CH 3 Fraction Rationnelle Cours

Algèbre 1
Chapitre III: Fractions rationnelles
Mohammed Karmouni
Faculté polydisciplinaire-Safi-
SMPC
A.U: 2020-2021
Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 1 / 40

Sommaire
1 Préliminaire
2 Décomposition en éléments simples

Décomposition en éléments simples sur C
Décomposition en éléments simples sur R
3 Méthodes de décomposition d’une fraction rationnelle en éléments simples

Sommaire
1 Préliminaire

Définition
Une fraction rationnelle à coefficients dans K est une expression de la
forme
P
F=
Q
où P , Q ∈ K[X ] sont deux polynômes et Q 6= 0.
−→ P est appelé le numérateur et B est appelé le dénominateur.
−→ La forme F = QP est dite irréductible ou de représentant irréductible si
PGCD (P , Q ) = 1.
On note K(X ) l’ensemble de ces éléments.
P
Tout polynôme P ∈ K[X ] est dit égal à la fraction rationnelle 1
∈ K(X ). En ce
sens K[X ] ⊂ K(X ).

Exercice
2X 2 − 2
Trouver une forme irréductible de F = .
2X 3 − X − 1
Solution
On a 2X 2 − 2 = 2(X − 1)(X + 1) et 2X 3 − X − 1 = 2(X − 1)(X 2 + X + 12 ).
Donc
2X 2 − 2 2(X − 1)(X + 1) X +1
F= = 1
=
3
2X − X − 1 2(X − 1)(X 2 + X + 2 ) X 2 + X + 12
Puisque −1 n’est pas une racine de X 2 + X + 12 et X + 1 est irréductible alors

PGCD (X + 1, X 2 + X + 12 ) = 1.
X +1
Ainsi, est une forme irréductible de F .
X + X + 21
2

Définition
P
Soit F ∈ K(X ) de représentant irréductible Q .
1) On appelle racine de F toute racine de P.
2) On appelle pôle de F toute racine de Q.
3) Si a est une racine (respectivement un pôle) de F 6= 0, l’ordre de multiplicité
de a est l’ordre de multiplicité de a en tant que racine du polynôme P
(respectivement Q).
Remarque :
Un élément de K ne peut pas être à la fois racine et pôle d’une fraction
rationnelle.
Les racines et les pôles d’une fraction rationnelle ne peuvent être obtenus
qu’à partir d’une forme irréductible. Par exemple, 1 n’est ni racine, ni pôle
X3 −1
de la fraction rationnelle F = 2 , car PGCD (X 3 − 1, X 2 − 1) = X − 1.
X −1
X2 +X +1
Donc F =
X +1

Exercice
(X − 1)(X + 1)(X − 2)
Soit F = . Trouver les pôles de F dans R et
(X − 1)4 (X + 1)(X + 2)(X 2 + 1)2
dans C
Solution
On a
(X − 1)(X + 1)(X − 2) (X − 2)
F= 4 2 2
=
(X − 1) (X + 1)(X + 2)(X + 1) (X − 1) (X + 2)(X 2 + 1)2
3
Puisque PGCD ((X − 2), (X − 1)3 (X + 2)(X 2 + 1)2 ) = 1 alors

(X − 2)
est une forme irréductible de F dans R(X ). Alors :
(X − 1) (X + 2)(X 2 + 1)2
3
1 est un pôle de F dans R d’ordre 3.

−2 est un pôle de F dans R d’ordre 1.

Solution : suite
( X − 2)
est une forme irréductible de F dans C(X ).
(X − 1)3 (X + 2)(X + i )2 (X − i )2
Alors :
1 est un pôle de F dans C d’ordre 3.
−2 est un pôle de F dans C d’ordre 1.
i et −i sont des pôles de F dans C d’ordre 2.

