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Les bases fondamentales du droit de l’environnement, cours pour les 3ème année SNV. Lakhdar GUERINE Ph.D
Avant-propos 2
Dans le cadre de la recherche scientifique consacrée à l’ensemble des enseignants et des étudiants,
nous nous sommes efforcés de faire de cet humble ouvrage un outil d’étude pour eux. Pour ce faire, ils
sont amenés à identifier, à regrouper et à comparer, quand l’occasion se présente, les phénomènes
étudiés dans cet ouvrage qui permet, tant aux enseignants qu’aux étudiants, de se familiariser avec sa
spécificité. Ils sont invités à se documenter sur l’étude du droit de l’environnement afin qu’ils puissent
consolider leurs savoir et savoir-faire.
Par ailleurs, nous visons à faire prendre conscience aux enseignants de leur rapport à la norme tout en
considérant celui des étudiants, et ce, dans le cadre de la problématique de la norme pédagogique.
Notre objectif met en évidence l’intégration des connaissances pour actualiser l’expérience de chacun
de nous pour mieux gérer les lacunes observées chez les étudiants sous un angle scientifique et
éducatif..
La majorité des travaux sur l’apprentissage au niveau de l’université, montrent le rôle primordial que
joue la conscience professionnelle dans l’acquisition du savoir. Mais, nous pensons aussi que les
recherches scientifiques ont leur place dans cette acquisition.
Notre ouvrage est organisé en 7 chapitres. Le présent document a pour intérêt est de tracer l’histoire
et l’évolution du droit de l’environnement. Par ailleurs, nous avons mis l’accent sur les efforts
entrepris par notre pays qui est l’Algérie en matière de protection de l’environnement.
Nous espérons que le contenu de cet ouvrage pourrait leur apporter des éléments de base en
recherches scientifiques, afin de les aider à mieux saisir les nouvelles approches pédagogiques. Ces
éclaircissements et ces nouvelles orientations trouveront, peut être, un écho auprès de nos jeunes
enseignants en leur procurant des réponses à leurs interrogations quant aux récentes approches
pédagogiques et connaissances dans toute recherche scientifique.
Ce modeste travail pourrait aussi intéresser les enseignants ayant plus d’expérience, soit parce qu’il
leur aura apporté des éclairages nouveaux en droit de l’environnement, soit qu’il les aura confortés et
encouragés dans leurs pratiques pédagogiques et qu’il leur donnera plus d’assurance face aux
contraintes de préparation et d’organisation rencontrées quotidiennement dans leur classe et dans
leur formation qui ne cesse de s’améliorer.
Enfin, nous tenons à remercier celles et ceux qui ont déjà tenu cet ouvrage en main tout en espérant
qu’il répondra à leur attente et nous accueillerons avec un vif intérêt toutes remarques et toutes
propositions de compléments ou de modifications.
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C1 : Droit de l’environnement 3
Les bases fondamentales du droit de l’environnement, cours pour les 3ème année SNV. Lakhdar GUERINE Ph.D
La flore et la faune évolueront avec la modification du climat.
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Certainesxplantes ne seront plus adaptées. L'agriculture locale en sera affectée. Desxparasites s'étendr
ont dans de nouvelles régions, propageant des maladies pour l'homme, les plantes et les animaux.
Nous commençons déjà à constater que la température globale de la Terrexaugmente. Et cette modific
ation est extrêmement rapide. La nature n'auraxpas le temps de s'adapter. L'équilibre actuel sera
bouleversé.
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Plus simple…
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L’environnement se définit selon les approches comme:
l’ensemble des éléments, naturels ou artificiels, qui entourent un système défini, que ce soit un
individu, une espèce, une entité spatiale, un site de production… ;
l’ensemble des échanges (prélèvements, rejets, …) entre un anthroposystème et les
écosystèmes du milieu considéré ;
l’ensemble des éléments objectifs et subjectifs qui constituent le cadre de vie d’un système
défini (individu, espèce...)
