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SPECTRES TYPOLOGIQUES

& ETUDES DE CAS

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SOMMAIRE

1. – PHASE PRELIMINAIRE A L´ANALYSE SPECTRALE-


NOTION DE SPECTRE TYPOLOGIQUE
1.1.- Classification et listage des manifestations spectrales élémentaires…. 1
1.2.- Etablissement des spectres typologiques…………………………….. 2
1.2.1. –spectres typologiques initiaux………………………………………… 2
1.2.2.-spectres typologiques évolués…………………………………… 2
2. –LES ROULEMENTS……………………………… 3
2.1. –Introduction…………………………………………………………… 3
2.2. –Analyse cinématique………………………………………………… 3
2.3. –Spectres typologiques………………………………………………… 6
2.3.1. –Dégradation localisée……………………………………………… 6
2.3.2. –Dégradation généralisée…………………………………………… 7
2.4. –Procédure d’analyse ………………………………………………… 9
2.4.1. –procédure de base…………………………………………………… 9
2.4.2. –outils complémentaires……………………………………………… 10
2.5. –Exemples de mise en évidence de défauts…………………………… 17
2.5.1. –Cas n°1 –Quantification……………………………………………… 17
2.5.2. –Cas n° 2 –Marquage localisé………………………………………… 21
2.6. –Cas n°4 –Vitesse de rotation base –Détection d’enveloppe…………… 25
2.6.1. –Installation –Objet …………………………………………………… 25
2.6.2. –Mesures avant intervention mécanique-Analyse…………………… 26
2.6.3. –Mesures après intervention mécanique-Analyse…………………… 27
2.6.4. –Conclusion………………………………………………………… 28

2. – LES ENGRENAGES…………………………… 29
3.1. –Introduction…………………………………………………………… 29
3.2. –Analyse cinématique…………………………………………………… 29
3.3. –Spectres typologiques dégradés………………………………………… 32
3.3.1. –Dégradation localisée :une dent détériorée sur un pignon………… 32
3.3.2. –Dégradation localisée :une dent détériorée sur chaque pignon……… 33
3.3.3. –Ensemble des dentures détériorées…………………………………… 34
3.3.4. –Arbre support de pignon « cintré »…………………………………… 35
3.3.5.-Influence du jeu de montage entre deux pignons……………………… 37
3.4. –Exemples de mise en évidence de défauts…………………………………… 37
3.4.1. –Cas n° 1…………………………………………………………………… 37
3.4.2. –Cas n° 2…………………………………………………………………… 39
3.4.3. –Cas n° 3…………………………………………………………………… 42

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Chapitre 2 : Spectres typologiques & études de cas

1. Phase préliminaire a l’analyse spectrale notion de spectre typologique


1.1. – classification et listage des manifestations spectrales élémentaire

Les vibrations d’une machine sont générées principalement par les efforts internes à celle-ci.
Selon la cinématique de la machine, ces efforts ont une répartition spectrale différente.

La constitution des spectres typologiques (spectres destinés à faciliter l’analyse de la réalité


vibratoire complexe et l’identification des phénomènes) de tous les types de machines
tournantes, nécessite le recensement de toutes les forces internes à ces machines et des
manifestations spectrales correspondantes.

Le spectre typologique d’une machine donnée, sera alors défini en combinant les
manifestations spectrales de tous les efforts internes caractéristiques de cette machine, ceux-ci
étant souvent déterminés par sa cinématique.

Le recensement de l’ensemble des forces connues s’articulera autour de la classification


suivante :
● Forces élémentaires initiales :il s’agit des forces intrinsèques au fonctionnement d’une
machine, présentes dans un état initial ou le comportement vibratoire est supposé
satisfaisant.
Exemples : balourd, engrènement, roulement, etc.

● Forces nouvelles spécifiques : il s’agit de forces n’étant pas présentes à l’état initial,
mais susceptibles d’apparaître au cours du fonctionnement ; ces forces restent néanmoins
caractéristiques de la cinématique de la machine.

Exemples : mésalignement, instabilité de palier lisse, phénomènes magnétiques sur les


moteurs.

● Forces nouvelles non spécifiques : ce sont également des forces susceptible,


d’apparaître au cours du fonctionnement d’une machine.

Exemples : choc périodique, accord acoustique, détachement tourbillonnaire de karman.

1.2. – Etablissement des spectres typologiques


1.2.1. – Spectres typologiques initiaux
Pour chaque type de machine, on opérera de la manière suivante :

● Etablissement du spectre typologique initial (correspondant à un comportement


vibratoire satisfaisant) :ce spectre est réalisé en combinant les manifestations
spectrales des forces élémentaires initiales de la machine.dans la plupart des cas, cette
combinaison sera une addition dans le domaine fréquentiel.
● A ce spectre initial, seront associés des spectres typologiques évolués.

– Spectres typologiques évolués


Cette évolution correspondra à deux types d’événements :

3
● L’évolution propre de chacune des forces élémentaires initiales, ayant déjà
contribué à l’établissement du spectre typologique initial. Cette évolution de;
forces initiales peut se traduire :
 par l’apparition d’éléments spectraux (raies ou bruit) nouveaux,
 par la transformation d’éléments spectraux existants (élévation de niveau d’une raie,
étalement d’un bruit..)
● L’apparition de forces nouvelles spécifiques. L’apparition de forces nouvelle se
traduira, dans la plupart des cas, par l’apparition d’éléments spectraux nouveaux.

