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Table des Matières

.
Avant-propos
Cet ouvrage est le fruit d’une longue expérience d’enseignement des troncs communs (SETI
–MI –ST- SM- écoles supérieures).
J’ai vu que les étudiants ont des lacunes pour apprendre les mathématiques surtout dans
l’aspect raisonnement c’est-à-dire comprendre les choses mais comment je commence à écrire
la réponse? D’où le grand problème pour l’étudiant est la rédaction des idées.
Pour cela j’ai essayé de guider l’étudiant par un style assez simple à comprendre dont
l’objet est de donner une explication complète et formelle. Chaque chapitre est articulé autour
d’un mini cours qui simpli…e l’information suivi par des exemples d’applications et une variété
d’exercices qui servent à illustrer la théorie.
Je tiens à remercier tous mes collègues d’université de Tlemcen qui mon pousser à …naliser
ce travail.

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Chapitre 1

Logique élémentaire - Quelques


types de raisonnement

1.1 Logique élémentaire

Vous savez par expérience qu’un cours de mathématiques est constitué d’une suite d’énoncés,
appelés dé…nitions ou propositions. Les dé…nitions sont posées à priori et les propositions
doivent être démontrées à l’aide de dé…nitions ou d’autres propositions déja établies. Dans
n’importe quel problème on trouve des hypothèses et des questions et pour répondre à ces
questions on utilise les hypothèses ou bien des théorèmes connus. C’est cette démarche, qui
consiste à passer avec logique, dans les di¤érentes étapes d’un raisonnement mathématique. Il
nous a cependant paru utile de dégager quelques règles de logique universelle.

1.1.1 La notion d’une proposition

Dé…nition 1.1 Une proposition est une assertion (un énoncé) dont on peut a¢ rmer sans
ambiguïté (sans doute) si elle est vraie ou fausse. Par exemple 2 > 1 est une proposition vraie;
p
2 est un nombre rationnel, est une proposition fausse; mais A B n’est pas une proposition
si on n’a pas des données sur les deux ensembles A et B.

On note les propositions par les lettres : P; Q; R; :::ou bien par des lettres indexées: P1 ; P2 ; P3 ; ::::
Par suite on asssocie à une proposition vraie la lettre "V" ou le chi¤re "1", et une proposition

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fausse par "F" ou "0".

1.1.2 Négation d’une proposition

Si P est une proposition, on note la négation de P par (non P ) ou P , qui est vraie si P est
fausse et fausse si P est vraie.

1.1.3 Les connecteurs logiques

À deux propositions P et Q, on peut associer une troisième, qui est dé…nie par un connecteur
logique ou des connecteurs entre ces deux propositions.

La conjonction

On appelle conjonction de deux propositions P et Q, la proposition notée P ^ Q qui est vraie,


si P et Q sont vraies, et fausse dans les autres cas. Deux propostions sont dites incompatibles,
si leur conjonction est fausse.

Exemple 1.1 Si on donne deux informations à un individu alors l’information totale n’est
vraie que si les deux informations sont vraies.

La disjonction

Une disjonction de deux propositions P et Q notée par P _ Q, et elle se lit P ou Q qui est
vraie si l’une des deux est vraie.

Exemple 1.2 Si un enseignant donne des questions à choisir alors l’étudiant a la note complète
s’il répond juste à l’un des questions.

L’implication

L’implication de deux propositions P et Q, est la proposition [(non P ) ou Q], notée par


P ) Q (qui se lit P implique Q), qui est fausse dans le seul cas où P est vraie et Q est fausse.
Dans ce cas la proposition P joue le rôle des hypothèses et Q joue le rôle de la conclusion
ou le problème.

