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Master 

: Banque et marchés financiers

Exposé sous le thème : la politique monétaire


et régulation conjoncturelle

Réalisé par:

Othmane El haroui Othmane Mahi


Yassine Sayyad Zakaria Benzineb
Nacer Moussaoui Sara Anbari
Ismail Belghali Hamza Elmehdaoui
Ntitah Karim Aymane Kaffaf
Esbihi Abdeslam

Encadré par: Mme.A. Haoudi

1
Introduction

La politique monétaire est usuellement mise en œuvre à l’aide d’instrument


permettant à la banque centrale d’assurer un niveau de taux d’intérêt à court
terme cohérent avec l’objectif poursuivi. Dans ce but, la banque centrale
gère la liquidité bancaire, c’est-à-dire les réserves détenues par les banques
auprès d’elle. Il est montré qu’afin d’influencer les taux d’intérêt, la banque
centrale n’a pas besoin de modifier le volume de la liquidité bancaire et qu’il
est indifférent qu’elle fournisse ou retire de la liquidité. Les opérations de
préteur en dernier ressort, qui consistent pour la banque centrale à fournir
toute la liquidité demandée en réponse à un blocage des transactions sur le
marché monétaire, sont analysées. Il est décrit comment les banques
centrales ont utilisé leurs instruments usuels de manière non
conventionnelle pour jouer ce rôle et en quoi ces interventions ont pu
différer des prescriptions classiques fournies par la <règle de Bagehot >.
Enfin, les débats qui entourent l’utilisation des instruments usuels de la
politique monétaire sont évoqués, permettant de la mettre en cause la notion
de multiplicateur commune aux analyse keynésienne et monétariste, et de
discuter de nouvelles modalités de mise en œuvre de la politique monétaire
dans un avenir sans doute lointain (création d’un marché intra-journalier
des réserves, disparition de la monnaie).

La politique monétaire conjoncturelle a pour objectif de stabilise l’activité


économique et l’inflation à court terme à travers :

- La politique monétaire a pour objectif la stabilité des prix

- Cette dernière se comprend comme une augmentation faible des prix


des biens et des services

- Un cadre analytique assez simple fournit une représentation de


l’économie indiquant quant comment poursuivre cet objectif

La problématique qui se pose est la suivante :

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Dans quelles mesures les décisions de la politique monétaire pour induire
l’inflation et la stabilité de l’économie à court terme ?

3
Partie I : La politique Monétaire et la réponse aux différents
chocs

A ) Les différents types de chocs

On peut définir un choc économique comme une modification imprévue de


l’offre et/ou de la demande agrégées (au niveau macroéconomique donc).
Les chocs sont, dans une large mesure, imprévus et non anticipés sur les
marchés. De nombreux économistes utilisent le modèle d’offre et demande
agrégées pour expliquer les fluctuations économiques de court et moyen
terme.

 choc de l'offre (ou choc d'offre)

Un choc d'offre est une perturbation imprévue de l'activité économique qui a


des effets directs en termes de hausse ou de diminution des quantités offertes
sur le marché. Les chocs d'offre peuvent être positifs (augmentation des
quantités offertes) ou négatifs (diminution des quantités offertes).
Un choc correspond à une modification brutale et le plus souvent exogène
(c'est-à-dire d'origine extérieure au fonctionnement de l'économie) d'une
variable qui modifie la situation des agents.
Les chocs d’offre négatifs sont le plus souvent la conséquence d’une
augmentation des couts de production, à l’image des chocs pétroliers de 1973
et 1979. Ils peuvent également provenir d’une augmentation des salaires
plus rapide que l’augmentation de la productivité, ou encore d’un
alourdissement de la fiscalité . ces chocs négatifs affectent la production des
entreprise : Ils peuvent augmenter les ou démunie la production (donc
réduire l'emploi) ce qui a un impact sur la demande globale (consommation
des ménages et investissement).

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Il existe également des chocs d'offre positifs. Ce sont notamment les chocs
technologiques, ou "chocs de productivité". Une innovation peut permettre
de réaliser subitement des gains de productivité et réduire les coûts de
production, ce qui entraîne une baisse des prix et stimule ainsi la demande et
la production, donc la croissance économique.

 Les chocs de demande (ou choc demande)

Les chocs de demande sont une perturbation de l'activité économique liée à


une hausse ou une baisse brutale de la demande globale.

Comme les chocs d'offre, les chocs de demande peuvent être positifs ou
négatifs et affecter une ou plusieurs composantes de la demande globale
(consommation des ménages, investissement, mais aussi importations et
exportations).