Définition
P
Soit F ∈ K(X ) de représentant irréductible Q
On appelle degré de F le nombre
degF = degP − degQ ∈ Z ∪ {−∞}
Pour P ∈ K[X ] degP /1 = degP − deg1 = degP Ainsi la notion de degré d’une
fraction rationnelle prolonge celle de degré d’un polynôme.
Proposition
A
Pour F = B
∈ K(X ),
degF = degA − degB
X +1 X3 +X +1 X2
Exemples : deg = −1, deg = 1, deg = 0.
X2 +2 X2 −X +2 X2 +1

Sommaire
1 Préliminaire

Décomposition en éléments simples sur C
Décomposition en éléments simples sur R

Théorème et Définition
Pour toute fraction rationnelle F ∈ K(X ), il existe d’une façon unique un
polynôme E ∈ K[X ] et une fraction rationnelle G ∈ K(X ) tels que
F = E + G et deg (G) < 0.
E est appelé la partie entière de F

G est appelé la partie principale de F .

Exemple
6X 5 + 5X 4 − 4X 3 − 5X 2 − 2
Soit F = .
2X 3 + 3X 2 − 5
On effectue la division euclidienne de A = 6X 5 + 5X 4 − 4X 3 − 5X 2 − 2 par
B = 2X 3 + 3X 2 − 5. On trouve A = (3X 2 − 2X + 1)B + 7X 2 − 10X + 3
Donc
(3X 2 − 2X + 1)B + 7X 2 − 10X + 3

F =
B
(3X 2 − 2X + 1)B 7X 2 − 10X + 3
= +
B B
7X 2 − 10X + 3
= 3X 2 − 2X + 1 +
B

Toute fraction rationnelle se décompose comme une somme de fractions
rationnelles élémentaires que l’on appelle des « éléments simples ». Mais les
éléments simples sont différents sur C ou sur R.
Théorème [Décomposition en éléments simples sur C]

P
Soit F = Q une fraction rationnelle avec P , Q ∈ C[X ], PGCD (P , Q ) = 1 et
Q = (X − α1 )k1 · · · (X − αr )kr . Alors il existe une et une seule écriture :
P a1,1 a1,2 a1,k1

= E + + +···+
Q (X − α1 )k1 (X − α1 )k1 −1 (X − α1 )
a2,1 a2,k2
+ +···+
(X − α2 )k2 (X − α2 )
+ ···
Le polynôme E s’appelle la partie polynomiale (ou partie entière). Les

a
termes (X −α)i sont les éléments simples (ou la partie principale de F ) sur C.

Question
Comment se calcule cette décomposition ?
En général on commence par déterminer la partie polynomiale.

√
Tout d’abord si deg Q > deg P alors E (X ) = 0.
√
Si deg P > deg Q alors effectuons la division euclidienne de P par Q :
P
P = QE + R donc Q = E + QR où deg R < deg Q.
La partie polynomiale est donc le quotient de cette division. Et on s’est ramené

R
au cas d’une fraction Q avec deg R < deg Q.

Exemple
P X 5 − 2X 3 + 4X 2 − 8X + 11
Décomposons la fraction = .
Q X 3 − 3X + 2
Première étape : partie polynomiale.

On calcule la division euclidienne de P par Q :
P (X ) = (X 2 + 1)Q (X ) + 2X 2 − 5X + 9. Donc la partie polynomiale est
P (X ) 2
E (X ) = X 2 + 1 et la fraction s’écrit Q (X )
= X 2 + 1 + 2X Q−(5X
X)
+9
. Notons que
2
pour la fraction 2X Q−(5X
X)
+9
le degré du numérateur est strictement plus petit que
le degré du dénominateur.
Deuxième étape : factorisation du dénominateur.

Q a pour racine évidente +1 (racine double) et −2 (racine simple) et se
factorise donc ainsi Q (X ) = (X − 1)2 (X + 2).

Troisième étape : décomposition théorique en éléments simples.
Le théorème de décomposition en éléments simples nous dit qu’il existe une
P (X ) b
unique décomposition : Q (X ) = E (X ) + (X −a1)2 + X − 1
c
+ X+ 2
. Nous savons déjà
que E (X ) = X 2 + 1, il reste à trouver les nombres a, b, c.