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Exemple 1.3 Dans un examen l’enseignant donne un exercice constitué par des hypothèses et
des questions. Dans la nature il pose des hypothèses vraies et il veut des réponses vraies pour
que la note sera complète, alors l’étudiant aura la note complète dans trois cas :
1- dans l’état normal c’est-à-dire les hypothèses sont vraies et les réponses aussi.
2- l’enseignant a fait une erreur dans les hypothèses et l’étudiant n’arrive pas a trouvé la
solution (énoncés d’un exercice sont faux).
3- l’enseignant a fait une erreur dans les hypothèses et l’étudiant a trouvé la solution car il
est brillant ou il a utilisé autre chose que les hypothèses.
Mais le dernier cas l’étudiant n’a pas eu la note car:

4- les hypothèses sont vraies et la réponse est fausse.


C’est dans ce dernier cas où l’implication est fausse.

Exemple 1.4
1<2)2<3!V

1>2)2>3!V

1>2)2<3!V

1<2)2>3!F

Remarque 1.1 On utilise l’implication si on trouve dans une question l’expression:

Montrer que si on a P alors on a Q:

C’est à dire mathématiquement on écrit:

P ) Q:

L’équivalence

Deux propositions sont dites équivalentes, ce qu’on note P () Q (se lit P est équivalent à
Q), qui est vraie si les deux sont vraies, ou les deux sont fausses.

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Il faut toujours voir l’équivalence comme deux sens de l’implication c’est-à-dire P () Q
est exactement:
P ) Q et Q ) P:

Exemple 1.5 on a

(1 = 2) , (3 = 4) est une proposition vraie car les deux sont fausses.

Remarque 1.2 On utilise l’équivalence si on trouve dans une question l’expression:


montrer qu’on a P si et seulement si on a Q: (ou écrire on a P ssi on a Q).

P , Q:

1.1.4 La négation des connecteurs

On note la négation par une barre au-dessus et on a les propriétés suivantes:

(1) P ^ Q est P _ Q et on écrit: P ^ Q () P _ Q:

(2) P _ Q est P ^ Q et on écrit: P _ Q () P ^ Q:

(3) P ) Q est P ^ Q et on écrit: P ) Q () P ^ Q:

(4) P , Q est P ^ Q ou Q ^ P et on écrit: P , Q , P ^ Q ou Q ^ P :

(5) P , P .

Attention: ne pas écrire = au lieu de ,.

Remarque 1.3 a) On appelle les deux premières équations (1) et (2) par les lois de Morgan.
D’après (3) et (5): (P ) Q) , P ) Q , P ^ Q , P _ Q:

Explication des ces résultats

(1) Pour la négation de la conjonction: la négation de deux informations vraies est l’un des
deux est fausse.

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(2) La négation de la 1ère est vraie ou la 2ème est vraie et les deux sont fausses.

(3) Pour l’implication on donne l’exemple suivant:

Si vous me dit: " si tu me donne une clé alors j’ouvre cette porte" alors la négation de
cette phrase pour que je vous contredit est: " je vous donne une clé et tu n’arrive pas a ouvrir
la porte", cette clé n’est plus la bonne clé de la porte.

(4) Pour l’équivalence il su¢ t de l’écrire sous forme de deux sens d’implications et on fait la
négation des deux implications ainsi que la conjonction.

1.1.5 Récapitulatif des connecteurs et leurs vérités

Ces formules sont données dans le tableau suivant (la table de vérité):

_
P Q P P ^Q P _Q P )Q P () Q
1 1 0 1 1 1 1
1 0 0 0 1 0 0
0 1 1 0 1 1 0
0 0 1 0 0 1 1

Pour montrer qu’une proposition est vraie ou fausse on utilise la table de vérité. Si on utilise
deux propositions alors dans les combinaisons de vérités entre ces deux propositions on a 4
lignes, mais si on a trois alors on a 8 lignes. Dans le cas général le nombre des lignes est 2n où
n est le nombre des propostions utilisées. Par contre pour les colonnes il faut poser toutes les
sous propositions qui construisent la proposition totale. Pour dire si la proposition est vraie ou
fausse il su¢ t de voir la dernière colonne du tableau (proposition totale), si tous les résultats
sont vrais alors la proposition est vraie et si l’un des résultats est faux alors la proposition est
fausse.

Exemple 1.6 La propostion suivante est-elle vraie ou fausse?