Les chocs de demande ont des effets cumulatifs :

 L'augmentation des impôts, une baisse des salaires ou une hausse des

prix produisent un choc de demande négatif. Cela entraîne une diminution


de la production, et favoriser ainsi la montée du chômage, qui fait à son tour
démunie la demande globale.

 A l’inverse, une augmentation des salaires peut favoriser une hausse


de la demande et stimuler ainsi la production des entreprise, qui ont donc
plus de revenus à redistribution et peuvent augmenter les salaires , etc.

B ) La politique Monétaire face aux chocs

L’objectif principale de la banque centrale est de garantie la stabilité des


prix. Cette politique revient à maintenir le taux d’inflation (𝜋) proche d’un
objectif appelé cible d’inflation 𝜋T .la plus part des banques centrales ciblent
ainsi un taux d’inflation compris entre 1% et 3% .

5
Dans cette section, on va étudier la réaction de la banque centrale aux
différents types de chocs ( des chocs de demande ; chocs d’offre temporaire
et des chocs d’offre permanents )
 La réponse a un chocs de demande

En supposent que l’économie est confrontée à un choc de demande négatif,


comme la crise qui a affecté les marches financiers américains en 1929 . on
peut modéliser ce phénomène en considérant qu’une baisse du cours des
action a conduit à une baisse brutale des dépenses des ménages et des
entreprise dans l’économie . cette situation est présenter à al figure 1 .
supposons que l’économie se situe initialement au point 1,où le niveau
d’activité correspond à sa valeur tendanciel (𝑦p) et l’inflation a sa valeur
ciblée par les autorités (𝜋T) . un choc de demande négatif va déplacer la
courbe de demande vers le bas a gauche du graphique , de AD1 à AD2

Figure 1

Les autorités de la politique monétaire peuvent répondre à ce chocs de deux


manières .

6
 Absence de réponse des autorités

Comme les autorités monétaire ne répondent pas au choc en modifiant la


composante autonome de leur règle de politique monétaire , la courbe de
demande reste figée à la position AD2 . l’équilibre de l’économie passe danc
du point 1 au point 2 à l’intersection des droites AS 1 et AD2 .le niveau
d’activité baisse danc de Yp à Y2 (en dessous de sa valeur potentielle ) tandis
que l’inflation baisse 𝜋T à 𝜋2 . comme le niveau d’activité passe en dessous
de sa valeur potentielle , le taux chômage naturel commence a augmenter ,
ce qui modérées demandes d’augmentation des prix et des salaires dans
l’économie . la fonction d’offre de court terme se déplace vers le bas à droite
en passent de AS1 à AS3 . L’économie attient alors l’équilibre 3, compatible
avec le maintien de l’activité à son niveau potentiel . Au point , tout fois , le
taus d’inflation a encore baissée (en passent à 𝜋3 ) par rapport à la situation
attient à l’équilibre 2. Même si l’activité rejoint son niveau potentiel , la
situation 3 peut être indésirable compte tenu de la trop fort baisse du taux
d’inflation par rapport à sa valeur ciblée.

 L’intervention des autorités monétaires

Les autorité de politique monétaire peuvent éliminer les écarts entre , d’une
part, le niveau réaliser et le niveau potentielle de l’activité (Y- Yp ) et, d’autre
part , le taux d’inflation réalisé et sa valeur ciblée par les autorités ( )à).
l’action des autorités de politique monétaire peut ramener l’économie à son
équilibre initial. La banque centrale peut en effet décider de baisser la
composante autonome de son taux d’intérêt directeur pour un taux
d’inflation donné (ce qui réduit la valeur du taux d’intérêt réel dans
l’économie) .cette décision de politique monétaire stimule les dépenses

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d’investissement et augmente la quantité de biens et services demandée pour
tout le niveau d’inflation , induisant à la figure 2 un déplacement de la
relation AD vers la droite. Cette action ramené donc la relation de demande
agrégée à sa position initiale, de AD2 à AD1, à la figure 2 .

L’équilibre de l’économie retrouve alors le point 1 , auquel elle se trouve


avant l’occurrence du choc de demande . c’est ce type de politique qui a été
mis en œuvre par la Reserve fédérale américaine à partir de septembre
2007 : la banque central américaine à réduit son taux directeur de 5% à
0 ,25% .

Figure 2

cet exemple montre ainsi que , en présence d’un choc de demande , la


banque centrale n’est pas confronté à un dilemme entre la stabilisation des
prix et la stabilisation de l’activité autour de sa valeur potentielle . Avec un
seul instrument – son taux d’intérêt - ,elle peut atteindre conjointement les
deux objectifs .