Quatrième étape : détermination des coefficients.
Voici une première façon de déterminer a, b, c. On récrit la fraction
2
a
(X −1)2
b
+ X− 1
c
+ X+ 2
au même dénominateur et on l’identifie avec 2X Q−(5X
X)
+9
:
a b c (b + c )X 2 + (a + b − 2c )X + 2a − 2b + c
2
+ + =
( X − 1) X −1 X +2 (X − 1)2 (X + 2)
qui doit être égale à

2X 2 − 5X + 9
.
(X − 1)2 (X + 2)
On en déduit b + c = 2, a + b − 2c = −5 et 2a − 2b + c = 9. Cela conduit à
l’unique solution a = 2, b = −1, c = 3. Donc
P X 5 − 2X 3 + 4X 2 − 8X + 11 2 −1 3
= = X2 +1+ + + .
Q X 3 − 3X + 2 (X − 1)2 X −1 X +2
Cette méthode est souvent la plus longue.

Quatrième étape (bis) : détermination des coefficients.
Voici une autre méthode plus efficace.
P 0 (X ) 2
Notons Q (X ) = (X2X−1−)25X +9
(X +2)
dont la décomposition théorique est :
a b c
(X −1)2
+ X− 1
+ X+ 2
0
Pour déterminer a on multiplie la fraction PQ par (X − 1)2 et on évalue en x = 1.
Tout d’abord en partant de la décomposition théorique on a :
P 0 (X ) ( X − 1) 2
F1 (X ) = (X − 1)2 = a + b(X − 1) + c donc F1 (1) = a
Q (X ) X +2
D’autre part
P 0 (X ) 2X 2 − 5X + 9 2X 2 − 5X + 9
F1 (X ) = (X − 1)2 = ( X − 1) 2 =
Q (X ) (X − 1)2 (X + 2) X +2
donc F1 (1) = 2. On en déduit a = 2.

Quatrième étape (bis) : détermination des coefficients.
On fait le même processus pour déterminer c : on multiplie par (X + 2) et on

évalue en −2. On calcule
P 0 (X ) 2
F2 (X ) = (X + 2) Q (X ) = 2X(X−−5X +9
1)2
= a (XX−+12)2 + b XX +2
−1 + c de deux façons et
lorsque l’on évalue x = −2 on obtient d’une part F2 (−2) = c et d’autre part
F2 (−2) = 3. Ainsi c = 3.
Comme les coefficients sont uniques tous les moyens sont bons pour les
déterminer. Par exemple lorsque l’on évalue la décomposition théorique
P 0 (X )
Q (X )
b
= (X −a1)2 + X − 1
c
+ X+ 2
en x = 0, on obtient :
P 0 (0) c
= a−b+
Q (0) 2
9
Donc 2
= a − b + 2c . Donc b = a + 2c − 92 = −1.

Théorème [Décomposition en éléments simples sur R]
P
Soit F = une fraction rationnelle avec P , Q ∈ R[X ], PGCD (P , Q ) = 1. Alors
Q
P
F= s’écrit de manière unique comme somme :
Q
d’une partie polynomiale E (X ),
a
d’éléments simples du type (X −α)i ,
aX +b
d’éléments simples du type (X 2 +α X +β)i
.
Où les X − α et X 2 + αX + β sont les facteurs irréductibles de Q (X ) et les
exposants i sont inférieurs ou égaux à la puissance correspondante dans cette
factorisation.

