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République Algérienne Démocratique et Populaire


Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Centre Universitaire de Nâama SALHI AHMED


Institut des Sciences & Technologies
Département des Sciences de la Nature et de la Vie

Les bases fondamentales du


droit de l’environnement :
cours pour la 3ème année SNV

Préparé et présente par :

Lakhdar GUERINE. Ph.D

Les bases fondamentales du droit de l’environnement, cours pour les 3ème année SNV. Lakhdar GUERINE Ph.D
Avant-propos 2

Dans le cadre de la recherche scientifique consacrée à l’ensemble des enseignants et des étudiants,
nous nous sommes efforcés de faire de cet humble ouvrage un outil d’étude pour eux. Pour ce faire, ils
sont amenés à identifier, à regrouper et à comparer, quand l’occasion se présente, les phénomènes
étudiés dans cet ouvrage qui permet, tant aux enseignants qu’aux étudiants, de se familiariser avec sa
spécificité. Ils sont invités à se documenter sur l’étude du droit de l’environnement afin qu’ils puissent
consolider leurs savoir et savoir-faire.

Par ailleurs, nous visons à faire prendre conscience aux enseignants de leur rapport à la norme tout en
considérant celui des étudiants, et ce, dans le cadre de la problématique de la norme pédagogique.
Notre objectif met en évidence l’intégration des connaissances pour actualiser l’expérience de chacun
de nous pour mieux gérer les lacunes observées chez les étudiants sous un angle scientifique et
éducatif..

La majorité des travaux sur l’apprentissage au niveau de l’université, montrent le rôle primordial que
joue la conscience professionnelle dans l’acquisition du savoir. Mais, nous pensons aussi que les
recherches scientifiques ont leur place dans cette acquisition.

Notre ouvrage est organisé en 7 chapitres. Le présent document a pour intérêt est de tracer l’histoire
et l’évolution du droit de l’environnement. Par ailleurs, nous avons mis l’accent sur les efforts
entrepris par notre pays qui est l’Algérie en matière de protection de l’environnement.

Nous espérons que le contenu de cet ouvrage pourrait leur apporter des éléments de base en
recherches scientifiques, afin de les aider à mieux saisir les nouvelles approches pédagogiques. Ces
éclaircissements et ces nouvelles orientations trouveront, peut être, un écho auprès de nos jeunes
enseignants en leur procurant des réponses à leurs interrogations quant aux récentes approches
pédagogiques et connaissances dans toute recherche scientifique.

Ce modeste travail pourrait aussi intéresser les enseignants ayant plus d’expérience, soit parce qu’il
leur aura apporté des éclairages nouveaux en droit de l’environnement, soit qu’il les aura confortés et
encouragés dans leurs pratiques pédagogiques et qu’il leur donnera plus d’assurance face aux
contraintes de préparation et d’organisation rencontrées quotidiennement dans leur classe et dans
leur formation qui ne cesse de s’améliorer.

Enfin, nous tenons à remercier celles et ceux qui ont déjà tenu cet ouvrage en main tout en espérant
qu’il répondra à leur attente et nous accueillerons avec un vif intérêt toutes remarques et toutes
propositions de compléments ou de modifications.

Lakhdar GUERINE. Ph.D

Les bases fondamentales du droit de l’environnement, cours pour les 3ème année SNV. Lakhdar GUERINE Ph.D
C1 : Droit de l’environnement 3

Protéger l'environnement, c'est: préserver l'avenir de l'homme


On parle de plus en plus de protection de l'environnement.
En quoi sommes-nous concernés ?
Quel impact cela a-t-il sur notre quotidien ?
 Protéger l'environnement, c'est préserver la survie et
l'avenir de l'humanité. En effet, l'environnement est
notre source de nourriture et d'eau potable. L'air est
notre source d'oxygène. Le climat permet notre survie.
 Et la biodiversité est un réservoir potentiel de
médicaments. Préserver l'environnement est donc une question de survie.
Protéger l'environnement, c'est protéger notre source de nourriture et d'eau potable
Tout ce que nous mangeons et buvons provient de la nature. Or toute pollution finit par se retrouver
un jour dans notre nourriture : dans l'eau que nous buvons ou dans ce que nous mangeons. Et ces
polluants peuvent nous faire développer des maladies ou des malformations.
Nous devons donc faire en sorte que la nature produise une eau et une nourriture saines et en
quantité suffisante. Pour cela, nous devons éviter de polluer les sols et les mers. Nous devons éviter de
rejeter sans précaution ou répandre des produits chimiques à l'excès.
Protéger notre source de nourriture, c'est préserver la survie et donc l'avenir de l'humanité.
Protéger l'environnement, c'est préserver la qualité de l'air que nous respirons
L'air est absolument indispensable à notre survie. Nous ne pouvons pas survivre plus de quelques
minutes sans respirer. L'air nous apporte l'oxygène, carburant de nos cellules.
Mais en respirant, nous n'inhalons pas que de l'oxygène. Nous absorbons également beaucoup
d'autres choses. A chaque inspiration, nous inhalons les gaz et les particules qui se trouvent dans
l'atmosphère. Certains de ces gaz et particules sont nocifs pour notre organisme. A chaque inspiration,
nous absorbons donc un peu de poison. Respirer met alors notre santé en danger et nous rend
malades. Alors que respirer devrait seulement nous maintenir en vie.
Nous devons donc veiller à ne pas polluer notre atmosphère. Nous ne devons pas y rejeter des gaz
nocifs ou des particules dangereuses pour la vie. Protéger la qualité de l'air, c'est préserver la santé et
donc l'avenir de l'humanité.
Protéger l'environnement, c'est conserver le climat que nous connaissons
Nos sociétés ont des modes de vie adaptés au climat actuel. Si le climatxchange, nos sociétés n'y seront
pas adaptées. Certaines régions subiront dexgraves désordres. Selon les endroits du monde, on assiste
ra à une montée des eaux, à des sécheresses, des inondations à répétition, des tempêtes violentes, etc.
Ces cataclysmes feront fuir les populations ou les décimeront.
Les populations devront se déplacer ou changer de mode de vie. Des conflitsxéclateront pour pouvoir
vivre dans les régions épargnées.

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La flore et la faune évolueront avec la modification du climat.
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Certainesxplantes ne seront plus adaptées. L'agriculture locale en sera affectée. Desxparasites s'étendr
ont dans de nouvelles régions, propageant des maladies pour l'homme, les plantes et les animaux.