A partir de cet exemple étudie on peut tirer que :

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Si l’économie subit principalement des chocs de demande agrégée , la
politique monétaire qui stabilise l’inflation stabilise aussi l’activité
économique .

 Les chocs d’offre permanents

Généralement un choc d’offre ne peut être permanent que lorsque les


modifications des facteurs de production soient définitives. Un choc d’offre
négatif se traduit par une dégradation de l’activité et un ralentissement de la
croissance. La hausse des prix des matières premières et les coûts de facteur
travail se répercutent nécessairement sur les coûts de production et fait que
les producteurs tendent à diminuer leur production qui devient couteuse, la
réduction de la production implique une diminution de l’activité et une
hausse des prix. La figure ci-dessous illustre les conséquences d’un choc
d’offre négatif. On suppose que l’économie se situe au point 1 où le niveau
d’activité se situe à sa valeur ciblée Y p et l’inflation à sa valeur d’équilibre π t
.

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Un choc d’offre négatif réduit le niveau potentiel de l’activité, la courbe de
l’offre globale de long terme passe de LRAS1 à LRAS 3, il y’en a de même
pour le niveau de l’activité qui se déplace de Y 1P à Y 2p. Ce choc d’offre
permanent provoque une augmentation du niveau général des prix à long
terme. Cette réduction du niveau d’activité impact négativement le niveau de
l’offre à courte terme qui se trouve réduit en passant de AS1 à AS2 par
conséquent l’équilibre de l’économie se place au point 2 suite à cette
dégradation de l’offre.

En absence de réponse des autorités monétaires c’est-à-dire l’absence


d’intervention de la banque centrale pour influencer l’activité économique
par le biais de la variable monétaire (taux d’intérêt directeur ou offre de
monnaie). L’économie va continuer son évolution dans le même sens. Dans
un premiers temps l’activité économique atteint l’équilibre donnée par le
point 2, qui correspond à un taux d’inflation π 2 et un niveau d’offre globale
Y 2. Cependant et vu qu’il n’y ait pas d’action de la part de la banque
centrale, l’activité économique poursuit son évolution tant qu’il y a choc
durable de l’offre avec un taux d’inflation qui augmente au fur et à mesure
et une offre globale qui ralentit. Le niveau de l’activité réalisé Y 2 est encore
supérieur à son niveau potentiel Y 3p . En effet et en tenant compte de cet
écart positif du niveau d’activité, les agents économiques vont anticiper une
augmentation du niveau général des prix ce qui entraine un nouveau
déplacement de la courbe de l’offre à courte terme vers la gauche de AS2 à
AS3 avec un indice de prix π 3, le niveau potentiel de l’activité se situe
finalement à Y 3 . Au point 3 il y a une intersection entre la courbe de l’offre
de courte terme, la courbe de l’offre de long terme et la courbe de la
demande agrégée.

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La situation finale atteinte en absence de réaction des autorités monétaires
est représentée par le point 3. Cette situation se caractérise par un niveau
d’inflation élevé et une baisse du niveau potentiel de l’activité.

Jusqu’à présent nous avons examiné les conséquences d’un choc négatif de
l’offre dont l’effet est purement inflationniste si les autorités monétaire
n’interviennent pas pour atténuer la dégradation l’activité économique.
Mais, que se passera-t-il lorsque les autorités monétaires mettent en place
une politique monétaire anti-inflation ?. C’est-à-dire une politique qui se
fixe comme objectif prioritaire la stabilité des prix.

 La réponse au choc d’offre permanent

Les autorités de politique monétaire peuvent répondre au choc d’offre


permanent en mettant en place une politique monétaire qui stabilise
l’inflation. Pour y arriver la banque centrale doit prendre des mesures visant
à réduire le niveau de la demande agrégée.

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Sur la figure ci-dessus un choc d’offre négatif déplace la courbe de l’offre à
long terme de LRAS 1 à LRAS 3 et fait réduire le niveau potentiel de l’activité
qui passe de Y 1pà Y 3p en parallèle la courbe de l’offre à courte terme se
déplace vers la gauche de AS1 à AS3 qui correspond au point d’équilibre 2, le
taux d’inflation que génère cette diminution de l’offre est π 2.

Pour réduire le niveau de la demande agrégée la banque centrale dispose


d’un ensemble d’instruments, entre autres le niveau du taux d’intérêt
directeur. Ainsi en augmentant le taux d’intérêt réel c’est-à-dire le taux qui
régit l’change de biens réels pour chaque taux d’inflation, la banque
centrale impacte le niveau de la demande agrégée qui se déplace vers la

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gauche de AD 1 à AD 2. Le point 3 indique un équilibre avec un écart nul entre
le niveau de l’activité réalisé et le niveau d’activité potentiel et un recul du
taux d’inflation vers sa valeur ciblée.