[H1 ] : (P ) Q) , Q ) P :

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En e¤ et:
P Q Q P P )Q Q)P [H1 ]
1 1 0 0 1 1 1
1 0 1 0 0 0 1
0 1 0 1 1 1 1
0 0 1 1 1 1 1

Exemple 1.7 La propostion suivante est-elle vraie ou fausse?

[H2 ] : P _ Q ) R , P ^ R:

En e¤ et:
P Q R Q P _Q P ^R P ^R P _Q )R [H2 ]
1 1 1 0 1 1 0 1 0
1 1 0 0 1 0 1 0 0
1 0 1 1 1 1 0 1 0
1 0 0 1 1 0 1 0 0
0 1 1 0 0 0 1 1 1
0 1 0 0 0 0 1 1 1
0 0 1 1 1 0 1 1 1
0 0 0 1 1 0 1 0 0

ce qui donne que cette proposition est fausse.

Remarque 1.4 Dans le remplissage du tableau on commence par la 1ère colonne on la divise
par deux au-dessus on a des 1 et au-dessous on a des 0, ensuite la 2ème colonne on la divise
par 4 dans le remplissage c’est deux par deux (vraies - fausses) et dans la 3ème c’est un par un
pour avoir toutes les combinaisons de vérité entre trois propositions.

1.1.6 Une tautologie

Dé…nition 1.2 Une tautologie est une proposition qui est vraie dans tous les cas.

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Exemple 1.8 Véri…er si la proposition: (P ) Q) _ (Q ) P ) est une tautologie?

P Q P )Q Q)P (P ) Q) _ (Q ) P )
1 1 1 1 1
1 0 0 1 1
0 1 1 0 1
0 0 1 1 1

ce qui a¢ rme que c’est une tautologie.

1.1.7 Propriétés des connecteurs

Soient P , Q et R trois propositions.

(1) (P ^ Q) , (Q ^ P ) et (P _ Q) , (Q _ P ) (la commutativité):

(2) (P ^ Q) ^ R , P ^ (Q ^ R) et (P _ Q) _ R , P _ (Q _ R) (l’associativité).

(3) (P ^ Q) _ R , (P _ R) ^ (Q _ R) et (P _ Q) ^ R , (P ^ R) _ (Q ^ R) (la distributivité


de l’un à l’autre):

(4) ((P ) Q) ^ (Q ) R)) ) (P ) R):(la transitivité)

1.1.8 Les quanti…cateurs logiques

Soit un ensemble E et une propriété déterminée P . On peut se poser les deux questions
suivantes:
a) Existe-t-il des éléments de E qui possèdent cette propriété?
b) Dans l’a¢ rmative, la propriété est-elle vraie pour tous les éléments ou pour un élément
unique?
Pour formuler les réponses à ces deux questions on introduit des symboles appelés quan-
ti…cateurs, ce sont:

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Quanti…cateur existentiel

Il s’écrit 9 et signi…e: qu’il existe au moins un élément de E ayant la propriété P . Par exemple
l’écriture:
9x 2 R; x2 + x 2 = 0:

signi…e qu’il existe au moins un nombre réel tel que: x2 + x 2 = 0; par exemple 2:
En plus si la propriété P (x) est véri…e pour un unique élément x 2 E on écrit:

9!x 2 E; P (x).(il existe un unique)

Par exemple:
9!x 2 R; x2 2x + 1 = (x 1)2 = 0 pour x = 1.

Quanti…cateur universel

Qui s’écrit 8 (se lit: quel que soit)et signi…e que tout élément de E véri…e P . Par exemple
l’écriture:
8x 2 R; x2 + 2x + 1 = (x + 1)2 :

signi…e que chaque nombre réel véri…e l’identité écrite.

1.1.9 La négation des quanti…cateurs

(1) La négation de: 8x 2 E; P (x), est:

9x 2 E; P (x) ou dire P (x) est fausse.

(2) La négation de: 9x 2 E; P (x) est:

8x 2 E; P (x).