2. – LES ROULEMENTS
2.1. - Introduction
Les roulements à billes, à rouleaux, à aiguille sont grandement utilisés dans l’industrie. Ils
méritent une attention particulière pour l’homme de maintenance.

2.2. – Analyse cinématique


Des défauts, fissures, écaillages, pitting…peuvent exister sur les pistes et les éléments
roulants; ils engendrent des chocs périodiques lorsque les vitesses de rotation sont constantes.
Les fréquences fondamentales de ces vibrations sont liées aux fréquences dites
cinématiques de base :
Considérons un roulement dans un référentiel fixz Oy0z0. Un référentiel est lié à chacun
des éléments :
● à la bague intérieure est lié le référentiel Oyizi qui tourne à la vitesse ƒi par
rapport à Oyozo .
● à la bague extérieure est lié le référentiel Oyeze qui tourne à la vitesse ƒe par
rapport à Oyozo .
● à un élément roulant est lié le référentiel Oyrzr qui tourne à la vitesse ƒr par
rapport à Oyozo. zc ze z0
z1 yi Ωi (bague intérieure)
c1
Dm=Re-Ri Ri Ωc (cage)
Re yc
d c2 ye Ωi (bague extérieure)

y0

La géométrie des roulements permet de déterminer leurs fréquences cinématiques.

Les donnés base sont :


d : le diamètre des éléments roulants.

Di : le diamètre du chemin de roulement de la bague intérieure.


De : le diamètre du chemin de roulement de la bague extérieure.
θ : l’angle de contact des éléments roulants (en degrés).
ƒi : fréquence de rotation de la bague intérieure.
ƒe : fréquence de rotation de la bague extérieure.
z : nombre de billes.

4
On utilise parfois, au lieu de Di et De, le diamètre moyen :
D  De
Dm= i
2
On montre avec l’hypothèse de roulement sans glissement que :
● La fréquence de rotation de la cage fc :
d
ƒc = 1 ƒi( 1  cos ) +ƒe(1+ d cos )
2 Dm Dm
● La vitesse relative de la bague intérieure par rapport à la cage :
d
ƒi -ƒc= 1 (ƒi- ƒe)(1+ cos )
2 Dm
● La vitesse relative de la cage par rapport à la bague extérieure :
ƒc- ƒe= 1 (ƒi- ƒe) (1- d cos )
2 Dm
● La fréquence de rotation de l’élément roulant sur son axe :
ƒb= 1 Dm (ƒi- ƒe) (1- d cos )(1+ d cos )
2 d Dm Dm
Dans le cas général, la bague extérieure est fixe et la bague intérieure est fixée sur l’arbre.
On a alors :
ƒe = 0
ƒi = fréquence de rotation ƒ0
De ce fait :
ƒc = 1 ƒ0 (1- d cos )
2 Dm
ƒo- ƒc= ƒo (1+ d cos ) /2
Dm
Dm
ƒb= 1 ƒ0 (1- d cos )(1+ d cos )
2 d Dm Dm

REMARQUES:
1°)- Lors du fonctionnement normal du roulement ces fréquences calculées qui
existent forcément ne sont généralement pas visibles.en effet, l’énergie délivrée à ces
fréquences cinématiques est faible et de ce fait elles sont noyés dans le bruit de fond
vibratoire de la machine.
2°)- Ces fréquences ne dépendent que des dimensions des roulements; ainsi il ne
peut en aucun cas s’agir de multiples entiers de la rotation.

2.3. – Spectres typologiques


2.3.1. – Dégradation localisée
Une dégradation localisée sur un élément du roulement se manifeste par un choc dur,
périodique, à la fréquence du contact au niveau de la détérioration.
Ainsi, pour un défaut situé :
 sur la bague externe, la fréquence fondamentale du choc est :
ƒBE=z(ƒc-ƒe)
 sur la bague interne, la fréquence fondamentale du choc est :
ƒBI=z(ƒ0-ƒc)
 sur l’élément roulant, la fréquence fondamentale du choc est :
ƒER =2ƒb
 sur la cage, le phénomène sera à : ƒcage

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(1) Le spectre de l’effort généré est donc un peigne à une fréquence donnée fR(qui
est égale à fBE , fBI ou fER selon le cas)s’étendant en hautes fréquences, puisque le choc est très
"dur" .

(1)

(2)

(3)

(2) Le spectre de la vibration résultante est égal à la multiplication de ce peigne par


la fonction de transfert du roulement. Celle-ci est localisée en hautes fréquences (dkHz) : en
effet, le roulement est un élément mécanique qui a une grande raideur pour une masse très
faible.

(3) De ce fait, ce sont les harmoniques de ƒR d’ordre élevé qui, amplifiées par cette
fonction de transfert, atteindront les niveaux vibratoires les plus significatifs, et pourront être
décelées le plus clairement.
1. Choc généré par la dégradation.
2. Fonction de transfert du roulement.
3. Vibration générée par le choc.

Cette dégradation localisée se retrouve dans les cas suivants :


● Au premier stade de la dégradation (début de l’écaillage),
● Dans les cas particuliers de marquage local sous l’effet d’efforts ponctuels,
● Au stade ultime de la dégradation ( écaillage prédominant localisé).

On rencontre également la présence de ces raies cinématiques sur des machines


neuves en parfait état vibratoire générées par les marques d’usinage des roulements.
Ces fréquences cinématiques ont les caractéristiques suivantes :
 Ce ne sont pas des harmoniques d’ordre entier de la fréquence de rotation,
● Chaque type de roulement a ses fréquences spécifiques.
Elles sont donc clairement identifiables.