Exemple
P (X ) 3X 4 +5X 3 +8X 2 +5X +3

Décomposition en éléments simples de Q (X )
= (X 2 +X +1)2 (X −1)
. Comme
deg P < deg Q alors E (X ) = 0. Le dénominateur est déjà factorisé sur R car
X 2 + X + 1 est irréductible. La décomposition théorique est donc :
P (X ) aX + b cX + d e
= + + .
Q (X ) (X 2 + X + 1)2 X2 +X +1 X −1
Il faut ensuite mener au mieux les calculs pour déterminer les coefficients afin
d’obtenir :
P (X ) 2X + 1 −1 3
= + + .
Q (X ) (X 2 + X + 1)2 X2 +X +1 X −1

Sommaire
1 Préliminaire

Méthode 1 : En utilisant la division suivant les puissances
croissantes
A
Soit F = tel que, A, B ∈ K[X ], a ∈ K, B (a) 6= 0 et n est un entier
(X − a)n B
naturel non nul. On fait un changement de variables en posant X − a = Y .
Alors : X = Y + a.
Donc 
A(Y + a)
F= n ;

Y B (Y + a )
[B (Y + a)](0) = B (a) 6= 0.

Puisque [B (Y + a)](0) 6= 0 on peut effectuer la division suivant les puissances

croissantes du polynôme A(Y + a) par B (Y + a) à l’ordre n − 1.

Exemple
7X 2 − 22X + 27
Soit F =
(X − 1)3 (X − 3)2
Posons X − 1 = Y . Alors : X = Y + 1. Donc :
7(Y + 1)2 − 22(Y + 1) + 27 7(Y 2 + 2Y + 1) − 22Y − 22 + 27
F= = =
Y 3 (Y + 1 − 3)2 Y 3 (Y − 2)2
7Y 2 − 8Y + 12
Y 3 ( Y − 2) 2
On effectue la division suivant les puissances croissantes du polynôme
7Y 2 − 8Y + 12 par (Y − 2)2 = Y 2 − 4Y + 4 à l’ordre 2.
Alors
(Y − 2)2 (2Y 2 + Y + 3) − Y 3 (2Y − 7)
F =
Y 3 (Y − 2)2
(Y − 2)2 (2Y 2 + Y + 3) Y 3 (2Y − 7)
= − 3
Y 3 (Y − 2)2 Y (Y − 2)2
2Y 2 + Y + 3 2Y − 7
= 3
−
Y (Y − 2)2
Exemple :suite
Posons Y − 2 = Z =⇒ [Y = Z + 2 et Z = X − 3]
Alors :
2 1 3 2(Z + 2) − 7
F = + + −
Y Y2 Y3 Z2
2 1 3 2Z + 4 − 7
= + + −
X −1 (X − 1)2 (X − 1)3 Z2
2 1 3 2 3
= + + − +
X −1 (X − 1)2 (X − 1)3 Z Z2
2 1 3 2 3
= + + − +
X −1 (X − 1)2 (X − 1)3 X −3 ( X − 3) 2

Méthode 2
Soit F une fraction rationnelle à coefficients dans K.
Pour décomposer F en éléments simples dans K(X ) on donne la forme de
cette décomposition puis on peut rempalacer chaque X de cette
décomposition par des valeurs convenables.
Si K = R on peut utiliser lim xF (x ).
x →+∞

Exemple
7X 2 − 22X + 27
Soit F =
(X − 1)3 (X − 3)2
Puisque
DegF = Deg (7X 2 − 22X + 27) − Deg ([(X − 1)3 (X − 3)2 ]) = 2 − 5 = −3 < 0
alors la partie entière de F est nulle.
Donc la décomposition de F en éléments simples est de la forme :
7X 2 − 22X + 27 a1 a2 a3 b1 b2
F= = + + + +
(X − 1)3 (X − 3) 2 X −1 (X − 1)2 (X − 1)3 X −3 (X − 3)2
7X 2 − 22 + 27 7 − 22 + 27 12
a3 = [(X − 1)3 F ](1) = ( 1) = = =3
(X − 1)3 (X − 3) 2 (−2)2 4
7X 2 − 22 + 27 63 − 66 + 27 24 24
b2 = [(X − 1)3 F ](3) = ( 3) = = = =3
(X − 1)3 (X − 3) 2 (3 − 1)3 23 8