(3) La négation de: 9!x 2 E; P (x) est:

(8x 2 E; P (x)) ou (9x1 6= x2 2 E; P (x1 ) et P (x2 )):

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1.1.10 Propriétés

Soient E un ensemble et P (x) une proposition dont les valeurs de vérités sont en fonction des
éléments x de E:

(1) (8x 2 E; P (x) ^ Q(x)) , ((8x 2 E; P (x)) ^ (8x 2 E; Q(x))).

(2) (8x 2 E; P (x) _ Q(x)) ( ((8x 2 E; P (x)) _ (8x 2 E; Q(x))).

(3) (9x 2 E; P (x) ^ Q(x)) ) ((9x 2 E; P (x)) ^ (9x 2 E; Q(x))):

(4) (9x 2 E; P (x) _ Q(x)) , ((9x 2 E; P (x)) _ (9x 2 E; Q(x))):

Cela signi…e qu’on peut distribuer 8 sur « ^ » et 9 sur « _ » , mais on ne peut pas distribuer
8 sur « _ » et 9 sur « ^ » .
Maintenant si la proposition P (x; y) dépend de deux variables x et y:

(5) ((8x 2 E); (8y 2 E); P (x; y)) , ((8y 2 E); (8x 2 E); P (x; y)):

(6) ((9x 2 E); (9y 2 E); P (x; y)) , ((9y 2 E); (9x 2 E); P (x; y)):

Cest à dire qu’on peut permuter des quanti…cateurs de même nature.

(7) ((9x 2 E)=(8y 2 E; P (x; y))) ) (8y 2 E; 9x 2 E=P (x; y)):

(8) (8y 2 E; 9x 2 E=P (x; y)) ; ((9x 2 E)=(8y 2 E; P (x; y))):

Car le x n’est pas le même pour tous les y:Ce qui donne qu’on ne peut pas permuter des
quanti…cateurs de natures di¤érentes dans tous les cas.

Exemple 1.9 Soit le tableau des notes pour Ali et Sara, sachant que la proposition:

P (x; y) : L’étudiant a une moyenne supérieure ou égale à 10.

MATH1 CHIMIE1 PHYSIQUE1 INFO1


Ali 08 13 12 15
Sara 14 10 16 07

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On pose l’ensemble E = fAli, Sarag et F = fMATH1, CHIMIE1, PHYSIQUE1, INFO1g :
(1) 8x 2 E; 8y 2 F : P (x; y) est une proposition fausse car:
Pour Ali et y = MATH1 la note est inférieure strictement à 10.
(2) 8x 2 E; 9y 2 F : P (x; y) est une proposition vraie car:
Chaque étudiant à au moins une note supérieure ou égale à 10.
(3) 9x 2 E; 8y 2 F : P (x; y) est une proposition fausse car:
Les deux étudiants n’ont pas toutes les notes supérieures ou égales à 10.
(4) 9x 2 E; 9y 2 F : P (x; y) est une proposition vraie car:
Les deux étudiants ont au moins une note supérieure ou égale à 10.

1.2 Quelques types de raisonnement

Il est important de trouver un moyen ou une méthode pour répondre à un certain problème,
pour cela on s’inspire à quelques techniques dites raisonnements.

1.2.1 Le raisonnement par l’absurde

Généralement, la recherche d’une réponse à un problème s’appuie sur les hypothèses données ou
les théorèmes connus, mais parfois on peut trouver un raisonnement autre que le chemin direct.
On s’inspire sur le raisonnement par l’absurde, qui suppose que la négation du problème
est vraie, et par suite on arrive à une contradiction avec les hypothèses données, ou l’un des
théorèmes connus, ou bien l’un des axiomes..., c’est à dire ce que l’on a proposé est faux, ce qui
a¢ rme que le problème est vrai. Autrement dit:

(P ) Q) () Q ) une contradiction :

Exemple 1.10 Montrer que:

8n 2 N; n2 est pair ) n est pair.