Dès lors, il apparaît nettement que la dénomination générique Environnement, rassemble une
multitude de thèmes (eau, air, sols, déchets, milieux naturels, paysage, bruit, énergie, aménagement de
l’espace, sécurité…), concernant de nombreux secteurs (industrie, agriculture, collectivités locales,
santé publique
Introduction:
Le droit de l'environnement repose sur de grands principes juridiques. Ils résultent soit du droit
international conventionnel ou coutumier, soit du droit national à travers les constitutions ou les lois
cadre sur l'environnement. Depuis Stockholm (1972), l'Acte unique européen (1985), le traité de
Maastricht et Rio (1992), on assiste à une extension de ce que Kant appelait le droit cosmopolitique. Il
y a désormais des principes communs aux peuples de la planète, expression d'une solidarité mondiale
due à la globalité des problèmes d'environnement. Cela conduit, selon le préambule de la Déclaration
de Rio, à instaurer “ un partenariat mondial sur une base nouvelle ” en reconnaissant que “ la terre,
foyer de l'humanité, constitue un tout marqué par l'interdépendance ”.
En clair :
Il n'est donc pas étonnant que les principes du droit algérien de l'environnement soient fortement
inspirés des principes du droit communautaire et du droit international. Bien qu'il soit difficile
d'identifier et de classer les principes généraux, certains d'entre eux expriment des vœux ou des
objectifs, d'autres constituent de véritables normes juridiques. Les uns et les autres, une fois consacrés
juridiquement soit dans des traités, soit dans des lois, sont susceptibles d'entraîner des effets
juridiques en s'imposant aux comportements des personnes publiques et des personnes privées et en
servant aux juges de norme générale de référence.
Cependant, le terme « environnement » ne fait pas encore l'objet d'une définition générale
universellement admise en droit positif. Quelques textes nationaux en donnent des définitions
partielles ou limitées à un objet précis, mais bien rares sont les documents juridiques
internationaux de caractère contraignant ou non qui le définissent de façon globale.
Seul le « Projet de Pacte international sur l'Environnement et le Développement » élaboré au sein de la
Commission du droit de l'environnement de l'Union Mondiale pour la Conservation de la Nature
(UICN) propose à l'heure actuelle une définition de portée générale. Au terme de l'article 1èr de ce
projet de texte, « on entend par "environnement" l'ensemble de la nature et des ressources
naturelles, y compris le patrimoine culturel et l'infrastructure humaine indispensable pour les
activités socio-économiques »
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Cette définition est suffisamment expressive, même si l'expression « infrastructure humaine » paraît
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moins appropriée que celle de « ressources humaines » généralement usitée et si l'idée de durabilité
des activités socio-économiques envisagées ainsi que celle d'un mieux vivre n'apparaissent pas
réellement. Aussi peut-on la reformuler comme suit : on entend par environnement, le milieu,
l'ensemble de la nature et des ressources, y compris le patrimoine culturel et les ressources
humaines indispensables pour les activités socio-économiques et pour le meilleur cadre de vie.
D'une part, cette définition proposée prend en compte les composantes traditionnelles de
l'environnement, à savoir la nature (constituée des espèces animales et végétales et des
équilibres biologiques naturels) et les ressources naturelles (composée de l'eau, l'air, le sol, les
mines) ; d'autre part, elle intègre des éléments nouveaux dégagés au cours de l'évolution de la
pensée environnementaliste et consacrés notamment dans la Déclaration de Rio, en l'occurrence le
« patrimoine culturel » (cf. Principe 28 sur la nécessité de reconnaître « identité » et la « culture » des
« populations autochtones » ) et 1'« infrastructure humaine » indispensable pour le développement
des activités socio-économiques (cf. Principe 10 sur les «citoyens concernés »,
Principe 20 sur « les femmes », Principe 21 sur « les jeunes du monde entier », Principe 22 précité sur
les « populations et communautés autochtones », Principe 23 sur « les peuples qui se trouvent en état
d'oppression » ).