Nous commençons déjà à constater que la température globale de la Terrexaugmente. Et cette modific
ation est extrêmement rapide. La nature n'auraxpas le temps de s'adapter. L'équilibre actuel sera
bouleversé.

Protéger l'environnement, c'est préserver la biodiversité dont nous avons besoin


La biodiversité, c'est la variété des espèces animales et végétales de laxnature. Toutes ces espèces
doivent être respectées et préservées, pour laxseule raison qu'elles sont la création de Dieu, comme
l'homme. Mais toutes ces espèces sont aussi nécessaires à la survie et à l'avenir de l'homme.
Les plantes et les animaux peuvent contribuer à notre santé. Car c'est parmixles espèces sauvages, par
fois encore inconnues, que l'homme a découvert ou découvrira encore des médicaments.
Ce sont aussi ces espèces sauvages qui peuvent aider notre agriculture.
Elles peuvent aider à améliorer le rendement ou la résistance aux maladiesxde nos plantations ou de
nos élevages.
La nature est une source de découvertes futures et de solutions à nosxproblèmes. Il serait suicidaire
de détruire tout cela avant d'avoir pu en bénéficier.
Protéger l'environnement concerne chacun d'entre nous
Vous devez prendre conscience et faire prendre conscience à chacun dexl'importance de protéger l'en
vironnement. Car protéger l'environnement, c'estxprotéger l'humanité et permettre qu'elle survive. L'
homme ne vit pas tout seul et isolé. Il vit dans un environnement dont il est totalement dépendant.
Vivre dans des villes, entourées de technologie, nous le fait souvent oublier.xMais si nous détériorons
notre environnement, celui-ci nous rappellera vitexnotre dépendance à son égard.
Pour assurer la survie et donc l'avenir de l'humanité, il est indispensable dexprotéger l'environnement
aujourd'hui.

C2 : Qu’est-ce que c’est l’environnement ?


 Un ensemble, dans le temps et dans l’espace, des facteurs biotiques et abiotiques susceptibles
d’avoir des conséquences directes ou indirectes, immédiates ou à long terme, et d’exercer des
pressions de sélections sur les organismes vivants (Quirion, Pierre et Philppe Bourbeau).
 Un ensemble, à un moment donné, des conditions physiques, chimiques et biologiques qui
régissent la vie d’un organisme, d’une population (Parent, Sylvain, 1990).
 Un ensemble, à un moment donné, des conditions physiques, chimiques et biologiques ainsi
que des facteurs sociaux qui régissent la vie de l’homme (Parent, Sylvain, 1990).
 Un ensemble d'agents physiques, chimiques et biologiques et des facteurs sociaux susceptibles
d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à long terme sur les être vivants et les activités
humaines (Jolivet, Marcel et Alain Paré, 1993).
 Une notion élargie. Il ne s’agit plus seulement de considérer la dimension biophysique de
l’environnement, mais d’intégrer également l’aspect socioculturel (BAPE, 1998).

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Plus simple…
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L’environnement se définit selon les approches comme:
 l’ensemble des éléments, naturels ou artificiels, qui entourent un système défini, que ce soit un
individu, une espèce, une entité spatiale, un site de production… ;
 l’ensemble des échanges (prélèvements, rejets, …) entre un anthroposystème et les
écosystèmes du milieu considéré ;
 l’ensemble des éléments objectifs et subjectifs qui constituent le cadre de vie d’un système
défini (individu, espèce...)
Dès lors, il apparaît nettement que la dénomination générique Environnement, rassemble une
multitude de thèmes (eau, air, sols, déchets, milieux naturels, paysage, bruit, énergie, aménagement de
l’espace, sécurité…), concernant de nombreux secteurs (industrie, agriculture, collectivités locales,
santé publique
Introduction:
Le droit de l'environnement repose sur de grands principes juridiques. Ils résultent soit du droit
international conventionnel ou coutumier, soit du droit national à travers les constitutions ou les lois
cadre sur l'environnement. Depuis Stockholm (1972), l'Acte unique européen (1985), le traité de
Maastricht et Rio (1992), on assiste à une extension de ce que Kant appelait le droit cosmopolitique. Il
y a désormais des principes communs aux peuples de la planète, expression d'une solidarité mondiale
due à la globalité des problèmes d'environnement. Cela conduit, selon le préambule de la Déclaration
de Rio, à instaurer “ un partenariat mondial sur une base nouvelle ” en reconnaissant que “ la terre,
foyer de l'humanité, constitue un tout marqué par l'interdépendance ”.
En clair :
Il n'est donc pas étonnant que les principes du droit algérien de l'environnement soient fortement
inspirés des principes du droit communautaire et du droit international. Bien qu'il soit difficile
d'identifier et de classer les principes généraux, certains d'entre eux expriment des vœux ou des
objectifs, d'autres constituent de véritables normes juridiques. Les uns et les autres, une fois consacrés
juridiquement soit dans des traités, soit dans des lois, sont susceptibles d'entraîner des effets
juridiques en s'imposant aux comportements des personnes publiques et des personnes privées et en
servant aux juges de norme générale de référence.
Cependant, le terme « environnement » ne fait pas encore l'objet d'une définition générale
universellement admise en droit positif. Quelques textes nationaux en donnent des définitions
partielles ou limitées à un objet précis, mais bien rares sont les documents juridiques
internationaux de caractère contraignant ou non qui le définissent de façon globale.
Seul le « Projet de Pacte international sur l'Environnement et le Développement » élaboré au sein de la
Commission du droit de l'environnement de l'Union Mondiale pour la Conservation de la Nature
(UICN) propose à l'heure actuelle une définition de portée générale. Au terme de l'article 1èr de ce
projet de texte, « on entend par "environnement" l'ensemble de la nature et des ressources
naturelles, y compris le patrimoine culturel et l'infrastructure humaine indispensable pour les
activités socio-économiques »