13
Par l’absurde on suppose que n n’est pas pair,

) n est impair ) n = 2k + 1; k 2 N;

) n2 = (2k + 1)2 = 4k 2 + 4k + 1 = 2 2k 2 + 2k + 1

= 2p + 1 avec p = 2k 2 + 2k 2 N;

) n2 est impair, contradiction avec l’hypothèse,

d’où n est pair.

ln 2
Exemple 1.11 Montrer que ln 3 est un nombre irrationnel. Par l’absurde:
ln 2
On suppose que ln 3 2 Q (rationnel)

ln 2 p
) 9p; q 2 N tq (p ^ q) = 1 et = ;
ln 3 q
) q ln 2 = p ln 3

) ln 2q = ln 3p ) 2q = 3p (contradiction) car 2q est pair et 3p est impair,


ln 2
d’où est un nombre irrationnel.
ln 3

1.2.2 La contraposée

On appelle contraposée d’une implication P ) Q l’implication (non Q ) non P ). Comme


remarque la contraposée est un cas particulier du raisonnement par l’absurde pour cela on utilise
généralement l’absurde (car non P est exactement une contradiction avec l’un des hypothèses).
Finalement la contrposée est:

(P ) Q) , Q ) P :

Exemple 1.12 Montrer que:

8x; y 2 R; x 6= y ) 3x + 2 6= 3y + 2:

14
En e¤ et on suppose que:

3x + 2 = 3y + 2 ) 3x = 3y ) x = y c’est la contraposée.

1.2.3 Le raisonnement par récurrence

On utilise le raisonnement par récurrence dans le cas d’une relation ou formule dépendant d’un
indice n 2 N (un entier naturel et pas autre). Alors pour montrer qu’une propriété est vraie
pour tout entier n supérieur ou égal à un entier n0 , on véri…e qu’elle est hériditaire ( c’est-à-dire
que si elle est vraie pour un entier quelconque, alors elle est vraie pour le suivant). Il su¢ t
alors qu’elle soit vraie pour le premier entier n0 pour déduire qu’elle est vraie pour tout entier
n supérieur ou égal à un entier n0 .

Exemple 1.13 Sachant qu’un entier m est divisible par 7 est équivalent à 9k 2 N tq m = 7k:
Montrer que 8n 2 N; 32n 2n est divisible par 7. on note cette propriété par (Rn ) :
Par récurrence on montre que (Rn ) est vraie pour tout n 2 N.
1ère étape: Si n = 0, 30 20 = 0 = 0 7 ) 32 0 20 est divisible par 7;
donc R0 est vraie.
2ème étape: On suppose que (Rn ) est vraie pour un n …xé (l’hypothèse de récurrence), et
on montre que (Rn+1 ) l’est aussi, c’est-à-dire:

32(n+1) 2(n+1) est divisible par 7?

En e¤ et:

32(n+1) 2(n+1) = 32 32n 2 2n = 9 32n 2 2n

= (7 + 2) 32n 2 2n = 2 32n 2n + 7 32n ;

= 2 7 k+7 32n (d’après l’hypothèse de récurrence),

= 7 2k + 32n = 7k 0 ; k 0 = 2k + 32n 2 N;

) 32(n+1) 2n+1 est divisible par 7;

alors: Rn+1 est vraie.

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Conclusion:
8n 2 N; 32n 2n est divisible par 7.

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Chapitre 2

Les nombres réels

Certains ensembles particulièrements importants sont désignés par des lettres déterminées, Sig-
nalons:

N = f0; 1; 2; 3; 4; 5; :::g (ensemble des entiers naturels).


Z = f:::; 3; 2; 1; 0; 1; 2; 3; :::g (ensemble des entiers relatifs).
Q est l’ensemble des nombres rationnels: fractions de deux entiers relatifs.
R est l’ensemble des nombres réels.
C est l’ensemble des nombres complexes.