Le rôle du droit dans la protection de l'environnement ainsi défini n'a cessé de s'accroître et de
s'imposer. Néanmoins, la science juridique actuelle apparaît, tant au regard de ses doctrines
que de ses concepts, assez limitée quant à son aptitude à appréhender de façon complète ce
phénomène qui bouleverse progressivement nos modes de pensée et de vie.
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Aujourd'hui, la protection de l'environnement a fini par s'imposer à la conscience universelle comme
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une nécessité. Les images impressionnantes de notre Planète transmises par les cosmonautes dans les
années 1960 ont produit un effet de choc sur la conscience humaine. Cette décennie devait se révéler
comme celle de l'émergence de l' « ère écologique »
Le mouvement de défense de la nature prend en effet son essor au cours de cette période en Amérique
du Nord et en Europe. Ce mouvement est fondé sur des conceptions nouvelles des rapports homme-
biosphère. Il met à profit l'émotion provoquée par les premiers accidents écologiques d'envergure
pour tirer la sonnette d'alarme sur le danger couru par la Planète.
D'abord limité aux espaces nationaux, le mouvement passe ensuite à l'échelle internationale,
l'expérience ayant montré que la plupart des problèmes environnementaux ne peuvent être résolus
efficacement qu' à un niveau international, qu'il soit bilatéral, régional ou mondial. Il est clair en effet
que l'impact de l'homme sur le climat, la pollution de l'atmosphère ou des fleuves et lacs
internationaux, des mers et océans, ainsi que les mouvements transfrontières de déchets dangereux
par exemple, ne peuvent recevoir de solutions nationales efficientes.
L’Algérie et l’environnement
Au niveau de l'Afrique, la prise de conscience des préoccupations environnementales est perceptible
dès l'accession de la plupart des États du continent à l'indépendance. Elle se manifeste soit par
l'adhésion des États en question à des conventions antérieures en matière de protection de
l'environnement, soit par l'adoption de nouvelles conventions en la matière dont la plus
importante alors est incontestablement la Convention d'Alger de 1968 sur la conservation de la
nature et des ressources naturelles.
Mais par-dessus tout, c'est la découverte d'un trafic de déchets dangereux entre pays industrialisés et
certains pays africains, en 1988, qui aura véritablement déclenché l'alerte écologique en Afrique.
Depuis lors, le continent est entré de plain-pied dans la dynamique environnementaliste qui véhicule
un nouvel art de vivre à travers les notions de gestion écologiquement rationnelle et de
développement durable.
Entré assez tardivement dans le vocabulaire et dans les mœurs, l'environnement est apparu
pendant un certain temps sous sa forme militante d'abord comme l'affaire de quelques
naturalistes et autres marginaux, puis sous sa forme scientifique comme celle des seuls
écologues et autres spécialistes des sciences de la nature.
Cette Convention est aussi un témoignage de l'intérêt que l'Organisation de l'Unité Africaine
(OUA) porte, dès cette époque, à la protection de la nature, puisqu'elle a été élaborée à son
initiative et conclue sous son égide. Le mouvement écologique touche cependant l'Afrique bien
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plus tardivement, après la Conférence de Stockholm de 1972 et surtout à l'approche de la
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Conférence de Rio de 1992.
Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) y a contribué de façon déterminante,
d'une part à travers la mise en place des programmes des mers régionales à partir de 1976 et la
réflexion sur les questions écologiques majeures pour le continent telle que la désertification, d'autre
part grâce à l'appui technique et financier apporté aux États africains dans le cadre du processus
préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED).
L'intérêt porté par les juristes à la matière était regardé comme une intrusion : c'est que l'on
mésestimait le rôle et l'efficacité du droit dans la protection de l'environnement ; d'où d'ailleurs la
prise en compte fort tardive des aspects juridiques et institutionnels dans le processus préparatoire
de la Conférence de Rio. Pourtant, l'un des documents de travail établi par la Conférence de
Stockholm confiait aux juristes la tâche d'élaborer « un cadre juridique et institutionnel solide [...]
devant servir non seulement à prescrire une action en matière de réglementation ou de mesures
correctives, mais aussi à définir la portée qu'il convient de donner aux activités [futures] ». Au
reste, dans le monde des juristes mêmes le droit de l'environnement a eu — et a encore —
quelque mal à s'imposer.