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Cette définition est suffisamment expressive, même si l'expression « infrastructure humaine » paraît
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moins appropriée que celle de « ressources humaines » généralement usitée et si l'idée de durabilité
des activités socio-économiques envisagées ainsi que celle d'un mieux vivre n'apparaissent pas
réellement. Aussi peut-on la reformuler comme suit : on entend par environnement, le milieu,
l'ensemble de la nature et des ressources, y compris le patrimoine culturel et les ressources
humaines indispensables pour les activités socio-économiques et pour le meilleur cadre de vie.
D'une part, cette définition proposée prend en compte les composantes traditionnelles de
l'environnement, à savoir la nature (constituée des espèces animales et végétales et des
équilibres biologiques naturels) et les ressources naturelles (composée de l'eau, l'air, le sol, les
mines) ; d'autre part, elle intègre des éléments nouveaux dégagés au cours de l'évolution de la
pensée environnementaliste et consacrés notamment dans la Déclaration de Rio, en l'occurrence le
« patrimoine culturel » (cf. Principe 28 sur la nécessité de reconnaître « identité » et la « culture » des
« populations autochtones » ) et 1'« infrastructure humaine » indispensable pour le développement
des activités socio-économiques (cf. Principe 10 sur les «citoyens concernés »,
Principe 20 sur « les femmes », Principe 21 sur « les jeunes du monde entier », Principe 22 précité sur
les « populations et communautés autochtones », Principe 23 sur « les peuples qui se trouvent en état
d'oppression » ).
Le rôle du droit dans la protection de l'environnement ainsi défini n'a cessé de s'accroître et de
s'imposer. Néanmoins, la science juridique actuelle apparaît, tant au regard de ses doctrines
que de ses concepts, assez limitée quant à son aptitude à appréhender de façon complète ce
phénomène qui bouleverse progressivement nos modes de pensée et de vie.

C3 : Histoire et définition du droit de l’environnement


Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, la société commence à prendre conscience que si les
progrès de la science et de la technique, toujours plus grands et rapides, offrent à l’homme le pouvoir
de transformer son environnement pour un meilleur confort de vie, ce pouvoir n’est pas sans
contrepartie. Elle constate que ces transformations qu’elle impose à l’environnement entraînent une
dangereuse pollution des différents milieux, une perturbation de l’équilibre écologique, ainsi qu’un
épuisement des ressources naturelles irremplaçables.
Face à cette prise de conscience, si ce n’est mondiale au moins occidentale, différents programmes ou
conventions, étatiques ou non, portant sur des thématiques environnementales ont vu le jour. Ont
ainsi été créées l’Union internationale pour la conservation de la nature (1948), la convention
internationale de protection des végétaux (1951) ou encore WWF (1961).
Mais le véritable premier pas des différents États, dans la prise de conscience mondiale pour la
protection de l’environnement, se tient à la Conférence mondiale sur l’environnement, à Stockholm, en
1972.
Cette conférence, organisée dans le cadre des Nations unies, fut la première édition de ce qui a été
appelé les « Sommets de la Terre » (voir cours : les bases du développement durable du S5)
Depuis 1972, ces rencontres mondiales ont lieu tous les 10 ans, aboutissant à des apports plus ou
moins importants en termes de protection de l’environnement. Aussi, après Stockholm, ce fut Nairobi
(1982), Rio (1992), Johannesburg (2002) et Rio+20 (2012).
Ces principes revêtent une importance particulière en ce qu’ils posent le cadre nécessaire à
l’apparition de règles à portée obligatoire. En effet, comme le précisait déjà Portalis dans son discours
préliminaire au Code civil, l’ancrage profond des idées dans les mœurs et l’opinion est nécessaire à
l’existence de règles contraignantes, car il favorise l’adhésion à celles-ci.
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La déclaration de Stockholm a ainsi posé des bases essentielles au développement du droit de
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l’environnement. Cette déclaration envisage l’environnement humain selon deux éléments : l’élément
naturel, et celui que l’homme a lui-même créé, les deux étant « indispensables à son bien-être et à la
pleine jouissance de ses droits fondamentaux, y compris le droit à la vie lui-même ».
Les principes posés par cette déclaration prévoient, entre autres, que les « ressources naturelles du
globe […] doivent être préservées dans l’intérêt des générations présentes et à venir », que « l’homme
à une responsabilité particulière dans la sauvegarde et la sage gestion du patrimoine constitué par la
flore et la faune sauvages et leur habitat », ou encore que les États doivent lutter contre les rejets de
matières toxiques et la pollution des milieux (eau, air ).
Le Code de l’environnement dispose en effet que :
« I. – Les espaces, ressources et milieux naturels, les sites et paysages, la qualité de l’air, les espèces
animales et végétales, la diversité et les équilibres biologiques auxquels ils participent font partie du
patrimoine commun de la nation.
II. – Leur protection, leur mise en valeur, leur restauration, leur remise en état et leur gestion sont
d’intérêt général et concourent à l’objectif de développement durable qui vise à satisfaire les besoins
de développement et la santé des générations présentes sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs.
Elles s’inspirent, dans le cadre des lois qui en définissent la portée, des principes suivants :
 Le principe de précaution, selon lequel l’absence de certitudes, compte tenu des connaissances
scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et
proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à
l’environnement à un coût économiquement acceptable ;
 Le principe d’action préventive et de correction, par priorité à la source, des atteintes à
l’environnement, en utilisant les meilleures techniques disponibles à un coût économiquement
acceptable ;
 Le principe pollueur-payeur, selon lequel les frais résultant des mesures de prévention, de
réduction de la pollution et de lutte contre celle-ci doivent être supportés par le pollueur
 Le principe selon lequel toute personne a le droit d’accéder aux informations relatives à
l’environnement détenues par les autorités publiques
 Le principe de participation en vertu duquel toute personne est informée des projets de
décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement dans des conditions lui
permettant de formuler ses observations, qui sont prises en considération par l’autorité
compétente.
Le droit de l’environnement: des idées avant-gardistes
II y a peu d'années encore, les préoccupations écologiques apparaissaient comme un phénomène de
mode, voire l'expression d'une conscience retardataire sur les progrès de l'humanité.
Jusqu'à la fin des années 1950 en effet, « maîtriser », « dominer » la nature au service de la croissance
économique est encore considéré comme la condition de l'essor des sociétés humaines.
Le ton général est alors à l'euphorie : on loue les progrès scientifiques et leurs applications
technologiques.