Dans ce chapitre on va illustrer des résultats, dé…nitions et propriétés sur l’ensemble des réels
R:

2.1 L’ensembles des nombres rationnels et irrationnels

Dé…nition 2.1 On dit qu’un nombre réel r est rationnel si et seulement si:

p
r = ; avec p; q 2 Z; q 6= 0 et p ^ q = 1;
q

17
sachant que p ^ q = 1 signi…e p et q sont premiers entre eux c’est à dire le seul diviseur commun
entre les deux est 1 (r est donner après simpli…cation) par exemple:

120 40
r= = :
99 33

Notons l’ensemble des nombres rationnel par: Q:

2.1.1 Nombre décimal

Dé…nition 2.2 Un nombre décimal est un nombre rationnel de la forme:

p
r= ; avec p 2 Z et n 2 N;
10n

sachant que cette écriture décimale et soit …nie ou périodique c’est à dire par exemple:

r1 = 1; 596 ou r2 = 2; 333::: ou r3 = 4; 21569569::::

On note l’ensemble des nombres décimals par: D:


/

proposition 2.1 Un nombre réel r est rationnel si et seulement s’il admet une écriture décimale
…nie ou périodique .

Exemple 2.1 Écrire r sous forme un nombre rationnel dans les trois cas suivant:

2536
(1) r = 2; 536 ) r = :
1000

(2) r = 13; 4545:::

En e¤ et:
r = 13 + 0; 4545:::;

18
on pose:

x = 0; 4545::: ) 100x = 45; 4545::: (100 est la taille de la période)

) 100x = 45 + 0; 4545::: ) 100x = 45 + x


45
) 99x = 45 ) x =
99
45 1332
) r = 13 + x = 13 + = :
99 99

(3) r = 5; 21367367:::

On remarque ici que la période ne commence pas juste après la virgule.

r = 5; 21367367 ) 100r = 521; 367367::: = 521 + 0; 367367:::

on pose:

x = 0; 367367::: ) 1000x = 367; 367367::: (1000 est la taille de la période)

) 1000x = 367 + 0; 367367::: ) 1000x = 367 + x


367
) 999x = 367 ) x =
999
367 520846
) 100r = 521 + x = 521 + =
999 999
520846
) r= :
99900

Dé…nition 2.3 Un nombre naturel est dit premier s’il admet deux diviseurs 1 et lui même par
exemple:
2; 3; 5; 7; :::

sachant que l’ensemble des nombres premiers est in…ni.

Dé…nition 2.4 On dit qu’un nombre est irrationnel s’il ne véri…e pas la propriété des nombres
rationnel, pour cela pour véri…e qu’un nombre est irrationnel on utilise le raisonnement par
l’absurde pour utiliser la dé…nition des nombres rationnels. On note l’ensemble des nombres
irrationnels par: Q:

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Dé…nition 2.5 r est un nombre réel irrationnel si et seulement si r 2
= Q, autrement dit r
n’admet ni une écriture décimale …nie ni décimale périodique citons par exemple:

= 3; 14159265::: et e = 2; 718::::

qu’on note l’ensemble des nombres irrationnels par: Q avec:

R = Q [ Q:

p
Exemple 2.2 Montrons que: 5 est un nombre irrationnel.
p
Par l’absurde on suppose que: 5 2 Q, c’est à dire:

p a a 2
) 9a; b 2 N ; (a ^ b) = 1 et 5= )5= ;
b b
) 5b2 = a2 ) 5 divise a2 = a a;

) 5 divise a car 5 premier;

) a = 5k; k 2 N;

) b2 = 5k 2 ) 5 divise b2 , mais 5 premier;

) 5 divise b;

) 5 6= 1 est un diviseur commun de a et b, contradiction avec (a ^ b) = 1;


p
) 5 2 Q:

Propriété 2.1 (1)


8q1 ; q2 2 Q ) q1 + q2 2 Q:

(2)
8q1 2 Q et 8q2 2 Q ) q1 + q2 2 Q:

(3)
8q1 2 Q et 8q2 2 Q, ici on peut rien dire pour q1 + q2 ?