Nombre de juristes sont restés dubitatifs quant à son existence et le perçoivent soit comme une lubie
de quelques confrères marginaux, soit, au mieux, comme une excroissance d'autres disciplines
juridiques.
Le rôle du droit de l’environnement
II est indéniable aujourd'hui que le droit est le moteur des politiques environnementales. Il en
facilite l'adoption et la mise en œuvre. Mais la protection juridique ne suffit pas à elle seule à endiguer
la dégradation de l'environnement. Et à la vérité, le droit n'a jamais eu une telle prétention. La force du
droit comme instrument de protection de l'environnement vient de sa capacité à intégrer, au-delà
des chapelles scientifiques, l'ensemble des données exogènes nécessaires à la formation d'un
cadre juridique idoine.
Le droit est indissociable de la protection de l'environnement, parce qu'il est étroitement lié à toute
forme de protection. En effet, il ne peut y avoir de protection ou de prévention sans
interdiction ou, plus largement, sans prescription de comportement. Or le droit — du moins
dans sa représentation la plus simple — n'est rien d'autre qu'un ensemble de prescriptions
prohibitives ou permissives.
C'est dire que toute volonté de protection dans le domaine de l'environnement comme dans
tout autre domaine doit nécessairement s'appuyer sur des normes juridiques, c'est- à-dire des
règles obligatoires donc contraignantes.
Ces normes peuvent prendre la forme de conventions internationales, d'actes législatifs et
réglementaires nationaux, de directives des institutions internationales. Nul ne s'astreindrait par
exemple à l'étude de l'impact d'un projet sur l'environnement si une norme juridique ne la rendait
obligatoire. Et l'utilité d'une telle étude
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C4 : Droit international de l’environnement 10
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Cette vision a été confortée par la sentence d'un tribunal arbitral dans l'affaire du Trail Smelter et se
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retrouve dans le principe 21 de la Déclaration de Stockholm et le principe 2 de la Déclaration de Rio
qui affirment que :
"conformément à la charte des Nations Unies et au principe du droit international, les Etats ont
le droit souverain d'exploiter leurs propres ressources conformément à leurs propres politiques
en matière d'environnement et de développement, et ils ont le devoir de veiller à ce que les
activités qui relèvent de leurs compétences ou de leurs pouvoirs ne portent pas atteinte à
l'environnement d'autres Etats ou de zones situées au-delà des limites de leur juridiction
nationale".
Le principe de précaution
L'essence du principe de précaution est que dans des situations où il existe une raison de croire que
quelque chose cause un dommage sérieux ou potentiellement irréparable à l'environnement, une action
préventive devrait être adoptée immédiatement, même en l'absence de preuves scientifiques
déterminantes qui établiraient qu'il y a un lien causal entre l'activité et le dommage. Il existe de
nombreuses formulations du principe et peu de clarté existe encore quant au seuil qui devrait être
atteint en termes de risque de dommage futur ou de sérieux du dommage potentiel, avant qu'une
obligation d'adopter une action de précaution ne soit activée. Le principe 15 de la Déclaration de Rio
semble fixer le seuil au niveau de "dommages graves et irréversibles", en déclarant que :
"en cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique
absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives
visant à prévenir la dégradation de l'environnement".
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Le principe de précaution a été décrit comme "le seul et le plus important étayage de tout régime
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destiné à promouvoir un équilibre écologique et l'intégrité de l'écosystème" . Le chapitre 18 de
l'Agenda 21 exige qu'une approche de précaution soit adoptée en matière de gestion de la qualité
de l'eau, et il est important que ce principe ait un rôle clé dans la gestion du lac, particulièrement
lorsque l'on considère les caractéristiques uniques de l'écosystème du lac et le caractère
incomplet des connaissances scientifiques concernant la toile complexe des interconnections des
mécanismes biologiques qui peuvent y être trouvés. En fait, il pourrait probablement être
argumenté que le principe de précaution doit former la base de tout le projet concernant le lac
Tanganyka.