Dans cette situation les autorités monétaires peuvent, en utilisant seulement


la variable monétaire, atteindre la valeur cible de l’inflation et équilibrer
l’activité économique. Ce phénomène se produit seulement lorsqu’il y a un
choc d’offre permanent. On voit qu’à long terme il n y a pas de contradiction
entre la lutte contre l’inflation et la stabilisation de l’activité économique.

Dans le cas contraire, c’est-à-dire un choc d’offre positif, les autorités


monétaires seront amenées à mettre en place une politique contra-cyclique
pour freiner le volume croissant de l’offre et stabiliser l’activité économique.

 Les chocs d’offre temporaires

Un choc d’offre temporaire se matérialise par une succession d’accélération


ou ralentissement de la croissance et du niveau d’activité.

Un choc d’offre lorsqu’il est négatif entraine un ralentissement de la


croissance économique et donc du niveau de la production. La hausse des
salaires par exemple suite à une modification de la réglementation du travail
ou une hausse des prix des matières premières se répercutent nécessairement
sur les coûts de production qui deviennent chers par conséquent la
production a tendance à diminuer. La fin d’un choc d’offre négatif peut être
le début d’un choc d’offre positif c’est-à-dire un contre-choc, en effet la
croissance va s’accélérer.

Lorsqu’un choc d’offre est temporaire, les autorités monétaires doivent faire
un arbitrage entre d’une part la stabilisation de l’inflation, et d’autre part la
lutte contre l’inflation. En conséquence l’atteinte des deux objectifs à la fois
n’est plus observée. Les autorités de politique monétaire sont confrontées à
un dilemme à double effets.

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La figure ci-dessous représente les conséquences d’un choc d’offre
temporaire. Au point 1 l’économie enregistre un niveau d’activité dont la
valeur potentielle est Y p et un niveau d’inflation cible π t .

Un choc d’offre négatif va engendrer un déplacement de la courbe d’offre à


courte terme vers la gauche de AS1 à AS2. Mais la courbe d’offre à long terme
reste intacte et est placé au niveau potentiel de l’activité ( LRAS 1) . A la suite
de ce choc l’équilibre de l’économie passe au point 2, qui correspond à un
niveau d’activité Y 2 plus faible et un taux d’inflation π 2 qui est plus élevé
que sa valeur ciblée π t .

Pour remédier à cette situation les autorités monétaires disposent de trois


types de possibilités ;

1-Absense de réponse des autorités monétaires

L’une des solutions envisageable est celle de ne pas modifier les variables
monétaires susceptibles d’influencer le niveau l’activité économique. Dans
ce cas la demande agrégée ne sera pas affecté, sur le diagramme la courbe
AD 1 ne se déplace pas. Etant donné que le niveau d’activité est inférieur à sa

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valeur potentielle, l’offre globale va à terme retourner à sa position initiale
c’est-à-dire de AS2 à AS1. Par conséquent l’économie retrouve son équilibre
initial au point 1, l’inflation et le niveau d’activité se trouvent donc
stabilisées. Cependant, ce résultat bien qu’il soit vérifié à long terme ne l’est
pas à courte terme. En effet pour se stabiliser, l’économie a besoin d’une
période de temps donnée qui est relativement longue. Cette période pourrait
connaitre une récession et une inflation qui subsiste suite à un choc d’offre
négatif. Cette situation peut impulser la banque centrale à intervenir en
menant une politique de stabilisation de l’inflation.

2-politique monétaire anti-inflationniste.

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Un choc d’offre négatif temporaire amène les autorités monétaires à mettre
en place une politique de stabilisation de l’inflation. Cette politique se
matérialise par la mise en place d’un ensemble de mesures pour fixer le taux
d’inflation à son niveau ciblé π t . La banque centrale va chercher à
augmenter le taux d’intérêt réel de l’économie pour chaque niveau
d’inflation. Cette politique vise principalement à induire une contraction de
la demande agrégée. La figure ci-dessus illustre le déplacement de la courbe
de la demande agrégée vers la gauche. L’intersection entre la nouvelle
courbe de la demande agrégée AD 3 et la courbe de l’offre AS2 constitue un
nouveau point d’équilibre de l’économie représenté par le point 3 où le taux
d’inflation se situe à sa valeur ciblée. Mais cet équilibre se caractérise par un
niveau d’activité très faible qui se trouve au-dessous de sa valeur potentielle,
celui-ci passe de Y 2 à Y 3, alors que l’inflation a atteint sa valeur voulue par
les autorités monétaires. Comme le niveau de l’activité réalisé est inférieur
au niveau potentiel d’activité, les agents vont anticiper une baisse de
l’inflation dans le futur ce qui va conduire à un déplacement de la courbe
d’offre à courte à terme AS vers la droite en retrouvant son emplacement
initial.