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Aujourd'hui, la protection de l'environnement a fini par s'imposer à la conscience universelle comme
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une nécessité. Les images impressionnantes de notre Planète transmises par les cosmonautes dans les
années 1960 ont produit un effet de choc sur la conscience humaine. Cette décennie devait se révéler
comme celle de l'émergence de l' « ère écologique »
Le mouvement de défense de la nature prend en effet son essor au cours de cette période en Amérique
du Nord et en Europe. Ce mouvement est fondé sur des conceptions nouvelles des rapports homme-
biosphère. Il met à profit l'émotion provoquée par les premiers accidents écologiques d'envergure
pour tirer la sonnette d'alarme sur le danger couru par la Planète.
D'abord limité aux espaces nationaux, le mouvement passe ensuite à l'échelle internationale,
l'expérience ayant montré que la plupart des problèmes environnementaux ne peuvent être résolus
efficacement qu' à un niveau international, qu'il soit bilatéral, régional ou mondial. Il est clair en effet
que l'impact de l'homme sur le climat, la pollution de l'atmosphère ou des fleuves et lacs
internationaux, des mers et océans, ainsi que les mouvements transfrontières de déchets dangereux
par exemple, ne peuvent recevoir de solutions nationales efficientes.
L’Algérie et l’environnement
Au niveau de l'Afrique, la prise de conscience des préoccupations environnementales est perceptible
dès l'accession de la plupart des États du continent à l'indépendance. Elle se manifeste soit par
l'adhésion des États en question à des conventions antérieures en matière de protection de
l'environnement, soit par l'adoption de nouvelles conventions en la matière dont la plus
importante alors est incontestablement la Convention d'Alger de 1968 sur la conservation de la
nature et des ressources naturelles.

Mais par-dessus tout, c'est la découverte d'un trafic de déchets dangereux entre pays industrialisés et
certains pays africains, en 1988, qui aura véritablement déclenché l'alerte écologique en Afrique.
Depuis lors, le continent est entré de plain-pied dans la dynamique environnementaliste qui véhicule
un nouvel art de vivre à travers les notions de gestion écologiquement rationnelle et de
développement durable.
Entré assez tardivement dans le vocabulaire et dans les mœurs, l'environnement est apparu
pendant un certain temps sous sa forme militante d'abord comme l'affaire de quelques
naturalistes et autres marginaux, puis sous sa forme scientifique comme celle des seuls
écologues et autres spécialistes des sciences de la nature.
Cette Convention est aussi un témoignage de l'intérêt que l'Organisation de l'Unité Africaine
(OUA) porte, dès cette époque, à la protection de la nature, puisqu'elle a été élaborée à son
initiative et conclue sous son égide. Le mouvement écologique touche cependant l'Afrique bien

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plus tardivement, après la Conférence de Stockholm de 1972 et surtout à l'approche de la
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Conférence de Rio de 1992.
Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) y a contribué de façon déterminante,
d'une part à travers la mise en place des programmes des mers régionales à partir de 1976 et la
réflexion sur les questions écologiques majeures pour le continent telle que la désertification, d'autre
part grâce à l'appui technique et financier apporté aux États africains dans le cadre du processus
préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED).
L'intérêt porté par les juristes à la matière était regardé comme une intrusion : c'est que l'on
mésestimait le rôle et l'efficacité du droit dans la protection de l'environnement ; d'où d'ailleurs la
prise en compte fort tardive des aspects juridiques et institutionnels dans le processus préparatoire
de la Conférence de Rio. Pourtant, l'un des documents de travail établi par la Conférence de
Stockholm confiait aux juristes la tâche d'élaborer « un cadre juridique et institutionnel solide [...]
devant servir non seulement à prescrire une action en matière de réglementation ou de mesures
correctives, mais aussi à définir la portée qu'il convient de donner aux activités [futures] ». Au
reste, dans le monde des juristes mêmes le droit de l'environnement a eu — et a encore —
quelque mal à s'imposer.
Nombre de juristes sont restés dubitatifs quant à son existence et le perçoivent soit comme une lubie
de quelques confrères marginaux, soit, au mieux, comme une excroissance d'autres disciplines
juridiques.
Le rôle du droit de l’environnement
II est indéniable aujourd'hui que le droit est le moteur des politiques environnementales. Il en
facilite l'adoption et la mise en œuvre. Mais la protection juridique ne suffit pas à elle seule à endiguer
la dégradation de l'environnement. Et à la vérité, le droit n'a jamais eu une telle prétention. La force du
droit comme instrument de protection de l'environnement vient de sa capacité à intégrer, au-delà
des chapelles scientifiques, l'ensemble des données exogènes nécessaires à la formation d'un
cadre juridique idoine.
Le droit est indissociable de la protection de l'environnement, parce qu'il est étroitement lié à toute
forme de protection. En effet, il ne peut y avoir de protection ou de prévention sans
interdiction ou, plus largement, sans prescription de comportement. Or le droit — du moins
dans sa représentation la plus simple — n'est rien d'autre qu'un ensemble de prescriptions
prohibitives ou permissives.
C'est dire que toute volonté de protection dans le domaine de l'environnement comme dans
tout autre domaine doit nécessairement s'appuyer sur des normes juridiques, c'est- à-dire des
règles obligatoires donc contraignantes.
Ces normes peuvent prendre la forme de conventions internationales, d'actes législatifs et
réglementaires nationaux, de directives des institutions internationales. Nul ne s'astreindrait par
exemple à l'étude de l'impact d'un projet sur l'environnement si une norme juridique ne la rendait
obligatoire. Et l'utilité d'une telle étude

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C4 : Droit international de l’environnement 10