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On peut obtenir auprès des fournisseurs de roulements, les 4 fréquences
cinématiques de leurs roulements ( fc, fBE, fBI, fER) en leur précisant leur type.

NOTA :
Les défauts localisés sur les éléments tournants du roulement sont souvent
modulés par les fréquences cinématiques correspondantes, du fait du mouvement relatif
du défaut par rapport à la position fixe du capteur.

2.3.2. – dégradation généralisée


Au fur et à mesure de la dégradation du roulement, d’autres écaillages apparaissent et
évoluent de manière anarchique ; la ‫״‬limaille‫״‬générée par ces écaillages, véhiculée par la
rotation du roulement, s’intercale au niveau des contacts éléments roulants/bagues.
Il s’en suit une apparition progressive de nombreux chocs aléatoires durs, dont l’énergie
va rapidement dépasser celle des chocs périodiques initiaux.
De par le caractère aléatoire des chocs, le spectre d’excitation est une courbe fluctuante
se rapprochant d’un bruit blanc, s’étalant en hautes fréquences du fait de la dureté des chocs.
Les vibrations résultantes sont, ici aussi, la multiplication de ce spectre de choc par la fonction
de transfert du roulement. Il ne s’agit plus théoriquement dans ce stade de dégradation de
rechercher un spectre de raies espacées d’une des fréquences cinématiques du roulement fR.

Dans la pratique cette dégradation arrivant après la dégradation localisée, on a la


superposition de raies spectrales avec un bruit à caractère aléatoire. C’est à ce stade qu’il
devient alors difficile de les détecter.

Chocs aléatoires
(spectres moyennés)

Fonction de transfert
Du roulement monté

Vibrations générées

7
2.4. Procédure d’analyse
2.4.1. Procédure de base
Le niveau donné par la courbe hautes fréquences, y compris les cinématiques d’ordre
élevé qui s’y trouvent éventuellement, représente l’énergie globale des chocs dus à la
dégradation du roulement ; la surface de cette courbe est donc un critère quantitatif
permettant de juger de la gravité de la dégradation.

Roulement mauvais

Roulement Bon

Il faut noter par rapport à cette procédure simple de suivi que :


* Le niveau de la courbe hautes fréquences est souvent assimilable au niveau global
d’accélération RMS.
* C’est une mesure simple qui ne fait appel à aucun analyseur de fréquence, ni calcul
particulier,

En revanche, cette méthode est à utiliser avec précaution dans les cas suivants :
* Un roulement bon mais mal graissé, génère le même spectre vibratoire qu’un
mauvais roulement.
 en cas de doute, il convient donc de procéder à un graissage du roulement(en
surveillant sa température pour éviter tout sur-graissage) : le niveau vibratoire baisse alors,
quel que soit l’état du roulement ; il ré-augmente ensuite(généralement quelques heures après)
si le roulement est mauvais.

* Dans le cas ou d’autres phénomènes hautes fréquences sont également présents :

 s’il s’agit de phénomènes périodiques (engrenages, passage d’ailettes…), il suffit de


considérer le fond de spectre pour avoir le niveau spécifique au roulement.

s’il s’agit de phénomènes aléatoires, l’ambiguïté reste et on ne peut pas faire la part
des choses entre le roulement et ces phénomènes : l’utilisation de méthodes
complémentaires s’avère alors nécessaire.

Le phénomène aléatoire hautes fréquences générant une énergie vibratoire élevée le


plus courant est la turbulence d’écoulement fluide sous pression (compresseur centrifuge,
turbine…)cavitation d’une pompe, etc..

2.4.2. – Outils complémentaires


1°) – Introduction : le suivi de l’état des roulements est un élément auquel les personnels de la
maintenance sont très sensibles ; par ailleurs, suivre cet état par l’évolution d’une courbe
vibratoire non identifiée a priori, paraît “confortable” à certains utilisateurs.

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Aussi, de nombreuses méthodes spécifiques ont été développées pour répondre à ces
deux soucis : confirmer le diagnostic, et/ou déterminer des manifestations spectrales
caractéristiques du roulement suivi.

Nous présentons ci-après certaines de ces méthodes, sans aborder celles qui,
correspondant à une marque déposée, sont caractéristiques d’appareillages spécifiques.

2°) – fond de spectre : le fond de spectre correspond à un lissage mathématique de


spectre. Il permet de s’affranchir des raies cinématiques hautes fréquences représentatives
d’autre phénomènes susceptibles d’être rencontrés sur la machine (engrènement, défauts
électrique, passages d’ailettes…).

3°) – kurtosis : le kurtosis, moment statistique d’ordre 4 de densité de probabilité, est


appliqué à la répartition statistique des niveaux vibratoires. Il représente l’aplatissement de la
courbe de densité de probabilité.
Des essais ont montré que, pour un roulement bon, cette répartition obéit à une loi
statistique dite normale : le kurtosis est alors proche de 3.

Il augmente lorsque le roulement se dégrade.


Sa formulation est :
4
(XX) P(X)dx 2
K=  ou x moyenne et   variance

4

9
Kurtosis Kurtosis

30 3 à 5000 Hz 30 5000 à 10000 Hz


20 20
10 10
Temps temps
0
0 2 4 6 8 10 12 14 L10h 0 2 4 6 8 10 14 16 L10h
Kurtosis Kurtosis
10000 à 15000 Hz 15000 à 20000 Hz
30 30
20 20
10 temps 10 temps
0 0

0 2 4 6 8 10 12 14 L10h 0 2 4 6 8 10 14 16 L10h

La figure ci-dessus définit le kurtosis dans 4 bandes de fréquences.