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Pour maintenir le taux d’inflation à son niveau ciblé au cours de ce
processus de retours vers l’équilibre de long terme, les autorités monétaires
doivent mettre en place une politique expansive en abaissant les taux
d’intérêt dans le but d’orienter la demande agrégée vers sa position initiale.
C’est ce qui est constaté sur la figure ci-dessus, on assiste à un retour de la
demande à sa position initiale. Une politique de stabilisation de l’inflation
permet de la bien fixer à sa valeur cible mais réduit de façon excessive le
niveau de l’activité et provoque un gap important par rapport au niveau
potentiel de l’activité. Cette intervention de la banque centrale entraine un
effet déstabilisateur à courte terme de l’activité économique.

3- politique monétaire pour stabiliser l’activité économique à sa valeur


potentielle

Ce troisième cas de figure représente le choix des autorités de politique


monétaire de stabiliser l’activité économique plutôt que de lutter contre
l’augmentation du niveau général des prix. Pour stabiliser le niveau de
l’activité les autorités monétaire mettent en place une politique laxiste en
réduisant les taux d’intérêt réels. Cette politique va générer une hausse des
dépenses d’investissement et de la consommation, ainsi la demande agrégée
augmente pour chaque niveau d’inflation.

La figure ci- dessous illustre cette politique. En effet on assiste à un


déplacement de la courbe de la demande vers la droite de AD 1 à AD 3.
L’équilibre de l’économie passe du point 2 pour se positionner au point 3 qui
implique d’une un taux d’inflation plus élevé que celui atteint au point 2
que l’on peut qualifier de très fort ( π 2 ¿> π 3), d’autre part un niveau d’activité
qui retrouve sa valeur potentielle. Bien évidemment cette politique
stabilisatrice du niveau d’activité, malgré qu’elle permet de le bien faire, elle
a en contrepartie des effets inflationnistes plus importants que ceux observés

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dans le cas de non intervention des autorités monétaires et aussi bien que les
effets d’un choc d’offre négatif.

Au contraire lorsqu’il s’agit d’un choc d’offre positif les autorités monétaires
devraient mettre en jeu une politique de restriction en augmentant les taux
d’intérêt pour stabiliser le niveau d’offre globale et/ou éventuellement lutter
contre l’inflation.

Partie 2  : La politique monétaire inflationniste

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A-L’inflation  : phénomène monétaire

Milton Friedman reste célèbre pour adage selon lequel, dans le long terme,
²  « l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire ». On peut illustrer
simplement cet adage à l’aide de notre modèle offre/demande agrégées car, comme
on l’a vu, ce cadre d’analyse montre que les autorités peuvent parfaitement cibler le
taux d’inflation de l’économie à long terme en contrôlant les déplacements de la
relation de demande agrégée à l’aide de la composante autonome de la règle
autonome de Taylor.

Ce phénomène peut être illustré à l’aide de la figure 8. Supposons que l’économie


se situe initialement au point de l’équilibre 1, où le niveau d’activité correspond à
sa valeur potentielle (Yp) et l’inflation à sa valeur ciblé par les autorités (π T).
Supposons que la banque centrale pense que sa cible d’inflation est trop basse et
qu’elle choisisse de fixer une nouvelle valeur de cible d’inflation π T3 . Pour
atteindre cette nouvelle cible, les autorités peuvent réduire la composante autonome
de la règle de Taylor, ce qui permet de faire baisser les taux d’intérêt réel et
augmente les dépenses d’investissement et le niveau de la demande agrégée dans
l’économie. A la figure 8 cette décision de politique monétaire à pour conséquence
de déplacer la courbe de demande vers le haut à droite, de AD1 à AD3. Le nouvel
équilibre de l’économie à court terme est représenté par le point 2, à l’intersection
de la relation de la demande AD2 et de la courbe d’offre agrégée à court terme de
AS1. Dans cette situation, le taux d’inflation à court terme est π 2. Comme le niveau
d’activité réalisé est supérieur à sa valeur potentielle (Y2 supérieur à YP), les agents
vont anticiper de l’inflation, ce qui va induire un déplacement de la relation d’offre
agrégée vers le haut à gauche, de AS 1 à AS3. De ce fait, l’économie rejoint le point
d’équilibre 3 à long terme. A ce point l’équilibre de long terme, le taux d’inflation
correspond à la nouvelle valeur ciblée par les autorités (π 3T ), tandis que l’activité
reste au même niveau YP potentiel qu’avant la décision d’assouplissement de la
politique monétaire.