Sources du droit international de l'environnement


Les règles du droit international trouvent leur autorité, conformément à l'article 38 (1°) des statuts de
la Cour Internationale de Justice, dans quatre sources : les traités, la coutume internationale, les
principes généraux du droit, et les sources secondaires (décisions des cours et tribunaux et
doctrine). Toutefois, au-delà de ces sources de "droit dur" ("hard law"), qui imposent des obligations
contraignantes, il existe aussi des règles de "droit mou" ("soft law"). Comme Sands l'explique, les
règles de droit mou "ne lient pas les parties mais ... dans le domaine du droit international de
l'environnement, elles ont joué un rôle important, en précisant l'évolution probable des obligations
liant formellement les parties, en établissant de manière non officielle des normes acceptables de
comportement et en "codifiant" ou peut être reflétant des règles de droit coutumier"
Parmi les exemples de droit mou citons les déclarations adoptées par les Etats qui, quoique non
obligatoires légalement, peuvent contribuer au développement du droit coutumier ou conduire à
l'adoption d'obligations légales, par exemple par la voie d'un traité.
La Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement qui s'est tenue à Rio de
Janeiro en juin 1992 a adopté plusieurs instruments non contraignants, les plus importants desquels
étant l'Agenda 21 et la Déclaration de Rio. Ils comprennent des éléments importants qui, comme
Sands le déclare, "reflètent, ou contribuent au développement du droit coutumier
international... et continuent à avoir une influence significative sur le développement de
nouveaux traités et d'actes des organisations internationales"
L'Agenda 21 prévoit un plan d'action global pour le développement durable, reprenant les priorités
de la communauté internationale en ce qui concerne le développement futur du droit international de
l'environnement et guidant le développement des politiques et du droit tant au niveau national
qu'international. Les ressources en eaux douces sont traitées au chapitre 18.
Les obligations des Etats lacustres imposées par des traités existants sont précisées dans la section
1.4 ci-dessous. Tout d'abord, il est utile de se pencher sur les principaux principes qui sont devenus
(ou sont en train de devenir) une partie intégrante du droit international de l'environnement et qui
sont susceptibles de jouer un rôle important dans la formulation d'un régime de gestion intégrée du
lac, tant au niveau international que national.
Le principe de souveraineté
L'un des principes fondamentaux du droit international est celui de l'Etat souverain, qui inclut le droit
souverain des Etats d'exploiter les ressources naturelles se trouvant sur leur territoire,
conformément à leur propre politique en matière d'environnement et de développement.
Toutefois, vu que les Etats deviennent de plus en plus conscients de leur interdépendance et du fait
qu'ils font tous partie d'un écosystème global, le droit international en matière de protection de
l'environnement s'est développé rapidement et son évolution est toujours en cours.
Le droit souverain des Etats d'exploiter leurs propres ressources naturelles est maintenant
contrebalancé par une responsabilité générale d'assurer que les activités menées dans une juridiction
propre ne portent pas préjudice à l'environnement des autres Etats ou d'espaces se situant au-delà de
la juridiction nationale.

Les bases fondamentales du droit de l’environnement, cours pour les 3ème année SNV. Lakhdar GUERINE Ph.D
Cette vision a été confortée par la sentence d'un tribunal arbitral dans l'affaire du Trail Smelter et se
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retrouve dans le principe 21 de la Déclaration de Stockholm et le principe 2 de la Déclaration de Rio
qui affirment que :
"conformément à la charte des Nations Unies et au principe du droit international, les Etats ont
le droit souverain d'exploiter leurs propres ressources conformément à leurs propres politiques
en matière d'environnement et de développement, et ils ont le devoir de veiller à ce que les
activités qui relèvent de leurs compétences ou de leurs pouvoirs ne portent pas atteinte à
l'environnement d'autres Etats ou de zones situées au-delà des limites de leur juridiction
nationale".

Ce principe se retrouve également dans l'article 3 de la Convention relative à la diversité biologique, à


laquelle les quatre Etats sont parties.
Principes en devenir
Certains principes "en devenir" du droit international de l'environnement sont particulièrement
intéressants pour le projet du lac Tanganyka. Leur statut précis en droit international n'est pas encore
tout à fait établi : ils valent moins que des "règles", mais leur insertion dans de nombreux traités et
l'importance qui leur est attachée suggère qu'ils sont plus que des simples déclarations de politique.
Ils peuvent certainement servir comme des guides utiles à la formulation et à l'application de règles
nationales et internationales pour la protection du lac.

Le principe de précaution
L'essence du principe de précaution est que dans des situations où il existe une raison de croire que
quelque chose cause un dommage sérieux ou potentiellement irréparable à l'environnement, une action
préventive devrait être adoptée immédiatement, même en l'absence de preuves scientifiques
déterminantes qui établiraient qu'il y a un lien causal entre l'activité et le dommage. Il existe de
nombreuses formulations du principe et peu de clarté existe encore quant au seuil qui devrait être
atteint en termes de risque de dommage futur ou de sérieux du dommage potentiel, avant qu'une
obligation d'adopter une action de précaution ne soit activée. Le principe 15 de la Déclaration de Rio
semble fixer le seuil au niveau de "dommages graves et irréversibles", en déclarant que :
"en cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique
absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives
visant à prévenir la dégradation de l'environnement".
Les bases fondamentales du droit de l’environnement, cours pour les 3ème année SNV. Lakhdar GUERINE Ph.D
Le principe de précaution a été décrit comme "le seul et le plus important étayage de tout régime
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destiné à promouvoir un équilibre écologique et l'intégrité de l'écosystème" . Le chapitre 18 de
l'Agenda 21 exige qu'une approche de précaution soit adoptée en matière de gestion de la qualité
de l'eau, et il est important que ce principe ait un rôle clé dans la gestion du lac, particulièrement
lorsque l'on considère les caractéristiques uniques de l'écosystème du lac et le caractère
incomplet des connaissances scientifiques concernant la toile complexe des interconnections des
mécanismes biologiques qui peuvent y être trouvés. En fait, il pourrait probablement être
argumenté que le principe de précaution doit former la base de tout le projet concernant le lac
Tanganyka.
Le principe du pollueur-payeur
Le principe 16 de la Déclaration de Rio affirme que : "les autorités nationales devraient s'efforcer de
promouvoir l'internalisation des coûts de protection de l'environnement et l'utilisation d'instruments
économiques, compte tenu de l'idée que c'est le pollueur qui doit, en principe, assumer le coût de la
pollution, en ayant en vue l'intérêt du public et sans fausser le jeu du commerce international et de
l'avertissement".
Le principe de l'action préventive
Ce principe exige qu'une action soit adoptée pour prévenir les risques connus ou quantifiables,
contrairement au principe de précaution, présenté ci-dessus, qui exige qu'une action soit prise pour
prévenir la possibilité de créer des risques qui n'ont pas été encore évalués avec précision. Des
mesures préventives sont justifiées généralement par le fait qu'il est meilleur marché, plus sûr et
souhaitable de prévenir le dommage à l'environnement, plutôt que de tenter de le réparer par la suite
(si cela est possible). L'application de ce principe se retrouve dans les exigences légales des études
d'incidences sur l'environnement et des permis et autorisations de développement.
Responsabilité de ne pas causer un dommage environnemental transfrontière
Lorsque les eaux sont communes à plus d'un pays, la gestion des ressources aquatiques comme les
stocks de poissons et le contrôle de la pollution marine ont souvent des incidences transfrontières.
L'obligation la plus fondamentale des Etats qui partagent une ressource naturelle environnementale
est probablement, autant que possible, d'éviter de créer des effets environnementaux pervers à
l'égard des ressources naturelles partagées au-delà de leurs frontières, ou à tout le moins de réduire
de tels effets à un minimum .Lorsque les activités d'un Etat sont susceptibles de causer une incidence à
l'environnement au-delà des frontières de cet Etat, ce principe devrait être pris en compte.