On peut remarquer :
* Qu’il est significatif en hautes fréquences(10kz-20kz)
* Que pour une forte dégradation la valeur du kurtosis retrouve sa valeur initiale, ceci
signifie qu’un roulement très détérioré ne génère plus d’ondes de choc.

4°) Cepstre/détection d’enveloppe


Introduction :
L’objectif est de rechercher dans le signal vibratoire des fréquences discrètes
caractéristiques des roulements. En l’occurrence, les raies recherchées sont les harmoniques
des fréquences des fréquences cinématiques du roulement étudié.

On observe que :
* En basses fréquences, ces raies ont un niveau très faible (elles sont parfois invisibles),
et elles peuvent être“noyées” parmi les raies des autres phénomènes vibratoires.
* En hautes fréquences, ou elles sont amplifiées par la fonction de transfert du
roulement, elles sont “noyées” dans la courbe représentative des chocs aléatoires au sein du
roulement, et affectées par les faibles variations de vitesse qui ont une incidence importante sur
les harmoniques élevées.
Aussi, les deux outils de traitement du signal présentés ci-après, ont pour but d’extraire
et de “mettre en valeur” ces fréquences à partir de la courbe hautes fréquences générées par le
roulement.
Nous verrons que, indirectement, les deux méthodes présentées ont pour résultat :
* La mise en évidence des fréquences cinématiques “noyées”,
* La “translation” des harmoniques de ces fréquences cinématiques en basses
fréquences.

Cepstre : l’outil mathématique du cepstre permet de mettre en évidence les périodicités


de raies discrètes dans le spectre fréquentiel.
A une famille de raies régulièrement espacées dans le spectre(bandes latérales, dues à
une modulation, ou harmoniques dues à un choc périodique), correspondra dans le cepstre une
raie.

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La formulation du cepstre étant homogène à une transformée de Fourier, le résultat
aboutit mathématiquement à l’espace inverse du spectre fréquentiel, l’unité est alors en
secondes (1/Hz) et le vocabulaire est par conséquence par inversion littérale :
cepstre  spectre , harmonique  rahmonique,
filtrage filtrage, fréquence  quéfrence...
Une famille de raies espacées de la fréquence f sur un spectre, donnera sur cepstre une
raie à une quéfrence1/f, exprimée en secondes.

En ce qui concerne les roulements, le cepstre sera appliqué préférentiellement sur la


gamme de fréquence correspondant à la courbe spécifique du roulement.

① signal temporel Courbe du roulement


d’accélération 0-20 kHz
T.F.

t f
f1 f2

f1

f2
T.F.

t f
Raies noyées espacées de f roulement

② filtrage( f1,f2)
T.F. inverse

③ calcul du cepstre

1/fr quéfrence
Détection d’enveloppe : l’outil mathématique de la détection d’enveloppe est
appliqué sur signal temporel de la vibration.

En principe, cet outil permet d’extraire les fréquences modulantes d’un signal
modulé. Dans notre cas, le signal temporel, lorsqu’un roulement est dégradé, est constitué d’un
"bruit de fond" d’ou émergent les impacts dus aux chocs entre, par exemple, les éléments
roulants et une des autres parties du roulement (bague interne ou externe…)

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A

T T T T

Signal temporel Haute fréquence


Si l’on ne considère que l’enveloppe externe du signal, on obtient :

T T T t

Définition de l’enveloppe du signal

Cette enveloppe s’apparente à un signal modulé, dont la période correspond à celle


du défaut de roulement.
La "démodulation" de cette fréquence et la recherche de ses caractères périodiques
(calcul du spectre du signal d’enveloppe), permet alors d’accéder aux fréquences des défauts.
Le spectre ainsi calculé nous donne les fondamentales des fréquences de défaut. On
peut ainsi les lire directement.
Pour que ce signal d’enveloppe soit le plus significatif du défaut (bruit de fond
faible et impacts forts), on vient sélectionner dans le signal brut initial les zones du spectre les
plus favorables. Ces dernières, on l’à vu précédemment, se situent sur les dômes
d’amplifications du palier.

Cette sélection se fait par un filtrage passe A


bande du signal brut.

En résumé, les différentes étapes d’une


détection d’enveloppe sont :

① Visualisation du spectre brut haute 20 kHz


fréquence (0-10kHz ou 0-20kHz).
A
② Sélection sur ce spectre de la zone ②
fréquentielle la plus propice à la détection
des défauts. (  filtrage passe bande)

f1 f2 20 kHz

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③ calcul de l’enveloppe du signal temporel ③ Sélection du « Signal enveloppe »
correspondant.
A

T T T T

④ calcul du spectre cette enveloppe. ④


f
f=1/T f f f f
A noter : ce spectre est "basse fréquence"

En pratique, certaines de ces étapes peuvent être masquées, le filtrage passe-bande


pouvant être choisi soit précisément par un filtre spécifique, soit par une sélection de gammes
pré-programmées.
L’interprétation des spectres finaux réside en la recherche de raies correspondant
aux fréquences de défauts calculées, et de leurs harmoniques.
L’amplitude et le nombre de ces raies est bien sur caractéristique de l’importance du
défaut, mais aussi, il convient de porter une attention sur l’amplitude relative de ces raies par
rapport au fond de spectre.plus celui-ci est haut, plus le défaut peut être important.