7X 2 − 22X + 27
lim (XF (X )) = lim [X ]
X →+∞ (X − 1)3 (X − 3)2
X →+∞
7X 3 − 22X 2 + 27X
= lim (X )=0
X →+∞ (X − 1)3 (X − 3)2
Alors :
a1 a2 a2 b1 b2
lim X [ + + + + ]=0
X →+∞ X −1 (X − 1) 2 (X − 1)3 X −3 (X − 3)2
a1 X a2 X a3 X b1 X b2 X
⇒ lim [ + + + + ]=0
X →+∞ X −1 (X − 1)2 (X − 1)3 X −3 (X − 3)2
⇒ a1 + b1 = 0 ⇒ b1 = −a1
7X 2 − 22X + 27 27 27
F (0) = 3 2
( 0) = 3 2
= = −3
(X − 1) (X − 3) (−1) (−3) −9
a1 a2 a3 b1 b2
Alors : [ + + + + ](0) = −3
X −1 (X − 1)2 (X − 1)3 X −3 ( X − 3) 2
a1 a2 a3 b1 b2
⇒ + + + + = −3
−1 (−1)2 (−1)3 −3 (−3)2
b1 b2 a1 3
⇒ −a1 + a2 − a3 − + = −3 ⇒ −a1 + a2 − 3 + + = −3
3 9 3 9
a1 1 a1 1
⇒ −a1 + a2 − 3 + + = −3 ⇒ 3(−a1 + a2 − 3 + + = −9
3 3 3 3
)
⇒ −3a1 + 3a2 − 9 + a1 + 1 = −9 ⇒ −2a1 + 3a2 + 1 = 0
⇒ 2a1 − 3a2 = 1
7X 2 − 22X + 27 7 × 4 − 22 × 2 + 27 28 − 44 + 27
F (2) = 3 2
( 2) = 3 2
= = 11
(X − 1) (X − 3) (2 − 1) (2 − 3) 13 (−1)2
a1 a2 a3 b1 b2
Alors : + + + + (2) = 11
X −1 (X − 1)2 (X − 1) 3 X −3 (X − 3)2
a1 a2 a3 b1 b2
⇒ + + += 11 +
2−1 (2 − 1)2 (2 − 1)3
2 − 3 (2 − 3)2
⇒ a1 + a2 + a3 − b1 + b2 = 11 ⇒ a1 + a2 + 3 + a1 + 3 = 11
⇒ 2a1 + a2 = 5

On a donc :

2a1 − 3a2 = 1 4a2 = 4 a2 = 1
⇔ ⇔
2a1 + a2 = 5 2a1 − 3a2 = 1 2a1 − 3 = 1

a2 = 1 a1 = 2
⇔ ⇔
2a1 = 4 a2 = 1
2 1 3 2 3
Ce qui montre que : F = + + − +
X − 1 (X (X − 1)2 X −3 − 1)3 (X − 3)2
est la décomposition de F en éléments simples dans R(X ).

Méthode 3
Soient F une fraction rationnelle à coefficients complexes et a un pôle de F .

a1 a2 an
Si + + .... + est la partie principale de F associée au
X − a (X − a)2 (X − a )n
pôle a alors :
a est aussi un pôle de F
a1 a2 an
+ + .... + est la partie principale de F associée
X − a (X − a)2 (X − a)n
au pôle a
Si en particulier F est à coefficients réels :
a est aussi un pôle de F (Car F = F ).
a1 a2 an
+ 2
+ .... + est la partie principale de F associée
X − a (X − a) (X − a)n
au pôle a (Car F = F )

Exemple
2X − 1
Soit F =
(X − 2)(X 2 − 2X + 5)
Puisque
DegF = Deg (2X − 1) − Deg ((X − 2)(X 2 − 2X + 5)) = 1 − 3 = −2 < 0 alors
la partie entière de F est nulle.
Les racines du polynôme X 2 − 2X + 5 dans C sont 1 + 2i et 1 − 2i = 1 + 2i.
2X − 1
Donc : F =
(X − 2)(X − 1 − 2i )(X − 1 + 2i )
Puisque F ∈ C(X ) est une fraction rationnelle à coefficients réels alors la
décomposition de F en éléments simples dans C(X ) est de la forme :
a b b
F= + +
X −2 X − 1 − 2i X − 1 + 2i
2X − 1 3
a = [(X − 2)F ](2) = ( 2) =
X 2 − 2X +5 5