Le principe du pollueur-payeur
Le principe 16 de la Déclaration de Rio affirme que : "les autorités nationales devraient s'efforcer de
promouvoir l'internalisation des coûts de protection de l'environnement et l'utilisation d'instruments
économiques, compte tenu de l'idée que c'est le pollueur qui doit, en principe, assumer le coût de la
pollution, en ayant en vue l'intérêt du public et sans fausser le jeu du commerce international et de
l'avertissement".
Le principe de l'action préventive
Ce principe exige qu'une action soit adoptée pour prévenir les risques connus ou quantifiables,
contrairement au principe de précaution, présenté ci-dessus, qui exige qu'une action soit prise pour
prévenir la possibilité de créer des risques qui n'ont pas été encore évalués avec précision. Des
mesures préventives sont justifiées généralement par le fait qu'il est meilleur marché, plus sûr et
souhaitable de prévenir le dommage à l'environnement, plutôt que de tenter de le réparer par la suite
(si cela est possible). L'application de ce principe se retrouve dans les exigences légales des études
d'incidences sur l'environnement et des permis et autorisations de développement.
Responsabilité de ne pas causer un dommage environnemental transfrontière
Lorsque les eaux sont communes à plus d'un pays, la gestion des ressources aquatiques comme les
stocks de poissons et le contrôle de la pollution marine ont souvent des incidences transfrontières.
L'obligation la plus fondamentale des Etats qui partagent une ressource naturelle environnementale
est probablement, autant que possible, d'éviter de créer des effets environnementaux pervers à
l'égard des ressources naturelles partagées au-delà de leurs frontières, ou à tout le moins de réduire
de tels effets à un minimum .Lorsque les activités d'un Etat sont susceptibles de causer une incidence à
l'environnement au-delà des frontières de cet Etat, ce principe devrait être pris en compte.
C5 : Développement durable
Le concept de développement durable a été défini pour la première fois dans le Rapport Brundtland
en 1987 : "développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs"
Ce concept se retrouve maintenant dans de nombreux traités internationaux auxquels les quatre
Etats lacustres sont parties, en ce compris la Convention africaine pour la nature de 1968, la
Convention Cites de 1973 et la Convention de 1992 sur la diversité biologique. Quoique l'on rencontre
des opinions fort différentes quant à la manière dont le développement durable devrait, ou pourrait,
être appliqué en pratique, quatre éléments se retrouvent souvent dans les conventions
internationales, qui semblent contenir les éléments
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L'équité entre les générations: la nécessité de préserver les ressources naturelles au bénéfice
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des générations futures;
L'utilisation durable: l'objectif est d'exploiter les ressources naturelles d'une manière
"durable", ou "prudente", ou "rationnelle", ou "sage", ou "appropriée";
Un usage équitable ou une équité entre les générations: l'usage équitable des ressources
naturelles, impliquant que leur utilisation par un Etat doit tenir compte des besoins des autres
Etats;
Intégration: le besoin d'assurer que les considérations en matière d'environnement soient
intégrées dans les plans économiques et autres plans de développement, ainsi que dans les
programmes et les projets et que les besoins du développement soient pris en compte lors de
l'application d'objectifs en matière d'environnement.
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Quel type de réparation doit être offert en cas de dommage à l'environnement?
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Quelle est l'étendue de la responsabilité et comment estimer le dommage ?
La définition et la quantification du dommage à l'environnement sont des problèmes particulièrement
complexes à résoudre. Divers accords internationaux relatifs à la responsabilité civile (à distinguer de
la responsabilité des Etats) se sont préoccupés de ces questions dans le contexte de la responsabilité
civile pour dommage causé par des activités spécifiques, telles que la pollution par les hydrocarbures
(par exemple la Convention de 1969 sur la responsabilité civile et la Convention de 1971 portant
création d'un fonds) et le dommage nucléaire (par exemple la Convention de Paris de 1960 et la
Convention de Vienne de 1963).
