud montre que le département le plus dynamique dans ledit secteur est
celui de l’Océan qui présente de nombreuses opportunités avec notamment le
lancement de l’activité portuaire à Kribi et la présence de grandes entreprise telles
qu’HEVECAM à Niété, qui cristallisent une population de plus en plus importante
dans ledit département que ce soit les salariés, leurs familles, les potentiels
investisseurs, les entreprises de services et les services publics.

Toutefois, en ce qui concerne la typologie de la clientèle des EMF, les statistiques de


quelques agences notamment celles situées à l’Océan montrent que l’inclusion
financière qu’apporte le développement de la microfinance laisse encore la
population féminine à la traine. En effet, la clientèle masculine représente
pratiquement le double de la clientèle féminine. Aussi, suite à l’étude de certaines
agences des plus importantes de la région représentant 13660 clients, nous avons
obtenu une population masculine de l’ordre de 9277 soit 67,9% et une population
féminine de 4383 soit 47,2%.

Par ailleurs, Il est important de constater que pour une région aussi dynamique sur le
plan agricole et dans laquelle plusieurs initiatives locales sont prises pour encourager
le développement dudit secteur, très peu de microfinance locales financent
l’agriculture avec un volume de financements de 438 293 660,4 FCFA, au profit du
commerce (642 830 701,92 FCFA) qui semblerait plus sûr en zone frontalière et en

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 104


zone portuaire, en comparaison avec les aléas que présente la production agricole
(cours du marché, qualité de la récolte etc.).

Le secteur agricole est un secteur stratégique important pour la promotion de


l’emploi en même temps qu’il doit assurer l’autosuffisance alimentaire surtout dans
une région qui subit des pressions énormes de la part des pays voisins pour acquérir
des vivres. Pour l’instant, l’apport des microfinances locales pour l’extension des
exploitations et l’amélioration des rendements agricoles dans la région reste très
modéré. Le principal facteur qui pourrait expliquer cette situation serait la faiblesse
de l’éducation financière des agriculteurs et on pourrait également noter que nombre
de microfinance essentiellement tournées vers le monde agricole (SOCOOPAMEC,
FIMAC Mengong, FODIS) sont aujourd’hui en cessation d’activités ou en difficultés

X. SYNTHESE DES ACTIVITES DE MICROFINANCE DANS LA


REGION DU SUD-OUEST

La note de synthèse des activités des Etablissements de Microfinance de la région du


Sud-Ouest comptant pour la période allant du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2017 a
été élaborée, sur la base d’un questionnaire et l’analyse des données recueillies
auprès de 59 EMF agréés et non agréés.

Le sud-Ouest compte 57 EMF avec 74 agences. Malheureusement, seuls 14 EMF


localisés dans le FAKO ont pris part à la production de cette partie. Pour collecter les
informations nécessaires à cet effet, on a du visiter l’organe faitier de CamCCUL
pour obtenir les informations concernant les EMF affiliés à leur réseau.

Les données obtenues s’étalent dans l’intervalle allant du 1 er janvier au 31


décembre 2017 et sont éclatées dans le tableau ci-contre.

X.1 répartition des EMF par activités dans la région du sud-ouest

A. Répartition numérique des EMF

EMF Département Nombre d’EMF TOTAL

FAKO 05
Iere cat Independant
MANYU / 05
MEME /
FAKO 01 01
2emeCategorie MANYU /
MEME /
1ere Cat (Reseau FAKO 25
CamCCUL) MANYU 10

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 105


MEME 16 53
LEBIALEM 02
TOTAL 59
EMF FERMES /
EME NON AGREES FAKO 05
MEME 01 08
LEBIALEM 02

B. Etablissements des Microfinance en activité dans le Sud-Ouest

a) Etablissements de 1ere Catégorie avec le leurs agences dans Sud-Ouest

Nom de l’EMF AGREE AGENCES NON-AGREE


SONARA Workers Cooperative Credit 1 1 /
Union
Nkongni Credit Union 1 / /
Nkong Credit Union 1 7 7

Mutuelle Communautaire de Croisssance 1 2 2


Buea Council Cooperative Credit Union / / 1
Total 04 9 10

Tous les EMF de Ière catégorie Indépendant sont situés à FAKO dans le Sud-Ouest

b) Etablissement de microfinance de la 2eme Catégorie

Non de l’EMF Agréé Agences Non-Agréé

Kingston CREDIT 1 2 2
UNION

Cet EMF est situé à FAKO dans le Sud-Ouest.