2X − 1
b = [(X − 1 − 2i )F ](1 + 2i ) = (1 + 2i )
(X − 2)(X − 1 + 2i )
2(1 + 2i ) − 1
=
((1 + 2i ) − 2)((1 + 2i ) − 1 − 2i )((1 + 2i ) − 1 + 2i )
2 + 4i − 1 6 + 7i
= =−
(1 + 2i − 2)(1 + 2i − 1 + 2i ) 20
Ce qui montre que :
3
5
− 6+
20
7i
− 6+
20
7i
F = + +
X − 2 X − 1 − 2i X − 1 + 2i
3 7i + 6 7i − 6
= − +
3(X − 2) 20(X − 1 − 2i ) 20(X − 1 + 2i )
est la décomposition de F en éléments simples dans C(X ).

Méthode 4
Soient F ∈ R(X ), P un polynôme de degré 2 et
b1 + a1 X b2 + a2 X bn + an X
+ 2
+ ... + , où a1 , b1 , ...., an , bn ∈ R, est la partie
P P Pn
principale de F associée à P.
Si F est paire alors :
b1 − a1 X b2 − a2 X bn − an X
+ + .... +
P (−X ) P (−X )2 P (−X )n
est la partie principale de F associée à P (−X ) (car F (X ) = F (−X )).

Si F est impaire alors :
a1 X − b1 a2 X − b2 an X − bn
+ + ... +
P (−X ) P (−X )2 P (−X )n
est la partie principale de F associée à P (−X ) (car F (X ) = −F (−X )).

Exemple
7X 2 + 15
Soit F =
(X 2 − 2X + 5)(X 2 + 2X + 5)
Puisque
DegF = Deg (7X 2 + 15) − Deg ((X 2 − 2X + 5)(X 2 + 2X + 5)) = 2 − 4 = −2 < 0
alors la partie entière de F est nulle.
On a vu que le polynôme P = X 2 − 2X + 5 est irréductible dans R[X ].
P (−X ) = (−X )2 − 2(−X ) + 5 = X 2 + 2X + 5.
7(−X )2 + 15 7X 2 + 15
F (−X ) = = = F (X ) = F . Donc F est paire.
P (−X )P (X ) P (−X )P (X )
Puisque F est paire alors la décomposition de F en éléments simples dans
aX + b b − aX
R(X ) est de la forme : F = 2 + 2
X − 2X + 5 X + 2X + 5
On a 1 + 2i est une racine du polynôme P = X 2 − 2X + 5 dans C[X ].
On a donc : a(1 + 2i ) + b = [(X 2 − 2X + 5)F ](1 + 2i )

7X 2 + 15
⇐⇒ a + 2ai + b = (1 + 2i )
(X 2 + 2X + 5)
7(1 + 2i )2 + 15
⇐⇒ a + 2ai + b =
((1 + 2i )2 + 2(1 + 2i ) + 5)
5
⇐⇒ a + b + 2ai = + 2i
2
5 5
( ( (
a+b = b= −a a=1
⇐⇒ 2 ⇐⇒ 2 ⇐⇒ 5 3
2a = 2 a=1 b = −1 =
2 2
Ce qui montre que :
X + 23 3
2
−X
F= +
X 2 − 2X + 5 X 2 + 2X + 5
est la décomposition de F en élément simples dans R(X ).

Méthode 5 : Parité
Soit F est une fraction rationnelle paire ou impaire. Si α est un pôle d’ordre m
de F , alors −α est un pôle d’ordre m de F. En comparant les "DES" de F (X ) et
F (−X ) = ±F (X ), et en utilisant leur unicité, on obtient des relations entre les
coefficients de la DES de F .