L’analyse qui vient d’être menée à l’aide de la figure 8 montre donc  :

1. Les autorités monétaires peuvent cibler n’importe quel taux d’inflation à long
terme, en utilisant la composante autonome de la règle de Taylor.

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2. Le niveau potentiel de l’activité- et, de ce fait, la quantité de biens et services
produite à long terme dans l’économie – est indépendant de la politique
monétaire.

De façon logique, Milton Friedman affirme que l’inflation est un phénomène


monétaire à la seule condition qu’il s’agisse d’un processus durable. Lorsque
l’inflation est effectivement définie comme une hausse continue et rapide du niveau
des prix, la plupart des économistes monétaires comme keynésiens, s’accordent sur
l’idée de Friedman selon laquelle la monnaie est seule responsable

Pour augmenter la cible d’inflation à πT3 ,la banque centrale met en place des
mesures permettant de relâcher les conditions monétaire autonomes de sa politique
afin de réduire le taux d’intérêt réels. Cette politique permet de déplacer la relation
de demande globale vers la droite en AD3. L’équilibre de l’économie se positionne
alors au point 2 et la relation d’offre de court terme se déplace vers le haut à
gauche pour finir par se positionner en AS3. L’équilibre de l’économie se positionne
finalement au point 3 caractérisé par un output gap nul et un taux d’inflation à sa
valeur ciblée πT3 .

B- Les origines d’inflation

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Si la plupart des économistes sont d’accord sur le fait qu’une inflation élevée est
mauvais pour l’économie, la question qui se pose naturellement est de savoir
pourquoi on l’observe quand même dans la réalité ou pourquoi certains
gouvernement décident de suivre de manière intentionnelle, des politiques qui ont
des conséquences d’inflationnistes. Nous venons de voir que les autorités
monétaires peuvent contrôler les taux d’inflation à long terme. S’il est acquis que
l’inflation ne présente aucun avantage intrinsèque, et qu’une politique monétaire
expansionniste n’a rien d’un événement spontané, c’est donc que les
gouvernements, en essayant d’atteindre d’autres objectifs, sont à l’origine d’une
politique monétaire trop expansive qui engendre une forte inflation.

Cette section est consacrée à l’étude des principales politiques publiques


génératrices d’inflation.

La recherche d’un haut niveau d’emploi le premier objectif poursuivi par les
gouvernants. Ce type de comportement est générateur d’inflation. Ainsi, aux Etats-
Unis la loi (tels les Employant Act 1946 et Humphery-Hawkins Act de 1978) confie
au gouvernement fédéral la mission de promouvoir le plein-emploi. Même si cet
objectif reste compatible avec la stabilité des prix, en pratique, les gouvernements
ont souvent poursuivi un objectif de plein emploi trop ambitieux, sans trop se
soucier des conséquences inflationnistes à leur politique. Ce fut notamment le cas
de 1965 à la fin des années 1970 quand le gouvernement américain se mit à
chercher à stabiliser activement le chômage autour de sa valeur naturelle.

Les politiques interventionnistes visant atteindre un haut niveau d’emploi peuvent


entrainer des poussées inflationnistes de deux types. D’un coté, l’inflation par les
couts survient à la suite de chocs d’offre ou d’augmentations excessives de salaire ;
de l’autre l’inflation par la demande globale vers la droite. Nous allons examiner, à
l’aide du modèle offre/demande globales, de quelle façon un objectif d’emploi élevé
peut aboutir à ces deux types de poussées inflationniste.

1- l’inflation par les couts

A la figure 9, l’économie se situe initialement au point 1, à l’intersection entre la


courbe de demande globale AD1 et la courbe d’offre globale AS1. Supposons que les
salariés et leurs syndicats décident de revendiquer des augmentations de

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rémunérations, soit parce qu’ils cherchent à accroitre leurs salaires réels (c’est-à-
dire leur pouvoir d’achat en biens et services), soit parce qu’ils anticipent une
accélération de l’inflation et souhaitent seulement préserver leur pouvoir d’achat.
L’effet d’une telle hausse des salaires est ensemble à celui d’un choc d’offre
négatif, et aboutit donc à un déplacement de la courbe d’offre globale vers la
gauche, en AS21 . A politiques budgétaire et monétaires données, l’économie se
déplace au point 2’, à l’intersection de la nouvelle courbe d’offre globale AS 2 et de
la courbe de demande globale AD 1 . Le produit diminue et tombe au-dessus de son
niveau potentiel YP  , le taux d’inflation augmentant pour atteindre la valeur π2’.