2.5. – Exemple de mise en évidence de défauts


2.5.1. – Cas n° 1 Quantification
Objet : Il s’agit de qualifier le comportement vibratoire d’un broyeur et son système
d’entraînement.

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Mesures avant intervention mécanique- analyse : le palier arrière du moteur
présente un niveau global d’accélération de 3 g eff, ce qui est élevé.
Le spectre hautes fréquences correspondant montre une courbe caractéristique d’un
défaut de roulement qui est alors mis en cause.

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CONCLUSION :
La mesure du niveau global d’accélération, éventuellement filtrée sur la plage
de fréquences spécifique au roulement, est à la base du suivi des installations
industrielles, y compris sur les systèmes de mesure automatisée.
La plage de fréquence à prendre en compte est déterminée par la signature
vibratoire initiale en fonctionnement.
Remarque- détection d’enveloppe : A titre d’illustration, nous représentons ci-
contre l’opération de détection d’enveloppe effectuée sur les 2 roulements à la signature
initiale.
Le spectre du roulement 1 révèle bien la présence de la fréquence de passage des
éléments roulants sur la bague externe (121.5Hz) et ses harmoniques.
Cette manifestation ne se retrouvant pas sur le roulement 2, le diagnostic est ainsi
confirmé.

Influence de graisse – installation – objet : suite à des niveaux vibratoires élevés,


un équilibrage nous est demandé sur un moto-ventilateur (machine présentée sur la figure ci-
dessous)
3RV 4RV

1RO 2RO 3RH 4RH


Moteur Asynchrone Accouplement Ventilateur
200 kw 2970 tr/min Citroen 11 Pâles

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Influence de graissage –Mesures – Analyse : après l’équilibrage, alors que le
niveau des phénomènes basses fréquences a diminué, on relève un niveau global
d’accélération élevé sur le ventilateur (13.5g sur le palier 3, voir tableau 1) illustré par la
courbe hautes fréquences présentée sur la figure ci-dessous.

CONCLUSION – MESURE APR2S MODIFICATION :


Un graissage est alors réalisé sur l’ensemble des roulements ; le niveau
diminue alors à 1.3g, ou il reste stabilisé, et on observe une diminution importante du
fond de spectre hautes fréquences.

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2.5.3 – Cas n°3 – Marquage localisé

Il s’agit de qualifier le comportement vibratoire de la moto-pompe présentée ci-


joint.
Cette machine fait partie d’un ensemble de 4 pompes reliées sur des tuyauteries
communes.
Mesures et interprétation – le tableau donne les niveaux d’accélérations au droit des
paliers de la machine.

On observe que les niveaux globaux d’accélération sont :


 Corrects sur la pompe,

 Dus principalement à l’engrènement sur le multiplicateur,

 Elevés sur le moteur, particulièrement côté opposé accouplement ou on


relève 24g eff ; ce niveau très important n’est pas dû à l’engrènement, ce
qui est normal compte tenu du filtrage de l’accouplement à ces très hautes
fréquences.

POINT DE MESURE NIVEAU GLOBAL FREQUENCE


D’ACCELERATION D’ENGRENEMENT
0→ 20kHz en g RMS

1 RO 24 
1 Ax 6.1 
1 RV 3.8 
2 RH 3.4 
3 RO 5.5 5
4 RO 4 1
4 Ax 1.8 8
5 RO 9.3 1.2
5 Ax 2.3 9.5
6 RO 9.9 
7 RV 3 
7 RH 2 
8 RV 1.6 
8 RH 1.4 
8 Ax 1.3

DIRECTION :
RO : Radial Oblique
RH : Radial Horizontale Niveaux d’accélération en g eff -  = fréquence
RV : Radial Verticale non discernable
AX : Axiale

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Le spectre hautes fréquences montre une courbe hautes fréquences caractéristique d’un
problème de roulement.
Cependant, des raies discrètes paraissent présentes dans la zone de niveau élevé.

Un zoom est alors réalisé.

On constate alors que la courbe hautes fréquences est en réalité échantillonnée par un
spectre de raies espacées régulièrement de 177.3 Hz.

Les fréquences cinématiques du roulement monté sur ce palier sont alors calculées

18
-ROULEMENT NU2226E
Désignation :
Observation :
Nombre d’éléments roulants 17
Diamètre primitif (mm) 182.000 Ecart 0.000
Angle de contact (degrés) 0° 0′ 0′′ Ecart 0° 0′ 0′′
Diamètre de l’élément roulant (mm) 28 000 Ecart 0.000
Fréquence de rotation (Hz) 24.80
Ecart absolu sur la fréquence (Hz) 0.20

Fr. min (Hz) Frq. (Hz) Frq. Max(Hz)


Cage 10.41 10.49 10.58
Elément sur bague externe 176.93 178.37 179.81
Elément sur bague interne 238.39 243.23 79.33
Elément roulant 78.06 78.69 79.33

CALCUL DES FREQUENCES CINEMATIQUE


On détermine ainsi l’origine du 177.3 Hz comme étant la fréquence de passage de
éléments roulants sur la bague externe.
Le problème de roulement est donc confirmé et identifié sur la bague externe.

NOTA :
Un spectre réalisé sur 0-1000Hz au même point ne met pas en évidence le peigne de
raies espacées à 177.3Hz.