C5 : Développement durable
Le concept de développement durable a été défini pour la première fois dans le Rapport Brundtland
en 1987 : "développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs"
Ce concept se retrouve maintenant dans de nombreux traités internationaux auxquels les quatre
Etats lacustres sont parties, en ce compris la Convention africaine pour la nature de 1968, la
Convention Cites de 1973 et la Convention de 1992 sur la diversité biologique. Quoique l'on rencontre
des opinions fort différentes quant à la manière dont le développement durable devrait, ou pourrait,
être appliqué en pratique, quatre éléments se retrouvent souvent dans les conventions
internationales, qui semblent contenir les éléments

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 L'équité entre les générations: la nécessité de préserver les ressources naturelles au bénéfice
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des générations futures;
 L'utilisation durable: l'objectif est d'exploiter les ressources naturelles d'une manière
"durable", ou "prudente", ou "rationnelle", ou "sage", ou "appropriée";
 Un usage équitable ou une équité entre les générations: l'usage équitable des ressources
naturelles, impliquant que leur utilisation par un Etat doit tenir compte des besoins des autres
Etats;
 Intégration: le besoin d'assurer que les considérations en matière d'environnement soient
intégrées dans les plans économiques et autres plans de développement, ainsi que dans les
programmes et les projets et que les besoins du développement soient pris en compte lors de
l'application d'objectifs en matière d'environnement.

Utilisation rationnelle et équitable des ressources naturelles


Beaucoup de textes légaux internationaux intègrent le principe que l'usage et la gestion des ressources
naturelles en général, ou de ressources particulières telles que la pêche, devraient être "rationnel".
Lorsqu'une ressource est partagée par plus d'un Etat (en général il s'agirait d'un cours d'eau
international ou de ressources halieutiques), le droit international insiste aussi sur ce que la
communauté des intérêts des co-usagers de la ressource conduise à une obligation de négocier de
bonne foi, de manière à aboutir à une distribution équitable de la ressource.
Une variété d'instruments peut être utilisée pour donner une application légale à ce principe.
Quoiqu'une discussion complète quant aux diverses options possibles dépasse le cadre de la présente
étude, celles-ci comprennent des études d'incidences sur l'environnement, le contrôle intégré de la
pollution, des normes de qualité environnementale, des normes de produits, des normes de procédés,
des normes d'émissions, ainsi que des instruments économiques tels que les impôts, taxes, subsides et
mesures commerciales
Responsabilité pour dommage à l'environnement
Vu la possibilité qu'un dommage à l'environnement soit causé par des activités effectuées dans ou à
proximité d'un lac, comme par exemple dans le cas d'une exploitation pétrolière, il convient que la
présente étude présente brièvement l'état actuel du droit international en matière de responsabilité.
Les règles du droit international en matière de responsabilité pour dommage à l'environnement sont
en cours d'évolution et nécessitent d'être développées plus avant, spécialement en ce qui concerne la
responsabilité des Etats. La responsabilité des Etats pour le dommage à l'environnement est basée sur
la violation d'une obligation de droit international. Il est couramment admis que la coutume de droit
international impose une obligation de prévention de tout dommage important à l'environnement
d'autres Etats ou d'espaces situés au-delà de la juridiction nationale (par exemple le principe 2 de la
Déclaration de Rio). Toutefois, le droit international ne fournit pas encore de réponses
définitives à un nombre de questions clés qui en découlent, en ce compris:
 Est-ce que l'obligation concerne la prévention de tout dommage environnemental
transfrontière ou seulement le dommage qui a des conséquences sérieuses, importantes ou
sensibles ?
 Est-ce que l'obligation implique la nécessité de prouver la faute ou est-elle imposée en vertu
d'une responsabilité stricte ou absolue ?

Les bases fondamentales du droit de l’environnement, cours pour les 3ème année SNV. Lakhdar GUERINE Ph.D
 Quel type de réparation doit être offert en cas de dommage à l'environnement?
14
 Quelle est l'étendue de la responsabilité et comment estimer le dommage ?
La définition et la quantification du dommage à l'environnement sont des problèmes particulièrement
complexes à résoudre. Divers accords internationaux relatifs à la responsabilité civile (à distinguer de
la responsabilité des Etats) se sont préoccupés de ces questions dans le contexte de la responsabilité
civile pour dommage causé par des activités spécifiques, telles que la pollution par les hydrocarbures
(par exemple la Convention de 1969 sur la responsabilité civile et la Convention de 1971 portant
création d'un fonds) et le dommage nucléaire (par exemple la Convention de Paris de 1960 et la
Convention de Vienne de 1963).
La Convention de 1969 relative à la responsabilité civile pour le dommage causé par les hydrocarbures
impose une responsabilité objective à l'égard du propriétaire du navire (dans certaines limites), en cas
de "dommage causé par la pollution" qui est défini comme "le préjudice ou le dommage causé à
l'extérieur du navire par une contamination survenue à la suite d'une fuite ou d'un rejet d'hydrocarbures
du navire, où que cette fuite ou ce rejet se produise, en ce compris le coût des mesures de sauvegarde et
les autres préjudices ou dommages causés par ces mesures"
La compensation pour la détérioration de l'environnement, autre que la perte de profits
résultant d'une telle détérioration, est limitée au coût des mesures raisonnables
d'assainissement qui sont effectivement entreprises ou qui seront effectivement mises en oeuvre

Obligations dérivant des traités


Comme expliqué dans l'étude relative aux fondements légaux et institutionnels chacun des quatre
Etats riverains doit déjà se conformer aux obligations suivantes (en vertu du droit coutumier ou en
vertu de traités) :
 adopter des politiques pour la conservation, l'utilisation et le développement de l'eau
souterraine et de l'eau de surface;
 usage raisonnable et équitable, développement et protection;
 protection et préservation des écosystèmes du lac et du bassin de drainage;
 consultation et échange d'informations;
 incorporation de questions de conservation des ressources naturelles dans les stratégies,
Les bases fondamentales du droit de l’environnement, cours pour les 3ème année SNV. Lakhdar GUERINE Ph.D
 les plans et les programmes de développement;
15
 éviter et prévenir le dommage;
 notifier, consulter et négocier en cas de risque pour l'environnement;
 notification et coopération en cas d'urgence.