Quel est, dans une telle situation, le comportement d’un gouvernement poursuivi
un objectif d’emploi élevé ? Face à la diminution du produit et l’accroissement
consécutif du chômage, il va prendre des mesures pour déplacer la courbe de
demande globale vers AD2 , permettant ainsi au produit de retrouver son niveau
potentiel, au prix toutefois d’une nouvelle augmentation du taux d’inflation (π 2
supérieur à π2’) . Ainsi les salariés, qui ont obtenus des hausses de rémunérations,
ont agis en fin stratèges  : le gouvernement est intervenu pour empêcher un
chômage excessif, tandis qu’ils ont atteint leurs objectifs salariaux. Le
gouvernement ayant de fait donné son aval aux revendications salariales, une
politique interventionniste de lutte contre le chômage est souvent désignée comme
une politique accommodante.

Les salariés concernés, conscients de l’attitude accommodante des pouvoirs


publics, se trouvent alors encouragés à demander de nouvelles augmentations. En
outre, d’autres s’aperçoivent que leurs salaires ont diminué relativement à ceux de
leurs collègues ; afin de maintenir leurs salaires relatifs, ils vont donc également
revendiquer des hausses de leurs rémunérations. La courbe d’offre globale à court
terme connait alors à nouveau déplacement vers la gauche en AS 3. L’économie se
déplace vert le point 3’ , caractérisé par une nouvelle hausse de chômage ; l’Etat
réagit en menant de nouveau une politique interventionniste, afin de déplacer la
courbe de demande globale à la droite en AD 3 et de ramener l’économie au plein
emploi, avec un taux d’inflation π3 encore supérieur. Une répétition du processus
aboutit ainsi à un accroissement continu du niveau des prix, autrement dit à une
inflation par les couts.

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Un choc correspondant à une augmentation du cout de production dans l’économie
( qui correspond en fait à un choc d’offre négatif) déplace la relation d’offre de
court terme vers la gauche en AS 2 . L’équilibre de l’économie se positionne alors
au point 2’ afin de maintenir l’activité à son niveau potentiel (Y p), qui correspond à
une situation de plein-emploi, les autorités vont déplacer la relation de demande en
AD2 , ce qui permettre à l’économie de retrouver rapidement son niveau d’activité
potentiel au point 2, avec toutefois un taux d’inflation à π 3 %. Le déplacement de la
relation d’offre de court terme vers le haut à gauche (en AS 3), qui va suivre cette
décision de politique monétaire, va conduire les autorités monétaires à poursuivre
leur politique, ce qui va induire une augmentation continue du taux d’inflation eu
cours du temps- une inflation causée par les coûts de production.

2- L’inflation par la demande

Un objectif d’emploi élevé peut induire une politique monétaire inflationniste par
un autre biais. Même lorsque l’économie est au plein-emploi, il existe toujours un
chômage résiduel du fait friction sur le marché de travail, qui rendent parfois la
rencontre entre travailleurs et employeurs. Un chômeur berlinois, ancien ouvrier

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de secteur automobiles, peut ignorer qu’un poste vient de se créer dans l’industrie
informatique en Irlande, ou tout simplement refuser de déménager ou de changer
de spécialisation. Aussi, le taux de chômage de plein-emploi (le taux de chômage
naturel) est-il supérieur à zéro. Si les gouvernants se fixent une cible de chômage
trop basse-inférieur au taux de chômage structurel-, tous les éléments sont en
place pour une accélération de la croissance de l’offre de monnaie et une inflation
plus élevée.

Nous pouvons mettre en lumière les mécanismes sous-jacents à l’aide du


diagramme d’offre et de demande présenté à la figure 10

Un objectif d’emploi trop ambitieux (c'est-à-dire un objectif de PIB potentiel Y T


trop élevé) va conduire les autorités à augmenter la demande globale afin de
déplacer la relation AD de AD1 vers AD2, AD3 et ainsi de suite. Comme le niveau
d’emploi ciblé se situe au-dessus du taux naturel, les salariés vont commencer à
augmenté dans l’économie et la relation d’offre à court terme va commencer à se
déplacer vers le haut à gauche de AS 1 vers AS2 , AS3, etc. Cette politique va induire

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une augmentation continue du taux d’inflation au cours du temps- une inflation
causée par la demande.