Exemple
1
Soit F = .
(X 2 − 1)(X 2 + 1)2
On a F (−X ) = F (X ) donc F est paire.
a b cX + d eX + f
F= + + + =
X − 1 X + 1 X 2 + 1 (X 2 + 1)2
−a −b −cX + d −eX + f
+ + +
X +1 X −1 X2 +1 ( X 2 + 1) 2
Par unicité de la "DES", on en déduit a = −b et c = e = 0. On a donc plus que
3 coefficients à calculer au lieu de 6 :
a −a d f
F= + + 2 + 2
X − 1 X + 1 X + 1 ( X + 1) 2

1
On multiplie par (X − 1), et on évalue en X = 1 on trouve : a = . On multiplie
8
1
par (X 2 + 1)2 , et on évalue en X = i on trouve f = − . On substitue 0 à X :
2
1 1 1 1
−1 = − − + d − , donc d = − . Finalement,
8 8 2 4
1 1 1 1
F= − − −
8(X − 1) 8(X + 1) 4(X 2 + 1) 2(X 2 + 1)2

Exercice A
1
Soit F =
(X − 3)6 (X 2 − 6X + 10)2
1) Effectuer la division suivant les puissances croissantes à l’ordre 5 du
polynôme 1 par (Y 2 + 1)2 .
2) En déduire la décomposition de F en éléments simples dans R(X )
Exercice B
4X 4 + X + 1
1) Décomposer dans R(X ) la fractions rationnelle suivante : F =
X4 −1
2) Décomposer en éléments simples dans R(X ) et C(X ) la fractions
rationnelle suivante :
6X 3 + 3X 2 − 5
F=
X4 −1

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Algèbre 1

Chapitre III: Fractions rationnelles

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 1 / 40

2 Décomposition en éléments simples

3 Méthodes de décomposition d’une fraction rationnelle en éléments simples

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 2 / 40

2 Décomposition en éléments simples

3 Méthodes de décomposition d’une fraction rationnelle en éléments simples

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 3 / 40

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 4 / 40

Puisque −1 n’est pas une racine de X 2 + X + 12 et X + 1 est irréductible alors

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 5 / 40

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 6 / 40

Puisque PGCD ((X − 2), (X − 1)3 (X + 2)(X 2 + 1)2 ) = 1 alors

1 est un pôle de F dans R d’ordre 3.

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 7 / 40

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 8 / 40

degF = degP − degQ ∈ Z ∪ {−∞}

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 9 / 40

2 Décomposition en éléments simples

3 Méthodes de décomposition d’une fraction rationnelle en éléments simples

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 10 / 40

F = E + G et deg (G) < 0.

E est appelé la partie entière de F

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 11 / 40

(3X 2 − 2X + 1)B + 7X 2 − 10X + 3

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 12 / 40

Théorème [Décomposition en éléments simples sur C]

P a1,1 a1,2 a1,k1

Le polynôme E s’appelle la partie polynomiale (ou partie entière). Les

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 13 / 40

En général on commence par déterminer la partie polynomiale.

La partie polynomiale est donc le quotient de cette division. Et on s’est ramené

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 14 / 40

Première étape : partie polynomiale.

Deuxième étape : factorisation du dénominateur.

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 15 / 40

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 16 / 40

qui doit être égale à

Cette méthode est souvent la plus longue.

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 17 / 40

donc F1 (1) = 2. On en déduit a = 2.

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 18 / 40

On fait le même processus pour déterminer c : on multiplie par (X + 2) et on

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 19 / 40

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 20 / 40

P (X ) 3X 4 +5X 3 +8X 2 +5X +3

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 21 / 40

2 Décomposition en éléments simples

3 Méthodes de décomposition d’une fraction rationnelle en éléments simples

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 22 / 40

Puisque [B (Y + a)](0) 6= 0 on peut effectuer la division suivant les puissances

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 23 / 40

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 25 / 40

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 26 / 40

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 27 / 40

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 29 / 40

Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 30 / 40

Soient F une fraction rationnelle à coefficients complexes et a un pôle de F .

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Pr. Karmouni Mohammed (UCA) FPS 32 / 40

Ce qui montre que :

est la décomposition de F en éléments simples dans C(X ).