Les dispositions spécifiques des différents traités sont étudiées de manière détaillée dans le
document relatif aux mécanismes légaux et institutionnels. Les traités internationaux et les
organisations les plus importantes à cet effet sont :
 la Convention africaine de 1968 sur la conservation de la nature et des ressources naturelles;
 la Convention de 1972 pour la protection du patrimoine culturel et naturel mondial;
 l'Accord de 1977 portant création de l'organisation pour l'aménagement et le développement
du bassin de la rivière Kagera;
 l'Accord de 1987 concernant un plan d'action pour une saine gestion environnementale de la
partie commune du fleuve Zambèze;
 la Convention de 1973 relative au commerce international d'espèces menacées de la faune et
de la flore sauvages ("Cites");
 la Convention de 1992 sur la diversité biologique;
 la Communauté économique des pays des grands lacs de 1976;
 la Convention de 1975 pour la protection des zones humides d'importance internationale, et
en particulier de l'habitat des oiseaux sauvages (la Convention "Ramsar");
 le Comité africain de la pêche en eau intérieure;
 l'Accord de 1995 pour la préparation d'un programme de gestion environnementale tripartite
du lac Victoria;
 le Protocole de 1995 relatif au système hydrographique commun de Communauté de
Développement de la région de l'Afrique australe (SADC);
 la Convention de 1997 sur le droit des utilisations des cours d'eau internationaux à des fins
autres que la navigation;
 l'Accord sur les oiseaux d'eau migrateurs en Afrique-Asie.
Le droit des cours d’eau transfrontières:
Le développement du droit international des cours d’eau
Le développement d’un corps relativement complet de règles gouvernant les cours d’ eau
internationaux est dû au fait que les ressources en eau sont d’ une importance capitale pour l’
humanité et au fait qu’ à peu près la moitié des bassins fluviaux de notre planète sont communs à au
moins deux pays.
La plupart de ces règles peuvent être trouvées dans des traités bilatéraux ou régionaux
contraignants et des lignes directives utiles sont précisées dans beaucoup d’ instruments non
contraignants préparés par des organisations internationales comme le Programme des
Nations Unies pour l’ Environnement (P.N.U.E.), la Commission de Droit International (C.D.I.) des
Nations Unies, l’ Organisation pour la Coopération Economique et le Développement (O.C.D.E.),
ainsi que par des organisations non gouvernementales influentes telles que l’ Association de Droit
International (A.D.I.). Ces textes fournissent également des informations utiles quant à l’
émergence et au développement de règles de droit coutumier international, outre les
décisions de la Cour Internationale de Justice et des commissions d’ arbitrage international.
Le droit qui s’est ainsi développé s’est principalement concentré sur
 l’utilisation des ressources en eau douce
 leur contamination par la pollution.
Ce dernier point nous intéresse particulièrement dans le cadre du présent projet.

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Toutefois, il convient de préciser que le droit dans ce domaine s’ est principalement développé autour
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de la notion d’ utilisation de fleuves communs plutôt qu’ autour de la notion de lacs.

Le droit de l'environnement concerne l'étude ou l'élaboration de règles juridiques visant la


compréhension, la protection, l'utilisation, la gestion ou la restauration de l'environnement sous
toutes ses formes terrestres, aquatiques et marines, naturelles et culturelles, voire non terrestres
(droit spatial).

C'est un droit technique et complexe, local et global (africain, droit de la mer, international…) en
pleine expansion, dont les champs tendent à se densifier au fur et à mesure des avancées sociales,
scientifiques et techniques.

Il est dans un nombre croissant de pays matérialisé dans un code de l'environnement, mais sans
juridiction spécialisée à ce jour (il n'y a pas de juge de l'environnement, comme il peut y avoir un
juge à l'enfance, ou une spécialité criminelle, anti terroriste, etc.). Les juges et les cours de justices
s'appuient sur des experts agréés, et des laboratoires également agréés. Dans certains pays il
existe des services de polices, douanes ou garde côte ayant une spécialité environnement.
L'ONU avec plusieurs de ses partenaires a créé ECOLEX ; un portail du droit de l'environnement pour
le monde entier.

Différentes sous branches


Le droit de l'environnement associe différentes approches et concerne différentes sous-
branches qui font le quotidien des juristes de l'environnement :
 Celles liées aux éléments composant l'environnement : droit de l'air, -
droit de l'eau et de la mer, droit des sols, droit de la biodiversité et des biotopes ;
 Celles liées à des activités humaines : droit de la chasse, de la pêche, de l'énergie ;
 Celles liées à des activités nuisibles ou polluantes : droit du bruit, droit des installations class
ées(autrefois établissements), droit de l'assainissement, droit des risques majeurs industriels o
u naturels ;
 Celles liées à un objet particulier : droit de la protection de la nature (incluant maintenant dans
certainspays la protection de l'environnement nocturne contre la pollution lumineuse
, droit des produitschimiques, droit des déchets, droit des sites, des monuments historiques, etc
;
 Celles liées à un secteur économique auquel on appose ses problématiques juridiques
environnementales propres : agriculture et environnement, industrie et environnement,
services et environnement. La déclinaison peut aller à l'infini par sous-
secteur : pisciculture, nucléaire, tourisme, santé-environnement, etc.

C6 : Traité international
On appelle "traité international" un accord conclu entre plusieurs Etats ou entités ayant une
personnalité morale en droit international. Il est l'expression de volontés concordantes des
différentes parties en vue de produire des effets juridiques régis par le droit international et
contient des obligations que les Etats acceptent expressément et volontairement de respecter.
La conclusion des traités internationaux est régie par des conventions dont la principale est la
convention de Vienne de 1969, ou "traité des traités". La dénomination de l'accord (accord,
traité, convention, charte, pacte, protocole, compromis, contrat, etc.) n'est pas un élément
déterminant dans son caractère contraignant et obligatoire.