CONCLUSIONS – CONSTATATIONS :
Le roulement incriminé présentait effectivement un fort marquage localisé sur la
bague externe.
Ce phénomène se rencontre couramment sur ce genre d’installations ou des
machines sont montées en double sur une tuyauterie commune ; lorsque l’une est arrêtée,
elle reçoit les vibrations de l’autre et la bague externe du roulement est alors marquée
sous leur effet (phénomène appelé ′′faux effet Brinnel′′).

19
Seule une isolation correcte (sous le châssis et entre la machine et la tuyauterie)
permet de résoudre ce problème.
Ce phénomène très spécifique entraînant un marquage localisé important, les
harmoniques de la fréquence cinématique de passage sur la bague externe sont visibles
sur le spectre, sans outil spécifique d’analyse, mais surtout dans les hautes fréquences ou
elles sont amplifiées par la fonction de transfert de roulement.
En revanche, en basses fréquences ou elles ne sont pas amplifiées, elles sont
difficilement visibles et sont ′′noyées′′parmi les autres phénomènes vibratoires.

2.6. – CAS N° 4 - Vitesse de rotation basse – Détection d’enveloppe :


2.6.1. – Installation – Objet :
Il s’agit de qualifier les roulements d’un roulement d’un rouleau sécheur avant opération
de maintenance.
L’installation est présentée sur la figure ci-jointe.
Palier Arrière (Vertical
Horizontal)

Cinématique:

Fréquence du roulement
(les deux) pour une
vitesse unitaire :

▪ cage : 0.44
▪ bague externe : 10.12
▪ bague interne : 12.88
▪ Elément roulant : 4.02
(Vertical
▪ Palier Avant Horizontal)
2.6.2. – Mesures avant intervention mécanique – Analyse

La vitesse de rotation est alors de 94 t/mm.

La comparaison des spectres hautes fréquences sur les deux paliers montre une
prédominance très nette de la courbe caractéristique des roulements sur le palier arrière.

20
Comparaison de spectre hautes fréquences sur les deux paliers
Une analyse par détection d’enveloppe est alors entreprise : l’appareillage utilisé ne
permettant que des gammes d’analyse préétablies, deux mesures sont réalisées : entre 5000 et
10000Hz, puis entre 10000 et 20000Hz.
Les spectres obtenus présentent tous deux la fréquence de passage sur la bague externe
(15.75Hz) et ses harmoniques, confirmant ainsi la dégradation du roulement.

Détection d’enveloppe
2.6.3. – Mesures après intervention mécanique – Analyse
Le roulement du palier arrière s’est avéré dégradé à son démontage.
Les mesures de réception ont été entreprises après son changement, pour une rotation de
96 t/mn.
Le fond de spectre hautes fréquences a nettement diminué (voir graphe ci-joint).

Spectre hautes fréquences

La détection d’enveloppe ne met plus en évidence la présence dominante de fréquences


cinématiques du roulement (voir graphe ci-dessous).

21
2.6.4. – Conclusion
Le fait que la vitesse de rotation soit faible n’a pas d’incidence sur la répartition
fréquentielle du spectre généré par la dégradation du roulement ; il se trouve toujours en
hautes fréquences, amplifié par la fonction de transfert.
Seul le niveau est affecté par la vitesse.
Ainsi, dans notre cas, le niveau d’accélération hautes fréquences n’est pas
prédominant dans le niveau global, ou les vibrations entre 0 et 2000 Hz dominent.
La détection d’enveloppe s’est révélée un outil d’analyse complémentaire efficace.
Cette méthode est d’autant plus efficace que la rotation de la machine est lente : la
charge localisée favorise les dégradations ponctuelles de roulement et donc la présence
des fréquences cinématiques correspondantes.

3. – LES ENGRENAGES
3.1. - Introduction
Eléments de liaisons entre deux ou plusieurs machines, ils assurent plusieurs rôles tel que
réducteur, multiplicateur, inverseur. En terme d’effort ils doivent faire passer le couple.
3.2. – Analyse cinématique
n1

f1

n2
f2

22
 Spectre typologiques d’un engrenage " bon " : considérons un train d’engrenage
élémentaire :
 L’arbre menant ou arbre d’entrée tourne à la rotation fréquence de rotation f1 et
supporte un pignon comprenant n1 dents.
 L’arbre mené ou arbre de sortie tourne à la fréquence de rotation f2 et support un
pignon comprenant n2 dents.
En terme d’effort, ils doivent faire passer un couple :
  
C F1h
Roue 1 n1 dents
N1 vitesse de rotation (tr/min)

Circonférence primitive
F

Roue 2 n2 dents
N2 vitesse de rotation (tr/min)
Lors de la rotation des pignons, chaque dent engrène avec sa vis à vis. Pour chaque dent
il y a un début de contact, instant pour lequel le couple transmis est quasiment nul, un instant
ou le contact est plein au niveau du diamètre primitif, pour finir lors du dégagement à une fin
du contact pour lequel le couple transmis redevient quasiment nul.
Plusieurs dents sont généralement en contact pour assurer le couple et diminuer ses
fluctuations.
Les profils des dentures sont définis idéalement pour qu’il y ait roulement sans
glissement bien que ceci ne soit pas réalisable. Nous allons dans un premier temps considérer
pour notre analyse un engrenage dit "parfait "qui génère une fluctuation de pression entre les
dents sinusoïdale.