20
(4) L’ensemble des nombres rationnels Q est dense dans R, c’est à dire:

8q1 ; q2 2 Q; 9q3 2 Q tel que: q1 < q3 < q2 :

Remarque 2.1
N Z Q R C:

2.2 Intervalle-Segment

Dé…nition 2.6 Soient a et b deux nombres réels tels que a b alors on a les ensembles
suivants:

(1) [a; b] = fx 2 R=a x bg dite intervalle fermé ou segment.


(2) ]a; b[ = fx 2 R=a < x < bg dite intervalle ouvert.
(3) [a; b[ = fx 2 R=a x < bg dite semi-ouvert ou intervalle mixte.
(4) ]a; b] = fx 2 R=a < x bg dite semi-ouvert ou intervalle mixte.
(5) ] 1; b] = fx 2 R=x bg :
(6) [a; +1[ = fx 2 R=a xg :

2.3 La valeur absolue

Dé…nition 2.7 Soient a et b deux nombres réels alors la valeur absolue de b a est dé…nie
par:
jb aj = d (a; b) 0 (la distance entre a et b),

ou bien: 8
< b a si b a
jb aj =
: a b si a b;

et dans le cas d’une variable x on trouve:


8
< x si x 0
jxj = max (x; x) =
: x si x < 0;

21
sachant que:
jxj 0; 8x 2 R,

de plus son grahe est:

Exemples 2.1 (1) Résoudre l’équation suivante:

jx 5j = 7;

jaj = b > 0 ) a = b ou a = b;

donc: 8
>
> x 5 = 7 ) x = 12
>
<
jx 5j = 7 , ou
>
>
>
: x 5= 7)x= 2;

alors l’ensemble des solutions est:


S = f 2; 12g :

(2) Résoudre l’inégalité suivante:


jx + 8j > 2;

jaj > b ) a < b ou a > b;

22
donc: 8
>
> x+8< 2)x< 10
>
<
jx + 8j > 2 , ou
>
>
>
: x+8>2)x> 6;

alors l’ensemble des solutions est:

S = ] 1; 10[ [ ] 6; +1[ :

(3) Résoudre l’inégalité suivante:


jx 6j 3;

donc:
S = R;

car jx 6j est toujours positive.


(4) Résoudre l’inégalité suivante:
jx + 5j < 5;

donc:
S = ;;

car jx + 5j est toujours positive.


(6) Résoudre l’inégalité suivante:
jx 4j 5;

jaj b, b a b;

donc: 8
>
> x 4 5)x 9
>
<
jx 4j 5, ou
>
>
>
: x 4 5)x 1

donc:
S = [ 1; 9] :

23
Propriétés 2.1
(1) jxj = 0 , x = 0:
(2) j xj = jxj :
p
(3) x2 = jxj :
(4) jxyj = jxj jyj :
(5) jxj2 = x2 = x2 :
(6) jxj x jxj :
(7) jbj a; a > 0 , a b a:
(8) jbj a; a > 0 , b 2 ] 1; a] [ [a; +1[ :
(9) jx + yj jxj + jyj inégalité triangulaire.

Pour la preuve de (9) :


1ère méthode:

jxj x jxj et jyj y jyj ) (jxj + jyj) x+y jxj + jyj

) jx + yj jxj + jyj d’après (7) pour b = x + y et a = jxj + jyj :

2ème méthode:

(jx + yj)2 (jxj + jyj)2 = (x + y)2 jxj2 + jyj2 + 2 jxj jyj

= x2 + y 2 + 2xy x2 + y 2 + 2 jxj jyj

= 2 (xy jxyj) 0 d’après (6) ;

ce qui implique que:


(jx + yj)2 (jxj + jyj)2 ) jx + yj jxj + jyj ;

car:
a2 b2 ) a b si a 0 et b 0:

(10) jjxj jyjj jx yj :

24
En e¤ et:

jxj = jx y + yj jx yj + jyj d’après (9) ) jxj jyj jx yj ; ::: ( )

de plus:

jyj = jy x + xj jy xj + jxj d’après (9) ) jx yj jxj jyj ; ::: ( )

de ( ) et ( ) on trouve:

jx yj jxj jyj jx yj ) jjxj jyjj jx yj d’après (7) :