La Convention de 1969 relative à la responsabilité civile pour le dommage causé par les hydrocarbures
impose une responsabilité objective à l'égard du propriétaire du navire (dans certaines limites), en cas
de "dommage causé par la pollution" qui est défini comme "le préjudice ou le dommage causé à
l'extérieur du navire par une contamination survenue à la suite d'une fuite ou d'un rejet d'hydrocarbures
du navire, où que cette fuite ou ce rejet se produise, en ce compris le coût des mesures de sauvegarde et
les autres préjudices ou dommages causés par ces mesures"
La compensation pour la détérioration de l'environnement, autre que la perte de profits
résultant d'une telle détérioration, est limitée au coût des mesures raisonnables
d'assainissement qui sont effectivement entreprises ou qui seront effectivement mises en oeuvre
Les dispositions spécifiques des différents traités sont étudiées de manière détaillée dans le
document relatif aux mécanismes légaux et institutionnels. Les traités internationaux et les
organisations les plus importantes à cet effet sont :
la Convention africaine de 1968 sur la conservation de la nature et des ressources naturelles;
la Convention de 1972 pour la protection du patrimoine culturel et naturel mondial;
l'Accord de 1977 portant création de l'organisation pour l'aménagement et le développement
du bassin de la rivière Kagera;
l'Accord de 1987 concernant un plan d'action pour une saine gestion environnementale de la
partie commune du fleuve Zambèze;
la Convention de 1973 relative au commerce international d'espèces menacées de la faune et
de la flore sauvages ("Cites");
la Convention de 1992 sur la diversité biologique;
la Communauté économique des pays des grands lacs de 1976;
la Convention de 1975 pour la protection des zones humides d'importance internationale, et
en particulier de l'habitat des oiseaux sauvages (la Convention "Ramsar");
le Comité africain de la pêche en eau intérieure;
l'Accord de 1995 pour la préparation d'un programme de gestion environnementale tripartite
du lac Victoria;
le Protocole de 1995 relatif au système hydrographique commun de Communauté de
Développement de la région de l'Afrique australe (SADC);
la Convention de 1997 sur le droit des utilisations des cours d'eau internationaux à des fins
autres que la navigation;
l'Accord sur les oiseaux d'eau migrateurs en Afrique-Asie.
Le droit des cours d’eau transfrontières:
Le développement du droit international des cours d’eau
Le développement d’un corps relativement complet de règles gouvernant les cours d’ eau
internationaux est dû au fait que les ressources en eau sont d’ une importance capitale pour l’
humanité et au fait qu’ à peu près la moitié des bassins fluviaux de notre planète sont communs à au
moins deux pays.
La plupart de ces règles peuvent être trouvées dans des traités bilatéraux ou régionaux
contraignants et des lignes directives utiles sont précisées dans beaucoup d’ instruments non
contraignants préparés par des organisations internationales comme le Programme des
Nations Unies pour l’ Environnement (P.N.U.E.), la Commission de Droit International (C.D.I.) des
Nations Unies, l’ Organisation pour la Coopération Economique et le Développement (O.C.D.E.),
ainsi que par des organisations non gouvernementales influentes telles que l’ Association de Droit
International (A.D.I.). Ces textes fournissent également des informations utiles quant à l’
émergence et au développement de règles de droit coutumier international, outre les
décisions de la Cour Internationale de Justice et des commissions d’ arbitrage international.
Le droit qui s’est ainsi développé s’est principalement concentré sur
l’utilisation des ressources en eau douce
leur contamination par la pollution.
Ce dernier point nous intéresse particulièrement dans le cadre du présent projet.
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Toutefois, il convient de préciser que le droit dans ce domaine s’ est principalement développé autour
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de la notion d’ utilisation de fleuves communs plutôt qu’ autour de la notion de lacs.