Il est à souligner que le secteur est dominé par les établissements de microfinance de
1ère catégorie affiliés au réseau Camccull, soit 51 EMF dont 5 indépendantes de la
première catégorie et une EMF de la deuxième catégorie.

c. Répartition géographique des EMF dans la région du Sud-ouest

 Ces EMF effectuent des activités à travers 72 agences soit 60% sont situés dans
les zones urbaines, 30% dans les semi-urbaines et 10% dans les zones rurales.
La plupart d’entre eux se situe à Limbé, Buea et Kumba.

 Il en existe 19 avec agences dans la région mais dont les sièges sont situés hors
de la région représentés comme suit :

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 106


Distribution des agences avec siège hors de la Région

 13 EMF dans le Fako ;


 6 EMF dans le Meme ;
 2 EMF dans le Manyu.
L’Arrondissement de FAKO a le plus grand nombre d’agences tel qu’illustré avec les
51 EMF, 5 indépendants de 1ere catégorie et 1 EMF de la deuxième catégorie.

C. Les Faits marquants des Activités des EMF dans le Région

Il faut relever une forte baisse des activités dans la région du fait de l’instabilité
socio-économique dû à l’insécurité qui y règne. Plusieurs personnes ont dû
abandonner leurs domiciles ainsi que leurs activités.

a. L’Arrondissement de FAKO

Dans cette partie de la région, l’on enregistre une baisse énorme de revenu
dans l’arrondissement en 2017 du fait de la crise socio-économique qui prévaut. 25
EMF ont comme membres les employés de la CDC qui n’ont malheureusement pas
eu de salaires depuis plus de 6mois, suite à cela, des EMF ont dû effectuer des
déductions de crédits octroyés aux membres. En guise d’exemple, la représentation
dans le tableau suivant en FCFA :

No NOM DE L’EMF MONTANT DOIT


1 Bota Engineering Credit Union 68 752 320
2 Tiko Banana 819 760 013
3 CDC Head Office 32 257 620
4 2 METES 268 184 126
5 Tiko United 513 145 443
6 Banana Expansion 111 987 364
7 EkonaTown 170 000 000
8 Ekona Engineering 600 000 000
TOTAL 2 584 198 031

Un montant total de 2 584 198 031 FCFA, qui représente seulement les EMF suscité
avec l’exception de deux EMF a Ekona qui n’étaient pas disponible le jour de la
collecte des informations mais qui ont toutefois donné un chiffre approximatif de
leurs créances à travers des appels téléphoniques.

Avec ces créances volumineuses, les EMF de petites tailles comme Banana Expansion
ne peuvent plus supporter les charges de fonctionnement quotidien.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 107


- Ils font face à une crise de liquidité du fait de la migration massive de la
région et une baisse de l’activité économique ;

- Augmentation criard de créances en souffrances ;

- Réduction de l’épargne, augmentation de crédit. Un EMF comme CDC


Head Office peut octroyer les crédits qui ne dépasse pas 650.000 en 2017 ;

- Les affaires se dégradent au jour le jour ;

- La plus part des EMF qui font l’effort d’aller au travail le font portes
fermées ;

- Les employés des certaines EMF comme Ekona Banana ,Pendamboko


Cooperative Credit Union,Meanja Cooperative Credit UnionTole tea ont
déserté leur postes de travail ;

- Certaines EMF comme Economy Communion, un EMF de la dénomination


catholique est au point de faillite du fait que leurs membres sont des
enseignants qui recevaient leur salaire à travers la caisse, face à la
fermeture des écoles, ces derniers se trouvent dans l’incapacité d’épargner.

b. L’arrondissement de MEME

Il existe 16 EMF dans cet arrondissement, malheureusement, on n’a pas pu donner


les questionnaires à leur superviseur CamCCUL ni même à leurs Directeurs
respectifs du fait de l’impraticabilité de la route.