2.4 La partie entière

2.4.1 Propriété d’Archimède

Propriété 2.2 L’ensemble R est archimédien c’est à dire:

8x 2 R; 9n 2 N tels que:n > x:

Dé…nition 2.8 Soit x un nombre réel alors on dé…nit la partie entière de x qu’on la note par
E (x) ou bien [x] par:
E (x) = max fn=n xg ;
n2Z

25
c’est à dire le plus grand entier relatif inférieure ou égale à x, de plus son grahe est:

qui est dite une fonction en escalier.

Exemples 2.2
(1) E (2; 8) = 2:
(2) E (2) = 2:
(3) E ( 2; 8) = 3:
(4) E ( 2) = 2:
Propriétés 2.2
(1) E (x) x < E (x) + 1:
(2) a x; a 2 Z ) a E (x) :
(3) x y ) E (x) E (y) :

Pour (3) on a d’après (1):

E (x) x ) E (x) x y ) E (x) y ) E (x) E (y) d’après (2) :

2.5 L’ordre total " "sur R

Dé…nition 2.9 On dit que l’ensemble R est muni d’un ordre total pour la relation car elle
est:

26
(1) Ré‡exive:
8x 2 R; x x:

(2) Antisymétrique:
8x; y 2 R; [x y et y x] ) x = y:

(3) Transitive:
8x; y; z 2 R; [x y et y z] ) x z:

2.5.1 Majorants - Minorants

Dé…nition 2.10 Soit A sous ensemble de R muni d’une relation d’ordre , alors:
(1) M est un majorant de A, si et seulement si:

8x 2 A; x M:

(2) m est un minorant de E, si et seulement si:

8x 2 A; m x:

2.5.2 La borne supérieure - La borne inférieure

Dé…nition 2.11 Soit A sous ensemble de R muni d’une relation d’ordre , alors la borne
supérieure d’un ensemble A est le plus petit des majorants, notée sup A . D’autre part la borne
inférieure est le plus grand des minorants, notée inf A. Autrement on a:
(1) 8M un majorant de A, (sup A) M:
(2) 8m un minorant de A, m (inf A) :

2.5.3 Maximum - minimum

Dé…nition 2.12 Soit A sous ensemble de R muni d’une relation d’ordre , alors si la borne
supérieure d’un ensemble A appartient à A, alors l’élément maximal (maximum ou le plus grand
élément de l’ensemble) existe et il est égal à la borne supérieure de A, si non le maximum n’existe
pas: D’autre part si la borne inférieure d’un ensemble A appartient à A, alors l’élément minimal

27
(minimum ou le plus petit élément de l’ensemble) existe et il est égal à la borne inférieure de
A; si non le minimum n’existe pas. De plus on note le maximum par: max A et le minimum
par: min A:

Exemples 2.3
(1) A = ] 5; 9] :

L’ensemble des majorants est:

[9; +1[ , car: 8x 2 A; x M avec M 2 [9; +1[ :

Le plus petit des majorants est: 9 car:

8M un majorant de A; 9 M:

De plus:
9 2 A ) max A = sup A = 9:

L’ensemble des minorants est:

] 1; 5] , car: 8x 2 A; m x avec m 2 ] 1; 5] :

Le plus petit des majorants est: 5 car:

8m un minorant de A; m 5:

De plus:
52
= A ) min A n’existe pas:

(2) B = [ 6; 8] [ [9; 15[ :

L’ensemble des majorants est:

[15; +1[ , car: 8x 2 B; x M avec M 2 [15; +1[ :

28
Le plus petit des majorants est: 15 car:

8M un majorant de B; 15 M:

De plus:
15 2
= B ) max B n’existe pas:

L’ensemble des minorants est:

] 1; 6] , car: 8x 2 B; m x avec m 2 ] 1; 6] :

Le plus petit des majorants est: 6 car:

8m un minorant de B; m 6:

De plus:
6 2 A ) min B = inf B = 6:

29

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