C'est un droit technique et complexe, local et global (africain, droit de la mer, international…) en
pleine expansion, dont les champs tendent à se densifier au fur et à mesure des avancées sociales,
scientifiques et techniques.
Il est dans un nombre croissant de pays matérialisé dans un code de l'environnement, mais sans
juridiction spécialisée à ce jour (il n'y a pas de juge de l'environnement, comme il peut y avoir un
juge à l'enfance, ou une spécialité criminelle, anti terroriste, etc.). Les juges et les cours de justices
s'appuient sur des experts agréés, et des laboratoires également agréés. Dans certains pays il
existe des services de polices, douanes ou garde côte ayant une spécialité environnement.
L'ONU avec plusieurs de ses partenaires a créé ECOLEX ; un portail du droit de l'environnement pour
le monde entier.
C6 : Traité international
On appelle "traité international" un accord conclu entre plusieurs Etats ou entités ayant une
personnalité morale en droit international. Il est l'expression de volontés concordantes des
différentes parties en vue de produire des effets juridiques régis par le droit international et
contient des obligations que les Etats acceptent expressément et volontairement de respecter.
La conclusion des traités internationaux est régie par des conventions dont la principale est la
convention de Vienne de 1969, ou "traité des traités". La dénomination de l'accord (accord,
traité, convention, charte, pacte, protocole, compromis, contrat, etc.) n'est pas un élément
déterminant dans son caractère contraignant et obligatoire.
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Les différentes étapes de la création d'un traité international :
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La négociation où les États sont représentés par des plénipotentiaires,
L'adoption du texte par les délégués des États engagés dans la négociation,
L'authentification par les États présents qui déclarent qu'il s'agit (ou pas) du texte négocié,
La signature, en général au rang ministériel. Avec la signature, l'Etat est tenu de ne pas priver
un traité de son objet et de son but avant son entrée en vigueur.
La ratification, en général par le pouvoir exécutif (chef d'Etat, chef du gouvernement ou une
personne officielle qui est autorisée), après avoir eu l'accord du Parlement,
L'entrée en vigueur, suivant les modalités et à la date fixées par le traité ou par accord entre les
États ayant participé à la négociation,
L’adhésion par des Etats tiers qui n'étaient pas présents lors de la signature du traité, si celui-ci
en prévoit la possibilité.
Convention:
Du latin conventio, action de se rencontrer, réunion, assemblée, pacte, traité, contrat.
Une convention est un pacte, un accord de volonté conclu entre deux ou plusieurs parties et qui
s'apparente à un contrat. Une convention est aussi une clause, une condition particulière contenue
dans un contrat, un pacte ou un traité.
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Adhésion de l'Algérie aux traités internationaux
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Depuis l’indépendance, l’Algérie a ratifié une vingtaine de conventions et protocoles internationaux
conclus dans le domaine de l ’environnement et portant sur :
La protection de la mer (10)
La protection des ressources biologiques naturelles (9)
La protection de l’atmosphère (5)
La lutte contre la désertification
• Le contrôle des déchets dangereux (1)
L’environnement en Algérie
L’Algérie affronte aujourd’hui de nombreux problèmes liés à:
La gestion des ressources naturelles : eau, espaces,
La lutte contre les pollutions et les nuisances
La protection et la préservation des patrimoines.
Facteurs essentiels de la persistance des situations environnementales:
L’incohérence des textes juridiques
Le chevauchement des prérogatives environnementales dispersées à travers les différents secteurs
Conclusion
Le nombre important de textes promulgués montre que l ’Algérie est l’un des pays les plus actifs en
matière de législation de l’environnement.
Pourtant la situation environnementale est inquiétante, les ressources naturelles continuant à se
dégrader en raison :
de la non-conformité des textes d’application avec la loi-cadre
des conflits de compétences existant dans les institutions chargées de l’environnement.
du manque de ressources, de moyens financiers
de l’insuffisance en matière de formation des agents affectés à cette mission
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