Néanmoins, on a pu avoir le superviseur de CamCCUL qui réside à Buea il nous a


informé sur le fait que les conditions de travail a Kumba ne sont pas confortable. Il a
donc fait les remarques ci-dessous :

 Les EMF de cet arrondissement ont pu collecter seulement 25% du montant


du revenu qu’ils ont eu à collecter en 2016 ;
 42 employés ont été licenciés à cause de contraintes financières ;
 Les EMF ne parviennent pas à collecter les dépôts ou recouvrer les crédits
octroyés aux membres ;
 La plupart des EMF ont fermé leur porte.
c. L’arrondissement de MANYU

Cet arrondissement compte 10 EMF qui sont tous rattachés au réseau CamCCUL.
Face à l’incapacité d’arriver à Kumba nous avons pu rencontrer le superviseur de
Manyu Chapter qui réside à Buea à cause de l’insécurité et du fait que la plupart des
EMF ont fermé leurs portes. Il a donc fait les remarques ci-dessous :

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 108


 Seulement 03 EMF qui sont situé à côté de la station du Police à l’instar de
Manyu Agric Workers, PWD credit Union et Manyu Police Cooperative
Credit Union font l’effort d’ouvrir leurs portes ;
 Il n’a pas de dépôts, les membres font plus tôt le retrait de leurs épargnes,
 Impossibilité de recouvrir les crédits octroyés aux membres.
Pour les autres arrondissements comme KUPE Muanegouba et Lebialem, nous
n’avons pas pu arriver en ces lieux car les dirigeants respectifs et leur superviseur
n’étaient sur place.

X.2 Services et Produits offerts

A. Parts sociales et dépôts de 2016 à 2017

Nom de l’EMF 2016 2017 Différence


CamCCUL 21 553 685 881 21 560 404 949 6 719 068
ere
I cat 861 995 652 427 334 646 434 661 006
Independent
Le tableau ci-dessus est une représentation de la situation des EMF dans le FAKO tel
que présenté par CamCCUL. Il y a eu une légère augmentation des dépôts de
6 719 068 FCFA. Certains EMF dans l’arrondissement ont rempli les questionnaires
mais ils n’ont pas donné les informations financières.

Le problème de liquidité de la CDC impacte négativement avec les membres qui


effectuent des retraits auprès des EMF. Pour les dépôts des EMF de la 1ere catégorie
indépendante, seule la SONARA Workers Cooperative Credit Union a donné les
chiffres. En 2016, Nkongni et SONARA Workers ont pris part à la production des
informations raison pour laquelle l’on peut enregistrer une baisse de 4.34 661 006
FCFA. Normalement, seules ces deux structures sur 05 de la catégorie indépendante
répondent aux questionnaires.

B. Crédits octroyés en 2017

Nom de l’EMF 2016 2017 Différence


CamCCUL 14 385 588 827 16 456 117 032 2 070 528 205
Iere catégorie 904 358 524 956 556 025 55 197 501
Indépendant

Les données dans le tableau ci-dessus tel que présente par CamCCUL sont une
représentation de Fako Chapter pour les 25 EMF sous leur contrôle. Il ressort de leur

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 109


présentation, une augmentation de 2 070 528 205 FCFA. Il y a également une
augmentation des crédits par l’une des EMF de 2ème Catégorie.

C. Présentation des taux intermédiaires dans la région

Le crédit octroyé en 2017 est de 16 456 117 032 FCFA contre 14 385 588 827


FCFA en 2016 qui été majoritairement recenser auprès des EMF du réseau
CamCCUL. S’agissant des EMF de Ière catégorie Indépendant, le montant a été de
959 556 025 FCFA en 2017 contre 904 358 524 FCFA en 2016. On note une
augmentation de 2 070 528 205 FCFA des crédits octroyés en 2017.

Les ressources collectées auprès de leur client a progressé soit une


augmentation de 6 719 068 FCFA pour les EMF du réseau CamCCUL. Néanmoins,
pour le Ière catégorie Indépendant, il est constaté une baisse de 861 995 652 FCFA en
2016 à 427 334 646 FCAF en 2017 avec une différence de 434 661 006 FCFA du fait
que les chiffres donnés sont ceux de la SONARA qui oscille autour de 60%.

D. Situation financière des EMF dans la région

Certains établissements de microfinance qui exercent dans la région


présentent des situations comptables préoccupantes, principalement ceux des EMF
qui ont des membres qui sont tous des employés de la CDC.

La plus parts craignent la crise qui sévit dans la région. Ces membres font
plutôt des retraits de leurs épargnes.