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Les différentes étapes de la création d'un traité international :
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 La négociation où les États sont représentés par des plénipotentiaires,
 L'adoption du texte par les délégués des États engagés dans la négociation,
 L'authentification par les États présents qui déclarent qu'il s'agit (ou pas) du texte négocié,
 La signature, en général au rang ministériel. Avec la signature, l'Etat est tenu de ne pas priver
un traité de son objet et de son but avant son entrée en vigueur.
 La ratification, en général par le pouvoir exécutif (chef d'Etat, chef du gouvernement ou une
personne officielle qui est autorisée), après avoir eu l'accord du Parlement,
 L'entrée en vigueur, suivant les modalités et à la date fixées par le traité ou par accord entre les
États ayant participé à la négociation,
 L’adhésion par des Etats tiers qui n'étaient pas présents lors de la signature du traité, si celui-ci
en prévoit la possibilité.

Convention:
Du latin conventio, action de se rencontrer, réunion, assemblée, pacte, traité, contrat.
Une convention est un pacte, un accord de volonté conclu entre deux ou plusieurs parties et qui
s'apparente à un contrat. Une convention est aussi une clause, une condition particulière contenue
dans un contrat, un pacte ou un traité.

C7 : Protection de l ’Environnement et Réglementation en


Algérie
Intérêt de l ’Algérie pour les problèmes de l ’Environnement
 Participation aux travaux de la première Conférence Mondiale à Stockholm en 1972 sous
l’égide des Nations Unies: l ’Environnement est un problème Planétaire; toute politique à long
terme n’est envisageable que dans un contexte international.
 Création du Comité National de l’Environnement (C.N.E) en 1974 : organe consultatif qui a pour
mission de proposer les éléments essentiels de la politique environnementale dans le cadre de
l’aménagement du territoire et du développement économique et social
 Loi 83-03 du 5 février 1983 relative à la protection de l ’environnement
 Création de l ’Agence Nationale pour la Protection de l ’Environnement (A.N.P.E.)

Les dispositions de la loi 83 - 03 du 5 février 1983 relative à la Protection de l ’Environnement

Mise en œuvre d ’une politique nationale de la protection de l ’environnement :


I. Protection, restauration et valorisation des ressources naturelles
II. Prévention et lutte contre toute forme de pollution et nuisance
III. Amélioration du cadre et de qualité de vie
Loi - Cadre relative à la protection de l ’environnement
1) Loi fondamentale qui édicte les principes généraux couvrant les principaux aspects de la
protection de l’environnement
2) Faune et Flore : réserves naturelles, parcs nationaux…
3) Milieux récepteurs : atmosphère, eau, mer
4) Nuisances générées par les installations classées: déchets, radioactivité, substances chimiques,
bruit...

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Adhésion de l'Algérie aux traités internationaux
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Depuis l’indépendance, l’Algérie a ratifié une vingtaine de conventions et protocoles internationaux
conclus dans le domaine de l ’environnement et portant sur :
 La protection de la mer (10)
 La protection des ressources biologiques naturelles (9)
 La protection de l’atmosphère (5)
 La lutte contre la désertification
• Le contrôle des déchets dangereux (1)

Les programmes de coopération Internationale


a) Projet PNUD: renforcement des capacités nationales pour la protection de l ’environnement
b) Projet de coopération avec GTZ-Allemagne : gestion des déchets solides et rejets liquides.
c) Projet avec le Fonds Mondial pour l ’Environnement
d) Projet avec le METAP
e) Projet avec la Banque Mondiale: contrôle de la pollution industrielle (Annaba)
f) Projet avec le Plan d ’Action pour la Méditerranée (PAM): (développement durable du littoral
algérien).

Action gouvernementale pour la protection de l’environnement


Stratégie basée sur six axes:
1. Renforcement du cadre juridique et institutionnel
2. Réduction des pollutions et nuisances
3. Préservation de la diversité biologique et des espaces naturels.
4. Formation, information et sensibilisation
5. Renforcement de l ’organisation et des moyens de fonctionnement
6. Dynamisation de la coopération internationale.

L’environnement en Algérie
L’Algérie affronte aujourd’hui de nombreux problèmes liés à:
La gestion des ressources naturelles : eau, espaces,
La lutte contre les pollutions et les nuisances
La protection et la préservation des patrimoines.
Facteurs essentiels de la persistance des situations environnementales:
L’incohérence des textes juridiques
Le chevauchement des prérogatives environnementales dispersées à travers les différents secteurs

Imperfections de la loi – cadre pour la protection de l’environnement


La loi se caractérise par :
 des contradictions avec des textes antérieurs
 des incohérences avec des textes postérieurs
 des textes d’applications pas encore énoncés
 un décalage des textes d’application avec le dispositif institutionnel dû à l’absence de
coordination et de concertation

Une révision et une mise à jour de cette loi est primordiale,


 Rénovation de cette loi en vue :
1) de son adaptation au contexte socio-économique
2) de son harmonisation avec le dispositif législatif
 Elaboration d’un code de l’environnement fondé sur:
1) la notion de partage des responsabilités
2) la participation de tous les acteurs économiques
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Imperfections de la loi – cadre pour la protection de l’environnement

La loi se caractérise par :


 des contradictions avec des textes antérieurs
 des incohérences avec des textes postérieurs
 des textes d’applications pas encore énoncés
 un décalage des textes d’application avec le dispositif institutionnel dû à l’absence de
coordination et de concertation

Une révision et une mise à jour de cette loi est primordiale,


 Rénovation de cette loi en vue :
1) de son adaptation au contexte socio-économique
2) de son harmonisation avec le dispositif législatif
 Elaboration d’un code de l’environnement fondé sur:
1) la notion de partage des responsabilités
2) la participation de tous les acteurs économiques

Conclusion
Le nombre important de textes promulgués montre que l ’Algérie est l’un des pays les plus actifs en
matière de législation de l’environnement.
Pourtant la situation environnementale est inquiétante, les ressources naturelles continuant à se
dégrader en raison :
 de la non-conformité des textes d’application avec la loi-cadre
 des conflits de compétences existant dans les institutions chargées de l’environnement.
 du manque de ressources, de moyens financiers
 de l’insuffisance en matière de formation des agents affectés à cette mission

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