Domaine des Temps Domaines des Fréquences


10
10 Vibrations: dues au
A 0 A 5 déséquilibre de l’arbre
25 49 73 97 121 145 169 183 0 d’entrée
-10 -5 32 63 94 125 156
t(s) f(Hz)
15
10 Vibrations: dues au
A 0 A 5 déséquilibre de
25 49 73 97 121 145 169 183 217 0 l’arbre de sortie
-15 -5 33 65 97 129 161 193
t(s) f(Hz)
10
10 Vibrations: dues aux
0 5 efforts d’engrènements
0
-10 -5 34 67 100 129 161 193
T(s) f(Hz)

23
Si T1 < T0, nous avons à faire à un multiplicateur.
Te période d' engrènement fe  fréquence d' engrènement
Te période de passage entre deux dents fe( 1 ) n1 n2
Te T1 n2
fe  n1 1 n1f1n2 1 n2f2
T1 T2
TeT1T2
n1 n2
on peut écrire :
f1 n2
 
f2 n1
Avec  > 1 rapport de réduction
 < 1 rapport de multiplication
 = 1 rapport = 1 nous avons à faire à un inverseur de sens de rotation.
3.3. – Spectres typologiques dégradés
3.3.1. – Dégradation localisée : une dent détériorée sur un pignon
Supposons qu’une seule dent soit détériorée sur le pignon de l’arbre d’entrée.
A chaque fois que la dent détériorée engrènera avec la dent de l’autre pignon il se
produira une impulsion. Cette impulsion apparaîtra à la période rotation de l’arbre qui support
le pignon qui a la dent détériorée et nous aurons.
Domaine des Temps Domaine des fréquences
Déséquilibre arbre d’entrée

10 10

A 0 A 5
68 135 202 269 0
-10 -5 35 69 103 137
t(s) f(Hz)
+
Impulsion lors du passage de
la dent détérioré

10 15
10
A 0 A 5
63 125 187 249 0 34 67 100 133
-10 -5
t(s) f(Hz)

Une dent détériorée sur arbre


entrée

20 10
10 A 5
A0 0
-10 66 135 202 269 -5 35 69 103 137
t(s) f(Hz)

24
Pour T2 < T1 nous avons à faire à un multiplicateur.

Le raisonnement serait le même si la dent détériorée était sur l’autre pignon, c’est à dire
le pignon de l’arbre de sortie.

3.3.2. – Dégradation localisée : une dent détériorée sur chaque pignon


Deux cas peuvent se présenter :
1ER CAS : le rapport de multiplication ou de réduction est un multiple de la vitesse de rotation.
Dans ce cas la position relative des dents de chaque pignon est toujours la même au
bout d’un tour de chaque arbre et le principe de superposition s’applique. Nous aurons deux
trains d’impulsions relatifs à chaque engrènement des dents détériores.
L’analyse spectrale fera apparaître 2 fonctions peigne ayant respectivement pour
fondamentales les fréquences de rotation de chaque arbre.
Superposition de deux peignes à f1 et f2

15

A 10

5
0
-5 39 77 115 153
f(Hz)

2ÉME CAS : Le rapport de multiplication ou de réduction n’est pas un multiple des vitesses de
rotation.
Dans ce cas la position relative des dents de chaque pignon change à chaque tour de
chaque arbre.
Ceci est souvent réalisé dans les engrenages afin d’obtenir une usure uniforme des
dentures.
Dans ces conditions les deux dents détériorées se rencontreront au bout d’un certain
nombre de tours de chaque pignon.
Autrement dit il y aura un troisième train d’impulsions de période plus grande que
les périodes fondamentales (T1 et T2) des deux arbres.
En fréquence on verra alors apparaître un spectre de raies de fréquence fondamentale
inférieure à f1 et f 2 que l’on appelle fréquence de coïncidence et qui vaut :
fe n1f 1 n2f 2
fc
 
PPCM PPCM PPCM
avec PPCM = le plus petit commun multiple entre n1 et n2
Phénomène de coincidence
15
Série 1
10 Série 2
A Série 3
5

0 24 47 70 90 116 139
-5
f(Hz)

25
3.3.3. Ensemble des dentures détériorées
Dans le cas ou l’ensemble de la denture est usée, l’engrènement prend l’aspect d’un
choc pour chaque rencontre de dent. Il se produit là encore un train d’impulsion à la période
d’engrènement Te ce qui se traduira par un spectre de raies(s) de la fréquence fondamentale.
Accélération γ

f1 f2 fe 2fe 3fe nfe Hz


REMARQUES
① - Le nombre plus ou moins important de composantes harmoniques et leurs
amplitudes relatives par rapport à la fréquence fondamentale d’engrènement fe ou taux
d’harmonique, traduira l’état plus ou moins avancé de la détérioration de l’ensemble du
profil des dentures (usure quasiment uniforme) .
② - Le seul suivi de l’amplitude de la fréquence d’engrènement n’est donc pas
suffisant pour émettre un diagnostic. En effet elle dépend du couple transmis donc de la
charge.