Il est quasi impossible pour les EMF de faire face à ce mouvement de retrait
massif face aux situations difficiles actuelles, ils ne parviennent à satisfaire les
besoins de leur clientèle. Par ailleurs, le déplacement des populations rend leur
aptitude à tracer les débiteurs complexe, ce qui a pour effet d’accroître le taux de
créances en souffrances.

Les EMF recrute les personnels non qualifiés qui n’ont pas la maitrise des
conditions de prêt :

 Ils octroient des crédits sans garanties ;


 Mauvais archivage des documents ;
 Moyen de recouvrement mis en place insuffisante ;
 Les crédits sont octroyés à la discrétion avec aucune application informelle des
crédits ni un registre de prêts octroyés.

E. Consolidation d’activités par secteur pour l’année 2017

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 110


Secteur d’activité Proportion en % Total
Agriculture 376 324 410
Consommation 3 895 848 095
Marche public 15% 2 790 448 005
PME 4 605 924 104
Education 1 040 502 955
Sante 551 745 371
Construction 1 988 347 353
Autres crédits 60% 6 975 420 150
Total de crédit octroyé

X.3 observation pour le respect de la règlementation

Le représentant de l’Autorité Monétaire et le Superviseur principal CamCCUL font


tout pour réduire le nombre de ratios prudentiels qui ne sont pas respectés. Il y’a eu
une augmentation du nombre de normes prudentielles à respecter et nombres d’
EMF éprouvent d’énormes difficultés à les respecter. Le respect de la
règlementation est présenté comme suit : 

a) Respect des dispositions règlementaire

Un petit nombre d’EMF en activité dans le sud-ouest éprouvent encore quelques


difficultés à se conformer aux dispositions règlementaires. Il s’agit de:

 Absence d’agrément des structures et des dirigeants ;


 Absence de l’autorisation d’ouverture des nouvelles agences ;
 Plaques et entête non conforme ;
 Certains EMF comme Sonel Workers Cooperative Credit Union avec un
total bilan supérieur a 500 millions non pas un deuxième dirigeant ;
 La plupart des EMF ne contribue pas au fonctionnement de l’organe
faitier ;
 Non-respect de procédure d’octroi de crédit ;
 Certains EMF ont un employé qui joue le rôle de dirigeant, agent de
crédit et caissier ;
 Certains EMF exercent l’activité de Microfinance avant de déposer leur
dossier de demande d’agrément ;
 Non transmission des états financiers.

b) Respect des Normes Prudentielles

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 111


En 2017, les EMF dans la région du sud-ouest se sont améliorés dans le respect des
normes prudentielles.

En 2016 :

- 5 EMF ont respecté plus de 10 normes sur les 14 normes a respecté


- 13 ont honoré 7 sur les 9 normes ;
- 5 ont pu respecter entre 4 et 5 normes.
En 2017 :

- 7 EMF ont respecté entre 10 et 13 sur les 14 normes prudentielles ;


- 11 ont honoré 7 sur les 9 normes ;
- 6 ont pu respecter entre 4 et 6 normes.
Tous les EMF n’ont pas pu respecter les normes de :

- Liquidité
- Immobilisations
- Fond de solidarité
- Couverture de risque
- Couverture de crédit par les ressources disponibles.
d. Observation générale

Suite à l’analyse ci-dessus le Chef SRAMA a formulé les recommandations ci-après :

- Les EMF avec le CDC comme partenaire majeur traverse une période
difficile. La plupart des dirigeants ont été traduit en justice par les
membres ;
- Les dirigeants vivent dans la peur et ne parviennent à ouvrir les portes de
leur caisse ;
- Les dirigeants et employés ont passé les mois sans salaires ;
- Absence de la maitrise de la réglementation en vigueur ;
- Les EMF ont ouvert des agences sans autorisation ;
- Les EMF hésite à collaborer avec le Chef SRAMA, ils ne donnent pas les
informations requises même lorsqu’elles sont sollicitées par l’autorité
monétaire ;
- Bonne collaboration entre les trois chapter de CamCCUL ;
- Charge très lourde pour couvrir les 6 arrondissements de la région du fait
de la mauvaise route ;
Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 112
- La plupart des dirigeants se sont déplacés dont difficulté d’avoir accès à
l’information ;
- Augmentation de créances en souffrances du fait de la crise socio-
économique dans la région.

Note de synthèse du secteur de la Microfinance 2017 Page 113

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