A la figure 10 les autorité ont fixé un objectif d’activité économique (Y T) dont la


valeur est supérieur au niveau d’activité potentiel (YP). Supposons que l’économie
se situe initialement au point 1, à l’intersection entre la courbe de demande globale
de long termeLRAS1. Ce point d’équilibre initial ne permet pas d’atteindre le
niveau d’activité ciblé par les autorités, YT. Pour atteindre ce point, les autorités
doivent mettre en œuvre des politiques telles qu’une augmentation des dépenses
budgétaires ou un assouplissement de la politique monétaire (provenant d’une
baisse de la composante autonome de la règle de Taylor) Ces mesures de politique
économique induisant un déplacements de la relation de demande agrégée vers le
haut à droite, de AD1 à AD2 . Le nouvel équilibre atteint par l’économie est
représenté au point 2’, où le niveau d’activité atteint correspond à celui ciblé par
les autorités, YT. Toutefois, au nouveau point d’équilibre atteint, le taux de
chômage correspondant est en dessous de sa valeur naturelle, ce qui va être à
l’origine d’une augmentation des salaires demandés par les travailleurs. En
conséquences, la relation d’offre de court terme ca se déplacer vers le haut à
gauche, de AS1 à AS2. L’équilibre de l’économie déplace du point 2 au point 2’, où
il retrouve le niveau d’activité potentiel, avec toutefois un taux d’inflation supérieur
à celui observé dans la situation de départ. Nous pourrions nous arrêter à ce point
d’équilibre. Cependant, comme le niveau du chômage est de nouveau supérieur à
celui souhaité par les autorités, celles-ci vont une fois encore chercher à déplacer la
relation de demande agrégée vers le haut à droite, pour permettre à l’économie
d’atteindre à court terme le point 3’. Comme précédemment, et pour la même
raison, cet équilibre au point 3’ ne peut être maintenu et l’équilibre se dirige vers le
point 3. Ce phénomène peut poursuivre longtemps. Toutefois, l’équilibre de long
terme sera toujours caractérisé par le même niveau d’activité potentiel (Y P). Seul le
taux d’inflation atteint dans l’économie sera différent : il sera d’autant plus élevé
que les autorités chercheront à mettre en place une politique permettant d’atteindre
à court terme le niveau d’activité ciblé YT.

Ainsi, le fait de poursuivre un objectif d’activité (ou de réduction de chômage) trop


ambitieux à l’aide de la politique monétaire ou de politique budgétaire a des
conséquences inflationnistes. Qui plus est, les autorités de politique économique

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n’atteignent aucun de deux objectifs qu’elles sont fixés : un niveau d’activité
supérieur à sa valeur potentielle et un taux d’inflation modéré. Cependant, si les
responsables politiques ne réalisent pas immédiatement que leur cible de chômage
est trop ambitieuse, le processus décrit à la figure 10 à le temps de se développer
largement avant qu’ils ne comprennent leur erreur.

Ce type d’inflation étant le résultat de politiques économiques déplaçant la courbe


de demande globale vers la droite, on parle d’inflation par la demande. A l’opposé,
une inflation par les couts découle des augmentations de rémunération obtenues
par les salariés.

Comment distinguer les deux types d’inflation ? En pratique, il n’est pas facile de
faire la distinction entre ces deux formes d’inflation. Tout d’abord, ces régimes
d’inflation sont tous deux liés à un assouplissement de la politique monétaire qui
ne peut donc pas constituer un critère discriminant. Comme le montrant toutefois
les figures 9 et 10 , l’inflation par la demande associée à un taux de chômage
inférieur à un taux de chômage structurel, tandis que l’inflation par les coûts se
caractérise par un niveau de chômage au-dessus de ce taux. La position du taux de
chômage par rapport à cette valeur de référence pourrait donc servir de critère
discriminant entre les deux types d’inflation : il suffit en effet de disposer d’une
mesure du taux de chômage structurel. Néanmoins, il s’agit d’une question très
complexe, qui est loin d’être totalement résolue par les économistes. En outre, la
distinction entre inflation par les couts et par la demande est plus floue qu’il n’y
parait, car une inflation par les couts peut être découler d’une inflation par la
demande ; en effet, une inflation par la demande amène des taux d’inflation plus
forts, ce qui aboutit à des anticipations d’inflation élevée et donc à des
revendications salariales de la part de travailleurs désireux de préserver leurs
salaires réels. Ainsi, une inflation par la demande peut finalement entrainer une
inflation par les couts.

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