3.3.4. – Arbre support de pignon "cintre"

a) – Déformation simple de l’arbre

f2

f1

Supposons que l’arbre tournant à la vitesse de rotation f1 soit légèrement cintré, la


pression au niveau des dentures sera alors modulée à chaque tour de rotation de l’arbre f1.ce
phénomène se traduit par une modulation d’amplitude ; il y a apparition de deux bandes
latérales autour de la fréquence d’engrènement suivant le schéma ci-dessous.
Accélération γ

f1 f2 fe-f1 fe fe+f1 f

26
b) – Déformation complexe de l’arbre (patatoïde)

La déformation de l’arbre peut avoir une forme différente de celle d’un simple cintrage.
Suivant la forme, le spectre sera d’autant plus riche en bandes latérales ; ainsi on pourra obtenir
le spectre suivant :

Accélération γ

f1 f2 fe-4f1 fe-2f1 fe-1f1 fe fe+f1 fe+2f1 fe+3f1


fe-3f1 fe+3f1
c) – Autre cas
En pratique on peut trouver sur un même engrenage une combinaison des défauts que
nous avons mentionnés jusqu’ici. Ainsi la même déformation de l’arbre (1) (paratoïde) qu’au
paragraphe précédent appliquée à un ensemble de dentures détériorées donnera le spectre
suivant :

Accélération γ

f1 f2 fe-4f1 fe fe+4f1 2fe-4f1 2fe 2fe+4f1 3fe-4f1 3fe 3fe+4f1 f

3.3.5. – Influence du jeu de montage entre deux pignons


Si le jeu de montage de deux mignons est trop faible, la dent menante force à
l’engagement et au dégagement.
Ceci provoque une usure des deux cotés de la denture.
En analyse spectrale ce phénomène se traduit par l’apparition de l’harmonique 2 de la
fréquence d’engrènement fe et la disparition partielle, voire totale, de l’amplitude à la
fréquence.

Accélération γ

f1 f2 fe 2fe f

27
Pour confirmer ce diagnostic, il faut vérifier :
 Que les composantes 3 ,4 …sont inexistantes ; sinon il s’agit d’un problème lié à la
détérioration de l’ensemble de la denture.
 Que l’amplitude de la composante à ? est bien inférieure à celle relevée pour ?

3.4. Exemples de mise en évidence de défauts


3.4.1. Cas n° 1
Analyse cinématique : Entraînement d’un four rotatif tournant à la vitesse de 1 tour toutes les
39,3 secondes soit 1/39,3 Hz Nombre de dents sur la grande roue : 148

1/39,3Hz
Grande Couronne
Pignon menant 1/39,3 Hz 1/

La fréquence d’engrènement est donc :


x 148  3.740 Hz
Les vibrations se transmettent au bâtiment jouxtant le four.
Résultats de mesure
a) – Analyse fréquentielle

L’analyse fréquentielle fait apparaître la fréquence d’engrènement à 3,74 Hz, les


harmonique 2, 3 puis des harmoniques élevées 14, 15, 16, 17…

b) – Analyse temporelle

28
L’analyse temporelle fait apparaître la présence d’un choc à chaque engrènement (6
chocs en 1,66 secondes).

CONCLUSION :

L’ensemble des dentures a un profil détérioré.


3.4.2. – CAS N°2
Analyse cinématique : Il s’agit d’un multiplicateur de rapport 8/3 = 2,666.

Pignon menant : 136 dents


Vitesse de rotation : 24,85 Hz =

Pignon mené : 51 dents


Vitesse de rotation : 66,26 Hz =

Fréquence d’engrènement : 3379,6 Hz

Fréquence de coïncidence :
PPCM de 51 et 136 : 408

En effet 51  17x3 136  17x8

Soit x66,2  8,25Hz

Ou x24,85  8,25HZ

Résultats de mesure:

a) – Analyse basses fréquences

29
Le spectre ci-dessus montre la composante à 8,25 Hz et toutes ses harmoniques. Il y a
donc un phénomène de choc se produisant à une fréquence inférieure à la fréquence de
rotation.
b) – Analyse hautes fréquences

Le spectre ci-dessus montre l’apparition des harmoniques deux et trois de la fréquence


d’engrènement. A 3375 Hz, nous sommes là, ramenés au même cas que précédemment relatif à
la détérioration du profil de denture.
c) – Analyse autour de la fréquence d’engrènement

30
Le spectre ci-dessus montre la présence de raies latérales de part et d’autre de la
fréquence d’engrènement respectivement égales à 3300 Hz et 3437,5 Hz. Ce qui est
caractéristique d’une modulation d’amplitude.

CONCLUSION

Deux dents, une sur chaque roue, sont détériorées et se rencontrent à la période de
1/8,5 = 0,12 seconde.
La présence des deux premières harmoniques de la fréquence d’engrènement
indique que l’ensemble des dentures commence à se détériorer.
La présence des deux bandes latérales à 3300 Hz et 3437,5 Hz est significative d’une
modulation d’amplitude par l’arbre mené : à la précision de l’analyseur (
= 12,5 Hz pour une bande d’analyse de 5 kHz sur 400 canaux).

3.4.3. – CAS N° 3

Position du problème : une turbine est donnée par le constructeur pour


tourner jusqu’à 3030 tours/minute.
En bout d’arbre turbine, une vis sans fin entraîne deux roues dentées, l’une
pour le régulateur de vitesse, l’autre pour le tachymètre.
Au bout de trois mois, les roues étaient cassées. Après changement, il en fut
de même trois mois plus tard.

Analyse cinématique :
A 3030 tours/minute, la fréquence d’engrènement vaut 455 Hz
A 3300 tours/minute la fréquence d’engrènement vaut 495 Hz

Résultats de mesure : Avant l’augmentation de la vitesse turbine, on enregistre la


fréquence d’engrènement de ses deux premières harmoniques avec l’amplitude de 2 fois la
fréquence d’engrènement supérieure à celle de fe .

31

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